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MAGAZINE CONGO BUSINESS 3

Published by LARRY AGENCY ÉDITION, 2016-07-17 21:56:58

Description: MAGAZINE CONGO BUSINESS 3

Keywords: CONGO,AFRIQUE,AFRICA,AFFAIRE,BUSINESS

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DES GISEMENTS Numéro 03INEXPLORÉSAU KONGO INTERVIEWSCENTRAL Modeste Bahati Patience Barandenge MODESTE BAHATI «La première richessede la RDC c’est les congolais...» Interview exclusive du Ministre de l’économie nationale 1 AOUT - SEPT - OCT 2015

R.D.C. PERSPECTIVES SOMMAIRE CALENDRIER.............................................................................................4 ÉDITORIAL..............................................................................................5 LES DÉCIDEURS Modeste Bahati...................................................................................................8 Patience Barandengerade................................................................................12 Julie Lassa........................................................................................................16 ENTREPREUNARIAT GIES-F4BC.......................................................................................................20 Franck-Louis.....................................................................................................25 R.D.C. PERSPECTIVES Plaidoyer pour la promotion des modes alternatifs de conflit en vue de l’amé- ration du climat des affaires en RDC...............................................................26 Des gisements inexplorés au Kongo Central...................................................32 AFRIQUE & MONDE L’Afrique aussi investit en Chine !....................................................................36 L’Afrique peut-elle financer sa propre croissance ?.........................................40 CONTACT...................................................................................................462 3 AOUT - SEPT - OCT 2015

CALENDRIER 2015 ÉDITORIALFORUM AFRICA 2015 IPAD RDC MINES 2015 A quand le Congo Inc ? locaux pour éviter les fermetures des entreprises des lo- cales.La 7e Édition du Forum Africa aura lieu du 16 au 18 Du 15 au 16 octobre 2015, nous ouvrions les portes Lors de notre interview avec le Ministre de l’économie na- Le gouvernement pourrait instituer des mesures permet-septembre 2015 à Montréal de l’unique forum sur le secteur minier en RDC et les tionale monsieur Bahati, nous lui avons fait part d’une des tant de réserver certains domaines pour les locaux ou l’ap-Le Forum Africa 2015 est organisé par Afrique Ex- opportunités d’investissement dans la région. préoccupations des opérateurs économiques nationaux: port des investisseurs étrangers seraient limités pour éviterpansion Magazine, la Banque africaine de dévelop- iPAD RDC Mines & Infrastructure Indaba est le seul « Le secteur privé national déplore que le gouvernement le monopole que nous vivons aujourd’hui.pement et Export Québec, en collaboration avec événement international en RDC rassemblant les in- favorise les investissements étrangers à leur détriment» etAfreximbank, l’African Business RoundTable (ABR) vestisseurs locaux et internationaux, le gouvernement quel était son point de vue ? Il devrait investir dans le PME et PPE, c’est-à-dire mettreet le Conseil canadien pour l’Afrique et les fournisseurs dans un même objectif : stimuler Une des choses que nous avions pu retenir de cette inter- des incitatifs tels que de crédits d’impôts, de subventionsCette grande rencontre de trois jours vise entre autres l’industrie minière en RDC. view c’est le pourcentage de l’investissement étranger ver- entrepreneuriales et des allègements fiscaux. Ces incitatifsà favoriser les investissements privés en Afrique, un Au terme de 10 éditions couronnées de succès, l’iPAD sus le pourcentage de l’investissement des locaux. auront pour but à inviter ces PME et PPE à se formalisercontinent où plusieurs pays enregistrent des taux de est devenu le forum de référence pour tout individu Aujourd’hui, en République Démocratique du Congo, les parce que c’est chez elles que se trouve le plus large poten-croissance qui avoisinent les 10 %. www.forumafrica- ou compagnie désirant s’implanter en RDC, ou multi- investisseurs étrangers représenteraient 80% du tissu éco- tiel pour embaucher et cela permettrait aux PME et PPEnada.com plier leurs opérations déjà prometteuses. nomique de la République Démocratique du Congo. de devenir compétitif. Mais aussi, cela permettre au gou- Le secteur minier est en pleine mutation et sujet à de vernement d’aller chercher de millions via les taxes et desForum de l’habitat et de l’immobilier nouvelles dynamiques géopolitiques qui pourraient En sortant de son bureau, nous nous sommes posé deux impôts.Africain en Amérique du nord changer l’approche des investisseurs et opérateurs questions. miniers pour le déroulement de leurs activités. www. 1.A quand le Congo Inc ? Au-delà de ça, la Fédération des entreprises du CongoLes 10 et 11 octobre 2015 se tiendra au Palais des ipad-drc.com 2.Où sont passés les hommes d’affaire de la trempe de (FEC) devrait faire un travail éducatif auprès des entrepre-congrès de Montréal au Canada le premier forum de Bemba Saolona, d’Emmanuel tangi, de Pascal Kinduelo de neurs congolais car à ce jour nous avons une multitude del’habitat et de l’immobilier Africain en Amérique du F.E.CA.N. 2015 Jean Pierre Bemba? PME et PPE qui fleurissent dans les quartiers mais qu’ellesnord sous le thème : Diaspora Africaine et développe- n’arrivent pas à faire le contrepoids par rapport aux in-ment du secteur immobilier en Afrique. Ce premier Forum Economique Congolais en Amérique du Suite à l’assainissement du climat des affaires en Répu- vestisseurs étrangers parce qu’une grande majorité de cesforum servira de lieu de rencontre entre la diaspora Nord (F.E.C.A.N.) est un événement annuel organi- blique Démocratique du Congo nous assistons aujourd’hui PME et PPE sont dans l’informelle.africaine installée en Amérique du Nord désireuse sé par l’association Solidarité Canado-Congolaise, le à un afflux massif des investisseurs étrangers qui injectentd’investir (logements résidentiels, logements sociaux) FECAN et la Chambre de Commerce Congolaise du de millions de dollars et qui créent des emplois directs eten Afrique et les différents acteurs de la filière im- Canada en collaboration avec le Congo Business Ma- indirects, mais la compétition n’est pas équilibrée. En ef-mobilière : gouvernement, promoteurs immobiliers, gazine. L’objectif principal de ce Forum international fet, les entrepreneurs locaux n’ont pas la même trésorerieconstructeurs, rénovateurs, équipementiers, institu- est d’offrir des outils et approches novatrices pour ac- et le système bancaire ne les permette pas d’avoir assez detions bancaires, assureurs, agences immobilières, pro- croître l’investissement privé en République démocra- moyen pour investir.fessionnels de l’habitat au Canada et en Afrique. tique du Congo (RDC). Ce rendez-vous international des affaires est prévu du 19 au 20 novembre 2015 à Malgré les efforts du gouvernement à travers les structures Montréal réunira des centaines de participants par- telles que l’agence nationale pour la promotion des inves- mi lesquels des présidents de sociétés, des décideurs tissements et le fonds de promotion de l’industrie nous congolais et canadiens, des intervenants des organisa- avons toujours un déficit criant des entrepreneurs congo- tions internationales et des ONG. lais qui ont pignon sur rue. www.congobusinessmagazine.com En mon sens, les autorités devraient mettre en place de4 mécanismes propices qui devraient attirer les investisseurs Lawrence Kitoko-Lubula étrangers tout en garantissant la survie des opérateurs lo- AOUT - SEPT - OCT 2015 5

LA CITÉ DU FLEUVE 6 7 AOUT - SEPT - OCT 2015

LES DÉCIDEURS LES DÉCIDEURSModeste Bahati «La première richesse de la RDC c’est les congolais...»Ministère de l’économie nationale 9 AOUT - SEPT - OCT 2015Magazine Congo Business : Avec la conjoncture nous avons 80 millions d’hectares de terre arable ceéconomique mondiale les pronostics avaient fait de qui peut nourrir la moitié de la planète si réellement2015 une année de croissance positive pour l’écono- les 80 millions d’hectares étaient mis en œuvre.mie de la RDC. Où en est-elle ? Après l’agriculture vient le secteur de la pêche, nousBahati Lukwebo : A ce jour la croissance telle que clô- avons beaucoup de poissons dans nos eaux douces,ture fin 2014 est de 9.5% et donc pour une projection dans nos lacs, dans nos rivières, dans nos affluents etqui était de 8% nous avons donc fait un bond de 1.5% même sur la côte atlantique. Mais il n’est pas compré-par rapport aux projections. hensible que nous continuons à importer de poissonsCette croissance est tirée essentiellement du secteur pour nourrir la population pour de millions et deminier, du secteur de construction du secteur des ser- millions de dollarsvices notamment les banques.L’agriculture sur laquelle nous comptions comme pre- L’autre secteur important, c’est celui des infrastruc-mier élément constitutif de la richesse nationale mal- tures, vous savez que le pays est très grand, 2 345 000heureusement, elle se situe à la cinquième place. km² c’est énorme! Pour relier les provinces, pour relier les centres deMagazine Congo Business : Où en est la RDC dans productions et de centres de consommations il nousl’amélioration de l’état de son économie nationale ? faut des infrastructures : les routes, les chemins de fer, les voies de navigations fluviales, lacustres et les voiesBahati Lukwebo : Oui, nous avons un programme aériennes.économique qui vise essentiellement la diversifica- Toutes ces voies doivent constituer et constituenttion. La Diversification qui doit toucher les secteurs une priorité pour nous.clés de la vie nationale.Le premier secteur c’est d’abord les hommes, comme Vient ensuite le secteur des hydrocarbures, les infor-vous le savez la première richesse ce sont les hommes. mations récentes puisées de recherches que les belgesIl y’a de pays aujourd’hui comme le Japon et l’Alle- avaient effectué en géologie démontre que la RDCmagne qui ne disposent pas de ressources naturelles est un grand réservoir de pétrole.mais qui sont de grandes puissances grâce à l’intelli- Nous disposons de beaucoup de gisements de pé-gence humaine. trole que ça soit sur la côte atlantique, dans la cuvettePour nous, la priorité c’est d’abord l’intelligence hu- centrale mais également sur toute la bande Est dumaine vient directement après l’agriculture parce que pays à partir du lac Édouard jusqu’au lac Tanganyika.8

LES DÉCIDEURS LES DÉCIDEURSEt c’est là réellement que nous pourrions tirer de En dehors des hydrocarbures et les gaz nous avons Et donc ce secteur-là c’est un grand secteur et un sec- à quatre-vingt pour cent entre les mains des expatriésgrosses ressources, car il faut se mettre en évidence bien-sûr les minerais, nous n’avons pas abandonné et teur porteur, je peux même vous dire que si la RDC ce qui fait que toute intervention que l’on peut envisa-les minerais ne peuvent pas nous permettre de gagner nous n’allons pas abandonner ce secteur. n’avait pas toutes les autres ressources, elle pouvait ger de ce côté-là ne tomberait que dans les mains desbeaucoup de milliards. bien vivre rien que de l’énergie électrique parce que expatriés qui contrôlent 80% de l’économie. Après les minerais nous avons le secteur de services, nous avons un potentiel de 100 milles mégawatts à Ils sont dans les vivres, ils sont dans la construction etCar aujourd‘hui ce sont les privés qui exploitent le sec- le premier service qui va surement contribuer à la Inga. Vous comprenez que là aussi c’est enjeu très im- dans plusieurs domaines.teur de minerais et la GECAMINE ne participe que croissance économique c’est le secteur des assurances. portant ce sont de capitaux énormes. Alors qui faut-il blâme pour ça?pour un faible pourcentage. L’industrie d’assurance qui jusque-là était sous le mo- Je pense que nous nous faisons de notre mieux pourMême si c’est nous même qui produisions et vendions, nopole de la société nationale d’assurance la SONAS. En dehors des secteurs que je viens de citer, nous ne créer un cadre propice à l’éclosion de la petite eton ne pourrait pas espérer avoir au-delà de dix ou Maintenant avec la nouvelle loi, les assurances ont pouvons pas oublier le tourisme parce que le pays est moyenne entreprise.vingt milliards de dollars. Par contre, dans le pétrole été libéralisées et donc là aussi, ce sont les capitaux doté de plusieurs endroits touristiques et ceux-ci dans Mais revient également à ces entreprises de montrercompte tenu de réserves qui restent à certifier nous énormes qu’on pourra mobiliser et ainsi les injecter toutes les provinces. l’intérêt à la démarche et d’avoir un marketing agressifpouvons facilement dépasser deux cent milliards de dans l’économie nationale. Et cette industrie reste encore vierge et il n’est pas pour lui permettre de se taper une place sur le marchédollars de budget annuel et cela peut effectivement exploité, à l’époque il y’avait quelques amorces et parce qu’il s’agit ici du business où les intérêts sontnous permettre d’envisager de véritables réformes En dehors des assurances, vous savez que le parle- quelques débuts mais par la suite il a été abandonné opposés.dans l’administration, dans l’armée, dans la police et ment a pris une loi libéralisant le secteur du com- mais je pense que c’est un secteur qu’il faut à tout prixmettre un accent sur les infrastructures. merce l’énergie électrique. relancer. Magazine Congo Business : Selon vous quels sont Bref, nous avons plusieurs secteurs où nous préco- les freins à une croissance inclusive qui permettrait nisons la diversification parce que comme vous le un mieux vivre pour la population dans un contexte voyez bien c’est quand les secteurs touchent un grand de forte croissance démographique ?10 nombre de population que nous pouvons parler d’une croissance inclusive. Bahati Lukwebo : Pour lever les freins sur la crois- sance inclusive le remède c’est la diversification de Magazine Congo Business : Le secteur privé natio- l’économie. Et pour diversifier il faut créer des in- nal déplore que l’État favorise les investisseurs pri- frastructures et un cadre propice. vés étrangers à leur détriment, quel est votre point Et ça nous avions déjà pensé les six dernières années, de vue ? nous étions occupés à préparer la législation, une lé- gislation attrayante, une législation qui offre des ga- Bahati Lukwebo : Je pense que le problème qui se ranties à ceux qu’ils veulent investir pour leurs mon- pose c’est l’initiative privée qui est peut-être un peu trer qu’ils peuvent travailler et gagner de l’argent chez dormante parce que quand vous regardez à l’Est du nous. pays au nord Kivu et au sud Kivu. Le secteur privé Et cela en toute sécurité physique et juridique, sécu- prospère. rité juridique dans le sens que nous avions déjà ratifié Parce que lui ne compte et n’attend pas que ça soit plusieurs accords internationaux par lesquels nous l’État qui puisse le soutenir pour aller de l’avant. Les adhérons aux principes de l’arbitrage international. gens ont compris qu’ils doivent se prendre en charge Donc si quelqu’un a un contentieux ou un litige au lieu et c’est ce qu’ils font et c’est ce qui explique qu’il y’a un qu’il se fie seulement à notre justice, il a la latitude de grand dynamisme du secteur privé de ce côté-là. recourir à un arbitrage extérieur internationalement Pour revenir à la question qu’il y’aurait une sorte de reconnu et l’a aussi c’est une garantie supplémentaire. discrimination, je ne pense pas. Quand vous regar- dez la structuration de l’économie congolaise, elle est AOUT - SEPT - OCT 2015 11

LES DÉCIDEURSPatience BarandengeResponsable national du marché des femmes entrepreneursAutodidacte, Patience Barandenge peut se targuer d’un parcours rempli de succès et quand on demande de quoi est-elle fière, Du prestigieux programme Lady’sFirst, lâche-t-elle. À son propre égard, elle use de modestie.Magazine Congo Business : Parlez-nous de votre MCB : Ca fait déjà plus de cinq ans que vous travail- PB : Il est vrai que mon portefeuille n’étant que des MCB : Quelles opportunités vous ont-elles per- femmes d’affaires m’exige de la rigueur et de la disci-parcours ? lez pour la Rawbank, Qu’est-ce qui vous a poussé à pline. Les femmes veulent un service sur mesure, elles mis d’avancer dans votre carrière professionnelle?Patience Barandenge : Après avoir obtenu mon sont exigeantes, et comme leurs temps c’est l’argent PB : Toutes les opportunités d’apprentissage(les forma-bac en scientifique option mathématiques et phy- devenir une Banquière ? elles ne veulent pas trainer longtemps en banque pour tions) qui se présentaient devant moi je les saisissais.siques, j’ai opté pour des études de journalisme que PB : Je n’ai pas décidé de devenir Banquière car je leurs opérations, elles veulent de l’attention, de la re- L’opportunité que la Rawbank m’a accordé en me pla-j’associais au mannequinat. Du mannequinat est n’en avais pas le background. Je suis à la base de for- connaissance, c’est son bénéfice dans le produit qui çant à la direction du marché des femmes m’a beaucoupné ma passion pour le stylisme en créant des cro- mation journalistique. La décision ne venait pas l’intéresse pas quel ingrédient a été utilisé pour créer le permis d’avancer dans ma carrière professionnelle.quis dont les collections ont été présentées au cours de moi non plus, Dieu seul en était le décideur et produit. Pour remédier à cela nous leur avons dédié undes différents défilés de mode que j’ai eu à orga- le déclencheur. La Rawbank, mon employeur au- espace où toutes leurs questions auraient des réponses, MCB:Avezvousàunmomentdonnédevotreviedéci-niser ; ce qui m’amena dans le milieu du cinéma jourd’hui depuis 5 ans et demi était mon client pour où elles seraient prises en considération et ce par l’at-comme costumière car ayant été détecté par un ré- qui je fournissais mes services en communication et tention particulière que leur accordera une équipe der d’abandonner ? Quel a été l’élément clef qui vous aalisateur. De là j’ai brigué des échelons jusqu’à de- événementielle. Il a plu à Dieu de toucher le cœur masculine, des produits adaptés à leurs besoins etcvenir Directeur de casting, Directeur artistique tant du DG en insistant à tout prix que je travaille pour permisdetenirbon,etdenepasrenonceràvotrerêve?dans le monde du cinéma que celui de la publicité. lui malgré que je proposais ma sœur à la place car il Je n’ai pas rencontrés des difficultés du fait d’être PB : oui il m’est arrivé à plusieurs fois de décider me plaisait de travailler en freelance. Il dira « ok, je femme dans le milieu bancaire, mais du fait juste d’abandonner. Ce qui m’a permis de tenir bon C’est laChanteuse d’antan précisément dans la musique gospel, prends ta sœur mais je veux de toi aussi ! » et c’est là d’être venu dans un secteur inconnu et j’ai surmonté règle la plus importante et la plus évidente de toutes.je suis revenu dans le milieu en tant que Manager d’ar- que tout à commencer en apprenant la Banque sur le ces difficultés en autodidacte, en apprenant. Et sans « Faire des efforts » Vous ne gravirez pas les marchestiste, chercheur des talents en organisant des concours tas. Dieu m’a fait grâce d’apprendre la banque comme discipline et sans effort cela n’aurait pas été possible du succès en gardant les mains dans les poches. Sansde chant, des festivals de musique etc. je suis revenu pour tous les autres métiers que j’ai exercés d’antan. discipline et sans effort, la réussite est impossible.à la télé avec un cooking show et continuant à vendremes services en communication ce qui m’emmènera MCB : Quelles difficultés particulières avez-vousà la Rawbank depuis septembre 2009 jusqu’à ce jour. rencontrées en tant que femme dans le milieu bancaire et comment les avez-vous surmontées ?12 13 AOUT - SEPT - OCT 2015

LES DÉCIDEURSDÉCIDEURS PORTRAIT MCB : De quelle réussite êtes-vous la plus fière ? MCB : Quel message voudriez-vous adresser aux PB : En deux mots, Lady’s First. Je serais toujours fière 14 même si aujourd’hui je quittais la Rawbank, que ma femmes Congolaises ou africaines entrepreneurs et modeste contribution a fait de ce programme « une marque » que je voudrais voir pérennisé. actives, qui ont des rêves, mais ne peuvent les réali- MCB : Quels ont été les éléments clés de votre réus- ser à cause de la peur d’échouer ? PB : Mon message pour les femmes entrepreneurs site? Avez-vous des rôles modèles? congolaises et Africaines c’est de ne pas avoir peur PB : la pro activité avant tout. J’aime prendre des dé- d’échouer. C’est comme gagner, cela fait parti du jeu. cisions et initiatives ; D’ailleurs, pour garantir toute C’est une éventualité qu’il faut savoir assumer en ti- réussite, il faut un réel engagement. C’est l’étape la plus rant les leçons de ses insuffisances pour s’améliorer. difficile. Pour que la décision commence à s’opérer, il Toutefois, l’échec n’est jamais une situation perma- fallait prendre une première action immédiate à sa nente. Osez prendre des décisions, Osez rêvez, c’est réalisation. Une fois commencé, cela devient plus fa- la seule manière d’avancer. La réussite viendra si l’on cile. Maintenir l’engagement de ses décisions, Ne pas croit avec certitude au bien-fondé de son projet. Mais avoir peur de perdre, ne pas forcer le passage si les perdre ne signifie pas toujours qu’on a commis une gens ou l’environnement ne s’y prêtent pas, respecter erreur. Bien qu’on pense avoir eu toutes les données, son adversaire pour le convaincre, pour atteindre ses pris les bonnes décisions au bon moment, avoir bien objectifs, il faut découper ses actes en une suite de sé- agi, il arrive que les éléments soient contre vous. Dans quences en gardant en tête la mission à réussir, se for- ce contexte, perdre n’est qu’un résultat, ce n’est pas une cer à s’organiser, toujours vérifier, quitte à ne pas faire faute. Cette peur de perdre ou de prendre un risque confiance. Cela paraît évident, mais c’est comme cela porte un message positif: on anticipe que ce qui va se qu’on évite les erreurs. Pour tenir l’engagement de ses produire nécessite d’y être préparé. Anticiper et ac- décisions, on restera souple dans son approche. Par cepter le risque, la défaite ou l’erreur (et donc s’y pré- exemple, on acceptera que les tâches intermédiaires parer) permet d’éviter des conséquences désastreuses ne s’effectuent pas dans le bon ordre ou avec le résultat et de persévérer plus sereinement. idéal car c’est l’objectif final qui doit être achevé par- faitement et j’ajouterais le renforcement des capacités MCB : Quels sont vos projets pour l’avenir ? Où Pa- donc ne pas se lasser d’apprendre. Effectivement j’ai des rôles modèles. J’oserais en citer tience se voit-elle dans 5 ans ? une « Jeanine MABUNDA » mon exemple dans le PB : Et bien, j’ai tout pleins de projets ça n’arrête ja- secteur financier, elle a été à la tête des entreprises mais, et heureusement ça avance bien ! comme la FPI, a géré plus d’une vingtaine d’entre- Je ne suis pas quelqu’un qui aime se projeter dans 5 à prises dans le Ministère du portefeuille, elle s’adapte 10ans car la vie est assez imprévisible. Donc tout ce dans différents secteur que ce soit dans la politique. que je peux dire déjà, c’est que cette année sera riche Donc pour moi, être à coté des femmes de sa trempe en événements et en projets réussis! pour apprendre est une contamination positive ! Déjà, la mise en œuvre de mon projet incubateur pour les jeunes filles sortant de l’université dénommé « Dream comes true » 15 AOUT - SEPT - OCT 2015

LES DÉCIDEURSJulie Lassa Présidente de Julia ProductionsJ«Pour une production écologique»ulie Lassa est une entrepreneure née, femme de terrain cette quinquagénaire mariée et mère de plusieurs TRAVAILLER AU CANADA! enfants fait partie de femmes que la République Démocratique du Congo compte qui pensent que tout est possible à celui qui croit. C’EST POSSIBLE AVEC LARRY CONSULTINGFondatrice de la société Julia Productions qui œuvre dans plusieurs secteurs, + 514 247- 2160 & + 243 - 811 - 354 - 028de la production de produits biologiques tels que le jus de moringa, le jus degingembre, le jus multifruit, jus de baobab et la poudre de moringa sous [email protected] - www.larryconsulting.comla marque de « JULIA ». 17 AOUT - SEPT - OCT 2015Graduée en marketing, Julie Lassa est bénéficiaire de plusieurs formationsinitiées à la confédération de petites et moyennes entreprises au Congo ensigle COPEMECO.Elle a aussi participé à la formation de l’autorité de régulation des marchéspublics (ARMP). Elle suivra prochainement la formationde cadres du secteur privé sur la préparation dessoumissions et l’exécution de marchés publics. Julie Lassa est membre active des plusieurs organisationstelle que le Groupement d’Intérêt Économique (GIE),telle que les femmes francophones du bassin du fleuveCongo(F4BC), telle que l’association de FemmesEntrepreneurs du Congo qui est le regroupement defemmes entrepreneures à la COPEMECO (FECO)et de l’association de mamans commerçante duCongo pour ledéveloppement (AMACCOD).Julie Lassa est également consultante auprès de lachambre de commerce congolaise au Canada.En dehors de ses multiples activités, Julie Lassa croit dansla jeunesse congolaise dans laquelle elle s’implique et s’investitpour leur permettre de devenir de citoyens contributeursà l’émergence de la République Démocratique du Congo.16

Le mois d’octobre est dédié à iPAD en RDC alors que la communauté Yves Bawa, PACT, Conseiller Technique Régional, Orateurs clés à la conférence de la Semaine Minièreminière se rassemble à Kinshasa et Lubumbashi Mines to markets initiative, RDC“La RDC pourrait transformer le paysage socio-économique de la région” du Katanga à Lubumbashi: La plate-forme pour l’exploitation minière du cuivre - S.E.M Moise Chapwe, Gouverneur, Gouvernorat duLe mois d’octobre est dédié à iPAD* en RDC et cette année verra encore le retour et du cobalt en RDC Katanga, RDCde la 11ème edition de l’iPAD RDC Mines & Infrastructures Indaba du 15 au 16 - Eric Mboma, Directeur Exécutif, Standard Bank,octobre, suivi de la 6ème édition de La Semaine Minière du Katanga à Lubumbashi La Semaine Minière du Katanga se focalise plus sur les RDCdu 20 au 21 octobre. défis locaux de la province se présentant ainsi comme - Marie Chantal Kaninda, Conseillère en Charge des plate-forme pour l’exploitation minière du cuivre Affaires Extérieures Afrique, Rio Tinto, RDC *iPAD = Infrastructure Partnerships for African Development et du cobalt en RDC et le rôle de l’industrie minière - Elise Vigier, Conseillère Technique, GIZ, Allemagne dans le développement des responsabilités sociales”, - Charles Carron Brown, Directeur des Opérations,Nous sommes heureux que la marque iPAD soit La Remise des Prix de l’Industrie Minière a été lancée explique Nicole Smith la directrice de l’événement. Tiger Resources, Mine Kipoi, RDC si établie et respectée depuis plus de 10 ans et l’année dernière avec grand succés et sera de retour en “Les infrastructures, le réseau ferroviaire, le régime - Guy Nzuru, Manager, Ivanhoe Mines Ltd, RDCqu’elle soit aussi devenue synonyme de l’industrie mi- octobre à Kinshasa afin que l’industrie puisse récom- fiscal et les défis quotidiens auxquels les opérateurs - Ilunga Ilunkamba, Directeur Exécutif, SNCC, RDCnière en RDC”, explique Nicole Smith, la directrice penser individus et projets qui ont contribué de ma- miniers doivent faire face seront abordés ainsi que lesdes événements iPAD en RDC. “Etant le troisième nière significative à l’essor de l’industrie minière. Cette spécificités des réglementations locales. Le problème L’ iPAD RDC Mines & Infrastructures Indaba et Laplus vaste pays en afrique, la RDC pourrait transfor- année une huitième catégorie a été ajoutée, ‘Femme de de l’alimentation en éléctricité et ses solutions clés au- Semaine Minière du Katanga reçoivent tous les deuxmer le paysage socio-économique de la région. Alors l’Année’, et cette soirée de gala glamour se déroulera ront une séance dédiée, et ce dans le but de booster la un soutien institutionel phénomenal ainsi que de l’in-que nous sommes dans l’attente de l’approbation du dans le somptueux hôtel Béatrice. production de cuivre et de cobalt.” dustrie elle-même. Ivanhoe Mines est le sponsor dia-code minier au parlement, les projets de développe- mant et Standard Banke sponsor platine à Kinshasa.ment et d’exploration sont les défis majeurs auxquels Orateurs clés aux conférences de l’iPAD RDC Mines Elle ajoute: “cette année, la conférence offrira aussi De plus, Engen et Tenke Fungurume ont signé en tantles principaux opérateurs miniers et institutions gou- des ateliers techniques gratuits sur la Responsabilité que sponsor platine pour les deux événements. Aggre-vernementales doivent faire face. Le prix faible des et Infrastructures: Sociale des Entreprises et les bonnes pratiques seront ko, Andritz Hydro et Tiger Resources quant à eux sontmatière premières et le manque d’opportunités de fi- partagées au sein de l’audience et les entreprises au- sponsors or.nancement et d’investissement sont le frein principal •S.E.M Martin Kabwelulu Labilo, Ministre des Mines, ront l’opportunité de présenter leurs produits à l’hôtelau développement de cette industrie en plein essor RDC Grand Karavia avec un espace expo extérieur agran- Date et lieu de l’iPAD DRC Mines et Infrastructuredans la région.” •Jean Felix Mupande, Directeur Exécutif, Cadastre di. L’événement se développe!” Indaba: Minier, RDC Conférence: 15-16 Octobre 2015“Cependant, les opérateurs miniers cherchent de plus •Louis Watum, Directeur Exécutif, Mines Ivanhoe Remise des Prix de l’Industrie Minière: 15 Octobreen plus différentes manières de modérer leurs coûts Ltd, RDC 2015opérationels tout en stabilisant voire même augmen- •Simon Tuma Waku, Vice Président de la Fédération Lieu: Hôtel Fleuve Congo, 119 Boulevard Tshatshi,tant leurs niveaux de production. Au cours de l’iPAD des Entreprises Du Congo « FEC », en charge du sec- Kinshasa Gombe, RDCRDC et la Semaine Minière du Katanga, nous sommes teur minier, RDCimpatients d’écouter nos collègues experts dans l’in- •Mark Bristow, PDG, Randgold Resources, Dates et lieu de la Semaine Minière du Katanga:dustrie qui partageront leurs bonnes pratiques et in- ROYAUME-UNI Journée de l’Energie: 19 Octobre 2015formations sur leurs projets en cours.” continue Ni- •Mark Farren, Vice-Président Exécutif des Opéra- Conférence et exposition: 20-21 Octobre 2015cole Smith. tions, Mines Ivanhoe, RDC Visites de sites: 22 Octobre 2015 •John Clark, PDG, Banro, Canada Lieu: Hôtel Grand Karavia et Route du Golf, Lubum- bashi, RDC18 19 AOUT - SEPT - OCT 2015

ENTREPREUNARIAT ENTREPREUNARIATGroupement d’Intérêt 21 un partenariat financier serait aussi envisageable.Economique et Social La population congolaise ne s’intéresse pas encoredes Femmes Francophones à nos produits c’est pourquoi nous aimerions avoirdu Fleuve et des Forêts des preneurs à l’extérieur, et en même temps faire undu Bassin du Congo grand travail de marketing sur le marché national no-(GIES-F4BC) tamment à Kinshasa. La F4BC- GIES a comme mission principale la pro- Nous sommes des femmes venant d’un milieu mo- motion des micro-entreprises de femmes membres deste mais avec un réel désir de nous prendre en capables de créer des richesses ; des emplois ; et de charge, nous, nos familles, notre environnement et de contribuer au developpement socio-economique de la contribuer un tant soit peu à l’économie et au social de Republique Democratique du Congo. notre pays. Dans le cadre de recherche d’assistance et de soutien Nous avons commencé par tâtonnement et au fur et aux activités des femmes des milieux ruraux et périur- à mesure des formations et informations que nous bains, en général, et en, particulier, aux femmes entre- avons reçu auprès des organisations professionnelles preneures spécialistes dans la valorisation des chaines telles que la Fec, la Copemeco, RDC ese, Fondation de valeur des produits locaux ; notre GIES aimerait El Shaddai …, nous nous sommes améliorées et cer- trouver des partenaires nationaux et internationaux taines d’entre nous se sont mues des ONG en Entre- en partenariat avec la Confédération des Petites et prise, d’autres d’informel en formel. Moyennes Entreprises Congolaises avec l’appui des Toujours dans le souci de faire mieux, nous nous avons ministères de l’économie, du commerce, de l’indus- jugé bon de nous associer dans un GROUPEMENT trie et des PME, qui sont partie prenante au pro- D’INTERET ECONOMIQUE ET SOCIAL dénommé jet-pilote de création des incubateurs des PME et PMI FEMMES FRANCOPHONES DU FLEUVE ET DES pour la transformation des produits agricoles locaux . FORETS DU BASSIN DU CONGO, GIES-F4BC en sigle. AOUT - SEPT - OCT 2015 Nous œuvrons principalement dans l’agriculture et la transformation agro-alimentaire. Vous trouverez en annexe la liste des produits que nous transformons et de produits que nous comptons produire dans l’avenir. En effet, sans trop exagérer nous sommes capables de fournir plusieurs produits locaux bio mais nous sommes butées a plusieurs problèmes : de vente, 20

ENTREPREUNARIATListe des nos produitsarachides caramélisés Cette liste n’est pas exhaustive… Nous transformonsbiscuits sésame le manioc non seulement en farine mais aussi en gari,Chips banane plantain en amidon et autres derivés… Tous nos produits sontCroquettes de patates douces Bio, transformés et conservés sans ajout chimique.jus Baobab Nous tenons compte du respect de l’environnementjus Maracuja c’est pourquoi nous évitons au maximum les embal-jus Moringa lages non dégradables !jus Multi fruitsjus Tangawisi au citronjus Tangawisi(Gingembre)lait de sojaLiqueur MungomboroPiment de Tablethé anti cholestérolvin de Bissap(hibiscus)22 23 AOUT - SEPT - OCT 2015

ENTREPREUNARIATDÉCIDEURS PORTRAIT Franck-Louis 24 «La peinture est ma seconde nature...» 25 Matadi-Nsalamby-Ndosim Louis, « Franck-Louis » pour les intimes est marié à madame Vula Kivuila Eugénie et père de quatre enfants. Il vit actuellement à Kinshasa dans la Commune de Bumbu. Il a fait ses études primaires à Matété à l’école Main- dombé puis le cycle d’orientation à l’EPOM de Ndjili où il se distingua en obtenant son brevet de fin de cy- cle. Il entamera les études secondaires artistiques avec les arts dramatiques où il décrochera son diplôme d’État en arts dramatiques. Lauréat de plusieurs prix en tant qu’acteur de théâtre, Franck-Louis recevra entre autres le prix du concours de l’institut National des arts. Quant à sa vie professionnelle, il est un des grands dessinateurs, peintres, graphistes et caricaturistes que la République Démocratique du Congo connait. Il fut un des dessinateurs et créateurs pour les textiles imprimés de l’UTEX AFRICA par la suite, il a travaillé chez Sintexkin. Il a travaillé également pour le journal Canard Libre et il fût également archiviste à la bibliothèque du mi- nistère des affaires étrangères et à la coopération in- ternationale. Aujourd’hui, Monsieur Franck-Louis se consacre en- tièrement à sa passion et il a plusieurs projets pour 2016. AOUT - SEPT - OCT 2015

R.D.C. PERSPECTIVES DÉCIDEURS PORTRAITPLAIDOYER POUR LA PROMOTION DES MODES ALTERNATIFS DE CONFLIT EN VUE DEL’AMÉLIORATION DU CLIMAT DES AFFAIRES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGOMaître KALAMBAY NDAYA AdèleLes modes alternatifs de résolution de conflit (ar- à favoriser non seulement le recours à ces MARC de la Convention de New-York de 1958 portant sur la Membres de l’ OHADA. L’État se devait d’harmoniser bitrage, conciliation, médiation), de par leur ca- mais aussi et surtout, à assurer l’effectivité d’un tel re- reconnaissance des sentences arbitrales étrangères, ne le droit national et le droit communautaire, ensuiteractère consensuel, garantissent mieux et plus rapide- cours par une réelle mise en œuvre pour aboutir au devrait pas donner l’illusion de l’inutilité de cette pro- d’informer les acteurs de l’arbitrage de cette spécifi-ment l’exécution d’un contrat litigieux par rapport à la but recherché qui est l’exécution du contrat litigieux. motion. Il reste de nombreux efforts à faire pour que cité de l’application de l’arbitrage OHADA dans notrejustice étatique. Cette garantie qu’apportent les mo- Cette réelle mise en œuvre suppose un savoir-faire de les MARC puissent avoir un impact réel sur le climat pays, puis de les former. Il est vrai qu’un travail a déjàdes alternatifs de résolution de conflit (MARC) aux ses acteurs , à savoir, les conseillers juridiques d’entre- des affaires. En effet, l’adoption de ces textes s’avérait été fait. Mais ce travail ne porte que sur l’harmonisa-opérateurs économiques est un facteur favorisant le prise, les avocats et les magistrats. nécessaire mais cela reste insuffisant. Ce d’autant plus tion de la loi du 30 mars 1960 portant procédure civileflux des investissements. En cela, ils constituent sans que ces textes ne proviennent pas de source interne et et l’acte uniforme de l’arbitrage. Il élude ainsi les ques-conteste des instruments d’amélioration du climat des La République démocratique du Congo qui vise qu’il faut veiller à leur cohérence avec le droit interne tions qui ne sont pas régit par la loi portant procédureaffaires et la promotion de telles pratiques devrait être l’émergence d’ici une à deux décennies ne peut igno- pour assurer leur effectivité. civile telles par exemple les questions d’incompatibili-une nécessité dans les pays en voie de développement. rer la nécessité d’une telle promotion. La récente mo- té de l’arbitre ou encore l’arbitralité du litige. dernisation du cadre juridique de l’arbitrage, du fait A propos de cette exigence de cohérence entre l’actePar promotion, il faut entendre une action qui ten- de l’application désormais possible sur le territoire uniforme de l’arbitrage et le droit national, contraire- Au sujet de la Convention de New-York de 1958, ladrait à agir sur l’environnement juridique de manière national de l’acte uniforme de l’arbitrage OHADA et ment aux autres États-Membres de l’espace OHADA première phrase de l’article III précise que chacun des où l’arbitrage a été introduit par l’ OHADA, la Répu- États contractants reconnaîtra et exécutera les sen- blique Démocratique du Congo possédait au moment tences arbitrales étrangères selon ses propres règles de son adhésion à l’ OHADA une législation sur l’arbi- nationales de procédures. Or, le droit congolais actuel trage existante depuis 1886 qui a été modifiée en 1960. est muet sur des questions procédurales importantes Il en découle suivant le principe du droit OHADA se- en matière d’exécution de sentences arbitrales étran- lon lequel les dispositions légales non contraires aux gères telles que les délais de prescription, les preuves actes uniformes OHADA ne sont pas abrogées par requises, le sursis à exécuter, la confidentialité, la com- l’application immédiate de ces actes que le droit de pétence des tribunaux et les procédures applicables l’arbitrage applicable en République démocratique du devant eux. La mise en place des mesures d’applica- Congo est plus vaste que ceux des autres États- tion doit être considéré comme une priorité.26 27 AOUT - SEPT - OCT 2015

R.D.C. PERSPECTIVES R.D.C. PERSPECTIVES Une autre question importante doit attirer l’attention 29 l’offre publique d’arbitrage. Le Traité bilatéral d’In- du législateur congolais. Si l’arbitrage est en général vestissement conclu par l’État avec les États-Unis a un instrument améliorant le climat des affaires, l’ar- ensuite été invoqué quatre fois et la loi n° 004 du 21 bitrage État-investisseur occupe une place particu- février 2002 portant Code des investissements une lière parmi les mesures incitatives à l’investissement. seule fois. Aucun investisseur n’est rassuré à l’idée de devoir de recourir à la justice d’un État pour résoudre un litige Néanmoins, l’effectivité de la garantie de l’offre pu- qui résulterait d’un contrat conclu avec cet État. La blique d’arbitrage ici démontrée n’est pas totale car, se- possibilité de résoudre un tel litige par le biais d’un lon le droit positif congolais de l’arbitrage État -inves- autre procédé peut l’inciter à s’engager dans un pro- tisseur, une catégorie d’investisseurs peut se retrouver jet d’investissement. En République démocratique du dans l’impossibilité d’accéder à l’arbitrage . Congo, l’État utilise depuis plusieurs décennies déjà l’arbitrage comme une mesure incitative d’investisse- En effet, il va de soi que les investisseurs congolais ne ment. Cela apparaît à travers les différents Traités bila- sont pas concernés par les Traités bilatéraux d’Inves- téraux ou multilatéraux d’investissement qu’il a signé tissements. La loi n° 004 du 21 février 2002 portant ainsi que des lois n° 004 du 21 février 2002 portant Code des investissements ainsi que de loi n° 007/2002 Code des investissements et n° 007/2002 du 11 juillet du 11 juillet 2002 portant code minier leur offrent la 2002 portant Code minier. possibilité de recourir à l’arbitrage . Mais si la dispo- sition relative au recours arbitrale de loi n° 007/2002 Même en l’absence de clause compromissoire, cer- du 11 juillet 2002 portant code minier2 prévoit le re- tains de ces textes juridiques constituent de véritables cours à l’arbitrage , elle laisse le soin à l’investisseur garanties pour les investisseurs concernés. Depuis de désigner l’organisme d’arbitrage de son choix pour la fin des années 801, la référence au recours à l’ar- résoudre les litiges découleraient de leurs accords. Par bitrage État-investisseurs contenue soit dans une loi contre, celle de la loi n° 004 du 21 février 2002 por- nationale, soit encore dans une convention bilatérale tant Code des investissements3 ne prévoie que la pos- constitue une offre publique d’arbitrage sur laquelle sibilité de recourir à l’arbitrage CIRDI ou CCI dans les investisseurs peuvent directement fonder une de- l’hypothèse où l’arbitrage est choisi comme mode de mande d’arbitrage. Les investisseurs ne s’en privent résolution de conflit. En d’autres termes, le CIRDI d’ailleurs pas. D’après les informations disponibles n’étant compétent que pour l’arbitrage État- investis- sur le site du CIRDI, depuis sa ratification le 29 avril seur étranger, la seule juridiction arbitrale compétente 1970 de la Convention de Washington de 1965 pour le pour un investisseur congolais concernant l’arbitrage règlement des différends relatifs aux investissements État-investisseur est la Cour internationale d’arbitrage entre États et ressortissants d’autres États à ce jour, la de la CCI qui est située à Paris en France . Mais le coût République démocratique du Congo a été attrait 11 élevé4 de cet arbitrage peut la rendre inaccessible à fois devant le CIRDI. Dans ces procédures , le contrat certaines PME de droit congolais qui n’auront pas les liant l’investisseur et l’État n’a été invoqué pour fon- moyens de payer les frais administratifs et les hono- der la compétence du CIRDI que trois fois. Deux fois raires des arbitres. avant la jurisprudence qui a consacré le principe de AOUT - SEPT - OCT 2015 28

R.D.C. PERSPECTIVES R.D.C. PERSPECTIVESAinsi, s’il existe une garantie de droit , il n’en demeure Un avant-projet devrait en principe être présenté aux l’ ADPARDC s’appuie sur l’expérience acquise par Pour information, l’Association pour le Développe-pas moins que dans les faits une absence de garan- experts des États-Membres de l’ OHADA pour exa- ses actions ainsi que son réseau d’experts nationaux et ment de la Pratique de l’Arbitrage en RDC, sous letie pour les PME de droit congolais qui peut freiner men. La participation de la République démocratique internationaux sur les modes alternatifs de résolution sigle ADPARDC, est en fait une association de pro-les partenariats public-privé avec cette catégorie du Congo devrait significative. Les experts congo- des conflits. motion des modes alternatifs de résolution en RDCd’investisseurs . Pourtant, l’objectif d’émergence ne lais pourront ainsi s’approprier ce nouveau droit . Ils crée en 2009 mais dont la personnalité juridique a étépeut être atteint sans l’implication des PME de droit le vulgariseront ensuite avec aisance et garantiront A ce jour, on compte parmi ses actions en République obtenue en vertu de la loi française de 1901 sur lescongolais dans les projets de développement . L’État mieux la promotion de cette pratique dans le pays. démocratique du Congo : sa participation au lobbying associations le 30 avril 2014. Elle a choisi d’atteindrecongolais aurait donc intérêt à élargir l’offre publique pour la ratification de la République démocratique du son objectif en utilisant comme moyen l’information,d’arbitrage de loi n° 004 du 21 février 2002 portant Pour conclure, l’assainissement du climat des affaires Congo à la Convention de New - Yorket la formation la formation et lobbyingCode des investissements en permettant la saisine congolais par le biais des modes alternatifs de résolu- des avocats du barreau de la Gombe en droit de l’ar-soit des centres d’arbitrage nationaux (CENACOM tion de conflit est encore un grand chantier pour le bitrage OHADA et la conception d’un séminaire de Pour l’ADPARDCou CAC) ,soit de la CCJA au niveau régional ou soit gouvernement congolais et ce chantier nécessite un formation des arbitres au CENACOM. Sa présidenteencore permettre un arbitrage ad hoc ( CNUDCI par besoin d’expertise. Maître KALAMBAY NDAYA Adèleexemple) qui sont tous beaucoup moins onéreux que Elle projette d’organiser dans les mois à venir une for- Avocate aux Barreaux de Gombe/RDC et des Hautsla CCI . L’Association pour le Développement de la Pratique de mation sur les MARC à Goma et de publier un guide de Seine /FRANCE l’Arbitrage en RDC, en sigle ADPARDC, consciente du droit de l’arbitrage à l’usage du juge congolais ainsi Arbitre CIRDI,CCJA et CENACOMIl apparaît de ce qui précède qu’une action sur l’en- de cela se positionne auprès du gouvernement congo- que le premier numéro de sa revue juridique de l’arbi- Tel 0033684795776vironnement juridique pour promouvoir l’arbitrage lais et de ses partenaires pour apporter l’expertise dont trage : la Revue de l’arbitrage de la RDC .en République démocratique du Congo est encore elle aura besoin. En faisant cette proposition ,nécessaire. Mais l’arbitrage n’est qu’un MARC parmid’autres. Il est , d’ailleurs, recommandé d’y recourirqu’en cas d’échec des deux autres MARC à savoir laconciliation et la médiation.A ce jour, la pratique de ces deux MARC est presqueinexistante en République démocratique du Congo.Des actes uniformes OHADA prévoient que danscertains litiges le juge ne prenne de décision qu’ encas d’échec d’une conciliation . Mais aucune pré-cision n’est apportée sur la manière de procéder àcette conciliation. Dès lors on peut s’interroger si leconciliateur peut être qu’un juge et ce juge même ousi la conciliation peut être confiée à un particuliercomme on peut le voir sous d’autres cieux.Concernant la médiation, il n’existe encore rien.Mais la nécessité d’un acte uniforme de médiationest affirmée.30 31 AOUT - SEPT - OCT 2015

R.D.C. PERSPECTIVES TMB, LA PREMIÈRE BANQUE À OFFRIR SA SOLUTION MOBILE AU CONGODes gisements inexplorés au Kongo Central Retrait Versement Paiement partout des salaires marchandsLa prochaine édition IPAD RDC 2015 prévue du 15 au 16 octobre à Kinshasa promet des révélations en RDCavec l’annonce d’une séance spéciale dédiée aux opportunités d’exploitation dans cette province répu-tée pour ses quarante km de façade maritime, ses ports, son pétrole et le barrage Inga plutôt que pour Transfertses mines » L’ex-Bas Congo détiendrait une centaine de carrés miniers utilisés. d’argent de réseau routier, une ligne ferroviaire et les 3 ports Paiement Recharge maritimes du pays. En somme, elle a la capacité d’as- de facture carte bancaire surer efficacement le transport de minerais. Aussi cette nouvelle prouve-t-elle les formidables op- prépayée portunités d’affaires qu’offre le Kongo Central, en de-Des gisements inexplorés au Kongo Central hors des activités économiques traditionnelles. Pour Balance,La prochaine édition IPAD RDC 2015 prévue du 15 les organisateurs de ce forum, les participants généra- historiqueau 16 octobre à Kinshasa promet des révélations avec lement les investisseurs et opérateurs miniers, pour-l’annonce d’une séance spéciale dédiée aux opportu- ront entrer directement en contact avec les parte- 24/24nités d’exploitation dans cette province réputée pour naires et le ministère provincial des Mines pour faire heuresses quarante km de façade maritime, ses ports, son le point sur les ressources disponibles. 7/7 jourspétrole et le barrage Inga plutôt que pour ses mines Sur ce point précis, l’on fait état de la présence confir-» L’ex-Bas Congo détiendrait une centaine de carrés mée de cuivre, de bauxite, du phosphate, du zinc, www.pepele.cdminiers utilisés. du plomb et de l’étain. La plupart des ressources deLes données en notre possession indiquent que le cuivre sont signalés à Mbamba Kilende (territoire deKongo Central compte exactement 321 carrés miniers Madimba) et Senge Nkusu. Au cours de la séance trèsmais seulement 181 sont utilisés. L’on estime que plus attendue sur les mines de l’ex-Bas-Congo, il y aurade 25 tonnes malachites ont été stockées au cours de également des détails sur les données géologiquesces dernières années. A cela, il faut ajouter le poten- actuelles et compte-rendu complet des investisseurstiel hydraulique très développé. Autre atout, le Kongo déjà présents. Les échanges permettront d’envisagerCentral, la plus petite province du pays avec 55000 ki- les meilleures stratégies de maximisation de l’exploi-lomètres-carrés, dispose des plus importantes struc- tation de minerais et métaux industriels.tures à l’échelle nationale avec 4372 kilomètres De Laurent Essolomwa pour les dépêches de Brazzaville Numéro 234832 33 AOUT - SEPT - OCT 2015

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AFRIQUE ET MONDE AFRIQUE ET MONDE L’Afrique aussi sino-arabe d’engrais chimiques (SACF) fut conçue Le gouvernement de Hong-Kong autorise les séjours investit en Chine ! comme une initiative conjointe de la Tunisie et de la de 90 jours sans visa pour les ressortissants de nom- Chine lors de la visite de l’ancien Premier ministre breux pays africains tels que le Botswana, l’Égypte, leQuatorze milliards de dollars d’investissement des pays africains tunisien Mohamed Mzali à Pékin en 1984. La SACF Kenya, le Malawi, la Namibie, le Swaziland, la Tanza- a su investir constamment dans la modernisation et nie, la Zambie et le Zimbabwe. C’est donc par cettePar: Bo Li Afrique Renouveau: Août 2015, page 30 l’agrandissement de ses installations dès les années région administrative spéciale qu’il est le plus facile 2000, ce qui a permis d’accroître significativement sa d’entrer en Chine pour les négociants africains qui re-En 2009, la Chine, nouvelle première puissance production et de renforcer ses capacités de contrôle présentent la majeure partie des Africains vivant en économique mondiale, remplaça les Etats-Unis de la qualité. Largement saluée comme un modèle de Chine.comme premier partenaire commercial de l’Afrique. réussite en matière de coopération sud-sud, l’entre-Depuis lors, les investissements chinois sur le conti- prise n’a cessé de se développer pour devenir l’un desnent se sont accélérés. Mais rares sont ceux qui savent principaux producteurs d’engrais composés en Chine.que cette relation n’est pas à sens unique. En dépit de la récession qui a compromis les plansOutre les petits commerces ouverts à Canton – appe- d’investissements de la plupart des pays, les investis- sements directs réalisés par les Seychelles en Chinelée aussi ‘ville chocolat’ en raison de sa grande com- ont atteint le seuil des 100 millions de dollars en 2009, alors que les investissements chinois aux Seychellesmunauté africaine - des entreprises africaines ont ne furent que de 7 millions de dollars au cours de la même année. Le grand nombre d’entreprises offshoreréalisé des investissements considérables en Chine. Une cannette de Snow beer. Photo: AP Images /Yi chang enregistrées en tout anonymat dans ces îles de l’Océan indien pourrait expliquer ce curieux écart, estimentEn 2012, l’Afrique avait investi un total de 14,2 mil- d’autres bières chinoises. les experts. Des pays comme Maurice ou les Sey-liards de dollars en Chine, soit une hausse de 43% par chelles attirent des sociétés et des entrepreneurs du monde entier en raison de leur régime fiscal, d’unerapport à 2009 où les investissements étaient de 9,9 SABMiller a commencé à s’implanter en Chine au faible réglementation des entreprises et d’une grandemilliards. Rien qu’en 2012, les investissements directs milieu des années 90 en rachetant des parts du ca- souplesse commerciale.africains en Chine, principalement dans les secteurs pital des fabricants de bière locaux et en investissantpétrochimique et industriel ainsi que dans les sec- dans la production des marques chinoises les plus De grands rêves pour la ‘petite Afrique’teurs de la vente en gros et au détail, se sont élevés à connues sans prendre part au fonctionnement et à la SABMiller et les autres grandes compagnies citées neprès de 1,4 milliard de dollars. Ils provenaient notam- gestion quotidiens de ces entreprises. Aujourd’hui, sont représentatives que d’une partie de l’histoire desment d’investisseurs africains venus des Iles Maurice, 30 ans après ses premiers investissements, SABMiller Africains à la recherche de débouchés économiques end’Afrique du Sud, des Seychelles et du Nigéria, selon est co-propriétaire, avec Chinese Resources, son pre- Chine. D’après les médias, plus de 200 000 immigrésles données officielles du gouvernement chinois mier partenaire historique, de plus de 90 brasseries en africains vivent en Chine. Au cours des neuf premiers mois de 2014, 430 000 arrivées et départs de ressortis-Hors de Chine, peu de gens ont entendu parler de Chine qui produisent près de 30 marques de bières sants africains ont été enregistrés à Canton, une villeSnow Beer, une bière la plus vendue au monde mais différentes pour une part de marché de 23%. négo- du sud de la Chine qui accueille la plus grande com-produite et vendue exclusivement en Chine. ciant. munauté africaine d’Asie et dont certains quartiersEncore moins de gens savent que c’est une entre- Les premiers investissements tunisiens dans la pro- sont même exclusivement africains.prise africaine, la South African Breweries (SABMil- duction d’engrais en Chine sont encore plus anciens.ler), qui brasse Snow Beer en partenariat avec une Comptant au départ parmi l’un des principaux projetssoté chinoise, de même qu’elle produit aussi nombre du huitième plan quinquennal de la Chine, la Société36 37 AOUT - SEPT - OCT 2015

38 39 AOUT - SEPT - OCT 2015

AFRIQUE ET MONDE AFRIQUE ET MONDE L’Afrique peut-elle financer Selon la Commission économique des Nations Unies Quelles sont les options ? sa propre croissance ? pour l’Afrique (CEA), le développement des in- frastructures africaines pourrait entraîner une hausse L’Afrique, selon les experts du développement, a ré-La mobilisation des ressources internes est une source essentielle de financement de 2 % du produit intérieur brut (PIB) et poser les alisé que les sources de financement traditionnelles bases d’une industrialisation rapide, ce qui permet- n’étaient pas viables et ne devaient être considéréesPar: Tonderayi Mukeredzi Afrique Renouveau: Août 2015 trait de renforcer les capacités du continent à générer comme des solutions de premier recours,. davantage de ressources internes.Malgré la croissance exceptionnelle du financement du développement au cours de ces dernières années, Dans son rapport de mars 2015 intitulé Financements Oswell Binha, président de l’Association des chambres l’Afrique peine à mobiliser les ressources nécessaires à sa croissance et à sa transformation. Au vu de novateurs et transformation économique en Afrique, de commerce et d’industrie de la Communauté de dé- l’insuffisance de l’aide extérieure au développement et des faibles prix de ses produits et services, l’Afrique a dû la CEA évalue les besoins actuels de l’Afrique en ma- veloppement de l’Afrique australe (SADC), affirme que admettre que son développement durable ne pouvait dépendre que de ses propres ressources financières. tière d’infrastructures à la colossale somme de 93 mil- l’Afrique peut créer une économie de 2000 milliards liards de dollars par an. Avec 45 milliards mobilisés, le de dollars en simplifiant les règles du commerce et de 40 déficit annuel s’élève donc à près de 50 milliards. l’investissement intérieur. «Les débats de l’Organisa- tion mondiale du commerce et des partenariats éco- Comme le dit très justement le Président ivoirien Alas- nomiques sur l’ensemble du continent montrent que sane Ouattara, le plus grand défi de l’Afrique consiste à l’Afrique est consciente de l’importance du commerce s’assurer que des sources de financement appropriées intra-africain pour la mobilisation des ressources in- et innovantes viennent appuyer sa transformation. ternes », a indiqué M. Binha à Afrique Renouveau. «L’une des solutions consisterait à accélérer le déve- loppement de nos marchés financiers pour activer la Mateus Magala, représentant résident de la Banque transformation des économies africaines », avait-il dé- africaine de développement (BAD) au Zimbabwe, af- claré lors du neuvième Forum pour le développement firme que l’Afrique est le marché pionnier présentant de l’Afrique, organisé l’an dernier au Maroc. « Pour ce le potentiel d’investissement le plus élevé du monde. faire, nous devons développer des produits financiers innovants. » « Cela inclut notamment les fonds souverains, les Malgré les progrès réalisés en matière de mobilisation fonds de pension, les réserves de change et les trans- des ressources financières et techniques au dévelop- ferts de fonds. Le continent dispose également de res- pement depuis le Consensus de Monterrey, en mars sources naturelles substantielles, et les pays possédant 2002, l’Afrique sait que beaucoup reste à faire. des industries extractives peuvent tirer parti de cette «Les modèles politiques, de financement et d’inves- importante source de revenus », a indiqué M. Magala tissement actuels ne nous permettront pas de réaliser dans un entretien accordé à Afrique Renouveau. notre vision d’avenir, ont affirmé les chefs d’État et de gouvernement africains dans l’avant-projet du docu- ment final de la troisième Conférence sur le finance- ment du développement. 41 AOUT - SEPT - OCT 2015

AFRIQUE ET MONDE AFRIQUE ET MONDEAvec la volonté politique et l’autorité nécessaires pour de l’Afrique (NEPAD) qui indiquent que les pays afri- les secteurs public et privé. de mobilisation des ressources internes.créer les mécanismes de gouvernance appropriés, a-t- cains collectent plus de 527,3 milliards de dollars paril souligné, les revenus de l’extraction pourraient im- an en taxes intérieures, contre 73,7 milliards prove- La CEA estime la valeur du marché des capitaux Plusieurs options politiques ont été proposées pourpulser la transformation du continent en lui permet- nant de flux privés et 51,4 milliards d’aide publique au privés africains à environ 30 milliards de dollars. juguler ces flux; parmi les principales stratégies misestant d’investir dans la compétitivité, la diversification développement développement. Pour la seule année 2011, les sociétés de finance- en œuvre, mentionnons la création, par les Ministreset l’utilisation efficace et durable des ressources. ment par capitaux propres ont mobilisé 1,5 mil- des finances de l’Union africaine, d’un Groupe de haut M. Magala croit possible d’obtenir 550 milliards de liard de dollars pour des opérations en Afrique. niveau sur les flux financiers illicites en provenanceLors d’une Conférence du Groupe africain sur les dollars des réserves extérieures officielles, 200 mil- d’Afrique, et l’établissement d’initiatives régionalesperspectives en matière de financement du développe- liards des fonds de pension, 150 milliards des fonds Réduire le coût des transferts de fonds telles que le Programme régional pour l’Afrique enment organisée au mois de mars, les parties prenantes souverains, 50 milliards de l’investissement direct Bien que les transferts de fonds aient atteint 21,8 mil- matière de lutte contre la corruption (2011-2016) et leont affirmé leur volonté de financer un développe- étranger, 60 milliards des transferts de fonds et 20 000 liards de dollars en moyenne au cours des dix der- Forum africain sur l’administration fiscale.ment durable en mobilisant les ressources intérieures, milliards de la monétisation des ressources naturelles. nières années et représentent environ 10 % du PIBen luttant contre la corruption et les flux financiers il- de pays tels que le Nigéria et le Sénégal, les experts Pour M. Binha, les problèmes de l’Afrique résidentlicites (FFI), et en améliorant la gouvernance. Épargne intérieure indiquent que le coût des transferts vers l’Afrique de- principalement dans le manque de confiance, un mo- Des mécanismes de financement « carbone » peuvent meure parmi les plus élevés du monde. Pour que les dèle politique défavorable, la rigidité des échanges in-« Pour financer ses priorités de développement, également être exploités plus encore pour mettre en transferts de fonds aient un impact sur le développe- térieurs et intra-régionaux, et les différences d’un paysl’Afrique a créé un cadre mettant la mobilisation des œuvre certains des projets du continent. Plusieurs ment, ils doivent être moins chers et utilisés plus effi- à l’autre. « Le manque de confiance fait obstacle à desressources et des échanges intérieurs au service du pays envisagent une taxe sur le carbone pour mobili- cacement. investissements internes durables, fiables et crédibles.financement des transformations structurelles et du ser des ressources financières supplémentaires et lut- », ajoute-t-il. .développement durable, en mettant l’accent sur les ter contre les changements climatiques. Il peut arriver que les lois de contre-surveillance etinfrastructures, le capital humain et l’agriculture du- de lutte contre le blanchiment d’argent adoptées pour Poursuivre la croissancerable», a déclaré Adam Elhiraika, directeur de la Di- La CEA indique néanmoins que l’épargne intérieure combattre le financement du terrorisme asphyxient Selon la Banque mondiale, le PIB africain devra en-vision des politiques macroéconomiques de la CEA, de l’Afrique reste faible par rapport à celle d’autres les transferts de fonds et entravent la progression du registrer une croissance de 5 % au cours des vingtlors d’une récente réunion régionale à Addis-Abeba. régions en développement, notamment en raison du continent. Cela a été le cas récemment, lorsque les prochaines années pour atteindre le niveau de finan- nombre important de personnes non bancarisées. Des banques américaines ont décidé de cesser les trans- cement interne nécessaire. La Banque prévoit un ra-Pour la CEA, le potentiel de l’Afrique est énorme. progrès sont cependant possibles si les ressources du ferts de fonds vers la Somalie. lentissement de la croissance économique des paysLe continent peut soutenir, développer et mettre en secteur informel sont mises à profit et que des inci- africains – de 4,5 % en 2014 à 4 % en 2015 –, qui re-œuvre des instruments financiers intérieurs viables, tations à utiliser les services bancaires officiels sont La lutte contre les flux financiers illicites(FFI) est un flète principalement la chute des prix mondiaux dunotamment des flux financiers découlant de la titrisa- développées. Le ratio épargne/PIB de l’Afrique était défi de taille que l’Afrique doit relever de toutes ses pétrole et d’autres produits de base.tion des transferts de fonds, des revenus des minéraux d’environ 22 % entre 2005 et 2010, contre 46 % pour forces. Ces fuites de capitaux pourraient avoir atteintet des combustibles minéraux, des réserves interna- l’Asie orientale et le Pacifique, et 30 % pour les pays à 854 milliards de dollars entre 1970 et 2008, soit une Lors d’une récente réunion organisée à Washington,tionales des banques centrales et de la croissance du revenu intermédiaire. perte de financement moyenne annuelle de près de l’économiste en chef de la Région Afrique de la Banquemarché des fonds de capital-investissement. 22 milliards – dont plus de la moitié provient des in- mondiale, Francisco Ferreira, a indiqué aux Ministres M. Binha considère que les gouvernements africains dustries extractives. Une restriction des FFI en prove- des finances africains et aux responsables des banquesCette thèse est confortée, entre autres, par les don- devraient également promouvoir un environnement nance du continent pourrait donc stimuler les efforts centrales que cette prévision était inférieure au taux denées du Nouveau Partenariat pour le développement favorisant les consultations de haut niveau entre les de mobilisation des ressources internes. croissance annuel moyen de 4,4 % des vingt dernières42 43 AOUT - SEPT - OCT 2015

cyyyyfbAFRIQUE PERSPECTIVESannées, et largement en deçà des taux record de 6,4 % L’information économique de la RDC et de l’Afriquepour la période 2002-2008.Bien que ce boom soit terminé, a-t-il indiqué, le phé- C’EST NOTRE AFFAIRE !nomène de « l’Essor Africain » lui est antérieur et de-vrait lui survivre. www.magazinecongobusiness.comDes mécanismes de financement intérieurinnovants tels que le Fonds50 pour l’Afrique, lancé D4H8o99ll0Garr2duM-edA8e,srQt-hOuu4rérm8,b9eeD0ca,,uoCAxllarantrhaduar, l’an dernier par la BAD, devraient donc prendrela main ou venir compléter d’autres ressources Tél. Canada : +1514 546 5643externes et nouvelles sources de financement Tél. RDC : +243 811 354 028telles que les pays du groupe des BRICS (Brésil, Rus- [email protected], Inde, Chine et Afrique du Sud) pour mettre enœuvre l’ambitieux programme de développement de 45 AOUT - SEPT - OCT 2015l’Afrique 44

Magazine Congo Business 47 AOUT - SEPT - OCT 20154890, Arthur, DDO H9G 2M8, Qc, CanadaTél Canada : + 1 514 546 5643Tél. RDC : +243 811 354 028Fax : +1 [email protected]@magazinecongobusiness.comÉDITEURBolundu - RisasiDIRECTEUR DE LA RÉDACTIONLawrence Kitoko L.DIRECTRICE DE LA PUBLICATIONFohony BahatiCOORDONNATRICE DE LA RÉDACTIONJudith MiloloSECRETAIRE DE LA RÉDACTIONAshanti KitokoRÉDACTIONLawrence Kitoko-LubulaAdèle Kalambayi NdayaOnesiphore MutomboLéontine MafutaEric TshibanguDekith KatusiMARKETINGDekith KatusiPaul-Henri KitokoDESIGN, IMPRESSION & DISTRIBUTIONYolo CommunicationsCREDITS PHOTOSShutterstock – Istockphoto – Yolo-ImagesISSN 2368-9420 impriméISSN 2368-9439 en ligne 46

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