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LUNEVILLE Dossier de candidature Ville d'Art et d'Histoire

Published by communication, 2019-09-25 10:28:40

Description: Luneville_VAH_BD

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de grange en plein cintre typiques. D’une manière générale ces communes présentent des ceintures vertes (pré-vergers, jardins) qui constituent des espaces de transition précieux entre les zones habitées et les paysages agricoles de grandes cultures. Elles permettent une mise en valeur et une inscription harmonieuse de la silhouette des villages dans les paysages agricoles. La Villa Jaeger. L’architecture militaire L u n é v i ll e , u n e i d e n t i t é f o r t e La villa Jaeger Lunéville est parfois désignée comme « la cité cavalière 51 par excellence  ». Elle accueillit jusqu’à 3  500 chevaux. Construite en moellons, briques et calcaire, la maison Ce passé militaire est encore bien prégnant et ses traces, Jaeger est une des plus belles réalisations de Lucien quoique dispersées, sont encore bien présentes. C’est Weissenburger à Lunéville. Elle fut édifiée en 1904 à particulièrement au château, aujourd’hui, que l’on peut le la demande de Charles Jaeger, un ingénieur d’origine mieux percevoir l’importance de la cavalerie ; les réserves alsacienne. Cette maison fut conçue avec tout le conservent d’ailleurs des collections d’objets, d’armes confort moderne existant alors  : un chauffage central et de costumes militaires qui évoquent cette page de à vapeur, un ascenseur et un monte-charge. Lucien l’histoire de Lunéville à laquelle sont attachés les grands Weissenburger, architecte municipal de Lunéville dès noms de la cavalerie française. La période 1870-1918 1891, suivit les préceptes qui firent son succès à Nancy est particulièrement importante dans le développement (Villa Bergeret,Villa Majorelle avec Henri Sauvage), mais de la ville et peu de villes en Lorraine peuvent illustrer sous une forme plus discrète. Les convictions esthétiques aussi bien que Lunéville, cette phase majeure de de l’Ecole de Nancy étaient naturalistes, rationalistes et l’histoire régionale. On l’a vu, le traité de Francfort du régionalistes. Son enseignement voulait « conserver au 16 mai 1871 place la commune à 11 kilomètres de la produit moderne français le sens de la logique dans la nouvelle frontière avec l’Allemagne. Lunéville devient construction, dans l’emploi des matériaux, l’instinct alors une ville prospère accueillant les usines venues pratique de la convenance et du confort, sous une parure d’Alsace, mais aussi de nouvelles troupes. La garnison d’élégance, de beauté et d’intellectualité.  » L’architecte de Lunéville fut alors considérablement augmentée pour applique à la lettre ces principes à la villa Jaeger  : les atteindre 5  000 hommes, le chiffre le plus important fenêtres sont toutes différentes, chacune étant adaptée de son histoire. Lunéville s’affirme comme l’une des à la taille de la pièce qu’elle éclaire et à sa fonction ; la principales places militaires de l’Est de la France. Les frise réalisée à partir de moulages des fragments du casernes sont restaurées et de nouvelles sont construites Parthénon couronne l’édifice avec originalité. (Casernes Treuille de Beaulieu, Diettman, etc.). Les Rencontres Équestres de Lunéville, une manifestation Les villages co-organisée par le Conseil départemental et la Ville, rappellent également cette page de l’histoire locale. Si Au cœur du Lunévillois, se nichent de nombreuses cette empreinte militaire est encore visible aujourd’hui communes présentant des aspects typiques des villages aux détours des rues de la cité, des édifices majeurs lorrains. Dans la vallée de la Meurthe, au sud de méritent cependant une présentation plus détaillée. Lunéville, Fraimbois offre ainsi une succession de toits dont la disposition régulière de part et d’autre d’une Quartier Banlieue Diettman. rue principale, élargie d’usoirs, est caractéristique du village-rue lorrain. D’autres villages présentent de belles séquences de façades traditionnelles avec leurs portes

Trace du passé militaire de Lunéville. L u n é v i ll e , u n e i d e n t i t é f o r t e Le manège de la Barollière Cadets pour l’éducation de la pauvre noblesse du duché. Cette compagnie était entretenue aux frais de Léopold Il est considéré aujourd’hui par les spécialistes du sujet Ier et les Cadets percevaient une solde. Ils furent casernés comme un édifice de premier plan. Après le rattachement auprès de l’Académie et l’ensemble portera le nom de de la Lorraine à la France, Louis XV a installé à Lunéville quartier des Cadets. Les bâtiments qui subsistent datent une partie des troupes de la Gendarmerie de France. de l’époque du Prince de Hohenlohe. Des inscriptions Dans le quartier des Carmes, pour accueillir de grandes sur les murs extérieurs témoignent de l’ancienne manœuvres, un manège est construit en 1787 sur les fonction de ces bâtiments qui furent aliénés après la plans de François Michel Lecreulx. A cette époque, Première Guerre Mondiale. Le nom de ce quartier rend il s’agit du plus grand manège d’Europe, mesurant 96 hommage au Maréchal Charles Juste de Beauvau (1720- mètres de long sur 26 mètres de large. Les troupes de 1793), homme de bien et valeureux militaire qui fut gendarmerie sont dissoutes en 1788 à cause de leur coût ministre de la guerre sous Louis XVI. de fonctionnement jugé trop important. Le manège a été inscrit à l’inventaire des monuments historiques dans sa totalité le 8 février 2006. L’ancien manège de la Barollière. Quartier Beauvau (anciennement des Cadets) Le quartier des Cadets, plan début du XVIIIe siècle. La fondation des premières écoles militaires de Lorraine par le duc Léopold au début du XVIIIe siècle fut le point de départ d’une présence quasi permanente de La Médiathèque l’Orangerie Le quartier militaire Clarenthal, aujourd’hui appelé Place la cavalerie à Lunéville pendant près de deux siècles. Clarenthal et accueillant la Médiathèque l’Orangerie, La première école créée fut l’Académie des exercices que le duc Léopold logea dans quatre maisons de la comprenait à l’époque 18 bâtiments du deuxième quart rue Chanzy et pour laquelle il fit construire un manège. du XIXe siècle au premier quart du XXe siècle. Il sera Cette initiative témoignait de la spécificité de l’Académie ensuite désigné par l’appellation « Quartier de l’Orange- rie » jusqu’en 1880 environ, car il englobait une ancienne qui était en fait une école de cavalerie où l’équitation, orangerie du XVIIIe siècle, détruite et située à l’ouest l’hippologie et le maniement des armes tenaient la plus grande part des emplois du temps. L’Académie fut du quartier actuel. Des écuries, manèges et corps de 52 complétée en 1718 par une compagnie de cinquante garde sont édifiés pour accueillir les cavaliers du prince Hohenlohe, qui restaure au début du XIXe siècle la tradi-

tion cavalière de Lunéville. De nouveaux bâtiments sont LE MÉMORIAL DE LÉOMONT- adjoints après la défaite de 1870. Lunévillle est alors une FRISCATI-MOUTON NOIR ville-frontière avec l’empire allemand et de nombreuses troupes y sont stationnées. Il reste aujourd’hui deux bâ- timents : la Médiathèque et l’Hôtel de police. Médiathèque L’Orangerie. Une des peintures de la chapelle du souvenir L u n é v i ll e , u n e i d e n t i t é f o r t e sur le site de Friscati-Mouton Noir. Hôtel de Police. Si dans ce secteur de nombreux villages sont attaqués et Quartier Beaulieu-Diettmann occupés par l’armée allemande tout au long du mois d’août 1914, c’est avant tout la Bataille de la Trouée de Charmes, Construit à partir de 1884, pour loger 5 000 hommes de du 24 au 26 août 1914, qui marquera à jamais le territoire troupes, l’armée élève au sud du Champ de Mars de et ses esprits. De Gerbéviller « la Martyre » à la colline nouvelles casernes (Stainville, Treuille de Beaulieu et du Léomont, en passant par Rozelieures, les environs de Diettmann), agrandit et modernise les vieux quartiers Lunéville seront le théâtre de combats acharnés comme de l’Orangerie et des Carmes. Il s’agit de sécuriser une en témoignent les nombreuses traces visibles encore zone frontalière après la défaite de 1870 et de préparer aujourd’hui. Le site de Léomont-Friscati est à cet égard la revanche. Ces quartiers furent occupés par l’artillerie exemplaire. Il comprend la colline du Léomont et la et des chasseurs à cheval, puis de 1922 à 1939 par le 50e Nécropole nationale de Friscati-Mouton Noir. Au sommet Régiment de Chars de Combat. Après la Libération, ils de la colline, un monument rappelle les combats, qui, furent les hôtes de divers régiments de cavalerie puis de après la défaite de Morhange donnèrent une première 1962 à 1968 du centre d’instruction des services du ma- victoire aux Français. Une table d’orientation explique aux tériel, avant de devenir jusqu’en 1990 la caserne du 30e promeneurs l’exceptionnel panorama paysager de ce point Groupe de Chasseurs. Il est actuellement occupé par le haut. A proximité, la nécropole accueille les corps de 3751 53e Régiment de Transmissions (près de 1000 hommes). soldats tombés autour de Lunéville. La ferme du Mouton Noir attenante à la nécropole fut achetée en 1916 par l’institutrice Marie-Marguerite Wibrotte. Elle consacra sa vie, dès septembre 1914, à la recherche de soldats tombés autour de Lunéville, pour leur offrir une sépulture décente, créant ainsi la nécropole nationale. Elle édifie également, au cœur de la ferme du Mouton Noir, une chapelle du souvenir, toujours visible aujourd’hui. 53

L u n é v i ll e , u n e i d e n t i t é f o r t e L’usine des Wagons qui deviendra Trailor, au milieu du XXe siècle. L’architecture de la L’usine des Wagons période industrielle Cette usine, qui fabrique des remorques de camion depuis 1951, doit son nom à sa production d’origine. A sa fondation en 1879, elle est un simple atelier de Le développement progressif de Lunéville, du montage de wagons, dont les pièces sont fabriquées XIXe au XXe siècle, et son essor démographique et dans l’usine-mère De Dietrich, située en Alsace industriel sont en premier lieu dus à l’implantation de annexée. Comme bon nombre d’industriels, Eugène de nombreuses entreprises : scieries, brasseries, tanneries, Dietrich et son cousin Eugène de Turckheim ont décidé faïenceries, usines de chapeaux, de meubles, de jouets, d’installer une de leurs filiales en territoire français filature, verrerie, etc. Certaines ont requis une main afin d’éviter les taxes et la concurrence allemandes. d’œuvre considérable comme l’entreprise De Dietrich L’usine de Lunéville prospéra rapidement et, avant la de Niederbronn qui s’installe en 1880 pour fabriquer Première Guerre Mondiale, étendit sa production aux des wagons et du matériel de chemin de fer. L’usine des véhicules routiers (voitures de luxe, voitures de course, Wagons emploie au début du XXe siècle 2 000 ouvriers véhicules lourds, etc.). En 1907, elle employa jusqu’à installés au sud-est de la ville. Les faïenceries, première 3 000 ouvriers. Elle faisait vivre à elle seule le quart de véritable activité ouvrière de Lunéville, connaissent la population lunévilloise. Son influence sur la ville fut également une forte progression de leurs ventes à la si importante que l’usine donna son nom à l’ensemble fin du XIXe siècle et emploient, en 1888, jusqu’à 1 300 du quartier sud-est, qui hébergeait ses ouvriers. ouvriers. Pour accueillir ces nouveaux habitants, des quartiers sont construits à proximité des usines. Pour répondre à leurs besoins, divers édifices publics sont Le quartier des Wagons également construits, comme les bains-douches en 1914 et deux églises  : Sainte-Jeanne d’Arc et Saint- Ce quartier, qui s’étend au sud-est de la ligne du chemin Maur. La construction d’un temple protestant répond de fer, doit son nom à l’usine De Dietrich. Ses dirigeants, quant à lui aux besoins des populations alsaciennes qui souscrivaient aux idées paternalistes, font construire émigrées. rapidement une première cité, derrière les bâtiments industriels, pour loger leurs ouvriers en grande majorité alsaciens. Puis, durant l’entre-deux-guerres, trois autres sont édifiées, dont une pour les contremaîtres. Ces 54 quatre cités portent les prénoms des filles et épouses

des propriétaires de l’usine : Cécile, Béatrice, Catherine procédés décoratifs employés par les partisans de l’Art et Marie-Anne. Les cités se distinguent des quartiers Nouveau. du centre-ville par leur plan octogonal, leurs maisons construites de plain-pied et leurs potagers qui est, à cette époque, un appoint non négligeable pour ces familles aux revenus modestes. Ces dernières vivent alors en complète autonomie dans leur quartier grâce à la fondation, par la famille De Dietrich, d’écoles et d’une coopérative. Ces quartiers sont encore dans un état de conservation rare. Les huisseries sont encore présentes et bien conservées. Les quartiers ont conservé leurs identités et leurs âmes. La mise en place des zones de protections facilitent le maintien de cette identité. Le quartier des Wagons, dans les années 1950. Les bains-douches, édifiés en 1914. L u n é v i ll e , u n e i d e n t i t é f o r t e Les bains-douches Le quartier des faïenceries Édifiés de 1913 à 1914 par l’architecte Lucien Bentz, en Au XIXe siècle, la famille Keller, d’origine allemande, collaboration avec Germain Stapf, l’établissement des bientôt alliée aux Guérin, redonne vie aux faïenceries bains-douches se situe dans un quartier ouvrier. Son en les industrialisant. Grande époque où Lunéville et entrée est réservée aux personnes peu fortunées afin les environs fournirent une main d’œuvre compétente. d’améliorer leur hygiène. Sa façade, de composition Le quartier des faïenceries, sous le patronage de Sainte- classique, est ornée d’éléments inspirés à la fois des arts Anne, se développe. Les Fenal, venus de Pexonne et du passé et de l’époque contemporaine. Les guirlandes de Badonviller, prirent la succession de l’entreprise, de fleurs tombantes, les vases à couvercle et l’imposant conservant à Lunéville et à Saint-Clément des emplois motif en forme de coquillage font référence à l’archi- sûrs. La deuxième guerre mondiale en marque le tecture rococo du XVIIIe siècle, tandis que les carreaux déclin. Dans les bâtiments réhabilités diverses petites de céramique polychrome témoignent de nouveaux et moyennes entreprises ont, aujourd’hui, trouvé asile. Un magasin d’usine des faïenceries encore en activité de Saint-Clément, attire les touristes qui peuvent 55 Carrelages des bains-douches. Quartier des faïenceries.

visiter une exposition permanente d’objets anciens SAINT-CLÉMENT sauvés des différentes catastrophes, dont des incendies ravageurs. Le musée municipal détient de très belles Manufacture au savoir-faire ancestral, la faïencerie de Luné- pièces et permet de découvrir l’histoire des faïenceries. ville / Saint-Clément allie techniques artisanales et qualité de Ainsi, apprend-t-on que le modèle «réverbère» n’a création dans le développement des collections contempo- rien à voir avec celui qu’on allumait autrefois ; il raines et la réédition d’objets anciens en faïence. L’histoire de s’agit très précisément d’un mode de cuisson... par la manufacture de Lunéville / Saint-Clément se confond avec réverbération. celle des hommes qui ont participé à sa renommée internatio- nale. Des hommes qui, chacun en leur temps, ont su satisfaire les exigences de leurs contemporains tout en ayant le souci de l’anticipation et de l’innovation (voir également page 84 pour une présentation détaillée de ce savoir-faire). L u n é v i ll e , u n e i d e n t i t é f o r t e Les faïences Keller et Guérin. Le quartier Saint-Maur La manufacture de Saint-Clément, près de Lunéville. Parallèlement au développement des faïenceries, se crée un nouveau quartier  : le quartier de Viller. A LES FÉCULERIES l’époque, la pratique religieuse est courante. Or, Lu- néville ne consitutait, au milieu du XIXe siècle, qu’une La proximité du Lunévillois avec le département des Vosges seule paroisse  : la paroisse Saint-Jacques. L’éloigne- et ses nombreux sites de production de papier, entraîna, ment du quartier de Viller rendait donc difficile la pra- notamment au XIXe siècle, le développement d’un certain tique religieuse des ouvriers. Fort de l’amitié des pa- nombre de féculeries dans les communes du territoire. trons de la faïencerie, l’abbé Joseph Trouillet, vicaire à Elles permettaient d’alimenter les usines vosgiennes en la paroisse Saint-Jacques, entreprend, en mai 1849, de fécule ou amidon, indispensables pour fabriquer le papier. doter le quartier de Viller d’une église. Ce sera l’église L’ancienne féculerie de Lunéville, dite « Brasserie Gazel », Saint-Maur, saint patron choisi en souvenir de la cha- datant de 1822, arbore encore sa grosse cheminée de pelle de l’hôpital Saint-Maur construit en 1406 dans briques rouges. Plus à l’est, à Marainviller, la féculerie est ce quartier et qui servit jusqu’à la Révolution de lieu aujourd’hui une maison individuelle. En 1889 l’édifice fut de culte pour ses habitants. L’abbé Joseph Trouillet transformé en féculerie de pommes de terre, fonction qu’il fonde en 1863 l’Ecole catholique Saint-Pierre Fourier, occupa jusqu’en 1920 après avoir occupé les fonctions de dite collège Saint Maur. La construction du bâtiment moulin à blé puis de centrale hydroélectrique. Au sud, les intervient entre 1867 et 1885 et la construction de la communes de Flin et surtout Chenevières accueillirent elles chapelle est signée par l’architecte Arendt. En 1905, le aussi des lieux de fabrication de fécule. Cette dernière bâtiment est cédé à la ville et devient collège munici- maintint son activité durant plus de 80 ans, le bâtiment pal. La chapelle est détruite vraisemblablement à cette est particulièrement bien conservé. date. A partir de 1973, la maison des associations in- vestit les lieux. La construction du nouvel ensemble scolaire Saint-Pierre Fourier, rue des Bénédictins, est alors entamée. 56

L u n é v i ll e , u n e i d e n t i t é f o r t e Ancienne féculerie de Marainviller. Ancienne usine des futs acquis par la commune de Lunéville, puis rachetés 57 après 1970 par la coopérative agricole Lorraine qui les et bidons métalliques de l’Est utilise depuis comme silos à grain. Construit en 1920, le bâtiment abritait une fabrique d’articles de chaudronnerie de la société Trimbach Ancienne usine. jusqu’en 1930. La bâtisse est ensuite rachetée par la so- ciété Fulor pour y produire fûts et bidons, avant d’être désaffectée entre 1935 et 1939. Elle sera démolie en 1944 après avoir servi de dépôt à l’armée allemande. Entièrement reconstruite entre 1952 et 1953, par les architectes Fernand César et Raymond Malot, elle ser- vira d’usine à la société des Futs et Bidons Métalliques de l’Est. Des bureaux et une loge y seront ajoutés en 1957. D’une superficie de 4 570m², l’édifice, de forme rectangulaire est composée de quatre halles parallèles mitoyennes. Rapidement désaffectés, les locaux sont

LA VERRERIE DE CROISMARE Tous verriers et maîtrisant les techniques de décoration, les six frères Müller lancent leur propre verrerie au début du XXe siècle à Croismare et à Lunéville. Formés à Bitche, Henri et Camille Müller quittent l’Alsace-Lorraine après son annexion en 1870 et travaillent à Nancy chez Gallé. Leurs frères, Pierre, Désiré, Victor et Eugène font leur apprentissage dans la manufacture nancéienne et y acquièrent toutes les techniques verrières. Puis, les six frères lancent leur propre production vers 1900 soufflant le verre à Croismare et décorant à Lunéville. La fabrique rencontre le succès grâce à la complémentarité de la fratrie. Dans les années 30, M. Vaulot rachète le bâtiment pour y installer les Forges de la Vezouze jusqu’en 1993. Le bâtiment est situé derrière la Mairie, le fronton des forges et les cités ouvrières sont toujours visibles à proximité du site industriel. L u n é v i ll e , u n e i d e n t i t é f o r t e L’EXPLOITATION DU SEL fondamentale, considérablement réduite aujourd’hui mais toujours bien vivante, a profondément marqué le territoire. Si À EINVILLE AU JARD l’impact est évident d’un point de vue purement toponymique, il subsiste aussi quelques vestiges de cette industrie florissante. Le Vallon de la Roanne, à l’ouest de Lunéville, accueille deux puits de chevalement, destinés aux sondages salins, classés monuments historiques, à Lénoncourt et à Varangéville (à proximité de la dernière mine de sel du département en exploitation). À quelques kilomètres, à Dombasle sur-Meurthe, les impressionnants fours à chaux, datant de 1900, et leurs transbordeurs de 1910 sont encore visibles le long du canal et de la D400 qui longent le site de la plus ancienne soudière du groupe Solvay, fondée en 1873. Au nord de Lunéville, à Einville au Jard, dont l’activité de production de sel par évaporation perdure depuis 1871, un autre puits de chevalement est visible Depuis le premier âge du fer (1000-500 avant JC), la Lorraine à l’entrée du village. Enfin, entre les deux, la Maison du Sel accueille des activités d’extraction de sel. Avec les sites de d’Haraucourt, s’appuie à la fois sur le concept de musée de production mosellans, celui de Rosières-aux-Salines, à l’ouest société (un territoire, un patrimoine industriel, des collections) de Lunéville figure parmi les premiers lieux d’exploitation et sur celui de centre de culture scientifique, technique et lorrains. Vers l’an 1000, les Abbayes étaient les principaux industrielle (vulgarisation des sciences, faire comprendre le établissements à exploiter le sel ; l’Abbaye Saint-Remy de monde actuel qui nous entoure). Elle est axée principalement Lunéville (aujourd’hui l’Hôtel de Ville) exploitait ainsi deux mais non exclusivement sur la Lorraine. Expositions places de sel à Vic (57). Aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, les permanentes et temporaires, animations, conférences, en salines étaient l’une des richesses les plus convoitées de la complément d’un riche travail de valorisation de la période Lorraine : sous le Duc Léopold, l’exportation du sel était la contemporaine de l’exploitation du sel allant du XIXe siècle quatrième activité la plus lucrative de la région, après les à nos jours, la Maison du Sel vise également à favoriser la céréales, le bois et le fer. Elle permit en outre au territoire conservation et la restauration du patrimoine industriel salin. lorrain d’occuper une place prépondérante dans le Grand Est, La Maison du Sel se propose donc de collecter et conserver en tissant des relations commerciales anciennes avec les des objets, des archives, des photos et de recueillir des régions et les pays voisins. Fin XIXe, la Meurthe-et-Moselle témoignages oraux d’anciens mineurs ou saliniers. Elle aspire également à engager les démarches nécessaires à était en tête des départements producteurs de sel, à la restauration des derniers chevalements encore existants, usage industriel ou gastronomique. Cette activité comme ceux de Lénoncourt et Varangéville. 58

Maison Art Nouveau, quai de Strasbourg. L u n é v i ll e , u n e i d e n t i t é f o r t e Eclectisme et des trottoirs et la construction de nouveaux édifices 59 et Art Nouveau publics et commerciaux autour de la place Léopold et de la rue Carnot. Ces nouveaux bâtiments sont construits La Belle Époque correspond aux premières années du dans deux styles très différents l’un de l’autre  : l’éclec- XXe siècle. À Lunéville, cette période est particulière- tisme et l’Art Nouveau. L’éclectisme est utilisé notam- ment florissante. De nombreux optants Mosellans et ment pour la construction d’édifices publics ou d’insti- Alsaciens désireux de rester Français affluent et parmi tutions bancaires qui désirent s’ancrer dans la tradition eux, se trouvent des industriels qui délocalisent leurs et inspirer une image de stabilité. Ce mouvement artis- entreprises et leurs ouvriers dans leur nouvelle ville tique, en vogue au XIXe siècle et plus particulièrement à d’adoption. La population et l’économie lunévilloises la fin de ce siècle, est basé sur une connaissance appro- connaissent alors un essor prodigieux qui dure jusqu’à fondie des styles antérieurs. Les partisans de l’éclectisme la Première Guerre Mondiale. De nouveaux quartiers puisent ce qu’il y a de meilleur dans les arts du passé voient le jour en périphérie de la Vieille Ville. Ils se pour en faire une synthèse architecturale. constituent autour des grands axes de circulation tracés Au contraire, l’Art Nouveau s’affranchit radicalement de au début du XVIIIe siècle sous le règne du duc de Lor- la tradition tant classique que gothique. Il se caractérise raine Léopold Ier (actuelles rues de la Résistance, Vil- par une grande liberté d’invention formelle dont les ler, Sarrebourg, Alsace, avenues Voltaire et du 2e BCP) et le long de la voie ferrée inaugurée en 1852. Premier étage d’une maison Art Nouveau, rue de Viller. La « Belle Époque » se traduit à Lunéville par une effer- vescence artistique due en grande partie au rayonnement de l’Art Nouveau nancéien. Lunéville enrichit son patri- moine, principalement autour de la gare, grâce à l’inter- vention des grands architectes nancéiens. Ces nouveaux quartiers sont surtout formés d’immeubles de rapport plus ou moins cossus, mais aussi de maisons ouvrières construites à l’initiative d’entrepreneurs et de villas dont les propriétaires appartiennent à la nouvelle bourgeoisie (commerçants ou entrepreneurs). Le centre-ville se mo- dernise également avec l’apparition de l’éclairage au gaz

L u n é v i ll e , u n e i d e n t i t é f o r t e Façade de la Caisse d’Epargne,rue Carnot. modèles sont suggérés par la nature, la faune et la Le Magasin Gueutal flore, mais aussi par la volonté de combiner la beauté des matériaux et la mise en valeur des structures des 27 rue des Bosquets bâtiments. Les villas prennent des allures de châteaux La devanture de cet ancien magasin de bicyclettes et les façades s’ornent de carreaux de céramique, de présente un intéressant décor naturaliste. Les gardes vitraux et de ferronnerie aux courbes végétales. En voici corps des fenêtres ornés de petites bicyclettes et mo- quelques exemples : nogrammes s’ajoutent au pittoresque de la construc- tion. La Caisse d’épargne La Banque de France 11 ter rue Carnot - 1908-1910 - L. Bentz, P. Germain Le bâtiment est une des œuvres les plus académiques 1 rue René Basset - 1907-1908 - P. Germain, L. Bentz construites par l’architecte L. Bentz. La façade s’or- Cet édifice contemporain de la Caisse d’Épargne est donnance symétriquement autour d’un pavillon cen- novateur car l’ornementation se reporte principale- tral, qui reçoit un imposant balcon au second niveau. ment dans l’angle du bâtiment. Un immeuble de rapport 16 rue Carnot - avant 1919 Excepté le premier niveau, la façade de cet immeuble conserve un intéressant décor de feuilles de ginkgo biloba et de pommes de pin traitées dans un répertoire rocaille du XVIIIe siècle. Banque de France, rue René Basset. 60 Au 16 rue Carnot.

Place Saint-Rémy. L u n é v i ll e , u n e i d e n t i t é f o r t e 61

L u n é v i ll e , u n e i d e n t i t é f o r t e 62 Journées Européennes des Métiers d’Arts.

4 L’ENSEIGNEMENT L u n é v i ll e , u n e i d e n t i t é f o r t e PROFESSIONNEL Apprendre et se former La ville accueille aussi : à Lunéville u ne école de puériculture et d’aide-soignate de la Croix-Rouge, Que ce soit dans le domaine de l’enseignement général u ne antenne de l’IUT Nancy-Brabois, ou professionnel, Lunéville bénéficie de nombreux le Département Qualité Logistique Industrielle établissements, proposant à ses habitants une offre et Organisation, de qualité. La préservation, dans cette offre éducative, un GRETA, de formations dans le domaine de l’artisanat d’art, lui un CEMEA (BAFA-BAFD), permet de rayonner bien au-delà de son territoire. deux instituts spécialisés dans l’accueil d’enfants, adolescents et jeunes adultes, le lycée Ernest Bichat proposant des BTS Banque, Comptabilité et Gestion des Entreprises, et Management des Unités Commerciales. L’ENSEIGNEMENT Les arts de la broderie. GÉNÉRAL L’ARTISANAT ET La ville est particulièrement bien dotée en LES MÉTIERS D’ARTS établissements scolaires. Elle compte en effet 11 écoles maternelles, 7 écoles élémentaires, 3 collèges La ville a également la chance d’avoir pu conserver, et 4 lycées généraux et professionnels (écoles privées dans son système éducatif, l’enseignement de la et publiques). La ville de Lunéville investit dans la broderie et plus particulièrement de la broderie de formation de chaque enfant et dans les structures Lunéville. Le Lycée professionnel Paul Lapie propose pouvant favoriser son épanouissement. Ainsi, en un CAP et un Brevet des Métiers d’Art (BMA) de complément de l’enseignement délivré en classe, broderie. L’établissement bénéficie d’ailleurs d’une le service municipal de la jeunesse propose une reconnaissance internationale grâce à la qualité de palette d’aides (Tickets jeunes), de conseils destinés son enseignement. à un large public (12-25 ans), et d’activités mises en place pendant les vacances scolaires. Il anime également différents dispositifs comme «  Argent de poche », à destination des 16-25 ans, leur permettant de bénéficier d’une rémunération en échange d’un travail d’intérêt collectif. Une manière de participer à l’acquisition du savoir, savoir-être et savoir-faire, fondements de l’intégration sociale. 63

L u n é v i ll e , u n e i d e n t i t é f o r t e JEMA au Château. Des ateliers ont été menés, en collaboration avec le vers la construction et la restauration des meubles Bureau Municipal du Patrimoine et l’Espace Côté anciens ou contemporains. Les partenariats que Cour de l’Éducation Nationale, situé au Château, pour noue le lycée avec de grandes institutions attestent faire découvrir la broderie aux classes de primaire. Le de la qualité de son offre. Les élèves en 2e année de lycée Boutet-de-Monvel propose un CAP ébénisterie BMA ébénisterie du lycée ont ainsi livré, en octobre et un BMA. Cette formation qualifiante est dirigée 2014, douze consoles de style Empire (XIXe siècle) au Mobilier National. Cette institution est chargée de meubler les ministères et les préfectures. Les dix-sept jeunes de BMA ont sculpté avec précision le bois de Kotibé des consoles. L’opération délicate du placage de la ronce d’acajou et l’ajout des décors en bronze doré sur les colonnes ont été des moments forts de la conception. Il s’agit de la troisième collaboration entre le lycée Boutet-de-Monvel et le Mobilier National. En complément de cette offre autour de l’ébénisterie, le lycée offre également une formation Ouvrage du Bâtiment et Métallerie. Impliqués dans la vie de la 64 commune, les élèves se sont investis en 2002 dans JEMA au Château.

la réalisation d’un motif des clés de la ville, placé sur 5 L u n é v i ll e , u n e i d e n t i t é f o r t e un rond-point situé à proximité du lycée. Élèves et professeurs ont participé à des ateliers d’initiation Une politique aux métiers d’arts destinés aux classes élémentaires touristique en collaboration, cette fois encore, avec l’Espace Côté volontariste Cour et le Bureau Municipal du Patrimoine. Le château accueille chaque année les Journées Le tourisme est l’un des enjeux du développement local Européennes des Métiers d’Art en avril, ainsi que dans les années à venir, et peut contribuer à préserver d’autres manifestations liées aux métiers d’art dans et améliorer le patrimoine urbain, rural et naturel. un avenir proche (Chambre régionale des métiers, Le Château et ses jardins, la richesse culturelle et filière Métiers d’art de la région Grand Est, exposition historique de la commune, les cours d’eau, les étangs, des 20 ans de la Faïence de Lunéville à Saint-Clément les massifs forestiers, la renommée de la faïencerie, de en 2018, etc.). la broderie perlée, entre autres, sont autant d’atouts pour le développement du tourisme et des loisirs sur UN PARTENARIAT le territoire. AVEC LE CNAM Pourtant, la tâche n’est pas simple. Si les sites remar- quables sont tous clairement identifiés, si la Commu- La convention de coopération signée entre le Conser- nauté de Communes du territoire de Lunéville à Bac- vatoire National des Arts et Métiers (CNAM) et le carat, en étroite coordination avec le PETR du Pays Département, au Château, prévoit un partenariat du Lunévillois, travaillent de concert au développe- dans les trois domaines de compétences du conserva- ment de l’accueil touristique, il reste à : toire : formation, recherche et diffusion de la culture scientifique et technique. mieux connaître l’environnement ; Dans le domaine de la formation, trois programmes favoriser l’utilisation des berges et autres post-bac du CNAM sont d’ores et déjà dispensés à sites propices à la randonnée pédestre ; Lunéville : m ettre en valeur nos monuments et notre patrimoine, etc. la licence professionnelle Développement et Pro- Il faut prendre en compte les grandes tendances tection du Patrimoine Culturel, spécialité Guide - de l’évolution des comportements des touristes : conférencier. le touriste qui visite la France est la licence professionnelle Assistant chef de projet avant tout Français. Le tourisme intérieur culturel et patrimonial à caractère scientifique est en effet 10 fois supérieur aux arrivées technique, en partenariat avec l’Institut National internationales ; du Patrimoine et son Département des Restaura- les séjours sont moins longs, moins chers, teurs. mais plus fréquents. L’explosion des courts la licence professionnelle Management des Orga- séjours et des voyages d’affaire est significative ; nisations, spécialité Management des petites entre- les séjours d’été sont concentrés sur le plan prises et des entreprises artisanales. géographique (sud de la France) et dans Concernant les domaines de la recherche et de la le temps (fin juillet-début août). diffusion de la culture scientifique et technique, le Palais des Ducs de Lorraine accueille déjà des manifestations autour des thématiques phares du CNAM (cf. la Journée d’Etudes « l’Abbé Grégoire et l’Europe » organisé par le Conservatoire en décembre 2013). 65

L u n é v i ll e , u n e i d e n t i t é f o r t e 66 Lunéville depuis le sentier des folies.

Parc des Bosquets. Le Lunévillois semble particulièrement adapté au campagne de promotion des pays de Sarrebourg et L u n é v i ll e , u n e i d e n t i t é f o r t e développement d’un tourisme vert et de proximité du Lunévillois pour séduire la clientèle allemande des convenant aux attentes du touriste d’aujourd’hui, régions voisines de la frontière (Saarland, Rheinland 67 plutôt sportif, tourné vers la nature, etc. Dans la Pfalz et région de Karlsruhe) et présentant une zone Charte pour l’ Environnement et le Développement de chalandise de près de 1,3 millions d’habitants. Durable, plusieurs actions sont proposées : Cette politique dynamique s’est traduite également par l’édition d’une brochure touristique de prestige. élaborer un réseau intercommunal Enfin, du 7 au 19 juin 2017, une vaste opération de de sentiers pédestres, équestres, promotion du Lunévillois a eu lieu en gare de Paris-Est. cyclistes ayant un intérêt paysager, Le territoire s’est en effet affiché sur une bâche géante culturel, patrimonial, éducatif, etc. de 270 m². Il a été décidé de mettre en avant les deux d évelopper des activités de loisirs autour atouts qu’il est incontournable de valoriser : le château du riche patrimoine naturel du Lunévillois ; pour Lunéville et le cristal pour Baccarat. L’identité développer activités et manifestations «nature et environnement préservé» du territoire, culturelles liées à la nature autre avantage incontestable qui apporte une forte (Sorties nature, classes vertes, etc.). valeur ajoutée à l’image du Lunévillois, était également S’agissant des activités liées à l’eau, il faut signaler les illustrée, en choisissant d’intégrer des photos de réelles potentialités  : de nombreux bateaux de plai- paysages, d’une draisine et d’un kayak. sance passent sur le canal de la Marne au Rhin, non loin de la CCTLB. Cela constitue un réservoir de tou- Sortie kayak sur le territoire (été 2016). ristes potentiels intéressant. Les partenaires institutionnels – Communauté de Communes du Territoire de Lunéville à Baccarat, PETR du Pays du Lunévillois, Ville de Lunéville, Conseil Départemental de Meurthe-et-Moselle – ont décidé, dès 2011, d’engager une politique de développement touristique volontariste s’appuyant sur les atouts présentés dans la synthèse du patrimoine architectural. Concrètement cela s’est traduit par la mise en place, pour trois ans, d’un partenariat de développement touristique avec la Communauté de Communes des 2 Sarres (CC2S) et l’Office communautaire de Tourisme des Deux Sarres (2ST) afin de promouvoir la destination lunévilloise auprès de la clientèle fréquentant le Center Parcs situé en Moselle. Dans le prolongement de cette action qui a porté ses fruits, les partenaires se sont lancés dans un nouveau projet consistant à mettre en œuvre une importante



CHAPITRE 2 Lunéville, une politique de valorisation du patrimoine dynamique

L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e 70 Maison du Département, exemple d’intégration de l’architecture contemporaine.

L’un des enjeux premiers des Villes d’Art Quartier de Niederbronn. L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e et d’Histoire est de renforcer une identité locale forte en soutenant la réhabilitation La Ville de Lunéville, soutenue par l’Agence Natio- du patrimoine et en développant nale pour la Rénovation Urbaine (ANRU), s’est mo- la connaissance, la valorisation bilisée en 2009 sur le centre ancien (aménagement et l’appropriation de ce patrimoine par de la place Rose et de l’îlot Germain Charier avec la des actions pédagogiques, des événements végétalisation des espaces, la réhabilitation du par- fédérateurs, des animations originales. king souterrain et le ravalement de façades des im- meubles) et la requalification de deux autres quartiers 1 périphériques : Edmond Braux et Niederbronn-Zola. Ces trois quartiers ont bénéficié d’interventions im- La politique portantes dans le domaine de l’habitat et des espaces de rénovation publics, afin de revaloriser leur image et améliorer la urbaine qualité de vie des habitants. Dans le centre ancien, 71 Quartier de Niederbronn.

L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e Ilôt Germain Charier. 72 Edmond Braux.

Maison du Département. L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e cette opération respecte le caractère patrimonial de la par le biais de subventions et des outils pratiques aux 73 rue de la République et de l’îlot Germain Charier. Il propriétaires qui réalisent des travaux dans les loge- recrée une urbanité de qualité. ments concernés. Pour sa part, la réfection de la place Rose a été accom- Il convient aussi de préciser que la Communauté de pagnée par un projet du Département. Pour la pre- Communes participe à la réhabilitation du centre an- mière fois en 2009, la Meurthe-et-Moselle ouvrait une cien grâce au Fonds d’Intervention pour les Services, Maison du Département qui abrite désormais plusieurs l’Artisanat et le Commerce (FISAC), qui permet de antennes du Conseil Départemental comme l’unité financer des actions de redynamisation commerciale d’aménagement des infrastructures routières (UDAM), d’un quartier. La Communauté de Communes sou- l’agence de développement économique (CAPEMM) haite à travers cette action améliorer l’attractivité gé- ou encore le territoire d’action médico-sociale du Lu- nérale du commerce sur l’ensemble du territoire et plus névillois (TAMS). Le bâtiment est un exemple d’inté- particulièrement dans le centre-ville de Lunéville. La gration de l’architecture contemporaine dans une rue politique de rénovation s’étend également aux équipe- très marquée par l’urbanisme du XVIIIe siècle dévelop- ments sportifs, à l’instar de la réfection du stade Fenal. pé par le duc Léopold. Le bâtiment respecte les prin- Entamée à la fin de l’année 2009, la cure de jouvence de cipes de base qui ont sous-tendu les constructions de la grande enceinte sportive lunévilloise s’est terminée l’époque comme les trois niveaux obligatoires, les fe- en mai 2013. Rénovation complète de la tribune du ter- nêtres de tailles et de formes identiques, le respect au rain de football honneur et de ses vestiaires, mise aux plus proche de l’alignement de toutes les maisons afin normes du terrain honneur, éclairages, rénovation des de former un ensemble homogène. Les formes et le guichets d’entrée du stade, transformation de la piste style sont résolument contemporains et l’architecte se d’athlétisme, création d’un court de tennis en résine permet deux décrochements colorés. de confort... C’est un tout nouvel équipement que les La Ville de Lunéville et la Communauté de Com- milliers de pratiquants, membres d’associations spor- munes y ont associé une opération OPAH-RU (Opé- tives et scolaires, ont pu redécouvrir pour leurs en- ration Programmée d’Amélioration de l’Habitat de traînements, compétitions, loisirs ou études. Depuis Renouvellement Urbain). Elle avait pour ambition fin 2017, c’est le complexe sportif Charles Berte – plus d’améliorer les conditions d’habitat et d’hygiène pour grande enceinte sportive couverte de Lunéville – qui est l’ensemble des citoyens. Elle apporte un financement en phase de réhabilitation complète (du chauffage aux vestiaires, en passant par la couverture, les façades…).

L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e DANS LE RESPECT Emplacement du projet Fisher. DE LA QUALITÉ ARCHITECTURALE La création d’un nouveau quartier est en effet un acte d’aménagement qui marque durablement le paysage La Communauté de Communes du Territoire de naturel et bâti des communes. Or, à cet endroit, il s’agit Lunéville à Baccarat, dans le cadre de sa stratégie de raccorder le Champ de Mars, la caserne Beaulieu, globale d’aménagement du territoire (projet de les Cités Cécile au Sud et le lotissement des Mossus Territoire, ScoT, etc.), a lancé un Programme Local à l’Est. En 2004, une première étude a été menée par de l’Habitat (PLH) prévoyant la réalisation ou la un bureau d’études environnement qui conclue à réhabilitation de 900 logements au rythme de 150 par la nécessaire dépollution de l’ancien site industriel. an. 70 % des travaux qui seront réalisés concerneront En 2012, de nouveaux sondages aboutissent à la Lunéville. L’une des préoccupations de ce PLH, au- rédaction d’un rapport très détaillé qui oriente les delà des dimensions environnementales, paysagères architectes dans l’élaboration des plans. Aujourd’hui, et économiques, encouragées par les lois Grenelle, est le projet se précise. Trois scenarii sont envisagés. bien de contribuer à conserver ce qui fait le charme L’un d’entre eux retient actuellement l’attention, du Lunévillois, ses paysages, son patrimoine bâti même si rien n’est définitivement acté. Ce scénario et la qualité de son cadre de vie. Dans ce cadre, des propose de diviser l’ensemble en deux parties  : la permanences à Lunéville en présence de l’UDAP partie nord, réservée à des logements collectifs à (architecte des bâtiments de France), d’un représentant intermédiaires, sous forme d’îlots avec des hauteurs de la ville et de la communauté de communes, sont différentes, permettrait d’offrir de larges espaces organisées tous les 15 jours pour traiter des dossiers extérieurs (terrasses, loggias, etc.). La typologie des d’urbanisme et accompagner les porteurs de projet. bâtiments se rapprocherait des immeubles de trois étages situés rue Fonck. Les cœurs d’îlots ne seraient En termes de rénovation urbaine, la Ville de Lunéville pas voués au stationnement mais proposeraient s’engage dans la création de nouveaux quartiers afin de une vie intérieure partagée et conviviale (jeux pour répondre aux besoins en logements. Proche du centre- enfants, squares, etc.). La partie Sud accueillerait des ville, l’ancien site industriel Fischer propose 11 hectares maisons individuelles et serait agrémentée, le long qui offrent l’opportunité d’aménager un nouveau de la voie ferrée, de jardins partagés. L’ensemble du quartier en entrée de ville, économe en foncier, puisqu’il site serait traversé par un parc urbain qui offrirait une ne s’agit pas de « grignoter » de nouveaux terrains sur les continuité paysagère naturelle avec les coteaux situés surfaces agricoles, et économe en déplacements pour en face. Dans le même objectif, la requalification des les nouveaux habitants, le quartier étant situé à deux anciennes friches Trailor est aussi une piste envisagée kilomètres du centre-ville. Ces dernières décennies, par la Communauté de Communes du Territoire de le lotissement de maisons individuelles a constitué Lunéville à Baccarat. Habitat collectif, espaces verts, la forme d’urbanisation la plus développée dans de zone de loisirs… intégreraient cet espace d’entrée de nombreuses communes. Cette tendance a favorisé la ville, qui souffre actuellement d’une image dégradée. création de zones pavillonnaires standardisées où la logique répétitive a souvent été privilégiée à l’approche qualitative. Le projet Fischer a été conçu avec une vraie exigence de qualité architecturale. 74 Stade Fenal.

En termes d’intervention contemporaine en centre géographique délimité par les rues Germain Charier L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e ancien et d’architecture actuelle, nous pouvons citer et Demangeot, les places Saint-Jacques, Saint-Rémy et deux projets en cours  : la médiathèque et l’espace Stanislas ainsi que la rue du Château. Clarenthal, qui proposent un espace paysager épuré en La Ville de Lunéville, qui avait en 1994 bénéficié d’un étroite articulation avec le bâtiment de la médiathèque, Contrat de Ville, a été en 1999 reconnue comme site et le cinéma (chantier en cours) qui s’intègre dans prioritaire pour la conclusion d’une procédure de la une dent creuse du centre médiéval, en dialogue avec nouvelle génération, qui s’est étendue sur la période l’existant tout en proposant une identité forte, avec 2000-2006. Ainsi, d’avril à septembre 1999, services de une écriture contemporaine. l’Etat, du Conseil Départemental, de la Ville de Lunéville et du Fonds d’Action Sociale ont contribué à faire LE PROJET émerger un diagnostic partagé qui ont constitué l’épine COEUR DE VILLE dorsale de divers dispositifs et actions. Aujourd’hui, dans le cadre de la revitalisation de son centre-bourg, Un projet ambitieux de renouvellement du centre la ville bénéficie de l’expertise de différents acteurs. La ancien a été lancé en janvier 2016. Ce projet est une ville a signé une convention avec l’école d’architecture étape majeure du vaste programme de reconquête de de Nancy en septembre 2017, permettant aux étudiants la commune entamé en 2008. de travailler in situ sur 3 sites de projets dans le cœur Avec ce projet «  Cœur de ville  », il s’agit d’articuler historique  : requalification de l’îlot Bastien, ciblé l’indispensable préservation d’un patrimoine recon- « démonstrateur 21 » par la Caisse des dépôts et l’EPFL nu par la Direction régionale des Affaires Culturelles en charge du portage foncier, la rue de Metz et la place (DRAC) du Grand Est avec une logique de réhabili- Notre Dame sur le sujet des stationnements. tation et d’adaptation des espaces publics du cœur de ville aux nouveaux besoins des habitants, de redynami- L’ACCESSIBILITÉ sation de l’économie locale, d’amélioration des circula- tions piétonne et automobile. Tout cela, étant engagé Engagée en faveur de l’amélioration de son cadre de vie, sans perdre de vue l’impératif esthétique. LAP’S, une Lunéville a initié un programme d’actions ambitieuses agence d’architecture paysagère, a été retenue au cours d’amélioration de l’accessibilité de la voirie et fait du dernier trimestre de l’année 2015 pour mener à bien désormais partie de la commission intercommunale le projet de rénovation. Deux architectes, François d’accessibilité aux personnes handicapées. Keiflin, directeur de l’agence LAP’S, et Félicien LESEC, architecte-paysagiste, ont travaillé sur le périmètre 75

76 L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e Square du Souvenir Français, Hôtel de Ville.

2 Plan du Site Patrimonial Remarquable. L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e La sauvegarde L’alignement des façades, le plus souvent sur trois et la mise niveaux, traduit le souci d’unité auquel les architectes en valeur étaient astreints. Seuls les encadrements, bandeaux du patrimoine moulurés et corniches en grès viennent tempérer la simplicité de l’architecture. Cette unité architecturale, LUNÉVILLE, un temps menacé par des mutilations ou interventions SITE PATRIMONIAL néfastes, est aujourd’hui sauvegardée. La Ville de REMARQUABLE Lunéville souhaite maintenir l’attractivité culturelle et économique du centre-ville et a engagé plusieurs L’architecture civile et vernaculaire forme à Lunéville actions de sauvegarde et de rénovation urbaine. un tissu dense et homogène qu’il convient de L’une d’elles est la mise en place d’une Aire de mise sauvegarder. L’architecture civile du XVIIIe siècle en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine (AVAP), notamment, se caractérise par sa très grande sobriété. approuvée par le Conseil Municipal, le 10 juillet 2014, aujourd’hui SPR (Site Patrimonial Remarquable). Mis en cohérence avec le Plan local d’urbanisme (PLU), le règlement du SPR est un document très précis, une servitude d’utilité publique annexée au PLU, qui a valeur juridique et couvre tous les secteurs de la ville. Il s’agit de protéger tous les espaces (bâtis ou non) pour leur intérêt architectural, urbain, historique ou paysager, comme le préconisait déjà la Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager (ZPPAUP). Tout au long de l’étude préparant la mise en place du SPR, plusieurs réunions de réflexion à destination notamment du grand public et des professionnels du bâtiment ont eu lieu autour des élus et techniciens de la commune. Certains rendez- vous se sont prolongés, ce qui montre l’attachement des Lunévillois à leur riche patrimoine. 77

Les différents secteurs Les objectifs et les orientations Les zones délimitées couvrent trois secteurs : du règlement du SPR L’instauration du SPR a permis de mettre en place L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e SECTEUR 1 : les espaces bâtis à caractère urbain un règlement très fin, avec le repérage patrimonial L’ensemble urbain patrimonial se base sur les entités de plus de 800 immeubles, permettant de traiter historiques suivantes : les particularités des différents tissus et secteurs, de préserver et mettre en valeur les ensembles bâtis, La ville médiévale dans sa première enceinte du urbains et paysagers qui font la diversité et la richesse XIIe siècle, étendue à l’ouest au XIVe siècle. de ce territoire. Le préambule du règlement fixe en Les voies d’accès historiques à la ville médiévale. particulier, les champs d’application du règlement En particulier : et les incidences sur les demandes d’autorisation - l’entrée de la ville par le sud-ouest, avec l’ancien d’occupation et d’utilisation du sol. Le corps des règles village de Viller, jusqu’au gué sur la Meurthe. porte sur l’aspect architectural, les matériaux, les - l’entrée Ouest par l’ancien faubourg de Nancy, pris implantations, les volumes, les hauteurs, le traitement en compte pour la partie de l’avenue du Général de de l’espace public minéral ou paysager, ainsi que Gaulle, bordée de constructions homogènes de la sur les plantations. Il traite également des ouvrages fin XVIIIe et du début du XIXe siècle. et installations visant à l’exploitation des énergies Le Château et le parc des Petits Bosquets renouvelables. Il comprend des prescriptions, mais L’urbanisation au nord du château aussi des recommandations permettant d’orienter des La ville neuve, organisée selon un plan en damier, choix de réhabilitation et d’aménagement sur lesquels autour de l’actuelle place Léopold les services de la ville et l’architecte des bâtiments de L a ville industrielle France se fonderont pour délivrer leurs avis. Ainsi, en application de la loi de juillet 2010 et avec la mise S ECTEUR 2 : les espaces bâtis et paysagers en place du SPR, les publicités et préenseignes ont d’accompagnement et de transition presque entièrement disparu du périmètre. La ville Le secteur 2 porte sur des espaces bâtis récents, sans de Lunéville s’est attachée à expliquer cette mesure valeur patrimoniale. Ils ont été retenus pour leur rôle qui a été comprise et acceptée par les habitants et les « d’écrins paysagers» et de transition entre des espaces à commerçants car elle contribue à une amélioration forte valeur patrimoniale à dominante urbaine (secteur de leur cadre de vie. La compétence urbanisme 1) ou paysagère (secteur 3). Il s’agit donc de « secteurs de appartient aujourd’hui à la CCLTB (Communauté de vigilance », dans lesquels les futurs traitements urbains, Communes du Territoire de Lunéville à Baccarat). architecturaux et paysagers, doivent tendre à assurer une meilleure « présentation » des ensembles patrimoniaux. SECTEUR 3 : les espaces bâtis paysagers des coteaux et des vallées Le secteur 3 porte sur les espaces paysagers à forte dominante végétale en périphérie des zones urbanisées. LE PADD ET LE PLUI Il est constitué de différents sous-secteurs possédant des valeurs patrimoniales et répondant à des enjeux communs de préservation ou de requalification. Le Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) est porté par la Communauté de Communes du Territoire de Lunéville à Baccarat. La protection et la mise en valeur C’est lui qui définit les objectifs du développement des espaces paysagers et de l’aménagement de chacune des communes Le patrimoine paysager de Lunéville présente une grande richesse, ce qui a conduit à proposer des protec- membres, et en particulier de Lunéville, pour les années à venir. C’est à partir de ces objectifs qu’a tions, mais également des principes de développement été établi le règlement du Plan Local d’Urbanisme durable et d’intégration éventuelle de dispositifs desti- intercommunal (PLUI), qui porte sur l’utilisation des nés à économiser l’énergie. Ces données sont traduites sols et les principes de construction. Pour ce faire, la dans le règlement du SPR et ont pour objectifs : CCTLB s’appuie sur l’agence de développement des la mise en valeur et la gestion raisonnée des espaces territoires Nancy Sud Lorraine (SCALEN) et a recruté libres et de leurs limites une chargée de mission en charge de l’urbanisme. Cette la protection des espaces privatifs à dominante dernière anime actuellement des réunions publiques végétale les plus remarquables destinées à informer sur la démarche en cours. Cette le maintien et renforcement de la qualité patrimo- première étape est destinée à établir un diagnostic 78 niale des paysages pour identifier les enjeux qui seront contenus dans la conservation de milieux « naturels » d’intérêt. le PLUi, intégrant également la politique de l’habitat

que souhaite mener l’intercommunalité. Cette phase LA QUALITÉ GLOBALE L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e aboutira à l’élaboration d’un projet d’aménagement et DE L’ESPACE PUBLIC de développement durable (PADD) fixant zonage et règles d’urbanisme. Il devra respecter les préconisations Le service municipal de l’Urbanisme veille au respect de la loi Grenelle  : lutte contre l’artificialisation en par les propriétaires des règles d’urbanisme ainsi qu’à réduisant la consommation foncière, préservation des la qualité des aménagements privés. continuités écologiques en maintenant un maillage d’espaces naturels. Il devra également répondre aux LA PROTECTION directives du SCoT (schéma de cohérence territoriale) : PATRIMONIALE PAR limiter la consommation foncière, favoriser le LE BUREAU MUNICIPAL renouvellement du bâti ancien et respecter un objectif DU PATRIMOINE de logements sur l’ensemble du territoire de la CCTLB. Plusieurs mois seront nécessaires pour finaliser le Le Bureau du Patrimoine de la ville de Lunéville, créé en PLUI, qui devra être approuvé en décembre  2019 1999, travaille en étroite collaboration avec les Services après une enquête publique succédant à toute une Techniques de la Ville en repérant et en identifiant série de réunions d’échanges et de concertation avec les éléments patrimoniaux nécessitant une protection la population sur le projet de zonage et de règlement. adaptée. La restauration d’œuvres d’art appartenant à Les principaux enjeux sont clairs : la qualité de vie au la commune relève également des missions du Bureau travers d’un développement urbain raisonné et de la du Patrimoine. En collaboration avec la DRAC, il transition énergétique (amélioration des performances s’est notamment engagé dans un vaste programme de énergétiques du parc de logements et des équipements, restauration de l’église Saint-Jacques. La restauration de renforcement des capacités de production d’énergies renouvelables), le développement touristique, la mobilité, l’attractivité économique et commerciale, l’attractivité résidentielle et numérique. Tous ces enjeux se rejoignant et se superposant pour parvenir à une dynamique tenant compte des besoins en matière de transports, d’habitat et d’équipements. 79 Orgue de l’église Saint-Jacques.

L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e cette église est un vaste chantier qui s’est étalé sur plus au transept et un dans le chœur, fragilisés et présentant de 20 ans. Il s’est achevé avec la restauration de l’orgue, des signes d’affaissement ont également été restaurés dont le buffet a été créé par Emmanuel Héré, architecte à partir de 2005. Les tableaux de l’église Saint Jacques du duc Stanislas. Il le conçoit comme un décor de forment une collection propre, ils datent du milieu théâtre d’inspiration baroque, sans tuyaux apparents et du XVIIIe et du début du XIXe siècle pour leur grande représentant les portes du paradis. Le facteur d’orgue majorité. La Municipalité a entrepris de les faire Nicolas Dupont installe derrière ce décor un instrument restaurer. A ce jour, cinq d’entre eux ont retrouvés leur de facture classique française entre 1749 et 1751. Il est qualité d’origine : la remise du rosaire, la Sainte Famille aujourd’hui le seul orgue baroque à tuyaux cachés avec Saint Jean-Baptiste, Saint-Augustin et les quatre d’Europe. La restauration des menuiseries, peinture et religieuses, Saint-Hyacinthe et l’Apparition du Christ à mécanique a nécessité plus de 27 000 heures de travail. Saint-Jean de la Croix. A intervalle régulier, un tableau L’instrument démonté en 1991 a été entièrement de cette collection est envoyé en atelier dans l’objectif de recréé ; l’orgue ayant subi de nombreux remaniements, rendre son éclat à l’ensemble. la plupart des 44 jeux étaient incomplets ou abîmés. La En 2013, enfin, la Ville de Lunéville, en concertation Commission Supérieure des Monuments Historiques a avec la DRAC, a lancé le processus de restauration validé le choix d’une recréation et donc la conservation de l’Autel de la Vierge situé dans le transept nord des jeux classiques et romantiques (3  880 tuyaux, 27 de cette même église. Une étude a été réalisée par jeux). La restauration a coûté 1 200 000 €, financée par Gilles Mantoux et Olivier Galli du centre régional la Ville avec le concours de l’État, du Département et de de restauration et de conservation des œuvres d’art l’Union Européenne. de Vesoul (CRRCOA). Elle a permis de convenir des travaux à réaliser et d’effectuer les choix nécessaires sur les différents degrés d’intervention possibles. La première phase de restauration concernait le gros œuvre et a été réalisée en 2016. En 2017-2018, la restauration des parties peintes sera effectuée. 3 La reconstruction du château : plus grand chantier patrimonialÉglise Saint-Jacques. L’association Les Amis de l’Orgue de l’église Saint- Jacques (aujourd’hui Association Les Amis de l’église d’Europe Saint-Jacques) a longuement œuvré avec la Ville sur ce projet et organise régulièrement des concerts et des conférences dans l’église pour faire rayonner ce patrimoine. Deux vitraux de l’église Saint-Jacques, un 80

L’INCENDIE ET 170 DONS D’ŒUVRES L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e SES CONSÉQUENCES DEPUIS 2003 C’est dans la soirée du 2 janvier 2003 qu’un violent Depuis le dramatique incendie qui a profondément affecté les incendie ravage le château, provoqué par un court- collections du Musée, et en complément des dons financiers circuit électrique dans la partie supérieure de la qui ont contribué, et contribuent encore, à reconstruire le chapelle. Des vents violents, soufflant en rafales de Château lui-même, l’établissement a bénéficié de 170 dons plus de 110 km/h, vont transformer ce qui aurait d’œuvres. Afin d’en illustrer la variété – variété des œuvres et pu être un incident rapidement circonscrit en une variété des donateurs (associations, institutions, particuliers), véritable catastrophe patrimoniale. Les Lunévillois voici une sélection de neuf d’entre elles : assistent, impuissants, à l’œuvre des flammes qui ravagent un château dont beaucoup avaient oublié Armoire marquetée à décor des fabriques du parc de qu’il était, au début du XVIIIe siècle, le siège du Lunéville sous Stanislas, Lorraine, milieu du XVIIIe siècle : don pouvoir d’un état souverain ancré dans l’Europe : le de l’association Amis du château de Lunéville et de son musée. Duché de Lorraine. L’émotion est grande, bien au- delà de la région. Le ministre de la Culture se rend Console aux coqs, provenant d’un appartement de Stanislas sur place au matin du 3 janvier et le président de la Leszczynski à Lunéville, vers 1760 : achat avec la participation République déclare la reconstruction du château financière de l’association Lunéville château des Lumières et du «  cause nationale  ». Les dégâts sont considérables Fonds régional d’acquisition des musées –FRAM. et affectent la chapelle, le musée ainsi que les pièces les plus prestigieuses des appartements ducaux. Donation d’un ensemble de 170 ouvrages autour du roman Les deux propriétaires de cette aile du château, le Les Lettres d’une Péruvienne de Françoise de Graffigny département de Meurthe-et-Moselle et le ministère (1695-1758) : donation par M. Pierre Mouriau de Meulenacker. de la Défense, établissent chacun l’inventaire des pertes. Le 10 janvier 2003, les élus du Conseil Portrait équestre du duc Léopold de Lorraine par Claude départemental réunis en session extraordinaire à Jacquart, vers 1720 : don de l’association Amis du château de Lunéville et de son musée. Portrait de Louis XIV d’après H. Rigaud, XVIIIe siècle : don de l’association Amis du château de Lunéville et de son musée. Portrait présumé de la duchesse Elisabeth-Charlotte et de l’un de ses fils, par Alexis-Simon Belle, 1722 : don de M. et Mme Gérard Lignac, banque SNVB groupe CIC, comité « Lorraine » de l’association d’entraide de la noblesse française, Saint-Gobain PAM. Recueil d’Emmanuel Héré, 1752 : don de M. Bertrand de Rozières. Terrine provenant d’une petite cuisine de la duchesse Elisabeth-Charlotte, 1er quart du XVIIIe siècle : don de particuliers. Vase Art Nouveau, faïence de Lunéville, vers 1890 : don de l’association Amis du château de Lunéville et de son musée. 81 Statue du Général Lasalle dans la cour du Château.

L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e Vue depuis les toits du Château. Lunéville, décident à l’unanimité d’agir rapidement : départementales et régionales, les médias régionaux état des lieux, premières mesures de sécurité, mise en ainsi que l’association des Amis du château de œuvre des assurances, renforcement des équipes,… Lunéville et de son musée. Son président d’honneur Le Département décide également de ne pas fermer est l’archiduc Otto de Habsbourg Lorraine et son le site durant la reconstruction et d’engager sans président exécutif, Michel Closse, maire de Lunéville attendre un programme d’animations culturelles et au moment du sinistre. Les fonds récoltés sont confiés touristiques. Le premier des trois principes retenu à la Fondation du patrimoine qui crée également par l’assemblée départementale a été de placer la un club des mécènes. Cette mobilisation, qui se mobilisation des donateurs et des partenaires au poursuit aujourd’hui, a permis de collecter 1 million cœur de la reconstruction et du rayonnement du d’euros répartis en plus de 4 500 dons. Un club des château. Il s’agissait aussi de répondre à l’urgence et partenaires a également été créé et fédère aujourd’hui de reconstruire et enfin de donner vie à la pierre. Ces 65 entreprises et commerces. L’association compte trois principes ont été mis en œuvre au cours des dix aujourd’hui plus de mille adhérents. années qui ont suivi le drame (2003-2013). LA MOBILISATION LA MOBILISATION DES DONATEURS INSTITUTIONNELLE L’ensemble du projet de reconstruction et de L’afflux de chèques, de propositions de services développement a été conduit par le Conseil et d’initiatives pour récolter des fonds ont été les départemental en lien avec un comité de pilotage premiers signes d’une mobilisation populaire de partenarial comprenant l’État (Préfecture, Armée, grande ampleur qui n’a pas faibli. Encouragée par le Drac),laRégion,lePaysduLunévillois,laCommunauté Conseil Départemental, une association européenne de Communes du Lunévillois (CCTLB aujourd’hui), Lunéville, Château des Lumières est créée, un la Ville de Lunéville, l’association Lunéville, Château mois après les événements, le 2 février 2003. Elle des Lumières, l’association des Amis du château de a pour membres fondateurs les trois villes ducales Lunéville et de son musée et différentes personnalités. de Lunéville, Commercy et Nancy, les collectivités Ce comité a été réuni à chaque grande étape 82

stratégique de l’évolution du projet (schéma directeur et de détermination. Qualifié de plus grand chantier L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e intégrant le calendrier de travaux de reconstruction, patrimonial d’Europe, il doit cette référence au fait projet de développement culturel et scientifique que plus de 80  % de la création et de la réalisation préparant la réouverture de la Chapelle, projet de des travaux s’effectue à mains d’hommes. Cette développement,…). Cette mobilisation sur le contenu phase de réponse à l’urgence a représenté à elle seule du projet s’est accompagnée d’une mobilisation un coût total de 5  682830€, intégrant notamment le financière institutionnelle exceptionnelle  : l’Europe coût des mesures de confortation, de sauvegarde, a participé au financement de la reconstruction de consolidation, de clôture et de la couverture aussi longtemps que les règlements européens « parapluie » dont la dépose a lieu en 2010. Les grandes ont permis cette intervention  ; l’État a contribué étapes de la reconstruction, ces 10 dernières années au financement des travaux de reconstruction, ont été les suivantes : et l’Armée a partagé le financement des mesures d’urgence post-incendie, dont elle a confié le pilotage restauration du vestibule et de l’escalier Sud, au Département  ; la Région a également contribué terminés en octobre 2006 ; au financement des travaux, et appuie depuis 2012 r econstruction de la Chapelle et des espaces son fonctionnement dans le cadre d’une convention adjacents (les salles de la livrée et des gardes, globale  ; la Ville de Lunéville, enfin, a versé chaque l’escalier d’honneur et les salles voûtées), année au Conseil départemental, pendant dix ans, réception des travaux en septembre 2010. une contribution importante au titre des travaux façades et toitures : les travaux décomposés réalisés et de la reconstitution des collections du en quatre tranches ont été lancés en juillet 2007 Musée du château de Lunéville. Il est difficile de faire et se sont terminés en 2013. état de la totalité des appuis bénévoles, contributions é tudes générales et aménagements divers, et dons qui ont marqué ces dix dernières années. Ces dont celui du parc et des Bosquets. quelques éléments montrent cependant combien la Aujourd’hui, le château de Lunéville est un site remar- reconstruction et le développement du château se quable, entièrement classé « Monument historique ». sont appuyés, et pourront encore compter, sur une Son intégrité architecturale est proche de son état mobilisation forte du public et des partenaires. du XVIIIe siècle et a été confortée par les travaux menés suite à l’incendie de 2003. Propriété actuelle RÉPONDRE À L’URGENCE du département de Meurthe-et-Moselle, le château ET RECONSTRUIRE est implanté sur un site de 21 hectares et compte une surface « habitable » d’environ 20 000 m² répartis sur 3 Face aux événements, et compte tenu de la mobilisation niveaux. La qualité des espaces complètement restaurés qui s’exprime dès les premiers moments de l’incendie, (2  000  m²) et la fonctionnalité de ceux aménagés ou l’Assemblée départementale prend la décision de utilisés (5 000 m²) permettent une activité quotidienne reconstruire le château, et en premier lieu d’assurer de qualité. Près de 45  000  000  € de travaux ont été la sécurisation du site pour permettre aux entreprises réalisés depuis 2003. Le château demeure néanmoins de conforter l’édifice rendu fragile, notamment par un vaste chantier potentiel pour au moins une à deux l’effondrement des charpentes. Un périmètre de décennies. Si l’édifice a retrouvé aujourd’hui sa lecture sécurité est établi et, sous la conduite de l’architecte architecturale extérieure, il reste à restaurer et aménager en chef des monuments historiques, M. Pierre- les parties intérieures correspondant aux appartements Yves Caillault, commence un méticuleux travail de ducaux. Le monument nécessitera également des confortement, de déblaiement et de sauvegarde des aménagements cohérents pour les parties non touchées décors. Le ministère de la défense, copropriétaire par l’incendie mais par le temps et les usages successifs. d’une partie du château, confie au département Récemment, le domaine s’est enrichit par l’acquisition la maîtrise d’ouvrage du chantier de protection et de la Halle à grains, ensemble immobilier de 6 000 m² le pilotage des travaux avec et pour le compte de constituant un parc à fourrage et à grains construit au l’Etat. Un parapluie est déployé sur l’ensemble des XIXe siècle pour les besoins de la cavalerie. parties sinistrées. Commence alors une gigantesque aventure faite de savoir-faire ancestraux, de patience 83

84 L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e Théâtre La Méridienne.

4 LES ÉQUIPEMENTS L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e CULTURELS La vie culturelle : des équipements Le théâtre La Méridienne, et une offre scène conventionnée de qualité de Lunéville L’offre culturelle de Lunéville émane des équipements Le projet artistique et culturel de La Méridienne, de la commune et de ceux du Département. De ce fait, scène conventionnée pour les écritures scéniques la variété des propositions permet de couvrir un large croisées, s’articule autour de trois principes majeurs  : spectre allant du spectacle vivant à la lecture publique, la pluridisciplinarité, la présence artistique et la en passant par les arts visuels, la culture scientifique mixité générationnelle. Ces trois piliers constituent ou l’histoire culturelle européenne. les fondements d’un programme ambitieux  : fédérer des esprits en perpétuelle activité, inscrire l’exigence artistique comme fierté du territoire lunévillois, contenir dans l’éphémère et l’impalpable de la représentation un attachement durable du public à son théâtre. Fidèle aux objectifs des scènes conventionnées – diffusion d’œuvres de qualité, soutien à la création indépendante et action culturelle inventive – son projet s’inscrit sur le territoire. A l’échelle de Lunéville et du Pays du Lunévillois, il engage 85 Intérieur du théâtre.

L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e ainsi un dialogue avec les autres structures culturelles, par l’équipe sont toutes motivées par un fort désir de les services publics, les associations à vocation sociale, rencontre et de partage. Son objectif, est que son projet éducative, artistique, et sportive pour que ce projet artistique soit aussi revendiqué et défendu par son trouve une résonance dans le quotidien de chacun. Seul public, qu’il soit fidèle ou potentiel. Elle s’attache ainsi établissement dédié au spectacle vivant rayonnant sur à impliquer les relais dans son travail de médiation, à l’ensemble du territoire lunévillois, La Méridienne se doit proposer des temps de pratique intergénérationnelle, d’être un lieu de diffusion pluridisciplinaire. La structure à se rapprocher des autres structures pour provoquer s’intéresse particulièrement à la transdisciplinarité, des échanges profitables au spectateur. Après l’étape et aux nouveaux rapports au public. Ainsi, chaque de la démocratisation de l’accès aux œuvres, ils tentent programmation est traversée par des propositions donc de démocratiser aussi l’action culturelle. De son artistiques foisonnantes, riches en matériaux (textuels, état d’être le «  seul établissement pluridisciplinaire visuels, sonores…), et qui ouvrent de larges portes vers dédié au spectacle vivant sur le Pays du Lunévillois » et l’imaginaire. Au printemps, le festival FACTO met un doté de moyens humains et techniques professionnels, peu plus en avant cette démarche, à l’occasion d’éditions La Méridienne engage par ailleurs un important thématiques. La diffusion artistique s’attache donc à : travail en matière d’éducation artistique et culturelle et de sensibilisation de tous les publics. Le projet croiser les formes et les disciplines et dans ce sens tend à identifier son établissement comme un pôle témoigner de la vitalité et de la recherche esthétique de ressources sur le spectacle vivant à Lunéville et sur de la création contemporaine française – y compris le Lunévillois, destiné autant aux spectateurs novices régionale – et internationale ; avides de découvertes qu’aux élèves en formation proposer des espaces de poésie et d’imaginaire, des spécialisante, sur la danse par exemple. voyages vers l’ailleurs, à travers des spectacles pour tous les publics, qui soient exigeants et accessibles ; La médiathèque inviter à la réflexion sur notre rapport aux œuvres L’Orangerie (historiques ou contemporaines), nos comporte- ments sociétaux et nos visions du monde. Le 16 janvier 2018, L’Orangerie, nouvelle médiathèque rénovée de la Communauté de Communes du Territoire Détail de l’intérieur du théâtre. de Lunéville à Baccarat, a ouvert ses portes à Lunéville après dix-huit mois de travaux. Le projet de réhabilita- tion de l’établissement est né il y a maintenant 4 ans du constat que l’évolution constante des outils de diffusion de la culture impliquait une réflexion de fond sur les es- paces et services de la Médiathèque. Projet confié au cabi- net d’architectes Studiolada (M. Géant et Mme Nicolas). En premier lieu et naturellement, il s’agit de mettre à disposition des temps et des espaces de travail aux artistes, pour faciliter leur processus de création mais également pour infuser les lieux et le public de La Méridienne d’une présence vitale et régénératrice. En second lieu, il s’agit de permettre à La Méridienne de s’investir dans le renouvellement des formes, l’expérimentation et le soutien aux jeunes générations, et de s’implanter durablement dans le réseau national. Enfin, c’est assurer en quelque sorte une permanence artistique sur le territoire lunévillois et la continuité du service public de 86 l’exception culturelle. Les actions culturelles déployées

Le Jardin de l’Abbé attenant à l’Hôtel Abbatial. L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e C omment proposer un équipement convivial, r essources numériques disponibles sur place ou à lumineux, ouvert à tous et résolument tourné distance (auto-formation, livres et revues…) vers le numérique ? s alle de formation C omment continuer à accueillir les scolaires, automates de prêt tout en favorisant l’accueil des familles et s alles d’animations repensées. des actifs aux horaires qui leur conviennent ? Q uel tarif proposer à nos adhérents ? L’Hôtel Abbatial Q uel rôle peut jouer la médiathèque dans la formation tout au long de la vie de nos L’ancien presbytère, abandonné depuis plusieurs concitoyens, à une époque où la compétence années, a été transformé en un espace muséal à part est la clé de l’insertion professionnelle ? entière, complétant l’offre culturelle du château. Travaux Cette ambition ne pouvait se réaliser que dans un réalisés pour la majeure partie en régie (peinture, projet de qualité, reconnu comme tel par les nombreux électricité, chauffage, etc.). Une remise en état du Jardin partenaires ayant participé au financement exceptionnel de l’Abbé attenant a aussi été réalisée dans l’esprit du de cet investissement : État, Union Européenne, Région, XVIIIe siècle. En 2016, l’Hôtel abbatial accueille une Département, TEPCV. première exposition sur Stanislas Leszczynski et les siens (uniquement dans deux salles). En 2017, c’est Des nouveautés tout le rez-de-chaussée qui est concerné par la seconde exposition sur Emilie du Châtelet (500  m² d’espaces). Pensé pour être un lieu ouvert sur la ville et résolument Près de 10  000 visiteurs sont accueillis. De prochains numérique, l’établissement rénové de 2 250 m² propose 4 travaux sont programmés en 2018-2019, notamment la nouveaux espaces dédiés aux ouvrages en prêt au public : réfection de la toiture et la réhabilitation du 1er étage. Comme pour le rez-de-chaussée, il n’y aura pas la Espace Adultes création de nouvelles salles, ni de reconfiguration, mais E space Jeunesse une mise aux normes des espaces et leur amélioration E space Audiovisuel (peinture, électricité, chauffage...). E space Bande-Dessinée. En plus des traditionnels services de prêt, toute une 87 gamme de nouveautés sera à découvrir : prêt de tablettes et liseuses sur place espace dédié au jeu vidéo

L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e Exposition sur les jouets d’autrefois. La Tour de la Cloche la disposition d’un large public. L’action culturelle et éducative permet ainsi la valorisation des fonds d’archives et facilite l’accès au patrimoine historique Au sein de l’église Saint-Jacques, une petite dépendance de la ville. Cette mise en valeur peut-être assurée d’environ 35  m² a été entièrement rénovée pour notamment par l’organisation de manifestations, pouvoir accueillir, là aussi, des expositions. Depuis de conférences ou par la création d’instruments de 2015, le service municipal des Affaires culturelles y a recherche. Les exemples sont nombreux, à l’instar ainsi présenté Auguste François, St-Nicolas, Stanislas de l’exposition «  Lunéville à travers les plans  » qui Leszczynski ou encore les jouets d’autrefois. retrace l’évolution urbaine de Lunéville de 1265 à nos jours. La numérisation de tous les plans anciens et leur interprétation a donné lieu à un important travail Les archives municipales de recherches de la part des différents services de la ville (Patrimoine, Médiathèque, Archives, ingénieur Lieu de conservation de la mémoire de la ville et de de la ville ...), avec la participation des acteurs locaux ses habitants, le service des archives municipales de attachés au patrimoine de la ville (associations Lunéville collecte, classe, conserve et communique d’histoire locale, historiens locaux). Cette publication l’ensemble des documents produits et reçus par les à 300 exemplaires, « Histoire Urbaine de Lunéville de services municipaux ainsi que les fonds privés. La 1265 à 2000 » est aujourd’hui un outil indispensable richesse et la diversité des supports conservés aux pour la compréhension de l’histoire de Lunéville. archives de Lunéville méritent d’être signalées  : parchemins, papiers, films, bandes magnétiques, plans, affiches, photographies et cartes postales. Certains documents sont exceptionnels. À Lunéville, le service conserve plus de 850 mètres linéaires d’archives datant de 1364 à nos jours. Y sont détenus par exemple des lettres des ducs de Lorraine et de personnages illustres tels que l’architecte Héré et l’abbé Grégoire, les registres des délibérations depuis 1589 ou encore les comptes de la ville à partir de 1581. Une des cinq missions fondamentales du service est de valoriser 88 ces archives. Les fonds conservés sont donc mis à Documents conservés aux archives municipales.

Le projet du futur complexe. L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e Le projet : Le projet, élaboré par l’architecte Pierre Chican, la requalification prévoit également d’adjoindre au cinéma un lieu de du cinéma restauration et une terrasse, un parking de 24 places venant s’ajouter aux quelque 200 places qui se trouvent Le cinéma Impérial qui a été construit rue de la aux abords (parking des Remparts, place de la 2ème République – anciennement Grande Rue – en 1929, DC et place Notre Dame), de créer deux nouvelles est propriété de la Municipalité depuis avril 2015. Une façades sur les rues de la République et du Rempart. nouvelle page de l’histoire de ce lieu chargé d’histoire Le maintien d’un tel équipement en cœur de ville est s’est définitivement tournée à l’été 2017, lors de sa subventionné de manière substantielle par l’État, via démolition complète. La Ville a en effet décidé de des aides du Centre national du cinéma (CNC), de la reconstruire sur place un cinéma flambant neuf. Région, du Département et de l’Établissement public L’Impérial nouvelle génération entamera sa mue en national d’aménagement des espaces commerciaux et 2018. Dans la continuité des travaux engagés rue de la artisanaux (EPARECA) qui, en plus de son soutien République et de ceux à venir avec le programme de financier, assure la maîtrise d’ouvrage du projet. requalification « Cœur de Ville », les exigences du projet cinéma sont de donner une image plus dynamique et d’organiser une montée en gamme de l’établissement tant au niveau des salles (confort et technologie) que des espaces de circulation à commencer par le hall d’accueil, lumineux et aéré. La Ville prévoit une complète réorganisation intérieure des espaces avec la création d’une salle supplémentaire, passant de trois actuellement à quatre salles, toutes accessibles aux personnes à mobilité réduite, et proposant 554 sièges coques grand confort. 89

L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e Nuit des Jardins de Lumière. UNE AMBITION trace des derniers et spectaculaires travaux du Château des Lumières, encore visible aujourd’hui, constitue une opportunité intéressante et privilégiée pour faire PATRIMONIALE FORTE connaître et faire découvrir le monument à un large La mise en valeur du patrimoine matériel et immatériel public. Les charpentes, restituées à l’identique de leur de la ville et de ses environs fait l’objet de tous les soins, construction au XVIIIe siècle, sont une curiosité qui de la part de la ville de Lunéville et de ses partenaires. font le succès de cette manifestation, ces dernières Elle constitue même le fil conducteur de la politique années. La réouverture progressive du château et culturelle de la commune. La création, en octobre des espaces d’expositions permettent de maintenir 2014, d’un service exclusivement dédié aux affaires l’intérêt au niveau local et national. Les expositions de culturelles est un signe fort marquant l’attachement qualités proposés par le musée ainsi que des cycles de de la Ville à son patrimoine et à l’histoire de Lunéville. conférences mensuels sont autant de temps fort pour Cela prouve la compréhension de la spécificité du développer la conscience au niveau local de la richesse patrimoine dans le champ culturel et la nécessité patrimoniale de Lunéville et du Lunévillois. Les de développer une programmation spécifique, grands événements comme les Rencontres équestres complémentaire de celle proposée par le château et les ou la Nuit des Jardins de Lumière offrent la possibilité autres partenaires et associations. La mise en valeur d’attirer d’autres publics et de leurs faire découvrir la du patrimoine se traduit par un panel d’actions déjà ville et son patrimoine tant ancien qu’actuel. riches qui pourraient, avec la mise en place d’un CIAP, Le Bureau du Patrimoine quant à lui, organise, pour s’étoffer encore et gagner en cohérence. ces journées, expositions, conférences et/ou visites destinées à mettre en valeur un monument de la ville, un savoir-faire ou une tranche d’histoire locale. En collaboration avec le service des archives de la ville, Médiation et animations il participe, depuis leur création en 2014, aux NAP (Nouvelles Activités Périscolaires, qui prendront fin S’il ne fallait citer qu’un événement montrant en juin 2018). Les primaires découvrent le patrimoine combien les Lunévillois et les Lorrains sont attachés et l’histoire de leur ville durant 6 à 7 séances à travers au patrimoine de Lunéville, on retiendrait sans aucun des jeux et des activités. Des expositions tout au long doute les Journées Européennes du Patrimoine. La de l’année sont proposées par le service des affaires 90

Les Rencontres Équestres. L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e culturelles ou par la CCTLB dans deux nouveaux et d’Histoire de Lunéville a pour objectif d’évoluer 91 lieux : l’Hôtel Abbatial et la Tour de la Cloche dans en un Pays d’Art et d’Histoire après avoir fédéré les l’église Saint-Jacques. Le bureau du patrimoine autres acteurs du territoire sur ce projet. propose aux scolaires de tous niveaux des visites commentées de ces expositions. Des visites du centre Une valorisation ancien sont également proposées aux habitants lors de plurielle l’accueil des nouveaux Lunévillois ou à l’occasion de manifestations ponctuelles. La Maison du Tourisme Le Bureau du Patrimoine propose ainsi, plusieurs prend en charge les visites régulières. Les thématiques circuits de visite et de découverte, jalonnés par des abordées sont en général liées à la période faste du panneaux indicateurs (signalétique d’orientation). XVIIIe siècle, mais aussi à la Belle époque. Une fois le Ils permettent de découvrir de nouveaux aspects du label VAH obtenu, le bureau du Patrimoine pourra patrimoine et des éléments patrimoniaux dans et hors mettre en place de nouveaux thèmes de visites. Les du centre-ville : cités ouvrières, comme l’histoire industrielle de la ville, pourraient être mises en valeur. Le passé militaire Lunéville au Temps des Lumières et Lunéville à la mérite également d’être développé et exploré, car il Belle Époque sont en cours de refonte ; le premier a laissé de très nombreuses traces architecturales. sera par exemple prochainement réédité sous la Une mise en valeur des espaces verts et paysages forme d’un carnet de voyages ; lunévillois pourra aussi être envisagée. Les ateliers deux nouveautés seront proposées cette année : le pédagogiques qui sont menés actuellement par le centre ancien de Lunéville et Lunéville, cité cava- Bureau du Patrimoine concernent la découverte de lière. Le deuxième circuit est né d’un partenariat l’art contemporain avec l’intervention en classe de avec la Maison de l’Architecture de Lorraine. l’artiste exposant au Jardin de l’abbé durant l’été, Lunéville n’a cessé d’évoluer et son architecture est mais aussi la découverte du patrimoine à travers des en perpétuel mouvement, en perpétuelle évolution questionnaires ludiques lors de la visite de la ville. mêlant l’ancien au contemporain. Mettre en résonance Les services du Château et ceux du Bureau du Patri- l’histoire de Lunéville avec ses créations les plus récentes moine œuvrent toute l’année pour assurer la généra- lisation d’une conscience patrimoniale à Lunéville, voire bien au-delà. La candidature au label Ville d’Art

L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e Le guide des « Repères Urbains, Architecturaux et Paysagers » sur Lunéville. publics locaux et touristiques, associés à quelques repères plus anciens et classiques. Cet itinéraire est illustré de photos originales et de textes rédigés par un architecte pour l’occasion. Ce guide fait l’objet d’une distribution à Lunéville lors des journées européennes du patrimoine. En complément, chaque été, le service propose des manifestations dans le jardin attenant à l’Hôtel abbatial  : les Métamorphoses du Jardin de l’Abbé. Cette programmation se compose d’une exposition d’art contemporain (un graffeur en 2017, Benjamin Grélot) et de deux concerts permettant de découvrir de nouveaux horizons musicaux (instruments rares, hard rock, métal, jazz batucada...). Côté Château, conférera à la ville une identité plus contemporaine le soin apporté ces dernières années à son jardin et tournée vers l’avenir auprès des Lunévillois et des (19 ha), la qualité des expositions temporaires, de touristes. la programmation culturelle et des événements ont permis de développer l’attrait culturel et touristique du château pour un public local et hors région, 92 Le partenariat avec la Maison de l’Architecture a frontalier et au delà. L’augmentation de visiteurs permis aussi de présenter un dépliant sur l’architecture étrangers, allemands et asiatiques notamment, est contemporaine de la ville, documenté et créé par un particulièrement significative ces derniers mois. Le architecte. Entre 2010 et 2016, dix guides «  Repères château a vu sa fréquentation annuelle passer de Urbains, Architecturaux et Paysagers  » ont été édités 60 000 visiteurs estimés en 2003 à plus de 100 000 en grâce à ce partenariat avec la Maison de l’Architecture 2017. C’est cependant encore un jeune équipement de Lorraine. Le guide papier sur Lunéville a pour objectif culturel puisqu’aucune programmation culturelle de faire découvrir et redécouvrir l’architecture de la ville n’y était déployée avant 2003, à l’exception du musée au travers d’un itinéraire composé d’une douzaine de qui enregistrait une fréquentation de moins de 2 000 lieux et bâtiments sélectionnés pour l’occasion. L’angle visiteurs par an. Le choix qui a été fait au lendemain proposé est différent d’un traditionnel guide touristique de l’incendie de ne pas fermer le chantier et le château puisqu’il cherche en priorité à faire découvrir des au public a incontestablement contribué à son essor. bâtiments de la période moderne et contemporaine aux

CIRCUIT AMÉNAGÉ Les Métamorphoses du Jardin de l’Abbé. L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e Les services municipaux travaillent à la création d’un circuit essentielles sont la conservation des œuvres mais aussi de visite de la ville sonore et visuelle (mise en place de l’enrichissement des collections, se doit de les valoriser. flash codes, visites à télécharger). L’objectif est d’entamer Ceci se fait au travers d’expositions où les thématiques un véritable travail dans le domaine de la découverte de sont illustrées par des emprunts d’œuvres en France l’histoire et de l’art pour les personnes victimes d’un et à l’étranger. Les sujets traités, très divers sont très handicap visuel ou auditif. Les actions menées par le Château dans le domaine 93 de la valorisation du patrimoine prennent plusieurs formes et concernent aussi bien le patrimoine matériel qu’immatériel  : mise en place d’outils de médiation culturelle en lien avec la visite du site, découvertes des savoir-faire à travers le Conservatoire de broderies (voir page 86) ou des expositions de faïences (Terre lorraine en 2018), etc. De manière plus prégnante encore, le Musée du Château est un bel exemple de la valorisation du patrimoine de la cité ducale. L’édifice qui l’héberge, légitime un discours architectural et historique dans les actions mises en place. Ainsi sont évoqués les ducs de Lorraine  : Léopold de Lorraine et Stanislas, leurs familles, les interactions politiques européennes, les sociétés aristocratiques, bourgeoises et populaires. Le musée, dont les missions Œuvre de Benjamin Grélot, graffeur.

94 L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e Journées Européennes des Métiers d’Art 2017.

souvent en rapport avec Lunéville, son histoire et collections, d’affiner le positionnement du musée et L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e ses industries. Les expositions historiques (François la direction qu’il prendra dans les années à venir. Le de Lorraine, Charles Alexandre de Lorraine,…) vendredi 28 avril 2017, le musée du château a ainsi sont toujours pluridisciplinaires et traitent des arts inauguré une exposition s’intitulant «  Les coulisses décoratifs, des sciences ou d’autres domaines. Par du musée, 10 ans d’acquisitions révélées », mettant en ailleurs, le rôle essentiel du château et de son Duc dans avant le travail réalisé durant cette période pour lui la diffusion des idées mais aussi des connaissances donner un nouveau souffle. scientifiques et techniques ont amené le Musée à nouer des liens particuliers avec le Conservatoire L’accent sur les publics National des Arts et Métiers (CNAM). scolaires QUAND LES NOUVELLES On l’a vu, le Bureau du Patrimoine de la Ville de TECHNOLOGIES Lunéville tient une place essentielle dans la protection RENCONTRENT LE XVIIIe et l’animation du patrimoine de la commune. Naturellement, en complément, le service assure le Un bel exemple du projet du Musée du Château s’est lien entre le patrimoine et le monde de l’éducation déroulé fin 2014 avec l’exposition « Eclat et Scintillement ». au travers d’une offre pédagogique diversifiée. Il offre L’exposition, qui a accueilli près de 9 000 visiteurs en 2 mois, aux enseignants la possibilité de préparer au mieux était conçue autour d’une pièce majeure et unique : le décor leur visite de la ville et leur donne la possibilité de textile qui ornait, vers 1735, le lit de la chambre de parade choisir la thématique. L’action pédagogique peut de la duchesse Elisabeth-Charlotte d’Orléans. Ces fragments se décliner sous plusieurs formes  : interventions en brodés, reçus en héritage de son père, seront par la suite classe, ateliers pédagogiques (intervention d’artistes, convertis en vêtements liturgiques. L’exposition proposait de d’artisans, d’historiens et de spécialistes), création restituer, à partir de ces fragments textiles, un décor XVIIIe d’outils pédagogiques (questionnaires, livrets de d’exception et d’approcher le quotidien de la duchesse. visites), visites en extérieur. Outre des objets à forte valeur patrimoniale, renseignant sur l’évolution du goût notamment, s’ajoutait une dimension technique prospective, à travers le recours à une modélisation exceptionnelle de la chambre de la Duchesse en 3D. Les collections du Musée du Château sont à l’origine 95 municipales et associatives. En parties disparues lors de l’incendie de 2003, elles sont en cours de transfert vers le Département qui gère l’établissement au sein du Château. La labellisation « Musée de France » permet l’implication directe de l’Etat, représenté par la Direction des patrimoines, Sous-Direction des Musées de France (SDMF), par l’intermédiaire du conseiller musée de la DRAC Grand Est. Des subventions sont accordées pour les acquisitions et les restaurations, mais imposent à l’établissement de présenter chacune d’entre elles à une commission scientifique interrégionale. Un avis favorable est rendu si ce projet d’acquisition s’inscrit dans le projet scientifique et culturel de l’établissement proposé par la collectivité et validé par la SDMF. Les nouvelles acquisitions permettent de reconstituer les

L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e La toilette de Flore. Dans le cadre des Métamorphoses du Jardin de neuf heures. Elle est placée, entre autres, sous l’autorité l’Abbé, depuis 2012, la Municipalité souhaite que conjointe du Délégué Académique à l’Action Culturelle l’artiste plasticien invité intervienne également en (DAAC) et du Délégué Académique aux Enseignements milieu scolaire. Pour se faire, l’espace Côté Cour de Techniques (DAET). L’espace pédagogique Côté l’éducation nationale prête ses locaux pour la mise Cour a une double vocation  : il fonctionne comme en place des ateliers de création artistique. Les élèves, tout service éducatif sur la valorisation du patrimoine sous la direction de l’artiste, créent des œuvres qui sont local ; il a aussi pour mission, et c’est sa particularité, ensuite exposées dans les espaces extérieurs du Château de promouvoir les métiers d’art et les formations qui ou sur d’autres sites, en ville, durant l’été. L’objectif s’y rattachent. Cette mission s’inscrit dans la mémoire est de développer leurs compétences créatrices et leur même du lieu, entièrement conçu et aménagé par les autonomie culturelle. L’espace Côté Cour, évoqué plus élèves de Lycées Professionnels et de classes SEGPA de haut, est un autre exemple de l’offre éducative proposée l’Académie après l’incendie de 2003. La mission, dont autour du patrimoine de Lunéville. Il s’agit d’un espace l’enseignante est chargée, consiste à : pédagogique mis à disposition de l’Éducation Nationale définir et mettre au point des parcours de visites par le Conseil départemental au sein du Château. adaptés aux différents niveaux de publics scolaires, Une enseignante en Arts Appliqués bénéficie d’une en relation avec les différents interlocuteurs impli- décharge de service d’enseignement d’une quotité de qués dans le projet (représentants des collectivités territoriales, artisans d’art, conseillers pédagogiques, service du patrimoine de la Ville de Lunéville, Mai- son du Tourisme du Lunévillois) ; é laborer et suivre un calendrier de programmation d’activités proposées au cours de l’année scolaire autour des thématiques suivantes : c ontexte historique, artistique et socio-culturel du XVIIIe en Lorraine ; intérêt patrimonial et mémoire du chantier de restauration du château ; promotion des métiers d’art et du patrimoine architectural et des formations 96 professionnelles qui y préparent ; Théâtre d’eau.

Des enfants découvrent la taille de pierre. L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e organiser et animer l’espace pédagogique durant Plus particulièrement, il appartient à l’enseignante les visites des publics scolaires ; de rendre visible le dispositif Côté Cour, de marquer é valuer le dispositif en relation avec le corps la présence de l’Éducation Nationale, d’élargir les d’inspection à la fin de l’année scolaire. demandes de visites à d’autres disciplines que l’Histoire : arts plastiques, musique, arts appliqués, enseignements DES SUPPORTS DE MÉDIATION professionnels, etc., d’encadrer les équipes éducatives ORIGINAUX dans des visites thématiques et/ou adaptées, d’inscrire ces visites en cohérence avec les exigences pédagogiques Dans le cadre de certaines expositions proposées par et la programmation du château et de donner une le Musée du Château, le service des publics édite des nouvelle impulsion aux activités éducatives. documents originaux permettant, aux adolescents ou aux Le service des publics du Château, quant à lui, se enseignants, d’appréhender l’histoire du château de manière propose de faire découvrir aux élèves la riche histoire aussi amusante qu’instructive. Lors de l’exposition « Éclats du dernier château des ducs de Lorraine : l’histoire d’un et Scintillements », par exemple, un vrai faux magazine site qui rayonnait par sa beauté architecturale, la beauté Femme Actuelle, rebaptisé Duchesse Actuelle, présente de ses jardins et l’effervescence d’une cour brillante, avec rigueur et beaucoup d’humour la vie de la Duchesse passionnée par les sciences et techniques. Un large Charlotte et les us et coutumes de la cour de Stanislas à la choix d’activités est proposé afin de mieux appréhender façon d’une revue contemporaine. De nouveaux magazines sont d’ores et déjà prévus pour les expositions à venir. Depuis 2017, des tablettes en réalité augmentée permettent aux jeunes publics comme aux adultes d’appréhender de manière originale la vie à la cour de Lorraine. 97 Atelier de pratiques aristiques.

L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e ces aspects par une approche ludique et interactive. UNE PROGRAMMATION Ces ateliers initient le jeune public aux patrimoines VARIÉE à travers la création, les techniques artistiques ou des ateliers de pratiques techniques et scientifiques. Ils sont Le festival FACTO déclinés selon différents niveaux afin de toucher tous les groupes scolaires reçus. Un livret pédagogique permet de visualiser concrètement toutes les propositions en termes de médiation. A titre d’exemples, le service des publics propose les Bosquets maraîchers, un projet participatif et artistique autour de la tradition du maraîchage au cœur du jardin des Bosquets, un Atelier Apiculture destiné à appréhender de manière concrète l’univers complexe des insectes ou, dans le cadre des manifestations phares du Château, des rencontres avec les compagnies invitées aux Rencontres Équestres permettant aux tout petits de se familiariser à l’univers du cheval de manière stimulante. Pour l’exposition «  10 ans d’acquisitions révélées  » qui s’est tenue du 29 avril au 12 novembre 2017, le service en charge des publics a édité un livret jeux destiné aux enfants de plus de 7 ans. Alliant jeux et consignes à suivre dans un musée, il s’agit d’un support éducatif de qualité destiné à pérenniser le souvenir de l’exposition et à éclairer les différentes missions d’un musée au travers de photos et de jeux. Enfin, depuis 2012, le Château s’inscrit dans le dispositif national du Ministère de la Culture les Portes du Temps, devenu C’est mon patrimoine, permettant la rencontre entre les jeunes – en groupe et en famille – et le patrimoine. Des artistes initient enfants et adolescents à la découverte et la pratique artistique autour du site patrimonial que constitue le Château. Les participants profitent en outre de la programmation culturelle du Un des spectacles du Festival Facto. lieu. Les saisons précédentes ont permis d’aborder Festival des arts croisés et du théâtre, Facto reviendra diverses thématiques patrimoniales comme les sciences, en 2018 à Lunéville, pour la septième année l’histoire, les techniques ou la voix. Dans le cadre de consécutive. FACTO donne rendez-vous à la croisée ce dispositif, le service des publics du château a animé des chemins d’artistes, savant mélange entre les genres du 10 juillet au 4 août 2017 différents ateliers destinés où se superposent des scènes et des propositions aux jeunes  : manga, vidéo/animation, photographie inédites et originales d’artistes venus du théâtre, de la (sténopé), fun sciences, théâtre d’ombres et masques musique, de la littérature, de la danse, du cirque, des de théâtre. Comme les années précédentes, différentes arts forains… Avec cette philosophie de rompre le lien associations locales ont été sollicitées pour participer au standard de la rencontre théâtrale qui place le public projet. Un partenariat s’est ainsi concrétisé avec l’ASAL d’un côté et l’artiste de l’autre, en face-à-face. Facto et Avenir. Dans un intérêt pédagogique, chaque enfant/ englobe ces propositions moins académiques qui sont jeune devait s’engager à participer pendant toute une aussi là pour étonner, attiser la curiosité et provoquer semaine (du lundi au vendredi de 10h30 à 12h et de des rencontres impromptues où la ville peut aussi 13h30 à 15h, soit 3 heures d’ateliers par jour). 62 enfants devenir scène. La terrasse du château, L’Orangerie ont été accueillis, dont une vingtaine issus des quartiers mais aussi le centre des Épis, le Réservoir et l’atelier de prioritaires de la politique de la ville. Une exposition des Dominique Grentzinger, rue Pacatte, sont autant de œuvres des enfants a été organisée à l’espace pédagogique scènes démultipliées pour ce festival. du Château à l’occasion des Journées Européennes du 98 Patrimoine des 16 et 17 septembre 2017.

Exposition Emilie du Châtelet, Hôtel Abbatial. L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e LES CAHIERS DU CHÂTEAU expérimenter, faire, inventer, partager,… ». La Halle à 99 grains, acquise en 2012 par le Département, accueille, Depuis 2005, le Conseil Départemental édite une publication en complément, des expositions et des résidences de en partenariat avec le quotidien L’Est Républicain. Les plasticiens. L’exposition inaugurale a présenté des Cahiers du Château présentent au grand public les facettes œuvres originales de Baru, l’auteur de bande-dessinée connues et inconnues du château d’hier et d’aujourd’hui meurthe-et-mosellan, lauréat du Grand Prix de la et l’état d’avancement des travaux de reconstruction. Ville d’Angoulême pour l’ensemble de son œuvre L’édition de ces cahiers a été lancée pour accompagner le au célèbre festival de bande-dessinée. A côté de cette financement de la reconstruction. Ils sont disponibles programmation régulière, des événements majeurs dans différents points de vente de la région. sont proposés, comme les Rencontres équestres (qui ont attiré plus de 40  000 spectateurs en 2014, voir Les offres du château page 91), les Nuits des Jardins de Lumière (12  000 spectateurs), les animations estivales proposées Après l’incendie de 2003, le Conseil Départemental gratuitement dans les jardins du château (35  000 de Meurthe-et-Moselle a choisi de ne pas fermer spectateurs au total). Cette programmation, alliée aux le site et d’initier une programmation culturelle et actions mises en œuvre par les entités présentes au touristique conforme aux ambitions qui avaient cœur du château (CNAM, Musée (voir page 116), le prévalu lors de son acquisition, en 1999, à la ville CRI des Lumières,…), ainsi que celles proposées dans pour le franc symbolique. Si, dès 2004, de grands les domaines de la médiation culturelle, permettent à événements sont organisés (Zingaro, Cadre Noir, l’établissement de proposer un éventail d’animations Fête des Lumières, exposition jardins, etc.), c’est vaste, ambitieux et ouvert à tous. Le public est au en 2009 qu’est expérimentée une première saison rendez-vous puisque le site accueille désormais plus de ayant pour maîtres mots «  susciter, découvrir, créer, 100 000 visiteurs par an. En 2017, deux expositions majeures (Boffrand et 10 ans d’acquisition) ont permis d’esquisser le futur parcours semi-permanent du musée. En 2018, la programmation muséale s’enrichit d’une collaboration forte avec le Palais Ducal - musée lorrain de Nancy, qui prête une partie importante de sa collection pour des expositions

d’envergure au château. Par ailleurs, la programmation Le service est résolument engagé dans une démarche se structure autour de plusieurs thématiques fortes  : collaborative et qualitative. Pour ce faire, il collabore nuit des Jardins de Lumière, métiers d’art, jardins, avec de nombreux partenaires, privés et publics et patrimoine et commémoration 1918. s’appuie sur des scénographies particulièrement bien soignées. Du 21 février au 30 septembre 2016, la Ville a choisi de rappeler la mémoire du 250e anniversaire du rattachement de la Lorraine à la France en organisant, L u n é v i ll e , u n e p o l i t i q u e d e v a l o r i s a t i o n d u p a t r i m o i n e d y n a m i q u e Les actions du service Tour de la Cloche – un espace muséal créé en 2014 dans la tour la l’église Saint-Jacques – une exposition des Affaires culturelles sur l’histoire de la vie de Stanislas Leszczynski, ancien roi de Pologne et dernier duc de Lorraine. Rassemblant de la Ville 80 objets, œuvres et documents, pour la plupart jamais présentés au public, elle est complétée par un concert du célèbre Trio Chausson, un cycle de neuf En octobre 2014, la municipalité créé un poste de conférences et l’édition d’un ouvrage de référence. chargé des Affaires culturelles. Sa mission est de mettre L’ensemble des manifestations a obtenu le prestigieux en œuvre des actions de valorisation et de promotion label « Commémorations nationales » délivré par le du patrimoine : sensibilisation de la population et des ministère de la Culture et de la Communication et il touristes au travers d’expositions et de manifestations. figura sur le site Internet des Archives de France. Il travaille en lien avec le bureau du Patrimoine qui gère la définition de nouveaux circuits touristiques, la mise en place d’un programme de restauration d’œuvres En 2017, Lunéville a rendu hommage à une femme et d’objets d’art, propriétés de la Ville, entre autres. qui a marqué l’Histoire du territoire, une femme qui A titre d’exemple, et dans le domaine du patrimoine, excellait dans de nombreux domaines  : les sciences, le service Affaires culturelles, en partenariat avec les arts, les lettres mais aussi l’ameublement intérieur, l’association Les Vitrines de Lunéville (association de les bijoux, la musique... Née en 1706, Emilie du commerçants remplacée aujourd’hui par l’Office du Châtelet a fréquenté la cour de Stanislas. Morte et Commerce du Lunévillois), a lancé un projet culturel enterrée à Lunéville le 10 septembre 1749, elle a laissé et touristique ayant deux objectifs  : dynamiser le une trace indélébile dans le Lunévillois. A travers une centre-ville et mettre en valeur les collections de exposition d’envergure et la reconstitution d’un opéra faïences des Manufactures Royales de Lunéville Saint- d’époque mais également grâce un cycle d’animations Clément. De janvier 2015 à janvier 2016, les vitrines aussi riche que varié, Lunéville a souhaité transmettre de 20 commerçants du centre-ville ont accueilli une au public l’univers de cette femme si moderne pour exposition conçue comme un itinéraire de découverte son époque. du patrimoine et des savoir-faire des manufactures de faïences de Lunéville – Saint-Clément. Des pièces emblématiques des Manufactures Royales (assiettes, pièces de forme ou objets décoratifs) ont été exposées Un centre de ressources sur des socles conçus par le service Bâtiments de la Mairie, accompagnées de cartels explicatifs et de QR pour la photographie code autocollants renvoyant vers une page dédiée sur le site internet de la mairie. Pour la période de Noël contemporaine : 2017, les vitrines non utilisées du centre ancien ont bénéficié, sur la base du volontariat, d’un habillage le CRI des Lumières en vitrophanies. Les illustrations sont issues d’un concours de photographies organisé par la Ville en Le CRI (Carrefour du Regard et de l’Image) des partenariat avec le Cri des Lumières et le club photo Lumières est un espace d’exposition et de réflexion qui de Lunéville. envisage la photographie comme discipline artistique à part entière et intègre dans sa programmation toutes Le service municipal des Affaires Culturelles propose les formes de créations issues de ce medium pour les également une programmation d’expositions qui associer ou les confronter. Cette position revendiquée témoigne de l’objectif de la Municipalité de donner permet de prendre en compte et d’accompagner la au public des repères sur l’Histoire de la commune. mutation des formes artistiques de ces dernières 100


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