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13ème année - mars 2018 Le média francophone d’Indonésie • www.bali-gazette.com Sir Dandy Joseph Jeanmart Mambo Brothers « Dipping in the Kool Aid » Vaughan Hatch Kim Ann Foxxman Rampa Didier Hamel Georges Breguet Aaron Seeto Spring Charity Bazaar Vince Tierny Golf Nation’s Cup Pascal « Paisi » Hierholz Charles Guinot Le Fonda Chai’Ba Dialog Java Jazz Festivalmacan : un musee QUI RELIEL’INDONESIE AU RESTEDU MONDE p. 4-6 © Socrate Georgiades



indexart MACAN : UN ENVIRONNEMENT CHALEUREUX QUI INVITE A UNE EXPERIENCE ARTISTIQUEUN MUSEE QUI RELIE ENFINL’INDONESIE AU RESTE DU MONDE 4-5BALADE DANS L’ARTCONTEMPORAIN INDONESIENAVEC GEORGES BREGUET 6BUSINESSDIDIER HAMEL :SEULE LA QUALITE DES ŒUVRESM’INTERESSE 10nationalONLINEPAJAK :UN FRANÇAIS LEVE L’IMPOT 4.0EN INDONESIE 21MEDIADROITS HUMAINS : TOUT VATRES BIEN DANS LES JOURNAUXINDONESIENS 22cuisine LA FONDA, PETIT WARUNG LATINO AU GRAND COEURCHAI’BA, STREET CUISINEINDIENNE LEGERE COMMEON AIME DIALOG, CONVERSATION 26 édito CULINAIRE ASIATIQUE 30 INTERESSANTE 31 Quoi de mieux que l’art pour rapprocher les peuples ? C’est ce que nous avons ressenti en visitant le nouveau musée d’art moderne et contemporain de Jakarta (MACAN). Pour la première fois, les plus grands noms de l’art contemporain,BALADES les Warhol, les Basquiat, côtoient les artistes indonésiens dans un très bel espace aux standards internationaux.CAR FREE DAY, C’eût été encore mieux que le musée soit national mais il n’y a pas de volonté politique et d’interventionnisme enCIRCULEZ, Y A TOUT A VOIR ! matière d’art contemporain en Indonésie, ce n’est encore que du ressort des collectionneurs et c’est bien dommage. Nous avons aussi profité de cette édition dédiée à l’art pour interviewer Didier Hamel qui vit dans l’Archipel depuisHISTOIRE 48 ans et fut le premier en 1983 à fonder une galerie d’art à Jakarta. Pour finir, je voudrai attirer votre attention surPREMIER BIVOUAC DANS LA l’exemplaire leçon de journalisme comparé à laquelle se livre dans son papier média Eric Buvelot. Il s’agit de comprendreJUNGLE, LA NUIT S’AVERE comment les médias internationaux, indonésiens anglophones et indonésiens en indonésien ont traité de façonDIFFICILE… différente les remontrances du haut-commissaire pour les Droits Humains de l’ONU Zeid Ra’ad al-Hussein sur la manière dont l’Indonésie criminalise l’adultère et l’homosexualité. La rédacNumeros utiles Directrice : Ni Putu Sudiartini • Assistant de la rédaction et concepteur habillage graphique : I Wayan Wardana • Coursier : I Wayan Satra • Contributions : Socrate Georgiades, Eric Buvelot, Romain Forsans, Nicolas Mikaty, JB Chauvin,Ambassade de France : (021) 23 55 76 00 Didier Chekroun et Nancy Causse. Photos : Cedrik Herbaut / Bali Tonight pour sa participation à la page Nyctalopes.Ambassade de Belgique : (021) 316 20 30Ambassade de Suisse : (021) 520 74 51 Bali-Gazette est publiée par :Ambassade du Canada : (021) 25 50 78 00 PT AISHVARYA ADIWANGSA JAYAAlliance française : (0361) 234 143 Jl. Mertanadi 101X Link. Taman Kerobokan Klod, BadungConsulat français : (0361) 473 08 34 Tél. 0361 733 574 • (lundi au vendredi 9h00 - 17h00) • [email protected] • www.bali-gazette.com • Tirage : 7000 exConsulat belge : (0343) 740 274Consulat suisse : (0361) 264 149Police : 110Police touristique : (0361) 224 111Pompiers : 113Renseignements : 108Bali Taxi : (0361) 701 111 www.bali-gazette.com Bali-Gazette @Bali-Gazette @Bali-Gazette Bali-GazetteOffice du Tourisme : (0361) 222 387Aéroport Ngurah Rai : (0361) 751 011Hôpital public de Sanglah : (0361) 227 224Indonesian Corruption Watch : (021) 707 921 12PRANC S àeFanvitoienssdadoménciésosIuinevdnroi!rnléasFierannsc…eTHE FRENCH TO M NIS PRANCIS MANIS UCH IN INDONESIA Sebuah halaman Facebook bagi semua pencinta Prancis, baik untuk masakan, budaya, sinema, mode, kemewahan, maupun penemuannya.

4 ART MACAN : UN ENVIRONNEMENTCHALEUREUX QUI INVITE A UNE EXPERIENCE ARTISTIQUE L’Indonésie possède depuis la fin de l’année dernière son premier Museum of Modern and Contemporary Art in Nusantara (MACAN), grâce à la passion d’un collectionneur, Haryanto Adikoesoemo, et d’une équipe avec une mission : donner le goût de l’art et des musées à un pays qui, bien que riche artistiquement, a accumulé beaucoup de retard dans la conservation. C’est maintenant chose faite avec l’ouverture de ce musée à Jakarta, qui propose pour démarrer à un public enthousiaste l’expo « Art Turns. WorldTurns », un éventail de 90 œuvres exécutées par environ 70 artistes indonésiens et internationaux. Avec le directeur du MACAN, l’Australien Aaron Seeto, passons en revue les différents atouts et objectifs de cette ambitieuse entreprise culturelle…Bali-Gazette  : Quelle a été votre toute première motivation en acceptant cette © Macanposition de directeur du MACAN, et par conséquent de quitter l’Australie qui possèdepourtant une vie artistique bien plus active ? Nous avons des projets d’expansionAaron Seeto : Avant de venir à Jakarta, j’ai construit ma carrière en Australie avec une dans le musée et nous aurons dèsspécialisation dans l’art d’Asie-Pacifique. Ces différentes responsabilités m’ont permis lors probablement un espace d’expode connaitre l’art du Sud-Est asiatique, y compris d’Indonésie. Le pays a toujours eu permanente.quantité de talents et de pôles artistiques, comme Bandung ou Yogyakarta, donc quandil y a eu cette opportunité d’être impliqué dans ce qui allait être le premier musée d’art B-G  : Il apparait qu’il y a unemoderne et contemporain du pays, je n’ai pas réfléchi à deux fois. dimension pédagogique au MACAN. De quoi s’agit-il exactement ?B-G  : Vous avez donc été séduit par MACAN, pouvez-vous décrire l’endroit, son A S : L’éducation est au centre descontenu artistique et pourquoi il est si unique dans cette partie du monde ? trois missions de base du MACAN.A S  : MACAN est logé à l’intérieur d’une structure construite avec ce propos en Le musée a pour but d’éduquertête, avec une température et une hygrométrie contrôlées qui protègent les œuvres les Indonésiens sur l’Histoire etexposées. L’intérieur a été designé par le studio MET basé à Londres, avec le but de les dossiers sociaux à travers l’art.créer un environnement chaleureux qui invite à une expérience artistique. La collection Certains de nos programmesen elle-même est évaluée à environ 800 œuvres en provenance d’artistes indonésiens, d’éducation incluent des visitesasiatiques et occidentaux, et elle continue de grandir. 90 de ces œuvres (d’environ 70 parrainées trois ou quatre fois parartistes) sont actuellement dévoilées dans notre exposition d’ouverture : Art Turns. mois pour les écoles publiques deWorld Turns. Jakarta et d’ailleurs. Egalement un Forum des Educateurs queB-G  : Bien sûr, nous devons également évoquer la présence de M. Haryanto nous organisons deux fois par anAdikoesoemo, son énorme collection d’œuvres d’art. Qu’y a-t-il de spécial à son pour les enseignants des écoles etsujet, au sujet de sa collection ? universités et enfin le Children TourA S  : La collection est spéciale en raison de son contenu à la fois indonésien et hebdomadaire.international. Cela reflète la vision globale du collectionneur, Pak Haryanto, qui a réunices œuvres depuis 1990. Il s’informe lui-même en continu sur les tendances artistiques B-G : Pouvez-vous nous expliquer aussi ce que proposent vos ateliers ? Il y a aussiglobales, que ça soit en lisant ou en rencontrant artistes, curateurs ou collectionneurs. de la musique parait-il… A S : Ces ateliers se déroulent régulièrement pendant la semaine. Deux d’entre euxB-G : Etes-vous le seul curateur ? sont dédiés, l’un à un programme baptisé « Storytelling & Sensory Play through Art »A S : Le musée possède sa propre équipe de curateurs et ensemble, nous développons pour les tout petits et l’autre à un cours appelé « MACAN Drawing Class » qui permetles projets d’expos et la direction générale de la conservation du musée. Pour cette d’initier des visiteurs de tous niveaux aux différentes techniques de dessin. Le toutexpo d’ouverture, nous avons travaillé avec deux curateurs invités, Agung Hujatnika, de premier programme de musique vient de se dérouler en janvier en conjonction avecl’Institut Teknologi Bandung (ITB), et Charles Esche, du Van Abbemuseum aux Pays-Bas. le conservatoire Universitas Pelita Harapan. Toutes ses activités ont été créées pour développer l’intérêt des visiteurs pour l’art.B-G : Quelle est la pièce la plus singulière exposée ?A S : Une pièce qui est vraiment spéciale pour nous, c’est un projet commissionné B-G : Justement, pensez-vous que les Indonésiens doivent encore développer leursur lequel nous avons travaillé pour cette expo d’ouverture. C’est le projet de l’artiste goût pour l’art moderne et contemporain ?japonais Yukinori Yanagi dont nous proposons une version régionale de sa série A S : L’Indonésie a toujours eu une scène artistique bien vivante, et la société a vécu iciphénoménale Ant Farm. Intitulée ASEAN + 3 (2017), cette œuvre dépeint le mouvement en contact avec l’art depuis très longtemps. Ce qui manque, c’est plutôt une culture dudes humains, des capitaux et des marchandises dans les pays de l’ASEAN et dans musée, et c’est quelque chose que ce musée, et je crois, d’autres institutions d’art, sontles pays voisins que sont la Chine, le Japon et la Corée. D’une façon singulière, cette en train de développer. Ces dernières années, nous avons assisté à une croissance deœuvre implique la présence de 5000 fourmis vivantes d’espèces particulières, qui font l’intérêt du public pour les événements culturels et artistiques, de l’expo annuelle dul’objet d’une attention spéciale de l’Institut indonésien des sciences (Lembaga Ilmu National Palace à la Galeri Nasional, à la biennale de Jakarta. Ici, au MACAN, nous avonsPengetahuan Indonesia – LIPI). été plaisamment surpris par la réponse phénoménale du public, reflétée notamment par le nombre des visiteurs et les discussions sur les réseaux sociaux.B-G  : Vous arrive-t-il de ne pas être d’accord quelquefois avec M. HaryantoAdikoesoemo ? B-G : Quelle est l’œuvre du MACAN la plus populaire auprès des visiteurs ?A S : En fait, Pak Haryanto est le fondateur du musée, mais légalement, il ne fait plus A S : Si nous devions mesurer la popularité à travers les discussions sur les réseauxpartie de la structure organisationnelle du musée. Sa collection est prêtée sur le long sociaux, alors ce serait celle de Yayoi Kusama intitulée «  Infinity Mirrored Room,terme au musée. Et le musée est sous la tutelle de la Fondation du Musée MACAN, Brilliance of the Souls » (2014). Nous avons vu des gens faire la queue pendant desprésidée par Fenessa Adikoesoemo. heures pour voir l’installation, un goût de phénomène global qui entoure ce travail. Sinon, nous avons vu des étudiants exprimer un grand intérêt envers les œuvresB-G  : Pouvez-vous néanmoins nous dire quelques mots de sa passion et de sa exposées dans la section « Independence and After », tout particulièrement celle demotivation dans la création du MACAN ? Dullah, « Bung Karno di Tengah Perang Revolusi » (1966).A S : Il a une grande passion pour l’art, pas seulement pour collectionner mais aussidans le but de développer le pays à travers l’art. Il a eu cette vision de la nécessité B-G : Pour terminer cet entretien, donnez-nous une bonne raison de venir au MACAN.d’ouvrir ce musée depuis plus de dix ans. Et sa vision, c’est que le musée permette le A S : L’expo d’ouverture va bientôt se terminer, le 18 mars, et c’est donc la dernièredéveloppement d’un plus grand nombre de passionnés d’art dans le pays. opportunité de voir la collection du musée dans un avenir proche.B-G : Il y a un espace d’expo permanent et aussi des lieux pour des expos temporaires. Interview par Eric BuvelotPouvez-vous nous expliquer comment ces deux propos vont pouvoir fonctionnerensemble ?A S : Pour l’instant, tout l’espace de nos galeries est utilisé pour l’expo temporaire.

13ème année - mars 2018 • Le média francophone d’Indonésie • www.bali-gazette.comUN MUSEE QUI RELIEENFIN L’INDONESIE AURESTE DU MONDEA Jakarta, les embouteillages font tellement peur qu’on ne décide pas sur un coup detête d’aller visiter un musée pour occuper une demi après-midi. Mais le MACAN a eu labonne idée de se situer presque sur la route de l’aéroport, alors le détour s’est fait sansappréhension. Grande surprise, dès mon arrivée dans le hall, il m’a fallu faire la queuependant plus de 20mn, ce qui est loin d’être fréquent tant les musées indonésienssont d’ordinaire plutôt traversés par les courants d’air et les fantômes. Je ne connaispresque rien à l’art indonésien mais les premières œuvres sont faciles d’accès. Je nesuis pas le seul à être totalement magnétisé par le Walter Spies exposé. Je ne saispas si c’est le fait de le voir hors de Bali ou bien dans un musée plus moderne mais çafait encore plus ressortir son attrait et la magie de cette obscure lumière développéepar cet artiste si talentueux qui a tant contribué à faire connaitre et aimer Bali dansles années 30.Autre artiste qui vous donne l’impression d’être familier avec l’art indonésien, HendraGunawan dont on peut admirer deux œuvres entre lesquelles j’ai aussi fait des allers-retours. C’est une des figures de proue de l’art moderne indonésien, le « must have »de tout musée qui se respecte mais là encore les deux toiles sont particulièrementcaptivantes et donnent envie de sortir un chevalet et de se mettre à peinturlurer. Ily a une liberté dans l’usage qu’il fait de la couleur, et d’un vert si particulier, dans sesfemmes dépoitraillées, une liberté qu’on a l’impression de ne plus du tout trouverdans l’art indonésien contemporain. On sent une influence européenne de la peintureexpressionniste des années 30, Gunawan est originaire de Bandung, la plus européenneet métissée des villes indonésiennes.Tout de suite après, notre œil est attiré par l’attroupement devant les toiles de Warhol.Selfie par-ci, selfie par-là, oui on est en Indonésie, on ne perd pas ses bonnes habitudesmais ça fait chaud au cœur de voir des toiles de Warhol et Basquiat et c’est tellementbon de se self-portraiturer devant ! C’est un peu comme si l’Indonésie n’était plus cepays fièrement replié sur lui-même et qu’il avait accepté de se confronter aux autresà travers ses artistes, ça fait du bien de le sentir relié au reste du monde. Difficileensuite de résister à prendre discrètement une photo de cette toile avec le minareten forme de pénis en arrière-plan de quelques visiteuses en jilbab. Renseignementpris, le peintre porte un nom chrétien, décidément ces chrétiens ne respectent rien,ils sont au moins autant obsédés que ces oulémas fanatiques qui ne supportent pasde voir un centimètre carré de chair féminine non voilée sans risquer d’être atteintde priapisme !La visite se poursuit ensuite avec la découverte de cette truie en résine, une œuvrepolitique qui interroge beaucoup avec son porcelet israélien en train de téter la truieaméricaine confortablement installée entre ses frères japonais et coréens ! La visite estdéjà terminée, on est presque frustrés, vraiment envie d’en voir plus. Les habitués desgrands musées internationaux ne seront sans doute pas aussi enthousiastes que moimais ce musée représente une véritable révolution dans la représentation de l’art enIndonésie. Voilà c’est dit, bravo pour cette initiative et je suis impatient d’y retourner ! Socrate Georgiades

6 ART 13ème année - mars 2018 • Le média francophone d’Indonésie • www.bali-gazette.com BALADE DANS L’ART CONTEMPORAIN INDONESIEN AVEC GEORGES BREGUETNos lecteurs ont souvent croisé le nom de Georges Breguet dans nos colonnes. Que ce soit pour les livres qu’il a écrits avec son compère francophone Jean Couteau, ou bien pour une interview imaginaire de Theo Meier ou encore la découverte de Ni Nyoman Tanjung (cf. La Gazette de Bali n°134 – Juillet 2016), nous avons souvent fait appel aux lumières de ce chercheur généticien suisse, encyclopédiste et collectionneur de tissus et de peintures, consultant pour de nombreux musées et surtout amoureux de l’Indonésie. Il nous livre quelques réflexions sur le MACAN et perspectives sur l’art contemporain indonésien…Bali-Gazette  : qu’est-ce que le MACAN apporte de nouveau dans le paysage de Raden Saleh seartistique indonésien ? soit vraiment envoléeGeorges Breguet  : C’est la première fois qu’un musée indonésien offre cette mais il y a une lutteconversation avec des œuvres internationales de premier plan. Il a fallu beaucoup entre collectionneursde temps et naturellement de l’argent pour réunir ces œuvres de Warhol, Basquiat et le vainqueur a étéou Rothko afin de leur faire côtoyer des artistes indonésiens. La rencontre est le propriétaire duintéressante, j’ai trouvé la visite plaisante. Il est bien situé dans l’ouest de Jakarta, MACAN, qui a voulufacile d’accès depuis l’aéroport, dans un immeuble fonctionnel qui n’est pas lui- que cette grandemême une œuvre d’art, lumineux, professionnel. Et j’ai été surpris d’y voir une telle œuvre soit rapatriéefréquentation et surtout des jeunes, c’est très encourageant. Il y a un musée d’art sur le territoiremoderne et contemporain à Magelang qui porte les initiales de son propriétaire, indonésien… àle célèbre collectionneur d’art Oei Hong Dijen, mais il ne contient aucune œuvre n’importe quelétrangère contemporaine. La seule critique que j’oserais formuler au MACAN c’est prix. Il y a peu deque le propriétaire a voulu surtout mettre en avant des œuvres trophées comme musées publics encelles de Damien Hirst, Ai Weiwei ou Warhol, il n’y a pas eu vraiment une démarche Indonésie mais onmuséographique aboutie, le placement des œuvres est parfois artificiel, ça entraine trouve de richesun manque de cohésion mais on y fait aussi de belles découvertes. collectionneurs. A ceB-G  : Comment situez-vous l’art indonésien sur la scène asiatique et propos, je n’ai jamaisinternationale ? encore réussi à visiterG B : Il me semble bien vivant, dynamique et il entre en résonance sur la scène la collection privéeinternationale. C’est la Chine qui occupe la première place en Asie, sans doute pour des milliardairesdes raisons politiques afin de résister au « soft power » de la culture américaine, Sampoerna àmais c’est certainement l’Indonésie qui se situe juste derrière. Des noms ont acquis Surabaya.un prestige international : trois Balinais, qui sont Nyoman Masriadi, Agung ManguPutra ou encore Made Wianta ; Eko Nugroho, Heri Dono, Ay Tjoe Christine, Agus B-G  : La vague conservative actuelle est-elle compatible avec la libertéSuwage ou encore Pintor Sirait dans la sculpture. Tous les deux ans à présent, il y d’expression de l’art contemporain ?a une biennale d’art contemporain à Jakarta qui est loin d’atteindre la réputation G B : J’ai été surpris de voir au MACAN cette toile mettant en scène un minaret ende celles de Venise ou Sao Paolo, mais elle tient son rang. J’ai assisté à la dernière forme de phallus surmonté par un sexe féminin, juste à côté d’une toile de Markédition en novembre 2017 qui s’est déroulée dans un entrepôt désaffecté du grand Rothko. J’ai l’impression que les Indonésiens considèrent que l’art contemporain, c’est un truc de Chinois parce que la plupart des collectionneurs sont chinois. Alors,magasin Sarinah, il y avait une installationcomprenant 66 œuvres d’art brut de ma protégée Ni Nyoman Tanjung ou encore ça se situe donc en dehors de la religion principale de l’Indonésieune installation très impressionnante d’un autre artiste Balinais, Made Djirna. et de ses prérogatives. Il y avait aussi cette œuvre contemporaineB-G : Il n’y pas que l’art contemporain indonésien qui perce, on a vu une toile de intéressante, très politique, une truie couchée en train d’allaiter desRaden Saleh atteindre un record fin janvier en France, comment l’expliquez-vous ? porcelets qui portaient tous les drapeaux de pays alliés des USA.G B : Cette toile intitulée « La chasse au taureau sauvage » a été retrouvée par Imaginez-vous que la Reine d’Angleterre possède dans sa collectionhasard dans une maison en Bretagne. Elle a été mise à prix à 200 000 euros à des tableaux de Gilbert et Georges dont on dit qu’ils mélangent àVannes et a trouvé acquéreur pour 7,2 millions d’euros… Ce n’est pas que la côte la peinture leurs propres sécrétions dont du sperme ! Ce qui faisait beaucoup du charme de l’Indonésie tenait à cette diversité, mais la religion est peut-être en train de balayer tout cela. B-G  : Et concernant l’art brut qui vous est si cher, quelle est la tendance en Indonésie ? G B  : On peut dire qu’il y a vraiment plus de limites qu’avec l’art contemporain. La résistance provient surtout des artistes eux-mêmes qui ne supportent pas de voir des artistes accéder à la célébrité sans être passés par la case des écoles d’art. L’Europe est bien plus en avance en matière d’art brut, le Lille Métropole Musée d’Art moderne, d’Art contemporain et d’Art brut vient par exemple d’acquérir 30 œuvres de Ni Nyoman Tanjung, une artiste balinaise. Mais je tiens à mentionner qu’on trouve quand même une galerie d’art brut à Ubud (Cata Odata, Br. Penestanan Kaja). B-G  : Enfin, concernant Bali où la production artistique est si importante, pourquoi ne trouve-t-on pas de galerie d’art contemporain digne de ce nom ? G B  : Les acheteurs à Bali sont principalement des touristes et ils veulent acheter de l’art touristique qui correspond à leur imaginaire sur Bali. Au musée Agung Rai, vous trouverez seulement 2 ou 3 toiles contemporaines et rien dans les autres musées de Bali. Si vous avez 100 000 dollars à investir dans l’art contemporain à Bali, vous ne trouverez rien à vous mettre sous la dent, sauf peut-être à la galerie Tony Raka qui s’est fait un nom au sud d’Ubud alors que vous aurez l’embarras du choix à Yogyakarta, Bandung ou Jakarta. Propos recueillis par Socrate Georgiades

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8 MEMO 13ème année - mars 2018 • Le média francophone d’Indonésie • www.bali-gazette.com l llebi etdePapaya SPRING CHARITY BAZAAR POUR LA BONNE CAUSE L’association Flash Charity Bali organise chaque année des événements pour soutenir l’action RAHMAT N’A PAS de quelques fondations. Le dimanche 4 mars, c’est au profit de la Yayasan Rama Sesana qui AIME SON NYEPI vient en aide aux enfants et à leurs mères séropositives dans les endroits reculés de Bali. Pour cet événement hébergé par l’hôtel The Stones à Legian, Flash Charity Bali organise un L’année dernière pour Nyepi, le Nouvel An, défilé de mode, des shows de danse du ventre, une vente aux enchères silencieuse et il y aura je n’étais pas à Bali mais mon chéri était là de nombreux prix à gagner. Si vous voulez y participer plus activement, vous pouvez aussi et hébergeait un ami javanais, Rahmat… réserver une table pour y vendre tout ce que vous voulez : bijoux, vêtements, chaussures, tout ça pour se débiner finalement sous nourriture, boissons… Pour tous les autres, venez en famille assister à ce joyeux bazar du prétexte d’une mission spéciale ! En réalité, dimanche. comme tous les hyperactifs, il déteste Spring Charity Bazaar, dimanche 4 mars de 9h à 18h, The Stones, Ballroom 2, Legian. Table rester enfermé chez lui pour Silent Day ! de vente à 300 000rp. Contact : Melly St Ange au 087 861 525 855 ou Vicki Warrick au Rahmat, réalisant qu’il allait se retrouver 081 237 097 431 seul, avait invité un autre copain, Gun, à partager ce moment spécial avec lui. NYEPI : DES OGOH-OGOH NON POLLUANTS ET APOLITIQUES Quand j’ai revu Rahmat, je lui ai demandé Les autorités religieuses hindoues (PHDI) ont demandé à tous les banjar de Bali comment ça s’était passé, pensant qu’il que les ogoh-ogoh soient cette année exclusivement fabriqués avec des matériaux avait apprécié, en ce jour de l’an balinais, naturels et que le polystyrène soit tout particulièrement prohibé. En dehors de ces le jardin et la piscine loin des regards des considérations écolos, le PHDI a également demandé que les thèmes politiques pecalang, les securiti balinais, plutôt que soient soigneusement évités dans la représentation des monstres qui doivent d’être enfermé dans un kost. De plus, on parader la veille de Nyepi Tahun Baru Caka 1940, le 17 mars dans le calendrier avait laissé le frigo plein. Mais Rahmat n’a grégorien. Les autorités religieuses ont rappelé que le polystyrène était très pas aimé son Nyepi. dangereux pour l’environnement et qu’utiliser des matériaux naturels revenaient En fait, les Balinais commencent leurs aussi bien moins cher. Enfin, en cette année d’élections au poste de gouverneur préparatifs un peu plus tôt chaque année de Bali, il ne sera pas question de faire des ogoh-ogoh partisans. « Nous ne souhaitons que les activité religieuses et Gun, après s’être retrouvé coincé dans soient utilisées à des fins politiques », a dit le communiqué du PHDI. un embouteillage créé par le sauve-qui- peut généralisé des locaux désireux GARUDA CONSERVE SES « 5 ETOILES » AUPRES DE SKYTRAX d’être au bon endroit au bon moment, La compagnie aérienne nationale indonésienne Garuda continue de récolter s’est vu fermement bloquer l’accès par les honneurs internationaux, notamment auprès de l’agence britannique les pecalang et a dû rebrousser chemin ! Skytrax qui vient de lui prolonger sa classification de « compagnie 5 étoiles ». Au final, le pauvre Rahmat s’est retrouvé La version low-cost Citilink bénéficie elle de 4 étoiles. Pahala N. Mansury, tout seul chez nous dans le noir car il n’a directeur de Garuda, a rendu hommage au management et au personnel : pas pensé ou osé demander si on avait « Cette récompense est une grande satisfaction pour Garuda car le système des bougies ! de notation de Skytrax est basé sur l’évaluation de la qualité du service. Il « Pourquoi tu n’as pas allumé discrètement peut ainsi améliorer la compétitivité de la compagnie. » Skytrax audite 200 une lampe ? – J’avais peur que les pecalang compagnies aériennes dans le monde avec au final seulement 10 d’entre elles bénéficiant de la notation « 5 étoiles ». balancent des pierres dans la fenêtre et Les neuf autres compagnies ainsi récompensées sont : Singapore Airlines, Cathay Pacific, EVA Air, Qatar Airways, nous collent une amende  – Mais tu vois Etihad, Asiana Airline, All Nippon Airlines, Hainan Airlines et Lufthansa. bien qu’on est hors de leur vue ! ». En fait, nous, d’habitude, on se calfeutre mais on a LE PAPE DU LONGBOARD CHIC EN BALSA OUVRE SON REPAIRE toujours une ou deux loupiottes allumées AUX AMIS et on fait de l’Internet – on est accro ou on Tous les surfeurs un peu esthètes de Bali ont entendu parler de lui et de ne l’est pas ! ses planches en balsa : Vince Tierny. Il vient d’ouvrir un showroom avec Bref, Rahmat était un peu contrarié. La restaurant dans le dernier quartier à la mode de Bali, Jl. Pantai Berawa, vraie raison à cela, à mon avis, c’est que à Tibubeneng, côté upmarket donc. On y trouve toute la collection de les Indonésiens redoutent plus que tout planches qui ont fait sa réputation, entièrement faites en bois, sans d’être seuls et qu’ils ont une sainte frousse matériau polluant, assemblées selon des techniques d’ingénierie navale, des esprits et fantômes  ! Il avait donc ainsi que des produits dérivés, une collection de T-shirts dédiés à la passé une nuit glauque à tendre l’oreille marque et quelques accessoires, tous portant sa signature. Ambiance aux craquements et autres bruits suspects élégante avant tout, on peut y prendre son petit-déj, son lunch ou son tout en ayant honte de nous en faire la dîner tous les jours dans l’atmosphère chic et décontractée qui va bien. narration ensuite ! La carte propose une sélection de plats plutôt à l’occidentale, avec une Une autre fois, à mon retour de France, touche asiatique et un coin végétarien, pour des prix tout à fait abordables. A l’intérieur, au contact des planches, ou à je retrouve mon Yoyok penaud. Il me l’extérieur en terrasse, au contact de ce quartier vibrant, le Vince Food Corner est le dernier rendez-vous des esthètes raconte que Rahmat est fâché et ne veut du longboard. Musique, documentaire, débat animeront l’endroit régulièrement. plus le voir. Pourquoi donc ?! « Une nuit, Vince Tierny Surfboard & Food Corner, Jl. raya pantai Berawa n°5, Tibubeneng, ouvert de 10h à 22h. www.vincetierny. dans mon sommeil, je l’ai pris pour toi et com lui ai touché le bras ! Il a bondi, m’a traité de tous les noms et s’est enfui.  » Hilare, CREMATION ROYALE D’ANAK AGUNG NIANG AGUNG A UBUD je m’étonne : «  Pourquoi dormiez-vous Une crémation royale va avoir lieu le 2 mars à Ubud et les touristes et autres quasiment collés l’un à l’autre alors visiteurs de Bali sont invités. Anak Agung Niang Agung, membre de la famille qu’on a plusieurs chambres ?! » Seuls les royale d’Ubud et récemment décédée, est la belle-mère de l’ancien bupati de Indonésiens et leur peur des ténèbres Gianyar, Tjokorda Oka Artha Ardhana Sukawati. La tour de crémation possède peuvent comprendre ce genre de chose… 7 niveaux, pour une hauteur de 24m, et nécessitera jusqu’à 30 hommes pour en tout cas rien d’étonnant que la veille la porter au cours de la cérémonie. Notons que, comme à chaque fois que cela de Nyepi, ils fassent bloc, tous ensemble, est nécessaire, les fils et poteaux électriques vont être déplacés pour faciliter le contre les démons qui survolent l’île de Bali déplacement de la tour et le bon déroulement de la procession entre le palais dans l’obscurité ! royal et le cimetière. Entretemps, d’autres cérémonies préparatoires ont eu lieu, nuasin karya le 31 janvier, ou nyiramin le 15 février dernier. Anak Agung Niang Nancy Causse Agung était plus connue sous le nom de Cok Ace, elle vient de s’éteindre le 4 janvier 2018 à l’âge de 96 ans. Elle était la deuxième épouse de feu Tjokorda Gde Agung Sukawati. Les touristes désirant assister à cette crémation royale doivent être couverts d’un sarong balinais et si possible accompagnés d’un guide afin d’être sûrs que l’étiquette soit respectée. Du palais royal d’Ubud au cimetière LA NATION’S CUP DE GOLF  : REPRESENTEZ VOTRE PAYS EN TOURNOI INDIVIDUEL La Coupe des Nations revient cette année grâce au Bali National Golf Club. Cet événement sportif aura lieu le 24 mars, offrant la possibilité à la fois aux Indonésiens et aux étrangers de gagner pour leur patrie. Les parcours sont individuels mais les scores des joueurs de même nationalité sont calculés en moyenne afin d’établir un total par nation. Le pays qui a le meilleur Average Stableford Score est ainsi nommé vainqueur à la fin de la compétition. Un prix individuel sera également remis au meilleur golfeur du tournoi ainsi que des prix spéciaux. Le coût de la participation à cette Coupe des Nations est d’1,4 million de roupies par joueur et couvre la compétition, le diner avec la cérémonie des récompenses et une loterie. Nation’s Cup, Kawasan Wisata Nusa Dua, Bali. Réservation par tél au (0361) 77 17 91, ou par courriel à info@ balinational.com. 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10 business 13ème année - mars 2018 • Le média francophone d’Indonésie • www.bali-gazette.comDIDIER HAMEL : SEULE LA QUALITE DES ŒUVRES M’INTERESSE Didier Hamel est arrivé en Indonésie en 1969 à l’âge de 22 ans et il n’en est jamais reparti.Cet artiste, issu des Beaux-Arts d’Auxerre, signe ses toiles et ses sculptures de l’anagramme « Dhaimeler ».Il est aussi le premier à avoir ouvert en Indonésie une galerie d’art en 1983 puis 3 ans plus tard il a co-fondé un véritable temple dédié à l’art en Indonésie comprenant des salles d’exposition, bibliothèque et musée. Sur une seule page, il serait bien difficile de faire tenir 48 ans de vie et d’aventures artistiques dans l’Archipel …Bali-Gazette : Didier Hamel, présentez-vous B-G : Jugez-vous que le marché de l’art est très actif en Indonésie ? Ou qu’il l’étaitun peu à nos lecteurs, comment êtes-vous davantage sous Suharto?arrivé en Indonésie ? D H : C’est le marché le plus actif et certainement le plus créatif du Sud-Est asiatique.Didier Hamel  : Je suis né en Bourgogne il Certes, du temps du président Suharto, l’économie se portait mieux. Mais à cettey a 70 ans. Suite à des études classiques, époque on parlait encore d’art... pas encore de spéculation.j’ai fait quelques études d’art. A la suited’une première expo au Danemark, j’ai B-G : Quelle est la valeur de l’art indonésien sur le marché mondial ?décidé de m’embarquer pour les tropiques D H : Question sans intérêt pour moi ! Le marché mondial est devenu une vasteet après avoir visité de nombreux pays, je pétaudière ! Pour moi, sa valeur serait plutôt spirituelle. En Indonésie, il doit sasuis arrivé un beau jour à Medan (Sumatra) spécificité à la profondeur de ses racines culturelles toujours vivantes. Je suis heureuxoù j’ai vécu quelques mois. Puis je me suis que le marché de l’art se soit développé vigoureusement en Indonésie car en 1983,installé à Jakarta où j’ai enfin trouvé l’ultime à part une petite dizaine de collectionneurs, on me prenait pour un fou !inspiration. C’est surtout mon intérêt pour laculture locale qui m’a fait rester ici. Je mène de front plusieurs activités : je suis à la B-G : Le Raden Saleh trouvé dans une cave en Bretagne dernièrement, estimé àfois galeriste, éditeur, auteur et la nuit je me consacre à mon art. 200 000 euros et adjugé à 7,2 millions d’euros est-il le témoin d’un boum de l’art indonésien ?B-G : Comment avez-vous eu l’idée de monter une galerie en 1983 ? D H : Je ne pense pas... seulement le reflet de la spéculation !D H  : Pendant mes premières années en Indonésie, en dehors d’avoir peint desfemmes et sculpté des chats puis fait du cinéma, je me suis intéressé à l’art indonésien. B-G  : Y a-t-il des collectionneurs d’art indonésien autreCollectionnant pour le plaisir, je me suis passionné sur les relations entre les peintres qu’Indonésiens?occidentaux et l’Indonésie. Avec un de mes premiers clients, nous avons installé une D H : Oui, nos clients sont 60% étrangers et nous exportons dans lepetite galerie : « OET’S » au Blok M, (sud de Jakarta) qui fut inaugurée par le vice- monde entier en particulier en France, USA et Allemagne.président Adam Malik. A cette époque, le marché de l’art n’existait pas encore danscette région et plus largement en Asie du Sud-Est. Il n’y avait aucune galerie privée B-G : Quels conseils donneriez-vous à des gens qui veulent investirdans cette ville et les peintres (peu nombreux) ne pouvaient qu’exposer au Centre dans l’art en Indonésie?Culturel Ismail Marzuki ou dans deux autres espaces mal équipés et mal éclairés. D H : D’aimer ce qu’ils achètent, c’est le meilleur des investissements !Cette première galerie a contribué à faire connaître Iwan Sagito, Nyoman Gunarsa,Jeihan, Faisal, Arie Smit et bien d’autres… B-G : Parlez-nous à présent de votre activité d’éditeur et d’auteur. D H  : Nous possédons aussi une maison d’édition : «  HexartB-G : Trois ans plus tard, vous êtes passé à la vitesse supérieure ? Publishing ». J’ai personnellement écrit et publié une cinquantaineD H : Oui, avec mon ami Wiwoho Basuki, nous avons créé la « Duta de livres et une centaine de catalogues sur l’art et les artistes enFine Arts Foundation  »  (Duta signifie ambassade en indonésien). Indonésie. Je fus  notamment le premier en Indonésie à publierDans cet espace mieux adapté, nous avons vraiment réussi à stimuler un livre concernant un peintre indonésien (Antonio Blanco enle marché de l’art local tant auprès des Indonésiens qu’auprès des 1990). Je termine actuellement une encyclopédie  : «  Les Artistesétrangers. Construite à Kemang (sud de Jakarta) sur 3500m², cette étrangers inspirés par l’Indonésie (1600- 2019)  », résultat de 20nouvelle galerie fut inaugurée en 1986 par Fuad Hassan, ministre ans de recherches, qui paraitra bientôt. Avec le Centre Culturelde la Culture de l’époque. Installée dans des jardins tropicaux, elle Français de Jakarta, nous avions publié en l’an 2000 un extrait decomprend six salles d’exposition, une bibliothèque spécialisée sur cette encyclopédie qui ne concernait que les artistes francophonesl’Indonésie et un musée privé (fondé en 1997) qui sera probablement (206 pages).ouvert au public l’année prochaine. La collection du musée représentel’évolution de l’art en Indonésie des années 1600 à nos jours. Depuis B-G : Est-ce que les autorités indonésiennes ou françaises vous ont1983, j’ai organisé une expo par mois (parfois 2 ou 3 en dehors honoré par quelque médaille ou gratification pour la passerelle quede la galerie)  : des expos historiques avec des artistes disparus vous avez construite entre nos pays et les recherches historiquesvenus travailler en Indonésie; des expos avec des artistes étrangers que vous avez menées?d’aujourd’hui séjournant ou ayant séjourné dans l’Archipel et bien D H : J’ai refusé « les Arts et Lettres » à l’époque de Jack Lang (etsûr de nombreux jeunes artistes Indonésiens de styles différents. j’en suis fier). Par contre, à la même époque, j’ai été décoré par laLe critère de mes expos : tout d’abord me faire plaisir ! Les modes Pologne (ça m’a fait plaisir) mais je ne suis pas un athlète olympiquedu marché ne me concernent pas, la renommée des artistes ne et les breloques ne sont pas spécialement ma tasse de thé !m’intéresse pas, seule la qualité des œuvres m’intéresse. Propos recueillis par Socrate GeorgiadesB-G : Est-on facilement à la fois artiste et marchand d’art ?D H  : A priori, cela pourrait sembler difficile (cul entre deux Duta Fine Arts Foundation, Jl. Kemang Utara n°55 A, Jakartachaises) mais c’est tout à fait possible car ce sont des plaisirs bien www.dutafinearts.comdifférents ! D’ailleurs, je n’ai jamais fait ma promotion personnelle www.hexartpublishing.comdans ma galerie. Mais le plus compliqué est surtout d’être à la foismarchand d’art et collectionneur !B-G : Ne juge-t-on pas le travail des autres artistes à l’aune de sonpropre art ?D H  : Pour moi non, car j’aime la découverte. J’y ai trouvé unecertaine inspiration et surtout la liberté de faire ce qu’il meplait. Par contre, j’ai influencé   beaucoup d’artistes indonésiens.B-G  : N’est-on pas frustré parfois de voir des artistes dont ons’occupe connaître la gloire ?D H : Non, seulement de la fierté ! Je ne peins pas pour la gloire maispour mon propre plaisir.



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13ème année - mars 2018 • Le média francophone d’Indonésie • www.bali-gazette.com BLOC-NOTES 13 MONJAKARTA par PASCAL « PAISI » HIERHOLZPourquoi Jakarta ?Pour le boulot. Je suis arrivé fin 2008, l’agenceMcCann Worldgroup cherchait un directeur decréation pour son agence.Quelle a été votre première impression ?J’arrivais de Shanghai, c’était un moindre choc quela Chine mais j’ai tout de même mis trois heuresdepuis l’aéroport à rejoindre le centre de Jakarta,à l’époque il n’y avait qu’une route, depuis ellea été doublée à cause des inondations, j’ai viteappris le sens du mot macet. Mais j’ai vite dépasséce problème des embouteillages, il faut savoirs’organiser.Que faites-vous actuellement ?Je travaille toujours dans la communication, jesuis concepteur publicitaire traditionnel et digital,je fais des campagnes, des logos, des designsd’emballage. Je peins aussi beaucoup sous monnom d’artiste Paisi, j’expose en ce moment auPullman à Bali et je fais des livres.Vous parlez de Jakarta comme d’un trésor caché ?Oui, c’est bien la première impression que j’ai eue, c’est un endroit de grand contraste qui ne s’offre pas à tout le monde. Il faut quitter sa voiture et marcher, se perdre unpeu, même dans des endroits dégueu. Je vois l’art et la beauté dans la rue. Un mur décati, un canal, des tours en arrière-plan, un marchand ambulant qui passe. J’aime mepromener dans Kemang et découvrir ses petites rues au cachet hollandais, Senopati plus chic, Kelapa Gading la chinoise, le centre de la vieille ville autour du café Bataviaentièrement en réfection en ce moment. Il y a peu de parcs mais beaucoup de verdure. On trouve des petits cafés de-ci de-là, parfois cachés dans des jardins suspendus.Quand on a envie de satisfaire des envies culturelles à Jakarta, comment fait-on ?Avouons que c’est difficile et qu’il y a sans doute 100 fois moins de musées et de galeries qu’à Shanghai à taille égale. Il y a quelques années, il y avait une grande galeried’art contemporain au niveau -1 du Grand Indonesia Mall mais ça a été remplacé par des commerces plus lucratifs et plus standardisés. Je peux quand même recommanderquelques galeries dans lesquelles je vais souvent à Kemang : Edwin, Dia-lo-gue et bien sûr Duta Fine Arts Foundation de notre compatriote Didier Hamel.Vous avez quelques bonnes adresses à nous recommander pour se restaurer ?Le Quartier à Senopati, belle ambiance resto-brasserie avec un joli plateau de fromage. Le Yellow Fin, toujours à Senopati, très bon japonais. Le Benedict dans le mall PacificPlace, jouxtant Aksara, on y propose des petit-déj délicieux toute la journée. Dapur Babah (anciennement Tao bar) à Gambir, Jl. Veteran, ambiance jaman dulu avec bar sympaet déco traditionnelle. Le Skybar, en haut de la tour BCA, une vue imprenable. Dans le Kungskring Paleis (Tugu) anciennement Buddha Bar, galerie et resto très chic, SuzieWong lounge. Le Koi Kemang, c’est une adresse consistante, très bon resto et il y a aussi une galerie. J’aime bien aussi le Darmawangsa Square, c’est un centre commercialde petite taille, avec beaucoup de bons troquets et de boutiques. Pour le vin, c’est soit Cork & Screw Grand Indonesia ou bien Vin + à Senayan. Et pour le billard, c’est auchoix Murphy’s Kemang ou bien Face Bar à Menteng, avec son choix de resto thaï ou indien à l’étage.Alors, si c’était à refaire ?Je ne crois pas que personne ait jamais rêvé de vivre à Jakarta. Mais si on a suffisamment de moyens pour vivre dans un quartier sympa, qu’on évite les dîners huppés et laconversation superficielle de la bonne société, qu’on a de la patience et de la bonne volonté, la magie est là, Jakarta est une ville vraiment intéressante et les Indonésienssont des gens créatifs. Et d’ici 3 ou 4 ans, grâce aux travaux lancés par Ahok, les embouteillages devraient se résorber, il y a déjà du progrès avec le MRT qui nous relie àl’aéroport. Jakarta me rappelle la Chine des années 2000 avec tous ses travaux d’infrastructure. Propos recueillis par Socrate GeorgiadesHôtel à vendre à Pemuteran (nord-ouest) De bons guides peuvent vous aiderAéroport au nord en construction région en pleine avant de partirexpansion situé à 300 m de la plage, 50 ares, belle vuesur montagne. Assurez-vous de connaître7 bungalows avec terrasse et SBD, l’expertise locale pour vous1 grande villa 2 chambres/cuisine/2 SDB/Terrasse installer plus rapidement.Très beau jardin de 50 ares, grand dinner et cuisine,piscine terrasse en bois de 15m/7M et piscine enfant. Tel: +62 361 849 5131 [email protected]érationnel depuis 4 ans. Contact FatiReste bail 20 ans bail 0812 3969 5048 Go knowingrenouvelable +33 652 896 200 www.crownrelo.co.idPrix 290 000 € [email protected] www.sunialoka.com





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l lledbeRi oemtainForsans 18 forum 13ème année - mars 2018 • Le média francophone d’Indonésie • www.bali-gazette.comLES CHANTS DU courrierRETOUR Titré « Bali Cantik tanpa sampah plastik », un courrier concernant l’action des guides francophones de Bali avec laÇa commence par un truc qu’on dit communauté Trash Hero pour ramasser les déchets en plastiques sur la plage Purnama le 11 février dernier…comme ça après une petite frustration du Comme les années précédentes, la division francophone de l’Association des guides touristiques HPI de Bali continuequotidien, comme une coupure d’Internet, d’effectuer un programme de nettoyage des déchets en plastique, cette fois-ci en collaboration avec quelques associationsun coup de chaud dans un embouteillage sociales telles que Trash Hero Indonesia Chapter Saba Beach, Tol Tol, Room 121, Komunitas Nuduk Sampah Pelastik (KNSP)ou une matinée perdue pour un materei et les équipes de l’environnement du département de Gianyar. L’action s’est déroulée le 11 février sur la plage Purnama,à 6000rp  : «  C’est plus possible, faut située dans la région de Sukawati, département de Gianyar. Une fête simple a également été organisée à la fin du ramassagepartir d’ici ! » Une idée en l’air à laquelle des ordures dans le but de célébrer l’anniversaire de l’Association des guides francophones de Bali.on ne croit pas une seconde, mais que le Tout le monde doit entendre parler de l’action de l’association sociale Trash Hero, qui fait prendre conscience des problèmesseul fait de ruminer donne du courage de détritus en plastique et fait des ramassages réguliers le dimanche dans les lieux publics. Nous avons le grand honneurpour affronter toutes ces petites choses de pouvoir faire connaitre beaucoup de choses concernant leurs actions qui, avec le temps, deviennent de plus en plussimples que l’Indonésie sait si bien rendre importantes.compliquées. J’ai donc pris cette opportunité pour me renseigner auprès du gérant de la communauté Trash Hero d’Indonésie et deEt puis on rentre chez soi, on prend une celle de la région de Saba, Wayan Aksara, afin d’obtenir des informations sur les activités ainsi que le point de vue de cettedouche, on se commande un Go-Jek, et association, qui existe à Bali depuis 2015.maintenant que l’Internet est revenu, on Wayan Aksara rappelle que l’idée de Trash Hero est née en Thaïlande lors de la catastrophe du tsunami, en 2004. Un jeunese détend devant un épisode de Games Suisse, Romain Peter, qui était en vacances à ce moment-là, a décidé d’aider les communautés en organisant le nettoyageof Throne. Finalement, on va se coucher des déchets. Cette action est ensuite devenue régulière et se développe jusqu’à présent dans dix autres pays.en se disant qu’on est quand même bien Wayan rajoute que cette initiative doit s’expliquer également dans la philosophie hindouiste Tri Hita Karana, mais il nousà Bali. Faudrait quand même pas cracher manque encore la pratique, surtout le respect envers la nature. Selon lui, Bali est déjà mondialement connue pour la culture,dans la soupe ni tout remettre en question l’art, la pratique de la religion, ce qui est important pour le tourisme, par contre, nous n’avons ni assez de conscience, nisur un coup de tête. Non, pour ça, il va assez d’éducation, sur le problème de la pollution causée par nos attitudes quotidiennes : jeter sans vergogne les poubellesfalloir attendre quelque chose de plus par terre ! C’est vrai, il faut du temps pour éduquer la population, mais ce n’est pas impossible. Les parents peuvent donnerconsistant : renégocier un loyer avec un de bons exemples à leurs enfants depuis l’âge le plus jeune, les écoles devraient consacrer plus temps à apprendre auxproprio aussi raisonnable que doué avec élèves les méfaits de la pollution de ce type de déchets. Et ça ne doit pas s’arrêter dans la classe, il faut des actions réelles !les chiffres, s’accommoder d’un énième « Par exemple, ce que nous faisons aujourd’hui : nous sommes des centaines de guides, certains viennent avec leurs enfantsrèglement venu d’ailleurs mais ne menant et avec toutes les autres communautés, et ensemble, nous avons ramassé 700kg de détritus. Imaginez, si nous le faisionsnulle part, si ce n’est dans le mur, ou faire plus régulièrement, même ceux qui étaient au départ ignorants, vont petit à petit prendre conscience de la protection deface à un problème de santé pour lequel la nature et changer leur mauvaise habitude de jeter les poubelles n’importe où », expliquait-il.le diagnostic immuable de masuk angin Voilà, on ne doit pas s’arrêter là. L’Association des guides francophones de Bali fait partie des entités qui ont consciencene semble jamais faire mouche. du problème des détritus dans la nature et font des actions réelles pour en même temps apprendre aux gens que laA Bali, où tout peut basculer très vite et où responsabilité appartient à tout le monde. Malgré le temps qu’il faut, on est sûrrares sont ceux pouvant se targuer d’une que cela va marcher un jour.réelle stabilité, on est particulièrementexposée aux accidents de la vie. Un revers I Nyoman Astinade la médaille que la plupart acceptentplutôt bien, étant pour beaucoup venustenter l’aventure balinaise afin d’échapperà une certaine routine quotidienne. Maisun beau jour, ces situations deviennentle point de départ d’une réflexion danslaquelle on retrouve souvent des mots telque plateau de fromages, vin rouge, repasde famille, cours de violoncelle, vacancesau ski, école gratuite, sécurité sociale… Etdes années après avoir quitté son payspour sortir de sa zone de confort, onse laisse griser à l’idée de la retrouver.C’est d’autant plus vrai pour ceux quientretemps ont fondé une famille. Pourd’autres, aujourd’hui, on quitte Balicomme on quitte aussi Paris, à savoir àcause du coût de la vie, de la circulationet de l’ambiance.Quelles que soient les raisons ou le niveaud’enthousiasme pour ce départ, pour tousceux qui choisissent de rentrer, le constatsera sans doute le même : on redevientun Français parmi les autres en moinsde temps qu’il n’en faut pour perdre sonbronzage. Après tant de temps à avoir étéun étranger, plus rien ne vous distinguede vos congénères. Vous rentrez dansle rang. Plus rien ne vous rappelle Bali,plus personne ne vous parle de Bali. Lesrares fois où vous avez l’occasion de direque vous y avez vécu, on vous répond :« Ah oui, ma belle-sœur y est allée l’annéedernière. »Et puis un matin, en vous réveillant dansle silence assourdissant d’une chambresans clim ni ventilo, où tout semble d’uneabsolue normalité, il y a ces quelquessecondes de vertige pendant lesquellesvous vous demanderez si tout cela n’a pasété qu’un rêve, une parenthèse enchantée.Un chapitre viendra alors de se terminer.

CONSEILS PRATIQUES 13ème année - mars 2018 • Le média francophone d’Indonésie • www.bali-gazette.com 19Vos bonnes adresses en un clin d’oeil Kerobokan)Restaurants et warung Biku (Jalan Petitenget - Seminyak) Salles de sport Poule de Luxe (Jalan Batu Belig - Seminyak) Indonésien : Sunset et cocktails HammerHead Fitness (Jalan Nakula - Seminyak) Bambu Restaurant (Jalan Petitenget - Seminyak) Potato Head Beach Club (Jalan Petitenget - Seminyak) Bali Pilates Studio (Jalan Drupai - Seminyak) Merah Putih (Jalan Petitenget - Kerobokan) La Plancha (Jalan Mesari Beach - Seminyak) Canggu Club (Jalan Pantai Berawa - Canggu) Made’s Warung (Jalan Raya Seminyak - Seminyak) Double Six Rooftop (Jalan Pantai Double Six - Seminyak) Ubud Fitness Center (Jalan Jero Gadung - Ubud Sunda Kelapa (Jalan Teuku Umar - Denpasar) Ku De Ta (Jalan Kayu Aya - Kuta) Gourmet Sate House (Jalan Dewi Sri - Kuta) Karma Kandara Beach (Jalan Karma Kandara - Kuta) Les spots de surf Warung Sulawesi (Jalan Raya Seminyak - Kuta) Old Man’s (Jalan Batu Bolong Beach – Canggu) Warung Kolega (Jalan Petitenget - Kerobokan) Echo Beach Club (Jalan Pura Batu Mejan - Canggu) Kuta Beach Rock Bar (Jalan Karang Mas Sejahtera - Jimbaran) Echo Beach Balinais : Single Fin Bar (Jalan Mamo - Uluwatu) Uluwatu Bumbu Bali (Jalan Pratama - Tanjungbenoa) El Kabron (Jalan Pantai Cemongkak - Pecatu) Padang Padang Warung Ibu Oka (Jalan Suweta/Tegal Sari - Ubud) Komune Resort & Beach Club (Jalan Pantai Keramas - Dreamland Warung Mak Beng (Jalan Hang Tuah - Sanur) Gianyar) Nusa Lembongan Warung Lesehan Mertha Sari (Jalan Pesinggahan - Klungkung) Où sortir le soir ? LesDerseertpPoainitres secrets Japonais : La folSieky: Garden (Jalan Legian - Kuta) Les bassins sacrés de Banjar Take I (Jalan Patih Jelantik - Legian) M Bar Go (Jalan Legian - Kuta) Les chutes d’eau de Sekumpul Dahana (Jalan Petitenget - Seminyak) Pyramid Club (Jalan Dewi Sri - Kuta) La cascade de Gigit Shiro Sushi/Sake (Jalan Pangkung Sari - Seminyak) Bounty Discotheque (Jalan Legian - Kuta) Les rizières Jati Luwih ou de Sidemen Le lac Beratan Français : La frénésie : Gunung kawi L’Assiette (Jalan Merthanadi - Kerobokan) La Favela (Jalan Kayu Aya - Seminyak) Tirta Empul Pearl French Restaurant (Jalan Arjuna – Double Six - Hu’u Bar (Jalan Petitenget - Seminyak) La grotte de Giri Putri à Nusa Penida Legian) Red Ruby (Jalan Petitenget - Seminyak) Sip Wine Bar (Jalan Raya Seminyak - Kuta) Mirror Lounge & Club (Jalan Petitenget - Seminyak) Shopping Lama (Jalan Petitenget - Seminyak) Italien : Beachwalk Center (Jalan Pantai Kuta - Kuta) La Rustica Cucina Italiana (Jalan Batu Belig - Deus ex Machina (Jalan Batu Mejan - Canggu) Matahari Department Store (Jalan Dewi Sartika - Denpasar) Kerobokan) Single Fin Bar (Jalan Mamo - Uluwatu) Jalan Laksmana (Seminyak) La Lucciola (Jalan Kayu Aya - Seminyak) Jalan Legian (Legian) Warung Pizzeria Roma (Jalan Sunset Road, Gang Le charme : Jalan Pantai (Kuta) Meduri - Kerobokan) Rock Bar (Jalan Karang Mas Sejahtera - Jimbaran) The Akmani Legian (Jalan Legian Raya - Kuta) Belge : Unique Rooftop Bar (Alamat Rimba Resort - The Junction (Jalan Kayu Aya - Seminyak) Jimbaran) Mannekepis (Jalan Raya Seminyak - Seminyak) Le Meridien Jimbaran (Jalan Bukit Permai - Jimbaran) The Bistrot (Jalan Kayu Aya - Seminyak) Café Havana (Jalan Dewisita - Ubud) Napi Orti (Jalan Monkey Forest - Ubud) Mexicain : Lacalaca (Jalan Drupadi - Seminyak) L’élégance : Motel Mexicola (Jalan Kayujati - Seminyak) Jenja (Jalan Nakula - Seminyak) Luna Rooftop Bar (Jalan Raya Seminyak - Kuta)Les institutions Ku De Ta (Jalan Kayu Aya – Seminyak) Hog Wild (Jalan Batu Belig - Kerobokan) Café Bali (Jalan Oberoi - Seminyak) Spas et massages Ku De Ta (Jalan Kayu Aya - Kuta) Old Man’s (Jalan Batu Bolong Beach - Canggu) Made’s Warung (Jalan Raya Seminyak – Seminyak) Rendezvousdoux (Jalan Jembawan - Ubud) Cafe Lotus (Jalan Raya Ubud - Ubud)Tables de qualité Espace Spa (Jalan Raya Seminyak - Seminyak) Activités sportives Métis Bali Restaurant (Jalan Petitenget - Kerobokan) Cool Spa (Jalan Kayu Aya - Seminyak) Sardine (Jalan Petitenget - Kerobokan) Bodyworks (Jalan Kayu Jati – Kuta) Adventure and Spirit – descente de canyons (Jalan Raya Teatro Gastroteque (Jalan Kayu Aya - Seminyak) Devira Massage (Jalan Batu Belig - Kerobokan) Mas - Ubud) Mama San (Jalan Raya Kerobokan - Kerobokan) Cocoon Medical Spa (Jalan Sunset Road - Legian) Archipelago Adventure – randonnées familiales ou Mozaic (Jalan Raya Sanggingan - Ubud) Jari Menari (Jalan Raya Basangkasa Seminyak) sportives, VTT (Jalan Tangkuban Perahu – Kerobokan) Atlantis International Adventures – plongée, randonnée,TablesLeanLbucocrdioldae(JpalalagneKayu Area - Seminyak) Coiffure et esthétique trekking (Jalan Ngurah Rai By Pass – Sanur) Zanzibar (Jalan Double Six - Legian) Dewi Ocean – club de pêche (Jimbaran) Les Warungs de Jimbaran et Kedonganan Christophe C (Jalan Nakula - Seminyak) 7 Seas Dive Gili – centre de plongée française (Gili Air) Warung Pantai (Jalan Batu Belig - Seminyak) Rob Peetom Hair Spa (Jalan Petitenget - Kerobokan) Menega Cafe (Muaya Beach/ Jimbaran Beach - Jimbaran) Spoiled Hairdressers (Jalan Umalas - Kerobokan) Marchés locaux The Mulia Bali (Jalan Raya Nusa Dua Selatan – Kawasan Sawangan, Badung) Pédicure et manucure Le Marché d’Ubud La Plancha (Jalan Pantai Gado Gado - Seminyak) Le Marché d’art de Legian La Laguna (Jalan Pantai Kayu Putih - Canggu) Think Pink Nails (Jalan Batu Belig - Denpasar) Le Marché de Sukawati Amo Spa (Jalan Petitenget - Seminyak) Le Pasar BurungRestaurants conceptuels The Shampoo Lounge (Jalan Raya Basangkasa - Kuta) Le Pasar Kumbasari Frankenstein’s Laboratory (Jalan Dhyana Pura - Seminyak) Esthetic Day Spa (Jalan Taman Wisata – Canggu) Deus ex Machina (Jalan Batu Mejan - 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Seminyak) teck, coco… (Jalan Petitenget - Kerobokan) Betelnut Cafe (Jalan Batu Bolong - Canggu) Hungry Bird (Jalan Raya Semat - Canggu) Bijoux Café Moka (Jalan Raya Basangkasa – Seminyak) Monsieur Spoon (Jalan Pantai Batu Bolong – Canggu) Reva – magasin de bijoux et de bagues en or et argent The Porch Cafe (Jalan Danau Tamblingan - Sanur) (Jalan Raya Seminyak - Seminyak) Bread Basket (Jalan Danau Tamblingan - Sanur) Shan-Shan – bijoux de fantaisie (Jalan Basangkasa - Seniman Coffee Studio (Jalan Sriwedari - Ubud) Seminyak) Alchemy (Jalan Penestanan Klod - Ubud) Metis Gallery and Boutiques – bijoux et accessoires (Jalan Luhtu’s Coffee Shop (Jalan Pantai Sindu - Sanur) Petitenget - Kerobokan) Grocer and Grind (Jalan Kayu Jati – Kerobokan) Revolver Espresso (Jalan Kayu Aya - Seminyak) Fat Turtle (Jalan Petitenget - Seminyak) Petitenget (Jalan Petitenget - Seminyak) Milk & Madu (Jalan Raya Pantai Berawa - Canggu) Lost & Food (Jalan Subak Sari - Canggu) Ruko Café (Jalan Pantai Berawa - Canggu)Desserts et salon de thé Bali Spirit Yoga Studio (Jalan Hanoman - 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13ème année - mars 2018 • Le média francophone d’Indonésie • www.bali-gazette.com national 21 Le desk info ONLINEPAJAK : avec Eric Buvelot UN FRANÇAIS LEVE L’IMPOT 4.0• Le président indonésien Joko Widodo EN INDONESIE a affirmé que l’eau de la rivière Citarum, qui est souvent citée comme parmi les En Indonésie depuis 2011, B-G  : L’économie numérique indonésienne pourrait plus polluées au monde, serait buvable Charles Guinot a transformé sa phobie peser 130 milliards de dollars en 2020, avec une d’ici sept ans, quand le nouveau projet administrative et la complexité du système croissance annuelle de 50%. Qu’est ce que cela vous d’assainissement sera terminé. Reuters. fiscal indonésien (une quinzaine de taxes inspire en tant qu’acteur de ce boom ? mensuelles différentes pour les entreprises) en C G : Pour moi, ce qu’on appelle la disruption numérique• Quatre fermiers indonésiens ont été business. Lancée en 2015, OnlinePajak compte est une évidence. Je l’appelle de tous mes vœux. Et je arrêtés pour le meurtre d’un orang outan aujourd’hui plus de 500 000 utilisateurs - suis un grand fan du e-commerce qui permet de gagner sur lequel ils ont tiré 130 plombs avec une dont certaines des plus grandes entreprises du temps, surtout en Indonésie. A la base, OnlinePajak carabine à air comprimé. Ils ont reconnu du pays - plus de 65 employés et a aidé à a été créée parce que justement, je déteste perdre mon avoir tué l’animal qui, affirment-ils, ruinait récolter plus de 3 milliards de dollars d’impôts temps dans des taches qui me semblent inutiles. Quand leur récolte dans une plantation de en 2017. Rencontre avec un entrepreneur je vois comment fonctionnent les banques partout Kalimantan. Rappler. d’une économie numérique indonésienne qui dans le monde, je suis heureux d’observer l’émergence révolutionne les services et à la croissance d’entreprises de fintech (technologies financières) qui• Le président indonésien Joko Widodo a veulent servir le client, pas servir la banque. Tout cela affirmé qu’il était temps que l’Indonésie exponentielle… est amené à s’accélérer. cesse de recevoir de l’aide et, au contraire, commence à en distribuer. Dans ce but, Bali-Gazette : Pour ceux qui ne connaissent pas encore B-G  : Cette économie numérique indonésienne est le pays a mis sur pied une agence avec OnlinePajak, en quoi consistent ses activités ? actuellement menée par 4 licornes (entreprises non des programmes d’aide internationale Charles Guinot  : OnlinePajak est une application dont cotées et valorisées à plus d’un milliard de dollars : pour un montant initial de 97 millions de l’objectif est de faciliter la vie du contribuable indonésien, en Go-Jek, Tokopedia, Traveloka et Bukalapak) dont dollars. The Straits Times. lui permettant de préparer toutes ses déclarations d’impôts, plusieurs sont d’ailleurs vos clients. Comment les de payer ses impôts et d’en obtenir l’officialisation en ligne. percevez-vous ?• La ministre des Finances indonésienne Sri Le tout de manière simple et ergonomique, et évidemment C G : La force des startups,c’est que nous adorons former Mulyani Indrawati a reçu les félicitations en lien avec l’administration fiscale indonésienne. Notre des partenariats. On passe notre vie à recomposer et du président Joko Widodo après qu’elle mission principale est de travailler pour le contribuable de ces entreprises sont vraiment des partenaires. Nos ce pays, pour éviter qu’il passe sa vie à remplir des papiers. premiers clients étaient des startups parce qu’elles ont• ait remporté la récompense de « Meilleure le même problème que nous : quand vous démarrez une ministre » au dernier World Government B-G : L’utilisation de la plateforme étant gratuite, quel est startup vous avez autre chose à faire que de déclarer Summit à Dubai. Arabnews. le modèle économique de OnlinePajak ? vos impôts. C G  : Nous appliquons un modèle «  freemium  ». On se• La police des NTT a arrêté deux Chinois sent un peu coupable de dire aux contribuables : « Vous B-G : Le paysage actuel des startups indonésiennes en possession illégale de 200kg de allez nous payer pour payer vos impôts », donc l’utilisation est largement dominé par le e-commerce et les carapaces de tortues à destination de la de l’application est gratuite mais nous avons aussi en transports. Les analyses prospectives affirment que Chine. La valeur de la saisie est estimée parallèle de nombreux services premium à destination la santé, l’éducation et la fintech seront les prochains des entreprises. Nous comptons parmi nos clients de très domaines de réussite digitale dans l’Archipel. Où se• à 13 200 dollars. Ils sont passibles de 5 grosses entreprises comme Telkomsel, Astra, Garuda, situe OnlinePajak ? ans d’emprisonnement et 7000 dollars Mandiri, Go-Jek ou Tokopedia et toutes ces sociétés ont C G : Nous sommes encore dans une autre catégorie d’amende. Mongabay. besoin de services personnalisés premium que nous leur que l’on appelle la «  regtech  » (technologies de la facturons. règlementation). Il s’agit d’une catégorie qui émerge•Selon les autorités aériennes tout juste même au niveau mondial et dans laquelle indonésiennes, le nombre de pilotes B -G : Lancée en 2015, l’entreprise est-elle déjà profitable ? nous nous sentons très bien. Nous garderons donc notre étrangers employés en Indonésie est C G  : Non, nous ne sommes pas encore profitables. On focus sur servir le contribuable, et le faire de manière fonctionne comme une startup, dans le sens ou nous gratuite sur notre plateforme.• actuellement de 654, soit 8,4% du total sommes pour l’instant dans une phase de développement des 7150 personnes exerçant cette plus que de recherche de profitabilité. Mais l’horizon est B-G  : Un des plus importants freins à la croissance profession dans le pays. L’emploi de clair : d’ici 2 ans et demi, nous serons profitables. C’est sûr. de l’écosystème digital en Indonésie est le manque pilotes étrangers en Indonésie n’est d’ingénieurs et de développeurs. Comment y autorisé que depuis 2008. Indonesia- B-G: Fin 2017, vous avez levé entre 3 et 5 millions de remédiez-vous ? Investments. dollars avec un investisseur local (Alpha JWC Ventures) C G  : Nous y sommes aussi confrontés et nous y et le fonds américain Sequoia Capital. Qu’est-ce que cela remédions avec beaucoup de formations. Nous faisons• Un groupe de 7 trafiquants d’animaux permet d’envisager pour OnlinePajak ? venir énormément de consultants afin d’augmenter le protégés a été arrêté en Indonésie pour CG : Ces deux investisseurs nous apportent tout d’abord niveau de notre équipe. Notre multiculturalisme et notre avoir mis en vente sur Facebook et une expertise incroyable. L’expertise locale du côté d’Alpha manque volontaire de structure créent aussi beaucoup WhatApps des crocodiles, des pythons, et celle dans le «  team building  » pour Sequoia, qui a d’échanges qui facilitent la compétence. La pénurie de des chats sauvages, des gibbons, des quand même investi dans Go-Jek, Tokopedia et Traveloka, talents ralentit forcément notre croissance mais tout hibous, etc. Les activistes affirment que des références. En ce qui concerne les fonds, en tant le monde a les mêmes contraintes, même au niveau les géants de la tech ne font pas assez qu’ingénieur moi-même, tout notre argent est dépensé international. Ce qui est peut-être propre à l’Indonésie, pour lutter contre le trafic d’animaux dans la recherche et le développement. Nous faisons c’est qu’il faut de la patience et beaucoup d’endurance. protégés. Daily Star. très peu de marketing, mais nous essayons vraiment de Mais si nous parvenons à renforcer notre partenariat raffiner le produit, de transformer la manière dont les gens avec le gouvernement, les perspectives peuvent être• La province d’Aceh, régie par la loi abordent l’impôt et de réduire la notion de temps perdu hallucinantes et nous pourrions avoir un réel impact. islamique, a ordonné aux compagnies pour une activité, les taxes, qui n’est quand même pas ce Il y a tant à faire dans ce pays pour faciliter la vie des aériennes que toutes les hôtesses de qu’il y a de plus important dans la vie d’une entreprise. contribuables et réformer le prélèvement de l’impôt. l’air atterrissant dans la région portent le Ensuite, il y aura d’autres levées de fonds dans le futur, et hijab. En réponse, Asia Air a annoncé que nous envisagerons d’ici un an au minimum d’étendre notre Interview par Jean-Baptiste Chauvin ces vols vers Aceh ne seraient désormais modèle à d’autres pays en développement. servis que par du personnel masculin. B-G : Vous avez très récemment nommé Gita Wirjawan•• Channel News Asia. (ancien directeur du Bureau de coordination des Grâce à un important programme de investissements (BKPM) et ancien Ministre du Commerce) vaccination conduit par le département au conseil d’administration d’OnlinePajak. Quel est le local de santé publique, la ville de raisonnement derrière cette nomination ? Denpasar (Bali) a pu être déclarée C G : Nous souhaitons être une entreprise sociale. Certes, en complètement libre de la rage en 2017. tant qu’entreprise, il nous faut faire entrer de l’argent à la fin BeritaBali. de la journée et la présence de nos deux investisseurs nous y aide. Mais d’un autre côté nous voulons aussi être utile•• Suite à des plaintes déposées par des et conserver certaines valeurs. C’est pourquoi, dans notre touristes, la police de Bali a fermé 16 conseil d’administration, nous avons des personnalités qui bureaux de change à Kuta qui n’étaient souhaitent vraiment le développement de leur pays. La pas détenteurs de l’autorisation d’exercer, présence de Pak Gita répond à cette volonté. montrant ainsi avec quel sérieux elle entendait rétablir la bonne réputation de cette cité balnéaire du sud de Bali. Bali Post.

22 media 13ème année - mars 2018 • Le média francophone d’Indonésie • www.bali-gazette.comDROITS HUMAINS : TOUT VA TRES BIEN DANS LES JOURNAUX INDONESIENS Nous parlons souvent dans cette rubrique média de la façon dont les infos concernant l’Indonésie sont traitées et relayées différemment selon qu’elles sont produites en local ou par un média étranger.Une info d’agence internationale comme AP, AFP, Reuters, ne traitera pas la news de la même façon que l’agence de presse nationale Antara et bien sûr la majorité de la presse indonésienne. Enfin, la presse indonésienne anglophone aura, elle encore, une autre façon de faire passer le message. On peut se dire qu’en fonction du lectorat, de sa culture, de son éducation, de son éventuelle « sensibilité » nationaliste, cette pluralité est logique et nécessaire. D’autant que la presse est un business aussi et qu’il faut bien prendre soin de ses lecteurs dans un monde où ils sont facilement distraits par les médias sociaux. Alors prenons un cas précis, celui d’un rapport de la commission des Droits Humains des Nations Unies après une visite à Jakarta le mois dernier et la façon dont l’info a été traitée internationalement et en Indonésie…A une autre époque, on aurait dit que tous les apparait clairement que les députés, poussés par un réputés susceptibles. Et c’est sous ce titretéléscripteurs de la planète s’étaient mis à crépiter d’une projet de révision du code pénal déposés par certains que l’info est relayée : « Haut-commissaireseule voix : Le haut-commissaire pour les Droits partis musulmans, souhaitent inscrire dans l’illégalité de l’ONU : Pour combattre l’islamophobie,Humains de l’ONU Zeid Ra’ad al-Hussein « invective adultère et homosexualité. il faut aussi combattre les discriminationsl’Indonésie sur sa volonté de criminaliser l’adultère et en Indonésie.  » Il est vrai que Zeid Ra’adl’homosexualité. » C’est le titre retenu par la majorité La presse indonésienne anglophone au diapason al-Hussein a bien fait cette remarque àdes agences de presse internationales. L’info fait le international quelque moment de sa conférence detour du monde, le haut-commissaire vient de faire L’essentiel de l’info est là, et qu’elle soit reprise par presse, mais nous sommes bien loin du corpsune déclaration à la presse depuis Jakarta et le bilan l’AFP ou par Associated Press, dans le Straits Times de de son rapport. Ce n’est pas grave, subtilde sa visite de trois jours, à l’invitation de l’Indonésie, Singapour ou pour ABC News, elle est dessinée par les esprit indonésien s’il en est, le journalisteest pour le moins sévère. Il a également rencontré le mêmes contours, c’est-à-dire que le haut-commissaire de la BBC attaque par cet angle, ce qui neprésident Joko Widodo au cours de son séjour et, en est loin d’être satisfait, c’est un euphémisme, des l’empêche pas au fil de son long papier dece 7 février, il déclame devant les micros du monde résultats affichés par l’Archipel sur le dossier des passer en revue toutes les exactions dontentier  : «  Ces discussions pour la révision du code Droits Humains. Mais à domicile, que sait-on de cette l’Indonésie s’est rendue coupable à traverspénal trahissent le fait que des courants d’intolérance visite, pourtant à l’invitation de l’Indonésie  ? Pas son histoire, n’oubliant ni l’affaire Munir, ni lesapparemment étrangers à la culture indonésienne ont grand-chose, pour ne pas dire rien. Certes, la presse dossiers Trisakti, Semanggi I & II, ni mêmeprogressé ici. » Dont acte. indonésienne anglophone, Jakarta Post et Jakarta la criminalisation récentes des activistes qui« La rhétorique haineuse à l’encontre de la communauté Globe, a pour habitude de reprendre en chœur la luttent contre des mines d’or illégales.LGBT, qui est apparemment cultivée par calcul rhétorique internationale sur les Droits Humains. Maispolitique cynique ne fera qu’accroitre leurs souffrances cette fois, seul le Globe s’est y collé, avec un papier La presse d’Etat décerne des lauriers touteet créer des divisions inopportunes », a ensuite précisé basé sur de l’info d’agence agrémentée d’une analyse seuleZeid Ra’ad al-Hussein. Membre de la famille royale de pleine de bon sens sur les dangers que représenterait Faisons alors le bilan de l’écho de la visiteJordanie, en poste aux Nations Unies depuis 2014, le passage d’une telle loi pour les libertés individuelles. de Zeid Ra’ad al-Hussein dans l’Archipel  :le haut-commissaire avait tout de même rappelé en Démocratique et progressiste, la ligne éditoriale un papier en anglais que la majorité despréambule que l’Indonésie était jusqu’à présent un des du Jakarta Globe s’accorde parfaitement avec les indonésiens ne lisent pas et un papierétats les plus progressistes sur les Droits Humains en remontrances de Zeid Ra’ad al-Hussein. en indonésien de la BBC qui tente leAsie du Sud-Est. Il a cependant engagé l’Indonésie marchandage improbable islamophobie/à régler les nombreux points noirs qui subsistent Outre ce titre de presse anglophone, c’est encore la Droits Humains pour faire passer la pilule.encore, comme les pogroms anti-communistes de BBC, mais dans sa version en indonésien, qui relate la C’est tout ? Non, la perle de la manipulation1965-66, les abus dans les deux provinces de Papua visite du haut-commissaire à Jakarta. Et là, le rédacteur revient à la radio nationale indonésienneet le maintien de la peine de mort. Lors de sa visite, indonésien du bureau de Jakarta de l’entreprise de RRI qui, dans un article également publié sur son sitele haut-commissaire a rencontré également de presse britannique a trouvé son angle  : ce sera la décide de voir les choses exclusivement du bon côté.nombreux représentants de la société civile, ainsi que pédagogie. En effet, difficile de relater en indonésien En effet, reprenant le commentaire poli de l’envoyé dedes activistes, des associations. Et en attendant, il la charge du diplomate sans y mettre certaines formes l’ONU sur la bonne volonté de Jakarta de l’avoir invité, qui la rende plus acceptable auprès de ses concitoyens RRI n’hésite pas à titrer : « Les Nations Unies estiment que l’Indonésie est sérieuse face à ses obligations sur les Droits Humains.  » Et là, aucun mot sur la litanie habituelle des exactions irrésolues commises par l’Etat indonésien tout au long de l’histoire du pays mais par contre, tous les propos « diplomatiques » de l’envoyé, déclarés en préambule à sa charge pendant la conférence de presse, sont bien là, relayés dans leur intégralité. RRI, organisme d’Etat, ne retient que les propos lisses de la diplomatie internationale à l’œuvre et, cerise sur le gâteau, se permet même un petit satisfecit supplémentaire en rappelant que si le pays a notoirement été actif sur le dossier des « Rohingya musulmans », c’est bien la preuve de son engagement pour le respect des Droits Humains. Le tour est joué, l’Indonésie, pays au dossier d’abus des Droits Humains long comme le bras, apparait donc par un tour de passe-passe journalistique comme le pays à l’avant- garde de la protection des frères coreligionnaires et c’est cela qui compte car ici, tout n’est qu’affaire de… communication. Le président du Conseil de la Presse indonésienne Yosep Adi Prasetyo vient de s’enorgueillir du fait que l’Archipel posséderait le plus grand nombre de médias au monde, soit 47 000 titres répartis entre les journaux imprimés, les radios, les télés et les médias en ligne. On le voit, si la quantité est là, il reste du travail à faire sur la qualité. Eric Buvelot

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24 agenda culturel <Du 4 au 31 mars> « Dipping in the Kool Aid », l’art des prisonniers de Bali à la Tony Raka Art Gallery Une exposition d’œuvres créées par des prisonniers à Bai et organisée par Mary Lou Pavlovic va se dérouler pendant presque tout le mois de mars à la galerie Tony Raka de Mas, près d’Ubud. Le propos est d’explorer les interactions artistiques entre des artistes indonésiens et australiens et des prisonniers incarcérés en Indonésie. L’idée est centrée autour des concepts du rôle du prisonnier comme collaborateur artistique et du rôle de l’artiste comme prisonnier, nous dit-on. « Dipping in the Kool Aid » est né à partir d’un laboratoire expérimental dirigé par des artistes travaillant essentiellement dans la prison de Klungkung. L’expo propose les travaux de Djunaidi Kenyut, Mary Lou Pavlovic, Imam Sucahyo, Elizabeth Gower et Angki Purbandono. « Dipping in Kool Aid » à Tony Raka Gallery, Jl. Raya Mas n° 86, Mas, Ubud < Du 1er au 31mars > Bali Rétro à moto à la galerie Paradiso Les sublimes paysages de Bali concentrés dans le rétroviseur de sa moto, c’est ce que nous propose Joseph Jeanmart, ce photographe belge qui a choisi de nous offrir les visions très fugaces que sont celles qu’il découvre dans ce médaillon qu’est le rétroviseur de sa moto au hasard de ses promenades dans Bali. Et c’est un véritable roman- photo que nous invite à découvrir la galerie de Paradiso. Alliant une maitrise technique remarquable à une curiosité d’explorateur, Joseph Jeanmart est sans doute le seul photographe au monde capable de montrer les images de ce qui est, non pas devant, mais derrière lui. Le résultat est étonnant, émouvant, personnel et intime. Paradiso Ubud, Jl. Gootama Selatan, Ubud. Tél. 085 737 614 050 <Du 2 au 4 mars> Le Java Jazz revient pour la 14ème fois avec la diversité au cœur de sa programmation Le BNI Jakarta International Java Jazz Festival, plus connu sous l’appellation Java Jazz, revient pour sa 14ème édition à JIExpo Kemayoran, Jakarta. Le thème de cette année, « Celebrate Jazz in Diversity » reflète à la fois les différentes formations qui seront présentes mais aussi au sens plus général, une préoccupation de pluralité de la société indonésienne qui est de plus en plus battue en brèche sur la scène politique. Néanmoins, la directrice de la programmation, Dewi Gontha, a sobrement annoncé que cette 14ème édition allait proposer une grande variété de styles, agrémentée de décoration vintage, entendant ainsi faire passer le message selon lequel le jazz bien qu’ancien est toujours aussi influent dans les sous-genres suivants : rhythm and blues (RnB), pop, soul et pop-rock. Sans oublier, plus récemment : fusion jazz, acid jazz, dixieland, swing, bebop, hard bop et smooth jazz. Parmi les artistes internationaux qui seront présents cette année, il faut noter Vanessa Williams, New York Voices, Matthew Whitaker Trio, Lee Ritenour, Jhené Aiko, The Danish Radio Big Band, JP Cooper, Kennedy Administration, Avery Sunshine, BJ The Chicago Kid, Maysa Leak, Maya Azucena, Marlon McClain, Gorden Campbell, and The Urban Renewal Project. Les stars locales seront représentées par Dira Sugandhi, Aksan Sjuman Trio, Java Jive x Fariz RM, Iwa K x Neurotic, Rendy Pandugo, Tohpati, The Rollies, Glenn Fredly, Adhitya Sofyan, Kunto Aji, Ecoutez et Idang Rasjidi. Le prix des places commencent à 149 000rp. Java Jazz à Jakarta International expo (JIEXPO), Kawasan PRJ Kemayoran, Jakarta <Chaque mercredi> Les Mambo Brothers d’Ibiza arrivent au Mulia’s Courtyard Pool Le café Mambo d’Ibiza s’invite à Bali chaque mercredi grâce à The Mulia’s Courtyard Pool. Les gens y ont fait la fête depuis plus de 20 ans sur son île d’origine et c’est maintenant à Bali que cela continue. Cette beach party hebdo va commencer le 7 mars et faire tourner une lineup de DJs internationaux dès 3h00 l’après-midi dans une ambiance « bits and bikinis ». Et qui de mieux que les Mambo Brothers eux-mêmes pour faire monter l’ambiance ? En effet, les deux fils du fondateur du Café Mambo d’Ibiza seront là pour donner le ton et la mesure puisque ce sont eux qui ont sonorisé le célèbre spot du sunset de l’île espagnole depuis leurs plus tendres années. Café Mambo au Mulia Bali, chaque mercredi. Plus d’info au (0361) 30 17 777 < Jusqu’au 2 avril > L’Andy Warhol indonésien fait une expo solo dans un centre commercial Le rocker indonésien et artiste visuel Sir Dandy s’expose dans la boutique Art & Science du centre commercial Grand Indonesia, à Jakarta. Intitulée « Imitation of Life », il s’agit de la deuxième expo de Dandy et présente des peintures et des impressions de deux de ses obsessions artistiques : la réinterprétation du Petit Chaperon Rouge et du Grand Méchant Loup. Dandy joue avec les symboles que représentent ces deux personnages de conte pour enfants en mélangeant les genres. « En contraste avec le conte d’origine, la petite fille dans mes tableaux apparait comme dominante et le loup est souvent décrit comme la proie », explique l’artiste. Ces vignettes modernes d’une histoire ancienne revisitée apparaissent dans le style habituel de Dandy, à la fois simple et coloré. « What Difference Does it Make? » par Sir Dandy, à Art & Science, Grand Indonesia, Jakarta <Dimanche 11 mars> Vaughan Hatch démystifie la musique balinaise au Bale Banjar Culture Club La série de conférences Bale Banjar Culture Club de l’Ayodya Bali Resort à Nusa Dua continue en ce mois de mars avec la présence du musicologue néo-zélandais Vaughan Hatch (cf. La Gazette de Bali n°1 – juin 2005). Il est arrivé la première fois à Bali en 1997 et a commencé aussitôt une étude de la musique traditionnelle balinaise qui dure depuis sans interruption. Le musicologue a fait sa vie ici puisqu’il s’est marié à une danseuse et a fondé une famille ainsi qu’une association musicale basée à Sanur et destinée à la préservation des formes anciennes de la musique de gamelan balinais ainsi qu’aux instruments : Mekar Bhuana. Expert en la matière après 20 ans d’étude de la musique balinais, Vaughan Hatch possède aujourd’hui un savoir encyclopédique sur cette musique, un savoir qu’il se fera un plaisir de partager à l’auditoire curieux et fourni qui caractérise ces conférences Bale Banjar Culture Club. Bale Banjar Culture Club à l’Ayodya Bali Resort, Nusa Dua, 19h00

13ème année - mars 2018 • Le média francophone d’Indonésie • www.bali-gazette.com 25 <Vendredi 2 mars> Jenja présente à nouveau la house éclectique de Kim Ann Foxxman Kim Ann Foxman est une artiste house et techno éclectique originaire d’Hawaï. Son ascension vers la célébrité doit beaucoup à ses talents de vocaliste et depuis, son travail s’est peu à peu orienté vers la production à New-York, sans toutefois délaisser les platines où elle est connue pour être extrêmement prolifique. En tant que productrice, elle crée des mélodies entêtantes et séductrices qu’elle mélange à des vocaux originaux des disques de son enfance, basant ainsi la force dynamique du son qu’elle délivre sur des contours nostalgiques toujours populaires auprès du public. Elle s’est déjà produite à Jenja en 2016, c’est donc un retour pour elle, trendsetter naturelle, Kim Ann Foxxman est le rendez-vous à ne pas manquer en ce mois de mars. Jenja, Townsquare Suites, Jl. Nakula n°18 Seminyak <Vendredi 30 15 mars> Marre de bidouiller dans son studio, Rampa vient animer le Woo Bar Le Berlinois Rampa, du catalogue Keine Musik, est un DJ stellaire techno, house, ethnic, mais aussi un producteur. Il s’est fait un nom pour lui-même grâce à ce label, mais depuis, il a pris son envol grâce surtout à des collaborations avec des DJs comme Adam Port, Reznik, Monja, &ME et consorts. Et comme le succès est arrivé à toute vitesse, on l’a retrouvé dans la foulée associé à des noms comme Innervisions, Strictly Rhythm, Cocoon, FreeRange et bien d’autres. Est-ce à dire qu’il a depuis délaissé son travail de producteur ? Non, c’est même l’inverse qui s’est produit depuis peu avec notre homme à nouveau enfermé chez lui avec son ordi ou travaillant sur le projet TEILE, sa boite qui produit et distribue des effets fabriqués sur mesure pour les DJs. Il sort finalement de sa tanière, alors, ne le manquez sur la piste du Woo Bar. Woo Bar, Jl. Petitenget, Seminyak < Du 2 au 11 mars> Le monde coloré de Tatiana Scali au musée des marionnettes d’UbudDotée de plusieurs cordes à son arc, peinture, dessin, art tribal, collage, théâtre, film, prose, poésie, la française Tatiana Scali expose ce mois-ce ses derniers tableaux au musée des masques et marionnettes d’Ubud. Cette voyageuse invétérée qui a parcouru le monde du Mali à Haiti, du Guatemala au Mexique, de New-York à Buenos Aires, d’Indonésie à l’Europe, a su rapporter dans ses peintures les âmes et la symbolique, parfois invisibles, de personnages rencontrés. « Passionnée par la danse et le mouvement, je me ressource dans un mouvement perpétuel et dans des voyages où, diverses impressions, couleurs et perceptions viennent et se développent dans mon travail », affirme-t-elle au sujet de ses dessins. « Dauphin et éphéméride », « Créatures balinaises », « Di dalam telur atau buah »,« Sous l’auvent des Masques et des Marionnettes », « Traversant les obstacles - Primitivités », les titres de ses tableaux sont autant d’invitations à des rêveries colorées qui trouvent un écrin à leur mesure dans ce magnifique musée d’Ubud , elle se dit d’ailleurs honorée de pouvoir exposer dans ce lieu, « un rare privilège pour une étrangère » nous a-t-elle dit. Setia Darma House of Mask and Puppets, Jl. Tegal Bingin, Mas Kemenuh, Ubud. Entrée gratuite. < Mars> Les cinémas espagnols et français toujours à l’affiche du BlackBeach On continue avec la France et l’Espagne au programme des films du ciné-resto BlackBeach d’Ubud. Les mercredis seront consacrés au cinéma ibérique avec le 7 mars la diffusion d’« Even the Rain » d’Icíar Bollaín avec Gael García Bernal, Luis Tosar et Karra Elejalde. Un drame historique sur la résistance des Amérindiens. Le 14, c’est « Traces of Sandalwood » de Maria Ripoll, avec Nandita Das, Aina Clotet et Vaibhavi Hankare. Un drame sur l’histoire d’une actrice indienne. Le 21, « A Perfect Day » de Fernando León de Aranoa avec Benicio Del Toro, Tim Robbins et Olga Kurylenko. Drame de guerre sur un « médecin sans frontière ». Le 28, projection de « Neruda », du réalisateur Pablo Larraín, avec Gael García Bernal, Luis Gnecco et Mercedes Morán dans ce biopic sur le grand poète chilien. Les jeudis, ce seront des films français avec le 1er mars : « Quand on a 17 ans » d’André Téchiné avec Kacey Mottet-Klein et Corentin Fila. L’histoire d’un lycéen de 17 ans dans une petite ville des Pyrénées. Le 8, « Five » d’Igor Gotesman, avec Pierre Niney et Francois Civil. Cinq amis d’enfance décident d’habiter ensemble. Le 15, « L’étudiante et Monsieur Henri » d’Ivan Calberac, avec Claude Brasseur et Guillaume De Tonquedec. Un vieil homme acariâtre décide d’accueillir dans son appartement une jeune colocataire. Le 22, « Nos jours heureux » d’Olivier Nakache et Éric Toledo, avec Jean-Paul Rouve et Omar Sy. Une comédie sur les colonies de vacances. Et enfin le 29 mars, « Noces » de Stephan Streker avec Lina El Arabi et Sébastien Houbani. L’histoire d’une jeune Belgo-pakistanaise écartée entre modernité et tradition. Eric BuvelotlDpleoppnrugeimé i2ef0rracanencnotrp, hdon

26 cuisine 13ème année - mars 2018 • Le média francophone d’Indonésie • www.bali-gazette.com LA FONDA, PETIT WARUNG LATINO AU GRAND COEURC’est un petit warung qui vient d’ouvrir sur Jl. Pantai Berawa, un de plus me direz-vous.Oui, écriture sur les ardoises, fresque murale, mobilier recyclé, tous les accessoires de lacoolitude à la Canggu Style sont présents. La première différence, c’est la générosité.La patronne offre à tous ses convives une salade verte en entrée, de l’eau à volontéet un café à la fin du repas. Avouez que c’est rare. Et la salade est bonne, fraîche etl’assaisonnement excellent. Une « fonda », c’est l’équivalent hispanique du warung, lepetit estaminet sans prétention où on vient grignoter, entre bistrot du coin et snack.Comme la patronne est originaire de Porto Rico, la carte mêle saveurs caribéennes etlatines. Ceviche et quesadillas au poulet du Mexique, la sauce chimichurri (vinaigretteargentine au persil, ail, origan, huile d’olive et vinaigre) accompagne de nombreux platsainsi que les frijoles (haricots rouges recuits). En plat du jour, les amateurs de cuisine desgrandes Antilles trouveront aussi la chicken casserole,un ragoût de poulet très goûteux,ou bien une très bonne salade de la mer mêlant poulpes et crevettes. A partir du moisde mars, le choix s’étoffe encore avec quelques tapas, on a entendu mentionner le motboquerones (anchois) qui a suffi à nous mettre l’eau à la bouche. Sachez enfin quece warung n’ouvre qu’à 13h, heure espagnole oblige et qu’il propose aussi un servicede catering, de vente à emporter et que vous pouvez même commander par Gojek.La Fonda, Jl. Pantai Berawa, Canggu (20m après le raccourci cahotant qui mène àBatu Bolong). Ouvert de 13h à 21h CHAI’BA, STREET CUISINE INDIENNE LEGERE COMME ON AIME La jalan Raya Seminyak continue à creuser son sillon des nouveaux restaurants asiatiques modernes et urbains de bon niveau. Après Fat Gajah tourné vers les chinoiseries à base de dumpling et de nouilles, Bo&Bun initialement vietnamien qui a élargi sa carte à la cuisine thaïe, le dernier venu s’appelle Chai’Ba et il propose une étonnante cuisine indienne très légère et pas du tout pimentée, c’est presque étonnant. Beau décor moderne bien pensé avec une lumière très intime, le tout mêlant verre, métal noir industriel et bois, dès l’entrée on se sent en confiance chez des professionnels. Au moins la moitié des convives sont indiens et ils nous montrent la voie, ils sont venus chercher ici le dosa. C’est cette crêpe qu’on mange dans le sud de l’Inde à base de farine de lentilles noires, pois chiches ou de riz et ça demande un vrai tour de main parce que la pâte doit être légèrement fermentée, dixit l’amie indienne qui m’accompagnait pour cette pérégrination culinaire. Il y en a trois sortes dans la catégorie « Brunch and Munch ». Le masala dosa est un dosa roulé et garni d’un mélange de pommes de terre cuisinées avec des oignons et des feuilles de curry. Tous les dosa sont accompagnés d’un dal et de plusieurs sauces. Si vous n’êtes pas tenté par un dosa, un curry ou un biryani, vous trouverez aussi sur la carte de ce restaurant étonnant tout un choix de salade à tendance plutôt vegan avec de l’orge, du quinoa et toutes les graines qu’on trouve d’ordinaire dans les restaurants végétariens. Une vraie bonne adresse à partager avec ses amis ! Chai’Ba, Jl. Raya Basangkasa n°47, Seminyak. Tél. (0361) 93 42 739 DIALOG, CONVERSATION CULINAIRE ASIATIQUE INTERESSANTEÇa se trouve derrière Oberoi, dans le raccourci qui mène à Petitenget et ça s’appelleDialog. Ce nouveau restaurant tout blanc, à l’initiative de Henny Suwarti Zaffini,largement ouvert sur la rue, nous propose de revisiter quelques plats gourmandsde la gastronomie indonésienne avec une petite touche de modernité et de twistasiatique pioché çà et là au Japon, en Thaïlande et en Chine. Les végétariens ne sontpas en reste parce qu’on y propose aussi un menu dégustation 4 plats spécialementconcocté à leur égard pour 299 000rp. Le chef balinais est très jeune ainsi que toutel’équipe pleine d’enthousiasme qui nous explique par le menu tous les plats quiprennent le chemin de notre table. Le rendang, la célèbre sauce de Sumatra se déclineavec le bœuf, le poulet et même le mahi mahi. La carte propose aussi quelques platsd’agneau grillé ou en curry, « gulai » comme on dit à Java ou à Sumatra. Nous n’avonspas pu résister à l’appel des desserts bien que les plats servis aient été assez copieux.Et bien nous en prit. Entre la pannacotta au pandanus avec un sorbet très léger audurian et le mango sticky ricerevisité à la sauce coco, nossens ont été emportés ! Et nousreviendrons, entre autres pourécluser le reste de la carte desdesserts.Dialog, Jl. Braban n°3,Seminyak. Tél. (0361) 84782 32 Socrate Georgiades

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28 LES NYCTALOPES l lledbeDi ideietrChekroun OPUS DEI Je dois vous faire une confession, j’étais en COLERE. A force d’arpenter sans GOURMANDISE et ad nauseam les mêmes boîtes, il était temps de titiller notre ORGUEUIL pour nous sauver de la PARESSE. Un stimulus pour ressusciter libido et appétit de LUXURE, après 6 mois sabbatiques. Au diable l’AVARICE, par l’opération du Saint- Esprit, ENVIE Lounge, le nec plus ultra des clubs, est apparu sur Terre. Un miracle ! Attendu comme le Messie, nous lui devons une fière chandelle. Niveau déco, c’est l’alter ego de Mirror, qui s’inspirait déjà d’une cathédrale (décidément, les voies du Seigneur sont impénétrables). Certains préfèreront la touche plus gothique du second nommé, mais chacun prêche pour sa paroisse. Le bâtiment, moderne mais pas très orthodoxe, abrite l’élégant restaurant Salazon, dont les grillades démoniaques attirent les louanges. Mais ne les prenez pas pour paroles d’Evangile ; personnellement, je ne les ai pas encore goutées. Mea culpa ! Si tous les chemins mènent à Rome, pour accéder au club, il faut monter à l’étage. Soyez en odeur de sainteté avec les videurs, ce ne sont pas des enfants de chœur. A l’entrée, pas de curés pédophiles mais un chapelet de grenouilles de bénitier pour vous accueillir au septième ciel. Mon Dieu ! Dans la vaste salle, je suis crucifié par les divines projections high tech sur les murs et au plafond. Mieux qu’un péplum, un enchantement ad vitam aeternam ! Ce vaste duplex avec ses deux mezzanines est impressionnant. Puisque lever le coude est la meilleure façon de ne pas baisser les bras, je décide d’aller à la recherche d’un Bloody Mary. Pour accéder au bar, c’est la croix et la bannière car c’est soirée de baptême, avec aux platines, le charismatique DJ Ninetoes, tout juste arrivé de Berlin. Laids comme les sept péchés capitaux, un jeune Pékinois et ses apôtres, tout de Deus ex Machina vêtus, risquent l’excommunication pour avoir ajouté du coca-cola à leurs Châteauneuf-du-Pape. Aux toilettes, un homo sapiens de Massilia, tout juste évadé du camp de Babaorum (club Med) et dont la fécondation in vitro fut visiblement bâclée, pleure comme une Madeleine. Alors qu’il sortait d’un annus horribilis dans la cabine d’à côté, il réalisa que l’ange qu’il venait de conquérir avait la pomme d’Adam un poil trop proéminente. Le baiser de Judas ! Et dans son empressement, il avait même oublié le 11ème commandement du clubber : « Aux WC, Durex tu utiliseras ». Dura lex sed lex ! Pour ne rien arranger, la dame moustachue lui a fait avaler à son insu une ostie peu catholique. La messe était dite. En Indonésie, la Sainte Trinité « sex, drugs and rock’n’roll », c’est vade retro Satanas ! Malgré tout, Envie Lounge est une excellente nouvelle, autant pour la night balinaise que pour le salut de nos âmes. Sublime déco, bonne sono, effets spéciaux délirants, prix un peu délirants aussi mais cocktails de qualité. De quoi, finalement, se sentir en… vie ! Post scriptum : En attendant le jugement dernier, je choisirai le paradis pour le climat et l’enfer pour la compagnie. Car, comme le dit Woody Allen : « L’éternité c’est long, surtout vers la fin ! »

13 ème ann3e - mars 2018 • Le média francophone d’Indonésie • www.bali-gazette.com 29

CAR FREE DAY, courant en s’époumonant dans leur micro pour qu’on leur donne la pièce, les CIRCULEZ, danseurs, les manifestants avec leurs pancartes, les vendeurs d’accessoires pour vélo, de boissons, les propriétaires de chiens de race dans un square adjacent, unY A TOUT A VOIR ! chanteur lyrique, les fliquettes sexy à vélo, les orchestres de jeunes qui lèvent de l’argent pour leur mosquée…Ce pourrait être comme dans beaucoup de capitales du monde une simple Une fois dépassée la foule, l’horizon s’ouvre sur Jl. Thamrin, on commence àparenthèse sans voiture de quelques heures pour permettre aux habitants de trouver sa cadence et libérer sa foulée, courir le long des gratte-ciels offre dess’égayer, marcher, courir ou simplement se promener sur un espace d’ordinaire perspectives magnifiques. Un peu plus bas, en récompense de tous ces efforts etréservé à la toute puissante civilisation de l’automobile. Et tout le monde sait de la sueur versée, on pénètre dans le pasar sarapan, ce n’est pas le pasar malamcomment en Indonésie la bagnole prime tout et donne à son propriétaire tous les mais le marché dressé le matin pour offrir un choix de petits déjeuners et dedroits sur le vulgum pecus qui est assez pauvre et bête pour se déplacer a pedibus collations hors du commun. Voilà, comment un événement sportif se transformesous un soleil et dans une poussière et pollution pareilles ! en un gigantesque bordel, oserai-je dire, ce bordel qu’on aime tant en Indonésie et dont chaque événement populaire prend la coloration tant la foule est nombreuse,Mais à Jakarta, ces quelques heures de grâce qui ont lieu tous les dimanches matin indisciplinée et animée de mille désirs.de 6h à 11h sur Jl. Sudirman et Thamrin, donnent lieu à une véritable performance,presque artistique, sur ces grandes artères tant on y assiste à un spectacle bariolé Socrate Georgiadeset multiculturel à l’image de l’Indonésie et de sa mosaïque de peuples. A la vérité, www.infocarfreeday.netil y a tellement de monde qui s’y presse, surtout aux alentours du Monas, qu’ona du mal à courir et à se frayer un chemin. Le peuple reconquiert le trottoir et lemacadam, on ne sait pas si sous les pavés se trouve la plage mais l’événement estfestif et joyeux. Tout le monde est là : les aveugles qui fendent la foule à contre-

histoire 13 ème ann3e - mars 2018 • Le média francophone d’Indonésie • www.bali-gazette.com 31 A la fin du 19ème siècle, le Français Adolphe Combanaire (1859-1939), un ingénieur électricien originaire de Châteauroux, débarque sur l’île de Bornéo à la recherche de la gutta-percha. Patriote invétéré, anglophone après des études à Londres etNew-York, il a mis au point un système d’extraction de la gutta-percha des feuilles de l’Isonandra Gutta, un arbre à caoutchouc qui selon lui, ne se trouve qu’à l’intérieur de l’île. Pourquoi ? La gutta-percha est une gomme tropicale servant à isoler les câbles sous-marins. Entre exploration et espionnage commercial, il se jouera des autorités anglaises et hollandaises pour chercher cet arbre qui devait assurer la pérennité des communications internationales et donner à la France une position clé dans ce domaine alors naissant… PREMIER BIVOUAC DANS LA JUNGLE, LA NUIT S’AVERE DIFFICILE… Bien qu’il n’en soit pas à sa première nuit en plein air dans la jungle, Adolphe Combanaire a du mal à trouver le sommeil…Il est quatre heures et aucun indice ne permet de croire porte son parang attaché à une ceinture d’écorce et, de moi ; ils escomptent certainement la libéralité desqu’une habitation est proche ; le guide, interrogé, nous en dehors de son campong, ne le quitte que pour se jours précédents : j’y fais joindre une livre de tabac. Larépond que nous avons encore plusieurs heures de baigner ou pour dormir. soirée s’avance, les hommes causent bruyamment etmarche avant d’arriver au terme de notre voyage. Nous Après dix minutes, l’endroit où nous allons séjourner forment un groupe éclairé seulement par le brasier. Puis,prenons le seul parti possible : nous nous arrêterons au est débroussaillé et tous les matériaux sont à pied un à un, ils vont s’étendre sous l’abri qui leur servira depremier endroit favorable pour camper dans la forêt. d’œuvre ; un quart d’heure après tout est terminé. Ma chambre à coucher.Nous rencontrons bientôt un ruisseau sur lequel nous maison, ou plutôt l’abri dans lequel je vais passer la nuit, Ismail s’est réservé, au milieu d’eux, la meilleure place,jetons notre dévolu. Il est facile de voir que les porteurs ne nécessite que quatre piliers disposés de telle façon qu’il a fait garnir de toiles cirées, prises aux bagages. Ilacceptent l’éventualité de camper dans la forêt avec la que l’on pourrait y loger deux matelas, mis côte à côte. me demande ma couverture ; comme je coucherai toutmême insouciance que si nous arrivions à un campong ; A un mètre du sol un faux plancher, formé de rondins ; habillé et que je ne pense pas en avoir besoin, je lui cèdeen deux tours de main, ils se débarrassent de leurs le tout surmonté d’un bâti, en forme de toit plat, sur bien volontiers. Je passe une mauvaise nuit, l’épaisseurfardeaux et se partagent la besogne. Il faut construire lequel repose la grande toile cirée qui enveloppe ma de mauvais coton qui rembourre mon matelas n’esttrois abris provisoires, un pour la cuisine, un pour le literie. Il ne reste plus qu’à ajuster la moustiquaire, à pas suffisante et les rondins de bois m’entrent dansdortoir des hommes, le troisième pour moi. placer le matelas et l’oreiller, puis à essayer de dormir. les côtes. Ca n’est cependant pas la première fois queC’est la forêt qui va nous fournir tous les matériaux L’abri pour les hommes est encore plus simple. je couche dans la forêt, mais j’en ai perdu l’habitudenécessaires. Quelques porteurs s’occupent du rotin Quelques morceaux de bois sont plantés dans le sol et et, malgré que je ne sois guère difficile, un peu pluspour les ligatures, les autres vont couper les jeunes réunis, à un mètre cinquante centimètres de hauteur, d’entrainement sera nécessaire avant de pouvoirarbres qui feront le bâti des constructions. La forêt, par une longue traverse. Appuyés sur le sol, et reposant, connaître, dans les mêmes conditions, les avantagessans doute depuis longtemps silencieuse, s’anime et à l’autre extrémité, sur le bâti, de jeunes arbres forment d’un sommeil réparateur.retentit du bruit des parangs qui font consciemment un toit qui est recouvert de fougères et de menus Vers quatre heures la fraîcheur qui monte du sol meleur besogne. Le parang est à la fois une arme et un branchages. Pour éviter le contact immédiat avec saisit. Je me lève afin de rallumer le feu et j’attends leoutil, qui rend d’immenses services aux Dayaks. C’est l’humus, préalablement foulé, des rondins forment un jour en fumant pour me distraire. Par instant, la flammeun sabre à lame évasée vers son extrémité et dont la plancher improvisé. La cuisine est conforme à celle de éclaire, d’une lueur fugitive, un enchevêtrement decaractéristique est que la lame fait, avec la poignée, un la première étape, et un énorme tas de bois est fendu jambes et de corps d’où s’échappent quelques timidesangle très obtus. pour faire face à tous les besoins. Les hommes vont ronflements : mes porteurs sont moins difficiles queC’est ce qui le rend supérieur, pour l’abattage des ensuite se baigner en attendant l’heure du dîner. moi et ils dorment comme des bienheureux, sans être,arbres, au klewang des Malais, dont la lame et la poignée Les Dayaks n’ont pas emporté de riz, Ismail leur donne le moins du monde, troublés par les grenouilles qui,sont droites. Le parang est l’outil à tout faire qui, dans du mien, j’y fais joindre du poisson sec. Ma confiance autour de nous, font un vacarme de tous les diables.les mains du Dayak, se prête à toutes les besognes : dans les talents culinaires de mon Malais devenant deabattre ou saigner les arbres, émonder les branches, plus en plus limité, je m’occupe, en personne, des soins Adolphe Combanaire (extrait d’Au pays desfendre le rotin, sculpter le bois, éplucher les fruits, de la cuisine. Lorsque j’achève mon diner, tous mes coupeurs de têtes – A travers Bornéo)dépecer la viande et… couper les têtes. Chaque Dayak porteurs, accroupis sur les talons, sont rangés autour

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