Important Announcement
PubHTML5 Scheduled Server Maintenance on (GMT) Sunday, June 26th, 2:00 am - 8:00 am.
PubHTML5 site will be inoperative during the times indicated!

Home Explore Charles Baudelaire Poesia

Charles Baudelaire Poesia

Published by alfonso_95_11, 2016-06-22 20:17:57

Description: Poeta maldito.

Search

Read the Text Version

XIIIRecueillementSois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :Une atmosphère obscure enveloppe la ville,Aux uns portant la paix, aux autres le souci.Pendant que des mortels la multitude vile,Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,Va cueillir des remords dans la fête servile,Ma douleur, donne-moi la main ; viens par ici,Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche. 401

XIVLa lune offenséeÔ Lune qu'adoraient discrètement nos pères,Du haut des pays bleus où, radieux sérail,Les astres vont se suivre en pimpant attirail,Ma vieille Cynthia, lampe de nos repaires,Vois-tu les amoureux, sur leurs grabats prospères,De leur bouche en dormant montrer le frais émail ?Le poète buter du front sur son travail ?Ou sous les gazons secs s'accoupler les vipères ?Sous ton domino jaune, et d'un pied clandestin,Vas-tu, comme jadis, du soir jusqu'au matin,Baiser d'Endymion les grâces surannées ?- \" Je vois ta mère, enfant de ce siècle appauvri,Qui vers son miroir penche un lourd amas d'années,Et plâtre artistement le sein qui t'a nourri ! \" 402

POESIES DIVERSESPoèmes diversIN'est-ce pas qu'il est doux, maintenant que nous sommesFatigués et flétris comme les autres hommes,De chercher quelquefois à l'Orient lointainSi nous voyons encore les rougeurs du matin,Et, quand nous avançons dans la rude carrière,D'écouter les échos qui chantent en arrièreEt les chuchotements de ces jeunes amoursQue le Seigneur a mis au début de nos jours ? 403

Poèmes diversIIIl aimait à la voir, avec ses jupes blanches,Courir tout au travers du feuillage et des branches,Gauche et pleine de grâce, alors qu'elle cachaitSa jambe, si la robe aux buissons s'accrochait. 404

IIIIncompatibilitéTout là-haut, tout là-haut, loin de la route sûre,Des fermes, des vallons, par delà les coteaux,Par delà les forêts, les tapis de verdure,Loin des derniers gazons foulés par les troupeaux,On rencontre un lac sombre encaissé dans l'abîmeQue forment quelques pics désolés et neigeux ;L'eau, nuit et jour, y dort dans un repos sublime,Et n'interrompt jamais son silence orageux.Dans ce morne désert, à l'oreille incertaineArrivent par moments des bruits faibles et longs,Et des échos plus morts que la cloche lointaineD'une vache qui paît aux penchants des vallons.Sur ces monts où le vent efface tout vestige,Ces glaciers pailletés qu'allume le soleil,Sur ces rochers altiers où guette le vertige,Dans ce lac où le soir mire son teint vermeil,Sous mes pieds, sur ma tête et partout, le silence,Le silence qui fait qu'on voudrait se sauver,Le silence éternel et la montagne immense,Car l'air est immobile et tout semble rêver.On dirait que le ciel, en cette solitude,Se contemple dans l'onde, et que ces monts, là-bas,Écoutent, recueillis, dans leur grave attitude,Un mystère divin que l'homme n'entend pas.Et lorsque par hasard une nuée erranteAssombrit dans son vol le lac silencieux,On croirait voir la robe ou l'ombre transparenteD'un esprit qui voyage et passe dans les cieux. 405

VIIJe n'ai pas pour maîtresse une lionne illustreJe n'ai pas pour maîtresse une lionne illustre :La gueuse, de mon âme, emprunte tout son lustre ;Invisible aux regards de l'univers moqueur,Sa beauté ne fleurit que dans mon triste coeur.Pour avoir des souliers elle a vendu son âme.Mais le bon Dieu rirait si, près de cette infâme,Je tranchais du Tartufe et singeais la hauteur,Moi qui vends ma pensée et qui veux être auteur.Vice beaucoup plus grave, elle porte perruque.Tous ses beaux cheveux noirs ont fui sa blanche nuque ;Ce qui n'empêche pas les baisers amoureux.De pleuvoir sur son front plus pelé qu'un lépreux.Elle louche, et l'effet de ce regard étrangeQu'ombragent des cils noirs plus longs que ceux d'un ange,Est tel que tous les yeux pour qui l'on s'est damnéNe valent pas pour moi son oeil juif et cerné.Elle n'a que vingt ans ; - la gorge déjà bassePend de chaque côté comme une calebasse,Et pourtant, me traînant chaque nuit sur son corps,Ainsi qu'un nouveau-né, je la tette et la mords,Et bien qu'elle n'ait pas souvent même une obolePour se frotter la chair et pour s'oindre l'épaule,Je la lèche en silence avec plus de ferveurQue Madeleine en feu les deux pieds du Sauveur.La pauvre créature, au plaisir essoufflée,A de rauques hoquets la poitrine gonflée,Et je devine au bruit de son souffle brutalQu'elle a souvent mordu le pain de l'hôpital.Ses grands yeux inquiets, durant la nuit cruelle,Croient voir deux autres yeux au fond de la ruelle,Car, ayant trop ouvert son coeur à tous venants,Elle a peur sans lumière et croit aux revenants.Ce qui fait que de suif elle use plus de livresQu'un vieux savant couché jour et nuit sur ses livres,Et redoute bien moins la faim et ses tourmentsQue l'apparition de ses défunts amants.Si vous la rencontrez, bizarrement parée,Se faufilant, au coin d'une rue égarée,Et la tête et l'oeil bas comme un pigeon blessé,Traînant dans les ruisseaux un talon déchaussé,Messieurs, ne crachez pas de jurons ni d'ordureAu visage fardé de cette pauvre impureQue déesse Famine a par un soir d'hiver, 406

Contrainte à relever ses jupons en plein air.Cette bohème-là, c'est mon tout, ma richesse,Ma perle, mon bijou, ma reine, ma duchesse,Celle qui m'a bercé sur son giron vainqueur,Et qui dans ses deux mains a réchauffé mon coeur. 407

IXTous imberbes alors, sur les vieux bancs de chêneTous imberbes alors, sur les vieux bancs de chênePlus polis et luisants que des anneaux de chaîne,Que, jour à jour, la peau des hommes a fourbis,Nous traînions tristement nos ennuis, accroupisEt voûtés sous le ciel carré des solitudes,Où l'enfant boit, dix ans, l'âpre lait des études.C'était dans ce vieux temps, mémorable et marquant,Où forcés d'élargir le classique carcan,Les professeurs, encor rebelles à vos rimes,Succombaient sous l'effort de nos folles escrimesEt laissaient l'écolier, triomphant et mutin,Faire à l'aise hurler Triboulet en latin. -Qui de nous en ces temps d'adolescences pâles,N'a connu la torpeur des fatigues claustrales,- L'oeil perdu dans l'azur morne d'un ciel d'été,Ou l'éblouissement de la neige, - guetté,L'oreille avide et droite, - et bu, comme une meute,L'écho lointain d'un livre, ou le cri d'une émeute ?C'était surtout l'été, quand les plombs se fondaient,Que ces grands murs noircis en tristesse abondaient,Lorsque la canicule ou le fumeux automneIrradiait les cieux de son feu monotone,Et faisait sommeiller, dans les sveltes donjons,Les tiercelets criards, effroi des blancs pigeons ;Saison de rêverie, où la Muse s'accrochePendant un jour entier au battant d'une cloche ;Où la Mélancolie, à midi, quand tout dort,Le menton dans la main, au fond du corridor, -L'oeil plus noir et plus bleu que la ReligieuseDont chacun sait l'histoire obscène et douloureuse,- Traîne un pied alourdi de précoces ennuis,Et son front moite encore des langueurs de ses nuits.- Et puis venaient les soirs malsains, les nuits fiévreuses,Qui rendent de leurs corps les filles amoureuses,Et les font, aux miroirs, - stérile volupté, -Contempler les fruits mûrs de leur nubilité, -Les soirs italiens, de molle insouciance,- Qui des plaisirs menteurs révèlent la science,- Quand la sombre Vénus, du haut des balcons noirs,Verse des flots de musc de ses frais encensoirs. -Ce fut dans ce conflit de molles circonstances,Mûri par vos sonnets, préparés par vos stances,Qu'un soir, ayant flairé le livre et son esprit,J'emportai sur mon coeur l'histoire d'Amaury.Tout abîme mystique est à deux pas du doute. -Le breuvage infiltré lentement, goutte à goutte,En moi qui, dès quinze ans, vers le gouffre entraîné,Déchiffrais couramment les soupirs de René,Et que de l'inconnu la soif bizarre alterre,- A travaillé le fond de la plus mince artère. -J'en ai tout absorbé, les miasmes, les parfums, 408

Le doux chuchotement des souvenirs défunts,Les longs enlacements des phrases symboliques,- Chapelets murmurants de madrigaux mystiques ;- Livre voluptueux, si jamais il en fut. -Et depuis, soit au fond d'un asile touffu,Soit que, sous les soleils des zones différentes,L'éternel bercement des houles enivrantes,Et l'aspect renaissant des horizons sans finRamenassent ce coeur vers le songe divin, -Soit dans les lourds loisirs d'un jour caniculaire,Ou dans l'oisiveté frileuse de frimaire, -Sous les flots du tabac qui masque le plafond,J'ai partout feuilleté le mystère profondDe ce livre si cher aux âmes engourdiesQue leur destin marqua des mêmes maladies,Et, devant le miroir, j'ai perfectionnéL'art cruel qu'un démon, en naissant, m'a donné,- De la douleur pour faire une volupté vraie, -D'ensanglanter un mal et de gratter sa plaie.Poète, est-ce une injure ou bien un compliment ?Car je suis vis à vis de vous comme un amantEn face du fantôme, au geste plein d'amorces,Dont la main et dont l'oeil ont, pour pomper les forces,Des charmes inconnus. - Tous les êtres aimésSont des vases de fiel qu'on boit, les yeux fermés,Et le coeur transpercé, que la douleur allèche,Expire chaque jour en bénissant sa flèche. 409

INDICE ESP FR# TITULOPOESIAS _________________ 5 211Al lector 6 212SPLEEN E IDEAL _______________ 7 213 I Bendición 7 213 215 II El albatros 9 216 III Elevación 10 217 218 IV Correspondencias 11 219 220 V [Yo amo el recuerdo...] 12 221 VI Los faros 13 222 223 VII La musa enferma 15 224 225 VIII La musa venal 16 226 IX El mal monje 17 227 228 X El enemigo 18 229 XI El de la mala suerte 19 230 231 XII La vida anterior 20 232 233 XIII La caravana de gitanos 21 234 XIV El hombre y el mar 22 235 236 XV Don Juan en los infiernos 23 237 238 XVI Castigo del orgullo 24 239 XVII La belleza 25 240 241 XVIII El ideal 26 242 244 XIX La giganta 27 245 XX La máscara 28 246 247 XXI Himno a la Belleza 29 248 XXII Perfume exótico 30 249 250 XXIII La cabellera 31 251 252 XXIV [Yo te adoro...] 32 254 XXV [Tu pondrías al universo entero...] 33 255 256 XXVI Sed non satiata 34 257 258 XXVII [Con su vestimenta…] 35 259 XVIII La serpiente que danza 36 260 261 XXIX A una carroña 37 XXX De profundis clamavi 39 XXXI El vampiro 40 XXXII [Una noche...] 41 XXXIII Remordimiento póstumo 42 XXXIV El gato 43 XXXV Duellum 44 XXXVI El balcón 45 XXXVII El poseso 46XXXVIII Un fantasma 47 XXXIX [Yo te doy estos versos...] 49 XL Semper aedem 50 XLI Toda íntegra 51 XLII [Qué dirás esta noche...] 52 XLIII La antorcha viviente 53 XLIV Reversibilidad 54 XLV Confesión 55 XLVI El alba espiritual 56 410

XLVII Armonía de la tarde 57 262 XLVIII El frasco 58 263 XLIX El veneno 59 264 L Cielo encapotado 60 265 LI El gato 61 266 LII El hermoso navío 62 267 LIII La invitación al viaje 63 268 LIV Lo irreparable 64 269 LV Plática 66 271 LVI Canto de otoño 67 272 LVII A una madona 68 273 LVIII Canción de la tarde 69 274 LIX Sisina 70 275 LX Franciscae meae laudes 71 276 LXI A una dama criolla 72 277 LXII Moesta et errabunda 73 278 LXIII El espectro 74 279 LXIV Soneto otoñal 75 280 LXV Tristezas de la luna 76 281 LXVI Los gatos 77 282 LXVII Los búhos 78 283 LXVIII La pipa 79 284 LXIX La música 80 285 LXX Sepultura 81 286 LXXI Un grabado fantástico 82 287 LXXII El muerto alegre 83 288 LXXIII El tonel de odio 84 289 LXXIV La campana rajada 85 290 LXXV Spleen I 86 291 LXXVI Spleen II 87 292 LXXVII Spleen III 88 293LXXVIII Spleen IV 89 294 LXXIX Obsesión 90 295 LXXX El gusto de la nada 91 296 LXXXI Alquimia del dolor 92 297 LXXXII Horror simpático 93 298LXXXIII El heotontimorumenos 94 299LXXXIV Lo irremediable 95 300 LXXXV El reloj 97 301CUADROS PARISIENSES _________ 98 302 LXXXVI Paisajes 98 302 LXXXVII El sol 99 303 304LXXXVIII A una mendiga pelirroja 100 306 308 LXXXIX El cisne 102 310 XC Los siete ancianos 104 313 314 XCI Las viejecitas 106 315 316 XCII Los ciegos 109 317 XCIII A una transeúnte 110 318 320 XCIV El esqueleto labrador 111 321 XCV Crepúsculo vespertino 112 XCVI El juego 113 XCVII Danza macabra 114 XCVIII El amor de la mentira 116 XCIX [Yo no he olvidado...] 117 411

C [A la criada...] 118 322 CI Brumas y lluvias 119 323 CII Sueño parisiense 120 324CIII El crepúsculo matutino 122 326EL VINO ____________________ 123 327 CIV El alma del vino 123 327 CV El vino de los traperos 124 328 CVI El vino del asesino 125 329 CVII El vino del solitario 127 331CVIII El vino de los amantes 128 332FLORES DEL MAL ______________ 129 333 CIX La destrucción 129 333 334 CX Un mártir 130 336 CXI Mujeres condenadas 132 337 338 CXII Las dos buenas hermanas 133 339 340CXIII La fuente de sangre 134 341 CXIV Alegoría 135 343 CXV La Beatriz 136 CXVI Un viaje a Citerea 137CXVII El cupido y el cráneo 139REBELIÓN ___________________ 140 344CXVIII El reniego de San Pedro 140 344 CXIX Abel y Caín 141 345 346 CXX Las letanías de Satán 142LA MUERTE __________________ 144 348 CXXI La muerte de los amantes 144 348 349 CXXII La muerte de los pobres 145 350CXXIII La muerte de los artistas 146 351 352CXXIV El fin de la jornada 147 353 CXXV El sueño de un curioso 148CXXVI El viaje 149LOS DESPOJOS ___________ 153 357LOS DESPOJOS _______________ 154 358 358I La puesta de sol romántica 154PIEZAS CONDENADAS __________ 155 359 359II Lesbos 155 412

III Mujeres condenadas (Delfina e Hipólita) 157 361 IV El Leteo 160 364 V Para aquella que es muy alegre 161 365 VI Las joyas 162 366VII La metamorfosis del vampiro 163 367GALANTERÍAS ________________ 164 368VIII El surtidor 164 368 369 IX Los ojos de Berta 165 370 X Himno 166 371 372 XI Las promesas de un rostro 167 374 XII El monstruo 168XIII Alabanzas de mi Francisca 170EPÍGRAFES __________________ 171 375XIV Versos para el retrato de M H Daumier 171 375 XV Lola de Valencia 172 376XVI Sobre Tasso en la prisión 173 377PIEZAS DIVERSAS __________ 174 378 XVII La voz 174 378 379XVIII Lo imprevisto 175 381 XIX El rescate 177 382 XX A una malabaresa 178 BUFFONERIES ______________ 383 XXI Sur les débuts de mmlle Amina Boschetti 383 XXII A propos d'un importun 384XXIII Un cabaret folâtre 386AGREGADOS DE LA TERCERA 387ED. DE LAS FLORES DEL MAL___ 179 387 I Epígrafe para un libro condenado 179 388 II A Theodore de Banville 180 389 392 III Imitación de Longfellow 181 393 394 IV La plegaria de un pagano 182 395 V La tapadera 183 396 397 VI El examen de medianoche 184 398 399 VII Madrigal triste 185 400VIII El anunciador 186 401 402 IX El rebelde 187 X Muy lejos de aquí 188 XI El abismo 189 XII Las lamentaciones de un ICARO 190XIII Recogimiento 191XIV La luna ofendida 192 413

POESIAS DIVERSAS ____________ 193 403 403 I [¿No es verdad que es grato...] 193 404 II [Se complacía en verla...] 194 405 195 III Incompatibilidad 196 406 197 408 IV [Recién acabo de escuchar...] 198 V [¡Ah! ¿Quién no ha gemido por otro...] 199 201 VI [Compañero, tienes el corazón...] 202 204 VII [Yo no tengo por amante...] 205VIII [Yace aquí aquel que...] 206 207 IX [Todos Imberbes entonces...] 208 X [Noble mujer de brazo firme...] 209 XI Sobre un álbum de mme emile chevalet XII [Yo vivo, y tu perfume…]XIII [De un espíritu extravaganteXIV Monselet Paillard Proyecto de epílogo para la segunda edición de las Flores del Mal414


Like this book? You can publish your book online for free in a few minutes!
Create your own flipbook