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Magazine Intégr'Action 3

Published by LARRY AGENCY EDITION, 2016-06-16 20:01:01

Description: Magazine Intégr'Action 3

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PLiosrStruaairteszMouhcine RifayLes mesures d’équitéàMla’edmwpal-oNiiakua CCaandeatdaLa maltraitance desfemmes immigrantesâgées Diarra Mané EULOGE EKISSI 1 Interview exclusive de l’auteur du livre Comment prophétiser pour activeNrOVv. -oDtErCe. 20p15o-tJAeNn. t2i0e16l

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SOMMAIRE 05................................................................Éditorial Lawrence Kitoko 06.....................................................................Interview Euloge Ekissi 14....................................................................Portrait Mouhcine Rifay 16..............................................................................Chronique Finance 17..................................La maltraitancedes femmesimmigrantes âgées 18...............................Éducation financière et coaching économique 20...........................Petites Astuces Pour l’intégration (PAPI) Partie1 22..............................................................................Portrait Lis Suarez 24.Les mesures d’équité à l’emploi au Canada toujours pertinentes? 28...............................................................................Culture & Médias 30.................................................................................................Contact3 NOV. - DEC. 2015 - JAN. 2016

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ÉDITORIAL nier, huit fois moins en 2013. La crise des migrants s’aggrave d’année en année et presque de jour en jour.Quand la sémantique dédouane les responsables L’Europe se trouve littéralement débordée. L’Italie et de l’une des plus grandes vagues migratoires du la Grèce comme porte d’entrée ou plutôt comme litto-vingtième siècle. ral d’échouage. L’Allemagne comme lieu d’installation.En tant que migrant de la Belgique au Canada et fils de Même si la jungle de Calais ou les campements de rueréfugié du Zaïre vers de la Belgique, je peux m’y imagi- parisiens donnent l’impression inverse, la France ne re-ner la souffrance, la détresse et l’insécurité que vivent çoit en réalité qu’une part relativement modeste de ceces milliers de réfugiés. Mais malheureusement, les flux. Elle se montre pourtant incapable de le gérer.médias, ont choisi à tort de créer un flou par rapport Comment stopper le mouvement, puisqu’il atteint desau qualificatif pour nommer ces déplacés. En effet un proportions plus que préoccupantes ? Rendre plusmigrant n’a pas les mêmes choix qu’un réfugié. strictes les conditions d’obtention du droit d’asile et lesLa crise syrienne est occupée de causer l’arrivée de ré- avantages liés à ce droit pour éviter un « effet d’appelfugiés syriens et non de migrants syriens dans plusieurs d’air » est une piste souvent évoquée.pays occidentaux.Si on se réfère à la définition du HCR, « L’article 1 de En ce qui me concerne, la solution serait d’aider les paysla Convention de Genève relative au statut des réfugiés de départ en renforçant la démocratie, en les rendantdéfinit un réfugié comme une personne qui se trouve plus sécuritaires en luttant contre les fanatismes, l’extré-hors du pays dont elle a la nationalité ou dans lequel misme religieux en effet, la facture serait moins élevé deelle a sa résidence habituelle, et qui du fait de sa race, stabiliser ces pays que d’essayer d’absorber car la souf-de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance france vécue n’a pas de prix.à un groupe social déterminé ou de ses opinions po-litiques craint avec raison d’être persécutée et ne peutse réclamer de la protection de ce pays ou en raison deladite crainte ne peut y retourner ». Les réfugiés sontcontraints de prendre la fuite ; les migrants cherchentgénéralement de leur propre initiative des possibilitésd’améliorer leur statut économique.Une fois cela dit, que faire pour répondre aux multiples Lawrence Kitoko L.besoins de ces réfugiés car pour moi les faire vivre dansdes camps ou les déplacer à des milliers de kilomètres NOV. - DEC. 2015 - JAN. 2016de chez eux c’est répondre à moitié au problème.Commençons par un chiffre, un seul, vertigineux.800 000 personnes pourraient chercher à s’installer enAllemagne cette année, en tant que demandeurs d’asileou réfugiés. On en comptait quatre fois moins l’an der-5

Euloge Ekissi est un auteur, écrivain, conférencier et évangéliste. Motivateur né, avec une sagesse permettant aux gens autourde lui de se délier des chaînes de déceptions et de retard que la vieimpose aux êtres humains pour voir le meilleur qui réside en eux.Comme il le dit si bien dans sa citation : « Rien n’est difficile dans la viequand l’on décide de voir en toutes choses l’opportunité de grandir. »Quand on arrive ici, l’intégration est-elle auto- Quel regard portez-vous sur le Canada depuis que matique pour tout le monde ?Arrivée au Canada, l’intégration d’une personne peut vous êtes ici ?dépendre sa capacité à s’adapter à un nouvel environ- Le regard que chacun de nous porte sur le Canada peutnement, mais aussi de plusieurs facteurs qui sont les varier en fonction de sa vision des choses, de son ob-suivants: jectif et de ses rêves. Mais pour moi, le Canada est un1. La façon dont cette personne est accueillie par ceux pays formidable, et les Canadiens des gens merveilleux.qui l’entourent. Car il faut une nation forte et un peuple plein d’amour,2. Les possibilités qui lui sont offertes pour faciliter son pour offrir à chaque immigrant ou réfugier l’occasionintégration. de récrire son histoire. Et c’est ce qui permet à chaque3. Les mesures prédisposées par les autorités du pays étranger de facilement s’intégrer dans au Canada. Lepour permettre à ceux arrivent de comprendre le fonc- fait de se sentir accepté dans ce pays pendant que cer-tionnement du pays, ses lois et ses principes, tains d’entre nous n’avaient pas eu cette chance dans nos5 . L’assistance offerte aux nouveaux arrivants. pays d’origine fait du Canada une nation exemplaire à6. La possibilité de facilement trouver du travail et un mes yeux.logement.7. Et sa capacité de bien s’exprimer et de bien communi-quer avec les autres.6

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Avez-vous atteint certains de vos objectifs ?Je n’ai pas encore atteint certains de mes objectifs, d’au-tant que j’ai encore des rêves et visions qui hantent monesprit et ne me laisseront tranquille que, lorsque je lesaurai réalisés. Il est vrai que réaliser certaines chosesou sortir de nos problèmes nous donne le sentimentd’avoir atteint nos objectifs, mais au fond la vie est unesuccession de nouveaux objectifs et projets qui naissentchaque jour de notre existence. Selon moi le chemin dela vie est semblable à un labyrinthe que nous parcou-rons afin de trouver quelques sorties à nos problèmespour finalement nous retrouver face à d’autres difficul-tés qui elles aussi enclenchent une nouvelle bataille dontle but est de trouver des solutions pour nous en libérer.Néanmoins, quoique l’être humain soit constammentà la conquête d’un nouveau trophée à chaque instantde sa vie même après avoir réalisé son plus beau rêve,je peux insinuer, avoir atteint certains de mes objectifs,mais les plus grands restent à venir.Si vous avez le pouvoir de changer trois choses dans lemonde, quelles seraient-elles ?Si j’avais le pouvoir de changer trois choses dans lemonde, je changerais 1-Notre vision des choses. 2-Notrephilosophie de la vie. 3-Notre imagination. Car, cestrois choses en elles-mêmes renferment les solutionsaux difficultés auxquelles l’humanité est confrontée.Comment changer notre vision des choses ? J’explique : pour améliorer sa vie, une personnedoit apprendre à viser plus loin en se forçant de fran-chir les limites qu’elle s’est fixée. Comme je le dis trèssouvent, si nos années semblent se répéter, c’est par ce,nous les écrivons avec le même stylo. Et si le scénario denotre vie n’a pas changé depuis tant d’années, c’est toutsimplement parce que nous n’avons pas encore pris letemps de le récrire. Cela veut donc dire que pour viserplus loin, nous devons forger de nouvelle habitude8

9 en changeant nos choix, notre façon de voir le monde, de réfléchir et de vivre. Sinon, tant la graine que nous semons dans notre vie quotidienne ne change pas, le résultat de nos efforts restera le même. Cela signifie que pour viser plus loin nous devons changer notre vi- sion des choses et de nos rêves concernant ce que nous pensons pouvoir devenir. Comme je l’ai déclaré dans mon livre, à moins que l’image de monde intérieur ne change, le résultat de notre monde extérieur restera le fruit de nos pensées futiles. Alors, pour viser plus loin nous devons seulement nous forcer de sortir de notre zone de confort en refusant de nous contenter de notre état actuel, mais aussi notre objectif doit toujours être de nous inscrire parmi les meilleurs dans tout domaine de notre vie. Prenons la citation d’un sage qui a mar- qué son époque et continue d’influencer de nombreuses personnes. Il dit ceci : « Se contenter des petits résultats empêche la réalisation de grandes choses. » Confucius. La réflexion de Confucius est une réalité que de nombreuses per- sonnes vivent chaque jour. Certains n’ont pas échoué parce qu’ils n’ont pas eu le courage d’essayer, mais parce qu’ils ont choisi de viser si bas que malgré leurs efforts, le résultat n’a pas apporté grand changement à leur vie. Un sage a dit qu’il n’existe pas de limite sauf celles que nous nous fixons. Du coup, beaucoup auraient pu me- ner une vie meilleure s’ils avaient eu le courage de viser haut dans la vie. Le fait de chercher de petits résultats nous pousse à nous fixer des limites, et nous empêche de réaliser de grandes choses. Pourtant, pour montrer que nous pouvons faire encore mieux et aller plus loin, Jésus nous recommande d’aller en eau profonde. Al- lez en eau profonde, c’est dépasser nos propres limites. Allez en eau profonde, c’est se surpasser. Aller en eau profonde, c’est visé plus loin, en fournissant encore plus d’efforts. Et c’est ce qui manque à de nombreuses per- sonnes pour réaliser leur destinée. NOV. - DEC. 2015 - JAN. 2016

Notre philosophie de la vie La vie est aussi une énigme à décoder. Et c’est quand l’on À mon avis, la vie est une école dont les épreuves n’appréhende pas ses principes qu’elle devient une vainede chaque représentent les obstacles à franchir pour bataille interminable. Je veux dire que, notre émergenceprogresser. C’est pour cela que les êtres humains ne par- peut venir du fait de découvrir la source de nos pro-viennent à progresser dans tous les domaines de leur blèmes et de l’abandon des choses passées, pour nousvie qu’après avoir trouvé des solutions à leurs difficultés adapter à de nouvelles choses. En parvenant à discernerquotidiennes. Pourtant, aussi simple qu’elle paraît, la les révélations par lesquelles le Seigneur tente de nousvie à des principes et des règles, auxquelles quiconque libérer de l’emprise de nos doutes, nous trouvons auveut réussir, doit adapter sa philosophie pour atteindre même instant les réponses aux questions de la vie. Seuleson but ici-bas. Cela sous-entend que pour réussir dans la connaissance nous permet d’échapper au châtimentla vie, les hommes doivent découvrir leur vrai but afin qu’impose l’ignorance à de nombreuses personnes dontd’évite de faire des erreurs regrettables. Selon moi, la vie la vie se solde par un échec incommensurable fauteest espace de temps qui se situe entre notre date de nais- de connaissance. En effet, sans révélation, il ne peut ysance et le dernier jour de notre vie que Dieu a accordée avoir de guérison et de libération. Pour ainsi dire, sansà chaque être vivant pour apporter sa contribution a la connaissance, il ne peut y avoir de percée et de succès.construction de notre monde. Et ce qui anéantit la vie de beaucoup de personnes est l’indécision.10

Car l’indécision, elle-même est une décision. Mais le Selon moi, la clé du succès que certains d’entre ceuxfait de prendre la mauvaise décision au bon moment, qui rêvent de la grandeur ignorent est l’imagination.en décidant tout simplement de ne pas agir pour sai- Sans celle-ci, nulle ne peut transformer sa vie. Toutesir l’opportunité, quand celle-ci se présente à nous. personne qui manque d’imagination, manque de trans-L’indécision détruit nos chances et reporte l’heure de formation. Tout comme un village dont le chef et lesnotre triomphe à une date ultérieure. Le monde dans habitants manquent d’imagination manque de déve-lequel l’indécision nous fait vivre est comme une pri- loppement, une nation, dont les dirigeants manquentson dont nous seuls pouvons décider de la date de d’imagination, manque de progrès et d’innovation.notre délivrance en posant un acte libérateur. L’indé- Un peuple aussi qui manque d’imagination reste àcision prolonge notre servitude et nous pousse à créer l’état primitif et déteste la science du changement. Lenos propres fardeaux. Aussi, l’indécision nous pousse à manque d’imagination est la cause du manque de so-nous consoler avec des petits mensonges en croyant que lution pouvant permettre aux êtres humains de réglernotre temps pour agir n’est pas encore arrivé plutôt que certains problèmes. La raison pour laquelle le styled’accepter qu’en réalité, c’est par ce que nous manquons de vie de certaines personnes ne change jamais et lesde courage pour poursuivre nos objectifs, que nous re- force à vivre avec de vieilles habitudes du passé est leurgardions les autres réaliser et vivres leurs rêves. Quand manque d’imagination pour transformer leur vie. C’estnous ne comprenons pas ce qui nous arrive dans la vie, par l’imagination que les hommes transforment chaqueles circonstances nous mènent souvent aux mauvais jour notre monde par la grâce de Dieu, et c’est aussiendroits, et étant au mauvais endroit dans la poursuite par elle qu’ils l’améliorent et l’amènent à la perfection.d’un but qui ne lui est pas destiné, l’on ne tire que l’échec Sans l’imagination une personne vit dans la stagnation,et la frustration de ses efforts. Malgré toutes les choses puisqu’elle manque d’idée pour se tirer d’affaire afin depeuvent vite changer si nous prenons la résolution de marcher en toute liberté sur le chemin qu’empruntentremplacer notre indécision par l’action, et l’action par la ceux qui par leur imagination découvrent la clé de lapersistance, et ce jusqu’à ce que l’audace de réussir et le porte qui donne accès aux choses secrètes permettant àcourage d’avancer deviennent notre philosophie pour une personne de créer une nouvelle destinée. Sans leurnous mener vers nos désirs « Car en changeant nos ha- imagination, Thomas Edison, Henri Ford, Napoléonbitudes, nous changeons de vie et transformons notre Hill et bien d’autres personnages que le monde entierdestinée. » célèbre aujourd’hui n’auraient pas pu écrire une nou- velle histoire et créer de nouvelles choses dont nousNotre imagination. nous servons de nos jours. Alors, plutôt que de créer Selon moi, notre monde a besoin de changer son des universités du savoir, je préfère que l’on crée desimagination pour devenir meilleur d’autant que c’est par écoles d’imagination pour faire de cette terre un mondeelle que nous avions créé tout ce qui nous entoure avec meilleur où les idées ne manqueront pas aux personnesl’aide de Dieu. C’est par notre imagination que nous souffrantes pour sortir de leurs problèmes.créons tous les problèmes dans lesquels nous ne nousretrouvons quand nous ne parvenons pas à discernerla réalité de certaines la réalité de certaines choses parnotre imagination afin de faire de bon choix dans la vie.11 NOV. - DEC. 2015 - JAN. 2016

Quelles étaient vos intentions en écrivant ce livre ?Mon intention en écrivant ce livre était de nous amener tous à créer un Nouveau Monde en changeant notre façon de voir notre monde actuel. Cependant, créer un Nouveau Monde pour demain devient impossiblesans une prise de conscience des défauts qui existent en ce monde d’aujourd’hui. Peu importe vos difficultés, vousêtes le seul capitaine de votre destinée. Dieu est notre guide, notre conseiller et notre créateur, mais sachez qu’ildonne à chacun ce qu’il désire et rend aux hommes selon leurs œuvres en leur permettant de récolter ce qu’ils sè-ment chaque jour de leur existence. Les circonstances et événements qui surviennent chaque fois que nous nousfixons un objectif ne sont que des contestateurs du temps que Dieu nous a confiés pour réaliser notre but dans lavie. C’est pour cela que les hommes ne font face à des difficultés que quand ils décident d’utiliser leur temps demanière créative pour accomplir des choses importantes.Alors, en écrivant ce livre, je voudrais aider les gens à avoir foi en des choses positives. Car ce n’est qu’en espérantréussir et en unissant notre expérience du passé à notre compréhension d’aujourd’hui, que nous pouvons espéreraller à la rencontre de notre destinée, sans répéter les erreurs qui nous ont fait perdre des opportunités hier. Eneffet, pour aller loin, nous devons apprendre à dépasser la limite que nous imposent la fatigue, la peur et le dé-couragement. C’est peut-être après cette limite que nous trouverons notre gloire. Mais il faut avoir le courage de lafranchir pour le savoir. Car, derrière toutes les barrières invisibles se trouvent de nouveaux horizons à découvrir.Sur ces entrefaites, je voudrais, par ce livre conseillé, motiver et inspirer mes lecteurs en leur apprenant à parler àDieu face à leurs difficultés.12

COMMUNIQUÉ DE PRESSEDeux nouveaux guides pour orienter les immigrants allophoneset hispanophones dans leur nouvelle vie au Québec Montréal, le 15 décembre 2015. Afin de guider les immigrants allophones et hispanophones qui posent leurs valises sur le sol québécois chaque année, Immigrant Québec lance aujourd’hui les guides « Living in Québec » et « Vivir en Québec ». Fruit d'un travail collectif et documenté, ces nouveaux guides sont gratuits et téléchargeables sur le site Internet d'Immigrant Québec : www.immigrantquebec.com/telecharger-les-guides/. 5 000 copies imprimées de chaque guide seront disponibles dès la semaine prochaine afin d’être diffusées gratuitement dans tout le Québec, en collaboration notamment avec de nombreux organismes d'accueil aux immigrants et d'aide à l'insertion sur le marché du travail.Des outils gratuits et pratiques pour tous les immigrantsC'est en tant qu'expert reconnu dans la création d'outils favorisant l'immigration et l'intégration, qu'Immigrant Québec répond auxproblématiques rencontrées par les nouveaux arrivants à travers ces deux nouveaux guides. Living in Québec (en anglais) et Viviren Québec (en espagnol) offrent 128 pages de conseils et de ressources utiles aux immigrants allophones ou hispanophones.Étape par étape, de la procédure d’immigration à l’installation, en passant par l’aide à la recherche d’emploi, ces guides donnentdes clés aux lecteurs pour mieux appréhender leur nouvelle vie dans la Belle Province. En complément de chaque thématiqueabordée, des immigrants venus notamment du Mexique, du Pérou, d’Iran, du Brésil, de Chine ou du Liban, partagent leursexpériences et livrent leurs conseils.Préparer son arrivée au Québec pour réussir son projet d'immigration« Au Québec, j'ai découvert ce que l'on appelle la « première expérience québécoise ». C'est une chose étrange de se rendrecompte que, même à 45 ans, les expériences professionnelles que tu as eues dans d'autres pays ne sont pas reconnues. Il fautsavoir qu'en arrivant ici, il faut tout reconstruire et recommencer à zéro » témoigne Othon. Comme lui, nombreux sont lesimmigrants qui vivent de réelles difficultés durant leur immigration. Parfois excitante mais aussi intimidante, cette nouvelle vieoccasionne tout un lot de questions : comment préparer mon départ ? Quelles sont les démarches à faire en arrivant ? Commenttrouver un premier emploi ? Quels sont les organismes d’accompagnement des nouveaux immigrants ? Bien souvent, cesdémarches peuvent être freinées par des incompréhensions linguistiques et une maîtrise du français limitée.À propos d'Immigrant QuébecOrganisme à but non lucratif créé en 2006, Immigrant Québec est aujourd'hui le 1er média d’information destiné à toutes lespersonnes désireuses de s’installer au Québec – que ce soit de façon permanente ou temporaire. Immigrant Québec produit desoutils d'information gratuits et très qualitatifs traitant des questions d'immigration et d'installation dans la Belle Province.Immigrant Québec est également le fier organisateur du Salon de l’immigration et de l’intégration au Québec, dont la 5ème éditionaura lieu le mercredi 25 et jeudi 26 mai 2016 au Palais des congrès de Montréal.Les guides Vivir en Québec et Living in Québec sont publiés par les Éditions Neopol. Sont également disponibles entéléchargement gratuit les guides Immigrer au Québec, Travailler au Québec, Étudier au Québec, Entreprendre au Québec, Partirau Québec, et Vivre à Montréal.www.immigrantquebec.comwww.annuaireimmigration.com Contact Presse :www.salonimmigration.com Vanessa Bavière, Directrice générale par intérim13 Cell. : 514 569-8608 [email protected] NOV. - DEC. 2015 - JAN. 2016

PPrOoRvoTqRuAerI Tla Mchoaunhcceine RifayPar Sophie Mangado, pour IntégrAction, 1/11/2015 (Journal Métro Montréal, 21/11/2013)Il n’échangerait son poste actuel pour rien au monde. Il intègre ici le programme de Polytechnique de prépara- Du Maroc au Canada en passant par la Russie, Mou- tion aux examens de l’Ordre des ingénieurs du Québec.hcine Rifay peut se targuer d’un parcours sans faute. Ses 30 crédits complétés en un an, il s’ouvre les portes de son ordre professionnel. En racontant son parcours,Quand on lui demande s’il est fier, l’ingénieur spécia- il invoque « la chance provoquée ». Après avoir sollici-liste en matériau composite acquiesce. De son em- té l’un de ses professeurs de Polytechnique, il y obtientployeur, oui, il est fier. « Bombardier, c’est prestigieux ! un poste d’assistant de recherche. On l’encourage alors», lâche-t-il. À son propre égard, il use de modestie. à se lancer dans une maîtrise. Mouhcine Rifay n’est pas homme à refuser les défis : presque quinze ans aprèsPoussé par la peur de l’échec et armé d’une volonté avoir obtenu son premier diplôme, le voilà de retour surinfaillible, le Marocain d’origine lorgne déjà l’étranger les bancs de l’école.lorsqu’il obtient son diplôme. Brillant, il aurait sans au-cun doute tiré son épingle du jeu s’il était resté au Ma- Les premières années sont difficiles. « J’avais trois jeunesroc. Mais à ses yeux, le système d’éducation y est moins enfants, je travaillais et étudiais en même temps... Onperformant que celui du Canada. « J’avais le choix de vieillit plus vite que les autres étudiants ! », dit-il enrester là-bas et de “sacrifier” l’avenir de mes enfants, ou riant. « Le secret, c’est la volonté — beaucoup — et unde partir. » Le Canada étant « l’un des rares pays à ac- peu de chance. » Déterminé, il décroche en 2010 unecepter des immigrants », le choix est fait. Il s’installe à maîtrise en matériau composite. « Parfois, on se repasseMontréal en 2006. le film en fermant les yeux et on se dit que si on avait su on n’aurait même pas commencé ! »Avec une bonne dizaine d’années d’expérience à son ar-rivée, il aurait pu se contenter d’obtenir une équivalence L’un de ses professeurs recommande sa candidaturede diplôme pour trouver un poste respectable. Mais il chez Bombardier, il y entre un an après sa maîtrise. Auvoit plus loin, veut ce qu’il y a de mieux. département de génie central, en recherche et dévelop- pement, il se passionne pour les problèmes à résoudre. «Les réalisations au long cours l’impressionnent peu. L’apprentissage ne s’arrête jamais, et j’ai les moyens d’ex-Dans les années 1990, il passe six ans en Russie pour périmenter des idées folles. C’est difficile d’atteindre saobtenir une maîtrise en génie mécanique. « J’avais ob- limite dans une entreprise comme celle-là. »tenu une bourse d’études, il ne fallait pas cracher dansla soupe. » Il commence par apprendre la langue avant Ce texte fait partie d’une série initialement publiée par le quotidiend’entrer à l’université, d’où il ressort diplômé en 1994. Métro de Montréal, en partenariat avec Alliés Montréal et RadioRetour dans son pays natal où il travaillera jusqu’à son Canada International.départ pour Montréal.14

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CHRONIQUE FINANCETSHIBOLA KAPANGARéprésente en sécurité financiere514 282 32431866 665 0500 Ext. 2343L’assurance vie universelle’art de concilier besoin de protection et épargne à miser. Dans ce type de véhicule, la protection en cas de dé-Ll’abri de l’impôt cès n’est habituellement pas le but premier. Le princi- pal avantage de ce placement est que l’argent que vous yL’assurance vie universelle, c’est comme les céréales Mini investissez fructifie à l’abri de l’impôt, comme dans unWheats avec son côté givré et son côté nutritif : elle a REER. Les sommes investies ne sont toutefois pas dé-deux personnalités! À la fois produit d’assurance vie et ductibles de vos revenus.véhicule d’épargne, cet heureux mélange a de quoi cau- Il comporte également un avantage fiscal important auser quelques mots de tête au néophyte en matière de moment du décès, puisque tout l’argent accumulé à l’abriproduits financiers. Je vous offre donc l’occasion d’en ap- de l’impôt est traité comme un capital décès et n’est doncprendre un peu plus. pas imposable pour la succession. Cet argent s’ajoute auPar la nature même du produit, l’assurance vie univer- montant de protection de base et le total est versé libreselle s’adresse aux personnes qui veulent non seulement d’impôt.combler leur besoin de protection du patrimoine mais Certaines personnes investissent des sommes considé-aussi accumuler un capital à l’abri de l’impôt. Deux élé- rables dans une police d’assurance vie universelle. Cin-ments essentiels à la sécurité financière. On peut même quante mille dollars, cent mille et parfois plus. La limiteopter pour l’assurance vie universelle sans avoir vrai- est fixée par les lois fiscales et elle est liée au montant dement besoin de protection en cas de décès; simplement capital décès (la protection en cas de décès) que vouscomme abri fiscal. souscrivez. Il n’est cependant pas nécessaire d’avoir au-Il est généralement admis, dans le milieu de la plani- tant d’argent à investir pour le faire dans un tel produit.fication financière personnelle, que ce type d’abri fiscal Il peut s’agir d’un montant forfaitaire unique, ou encoreest avantageux pour les personnes qui répondent à trois d’épargne périodique. C’est un produit des plus flexibles.critères : Notons finalement que tous les produits d’assurance vien’ont plus (ou peu) de dettes; universelle n’ont pas nécessairement les mêmes carac-ont maximisé leur REER, c’est-à-dire qu’ils n’ont plus de téristiques. Voilà pourquoi, avant de prendre une déci-droits de cotisation inutilisés; sion, je vous propose de profiter de mes services gratuitsont une capacité d’épargne. à titre de conseiller en sécurité financière pour vous ex-Ajoutons qu’il est aussi nécessaire d’avoir du temps de- pliquer les nuances importantes qu’il existe d’un produitvant soi, disons un minimum de dix ans. Sans ces condi- à l’autre et vous aider à déterminer celui qui est le plus approprié à votre situation personnelle.16tions, il vaut mieux considérer un autre moyen d’écono-

Agir face à la maltraitance des femmes immigrantes âgéesAgir face à la maltraitance des femmes immigrantes les ressources du milieu. Nous permettrons aux pre- âgées et isolées qui habitent à Montréal est une mières d’exercer leurs droits et d’encourager les aînésinitiative de l’Association québécoise de défense des abusés à dénoncer les auteurs de violence. Mais aus-personnes retraitées et préretraitées section Ahuntsic/ si nous aiderons à accroître l’impact de la formation àSaint-Laurent soutenue par la ville de Montréal à travers travers la radio centre ville où seront diffusées les cam-le programme MADA (Municipalité amie des aînés). pagnes.Ce projet vise à réduire les facteurs qui causent les Alors chers amis des aînés n’hésitez pas à nous accom-abus et la maltraitance chez les femmes âgées issues de pagner dans ce projet fait par les aînés et pour les aînésl’immigration, à donner la formation et à outiller les Pour plus d’amples renseignements :femmes pour contrer la maltraitance. Notre objectif est Diarra MANÉ : Responsable du projetde permettre aux participantes à nos séances de forma- AQDR AHUNTSIC-SAINT-LAURENTtion d’être en mesure de transmettre l’information et 4770, rue de Salaberry, bureau 22. Montréal, Qc. H4Jles connaissances acquises dans leur milieu de vie, afin 1H6.d’influer de manière adéquate et positive ce dernier.Des ateliers d’information et d’échanges se tiendront au Téléphone: (514) 856-3511 poste: 222.sein des résidences pour aînés afin d’être au plus prèsde leur milieu de vie. Ainsi, durant chaque session de 3 Courriel : [email protected] en après-midi, les participantes auront un aper-çu global sur le sujet de la maltraitance, bénéficierontde l’expérience des spécialistes du secteur, et pourrontvisionner des vidéos de sensibilisation. Et l’atelier seraclôturé par un échange participatif des aînées, ceci dansla bonne ambiance et la cordialité. Tous ces ateliers sonttotalement gratuits.Pour mettre en place ce vaste projet, divers acteurs sontsollicités. Nous avons à cet effet les résidences pour aînésdu territoire qui nous apportent leur appui logistique etaident à la diffusion de l’information. Mais aussi sontmis à contribution des professionnels de divers secteurstels : le communautaire, le juridique…À la fin des activités de formation, les participantesseront en mesure de réduire les facteurs de risque demaltraitance grâce à une sensibilisation accrue favori-sant un changement d’attitude face à la violence. Nousarriverons à établir des liens entre les participantes et17 NOV. - DEC. 2015 - JAN. 2016

Éducation financière et coaching économique des nouveaux immigrantsAu cours de ses 36 années d’expérience, La Maisonnée •Le système financier et les assurances.a acquis une solide connaissance des nombreux pro- •Les services bancaires, les comptes (individuels,blèmes liés à l’immigration et a développé des stratégies conjoints, jeunesse…),d’intervention adaptées aux immigrants en particulier •les services en ligne et mobiles.dans le domaine de l’insertion socioéconomique et pro- •La budgétisation, le crédit, l’épargne, l’endettement.fessionnelle. L’organisme a également joué à plusieurs •Les cotes de crédit; la fiscalité; les dettes et les prêts; lesoccasions le rôle d’initiateur et de développeur de nou- frais bancaires.veaux projets. Il a fait preuve d’une excellente gestion •Les différentes cartes de crédit (bancaires, d’entreprisede ces projets et en a eu les meilleures appréciations des …), intérêts, remboursements …La fiscalité des per-partenaires. Le travail des différentes équipes et la sy- sonnes: impôts, taxes, La déclaration de revenu.nergie des services en partant de l’accueil et de l’instal- •Survol des prêts : hypothèque, marge de crédit, prêtlation jusqu’à l’employabilité ont tous contribué à l’ob- étudiant …tention de résultats au-delà des objectifs tant au niveau •Survol des régimes et comptes épargne : REÈR, REÉÉ,qualitatif que quantitatif. CELI …Dans son mode innovation et adaptation des services •Expliquer un modèle de fiche de paie.aux besoins de base et aux besoins émergents et dans le •Le clavardage en direct avec la banque.cadre de son projet de coaching économique et finan- •Questions - réponses.cier, La Maisonnée a mis en place une activité d’édu- Ainsi les nouveaux arrivants seront outillés de moyenscation financière destinée aux immigrants et surtout pour comprendre, assimiler, communiquer et deman-parmi eux les nouveaux arrivants, le but étant de leur der un service financier ou bancaire. Ils pourront argu-divulguer les services bancaires, de les familiariser avec menter, suggérer, accepter ou de refuser une proposi-la littératie bancaire et d’améliorer leurs conditions et tion à la lumière de leurs avoirs et de leurs contraintesleurs perspectives économiques. budgétaires. Ils sont préparés à passer aux autres ser-Partant de la demande spécifique des immigrants pour vices bancaires et financiers plus avancés ou complexes.une éducation financière et d’un des constats de Statis- Wadih Karamtique Canada qui révèle que «les immigrants ont moins Chef du Service employabilitéde connaissances financières que les personnes nées La Maisonnéeau Canada», voici une activité réalisée à La Maisonnée 514 271.3533grâce à l’aide financière conclue dans une entente de col- www.lamaisonnee.orglaboration avec La Banque Nationale du Canada dont www.facebook.com/lamaisonneeorgles délégués et conseillers financiers animent les chan-tiers et les sessions d’information et d’éducation portantsur différents thèmes comme par exemple:18

AIDE AUX DES SERVICES GRATUITS COLLECTIFSIMMIGRANTS ET INDIVIDUELS DE QUALITÉ EN MATIÈRE D’ACCUEILACCUEIL ET D’ÉTABLISSEMENT AINSI QUE D’EMPLOYABILITÉINTÉGRATION ET D’INSERTION EN EMPLOI POUR IMMIGRANTS.EMPLOI NOS SERVICESSuivez-nous pour nos ateliersd’emploi et autres activités Accueil et intégrationd’accueil et d’intégration · Information et orientation dans le processus d’immigration, d’installation19 et sur les démarches à entreprendre auprès des instances de l’immigration · Écoute et soutien · Information sur la recherche de logement · Information sur les cours de langues offerts · Lutte à la discrimination · Défense des droits · Aide alimentaire · Groupes d’achats et informations sur la saine alimentation · Déclarations de revenus · Assermentations · Bénévolat, activités socioculturelles · Autres services en lien à l’immigration et l’intégration Employabilité · Immersion professionnelle – Services d’aide à l’emploi (SAE) spécialisés · Rencontres individuelles – Évaluation des besoins et orientation professionnelle · Ateliers de recherche d’emploi · Information sur le marché du travail et traitement des offres d’emploi · Préparation de CV par compétences, par potentiel et par cible · Simulation, mise en situation et préparation aux entrevues d’embauche · Choix de carrière et de formation professionnelle · Accompagnement professionnel en entreprise · Rencontres avec les employeurs, sessions d’information et réseautage professionnel · Visites d’exploration et d’observation dans les industries et les entreprises · Placement en emploi et maintien durable en emploi · Cours d’informatique de base (Word, Excel, Outlook et Internet) PLUS DE 35 ANNÉES D’EXPÉRIENCE EN MATIÈRE D’IMMIGRATION NOUS ACCUEILLONS PLUS DE 10 000 PERSONNES CHAQUE ANNÉE 6865 Av. Christophe-Colomb Montréal, Qc. H2S 2H3 T 514 271.3533 F 514 271.1910 [email protected] Métro Beaubien ou Jean-Talon www.lamaisonnee.org | wwwN.faOceVb. o- oDkE.cCo.m2/0l1a5m-aJisAoNn.ne2e0o1r6g

Petites Astuces Pour l’intégration (PAPI) Partie1Comme astuce d’aujourd’hui, nous allons vous par- 10. Être tolérant et respectueux ler de l’intégration des immigrants dans toutes ses 11. Être patientformes. 12. Connaitre ses droits et devoirsNous avons constaté que l’intégration des immigrants Une bonne intégration sociale constitue entre 40 etdans la société québécoise est un réel problème que les 65% de l’intégration générale d’un immigrant car ellepolitiques et les gouvernants devraient suffisamment s’y identifie le caractère, les habitudes et les actions d’unepencher afin de trouver des solutions adéquates. Car, personne. Les diplômes, les expériences d’un immigrantselon nos enquêtes, bien que diplômés et qualifiés, et ou de chaque personne sont soutenus par essentiel-ayant des potentiels incommensurables à ceux des na- lement par son caractère. Comme une pizza sans fro-tifs, les immigrants ou encore les résidents permanents mage, le caractère partenaire du talent ou du don peutéprouvent des difficultés à vivre suivant la norme de la valoriser ou dévaloriser celui qui le détient.société québécoise. Au prochain numéro, nous continuerons avec la partie 2Pour nous, il faut vite agir car, l’une des plus grandes où nous allons parler des avantages et des inconvénientscatastrophe de la vie ; c’est de vivre dans une société où d’une intégration sociale.l’on n’est pas épanouie.Souvent, lorsqu’on pose la question à la plupart des im- Article proposé par Samuel Ervé Mandengmigrants que signifie pour vous réussir son intégration Expert et conférencier en Intégration d’emploiau Canada ? La majorité réponde : « c’est avoir un bon emploi quivous permet de subvenir et de garantir les besoins de lafamille » ce qui n’est pas vrai.Pour la PAPI, s’intégrer c’est s’adapter socialement, aca-démiquement et professionnellement.Notre focus d’aujourd’hui va donc porter sur les douze(12) principes de réussite à l’intégration dans la sociétéquébécoise à savoir :1. Connaitre son don et ses potentiels2. Connaitre ses institutions, son histoire et ses valeurs3. Fréquenter une communauté4. S’exprimer en langue locale5. S’adapter au climat6. Être modérant dans la critique et dans les actes7. Être convivial et fréquentable8. Avoir un esprit enseignable9. Être curieux et observateur20

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P O R T R A I T Lis SuarezPar Sophie Mangado, pour IntégrAction, 1/11/2015 (Journal Métro Montréal, 21/11/2013)ÀBoston, Lis Suarez Visbal menait une vie tran- comme un moyen plutôt qu’une fin. « Je rencontrais des quille. Une bonne situation professionnelle en fi- filles qui s’en sortaient en créant des produits et en lesnance, le salaire qui va avec. « J’avais une vie, mais je me commercialisant. L’entrepreneuriat permet de révélersentais toujours un peu vide. » Un long séjour de coo- des compétences inexploitées. » L’idée de Fem Interna-pération internationale en Thaïlande lui ouvre d’autres tionale - Éthik BCG (pour boutique, centre d’affaires,perspectives, qu’elle a choisi d’exploiter à Montréal. formation), l’entreprise d’économie sociale que Lis di- rige aujourd’hui à Montréal, est née là-bas, de ces ren-Dans la petite salle de formation qui jouxte sa boutique contres.dse la rue St-Hubert, Lis raconte avec assurance le par-cours qui l’a menée de la Colombie au Québec. De son Fibre altruiste et conscience sociale obligent, ses acti-père, avocat à Bogota, elle dit qu’il a choisi « le camp vités ont pour colonne vertébrale des valeurs humani-de ceux qui étaient dans le besoin, alors qu’il aurait pu taires. Les différents volets de son organisation sans butoeuvrer auprès de grandes entreprises privées ». De sa lucratif (formation à l’entrepreneuriat social, développe-mère, elle a hérité la volonté d’entreprendre. Trois an- ment d’un réseau international de femmes et vente denées dans le milieu de l’investissement bancaire ont produits éthiques) convergent vers un objectif : « l’auto-fait le reste. « Travailler avec des chiffres a été une très nomisation des femmes d’ici et d’ailleurs par l’industriebonne expérience pour savoir ce que je ne voulais pas socio-éco responsable ». Naturellement, c’est vers l’in-faire dans la vie ! » dustrie de la mode que Lis s’oriente : « les trois quarts des travailleurs de ce milieu sont des femmes. CréateurLors d’un séjour à Montréal, alors qu’elle habite encore ou consommateur, nous sommes tous liés à l’industrieBoston où elle s’était installée pour des études en admi- textile. On voit le produit final sans penser au processusnistration et finance à Harvard, Lis a un coup de coeur de fabrication, à ce que ça implique humainement, so-pour l’ouverture et la diversité multiculturelle qu’elle y cialement, et écologiquement. »trouve. Elle dépose une demande de résidence perma-nente, résolue à s’y installer. Quand elle s’envole pour la Alors qu’elle était en démarrage d’entreprise, les dé-Thaïlande avec une organisation non gouvernementale, marches de Lis la ramenaient constamment à l’écono-elle sait déjà que c’est ici, et non pas à Boston, qu’elle mie sociale. Elle a débroussaillé le chemin : à l’époque,posera ses valises en rentrant. en 2005, elle trouvait des programmes d’aide pour les femmes, ou pour les immigrants, ou pour le démarrageÀ la source, ce départ en Asie est une démarche person- d’entreprise en économie sociale. « Rien qui alliait lesnelle qui doit lui permettre de réfléchir à ce qu’elle veut trois », s’amuse-t-elle. Elle saisit toutes les perches qui sefaire de sa vie. Chargée de développer un volet de for- présentent, provoque des opportunités, et fonde son en-mation auprès de jeunes filles sortant de la prostitution, treprise à force de détermination, avec deux partenaires.elle comprend que l’entrepreneuriat peut être envisagé22

Aujourd’hui, Lis voudrait voir l’économie sociale mieux promue auprès des immigrants. « C’est un secteur d’acti-vité méconnu auquel on associe à tort l’idée de précarité. Il permet pourtant de tisser un réseau, et son potentielde développement économique est bien réel. » Sa feuille de route parsemée de reconnaissances et d’engagementsremarquables en fait la preuve.Exergue« Que l’on ait un PhD ou aucun diplôme, on passe forcément par une phase de révélation à soi-même, de décou-verte de qui l’on est et de ce qu’on souhaite vraiment. »Ce texte fait partie d’une série initialement publiée par le quotidien Métro de Montréal, en partenariat avec Alliés Montréalet Radio Canada International.23 NOV. - DEC. 2015 - JAN. 2016

Les mesures d’équité à l’emploi au Canada…toujours pertinentes?Les mesures d’équité à l’emploi au Canada…toujours Et pourquoi pas ? Michaëlle Jean, qui avait accompagné pertinentes? derrière le petit écran mes soirées d’enfance, devenait Gouverneure générale du Canada à mes 15 ans, le nomJe suis née privilégiée. Fille d’immigrants issus de la de Dany Laferrière se retrouvait sur toutes les lèvres,communauté haïtienne de Montréal, je suis née en fines ou charnues, et Barack Obama devenait l’homme1990 dans une ville alors en pleine effervescence sur le le plus puissant de la planète alors que je n’avais mêmeplan cosmopolite où une multitude d’accents, de cou- pas encore pu exercer mon tout premier droit de vote.leurs et de repères se sont côtoyés harmonieusementtout au long de mon enfance. Je suis née au cœur d’une On m’a vendu un Occident post-racial, post-sexiste,mosaïque culturelle en pleine expansion où on m’a fait post-iniquité fondamentale et je l’ai acheté. Or, en vieil-miroiter les plus grands rêves pour ma génération et les lissant, l’idée s’est amortie. Parce qu’avec l’âge, l’inno-plus grands espoirs pour ceux qui osaient me ressem- cence s’érode. Parce qu’avec l’âge, notre sainte bulle, sibler. on a eu l’immense chance de se bercer un tant soit peu dedans pendant l’enfance, éclate. Parce que notre amiForte de ce privilège, j’ai plongé dans l’univers qui m’était maghrébin a décidé de s’embarquer dans le fastidieuxoffert sans grands heurts et déterminée à fracasser tous processus légal d’occidentalisation de son nom, commeles murs qui se hasarderaient sur mon passage. Avec 450 autres Québécois depuis le 11 septembre 2001, carl’insolence d’une Y archétypale, j’y ai cru longtemps. les études les plus récentes de la Commission des droits24

de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) soient implantées, les minorités visibles, incluant les au-confirmaient encore que les chercheurs d’emploi de la tochtones, étaient sous-représentées au sein de la fonc-région de Montréal ont 60 % plus de chances d’être in- tion publique. Ceci signifie que, systématiquement, desvités à un entretien d’embauche s’ils possèdent un pa- profils de candidats étaient mis de côté sur une basetronyme franco-québécois plutôt qu’africain, arabe ou qui n’avait rien à voir avec leurs compétences. Quandlatino-américain. Parce que notre cousine d’origine haï- la CDPDJ publie encore aujourd’hui qu’une personnetienne également née et scolarisée au Canada, mais is- dont le nom de famille l’identifie à l’un des groupes eth-sue d’une famille « tissée serrée » comme on dit et donc niques mentionnés ci-haut continue de se faire écarterculturellement très imprégnée de ses racines, a reçu de processus d’entrevue du secteur privé une fois surle mémo qu’elle ne s’intégrait pas assez dans l’équipe. trois, équivalant à un taux de discrimination à l’em-Parce qu’au détour d’un anodin dîner entre deux bauche de 35 %, c’est problématique. Et quand, à dehommes d’affaires, l’on a capté que l’un deux était bien telles études, les employeurs publics obtiennent pourpréoccupé par l’embauche récurrente de jeunes femmes leur part un taux de discrimination de l’ordre de 0%,compétentes ; comble de malheur, celles-ci pourraient en raison de leur obligation légale d’appliquer des pro-vouloir fonder une famille ! grammes d’accès à l’égalité, force est de constater que ce type de politique inclusive n’est nullement désuet ouMalgré tout, aujourd’hui, à titre de femme et de membre superflu dans notre société moderne.de la diversité ethnoculturelle québécoise et cana- À ce stade-ci, il convient de rappeler que les mesuresdienne, je me considère toujours privilégiée. Oui, en d’équité en matière d’emploi ne sont nullement des pra-partie parce que le titanesque chemin parcouru mérite tiques de « nivellement par le bas ». De part et d’autred’être souligné. Mais surtout parce que ce statut m’offre du spectre idéologique, l’on peut voir germer la crainteun siège de choix pour assister aux subtiles représenta- naturelle que de tels candidats remplissent jour aprèstions de la vie courante où l’équité de fait, notamment jour des mythiques quotas. Pourtant, comme l’indiqueen matière d’emploi, n’est pas atteinte. la CDPDJ, un programme d’accès à l’égalité ne peut pas obliger un organisme à embaucher ou promouvoir desC’est dans cette perspective que différentes mesures personnes sans tenir compte de leurs compétences,d’équité en matière d’emploi ont été mises de l’avant à nuire aux intérêts des personnes qui n’appartiennenttravers le pays. Au Canada, avant que ces politiques ne pas à un groupe visé, exclure l’application du critère de25 NOV. - DEC. 2015 - JAN. 2016

En outre, d’aucuns pourraient croire que ces pratiquescréent en fait une inégalité devant la loi qui n’a pas saplace. En fait, ces pratiques s’ancrent si bien avec notreprincipe constitutionnel d’égalité qu’elles sont explicite-ment protégées par la Charte canadienne des droits etlibertés :« 15. (1) La loi ne fait acception de personne et s’ap-plique également à tous, et tous ont droit à la mêmeprotection et au même bénéfice de la loi, indépendam-ment de toute discrimination, notamment des discri-minations fondées sur la race, l’origine nationale ouethnique, la couleur, la religion, le sexe, l’âge ou les dé-ficiences mentales ou physiques.(2) Le paragraphe (1) n’a pas pour effet d’interdire les qu’il n’y avait pas de plus grande inégalité que l’égali-lois, programmes ou activités destinés à améliorer la si- té de traitement entre individus inégaux. » Quand destuation d’individus ou de groupes défavorisés, notam- groupes populationnels sont systémiquement mis àment du fait de leur race, de leur origine nationale ou l’écart en application du principe d’égalitarisme formel,ethnique, de leur couleur, de leur religion, de leur sexe, il convient de croire que le législateur canadien a faitde leur âge ou de leurs déficiences mentales ou phy- preuve de noblesse à l’égard de la dignité humaine ensiques. » édictant cette norme en fonction de principes constitu- tionnels d’équité congruents, cohérents et visionnaires.Effectivement, l’égalitarisme formel, qui applique letexte de la loi à tous, sans égards, n’accomplit pas sa Bien sûr, comme toute mesure se doit d’être périodique-mission dans un contexte où l’égalité substantielle, où ment remise en question, le débat est pertinent. D’au-tous seront sujets à un impact égal de la loi, n’est pas tant plus que la démographie canadienne évolue. Enpleinement atteinte dans la réalité sociale. Dans l’arrêt effet, les projections de la diversité de la population duAndrews c. Law Society of British Columbia ([1989] 1 Canada émises par Statistique Canada prévoient qu’enRCS 143), la Cour Suprême affirmait d’ailleurs : « [L’éga- 2031, environ trois Canadiens sur dix (entre 29 % etlité] est un concept comparatif dont la matérialisation 32 %) pourraient appartenir à un groupe de minoritésne peut être atteinte ou perçue que par comparaison visibles. Ainsi, selon le scénario de référence des pré-avec la situation des autres dans le contexte socio‑po- sentes projections, 36 % de la population âgée de moinslitique où la question est soulevée. Il faut cependant de 15 ans appartiendrait en 2031 à un groupe de mino-reconnaître dès le départ que toute différence de trai- rités visibles, comparativement à 18 % parmi les per-tement entre des individus dans la loi ne produira pas sonnes âgées d’au moins 65 ans. De surcroît, près d’unforcément une inégalité et, aussi, qu’un traitement Canadien sur deux (46 %) de 15 ans ou plus serait enidentique peut fréquemment engendrer de graves iné- 2031 soit né à l’étranger, soit aurait au moins un parentgalités. […] C’était un homme sage celui qui a dit qu’il né à l’étranger, comparativement à 39 % en 2006. Près d’une personne sur deux (47 %) parmi la population26

Cependant, malgré ces données démographiques, même en 2031, il faudra tenir compte des taux de sous-représentation en remettant en question les poli- tiques d’équité en matière d’emploi. Tout simplement. Ainsi, quoique ces chiffres soient encourageants sur un plan purement rationnel, ils ne closent pas le débat à eux seuls. À titre de parallèle, le taux de diplomation universitaire des femmes à travers le monde atteint des sommets mirobolants ; or, 13% des membres de par- lements dans le monde sont des femmes et seulement 15% d’entre elles occupent des postes de hautes res- ponsabilités dans le secteur corporatif. Tout de même, j’aime rêver à un pays où, d’un océan à l’autre, ces me- sures seront devenues obsolètes.née au Canada et appartenant à la deuxième génération En attendant, ne fermons pas les yeux sur la réalité(celle des enfants d’immigrants) pourrait appartenir à telle qu’elle nous entoure, malgré l’inconfort que cesun groupe de minorités visibles d’ici deux décennies, tabous peuvent parfois susciter. Tel que le lançait Mel-comparativement à 24 % en 2006. Enfin, environ 55 % lody Hobson, femme d’affaires afro-américaine, lors dedes personnes résidant dans les régions métropolitaines son TED Talk prononcé en mars 2014 à Vancouver ende recensement seraient soit des immigrants ou des en- Colombie-Britannique : « We cannot afford to be colorfants d’immigrants nés au Canada en 2031. À Toronto blind. We have to be color brave ».et Vancouver, ces proportions pourraient atteindre 78% et 70 %, respectivement. Article proposé par Madwa-Nika Cadet Avocate et étudiante à la maîtrise en politiques Ces chiffres sont édifiants et illustrent combien le pay- publiques à Georgetown Universitysage canadien continuera de se métamorphoser auprofit d’une plus grande diversité. Ainsi, ces donnéesdémographiques portent à faire croire qu’en 2031, lesmesures d’équité en matière d’emploi ne seront plusnécessaires, puisque le nombre de minorités visibles,surtout au sein de la population active, aura atteint unseuil où elle ne pourra plus être ignorée par les em-ployeurs, parce que, du moins dans les grands centresurbains du pays, elle composera la masse critique detravailleurs qualifiés disponibles. Quand on reçoit troiscandidatures et que celles-ci s’appellent Yassine, Fadai-ro et Rodriguez, difficile de discriminer…27 NOV. - DEC. 2015 - JAN. 2016

CULTURE ET MÉDIASSUGGESTIONS DE LECTURE28

Planification, Coordination et Organisation de tout type d’évènements professionnels et privés. Ensemble, nous travaillons pour votre compte et dans votre intérêt. CRÉATIVITÉ Qu'il s'agisse des mots pour le dire ou de concepts efficaces et audacieux, R.EVE possède les ressources, l'imagination et le talent pour faire de votre projet un événement marquant. EFFICACITÉ Du plus simple détail à la gestion d'ensemble, R.EVE vous propose une démarche systématique, qui vous assure une planification rigoureuse, une gestion professionnelle et un résultat impeccable. COMPLICITÉ La capacité de comprendre vos attentes et le souci d'intégrer harmonieusement les membres de notre équipe à la vôtre contribue à créer une atmosphère de collaboration et de flexibilité. R.EVE devient votre allié, …votre complice. Nous peignons le tableau de votre projet pour en faire un Picasso 29 Téléphone : 514-265-5740 www.royal-evenement.com – [email protected] NOV. - DEC. 2015 - JAN. 2016

CONTACT ÉDITEUR Lawrence Kitoko L. DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Nathan Bolundu DIRECTRICE DE LA PUBLICATION Anne Emmanuelle Fohony COORDONNATRICE DE LA RÉDACTION Judith milolo SECRETAIRE DE LA RÉDACTION Ashanti Kitoko RÉDACTION Diarra Mané Lawrence Kitoko Madwa Nika Cadet Samuel Ervé Mandeng Sophie Mangado Tshibola Kapanga MARKETING ET VENTES Larry Agency GRAPHISME ET ILLUSTRATION Larry AgencyMagazine Intégr’Action ADMINISTRATEUR WEB Larry Agency4890, Arthur, DDO H9G 2M8, DISTRIBUTIONQc, Canada Larry AgencyTél. : +1 514-546-5643 CREDITS PHOTOSFax : +1 514-664-1485 photo Kevin Calixte, Zoomimages, [email protected] ISSN : 2368-940430www.integractionmag.com

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