La gazette niçoiseN°001Intellectuels, abstenez-vous !
Sommaire L'éditorial du Colonel Adam Lefroc pages 6-7 Politique locale et nationale Ardente étreinte pages 8-92017, première remisede la Trump Crosspages 11-12-13 Vie locale Climat d’insécurité accru pour les motards de la capitale azuréenne pages 15-16 Mais, qui a osé profaner notre monument le plus sacré ? pages 22-23 Economie, sciences & techniques Abondance de crottes sur nos trottoirs, bravo aux Azor azuréens ! pages 18-19-20 Culture Jumelage de la station de métro Strasbourg-Saint-Denis et de la ville de Nice, un tout premier échange culturel pages 24-25-26 Parenthèse poétique pages 27-28 2
Jumelage : \" Et Dieu créa Strasbourg-Saint-Denis ! \" page 29 Célébration anniversaireLa Baie des Anges sert d'écrin à un obélisquede 30 mètres de haut en ferraille rouilléepages 30-31-32 - Dossier spécial - L'enfer du décor, Nice et ses bagnoles pages 35-36-37-38 “ A Nice, faites comme les Niçois ” page 39 Les artistes du bitume se montrent de plus en plus novateurs page 40 Divertissement Copie conforme page 41 ConcoursConcours nationaldes villes crasseusespages 42-42Cveiet nhtobdmoeumsde'ianbra!oyFnoannietneresàcdUoenmbomosnehdleaunui.sr, il le 3
L'éditorial du Colo“ le retour enFrance descendres del’empereurNapoléon III...Et à quand lapanthéonisa-tion duMaréchalMac-Mahon ? ” 4
onel Adam Lefroc Une nouvelle gazette est née. Elle s'adresse à un lectorat potentiel très large à Nice, celui des incu- rables nostalgiques du bon vieux temps de notre regretté grand homme politique à moustache Nous ne ménagerons donc pas nos efforts pour rendre nos articles largement accessibles à des lecteurs qui sont par nature réfractaires à tout surmenage cérébral. Ainsi, nous ne dif- fuserons que des informations facilement assimilables par des esprits généreusement étriqués. Leur contenu sera soigneusement sélectionné pour nourrir leurs honorables préjugés et renforcer leur vertueuse intolérance à toute forme d’humanisme. Cependant, nous nous sommes aussi fixés une mission éducative et dès lors, nous nous refuserons à traiter de sujets qui font largement consensus. Les préoccupations sé- curitaires qui enfiévraient jadis les esprits, de jour comme de nuit, citons pour l’ex- emple le rétablissement de la peine de mort, le droit de torturer les suspects ou le renvoi systématique des rastaquouères, plus personne aujourd’hui n’oseraient en contester le bien-fondé. Nous attendons juste, et avec une extrême pa- tience, leur application. Alors, à quoi servirait-il de revenir sur de tels sujets dans notre gazette ? Mais, qui d’entre nous aurait l’audace d’évoquer à l’heure ac- tuelle ces nobles causes qui nous tiennent tant à cœur dans nos pages, telles le retour en France des cendres de l’empereur Napoléon III. Quelques rares esprits particulièrement éclairés, comme notre sagace Maire, mais guère plus... Et à quand la panthéonisation du Maréchal Mac-Mahon ? Pas d'in- quiétudes, car sous peu et grâce à nos articles, vous serez une multitude innombrable à les réclamer et à les obtenir. Après avoir lu notre gazette, mes chers amis, vous en aurez fini avec vos incommensurables plat- itudes d’antan. C’est devant des tenanciers de bar et des piliers de comptoir aux yeux ébahis, et cela grâce à notre souci de vous offrir des textes de vulgarisation d'une qualité incomparable, que vous ferez rayonner de nouvelles idées qui vous feront passer pour un érudit distingué. Et qui sait, vous serez peut-être remarqué en haut lieu et ad- mis un jour ou l’autre dans l’intimité des notables les plus influant de notre belle cité. Pensez-y ! 5
- DEDICACE -Nous dédions cette gazetteà nos deux principauxathlètes politiques locaux.En raison de leur exception-nelle envergure, un destinnational hors pair attendforcément l'un d'eux Il est inévitable que l'un ou l'autre de nos pour dévorer son challenger à pleines dents,deux redoutables mammifères carnassiers niçois ceci évidemment afin d'être certain d'accéderde la politique ait un jour suffisamment d'appétit plus tard à la suprême fonction.Dans chaque numéro d’Un os dans le boudin, Anne Cheval professeure de philosophieau prestigieux Cours Seautrot propose à nos lecteurs un sujet de dissertation. Il s’agit dans cette première édition d’une pensée du Colonel Adam Lefroc. \" SI L'AVENIR DE L'HOMME EST SON FUTUR, ALORS LES JOURS RÉVOLUS SONT SON PASSÉ \" À vos plumes d'oie et encriers, chers amis niçois.6
- COMMEMORATION -Ne les oublions pas Un os dans le boudin souhaite perpétuer par unmonument plus durable que le marbre ou l'airain le souvenir de l'œuvre profondément humaine etsociale accomplie par ces deux géants de l'histoire Mac-Mahon Napoléon III« La fièvre typhoïde est une maladie terrible : ou « Je ne lis jamais les journaux français, ils on en meurt, ou on en reste idiot. J'en sais n'impriment que ce que je veux » quelque chose : je l'ai eue »Il ne fut pas seulement le fin stratège de la Nullement homme à fréquenter les demi-monguerre franco-prussienne. Il devint aussi le daines, il n’eut qu’un seul projet en tête : « L’Ex-héros légendaire de la bataille de Paris de tinction du Paupérisme ». Pendant la période1871, purgeant la capitale de la racaille com- bénie du Second Empire, tout ne fut que pro-munarde, une bande armée d’ivrognes grès. Le taux de chômage était nul dans toutesdévastateurs et de pilleurs sans vergogne. les classes d’âge, alors les enfants trouvaient facilement des emplois dans les mines. Leur petite taille leur permettait de se glisser dans les galeries les plus étroites où ils poussaient de jolis wagonnets remplis de charbon. 7
Ardente étreinte- POLITIQUE LOCALE -Lorsque Cupidon lance ses flèches,deux êtres tombent amoureux... « Embrassons- nou s, mon lapin ! »Enfin, la Droite niçoise se raccommode !Après une série de coups bas, de coups en Notre population qui avait été forte-traître, de coups de salaud, de coups ment ébranlée par cette incompréhensiblemauvais, de coups vicieux, de coups rupture entre nos deux tourtereaux retrouvemontés, de coups en vache, de coups de enfin une confiance totale en son avenir. Untête, de coups de gueule, de coups de os dans le boudin a assisté à de véritablesthéâtre, de coups de sang, de coups de scènes de liesse dans les rues, oui c’est bienpied, de coups de poing, de coups de boule, une véritable vague d’euphorie grisante qui ade coups dans les c..., c’est à nouveau le déferlé sur la capitale azuréenne après cettecoup de foudre entre les deux principaux réconciliation.ténors de la droite niçoise. Mais, c’est une vraiemanie chez les hommes politiques ! 8
“ Après unesérie decoups bas,de coups entraître, decoups desalaud... ” somcnhtoaNnnduoetérdnjalà-,ènlUvactepnocinpneonasssuspndeuhiasçnonodtslioeisèls,etvoedrbuleeloseenus!nodsin Et moi, on m'invite pas à danser ?On danse, mon lapin ? 9
- PUBLICITÉ -Photoschloup Pas de chance, de retour de vacances vous découvrez qu’une des photos dont vous espériez beaucoup est gâchée par un détail cracra que vous n’aviez pas vu dans votre viseur au moment crucial du déclic ! Avant Vous lâchez alors un lamentable cri de détresse qui déchire l’espace tout autour de vous et alerte votre voisinage… Ressaisissez-vous ! Car, en un seul clic, Photoschloup élimine totalement les éléments indésirables d’une photo. AprèsPhotoschloup, c’est vraiment schloup ! 10
- CADEAU -Dans cette édition inaugurale, Un os dans le boudin vous offre cette belle image. Imprimez la et surtout... A l'attaqu e, les cons ! Tenez bon, les cons ! La guerre ... n'ou bliez pas de l'encadrer !
- POLITIQUE NATIONALE -2017, premièreremise de laTrump Cross Cette première Trump Cross a été décernée à une sommité française incontournable, il s’agit bien sûr de M. Gérard Collomb, notre ministre de l’intérieur. Création récente, la Fondation internationale Trump (F.I.T.) souhaite récompenser une per- sonnalité du monde politique apte à relever les défis du XXIe siècle, et dont la hauteur de vue se situe à une altitude où l’on ne croise plus guère que le yéti. La Trump Cross ambitionne donc d’être l’équivalent dans l’univers politique de la médaille Fields dans le monde mathématique. C’est un jury composé de sept hommes et de deux remplaçantes, parité oblige, qui sélectionne les candidats. Les critères de choix sont particulièrement rigoureux et il est tenu compte du désintéressement, de la droiture, de l’humilité, de la clairvoyance, du courage et des compétences des concurrents. Deux redoutables compétiteurs niçois, richement pourvus de chacune de ces qualités, avaient attiré l’attention du jury dans un premier temps. Mais après une longue délibération, ce fut finalement M. Gérard Collomb, notre min- istre de l’Intérieur, un homme au regard mag- nétique et au lyrisme flamboyant, qui a été sélectionné à l'unanimité. 12
Nos deux Une collombette du mouvementcompétiteurs niçois de soutien à notre ministreont néanmoins reçu une mentionspéciale. L’honneur de notre ville est donc sauf. Dans sa prise de dé-cision, le jury a été extrêm-ement sensible à la cabaleorchestrée par des associ-ations malveillantes, unepresse de caniveau et un Con-seil d’État félon pour déstabi-liser un ministre pragmatique,mais néanmoins humain, con-fronté à une invasion brutale etmassive de migrants ex-trêmement belliqueux danscette ville martyre qu'estdevenu Calais. 13
Juin 2017, fausses allégations etdocuments falsifiés, le kit complet pourdéshonorer un homme respectableHonteux montage L'hu manisme !!! Je m'en tape... truquage d'un doigt d'honneur D’abord, comment avoir osé attaquer “ ... quelquesnotre ministre de l’Intérieur pour quelques es- espiègleriespiègleries de policiers farceurs, comme les de policierspassages à tabac systématiques de migrants,ou les arrosages au gaz poivre lorsqu’ils sont farceurs...assoupis ? Laisser les forces de l’ordre avoir un passages àpeu de fun dans l’exécution de leur missionn’est quand même pas un bien grand crime ! tabac... arrosages au Ensuite, comment avoir osé prétendre gaz poivre...”qu’il avait souhaité les assoiffer en réduisant lenombre de points d’accès à l’eau de la Jungle ? d’eau en seulement deux heures. Pari fatal !Tout le monde sait que le migrant a une très Ainsi, cet immense élan de tendresse quifâcheuse tendance à trop s’abreuver. Or, tousles excès sont mauvais et selon les experts, l’eau consistait à vouloir veiller sur la bonne santé desest un ami qui peut vous vouloir du mal, si bien migrants a été considéré comme « la violationsûr consommée en trop grandes quantités. d’une liberté fondamentale », par la haute ju- ridiction administrative. Quelle abjection ! Nous en voulons pour preuve irréfutable,le décès de M. Mathusalem Ledouze, un Bour- Un os dans le boudin félicite chaleu-guignon robuste comme un vieux chêne, mort reusement M. Gérard Collomb pour l’obtentionaprès avoir parié qu’il ingurgiterait quatre litres de cette belle et magnifique breloque qui lui restitue ainsi son honneur écorné. 14
- SPORT CEREBRAL - Jeu : les énigmes tordues de tonton MingHonorables lecteurs, aiguisez votre per-spicacité en essayant de résoudre mes sub-tiles énigmes. Dans ce premier numéro, il s’agit d’unequestion : laquelle de ces deux images estune image pieuse ? Si vous possédez un flair infaillible, un fais-ceau d’indices précis et concordants vous mettraprogressivement sur la voie et d’ici peu vousaurez la bonne réponse. Si vos capacités de dis-cernement sont plus ordinaires, donnez-vous letemps d’une réflexion poussée. Analysez en pro-fondeur les innombrables détails de ces images,même les plus mineurs, et comparez les, un à un. Un antique dicton oriental dit : « Avec dela chaleur, de l’eau et du temps, votre placard à rizsera bientôt rempli ! » Alors, ne vous découragezsurtout pas et cochez la bonne case. Vous trouverez la réponse à cette questionardue dans notre prochaine édition. 15
- VIE LOCALE 1/2 -Climat d’insécuritéaccru pour lesmotards de lacapitale azuréenneÀ Nice, l'incivisme des piétons estune calamité publiqueOui, sans le moindre doute, Mlle Piédalusi “ ...sortie deétait un véritable danger public ! son immeuble Mlle Piédalusi, octogénaire malvoyante d’une façonet handicapée d’une jambe, est sortie de son im- totalementmeuble d’une façon totalement irréfléchie et dan- irréfléchie etgereuse. Elle a été violemment fauchée par une dangereuse ”moto lancée à une vitesse pourtant autorisée surles trottoirs. Complètement réduite en bouillie,l’irresponsable vieille demoiselle est morte aprèsune agonie interminable et atrocement doulou-reuse. Mais par bonheur et par chance, le jeunemotard s’en est sorti indemne. Il déplore cepen-dant quelques éraflures sur le réservoir de songros cube, et d’immondes salissures ici ou là.Mlle Piédalusi, responsable d'un accident qui aurait pu coûter la vie à un motard 16
Combien de fois la police “ renforcer lamunicipale de Nice devra-t-elle ré- répression àpéter aux piétons qu’un trottoir l’encontre desn’est pas un lieu où l’on peut sau-tiller et gambader la tête en l’air ? piétons qui portent Interrogé sur ce problèmechronique, et qui plus est en forte atteinte à laaugmentation, le brigadier-chef sécurité desAnisetti a répondu qu’il fallait ren-forcer la répression à l’encontre motardsdes piétons qui portent atteinte à empruntantla sécurité des motards emprun- les trottoirs ”tant les trottoirs. Il a rappelé quecette pratique assure une bienmeilleure fluidité de la circulationautomobile aux heures où celle-cise densifie. Il a aussi ajouté qu’ellese justifie par le fait qu’elle permetaux motocyclistes de remonter lessens interdits sans gêner les flux devoitures sur les chaussées. Il nous reste donc à souhai-ter au brigadier-chef Anisetti d’êtreentendu et qu’enfin les piétons ni-çois retrouvent le goût des res-ponsabilités ainsi que l’élégancedes gestes civiques.Compagne éplorée d’un motard mort dans un accident de trottoir 17
- VIE LOCALE 2/2 -Mais, qui a oséprofaner notremonument leplus sacré ? Malheur à l'homme par qui le scandale arrive ! Florence, c’était Michelange et Laurent le Magnifique. Nice, c’est Bernar Venet et Christian Estrosi. Le David est leur fierté, l’Obélisque est la nôtre. Il in- carne cette idée à la fois de sérénité, de modernité, de puis- sance et de grâce de notre belle cité. Il a été violé sciemment et les coupables doivent en subir les conséquences.Farce dégoutante C’est dans la nuit du 13 au 14 juin qu’un horrible acte de profana- tion s’est déroulé à Nice. À 5 h du matin, M. Mamadou Diallogar- ithme, l’un des rares Niçois qui se lève tôt pour aller travailler, donne un coup de fil à la police municipale pour l’alerter. Au poste, c’est le brigadier-chef Anisetti qui assure la garde de nuit, il est affalé sur son bureau. Après ses libations de la veille, la sonnerie de téléphone lui vrille douloureusement la tête et le sort des douceurs du sommeil. Il décroche : « Quoi, on a osé ! », crache-t-il d’une voix rauque, son re- gard vitreux braqué dans le vide avec une expression farouche de stupeur et de colère. À la hâte, il secoue ses collègues pour les tirer de leur lourde torpeur, et c’est une camionnette de police zigzagante 18
qui se rend alors sur les lieux du Ajoutons que ce triste événe- sacrilège. Les constatations d’usage ment survient au plus mauvais mo- sont effectuées et une enquête est ment de notre calendrier festif. En ensuite ouverte pour mettre la main effet, les cérémonies de jumelage sur le ou les scélérats à l’origine de entre Nice et la station de métro Strasbourg–Saint-Denis doivent cette odieuse profanation. commencer sous peu. Pour le brigadier-chef Anis- etti, très apprécié par ses supérieurs « Mon doux Jé-pour son esprit de déduction et d’in- sus, mon doux duction, c’est à l’évidence un acte Jésus, pourquoide bernarvenetphobie perpétré par nous as-tu aban-des adeptes de la secte freudienne donné ? », a sou- locale. Mais bien sûr, c’est Nissa piré tristement Bella tout entière qui est outragée, Mme Lolotte. brisée, suppliciée par cette action franchement dégoûtante. Aujourd’hui chez les Niçois et les Niçoises, la colère et l’incom- préhension règnent. « Mon doux Jésus, mon doux Jésus, pourquoi nous as-tu abandonné ? », a soupiré tristement Mme Lolotte.M. Mamadou Si vous soupçonnez qui que ce soit, envoyezDiallogarithme vos lettres de délation anonyme à l'adresse habituelle : HOTEL DE POLICE LUTECIA 40-45 rue JACQUES DORIOT 06000 NICE 19
- PUBLICITE -MastarsupGringalets, devenez des balèzes grâce à Vous êtes faible et fragile. Les forts vous insultent et vous frappent. Mais quoi de plus naturel et deplus humain ? Alors, pourquoi ne pas vous montrer ambitieux et audacieux en renonçant à votre vocation d’éternelle victime ? Pour un prixmodique, devenez vous aussi un tortionnaire grâce au traitement par suppositoires de la DocteureGertrude Bhal. Ainsi, vous connaîtrez à votre tour la joie d’insulter et de frapper plus faible et plus fragile que vous. 20
- ECONOMIE, SCIENCES & TECHNIQUES - Abondance de crottes sur nos trottoirs, bravo aux Azor azuréens ! Déjections canines : après le marasme, c'est enfin l'euphorie qui règne à NiceLa production de déjections canines sur trottoirs est enfinreparti à la hausse, une véritable aubaine pour notre centrede recyclage, mais aussi pour l'emploi local et toute notreéconomie.L’observation du niveau des stocks sur la longue une parfaite adéquation entre l’offre et la de-durée montre clairement que le marché niçois mande dans les mois qui suivent. Rappelons ce-de déjections canines est un marché cyclique. pendant que les conditions conjoncturellesAprès une période de croissance négative suivie impactent énormément le niveau de productiond’une stagnation prolongée, la production ac- d’une année sur l’autre, tandis que la demandetuelle est en forte augmentation et les spécia- évolue de façon plus régulière et prévisible,listes s’attendent à un record historique pour étant influencée, comme tout le monde le sait,cette année. Selon eux, on assistera en plus à par des facteurs beaucoup plus structurels. 21
Notre reportage au centre de Fille du matin, l'aurore aux doigt le Centre de recyclage des dérecyclage “ Une réaction enNotre envoyé spécial, Roubert Scatosi, s’est rendu chaîne se produitdans le quartier de Fépalicon où est installé le Centre qui la transforme,de collecte et de recyclage niçois des déchets canins. comme vos lecteursIl y a interviewé les deux plus grands experts mondi-aux dans ce domaine, le Professeur Alonzo Gogh de peuvent s'yl'académie de Lagado et le Herr Doktor Wulf Ichwer- attendre, en atomesdeeinbonzelaufen. Signalons que ces deux hommes,bien que non niçois, possèdent un QI très élevé, d’étronsinium 955,proche de 250, et ils confessent volontiers que leur vo- mais aussi encation scientifique est née à la maternelle, où à causede leur précocité ils se sont fait chier grave. chiottinium 965 ” – Messieurs, en termes forts simples, pouvez-vous expliquer à des lecteurs aux facultés intellec-tuelles bornées en quoi consiste le recyclage desdéjections du meilleur ami de l’homme ? Com-mençons par vous cher Professeur Alonzo Gogh. – En premier lieu, nous devons recruter desramasseurs hautement qualifiés. Car voyez-vousM. Scatosi, il faut effectuer un tri particulièrementminutieux de la précieuse matière fécale. Ensuite,celle-ci est desséchée et transformée en poudre par leprocédé bien connu du magnétothermodrainageavec palmes, puis par électrobustionaffinage avectuba nous obtenons alors un produit pulvérulentd’une finesse et d’une pureté absolue. Ainsi réduite enminuscules particules, cette poudre est ensuite dis-posée en quantité infinitésimale dans notre super ac-célérateur de particules, le fameux Bourdaloutron, oùelle est collisionnée par des proutons à énergiecinétique élevée. Une réaction en chaîne se produitqui la transforme, comme vos lecteurs peuvent s'yattendre, en atomes d’étronsinium 955, mais aussi enchiottinium 965 qui est un isotope parent, mais d’unedensité moindre et surtout beaucoup plus instable. – Herr Doktor Wulf Ichwerdeeinbonzelaufen, àquoi servent ces deux éléments chimiques ? – Ils servent à la fabrication d’inoffensivespuces électroniques qui sont implantées dans l’en-céphale de Niçois volontaires, natürlich... dans unpremier temps. Jaja ! La puce à étronsinium 955 stim-ule de façon prodigieuse l’aire cérébrale qui concentretoutes les idées de droite les plus fétides. Leider ja !Autrement dit, et pour me mettre à la portée de voslecteurs, c’est comme si dans leurs méninges de ver- 22
ts de rose étend ses rayons sur tébrés inciviques, on faisait faire de la gonflette à leurséjections canines de Fépalicon neurones les plus rétrogrades. Na klar ! La puce à chiottinium 965 remplit la même fonction, mais elle nous donne encore quelques tracas. Gross sorge, même ! Elle provoque des hal- lucinations visuelles ; ainsi au cours d’un congrès politique plutôt conservateur, un greffé au bulbe sans doute trop fortement stimulé n’arrivait plus à voir qui que ce soit à sa droite, et c'est même à sa gauche qu'il azimuta un identitaire récoltant des fonds pour empêcher le sauvetage des migrants en mer. Dast ist sehr ärgerlich ! – Merci infiniment à vous deux, Professeur Alonzo Gogh et Herr Doktor Wulf Ichwerdeein- bonzelaufen, pour ces inestimables informations et surtout merci d’avoir mis votre science au service des Niçois, une science récente certes, mais qui avance à pas de géant, on l’aura tous compris. A Nice, les déjections canines ne sont pas destinées aux amateurs de glisse, mais à l'industrie locale. 23
- CULTURE 1/3 -Jumelage de la station demétro Strasbourg-Saint-Deniset de la ville de Nice, un toutpremier échange culturelLe vernissage du célèbreplasticien Hrx s'est ouvert hiersoir au MAMAC en présence denombreuses célébritésQue du beau linge ! Entre autres personnalités, étaient présents Monseigneur “ Tout l’enjeul’Évêque autodidacte de Strasbourg–Saint-Denis, accompagné de de Hrx étant deBeefy, le charismatique haltérophile sans opinion, Monsieur le Maire deNice et son conseiller politique Monsieur Nicolas Machiavel-Baderne, jeter un pontl'importateur de masques à gaz Monsieur Élie Vareau, Madame la entre le souffleDocteur Gertrude Bhal, Monsieur le Juge Éloi du Plufor, Madame laprofesseur de philosophie Anne Cheval, le célèbre entomologiste Jean divin et laCoulémouche, l'artiste tourmenté Monsieur Bernar Venet, Monsieur le matière... ”Professeur Alonzo Gogh, et le très remarquable et martial Herr DoktorWulf Ichwerdeeinbonzelaufen. Et n’oublions pas Madame Lolotte,Monsieur Christian Sauzi, imitateur de génie et enfin Monsieur Mama-dou Dialogarithme, le travailleur qui se lève tôt ! La sûreté étant assurée par le brigadier-chef Anisetti et ses ca-méras de surveillance, aucune tragédie n’était donc à craindre.L'exposition Comme à chacune de ses expositions, le public est tombé enadmiration devant les pièces présentées par Hrx, le plasticien officielde la station Strasbourg–Saint-Denis. Son œuvre bien-pensante quiplonge ses racines dans une tradition picturale académique, quel’illustre Maréchal Mac-Mahon n’aurait pas désavouée, paix à sescendres, nous invite à une intense réflexion. D’abord, ce sont la discrétion et l’économie des moyensplastiques qui les caractérisent, et qui constituent comme une incitation àcombler leur espace de sublime tragique par une parole disruptives’enracinant dans la problématique du chromatisme métropolitain néo-gothique, manière Violet-le-Duc. Tout l’enjeu de Hrx étant de jeter unpont entre le souffle divin et la matière, alors l’essentiel est donc desavoir si cette parole aide à mieux se projeter dans l’univers incarné decet immense créateur. Dans le cas contraire, elle ferait écran au contactsensible et esthétique, au sens premier du terme bien sûr, que nous re-cherchons tous avec l’Art. Entre le discours silencieux que l’esprit se tient 24
tout le défi herméneutique de la délectation poussiniste. C’est tout dire, et le reste est commentaire superfétatoire. En conclusion, on peut clairement affirmer que la contem- poranéité du travail de Hrx s’origine en dehors de toute dimension temporelle grâce à une spontanéité tragi-ludique savamment cal- culée et étudiée. Bruno Dagen, universitaire et critique d’art\" À Strasbourg-Saint-Denis, après la semaine des Arts ménagers, c'est la Semaine sainte \" Peinture, 50 x 40 cm, collection privée 25
L'évêque autodidacte de Strasbourg-Saint-Denis et Beefy, le charismatique haltérophile sans opinion, lors du vernissage de Hrx au MAMACLa maîtrise des anciennes et difficiles règles du métier de peintre permetà Hrx de réaliser des scènes au réalisme saisissant. Témoin, ce tableaud'histoire qui relate l'origine du conflit qui oppose depuis des annéesStrasbourg-Saint-Denis à Réaumur-Sébastopol. En voici le thème : Lucien Goubion, qui n'est pourtant pas un imbécile, est descendu par erreur à Réaumur-Sébastopol au lieu de Strasbourg-Saint-Denis. Quelques autochtones hilares, mais bien imprudents, commettent alors l'irréparable faute de gausser cet ombrageux et vaniteux personnage qui en devient vert de colère. Une querelle s'ensuit qui tourne vite à une escalade de violence physique. Peinture, 50 x 40 cm, collection privée Toute l'élite des fins connaisseurs d'art salueront le respect rigoureux manifesté par Hrx pour les règles du Grand art : primauté du dessin sur la couleur, exactitude anatomique, imitation de la nature et emprunts à l'art antique. 26
- CULTURE 2/3 -Parenthèse poétique Certes, Hrx a représenté avec un brio impres- sionnant des scènes du conflit actuel entre le noble et fier peuple de Strasbourg-Saint-Deniset la racaille dégénérée de Réaumur-Sébastopol, mais n'oublions pas pour autant les poètesLe célèbre aède aveugle Nicolas Tamère de deux grandes nations du Boulevard. Qui d'entre lesStrasbourg-Saint-Denis compose actuellement braves des braves les jeta dans cette funeste dis-pour la postérité un poème épique qui chante les sension ? Lucien Goubion... Fort irrité par une vexa-actes de bravoure accomplis par notre station au tion infligée par quelques traîne-savates decours de cette Grande Guerre Métropolitaine, Réaumur-Sébastopol, il suscita l'ire dévastatrice desque certains nomment aussi la Grande Charcute- dieux et des armées, et des peuples périrent, parcerie. Nous en connaissons déjà le début grandiose : qu'il avait subi un ineffaçable opprobre. » « Chante, ô charismatique haltérophile sans Est-il aussi besoin d'évoquer qu'en desopinions, la colère désastreuse, qui de maux infinis temps reculés, déjà cette nuisible nation deaccabla au temps récents les habitants de Stras- Réaumur-Sébastopol s'était distinguée en répan-bourg-Saint-Denis, et fit tomber au champ d'hon- dant la Grande Peste de 1347 ? C'est ce qu'at-neur tant de fortes âmes de héros, livrés teste cette somptueuse enluminure, précieusementeux-mêmes en pâture aux chacals affamés et aux conservée à la Bibliothèque diocésaine du cloîtrevoraces vautours. Et le dessein des Dieux s'accom- de Strasbourg-Saint-Denis et que vous allez dé-plissait ainsi, depuis qu'une querelle avait divisé les couvrir sur la page suivante. “ ... cette Grande Guerre Métropolitaine, que certains nomment aussi la Grande Charcuterie... ”Le cloître de Strasbourg-Saint-Denis 27
“ La Peste noire com- mença par frapper les pouilleux de Strasbourg- Saint-Denis et l'Évêque la considéra d'abord comme une pure félicité tombée du ciel. ” Un inestimable document, précieusement conservéà la Bibliothèque diocésaine du cloître de Strasbourg-Saint-DenisC'est le sublime moine enlumineur Eustache rastaquouères originaires de Réaumur-Sé-d'Ancre qui consigna par écrit ce funeste événe- bastopol avaient empoisonné les puits du quar-ment dont Un os dans le boudin vous propose tier des Deux Portes. Dans sa sagesse infinie, ilici la transcription fidèle : décida alors d'entasser tous les résidents étrangers, hommes, femmes et enfants, sur un « La Peste noire commença par frapper immense bûcher. Et c'est bien à contrecœur, qu'illes pouilleux de Strasbourg-Saint-Denis et se vit ensuite contraint de s'approprier les biensl'Évêque la considéra d'abord comme une pure que ceux-ci avaient acquis en exerçant, à n'enfélicité tombée du ciel. Mais, quand elle se pro- point douter, de vils et méprisables négoces. »pagea aux honnêtes gens, il s'inquiéta vivementet fit ouvrir une enquête qui conclut que desMusée Grévin : Eustache d'Ancre adressant une fervente prière à Marie qui mit bas le rédempteur 28
- CULTURE 3/3 -Jumelage : \" Et Dieu créaStrasbourg-Saint-Denis ! \"Une immense fresque cinématographique enavant première à Nice Les cérémonies de jumelage de Stras- “ l'indispensablebourg–Saint-Denis et de Nice vont bon train. Ce bombardement ausoir, c’est encore une fois l’élite culturelle de nos napalm effectué pardeux collectivités qui assistera à la projection Strasbourg–Saint-très attendue de « Et Dieu créa Stras- Denis sur la mater-bourg–Saint-Denis ! », avec à leur tête notre nité de l'ennemie ”Maire et son invité de marque, Monseigneurl’évêque métropolitain autodidacte. Un os dans embarrassant, en effet l’asile pour vieux qui lale boudin est très heureux de vous présenter la jouxte est resté debout, il pourrait cependant êtrebande-annonce de cette formidable épopée. mal perçu par des enfants maladivement émotifs.Nous avons aussi pensé qu’il était de notre Malgré les intenses efforts de pédagogie déployésdevoir de faire état de cet avertissement placardé par notre ministre de l’Éducation et de la Propa-à l’entrée des cinémas de Strasbourg–Saint-Denis, cela pour le bien de nos chères petites gande métropolitaine, la vue de torchestêtes blondes niçoises. vivantes peut encore fâcheusement brouiller leur raison et leur faire « Attention parents, nous déconseillons ce oublier que les nouveau-nésfilm aux enfants de moins de 10 ans qui sont d’aujourd’hui de Réaumur-anormalement impressionnables. Certaines Sébastopol seront fatale- ment nos cruels en- scènes peuvent en effet présenter un infime nemis de degré de violence, notamment demain. » celles concernant l’actuel siège de Réaumur-Sébastopol. Elles pourraient donc les perturber. Surtout, nous contre-indiquons la fin du film qui porte sur l'indispen- sable bombardement au nap- alm effectué par Strasourg–Saint- Denis sur la maternité de l'ennemie. Bien que celui-ci n’ait fait aucun dégât collatéral 29
- RECLAME -M au vaise haleine !!!Vous exhalez une haleine fétide aux relents Grand choix de couleursde vieille vinasse et de gros tabac. Cela ne et de tailleschatouille pas vraiment les narines délicates de votre conjointe ! Alors, vous vous préparez à vivre une inévitable séparation. Pourtant, il existe une solution simple : offrez lui un masque à gaz. Avec le discret masque à gaz de M. Élie Vareau,vous retrouverez enfin toutes les joies de la vie en couple. En vente dans notre magasin 13, rue de la fromagère Bansouzel Nice 30
- CELEBRATION ANNIVERSAIRE -La Baie des Anges sert d'écrin à un obélisque de 30mètres de haut en ferraille rouillée Flux de pensée d'un artiste tourmenté...Ce fut au moyen d'un entonnoir céphalocapteurportable de dernière génération qu’Un os dans leboudin avait réussi à intercepter une partie des pensées de Bernar Venet lors de la cérémonie du 150e anniversaire du rattachement de Nice à la France... la France, mère des arts, des armes et des lois. 31
Mais, nous avions égaré ce précieuxtémoignage d’un démiurge à la sensibilité ex-acerbée et qui a sacrifié toute sa vie surl’autel de la sculpture. C’est lors d’un démén-agement récent que nous l’avons retrouvé etainsi nous pouvons aujourd’hui en faireprofiter nos lecteurs. « J’y crois toujours pas, on m’a directe- “ De toute façon,ment refilé le projet du monument commémoratif. même si je leurPas de concours, le fait du prince, une véritable avais proposé unaubaine pour le Nanar ! Je leur ai fourgué un marteau-pilon,obélisque de 70 tonnes et 30 mètres de haut, à 9 genre celui dulignes, un truc dopé au Virilon. Ça flatte le côtémâle dominateur des édiles. De toute façon, Creusot, ilsmême si je leur avais proposé un marteau-pi- l’auraient accepté ”lon, genre celui du Creusot, ils l’auraientaccepté. Les béotiens à prétentions artistiques,ça gobe n’importe quoi, et surtout le pire quandils se piquent de modernité. Qu’ils en soientbénis, c’est quand même eux, ton gagne-pain,hein mon Nanar ! On ne savait même pas où po-ser le machin au début, au bout de la Prom, aumilieu de la Prom ou à l’Arianne. Non, c’est vrai àl’Arianne ils avaient déjà l’incinérateur et sagrande cheminée, et moi j’aime pas laconcurrence. Alors, c’est le milieu de la Prom quia été choisi. C’est génial, car en leur flinguanttoute la perspective de la baie, j’ai réussi à parfai-tement mettre en valeur mon obélisque. Il bloquetellement la circulation du regard, que c’est toutjuste si on voit ce qu’il y a autour. Aujourd’hui,cette cérémonie c’est carrément l’apothéose dema carrière. J’ai à mes côtés un Président de laRépublique, un Président de Conseil général et 32
Beefy absorbé dans un Maire, tous au garde-à-vous au pied de mon une contemplation grand bazar en ferraille. Quelle réussite pour le spirituelle de Nanar ! Mais, on dirait que le petit nerveux gri- l'Obélisque mace et qu’il est pressé de s’tirer. Il a peut-être Cette pâtisserie niçoise flairé comme une légère odeur de foutageconnaît un franc succès : de gueule... » C’est alors qu’une panne la Venette chocolatière soudaine de notre entonnoir cé- phalocapteur a interrompu l’en- registrement du flux de pensée de notre artiste tourmenté. Quel dommage ! Notre Maire, péné- trant critique d’art à n’en point douter, avait interpré- té les neuf lignes de l’Obélisque comme étant le symbole des « neuf vallées qui convergent vers Nice : la Roya, la Tinée, les Merveilles, la Vésubie, le Paillon... ». C’est en dé- ployant avec bonheur une éloquence persuasive, comme l’atteste cette vi- déo, qu’il convainc visiblement son auditoire. Pour l’évêque de Stras- bourg–Saint-Denis, ces neuf lignes désigneraient plutôt les neuf mois de gestation nécessaires au déve- loppement de l’embryon humain. Beefy le charismatique haltérophile, pourtant d’ordinaire sans opinion, avait quant à lui rappelé, avec son ton de légèreté affecté habituel, qu’avant la fin du XIXe siècle sa disci- pline comptait neuf mouvements (pour les passionnés, et nous savons qu’ils sont légions, citons le développé à un bras, le développé à deux bras, l’arra- ché à un bras, l’arraché à deux bras, l’épaulé-jeté à un bras, l’épaulé-jeté à deux bras, le dévissé d’un bras, la vo- lée d’un bras, le bras tendu). Cet obélisque serait donc pour lui un bel hommage rendu à l’histoire de l’halté- rophilie. Aucunement spé- cialiste de l’exégèse allégorique, Un os dans le boudin ne peut vous dire laquelle de ces trois fines lectures est la plus proche de la réalité. 33
- INVESTIGATION JOURNALISTIQUE 1/3 -Dossier spécialL'enfer du décors ,Nice et ses bagnolesChampionne d'un pompidolisme automobilepoussé à son paroxysme, Nice va institution-naliser la double-file de stationnement Encore heureux ! D’abord, et il faut l’en féliciter, notre municipalité a su nous éviter le pire en n’adoptant pas des mesures rétro- grades qui aurait conduit au « tout piéton » et au « tout vélo » comme dans certaines villes ! Imaginez donc le désastre, plus de bruit, plus de pollution, plus d’accidents, plus d’émissions de CO2, plus de consommation de pétrole, une population en meilleure santé et avec un pouvoir d’achat augmenté ! Nos édiles sont vraiment d’éminents experts dans la prévention des catastrophes. Merci à eux ! 34
Lucette Télise, “ Ce procédé per- journaliste d'investigation formant a défitive- ment hissé la villeCe n'est vraiment pas un de Nice à un som- Collomb puritain !!! met historique dans le domaine de l’intelligence collective ” Ensuite, et il faut saluer leur esprit de to- lérance et leur perspicacité, car ils ont laissé se développer, puis encouragé un système particu- lièrement ingénieux de stockage des voitures à l’arrêt dans notre gracieuse cité ; ingénieux certes, bien qu’accidentogène ! Mais, comme di- sait Nicolas Sarkozy, homme d'une grande fi- nesse et élégance intellectuelle, « Le pire risque, c’est celui de ne pas en prendre ». Ce système inédit en France, fruit d'une légitime aspiration des Niçois à maintenir un bon niveau de pollu- tion carbonnée dans nos rues et de leur sens ci- vique magistral, peut se définir en deux mots : la « Double file ». Ce procédé performant a défi- nitivement hissé la ville de Nice à un sommet historique dans le domaine de l’intelligence collective. Se faisant volontairement l’avocate du diable, notre journaliste d'investigation Lucette Télise est allée interroger le brigadier-chef Anisetti à ce sujet. – Monsieur le brigadier-chef Anisetti, s'il vous plaît, en quoi consiste précisément ce sys- tème ? – C’est un système d’autorégulation du stationnement, mon bébé. Contrairement à toutes les autres villes de France, nos éminents experts ont déterminé que dans notre ville, le nombre de voitures appartenant à des Niçois était très nettement supérieur au nombre d’em- placements qui leur était offert pour les garer. Alors pour corriger cette injuste exception, une véritable idée de génie a germé dans l’encéphale des Niçois : ils ont inventé le stationnement en double file. Vous me suivez ? 35
– C'est admirable, il n'y a pas le moindre doute, mais est-ce bien légal bri- gadier-chef ? – Ça, on s’en contre- fiche ma belle, on est à Nice, oui ou merde, non ? L’important c’est que les personnes en situation de stationnement en double file laissent leur numéro de téléphone derrière leur pare-brise, en cas de gêne. C'est simple et ef- ficace ! – Cette solution au manque de places de sta- tionnement en ville ne ré- vèle-t-elle pas que la Mairie est plombée par une iner- tie totale concernant ce problème ?Le brigadier-chef Anisetti 36
A Nice, pour traverser les rues, les personnes à mobilité réduite pratique le saut d'obstacles – Attention à ce que vous dites, “ grâce à unemademoiselle la journaleuse ! La diffama- politiquetion, c’est grave. Non, mais des fois ! Enplus, c’est tout le contraire, si cette pra- volontaristetique positive est maintenant si bien an- de laxismecrée dans les mœurs niçoises, c’est bien rigoureux ”grâce à une politique volontariste delaxisme rigoureux prônée par notre Mai- – Bon, ça va ! On est en ville etrie. Pour la faire aboutir, elle nous a donné quelques décibels en plus ou en moins,comme ferme consigne de nous montrer ça ne change pas grand-chose. N’alleztrès souples envers les contrevenants, pas chercher la petite bête !donc de fermer les yeux et ne plus lesverbaliser. Le résultat est une éblouissante – Depuis un certain temps, n’as-réussite, la Mairie a ainsi multiplié les sistons-nous pas à une dérive causée parplaces de stationnement. Alors, où est le manque de fermeté dûment assumél’inertie, ma jolie petite poulette ? par votre police municipale à l’égard de ce qu’il faut quand même bien appeler un – De nombreux automobilistes en phénomène de délinquance généralisédouble file ne laissent pas leur numéro de de voie publique ? De très nombreusestéléphone derrière leur pare-brise et en voitures à l’arrêt occupent maintenant lesconséquence d’autres sont totalement passages piétons, les places pour handi-immobilisés, parfois très longtemps, etdoivent recourir à toute la puissance deleur klaxon… 37
capés, les trottoirs, j’en passe et des meilleurs. “ l’automobilisteDe plus, derrière leur volant les Niçois, sachant niçois ne suit plusqu’ils baignent dans un tel climat de permissi- aucune règle, toutvité, s’autorisent... lui est permis et – Assez ! Il n’y a pas de dérive, mais re- rien ne lui eststructuration des schémas de la pensée auto- impossible. Enmobilistique niçoise. Tout système complexe,comme celui de la double file, finit naturellement matière d’infrac-par engendrer l’émergence de niveaux d’organi- tions créatives, sasation supérieurs et complémentaires. C’est lo-gique et hautement souhaitable ! pensée de sur- doué en la matière – Les piétons, vélos et personnes àmobilité réduite ne paient-ils pas un lourd tri- est infinie ”but à cette politique ? – Bof ! En vérité, cela concerne un faiblePratique pour garer son disgracieux bahut, ce coin de rue !pourcentage de notre population, ce qui ne mé- ment efficace qui peut ouvrir d’immensesrite pas d’être pris en compte, des gâteux perspectives d'avenir pour de nombreuses villesséniles, etc. Il n’est pas question de modifier qui viendraient un jour à manquer de places denotre politique pour d’infimes dégâts collaté- stationnement. Saluons l’impulsion décisive quiraux. Quelques morts et handicapés de plus par a été donnée par notre Mairie pour encourageran, quelle importance ? Car, l’essentiel consiste cette solution atypique de gestion du parc-auto.à ne pas nuire à l’intérêt général qui est évidem-ment celui des automobilistes. Alors, pas d’ex- Grâce à elle, l’automobiliste niçois necès de sensiblerie, s’il vous plaît mon bébé ! suit plus aucune règle, tout lui est permis etBon, il est déjà 11 h 30 et comme mon service rien ne lui est impossible. En matière d’infrac-s’arrête à 12 h, je dois maintenant vous quitter tions créatives, sa pensée de surdoué en lapour rentrer chez moi. Pour déjeuner, madame matière est infinie.Anisetti m’a promis des petits farcis, alors... Cet ensemble de pratiques appartient – Bon appétit brigadier-chef ! Et merci maintenant au patrimoine culturel de notre bellepour ces explications claires concernant un sys- cité. Chef-d'œuvre du génie créateur humain, iltème particulièrement innovant et redoutable- figurera bientôt sur la Liste du patrimoine mon- dial de l'Unesco, à n'en point douter. 38
- INVESTIGATION JOURNALISTIQUE 2/3 - “ A Nice, faitescomme les Niçois ” Et à l'heure de l'apéritif, il faut bien faire ses petites emplettes ! Pas très émou stillant, tou tes ces interd ic tio ns. . .Le stationnement est strictement interdit, mais dansnos murs la police nationale fait fi de semblablesbagatelles. Cette place est vraiment idéale pour nos scru-puleux policiers puisque l’entrée de la supérette est àdeux pas. Alors, pas la peine de se fatiguer, on sepose là, à un angle de rue, loin du trottoir et face àune double file de voitures. Mais voilà qu’arrive ungros-cul qui ne sait même pas tourner et qui vamaladroitement bloquer la circulation. Mais quelempoté ! À cause de lui, en peu de temps tout lequartier est embouteillé. Au bout d’un bon mo-ment, deux policiers chargés de sacs decommissions font leur apparition. Ils évaluentd’un regard circulaire la situation, puis se di-rigent nonchalamment vers leur voiture en af-fichant une moue dédaigneuse. Lacirculation va alors pouvoir reprendre. 39
- INVESTIGATION JOURNALISTIQUE 3/3 -Les artistes du bitumese montrent de plus enplus novateursSaluons l'exploit fantastique accompli pardeux automobilistes ! Très modeste, nos automobilistes ont souhaité rester anonymes malgré l'exploit qu'ils ont réalisé. En effet, pour tailler la bavette, ils ont laissé leur voiture arrêtée en- viron dix minutes en plein milieu du boulevard Lech Walesa à une heure où la circulation est dense. Cette performance qui témoigne d'unextraordinaire niveau de créativité a eupour conséquence d'engendrer l'un desembouteillages les plus inoubliables duquartier du port. Et que dire du mélodieuxconcert de klaxons qui l'a accompagné ?Ce fut comme un vibrant hommage renduà la beauté de ce génial geste artistique.Mais, malheureusement encore quelques contre-performances Un dimanche matin, boulevard Lech Walesa. Sur toute sa longueur, la bordure du trottoir est entièrement libre. Un auto- mobiliste cherche désespérément un em- placement pour se garer. Son ADN niçois lui fait choisir ce qui semble être la meil- leure place : juste devant l'abribus. Il y restera une bonne partie de la matinée. Mais, c’est néanmoins une déception pour Un Os dans le boudin, car la prestation artistique aurait eu un caractère insurpass- able, s'il s'était garé sous l’abribus même. 40
Copie conforme- DIVERTISSEMENT -Vif succès d'un sosie et imitateur de notre MaireM. Christian Sauzi dans l'arrière salle de son caféC'est dans un pittoresque petit café de la vieille me l'a souvent dit. Vous savez, c'est le travailleurville, Lou boucassa, qu'Un os dans le boudin a niçois qui se lève plus tôt que les autres.fait la connaissance de M. Christian Sauzi. Cepersonnage très haut en couleurs, tout feu tout – On raconte aussi que vous possédezflamme et cocasse, un vrai tempérament de Ni- un grand don d'imitateur. Alors s'il vous plaît,çois, ressemble à s'y méprendre à notre Maire. pour nos lecteurs, pourriez-vous faire une petite imitation ? – Cher M. Christian Sauzi, savez-vousque vous êtes la copie presque conforme du – Mais avec grand plaisir ! Et d'autant plusplus haut magistrat de notre cité ? que je kiffe déjà passionnément votre gazette, elle semble subtile et de bon aloi. Tiens pour vous, je – Bien sûr, M. Mamadou Diallogarithme vais refaire un sketch qui a beaucoup de succès. – Mais quel incroyable talent M. Christian – Merci, mais vous êtes vraiment tropSauzi ! C'était vraiment une super poilade ! gentil. Revenez quand vous voulez ! 41
Concours- COMPETITION HEXAGONALE -national desvilles crasseusesA Nice, les as de la crasse se surpassentCette année, pour le concours des Villes cras- gués, cartons d’emballage éparpillés, meublesseuses de France, Nice ambitionne un troisième délabrés, sacs d’ordures ménagères éventrés,Rat brun etc.) comptent de même pour 30 %.Ce concours consiste à attribuer trois - Les efforts réalisés par les com-Rats bruns à une ville qui se distingue par un munes pour mobiliser leurs habitantsniveau supérieur de saleté. Ce prestigieux label comptent pour 40 % (maîtrise de la publicité, ac-de « Ville Crasseuse » est apposé sur une sig- tions d’animation, de sensibilisation des habitantsnalétique spécifique représentée par un panneau au projet d’encrassement de leur ville).à l’entrée des communes. Le Jury apprécie aussi laLes critères d’évaluation : L’attribution du spécificité des populations. En L’attribution du label Ville label Ville cras- effet contrairement à un Niçois, un Strasbourgeois ne présentecrasseuse s’effectue selon une seuse s’effec- pas les qualités requises pour secharte précise basée sur plusieurs tue selon une hisser au niveau de l’élite dans ceséries de critères. charte précise domaine, et cela pour des raisons que la science actuelle ne sait pas - Une répartition équilib- basée sur encore expliquer. Dans de tellesrée des amas d’ordures bal- plusieurs séries situations, le Jury fait donc preuveancés à même le sol dès le matin d’indulgence et décerne un boncompte pour 30 % de la note fi- de critères point de participation.nale. Le Jury apprécie beaucouples dépôts sauvages qui entravent Ajoutons enfin que pourla circulation des personnes à mo- obtenir les trois Rats bruns, lesbilité réduite sur les trottoirs étroits, et cela communes doivent non seulement présenter und’autant plus s’ils sont opérés le samedi. niveau exceptionnel de crasse, mais celui-ci doit- Le volume global et la variété des im- de plus être mis en valeur par une politique fa-mondices (vieux matelas souillés, frigos déglin- vorisant les stationnements dangereux, gênants 42
L'accueillante et sympathique amicale des haltérophiles niçois de haut niveau et non dopés soutientet abusifs des l'engagement de notre villevéhicules. En effet,le fait d’encouragerles automobilistes àgarer leur voiture surles plateaux piéton-niers, en double file, sur des aires de livraison, élan, ils s’écrieront :sur des places réservées aux handicapés, aux « Comme ces gens doivent êtretaxis, devant les abribus, sur les pistes cyclables fiers de vivre dans une villeou en travers des trottoirs, a pour heureuse con- aussi dégueulasse etséquence d’offrir un magnifique écrin aux puante ! »ordures déversées sur les trottoirs pendant la Pour obtenir des in-journée. formations supplémentairesConfrontés à des spectacles aussi concernant la participation deéblouissants, les membres du Jury ne peuvent la Ville de Nice à ce concours,manquer d’être submergés par de violentes veuillez contacter M. Usebi Mias-émotions esthétiques. Ils songent alors que c’est misi, votre dévoué conseiller muni-l’âme sacrée, pure et immortelle d’une ville cipal pour le développement durablequi soudain se révèle à eux, embuant leurs yeux de la crasse et de la pollution.et accélérant leur cœur. Puis, dans un même 43
Dernière heureUn os dans le boudin vient juste de recevoircette merveilleuse nouvelle qui va enthousias-mer tous nos amis lecteurs, elle est...enfin de retour Le privilège revient à Nice d'accueillir la toute première des guillotines qui seront installées dans l'Hexagone. Elle sera dressée sur la place Masséna. Très satisfait, le brigadier-chef Anisetti, à la fois moral et pragmatique, a déclaré dans un communiqué de presse : « Elle sèmera des terreurs bien ajustées sur la voie des méfaits. De plus, elle ne coûtera pas un euro à nos concitoyens, car les organes des condamnés seront vendus » 44
Dernière minuteStrasbourg–Saint-Denis offre l’un des grands chefs-d’œuvre de Hrx au MamacHrx commente ainsi cettepeinture d'histoireEn cette époque glorieuse de lé-gendaires charcuteries où Stras-bourg–Saint-Denis est en guerrecontre Réaumur-Sébastopol etque beaucoup se font éclater latronche par une balle, vomissedans d’épouvantables spasmesleurs poumons gorgés de gazmoutarde, attendent la trouille aubide le signal de l’assaut dansune tranchée remplie de merde,de dégueulis et de sang, sont in-fectés à mort par d’horriblesmorsures de rats, succombentau froid sibérien de nuitssouillées par l’éclat de bombesau phosphore, se noient dans depestilentiels trous d’obusdébordant d’une boue mêlée deboyaux de chevaux, se fontdéchiqueter par la déflagrationd’un shrapnel, se voient hachéssur place par le tir d’une mitrail-leuse ou sont amputés à vif pourarrêter une jolie gangrène, et toutcela pour honorer à l’égal deDieu une harde grouillante devermines et baptisée du nomd’uniforme, et aussi parcequ’il faut bien prouverau monde entier qu’onen a deux énormes, Apologie des pieds-plats, Acrylique sur toile, 160 x116 cm Collection privée d’autres à l’arrière pendant ce temps-là, en très petit nombre, les pieds-plats, eux y vont gambil- ler avec les filles et y s’marrent comme des baleines... Et cadeau, il repeuple Strasbourg- Saint-Denis. Ce sont vraiment de sacrés malins ces pieds- plats ! Non ? Hrx 45
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