l’individu éprouve un sentiment de bien-être. Sean Parker13 explique comment fonctionne Facebook (mécanisme qui peut être appliqué à n’importe quel autre réseau social) pour attirer de plus en plus souvent les utilisateurs sur l’application. Il explique que les créateurs de Facebook exploitent la vulnérabilité humaine, un commentaire amène un autre, un like va être récompensé par deux autres et ainsi de suite. Il appelle ce mécanisme «une boucle de rétroaction de validation sociale»14 et confie que les créateurs des réseaux étaient bien conscients de ce mécanisme vulnérable de fonctionnement du cerveau humain, et l’ont exploité intentionnellement. La terme employé en sociologie quand on constate une bifurcation dans la vie d’un individu c’est «rupture biographique». Ce terme est définit par Antonio Casilli comme un changement important qui survient dans le vécu d’un individu qui change soudainement de direction. Sonia, la personne interviewé par Antonio Casilli15 lui témoigne comment sa vie a changé radicalement après la découverte des sites de rencontres et d’échanges intimes. «J’ai été très longtemps affamée et je ne savais pas où chercher la nourriture.(...) Oh, je me cherchais et c’est Internet qui a changé ma vie». Elle a pris conscience de son corps, qu’elle pouvait modifier en ligne selon ses souhaits. Cela lui a donné confiance en elle et lui permet d’accepter son vrai corps. Seule dans sa vie réelle et devant son écran, elle s’est épanouie dans le monde virtuel, n’ayant pas conscience que à ce moment précis elle a perdu l’équilibre entre sa vie réelle et virtuelle. C’est ainsi qu’un individu arrive au point de vivre sa vie à travers les réseaux, à être «touriste de sa propre vie». L’utilisation des réseaux devient nocive quand elles ont un impact très grand sur la vie réelle, quand l’individu s’extrait de sa vie pour la construire ailleurs. Pourtant, la masse d’information que nous pouvons trouver sur le web, non seulement nous permet de nous cultiver, mais aussi nous ouvre des portes vers des métiers et mondes auparavant inconnus. Dans la prochaine partie nous allons étudier les opportunités que nous apporte les médias sociaux, car l’adhésion à une communauté en ligne peut être aussi bénéfique. mon-amie-emilie.html (consulté le 28 juin) 13 Entrepreneur et détenteur des parts de Facebook 14 CBS News, Sean Parker questions Facebook’s impact, https://www.youtube.com/watch?- time_continue=50&v=WIfrMwql6Fo (consulté le 28 juin) 15 CASILLI, Antonio, Les liaisons numériques, vers une nouvelle sociabilité ?, édition Seuil, 2010, p148 50 M2 CPNM Serjantu Olga
2. AUGMENTER SA VIE À L’AIDE DES RÉSEAUX SOCIAUX Les réseaux sociaux provoquent des mécanismes similaires à la drogue. Les petites récompenses nous donnent l’impression d’être aimés, ce que provoque la chimie du bonheur, la dopamine et l’ocytocine. Pourtant, les deux milliards d’utilisateurs de Facebook et des réseaux sociaux en général, ne sont pas tous addicts. Ils ne sont pas tous exposés de la même manière, nous explique Laurent Karila, psychiatre à l’hôpital Paul Brousse et auteure du livre « Accro! ». «Seules certaines personnes très vulnérables en font une utilisation hardcore. Des comportements qu’on trouve chez certains jeunes en particulier». En dehors de la vulnérabilité et de l’industrie de la persuasion à grande échelle1, les réseaux sociaux sont des outils performants, facilitant le quotidien de l’individu, si correctement utilisés. Nous avons évoqué dans le chapitre précédent que les liens faibles créés sur les réseaux sociaux comblent les relations sociales réelles. Cela peut être vu sous un autre angle. Le monde numérique est une continuité du monde réel, un amplificateur de nos expériences. Ce monde, par son instantanéité et simplicité, nous permet de combler la distance physique des relations réelles. Les relations sociales peuvent être agrémentées par celle virtuelles, car le numérique nous donne de possibilités que nous n’avons pas dans le monde déconnecté. Les réseaux sociaux sont de belles opportunités pour le partage des moments de la vie et de petits bonheurs avec une communauté, sans d’arrière pensées. Attesté grâce aux résultats de notre questionnaire, les motivations pour utiliser les réseaux numériques sont dans la plupart des cas positifs. Pour la majorité, les motivations de publier sur les réseaux c’est pour épingler des moment importants (32,3%), pour booster sa confiance (16,1%) et pour le simple partage (12,9%). 1 LAURENT, Annabelle, Usbek&Rica, «Sur son lit de mort, personne ne se dit : «J’aurais aimé passer plus de temps sur Facebook», Magazine en ligne, https://usbeketrica.com/article/sur- son-lit-de-mort-personne-ne-se-dit-j-aurais-aime-passer-plus-de-temps-sur-facebook (consulté le 29 juin) M2 CPNM 51 Serjantu Olga
Souvent ce sont des personnes extraverties qui utilisent les plateformes sociales pour parler d’eux, comme ils le feraient dans la vie réelle. Voici Arina, une personne qui nous partage son expérience : «Moi je suis une personne très extravertie. Dans la vraie vie je cherche toujours la communication, le partage et l’échange. Je pense que j’ai pas mal de choses à dire et je veux aussi entendre ce que pensent les autres. Ce que les réseaux sociaux m’aident à faire. Par exemple Instagram c’est une sorte de haut parleur pour moi et un peu mon journal intime où je garde mes souvenirs, mes idées et reflections. Il me permet aussi d’avoir des nouvelles de mes amis qui sont dispersés partout dans le monde». Publier des moments de sa vie, raconter une expérience vécue ou partager une pensée, cela aide l’individu à être plus concerné et être épanoui socialement. La liberté totale qu’offre les réseaux, en tout cas en Occident, est un terrain fertil au développement de toutes sortes d’idées. Les individus créatifs, ou ceux qui découvrent la créativité grâce aux réseaux, trouvent sur les réseaux sociaux un espace fertile pour exposer leurs idées. Ils peuvent les réaliser car il existe une multitude d’outils de montage, de retouche, de création, de design, de graphisme etc., toutes disponibles pour le grand public. Chacun peut s’auto éduquer, et partager cela avec les autres. Une idée partagée, en crée deux autres. Si on parle de l’art et de l’inspiration, les réseaux sociaux sont en ce sens de très puissants outils, qui ont permi à chacun de devenir créateur et réalisateur de ses idées. Dans l’ère actuelle de l’individualisme, l’individu s’est tourné vers soi, pour ainsi se donner la possibilité de mieux se découvrir. Les réseaux sociaux sont donc de plateformes d’inspiration et des outils de partage dans un monde où les frontières s’amincissent de plus en plus. Ils permettent de garder le contact avec ses amis étrangers malgré la distance physique, de pouvoir entretenir des relations sociales ou amoureuses tout en étant séparés par la distance, de pouvoir être joignable tout en étant loin, de pouvoir partager sa vie avec ses pairs… ce sont autant de promesses que tiennent les réseaux sociaux. C’est notamment dans ce sens que les médias sociaux sont des catalyseurs du monde réel. Chaque réseau social permet de nous exprimer sous un angle particulier. Parfois cela peut amener à la découverte d’une passion cachée ou même d’un talent. LinkedIn par exemple aide à trouver le poste qui nous correspond et à se professionnaliser, Tinder permet de réaliser de belles et parfois d’importantes rencontres, Instagram de partager ses travaux photographies et de s’informer concernant les nouvelles tendances visuelles. Bref, les réseaux facilitent aujourd’hui beaucoup de choses et permettent aux individus se révéler. Les réseaux sociaux sont à l’initiative d’un melting pot 2.0 culturel et mondial. En effaçant les limites spatio-temporels, ils ont un impact fondateur sur les nouveaux codes relationnels allant de pair et étant renforcés par la consommation d’internet et de mobilité. Plus que de catalyseurs émotionnels, les réseaux sociaux permettent d’avoir un contrôle sur la sécurité des personnes. Pour informer ou avoir de nouvelles de ses M2 CPNM 52 Serjantu Olga
proches, dans une logique d’instanéité, les utilisateurs de Twitter ont créé des hashtags qui permettent de regrouper ces informations : #portesouvertes, #jesuisparis et même désormais #jesuisenterasse. Dans ce même sens, Facebook a activé des notifications de sécurité lors des événements tragiques. Permettre aux utilisateurs d’être solidaires et s’informer sur la sécurité de leurs proches est un aspect social utile des médias sociaux. Le web peut rester positif et bénéfique tant que son utilisation se fait à bon escient et en parallèle au monde réel. Le web, les réseaux sociaux comprises, augmentent la vie ordinaire d’un individu et lui ouvre un champ de possibles. Certains individus ont pu se trouver un métier grâce aux réseaux sociaux (conseils beauté, youtubeurs, créateurs de contenus, community managers, humoristes etc.). Si de nouveaux métiers ont été créés, les autres se sont réinventés. La possibilité de se mettre en scène et jouer un rôle se révèle aussi sous un angle positif : cela permet d’atteindre un public que nous n’avions jamais pu atteindre sans la connexion instantanée et la force des communautés numériques. CONCLUSION de «Les réseaux sociaux influencent nos habitudes et notre quotidien» Les exemples évoqués nous permettent de valider notre troisième hypothèse «Les réseaux sociaux influencent nos habitudes et notre quotidien». Utilisateur des réseaux sociaux, l’individu, spectateur ou acteur, en fait partie de cette société numérique. Ainsi, par ses actions il influence ou est influencé. Une expérience positive et bénéfique des réseaux sociaux c’est une utilisation intelligente et en tant que complément de la réalité, et non à sa substitution. Ainsi, les groupes sociaux se révèlent des vecteurs d’opportunités, d’amitié, de relations amoureuses, d’inspiration. Ils permettent de développer des capacités et dévoiler des talents. La gratuité des réseaux sociaux ainsi que les outils mis gratuitement à disposition sont d’autant d’opportunités et de moyens de mettre en valeur sa propre identité. M2 CPNM 53 Serjantu Olga
CONCLUSION Tout au long de ce mémoire, nous avons essayé de démontrer que les réseaux sociaux influencent les individus à se créer plusieurs identités et facettes. Les trois hypothèses que nous avons établies dès le début, nous ont servi d’indicateurs et de sous-thèmes de recherche pour répondre à notre problématique «Comment l’utilisation simultanée de divers réseaux sociaux provoquent une pluralité de comportements chez l’individu?» Tout d’abord nous avons mené une étude sémiologique des interfaces, des méthodes de marketing, des supports publicitaires etc. qui ont servi pour l’expansion des trois réseaux choisis : Facebook, Twitter, Linkedin. Ainsi, dans le cadre du premier chapitre et de l’hypothèse «Les réseaux sociaux accordent une place centrale à la communication visuelle et à l’image», nous avons prouvé la place qu’occupe l’image dans les médias sociaux d’aujourd’hui. Nous avons enlevé les parties dédiées à l’image sur une page de profil Facebook et Instagram pour montrer que les photos sont un moyen puissant de transmission de l’information. Sans celles-ci, les réseaux numériques manquent de cohérence et d’intérêt. Ce constat nous a amené ensuite à étudier la place qu’occupe l’image dans la représentation de soi d’un individu et à nous questionner sur l’origine de son importance. Les réponses à notre questionnaire réalisé auprès de 32 personnes, les références littéraires et les articles web, nous ont permi de constater que la prolifération des images sur les réseaux favorise l’importance de l’image de soi et de la perception que l’individu se fait de lui même. Nous avons également constaté que l’individu construit sa représentation sociale et sa place dans la communauté numérique au travers de ces éléments visuels. La motivation d’être inscrit sur Facebook, Linkedin ou Instagram est fortement sociale. Par le biais de son profil numérique il accède à une immense communauté numérique, dont il souhaite avoir l’approbation et l’acceptation. Ces récompenses lui donnent accès à une nouvelle identité - l’identité collective. Entre le désir de rester fidèle à soi même et à vouloir plaire, il se voit contraint de maîtriser toujours plus de facettes différentes, avec un équilibre toujours plus difficile à maintenir. La deuxième hypothèse «Les profils numériques sont adaptés selon le réseau social utilisé», a pu être prouvé par des réponses à notre questionnaire mais aussi avec des exemples concrets trouvés sur les réseaux. Nous avons pu affirmer que les réseaux sociaux sont tout simplement le miroir de nos facettes qu’on gère dans la vie quotidienne d’une manière inaperçue. Seulement, sur le web, il y a un critère supplémentaire qui influence les règles du jeu : la dimension espace-temps qui est accélérée jusqu’à l’instantanéité. L’absence de cette dimension fait que la gestion de pluri-facettes sur les réseaux numériques est plus difficile car elles sont gérés en même M2 CPNM 54 Serjantu Olga
temps, dans des lieux différentes mais très proches (sur le même écran de portable). Les différentes identités des réseaux nous donnent pourtant l’impression que ces facettes n’appartiennent pas à une même personne, mais tel un puzzle, seulement en les rassemblant on peut obtenir une identité globale. Dans cette partie nous avons donc pu créer et démontrer un parallèle entre le monde réel et virtuel, qui peut souvent être cause d’anxiété et de solitude. Les réseaux sociaux sont des puissants moyens de mettre en scène une vie ordinaire et de l’orchestrer comme on le souhaite. Cela peut, de ce fait, créer un fossé entre les représentations réelles et virtuelles qui sont trop éloignées les unes des autres. L’individu s’imagine alors obligé de faire un choix, ce que peut créer l’impression de privation et de manque. Enfin, notre dernière hypothèse «Les profils numériques sont adaptés selon le réseau social utilisé» nous a permit de délimiter les risques et d’énumérer les opportunités que les communautés en ligne peuvent nous offrir. L’individu moderne, notamment le jeune, peut vite faire un amalgame entre les représentations de la vie réelle et les clichés parfaits trouvé sur les médias numériques, et les adapter sans chercher à savoir quelle est la vraie, peut-être moins jolie, facette de la médaille. Cependant, l’influence des réseaux n’est pas forcément négative et permet d’ouvrir des portes auparavant inaccessibles. Les opportunités de rencontres, de confiance, de développement d’un talent, d’éducation sont des côtés positifs que les réseaux sociaux nous apportent, si on sait les utiliser intelligemment. L’impact dépend totalement de l’individu et de l’utilisation qu’il en fait de ce monde virtuel. Notre étude et les questions que nous nous sommes posées tout au long semblent toutes avoir trouvé des réponses. Nous nous avons tous construit des facettes différentes qui sont en concordance avec la variété des réseaux. Une fois qu’on adhère à un réseau et que l’on veut être accepté par sa communauté, nous allons nous montrer d’un angle de vue spécifique pour faire ressortir ce que la communauté attend de nous. Ce que crée la différence de nos profils numériques, c’est que néanmoins ils restent inspirés du réel et font souvent référence à des moments de vie vécus. Cependant, tout comme dans le monde réel, ce n’est qu’en rassemblant toutes les parties représentées sur différents réseaux qu’on arrive à constituer une image entière et complète. L’addition de toutes les facettes n’est pas toujours évidente car les réseaux sociaux sont l’exemple parfait de l’affranchissement de l’espace-temps. C’est un aspect important car on parle de plusieurs représentations d’un individu qui ont lieu en même temps. Tout est confondu et ses publications sont en même temps inscrites dans sa vie réelle qu’il se doit de gérer en parallèle. Entre cette vie qui est complètement déconnectée du réseau social et les représentations qu’il veut véhiculer, il doit apprendre à jongler pour garder un certain équilibre entre ces deux mondes. M2 CPNM 55 Serjantu Olga
Il est vrai que notre comportement a subi des conséquences avec l’avènement des réseaux sociaux. L’individu est influencé par les médias sociaux et son comportement en est aussi. Les photos ordinaires ont gagné en importance, les selfies, la recherche de la réputation quantitative, la création de nouveau métiers nomades, l’ouverture au monde, au final, tout cela a des impacts sûrs sur le comportement des digital natives. Mais ils ont en même temps appris à être plus polyvalents et voir le monde aussi, comme eux, sous différents angles de vue. Ouverture Les recommandations que nous aimerions donner pour conclure ce travail de recherche portent sur une éducation adaptée nécessaire pour bien vivre l’ère de l’hyper communication, hyper connexion, hyper information, hyper accélération. Nous pensons que le bouleversement de vie que l’arrivée de World Wide Web a entraîné, nécessite des explications et de conseils notamment aux plus jeunes. On remarque la fossée entre les générations d’avant et d’aujourd’hui, le changement de manières de vie et de travail, de meurs, de valeurs, de visions de monde finalement. L’individu moderne est plus conscient, plus intelligent et plus averti. Il a les opportunités qu’il se donne lui même et il n’accepte pas d’être gouverné, il désire la transparence avec la même force qu’il désirait de l’ordre auparavant. Dans ce sens, les réseaux sociaux sont de puissants outils de rassemblement, d’expression, de pouvoir égalitaire. C’est pour cette cause que nous pensons que les jeunes générations doivent apprendre à utiliser les réseaux sociaux pour construire un profil qui correspond au mieux à leur personnalité et savoir en tirer les bénéfices. Cela peut se faire en introduisant des cours de réseaux sociaux dans le système d’enseignement. Ce moyen permettrait de sécuriser l’utilisation des médias sociaux et éviter au maximum les risques telle que l’addiction, l’abus etc. On pourrait alors envisager la création d’un système d’exploitation (iOS, Android) dédié aux jeunes, qui ressembleraient à celles classiques mais tout en mettant des interdictions ou des alertes aux sites dangereux ou aux usages excessifs (utilisation de portable plus de 2h par jour, par exemple). Même si des applications conçues uniquement pour les enfants existent déjà, il n’existe pas de système intermédiaire dédié aux adolescents. Pourtant, c’est pendant cette période que nos convictions et notre manière de voir le monde se forme. Pouvoir discerner les types d’images à poster et les informations véhiculés sur les réseaux sociaux seraient utile pour les générations qui grandissent avec les réseaux au quotidien. Cette éducation pointait vers la différence entre vie réelle et vie vie virtuelle. Ils restent des outils et ne doivent en aucun cas se substituer aux expériences réelles. C’est le message que nous avons essayé de transmettre tout au long de ce mémoire. M2 CPNM 56 Serjantu Olga
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ANNEXE Questionnaire mené sur 32 personnes, de pays, éducation et âges différents. Sur une durée de 3 semaines. 25 questions. 1. Pour vous les réseaux sociaux c’est plutôt (une seule réponse possible) : 2. Comment pourriez-vous vous décrire ? M2 CPNM 61 Serjantu Olga
3. Quel est le réseau social qui ressemble le plus à votre personnalité ? 4. Quel est le réseau social que vous utilisez le plus ? M2 CPNM 62 Serjantu Olga
5. Combien de temps par jour vous passez sur les réseaux sociaux ? 6. Facebook pour vous c’est plutôt : M2 CPNM 63 Serjantu Olga
7. Quelle est la page que vous visitez le plus sur Facebook ? 8. LinkedIn pour vous c’est plutôt : M2 CPNM 64 Serjantu Olga
9. Quelle est la page que vous visitez le plus sur LinkedIn ? 10. Instagram pour vous c’est plutôt : M2 CPNM 65 Serjantu Olga
11. Quelle est la page que vous visitez le plus sur Instagram ? 12. Twitter pour vous c’est plutôt : M2 CPNM 66 Serjantu Olga
13. Quelle est la page que vous visitez le plus sur Twitter ? 14. Pensez-vous que vos profils numériques reflètent au mieux votre personnalité ? M2 CPNM 67 Serjantu Olga
15. Avec quelle temporalité publiez-vous des photos sur vos profils ? 16. Vos photos, sont elles différentes selon les réseaux sociaux ? M2 CPNM 68 Serjantu Olga
17. Quelles sont vos motivations de publication des photos sur vos profils ? 18. Selon vous, quel est le rôle que vous jouez sur les réseaux ? M2 CPNM 69 Serjantu Olga
19. Selon vous, comment les réseaux sociaux influencent sur votre vie ? 20. Considérez vous que votre utilisation des réseaux sociaux est : M2 CPNM 70 Serjantu Olga
21. Pouvez vous affirmer que vous avez un besoin de vérifier régulièrement vos réseaux sociaux ? 22. Avez vous déjà été cyber-intimidé sur les réseaux sociaux ? M2 CPNM 71 Serjantu Olga
23. Vous êtes : 24. Quel âge avez vous ? 25. [Question ouverte] Selon vous, pourquoi nous avons tendance à afficher différemment notre personnalité selon le réseau social qu’on utilise ? • Cela active différentes facettes de nous, nous sommes des êtres pluriels! • En fonction des formats et normes proposés par les réseaux • Pas les mêmes personnes sur une plate-forme, pas les mêmes utilisations • Parce qu’ils ont une «architecture» differante. The medium is the message, comme disait Marshall McLuhan M2 CPNM 72 Serjantu Olga
• Les réseaux sociaux sont tout d’abord virtuels. Chacun fait sa vie comme il veut qu’on le voit...différemment de sa réalité. En quelque sorte il crée sa réalité virtuelle. Les réseaux sociaux sont une source de communication mais aussi de partage. L’utilisateur a la possibilité de partager sa vie avec des milliers, ou même avec des millions. Au fur et à mesure il crée sa personalité en fonction de ce que les « followers » veulent voir. Plus il gagne de la popularité sur ces réseaux, plus sa personnalité aura changé - il gagnera de la confiance en grande partie; gagnera de la motivation et de l’inspiration; sera plus sociable; ira plus loin pour satisfaire les désirs et besoins de ses followers… • Le contenu des sites diffère! C’est pourquoi on affiche des informations différentes. • Je crois que chacun montre le côté de soi qui plaira mieux au public visé. Mais personnellement je cherche à afficher la même image de moi, avec une totale cohérence entre les différents réseaux sociaux. Facebook est utilisé pour essayer d’éveiller les consciences de mes collègues du monde entier sur le plan environnemental, tout en agrémentant ma page de photos et vidéos privées pour la famille. Le tri entre amis à et connaissances est bien rangé. Sur LinkedIn c’est uniquement professionnel, mais la photo de profil est avec mon chien. Parce que dans mon cas vie privée et professionnelle sont mélangées à la maison, et si un livreur ou un client vient, ce sera au sein de notre maison avec les animaux. • Embellir notre vie • Pour se donner une image d’une manière précise selon la cible visée • Car on ne les utilise pas dans le même but • Tout est une question de cibles et d’usages qu’en ont les utilisateurs • Gestion de l’image différente • Cela dépend fortement de l’objectif particulier de chaque réseau. Exemple parfait: LinkedIn. On a l’intérêt de véhiculer une image professionnelle et de porter même une certaine marque afin de susciter les nouveaux contacts qui peuvent être utiles lors des recherches de nouvel emploi ou des nouveaux talents • parce que le public n’est pas le même d’un outil à l’autre • Selon sa ligne éditoriale de base du réseau ; selon notre communauté de followers • différencié selon la vocation du réseau • les différentes sociaux populaires, sont justement populaires car ils correspondent bien à différentes facettes de nos personnalités • En fonction de l’utilisation du réseau • Car chaque réseau a un angle éditorial, des fonctionnalités spécifiques et des contenus propres à chaque facette de ma personnalité • La com a touchée l’humain • Parce que c’est comme ça que l’on veut se voir, et que l’on veut que l’autre (l’être aimé ou détesté) nous voit • C’est généraliser de dire que l’on a différentes facettes selon les profils des différents réseaux. Mais si c’est le cas, peut-être que nos cercles ne sont pas les mêmes et que par conséquents au s’adapte aux gens. Comme dans la «vraie» vie où l’on ne se comporte pas toujours de la même façon, selon nos groupes d’amis • Image que l’on veut renvoyer de soi • Certains profils sont destinés au monde pro (linkedin), il faut que le prifil soit plus serieux que celui de. Facebook qui est plus à usage perso M2 CPNM 73 Serjantu Olga
• Nous cherchons à nous positionner en fonction de la vie des autres. Il faut que nous demontrions au monde que notre vie est mouvementée, réussie, qu’elle attire l’attention. En réalité cela nous plonge dans un narcissisme et une solitude profonde construite sur l’exagération du quotidien. • l’architype des réseaux est différent • Utilisation différente, outils complémentaires, contenu adapté • Les différents réseaux sociaux ont différents buts et leur fonctionnement se varie selon la positionnement de chacun. D’après moi, la construction de notre identité numérique est un processus qui a un potentiel à nous apprendre quelque chose sur nous-mêmes; nos aspirations; nos priorités et nos points focales. Souvent nous nous adaptons aussi à «l’environnement» des certaines RS; on imite le comportement des autres pour rester dans les limites de ce qui est socialement acceptable/désirable. Voilà. • A part pour les messageries privées, je me fais discrète sur les réseaux sociaux. J’ai tendance à filtrer tous ce à quoi sont associés mes profils. • Pour séparer la vie privée de la sphère professionnelle M2 CPNM 74 Serjantu Olga
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