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Atypeek Mag N°3

Published by Atypeek Mag, 2017-09-14 18:02:44

Description: Magazine collaboratif d'Atypeek (Musique - Mode - Design - Tattoo - Cinéma - Geek - Sub Culture - Sexy - BD...) www.atypeek.fr

Keywords: Musique - Mode - Design - Tattoo - Cinéma - Geek - Sub Culture - Sexy - BD

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ALBUMS Date de sortie : Date de sortie : Date de sortie : 10/04/2017 23/06/2017 2017 Nationalité : FR Nationalité : US Nationalité : DEStyles : ELECTRO INDUS Styles : ELECTRO Styles : MUSIQUE CONTEMPORAINE EBM / INDUSTRIAL BODY MUSIC HTTP://URLZ.FR/5JRQ HTTP://URLZ.FR/5D7A HTTP://URLZ.FR/5JM0 HORSKH HIGH-FUNCTIONING FLESH IRMLER / OESTERHELT CULTURE CUT (DAIS RECORDS) DIE GESÄNGE DES MALDOROR (KLANGBAD)GATE (AUDIOTRAUMA) Cela faisait bien longtemps que nous n’avions L’adaptation du livre de Lautréamont, Les Chants deQuand le radar annonce une nouvelle sortie en pas écouté de l’Electronic Body Music. Genre très Maldoror, par Hans Joachim Irmler (Faust) et Carlprovenance de Besançon, nos oreilles sont souvent codé qui connut son heure de gloire au milieu des Friedrich Oesterhelt en compagnie de la fanfare deplus attentives… Quand les deux protagonistes du années 80, il faut dire qu’on ne pensait pas en la ville de Scheer et d’un orchestre à cordes, estprojet sont déjà connus de nos services pour ceux réentendre en 2017. tout simplement à couper le souffle. Le parti prisrendus à d’autres groupes (Briou chez Black Code, de mélanger diverses influences, entre expérimenta-Bastien chez Jack And The Bearded Fishermen), on Pourtant, le duo de Los Angeles High-Functioning tions subtiles et instruments traditionnels, le toutessaye de rester calme mais à l’écoute de ce premier Flesh composé de Susan Subtract et Gregory Vand avec des influences surréalistes et dadaïstes, nousvéritable album de Horskh (leur EP Dawn même a décidé qu’il n’y avait pas meilleure musique pour plonge dans une machine à remonter le temps prisrallongé avec des remixes ne faisant pas un album), faire vibrer le dance-floor, et il faut bien dire qu’ils dans de turbulences chaotiques. Die Gesänge desdifficile de rester impassible. Electro dansant (dans n’ont pas vraiment tort. Maldoror résonne fortement avec notre monde enles années 80/90, on disait EBM et on pensait à déliquescence, où futur chaque jour plus incertain,Front 242 ou Skinny Puppy) croisant le fer avec des Rythmiques rectilignes et martiales, chant agressif violence quotidienne et dérèglement climatique,saturations et une puissance métallique, ce Gate est évoquant autant Portion Control que Skinny Puppy forment notre quotidien. Irmler et Oesterhelt ontun recueil de bombes industrielles comme on n’en ou Nitzer Ebb, synthés et samples créant des ambi- su traduire magistralement la noirceur du recueil defait plus beaucoup. Quand le duo laisse respirer ances urbaines post-apocalyptiques quelque part poésie, en livrer une version musicale qui véhiculeses titres et que Bass scande ses textes, l’ombre entre le funk froid du Cabaret Voltaire de la période l’acharnement et toute sa noirceur onirique, œuvred’un Alec Empire (Atari Teenage Riot) se dessine 83-87 et le Ministry de Twitch, les influences sont contemporaine faisant le lien entre le passé, le présent(« Engaged and confused », « Trigger ») mais dans affirmées et la production impeccable et précise. et le futur, comme un unique tenant dont l’Hommel’ensemble, c’est la partie électro qui domine cet ne semble pas prendre conscience pour évoluer.opus avec des samples et des boucles qui vien- En effet, ce troisième album, qui fait suite à A À l’image de l’œuvre de Lautréamont, les titres senent danser avec la batterie pour nous éparpiller Unity of Miseries - A Misery of Unities (DKA, 2014) succèdent et changent de direction, accumulantsur la piste. Intermittents des spectacles depuis et Definite Structures (Dais, 2015), a bénéficié à la les émotions et les sensations, tourbillons de la vie2009, merci donc à Audiotrauma (nÄo, Sonic Area, fois de l’acquisition de nouveaux synthés vintage noyées dans la viscéralité et l’intellectualité, trouChrysalide…) de les héberger et de leur donner de (Roland, Oberheim…) et de la finalisation du home noir absorbant le début et la fin des temps. Vital. studio du groupe où ils ont pu prendre le tempsIl’élan en propageant leurs ondes. de peaufiner chaque aspect de la production et I✎ Roland Torres www.silenceandsound.me ✎ Oli www.w-fenec.org du mixage, avec de nombreux samples qui nous renvoient à la grande époque de la New Beat ou ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017 51 même aux précurseurs de Front 242 (“Invoking Phantoms”). Marqué par la mort de proches à l’hiver 2016, ce disque se révèle aussi leur plus personnel, toujours marqué par des visions très sombres (“Suffered Collapse”, “Provoke the Wound”). La répétitivité des boîtes à rythmes et du chant est d’une efficacité imparable, notamment sur le tourbillonnant “Drawn Out”. Après, l’originalité n’est pas le but de High-Functioning Flesh mais plus l’hommage à un son qu’ils se sont incroyablement bien approprié. Portion Control et consorts peuvent se reposer tranquillement, la relève est assurée. ✎ Maxime Lachaud HORSKH ©DR IRMLER / OESTERHELT ©Manuel Wagner

ALBUMS Date de sortie : Date de sortie : Date de sortie : 04/11/2016 16/01/2017 07/07/2017 Durée : 39:40 min Durée : 21:27 min Durée : 1H 21 min Nationalité : US Nationalité : FR Nationalité : US Styles : GOTH Styles : ÉTHÉRÉ Styles : ROCK POST-HARDCORE EXPÉRIMENTAL GRUNGE HTTP://URLZ.FR/5I2W HTTP://URLZ.FR/5JMP HTTP://URLZ.FR/5JOF DEATH VALLEY HIGH LYNHOOD MELVINSCVLT [AS FVK] (MINUS HEAD RECORDS) SEPTEMBRE (ATYPEEK MUSIC / REAFFØRESTS /) A WALK WITH LOVE & DEATH (IPECAC)Le précédent opus de Death Valley High dépoussiérait Projet solo de la grenobloise Chloé Della Valle, A Walk With Love & Death n’est pas du tout unavec pas mal de savoir faire et d’inspiration un néo- Lynhood propose avec Septembre un quatre titres concept album à la mords-moi-le-nœud, C’est deuxmétal dont il faut bien l’avouer, plus personne ne impeccable, envoûtant, mystérieux et éthéré. La projets totalement à l’opposé l’un de l’autre. Mais vrai-voulait ou pensait entendre parler (imagine le Songs voix, pure et délicate, quelque part entre Carla Dal ment à l’opposé. Mais c’est bien connu, les opposésfor the deaf des Queens Of The Stone Age repris par Forno, Paper Dollhouse et des réminiscences du s’attirent… Death, le premier disque, sonne commeOrgy et tu auras une idée de ce que peut rendre label 4AD (This Mortal Coil, His Name is Alive, Piano un album classique des Melvins. Enfin, classique…le groupe !). Toujours emmené par Reyka Osburn Magic) et du projet Vicious Circle/View, surnage J’me comprends. Dès “Black Health”, on sait où on(Tinfeld, Ghostride, Will Haven) la formule des Cali- des ambiances sonores graves et inquiétantes, est. C’est lent, une rythmique presque bancale vientforniens n’a pas changé depuis Positive euth mais construites autour d’une basse jouée à l’archet, de accompagner la voix de Buzz tout au long du titre des’est quelque peu radicalisée au profit de compos drones crépusculaires et de boucles obsédantes. plus de six minutes qui pose une ambiance glauque,plus indus qu’hybride (Doom-pop c’est comme ça un peu flippante il faut bien le dire. Plus ça va plus onqu’ils qualifient leur musique…), la présence d’Ulrich Du contraste entre la douceur du chant et le car- s’enfonce dans une espèce de doom irrespirable (leWild (White Zombie, Prong, Deftones, Static-X…) à actère granuleux et obscur des expérimentations suffocant “Flaming Creature”) avec quelques remontéesla production n’y est certainement pas étrangère ! musicales naît une émotion qui transporte loin vers la surface (“What’s Wrong With You”), mais ce (“Tree”). Le tellurique et le céleste se mêlent. La premier disque ressemble bien à une irrémédiableD’emblée « Sunshine cleaners » vient nous pilon- lourdeur des guitares confrontée aux incantations descente vers le fond, typiquement le genre de disquener et annonce la couleur du skeud : rythmiques enfantines faussement innocentes peut même rap- avec lequel vous aurez peur de votre propre ombre.martiales, riffs tranchants, loops et beats électro, peler la dimension mystique de quelques-uns des Mais ce n’est que la première moitié ! Vous pensiezça gueule, ça scande et ça chante… Reyka is back! derniers titres de Father Murphy (“White Emperor”), pouvoir souffler un peu, retrouver un rythme cardiaqueDes titres de cette trempe, l’album n’en manque jusqu’à toucher à une sorte de grâce médiévale normal ? Ben c’est mal barré les copains. Love est lapas : « Groei donker (Grow dark) » l’un des meil- (“The Master”) ou folk (“Qualm”). Insufflant tout bande originale d’un court-métrage de Jesse Nieminen.leurs morceaux, « Tiptoe thru the 2 crypts » et « Ick un tas d’images à l’esprit, Septembre est surtout Le film n’a pas encore de date de sortie, mais quandswitch » très Marilyn Manson période Antichrist la découverte d’un univers addictif, personnel, on voit le trailer* de l’album illustré avec des imagessuperstar, « Merci (FVKT) », « Psalm bitch » et ses utilisant avec maîtrise le clair-obscur. À signaler du film, on se dit que finalement, on n’était pas si maltouches électros très Skinny Puppy / Oghr partici- que Chloé a également fondé son label [reafforests]. avec Death. Un peu plus de quarante-trois minutespent eux aussi au rendu industriel de l’ensemble, d’un grand n’importe quoi. Un mélange de dialoguecependant « Warm bodies », « Play dead », « The ✎ Maxime Lachaud sous couvert d’ambiance on ne peut plus macabre, debad book » et « Flowers for Amy Deville » moins sons qui vont qui viennent, qui reviennent en pleinetypés viendront rappeller davantage le travail fait LYNHOOD ©Chloé Della Valle gueule surtout. “On n’est pas bien là ?” Ben juste-sur Positive euth. Les membres de Sacramento ment pas vraiment non, on serait mieux n’importelivrent un album plus dense, moins varié (pas de où qu’ici. Mais ce second disque exerce une sorte detitres instrumentaux ni atmosphériques comme fascination, impossible de se défaire de cet univers« A little light conversation » ou « Not if I see you une sorte de musique étrange, psychobilly avec desfirst »), CVLT [AS FVK] comme Doom, in full bloom plages sonores indescriptibles, et du noise plus queil y a 6 ans est plus cohérent musicalement mais malaisant. “Queen Powder Party” & “Street Level Stelle éclipse la versatilité du groupe que l’on avait Paul” ne vous laisseront pas indemne, mais ce n’estdécouvert avec The similarities of the loveless que la partie immergée de l’iceberg! Ce n’est pas unand the undead et qui faisait leur singularité. Les grand trip, c’est plutôt un grand flip que nous offrecompos sont de qualité et l’ensemble très efficace là Dale Crover & ses compères.sans parler des performances vocales de Reyka ànous mettre la banane après avoir appuyé sur Play! I✎ X_Lok www.xsilence.net I✎ Stéphan www.w-fenec.org52 ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017

ALBUMS Date de sortie : THURSTON MOORE ©DR 17/03/2017 Date de sortie : proche, la guitare grince et se distord pendant Durée : 1H 16 min 28/94/2017 que le batteur frappe lentement mais sûrement. Nationalité : UK Le rythme s’accélère et le chant fait surface après Styles : SYNTHPOP Durée : 42:56 min huit minutes de musique. Il est serein, planant et NEW WAVE Nationalité : US se pose à merveille sur les sonorités made in Sonic Styles : ALTERNATIVE Youth que Moore a gardé pour ses compositions. HTTP://URLZ.FR/5IWE ROCK / INDIE ROCK Quand « Cusp » rentre dans la danse, l’intensité continue d’augmenter. Le chanteur lui garde la DEPECHE MODE HTTP://URLZ.FR/5IWH même posture poussant un peu du pied le rebelleSPIRIT - (COLUMBIA RECORDS) qu’il était. Si dans sa jeunesse une perceuse faisait THURSTON MOORE l’affaire pour hurler dans les enregistrements,Poids lourds, survivants et joyaux des années 80 ROCK’N’ROLL CONSCIOUSNESS (ECSTATIC PEACE!) Thurston Moore propose avec ce titre un rock pro-qui ont su raccrocher brillamment les wagons de pre sans tomber dans ce qu’il a de plus classique.leur synthpop au train du temps. Sur presque 40 Membre fondateur de Sonic Youth, Thurston Moore « Turn on » qui vient ensuite est changeante. Elleans de carrière, qui peut admettre n’avoir jamais a été également le chanteur/guitariste de la forma- possède en elle des passages excellents pour celuiété animé par la voix de crooner charismatique tion New Yorkaise. Trente années d’aventure ont qui aime « triper » les yeux fermés et les oreillesde Dave Gahan, par la guitare de Martin L. Gore et fait du groupe une des figures de proue du rock ouvertes. Sans prévenir, Steve Shelley impose unbien sûr, les synthés de Gore et d’Andrew Fletcher ? alternatif. En 2011, avec dix-huit albums studio rythme bien au dessus et Thurston Moore suit sonUne brassée de super tubes qui ont façonné les dans la boîte, Sonic Youth annonce sa séparation. vieux compère dans l’agitation sans se retourner.eighties comme les eighties les ont façonnés, en Thurston Moore avait parallèlement commencé une L’ancien chanteur de Sonic Youth pose ensuiteintégrant ce son de métal froid de la new wave, carrière solo mais il choisit de monter sur pattes un solo propre plus destiné à faire voyager qu’àcette mélancolie post rock britannique nuancée par un nouveau projet : Chelsea Light Moving. En 2014, balancer la sauce d’un coup. Pour faire la rupture,la joyeuse simplicité de la pop. Mais si Depeche il reprend pied dans sa carrière solo avec la sortie le groupe rend une musique bruitiste avant deMode a su convaincre presque quatre générations de The best day. On retrouve sur cet album : James terminer plus calmement. « Smoke of dreams » estd’auditeurs, ce n’est pas que grâce à leur sens du Sedwards à la guitare, Debbie Googe (My Bloody en fait une transition parfaite avec une intention àhit. En effet, son engagement joue un rôle majeur Valentine) à la basse et Steve Shelley (Sonic Youth) nouveau planante. « Aphrodite » veut enfin rendredans sa pérennité et achève de le placer, avec Spirit, à la batterie. Trois années plus tard, la même bande hommage à la déesse de l’amour, de la beauté, dudernier album en date, au rang des formations les remet le couvert avec Rock n roll consciousness. plaisir et de la procréation. Pour autant, le morceauplus influentes. Dès la première track, Going Back- La pochette de l’album représente un portrait de possède son lot de distorsions et de grincementswards et ses lyrics éloquentes : « Armed with new Thurston Moore pris dans un mélange rouge, jaune de guitare. C’est un peu la signature du musicien.technology/Going backwards/To a caveman mentality » et orange. Au menu, six titres s’alignent pour unelancent la charge. Un assaut contre l’indifférence durée totale de près de 45 minutes. Si « Exalted » Avec The best day, Thurston Moore avait retrouvé(Scum) et contre le retour de flamme de l’ignorance et « Turn on » plafonnent à plus de 10 minutes une formation équilibrée. Rock n roll consciousness(The Worst Crime). Tout comme l’indique le titre, chacune, les autres morceaux ne sont pas davan- n’est pas loin d’être un album concept avec desl’album est parcouru par cet esprit d’inquiétude et tage taillés pour la radio. L’album démarre, le son titres longs et peu fournis en textes. Associé aude colère envers la situation politique, sociale et est posé et répétitif : le batteur et le guitariste se producteur Paul Epworth (Adele, Paul McCartney,économique qui caractérise notre ère. En réponse répondent en toute simplicité. Une belle mélodie U2…), le musicien dépose dans les bacs un enreg-à ce marasme, Depeche Mode livre une prestation sort ensuite de la guitare de Thurston Moore puis istrement propice au voyage plein de maturité. Lede très bonne qualité, étonnamment lumineuse au une autre. Un voyage sonore s’impose et l’absence tout sans se compromettre car ne vieillissant pas,vu des thèmes traités. Les rythmes varient entre de voix permet d’ajuster à sa juste valeur toute Thurston Moore fait toujours hurler les guitares…rock revendicateur et ballades bluesy venimeuses la dimension instrumentale. Perturbation en ap-(Poison Heart, Poorman, No more). Les mixs de fin I✎ Julien www.w-fenec.orgd’album prolongent le plaisir d’écoute. ✎ Jonathan Allirand DEPECHE MODE ©Anton Corbijn ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017 53

ALBUMS AT THE DRIVE-IN ©DR Date de sortie : 10/03/2017 Date de sortie : 05/05/2017 Nationalité : DE Styles : HARDCORE Durée : 41:05 min PUNK / MATHCORE Nationalité : US Styles : POST-HARDCORE NOISY HTTP://URLZ.FR/5IXE HTTP://URLZ.FR/5JP0 AT THE DRIVE-IN HYENAS*/t5&3\"t-*t\"(RISE RECORDS) DEADWEIGHTS (PELAGIC RECORDS)Reprenant la plume plus de seize ans après un Complètement inconnus au bataillon avant de parvenirRelationship of Command devenu quintessentiel jusqu’à la rédaction (et pour cause ils n’avaientdans le post-hardcore, c’est au tour d’At the Drive- alors qu’une seule petite démo autoproduite – parueIn de faire tête à la démesure des attentes nées en 2014 – au compteur…), les Allemands de Hyenasde leur dernier album. Malgré les années séparant n’en constituent pas moins l’une des (très) grosses*OtUFSBtMJtB de son prédecesseur, c’est avec une sensations de ce printemps 2017 en matière de hardvivacité étonnante qu’Omar et sa bande reprennent corrosif et démonte la gueule. On pense alors à unleurs fonctions sur ce quatrième album. D’entrée crossover Converge vs Refused infusé au bon vieuxde jeu le groupe s’embrase, visiblement ranimé Dillinger Escape Plan des familles, en passant parpar la même énergie d’antan sur ‘No Wolf like un peu de Norma Jean assaisonné d’une grossethe Present’ et ‘Continuum’. Ca groove, ca flambe louche d’Every Time I Die, de Poison The Well etet ca ne laisse aucun doute possible; c’est bien autres The Chariot.At de Drive-In à qui nous avons affaire. C’est unalbum explosif et accrocheur dans la suite logique En clair, on a du lourd dans le background deset directe de Relationship of Command que délivre musiciens dont les titres expulsent leurs riffs àle groupe, fidèle quoi qu’un brin retenu dans ses la volée pendant que l’aboyeur en chef assure leprises de risques pour des musiciens de la trempe show niveau charisme hardcore. Avec toujours end’Omar Rodríguez et Cedric Bixler. arrière-plan pourtant omniprésent, ce côté mil-Ceci dit, on néanmoins éprouve un certain plaisir limétré et cette précision math-metal orientée noiseà écouter ce nouvel opus, notamment ses titres aux accents furieusement punk (« Crossbearer »,phares comme ‘Call Broken Arrow’ ou l’excellent « Self-Adjusting ») qui fait la griffe de bûcheronsingle ‘Incurably Innocent’. Puissante et maîtrisée, du groupe. On valide forcément d’autant que lesla voix versatile et flamboyante de Cedric trahit morceaux s’enchaînent à un rythme plutôt effréné,toute trace du temps passé, ce dernier criant et et que – de l’efficace « Homeostasis » à un « Smooths’élevant dans les hauts registres avec grande talkers » qui accélère soudainement la cadence,aisance sur les refrains et mélodies accrocheurs en passant par un titre plus rock’n’roll au milieudont regorge l’album. On note cependant quelques (« Verminious ») – Hyenas fait à peu près ce qu’illeads approximatifs venant d’Omar, rendus d’autant veut et ne déçoit jamais.plus apparents par la production. En effet, *OtUFSBtMJtBsouffre regrettablement d’un mixage inégal, Tout en insufflant suffisamment de diversité stylis-parsemé de maladresses qui portent préjudice à la tique à ce ‘Deadweights’ et en incorporant quelquesqualité d’écoute de certaines compositions comme changements de rythmes particulièrement bienvenus‘Hostage Stamps’, single au riff entêtant souffrant (le ténébreux mais plus apaisé « Displaced », lad’une voix surcompressée et surmixée. Ceci dit, furie de « Live // Live »), les Hyenas livrent ici unune deuxième ou une troisième écoute de l’album album à la maturité détonante, toujours habité parpermet de passer par-delà ces quelques problèmes une passion des plus fougueuses et une envie d’ende forme et apprécier le fond à sa juste valeur. A découdre qui ne se dément jamais.défaut d’être triomphal, ce retour d’At the Drive-Inrelance la carrière du groupe sur de bonnes bases Promettant ainsi une sérieuse dérouillée live, lemalgré ses défauts de production frustrants et ses groupe allemand s’offre un dernier tour de pistelégers égarements. avec le onzième et ultime titre de son opus avec « Nothing », noir et intense, histoire de parachever ✎ Robin Ono comme il se doit cette première œuvre d’un groupe qui a déjà tout compris. Classe (foudroyante).54 ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017 I✎ Aurelio www.scoreav.com

ALBUMS Date de sortie : Date de sortie : Date de sortie : 31/10/2016 2017 01/06/2017 Durée : 42:50 min Nationalité : BE Nationalité : IT Nationalité : FR Styles : EXPÉRIMENTAL Styles : COLD WAVE ÉLECTRONIQUE/MINIMAL SHOEGAZE / DARK POP Styles : AVANTGARDE ROCK JAZZ HTTP://URLZ.FR/5JLV HTTP://URLZ.FR/5JOD HTTP://URLZ.FR/5JOL PSEUDO CODE SCHONWALD A SOUNDTRACK FROM THE UNDERGROUND NIGHT IDYLL (MANIC DEPRESSION) ALFIE RYNER - WHAT’S WRONG? (EE TAPES) Un peu de rêverie et de douceur bien planante à(ATYPEEK MUSIC / LES PRODUCTIONS DU VENDREDI) présent mais toujours avec les pieds bien postés Formation culte s’il en est, Pseudo Code bénéficie sur le dance-floor en compagnie du duo italienQu’est-ce qui ne va pas ? Tout va bien ou du moins, depuis quelques années d’un travail de réédition Schonwald qui publie son quatrième album cheztout semble aller dans le meilleur des mondes pour assez monumental de tout ce que le trio belge a les Français de Manic Depression. Dans la lignéeAlfie Ryner. Ce quatrième album suivant de près Brain produit pendant sa courte existence (1979-1982). de The Soft Moon ou The KVB, Alessandra GismondiSurgery sorti une année numérique avant, démontre Après Slaughter in a Tiny Place (Sub Rosa, 2010), (voix, basse) et Luca Bandini (guitare, synthétiseurs,une détermination sans faille. On avance quelles que With Helpful Hands (Plinkity Plonk, 2012), The Radio’s boîte à rythmes) font le pont entre la cold wave dessoient les difficultés rencontrées et ça n’a pas vrai- On (EE Tapes, 2014) ou la réédition d’Europa (Sub années 80 et le shoegaze des années 90, explorantment l’air de perturber son équilibre. Avec Alfie Ryner, Rosa, 2013) et de Remains to be heard vol. 1 & 2 la veine la plus éthérée des deux genres, notam-on est à la croisée des chemins entre rock et jazz. (EE Tapes, 2015), c’est à présent les différents titres ment avec le chant féminin réverbéré. On penseL’alchimie entre acoustique et électrique est quasiment sortis sur des compilations qui bénéficient d’un bien sûr aux Cocteau Twins de par cette dimensionparfaite, les proportions harmonieuses dans tous les travail de remastering et qui sont rassemblés sur aérienne et atmosphérique soutenue par la pulsa-choix opérés, et c’est probablement la raison pour ce double vinyle avec CD. On y retrouve tout ce qui tion des boîtes à rythmes. Parfois un côté goth trèslaquelle ça coule de source. L’auditeur se laisse trans- fait le charme du groupe: des ambiances lancinantes réussi vient apporter plus de mélancolie (“Sleepyporter dans un scénario où rien n’est couru d’avance et hypnotiques, la voix à la fois touchante et bien Destiny”, sûrement le meilleur titre du disque, ouet où tout peut arriver au dernier moment. Alfie Ryner typée post-punk de Xavier S., les boîtes à rythmes “Oceans” et son chant de sirènes qui rappelle tantnoircit le trait encore plus sur ce nouvel album, les cheap et répétitives, les synthés et l’électronique Mephisto Walz) à ce monde brumeux et céleste.ambiances peuvent être réellement intenses et anxi- en mode free, et toute une instrumentation traitée Toujours mélodiques, les dix pièces sonores ac-ogènes comme sur le splendide « 3 Gin Tonics Please » avec tout un tas d’effets. Contemporains de Cabaret crochent, du minimalisme dansant d’ “A Secret”et sa déclamation en japonais. Petit clin d’œil à Tool Voltaire, Tuxedomoon ou Throbbing Gristle, Pseudo au tube instantané (“Love Collides”) ou presquedans le morceau éponyme, à Nine Inch Nails dans Code peut parfois évoquer ces autres formations orienté club (“Iridium”). Après Amplified Nature« Some Black » avec cette particularité ultra-intéres- mais sans la noirceur, et avec un esprit plus dé- (2008), Dream for the Fall (2014) et Between Parallelsante d’être toujours fondu dans ce jazz de cinéma noir lirant et névrotique. Chaque pièce musicale est une Lights (2015), le projet a trouvé un format efficace,et torturé. La voix de Paco Serrano Pozo se fait plus progression narrative qui tire sa force de schémas simple et qui fonctionne, des pop songs soutenuesdiscrète mais toujours aussi efficace et pertinente, minimalistes où chaque nouveau son apporte son par des lignes de basse imparables, une voix quicomme dans « I am a Mountain » où Alfie Ryner lot d’images et où la voix mène l’émotion. Certains flotte, des synthés et guitares qui se chargent duse veut encore et encore dans l’exubérance et morceaux peuvent même atteindre une densité climat général porté sur l’onirisme et les beats qui,l’impertinence sonores. Alors oui, tout va bien pour bruitiste qui ne déplaira pas aux amateurs de free eux, avancent toujours, imperturbables. Une recetteAlfie Ryner, même si… Mais ce What’s Wrong? est noise ou de musique industrielle de la première qui marche, souvent hypnotique mais qui peut aussiencore une fois une réussite assez incontestable, heure (“Help!!”). D’autres plantent des atmosphères parfois tomber dans la monotonie, en raison de laqui va peut-être plus directement au but. Trombone, recueillies et synthétiques, comme le fascinant ressemblance trop forte entre certains morceaux.saxophone et machines se marient habilement avec “Le Gange” qui tout au long de ses vingt minutescette guitare électrique assoiffée de distorsion. Et au établit un décorum digne des incantations de Nico. ✎ Maxime Lachaudfinal, on en redemande. Le terme de soundtrack se justifie encore avec un titre comme “Tiny Delirium”, trip expressionniste ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017 55 I✎ Aleksandr Lézy www.chromatique.net mené par un chant incontrôlable et ivre. Bien hal- lucinées, les pièces rassemblées créent un univers de psychédélisme malade revisité par l’électronique lo-fi du début des années 80. Une imagerie fantas- tique et cauchemardesque en ressort (“Forget all those Monsters”, “Sphynx”) comme une véritable musique psychologique. Puissante et addictive. ✎ Maxime Lachaud ALFIE RYNER ©DR SCHONWALD ©DR

VINyl - CD - DIGItAlwww.lesDIsquesDuhANGAR221.woRDPRess.Com soRtIe le 15 sePtemBRe 2017 www.AtyPeeKmusIC.Com

ALBUMS Date de sortie : Date de sortie : Date de sortie : 31/03/2017 27/04/2017 04/04/2017 Durée : 1H 18 min Durée : 19:22 min Durée : 43 min Nationalité : US Nationalité : UK Nationalité : no Styles : HIP HOP/GRIME Styles : POP/TRIP-HOP Styles : EXPERIMENTAL METAL / POST-ROCK HTTP://URLZ.FR/5IWP NEW WAVE HTTP://URLZ.FR/5JOV LADY LESHURR HTTP://URLZ.FR/5IZJ MODE - EP (RCA RECORDS) ISIS - LIVE VII 02.25.10 (IPECAC REC.) ULVER S’anoblir n’est pas s’assagir, ce qui va comme un THE ASSASSINATION OF JULIUS CAESARNe vous réjouissez pas trop vite, il ne s’agit pas là gant (de velours déchiré!) à Lady Leshurr. Elle porte,d’une reformation du groupe Isis, mais d’un live pour tout habit de parade, un larynx à résonances (HOUSE OF MYTHOLOGY)sorti cette année sur le label de Mike Patton, Ipecac dédoublées. Les mots rappés semblent y séjournerRecordings, enregistré lors de leur tournée d’adieu comme ils en fusent : pliés dans l’organe, déliés Fuyant encore et toujours le joug de la catégorisa-en 2010. Isis n’est plus, mais comme chacun sait sur la langue et éjectés en trombe. Sa propension à tion, le troupeau de loups norvégien ne cessera ales déesses ne meurent jamais. Souvent comparés laisser sa verve s’emparer de l’espace musical fait priori jamais de nous surprendre. Après le blackà leurs aînés Neurosis et Godflesh, Isis a su bâtir sa de son EP, Mode, un six titres blindés à craquer de metal, le trip-hop, le rock psychédélique et lepropre identité, et jouit aujourd’hui d’une réputation lyrics débordantes. En cohérence avec le travail de post-rock (pour ne citer que quelques exemples),sans faille dans un milieu où les nouveaux arrivants loops vocales, Lady Leshurr donne l’impression de Ulver s’attaque cette fois-ci à la pop typée eightiespeinent à se frayer une place notable. Ce n’est donc se tenir un dialogue et laisse la parole rebondir sur avec un album rythmé par les batteries sampléespas sans une certaine nostalgie qu’on parle de ce tous les murs invisibles que les beats construisent: et lignes de synthé de la trempe de New Order,groupe qui a fait le choix d’arrêter d’en découdre. « open up my mind it will open like an umbrella ». Talk Talk et Depeche Mode. Vous l’aurez deviné,Qu’on se le dise un split n’est jamais plaisant, mais Elles s’en emparent avec le même sens esthétique ce treizième album montre un groupe appliqué àparfois nécessaire, un choix qui aura peut-être permis qu’aurait un grapheur sur son support urbain. Les déjouer les amalgames réducteurs à l’égard de lad’éviter l’album de trop. Ce live n’en est pas moins murs comme les pulsations restent inflexibles mais pop, portant le genre à son paroxysme artistiqueexaltant, d’une part par sa qualité d’enregistrement elle en modifie l’apparente stabilité en y injectant tout en rendant hommage à ses plus nobleset de mixage, de l’autre pour la tracklist qui propose son flow jusqu’à implosion de toute matière solide. représentants. À l’instar d’un certain Kubrick, leun condensé du meilleur de leur discographie, et pour Juice est un exemple édifiant de son inaltérable bagou groupe s’approprie, détourne les codes du genrefinir de l’incroyable performance d’Aaron Turner et couronnant l’un des beats les plus mémorables de avec des compositions qui mélangent modernitéde ses comparses. L’album Wavering Radiant est mis l’EP. Les titres comme F my Ex ou Trust Nobody la et sensibilité Romantique, y ajoutant une dimen-à l’honneur en toute logique puisqu’il s’agit de leur rapproche moins de la dance de Dizzee Rascal que de sion mythique. ‘Rolling Stone’ et ‘So Falls thedernier effort enregistré en studio. 5 de ses 7 titres l’eskibeat de Wiley, sous-catégorie du grime proche World’ montrent la dextérité du groupe à maniery sont joués. Du haut de ses 10 Minutes, « Threshold du hip hop. Il y a quelque chose de fondamental et mêler des syntaxes musicales expérimentalesof Transformation » nous propulse dans l’univers dans sa manière de poser son flow, héritage d’une avec les codes de la dance music. Parmi les sec-complexe de la musique d’Isis, le fracas alterne avec référence emblématique telle que Missy Elliott. Un tions les plus surprenantes de l’album on noterades phases bien plus mélodieuses et apaisantes. Les hip hop de haute volée qui n’abandonne pas tout les breaks instrumentaux portés par les rythmeshurlements/aboiements d’Aaron sous des montagnes à l’électronique et ménage de véritables moments dansants ou encore ‘Transverberation’, titre le plusde guitares compressent vos méninges, le génie du de recherche musical comme sur Y R U Lying dans ‘pop’ de l’album. La voix de Kristoffer Rygg, misegroupe s’y déploie à 100 %, le temps s’arrête sur laquelle s’opère une mémorable rencontre entre en avant sur l’album, se montre un peu réservéeun final majestueux qui repose enfin nos neurones le ragga et une mélodie tendant vers le classique. par instances mais nous offre également certainsmédusés. Aaron chante bien, très bien même, on des moments forts de l’album (notamment surregrette même qu’il ne ménage pas ses cordes vo- ✎ Jonathan Allirand ’’Angelus Novus”). Avec son mélange de sonoritéscales plus souvent. La pièce maîtresse de ce Live VII, transcendant les époques, le groupe parvient àest sans conteste, une version à rallonge de « Celestial », LADY LESHURR ©DR nous plonger dans son univers nocturne et à tis-l’occasion pour le groupe de sortir de sa zone de ser une ambiance mélancolique qui n’est pas sansconfort et d’offrir au public un rappel hors norme de rappeler l’air Néo-Noir Jazzy de Perdition City. Thepas moins d’un quart d’heure. Je propose de laisser Assassination of Julius Caesar est un album concisle soin à Mike Patton de conclure : « Isis (the band) à considérer de préférence dans sa globalité, cer-are back with LIVE VII. A great reminder of one of my tains titres comme ‘Southern Gothic’ ne trouvantfavorite all time bands on top of their game. This leur sens que dans un contexte plus large. De paris a REAL live record. They were one of those bands la maîtrise de leurs compositions dans un énièmethat really delivered live and expanded what they ac- style, Ulver prouve de nouveau et de plus bellecomplished in the studio. » Je n’aurais pas dit mieux. qu’aucun genre n’échappe à leur génie en nous livrant pas moins d’un chef-d’œuvre. I✎ JR www.exitmusik.fr ✎ Robin Ono ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017 57

ALBUMS Date de sortie : Date de sortie : Date de sortie : 01/01/2017 31/10/2016 15/08/2017 Durée : 31 min Nationalité : UK Durée : 56:35 min Nationalité : GR Styles : DOOM Nationalité : FR Style : MATHCORE EXPERIMENTAL ROCK NOISE / PSYCHEDELIC Styles : AVANT-GARDE HTTP://URLZ.FR/5IZL DANCE ELECTRONIC HTTP://URLZ.FR/5KKX BLAME KANDINSKY HTTP://URLZ.FR/5KKYSPOTTING ELEGANCE IN CHAOS (CANNONBALL REC.) TERMINAL CHEESECAKE CHEESE BRAIN FONDUE: LIVE IN MARSEILLE ALLISTER SINCLAIRDe sa nature déstructurée et dissonante, le Mathcorecompte parmi les styles nécessitant la plus stricte (ARTIFICIAL HEAD RECORDS / ATYPEEK MUSIC) MICROSOFT ERROR PICTURE SHOWintransigeance. Par delà la dextérité exigée de ses (LINGE RECORDS / ATYPEEK MUSIC)musiciens, la qualité de l’écriture, la production ainsi Groupe de vétérans londoniens formé en 1988que leur capacité à maintenir la cohérence d’une et réactivé en 2013, Terminal Cheesecake qui a Allister Sinclair, c’est le mec qui m’a montré son logicielprose de semblance chaotique tranchent sans conces- fait paraître sur Artificial Head Records (Vinyl) et Pure Data, il paraît qu’il faisait beaucoup de musiquesion sur la qualité d’un album dans le genre. Pour Atypeek Music (Digital), un premier album depuis et d’install’ avec. Moi j’avais trouvé ça fou et gratuit,l’essentiel, ce premier album du quintet Athénien se 1994 et c’est un album en spectacle, « Cheese Brain et puis j’ai abandonné. Lui, il a geeké des annéesdémarque assez bien de ses homologues avec une Fondue: Live In Marseille », qui mêle vieux succès entières dessus et il a construit sa propre interfaceexécution solide épaulée par une production solide, comme « Johnny Town-Mouse », « Bladdersack », à son image ! Ce qui est génial et qu’il est difficilesèche mais concise. Des leads sinueux et tranchants « Blow Hound » et des nouvelles compositions qui de trouver dans d’autres logiciels, c’est l’accès à desau jeu rythmique qui contrebalance impulsions font partie de leur nouveau palmarès. Si vous avez modulateurs de hasard, des LFO aléatoires assignés àsaccadées Dillinger-esques et grooves bourrins et trippé sur le vieux stock de Butthole Surfers, vous tout plein de paramètres, et puis au final, ça devienthystériques à la Every Time I Die, le groupe ouvre devriez être bien servi. un élément central de sa musique, la gestion du chaosle bal sur un cocktail de titres survitaminés aux pour créer une symphonie électronique, débile profonde,saveurs familières avant d’introduire des touches ✎ www.ondeschocs.com fun, classe et ultra efficace, avec un côté ambivalentde variation. Blame Kandinsky laisse transparaître entre le fat et le nasal. Certains connaissent beaucoupquelques accents sludge sur les titres et sections Date de sortie : son œuvre Midiocre, première grosse consécration deaux tempos et rythmiques plus modérées, notam- 21/04/2017 son travail, une borne de Karaoké aux partitions MIDIment ‘Brenda’ et ‘Goya’s Polaroid’. Malgré ses riffs qui piochent automatiquement, à chaque morceau,solides et une bonne exécution, Spotting Elegance Nationalité : FR et au hasard, dans une banque de samples géante.in Chaos souffre d’un certain manque de cohésion Styles : PUNK ROCK La borne est reliée à un cubi de vin, dédié au public,par moments. Certains riffs et cadences se jouxtent pour qu’il sirote son vin en écoutant les frasques dede manière un peu décousue, notamment lorsque GARAGE la machine sur son morceau préféré, et plus le niveaules titres reprennent après des instances d’accalmie de vin descend dans le cubi, plus les paramètres decomme sur ‘Motivation’ et ‘Hope’. On regrettera HTTP://URLZ.FR/5JHH hasard et d’erreur de la machine (rythme, hauteurces quelques soucis de raccords auquel s’ajoute le de note) se voient déréglés. Avec l’échéance d’unechant féminin qui vient perturber un album sinon LAME première date de concert en vue en mai 2016 pour leimpeccable dans ses performances. Ceci étant dit, CITIES (BEAST RECORDS / CASBAH RECORDS) festival synthétique et délicat, Allister compose 5 ou 6le quintet Grec s’en sort plus qu’honorablement morceaux puissants, euphoriques et malins, qui nouspour la majeure partie de l’album. Bien qu’étant Je ne sais pas si je suis le plus à même de chroniquer retournent tous. Allister avait vraiment réussi le pari,encore un peu trop transparent sur ses influences, ce nouveau mini LP de Lame, Cities (coprod. avec c’est-à-dire de créer des morceaux expérimentaux, maisSpotting Elegance in Chaos ne demeure pas moins Casbah)… Pour tout vous dire, j’y ai mis plus qu’un organisés et régulés par un beat binaire en 4/4, toutun album jouissif et bien rythmé qui convainc à doigt et en plus ce sont de bons potes… Peut-être en gardant des sons hyper intéressants et surprenantscoup de crochets droits bien placés. En attendant que ceci explique cela, d’ailleurs, bref… Ce cinq titres (pas seulement des synthés et de la techno), avec uneun aboutissement de leur son sur leurs prochaines fait suite à leur album de 2016 chez Alien Snatch et richesse de texture et une variété de sons et de timbressorties, ce nouvel opus de Blame Kandinsky témoigne un split avec Big Mountain County sur Annibale… continuelle. Même si les morceaux étaient inachevésun potentiel fort qui interpèlera les amateurs du et pas encore très aboutis, c’était peut-être les meil-genre dès la première écoute. Les trois Turinois, dont Stefano des Movie Star leures versions: on avait l’impression d’assister à leur Junkies, enfoncent leur clou rouillé avec un savant création, leurs démos, leur essence. Voilà, après une ✎ Robin Ono mix de garage blues minimal et de folk punk vel- moins d’une année passée à les triturer, les réarranger, vetienne. Quatre compos de choix sur ce mini LP après de nombreuses prises de tests sur les bugs et avec les déchirades de fuzz de Massimo Scocca, le optimisation de l’interface, des exports sur l’éditeur beat ravageur de Maria et une fantastique cover du audio Audacity copié / collés, l’album est là. non moins génial « Hologram » des Urinals. Bisou. ✎ Lühje ✎ www.digitfanzine.chez.com58 ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017

ALBUMS AMANDA PALMER ©AFP shoot - kyoto - by Kambriel Date de sortie : 05/05/2017 Date de sortie : 14/04/2017 Nationalité : US Styles : ELECTRONIQUE Durée : 55:21 min Nationalité : UK EXPÉRIMENTAL Styles : ELECTRONIC, EXPÉRIMENTAL HTTP://URLZ.FR/5JU0 HTTP://URLZ.FR/5JR5 AMANDA PALMER & E. KA SPEL I CAN SPIN A RAINBOW (8FT RECORDS) ACTRESS - AZD (NINJA TUNE) La relation d’amour entre Amanda Palmer et EdwardDarren J. Cunningham alias Actress s’est forgé une Ka-Spel ne date pas d’hier. À quinze ans, le petit amiréputation d’artiste complexe à l’univers difficile d’Amanda lui fait découvrir The Maria Dimension etd’accès, de par ses propositions biscornues et in- d’emblée c’est le coup de foudre. Elle enregistre latransigeantes. Avec son nouvel album AZD, il semble dizaine d’albums que son ami possède sur cassettesêtre presque rentré dans le rang, quittant l’espace et les Legendary Pink Dots deviennent son groupequ’il s’était confectionné pour plonger sa musique fétiche au lycée. À 19 ans, alors qu’ils se produisentdans un dancefloor avant-gardiste aux boucles moins à Boston, elle convainc sa mère de leur offrir le gîte.abstraites et aux mélodies surgies d’un futur déjà bien Plus tard, elle les accompagnera en Allemagne pourprésent chez nombre d’autres artistes aujourd’hui. tenir le stand de merchandising. En 2006, alors quePlus mélodique que tout ce qu’il a proposé jusqu’à les Dresden Dolls étaient très connus en Allemagne,présent, AZD continue de jouer sur les contrastes, elle prendra les Legendary Pink Dots pour faire laparsemé de brouillages sonores et de loops prenant première partie. C’est là que germe l’idée de fairele temps de se décliner en comptines entêtantes. un disque ensemble avec le leader, Edward Ka Spel.Actress n’est pas sans évoquer un sculpteur de Mais le projet mettra dix ans à se concrétiser. Cettematière sonore, confectionnant et assemblant chaque attente en valait la peine. Les voix et intonations sebribe pour offrir une sculpture musicale auréolée mêlent, s’interpénètrent et se révèlent incroyable-de science-fiction et de rétro-futurisme, de culture ment proches, conférant une dimension d’étrangetéurbaine et de plongée circulaire dans un demain déjà absolue à cet album, de loin ce qu’Amanda Palmer abien présent. Un album en forme de renouveau. Très fait de plus sombre à ce jour. Se partageant textes etfortement conseillé. musiques, les musiciens/paroliers ont privilégié des ambiances de comptine inquiétantes, définitivement GHOSTPOET gothiques, appuyées par le violon inimitable de PatrickDARK DAYS + CANAPÉS (PIAS) Q Paganini, les notes délicates de piano et les synthés typés soundtracks horrifiques. C’est la grande époquePlus que jamais Obaro Ejimiwe aka Ghostpoet délivre des Legendary Pink Dots qui est convoquée ici, celleavec Dark Days + Canapés, un album emprunt de du milieu des années 80 qui avait donné naissancelumière rasante et d’histoires humaines au bord du aux brillants Asylum (1985) et Any Day Now (1987).gouffre, de volonté évaporée et de fêlures, d’obscurité Marqué par les nombreux tourments personnels, leet de d’espoir. Depuis ses débuts, celui qui a été disque dégage à la fois quelque chose de poignant,nommé deux fois au Mercury Prize, continue son presque funeste, mais aussi deux âmes en osmoseactivité de chanteur à la prose poétique, délaissant absolue. Proche d’une fête triste ou de l’évocation d’unla complexité électronique de ses débuts pour son- carnaval abandonné, il se dégage une spectralité etner de manière nettement plus accessible que par une irréalité de l’ensemble, avec un travail incroyablele passé, mélangeant pop arty et trip hop, qui n’est sur les textures sonores. Poétique des premières notespas sans rappeler certaines œuvres de Tricky ou de jusqu’aux deux titres finaux instrumentaux totalementMassive Attack, avec qui il a collaboré par le passé. hantés, I can spin a Rainbow est un voyage faitGhostpoet capte l’essence de notre monde en ébul- d’émotions (le bouleversant “The Shock of Kontakt”)lition pour en offrir un album pris entre les remous et d’angoisses, un condensé d’histoires proche duet les perturbations, ses instants de beauté et de recueil de nouvelles, un croisement entre néoclassique,confusion, appuyé par des compositions fluides à cabaret et avant-garde enveloppant, homogène etl’instrumentation subtile et ouvragée sur lesquelles réussi où chacun donne le meilleur de soi.navigue sa voix grave aux mots directs et engagés.Superbe. ✎ Maxime Lachaud I✎ Roland Torres www.silenceandsound.me ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017 59

VINyl - DIGItAl

ALBUMS Date de sortie : Date de sortie : Date de sortie : 14/07/2017 01/09/2017 26/05/2017 Durée : 52:17 min Nationalité : UK Durée : 24 min Nationalité : US Styles : POST-ROCK Nationalité : EN Styles : ELECTRO INSTRUMENTAL INDIE Styles : POST-PUNK EXPERIMENTAL ROCK GOTHIQUE HTTP://URLZ.FR/5JOS HTTP://URLZ.FR/5JTW HTTP://URLZ.FR/5IZP MOGWAI ALAN VEGA - IT (FADER RECORDS) EVERY COUNTRY’S SUN (ROCK ACTION RECORDS) KASPAR HAUSERAlan Vega fait partie des artistes cultes qui auront Quelques écoutes (nécessaires) du disque dans son KASPAR HAUSER (BOX RECORDS)profondément marqué la musique, que ce soit intégralité auront raison des derniers doutes. Oui Réédité en piqure de rappel avant la sortie de leuraux cotés de Martin Rev, son acolyte au sein de Every Country’s Sun replace Mogwai là où il se situe premier album, le premier EP de ce trio glaswégienla turbulente formation Suicide, ou à travers ses le mieux : tout en haut de la pyramide post-rock. nous offre une introduction des plus honorablesalbums solos, bousculant et repoussant les limites aux sonorités fantomatiques du groupe. C’estdes genres, faisant imploser le rock sous les assauts Mais ce disque ne s’apprivoise pas en un claquement un son déconcertant que nous présente Kasparde synthés indus, posant les bases du punk et de de doigts, il s’explore et se livre petit à petit, faisant Hauser, fermement enraciné par sa productionla techno, inventant un langage qui lui est propre d’abord son timide, planqué derrière des nuages lo-fi caverneuse, claustrophobe et ses résonanceset source d’inspiration pour les générations futures. récalcitrants avant de percer et nous illuminer de stridentes de guitares noyées de chorus. AniméQuasiment un an après sa mort, son album post- chacun de ses rayons. L’attaque est trompeuse, tout par une esthétique post-punk, le chant torturé ethume IT voit le jour, dernier effort sur lequel il aura paraît simple. « Coolverine » sonne comme du pur voix graves contribuent à l’ambiance glaçante. Detravaillé sans relâche pendant 6 ans, se nourrissant Mogwai intemporel, aucune révolution en vue mais son ambiance lugubre et ses titres féraux maisde ses sorties nocturnes, enregistrant les bruits de une composition inspirée, maîtrisée et un voyage engageants, Kaspar Hauser s’avère séduisant etla nuit et écrivant sur l’état de décomposition du garanti où les synthés le disputent aux guitares et prometteur en qualité mais nous laisse sur notremonde.Alan Vega revient à ses premières amours, cohabitent à merveille. Que demande le peuple ? faim sur la quantité en attendant la suite. À suivre.faites de bruit et de fureur, de mots scandés et debe bop déjanté, de guitares distordues en boucles Puis vient l’incongruité de ce disque, « Party In The ✎ Robin Onoet de matières piochées et retravaillées, offrant à Dark ». Dans un registre pop (!) presque dansantl’ensemble une vision assez dark de notre quotidien, (ouh le vilain mot), Mogwai s’éclate sur une rythm- Date de sortie :sur lequel l’Homme ne semble plus avoir d’influence ique post punk et Stuart Braithwaite se la donne au 30/05/2017ou d’emprise, emporté par des dérives politiques, chant. L’exercice déroute mais ne déplaît pas. Aprèséconomiques et écologiques vouées à nous entrainer cela, les Écossais repartent dans des contrées plus Durée : 18:53 mindans leur chute. IT est un constat cinglant sur la familières en nous offrant quelques superbes plages Nationalité : FRsociété qu’Alan Vega aura traversé, gardant tout atmosphériques avec des mélodies qui touchent audu long un regard critique, cherchant à percevoir la cœur, à dominance synthétique et/ou électronique Styles : MATH-ROCKlumière qui pourrait donner de l’espoir et qu’il n’a (« Crossing The Road », « Aka 47 » tout en retenue POST-HARDCOREfinalement jamais trouvé, nourrissant sa créativité downtempo, « 20 Size », « Don’t Believe The Fife »et tenant en éveil sa plume acérée. Un album où qui semble échappé d’Atomic). HTTP://URLZ.FR/5IX8expérimentations et rock indus se percutent, laissantà travers ses sillons, les dernières pistes d’un Géant On pense alors que le groupe va tranquillement nous LYSISTRATAqui continuera encore longtemps à nous hanter. indiquer le chemin de la sortie en nous berçant reli- gieusement et c’est là qu’il nous expédie à coups de PALE BLUE SKIN (RICARD S.A LIVE MUSIC) I✎ Roland Torres www.silenceandsound.me pied au cul, renouant en fin d’album avec les grosses Après un premier album modeste, le jeune power-trio guitares saturées à mort et les déflagrations noisy de math rock Saintais refait ses présentations avec ALAN VEGA ©JORDI VIDALL/REDFERNS d’antan (« Battered At A Scramble », « Old Poisons » un nouvel EP au son requinqué par la production. et le morceau-titre en forme de conclusion épique Concis et efficace, Pale Blue Skin offre un condensé magistrale). On n’avait rien vu venir et on l’a senti de compositions sophistiquées et pulsant de dyna- passer ! Dense et varié, ce disque ne fera peut-être misme. Sous un ton léger, Pale Blue Skin surprend pas tomber de la chaise les amateurs de longue date et séduit à coups de grooves syncopés et de riffs du groupe écossais, préférant chérir leurs vieux clas- électrisants ponctués de hululements mignons sur des siques, mais il les rassurera sur un point : le talent titres accrocheurs comme ‘Pantalon Pantacourt’ ou est toujours là et cette belle éclaircie laisse augurer encore ‘Pierre Feuille Ciseaux’. Outre un chant parfois un avenir radieux. Les héros ne meurent jamais. approximatif, c’est un groupe au talent indubitable et à l’avenir prometteur que nous révèle cet EP ; un I✎ JL www.exitmusik.fr groupe à surveiller de près. ✎ Robin Ono ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017 61

sur ‘BooMiVErsE’, Big Boi BIG BOI BOOMIVERSE (EPIC)sE confronTE à sEs liMiTEs Date de sortie : 16/06/2017 Durée : 00:45:28 Nationalité : US Styles : RAPSelon les statistiques officielles, Après deux piges chez Def Jam, Big Boi a pris la TradiTions sans TrahisonBOOMIVERSE est le troisième album ferme décision de retourner chez sa premièresolo de Big Boi. Techniquement par- major, Sony. Via la filiale Epic plus précisément, BOOMIVERSE tient son nom du studio de notrelant, on devrait aussi considérer un et ce pour une excellente raison: suivre Antonio légende urbaine, la fameuse Boom Boom Roomdisque du cinquième projet d’Outkast, L.A. Reid, l’homme qui a découvert, signé et dans laquelle il a conçu Speakerboxxx. Et quiSpeakerboxxx, en tant que tel. Mais permis aux Outkast de percer brillamment avec d’autre de mieux que le narrateur emblématiquetrêve d’affaires de comptabilité. La leur classique Southernplayalisticadillacmuzik de la Dungeon Family, j’ai nommé Big Rube,moitié la plus active du duo mythique en 1994 chez LaFace Records - et de connaître pour introniser cet album sur l’outro de saparvient-elle toujours à faire vivre la leur fantastique carrière pendant plus d’une “Da Next Day” : “We spit universes / Birthingmagie concrétisée sur son excellent incontournable décennie. worlds with words, from darkness came thepremier opus Sir Lucious Left Foot ? Big Boomiverse.”Après un EP collaboratif Big Grams avec Que de chemin fait ensemble ! Reste à voirPhantogram peu convainquant, on comment cela va perdurer vu que L.A. Reid a Sans transition, le sample japonais de “Killétudie à la loupe le pouvoir d’attraction récemment démissionné de son poste de CEO Jill” retient notre attention jusqu’à ce quede ce nouvel objet circulaire créé par à cause d’une sombre histoire d’agression le vieil ami Killer Mike découpe tout sur sonla moitié des Outkast. sexuelle… passage et que Big Boi finisse le travail, reste le refrain pour Jeezy.62 ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017 Pendant que cette sale nouvelle faisait boum, Daddy Fat Sax sortait son nouvel album. Celui qui a le vent en poupe avec les Run The Jewels a un impact significatif sur BOOMIVERSE

L’ALBUM DE SURL Top 5 MDUORMCOEMAUEXNTBIG BOI © DR en posant également sur le lancinant “Made pour le dancefloor, la basse infectieuse de By SURL, Bigger than hip-hop Man”, ainsi que sur le douzième morceau “Chocolate” risque de faire un malheur avec “Follow Deez”, avec cette bonne idée d’inviter son haut potentiel chorégraphique. Puis à COMMENT LIRE UN QR CODE ? Kurupt tchatcher quelques mots sur “Made côté, des chansons qui n’apportent pas de Pour lire un QR Code, il suffit de télécharger une applica- Man” et le pilote automatique Curren$y pour réelle plus-value, telles que l’hybride pop tion de lecture de QR Codes. D’ouvrir l’application et viser le hook du titre final produit par le revenant “All Night” et sa ritournelle de piano bonne le QR Code avec l’appareil photo de son téléphone mobile Mannie Fresh qui manie la trap à sa sauce. pour les fêtes d’anniversaires en famille. Et et l’application lance l’écoute de la playlist. “Freakanomics” qui a vite fait d’agacer tandis Cet opus contient son lot de tracks indis- que Sleepy Brown ne fait rien pour arranger les LIL WAYNE X JEEZY pensables où l’expérience parle, en passant choses. Nos gars d’Atlanta nous ont habitué évidemment par “In The South”, avec les rimes à bien mieux ! Reste une œuvre sympathique FIREWORKS bleues-violettes de Gucci Mane et un Pimp C qui compte quelques beaux moments forts, ressuscité sur le refrain de cet hymne bluesy au milieu d’autres bien plus anecdotiques. Voici donc l’EP In Tune We Trust, doté de (co-produit par Cory Mo) qui fait la part belle Fallait-il en espérer davantage ? quatre morceaux qui devraient satisfaire les au dialecte sudiste. Autre morceau d’intérêt fans n’ayant pas quitté le navire. On retiendra général, “Order Of Operations” (avec du Scott Finalement, c’est du Big Boi tout craché, toujours en particulier ce “Fireworks” produit par Mike Storch, amateurs réjouissez-vous) qui révèle les original qu’il est, virtuose du Flow (avec un “f” Will, sur lequel il recycle quelques lyrics de clefs du succès du General Patton. L’alchimie majuscule), plaçant rimes et syllabes de ses “We Be Steady Mobbin”, le temps d’un feu avec les Organized Noise est au rendez-vous lyrics perchés à des cadences surprenantes. d’artifice amorcé par Jeezy. (“Overthunk”, la tuerie “Kill Jill”) mais il leur En parlant d’originalité, “Overthunk” évoque manque cette étincelle de magie de la grande toutes ces milliers de pensées qui travail- TYGA X époque. La machine funk spatiale, indissociable lent nos esprits et font crépiter les neurones TY DOLLA $IGN de la musique du binôme Outkast, semble un comme des étoiles au point de s’isoler avec sa peu grippée, pire, elle sonne creux sur “Get conscience. La vérité apparaît alors : vraiment MOVE TO L.A. Wit It” avec son passage négligeable de Snoop BOOMIVERSE ne manque pas d’idées… quand Dogg. Les conditions ne sont pas tout à fait d’autres tombent à plat. Pour la première fois, Les deux californiens nous servent ici une remplies pour recréer cette atmosphère parfois et c’est quasi-gênant de le dire, Big Boi semble ballade romantique parfaitement calibrée mystique propre à la Dungeon Family. Musicale- manquer d’un partenaire particulier - qui a dit pour l’été. Les jaloux vérifieront que leur ment, on nage en univers connu, BOOMIVERSE Andre -, ce qui peut justifier la présence par conjointe ensorcelée ne soit pas en train de se rapprochant de Sir Lucious Left Foot : Son trois fois de son vieil ami Killer Mike. D’ailleurs booker un aller simple pour L.A.. of Chico Dusty. En moins innovant, ou inspiré. on parle d’un projet commun entre les deux bonshommes depuis un bon moment. Plus de HAMZA unE galaxiE dix ans après le dernier album des Outkast - à l’Expansion liMiTéE le film Idlewild et sa soundtrack qui n’a pas GODZILLA convaincu tout le monde - Big Boi semble avoir Pas si “big” mais avec des bangers universels, atteint les limites de sa galaxie. Produit par Ponko, qui est à l’origine de incluant le single “Mic Jack” (co-produit par DJ ses plus gros bangers, le morceau est Khalil et DJ Dahi) avec un Adam Levine facilement I I✎ Sagitarius www.surlmag.fr http://urlz.fr/5ATx hamzaesque à souhait: mi-trap, mi-dancehall, supportable - une prouesse. Plus dangereux flow planant, de quoi ravir les auditeurs de la première heure. ROY WOOD$ SAY LESS (FREESTYLE) Roy Wood$ prépare son deuxième album prévu pour cette année et qui s’intitulera « Say Less ». En attendant sa sortie, le chanteur sur Beats 1 a dévoilé le freestyle du même nom pendant l’épisode 47 d’OVO Sound Radio diffusé samedi dernier. HD BEEN DOPE MIRROR Le rookie qui n’en est plus vraiment un, HDBeenDope, nous offre une pépite estivale qui mériterait que tu prennes tes vacances plus tôt que prévu, façon député Insoumis du groove. Suave à souhait, on s’imagine déjà écouter ce track allongé sur un transat aux Seychelles. http://www.surlmag.fr

ALBUMS LE CABINET DU DOCTEUR CALIGARI ©Potemkine Date de sortie : 09/2017 Nationalité : JP Styles : SOUNDTRACK HTTP://URLZ.FR/5HXH GEINOH YAMASHIROGUMI Date de sortie : hors du temps, qui colle parfaitement à cet éventail 06/06/2017 fascinant de couleurs, de décors peints, de rues quiAKIRA: SYMPHONIC SUITE (MILAN MUSIC) zigzaguent et de structures obliques qui semblent Durée : 77 min toutes prêtes à s’effondrer. Une des intentions deExemple d’une bande originale qui reste tout aussi culte Nationalité : UK l’expressionnisme était de rejeter le naturalismeque le film qu’elle accompagne, Akira: Symphonic Suite Styles : SOUNDTRACK pour trouver des formes nouvelles plus en accorda marqué toute une génération de par son mélange avec la subjectivité de l’esprit. Ici, les sons de lade musiques orientales traditionnelles, de chants HTTP://URLZ.FR/5JMR fête foraine flottent comme en apesanteur. Toutchoraux étranges, de synthétiseurs atmosphériques devient instable, comme si nous assistions auet de techniques studio high-tech. Aussi importantes ROBERT WIENE /IN THE NURSERY film dans un état de demi-sommeil. Effet d’autantà ce classique du cinéma d’animation que pouvaient LE CABINET DU DOCTEUR CALIGARI (POTEMKINE) plus fascinant quant à l’histoire d’un somnambulel’être les partitions de Popol Vuh pour Werner Herzog, manipulé par un hypnotiseur pour commettre desces pièces sonores apportaient une dimension très VERSION RESTAURÉE DU FILM EN BLU-RAY/DVD meurtres. Tout comme Cesare (joué par Conradsingulière à l’œuvre futuriste et violente du réali- INCLUS ÉGALEMENT LE DOCUMENTAIRE INÉDIT DE CALIGARI À Veidt) qui nous regarde en gros plan pour noussateur Katsuhiro Otomo. Fait assez rare pour être HITLER (2015), CALIGARI OU L’INVENTION DU FILM D’HORREUR impliquer dans le film, nous devenons lui, victimesremarqué, cette musique fut d’ailleurs créée avant manipulées, totalement immergées dans un réelque le film ne soit terminé. Geinoh Yamashirogumi (2013), PRÉSENTATION DE PACÔME THIELLEMENT ET UNE distordu. Moderne dans ses différents niveaux deest un collectif d’artistes actif depuis les années 1970, BANDE-SON DE HOCHSCHULE narration et de perception, fascinant dans sonregroupant des centaines de personnes du Japon. symbolisme et ses perspectives étranges, ce filmSous la direction du compositeur Yamashiro Shoji, Œuvre-matrice, référence absolue de l’expressionnisme d’angoisse psychologique avait capté avec uneAkira: Symphonic Suite témoigne de l’ambition de allemand et considérée comme un des premiers justesse incroyable les tourments d’une Allemagnecette entité sans réel équivalent, précurseur de la grands films d’épouvante, Le Cabinet du Dr Cali- tout juste sortie de la première guerre et prête àworld music à l’aide des nouvelles technologies. Très gari (1920) a profondément marqué un siècle de se laisser envoûter par une figure tyrannique. Leréputé au Japon, Geinoh Yamashirogumi s’est fait cinéma, et avec cette version restaurée en 4K par fantastique devient prémonitoire au sein d’un filmconnaître en Europe par cette BO qui bénéficie dès la fondation Murnau, le film se redécouvre dans tout simplement révolutionnaire. Musique, décorsce 15 septembre d’une ressortie. Avec ses hymnes toute sa splendeur. Jamais film muet ne s’est donné et objets se trouvent alors investis d’une dimen-d’apocalypse grandioses jusqu’à un final époustou- à voir avec une telle beauté. On parlerait presque sion mentale. Le monde se déstructure, sort de sesflant et funèbre qui se compose de deux plages qui de renaissance. Ajoutez à cela la musique créée gonds, et les envolées mélancoliques et glacéeséquivalent à elles deux à presque une demi-heure spécialement pour le film par In the Nursery en 1996, d’ITN maintiennent la tension jusqu’à faire exploser(“Illusion”/”Requiem”), cette suite symphonique et vous obtenez un des plus troublants moments l’émotion par la juxtaposition de l’image et du son.impressionne par sa richesse : chants bouddhistes, d’hallucination et de film-trip que l’on puisse rêver. L’artifice des maquillages et décors nous offre sabourrasques de percussions et gamelans, instru- En mêlant électronique spectrale, romantisme syn- force d’évocation, et on plonge dans cet universments tibétains, guitares électriques, synthétiseurs thétique néoclassique et expérimentations sombres total dont on ne sort pas véritablement indemne.glaçants, véritable orgue d’église, chorales, et surtout et oniriques, les jumeaux Humberstone avaient Une édition magistrale réalisée par les orfèvres dede purs moments de musique traditionnelle mêlés totalement compris les enjeux de ce film-cauchemar, Potemkine (cf. Atypeek Mag #2) qui souligne laà cet ensemble de sonorités en fusion. Le rendu histoire de fou racontée par un aliéné, largement force, l’inventivité et le caractère inspirant de ces’apparenterait aux architectures du film, à la fois inspirée par la littérature gothique du XIXe siècle et Cabinet du Dr Caligari, souvent imité jamais égalé.grandiloquent, hautement dramatique. Shoji sublime par les avant-gardes de son époque. Avec son vieuxainsi un film sombre et chaotique en jouant sur les vinyle qui craque et sa fantasmagorie enivrante, ✎ Maxime Lachaudsilences (“Winds over Neo-Tokyo”) et les explosions la BO d’In the Nursery crée un monde parallèle etde rythmes (“Battle Against the Clown”), éveillantl’imagination de l’auditeur en lui proposant un universsonore insolite qui fascine toujours autant trente ansaprès. On retiendra également l’envoûtant “Tetsuo”ou les chants rituels mystiques de “Shohmyoh”, ungrand moment de transe. ✎ Maxime Lachaud64 ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017



ALBUMS Date de sortie : Date de sortie : AL’TARBA © Oliv Photographer 17/03/2017 07/10/2016 Durée : 52:18 min Durée : 32:45 min Nationalité : FR Nationalité : FR Styles : ELECTRONIQUE Styles : ALTERNATIVE SYNTHPOP / AMBIENT & INDIE HTTP://URLZ.FR/5JNF HTTP://URLZ.FR/5JNG JOAKIM CLARA CLARASAMURAI (TIGER SUSHI) BUGARACH (CLAPPING MUSIC)Joakim livre son œuvre la plus personnelle à ce jour mais « Attends, tu ne connaissais pas Clara Clara ? » /aussi la plus libre et la plus passionnante. S’inspirant « Non, vite fait, de nom » / « Mais c’est le groupeà la fois des thèmes de l’exil, de la métamorphose, dela ville de New York et de la métaphore du samouraï, de François Virot! » / « À tes souhaits ». Voici grossoce nouveau disque est à la fois un tout et une quête. modo les propos tenus par une amie lorsqu’elle m’aUn tout, car le compositeur y a mis tout son savoir-faire, son amour des synthés old school et monopho- demandé mon album du moment l’hiver dernier.niques, les influences qui l’ont marqué. Une quête,car derrière les aspects autobiographiques. Samurai Pourtant, notre pote Rémiii, poète libertaire à cess’apparenterait à un idéal que l’on cherche à attein-dre, une résistance qui évoque la position de l’artiste heures perdues mais surtout sur le W-Fenec àdans le monde contemporain, un cheminement où le l’époque, avait déjà écrit d’une manière dont il aprocessus aurait plus de sens que l’aboutissement enlui-même. Le mélancolique “Hope/Patience”, suggère le secret sur ce groupe passionnant.d’ailleurs les vertus de l’attente, ce que l’on chercheà atteindre sans jamais vraiment y parvenir comme Leur dernier album Bugarach m’a rempli de joie àune donnée métaphysique propre à l’humain. Cettedimension passe donc par une réinvention. Très ou- son écoute car j’aime les groupes qui se défientvertes dans leurs formes, les treize chansons brillentde par leur éclectisme : electro-funk typé eighties eux-mêmes. Des formations capables de créer une(“Numb”), évocation de l’univers de Haruomi Hosonoet du Yellow Magic Orchestra (“Samurai”), spirales pop a priori des plus simplistes en façade mais qui,d’arpèges synthétiques envoûtants et lumineux (“Inthe Beginning”), déambulations nocturnes et citadines prise dans son ensemble avec toutes les subtilitésteintées de kitsch (“Late Night New City”), hommageun brin hystérique aux films Bis italiens (“Cannibale afférentes aux structures, aux arrangements et auxPastorale”), appropriation des codes new age (“GreenEcho Mecha”), minimalisme et émotions à nu (“Time détails, forme un tout intelligemment bien foutu etis Wrong”), symphonie inquiétante pour gongs etgamelans (“Jocho”), réminiscences kraftwerkiennes addictif. Le chant français de Charles est un bon(“Not Because You’re Sad”)… On flotte ainsi d’uneambiance à l’autre, avec la présence soutenue du exemple d’un album qui se dévoile peu à peu :saxophone sur une bonne moitié des titres. Au boutdu compte, tout ce qui intéresse l’artiste est rassemblé potentiellement repoussant au début puis exquisici comme dans un patchwork teinté d’onirisme. Enjuxtaposant percussions tribales, pianos romantiques une fois que l’enveloppe musicale prend forme àou musiques d’ascenseur parmi des centaines d’autressons, Joakim accouche d’un album incroyablement la mesure des écoutes. Autant à l’aise dans lesvivant, au son superbement spatialisé, peut-être pasparfait mais en quête pour le devenir, notamment au chevauchées mélodiques (guitare et clavier) quetravers d’une réécriture de soi. Un pari courageux quia la vertu de se bonifier à chaque écoute. dans la mesure et le chant (aussi en anglais), Clara ✎ Maxime Lachaud Clara est comme sa pochette : plein de couleurs,66 ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017 vif, et nous cache bien des choses, comme ce Félix le chat tout rouge. I✎ Ted www.w-fenec.org CLARA CLARA ©DR

ALBUMS Date de sortie : AL’TARBA ©DR Date de sortie : 03/03/2017 31/08/2017 Le problème de ce type de city c’est qu’il vaut Durée : 47:25 min mieux se protéger et on va vite comprendre Durée : 06:41 min Nationalité : FR pourquoi. Mais en attendant on va se chercher Nationalité : FR Styles : RAP un grigri porte-bonheur tel que Ripped eyes où la transe purificatrice d’un abstract hip-hop fait danser Styles : HARDCORE HTTP://URLZ.FR/53NZ les âmes à travers le « son d’un œil déchiré » les FUSION samples rendent le truc purement spirituel. AL’TARBA HTTP://URLZ.FR/5JU9 Ah ! No more fighting, c’est un hymne aux droogzLA NUIT SE LÈVE (I.O.T. RECORDS / ATYPEEK MUSIC) du turfu d’la street, un tube qui pourrait rivaliser COSMIC WURST avec la trap d’aujourd’hui bien que son originalité« LEFT(L)OVER CITY 23 NOVEMBRE, 21H37… THE et son obscurité ne peuvent la rendre comparable et CARLOS RODRIGUEZ IS BACK / DIRTY RIVER /STORY BEGINS » est inscrit sur la 1re page intérieur sont au-delà de tout. Tout en restant dans la trap (si NO REFUSE ( ATYPEEK MUSIC)du livret de la nuit se lève. Ainsi s’entame l’album l’on veut) mais avec un son parfaitement fabriqué Avec Cosmic Wurst, GI Love et autres Witches Valley,concept d’Al’Tarba. pour une scène de film (comme le démontre le clip) on touche le cœur de la scène hardcore parisienne. Infected streets bouffe ton cerveau dès le premier Celle de l’underground où se marie vitesse, intran-Rappelez-moi qui aujourd’hui à l’audace de se beat ! Les « living dead » réveillent l’angoisse et sigeance, humour et bidouillages électroniques endonner du mal dans le but d’aboutir à un concept la violence urbaine. Si on peut parler de concept ce qui concerne Cosmic Wurst.album bourré de référence comme sin city, Taxi album ce n’est pas pour rien ! Les interludes en Leur unique album regorge de guitares wah-wah,Driver, Gotham ou encore Orange Mécanique ? sont certainement la cause. Écrites par Virus du de rythmique expérimentale, de tempo dance et Gouffre, on suit comme convenu le droog nihiliste de punk rigolo. A n’en pas douter, le groupe phareÀ part Al’Tarba ? Personne… Et cet enfoiré de droog et misanthrope de la cover dans lesquelles on ne de cette scène éphémère. Sortie à l’origine cheznous plonge direct dans ce genre de métropole en sait pourquoi il vadrouille. Ce qui est sur c’est Autodafé et réédité digital en 2017 par Atypeek.perdition. Quand tu pénètres dans cette ville c’est qu’on voit vite le personnage par ses altercationsque tu cherches quelque chose, soit ce que tu as avec : « un taco », un épicier, une pute et un videur. ✎ www.rockmadeinfrance.comtoujours souhaité, soit un rien, un néant parce quetoi-même tu ne sais pas ce que tu es ni ce que tu Les scènes elles-mêmes dessinées en format BD Date de sortie :cherches ou ce que tu fous dans ce bourbier de par le fameux Shalik complète le livret et te plonge 30/11/2013timbré qu’on appelle monde. Alors tu viens voir encore plus dans ce décor fictif de déglingué d’lacette merde de plus près et en extirpes quelques street nuptiale. Mais dans l’album se côtoie autant de Durée : 17:05 minrestants de réponses à se mettre sous la dent. titres ravageurs, obscures et conceptuels que fidèles Nationalité : FR au bon trip hop/hip-hop sonnant à la Wax Tailor.Cela me parait être la bio imaginable de notre Styles : HARDCOREantagoniste (que l’on aura l’honneur de suivre tout Starship loopers avec son fidèle compère au scratch METAL NOISEle long de l’écoute) présent sur la jaquette muni dit Dj Nixon en est un parfait exemple et est ded’un cuir avec patch Orange Mécanique et d’une plus très efficace. Dans le même lot on retrouve HTTP://URLZ.FR/5JUCbatte ficelé de barbelés. L’Univers s’impose et en Bonni Li sur She’s endorphine. Quitte à parler duodit long avec ses immeubles à la new yorkaise on peut en citer d’autres tel que : Guillotine ft Vic TIME TO BURNnoyés dans la pénombre où la lune commence et On the prowl ft Steavie Raytan. Mais sans con-son service de parrain de la nuit. Celle-ci, bad ass texte nous oublierons d’émettre le nom de Virus B SIDES ( ATYPEEK MUSIC)et cartoonesque, rappelant celle du film culte Le qui signe de sa griffe (de la nuit) sur une instru Originaire de Clermont-Ferrand, Eddy et Julien mi-Voyage Dans La Lune de Georges Méliès, s’agrippe melanco-fantomas d’Al’Tarba, le morceau éponyme grent à Paris en 2000 pour une classique histoirevicieusement aux buildings. de l’album. La nuit se lève c’est une pierre deux de boulot. Une occupation bassement mercantile coups : le bon rap français y est représenté et des qui ne leur fait pas oublier leurs premières amoursCette pochette est une merveille cauchemardesque lyrics qui ferment très bien les portes de Left(l)over : la musique. Naturellement, ils remontent unqui nous envoie direct dans cette imaginaire et très city laissant éveiller son état d’âme dans la nuit. groupe avec deux locaux de l’étape : Christopheréaliste que nous ont concoctée Al’Tarba, Shalik et (Basse) et Sébastien (Guit). Time to Burn est né.Virus. Ça confirme les dires lors de l’écoute: Welcome ✎ Locust Le nouveau siècle aussi. Résultat : trois albums :to fear city c’est le morceau qui défile dans l’auto Burn The Lie Down, Starting Point, Is.Land. Unradio d’ta caisse au moment où t’es aux abords vrai hardcore violent et ténébreux destinés auxd’cette putain d’métropole. « You’re a sick » une amateurs de Cult of Luna, Overmars ou Neurosis.pure intro instaurant avec rapidité le paysage doté à noter que l’ensemble de leur discographie et unde basse de samples macabres baladés par un beat EP B Sides inédit a été réédité digitalement surà base hip-hop, bien qu’il soit indescriptible il ne les plateformes numériques en 2015 par Atypeekreste pas moins entraînant, dans le dessein de Music. Une reformation est envisagée.marcher sur le rythme des habitants de la crasse ! ✎ www.rockmadeinfrance.com ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017 67



ALBUMS divers et toujours la voix d’Eugene qui râle, qui crie, Date de sortie : murmure, caresse, balance ses coups et feule. Une 14/07/2017 Date de sortie : orchestration dense, riche et raffinée (Joe Chicarrelli 19/05/2017 à la production fait une nouvelle fois des merveilles) Nationalité : FR habille désormais leur blues personnel, toujours des Styles : COLD WAVE Nationalité : US plus singuliers. Oxbow suit de loin la voie de The Styles : NOISE ROCK Narcotic Story, celle d’un rock sombre et élégant qui POST-PUNK EXPERIMENTAL JAZZ n’en demeure pas moins infiniment fracturé. HTTP://URLZ.FR/5JLT HTTP://URLZ.FR/5JOM Chaleureux et accueillant tout autant que baroque, Cold & Well Lit Place plante immédiatement le décor THE BONAPARTE’S OXBOW et s’il rappelle évidemment l’album précédent, on voit SHINY BATTLES (ROTORELIEF)THIN BLACK DUKE (HYDRA HEAD INDUSTRIES) bien vite que cette fois-ci encore, ça sera différent. Oxbow ose le rutilant, le très produit et pourtant, Retour en plein milieu des années 80 quand lesDéjà presque trente ans qu’Oxbow traîne ses guêtres ça ne sonne jamais vulgaire. C’est au contraire très grandes heures de la cold wave n’étaient pas encoredans le milieu de la musique underground. Nous pur et très beau. Ecce Homo fait de même, ça feule, mortes, bien que le succès commercial commence àsommes quelques-uns à nous souvenir de la sortie c’est disloqué mais les cordes apportent leurs strates faire virer les grandes figures vers un son plus pop.des explosifs Fuckfest ou King Of The Jews et de leurs à l’écorché et on reste complètement captivé. Les Dans ce contexte, une formation avec un nom fortaccents typés America’s HxC. Sublimés par la sauvagerie plaintes mi-susurrées mi-crachées qui habitent la voix singulier sort un premier mini album qui fit vite date :d’Eugene S. Robinson, ces deux premiers opus lais- se transmettent au cortex et on vibre avec elles. Juste The Bonaparte’s avec Shiny Battles. Reprenant unesaient pourtant présager de choses plus complexes, après, A Gentleman’s Gentleman, derrière son ossature peinture du XIXe siècle pour sa couverture commesortant des limites dans lesquelles nous les avions binaire et trop carrée, se révèle lui aussi complètement le faisaient la plupart des groupes gothiques deparesseusement trop tôt enfermés. On sentait bien alors déviant. Vers la fin le piano s’échappe et en casse toute l’époque (Christian Death, Fra Lippo Lippi…), le groupeque la férocité allait muter, qu’il en sortirait quelque l’orthogonalité. Trois titres à peine qui laissent pantois développe une étrange fascination pour l’empereurchose d’indéfinissable parce que leurs morceaux et subjuguent fatalement. Le reste est à l’avenant. français, mais à ne pas prendre au premier degré: lebileux cachaient des trucs surprenants, fuyants et Letter Of Note, Host et surtout The Hupper, diamant disque se termine par une reprise du délirant “They’redéviants qui appelaient forcément l’exploration future brut parfaitement dosé aux arrangements exubérants, coming to take me away, ha-haaa!” de Napoleondes chemins de traverse bien plus que des grands au texte magnifique et au parterre complètement sec. XIV, de son vrai nom Jerry Samuels. Et c’est là aussiboulevards. On ne se trompait pas puisqu’au fur et à Idem avec Other People, son « It’s so cold in here la force de ce trio qui eut une existence très brèvemesure des sorties, la rébellion punk et primale des It’s so cold in here it seems hot in here » résumant (un second album verra le jour en 1986, …To the Isledébuts a laissé la place à une énergie plus cérébrale parfaitement la teneur du morceau et par extension, of Dogs puis le groupe se dissoudra en 1987), unmais toujours aussi fiévreuse, faisant doucement entrer celle du disque tout entier. Thin Black Duke souffle le sens de l’humour teinté de psychédélisme, qui neOxbow dans la légende. Doucement, parce qu’avec chaud et le froid, parfois à la même seconde et fait les cantonne pas à un son très codé. Bien sûr, dèssept galettes en trente ans, on peut dire qu’Oxbow transparaître dans sa musique un nombre infini de le premier titre, le classique “The Battle of Iena”, onprend son temps. Mais qu’importe, de notre côté, nuances. Simple et complexe, très court mais très long ne peut s’empêcher de penser à The Cure, Siouxsieon ne s’en est jamais lassé. Après le phénoménal eu égard aux échos qui peuplent la boîte crânienne & the Banshees. Il faut préciser l’excellente maîtriseThe Narcotic Story de 2007, place aujourd’hui donc à bien longtemps après son achèvement, on sent bien des instruments, certains membres ayant fait leursThin Black Duke, un album absolument pas concept que celui-là aussi va durer. armes chez 23 Skidoo ou Baroque Bordello. Avecsur pas du tout David Bowie (enfin, si, concept sur ses dissonances de sax, ses percus guerrières etle « Thin Black Duke » en question tout du moins). Ce n’est pas The Finished Line qui démentira tout guitares menaçantes, “Waterloo’s Front” instaure uneUn disque suintant la douleur et à la bestialité domp- ce par quoi le disque nous a fait passer. Même mé- tension plus palpable, avec un chant plus hargneuxtée. Un disque aux relents de sécrétions corporelles lange mystico-joyeux-triste très habité qui électrise ou désabusé. “Shiny Light” revient, quant à lui, àet d’hémoglobine. Un disque Janus où le moindre l’épiderme, il termine Thin Black Duke de la plus belle une cold/gothique mélancolique, presque éthérée,adoucissement mène au combat, où les coups dans la des manières avec ses cuivres tour à tour majestueux moment d’accalmie avant la bourrasque “Womengueule se transforment en gros câlins. Un disque aussi et à l’agonie. Oxbow n’a jamais paru aussi domestiqué in Light”, peut-être le meilleur morceau des Bona-dont les sonorités suspectes participent à l’édification de mais dans le même temps, la puissance perdure là parte’s, son groove déstructuré et des incantationsgrands morceaux. Un putain de chef-d’œuvre. L’écoute où on ne l’attend pas. . Même quand il se met en de sax qui offrent une dynamique incroyable de cede Thin Black Duke est une expérience quelque part tête d’étoffer son squelette, le groupe le fait avec funk psychiatrique digne des meilleurs A Certainentre la partie d’échecs contre Kasparov et le combat l’énergie du désespoir. Jusque-là, Oxbow sentait la Ratio/23 Skidoo/Hula. Fourmillant d’idées et trouvantde free-fight. Difficile de ne pas faire d’association rue, le cloaque et plantait ses crocs dans la jugulaire équilibre entre mélodies et ambiances, Shiny Battlesentre son contenu et la personnalité d’Eugene S. urbaine, désormais, il opte pour un intérieur cosy est agrémenté de six versions alternatives et seraRobinson. Comme le bonhomme, la musique est à la avec fauteuil en velours et beau parquet. Qu’importe, suivi de la réédition du second album, là encorefois nettement intellectuelle et complètement brutale… là aussi, il reste cet animal aux aguets prêt à vous avec des suppléments, mais aussi des titres d’unUn mélange dangereux. Alors, c’est vrai qu’il file vite sauter à la gueule. Derrière l’apparent apaisement, troisième opus enregistré avant le split du groupe.mais voilà, les morceaux sont ahurissants. Basse fret- les lames de fond électriques et sombres perdurent, Un bon moyen de se replonger dans l’univers de cesless en avant, riffs biscornus à tous les étages, piano, la dangerosité aussi. Grand. figures injustement oubliées du post-punk hexagonal.sifflements, cordes vibrantes et pizzicatos, cuivres I✎ Leoluce www.indierockmag.com ✎ Maxime Lachaud ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017 69

ALBUMS Date de sortie : Date de sortie : Date de sortie : 1978/2017 31/03/2017 31/03/2017 Nationalité : UK Durée : X32 min Durée : 18:03 min Styles : PUNK Nationalité : US Nationalité : FR Styles : INDUSTRIEL HTTP://URLZ.FR/5JHM NOISE / EXPERIMENTAL Styles : POST-ROCK EXPÉRIMENTAL SLIME HTTP://URLZ.FR/5IXKCONTROVERSIAL / LOONY (DAMAGED GOODS) HTTP://URLZ.FR/5IWA PHARMAKONDamaged Goods poursuit sa série de rééditions punks CONTACT (SACRED BONES RECORDS) PÙavec l’unique 45t de Slime, gang formé par Slimey TUNGUSKA : LAST TRANSMISSION (ATYPEEK MUSIC)Toad, un Johnny Moped en goguette, et trois potes Après l’excellent Bestial Burden de 2014, Margaretprénommés Jock, paru à l’origine en 78. Du punk Chardiet revient ici avec un nouvel album présentant De la brèche ouverte d’un monde brisé jaillit unbritish millésimé, aguicheur et tendu sur « Contro- l’envers du thème de son prédécesseur. Passant dernier signal de vie. Intervention radiophoniqueversial », gentiment déjanté pour « Loony », sur un du thème de la périssabilité du corps humain à entrecoupée de violoncelle et d’arpèges traînantsvinyle vert translucide. (http://damagedgoods.co.uk) sa transcendance, Contact voit l’artiste explorer donnant toute la mesure du vide. Du vide et du et accentuer la dimension tribale de ses composi- froid soulignés par les martèlements percussifs ✎ www.digitfanzine.chez.com tions férales et oppressantes. C’est une musique secs et irréguliers. Ils enveloppent la fin d’une ère cauchemardesque que nous délivre une fois de civilisationnelle dans une gangue inconfortable, Date de sortie : plus Pharmakon ; malsaine mais terriblement hérissée de pics. Le scénario catastrophe en quatre 15/07/2016 engageante, dense de son atmosphère torturée tableaux instrumentaux dépeints par Pù, dans son mêlant l’animalité la plus crue de l’être humain Tunguska-Last-Transmission, commence par la mise Nationalité : US avec la froideur des arrangements électroniques. en scène tragique d’un deuil du monde. La linéarité Styles : PSYCHEDELIC Singulière et maîtrisée, on qualifierait presque de des basses de la chanson éponyme et le ton solen- cyberpunk cet hybride esthétique qui règne sur le nel et grandiloquent de Radio Prologue font peser HTTP://URLZ.FR/5JI1 chaos ambiant des circuits électroniques et des la menace dans toute sa lourdeur. Disturbances sonorités métalliques. La jeune artiste se languit renforce la tension en la drapant de mystères. Ceux WILLIAM S. BURROUGHS et hurle à se déchirer la voix dans certaines de encore irrésolus de l’évènement de la Toungouska,LET ME HANG YOU (KHANNIBALISM) ses performances les plus terrifiantes et féroces en 1908, durant lequel la Sibérie centrale a été souf- de sa carrière. L’intensité des cris et l’atmosphère flée sur 20 kilomètres par ce qu’on a supposé êtreHein quoi ?! Burroughs l’écrivain beat sous influence, suffocante des titres produit une réaction physique l’impact d’un objet cosmique. Plus généralement, lesle roi du cut-up, prince de mandragore… Figurez-vous chez l’auditeur. L’artiste se lâche totalement à incertitudes autour de l’évènement choisi commequ’il y a plus de vingt ans il était question de faire chaque instant, la physicalité de la performance fil directeur de l’opus font état de la complexité etun disque avec sa voix récitant quelques passages nous renvoyant au thème central transparaissant de la fragilité de la vérité. Pù en fait résonner lesdu Festin Nu et de la musique derrière. Ce sont les son œuvre, à savoir le corps humain. Sous ses zones d’ombres dans les réverbérations étrangesproducteurs Hal Willner et James Grauerholz qui couleurs sombres et sanguinaires, Contact est un des instruments, échos d’une frappe insistante surs’occupèrent des sessions et recrutèrent entre au- album marqué par sa thématique de transcendance du métal froid. Mais voilà que soudain, les nappestres Bill Frisell et Wayne Horvitz de Naked City et le de l’esprit par-delà le corps auquel il est fatalement de synthé réinventent le goût oublié de la douceurvioloniste Eyvind Kang (Mr Bungle, Blonde Redhead…). rattaché. Les éléments percussifs sur ‘Transmission’ et, avec lui, celui de la nostalgie qui éblouit l’ultimeMais tout cela tourna court et l’enregistrement dut maintiennent une cadence répétitive et entraînante, oreille errante à l’écoute de Eastern Western. Àêtre stoppé. En 2015 Hal Willner ressort les bandes comme une musique tribale destinée à mettre travers cette mélodie épilogue, la vacillation deset demande à King Khan (???) de lui filer un coup de l’auditeur et l’artiste dans une transe. Ceci étant sens face à l’opacité des énigmes apparaît alorsmain. Ce dernier convoque un aéropage de dégéné- dit, l’aspect remarquable de l’artiste se remarque comme un rapport au monde empreint d’unerés dont les Australiens tic, M Lamar et complète par son sens du rythme en l’absence de percus- beauté ineffaçable.les pistes déjà enregistrées. Il en résulte cet objet sions, établi par l’usage rythmique de nappes deinsolite, Let Me Hang You, transpercé par la voix si bruit et de boucles de samples ambiants. Contact ✎ Jonathan Allirandcaractéristique de Burroughs… est la manifestation de nos instincts primaux pous- sés jusqu’à leurs incarnations les plus bestiales, PÙ ©DR ✎ www.digitfanzine.chez.com présentée sous la forme d’une œuvre puissante. Vouée d’une maîtrise et d’une symbiose entre corps70 ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017 et machines, Pharmakon incarne entièrement et brillamment le propos de son œuvre avec Contact. ✎ Robin Ono

ALBUMS Date de sortie : P38PUNK ©DR Date de sortie : 05/05/2017 16/02/2017 Date de sortie : Durée : 56:37 min 2017 Durée : 57:51 min Nationalité : AR Nationalité : FR Styles : EXPERIMENTAL Nationalité : IT Styles : PUNK Styles : NOISE ROCK ROCK LATIN POST-PUNK / SHOEGAZE HTTP://URLZ.FR/5JSX HTTP://URLZ.FR/5JOO HTTP://URLZ.FR/5JOX P38PUNK JUANA MOLINA - HALO (CRAMMED) LA MORTE DELLE NAZIONI OWUN - 2.5 (ATYPEEK / REAFFØRESTS)Dès les premières mesures de Paraguaya, l’Argentine Découverte pour votre serviteur et dénicheur de Si Owun demeure encore aujourd’hui trop méconnu,donne le ton. Entre des percussions sommaires pépites musicales, car P38punk n’a jamais vraiment ce même dans nos contrées, son histoire ne dateque l’on imagine presque conçues maison et qui dépassé ses frontières préférant la persévérance de pas vraiment d’hier. Et pour cause, fondé en 1992 durappellent forcément Orka, quelques synthétiseurs leur combat dans l’underground et leur musique côté de Grenoble, alors remarqué sur la scène indiemélanco-cinématographiques à la Hku et cet éternel de rue qu’un contrat avec un substitut de Malcom avec son mélange de noise teintée de hardcore et dechant voilé mais malicieux qui domine une instru- Mc Laren. new-wave. Le groupe n’est plus avant de furtivementmentation épurée, le charme opère déjà. La pression Après 25 années d’existence ils reviennent avec un revenir aux affaires courant 2007 avec les auteurs desemble d’emblée à son firmament, et Juana Molina ep/compile 6 titres, regroupant l’essentiel de leur l’album ‘Ostensible?’ aux commandes pour se lancerréalise l’exploit de la maintenir telle quelle sur un carrière. Chanté dans la langue de « l’amour » col- dans un projet d’enregistrement qui donnera naissanceSin Dones moins rythmé mais plus riche sur le plan lectif italien qui nous braille plutôt sur le sujet de à ‘Le Fantôme de Gustav’ qui sort finalement en 2011harmonique. Et l’ensemble est à l’avenant. Halo fait la mort des nations (ou plus précisément en VO : La et ne manque pas de se rappeler au bon souvenir departie de ces œuvres tant il dépasse le simple recueil morte delle nazioni) antifasciste et politiquement la scène indie/noise/new-wave avec un soupçon dede compositions musicales pour transcender l’esprit engagé, leur punk rock reste simple mais n’a jamais shoegaze en sus. Car l’univers d’Owun a, au fil desde celui qui parvient à s’abandonner à l’univers de changé de fusil d’épaule. années – ne ressemble plus tout à fait à ce qu’il étaitla Sud-Américaine, qui fonctionnent sur un fil ténu Depuis 25 ans leurs lacets rouges n’ont pas eu le au départ. Il n’est donc pas étonnant que le groupe,entre cohérence et hétérogénéité. À vrai dire, il ne temps de prendre la poussière ! prenant comme toujours son temps, ait pris la peinereste plus grand-chose de la folk avec laquelle Juana Cette compile est divisée en trois parties : deux de confectionner dans son coin et ce, sur une périodeMolina avait pris l’habitude de nous hypnotiser. Et covers, deux reboot et deux nouvelles créations. s’étendant de 2014 à 2017 un cinquième opus longtant mieux. Il n’est jamais trop tard pour défricher de format qui voit le jour par le biais du label indépendantnouveaux horizons et la quinquagénaire l’a compris ✎ Locust local [reafførests] fondé par la jeune Chloée Della Valledepuis bien longtemps sans qu’il ne s’agisse là d’une (Lynhood…) et le distributeur digital pointu qu’estsimple pose. Voici pourquoi quelques réminiscences Atypeek Music, sous le titre ‘2,5’.de ses productions précédentes apparaissent avecparcimonie et en ce sens, le point culminant semble Un disque, qui voit le temps de quelque neuf pistescoïncider avec le point final sur un Al Oeste qui se audio ambitieuses, les membres d’Owun déployerrappelle au bon souvenir des guitares en bois dont le un substrat indie-rock noisy, nappé de shoegaze auxgimmick répétitif semble se dédoubler pour soutenir accents post-punk et à la personnalité plutôt très af-une voix plus désemparée que jamais sur ce disque. firmé (à l’image de l’excellent prédecesseur qu’était ‘LeLa suite de l’album marie alternativement les sonorités Fantôme de Gustav’). L’œuvre est plutôt ambitieuse etandines (Andol) aux froides syncopes électroniques surtout particulièrement racée, témoignant du talentrappelant Björk, que ce soit celle de Post sur la candeur indéniable de musiciens qui ont trouvé avec ‘2,5’ uneenfantine de A00 B01, ou celle de Volta sur le plus seconde jeunesse et une dynamique qui donne toutsombre In The Lassa où les différentes couches sonores son pouvoir de fascination à un album dopé à la noises’unissent pour des digressions auditives rebelles. Les musculeuse mais volubile et à la mixture new-wave/déambulations dans un labyrinthe glacial promises shoegaze/punk à la fois anguleuse et magnétique. Toutpar un Lentilsimo Halo épuré, la course minérale Owun est dans ces neuf titres plutôt froids mais paseffrénée d’un Cosoco sec et vaporeux à la fois ou la pour autant totalement déshumanisés, au contraire,rétention forcée d’un Estalacticas aux audacieuses exigeants mais ne versant jamais dans l’hermétismecascades électroniques pourront néanmoins illustrer, élitiste, pointu mais nullement abscons. Parce que leen plus des titres déjà mis en avant, l’ampleur de la groupe a – un quart de siècle après ses débuts – encorecréativité de Juana Molina qui n’a finalement d’égal des choses à dire, tout en maîtrisant parfaitement son sujet en décloisonnant son travail pour le rendre à laIque son insouciante ambition artistique. fois intelligible et recherché. Obsédant. ✎ Elnorton www.indierockmag.com I✎ Aurelio www.scoreav.com ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017 71



ALBUMS Date de sortie : Date de sortie : Date de sortie : 23/03/2017 25/08/2017 24/02/2017 Durée : 47:41 min Durée : 37:50 min Durée : 39:03 min Nationalité : FR Nationalité : US Nationalité : FR Styles : ALTERNATIF Styles : EXPÉRIMENTAL Styles : POST-ROCK DRONE ET INDÉ ELECTRO HTTP://URLZ.FR/5JM9 HTTP://URLZ.FR/5JOJ HTTP://URLZ.FR/5IWV CANTENAC DAGAR LIARS - TFCF (MUTE) ULAN BATORSTILLETONNE (ATYPEEK MUSIC/SKRECODS/ISOLA RECORDS) STEREOLITH (BUREAU B) C’est assez étrange comme avec rien, il arrive à nousIncroyables sur scène où ils arrivent à créer des faire entrer dans son monde chelou, à l’image de Présents depuis 1993… 1993, les frenchies duambiances de transe enivrantes, les deux musiciens “Cliche Suite” ou des mariachis bourrés semblent avoir post-rock baroque et immersif, avec un turn overde Cantenac Dagar ont fait le choix d’explorer un pris le contrôle du début du titre, avant de s’envoler de musiciens aussi long que leur discographie. Unfolklore qui n’appartient qu’à eux. Mêlant banjo, vers une sorte de (tr)hip hop boiteux. Grâce aux beats parcours de formation-reformation sans déforma-parfois joué à l’archet, human beatbox, dictaphones somme toute classique dans leur façon d’arriver, on tion de leur son racleur retournant le sol du rocket samples diffusés sur lecteurs cassette, Stéphane peut facilement se raccrocher à eux pour vivre ce pour mieux le soulever et l’exposer à l’air libre,Barascud et Aymeric Hainaux sont des plasticiens TFCF, qui l’air de rien n’est pas non plus très facile à époussetant sa traîne terreuse au vent d’unedu son pour qui chaque performance s’offre comme appréhender. Mais grâce à cette rythmique continue transe électronique. Ulan Bator se montre toutun rituel. Dans la démarche, on pense beaucoup et hypnotique, voire rebondissante par moment, on aussi solide dans son dernier album, Stereolith,aux Déficit des Années Antérieures et ce Stilletonne peut facilement se faire avoir et trouver ça classique, bloc hétérogène mais dense réservant des réus-n’est pas sans rappeler le Cabaret Voltaire de « The voire accessible. C’est un peu comme si Angus se sites exceptionnelles. La track ayant cédé son titreDamage is done », période The Voice of America refusait à faire de la pop, pourtant les squelettes à l’album est un grand moment d’oldies hard rock(1980), surtout en raison de la rythmique, des voix de titres coin du feu comme je vous disais au début défibrillé par un chant majestueux et une ambianceéchantillonnées et de la masse grouillante qui sont facilement identifiables, mais il prend un malin caverneuse. Tout comme Interpol, le son d’Ulanconvergent en une mélopée tragique et profondé- plaisir à rendre tout ça crade, les machines suintent, Bator est un process constant et, cohérence dement belle. Malgré la restriction instrumentale et une lenteur permanente, comme une léthargie de style mise à part, aucun album ne ressemble aule minimalisme apparent des mises en scène, la tous les instants, avec pour seul sursaut “No Tree No précédent. L’opus actuel se coupe en deux parties,musique de Cantenac Dagar est puissante, dense, Branch” qui vient nous donner un sérieux coup de la première plus nerveuse, plus audacieuse, voitbrute et fourmillante. Composée d’un unique morceau fouet bienfaisant. Il continue sur sa lancée, donnant le planeur Blue Girl s’orienter au cœur d’un nuagede plus d’une vingtaine de minutes, ce premier presque un second souffle à l’album avec le géniale- de jazz instrumental, tout comme celui d’On Firevinyle présente sur la face A un enregistrement ment pupute “Cred Woes”, branleur comme on l’aime s’élance dans un a capella brut. La seconde partieeffectué à Dunkerque en février 2016, alors que avec ces trouvailles sonores auxquelles lui seul peut glisse vers des balades imbibées de dance, de popla face B reprend le pièce sonore dans sa version penser. Pourtant le morceau tient en beaucoup de (Ego Trip) et de variété française (Spinach Can).originale, avec une plus longue introduction qui pistes, mais il a le talent pour aller droit au but, avec Le chant alterne toujours entre français et anglaispermet une douce mise en hypnose, là aussi dans lui les fioritures ne sont jamais superflues. Jamais. et bien que le feeling anglo-saxon sied si bien auun esprit live et spontané, sans mix, mastering et Il rend l’accessoire indispensable. Cette fin d’album groupe, la french touch est loin d’être désagréable.autres boulots de post-production. Du coup, ils donne un peu l’impression du mec qui glande sur son Après un départ d’opus canon, il faut accepter deparviennent à chaque réinterprétation à trouver canapé toute l’aprèm, et qui, sur les coups de 18h, se laisser porter sur ce tempo en dessous mais lacette émotion première, spontanée, magique. Un se prend un sursaut de motivation pour faire trente- diversité des inspirations du groupe contourne lesprojet à découvrir d’urgence. six trucs en même temps. Mais fatalement, quand lassitudes inopportunes. Les claviers l’emportent sur le coup de bourre est trop violent, il retombe aussi No Book et Lost, les guitares s’élèvent sur Icarus et ✎ Maxime Lachaud vite qu’il est arrivé. Le sublime “Ripe Ripe Rot” met l’orgue ferme admirablement la marche sur Dust. en musique la chute sur le canapé en slow-motion, suivi par le final “Crying Fountain” comme une douce ✎ Jonathan Allirand invitation au sommeil. Encore un album pas comme les autres, même si on y retrouve quelques accoint- ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017 73 ances et tics de fabriques, et sans doute très éloigné du prochain. Cette tête chercheuse qu’est Liars n’en finit pas de déstabiliser son monde, de faire vraiment ce qu’il veut, quand il veut. Et c’est aussi pour ça qu’on l’aime ce groupe, ou ce bonhomme un peu bizarre, mais tellement attachant au final. I✎ X_Lok www.xsilence.net CANTENAC DAGAR ©Fluc-Vienna ULAN BATOR ©Fradib

ALBUMS Date de sortie : Date de sortie : Date de sortie : 14/03/2017 19/05/2017 10/05/2017 Durée : 30 min Durée : 46 min Durée : 01h 15 min Nationalité : FR Nationalité : JP Nationalité : FR Styles : MATH-ROCK Styles : MATH-ROCK Styles : ALTERNATIF NOISE POP-ROCK ET INDÉ HTTP://URLZ.FR/5JNX HTTP://URLZ.FR/5IXT HTTP://URLZ.FR/5I2I CHAMAN CHÔMEUR TRICOT OISEAUX-TEMPÊTE18759 (ATYPEEK MUSIC / BECOQ RECORDS) 3 (BIG SCARE MONSTERS RECORDS) AL-’AN! (SUB ROSA)Au vu du nom de leur groupe et des titres des pistes, il Pour un pays retenu principalement pour son caractère Par son nom, Oiseaux-Tempête soulève deux idées. Laest facile de catégoriser Chaman Chômeur comme une décalé et “délirant”, la percée d’un groupe du calibre première suggère que la musique ne connaît pas deespèce de blague. C’est loin d’en être une. À l’écoute de de tricot à l’international marque une victoire contre frontières. Elle vit sur toutes les parties du globe encet album constitué de 3 étapes (oui ça peut sembler la caricaturisation frustrante d’une scène musicale tout instant. Les grands voyagent sont pour Frédéricpetit-bras comme ça mais non), on sent aisément les japonaise aussi riche que talentueuse. Le trio féminin D.Oberland et Stéphane Pigneul une source intariss-heures passées en répétition à parfaire une formule Kyotoïte nous livre un troisième album qui est enfin able pour la création de leur musique. La secondequi n’en est pas réellement une puisque le groupe distribué en Europe, treize titres mêlant adroitement approche le concept que la vie est un cycle; derrièresemble s’amuser à la maltraiter, à l’étirer, la concasser, sensibilité pop avec la sophistication et dextérité du les orages se cachent les plus beaux jours. Forméla raccourcir pour aboutir à un résultat singulier. On math rock à la Drive Like Jehu. en 2012, le groupe voyage l’année suivante dansles catégorise noise et free. Noise, évidemment. Mais la péninsule grecque avec le sentiment que « lesl’étiquette la plus importante, c’est free. Car l’adepte Le groupe marque un retour haut en couleur à coups de crises qui secouent le vieux monde méditerranéendu chaman est aussi avide de liberté. Constitué de décharges survitaminées de compositions électrisantes, sont le prisme à travers lequel se lisent au mieuxdeux Meurs ! + Apolune (basse et guitare) et d’un régies par des cadences syncopées et des polyrythmies les enjeux contemporains ». La Grèce en pleinebatteur fougueux mais polyvalent dont la multiplica- à se retourner le cerveau. Armé de riffs sinueux et crise économique et sociale donne de l’idée auxtion des projets rend difficile à suivre, le groupe va imprévisibles, la grande force du groupe réside dans musiciens qui accouchent d’un post rock qui est ledurant 3 titres dévoiler une demi-heure de musique sa capacité à nous scotcher dans nos sièges avec terreau du premier essai d’Oiseaux-Tempête. Deuxenthousiasmante et aventureuse. À ce titre, “Nostalgie ses compositions à la rythmique (paradoxalement) ans plus tard, Utopiya ? est l’expression urgentedu RMI” est une des plus belles déclarations d’amour déstabilisante mais prenante. d’un travail différent.faite à l’ancêtre du RSA: le morceau prolonge les freenoise-stilités durant 15 minutes et en fait voir de toutes CHAMAN CHÔMEUR ©DRL’exécution est chirurgicale, dirigée par une batteuseles couleurs à l’auditeur. Toutes les couleurs parce que OISEAUX-TEMPÊTE ©Pamela Maddalenode session au jeu à couper le souffle. Le savoir-fairec’est sur cette piste (et sur les autres aussi hein mais du groupe ne s’aventure pas dans des démonstra-c’est moins flagrant…) que l’on ressent la méticulosité tions superflues mais reste le plus souvent tapi souset le besoin omniscient de décloisonner, de défoncer le chant, au service du morceau et du propos global.des portes. Le groupe s’approprie les codes pour les Toujours aussi pêchu sur les titres les plus énergiquesrecracher dans les enceintes à la manière du Chaman. (‘Tokyo Vampire Hotel’, ‘18,19’), le groupe nous révèleC’est-à-dire à la fois saignante, saillante et avec un également un registre dynamique étendu à travers dessens de la “popote” mystique affinée. ballades et titres plus “vococentrés” (‘Sukima’, ‘Echo’).Et comme ils abordent le live couteau entre les dents, Ceci dit, on retrouve tout de même quelques mé-on ne peut que t’inciter à aller les voir. Ces trois titres lodies accrocheuses sur des titres comme ‘Tokyo Vampire Hotel’ ou encore ‘Yosoiki’ qui témoignentIgéniaux sont sublimés. Longue vie au Chaman! d’un progrès sur le plan mélodique. La production de ✎ Cactus www.w-fenec.org ‘3’ se ré-axe en conséquence en direction d’un son plus “pop”, plus propre mais sans ajustements trop sévères. Avec une sensibilité mélodique typiquement japonaise, tricot avance le son du rock indépendant japonais dans sa forme la plus aboutie, à l’écart de tout exotisme ostentatoire et superficiel. ‘3’ marque une franche réussite pour le groupe et une belle mise en œuvre de ce que le groupe a à offrir en termes de talent et créativité. ✎ Robin Ono74 ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017

ALBUMS moments les plus agités la guitare électrique et les Top 5 dAelbsummesilJlaezuzrs beats électroniques. Sans effacer une certaine tension,Enregistré en trois jours, Oiseaux-Tempête s’entoure les cuivres en viennent presque à l’improvisation. By CITIZEN JAZZ, le mag de Jazzd’un tas de musiciens pour livrer un son improvisé, Oiseaux-Tempête sort du titre en visant le chaos.brut et électrique. En 2016, c’est le Liban et ses L’hypnotique et planant « I don’t know what or COMMENT LIRE UN QR CODE ?sonorités orientales qui vont donner du grain à why » chanté par Tamer Abu Ghazaleh ressemble Pour lire un QR Code, il suffit de télécharger une applica-moudre à Frédéric et Stéphane. Là-bas, ils trouvent bien à la perle de l’album. tion de lecture de QR Codes. D’ouvrir l’application et visertoute la matière pour sortir un nouvel album : Al- le QR Code avec l’appareil photo de son téléphone mobile’An! (And your night is your shadow - A fairy tale Toute la dimension free-jazz s’impose sur « The et l’application lance l’écoute de la playlist.of piece of land to make our dreams). offering » qui est agrémenté par la voix du poète palestinien Mahmoud Darwich décédé en 2008. ELIOTT SHARPSur cet album, le binôme parisien s’entoure de Après un « Carnaval » où une electro en folie WITH MARYnombreux musiciens… Serait-il possible d’en con- domine, « Trought the speech of stars » est d’un HALVORSONnaître au moins un ? Toutes les cartes sont sur la tout autre caractère. & MARC RIBOTtable avec la participation de G.W.Sock (ex-TheEx, Cannibales & Vahinés, The And). Alors que Elle culmine en temps avec ses 17:29’ dans lesquelles ERR GUITAROiseaux-Tempête prend les allures d’un collectif, la G.W.Sok nous livre un chant parlé, poétique et © Intakt CD 281 / 2017musique s’annonce prête à nous rendre d’humeur incandescent. Comme pour fermer la boucle « Acontemplative. l’aube » - soutenu par les percussions rappelant BILL FRISELL/ un cœur qui bât - nous ramène un peu à la mer THOMAS« Notes from mediterranean sea » déroute par son dans un élan tranquille et majestueux. MORGANmélange de sonorités. Tandis que les instrumentsà vent posent un décor paisible, les notes electro Dans Al-’An! Oiseaux-Tempête est à la croisée des SMALL TOWNfont entendre les rouleaux de la mer. mondes. En bordure de rêve, la musique milite pour © ECM des paysages où rien ne se ressemble.Quatre minutes loin du monde qui gronde, quatre KINTSUGIminutes qui passent en un éclair. Les percussions Pourtant tout semble suspendre le temps et le faireentrent dans la danse sur le morceau suivant. filer entre nos doigts. Où est le début ? Y a-t-il une Serge Teyssot-Gay (g), fin ? Espérons que Oiseaux-Tempête continue de Gaspar Claus (cello),C’est au tour du Oud qui complète à merveille une nous emporter dans les limbes tantôt pour craqueler Kakushin Nishiharaguitare électrique qui mène sa mélodie accrocheuse. les limites de l’univers tantôt pour les survoler. (satsuma biwa)Le oud continue sa belle aventure dans « Feu au YOSHITSUNEFrontières » qui fait entendre au second plan des I✎ Julien www.w-fenec.org ©Intervalle tritonchants orientaux. « Baalshamin » oppose dans ses AFRICA EXPRESS Jacques Ponzio (p), Jean-François Merlin (b), Patrick Gavard-Bondet (g), Alain Venditti (ts, ss), Nicolas Aureille (dm) EXPÉRIENCE © ACM Jazz Label UENO PARK - MANUEL ADNOT SOLO DIX-MILLE YEUX / FEU CLAIR ©Atypeek Music www.citizenjazz.com/





Le choix de la rédactionsélection non exhaustive des prochaines sortie d’albums qui ont éveillé notre curiosité, ou albums tout fraîchement sorties.heaven Upside Down 27 sterilize 29 strange Peace 22 villains 25MARilyn MAnsOn UnsAnE METZ QUEEns Of sEPT. sEPT. sEPT. ThE sTOnE AgE AOûTROck le prochain album studio ROck unsane sortira son nouvel et huitième ROck le trio de toronto sortira ROck « Villains », septième album desde marilyn manson « Heaven Upside Down », album Sterilize chez southern lord. « Strange Peace » le 22 septembre chez queens of the stone Age, sortira le 25 aoûtdixième album studio est provisoirement l’album a été produit par Dave Curran, sub Pop. enregistré par steve Albini, en 2017. Cet album à la particularité de n’avoirprogrammé pour être diffusé le le bassiste au Gatos trail studios (yucca studio en conditions live et en quatre jours. aucuns musiciens invités contrairement aux29 septembre 2017. l’album est produit Valley), mixé par Andrew schneider à Acre les 11 titres de « Strange Peace » – plus albums précédents du groupe. qotsA separ marilyn manson, twiggy Ramirez (New York City), et masterisé par Carl Saff variés que ceux des précédents albums selon produira le 7 novembre à Paris, à l’Accorho-et tyler Bates. une tournée us démarre à Saff Mastering (Chicago). En tournée Alex edkins (chanteur et guitariste). tels Arena. le 16 novembre à Anvers.le 27 septembre. française à partir du 15 octobre.seismic 6 Uncut 31 shotgunz in hell 15 Microsoft Error 15sPOTlighTs TABlE Onyx & DOPE D.O.D. Picture show OcT. OcT. JUil. AllisTER sinclAiR AOûTROck le groupe de Brooklyn produit par le ROck Réédition digitale du premier groupe RAP Onyx qui sort son nouvel album en ElEcTRO Il y a dans « Microsoft Error Picturebatteur d’Isis Aaron harris a signé sur le label de warren Fischer des Fischerspooner, Uncut collaboration avec le groupe néerlandais Show » - serait-ce les reverbs utilisées - uneIpecac Recordings de mike Patton. l’album a été en partie produit par steve Albini et Dope D.O.D. 8e album au compteur les impression de profondeur qui pousse« Seismic » sortira cet automne. Ce deuxième regroupe plusieurs 45t + un inédit live légendaires rappeurs du queens nous l’auditeur à s’imaginer un espace.album, sera défendu sur les scènes en « M.E.G.O. (WNUR session) ». si l’on peut proposent “Shotgunz in Hell”. Comme toujours C’est comme si on flottait dans un espaceAmérique du Nord, notamment en première déplorer cette carrière d’étoile filante, ils débarquent beat en main sur un flow très très grand mais indéfini, dont on nepartie des Melvins - Peut-être bientôt L’Europe ? il ne dépareillera pas dans votre discothèque agressif et une hargne non simulée. verrait pas les limites… entre the Jesus lizard, Big Black et metz.78 ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017

The Black Box session 30 spotlight 25 The Desaturating seven 29 Buzzing but not hung 14by Peter Deimel shARDik PRiMUs sEPT. up on hip sEPT. AOûT PhiliPPE PETiT JUincUT ThE nAvEl sTRing JAZZ Chez tzadik, un nouveau projet de trio ROck « The Desaturating Seven » sortira le instrumental de matt hollenberg, guitariste 29 septembre sur Ato Records. le premierROck Cut the Navel string est un groupe de Cleric. mêlant Jazz traditionnel, Free Jazz, album de studio de Primus en six ans ElEcTROAcOUsTic « Buzzing but Not Hung upculte des 90, ils ont côtoyé des groupes math-Rock, Noise, musique Ambiante et et est composé des musiciens d’origine : on Hip » est une compilation qui expose uncomme Pitch Shifter, Killing Joke, Godflesh, musique du monde. une musique d’avant- les Claypool (voix, basse), larry lalonde ensemble de collaborations fièrement assu-« The Black Box Session by Peter Deimel » est en garde dans un condensé puissant. Ces pièces (guitare) et tim Alexander (batterie). l’album mées par Philippe aux côtés de personnalitésfait leur véritable premier album, première complexes et passionnantes devraient vous est basé sur un livre pour enfants des années aussi diverses que lydia lunch, e. Robinson,session également pour le studio Black Box faire vriller le cerveau. 1970, c’est l’histoire de sept gobelins… AsVA, simon Fisher turner, Cosey Fanni tuttiqui ouvrait ses portes sous l’aile de Peter. ou murcof. un excellent condensé.luciferian Towers 22 Endangered Philosophies 1 ATlAs 25 Ununiform 22gODsPEED yOU! BlAck DÄlEk sEPT. MilkilO TRickyEMPEROR sEPT. nOv. sEPT.ROck troisième sortie depuis sa refor- ROck Nouvelle signature chez Ipecac ROck Après avoir passé 7 ans sur les routes ROck tricky revient avec son 13e album,mation en 2010 et 7e album de Godspeed, Recordings. l’album fait suite à Asphalt d’Europe à peaufiner leur style dans l’exer- « Ununiform », en septembre sur son propreintitulé « Luciferian Towers », sortira sur le For Eden sur Profond lore et Deadverse cice exigeant du duo basse/batterie, mIlKIlo label False Idols via K7 music. en 13 titreslabel Constellation. Composé de quatre Recordings. «Endangered Philosophies» sera sortira « Atlas » cet Automne. Plus réfléchit tricky parle de son héritage, son histoire, satitres, pour une durée de 44:54. Une tournée disponible le 1er septembre. et construit, « Atlas » ne délaisse pas pour famille - la mort. et dans tout cela, il trouve lafrançaise démarrera le 16 octobre à toulouse le titre «Echoes Of...» est disponible sur autant les accès de rage qui ont fait la répu- chose la plus étrange, la moins familière, laet finira le 7 novembre à Paris. youtube. tation scénique du Duo. milkilo démarrera la paix. Avec martina topley-Bird, mina Rose, Asia tournée d’« Atlas » en Décembre 2017. Argento, scriptonite, Francesca Belmonte… ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017 79

COMING SOONsélection non exhaustive des prochaines sortie d’albums qui ont éveillé notre curiosité, ou albums tout fraîchement sorties.American Dream O1 Add violence EP O1 Outrage! is now O8 Twin Peaks : OS O8lcD sOUnDsysTEM sEPT. ninE inch nAils sEPT. DEATh fROM ABOvE sEPT. cOMPilATiOn sEPT.Aléa Deluxe 15 Electric Trim 15 Order Disorder 15 Ecce homo 15EMBOE sEPT. lEE RAnAlDO sEPT. OBlik sEPT. hEliOgABAlE sEPT.souvenirs, souvenirs 15 The Vietnam War : OS 15 hiss spun 22 cold Dark Places EP 22ThE Wøøøh TREnT REZnOR sEPT. chElsEA WOlfE sEPT. MAsTODOn sEPT. AnD ATTicUs ROss sEPT.80 ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017

siR 22 v 22 The Meadow Under 30 live 30fischERsPOOnER sEPT. ThE hORRORs sEPT. MEMBRAnE sEPT. a golden sun sEPT. TiMcolors 13 The saga continues 13 Anthology: 20 Triptyque 31BEck OcAT. WU-TAng clAn OcT. Movie Themes 1974-1998 OcT. AchWghâ nEy WODEi OcT. JOhn cARPEnTERMental Experiments 31 The Dusk in Us 03 U-Men (Anthology) 03 Memory of a Cut Off Head 17for Missile sensations OcT. cOnvERgE nOv. U-MEn nOv. Ocs (ThEE Oh sEEs) nOv.cOsMic WURsT ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017 81

Le choix jazz de la rédactionla france a toujours été une terre d’asile pour le free-Jazz, gérard Terronès de futura Marge en se plaçant sur tout les fronts y contribua largement.voici donc une sélection spéciale du catalogue jazz de futura Marge. Atypeek Music gère la partie digitale de futura Marge, disponible sur Bandcamp.Quand le son devient aigu, Parisian solos My Man / Tribute to sidney hapteinjeter la girafe à la mer JAki ByARD Bechet Archie shepp quintet RichARD BOnnET /JAcQUEs ThOllOT ARchiE shEPP QUinTET TOny MAlABy JAZZ la participation de Jaki Byard au sextetJAZZ une grande partie des titres présentés de Charles Mingus à partir de 1964 le fera JAZZ Ce My Man est dédié à l’un des plus JAZZ haptein a été enregistré le 17 avrilici demeurent une opportunité unique pour connaître d’un large public. il dirigera dès emblématiques saxophonistes et clarinet- 2012 au John Kilgore Sound & Recordingle batteur de démontrer tout son savoir-faire la fin des années 1970 un grand orchestre à tistes américains : Sidney Bechet. Archie Shepp studio à New york (usA) avec Richard Bonnetderrière fûts et cymbales, armés de balais ou New york. Pianiste s’exprimant entre la tra- interprète essentiellement des compositions (guitare électrique 7 cordes) & Tony Malabyde baguettes. un disque proprement inclas- dition stride, le style be-bop et le free-jazz, il de Sidney Bechet et utilise comme celui-ci le (saxophones ténor & soprano).sable, qui doit autant au jazz qu’à la musique enregistra en 1971 ce piano solo pour Futura saxophone soprano, avec une introductioncontemporaine ou électronique… à la manière du grand maître Fats Waller. particulière de Petite Fleur à la flûte.Painted lady Aigu-grave live At The Riverbop Alors!!!ABBEy lincOln QUinTET sUnny MURRAy QUinTET ROy hAynEs QUARTET MichEl PORTAl / JOhn sURMAn / BARRE PhilliPs /JAZZ « Freedom Now Suite » rendra célèbre JAZZ Aigu-Grave a été enregistré le 1er avril JAZZ le batteur américain Roy Haynes s’est sTU MARTin / J.P. DROUETAbbey Lincoln auprès du grand public. Vingt 1979 au Studio Ramsès à Paris. fait connaître sur les scènes du jazz en jouantans plus tard, associée à Paris à un autre Avec Richard Raux (saxophone ténor), pour des musiciens comme John Coltrane, JAZZ Ce disque enregistré sur le labeltrès grand contestataire afro-américain, le Bobby Few (piano), Alan Silva (contrebasse), Chick Corea ou Pat Metheny. Parallèlement il Futura en 1970 est devenu historique, carsaxophoniste Archie Shepp, elle réalisera pour Sunny Murray (batterie), Pablo Sauvage recrute Marvin Peterson et Georges Adams, et il restera éternellement la première tracele label Marge cet album historique, l’une (percussions) sur deux titres. en 1979 il enregistrera en public à Paris, en discographique de ce fameux « Trio » de Johndes plus belles rencontres entre deux figures quartet avec de jeunes musiciens américains, Sûrement, Barre Phillips et Stu Martin.légendaires du jazz contemporain. cet album pour le label Blue Marge.82 ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017

fUTURA MARgE PARteNAIRe D’AtyPeeK musICWith (Junk-saucepan) live At The Totem volume i horde catalytique Pour la fin solosWhen (spoon-Trigger) ARchiE shEPP QUARTET hORDE cATAlyTiQUE JOAchiM kühnMAhOgAny BRAin POUR lA fin JAZZ enregistré le 1er janvier 1979. JAZZ enregistré le 19 mars 1971 au studioJAZZ enregistré le 15 décembre 1970 au Avec aux : Congas - Cheikh Tidiane Fall JAZZ enregistré le 26 février 1971 à Nice Europasonor à Paris.Gill’s Club. Avec Michel Bulteau (direction, Contrebasse - Bob Cunningham (France). Avec Richard Accart (saxophone Joachim Kühn (piano).flûte, harmonica, textes & voix), Benoît Holliger Batterie - Clifford Jarvis ténor & flûtes), Francky Bourlier (harpe de(guitare), Patrick Géoffrois (guitare basse), Piano - Siegfried Kessler verre, flûte, vibraphone & percussions),Gilles Mézière (piano), Yves Berg (percussions), saxophone tenor - Archie Shepp Jacques Fassola (contrebasse, guitare, banjoZéno Bianu (flûte, guitare basse & voix), Mine Vocal - Cheikh Tidiane Fall. & orgue à bouche) & Gil Sterg (drums(thumping guitare) & Claude Talvat (violon). & percussions).Abide With Me What Matter now? la guêpe Vega (Jeff Parker, BernardiRAkli QUARTET JEAn-PhiliPPE Blin TRiO BERnARD viTET santacruz, Michael Zerang) vEgAJAZZ enregistré le 6 juillet 1971 au studio JAZZ enregistré en public le 17 décembre JAZZ Bernard Vitet (trompette, violon, cor,Europasonor à Paris. 1970 au Centre Culturel Américain à Paris. piano & vibraphone), J.P. Rondepierre (trom- JAZZ enregistré en public les 2 et 3Avec Irakli de Davrichewy (trompette), Jean-Philippe Blin (piano), François Méchali pette & marimba), Jouk Minor (saxophones, décembre 2001 au 7 Lézards à Paris.Marc Richard (clarinette & saxophones alto (contrebasse) & Jean-Jacques Schnell (drums). violon & clarinette traversière), François Avec Jeff Parker (guitare), Bernard Santacruzet ténor), Goran Eriksson (banjo & saxophone Tusques (piano), Beb Guérin (contrebasse & (basse) & Michael Zerang (batterie).alto) & Bert Jouis (sousaphone). piano), Jean Guérin (Percussions, vibraphone, marimba & saxophone), Françoise Achard (voix) & Dominique Dalmasso (magnétophones).Retrouvez les albums Futura Marge sur : www.futuramarge.bandcamp.com ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017 83

« Son nom claque et bave l’atteste : Schlaasssest punk, dans la lignée des Bérus et de l’alternatif le plus déjanté voir psychotique… » Les Inrockuptibles

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VIDÉOCLIPS PAR LÉA VINCEARTISTE : SCHLAASSS RÉALISATEUR : MEKKI ”PHILIPE LE DAUPHIN” - LIEN CLIP : http://urlz.fr/5D1z STUPEFLIP - UNDERSTUP ALLTTA (20SYL + MR. J. MEDEIROS) GORILLAZ - SATURNZ BARNZ (360) BREAK THE SILENCEHTTP://URLZ.FR/5D36 HTTP://URLZ.FR/5D4O HTTP://URLZ.FR/5D7EWah c’est le grand retour des terroristes bienveil- Mon plus gros coup de cœur de ce mois-ci reste tout delant du Stup crou avec l’album « Stup Virus » sorti Alltta c’est l’association de 20Syl, membre éminent des même l’un des derniers clip de Gorillaz, Saturnz Barnz.sur Youtube en mars dernier, ouais vous avez ô combien connus Hocus Pocus et C2C avec J.Medeiros, Le groupe virtuel britannique nous gratifie non pas d’un,donc zéro raison de pas aller l’écouter. Un album rappeur et producteur US, un duo inattendu qui s’est mais bien de deux clips pour le titre Saturn Barnz. Pu-authentique qui décape tout en restant une petite formé en 2015. Pour le clip de Break the silence, Ils isant toujours leurs inspirations et collaborations là oùbombe d’hétéroclisme musical. L’extrait Understup réalisent un court-métrage mêlant musique et skate- on ne les imagine jamais, tout en gardant cette identitéreprésente bien l’univers du crou, mélange rap board dans les rues de Saint-Nazaire. Pour y avoir musicale. Il existe donc une version normale du clip decorrosif et engagé avec un clip bien pété. King Ju vécu 3 ans, disons que c’est pas folichon folichon Saturnz Barnz ainsi qu’une version en 360°, ce nouvelet son crou nous parachute dans leur petit monde, là-bas. Par là j’entends esthétiquement mais ici a outil relativement récent sur Youtube. Le clip est de basetantôt teletubbies, tantôt apocalyptique. Stup c’est été réalisé l’impossible. Saint-Nazaire comme vous ne complètement cool mais l’option en 360° amène le toutde la drogue. l’avez jamais vu, ville déserte et muette, air d’un ville à un tout autre niveau. Une véritable expérience psyché abandonné de toute civilisation, un brin irréel même. et interactive qui nous permet d’être en immersion dansSpoiler, le mystère au chocolat restera entier. l’univers du groupe. Bref, un rendu fascinant. ✎ Léa Vince ✎ Léa Vince ✎ Léa Vince90 ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017

VIDÉOCLIPS PAR LÉA VINCE XXX - LIQUOR DJ SHADOW / RUN THE JEWELS RED HOT CHILI PEPPERS NOBODY SPEAK - HTTP://URLZ.FR/5D2DHTTP://URLZ.FR/5D2T GOODBYE ANGELS- HTTP://URLZ.FR/5D2K N’étant pas la plus grande experte concernant leBeat puissant sur fond de retro gaming et d’animation rap et le hip-hop, qu’elle n’a pas été ma surprise Les red hot… partenaire officiel de mes bandes-sonasiatique des années 80. en découvrant cette collaboration entre DJ Shadow et Run The Jewels pour « Nobody Speak ». Déjà la estivale depuis mes 18 ans. J’avais été TRÈS agréa-XXX, jeune groupe de hip-hop coréen originaire de qualité musicale est plus qu’au rendez-vous, onSéoul, encore peu connu sur notre continent, sort est ici sur un petit mélange détonnant, rap, hip- blement surprise lors de la sortie du premier singleun tout nouveau clip tant étrange qu’hypnotisant hop, électro, jazz, tout ceci agrémenté de quelquespour le morceau « Liquor ». Le clip réalisé par riffs efficaces, de quoi contenter tout le monde. Ce « Dark necessities » de leur précédent album « Thel’artiste français Mattis Dovier a utilisé un aspect qui m’a finalement le plus marqué c’est tout de« dotwork » à savoir un dessin à points où l’univers même le clip ; tellement bien réalisé qu’on pourrait Gateway » sorti en 2016. Chanson dont j’ai allégre-manga est extrêmement ressenti. Cela donne un croire à un film d’action. Lors d’une assembléeesthétisme sombre mais délicieusement envoûtant. réunissant d’éminents personnages politiques, le ment abusé en replay sur Youtube l’été dernier. IlsLe son permet d’introduire une atmosphère tantôt ton monte, la colère s’en suit et ça commence àagressive tantôt rêveuse et aérienne. Sur fond de chahuter sévèrement entre tout ce petit monde, viennent tout juste de sortir le clip de ‘Goodbyemeurtre, alcool et drogues, nous suivons les déboires on part sur une bonne ambiance fight club / guerredu protagoniste au long d’une soirée agitée. Une de sécession. Drôle et complètement déchaîné. Angels’ et sans surprise c’est du RHCP à 389 %, çaréflexion sordide de la culture de l’alcool et d’uneréalité sociale trop oublié en Corée du sud. ✎ Léa Vince fleure bon l’été californien et l’allégresse d’une ✎ Léa Vince jeunesse américaine. Je ressens comme une pointe de nostalgie en regardant cette vidéo, comme un clip référence à la carrière du groupe mythique et à sa communauté de fans à travers les déambula- tions d’une jeune fan dans le clip. Sûrement pas le clip le plus mémorable de leur carrière mais cela reste une belle vidéo ou quelques extraits live du groupe pourront vous ravir. ✎ Léa Vince LITTLE BIG - BIG DICK AWKWAFINA X MARGARET CHO MR OIZO – HAM GREEN TEA - HTTP://URLZ.FR/5D7IHTTP://URLZ.FR/3CVR HTTP://URLZ.FR/5D4L Première artiste féminine de cette rubrique...smileyOn connaît tous, ou presque, Little BIG pour leur triste. Qu’est ce que c’est que cette parité de merde... Quentin Dupieux aka Mr Oizo est un peu la carte trashstyle unique, déjanté, un peu trash, subtilement smiley énervée envers moi même. Je suis choquée de l’écurie Ed Banger Records et il le prouve avec songore mais complètement cool. Le groupe d’origine et déçue. Duo imprévisible et intergénérationnel clip pour « Ham ». Encore un beau clip bien dérangeant,russe se distingue pour leur absurdité, et le clip entre Awkwafina, rappeuse américaine et l’actrice et ou le malaise s’abat sur toi alors que toi t’avais riende Big Dick est là pour l’affirmer. Niveau musique, humoriste Margaret Cho âgée de 48 ans. Awkwafina demandé le petit cul devant ton écran. Musicalementce morceau est un peu moins énergique que les balance un clip détonant et satyrique pour le titre parlant c’est du Mr Oizo, ce petit beat sec, vigoureuxprécédents mais AVERTISSEMENT vidéo NSFW (Not safe Green Tea, hymne féministe engagé. La chanson détruit et agressif qui te fait frénétiquement bouger la tête.for work, N.D.L.R.). Vous attendiez à quoi? Clip coloré, les nombreux stéréotypes offensants projetés sur les Le clip est complètement taré et présente une visioninventif et très visuel ou les membres du groupe femmes asiatiques prône une certaine fierté ethnique glauquissime d’une société américaine poussée danss’épanchent en long, en large et en travers autour ainsi que d’assumer son originalité, sa créativité ainsi ses retranchements les plus stéréotypés; personnagesdu sexe du chanteur, qui est… spoiler alert… BIG. que sa sexualité avec passion. C’est beau putain. obsédés par la bouffe, les armes et atteignant unJ’ai bien rigolé et j’espère que vous rigolerez aussi ! point de non-retour. Soyez prêt pour ce clip, conseil! ✎ Léa Vince ✎ Léa Vince ✎ Léa Vince ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017 91

VIDÉOCLIPS PAR LÉA VINCEARTISTE : RICHARD GOTAINER RÉALISATEUR : LÉO GOTAINER “Les Moutons” - LIEN CLIP : http://urlz.fr/5dfQ AL’TARBA - INFECTED STREETS BUSY P – GENIE F. M. HAWTHORNE ROMANO - KLAPS AUF DEN POHTTP://URLZ.FR/5D3P HTTP://URLZ.FR/5D77 HTTP://URLZ.FR/5D42Al’Tarba, rappeur et beatmaker français, vient de sortir Le big boss d’Ed Banger records is back. Derrière le Romano, ovni du milieu du rap allemand fait déjàson album La nuit se lève et nous propose une vidéo label, ô combien glorieux, Ed Banger revient avec le des remous. Le style vestimentaire du chanteurpour le titre Infected Streets. Bienvenue à Leftover City, un titre Genie sur des sonorités plus funk et résolument ou sa musique décalée l’ont fait se démarquer.futur dystopique et infecté, peuplé d’humains, mutants pop. Pour le clip il nous propose quelque chose de Mélange total des styles musicaux et un tantinetet androïdes. 23 novembre 2030, il est 22h45 dans les plutôt amusant, on suit la nuit plus ou moins mou- schlager musik, qui en Allemagne correspond à notrerues désertes de Leftover City, on sent l’atmosphère vementé d’une jeune femme prise d’une crise de variétoche. Le blondinet aux tresses indiennes estcrasseuse et pesante qui envahit la scène progressive- somnambulisme se retrouve à déambuler dans les bien décidé à ébranler les codes du game. Romanoment. Un homme est présent, accompagné d’un bien rues en sweat, culottes et chausson moumoute. Pas la n’est pas des plus à l’aise avec les salutationsétrange compagnon qui semble lui obéir au doigts et à plus cool des soirées en soi, mais hey, sans mensonge, quotidiennes, il préfère gratifier ses amis les plusl’œil. Réalisé par Yoann Vellaud, ce clip, est un hommage qui n’est jamais parti de chez soi en chausson? J’aime proches d’une tape sur les fesses *Klaps auf denau cinéma, le clip est extrêmement bien réalisé et colle beaucoup l’esthétique du clip, avec les néons bleus Po*. La vie serait terriblement plus fun si on seà la perfection le beat électro rétro futuriste d’Al’Tarba. et rouges réussissent toujours à créer un effet stylé. claquait tous le cul en signe de bonjour. ✎ Léa Vince ✎ Léa Vince ✎ Léa Vince92 ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017

VIDÉOCLIPS PAR LÉA VINCE Top 5 dqeusi pViIqDuÉeOnCtLIlP’œS il SCHLAASSS - THUG LILITH DATA - DON’T SING COMMENT LIRE UN QR CODE ? Pour lire un QR Code, il suffit de télécharger uneHTTP://URLZ.FR/5D1E HTTP://URLZ.FR/1YSV application de lecture de QR Codes. D’ouvrir l’application et viser le QR Code avec l’appareilMessage à caractère informatif; cessez le visionnage Le producteur français David Guillon aka datA a photo de son téléphone mobile et l’application lanceimmédiatement et consultez un médecin si des effets sorti l’année dernière ce clip bien foufou pour le l’écoute de la playlist.secondaires de type étourdissement, vomissement, morceau Don’t sing. On se retrouve dans un jolietc. se manifestent. Schlaasss ne fait jamais dans petit quartier résidentiel, un peu à la Desperate “POST-PUNK”la dentelle, plutôt l’inverse même, partenariat dé- Housewives, ou tout est bien ordonné et proprettonnant et plus ou moins pixélisé avec SYSTAIME. pour un morceau électro pop très énergique. AGAPESMélange d’images ondulantes et clignotantes, letout rendant une esthétique folle, pour faire simple Un sentiment de déjà-vu? C’est probable je crois que ‘Haiku’Windows 95 sous LSD. Schlass nous propose pas la musique a été utilisé pour une pub de voiture.moins de 12 clips différents pour le morceau Thug Un clip un brin irréaliste, mêlant et confrontant http://urlz.fr/5D7wLilith, soit accessible sur en vidéos unique sur You- les relations entre plusieurs membre de ce mêmetube soit accessible sur le site de SYSTAIME avec une voisinage, des relations entre les personnages y “ELECTRO PUNK QUEER”expérience interactive dingue. Sur un fond de rap sont malsaines et terriblement hypocrites.bon marché et voix autotuné, on pourrait presque CHRISTEENEse croire sur une mauvaise découverte de Skyrock, Je trouve le scénario et la réalisation de cette vidéomais non c’est bel et bien cet ovni de schlaasss qui extrêmement bien faite . Entre fantaisies haineuses ‘FUK V29’s’arrêtera jamais de nous étonner. et rêves érotico-zoophile, un clip plus ou moins décontenancent mais terriblement drôle. http://urlz.fr/5D7y ✎ Léa Vince ✎ Léa Vince “ELECTRO INDUS” SUZANNE’SILVER – PAPER OF THE WAY HAPPY HIPPIE - TRUE TRANS SOUL HORSKH REBEL (MILEY CYRUS & LAURA JANE GRACE)HTTP://URLZ.FR/5D7T ‘Engaged and HTTP://URLZ.FR/5D4E confused’Le groupe sicilien de SUZANNE’SILVER, presque 20 ansd’activité au compteur tout de même, est ici pour J’aimerais finir cette rubrique par une pointe d’amour, de http://urlz.fr/5D7Aune session musicale toute douce. La musique de douceur et d’espoir. Vous avez bien lu Miley Cyrus. PetiteSuzanne’Silver est la rencontre entre l’esprit du Seattle session acoustique pour la fondation Happy Hippie, une “SOUNDTRACK”des années 90 et l’indie rock de Louisville. Créé en 98 association crée en 2014 par la célébrissime Miley Cyrus.à Syracuse, le groupe n’a jamais cessé de parcourir le Elle a pour mission de rassembler et d’unir les jeunes KAADA/PATTONmonde en affinant son art de la composition qui allie pour lutter contre l’injustice face aux jeunes sans-abri,finesse, qualité du songwriting et explosions soniques aux membres de la communauté LGBTQ ainsi qu’aux ‘Red Rainbow’inlassablement reconduites, le groupe mélange rock droits des femmes. Miley et Laura, elle-même membrelancinant et blues expérimental dans l’extrait Paper de la communauté LGBTQ, interprètent une reprise de http://urlz.fr/53ooof the way, c’est simplement beau et sincère. On se True Trans Soul Rebel, véritable hymne qui sensibilisemet à l’aise et on se laisse surprendre lentement. à la dure réalité a laquelle sont confrontés les jeunes “ELECTRO DANCE” personnes transsexuelles dans nos sociétés. ✎ Léa Vince VITALIC ✎ Léa Vince ‘Sweet Cigarette’ http://urlz.fr/53q6





96 ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017 LE MR. PROPRE IArticle Kiblind Magazine, J. Tourette fêTE DEs lUMièREs 2016 QUATRE ARTisTEs À sUivRE IArticle Manifest XXI, Salvade CasteraLe Designet plus encore…

TRIANNUEL 2017 © DRChris Coppola - JournalisteCAHIER DU DESIGN LiFestYLe tattooÏsMe n°1 sneakeRs coLLection Jean-Luc navette IReportage Star Wax, IArticle Tattooïsme, Anne-Claire Gatel Chris Coppola inteRvieW DiRecteuR aRtistiQue La GaLeRie De GiRL skateboaRDs anne HoReL nick ZeGeL La GaLeRie IReportage The Daily Board toine. L’été PLaisiRs Dans La cuisine De cHa IMode Le Village des Créateurs IInterview AAARG ! venDReDis Pierrick starsky IArticle Le Village des CréateursLaisseZ Les MuRs PRoPRes IArticle Quincaillerie Moderne ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017 97

RÉCLAME MR. PROPRE TOUJOURS IMPECCABLE, SOURIANT ET MUSCLÉ, MR. PROPRE FAIT FIGURE DE CHAMPION INCONTESTÉ DU MÉNAGE DEPUIS 59 ANS. UNE BONNE RAISON POUR CHANTONNER ENCORE UN MOMENT DANS LA CUISINE. 01 MR. PROPRE98 ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017

ARTICLE PAR : 03 04VISUELS : © PROCTER & GAMBLE Il serait connu par 95 % des Français (étude Procter & Gamble). Et en musique: presque naturellement. Sans compter que l’idée de faire entrer un homme dans « Mr. Propre rend tout 01 si propre, que l’on peut se voir dedans (bis) ». Mais plutôt la cuisine des ménagères américaines des Trente Glorieuses était, à bien des que d’interroger son essence « propre », rechercher ses origines ou analyser égards, révolutionnaire. Restait à lui trouver une silhouette. P&G se tourna vers les raisons de ce succès d’estime (et commercial), la question lancinante qui l’agence Tatham-Laird & Kudner pour imaginer à quoi pourrait ressembler hante les forums et échauffe le bout des doigts est davantage orientée sur… son ce personnage, dont le nom et les exigences sémiotiques liées à la propreté identité sexuelle : « Mr. Propre est-il gay ? » La base de l’enquête est très mince étaient imposés. Chargés de l’affaire, Harry Barnhart et Ernie Allen trouvèrent et la liste de ses attributs semble suffire à pousser massivement les détectives un modèle adéquat en la figure d’un marin de L’U.S. Navy basé à Pensacola: ce vers l’affirmative : un grand garçon bodybuildé, entièrement glabre (si l’on type de caractère combinait à la fois des compétences athlétiques avantageuses exclut ses sourcils bien apparents), une boucle à l’oreille, bien moulé dans et un idéal de blancheur attesté par une tenue immaculée. son petit tee-shirt blanc nickel, et qui respire la propreté et le soin de soi… Parallèlement, P&G sollicita des artistes pour explorer une autre piste, afin CQFD, en somme. À plus forte raison quand la légende veut que Mr. Propre d’affirmer le côté « magique » de son produit. Le brief présenté était clair et trouve ses origines dans un univers de voile ou de vapeur. Encore une fois, précis : M. Clean devrait ressembler à un génie, posture et attirail populaire une logique implacable et une argumentation minutieuse auront permis de compris, complètement chauve et avec trois boucles dans le nez (pour le côté résoudre l’une des plus grandes questions depuis la controverse sur le sexe exotique), tout en étant entièrement vêtu de blanc (pour le côté impeccable). des anges. Comme si l’on ne pouvait se baser que sur ce que l’on voit ; ou pas ! Richard Black, un artiste de Dayton, releva le dé en suivant ces indications Surtout dans la publicité. à la lettre ; mais il ne fut pas très convaincu du résultat. Il proposa alors une Mister Clean 01 – ou encore Maestro Limpio (au Mexique), Don Limpio (en variante, en atténuant l’aspect « génie » et en limitant les boucles à une seule Espagne), Mastro Lindo (en Italie), M. Proper (en Allemagne), Mister Proper dans l’oreille gauche… Le résultat plut à P&G. (dans les pays de l’Est et au Moyen-Orient), Monsieur Net (au Canada) – est Un marin génie était né, en même temps qu’une icône mondiale de la pub- apparu à Cincinnati à la fin des années 50, dans les laboratoires de produits licité dont les traits devaient se fixer durablement dans le temps. En 1958, la nettoyants Procter & Gamble (P&G). À cette époque, le préfixe « Mister » première apparition sur affiche de M. Clean dévoila un homme grand, fort était très en vogue pour caractériser un talent ou un trait de personnalité, tels et souriant, caricature de l’homme de ménage idéal 02 pour lequel récurer la que « M. Muscle », « M. Baseball », voire « M. Republican », et son utilisation maison de la cave au grenier peut sembler aussi simple que de briquer le pont pour décrire un produit capable de nettoyer n’importe quelle surface a surgi d’un navire, ou de formuler un vœu. Kiblind N°46 - Découvrez plus d’articles sur : www.kiblind.com ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017 99

02 encore aujourd’hui inséparable du personnage, bien que revisité dans toutes les langues : « M. Clean gets rid of dirt and grime and grease in just a minute ». « MR. PROPRE REND TOUT SI PROPRE, Chose étonnante pour une première mise en mouvement, le M. Clean de Cad- QUE L’ON PEUT S—E VOIR DEDANS » den a délaissé sa tenue blanche pour lui préférer un costume noir : incarné par le comédien House Peters Jr. 03 , c’est en véritable représentant de commerce Le résultat commercial fut à la hauteur des ambitions de communication et qu’il vient vanter les mérites de son produit à une ménagère fatiguée. Sans dès la première année M. Clean rafla 14 % de parts de marché aux États-Unis. pour autant avoir ôté sa boucle d’oreille ! L’effet est immédiat. Et en six mois Évidemment, P&G ne s’arrêta pas à ce succès et s’intéressa à un medium par- M. Clean devient le favori des ménagères. Mr. Propre arrive en France en ticulièrement efficace pour rentrer dans les foyers américains : la télévision. 1966 04 . Face à lui, un concurrent de taille : Ajax. Thomas Scott Cadden fut le premier réalisateur à donner vie à M. Clean sur le petit écran. Il est aussi l’auteur de la musique et du jingle entêtant qui reste100 ATYPEEK MAG #03 TRIANNUEL 2017


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