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N° 07 2016 Indices - Gestion indépendante

Published by AGEFI, 2016-09-05 03:47:57

Description: Septembre 2016

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INDICESSeptembre 2016 | Supplément mensuel du quotidien L’Agefi | N°07 | Gestion indépendante\"Disciplined and Selective\"Les moyens d’extraire de l’alpha varienten fonction de l’approche choisie. ram-ai.com

\"Disciplined and Selective\" Nos approches Tactical et Systematic donnent à nos investisseurs l’accès à un grand nombre de stratégies.Asymmetric return strategies Research Driven AlphaNos stratégies Tactical Fixed Income se nourrissent La recherche d’inefficiences de marché et lade l’expérience et des convictions de nos experts technologie sont au cœur même de nos fondsproposant une gamme de profils à forte valeur systématiques actions. Convergence de plusieursajoutée et résultant de la proximité avec nos inves- philosophies innovantes de sélection de titres, notretisseurs. approche vise une génération d’alpha régulière tout au long du cycle de marché.Indépendants et guidés par une innovationconstante, notre objectif est de fournir à nosinvestisseurs des solutions d’investissementoptimales générant des rendements ajustésdu risque élevés. ram-ai.comRAM Active Investments SA RAM Active Investments SA RAM Active Investments RAM Active InvestmentsGeneva Branch Zurich Branch (UK) Ltd (Luxembourg) S.A.62, rue du Rhône Talstrasse 65 35 Berkeley Square 51 Avenue John F. Kennedy1204 Geneva – SWITZERLAND 8001 Zurich – SWITZERLAND London W1J 5 BF – UNITED KINGDOM 1855 Luxembourg – LUXEMBOURGTel : +41 22 816 87 30 Tel : +41 58 717 97 97 Tel : +44 203 696 03 84 Tel : +352 28 56 14 1Fax : +41 22 816 87 01 Fax : +41 58 717 93 11 Fax : +44 203 696 03 99 Fax : +352 28 56 14 44

INDICESSeptembre 2016 | Supplément mensuel du quotidien L’Agefi | N°07 | Gestion indépendanteEntretienLe marché financiersuisse est l’undes plus avancésdu mondeMarty Flanagan PAGE 22CEO Invesco Ltd.Le Thème Gestion indépendanteNouveaux modèles d’alliancespour affronter le changementLes solutions qui permettent d’assurerl’avenir et l’autonomie des gérants  PAGE8À20 FRANZ DE PLANTA / FRANÇOIS MEYLAN / CHRISTIAN BALMAT / YVES VON DER MÜHLL / YVAN MERMOD / ANN-MIRJAM LÉVY DUVERNAY ANDRÉ BARAHONA / GERMAN GRUNAUER / PATRICK DORNER / ALEXANDRE TOUSSAINT / DANIEL BIDERBOST NICHOLAS HOCHSTADTER / OMAR SHOKUR / PIERRE-ALEXANDRE ROUSSELOT / MATTHIAS PLATTNER / DIDIER SAINT GEORGES“Luck shouldn’t be part of your portfolio.” Expect the expected

PAGE 4. Indices | | Septembre 2016 | Gestion indépendanteÉditorial Entre indépendance et intégrationS’il n’est heureusement pas aussi marqué qu’an- encore la consolidation du secteur. De même que veaux modèles de partenariats plus rassurants senoncé (p.8), le processus de consolidation du sec- la future loi sur les services financiers, qui va ve- développent, tels que l’adossement à une struc-teur de la gestion de fortune est bel est bien en nir renforcer les contrôles et la surveillance de la ture organisée (p. 10) ou le partenariat d’actionsmarche. Et le mouvement devrait s’accentuer à profession. Pour l’heure, la situation sur ce front (p. 12). Ils permettent aux gestionnaires de gardermesure que les obstacles augmentent. Ceux-ci est encore floue, mais dès qu’elle sera éclaircie, une certaine indépendance tout en instituant unsont bien connus: fin du secret bancaire, raz de on s’attend à ce que les choses bougent véritable- cadre commun. Car au bout du compte, au-delàmarée réglementaire, explosion des coûts d’ex- ment (p. 10). de l’amoncellement des difficultés et des cham-ploitation, réduction des marges sans précédent. Les petites structures doivent se réinventer au bardements qui frappent la profession, ce quePour couronner le tout, le phénomène de digi- risque de disparaître complètement (p. 17). Les les indépendants craignent par-dessus tout, c’esttalisation qui vient transformer l’organisation, pistes de redéploiement pour assurer pérennité et bien de perdre leur liberté, leur indépendance. la nature et le marché même de la gestion de croissance sont multiples. Elles passent par la di-fortune (p. 18). versification des services proposés (pp. 15 et 17), Danielle HennardComment dans ces conditions les petites struc- le développement de solutions technologiques Rédactrice en cheftures pourraient-elles faire face seules à l’ampleur innovantes, les synergies et alliances. Plus quede ces changements. D’autant que les exigences jamais les regroupements entre gérants se justi- [email protected] clients tout comme des banques dépositaires fient, qui permettent de réaliser de substantiellessont de plus en plus élevées. En particulier, celles- économies d’échelle et d’atteindre la fameuseci imposent aujourd’hui des montants minimaux taille critique (p. 9).pour les fonds que les gérants leur confient. Elles Reste que les scénarios de rapprochementpréfèrent en effet accepter un gérant à 300 mil- prennent aujourd’hui des formes diverses. Loinlions de francs plutôt que dix à 30 millions (p.12). des fusions-intégrations traditionnelles, syno-Ces nouvelles contraintes devraient précipiter nymes d’abandon de son autonomie, de nou-Sommaire du 5 septembre 201606. CONSENSUS ISAG 12. OPINION 19. L’aïkido numérique ou comment faire faceGérer la fin de cycle. Emmanuel Ferry, ISAG Etats-Unis: le parti républicain en déshérence à la nouvelle réalité. Matthias Plattner, UBS Global économique. François Savary, Prime Partners.et CIO de la Banque Pâris Bertrand Sturdza. Financial Intermediaries. 13. Les parts de marché restent stables.06. EN DROIT 21. Pour gérer efficacement le risque.La sagesse et l’impuissance Patrick Dorner, Association Suisse des Gérantsdu démissionnaire. Philippe Vladimir Boss et de Fortune, ASG. Didier Saint Georges, Carmignac.Dominique Christin BCCC Avocats, Genève-Lausanne. 14. ENTRETIEN «L’intérêt des opérateurs 21. CYBERSÉCURITÉ APT ou Advanced Persistent européens pour les gérants suisses s’accentue». Threat: what else? Solange Ghernaouti, Swiss07. CHRONIQUELa réalité diminuée. François-Serge Lhabitant. Alexandre Toussaint, managing partner Cybersecurity Advisory & Research Group, HEC Lausanne. d’AppleTree à Genève08. Il faut rassurer les clients sur la stabilité 22. ENTRETIEN «Le marché suisse est très avancé.juridique des GFI. Franz de Planta, Président 15. Il est vital de diversifier ses prestations. Il figure parmi les marchés prioritaires d’Invesco en Europe». Marty Flanegan, CEO d’Invesco.du Comité de l’OAR-G et Co-Président de SOWT. Daniel Biderbost, HBS SA, Genève. 24. La responsabilité des formateurs en RH.09. La nécessité de travailler en réseaux. 16. Le moment d’afficher ses performances. Bernard Carrel et Alain Max Guénette, HEG Arc.François Meylan, Meylan Finance, Lausanne. Nicholas Hochstadter, Investment by Objectives. 24. LEADERSHIP Les trois principes fondamentaux.10. Les scénarios de regroupements 16. MARCHÉS La pression augmente sur la Chine.dans la gestion de fortune indépendante. Daniel Held, PI Management. Philippe Schindler, Blue Lakes Advisors.Christian Balmat, CEO MANTOR SA. 25. «Le jeu vidéo est un secteur très jeune|| Les banques montent aux avant-postes 17. Evolution ou révolution dans les services? en Suisse. Les financements sont inexistants ».pour aider les gérants indépendants.Yves Von der Mühll, Banque Piguet Galland. Omar Shokur, Indosuez Wealth Management en Suisse. Propos recueillis par Barbara Ben Hamadi, GENILEM.12. Les nouveaux modèles de rapprochement. 18. Ces technologies qui transforment 26. LIVRES par HEG Arc. La laïcité raisonnée. le secteur de la gestion de fortune. Alain Max Guénette.|| Incontournable religion.André Barahona et German Grunauer, AWAP, cercle de GFI. Pierre-Alexandre Rousselot, KeeSystem. Interview de Patrick Banon, auteur de l’ouvrage «Marianne en péril, Religions et laïcité, un défi français».La banque suisse change…et vous? Booster votre carrière par un diplôme postgrade spécialisé CAS HES en « Pilotage des opérations bancaires » MAS HES en « Banque & Finance » Inscriptions pour janvier 2017 et renseignements au 022 827 30 07 Tous les détails sur www.isfb.ch ou www.hes-kalaidos.ch \"80 dirigeants du monde bancaire au service de votre futur\" Kalaidos University of Applied Sciences Switzerland HES accréditée par la Confédération suisse



PAGE 6. Indices | | Septembre 2016 |CONSENSUS ISAGGérer la fin de cycle: le retour des idéesLes fondamentaux peinent à rie financière fondée sur les rachats d’actions et QUESTIONS DU MOIS D’AOÛT 2016prendre le relais des banques d’expansion des multiples de valorisation. Pluscentrales. L’allocation d’actifs inquiétant, la majeure partie du secteur non 1- Les élections américaines vont-elles oui non sans avismanque de convictions. financier est fragilisée par la hausse de l’endet- avoir une influence sur votre politique 100% 0% 0% tement, le levier financier ayant dépassé le point d’investissement? Emmanuel Ferry haut du début de la décennie 2000. Cette com- 2- Surperformance des actions EM sur 100% 0% 0% Président de l’ISAG et CIO de la Banque binaison d’endettement élevé et de valorisation les DM au cours des 3 prochains mois? 0% 100% 0% chère sera compatible avec une hausse modérée 3- Remontée des taux longs au cours 20% 80% 0%L Pâris Bertrand Sturdza du marché tant que les profits continueront à des trois prochains mois? es marchés actions américains sont croître, mais dans le cas contraire, la baisse des 4- La Fed remonte ses taux une nouvelle entrés en 2016 dans leur 8ème an- profits sera amplifiée dans le cours des indices fois avant 2017? née de hausse, avec une progression par la compression des multiples et la hausse des de l’indice S&P500 de 275% depuis défauts. ALLOCATIONS D’ACTIFS son point bas de mars 2009, soit L’absence de conviction en matière d’allocation PORTEFEUILLE ÉQUILIBRE EN EURO 19% par an annualisé. Cette per- d’actifs se voit également au niveau de l’obli-formance exceptionnelle est près du double de gataire. La sous-pondération en duration est Pondération Variation Pondération, relative*ce qui est observé à long terme. Seul l’épisode l’erreur collective par excellence. Finalement, en % moyenne mensuelle majoritéde 1988-2000 figure devant le cycle actuel, tant seules les banques centrales – investisseurs Neutreen durée qu’en amplitude. Ce cycle exceptionnel résiduels en obligations d’Etat – ont profité de Monétaire 9a tiré les valorisations à des niveaux très élevés, l’effondrement des taux longs. Par défaut, dans Sous-pondéréaffichant une surévaluation de 20%. Ce contexte un monde de croissance économique faible et Obligations publiques 14  Sur-pondérétendu est reflété par l’allocation neutre en actions stable et où l’assurance des risques extrêmes estdu consensus de l’ISAG à 39%. Cette neutralité mutualisée et transférée aux banques centrales, Obligations privées 24  Neutresemble être un choix par défaut et une sous-pon- les stratégies de revenu sont privilégiées, justi- Neutredération nous semble même plus appropriée. fiant une surpondération de la classe d’actifs Actions 39  NeutreAu moment où les options des banques cen- crédit. Le dilemme de l’allocataire d’actifs tient Neutretrales s’épuisent et où la stimulation monétaire au fait que toutes les grandes classes d’actifs sont dont Europe* Sous-pondérésemble désormais contre-productive, il est temps actuellement chères. Depuis 50 ans, une telle Neutrede réaliser que le principal moteur de la hausse concomitance est rarissime: seulement 1% des dont USA* Sur-pondérédes marchés n’a pas été la croissance organique, observations. Dès lors, la poche alternative est enmais un mélange de baisse des coûts, d’ingénie- forte surpondération à 12% en moyenne dans les dont Japon*Indices fera paraître chaque mois le consensus portefeuilles des banques privées, et ce malgréde l’ISAG (Investment Strategists Association of une performance globalement très médiocre de dont émergents*Geneva). Il représente la synthèse des prévisions cette industrie depuis 2007.mensuelles d’investissement de 19 établissements Le cycle financier plus mature ne signifie pas la Matières premières 2 financiers de la place genevoise. fin de la hausse des actifs financiers. Certes, cette phase inaugure des rendements plus faibles, plus Alternatifs 12  de volatilité et un risque de perte accru. Avec des marchés davantage guidés par les fondamen- Total 100 taux, la valeur est moins dans l’allocation d’actifs et davantage dans le choix de thèmes plus spéci- * Pondération relative au «benchmark» du répondant fiques. C’est enfin le retour des idées après une longue domination de la gestion passive.  Le Consensus ISAG est une publication mensuelle de l’Association des Stratégistes d’Investissement de Genève. Recevoir le consensus: www.isa-gva.org / LinkedIn ISAG Philippe Vladimir Boss et Dominique Christin En droit BCCC Avocats Sàrl, Genève-LausanneLa sagesse et l’impuissance du démissionnaireLe dirigeant La garantie de l’activité irréprochable est le socle évité qu’une telle décision, le cas échéant, ne soit particulièrement dommageables. Il n’était pas faitdémissionnaire peut fondamental des activités autorisées par la FINMA. publiée. Sage décision donc. publicité de cette décision (sans évoquer celle,lors d’une enquête Lorsqu’une telle garantie n’est plus offerte en rai- Impuissance néanmoins lorsque la FINMA, dans éventuelle, au sein de l’établissement en question).FINMA éviter une son d’évènements particuliers, la FINMA le constate une décision rendue au sujet des activités futures Tout éventuel dommage découlant d’une difficultééventuelle sanction. dans une décision et peut, dans certains cas parti- de l’établissement, a tout de même mentionné que pour une future postulation, laquelle nécessiteraitMais il perd aussi la culièrement graves, publier une telle décision. Cette ce dirigeant pouvait en grande partie être tenu la garantie d’une activité irréprochable, serait enpossibilité de contester publicité, eu égard à l’atteinte à la réputation de pour responsable des manquements constatés et outre un ennui encore virtuel à ce stade. Juridique-une appréciation la personne concernée, revêt en soi les caractéris- des violations du droit de la surveillance qui les ment, cet arrêt ne recèle dès lors aucune nouveauté.négative de son activité. tiques d’une sanction («naming and shaming»). consacrent, ce qui «soulevait la question de sa ga- En revanche, il met en lumière le dilemme du diri- A ce titre, cette personne, par nature chargée rantie d’une activité irréprochable». Ledit dirigeant geant qui serait tenté de mettre fin à ses fonctions de direction ou de gestion de l’établissement en a cherché à attaquer cette décision, arguant que de manière prématurée, en vue d’éviter une éven- question, dispose d’un intérêt manifeste à contes- les constatations de la FINMA, qu’il contestait et tuelle sanction de la FINMA. Il doit alors accepter ter toute décision prise à son encontre. Une habile qu’il souhaitait voir modifiées, ternissait sa répu- de perdre la main sur la suite de la procédure et manière d’éviter ces désagréments peut être celle tation. Le Tribunal administratif fédéral a jugé son de ne pouvoir influer sur une décision qui, même si d’offrir sa démission. recours irrecevable dès lors qu’il n’était pas atteint elle n’est pas publiée et ne prend aucune mesure Dans un arrêt récent du 1er août 2016*, le Tribunal directement par cette décision, ce qu’a confirmé à son encontre, laisse clairement entendre qu’il a fédéral a rapporté la situation dans laquelle, pres- le Tribunal fédéral. manqué à ses devoirs. Dans ces conditions, et quand sentant que sa responsabilité pourrait être retenue La décision du Tribunal fédéral est en ligne avec bien même il devra bénéficier de toutes les possi- par la FINMA pour des violations graves du droit de la loi et la jurisprudence, dès lors que c’est une bilités de défendre son dossier lors d’un éventuel la surveillance, un haut dirigeant a quitté son poste. règle générale que d’exiger de tout recourant qu’il futur examen par la FINMA de sa garantie d’activité Dans cette circonstance, la FINMA a conclu qu’au- soit directement atteint par une décision et que irréprochable, il partira à cette occasion avec un cune mesure à son encontre ne pouvait être prise et son dommage soit actuel. En l’espèce, ce dirigeant handicap considérable.  n’a ainsi pas constaté, s’il le fallait, que son activité n’était touché par aucune sanction directe, quand * Référence: 2C_872/2015 irréprochable n’était plus garantie. Il a également bien même les constatations de la FINMA lui sont

PAGE 7. Indices | | Septembre 2016 | La Chronique de François-Serge LhabitantLa réalité diminuéeOn connaissait surtout jusqu’à présent le principe de la réa- PARIER SUR inévitablement par exploser, il est temps de quait que «le marché peut rester irrationnel plus lité augmentée, qui consistait UNE HAUSSE OU s’inquiéter. Et lorsque plus personne ne s’in- longtemps que vous ne pourrez rester solvable». à inclure des «informations» UNE BAISSE DES quiète du fait que les lois classiques de la finance Ceci est particulièrement vrai si les investisseurs virtuelles, comme par exemple TAUX REVIENT ne sont plus respectées, alors il est grand temps sont frappés de biais cognitifs et comportemen- des Pokémons, sur des images À JOUER À LA de s’inquiéter ! taux. En 2007, ceux-ci étaient entretenus par du monde réel. Parfois informatif, quelquefois ROULETTE RUSSE. Pour l’instant, toute lucidité semble anesthésiée l’explosion des nouvelles technologies finan- utile, le plus souvent ludique. Plus récemment, grâce à l’argent qui coule à flots. Mais le réveil cières et la vague de mathématisation qui don- le professeur Wolfgang Broll de l’Université de pourrait être brutal. Pour qu’il se produise, il fau- naient l’illusion de la certitude scientifique. En Ilmenau et son équipe ont introduit le principe drait soit que les marchés prennent conscience 2016, ils ne reposent que sur le bon vouloir des de réalité diminuée, permettant de masquer en de l’existence d’un déséquilibre désormais inte- banques centrales.  temps réel un objet visible dans une vidéo. La nable, soit la réalisation d’un risque volontaire- technique est considérée comme révolutionnaire ment ignoré, comme par exemple la faillite d’un François-Serge Lhabitant est Professeur de Finance à l’EDHEC en matière d’imagerie. Pourtant, au risque de le gros émetteur sans qu’il ne soit immédiatement Business School. L’article ne reflète que les vues personnelles décevoir, elle existe et est appliquée depuis de secouru par les banques centrales. Keynes indi- de l’auteur. nombreuses années dans les marchés financiers. Son but est de rendre les investisseurs insensibles à la notion de risque, puisqu’ils ne le perçoivent plus. Certains l’appellent pudiquement interven- tion des banques centrales. D’autres préfèrent parler de manipulations de marchés. Avec un total de bilan de près de treize mille mil- liards de dollars, les banques centrales américaine, européenne, japonaise, anglaise et suisse mènent en effet la danse sur les marchés obligataires. Leurs interventions massives entretiennent des prix bien supérieurs à ceux qu’accepteraient des épargnants rationnels dans un marché non ma- nipulé. En Suisse, acheter aujourd’hui des obli- gations de la Confédération équivaut à renon- cer à tout rendement jusqu’en 2064, et ce tout en payant des impôts sur les coupons reçus. Ce n’est plus de l’investissement, c’est de la phi- lanthropie. Et pourtant, ça marche ! Ainsi, les acheteurs de l’obligation Confédération 50 ans avec un coupon de 2% émise à l’été 2014 ont gagné près de 75% en deux ans, essentiellement grâce à la chute des taux. De même, les heureux détenteurs d’obligations Gilts anglaises avec une échéance supérieure à 15 ans ont gagné plus de 30% en 2016. Aujourd’hui, près de quinze mille milliards de dollars d’obligations gouvernementales, soit près de 26% des encours sur la planète, se traitent avec des rendements à l’échéance négatifs. Faut- il plutôt les acheter ou les vendre? Difficile à dire. Parier sur une hausse ou une baisse des taux équivaut à jouer à la roulette russe, puisque la situation est entièrement sous le contrôle des banques centrales. En théorie, elles peuvent acheter des obligations gouvernementales à l’in- fini. En pratique, elles sont limitées par l’offre. Ainsi, en 2018, la Banque du Japon devrait dé- tenir 58% de tous les bons du Trésor japonais, devenant de facto le plus gros créancier de l’Etat. Elle n’a donc aucun intérêt à voir ces obligations chuter, ou son débiteur faire faillite. Et la situa- tion ne devrait guère être différente en Europe. L’épargnant qui se méfie de cette politique mo- nétaire imprudente devra chercher son rende- ment ailleurs. Comme par exemple sur le mar- ché des 3000 milliards d’obligations pourries (junk bonds) américaines, dont la taille a doublé depuis 2008, ou sur celui des actions. Ces der- nières sont en quelque sorte devenues les nou- velles obligations avec un dividende de 2,13% p.a. pour le S&P 500 contre 1,5% p.a. pour les obligations T-Bonds à 10 ans. Lorsque les investisseurs non spécialistes vont systématiquement chercher du rendement sur des classes d’actifs de plus en plus risquées en ignorant leurs aspects fondamentaux, voire en les méprisant, il est temps de s’inquiéter. Lorsque les primes de risques disparaissent, lorsqu’il faut payer votre banque pour avoir le privilège d’y déposer votre capital, tout en sachant que ce même capital ne sera pas véritablement pro- tégé en cas de faillite, il est temps de s’inquié- ter. Lorsque l’argent ne coûte rien et entretient visiblement des bulles spéculatives qui finiront

PAGE 8. Indices | | Septembre 2016 |Le thème GESTION INDÉPENDANTE reg Droesupsoelmuteionntsssteecdhenssoilnoegniqt upeosuertfdaierse face aux changements et aux coûts.Franz de Planta*, Président du Comité de l’OAR-G | Co-Président de SOWTLa nécessité pour la professiond’un cadre juridique clairL a consolidation tant annoncée tarde à venir, car les Gérants de for- du modèle actuel des OARs est mise en question d’élaborer et proposer un modèle de surveillance, tune indépendants (GFI) sont des par certains régulateurs étrangers, qui l’estiment ainsi que des processus opérationnels adaptés. consultants pragmatiques. Dans inégal, ce qui nécessite régulièrement des justifi- Grace à une structure efficiente et efficace, les ces temps incertains, face aux pro- cations. Par ailleurs, une meilleure protection de coûts resteront acceptables pour les assujettis. fondes mutations en cours, tant que la clientèle est également un argument de vente. C’est une belle opportunité pour revendiquer unle changement n’est pas durablement matéria- Nos clients internationaux veulent être couverts label de qualité, afin d’attirer les clients sérieux.lisé, ils maintiennent les méthodes et pratiques, par la sécurité juridique et éviter des contentieux Un tel organisme de surveillance (OS) seraqui ont fait leurs preuves, ainsi que les ser- inutiles avec leurs propres autorités. Cependant, supervisé par la FINMA, qui examinera et confir-vices auxquels leurs clients sont habitués, avec un assujettissement direct à la FINMA n’est pas mera les autorisations d’exercer ou les retirera. Siprudence et rigueur. non plus une solution pérenne pour les gestion- la licence sera le fait de notre régulateur, le suiviLES NÉGOCIATIONS et prises de positions di- naires de fortune indépendants, parce que les pe- régulier des GFI, leur organisation, leur forma-verses sur l’avenir de leur supervision au-delà de tites et moyennes entreprises ne peuvent pas se tion et leur gouvernance seront le fait de l’OS. Illa LBA par des OAR renforcés, solution exclue permettre d’énormes dépenses supplémentaires s’agit d’une structure nouvelle, totalement indé-par les autorités et la vaste majorité de la place et seraient ainsi mises à l’écart du marché. En pendante, construite sur des objectifs précis etfinancière en raison d’une reconnaissance éven- effet, des organismes de contrôle indépendants un plan de développement couvrant l’ensembletuelle de notre système par l’étranger, alterna- garantissent une supervision adaptée et de proxi- des cahiers de charge prévus, employant des res-tivement un ou plusieurs Organismes de Sur- mité. La LEFin révisée est une loi applicable, qui sources humaines fiables et expérimentées.veillance (OS), voire une soumission globale à correspond à l’évolution de l’industrie et préservela FINMA, ont semé le doute auprès de tous et en particulier les petites structures. LE PROCESSUS législatif et parlementaire est eninstallé un attentisme périlleux. Une possible La base légale proposée est désormais équitable, marche après la séance du 29 août dernier de laLoi sur les GFI fut même proposée, au risque de car les excès ont été corrigés après toutes les Commission de l’économie et des redevances desreporter tout le processus d’adaptation entamé consultations, impliquant l’administration et les Etats (CER-E). Nous estimons qu’il s’agit d’unedepuis plus de quatre ans. professionnels. En particulier, l’OAR-G se félicite évolution positive vers une surveillance moderneEn 2016, l’affiliation de nouveaux GFI compense qu’une une ligne commune ait été trouvée au et compétente des GFI et des Trustees.l’attrition et la majorité des démissions enregis- sein des représentants de l’industrie après d’in- Pour faire face à ces changements et coûts, destrées est due à la cessation d’activités soumises à tenses consultations sur la LEFin, afin d’établir solutions technologiques et des regroupementsla LBA ou aux liquidations de sociétés en faillite. une surveillance prudentielle adaptée aux GFI sont en train de se dessiner. Le nouveau cadrePour l’OAR-G, une dizaine de GFI ont regroupé et Trustees. Au-delà d’une période transitoire légal prévoit des adossements, que certains ac-leurs forces, notamment vers plusieurs structures de mise en place, les parties rejettent aussi l’idée teurs du marché proposent déjà et sont prêts àdistinctes et un nombre croissant étudie sérieuse- d’un «grandfathering», qui pourrait discréditer la faire évoluer en fonction des besoins individuels,ment cette voie, en plus des solutions alternatives volonté de rupture avec le passé et de redéploie- dans le contexte des mesures organisationnellesde mutualisation ou d’externalisation de services. ment courageux de l’industrie selon des stan- ou techniques qui seront nécessaires.Ces constatations sont partagées dans les mêmes dards internationaux, soulignant notre ouverture La situation de la Suisse est favorable par son in-proportions par les deux associations de branche, vers nos voisins de l’UE et plus largement sur dépendance politique et la solidité de ses banques,respectivement trois OARs comptant plus des le monde, où une croissance souvent plus dyna- tout comme son expertise dans les services finan-deux tiers des GFI sur le plan national. Tous mique fait émerger de bons potentiels. ciers. A la suite du Brexit, il est urgent de rassurervoient aussi cette année une certaine stabilisation Notre objectif est une surveillance prudentielle notre clientèle sur la stabilité juridique et l’enca-des affaires et prévoient une poursuite du phé- adaptée et indépendante, du type de la FCA drement des gérants de fortune, pour conservernomène de concentration dès la mise en vigueur (Financial Conduct Authority) au Royaume- la gestion des dépôts. Enfin, il est importantdes nouvelles lois LSFin et LEFin. Uni. Ce ne doit pas être une reprise directe des de maintenir l’équilibre régional, ciment de laLes changements réglementaires à venir auront normes européennes, mais un modèle suisse: le Confédération, aussi pour la place financière hel-un impact favorable pour les gérants de fortune DFF, le Parlement et le Conseil fédéral in fine, vétique, notamment la gestion de fortune, dontet leurs clients. Pour rester compétitifs, notam- trouveront avec leur sensibilité et composition Genève doit rester la référence proactive.ment face à nos concurrents de l’étranger, les actuelle les bons ajustements au rythme de l’évo- Nous avons une capacité d’innovation et d’adap-GFI ont besoin d’une supervision efficace et lution réglementaire internationale, notamment tation, alors que le métier évolue. Des réseauxreconnue. A l’aube de l’échange automatique MIFID II en Europe, mais sans attendre, car nous d’experts interconnectés seront de puissants re-d’informations (AIA – CRS), qui se met en place devrions être prêts en 2018. lais de croissance, à l’exemple du dynamisme éco-pour la Suisse dès 2017, notre clientèle aura des Pour faire appliquer la LEFin, trois princi- nomique, technologique et scientifique de toutattentes nouvelles légitimes. La LSFin et la LEFin pales associations de branche réunissant près de l’arc Lémanique et de la Romandie. Ainsi, notrepeuvent être les fondements d’une saine relation 2000 entités concernées ont décidé de se réunir valeur ajoutée gardera un sens, que nous sauronsentre toutes les parties, les clients, leurs déposi- pour créer ensemble dans ce sens l’Organisme valoriser auprès de nos clients. taires, leurs gérants et les Trustees. La poursuite Suisse de Surveillance des Gérants de Fortune et Trustees, SOWT (Swiss Supervisory Organi- * Membre du Forum Finanzmarktpolitik auprès du Secrétariat sation of Wealth Managers and Trustees), afin d’Etat aux questions financières internationales (SIF) du DFF.

PAGE 9. Indices | | Septembre 2016 | Gestion indépendanteIl est urgent de travailler en réseauxL’avenir des gestionnaires DES ÉCONOMIES A la première interrogation, les pistes sont mul- pour faire participer leurs clients à toutes lesde fortune indépendants SUBSTANTIELLES tiples. Il apparaît déjà que les centres de coûts nouvelles souscriptions pertinentes de la place.passera forcément par des ET DES GAINS tels que les différentes affiliations aux organes Là également, le regroupement se justifie. Danssynergies, des regroupements INIMAGINABLES d’autorégulation (OAR) ou encore les activités d’autres domaines, les synergies permettraientet des plateformes. SONT POSSIBLES. de secrétariat comme celles liées aux activités des effets de leviers considérables. Imaginons un de la fiduciaire – relevés TVA, bouclements des peu. Combien de coûts d’opportunités en raison François Meylan comptes, etc. – peuvent aisément être répartis. de lacune linguistique chez le gérant? En raison Sur l’ensemble de plusieurs structures associées d’une incompatibilité survenant entre les interlo-L Directeur, Meylan Finance, Lausanne à l’image des banquiers privés genevois, ceci en cuteurs ou encore l’absence d’une expertise par- es exercices se suivent et le métier toute indépendance. On y ajoutera les besoins de ticulière chez le conseiller alors qu’elle se trouve devient de plus en plus complexe et formations et immanquablement toute l’infor- chez le confrère voisin? Cela fait penser à ces incertain. Les vents contraires sont à matique. Malheureusement, on déplore déjà un gérants, qui pour des raisons qui leurs sont la fois nombreux et de forte ampli- manque de diligence de la part de la branche en propres et probablement légitimes, ont laissé tude. L’activité devient fragile avec général vers cette porte de salut. Pourtant, le dans la nature une quantité inestimable de clients une érosion continuelle des marges temps presse. suite à des segmentations liées à la taille du dos-et une augmentation sans cesse des activités A la question de savoir comment stopper l’érosion sier ou encore à l’origine géographique de laadministratives non rémunératrices. Qu’on le des marges, là aussi le travail en réseau est incon- relation. A n’en pas douter, des collègues auraientveuille ou non, notre activité comme notre exis- tournable. Si l’on estime le nombre d’acteurs dans été preneurs. Même en rétrocédant une partietence se doivent d’être en contact avec le client la gestion indépendante à quelques centaines rien des revenus à venir aux cédants.– au contact de qui se crée la valeur ajoutée – et que sur l’Arc lémanique, on imagine autant de On le voit, des économies substantielles et desnon derrière des piles de papiers. compétences et de spécificités. Or, aujourd’hui, gains encore inimaginables sont possibles pourFace aux défis sans précédent qui nous attendent, une quantité inestimable d’affaires comme de autant que l’on fasse vivre cette transversalité desdeux questions existentielles se posent. Un, com- ventes additionnelles ne sont pas saisies par cette gérants indépendants. Un appel téléphoniquement contenir les flux incessants de paperasses transversalité. Puisque transversalité il n’y a pas! chez le voisin et convenir d’échanger régulière-dans notre emploi du temps. Deux, comment Imaginons rien que dans la souscription de solu- ment sur une certaine marche des affaires est àstopper l’érosion des marges. Voire même inver- tions de placement toutes ces opportunités man- la portée de toutes et de tous. On pourrait mêmeser la tendance à la précarisation de l’activité. quées par absence de taille critique. Pour autant, imaginer une Newsletter commune dédiée à la ce ne sont pas les moyens de communication qui clientèle finale. Reste à régler la structure juri- manquent pour travailler en réseau. Puis, la fac- dique de ces regroupements et plateformes. Tou- turation et les différents décomptes ne sont que tefois, comme déjà évoqué, le groupement des des détails organisationnels. Le travail d’émis- banquiers privés genevois, entre autres, offre des sion est le même qu’il soit fourni pour un tiers pistes à suivre et des solutions toutes faites. Ces gérant ou pour plusieurs. En revanche, il est plus dernières sont multiples. Ce qui se fait rare est le rare que les gérants aient les surfaces nécessaires temps… à méditer! Piguet Galland & Pascal.Après avoir développé ma société de sertissage en horlogeriependant plus de trente ans, j’ai souhaité transmettre monentreprise. Piguet Galland et moi avons réfléchi ensemble à masituation globale. Nous avons optimisé mon plan de prévoyance,tout en diminuant mes charges fiscales. Ensuite, nous avonstrouvé la solution idéale me permettant de tourner la pagesereinement et préserver un train de vie confortable à longterme. Aujourd’hui, je profite activement de ma nouvelle vieet consacre plus de temps à mes proches et à de nouveauxprojets qui me tiennent à cœur. piguetgalland.ch

PAGE 10. Indices | | Septembre 2016 | Gestion indépendanteLes scénarios de regroupements dansla gestion de fortune indépendanteLes débats sur la LSFIN/LEFIN au parlement nous TOUTES LES Les réponses à ces questions peuvent, en fonction décentralisation des services de gestion de fortune.rapprochent d’un changement SOLUTIONS des spécificités de chaque gérant, faire tendre la Après une due diligence en bonne et due forme,de paradigme. Avec l’arrivée REQUIÈRENT décision vers plusieurs types de solutions: le GFI signe avec la société une convention etd’une surveillance de type UN CHANGEMENT  devenir l’auxiliaire financier indépendant en devient un auxiliaire financier indépendantprudentielle. IMPORTANT DE d’une structure dûment réglementée et organisée (AFI), selon l’ordonnance sur l’intermédiation L’ORGANISATION (adossement); financière (OIF), avec inscription au RC et pou- Christian Balmat ET DES HABITUDES.  se rapprocher d’une autre entité (fusion/inté- voir de signature. Il est ensuite intégré dans les gration); mesures organisationnelles et de contrôle de laC’Co-Founder, CEO MANTOR SA  se reposer sur les services spécifiques de presta- société, mais délivre sa prestation de gestion de est peut-être par le biais de ce taires de services (délégation, sous-traitance); fortune de manière décentralisée, en conservant changement législatif majeur  rejoindre une plateforme de services; son indépendance en termes de pratiques de que la consolidation maintes  créer un pôle de compétences à disposition gestion, de structure de rémunération, de même fois annoncée du secteur pour- d’une communauté définie. que sa société, ses locaux et son personnel. rait se matérialiser. En effet, Ce sont quelques pistes. Toutes ont leurs mé- Un outil de gestion des portefeuilles, de conso- les défis à relever aujourd’hui rites, mais dépendent évidemment grandement lidation, de gestion de la relation client et de sont nombreux: pas d’accès direct au marché de des attentes et des particularités des structures KYC de même qu’un trading desk complètent l’UE, développements hors UE difficiles à mettre auxquelles elles s’adressent. Aucune n’est facile, la gamme des services et l’infrastructure mises en place, contraintes réglementaires toujours car toutes impliquent une profonde remise à disposition. Des documents de base en cinq plus lourdes, contractions des marges, problèmes en question et un changement important dans langues (FR, DE, EN, IT, ES) régissent les rela- de succession. l’organisation, dans les comportements et dans tions contractuelles entre le client et son AFI via Cette nouvelle donne offre toutefois une oppor- les habitudes. la société. Celle-ci devenant l’entité autorisée et tunité: celle de se réinventer! Chaque gérant in- Le point positif ? Demain, des structures organi- responsable des obligations réglementaires et dépendant devrait prendre le temps de relever la sées, compétentes, réglementées de manière pru- légales, l’AFI, que ce soit une personne physique tête du guidon et de se poser quelques questions dentielle et d’une taille suffisante auront accès ou morale, n’est plus considéré comme un inter- essentielles pour son avenir. Puis-je relever les à une clientèle plus fortunée, plus sophistiquée médiaire financier et n’est donc plus assujetti défis à venir? Quel potentiel de développement que celles qu’elles peuvent prétendre intéresser directement à un OAR. pour la clientèle? Sur quels marchés prioritaire- aujourd’hui. Une structure indépendante réglementée FCA ment? Avec quelle infrastructure? A quels coûts? C’est fort de ces constats et dans l’état d’esprit à Londres, donnant l’accès au marché européen, d’anticiper le changement plutôt que de le su- ainsi qu’un bureau de représentation à Zurich et bir que notre société Mantor (Asset Managers à Lugano complètent le dispositif, dont le siège and Trust Organisation) a été créée courant principal se trouve à Genève. 2013. Elle propose un adossement, avec le sta- A ce jour, 14 gérants (7 sociétés) ont migré ou tut d’auxiliaire financier indépendant. Il s’agit sont dans le processus de migration pour un total d’une société de gestion et de services pour les d’encours de 1 milliard de francs environ. L’ob- GFI et leurs clients. Son modèle repose sur la jectif fixé pour fin 2016 est de réunir 1,5 milliard centralisation des services administratifs, de de francs d’actifs sous gestion et 20 gérants ados- compliance et de gestion des risques et sur la sés à la structure. Les banques montent aux avant-postespour aider les gérants indépendantsC’est le rôle des banques d’aider IL EST NÉCESSAIRE Il n’en demeure pas moins que les gérants ter leurs efforts sur une gestion plus globale duleurs gérants à intégrer de DE PORTER SES indépendants n’échappent pas à la transfor- patrimoine. Le bilan patrimonial, la planificationnouvelles solutions. Et à EFFORTS SUR mation qui affecte la place financière suisse financière, le conseil en prévoyance et la gestiongénérer une plus forte valeur UNE GESTION en ce moment même. Il leur faut sans plus du capital retraite sont quelques exemples desajoutée pour leurs clients. PLUS GLOBALE tarder poursuivre et consolider leur évolution, compléments qu’ils se doivent de proposer à DU PATRIMOINE. adopter de nouvelles méthodes, de nouveaux leurs clients. Yves Von der Mühll usages et saisir les nouvelles opportunités qui se Des banques comme la nôtre se sont engagées présentent au passage. dans cette voie pour elles-mêmes et proposentL Banque Piguet Galland Dans cet environnement pour le moins turbu- désormais leur expertise aux gérants indépen- e succès des gérants indépendants lent, le rôle des banques est d’aider les gérants dants dans ces différents domaines dans une suisses, pris dans leur ensemble, à renforcer leur assise, à leur faciliter le passage collaboration proche. La planification financière peut se mesurer de différentes dans cette nouvelle ère, en mettant à leur disposi- et la prévoyance sont des éléments essentiels manières. Sur le plan des encours, tion toutes les pièces requises. Il ne s’agit ni plus pour tous ceux qui souhaitent privilégier cette il semble bien qu’ils aient su, ces ni moins que de placer les gérants dans une confi- approche. Ils permettent d’assurer une meilleure dernières années, préserver une part guration optimale, avec des outils susceptibles efficience fiscale qui se traduit pour les clientsde marché confortable, qui représente environ de générer pour eux une forte valeur ajoutée et par des gains substantiels que les marchés seuls15% des avoirs gérés en Suisse. Sur le plan du de bénéficier en quelque sorte de la progression ne suffisent plus à garantir.recensement, les chiffres avancés par les associa- de la banque partenaire sur sa propre courbe Le deuxième axe sur lequel se concentrer, c’esttions faîtières laissent indiquer que la profession d’apprentissage. De nouvelles solutions, de nou- l’avènement de la finance 2.0 devant laquelle ilcontinue d’attirer de nouveaux praticiens. Les veaux développements s’imposent aujourd’hui n’est plus possible de se défiler. Il y a d’une partnet new members, pour ainsi dire, ne manquent dans le secteur du wealth management et il les applications à intégrer côté back office et, depas. Malgré la crise financière, malgré bientôt appartient aux banques de pouvoir en fournir l’autre, celles qui concernent l’interface client.dix ans de roller coaster sur les marchés finan- l’accès à leurs gérants externes, comme elles le Ce sont désormais des figures imposées de par lesciers, le métier de gérant indépendant conserve font pour leurs gérants en interne. nouvelles habitudes de consommation des clients.tout son attrait et les relations avec les clients Par ailleurs, pour les banques une certaine dose En remontant vers le front end, des applicationssont toujours aussi fortes. La confiance demeure, de créativité est requise. Il n’est plus possible de comme Performance Watcher, qui servent à éva-fondée sur ces principes immuables que sont la se limiter au périmètre ordinaire des solutions luer et à comparer la gestion de différents por-qualité de service, la personnalisation de l’offre, d’investissement, du support opérationnel et des tefeuilles sont très intéressantes dans la mesurela disponibilité et le sens de l’engagement. déploiements sur les plateformes informatiques où elles améliorent nettement la qualité de l’in- internes. Au vu du contexte, marqué par la dis- formation fournie aux clients sur l’analyse de la parition du secret bancaire fiscal, la proposition performance et du risque de leurs comptes. C’est de valeur demande à être élargie. Deux orienta- donc aux banques d’aller de l’avant dans le déve- tions majeures se doivent d’être prises en consi- loppement de ces nouveaux matériaux de façon à dération. La première, c’est la nécessité pour les pouvoir ensuite en faire profiter les gérants indé- gérants indépendants de ne pas se limiter à la pendants avec lesquels elles travaillent, dans un seule gestion des actifs financiers, mais de por- parfait alignement des intérêts. 

PAGE 11. Indices | | Septembre 2016 | Gestion indépendanteQuelles solutions pour optimiser les coûts?Yvan Mermod, Associé, Ann-Mirjam Lévy Duvernay, lisation de différentes tâches ou fonctions sera L’ÉQUATION établissements déjà régulés proposent d’absor- plus ou moins intense, de la simple externalisa- AUTREFOIS ber le gestionnaire dans sa structure tout en luiL’Directrice, KPMG Financial Services tion d’une tâche jusqu’à un modèle totalement POSSIBLE DE laissant son indépendance dans sa gestion et sa environnement actuel dans le intégré (fusion, intégration). Il est clair qu’il LA RENTABILITÉ rémunération. domaine de la gestion de fortune, n’existe pas de solution idéale unique, mais pour AVEC DES COÛTS La décision pour un gérant d’avoir concrète- caractérisé par un accroissement chaque gérant, la meilleure option dépendra de LIMITÉS EST MISE ment recours aux services d’une plateforme est des contraintes réglementaires ses objectifs personnels, des compétences de ses À RUDE ÉPREUVE. influencée par plusieurs facteurs, dont le rapport et de contrôle, une transparence collaborateurs et de ses dispositions à partager. coût/utilité, la volonté de conserver ou encore fiscale et une complexité toujours D’un côté du curseur, l’externalisation est régu- l’inquiétude de perdre le contrôle et le savoir-plus grande entraîne indubitablement une pres- lièrement utilisée pour des tâches annexes au faire sur certaines fonctions, la propension ousion sur les marges. Dans ce contexte, les options métier de gestion de fortune, c’est le cas très non à une transparence accrue inévitable à toutequi s’offrent aux entreprises de taille restreinte, souvent pour la gestion d’un parc informatique, externalisation. Au-delà de ces éléments, sansau-delà d’une croissance des revenus, consistent pour la tenue de la comptabilité ou des charges obligation réglementaire et lorsque la rentabilitéà optimiser l’ensemble des coûts. salariales. A l’autre extrémité du curseur, l’inté- reste à un niveau confortable, nous constatonsLa thématique du regroupement de gérants in- gration de deux sociétés soulève des questions que les sociétés ont souvent tendance à préférerdépendants date de nombreuses années. Force récurrentes qui rendent souvent l’exercice le statu quo plutôt que le changement dans leurest toutefois de constater que, malgré les nom- complexe: répartition de la gouvernance et des organisation. Cependant, l’équation autrefoisbreuses prédictions en faveur de fusions et rôles hiérarchiques, élaboration d’une stratégie possible de la rentabilité avec des coûts limitésd’autres formes d’alliance, les gérants indépen- d’entreprise partagée, allocation des charges et est désormais mise à rude épreuve.dants privilégient sans surprise… leur indépen- revenus et reconnaissance de la rémunération Sur le plan des évolutions réglementaires, ildance. qui en découle voire éventuellement des ques- semble désormais inéluctable que les gérantsL’idée de mutualiser certains postes de coûts et tions de succession. de fortune seront soumis à une autorisation parcertaines prestations n’est pas nouvelle dans le Entre ces deux formes de synergie ont été créées, une autorité de surveillance dont les contours nedomaine de la gestion de fortune, mais elle a notamment ces dernières années, d’autres solu- sont pas encore définis. Les exigences organisa-de tout temps été confrontée à différents défis. tions de mise en commun de moyens, les pla- tionnelles minimales prévues dans le cadre desAvant tout, la volonté de conserver l’indépen- teformes. Celles-ci peuvent être de nature pure- futures réglementations sur les services et les éta-dance dans la gouvernance et la gestion de son ment administrative avec comme objectif de blissements financiers ne sont pas encore fixées,entreprise constitue dans la grande majorité des rationaliser les coûts liés aux locaux et aux coûts mais la question cruciale reste celle de la subs-cas une base minimale. A partir de là, la mutua- de tâches administratives ou alors plus étendues, tance minimale qu’une société devra conserver et constituer de véritables boîtes à outils pour un pour être autorisée. Avec cette nouvelle donne, gestionnaire, lui permettant une externalisation, les plateformes devront continuer à se réinven- à la carte et de manière flexible, des différentes ter pour répondre aux besoins des gestionnaires fonctions administratives, opérationnelles ou de dans ce contexte régulé mais représenteront très contrôle, voire liées à l’analyse financière et la probablement une solution salutaire pour de gestion de portefeuilles. Finalement, certains nombreux gérants indépendants. Invesco Global TargetedReturns FundComment la volatilité dumarché en Asie nous aconduits aux Etats-Unis Le fonds Global Targeted Returns d’Invesco Investir dans des idées L‘une de ces idées est liée à l‘écart historiquement bas entre la volatilité implicite des actions américaines par rapport à celle de leurs homologues asiatiques. Cette observation s‘oppose à la conviction de notre équipe, selon laquelle les marchés asiatiques devraient présenter une volatilité inhérente plus élevée. Notre équipe a mis en œuvre cette idée par le biais d‘instruments dérivés qui isolent la volatilité de chaque marché. Le fonds regrou- pe des idées innovantes comme celle-ci dans le but de construire un portefeuille largement diversifié, appliquant le principe de la gestion des risques, avec le potentiel de tirer parti des mouve- ments haussiers tout en réduisant les risques à la baisse. En savoir plus : www.invescogtr.com/euRisques PrincipauxLa valeur des investissements et les revenus qui en découlent peuvent diminuer comme augmenter et il est possible que les investisseurs ne récupèrent pas la totalité du montant investi. Le fonds investira dans des produits dérivés (instruments complexes) pouvant comporter un effet de levier significatif,ce qui implique de fortes fluctuations de la valeur du fonds. Le fonds peut détenir des titres de créance de qualité de crédit inférieure, ce qui peut entraîner de fortes fluctuations de la valeur du fonds. Les titres de créance sont exposés au risque de crédit, qui dépend de la capacité de l‘emprunteur àrembourser les intérêts et le capital à la date de remboursement. Pour connaître les risques complets du fond consultez le prospectus du fonds. Si les investisseur ne sont pas certains que ce produit est adéquat pour eux, ils doivent prendre conseil auprès d’un conseiller financier.Ce document est diffusé à titre d’information uniquement et ne formule aucun conseil d’investissement. Toute souscription dans un fonds doit se faire sur le fondement du document d’informations clés pour l’investisseur, du prospectus, des rapports annuel et semi-annuel, et des statuts. Cesdocuments sont disponibles sans frais auprès du représentant en Suisse, Invesco Asset Management (Schweiz) AG, Talacker 34, CH-8001 Zurich. Le banquier domiciliataire en Suisse est BNP PARIBAS SECURITIES SERVICES, Paris, succursale de Zurich, Selnaustrasse 16, CH-8002 Zurich. Ce fonds estdomicilié à Luxembourg. Données : septembre 2016 [CE/2016/1835].INVE043-34_Anzeige_GTR_TigerAdler_CH_281x198mm_FR_VFin.indd 1 29.08.16 13:14

PAGE 12. Indices | | Septembre 2016 | Gestion indépendanteLes nouveaux modèles de rapprochementLe processus de consolidation LE PARTENARIAT dèle d’audit «préformaté». Ainsi, l’établissement rendu compte qu’elles ne pouvaient plus servirdu secteur des gestionnaires D’ACTIONS PERMET bancaire sera plus enclin à collaborer avec un correctement leurs clients, leur énergie étantindépendants est lent mais il DE MAINTENIR regroupement qu’avec des individualités. principalement concentrée sur la problématiqueapparaît inévitable. Il existe des UNE CERTAINE LA CONSOLIDATION du secteur des GFI, si elle réglementaire. Elles doivent ainsi «délaisser» unealternatives aux regroupements INDÉPENDANCE est inévitable, est lente. Changer les habitudes partie de leur clientèle – les petites-moyennestraditionnels. TOUT EN OFFRANT des GFI, tout comme celles de banques, n’est pas fortunes – que les GFI pourront alors «récu- UN CADRE UTILE une tâche aisée. Aujourd’hui, beaucoup consi- pérer». Si les GFI doivent eux aussi consacrerAndré Barahona, CIIA et German Grunauer À LA MAJORITÉ dèrent que le modèle traditionnel, la plateforme davantage de temps à la réglementation, une DES GFI. qui groupe des gérants sous une même entité – fois regroupés et correctement informatisés, ilsLCofondateurs d’AWAP, cercle de GFI leur faisant perdre au passage leur indépendance seront davantage professionnels. La consolida- a digitalisation, la réglementation – est l’unique solution. Ou du moins un modèle tion va être un des dénominateurs communs du accrue, la fin du secret bancaire, les qui pourrait encore perdurer plusieurs années. service sur mesure. coûts d’exploitation, des marges Si la fin des plateformes n’est pas encore pour LE MODÈLE de plateformes intégrées est obso- de plus en plus serrées, autant demain – et elles ne disparaitront probablement lète dans le concept même de structure. Pour- de contraintes qui pèsent sur les jamais –, libre aux gérants de fortune indépen- tant, ce type de regroupement «vertical» rassure gérants de fortune indépendants dants de créer d’autres modèles qui répondraient toujours les banques dépositaires. Il offre un ser-(GFI). Ces derniers n’ont alors que peu de choix: davantage à leurs attentes et à celles de leurs vice facilité au niveau notamment de la gestionréintégrer une banque – un pas déjà franchi par clients. du risque et de contrepartie (une seule entité). Lecertains qui ont succombé aux sirènes de la sécu- LES CLIENTS ont besoin de performance, certes, bémol: le gérant indépendant est obligé de s’inté-rité; rester seul et affronter toutes ces complexi- mais aussi et surtout de sécurité à l’heure où lestés sans aucune garantie de réussite; se regrou- scandales de données volées alimentent toutes LES BANQUES RECHERCHENT LAper pour unir leurs compétences et avoir ainsi la les craintes. Aujourd’hui, pour faire la diffé- MASSE SOUS GESTION CRITIQUE.meilleure chance de pouvoir continuer à offrir à rence, le GFI est dans l’obligation de proposer ET METTENT IMPLICITEMENTleurs clients des services personnalisés de qualité. des solutions informatiques comme des back-up LA PRESSION SUR LES GFI.Les établissements bancaires, à la recherche de la réguliers, un accès à distance ou un serveur sécu-taille et la masse sous gestion critique, mettent risé. Le temps des données conservées sur papier grer et de perdre sa propre identité et indépen-eux aussi, de manière implicite, la pression sur ou dans un ordinateur portable est révolu ! dance. Autre aspect extrêmement contraignant,les GFI. Les «petits gérants» coûtent cher aux De nombreuses réglementations vont être mises être ponctionné en fonction de sa masse sousbanques lorsqu’elles doivent procéder à leur en place par les régulateurs, auditeurs et par la gestion sans tenir compte de son savoir-faireaudit; les banques préfèrent dès lors accepter un FINMA pour que les GFI soient conformes aux personnel qu’il pourrait mettre à disposition desgérant à 300 millions que dix à 30 millions. Pour normes à venir. Si ces solutions informatiques autres membres du regroupement.conserver un accès aux établissements bancaires coûtent cher, elles permettront cependant de Pourtant, il existe des alternatives à ces regrou-de premier ordre, les GFI se doivent de leur faci- perpétuer les petites entités de GFI, pour autant pements traditionnels: le partenariat d’actionsliter la tâche en proposant, par exemple, un mo- que cette digitalisation soit bien faite. Point ou communauté de services qui permet, cerise positif de cette réglementation sécuritaire accrue: sur le gâteau, de maintenir une indépendance une fois les mesures prises, les gérants de fortune tout en offrant un cadre fort utile à la grande se concentreront davantage sur les besoins réels majorité des GFI. Et surtout, un échange de de leurs clients. Être à l’écoute, proposer un vrai savoir-faire entre professionnels de la gestion service sur mesure et délivrer de la performance. de fortune, afin d’accompagner les clients peu Outre les aspects réglementaires et informa- importe leurs demandes.  tiques, la consolidation aura des impacts posi- tifs pour les clients. En effet, les banques se sontFrançois Savary OpinionChief Investment Officer et responsable de la politiqued’investissement du groupe Prime PartnersEtats-Unis: le parti républicain en déshérence économiqueLa course à la présidence des Etats-Unis a réservé des sur- les années 70, qui avaient vu l’émergence de Ronald Reagan. et les marchés financiers. Dans un monde qui souffre depuisprises, qu’il s’agisse de la résilience de Bernie Sanders dans Quelle que soit l’opinion que l’on ait sur l’action de ce der- 8 ans d’un manque de coordination économique, voire d’unle camp démocrate ou de la sélection de Donald Trump par nier, on peut identifier un corpus idéologique qui a dominé retour à l’égoïsme des Etats, imaginer les Etats-Unis enle parti républicain. Ce dernier a volé en éclat sous l’effet le parti républicain pendant plus de 40 ans. Sur le front chantre du protectionnisme et de la confrontation écono-des coups de butoir de magnat de l’immobilier qui n’a de économique, l’ouverture, le renforcement du libre-échange, mique ne peut que faire peur. Une défaite de Trump peut-ellecesse de repousser les limites de la correction dans le débat la globalisation et la dérégulation ont constitué le cœur de être la planche de salut du parti républicain? Certains despolitique et de lâcher des diatribes populistes. Le discours la doctrine économique du parti. Avec l’accumulation de caciques de celui-ci ne sont pas loin de le penser. Malheu-économique qui a sous-tendu la campagne électorale améri- discours populistes, faussement défaitistes sur l’Amérique reusement les choses ne seront pas si simples. A force decaine ressort largement brouillé avec une remise en cause de et habiles à nourrir les frustrations les plus diverses au sein cultiver les certitudes de victoire facile face à Hilary Clintonla ligne de fracture entre les démocrates et les républicains. de l’électorat, le candidat Trump a écorné tous les principes et d’avoir accepté d’être l’otage du rétrograde Tea Party, leUn développement qu’il faudra garder à l’esprit, car les sur lesquels reposait la doctrine économique reaganienne. parti républicain a totalement occulté la réalité économiqueEtats-Unis sont l’économie leader. La moindre faute de poli- Donald Trump s’est fait le chantre des tarifs, de la réduction américaine. Le «génie» de Trump est d’avoir su se jeter danstique économique outre-Atlantique aura des conséquences de la mobilité du travail et de la remise en cause des accords cette brèche, d’alimenter les frustrations des plus faibles etsur un cycle économique mondial qui demeure vulnérable. de libre-échange; on peut y ajouter des propos farfelus sur d’imposer semaine après semaine ses solutions faciles etJe demeure convaincu que le peuple américain ne cèdera pas la gestion de la dette américaine ou encore un soi-disant démagogues. Comble de la supercherie, il aura même réussiaux sirènes de la rhétorique de D. Trump. Cependant le mal projet de réduction du déficit budgétaire dont on peut à se présenter comme l’héritier de Ronald Reagan dont il n’aest fait pour le parti républicain qui aura de la peine à se au mieux sourire à défaut de se faire peur s’il devait être eu de cesse de piétiner tous les principes économiques. Unerelever de l’élection de 2016. Le «great old party» est divisé mis en œuvre. défaite républicaine en novembre laisserait le parti face àsur tous les fronts et l’incapacité des candidats aux primaires On peut se demander ce qui serait le pire pour le parti de une réalité: un besoin de refondation. La déshérence idéolo-à éviter la nomination du roi d’Atlantic City a eu pour consé- l’éléphant: la victoire de Trump ou sa défaite? Je penche pour gique dans laquelle le GOP est tombé exclut un simple retourquence d’empêcher l’émergence d’une plateforme politique la première option, parce que laisser les rênes de la première en arrière comme si Donald Trump n’avait pas existé. Quelssérieuse, particulièrement sur le plan économique. puissance économique du monde dans les mains de Monsieur principes économiques fonderont la doctrine économiqueQuoiqu’il arrive en novembre – et une victoire de Hilary Trump m’effraye au plus haut point. Son programme vague du parti? Une question dont la réponse ne sera pas simple àClinton nous semble très probable – la déshérence idéolo- – pour ne pas dire plus – est une recette pour le désastre et trouver mais une perspective plus satisfaisante que celle degique du parti républicain n’a pas été aussi évidente depuis ne serait pas sans conséquence pour l’économie mondiale voir Monsieur Trump diriger l’Amérique. 

PAGE 13. Indices | | Septembre 2016 | Gestion indépendanteIl faut mettre un terme aux clichés et à la désinformation. Les gérantsde fortune indépendants font mieux que résister.Les parts de marché restent stables Patrick Dorner LES VALEURS parts de marchés semblent aussi rester stables si évoque un devoir d’information accru vis-à-vis Directeur de l’Association Suisse DÉFENDUES PAR l’on en croit les dernières données publiées par du client alors que des obligations de cette nature LES GFI TELLES QUE certaines banques. Julius Baer estimait ainsi, il y ont déjà été introduites par la FINMA en 2013.Ades Gérants de Fortune,ASG LA STRUCTURE À a quelques mois, la part des GFI entre 15 et 17%. Matériellement, leur reprise dans la loi ne chan- en croire certains articles de TAILLE HUMAINE ET A titre comparatif, cette même banque attribue gerait donc rien pour la majorité des gérants. De presse se faisant l’écho d’avis L’INDÉPENDANCE 44% aux petites banques de gestion de fortune, plus, ces règles découlent aussi du droit civil, plus ou moins autorisés d’ex- SONT TOUJOURS 13% à l’UBS et 10% au CS. Au total, les GFI gé- en vertu de la bonne exécution du mandat. Cet perts, de consultants et d’autres PLÉBISCITÉES. reraient donc une masse de l’ordre de 600 à 650 aspect civil – en Suisse ou à l’étranger – est déter- acteurs de la place financière, le milliards. Cette masse se répartit toutefois de minant pour les petites PME que sont les GFI. modèle d’affaire du gérant de manière très hétéroclite. Ainsi, selon nos propres Si, pour les grands établissements bancaires, lefortune indépendant est en voie de disparition statistiques, la valeur médiane des avoirs gérés risque d’être mis en cause par un client est lar-en Suisse. Les maux qui le frappent ont pour par un GFI se situe à 91 millions en 2015. gement supportable, un tel litige pour un GFI anoms consolidation, transparence fiscale, lois Un second cliché largement répandu est celui des conséquences beaucoup plus graves. Le GFIsur les services et établissements financiers ou de la clientèle étrangère et l’impact de l’échange est donc forcément très attentif aux aspects quiencore digitalisation. automatique de renseignements. Lors d’une en- touchent aux relations avec ses clients.Il est vrai que l’environnement global n’est guère quête menée en 2011 par l’ASG, 73% des son- D’autres évoquent des exigences en matièrefavorable aux petites structures et que les associa- dés estimaient que cet impact serait négligeable, de gouvernance qui seraient proches de cellestions de gérants telles que l’ASG ont enregistré voire positif sur leurs activités. Et ils ont eu rai- exigées dans le cadre de la Loi sur les place-un certain recul du nombre de leurs membres son! Contrairement à ce que certains prétendent, ments collectifs (LPCC). Or, il va de soi que ladurant les deux dernières années. Pourtant, dans il n’y a pas eu de gros bouleversements et de règlementation doit être différenciée en fonc-une perspective plus large, sur la dernière décen- départs significatifs. Globalement les parts denie par exemple, les effectifs ont crû de 20%, en clientèles étrangères sont restées stables et celles LES NOUVELLES TECHNOLOGIESdépit de la crise ou de l’abandon du secret ban- de certains marchés pourtant jugés à risque, FACILITENT TOUTE UNE SÉRIE DEcaire. Durant cette même période, le nombre de comme la France ou l’Amérique du Nord, ont TÂCHES ET OUVRENT AUSSI DESbanques a diminué de 20%. même progressé depuis. Mais, surtout, la plupart PERSPECTIVES PROMETTEUSES.Face aux nombreux remous de cette décennie des gérants indépendants ont une importanteet à la crise de confiance envers les banques qui clientèle suisse ! tion des activités et prestations proposées. Lesen a résulté, les valeurs défendues par les GFI Comme le présent donne tort aux oiseaux de GFI ont proposé aux autorités et aux parlemen-telles que la structure à taille humaine et l’indé- mauvais augure, ils essayent de nous inquiéter taires des solutions probantes à cet égard. On nependance ont été plébiscitées. C’est toujours le avec le futur. Quel GFI n’a pas reçu ces derniers surveille pas une UBS et une PME de la mêmecas. Ainsi, les années 2014 ou 2015 ont vu plus mois des invitations à se préparer à un avenir manière et on ne soumet pas aux mêmes règlesde créations de sociétés de gestion indépen- assombrit par une avalanche de réglementation ceux qui fabriquent ou distribuent des produitsdantes que les années 2004 et 2005. La baisse du dès 2018? Banques, avocats, consultants, plate- et ceux qui agissent pour leurs clients en vertunombre d’indépendants n’est donc pas due à de formes et autres formateurs, nombreux sont d’un mandat.prétendues difficultés que rencontrerait actuelle- ceux qui se pressent pour proposer leurs solu- Quant aux garanties financières, il faut rappelerment la profession, mais bien plus à la cessation tions et services afin de faire face à l’entrée en que le GFI ne répond que des fautes commisesd’activité de la première génération de gérants vigueur imminente des lois sur les services et dans l’exécution du mandat, la fortune géréequi part à la retraite. Quant au phénomène de établissements financiers (LSFin et LEFin). étant placée auprès d’une banque dépositaire.concentration, nous sommes encore et toujours Il ne faut pas confondre anticipation avec préci- Enfin, si contre toute logique une surrèglemen-témoins de plus de divorces que de mariages et pitation. Ces textes sont actuellement devant la tation excessive pour les plus petites entreprisesle nombre de personnes employées par structure commission économique du Conseil des Etats et devait tout de même voir le jour, les possibilitésreste stable! le processus est encore long. Le moment venu, d’externalisation devraient leur faciliter la tâche.Si la majorité des gérants ont choisi la voie de les intéressés disposeront de suffisamment de Dans tous les cas, la digitalisation et les nouvellesl’indépendance, c’est précisément pour bénéfi- temps pour s’adapter si nécessaire. Après les technologies proposent chaque jour de nou-cier de cette indépendance, pour eux-mêmes et débats parlementaires, il faudra encore attendre veaux outils dont certains s’avèrent intéressantspour leurs clients. Cette vision de leur modèle les ordonnances d’application et des délais seront pour les GFI. Non seulement, ils leur facilitentd’affaire est le principal frein à une consolidation prévus pour la mise en œuvre des éventuelles toute une série de tâches mais ils leur ouvrentqui, économiquement, pourrait se justifier. Les adaptations. Celles-ci devraient, de surcroît, aussi des perspectives prometteuses.  rester mineures car, contrairement à ce que pré- tendent ceux qui avancent que la profession n’est pas surveillée, la majorité des GFI l’est déjà. On IL EST TEMPS DE PRIVILEGIER UNE APPROCHE PLUS DURABLE De nos jours, la complexité des marchés met les investisseurs à l’épreuve. En Suisse, ils sont 61% à être tiraillés entre la recherche de rendement et la protection de leur capital*. Notre solution : Durable Portfolio Construction®. Une philosophie d’investissement qui prend en compte le risque et permet aux investisseurs de prendre des décisions avisées afin d’optimiser leurs rendements. Pour en savoir plus, rendez-vous sur durableportfolios.com.*Natixis Global Asset Management, étude internationale sur l’investissement des particuliers, février 2015. Etude réalisée auprès de 7000 investisseurs dans 17 pays.Natixis Global Asset Management définit Durable Portfolio Construction comme une stratégie d’investissement qui vise à produire des rendements réguliers sur le long terme par la gestion des risques, la gestion de la volatilité et le renforcement de la diversification. Les retours sur investissement ne sont pasgarantis. Distribué en Suisse pour les investisseurs qualifiés par NGAM, Switzerland Sàrl. Siège social : Rue du Vieux Collège 10, 1204 Genève, Suisse. NGAM, Switzerland Sàrl est une unité de développement de Natixis Global Asset Management S.A., filiale de Natixis S.A., la société holding d’un ensemblemondial de sociétés de gestion et de distribution spécialisées. ADINT238-0516ADINT238-0516 Switzerland Brand Ad Agefi May 2016_F_2.indd 1 8/25/16 3:37 PM

PAGE 14. Indices | | Septembre 2016 | Gestion indépendanteAlexandre ToussaintL’intérêt des opérateurs européenspour les gérants suisses s’accentueFace aux défis qui se posent à la ce qui offre le loisir à nos concurrents étrangers place financière suisse, notam- de venir prendre pied chez nous. A nouveau je ment dans les domaines de l’accès citerai l’exemple du négoce international de ma- au marché européen et du renfor- tières premières. L’environnement professionnel cement de la législation (avec la et surtout la volonté politique étaient réunis pour LEFin et la LSFin), comment s’or- laisser se développer ce cluster que le mondeganise la profession des gérants indépendants? entier nous envie. L’accès au marché européenRares sont les alliances parmi les près de 2000 est primordial pour développer une nouvellegestionnaires basés en Suisse dont près de 1000 clientèle d’entrepreneurs en Europe, qui a faitsont membres de l’ASG (Association Suisse des fortune dans la nouvelle économie et qui neGérants de Fortune). Des banques, des gestion- choisira pas le private banking à l’ancienne.naires de fortune et d’actifs européens scrutentavec intérêt la profession. «J’ai identifié une de- En quoi une fusion entre gérants indépendantsmi-douzaine de consultants actifs mandatés par suisses assurerait-elle l’accès au marché européen?des sociétés financières européennes – surtout Pour pouvoir se projeter en dehors de la Suisse,françaises – pour faire l’acquisition de gérants il faut avoir une taille critique car les coûts liésd’actifs en Suisse», explique Alexandre Tous- à la réglementation nécessite d’avoir une solidesaint, managing partner d’AppleTree à Genève, base de revenus. En accompagnant ces entrepre-qui identifie aussi des fiduciaires et des avocats neurs dans leur financement, leur M&A et autresmandatés. Avec une licence européenne, il est projets, une relation de confiance s’établit d’oùpossible pour une société de gestion de venir peut découler la gestion de leur patrimoine privé.s’installer en Suisse et demander une licence à la C’est un modèle ancien qui a fait ses preuves. EtFinma pour y distribuer ses produits. Avec l’ac- là ce n’est pas vous qui démarchez la clientèle pri-quisition d’un gérant, la création de facto d’une vée. C’est elle qui vous choisit. C’est le modèlefiliale permet en outre d’élargir son portefeuille d’AppleTree d’intervenir sur la partie entreprisede clients. du patrimoine de nos clients. Nous avons la com- pétence, soit en interne, soit sous forme de parte-Quels sont les risques pour la Suisse de fuite de ses nariats avec des experts.compétences en gestion d’actifs?Ils sont grands. L’un des piliers du succès de la N’existe-t-il pas un conflit d’intérêt du fait queSuisse dans la gestion d’actifs, la stabilité de son justement AppleTree cherche aussi à fusionnerenvironnement légal et fiscal, vacille depuis plu- avec des partenaires?sieurs années (les projets LEFin et LSFin, la fin ALEXANDRE TOUSSAINT. MANAGING PARTNERdu secret bancaire, les votations sur les travail- D’APPLETREE À GENÈVE. Au contraire. Installé dans la région depuis 2004, je tiens à y rester et à y développer mon entre-leurs étrangers, l’impôt sur les sociétés, les droits prise. Or si l’on veut offrir une grande qualité dede succession, la fin des forfaits fiscaux, etc). Parallèlement, si le marché services à nos clients, il nous faut des équipes diversessuisse est resté ouvert à la concurrence en provenance de l’Union euro- et très pointues. Nous sommes dans une industrie de Personne ne parlaitpéenne, la réciproque n’est pas encore d’actualité. En y ajoutant les aléas services où la qualité des équipes est un facteur clé de d’acquisitionsdes marchés, les taux négatifs et la fin du peg sur le franc suisse, notre succès. Pour réunir une équipe de premier plan, il vous en Suisse par desprofession a été pour le moins secouée ces dernières années. Ceci a provo- faut une base de clientèle suffisante pour pouvoir laqué chez certains un repli défensif. Chacun essaie de préserver sa clientèle rémunérer.et son activité avant le prochain bombardement réglementaire, en espé- En cela, je suis admiratif de ce qui se passe à Bâle dans gérants étrangersrant que l’orage passe. Il est urgent que la profession de gérant d’actifs se la pharmacie ou à Zurich dans la finance: ces villes il y a quelques années.rassemble pour relever collectivement ces défis. Il faut développer un nou- ont réussi à agréger autour de quelques champions Les cas se multiplientvel esprit de conquête, permettre à la jeune génération de construire de internationaux tout un écosystème de PME capables aujourd’hui.nouvelles places fortes. de se projeter dans le monde entier. Notre industrie se trouve face à une marche. Soit elle se transformeQue préconisez-vous alors? en plafond et c’est la fin de la croissance, soit elle laNous avons besoin d’organismes de référence, qui permettraient par dépasse et poursuit son développement. Je suis bien entendu favorable à laexemple à ceux qui le souhaitent, soit de préparer des rapprochements, soit seconde option. Or, les compétences en gestion d’actifs à Genève s’étiolentdes transmissions d’entreprises. Il n’y a pas de logique d’intermédiation depuis quelques années avec les rapatriements à Londres d’équipes entièresau sein de la profession, nous en sommes encore au système du bouche à de grandes banques ou de grands hedge funds, la relocalisation vers Zurichoreille. d’équipes de Goldman Sachs ou de grands gérants d’actifs internationaux. Je souhaite apporter ma pierre au renouveau de la place de Genève.Vous avez personnellement été informé de projets concrets d’acquisitionsde gérants indépendants genevois de la part de sociétés européennes. Quel est le core business d’AppleTree et pour quelle masse sous gestion?Certains rapprochements sont connus sur la place, mais ne sont pas com- Nous intervenons essentiellement sur des mandats de conseil dédiés demuniqués officiellement. D’autres sont plus discrets, voire confidentiels, les type private equity ou hedge funds. La gestion de portefeuille classique nesociétés conservant leur nom. Alors qu’il y a quelques années, personne ne représente jusqu’à présent qu’une minorité de notre activité. Par ailleurs, àparlait d’acquisitions en Suisse par des gestionnaires étrangers, aujourd’hui force de rencontrer un grand nombre de sociétés small & mid caps suissesles cas se multiplient. J’ai identifié une demi-douzaine de consultants man- – dont la capitalisation est comprise entre quelques dizaines et quelquesdatés par des sociétés européennes – surtout françaises – pour réaliser des centaines de millions de francs – au cours des dernières années, j’ai puacquisitions ici. J’ai moi-même été approché et j’ai pu vérifier le sérieux constater que leur coût de financement bancaire pouvait être extrêmementdu mandat par l’existence d’un retainer fee. Il existe une forte asymétrie bas, de 1 à 2%.entre l’activité de gestionnaire en Suisse et en Europe. Avec son passeport A l’inverse, le coût de financement de PME non cotées pour du capital dé-européen, il suffit d’une licence pour une boutique, puis elle peut créer des veloppement peut être exorbitant. Ceci est d’ailleurs valable dans d’autresbureaux de représentation. La démarche est bien plus simple que l’implan- pays voisins. Devant un tel écart, nous pensons qu’il y a un potentiel pourtation d’une filiale. Le défi pour les gérants suisses est de ne pas pouvoir créer un véhicule pour soutenir le financement de ces PME suisses dansaller démarcher la clientèle européenne chez elle. D’autant que la majorité leur développement, ce que nous voudrions concrétiser l’année prochaine.des clients de la gestion de fortune en Suisse n’y réside pas. Pour cela, nous nous appuierons sur notre réseau d’entrepreneurs et des fonds de private equity avec lesquels nous avons noués des liens étroits.Quel intérêt avez-vous à divulguer ce genre d’informations? Nous sommes en phase de développement de notre masse sous gestionIl s’agit d’un cri d’alerte en quelque sorte, résumé par cette crainte: au lieu car notre agrément ne date que d’un an. Notre objectif est d’atteindre 200de partir à la conquête de nouveaux marchés, nous consommons beaucoup millions sous gestion. d’énergie et de moyens pour essayer de stabiliser notre situation en Suisse,  Propos recueillis par Elsa Floret

PAGE 15. Indices | | Septembre 2016 | Gestion indépendanteL’adaptation de la profession au nouvel environnement passe parune progression sur le plan de la palette des prestations.La diversification des prestations s’impose Daniel Biderbost LA QUESTION DU ver tout son sens. Et c’est là que la question du selon leurs préférences. Certains opteront pour REGROUPEMENT regroupement devient intéressante, si celui-ci est le système des plateformes, qui leur offre unL COO, HBS SA, Genève DE GÉRANTS envisagé sous l’angle d’un accroissement et d’une support tout en leur laissant une grande marge a problématique de la concentra- DOIT ÊTRE diversification des compétences qui permettront de manœuvre et de liberté, d’autres se regrou- tion, thème récurrent ces dernières ENVISAGÉE SOUS d’élargir la gamme de prestations et de créer peront avec ce que cela comporte comme défis, années lorsque les médias évoquent L’ANGLE D’UN ainsi une plus-value pour la clientèle existante et notamment la gestion des egos et les potentielles le monde des gérants indépendants, ACCROISSEMENT future. A cet égard, il faut rappeler que même si divergences de points de vue sur la manière de ne s’est pas confirmée dans la réa- DES COMPÉTENCES. les établissements bancaires sont des concurrents gérer les clients, et finalement, certains choisi- lité. Toutefois, si l’on se base sur les sérieux, les gérants externes offrent une facette ront de rejoindre des entités déjà bien structu-chiffres très récents du principal organe d’auto- unique à leurs clients, l’indépendance. Celle-ci rées qui leur permettront d’élargir leur niveaurégulation suisse, on observe une réduction du trouve d’ailleurs sa meilleure expression lorsque de prestations comme évoqué précédemment.nombre d’acteurs, essentiellement due au fait le gérant ne se limite pas à la seule gestion d’un Cette variante comporte toutefois l’obligationque certains d’entre eux prennent leur retraite. compte bancaire mais couvre plus largement les de s’intégrer avec, à la clé, une réelle implicationLA PREMIÈRE raison à l’origine de cette divers aspects du patrimoine global de son client dans les diverses activités de la société et un sen-absence de concentration provient du fait que le avec une neutralité qu’il est seul à pouvoir offrir. timent d’appartenance.gérant n’a à ce jour aucune obligation ni réelle Il faut également relever que ce type de relation Pour ceux qui feront ce choix, que l’on seraitincitation de se structurer ou de se regrouper de confiance, une fois établi, est durable et profi- tenté de considérer comme les plus visionnaires,avec l’un de ses confrères. A cela s’ajoute le fait table aux deux parties. on pourrait conclure que le passé récent auraque la clause de «grand fathering», prévue par LES GÉRANTS de taille réduite qui ne feront été une source d’opportunités et une incitationla LEFin pour les petites structures, leur offri- pas le choix de profiter de la clause de «grand à se développer en évoluant vers un élargis-ra la possibilité de subsister en l’état au-delà fathering» seront placés devant différents choix sement de la gamme de prestations et encorede l’entrée en vigueur de ladite loi, clause qui plus de professionnalisme. sera certainement largement mise à profit. Ceciaura pour impact que le phénomène de concen-tration tant prédit n’aura lieu que dans unefaible mesure, le principal vecteur provenant enréalité plutôt des grandes banques dépositairesqui ont rehaussé leur niveau d’exigence à l’égardde leurs partenaires externes, non seulementen termes d’avoirs déposés mais également entermes d’organisation.Il est important de relever que la question fonda-mentale, lorsque l’on évoque l’évolution de cettecorporation, réside en réalité dans l’évolution dumétier en tant que tel, sous l’angle de la qualitédes prestations et de l’adaptation au nouveauparadigme dans lequel elle opère. Notre envi-ronnement ayant passablement changé, il estunanimement reconnu que la Suisse doit main-tenant se démarquer sur le plan de la qualité dela gestion de fortune, la question de la qualitédu service étant déjà largement reconnue. Enrevanche, au niveau des gérants indépendantsqui ne bénéficient pas des mêmes avantagesque leurs concurrents bancaires, par exemple entermes de gestion transfrontalière, le salut passe-ra notamment par une progression au niveau dela palette des prestations. N’étant pas non plusen mesure de profiter pleinement de la vague desfintechs, qui concerne essentiellement le mondebancaire, il faut bien reconnaître que le mondedes gérants indépendants reste malgré tout prin-cipalement focalisé sur la gestion de fortunemême s’il propose certains services annexes. Etc’est là que le bât blesse.IL APPARAÎT vital d’évoluer vers un niveau deprestation de services élargi qui convaincra nonseulement les clients actuels mais également lesclients futurs de payer les prix pratiqués dansnotre pays, perçus comme étant élevés, et ce,malgré une réalité probablement fort différente,les tarifs bancaires à l’étranger étant souventnettement moins transparents. Afin de justi-fier les prix pratiqués actuellement, une bonnequalité de gestion est évidemment incontour-nable, mais une diversification des prestationsrevêt également beaucoup d’importance, notam-ment pour les clients qui sont prêts à s’acheterdu temps. A cet effet, un développement desprestations de type Family Office peut trou-

PAGE 16. Indices | | Septembre 2016 | Gestion indépendanteCOMMUNICATIONLe moment d’afficher ses performancesLes gérants indépendants à ces nouveaux paradigmes. Si les back offices IL S’AGIT DE Demain, il est dit que les gérants l’afficheront enpeuvent mieux communiquer sont toujours plus sophistiqués, les interfaces qui MONTRER QUE continu. D’une part, les outils disponibles sur leles performances des comptes permettent d’animer la relation client au niveau TOUT EST MIS marché le permettent dès à présent, à des coûtsaux clients. du front manquent singulièrement de relief. EN ŒUVRE moindres. C’est le cas par exemple de l’appli- C’est plus particulièrement évident dans le sec- POUR OBTENIR cation Performance Watcher. D’autre part, les Nicholas Hochstadter teur de la gestion de portefeuille et, de manière LES MEILLEURS clients vont le réclamer. La génération des Mille- plus large, dans l’univers du wealth management RÉSULTATS. nials est habituée à une information instantanée,L Fondateur, Investment by Objectives qui devrait pourtant profiter de ces nouvelles partagée, relayée, évaluée sur le modèle d’un es nouvelles technologies com- technologies pour créer de nouveaux usages, tripadvisor.com ou d’un booking.com. mencent à faire leur âge. Les TIC, exploiter de nouvelles opportunités, convaincre En Suisse romande, des banques comme Gonet dans le jargon plus ou moins offi- de nouveaux clients. et Piguet Galland proposent déjà aux gérants ciel, sont apparues au début des Il ne s’agit pas de remettre en cause les fonda- indépendants avec lesquels elles travaillent des années 90 avec le boom de la micro- mentaux d’un métier qui garde tout son sens, outils de comparaison et d’évaluation spécifiques informatique, la percée d’Intel et les mais plutôt de revoir la façon dont les gestion-travaux de Tim Berners-Lee qui préfaçonnaient naires formulent leur proposition de valeur. Les LE PASSAGE AU DIGITAL PORTEinternet dans les laboratoires du CERN. C’était il gérants indépendants se retrouvent bien évidem- SURTOUT SUR LA QUALITÉ DESy a 25 ans, autant dire une éternité. En un quart ment aux premières loges puisqu’ils assument INFORMATIONS QU’ILS SONTde siècle, de Berners-Lee à Zuckerberg, du GSM leurs propres efforts marketing. Avantage et EN MESURE DE DIFFUSERà la 4G, des disquettes aux clés USB, le monde inconvénient du genre, c’est à eux et personne AUPRÈS DE LEURS CLIENTS.a autant bougé qu’en 2500 ans, du profil de d’autre que revient le soin d’endosser le rôlePsousennes 1er couché sur les papyrus de Tanis à du mannequin en vitrine. Il ne s’agit pas non à la gestion de portefeuille, comme Performancela bible imprimée de Gutenberg. plus de se contenter d’une simple refonte cos- Watcher. Ils permettent d’apprécier les rende-En 25 ans, 3 milliards de terriens ont démé- métique. Les pages LinkedIn, les flux Tweeter, ments de plusieurs portefeuilles en intégrant lesnagé sur la planète web pour y vivre l’émer- les blogs et les déclinaisons responsive de sites budgets de risque dans l’équation et de compa-gence des réseaux sociaux et la convergence multi-plateformes sont des figures nécessaires rer ensuite les performances avec celles d’autresdes contenus de toute forme. En une minute, il mais pas suffisantes pour entrer dans l’ère de la portefeuilles qui affichent le même style de ges-s’expédie plus de 100 millions de mails de par finance 2.0. En vérité, le passage au digital porte tion. Ce mouvement vers la transparence est iné-le monde. Dans les 130 grammes d’un iPhone essentiellement pour les gestionnaires sur la luctable. Pour les gérants, c’est un message fort6, on rentre aujourd’hui des kilos de bottin, de qualité et la profondeur des informations qu’ils à communiquer à leurs clients. Le propos n’estcartes routières, de boîtiers photos, de magné- sont en mesure de diffuser aujourd’hui auprès pas de tout axer sur la performance. Le discourstophone et autres joyeusetés du quotidien. La de leurs clients. Jusqu’à présent, à la différence est plus subtil. Il revient à dire que les gérantsgénération de l’écran qui a définitivement sup- de la gestion d’actifs qui s’ingénie à renseigner mettent tout en oeuvre en termes de fiabilité, deplanté les générations de l’écrit, voyage léger. ses produits à l’infini, l’information qui accom- contrôle, d’appréciation du risque, pour obtenirLa finance, longtemps pionnière dans le domaine pagne la gestion de portefeuille est restée pour les meilleurs résultats. Afficher ses performancesavant de s’essouffler sur le tard, n’échappe pas le moins parcellaire. Les données sont pourtant aujourd’hui, c’est mettre le client en confiance accessibles mais rares sont ceux qui fournissent en faisant la démonstration autant de ses qualités l’effort de les packager de manière signifi- de gestion que de sa qualité de service.  cative, avec un minimum d’attrait, pour leurs clients. La performance générée sur chaque compte est au cœur même de cette information. Aujourd’hui, elle s’extrait au compte-gouttes.Philippe Schindler MarchésCIO, Blue Lakes AdvisorsLa pression augmente sur la ChineLa future réplique du Depuis un peu plus d’une année, la Chine subit une Philippines, le Vietnam et Taiwan ont contesté et macro-économique. Il a lancé un processus d’éva-pays pourrait déclencher pression croissante. Premièrement, le désarrimage porté l’affaire devant la Cour de la Haye. Le mois luation mutuelle, où les pays membres sont jaugésun rally frénétique surprise du yuan de la zone dollar a temporaire- dernier, la Chine a subi un sévère revers avec la dé- sur la base d’indicateurs communs. Le FMI a égale-sur ses actifs. ment déboussolé les marchés. Nous approchons cision de la Cour qui l’a totalement débouté. Pékin ment mis en place des outils de surveillance mul- du premier anniversaire de la panique engendrée fait maintenant face à un dilemme. Abandonner tilatérale des principales économies. Notre monde par la baisse accélérée du yuan. Cette «péripétie» simplement ses aspirations territoriales signifierait multipolaire manque d’un système multidevises avait fait craindre un choc déflationniste global perdre la face de façon spectaculaire. Une escalade approprié et efficace. Promouvoir le DTS, comme la (et probablement poussé la Fed à reporter ses militaire légitimerait une réaction des États-Unis, principale monnaie de réserve, ferait beaucoup de hausses de taux). Depuis lors, la banque centrale voire leur plus grande présence dans la région. Il sens à cet égard. Cela éviterait notamment au FMI de Chine (PBoC) a changé son mode de commu- y a d’autres enjeux majeurs, comme des réserves de négocier avec les pays pour obtenir un finance- nication et confirmé son désir de stabilité. Les prouvées de pétrole et de gaz, et des importants ment accru. Cela faciliterait l’attribution des crédits craintes entourant les sorties de capitaux s’atté- flux commerciaux... Au cours des dernières années, du FMI (en les dépolitisant). Les banques privées nuent du fait de signes de stabilité des réserves de la Chine a développé des liens pacifiques intenses pourraient utiliser cette unité monétaire et les change chinoises. Cela réduira la nécessité pour la avec plusieurs organisations multilatérales (notam- gouvernements pourraient émettre des obligations PBoC d’initier de nouveaux stimuli et en partie la ment l’ASEAN), dans l’espoir d’en devenir, finale- libellées en DTS. Enfin, les pays émergents dans le pression actuelle sur les rendements. Fondamen- ment, le leader financier, économique, et politique. besoin pourraient obtenir plus de ressources. Sub- talement, les données d’inflation se sont considé- Troisièmement les relations de change régionales, sidiairement, cela permettrait de réduire l’omni- rablement améliorées et les craintes de déflation très calmes, masquent un risque important. On ne potence du dollar comme monnaie de réserve se sont atténuées. Les prix à la production et à voit en effet pas comment le Japon va sortir de mondiale... En bref, une telle initiative permettrait l’importation chinois sont passés de -5,9% en août l’ornière sans se lancer tôt ou tard dans «l’heli- à Beijing de détourner la pression actuelle à son 2015 à -1,7% en juillet 2016. La reprise conjonc- copter money», une initiative désespérée pour avantage. turelle devrait atténuer certaines des craintes restaurer la demande et l’inflation, et au passage Pékin passe un test crucial. Sa réponse mesurée entourant les excédents chinois du fait de la baisse un yen plus faible. Cela contrarierait directement la renforcerait son statut de puissance régionale de des risques déflationnistes. Chine dont le yuan reste surévalué par rapport aux référence. Les actifs chinois gardent un potentiel Deuxièmement, la géopolitique s’emballe. En chantres du «dumping monétaire», à savoir Tokyo de rattrapage significatif. Une résolution pacifique 2014, Pékin a unilatéralement redessiné une zone et d’autres pays émergents d’Asie. du différend de la Mer de Chine méridionale ou controversée, faite de 11 pointillés; de fait, la Chine Dans ce contexte, Pékin prépare activement une une inclusion des actions domestiques dans l’indice revendique des droits territoriaux et maritimes sur initiative pour le prochain G-20 à Hangzhou. Depuis MSCI déclencheraient un rally frénétique sur les la majorité de la mer de Chine du Sud. Bien sûr, les 2008, le G-20 tente de renforcer la coopération actifs chinois. 

PAGE 17. Indices | | Septembre 2016 | Gestion indépendanteLa compétitivité des gérants indépendants requiert une diversificationet un développement des prestations offertes.Evolution ou révolution dans les services? Omar Shokur exceptions près, prendre à leur charge l’exécution LES PETITES meilleurs partenaires du marché. À se demander Responsable Intermédiaires Financiers, de la totalité de ces services, d’autant plus que ENTITÉS VONT d’ailleurs s’ils ne devraient pas dès lors changer l’environnement se complexifie continuellement DEVOIR SE leur nom de «gérant» en «conseiller financier» ouL Indosuez Wealth Management en Suisse et exige, à chaque nouveau changement, l’acqui- RÉINVENTER en «partenaire de gestion». orsque l’on souhaite définir ce que sition de nouvelles compétences ou le recrute- AU RISQUE DE Parallèlement à cette évolution, ne vaudrait- recouvre l’expression «gérants de ment de nouveaux talents. Les petites structures DISPARAÎTRE il pas la peine aussi de réfléchir plus largement fortune indépendants», deux élé- vont devoir se réinventer au risque de disparaître COMPLÈTEMENT. dans la mise en place de la LSFin et de la LEFin ments nous viennent tout d’abord complètement, soit en se rapprochant d’un acteur à un cadre non seulement axé sur des réglemen- à l’esprit. Le premier, compris dans aux expertises complémentaires, soit en déve- tations en matière de gestion, de cross-border et «gérants de fortune», est que les te- loppant leurs affaires. Pour les plus grandes, en de blanchiment d’argent, mais aussi sur les autresnants de cette activité se destinent, par nature et revanche, je parle ici de celles qui comptent entre services que pourraient proposer les gérants in-sans surprise, à la gestion d’actifs patrimoniaux 10 et 15 collaborateurs, les possibilités sont plus dépendants? Et ceci, non pas pour instaurer unmobiliers. Le second, exprimé par le terme «indé- nombreuses. Mais que faire? Ségréguer ses ex- contrôle plus restrictif et contraignant mais plu-pendant», évoque que les personnes ou les struc- pertises à l’interne? Ce qui risque d’avoir un coût tôt pour structurer et accompagner le secteur detures pratiquant cette activité ne relèvent pas du si l’on veut couvrir l’ensemble des besoins de ses manière à le rendre encore plus compétitif, enmême statut que celui des banques et ce, bien clients. Déléguer à un tiers? En se concentrant particulier sur le plan international.qu’elles exercent a priori le même métier. Mais sur ce que l’on sait faire de mieux et en allant Quoi qu’il en soit, une partie du salut passeraquelle est la réalité actuelle de cette appellation? chercher les compétences nécessaires chez les certainement par la diversification, d’autant plusSi les gérants indépendants seront bientôt rattra- autres, notamment auprès des banques. À noter que chaque prestation pourrait faire l’objet d’unepés par l’évolution réglementaire qui les verra que dans le contexte actuel, cette tendance à la facturation, ce qui viendrait en partie compenserd’ici deux ans assujettis à une surveillance de délégation, mouvement impensable il y a encoreplus en plus similaire à celle des banques, on est quelques années, commence à se développer. CHAQUE PRESTATIONen droit de se demander ce qu’il adviendra de À l’heure des choix, et au vu des changements POURRAIT ÊTRE FACTURÉE.leur cœur de métier: la gestion. Car il semble prévus par la LSFin et la LEFin dont l’entrée en CE QUI ATTÉNUERAIT LE RECULbien que leur modèle d’affaires axé sur une acti- vigueur est prévue pour 2018, les gérants indé- DES BÉNÉFICES DÛ À LA FINvité exclusive appartienne d’ores et déjà au passé. pendants ont bien compris qu’ils devaient trans- DES RÉTROCESSIONS.En effet, dans un environnement de taux bas, le former leur modèle d’affaires et s’intéresser àseul moyen de générer de la performance passe de nouveaux sujets. Abandonner les parties de le recul des bénéfices dû à la renonciation auxaujourd’hui par une gestion plus active. Mais ob- soliste du premier violon pour devenir chef d’or- rétrocessions en faveur d’une tarification plustenir des rendements continus s’apparente par- chestre. L’objectif étant de prendre de la hauteur transparente. Car le levier des frais de gestionfois à une gageure: les produits deviennent plus afin de mieux appréhender, si ce n’est maîtriser, ne pourra être activé indéfiniment alors que lescomplexes et les marchés beaucoup plus volatils l’ensemble des éléments qui pourraient avoir un clients deviennent de plus en plus sourcilleux enet imprévisibles. Ainsi, avec des coûts réglemen- impact sur une gestion plus globale d’un patri- matière de «pricing». C’est d’ailleurs là une autretaires qui ne cessent de croître et la demande de moine. En marge de la diversification ou du dynamique que l’on observe dans la branche.transparence qui a sonné le glas des rétroces- renforcement de l’offre destinée aux clients, ils Avec la disparition des rétrocessions, les gérantssions, les marges de rentabilité s’amenuisent de devront également opérer une rationalisation de fortune indépendants doivent désormais né-jour en jour. de leurs affaires en concentrant leurs efforts, à gocier avec l’ensemble de leurs partenaires ban-Par conséquent, les gérants indépendants ne l’instar des banques, sur un nombre restreint de caires la meilleure tarification possible pour leurspeuvent plus se concentrer sur de la gestion pure. clients, mais plus fortunés, avec des tailles oscil- clients tout en recherchant la bonne balance avecIls doivent élargir leur offre. Heureusement lant entre 1 et 5 millions de francs au minimum. leur part de frais de gestion. Mais sur ce sujetpour ces derniers, il existe de nombreuses presta- Viendra ensuite le choix de déléguer certaines toutefois, nous ne possédons pas pour l’instanttions dans la chaîne de valeurs qu’ils pourraient poches des portefeuilles à des experts: en inves- le recul nécessaire pour définir ce qui serait unadjoindre à leur mandat: gestion non mobilière, tissant dans des fonds de placement, ou encore «juste prix». Il revient donc à tous les acteursstructuration de patrimoine, consolidation d’ac- en donnant des mandats à des tiers en matière concernés de travailler de concert pour trouvertifs, recherche de crédits, conseil immobilier, de private equity ou de sélection de hedge funds. le bon équilibre non seulement entre une répar-accompagnement à la délocalisation, administra- Certains pourraient même aller jusqu’à déléguer tition adéquate des services et une tarificationtion, fiscalité, soutien juridique, etc. Toutefois, les la gestion complète des actifs s’ils préfèrent se équitable, mais aussi dans le rapport qui lie lesgérants indépendants ne pourront pas, à de rares concentrer sur le relationnel, l’acquisition ou banques aux gérants de fortune indépendants.  la recherche de solutions optimales pour leurs clients, par exemple lorsqu’il s’agira pour eux de monter un prêt hypothécaire en sélectionnant lesVous ne lisez pas non plus n’importe quel journal. dleéssoiénrgvmNaeolaseuitmsivsdeesaiensuutpr:posonpuibrrilveéss*Fonds indiciels Swisscanto100% Swiss Made Asset Managementwww.swisscanto.ch/fondsindiciels*La plus grande offre de fonds indiciels en Suisse pour investisseurs privés.Ces informations sont publiées à titre exclusivement publicitaire et ne constituent ni un conseil en placement, ni une offre. Les seules sources d’information faisant foi pour l’acquisition de parts de fonds Swisscanto sont les documents réglementaires respectifs (contrats de fonds,conditions contractuelles, prospectus de vente et/ou informations clés pour l’investisseur ainsi que les rapports de gestion). Ces documents peuvent être obtenus gratuitement sur le site www.swisscanto.ch et sur support papier auprès de Swisscanto Direction de Fonds SA,Bahnhofstrasse 9, 8001 Zurich, ainsi que dans toutes les agences des Banques Cantonales de Suisse et de la Banque Coop SA, Bâle.

PAGE 18. Indices | | Septembre 2016 | Gestion indépendanteCes technologies qui transformentle secteur de la gestion de fortuneLes nouvelles technologies gies attractives mais suscitant inquiétude et mé- LE GESTIONNAIRE conformité sont automatisés. Le gérant est alertéfinancières transforment fiance. Comment ces technologies transforment- CONNECTÉ en temps réel de toute anomalie, ensuite manuel-le marché même de la gestion elles la finance? Et quelles sont les technologies CAPITALISE SUR lement investiguée. Une situation qui devientde fortune. Au-delà de modifier dont les gérants de fortune de 2030 ne pourront UN ACTIF D’UNE aujourd’hui la norme alors que cela paraissaitl’organisation et la nature du plus se passer? GRANDE VALEUR: digne d’un roman de science-fiction il y a encoretravail de gérant. C’est l’effet papillon: les nouvelles technologies LE TEMPS. quelques années. n’impactent pas un domaine de manière isolé Au delà de transformer l’organisation et la nature Pierre-Alexandre Rousselot mais tout un écosystème, avec un premier lieu, du travail de gérant, les nouvelles technologies fi- l’industrialisation du métier de gérant de fortune nancières transforment le marché de la gestion deQAdministrateur délégué, KeeSystem lui-même. L’activité de gestion d’actifs comprend fortune lui-même. Les robo-advisors, ces conseil- ui ne s’est jamais demandé «mais une part importante de tâches répétitives à faible lers financiers automatisés programmés avec des comment faisait-on avant?»: valeur ajoutée, et source d’erreurs: saisie des algorithmes et analysant le big data, sont redou- comment vivait-on sans électri- ordres, gestion de documents, etc. La digitalisa- tés par de nombreux gérants quand d’autres y cité? Comment communiquions- tion permet de réduire au maximum l’interven- trouvent une opportunité de développement or- nous sans téléphone portable? tion humaine et le temps consacré à ces actions ganique dans un marché mature et concurrentiel. Comment travaillait-on sans quotidiennes fastidieuses. Une part croissante de Car en réduisant à son maximum l’intervention internet et emails? Ces technologies sont deve- gérants de fortune adopte des solutions permet- humaine, ce nouveau type de conseillers en ges- nues notre quotidien, une source de confort et tant de gérer de manière centralisée le passage tion de fortune automatisé abaisse le coût de la partie intégrante de notre mode de vie et de notre d’ordre auprès de plusieurs banques dépositaires: gestion de patrimoine et permet d’offrir ces ser- façon de travailler. Aucun professionnel n’y un gain de temps considérable. La communica- vices à des publics disposant de patrimoine plus renoncerait aujourd’hui. Ni vous, ni moi. tion avec les dépositaires est bilatérale, permet- limité que le niveau habituellement requis. Sans Comme de nombreuses industries, la finance voit tant ainsi de collecter des données marché et parler de gestion de fortune «low-cost», l’arri- déferler avec les fintechs une vague de technolo- d’actualiser en temps quasi réel les portefeuilles vée de robo-advisors permet d’élargir la cible de d’actifs en gestion. clients à la façon dont une maison de haute-cou- Le gérant connecté capitalise sur un actif d’une ture lance sa gamme de prêt-à-porter (la division grande valeur: le temps. Les technologies révolu- bien souvent la plus rentable de l’enseigne). En tionnent par ailleurs en profondeur la gestion de termes de business development, les nouvelles la compliance – poids lourd tant en charge de tra- technologies appliquées à la finance permettent vail qu’en menace stratégique pour les gérants. de séduire une cible à haut potentiel mais particu- En définissant des critères de contrôles précis lièrement volatile: les «millenials» ou génération sur les actes et entités sensibles, les contrôles de Y. Cette population née entre 1980 et 2000 est consommatrice de technologies qui simplifient la“ L’INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE EN DIRECT ” vie. Une opportunité pour les gérants pionniers dans le domaine de la relation client digitalisée.1 mois * En effet, pour des individus habitués à com- muniquer par SMS et par email, proposer des29 .-d’essai à CHF rendez-vous en face à face ou un appel de leur Papier (uniquement en Suisse) conseiller pour obtenir des informations semble totalement inadapté. Comment espérer conver- L'Agefi tir et retenir des «digital natives» avec des ou- Indices tils de communication pour baby boomers? Les Nos autres titres (selon périodicité) nouvelles technologies soutiennent la digitali- sation partielle – et probablement quasi totale Numérique d’ici quelques années – de la relation client. D’ici 2030, les millenials auront 50 ans et représen- Code d'accès teront une part prépondérante des portefeuilles Tous les contenus agefi.com sous mandat. Il est donc urgent d’intégrer leurs Archives en ligne, + de 420’000 articles codes et leurs «règles du jeu» dès aujourd’hui. Tous nos titres sur notre App iPad Qu’est-ce que cela implique? Newsletter Une transparence et une connectivité maximum avec l’accès 24/7 à l’état de leurs actifs et la pos-*Cette offre est valable toute l’année et non renouvelable. TVA et frais de port inclus. sibilité d’agir: remontée d’information, passage d’ordre, échange avec son gérant. Les clientsAbonnement sur www.agefi.com/abo agefi.com veulent savoir comment leur argent est investi et veulent pouvoir faire des ajustements facilement. Un rapport du World Economic Forum préconise que les gérants recourent aux technologies pour apporter la transparence et le contrôle auxquels leurs clients aspirent tout en apportant la valeur ajoutée et le conseil personnalisé qu’ils attendent. En termes de communication descendante, les technologies offrent de multiples opportunités de supports: reporting vidéo, vidéo conférence (Face Time, Skype, WhatsApp), alerte SMS automati- sée, réseaux sociaux, etc. Les prochaines années ne manqueront pas de voir fleurir de nouvelles solutions élargissant l’offre dans ce domaine. L’utilisation des technologies simplifie et enrichit le métier de gérant. Comme toute révolution industrielle, la révolution numérique est des- tructrice et créatrice. L’automatisation des tâches conduit à la suppression de certaines fonctions et la réduction des coûts permet de conquérir de nouveaux marchés. L’impact des fintechs doit être appréhendé de manière globale pour com- prendre le phénomène et surtout les opportuni- tés qu’elles représentent. Alors peut-on imaginer que «Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme»? Contraire- ment à la loi de Lavoisier, nous évoluons dans un système ouvert, permettant d’échanger avec d’autres systèmes et de «co-créer» de nouveaux modèles, dont feront partie les futurs gérants de fortune. 

PAGE 19. Indices | | Septembre 2016 | Gestion indépendanteL’aïkido numérique ou commentfaire face à la nouvelle réalitéLa révolution numérique va LES INITIÉS DE On assiste actuellement à une automatisation, plupart des robots-conseillers, qui se présententexercer une influence radicale CET ART MARTIAL assurée par des «robots-conseillers», des modes comme des interfaces efficaces et faciles à utili-sur la façon de faire des affaires. MAÎTRISENT traditionnels de gestion des fonds des clients. ser. Reste que tout nouveau service mis en place PARFAITEMENT Si le nom de ces outils fait penser à des engins doit généralement être automatisé afin de tenir Matthias Plattner LA DÉFENSE dotés de pièces physiques mobiles comme des sa promesse d’être moins coûteux. Responsable technologie & processus CONTRE PLUSIEURS bras et des griffes, ce sont en réalité des conseillers Beaucoup d’intermédiaires financiers sont donc ATTAQUANTS. automatisés, c’est-à-dire des logiciels. Cela dit, il confrontés à des contraintes quand ils cherchentAUBS Global Financial Intermediaries est préférable d’éviter d’employer cette expres- à faire grandir leur clientèle par le biais d’une en juger par les informations sion peu attrayante et de continuer de parler de amélioration des services, par exemple en offrant relayées par les médias, l’avenir «robots- conseillers», terme consacré dans le sec- la planification financière automatisée ou un du secteur des intermédiaires teur. Lorsqu’on le compare à d’autres domaines service de type B2B. Mais tout cela n’est peut- financiers passera par des robots- comme celui de la construction automobile, qui être après tout qu’une question de temps. conseillers, dotés d’une intel- utilise les robots depuis des années pour l’assem- Les technologies ont l’habitude d’engendrer ligence artificielle au service blage des voitures, le secteur des services finan- elles-mêmes de nouvelles technologies, encorede la génération Y, qui règleront leurs dépenses ciers n’en est qu’aux balbutiements de sa révo- plus sophistiquées et toujours moins onéreuses.par la blockchain technology. De toute évidence, lution industrielle. Cette hésitation est due à des Et c’est sans parler de la possibilité que des géantson assiste à une révolution numérique qui va incertitudes sur la façon dont les processus auto- comme Apple viennent à proposer un «Apple-s’accompagner de révolutions technologiques et matisés pourraient être utilisés et sur la réaction Invest» à côté d’Apple-Pay, ou qu’un «Google-exercer une influence radicale sur la façon de éventuelle des clients à leur introduction. L’au- Invest» fasse son apparition.faire des affaires. Les enseignements de l’aïkido tomatisation pourrait avoir sa place dans trois  Troisième leçon: Taninzudori (défensepeuvent aider à faire face à cette nouvelle réalité. domaines: contre plusieurs attaquants) – Il est extrême-Le principe premier de cet art martial japonais  l‘intégration contractuelle des futurs clients, ment difficile de prédire où et quand de nou-est de tourner à son avantage la force de l’adver- l’établissement des profils de risque et la sélec- velles technologies et de nouveaux concurrentssaire en usant de concentration, d’adresse et de tion des mandats; vont émerger. C’est pourquoi les initiés à l’aïki-dynamisme. Dans le contexte financier, l’aïkido  l’ajustement des allocations d’actifs et l’exécu- do maîtrisent le taninzudori, la défense contrenumérique consiste à exploiter l’énergie des tion des rééquilibrages; plusieurs attaquants. Pour l’emporter, il fautnouveaux prestataires à son propre avantage.  l’analyse des rapports financiers publiés ou le garder l’œil non seulement sur ses adversaires Première leçon: les mouvements – Quand suivi des valeurs couvertes par la Recherche. directs, mais aussi sur ceux qui attendent avecon considère les innovateurs technologiques, Alors que l’application de l’automatisation dans impatience en coulisse.il importe de distinguer entre ceux qui déve- l’établissement des contrats avec de futurs clients, Qui gagnera au final? Dans les arts martiaux, celoppent une offre existante (innovation évolu- en particulier la définition du profil de risque, n’est pas tant la technique qui permet de gagner.tive – mouvements lents mais élégants) et ceux peut sembler évidente, elle peut être plus diffi- Leur efficacité tient à la façon de l’appliquer et àqui créent un service entièrement nouveau cile à concevoir dans le domaine de la gestion la personne qui les emploie. Le facteur humain(mouvements rapides et décisifs – souvent des des placements. Les robots-conseillers paraissent demeure essentiel dans le secteur des intermé-technologies révolutionnaires). La plupart des en effet mieux adaptés aux styles d’investisse- diaires financiers. Quelle que soit la technologiestart-up dans les technologies financières ciblent ment passifs, du fait que les algorithmes sont adoptée, ce qui compte pour les clients, c’est dela seconde de ces stratégies pour s’ouvrir un cré- très efficaces dans la prise de décisions rapides savoir qu’une personne réelle s’occupe d’eux.neau. Pour les intermédiaires financiers, il est et précises selon une arborescence décisionnelle Mais, à l’avenir, ils voudront disposer d’unenécessaire de comprendre et de savoir interpré- linéaire du type «si ceci, alors cela». Par ailleurs, interface intuitive et conviviale, porteuse deter les forces en jeu. Au niveau des exigences l’argument principal de cette approche est d’éli- valeur ajoutée. A côté de cela, les intermédiairesde leurs clients, quelles sont les technologies miner l’aspect émotionnel de la prise de décision. financiers devront être en mesure de gérer leurpotentiellement révolutionnaires? Quelle en Le recours à la technologie devient cependant base de coûts. La clé, c’est de bien comprendreserait l’incidence sur les modèles économiques? une question plus délicate si l’on fait face à comment la technologie peut les aider à répondreEt comment exploiter ces changements? un degré plus élevé d’incertitude ou lorsqu’un à leurs besoins actuels et futurs. Une transition Deuxième leçon: le guerrier machine – nombre exponentiel de facteurs doivent être générationnelle dans les fortunes signifie que lesLes robots ne se nourrissent que d’électricité. Ils considérés dans la décision. Par exemple, il est attentes des clients évoluent particulièrementn’ont pas besoin de sommeil et ne sont jamais très facile de prendre une décision d’achat ou vite. C’est là une source d’énormes opportuni-lassés, ni distraits quand on leur demande d’exé- de vente si la position d’un client ne correspond tés. Mais, en même temps, cela signifie aussi quecuter des tâches répétitives. En plus, ils accom- plus à la composition de l’indice de référence, la concurrence peut exploiter des technologiesplissent ces travaux avec vitesse, précision et mais il est plus difficile de prévoir l’évolution des disruptives pour s’assurer une position de toutefficacité. Leur attrait semble évident... quand il taux de change des devises étrangères. premier plan. Pour pérenniser ses activités, il ests’agit de tâches manuelles. Comment le concept de robot-conseiller pour- essentiel d’identifier les technologies innovantes rait-il prendre de l’ampleur? L’efficacité et la les plus pertinentes et de réfléchir à leur impact rapidité de ces systèmes devraient se traduire par sur sa stratégie et son offre en tant qu’intermé- une mise à l’échelle des services existants et une diaires financiers. Au bout du compte, les tech- réduction de leurs coûts. D’ailleurs, c’est bien là nologies adoptées doivent les aider à nourrir la promesse de prestation fondamentale de la leurs relations clients. 281x100_Agéfi Indices_safrasarrasin.indd 1 Discover our story on jsafrasarasin.com YEARS 08.06.16 13:56

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PAGE 21. Indices | | Septembre 2016 | Gestion indépendantePour gérer efficacement le risqueQuelle approche optimale que les investisseurs peuvent booster considéra- LES PORTEFEUILLES d’autant que les niveaux d’endettement dans lesd’investissements adopter pour blement la performance à long terme. Au cours ACTIONS secteurs privé comme public nuisent gravementpallier le risque asymétrique des vingt dernières années, l’indice boursier S&P DEVRONT RESTER à la flexibilité.auquel nous sommes exposés. a doublé sa performance, passée de 320% à 650%, PRINCIPALEMENT Il est tout à fait possible de concevoir un scéna- en écartant les cinq plus mauvaises contribu- INVESTIS DANS rio dans lequel les marchés composent avec les Didier Saint Georges tions mensuelles. Gérer efficacement les risques DES SOCIÉTÉS incertitudes et qui reflète simplement une situa- consiste à éviter les périodes mouvementées, OFFRANT UNE tion économique mondiale moins favorable.I Managing Director, Carmignac comme un golfeur évite le trou piège qui pour- BONNE VISIBILITÉ. Dans un tel scénario, les portefeuilles d’actions l est communément admis que les mar- rait ruiner son score. Ne pariez que lorsque vous restent investis principalement dans des sociétés chés financiers n’excellent pas lorsqu’il avez moins à perdre qu’à gagner. En générant offrant une bonne visibilité, notamment dans les s’agit d’évaluer des risques politiques. un ratio gains/pertes de 60/40, vous figure- secteurs pharmaceutique, technologique et de la Partant, ils choisissent soit de spéculer rez parmi les meilleurs investisseurs sur le consommation de base au détriment des sociétés inutilement sur ces risques, soit de les long terme. Toutes les mauvaises décisions ne cycliques ou financières. Cela suppose également ignorer. Le référendum sur le Brexit se valant pas, la clé du succès sur le long terme de détenir des obligations d’entreprises soigneu-illustre tristement ce penchant pour la spécu- est de bannir les plus préjudiciables d’entre sement sélectionnées.lation. Les marchés se sont contentés de suivre elles. En outre, la finance comportementale Pour pallier le risque asymétrique auquel nousles sondages et leur stratégie d’investissement révèle qu’après une perte maximale douloureuse, sommes actuellement exposés, nous devons tou-reposant exclusivement sur la spéculation, ils la plupart des gérants de fonds commettent tefois nous protéger davantage, en investissantn’ont plus juré que par les cotes des différents l’erreur, soit de ne plus réagir et de laisser passer dans l’or et les devises refuges, qui occasionnerontscénarios. Or cette approche s’est révélée dou- des opportunités, soit au contraire de doubler la des gains conséquents en cas d’aversion au risqueblement défaillante. Les investisseurs ont spé- mise en risquant de tout perdre. extrême. Ce n’est que plus tard, si les mesuresculé sur un sujet dont ils ne maîtrisaient absolu- L’approche prudente présente un bel avantage: d’assouplissement quantitatif sont abandonnéesment pas les tenants et aboutissants. Et puisque tandis qu’il est difficile d’émettre des pronostics, au profit de politiques de relance plus radicalesles marchés se sont fiés aux cotes des différents pour n’obtenir dans le meilleur des cas qu’un (hélicoptère monétaire ou politique budgétairescénarios, le risque est devenu asymétrique au taux de réussite (hit rate) de 60% sur le long expansionniste p. ex.), que des actifs bénéficiantfur et à mesure que les probabilités ont gonflé. terme, il n’est pas bien compliqué d’identifier un de politiques de relance tels que des obligationsLa victoire du camp «remain» n’aurait pas fait risque asymétrique. Là encore, le référendum sur ou des matières premières indexées sur l’inflationde vagues, tandis que celle du «leave» déstabilise le Brexit a illustré ce phénomène. pourront être intégrés aux portefeuilles.profondément les marchés. Ce risque est devenu particulièrement asymé- En résumé, la gestion du risque consiste à iden-La gestion du risque consiste précisément à évi- trique en raison de la fragilité du nouveau tifier les périodes de grande fragilité et à lester ce type de pari. Il ressort en effet de l’histo- régime adopté par les marchés il y a un an. traverser en adoptant une approche comparablerique des marchés actions que c’est en naviguant Depuis mi-2015, ces derniers voient s’essouffler à la stratégie dite «barbell», qui offre un certainpaisiblement entre les ventes massives de titres la dynamique de croissance mondiale, freinée potentiel de gain tout en limitant fortement les par la Chine, le Japon et les États-Unis et par pertes en cas d’événement défavorable. Autre- les banques centrales qui mènent des actions de ment dit, il s’agit d’intégrer une composante plus en plus désespérées et de moins en moins optionnelle aux portefeuilles sans avoir à verser favorables à l’économie réelle et à la confiance la prime d’option très onéreuse que les traders des investisseurs. Les marchés aujourd’hui n’ont ne manqueront pas de vous réclamer à chaque plus qu’une faible résilience aux chocs externes, envolée de la volatilité. Solange Ghernaouti CybersécuritéProfesseure, directrice du Swiss Cybersecurity Advisory& Research Group, HEC − Unil (www.scarg.org)APT ou Advanced Persistent Threat: what else?L’APT est une menace Il en va de la cybersécurité comme de tout domaine  de l’usage de nouveaux vecteurs d’infections tion, ou en identifier les auteurs est très difficiledifficile à détecter de spécialisation de posséder son vocabulaire, jusque là inconnus, mais tout porte à croire que ces derniers bénéfi-et à maîtriser. Elle ses sigles, ses abréviations et son jargon, rendant  de l’efficacité de l’attaque et de son indétectabi- ciaient de ressources considérables et qu’ils aientimplique une autre abscond et hermétique le dialogue entre initiés et lité (période durant laquelle elle est active et non appris des erreurs des précédents malwares devision de la sécurité laissant dans l’incompréhension tous les autres, identifiée), cyberespionnage (Ducu, Flame, Equation ou Regin),et de la confiance. parfois avec l’âpre sentiment d’être de parfaits  ou encore par exemple de la multiplicité des pour proposer un code encore plus efficace et idiots ou éventuellement convaincus de la com- canaux d’exfiltration des données piratées et des d’une grande complexité. pétence «d’experts» qui, pour une partie d’entre protocoles de communication utilisés. «Sauron» a déplacé les frontières du savoir-faire eux, sont des experts autoproclamés maniant avec C’est en septembre 2015, que la société russe en matière de cyberespionnage, par des tech- habilité un jargon pseudo-scientifique. Kasperski informait de l’existence d’un logiciel de niques innovantes de pénétration des systèmes, de Ainsi APT est devenu un mot valise (sigle des termes cyberespionnage ultra sophistiqué, modulaire et propagation, d’indétectabilité et de vol de données anglais Advanced Persistent Threat), employé pour adaptable en fonction des cibles, contournant tous sensibles, en donnant l’avantage à des attaquants désigner une menace confuse mais généralement les mécanismes de sécurité en place et donnant super qualifiés. grave, associée à l’espionnage et au vol de données, accès aux informations sensibles spécialement L’asymétrie réelle entre ceux qui attaquent et dont le vecteur de réalisation est lié à l’infection des protégées, pour une collecte de renseignements de ceux qui défendent les systèmes d’information systèmes par un programme malveillant. L’APT est haute valeur, échappant également aux techniques laisse penser que l’avantage n’est pas toujours du une menace importante, bête noire des responsables de détection. Véritable APT, installé comme cellule côté de la défense. Dès lors, ne serait-il pas temps sécurité du fait de techniques sophistiquées de dormante et activable sur commande, ce code agit d’acter le fait que l’espionnage est concomitant à propagation et d’infection, difficilement détectable comme une porte dérobée (backdoor) pour exfiltrer la maîtrise de l’informatique et à une connaissance et maîtrisable, ce que sous entendent les adjectifs certaines données sensibles à l’extérieur des orga- approfondi de la technique? Ne serait-il pas temps «avancé» et «persistant». Toutefois, la cybercrimina- nisations ciblées. Opérationnel depuis juin 2011 d’accepter que la «surveillance» et l’«espionnage» lité «courante» ne relève pas d’attaques complexes et toujours actif, notamment dans des systèmes sont les bactéries de notre cyberintestin actives, basées sur des vecteurs de compromission sophisti- gouvernementaux, d’institutions de recherche, indissociables de l’Internet et parfois nécessaires? qués. Elle exploite le plus souvent des vulnérabilités d’opérateurs de télécommunications ou d’institu- Ne soyons pas naïfs sur les potentiels usages connues mais non réparées, l’ingénierie sociale, tions financières de par le monde, il a été baptisé abusifs des technologies car cela relèverait d’un l’incompétence ou encore la naïveté de certains. «ProjectSauron», Sauron (nom étant retrouvé à signe d’inculture informatique, voire d’inculture Le degré de sophistication d’un programme mal- plusieurs reprise dans le code) connu, depuis Le tout court. Saisissons cette opportunité pour veillant est fonction entre autres: Seigneur des anneaux, comme étant l’incarnation transformer les cybermenaces en un formidable  du nombre de failles de sécurité pour lesquelles du mal absolu. levier permettant de penser autrement la vie il n’existe pas encore de solutions de sécurité (0- Attribuer l’origine de cette capacité d’espionnage «cyber» et trouver de nouvelles manières d’être day exploit), massif et durable, indétectable durant son exécu- en sécurité et de construire la confiance. 

PAGE 22. Indices | | Septembre 2016 | EntretienMarty Flanagan (Invesco)Le marché suisse est très avancé. Il figure parmiles marchés prioritaires d’Invesco en EuropeL a gestion d’actifs se trouve actuellement dans un processus de mutation profonde provoquée notamment par la régula- tion et la place toujours plus importante de la gestion passive. Les priorités des investisseurs sont également en train d’évo- luer, avec une spécificité croissante et une pondération plus forte de l’aspect risque. L’offre de produits des gestionnairesdoit s’adapter pour répondre à cette sophistication croissante, en devenantplus précise dans la formulation des objectifs et de la marge accordée pourleur réalisation. Fini les approches axées uniquement sur la génération deperformance ou la réduction des frais de gestion. Le gestionnaire d’actifsInvesco basé à Atlanta aux Etats-Unis se distingue par une gamme de pro-duits intégrant trois approches différentes: la gestion active basée sur desfondamentaux, les ETF répliquant des indices traditionnels, avec une largegamme de produits smart beta, et l’investissement factoriel.Cette gamme diversifiée réunit aujourd’hui des actifs sous gestion de plusde 811 milliards de dollars à l’échelle mondiale, dont environ deux tiersprovenant d’investisseurs privés. L’Europe continentale, en croissance, yreprésente environ 10%. Depuis l’entrée en fonction du CEO Marty Flana-gan en 2005, Invesco se place régulièrement dans le classement des gestion-naires du top 50 mondial enregistrant la croissance la plus forte. En 2014,il a été le 23e gestionnaire mondial selon le classement de TowersWatson.Sous sa marque PowerShares, il est également le quatrième gestionnaired’ETF à l’échelle mondiale, derrière BlackRock/iShares, Vanguard et StateStreet. Son positionnement correspondant aux nouvelles exigences des in-vestisseurs permet à Invesco de poursuivre sa croissance, alors que d’autresgestionnaires d’actifs peinent à maintenir leur pouvoir d’attraction. En en-tretien exclusif dans son bureau au quartier principal mondial à Atlanta,le CEO Marty Flanagan nous livre son analyse de l’industrie et expose lespriorités qui en découlent.Invesco a une sorte d’approche hybride entre une structure multi-boutiques,sans services centralisés, et un groupe intégré avec des sous-entités régionales.En plus d’Atlanta, plusieurs entités de gestion d’investissements à l’échelle mon-diale se trouvent par exemple à Henley-upon-Thames (Royaume-Uni), à Francfort(Allemagne) et plus récemment en Inde. Quels en sont les avantages?Nous avons une conviction profonde dans l’unicité de chacune de cesphilosophies d’investissement et des processus de chacun de nos centresd’investissement. L’organisation au niveau du groupe est là pour soutenir les gestionnaires de fonds dans leur travail, jour aprèsLa priorité donnée jour, afin que ceux-ci puissent se concentrer au maxi-aux résultats obtenus mum sur leur tâche de gérer les investissements pourpour les clients permet les clients. L’objectif est qu’ils apprécient leur cadre de MARTY FLANAGAN. CEO INVESCO LTD.à Invesco de poursuivre travail, d’établir une culture d’échange entre gestion-sa croissance. naires, non seulement au sein d’une entité, mais aussi Licence en économie d’entreprise, CFA, expert-comptable au sein du groupe. Car il y a de la valeur dans la diver- 1983 Entre chez Templeton où il accède au poste de COO. sité de pensées. Cette culture contribue à la régularité 1992 CFO du groupe après l’acquisition de Templeton par Franklin. des rendements au-delà des cycles des marchés. L’une 2004 Co-CEO de Franklin Resources (Franklin Templeton). des choses dont je suis le plus fier est que nous ayons pu 2005 Entre chez Invesco en tant que CEOétablir et développer ce type de culture au sein de notre organisation depuismon entrée en fonctions il y a 11 ans. Les sondages auprès des collabora- croissance des indices pondérés par la capitalisation. Et une consolidationteurs sont également un outil de gestion important. Le dernier d’entre eux aura très probablement lieu.affiche un taux de 90% de l’effectif fortement impliqué, soit quatre pointsde pourcentage supérieur aux entreprises mondiales très performantes. La masse sous gestion critique a-t-elle donc augmenté?Cherchez-vous à renforcer l’intégration au niveau du groupe? Oui, certainement. Les changements provoqués par l’environnement d’après-crise ne sont pas que temporaires comme par le passé. Cette fois,Notre structure n’est pas très hiérarchique, nous souhaitons que les collabo- ils se font ressentir différemment, plus durables. Cette évolution est large-rateurs perçoivent Invesco en tant qu’une seule entreprise, avec une seule ment conditionnée non pas par des dépenses et investissements optionnels,équipe de gestion. Les outils mis à disposition doivent former un environ- mais par des éléments rendus nécessaires par la régulation, désavantageantnement capable de se renforcer en lui-même. Ils doivent aussi permettre de les maisons plus modestes.réunir sous le même toit les meilleures approches provenant de coins dumonde très divers. Mais restera-t-il encore une place de niche pour les petits gestionnaires?Voulez-vous jouer un rôle actif dans le processus de consolidation en cours ou De toute évidence, la tâche pour les gestionnaires d’actifs plus petits est de-plutôt vous focaliser sur la croissance organique? venue plus difficile. Par le passé, l’industrie de la gestion d’actifs a été mar- quée par un esprit entrepreneurial. Un gestionnaire a pu se faire une placeJ’aimerais tout d’abord souligner que les derniers résultats ont montré à partir d’une petite start-up. Mais aujourd’hui, les obstacles deviennentqu’Invesco est l’un des rares gestionnaires d’actifs à avoir enregistré des toujours plus nombreux. Les grands investisseurs institutionnels veulentafflux nets. Une croissance que nous réalisons grâce à la qualité du travail s’assurer que les nouveaux gestionnaires aient une démarche suffisammentaccompli pour nos clients. Les acquisitions ne sont pas prioritaires, même robuste. Il est devenu plus difficile d’avoir recours à des gestionnaires desi nous suivons attentivement ce qui se passe sur le marché, bien entendu. taille plus modeste, aussi talentueux soient-ils. Nous pourrions les retrou-Les besoins de nos clients restent au centre de nos efforts. Cela dit, la ver plutôt au niveau des family offices.régulation s’est développée si fortement après la crise financière qu’ellea fait augmenter les coûts pour mener les affaires d’une manière assez Qu’est-ce qui distingue Invesco dans le contexte actuel?dramatique – elle est devenue une tare pour des entreprises plus petites.Les politiques monétaires menées par plusieurs pays en réaction à la crise Chaque client a son propre éventail d’objectifs d’investissement. C’estde la dette a même créé une sorte de faux marché, en raison de la forte cette devise-là qui nous a guidés dans la mise en place des structures 

PAGE 23. Indices | | Septembre 2016 | Entretien Marty Flanaganactuelles. Le fait de pouvoir offrir à la fois des produits à forte conviction Quelles sont les perspectives du côté de la gestion passive, qui représenteet de la gestion passive en même temps est ce qui nous distingue. C’est environ un cinquième des actifs sous gestion, alors que PowerShares est lece qui nous sépare au sein du marché, et cela représente l’une des raisons quatrième fournisseur mondial d’ETF?pour lesquelles nous arrivons à croître, alors que d’autres peinent à main-tenir les avoirs sous gestion. Au sein des ETF, il est capital de compter parmi les deux, trois premiers à lancer un fonds sur une idée. Ceux qui arrivent après n’ont guère deY a-t-il encore des régions ou des classes d’actifs où Invesco devrait se renforcer? chances. Voilà pourquoi il sera très difficile pour les gestionnaires tradition- nels qui se lancent maintenant dans le domaine des ETF de se faire uneNous nous estimons très bien positionnés au niveau des produits avec nos place. Cela vaut de manière similaire pour les stratégies smart beta.trois axes: convictions fortes, fondamentaux et factoriel. Cela vaut aussipour la présence géographique et les canaux de distribution que nous Les copieurs ne peuvent-ils pas faire la différence au niveau des frais de gestion?utilisons. Cependant, l’Europe continentale offre certainement un bon Les exemples sont nombreux...potentiel de développement pour faire valoir encore mieux l’étendue denos compétences et capacités. Cette région est aussi emblématique pour le Afin de pouvoir vous faire une idée en tant qu’investisseur, vous avez be-développement de la clientèle institutionnelle à l’échelle mondiale. Nous soin de la totalité des coûts. Ceux-ci n’incluent pas que les frais de gestion,nous sommes concentrés sur ce segment-là pour réaliser de la croissance, mais sont également déterminés par la liquidité au sein de l’ETF, les coûtsavec passablement de succès. d’exécution. Les investisseurs intelligents savent donc qu’un fonds mini-Autre domaine à fort potentiel: les ressources pour offrir des solutions misant les frais de gestion peut en réalité être trop cher. Il faut égalementd’investissement plus complètes, comme par exemple à actifs multiples se rappeler que le négoce de parts d’ETF n’est pas comparable à celui d’unou à risques paritaires. L’approche est de créer des portefeuilles avec toute fonds de placement classique sans date d’échéance. Les ETF fonctionnentune gamme de stratégies d’investissement, en y ajoutant également des beaucoup plus comme des actions.solutions factorielles. C’est cette capacité de mettre sur pied des solutionsadaptées combinant les trois axes qui nous a permis de gagner récemment La marque PowerShares est mieux connue aux Etats-Unis qu’ailleurs dans leun mandat pour l’un des plans d’épargne les plus larges destinés à financer monde...une formation aux hautes écoles aux Etats-Unis. Nous devons garantir que Il s’agit en effet de la deuxième marque la plus reconnue aux Etats-Unis dele résultat soit bon. notre industrie. Nous sommes peut-être arrivés en Europe un peu trop tôt en 2007, nous avions mal évalué la situation sur le marché à cette période-Comment procédez-vous? là. Les ETF y étaient alors perçus comme un produit issu des banques d’in- vestissement destinés à une clientèle institutionnelle, avec des techniquesLe point de départ est de comprendre les besoins du client. Mais au fond, de réplication synthétiques. Pendant les 18 premiers mois, nous avionsen raison de la grande variété d’approches, ce qui compte n’est pas tant de vraiment de la peine à gagner en impact, mais noustrouver la bonne réponse au niveau des outils choisis. Ce que nous voulons, étions toujours convaincus du succès à plus long terme. Il est devenu plusc’est générer un résultat approprié. Cet état d’esprit se rapproche de celui difficile d’avoirdes gestionnaires de mandats en fiducie. Contrairement à d’autres pays européens (Royaume-Uni, recours à des Allemagne), la distribution en Suisse ne peut pas s’appuyer gestionnaires deAvec une gamme aussi large, avez-vous aussi pour objectif d’avoir des clients sur des fonds Invesco gérés dans notre pays. Comment taille modeste. Aussin’investissant que dans des fonds Invesco? procédez-vous? talentueux soient-ils.Partir de l’idée qu’un client ne puisse utiliser que des produits Invesco ne Tout d’abord, le marché suisse est très sophistiqué,serait pas réaliste, en raison des exigences de diversification. Mais nous beaucoup plus avancé que bien d’autres marchés aupouvons bien assister nos clients de manière très constructive au niveau du monde. Nous n’estimons pas que ne pas y avoir une en-processus de conception de leurs objectifs d’investissement. Dans ce sens, tité de gestion représente un inconvénient. Après tout,il n’y a pas de séparation entre deux groupes de clients, les deux approches Francfort n’est pas trop loin non plus. La Suisse figure en tout cas parminous conviennent. les trois marchés prioritaires d’Invesco en Europe continentale (avec l’Alle- magne et l’Italie), notamment en raison de sa sophistication. Et l’EuropeQuel rôle joue l’offre de fonds? continentale croît actuellement plus vite que le Royaume-Uni, qui réunit pour l’heure encore plus d’avoirs sous gestion.Nous espérons notamment que les investisseurs se rendent compte qu’ilsarrivent à générer de meilleurs résultats en ayant recours à des stratégies Ce degré de sophistication signifie-t-il aussi que la Suisse peut servir de marchéfactorielles ou smart beta, plutôt qu’en se limitant à des indices dont la test pour de nouveaux produits?pondération est basée sur la capitalisation. Les décisions de lancer un produit sur un marché se prennent plutôt sur laComment évoluera alors la gestion d’actifs, notamment le rapport entre la base des besoins des clients et des discussions avec nos partenaires de distri-gestion active et passive? bution. Nous constatons une demande pour les solutions risk parity, à ob- jectifs de rendement fixés, de prêts bancaires ou encore en immobilier coté.Il y a des cycles historiques, au cours desquels il est plus ou moins facile Mais ces extensions ne sont pas uniques à la Suisse. Cependant, la variétépour la gestion active de faire mieux que les indices. Lors de la hausse télé- de produits est effectivement plus importante en Suisse que dans des payscoms/médias/technologies (TMT) au tournant du millénaire, par exemple, ayant leur propre entité de gestion, le Royaume-Uni étant plus concentréil était très dur d’atteindre cet objectif-là. Mais dans tout ce débat entre la sur Invesco Perpetual, l’Allemagne sur les stratégies quantitatives.gestion active et passive, l’aspect le plus important a été oublié: le résultat.C’est-à-dire qu’il faut générer de meilleurs rendements ajustés aux risques, La sophistication implique-t-elle aussi une focalisation sur la clientèleoptimiser le potentiel de rendement et établir des protections contre le institutionnelle?risque à la baisse. Vous ne pouvez pas atteindre un résultat de ce genre sivous vous limitez au minimum exigé – car de celui-ci, de la performance Non, les deux canaux institutionnels et individuels bénéficient chacun dede l’indice, il faut encore déduire les frais de gestion. sa propre équipe. Mais du côté des institutionnels, nous insistons plus sur les investissements alternatifs ne pouvant être proposés à la clientèle retail,Quels segments devraient croître? comme l’immobilier, les prêts senior ou le private equity aux Etats-Unis.Dans un contexte de faible croissance couplée à des taux bas, les straté- Travaillez-vous uniquement avec votre propre réseau de distribution, ougies offrant des rendements ciblés devraient avoir du succès. Les investis- également par le biais de partenariats privilégiés avec certaines banques?seurs sont devenus nettement plus sensibles à la question de la gestion desrisques. Les stratégies avec des contributions paritaires aux risques vont Nous avons recours aux canaux de distribution traditionnels. A ce niveau,progresser. Et les simulations de risques font partie de notre processus de nous commençons vraiment à faire des progrès, et nous restons doncconstruction de portefeuilles. convaincus que cela représente la stratégie adaptée. Cela dit, tous nos fonds sont également distribués par le biais de banques locales, alors qu’InvescoInvesco peut-il alors croître plus vite que le marché? n’a pas de contact direct avec la clientèle de détail suisse.Notre succès ne se mesure pas en termes de taille, mais de résultats obtenus Pourquoi avoir choisi Atlanta plutôt que New York comme quartier principalpour nos clients. Plus nos clients s’orientent sur les résultats, plus les straté- d’un groupe de gestion d’actifs comme Invesco?gies factorielles poursuivront leur croissance. Ce qui est vraiment essentieldans ce contexte, c’est que nous fassions partie des deux plus importants Cette ville est incroyablement dynamique et multiculturelle. La régionfournisseurs de stratégies smart beta. Je rappelle également que lorsque accueille actuellement beaucoup de nouveaux habitants. Elle offre de nom-nous avions acquis PowerShares en 2006, cette entité avait 3,5 milliards de breuses possibilités au niveau de la formation, et la communauté d’affairesdollars sous gestion. Aujourd’hui, nous sommes à environ 100 milliards. est également très engagée. Atlanta figure à la troisième place des lieuxJe suis donc convaincu que nous continuerons d’avancer plus vite que le d’implantation de quartiers principaux d’entreprises représentées au classe-marché. L’essentiel, c’est que nous soyons capables de mettre ensemble la ment Fortune 500. Finalement, le maire Kasim Reed a fortement contribuétotalité des savoir-faire présents. Notamment grâce à notre entité à Franc- à ce succès récent, en améliorant les ressources fiscales, la sécurité, la qualitéfort avec Bernhard Langer et son équipe, nous disposons d’une profondeur de vie en général. Il compte parmi les maires aux Etats-Unis qui ont le plusde savoir-faire et d’un historique de trente ans dans l’investissement quan- de succès. titatif, ce qui est vraiment unique. Propos recueillis par Christian AffolterIndices est un supplément de L’AGEFI, quotidien de l’Agence économique et financière à Genève | Président Alain Duménil | Administrateur délégué-Rédacteur en chef François Schaller | CEO Agefi SA Olivier Bloch | Directeur adjoint, développements Lionel RougeRédaction en chef INDICES Danielle Hennard, Nicolette de Joncaire | Responsable IT Guy-Marc Aprin | Responsable graphisme et édition Sigrid Van Hove, [email protected] | Journalistes Anna Aznaour, Mohammad Farrokh, Giuseppe Melillo | Contributeurs réguliers SolangeGhernaouti, Alain-Max Guénette, Daniel Held, François-Serge Lhabitant, François Savary, Philippe Schindler | Administration Patricia Chevalley, Carole Bommottet, [email protected] | Marketing Guillaume Tinsel (021) 331 41 06 | Abonnements (021) 331 41 01 – [email protected]é Suisse romande & internationale Norbert Fouchault (021) 331 41 25, [email protected] – Suisse alémanique Béatrice Leuenberger (044) 254 39 21, [email protected] | Imprimerie Kliemo Printing, Eupen | Les textes des journalistes hors de la rédaction nepeuvent engager la responsabilité de la publication. 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PAGE 24. Indices | | Septembre 2016 |La responsabilité des formateurs en RHBernard Carrel et Alain Max Guénette ENSEIGNANTS cohabitent ou se font concurrence au sein des difficile les choix quant aux contenus et auxResponsables de la formation continue Management ET FORMATEURS entreprises. Leurs dirigeants sont bien empruntés approches des formations offertes. On se retrouve PARTAGENT PEU de faire des choix devant une telle diversité de un peu comme sur un marché consumériste:DStratégique des RH, HEG Arc LEURS DÉMARCHES «produits» offerts par des marchés, où la cupidité je vous présente un choix nombreux de tiroirs- ans le paysage des institutions ET LE CONTENU supplante le plus souvent l’apport d’alternatives solutions, à vous de choisir et débrouillez-vous. de formation en gestion des DE LEUR COURS. adaptées, efficientes et consenties. Cette situation, le plus souvent, déstabilise et ressources humaines, les invita- Si les offres de formation foisonnent, c’est que les obscurcit l’horizon des acteurs immergés dans les tions foisonnent et les produits formateurs sont aussi nombreux et divers qu’ils contingences des changements organisationnels. envahissent les marchés, privés sont différents. La question à se poser est alors À l’instar des entreprises soumises à la contin- comme publics. Serait-ce un celle de savoir quelles sont leurs responsabilités gence environnementale de la morale ou deindicateur de la montée en puissance de la fonc- dans la démarche de formation des acteurs RH. l’éthique qui convoque leur responsabilitétion RH dans les organisations? Un indicateur On met de côté dans ce court texte les forma- sociale, voire sociétale, les formateurs des acteurspour ces dernières de disposer d’acteurs RH pro- tions relatives à la gestion administrative des RH en GRH ont, à nos yeux, une responsabilité so-fessionnalisés, toujours mieux adaptés et formés – contrats, salaires, paies, assurances sociales, etc. ciale, voire sociétale vis à vis des étudiants et par-au plan stratégique? – pour limiter notre propos à la formation des ticipants à leur formation, et par conséquent en-Les notions de «professionnalisation» et de «RH acteurs RH ayant des activités de managers en vers les organisations qui les emploient ou vontstratégique» sont assurément des notions polysé- position stratégique: acteur stratégique et struc- les employer. Mais sur quel référentiel?miques et porteuses d’ambiguïtés. Et si des acteurs turant, contributeur de création de valeur, leader- La formation et la recherche en RH basée surRH stratégiques sont souhaités de toutes parts, à ship, accompagnement et conseil2. l’orientation ou le modèle des tensions et desquelle fin le sont-ils? Pour suivre et imposer les Qui sont les formateurs? Qui veulent-t-ils être? contradictions – accent mis sur les aspects contin-lignes directrices des dirigeants ou actionnaires La réponse à ces deux questions est impossible à gents, conscients et inconscients, contradictoiresau pouvoir discrétionnaire? Pour développer des ce stade, les données et les recherches manquent. et ambivalents des activités en organisation –valeurs, des missions, des orientations des objec- L’observateur constate cependant que leur offre une plateforme et un espace d’échange,tifs pour mieux vivre ensemble dans les collectifs nombre est restreint si l’on ose la comparaison de discussions et de confrontation. Ce sera led’innovation? Tandis que l’on évoque la notion avec les autres branches de gestion: économie, but que s’assignent les organisateurs d’un col-de professionnalisation, il faut admettre que la droit, métiers, technologies, finances… Les for- loque international qui aura lieu à la HEG Arcfonction RH ne renvoie pas à une profession mateurs comme les enseignants en RH sont à Neuchâtel le 11 novembre prochain3. Il réuniraavec un statut, des prescriptions, un monopole, atomisés et partagent peu leurs démarches, leur à la fois des auteurs, des formateurs, des cher-une corporation, une déontologie, etc.1 orientation, leurs approches, le contenu de leur cheurs en RH et des acteurs RH engagés sur leDans la réalité, les approches divergent autant cours. A contrario, les publications sont nom- terrain des organisations. que les points de vue épistémologiques et ce, breuses et les auteurs tout aussi prolifiques quiautant sur la forme que sur le fond. Il faut bien divulguent leurs méthodes, modèles et autres (1) Farid Ben Hassel et Benoît Raveleau, 2012, «Professionna-constater, en outre que plusieurs figures de RH certitudes sur les solutions à adopter pour réus- liser la fonction ressources humaines: quels enjeux pour quelle sir. Est-ce à dire, dès lors, qu’ils ont une respon- utilité?», Presses de l’Université du Québec. sabilité dans la vacuité qui habite de nombreux (2) Daniel Held, 2013, «Réussir le partenariat stratégique: acteurs RH, fébriles et fragiles au sein des orga- place à la posture. Modèle du partenaire stratégique revisité», nisations? Un lien de causalité ne serait pas sans Dossiers HRM, HR Today. Jobindex. fondement, dans la mesure où, par un déficit de (3) «Enseigner et former aux RH aujourd’hui: Enjeux coordination, les formateurs contribuent à rendre professionnels et pédagogiques». Daniel Held Leadership Directeur, PI Management, Lutry*Les trois principes fondamentauxUn monde en La plupart des organisations enseignent le manage- l’essentiel du pouvoir aux collaborateurs, basculant humaines (architecture, musique, littérature, ...) quechangement réclame ment traditionnel, qui définit des objectifs, délègue ainsi dans l’excès inverse et générant souvent du nous admirons depuis des siècles ont toutes étédu leadership. Trois des responsabilités, soutient, contrôle, corrige, dé- désordre; réalisées dans des cadres stricts, qui ont favoriséprincipes de base cide. Il convient parfaitement aux environnements  Le changement de paradigme associé remet la créativité, sans que la hiérarchie n’ait rien à voirpermettent d’en assurer dont la création de valeur résulte de la réalisation en question beaucoup de pratiques managériales, là-dedans. Car un cadre, par définition, permet dele succès: la vision, d’une action ou d’une prestation standardisées. telles que la fixation d’objectifs par département canaliser le potentiel humain, en définissant certesun cadre clair et Le but est alors de fournir une performance en qui sont contraires aux processus transversaux ou des limites, mais surtout en clarifiant le terrainune bonne posture. optimisant la manière de la réaliser. Le collabora- aux projets. de jeu. Et c’est là toute la différence. Un cadre se teur est une ressource, qui doit être compétente, Ces échecs ont pu être interprétés comme la preuve change aussi, comme le montrent les «révolutions» au sens de maîtriser ce qui est attendu, et motivée, que la bonne vielle hiérarchie reste ce qui marche dans le domaine des arts ou des technologies. au sens de s’engager pour la qualité du résultat. le mieux. Cette conclusion n’est évidemment pas la Mais il en faut toujours un. C’est le domaine du management au sens large, bonne. En analysant en profondeur les succès obte- Le leadership implique ensuite une posture et des des processus et des ressources humaines. nus en management comme en leadership, nous comportements adaptés à la nature de l’activité, Dans l’économie du savoir, les choses sont diffé- découvrons en fait que le leadership présuppose à la situation et au degré de maturité des collabo- rentes. La création de valeur résulte de la capacité la mise en œuvre de trois principes fondamentaux rateurs. Le leadership ne s’apprend pas dans des à appréhender des besoins complexes et évolutifs, simples mais trop rarement enseignés: livres, mais se développe par un travail expérientiel à concevoir des solutions adaptées en impliquant  Savoir précisément où l’on va (vision); au niveau de la conscience de soi et de son impact, largement les acteurs, à les mettre en œuvre et à  Disposer d’un cadre clair qui permet de canaliser d’un renforcement de son ancrage personnel pour améliorer constamment la manière d’aborder le l’action; pouvoir mieux s’ouvrir à l’autre et à l’environne- sujet et de travailler ensemble. La question n’est  Adopter la bonne posture, en ayant envie de ment, par un développement de son affirmation de alors pas celle de gérer des ressources rares mais réussir avec son équipe. soi et de sa volonté d’amener ses collaborateurs de valoriser le potentiel humain pour une création On confond souvent vision et objectifs. La vision, au succès, pour donner tout son sens au réussir de valeur réelle, innovante, évolutive et durable. c’est ce qu’on veut réussir ensemble. Elle a un fort ensemble. C’est pour cette économie-là qu’ont été dévelop- pouvoir de mobilisation. Les objectifs, c’est ce qu’on Autour d’une vision partagée, d’un cadre adapté et pées les approches de leadership, approches dont veut ou doit réaliser, ce qui motive parfois mais d’une posture stimulante – éléments qui peuvent beaucoup sont restées au stade de l’intention. Nous stresse souvent. être co-construits – peut émerger un leadership qui y voyons trois raisons majeures: La notion de cadre est également trop souvent permet à la fois de redonner du sens au travail et  Le leadership comme source d’orientation et associée à des limites et à des devoirs. C’est la de créer la valeur attendue, mais aussi de permettre d’énergie n’est pas maîtrisable comme l’est le lecture qui en est faite dans les structures hiérar- à chacun de trouver sa place et de donner le meil- management. Conceptuellement, il est aisé d’en chiques, où le pouvoir de décision, les objectifs, leur de lui-même.  voir les bénéfices. Concrètement, cela peut susciter les indicateurs sont définis précisément. Mais ceci des peurs et conduire à plus de contrôle pour plus n’est qu’une des manières de penser un cadre, qui * Dr. Sc. Econ, Directeur du cabinet PI Management, Empowering de maîtrise; fonctionne bien dans des environnements maî- for change, spécialisé dans l’accompagnement managérial du  Les approches dites participatives ont séduit, trisables. Or, toute activité humaine nécessite un changement (de la vision à la posture). Partenaire international mais ont presque toutes fini par connaître de cadre adapté, clair mais qui peut être évolutif selon Savilleconsulting, enseignant dans plusieurs hautes écoles – grandes difficultés, parce qu’elles transféraient le contexte et la maturité des acteurs. Les œuvres www.piman.ch - [email protected].

PAGE 25. Indices | | Septembre 2016 |«Le jeu vidéo est un secteur très jeune enSuisse. Les financements sont inexistants »L auréat genevois du Prix Genilem HES 2013, le projet de jeu d’aven- IL FAUT COMPTER Selon vous, quels sont les problèmes typiques cains, allemands...). Ce sont tous des partenaires ture Onirigami a été développé par ENTRE 20 000 ET auxquels est confronté un projet entrepreneurial de choix pour la distribution et le lancement de Tourmaline studio Sàrl, spécialisé 200 000 FRANCS actif dans votre domaine? notre jeu hybride. Dès le début du projet nous dans la création de jeux vidéo inno- POUR DES JEUX avions fait le choix d’aller chercher un éditeur. Le vants. Celui-ci a pour ambition de INDÉPENDANTS Le jeu vidéo est un secteur où l’on prend des choix s’est porté naturellement vers des éditeurs ET PLUSIEURS risques car l’investissement de départ est en de jeux de société car ils sont les plus à même de dis- MILLIONS POUR général important. Il faut compter entre 20 000développer des jeux originaux sur les supports et 200 000 francs pour du jeu indépendant et tribuer la partie physique de notre jeu (les jouets).multimédia de demain. Il repense l’expérience de plusieurs millions pour les géants de l’industrie. L’obstacle que nous rencontrons de manièreformes ludiques traditionnelles comme les jeux Quant au résultat, il dépend de nombreux fac- générale durant les échanges est leur réticencede plateau afin de développer une nouvelle fa- teurs tels que les tendances, le marketing lié à la devant un produit où la partie numérique estmille de jeux hybrides. Tourmaline travaille prin- promotion du jeu et l’engouement de la commu- très importante; certains ne voulant pas distri-cipalement sur le développement de ses propres LES GÉANTS nauté. Le financement est un challenge constant buer un produit qu’ils ne connaissent pas. L’édi-jeux mais réalise aussi des jeux, des expériences DE L’INDUSTRIE. car le jeu vidéo est un secteur encore très jeune teur avec qui nous discutons actuellement est luiludiques et des applications mobiles en co-pro- en Suisse. Il y a certes de très bonnes initiatives très intéressé et croit beaucoup en notre projetduction pour des licences ou marques existantes. comme le Call for Project Swiss Games par et veut naturellement créer des versions cross-Interview de Marion Bareil, co-fondatrice. Pro Helvetia mais, à l’échelle cantonale ou de la plateformes de leurs jeux de société. Nous Ville de Genève, les financements pour ce type sommes un partenaire idéal pour eux dans ceComment est né Tourmaline? de projets sont inexistants. Pourtant, ils sont domaine qui est notre expertise.Tourmaline est le fruit d’une collaboration de porteurs d’innovations et peuvent générer delongue date entre Camille Attard et moi-même. bons revenus. Notre cas est d’autant plus par- Où en êtes-vous aujourd’hui et comment comptez-Nous sommes deux designers spécialisées dans ticulier qu’il s’inscrit dans une tendance confir- vous vous y prendre pour faire mûrir le projet?le design numérique et particulièrement le game mée du jeu hybride, et ce type de jeu nécessite Aujourd’hui, Onirigami est en production. Nousdesign. Nous nous sommes rencontrées à l’École à la fois une production numérique et une pro- sommes en discussion avec un éditeur sur lesdes Gobelins, à Paris, en 2011 et déjà nous pro- duction physique (les jouets). C’est un double modalités du partenariat (le contrat d’édition etjetions de créer notre propre structure afin d’y challenge pour nous qui venons principalement de distribution). Nous prévoyons la sortie du jeudévelopper des projets de jeux novateurs. Le du monde du numérique. en 2017 avec une campagne de crowdfundingprix Genilem HES nous a donné l’opportunité quelques mois avant afin de compléter notrede concrétiser cette vision et de démarrer la pro- Travaillez-vous avec des partenaires nationaux ou budget et de propulser notre communication. duction de notre premier jeu hybride, Oniriga- internationaux? Quels sont les obstacles rencontrés?mi, un jeu d’aventure pour les enfants (6-10 ans) Nous sommes actuellement en discussion avec Propos recueillis par Barbara Ben Hamadi,et leurs parents, se jouant sur tablette avec des un éditeur européen de jeux de société ainsi responsable communication GENILEMjouets connectés. que plusieurs fabricants de jouets/jeux (améri- Vaud-Genève.Uptdileaemtsteps- Le trafic des paiements suisse en route vers l’harmonisation Nous soutenons nos clients PME pour l’adaptation de leur logiciel. postfinance.ch/updaterz_11271016012-Inserat_Indices_281x198mm_FR.indd 1 25.08.16 08:55

PAGE 26. Indices | | Septembre 2016 | Les livres par HEG ArcÉquicoaching. L’intelligence émotionnelle au cœur de Des ouvrages paraissent sur le thème de la laïcitél’entreprise où les auteurs s’attachent à éviter le piège de saJean-Paul BÉRARD, Arnaud CAMUS, Laurence FLICHY simpliste réduction à l’actualité.ÉDITIONS ACTES SUD, COLL. DOMAINE DU POSSIBLE La laïcité raisonnée126 PAGES, 26.10 FRANCS, ISBN 978-2-330-06328-3 le présent et préparer l’avenir, voilà ce qui ras- On ne parle plus des sauts à l’élastique, semble les auteurs des deux opus présentés qui ce qui est important de nos jours pour travaillent à ce que chacun profite au mieux de révéler et développer l’intelligence la protection de l’État en matière d’éducation. émotionnelle, c’est apparemment Alain Max Guénette Cherchant à clarifier le débat, ils s’emploient à l’expérience par le prisme du cheval. répondre aux questions concrètes du personnel Où ce dernier serait rien moins que le I Haute école de gestion Arc éducatif et des usagers de l’éducation publique. miroir de nos émotions, le révélateur l semble y avoir un regain d’intérêt pour Le petit manuel de Jean Baubérot, un chercheur de notre manière d’être avec les autres. le sujet de la laïcité aujourd’hui, dirait-on. français connu, historien et sociologue spécialiste Proposer sans imposer. Depuis l’assassinat de journalistes d’un de la laïcité (de confession protestante), tenant journal satirique l’année dernière, les- d’une laïcité «inclusive» comme on l’entend parLe désastre de l’école numérique. quels se faisaient une joie de pourfendre exemple des rives aux montagnes neuchâteloises,Plaidoyer pour une école sans écrans les croyances les plus superstitieuses, les est proposé «à l’usage des profs, des élèves et dePhilippe BIHAOUIX, Karine MAUVILLY Petit manuel pour dominations obséquieuses, les humilités les plus leurs parents». Il est rédigé avec les membres une laïcité apaisée. artificieuses et les argumentations insidieuses, la du Cercle des enseignants laïques, un collectifÉDITIONS LE SEUIL, COLL. LA COULEUR DES IDÉES, 230 PAGES, À l’usage des profs, laïcité, inventée autrefois en France du Nord et de professeurs d’écoles publiques œuvrant en26.40 FRANCS, ISBN 978-2-021-31918-7 des élèves et des parents imposée à tout le territoire national, cantonnées banlieue nord de la capitale française, réputée aussi dans quelques Etats européens – dont ceux difficile. Ils ont pour la plupart travaillé avec le Cet essai lance l’alerte à propos des JEAN BAUBÉROT ET LE CERCLE de Genève et de Neuchâtel – est maintenant sur vieux maître avec lequel ils déploient une pen- dangers en matière de pollution de DES ENSEIGNANT.E.S LAÏQUES le devant de la scène publique un peu partout en sée en matière de laïcité à partir de trois critères: toute sorte d’une politique orchestrée ÉDITIONS LA DÉCOUVERTE Europe. On évoque la laïcité, on en parle, comme «liberté de conscience, citoyenneté égale et indé- par les sociétés d’informatique et le 234 PAGES, 19.70 FRANCS une promesse ou comme un épouvantail – la laï- pendante des références religieuses et convic- gouvernement. Une tablette par enfant, ISBN 978-2-707-19095-6 cité française à éviter à tout tionnelles, séparation de la clament-ils! Est-ce parce qu’ils sont prix! On s’en sert comme La laïcité ne devrait loi civile et de la puissance bien informés que les cadres de la La laïcité à l’école une chance pour des sociétés pas être un instrument publique à l’égard de la reli- Silicon Valley inscrivent leurs enfants multiculturelles et souvent de stigmatisation des gion»; ils s’opposent à toute dans des écoles sans écrans? ÉDITÉ PAR LE DIP on l’instrumente… élèves et un casse-tête instrumentation, à toute fal- RÉPUBLIQUE ET Mais, au-delà de positions pour les professeurs. sification.Économie des clusters CANTON DE GENÈVE plus ou moins tranchées et Elle peut au contraire NOS AUTEURS affirmentJérôme VICENTE (DISPONIBLE EN LIGNE) des stratégies de récupération apporter des solutions de toute sorte, que sait-on de pour une vie collective préférer effectuer un travailÉDITIONS LA DÉCOUVERTE, COLL. REPÈRES, 120 PAGES, notre histoire et des droits harmonieuse et qui «invisible […] infiniment16.40 FRANCS, ISBN 978-2-707-18595-2 durement conquis? Que respecte les croyances plus efficaces que toutes sait-on des vrais enjeux de les déclarations guerrières Innovation, économie de la connais- la laïcité? Sait-on que parmi contreproductives de petits sance… Plutôt que de nourrir les les pays européens, seuls le matamores». Ces profs ont images idéalisées de l’esprit, la Silicon Portugal et la Belgique ont, un souci, redisons-le, une Valley à la simple évocation du mot à l’instar de la France, décidé visée, faire en sorte que les «cluster» – soit: «grappe industrielle»; d’une séparation de l’église de chacun. apprenants dans nos répu- «pôle de compétitivité» – l’auteur décrit la mécanique complexe des et de l’État, le premier déci- bliques, jeunes gens citoyens clusters à travers des théories et des dant cependant au moment de toutes origines et de méthodologies pour les identifier. de cette séparation un concordat avec l’église, la toutes croyances ou convictions, ne fassent pas seconde mettant la laïcité au même rang que les les frais de polémiques politiciennes ou, pourLieux et création religions! Le regain d’intérêt pour la laïcité est le dire d’une autre façon encore, ne subissentThomas PARIS, Nathalie RAULET-CROZET (Dir.) une invitation à redécouvrir des pans de nos his- plus les conséquences d’une réduction de laRevue Réseaux, n°196, Éditions La Découverte toires et de ses ambiguïtés. laïcité à l’actualité.250 pages, 39.90 francs, ISBN 978-2-707-18961-5 L’ouvrage fournit des pistes sur des sujets théo- DEUX OUVRAGES récents sur le sujet, cen- riques comme pratiques. «Le Petit manuel pour Clusters, espaces de coworking, trés sur la question éducative, apportent des une laïcité apaisée» est divisé en deux parties res- FabLabs… Économie des réseaux éclairages utiles à une époque troublée et por- pectivement intitulées «analyses» et «pratiques». numériques rime avec activités de teuse de confusions en tout genre. L’un d’eux Il aborde d’une part des questions théoriques où création et d’innovation et les lieux où puise dans l’histoire de la laïcité française pour les principaux enjeux de laïcité sont traités, par elles se développent. Ce volume permet mettre en exergue les résultats de combats et de exemple: que signifiait, au XIXe siècle, la fonda- de comprendre les enjeux, les figures et débats menés pour sortir du joug de prélats. Ses tion d’une école républicaine laïque? Qu’est-ce les modalités de fonctionnement de la auteurs travaillent à faire admettre une laïcité que la loi de 1905 dit «séparation des églises et de dimension locale dans les activités de apaisée, moins combattante qu’elle a pu l’être l’État»? Quelles sont les obligations de l’État et création et d’innovation. deux siècles en arrière. La laïcité, souhaitent-ils, de ses agents en matière de neutralité religieuse? ne devrait pas être un instrument de stigmati- Le combat pour la laïcité a-t-il aussi été le combatLe tableau politique de la France de l’Ouest d’André sation des élèves et un casse-tête pour les pro- pour l’égalité hommes-femmes?…Siegfried: 100 ans après Héritages et postérités fesseurs. Au contraire, «elle peut, quand elle est Autant de questions qui posent un cadre relatifMichel BUSSI, Christophe LE DIGOL bien comprise, apporter des solutions pour une à nos sociétés pluralistes. Une fois ce cadre théo-Christophe VOILLOT (Dir.) vie collective harmonieuse et respectueuse des rique posé et des définitions précises apportées, convictions de chacun.» Dans la même veine et la seconde partie propose des questions des plusÉDITIONS DES PRESSES UNIVERSITAIRES DE RENNES (PUR) également centré sur des préoccupations éduca- pratiques, par exemple: que faire si un ou uneODILE JACOB, 460 PAGES, 34.80 FRANCS tives, l’autre opus est le fruit d’un débat politique élève défend des arguments religieux en classe?ISBN 978-753-54902-9 en cours à Genève et affirme une position. Le Comment faire face au refus d’un cours sur la DIP (département de l’instruction publique) a théorie de l’évolution? (biologie, philosophie) On ne se lassera pas de lire ou relire semble-t-il voulu préciser son point de vue sur la Que faire si un ou une élève refuse un cours les analyses du savant André Siegfried, laïcité à l’école avant qu’il revienne aux députés d’EPS (éducation physique) pour des raisons re- tout à la fois géographe, historien, de légiférer plus largement. Les deux ouvrages ligieuses?… Le second opus est de même facture. politiste… L’ouvrage est consacré à convoquent l’histoire et le Droit principale- Des ouvrages pour reconnaître un héritage et son «Tableau politique de la France de ment. Revenir au passé pour mieux comprendre renouer avec le goût de la chose publique.  l’Ouest». Et pourquoi ne pas savourer, à notre époque de buzz en tout genre, tout particulièrement sa «Suisse, démocratie témoin»?L’amour du risqueGeneviève RUIZ (Dir.)REVUE HÉMISPHÈRES, ÉDITIONS DE LA HES-SO100 PAGES, 9 FRANCS, ISBN 977-2-235-03309-2 Ce magazine à volonté esthétique et à gros moyens financiers propose un dossier principal alléchant. «Tête- bêche» est la nouvelle formule du magazine de la HES∙SO qui semble faire une mue. La rédactrice en chef paraît y laisser davantage de place que d’ordi- naire à une posture administrative.

PAGE 27. Indices | | Septembre 2016 | Les livres par HEG Arc Patrick Banon Le prix des immeubles: 12 cas pratiques Lorenzo PEDRAZZINI, François MICHELI Chercheur, associé à la chaire Management et Diversité de l’Université Paris-Dauphine. ÉDITIONS DES PRESSES POLYTECHNIQUE ET UNIVERSITAIRES 2013. «Réinventons les Diversités: Pour un management éthique des différences», First. ROMANDES (PPUR), 234 PAGES, 39.00 FRANCS 2014. «Osons la mixité: L’entreprise au féminin masculin», Prisma (Prix des Femmes de l’Économie). ISBN 978-2-889-15166-0 2015. 10ème édition de Flavius Josèphe, un Juif dans l’empire romain, Presses de la Renaissance. 2015. «Guide du Mieux Vivre-ensemble: Ma laïcité, ma religion, mon identité», Actes Sud. Les termes de coûts, valeurs et prix 2016. «Marianne en péril: Religions et laïcité», Presses de la Renaissance. ont-ils la même signification? Assuré- ment non! Les auteurs le démontrentIncontournable religion implacablement par douze exemplesÉcrivain, spécialiste en sciences religieuses et sys- explicites. Ils illustrent clairement, tèmes de pensée, Patrick Banon est chercheur, les réseaux sociaux – soit près de 28% de la population mon- simplement et avec humour des théo- associé à la chaire Management et Diversité de diale – des cultures qui n’étaient pas destinées à se rencontrer, ries opaques, même pour les profes- l’Université Paris-Dauphine, directeur de l’Institut interagissent désormais en l’espace d’un clic. La rencontre n’est sionnels. Tous les aspects de l’évalua- des Sciences de la Diversité. Il conseille entreprises pas seulement virtuelle. Sur une année, plus de 215 millions tion immobilière sont abordés. et institutions dans le management de la diversité de personnes vivent durablement sur une terre qui n’est pasculturelle et religieuse. Il est coorganisateur du colloque «Diver- celle d’origine. Nul n’abandonne ses bagages spirituels à la fron- À la croisée des tempssité religieuse et entreprise: comment la gérer au quotidien», tière. En France, presque un mariage sur trois est mixte – sans Approches d’histoire politique, juridique et socialequi a lieu le 8 septembre à la HEG Arc à Neuchâtel. Interview: compter les pacs et les concubinages. La déterritorialisation des Pierre BONIN, Fanny COSANDEY, Élie HADDAD cultures ne pose pas la question de la diversité des croyances, Anne ROUSSELET-PIMONT (Dir.)Vous appelez à résister à la sidération culturelle: qu’est-ce à dire? mais de celle de la concurrence des offres sociétales véhiculées par chaque système religieux. ÉDITIONS DES PRESSES UNIVERSITAIRES DE RENNES (PUR),Trois chocs concomitants ont frappé la société mondiale et l’Eu- 212 PAGES, 29.30 FRANCS, ISSN 978-2-753-55002-5rope en particulier: Sous l’effet de la globalisation, une diversité À quelles pratiques avons-nous à faire face dans nos sociétésde traditions et de religions cohabite désormais sur un territoire pluralistes? Les sociétés modernes sont en tensionpartagé. Une situation inédite qui brouille les repères et fragilise entre le cadre immuable des pratiquesles identités individuelles; le développement de mouvements Le monde du travail, l’entreprise en particulier, est l’espace ancestrales et la prise en compte depolitico-religieux fondamentalistes prônant une rupture socié- ultime de rencontre des différences culturelles autour d’un l’historicité – construction de l’État,tale et des principes incompatibles avec les idées du mouvement projet collectif. Comment faire cohabiter des offres sociétales émergence de la notion de société,des Lumières qui avait élevé la raison et le savoir au rang de ver- différentes, accompagner les particularismes individuels et avènement de l’individu, etc. À traverstu; puis – sans réelle corrélation, mais liés aussi aux effets de la en même temps préserver l’intérêt collectif ? Il s’agit en fait un dialogue interdisciplinaire, cetglobalisation – l’explosion de violences prétendument d’inspira- de trois types de comportement: un premier comportement, ouvrage propose une réflexion surtion religieuse, notamment en janvier et novembre 2015, mars individuel, qui n’aurait d’effet que sur la personne elle-même le rapport au(x) temps.et juillet 2016, a semé la confusion dans les esprits. Raymond et sa vie privée, et relève du droit à l’indifférence. Un secondAron avertissait que «les effets psychologiques du terrorisme comportement qui aurait un effet direct sur la cohésion sociale, Aux quatre vents du monde. Petit guide de navigationétaient hors de proportion avec les résultats purement phy- et la performance de l’entreprise, en agissant par exemple sur sur l’océan de la mondialisationsiques». L’effet le plus marquant a pris la forme d’un renonce- le temps collectif, nécessite la mise en place d’un système de Mireille DELMAS-MARTYment à confronter les principes fondamentaux de la République management «éclairé». Un troisième comportement qui aurait– et de la laïcité qui y est attachée – à des comportements d’ins- vocation à imposer une offre sociétale alternative, refusant par ÉDITIONS LE SEUIL, COLL. LA COULEUR DES IDÉES, 230 PAGES,piration religieuse. Frappés de sidération culturelle, certains exemple la mixité des équipes – considérant que la loi reli- 26.40 FRANCS, ISBN 978-2-021-18589-8doutent aujourd’hui de la pertinence de leur propre héritage. gieuse serait supérieure serait supérieur à la loi humaine – neLe principe même de laïcité en est fragilisé. Dans une société devrait faire l’objet d’aucune forme d’aménagement. Cartes et boussole sont fournies pourpluriculturelle, clarifier l’espace dévolu à l’expression culturelle Le flou juridique qui accompagne les conflits d’ordre religieux trouver le souffle d’un ré-enchantementet religieuse est indispensable. Rester dans le flou philosophique, désarme les managers et favorise la revendication de pratiques alors que les interdépendances crois-politique ou juridique crée les conditions d’une désintégration religieuses. Les managers ont le sentiment de n’avoir le choix santes paralysent les États et que lessociale qui commence d’abord par la séparation des femmes de qu’entre deux attitudes: accompagner des demandes d’ordre re- interactions de plus en plus complexesla société des hommes puis risque de s’achever par un véritable ligieux ou prendre le risque d’une accusation de discrimination. entre les différents secteurs de la vieapartheid entre purs et impurs. Resterait alors à ramasser les En fait, il ne s’agit pas seulement de préparer managers et enca- publique semblent neutraliser toutemiettes d’une société exsangue. drement à la question de l’expression religieuse, mais aussi de action. former les salariés aux nouvelles réalités du monde, y comprisPourquoi autant parler de religion aujourd’hui? les pratiquants.  Management interculturel Propos recueillis par Alain Max Guénette, HEG Arc Stratégie - Organisation - PerformanceNous vivons sans doute la révolution sociale et culturelle la Olivier MEIERplus importante depuis l’avènement de l’économie agricole, il Marianne en périly a une douzaine de milliers d’années. La sédentarisation des Religions et laïcité, un défi français ÉDITIONS DUNOD, COLL. MANAGEMENT – RESSOURCESgroupes humains avait alors conduit à la sacralisation de ter- Patrick BANON HUMAINES, 320 PAGES, 49.80 FRANCS, ISBN 978-2-100-74268-4ritoires devenus nourriciers. Un territoire, un peuple, un dieu.Les choses paraissaient simples. La loi de la terre, c’était la loi. ÉDITIONS PRESSES DE LA RENAISSANCE L’auteur aborde le managementAujourd’hui, la globalisation et le retour au nomadisme désacra- 272 PAGES, 31 FRANCS interculturel et notamment la culturelisent les territoires. Désormais, plus de 4 000 croyances et des ISBN 978-2-750-91269-7 d’entreprise et les styles de manage-dizaines de milliers de divinités cohabitent sur des territoires ment selon les spécificités nationales,partagés. Avec plus de deux milliards d’internautes actifs sur la diversité et les conflits culturels au sein des organisations, l’adaptation dePratiques scientifiques: la femme gommée l’organisation et de ses structures, la négociation et la communication inter-Cet ouvrage invite à réfléchir sur l’apport C’est ainsi que toutes les sciences se sont lisé comme référent neutre aux dépens de culturelle, etc. Un panorama complet.d’un concept issu des sciences humaines vu reprocher d’être forcément impré- l’étude des réalités du féminin ou de laet sociales aux autres sciences. gnées de stéréotypes sur les différences situation effective des femmes. Psychologie du Travail et des Organisations:Qu’elles soient qualifiées de «dures» et sur les hiérarchies entre hommes et Les auteur.e.s essaient de montrer com- 110 notions clés(les sciences physiques par exemple) femmes, masculin et féminin. Ce sont ment inclure le genre dans la pratique des Gérard VALLÉRY, Marc-Éric BOBBILLIER-CHAUMONou de «molles» (les sciences humaines ces imprégnations que met en relief scientifiques, comme dans l’action d’insti- Éric BRANGIER, Michel DUBOIS (Dir.)et sociales), les sciences affichent toutes l’ouvrage Les sciences et le genre qui mène tutions utilisant les savoirs scientifiques.un souci ou une ambition d’objectivité. une charge redoutable contre le point de ÉDITIONS DUNOD, COLL. MANAGEMENT – RESSOURCESCelles que l’on a dit «dures» ou encore vue androcentrique qu’il dévoile. Les sciences et le genre: HUMAINES, 450 PAGES, 63.10 FRANCS, ISBN 978-2-100-73811-3«exactes», ont pendant très longtemps été Cette déconstruction est opérée à travers Déjouer l’androcentrismeincontestées dans leur prétention à la neu- des revues de littératures dans de grands Anne-Marie DEVREUX (Dir.) Dans un contexte de transformationstralité. La certitude a été très longtemps domaines disciplinaires comme la biomé- rapides des situations professionnelles,entretenue. Mais c’était sans compter avec decine et la santé, l’écologie et l’environ- ÉDITIONS DES PRESSES les connaissances en Psychologie dules critiques formulées par des tenants nement, les technologies et l’ingénierie. UNIVERSITAIRES DE RENNES Travail et des Organisations sont diversi-des approches faites sous l’éclairage du Les auteur.e.s nous entraînent dans des (PUR), 290 PAGES fiées et dispersées. Cet ouvrage collectifgenre. C’est ainsi que les sciences exactes, études de cas et nous font pénétrer au 30.90 FRANCS recense les principales notions de laexpérimentales ou technologiques ont vu cœur même des protocoles de recherche. ISSN 978-2-753-55000-1 discipline et les définit précisément.leur supposée objectivité vaciller. On y voit comment le masculin est uti- La nouvelle orthographe expliquée à tous Dominique Dupriez ÉDITIONS ALBIN MICHEL, 128 PAGES, 11.50 FRANCS ISBN 978-2-226-32239-5 La police des mots a accompli sa mission périlleuse. Fini l’«oignon», le «week-end» ou «mammy»; à présent on écrira «ognon», «weekend» ou «mamie»! Oubliés les «extra-ter- restres», les «croque-monsieur», le «rond-point» et le «base-ball», adve- nus les «extraterrestres», les «croquemonsieurs», etc. Libraire conseil: Payot Neuchâtel

Réfléchi et fiable.De bonnes qualitéspour votre fonds.Une bonne gestion de fonds possède les qualités d’un éléphant.Notre action se fonde ainsi sur trois piliers: prudence,expérience et intuition. Voyez par vous-même: les fonds mixtesde gestion d’actifs d’ETHENEA. ethenea.comPour obtenir des informations détaillées sur les opportunités et les risques, veuillez consulter le dernier prospectus en vigueur. Les informations contenues dans le prospectus, ainsi que dansles rapports semestriels et annuels actuels font foi. Les Informations Essentielles pour les Investisseurs, le prospectus et les rapports sont disponibles sans frais auprès de la société de gestionETHENEA Independent Investors S.A., 16 rue Gabriel Lippmann, 5365 Munsbach, Luxembourg et auprès du représentant en Suisse IPConcept (Schweiz) AG, In Gassen 6, Postfach,CH-8022 Zürich. L’agent payeur situé en Suisse est DZ PRIVATBANK (Schweiz) AG, Münsterhof 12, Postfach, CH-8022 Zürich.ETHEN_16001_Anz_Agefi_Indices_CH-fr_AKT_3-Eigensch_281x396_RZ2.indd 1 08.08.16 10:42


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