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N° 01 2016 Indices - Produits financiers

Published by AGEFI, 2016-01-22 10:59:22

Description: Janvier 2011

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INDICESJanvier 2016 | Supplément mensuel du quotidien L’Agefi | N°01 | Produits financiersEntretienHans Hess35% des entreprisesindustrielles suissessubissent des pertes.Alerte maximale.Président de Swissmem PAGE 22 Le Thème Produits financiers Approches défensives face au retournement des marchés Le début d’exercice chaotique requiert un changement d’allocation d’actifs  page8à21Nannette Hechler-Fayd’herbe / Serge Ledermann / Markus Fuchs / Didier Saint Georges / Giovanni Leonardo / André Bantli / Joshua Spencer / Michel Antonelli Jim Leaviss / Sacha J. Duparc / Vincent Juvyns / Raimund Müller / Sandor Frei / Nicolas Gaussel / Sven Württemberger / Peter Jeggli / Christina Böck CACEIS EN SUISSE UNE OFFRE GLOBALE D’ASSET SERVICINGBanque Dépositaire • Direction de Fonds • Global Custody & Local Custody • Représentant & Agent Payeur • Administration de FondsCACEIS Switzerland Zurich www.caceis.com Uraniastrasse 28Nyon CH-8001 ZürichRoute de Signy 35 +41 58 261 9471 [email protected] Nyon 2+41 58 261 [email protected]

PAGE . Indices | | Janvier 2016 | Produits financiersIndices Le pire départ depuis 1929 Contre les risques systémiques Politique monétaire La première semaine de janvier a représenté au mieux une La crise de 2008 l’a montré, toutes les classes d’actifs subissent validation de l’idée du retour durable de la volatilité sur violemment la réalisation des risques systémiques. Deux grands Une question majeure à se poser pour cette année les marchés boursiers et au pire une douche froide concernant types de protection émergent: d’un côté, des véhicules est de savoir s’il faut encore s’attendre à ce que l’attrait des investissements en actions. Si parler de bear market d’investissement alternatifs (hedge funds global macro les banquiers centraux fassent «whatever it ta- semble actuellement un peu rapide, il n’y a toutefois plus lieu et short bias), et de l’autre, un ensemble de solutions kes» pour que la confiance dans des perspectives de surpondérer stratégiquement les actifs risqués dans une d’overlays optionnels systématiques. de croissance plus forte se maintienne. Mais rien allocation d’actifs. François Savary, groupe Prime Partners. Sacha J. Duparc, BCV. page 16 n’est moins sûr. A l’avenir, les instituts d’émission page 12 feront plutôt «whatever they can». Didier Saint Georges, Carmignac. page 11Éditorial Déséquilibres programmésLes marchés financiers n’ont pas entamé la mettre en place le gouvernement peinent à faire d’émission va inévitablement renforcer les dé-nouvelle année de la meilleure manière. C’est effet, que les réformes annoncées piétinent. On séquilibres et les fluctuations des marchés. Lesle moins qu’on puisse dire. Dégringolade coup doute de plus en plus de la capacité des dirigeants experts continuent de tirer la sonnette d’alarme,sur coup des places chinoises, déroute des indi- à freiner la baisse de la croissance. Les dévalua- estimant que la situation de la finance mondialeces mondiaux, effondrerment du pétrole, volati- tions en chaîne du yuan apparaissent comme un est de plus en plus tendue et que les dégâts causéslité extrême des monnaies, ce mauvais départ, le signe d’impuissance. De même, les interventions par les injections massives de liquidités vont finirpire depuis 1929 (p. 12), pourrait bien marquer pour tenter d’enrayer les dégringolades boursiè- par se manifester pleinement.la fin du cycle haussier. Le mouvement semble res renforcent les craintes sur la capacité du pays L’intensification des tensions géopolitiques repré-s’être amorcé en 2015, qui s’est finalement révé- à gérer la transition vers un véritable modèle sentent enfin un élément de risque majeur. Criselée une année boursière décevante, tous marchés d’économie de marché. La grande difficulté est au Moyen-Orient, flux de migrants induisantet classes d’actifs confondus. 2016 ne laisse rien en réalité de prendre la mesure de ce qui se passe des situations compliquées, particulièrement enprésager de bon. L’année s’annonce comme parti- dans le pays. La fiabilité des statistiques officielles Europe. Si l’on y ajoute les grands rendez-vousculièrement agitée dans un contexte d’insécurité, est remise en question, en particulier les chiffres politiques, telles les élections présidentielles amé-d’incertitudes exacerbées. du PIB qui semblent très suréavalués aux yeux ricaines, on comprend que cette nouvelle annéePremier et grand facteur de troubles, le ralentisse- des spécialistes. s’annonce particulièrement tourmentée. Le toutment conjoncturel en Chine, dont les mauvaises Autre important facteur d’instabilité, les politi- pour les investisseurs sera dès lors d’adopter unestatistiques ont ravivé les craintes d’un atterrissa- ques monétaires divergentes des banques centra- stratégie d’allocation suffisamment défensive etge brutal de la croissance mondiale. On le sait, la les (p.10; p.11). Si la Fed a commencé à augmenter diversifiée. Et de ne pas se laisser envahir parbaisse de régime du principal moteur de l’écono- ses taux en décembre, l’on se demande à présent l’impact émotionnel des pics de volatilité. mie de la planète se répercute sur l’ensemble des comment et à quelle vitesse elle va poursuivremarchés, ceux du monde occidental exportateurs le mouvement, pour autant qu’elle ne fasse pas Danielle Hennardvers la Chine, des pays émergents, des matières marche arrière. Pour sa part, la BCE a renforcé Rédactrice en chefpremières. La sensibilité des investisseurs à toutes son programme d’assouplissement enclenché aules données provenant de Chine est d’autant plus début 2015 et devrait poursuivre une politique [email protected] que les mesures de relance que tente de très accommodante. Ce décalage entre institutsSommaire du 25 janvier 201604. Livres par HEG Arc 13. L’art d’utiliser Internet et les réseaux 20. Alternative Beta Investing: une06. ENtretien. Laurent Franceschetti, BRP Tax sociaux pour investir sur les marchés. exploitation systématique des sourcesà Genève: «Echange de renseignements: des clients André Bantli, BlackRock Switzerland || Le potentiel de rendement. Raimund Müller, UBS.ne pourront pas se régulariser à temps». des sociétés technologiques. Joshua Spencer, 20. En Droit. Loi sur les services financiers:07. Chronique. Le réveil de la force. T. Rowe Price. la LPCC dans tous ses états Thomas Goossens,François-Serge Lhabitant, EDHEC Business School 14. Emprunts émergents plus sûrs que ne BCCC Avocats. l’est leur réputation. Michel Antonelli, Nordea Genève07. cybersécurité. Cerise sur le gâteau 21. Rémunération élevée du risque pourou traking généralisé? Solange Ghernaouti, 15. Le dollar fait aussi le travail de la Fed. les emprunts à haut rendement. Peter Jeggli, Fisch Asset Mangement. || Les obligations high yieldProfesseure, directrice du Swiss Cybersecurity Advisory Jim Leaviss, M&G Investments. se situent à un niveau d’acquisition attrayant.& Research Group, HEC. 16. Vers la couverture des risques systémiques. Christina Böck, AXA IM08. A l’ère des rendements modestes. Sacha J. Duparc, BCV. 22. Entretien. «35% des entreprises industriellesNannette Hechler-Fayd’herbe, Credit Suisse. suisses subissent des pertes». Hans Hess, Swissmem 16. Marchés. La crise n’est pas comparable10. Du pareil au même pour cette année? à 2008. Philippe Schindler, Blue Lakes Advisors. 25. Pour apprendre à entreprendre par le jeu.Serge Ledermann, Banque J. Safra Sarasin || Large David Narr, Coach GENILEM. || «La réalité ne suitdiversification des investissements nécessaire 17. Titrisation: entre malédiction et bénédiction. que rarement les plans et les objectifs fixéspour réduire la volatilité. Markus Fuchs, SFAMA. au début de l’aventure. Interview Genilem. Vincent Juvyns, J.P. Morgan Asset Management.11. Limites en vue de la politique de soutien 27. Compétences culturelles et équipes.des banques centrales. Didier Saint Georges, Carmignac. 18. Construction de portefeuille: l’intérêt de combiner les fonds actifs et passifs. Alain Max Guénette, HEG Arc (HES•SO).12. La nécessité d’une gestion plus active. Nicolas Gaussel, Lyxor. || Numérisation des placements: un vecteur de croissance pour 27. Leadership. La puissance de l’intelligenceGiovanni Leonardo, Schroder & Co Bank. le marché des ETF. Sven Württemberger, iShares. collective. Daniel Held, PI Management12. Opinion. Après le pire démarrage sur les 19. Grand potentiel d’expansion pour les ETF.marchés depuis 1929. François Savary, Prime Partners. Sandor Frei, EY Financial Services Suisse.Indices est un supplément de L’AGEFI, quotidien de l’Agence économique et financière à Genève | Président Alain Duménil | Administrateur délégué-Rédacteur en chef François Schaller | CEO Agefi SA Olivier Bloch | Directeur adjoint, développements Lionel Rouge Rédactionen chef Indices Danielle Hennard, Nicolette de Joncaire | Responsable IT Guy-Marc Aprin | Graphisme Sigrid Van Hove | Journalistes Mohammad Farrokh, Giuseppe Melillo | Contributeurs réguliers Solange Ghernaouti, Alain-Max Guénette, Daniel Held, François-Serge Lhabitant,François Savary, Philippe Schindler | Administration Patricia Chevalley, Carole Bommottet | Marketing Khadija Hemma (021) 331 41 09 | Abonnements (021) 331 41 01 – [email protected] | Publicité Suisse romande & internationale Norbert Fouchault (021) 331 41 25 –[email protected] – Suisse alémanique Béatrice Leuenberger (044) 254 39 21 [email protected] | Imprimerie Kliemo Printing, Eupen | Les textes des journalistes hors de la rédaction ne peuvent engager la responsabilité de la publication. Copyright © Toute reproduction,même partielle, des articles et illustrations publiés est interdite, sauf autorisation écrite de la rédaction | Direction et administration Rue de Genève 17, Case postale 5031, CH-1002 Lausanne, tél. (021) 331 41 41, fax (021) 331 41 55, www.agefi.com

LYXOR UCITS ETF EURO STOXX 50 COUVERT EN DEVISE COTE SUR SIX EN CHF LA RECHERCHE DE LA PERFORMANCE DANS TOUS LES MARCHÉS SOCIÉTÉ GÉNÉRALE, PARIS, SUCCURSALE DE ZURICHTALACKER 50 P.O. BOX 1929 CH-8021 ZURICH AGISSANT COMME REPRÉSENTANT ET SERVICE DE PAIEMENT EN SUISSE ETFs & GESTION INDICIELLE • STRATÉGIES DE GESTION ACTIVE • INVESTMENT PARTNERS Cette communication ne constitue ni une offre ni une invitation à investir ou à acheter un quelconque instrument financier. Société Générale, Lyxor Asset Management et Lyxor International Asset Management déclinent toute responsabilité quant aux éventuelles conséquences financières qui pourraient découler de la souscription ou de l’acquisition d’un des quelconques ETFs Lyxor. Les indices de référence de ces produits sont des marques déposées par les fournisseurs d’indice, lesquels n’assument aucune responsabilité en lien avec les ETFs Lyxor. Le pays d’origine du placement collectif LYXOR EURO STOXX 50 CHF Daily Hedged UCITS ETF est la France. L’Autorité de surveillance des marchés financiers (FINMA) a autorisé Société Générale, Paris, succursale de Zurich à exercer comme représentant et service de paiement pour les parts du LYXOR EURO STOXX 50 CHF Daily Hedged UCITS ETF distribuées en Suisse. Le LYXOR EURO STOXX 50 CHF Daily Hedged UCITS ETF est coté à la SIX Swiss Exchange et autorisé à la distribution en Suisse ou à partir de la Suisse, conformément à l’article 120 de la Loi fédérale sur les placements collectifs de capitaux du 23 juin 2006. Avant d’investir dans le produit, il est recommandé de lire attentivement la rubrique «Profil de risque » de la documentation juridique relative au produit (prospectus et document d’informations clés pour l’investisseur (KIID)). Le prospectus, le KIID, les statuts, le règlement de placement collectif, le rapport annuel, le rapport semi-annuel et tout autre document selon l’art. 133 de l’Ordonnance sur les placements collectifs de capitaux peuvent être obtenus gratuitement auprès du représentant en Suisse à l’adresse suivante: SOCIETE GENERALE PARIS, Succursale de Zurich, Lyxor ETF Team Switzerland, Talacker 50, 8001 Zurich ; tel. : +41 58 272 33 44. Le lieu d’exécution et le for sont établis au siège du représentant pour les parts de fonds distribuées en Suisse ou à partir de Suisse.

PAGE . Indices | | Janvier 2016 | Les livres par HEG ArcSociologie économique et économie critique Massimiliano NicoliÀ la recherche du politiqueAlexandra BIDET, Florence JANY-CATRICE Philosophe, domaines de recherche et de la formation et conseil,François VATIN actuellement en phase de transition professionnelleÉditions La Découverte, Revue française 1976. Naissance.de socio-économie, 200 pages, 40 francs 2003-2009. Coordinateur pédagogique ENAIP FVG (Italie).ISBN 978-2-707-18805-2 2011. Doctorat en Philosophie à l’Université de Trieste (Italie. 2013. Post-doctorat de la Ville de Paris (programme «Research in Paris») à l’EHESS. L’économie «standard» semble avoir 2015. Post-doctorat «Fernand Braudel» de la FMSH à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense. depuis trop longtemps fait fi de la dimension politique des faits économi- Techniques managériales ques, naturalisant les supposées et gouvernement des individusocteur en philosophie, il a été chercheur post- «lois» économiques, universalisant doctoral après une expérience significative de les concepts et standardisant les travail dans une entreprise de formation et méthodes. Face à l’insatisfaction conseil. Dans le sillage de la pensée de Michel croissante à son égard, des chercheurs élaborent de nouveaux entendements. DFoucault, il s’intéresse aux dispositifs de «gou- d’une notion opératoire comme celle de ressource humaine sansInégalités la resituer dans la dimension du conflit et des affrontements surAnthony B. ATKINSON les lieux de travail. De plus, Foucault nous rappelle qu’il n’y a pas d’assujettissement ou de subjectivation des individus sansÉditions du Seuil, coll. Économie humaine, 448 pages production de discours de vérité qui impliquent l’intériorité des36 francs, isbn 978-2-02-129711-9 vernementalité» à l’âge néolibéral. Dans un ar- individus. C’est pourquoi j’ai essayé de montrer comment les ticle paru dans le récent ouvrage Marx & Foucault, il s’est effor- effets de pouvoir des dispositifs de gestion des RH passent par Il y a problème bien sûr parce que les cé avec Luca Paltrinieri d’articuler les pratiques contemporaines des pratiques de repli sur soi, de véritable exploration et mise en riches s’enrichissent toujours plus, mais d’établissement du contrat psychologique à la longue histoire de discours de soi-même (de l’écriture du CV et de la lettre de moti- aussi parce que nous ne sommes pas la moralisation des individus à travers le travail productif. vation aux entretiens d’évaluation), à l’intérieur d’une structure capables de lutter contre la pauvreté. de gouvernement ou d’une relation de pouvoir. L’auteur prescrit des politiques en Quelle est la thèse centrale de votre ouvrage? matière de: changement technologique, Massimiliano Nicoli: Dans l’histoire du capitalisme, il y a toujours Quels sont les contours du «contrat psychologique» aujourd’hui? recherche du plein-emploi, sécurité eu une imbrication entre les formes étatiques du gouvernement La notion de contrat psychologique occupe une place fonda- sociale, partage du capital et fiscalité des individus et les techniques managériales de gouvernement mentale dans le discours et les pratiques de HRM. On le sait, progressive. de l’entreprise. À travers la pensée de Michel Foucault, j’utilise tout contrat juridique est, par définition, incomplet: il ne dit la notion de «dispositif» pour définir l’ensemble d’éléments hé- rien par rapport à la qualité et à l’intensité de la performanceAutour d’Axel Honneth térogènes qui rendent possible cette imbrication. Si, pendant la du travail, ni par rapport au degré d’implication subjective duReconnaissance et communication majeure partie du 20e siècle, l’idée de stabilité était le «signifiant travailleur par rapport à l’entreprise et au travail en général. LeOlivier VOIROL (Dir.) maître» autour duquel s’ajustaient les instances de gouverne- travail concret n’est donc qu’une potentialité subjective qui doit ment (croissance stable des marchés, stabilité de la main-d’œu- passer à l’acte à l’intérieur d’une organisation et d’une structureÉditions La Découverte, revue Réseaux, 252 pages vre, l’emploi…), à l’âge néolibéral et postfordiste, le nôtre, un de rapports de force. En ce sens, la normativité juridique ne suffit34.30 francs, ISBN 978-2-707-18815-1 «dispositif de flexibilité» compose le besoin des entreprises avec pas. Un «supplément de code», comme dirait Foucault, s’ajoute une «gouvernementalité» – selon le terme de Michel Foucault au contrat de travail pour garantir la bonne réalisation de la per- Comment repenser les contours d’une – centrée sur l’autogouvernement de chaque individu en tant formance. Si à la fin du 19e siècle, on parlait de discipline et de nouvelle culture politique pour affronter que capital humain et entrepreneur de soi-même. Je pense que moralisation de travailleurs, on a commencé au 20e siècle à par- les «pathologies» sociales à l’œuvre la notion de ressources humaines, avec l’ensemble de savoirs et ler de contrat psychologique et d’échange de promesses (fidélité dans les sociétés contemporaines? de pratiques managériales dont elle est le nom, se forme à l’inté- et loyauté contre emploi à vie dans un système de protection Nul autre qu’Olivier Voirol, enseignant- rieur de ces dispositifs, et qu’elle est une notion privilégiée pour garanti par l’Etat). Aujourd’hui, les termes de l’échange qui dé- chercheur à l’Uni de Lausanne, ne comprendre les technologies de gouvernement actuelles et en- finissent le contrat psychologique se réajustent: à la sécurité de pouvait éclairer aussi bien les apports trevoir des espaces de transformation possible. Je vois dans ce l’emploi se substitue la possibilité de se connaître, de s’améliorer d’Axel Honneth face à cette question. qu’on appelle Human Ressource Management (HRM) une sorte en mettant sans cesse à jour ses compétences, de s’autoévaluer de chantier où chacun est invité à se produire activement soi- et d’accéder à son propre potentiel, de construire une vérita-Le risque, clé de voûte du succès même, selon les instances d’(auto)gouvernement du dispositif de ble image de soi à travers la performance de travail. Tout celaHélène DE VOS VUADENS flexibilité. Le HRM s’inscrit à l’intérieur de la longue histoire des ne se passe pas dans un illusoire espace de liberté et d’autodé- techniques pédagogiques et moralisantes qui, en s’appuyant sur termination des individus (levier idéologique du management,Éditions de la SEES, Revue économique et sociale le travail et son organisation, contribuent à produire les formes ainsi que d’une certaine philosophie hyper-subjectiviste) mais àvol. 73, n°4-2015, 84 pages, 29 francs de subjectivité correspondant à une certaine phase historique. l’intérieur d’un espace structuré, strié, qua-ISBN 978-2-889-15151-6 drillé par des technologies de gouvernement, Qu’apporte la pensée de Foucault à la compréhension des sociétés? par exemple le domaine de la gestion des L’entreprise est au cœur de ce numéro, La pensée de Michel Foucault est utilisée depuis longtemps dans ressources humaines.  notamment l’entreprise familiale qui les études organisationnelles, soit au niveau critique, soit pour dé- Propos recueillis par Alain Max Guénette, représente près de nonante pour cent samorcer la puissance critique du diagnostic foucaldien et confir- IMSI, HEG Arc des entreprises suisses. Une entreprise mer les pratiques managériales à la mode. Il m’a appris à mettre posée comme un collectif d’innovation entre parenthèses ce qu’on sait déjà par rapport à une notion Le risorse umane plutôt que comme un simple opérateur apparemment acquise (comme celle de ressource humaine) pour Massimiliano NICOLI qui aurait pour but principal, unique, la problématiser à partir de l’histoire des pratiques de gouverne- Éditions Ediesse, coll. I fondamenti d’engendrer du profit. ment (l’histoire du management) et des pratiques conflictuelles, Cos’è, 240 pages, 33 francs de lutte et de résistance. Je pense qu’on ne peut rien comprendre ISBN 978-2-336-30044-4Moi, egoGeneviève RUIZ (Dir.) Géant aux pieds d’argileÉditions de la HES∙SO, Revue Hémisphères, n°10 Le dernier numéro d’Hérodote donne des prévoit qu’il sera, à l’horizon 2050, le troi- s’est constituée cette fédération et la suc-80 pages, 9 francs, ISBN 977-2-223-50330-9 clés pour comprendre la complexité du sième pays le plus peuplé du monde après cession de découpages linguistiques et géant de l’Afrique. Dans son éditorial, l’Inde et la Chine. Le Nigéria «intrigue et ethniques en son sein depuis la période La «revue suisse de la recherche et de la directrice de cette revue trimestrielle, fait peur» pour reprendre les termes du coloniale britannique. Toujours, cartes ses applications», biannuelle à gros Béatrice Giblin, précise d’emblée la sin- coordinateur du dossier, Marc-Antoine à l’appui, on appréhende à force d’éclai- moyens, affronte dans son dernier gularité de ce pays. Notamment l’incom- Pérouse de Montclos. Les problèmes du rages divers, la nature des conflits dans numéro le thème de l’individualisme. parabilité de la situation du Nigéria en Nigéria sont en effet aussi nombreux que cette démocratie imparfaite au point que Plutôt que critiquer la tendance de regard de celle des pays du Moyen-Orient ses ambitions sont élevées: croissance dé- l’auteur du dernier article s’interroge sur manière conservatrice, elle montre où des interventions extérieures expli- mographique non maîtrisée, chômage des le caractère imaginaire de cette puissance l’épaisseur esthétique des individus quent le chaos géopolitique et la radica- jeunes, corruption généralisée, affairisme continentale.  contemporains plus «hypercomplexes» lisation de groupes islamiques. Le groupe de sa classe politique, gabegie de la rente qu’«hypernarcissiques». «Boko Haram» au Nord Est du pays s’est pétrolière, niveaux de criminalité élevés, Géopolitique du Nigéria radicalisé à l’aune d’un conflit à l’inté- fortes tensions régionalistes, ethniques et Marc-Antoine PÉROUSELe Bore-out Syndrom. Quand l’ennui au travail rend fou rieur de l’Islam même. Autre singularité, religieuses, pauvreté rampante, déliques- DE MONTCLOS (Dir.)Christian BOURION ici pas de dynastie républicaine, ni partis cence des services publics de base, effon- uniques ou de présidents à vie. drement du système éducatif. Éditions La DécouverteÉditions Albin Michel, 252 pages, 29 francs Le Nigéria est avec pas loin de deux Le numéro permet, à travers une Hérodote, revueISBN 978-2-226-32011-7 cents millions d’habitants, le pays le plus dizaine d’articles, de comprendre un pays de géographie et peuplé du continent. Il ambitionne de de- à dire vrai peu connu dans le monde de géopolitique, N°159 L’auteur veut se distinguer de spécia- venir un géant à l’échelle de la planète. On francophone. On y apprend comment 174 pages, 35 francs listes du travail qu’il juge trop critiques ISBN 978-2-707-18807-6 sans doute. Découvrant récemment la notion de «bore-out», il s’emporte. Or, si ce professeur de management «stan- dard» avait bien lu Christophe Dejours par exemple, il aurait su depuis long- temps que l’ennui était, avec la peur, une source principale de souffrance.Libraire conseil: Payot Neuchâtel

Il y a certains produitspour lesquels on préféreraitpayer moins cher...CheAper,* SmArterPour Amundi, être le leaderde la gestion d’actifs en Europe(1),c’est aussi vous faire profiterd’une gamme d’ETF à prixcompétitifs*. amundietf.comLes fonds de la gamme AMUNDI ETF (les « Fonds ») approuvés en Suisse sont des fonds communs de placement (« FCP ») de droit français. La liste des Fonds approuvés pourla distribution en Suisse peut être obtenue auprès du Représentant en Suisse.Édité le 25/01/2016 par Amundi Asset Management, Société anonyme au capital de 596 262 615 € - Société de gestion de portefeuille agréée par l’AMF n° GP04000036 - 90 boulevard Pasteur, 75015 Paris, France - 437 574 452 RCS Paris.Informations commerciales non contractuelles ne constituant pas une recommandation ou une sollicitation d’achat, de vente. Pour les Fonds approuvés en Suisse : Représentant en Suisse : CACEIS (Switzerland) SA, route de Signy35, CH-1260 Nyon, Service de paiement : Crédit Agricole (Suisse) SA, quai Général-Guisan 4, CH-1204 Genève. Le prospectus, le document d’informations clés pour l’investisseur (« DICI »), le règlement intérieur ainsi que les derniersrapports annuel et semestriel peuvent être obtenus sur simple demande et sans frais auprès du représentant en Suisse. Ce document n’est pas destiné à l’usage des résidents ou citoyens des États-Unis d’Amérique et des « U.S.Persons », telle que cette expression est définie par la « Regulation S » de la Securities and Exchange Commission en vertu du U.S. Securities Act de 1933 et reprise dans le Prospectus des produits financiers décrits dans ce document.(1) Périmètre Amundi - N° 1 en montant total d’actifs sous gestion des sociétés de gestion ayant leur principale implantation située en Europe - Source IPE « Top 400 asset managers » publié en juin 2015 sur la base desencours sous gestion à décembre 2014. * Moins cher, plus malin. Cheaper : établi à partir d’une comparaison entre les Total Expense Ratios (« TERs ») pondérés par les encours de tous les fonds Amundi ETF (« les Fonds ») :0,25 % (source : Amundi ETF) et les TERs pondérés par les encours de tous les ETF européens (incl. les Fonds) : 0,31 % (source : DB ETF Research). Données au 30/10/2015. Important : certains Fonds peuvent être pluschers individuellement que des fonds européens équivalents ou ne pas avoir d’équivalents permettant une comparaison et vice versa. Analyse ne tenant pas compte des commissions et frais de transactions prélevés parles intermédiaires financiers, directement à la charge de l’investisseur. Le TER correspond aux frais courants mentionnés dans le DICI. |SUI_FR_AP_Amundi_ETF_Cheaper_Agefi_Indices_281x396+5indd.indd 1 13/01/2016 18:10

PAGE . Indices | | Janvier 2016 | EntretienLaurent FranceschettiEchange de renseignements: des clientsne pourront pas se régulariser à tempsDirecteur de BRP Tax à Genève, écrive ce qu’elle a fait. Autrement dit, qu’elle soit une société spécialisée dans la pleinement transparente le jour où elle devra ren- compliance bancaire, notamment dre des comptes, le cas échéant, à un juge étran- le cross-border, Laurent Frances- ger. Mais ce qui pourrait être souhaitable, c’est un chetti évoque les difficultés sou- arrêté fédéral urgent qui règle la question d’une levées par l’échange automatique façon ou d’une autre.de renseignements. La vraie question est de savoirque faire avec le restant de clients européens non L’échange automatique est donc lourd de menaces...déclarés. Pour les résidents britanniques et autri- Seulement quant au restant de comptes nonchiens, la question a déjà été résolue en 2013 déclarés. Sinon, l’EAR peut au contraire être ungrâce à Rubik. En ce qui concerne les autres pays, avantage. Il va jouer un rôle de facilitateur dansles banques mettent en œuvre une politique de l’accès au marché européen, mais aussi simplifierconformité fiscale et font pression sur leurs clients le travail d’identification du contribuable. Sanspour qu’ils se régularisent. l’EAR, les banques se retrouvent confrontées aux obligations renforcées de l’article 305 bis du CodeQu’est-ce que l’échange automatique de renseigne- pénal, qui prévoit un délit préalable au blanchi-ments va entraîner pour les banques? ment si les montants d’évasion dépassent 300.000Dans le cadre de l’échange automatique de rensei- francs et s’il y a eu usage de faux. Avec l’échangegnements (EAR), les banques suisses devront en- automatique, la question ne se pose plus de lavoyer les informations sur les comptes des clients même façon.à leurs pays de résidence respectifs. Mais cela necouvre que les soldes, les versements d’intérêts et C’est tout de même une révolution pour les clientsdividendes, ainsi que les produits bruts des ventes. européens...Autrement dit, les administrations fiscales nationa- Laurent Franceschetti Non pas vraiment. Pour les résidents de l’UE,les ne pourront pas en déduire les revenus de leurs directeur de BRP Tax à Genève l’échange automatique existe depuis 2005 danscontribuables. Ces derniers devront continuer à le cadre de l’Accord sur la fiscalité européenne deremplir une déclaration annuelle. 1991 Il est diplômé de l’EPFL en informatique. l’épargne, mais sur une base volontaire. Depuis «C’est le support central de l’industrie, surtout quelques années, la bonne pratique des banquesQuelle sera l’ampleur du travail à effectuer? des services», explique-t-il. a été de demander à leurs clients existants de pas-Pour les banques, mettre tous les documents et ser à cette modalité. Et d’exiger que tout nouveaudonnées informatiques en ordre pour l’EAR est 1993 Il entre dans une société de logiciels pour les client y souscrive. Donc l’entrée en vigueur decertes un chantier. Mais ce n’est pas un gros souci, télécommunications bancaires, notamment l’EAR ne fera que confirmer et renforcer ce quicar elles avaient déjà pris le pli avec Rubik et FAT- Swift et les systèmes de paiement. est déjà la norme de fait. CA. La vraie question est de sa-La vraie question voir que faire avec le restant de 2002 Fonde sa société SettleNext qui fait du conseil Qu’en est-il de l’accès au marché européen?est de savoir que faire clients européens non déclarés. pour les opérations bancaires. Pour les résidents britanniques L’échange automatique lève un obstacle à l’accèsavec le restant des et autrichiens la question avait 2009 Il commence à travailler sur les questions de des banques suisses au marché européen, mêmeclients européens non déjà été résolue en 2013 grâce à fiscalité opérationnelle. «Il y avait un besoin de s’il ne suffira pas toujours. Les affaires de comptesdéclarés. Les banques Rubik. Pour les autres pays, les tenir compte de la Fiscalité de l’épargne et, pour non déclarés dès 2009, et le fait que la Suisse n’estmettent en œuvre une banques mettent en œuvre une cela, de s’assurer que les calculs étaient bien pas membre de l’UE, avaient poussé plusieurspolitique de conformité politique de conformité fiscale faits», dit-il en relevant que la fiscalisation des gouvernements à prendre des mesures de rétor-fiscale et font pression et font pression sur leurs clients clients des banques allait rendre cette approche sion. C’était de bonne guerre, mais dans certains pour qu’ils se régularisent. Il incontournable. cas c’était si disproportionné qu’on pouvait légi- semble qu’il y ait eu un gros timement se demander si le boycott de la place 2015 Il entre à BRP Tax qui venait d’être créée par le financière suisse n’était pas l’intention première groupe BRP, une société spécialisée dans la com- pliance bancaire, notamment le cross-border.sur leurs clients pour mouvement dans ce sens des – dans le but de protéger les banques domestiques. derniers clients italiens non déclarés. Les clients français ont par exemple l’obligation de déclarer les dividendesqu’ils se régularisent. Mais certains clients européens ne pourront pas se tous les mois et les Espagnols ont l’obligation de remplir jusqu’à sept rap- régulariser à temps, car ils sont en dehors des paramè- ports annuels! Si ces deux pays ne lèvent pas rapidement ces obligations, tres fixés. C’est le cas, par exemple, des résidents fran- cela aura le mérite de montrer que la véritable intention avait bien été deçais qui ont des revenus professionnels non déclarés. Comme l’affaire parti- faire obstacle à la libre circulation des capitaux. Quant à l’Italie, elle a faitrait automatiquement au pénal, souscrire à une procédure de régularisation un pas en avant en s’engageant à enlever la Suisse de ses listes noires dèsreviendrait à une auto-incrimination. l’entrée en vigueur de l’EAR.Alors que fait la banque pour les comptes non régularisables? En attendant l’accès au marché, qu’est-ce que les banques peuvent faire?Il n’y a pas eu d’accord avec l’UE sur la responsabilité des banques au mo- L’idée que les banques suisses perdraient tous leurs clients parce qu’ils de-ment de l’entrée en vigueur de l’EAR. Cela laisse un vide juridique ab- vraient désormais se déclarer au fisc relève plus du fantasme que de lasurde: une banque suisse pourrait être punissable selon le droit étranger réalité – quand bien même il y a eu des grosses sorties de fonds sur certainsalors même qu’elle aurait tout mis en œuvre pour régulariser son client… marchés (dont la plus grande partie a servi à payer les impôts en retard). Laet qu’en droit suisse elle était jusque-là dans l’impossibilité de l’annoncer vraie raison du charme indéniable des banques suisses vis-à-vis de la clien-ou de clôturer son compte. tèle étrangère est ailleurs. Mais attention: l’échange automatique n’aidera en rien dans ce domaine. Ce qui est exigé, ce sont de nouvelles normesLes banques espèrent-elles toujours que la Confédération va trouver une solution? de qualité. D’abord, les banques doivent aider au maximum leurs clients à remplir leurs obligations fiscales en leur fournissant des relevés fiscauxJusqu’ici, le DFF n’a pas donné signe de s’intéresser à cette question. En adaptés aux exigences de leur pays (c’est important en particulier avec lesattendant que les choses se précisent, la banque doit prendre toutes les me- résidents en France qui, sans déductions, peuvent être imposés à des tauxsures nécessaires pour minimiser les risques d’incrimination par un juge punitifs jusqu’à 62,5%). Deuxièmement, ce qui compte maintenant c’est laétranger (notamment français). Pour parer à cela, les banques font ce qu’on performance après impôts: il faut faire des propositions d’investissementappelle un ring fencing: elles se bornent à exécuter les transactions d’achat- qui tiennent compte de la fiscalité du pays. Enfin, elles doivent avoir unevente de titres, sans fournir d’autres services de manière active. approche saine à propos des enveloppes fiscales utilisées par des clients.Mais selon nous, seul le mandat de gestion (qui exclut toute intervention Certaines sont adéquates et même recommandées par la législation fiscale.du client) fait l’affaire, parce que c’est un acte de gestion difficilement Mais attention aux abus, ainsi qu’au défaut de conseil le cas échéant. À cesassimilable à une «complicité de blanchiment de fraude fiscale» – contrai- conditions, les banques suisses qui auront bien pris le virage ont un belrement à une clôture de compte, des achats de bijoux ou des retraits d’espè- l’avenir devant elles. ces intempestifs. Il faut surtout, selon nous, que la banque mette par écrit  Propos recueillis par Mohammad Farrokhsa politique de conformité fiscale, qu’elle fasse ce qu’elle a écrit, et qu’elle

PAGE . Indices | | Janvier 2016 | La Chronique de François-Serge LhabitantLe réveil de la forceL’évènement le plus marquant de l’année 2015 restera pour moi la sortie du septième épisode Rio Tinto voient donc l’Empire du Milieu comme étant en la tourmente. Malheureusement, ils ont tous disparu de ce de la saga Star Wars (Le Réveil de la Force). récession, alors que Apple et Samsonite la perçoivent comme marché, chassés par des exigences de capital réglementaire Non que le retour de Luke Skywalker ou de étant en plein boom. Pour ne rien arranger, les marchés ac- prohibitives. Autrement dit, les plus gros acheteurs sont aux la Princesse Leia me ravisse, même si, je le tions chinois se modernisent et s’ouvrent au monde, et cela abonnés absents. Restent quelques hedge funds spécialisés, confesse, je n’ai raté aucun des six épisodes génère une volatilité importante à laquelle nous n’étions plus avec des termes de liquidité qui leur permettent de s’enga-précédents. En fait, c’est plutôt le côté financier de ce film habitués. Pourtant, ce n’est pas la Chine qui m’inquiète le ger dans un processus de restructuration qui peut parfoisque j’admire. Walt Disney a en effet acheté Lucasfilm pour plus aujourd’hui, car elle est dans une bien meilleure situa- prendre plusieurs années. Mais leur taille agrégée est tropprès de quatre milliards de dollars, mais a déjà récupéré un tion que de nombreux autres pays. Elle dispose en effet de faible pour leur permettre d’équilibrer le marché. Pour nemilliard de dollars de recettes sur les douze premiers jours réserves plus que confortables, de taux d’intérêt relativement rien arranger, en cas de crise grave, les dettes d’entreprisesd’exploitation. Autrement dit, le film le plus rentable de élevés qu’elle peut abaisser à sa guise, et elle peut transférer en faillite seront en concurrence avec les titres hypothécai-tous les temps aux Etats-Unis et ce sans compter sur les ses problèmes au reste du monde en dévaluant fortement sa res, les prêts étudiants, et autres crédits structurés pour trou-produits dérivés, les parcs d’attractions et autres royalties. La monnaie. De plus, son régime politique est fort et centralisé, ver de potentiels acheteurs.souris anthropomorphique est visiblement un bien meilleur et il peut agir vite. Ma première source d’inquiétude vient Certains investisseurs ont bien tenté d’anticiper le mouve-investisseur que nombre d’entre nous. du marché du high yield, qui connaît habituellement une ment en vendant leurs titres de high yield avant les autres.Car en 2015, il fallait s’accrocher pour trouver des investisse- crise de crédit tous les 6 à 8 ans (les deux dernières ayant eu Le plus souvent, ils avaient investi sur ce marché par lements rentables. Les actions américaines (-0,7%), les actions lieu en 2001 et 2008). moyen de fonds d’investissement, choisis soigneusementeuropéennes (+3,8%, mais auxquelles il faut ajouter une La taille du marché du high yield représente aujourd’hui pour leur liquidité mensuelle, voire même hebdomadaire.baisse de l’euro de 10,2%), les marchés émergents (-16,9%), 1064 milliards de dollars, soit près du triple de sa taille Il leur suffisait donc en théorie de demander un rembour-le high yield (-4,6%), les matières premières (-32,9%) ont en 2000 et le double de sa taille en 2007. Près de 17% de sement de leurs parts pour se sortir de ce pétrin. En théorietoutes détruit de la valeur, qui plus est avec une volatilité ces dettes, soit 176 milliards, sont considérées aujourd’hui seulement, car en pratique, leurs fonds se sont rapidementtrès élevée durant l’année. Même les meilleurs hedge funds comme étant en détresse financière, dont près de la moitié retrouvés dans l’incapacité de faire face à des demandesont eu du mal à rester positifs. provient du secteur de l’énergie. C’est déjà plus qu’en 2000 soudaines et massives de retraits et ont tout simplementL’année 2015 et le début de 2016 ont curieusement été do- (120 milliards), mais moins qu’en 2008 (313 milliards). décidé de suspendre les remboursements.minés par la santé de la Chine, puisque même la Fed s’en est Sous des hypothèses conservatrices, on peut s’attendre à ce Les investisseurs de Third Avenue ou Stone Lion se sontexplicitement préoccupée. Le dernier moteur de croissance qu’environ un quart du marché du high yield fasse défaut ainsi brutalement rappelés que les leçons de 2008 auraientdu monde est-il en train de s’essouffler? Tout dépend du dans les cinq ans qui viennent. Autrement dit, 532 milliards du servir à quelque chose. Et pour les autres qui auraientpoint de vue. Pour les grands secteurs traditionnels comme de dollars de dette en faillite que les créanciers actuels vont raté l’évènement, pas d’inquiétude: d’autres fonds devraientl’acier, les mines, la construction navale, les banques, le pé- devoir refourguer dans l’urgence. Jusque-là, rien de très sur- suivre. Si vous avez aimé les subprimes en 2008, voustrole et le gaz, il ne fait aucun doute que l’ère des réjouis- prenant, ces chiffres sont typiques d’une crise de crédit de devriez adorer 2016. Tout comme pour Star Wars, on nesances est terminée. En revanche, pour des secteurs comme moyenne intensité. Les montants sont juste plus importants s’en lasse jamais ! la technologie, l’internet, les services, la santé, les sports et du fait de la croissance du marché.les loisirs, la Chine est en plein boom économique. BP et Historiquement, les banques et autres dealers spécialisés François-Serge Lhabitant est Professeur de Finance à l’EDHEC Business School. se portaient acheteurs de ces dettes à bas prix au cœur de L’article ne reflète que les vues personnelles de l’auteur.Solange Ghernaouti CybersécuritéProfesseure, directrice du Swiss Cybersecurity Advisory& Research Group, HEC − Unil (www.scarg.org)Cerise sur le gâteau ou traking généralisé?Désormais, nul ne peut ignorer que son confort de navigation le cas notamment par exemple de l’API Javascript Evercookie statistique), si votre navigateur est unique, vous pouvez alorsInternet provient des témoins de connexion, plus prosaïque- qui permet d’identifier un client après suppression de tous les faire l’objet d’un profilage approfondi lié à tous les sites webment dénommés «cookies». Ce terme fait référence à un cookies standards. Difficile donc de s’appuyer sur le nettoyage visités. Depuis 1990, l’Electronic Frontier Foundation (organisa-procédé informatique qui permet de mémoriser et de mettre à de cookies du navigateur pour effacer l’ensemble des traces tion non gouvernementale à but non-lucratif dont le siège est àjour les informations de navigation d’un internaute lorsque ce laissées par la navigation web. San Francisco) a pour vocation de défendre la liberté d’expres-dernier se connecte à un serveur web. Cela autorise la sauve- Pister un internaute à son insu est toujours possible car il sion sur Internet et la protection de l’intimité numérique. Ellegarde des paramètres de connexion (nom et mots de passe) existe de multiples manières de stocker des informations met à disposition de tout un chacun, une nouvelle version depour éviter de les donner à chaque nouvelle session, un panier issues de sa navigation web. Ainsi, il existe des mécanismes de son service «Panopticlick: is your browser safe against trac-d’achat ou encore par exemple de réaliser des services de publi- stockage local dédiés à des applications Web (comme Adobe king?». Fruit d’un projet de recherche initié en 2010, ce servicecité ciblée et très personnalisée ou d’identifier un internaute. Flash, Microsoft Silverlight ou encore HTML5); des objets dans permet d’évaluer le degré d’identification du navigateur queS’ils permettent une réelle personnalisation des services en le contenu des pages Web peuvent être détournés pour stocker vous utilisez, dans l’optique notamment de faciliter l’adoptionproposant des contenus spécifiques à chacun, les cookies peu- temporairement des informations. Par ailleurs, l’utilisation de mesures d’anti-tracking. Facile à activer et rapide à réali-vent aussi être utilisés à des fins de marketing, d’analyse de abusive de certaines facilités de sécurité ou fonctions des navi- ser, ce test offre une réponse circonstanciée – et édifiante detrafic ou d’habitude de navigation et donc aussi à des fins de gateurs permet d’obtenir aussi des informations personnelles. l’ensemble des paramètres d’identification de votre navigateur.profilage, de surveillance et de pistage des utilisateurs. Outre le recours à des cookies, il est également possible d’ex- Tout ce que vous ne savez pas (encore) sur votre navigateur,Comment dès lors protéger l’intimité numérique et la vie pri- ploiter des identifiants générés par des applications, matériels, vous pouvez désormais oser le demander à panopticlick.eff.org.vée si le protocole de navigation incontournable de l’Internet éléments de connectiques de l’utilisateur (comme l’adresse IP), A vous de déterminer si vous souhaitez installer des dispositifs(le protocole http) s’appuie sur de telles facilités? Supprimer ou des informations d’authentification souvent uniques, utili- de blocage de traceurs (DoNotTrackME, Disconnect, uBlockles cookies? Certes, c’est une possibilité mais elle n’est pas sées pour accéder à des ressources, comme Facebook Connect, Origin, AdBlock), de blocage des scripts (NoScript, ScriptNo),suffisante et quasi impossible à mettre en œuvre de manière Windows Live ID, Google Account, etc. ou encore avoir recours par exemple à la génération de faussesefficace car ce qu’un cookie ne peut faire, le supercookie ou De plus, un internaute peut être traqué via certaines données informations afin de brouiller le calcul des empreintes numéri-encore le cookie zombie le fait en toute opacité. Un supercoo- issues de son navigateur, ou encore de son système d’exploi- ques (Random Agent Spoofer)… Le consentement éclairé quekie, contrairement à ceux dits standards, s’implante de telle tation. Ainsi, les informations de configuration qu’un naviga- l’internaute pourrait donner pour autoriser l’usage de cookies,sorte qu’il ne puisse être facilement désactivé ou contourné. teur présente aux sites web auxquels il accède permet d’en dans la mesure où il aurait reçu des informations claires etAinsi, lorsque les cookies standards ont été supprimés par un dresser un profil et de générer son «empreinte», qui à l’instar précises sur la finalité de ces cookies ainsi que sur les infor-utilisateur, certains supercookies peuvent générer des cookies des empreintes digitales humaines permet d’identifier et de mations placées sur son équipement, semble être dérisoire auzombies afin de continuer à récolter des informations de navi- reconnaître un système parmi d’autres. Cela offre de ce fait, la regard des possibilités de traçabilité de ses activités réalisa-gation et d’assurer la résilience du procédé de collecte, c’est capacité à singulariser un utilisateur (notion d’identification bles à son insu. 

PAGE . Indices | | Janvier 2016 |Le thème Produits financiersplu Ils faudra se contenter de rendements faibles après des années favorablespour la plupart des classes d’actifs.Nannette Hechler-Fayd’herbe, Head of Investment Strategy | Credit SuisseA l’ère des rendements modestesC’est un vent de panique qui souffle sur les marchés fi- de découplage monétaire supplémentaire entre la raffermir, on compte le secteur pharmaceutique. nanciers en ce début d’année BNS et la BCE. Il faut donc s’attendre à un taux Le secteur de la technologie devrait bénéficier 2016. Avec des prix du pé- de change entre les deux monnaies relativement par ailleurs d’une demande élevée, du fait des in- trole apparemment en chute proche des cours actuels. Les monnaies attrayan- vestissements continus des entreprises dans leurs tes quant à leur sous-évaluation par rapport au structures IT. libre, des pertes tant sur les franc suisse sont celles liées au prix du pétrole, Quant aux thèmes d’investissement intéres-actions que sur les obligations à risque crédit et, soit la couronne norvégienne ou encore le dollar sants pour l’année à venir, on peut citer celuien contrepartie, de bonnes tenues pour les va- canadien. qui a trait au développement du consommateurleurs-refuge traditionnelles telles que les obliga- Malgré un début houleux, 2016 devrait tout chinois. Le gouvernement cherche activement àtions d’Etat, l’or ou encore la monnaie japonaise. de même rester une année plus actionnaire inciter les consommateurs à épargner moins, àPourtant, avec des taux de chômage désormais qu’obligataire. La perspective de taux bas ne si- transformer l’économie chinoise en une écono-proches du taux de chômage de long terme, les gnifie pas pour autant que les obligations de ce mie à plus forte valeur ajoutée, ce qui permettracréations futures d’emplois aux Etats-Unis seront côté de l’Atlantique présentent de bonnes pers- aux travailleurs de l’Empire du Milieu de voirplus à même de s’accompagner de hausses salaria- pectives à moyen terme pour les investisseurs. leurs salaires moyens augmenter et ainsi de sou-les. La baisse des prix des matières premières et En Europe, nombreuses sont les obligations de tenir la capacité à innover. Dans ce contexte, lesparticulièrement du pétrole accroît par ailleurs le qualité, de courte à moyenne durée aux rende- ventes au détail en Chine devraient continuer àpouvoir d’achat des consommateurs américains. ments négatifs. Même en choisissant de garder augmenter fortement, tout comme les dépensesIl faudra donc compter cette année avec une éco- de telles obligations jusqu’à l’échéance, l’investis- en faveur des loisirs et de la santé. Le tourismenomie américaine toujours robuste et, malgré les seur perd de l’argent. En Suisse, les taux négatifs chinois est ainsi en plein essor.doutes actuels des marchés financiers, avec une s’étendent jusque dans les longues maturités. Il y Et ce sont des sociétés tour- Les bénéfices normalisation graduelle des a peu de potentiel de rendement pour un risque nées vers ce tourisme chinois des entreprisesLe franc toujours taux directeurs de la Fed, cependant en hausse. La sensibilité aux change- en Asie voisine, y compris au après le rétablissement de ments des taux d’intérêt n’a effectivement fait Japon et en Australie, qui en devraient continuersurévalué, le secteur l’économie réelle qu’elle aura qu’augmenter, comme le montrent les durations profitent de même que les à progresser de façondes exportations aux réussi via sa politique d’as- sensiblement accrues des indices obligataires de opérateurs de croisière ou à soutenir les rende-prises avec des pertes souplissement quantitatif. référence suisses. Ainsi, même de légères hausses encore les sociétés de cartesde compétitivité et La zone euro n’en est pas de taux impliquent des rendements négatifs. Les de crédit.des prix encore en encore là. Avec plus de 10% obligations ne devraient dès lors pas faire partie Les investissements alterna- ments. Compte tenubaisse maintiendront de chômage, les surcapaci- des actifs à privilégier cette année. Pour les inves- tifs, à l’exception de l’immo- des perspectives tés sont encore importantes tisseurs tenus à investir en obligations, une large bilier, ont largement déçu enen négatif le niveau et dans ses derniers comptes diversification incluant des obligations d’entre- 2015. L’année 2016 ne sera de croissance etdes taux directeurs rendus, la Banque Centrale prises, des emprunts de marchés émergents et des peut-être pas aussi mauvaise de raffermissementde la BNS tout au Européenne (BCE) notait convertibles restera de mise. pour les matières premières de l’inflation. tout particulièrement comme Les actions présentent de meilleures perspectives. que les cours actuels ne le point d’interrogation le man- Nombreuses sont celles qui offriront toujours des laissent supposer. Les ajus- que d’impact de sa politique taux de dividendes plus élevés que les obligations tements dans la productionlong de cette année. d’assouplissement quantitatif ne proposent de taux d’intérêt. Elles continuent pour empêcher les baisses de prix supplémen- ainsi de représenter une véritable source de ren- sur l’inflation. En Suisse, le dement concurrente aux obligations. Compte taires devraient stabiliser les cours. Mais les franc toujours surévalué, le tenu des perspectives de croissance globale rai- matières premières, à la différence des actionssecteur des exportations aux prises avec des per- sonnables que l’on peut prévoir pour cette an- ou des obligations, ne paient pas d’intérêts maistes de compétitivité et des prix encore clairement née et une inflation en cours de raffermissement consomment au contraire le financement desà la baisse maintiendront en négatif le niveau des modéré, les bénéfices des entreprises devraient coûts d’entreposage et sont volatiles. Pour des in-taux directeurs de la BNS tout au long de 2016. continuer à progresser de façon à soutenir les vestisseurs à profil de risque bas en particulier, rendements actionnaires. Mise à part la Fed, les leur valeur dans un portefeuille est faible com-En dépit des phases de consolidation déjà vécues politiques monétaires seront par ailleurs toujours parée à des alternatives obligataires telles queen 2015, et temporairement tout à fait possibles généreuses, soutenant ainsi les valorisations. Les les obligations spéculatives ou même les créditsen 2016 également - comme c’est le cas en ce dé- marchés des actions européens et suisses bénéfi- de premier rang, par exemple. Ces derniers sontbut d’année -, le dollar devrait en sortir bénéfi- cient particulièrement des politiques monétaires risqués mais offrent une rémunération pour leciaire. Même si en raison d’une volatilité accrue, respectives de la BCE et de la BNS. risque sous forme de coupons élevés. Les hedgel’appréciation de la devise américaine pourrait Le choix des secteurs, styles, thèmes de placement funds, particulièrement les stratégies long-short,s’avérer moins forte que précédemment, sur l’en- et des titres, au-delà des préférences régionales, devraient continuer à bénéficier de bonnes condi-semble de l’année. Les périodes de consolidation aideront les investisseurs à améliorer leurs ren- tions, tandis que l’immobilier porté par les tauxreprésentent pour l’investisseur international dements. Parmi les secteurs bénéficiant le plus négatifs commence à se découpler des fondamen-des opportunités d’achat du dollar en raison du du découplage monétaire entre les Etats-Unis et taux en Suisse. La liquidité, très faible dans lesdécouplage monétaire qui persistera. En ce qui l’Europe et donc d’un dollar qui continuera à se fonds immobiliers, est un risque à prendre enconcerne le cours du franc suisse contre l’euro, la compte pour les investisseurs qui doivent gérersanté de l’économie helvétique ne permettra pas les portefeuilles activement. 

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PAGE 10. Indices | | Janvier 2016 | Produits financiersDu pareil au même pour cette année?Les yeux vont rester rivéssur les banques centrales. La Chine tien de la croissance des bénéfices manque aux devraient également bénéficier de cet environne-Avec une claire divergence poursuit sa marchés des actions pour avancer plus nettement ment. En Europe, les indicateurs économiquesentre le resserrement de la Fed mue en une et soutenir plus fortement une appréciation des se maintiennent à un niveau relativement élevéet l’assouplissement en Europe économie plus multiples de valorisation. depuis de nombreux mois, accréditant la thèseet au Japon. domestique et Les pays émergents ne se relèvent toujours pas d’une reprise qui s’installe, mais qui manque peine à gérer de la «gueule de bois» qui suit les années de forte encore de mesures structurelles convaincantes. Serge Ledermann sa devise croissance (2000-2010), grandement animées par Toutefois, les actions européennes demeurent Membre du Comité exécutif, responsable de manière la hausse du prix de nombreuses matières pre- largement soutenues par la politique monétaire de la gestion d’actifs pour la Suisse crédible. mières. A cet égard, la baisse des prix de l’énergie, expansive de la BCE dans la mesure où l’écart plutôt que de permettre une accélération de la entre les taux obligataires (largement négatifs) etABanque J. Safra Sarasin croissance dans les pays consommateurs, s’est tra- le rendement des dividendes reste à des niveaux la fin de 2014, la conviction forte duite par des fortes tensions dans de nombreux très généreux (plus 300 points de base). qui se dégageait pour 2015 était segments des marchés financiers. De leur côté, de nombreux marchés émergents que les marchés de taux ne nous Enfin du côté des devises, construire des porte- présentent des niveaux d’évaluation attrayants aideraient pas beaucoup à géné- feuilles diversifiés à partir du franc suisse demeu- (en absolu et en comparaison historique), mais rer de la performance. Les cour- re un exercice difficile. Ceci dit, les investisseurs cela ne suffit pas en soi pour attirer à nouveau bes dans les principaux marchés de la zone US dollar ont également souffert de les investisseurs. La Chine poursuit sa mue endéveloppés s’étaient fortement affaissées (mais la fermeté du billet vert en 2015. Seuls les in- une économie plus domestique et peine à gérern’étaient pas encore négatives !) et l’action des vestisseurs en euro ont bénéficié de l’érosion de de manière crédible sa devise (en voie de libéra-banques centrales était – déjà ! – au centre des leur devise. lisation) et surtout son marché domestique despréoccupations. Partant de ce constat, le fardeau Si la vigueur de la croissance économique a été actions. Le Brésil s’enfonce dans une spirale né-de la performance absolue reposait essentielle- caractérisée par des phases très distinctes d’op- gative tant économique que politique alors quement sur les épaules des marchés des actions, et timisme (avec de fortes performances pour les la Russie souffre de son isolement. Mais plusdans une moindre mesure de l’immobilier. marchés des actions) et de pessimisme (Grèce, préoccupante est la poursuite de la dynamiqueDouze mois plus tard, le constat n’est pas très Chine, matières premières en baisse, crédit), le baissière des prix des matières premières, au pre-différent, car les courbes de taux sont encore résultat final de l’exercice 2015 est globalement mier chef desquelles on trouve le complexe éner-plus pénalisantes (en Suisse et en Europe), sauf décevant mais conforme aux attentes de faibles gétique. Si le ralentissement économique généralaux Etats-Unis où le processus de normalisation rendements des portefeuilles. Difficile de s’atten- et plus spécifiquement dans de nombreux payss’engage enfin. A n’en pas douter les yeux res- dre à beaucoup mieux en 2016… émergents exerce son influence sur la demande, ilteront rivés sur les banques centrales en 2016, Quelques convictions toutefois. Les Etats-Unis nous paraît important d’observer les ajustementsavec cette fois une claire divergence entre le res- commencent la normalisation des taux car la sur l’offre en 2016, car de nombreux acteurs sontserrement (que nous attendons très modéré) de croissance est bien ancrée, la reprise conjonc- désormais en difficulté et vont devoir réduirela Réserve fédérale et l’assouplissement toujours turelle se confirme en Europe, mais de grandes leur production. Une poursuite de la dégringo-bien présent en Europe et au Japon notamment. incertitudes quant aux marchés émergents et à lade des prix mettrait en danger notre scenarioLa croissance mondiale peine à repartir, ankylo- l’évolution des matières premières demeurent. relativement constructif pour 2016. Les incer-sée par un endettement trop important, un faible Nous considérons l’amorce du cycle de haus- titudes sur l’intensité de la croissance mondiale,entrain pour l’investissement et généralement un se des taux directeurs aux Etats-Unis comme associées aux risques géopolitiques croissantsconsommateur prudent. Dans ce contexte, le sou- un élément positif qui confirme la robustesse (bien que souvent peu déterminant économique- de l’économie. Généralement, le marché des ment) induiront par à-coups des montées de fiè- actions s’accommode plutôt bien de la phase vre ou d’anxiété qui engendreront des corrections initiale d’un resserrement, tout comme le seg- significatives comme lors des premiers jours de ment de moindre qualité des obligations d’en- janvier. D’une manière générale, la prise de ris- treprise (marché qui a enregistré une évolution que est actuellement faiblement rémunérée mais neutre en 2015). Enfin, les banques américaines l’actif sans risque est pénalisant. Large diversification des investissementsnécessaire pour réduire la volatilitéDes principes de placementéprouvés peuvent permettre de La politique mi-avril toutefois, le SMI s’est remis du recul des hausse de taux d’intérêt du 16 décembre 2015.répondre de manière optimale monétaire cours de quelque 15%. La BCE quant à elle n’annoncera pas de pro-à la complexité actuelle de des banques Depuis, nous observons de manière générale gramme d’achat plus étendu. Même si elle res-l’environnement de marché. centrales une volatilité élevée ainsi que des cours en pha- te généreuse durant l’année en cours, les taux étrangères se latérale. A l’exception des fonds monétaires, devraient hausser modérément, cela grâce à la Markus Fuchs exerce une toutes les catégories de fonds de placement ont croissance, à un regain d’inflation et au couplage directeur de Swiss Funds & Asset pression enregistré d’importants afflux en 2015, et en avec les taux d’intérêt américains. sur le franc particulier vers les fonds actions. Il n’existe ma- On s’attend en Suisse également à des taux2 Management Association SFAMA suisse. nifestement que peu de solutions de substitution légèrement en hausse alignés sur la zone euro. 015 a commencé par un coup de théâ- aux actions, bien que leur niveau d’évaluation La politique monétaire des banques centrales tre: le 15 janvier, la BNS a communi- soulève des appréciations en partie controver- étrangères exerce de plus une pression sur le qué, à la surprise générale, l’abandon sées. Pour la plupart des analystes, sur une base franc suisse, elle devrait profiter à l’évolution du cours plancher de l’euro envers le historique, les cours des actions ne sont actuel- des cours des actifs indigènes. Comme les rende- franc suisse. La crainte d’une doulou- lement pas surévalués. On n’enregistre pas de ments d’obligations stagneront à un niveau très reuse estocade portée à l’économie prises de bénéfices. bas, les performances des actions resteront relati-exportatrice suisse, imputable aux fluctuations En 2013, les investisseurs ont réalisé des rende- vement attrayantes.de cours en résultant, s’est alors installée. ments négatifs pour la première fois depuis long- Les investisseurs devraient néanmoins respecterLe cours de change pratiquement fixe avait déjà temps, ce qui a aussi été le cas en 2014 et 2015. quelques règles fondamentales de placement.été remis en question au cours de périodes d’in- Les afflux vers les fonds obligataires indiquent Ainsi, il convient de prendre avec des pincet-sécurité et de crise précédentes par différents toutefois que les investisseurs sont toujours dis- tes les recommandations concernant certainesacteurs du marché, les risques entre les inves- posés à payer un prix en rapport avec une qualité catégories de placement, dont en particulier lestisseurs et la banque centrale étant inégalement élevée, en d’autres termes à accepter des rende- secteurs des matières premières ou des marchéspartagés. La fixation du cours plancher a effec- ments négatifs. La prudence est de mise en ce qui émergents qui enregistrent des hauts et des bastivement amorti les chocs de manière temporai- concerne les obligations high yield, la plus petite sans crier gare. Différentes analyses démontrentre. Les marchés ont réagi avec d’autant plus de fluctuation de taux d’intérêt pouvant déjà abou- toutefois qu’un portefeuille largement diversifiévirulence après la décision de la BNS. Jusqu’à la tir à des pertes massives de valeur. réduit nettement la volatilité et permet d’afficher Cette année, la politique des banques centrales des rendements raisonnables sur un plus long sera le facteur clé pour l’évolution des cours des cycle d’investissement. Ainsi, il est actuellement actions et obligations, et ainsi pour les encours et recommandé de placer les positions importantes les flux dans les fonds de placement. en cash et à rendement en partie négatif de la De l’autre côté de l’Atlantique, l’évolution et la manière la plus diversifiée possible, que cela soit vitesse de normalisation des taux seront plus par le biais de produits multi asset ou par réparti- déterminantes que l’annonce de la première tion sur différentes classes d’actifs. 

PAGE 11. Indices | | Janvier 2016 | Produits financiersLes limites en vue de la politiquede soutien des banques centralesLes instituts d’émission neferont plus whatever it takes Fini le temps système financier. Au pire de la crise, l’urgence Mario Draghi par son volontarisme est parvenu àmais whatever they can. où de maigres était de rouvrir les vannes, et le risque d’éven- ramener la confiance dans les marchés après l’été progrès tuels effets secondaires (mauvaise allocation du 2012, faire baisser fortement les taux d’interêt et Didier Saint Georges économiques capital, bulles d’actifs, inégalités sociales provo- la valeur de l’euro. Mais malgré tous ces succès, voyaient leurs quées par des marchés financiers en hausse et la croissance économique dans la zone demeureTManaging Director chez Carmignac effets magnifiés des salaires en baisse) serait traité plus tard. Or médiocre, et le rythme de progression du crédit out commença par une violente par l’action «Plus tard» est arrivé. A la fin 2015, un exemple bancaire plafonne à 1% l’an. Par conséquent, crise de crédit: trop d’endettement des banques d’éclatement de bulle déjà visible concernait le aujourd’hui, alors qu’il lui reste beaucoup moins et trop de risques pris par excès centrales. secteur pétrolier, et par extension le secteur des de marges de manœuvre pour faire baisser en- de confiance menèrent inélucta- obligations privées aux Etats-Unis. La création core les taux et faire baisser l’euro (la zone euro blement à la rupture du système monétaire avait d’abord favorisé la hausse du va mieux, son solde commercial s’est redressé) financier global en 2008. Or une prix des matières premières et d’énormes inves- pratiquer encore davantage d’assouplissementcrise de crédit n’est pas une crise comme les autres. tissements en capacités de production, notam- monétaire serait voué à un impact extrêmementCe n’est pas un ralentissement cyclique de l’acti- ment dans le pétrole de schiste aux Etats-Unis réduit et sera donc difficile à justifier.vité qui peut être amorti, voire inversé par des financés à très bas coût. Ainsi, nous entrons dans une ère nouvelle. Aprèspolitiques de soutien fiscales et monétaires. C’est La demande s’étant affaiblie, en particulier à plusieurs années où de maigres progrès écono-plutôt comme une interruption brutale d’un sys- cause du ralentissement de l’activité industrielle miques voyaient leurs effets sur les marchéstème d’irrigation, après que celui-ci soit demeuré chinoise, et l’OPEP refusant de se sacrifier pour financiers considérablement magnifiés par l’in-ouvert à l’excès. Après que la bonne comme la faire de la place à la nouvelle production en pro- tervention des banques centrales, nous allonsmauvaise herbe aient prospéré jusqu’à la déme- venance des Etats-Unis, le prix du pétrole s’est passer à une période différente. Les progrès éco-sure par l’accès à des liquidités déversées sans finalement effondré, mettant en difficulté finan- nomiques commenceront à s’essouffler (d’abordcompter, le jardin subit une sorte de spasme qui cière aigüe de nombreux investisseurs et sociétés aux Etats-Unis dans le sillage de la Chine, et parferme soudainement toutes les valves. En termes du secteur très lourdement endettés. Il serait très voie de contagion dans le monde), tandis quemoins paysagers, quand les banques elles-mêmes mal venu pour la Fed aujourd’hui de prétendre les banques centrales souhaiteront commencer àsont au bord de la crise de liquidité parce que la ignorer sa responsabilité prudentielle et conti- limiter leurs engagements. Retour aux fonda-faillite d’une d’entre elles a provoqué une réac- nuer d’encourager par une politique monétaire mentaux donc: ne plus compter sur des distor-tion en chaine, quand les gouvernements voient extra-accommodante la formation de ce type sions de marché bienveillantes, ni sur les actions,s’envoler leurs déficits et leur endettement, com- d’excès financiers. ni sur les obligations, que garantissait l’inter-ment faire pour que les entreprises et les particu- Ensuite, il est probable que l’activisme des ban- vention assurée des banques centrales. Se fier auliers ne rentrent pas dans une crise historique de ques centrales devienne contraint par un simple contraire de nouveau à une véritable analyse desconfiance, de liquidité et au final de solvabilité? calcul économique: celui qui résulte de la loi des risques et opportunités de chaque investissementRéponse: s’adresser aux seuls organismes qui ne rendements décroissants. Ainsi, en zone euro, sur ses mérites propres. subiront jamais de crise de liquidité, puisque cesont eux qui la fabrique, les banques centrales.C’est donc ce qui fut fait à partir de 2009. Lesbanques centrales entamèrent un effort de créa-tion de monnaie inégalé jusqu’alors, qui permitd’inonder les banques et les marchés financiers: lela croissance économiqueen zone euro reste médiocreet le rythme de progressiondu crédit bancaire plafonne.monde put continuer de tourner. Le jardin étaitde nouveau irrigué. Mais les tuyaux étaient entrès mauvais état, et cela prend du temps de lesréparer, donc l’eau arrose depuis 2009 surtout lesmauvaises herbes en chemin, et les plantationsen bout de chaine ne reçoivent finalement qu’ungoutte-à-goutte. Assez pour survivre, mais pas as-sez pour se développer.La trop lente remise à niveau du système ban-caire, l’hystérésis propre à toute grande crise decrédit ont empêché le cycle économique d’accé-lérer, tandis que les effets secondaires des liqui-dités déversées ont nourri la hausse de tous lesmarchés financiers, obligataires comme actions.Le rythme annuel de la croissance américaineatteint péniblement 2,5% aujourd’hui, malgré lacréation de 3500 milliards de monnaie, et celui dela croissance européenne se limite à 1,5%. Pire,un certain nombre d’indicateurs avancés sug-gèrent que la croissance américaine est à l’aubed’un ralentissement, et, circonstance aggravante,la Chine, deuxième économie mondiale par lataille, est elle-même en plein ralentissement.Donc une question majeure à se poser pour 2016est de savoir s’il faut encore s’attendre à ce queles banquiers centraux fassent «whatever it ta-kes» pour que la confiance dans des perspectivesde croissance plus forte se maintienne. Rien n’estmoins sûr, et ceci pour au moins deux raisons.D’abord, les banques centrales ont une respon-sabilité cruciale de maintien de la stabilité du

PAGE 12. Indices | | Janvier 2016 | Produits financiersLa divergence entre les cycles économiques va requérir à l’avenirune approche toujours plus dynamique des risques régionaux.La nécessité d’une gestion plus active Giovanni Leonardo Une stratégie babilité d’un élan de croissance qui stimulerait univers de cycles économiques divergents, de conservatrice le prix du pétrole reste faible pour 2016. Cette signes manifestes de hausses des taux d’intérêt etL’Head of Investment, Schroder & Co Bank AG pourra s’avérer baisse du prix du pétrole va ainsi continuer de de risques géopolitiques accrus? Les risques géo- économie mondiale se renforce plus risquée ralentir les économies productrices de pétrole politiques, dont le terrorisme, sont imprévisibles mais le cycle actuel est d’une qu’une stratégie et de soutenir les économies consommatrices par définition. Il est donc inutile de s’attarder sur autre nature que les précédents. équilibrée ou de pétrole (cycle divergent). Globalement, il est le sujet. En substance, les investisseurs devraient Une croissance rapide insoutena- orientée sur encore trop tôt pour prendre le risque d’investir redevenir «investisseurs» et se focaliser davan- ble caractérisait le cycle qui s’est la croissance. dans le pétrole ou dans les entreprises du secteur tage sur le moyen et long terme, ce qui leur per- terminé en même temps que la pétrolier. Le faible cours du pétrole réduit le prix mettra de mieux faire face à la forte volatilitédernière récession. Cet environnement de forte des intrants et a un impact positif sur l’économie attendue en 2016.croissance sera-t-il de retour? Certes, l’économie – l’inflation est susceptible de monter au cours Historiquement, les actions offrent desmondiale va continuer à progresser, mais à un des prochaines années par un processus lent. rendements attractifs et permettent une expo-rythme modéré. En effet, la dernière phase de 2015 n’a pas été de tout repos pour les investis- sition à la croissance du cycle économique. Lesforte croissance fait plutôt figure d’exception seurs; la correction des marchés subie en août- obligations d’État des principaux marchés, end’un point de vue historique. Une croissance septembre a attisé la nervosité. Elle devrait aussi revanche, ne rapporteront pas suffisammentmondiale modérée, voilà la nouvelle réalité à les inciter à revoir leurs objectifs de placement pour couvrir les risques d’une future infla-laquelle il faut s’habituer. Le caractère divergent et leurs budgets de risques. Malgré divers chocs, tion et se trouvent surestimées. En les achetantdes cycles économiques est notable, alors qu’au les marchés se sont redressés et révélés solides. aujourd’hui, l’investisseur consent à un place-cours des dernières décennies, la mondialisation Dans un contexte foisonnant de mauvaise nou- ment sans rendement réel pendant les dix pro-avait conduit à des cycles internationaux plus velles, les médias en ont oublié les taux d’inté- chaines années. En Allemagne et en Suisse, lasynchronisés. Cette divergence entre les cycles rêt négatifs des obligations d’État. En 2016, les situation est pire, avec des perspectives de rende-va requérir à l’avenir une gestion toujours plus effets de la deuxième phase de l’assouplissement ment sur dix ans encore plus faibles. L’inflationactive des risques régionaux. quantitatif se font sentir. La première phase de est susceptible de reprendre au cours des deuxLa forte chute du prix du pétrole ces der- l’assouplissement a tranquillisé les marchés en prochaines années, il est donc très possible quenières années reflète le nouveau rapport entre réduisant la volatilité et a forcé les investisseurs des rendements réels négatifs s’ensuivent pourla croissance occidentale et celle des économies à tabler sur des actifs plus risqués. L’assouplis- les obligations d’État. Une option serait de lesémergentes. Il ne faut pas vraiment s’attendre à sement quantitatif redevient un amplificateur remplacer par des alternatives attrayantes. Laun revirement majeur de cette situation. La pro- et accroît la volatilité des marchés. En effet, les stratégie d’investissement devrait toujours être investisseurs timorés ont pris plus de risques mise en vue dans la mesure où une stratégie qu’ils n’en ont l’habitude et si la volatilité ressur- conservatrice pourra s’avérer plus risquée qu’une git, ces investisseurs tenteront de se rabattre sur stratégie équilibrée ou orientée sur la croissance, des placements moins risqués. au vu du contexte de taux d’intérêt effectif.  Quelle est la meilleure façon d’investir dans cetFrançois Savary OpinionChief Investment Officer et responsable de la politiqued’investissement du groupe Prime PartnersAprès le pire démarrage sur les marchés depuis 1929Parler de bear market Le mois dernier nous écrivions qu’il fallait résister Le début d’année a constitué pour les marchés Nous restons néanmoins convaincus que lasemble actuellement à la tentation de se laisser gagner par la lassitude ce que les anglo-saxons qualifient de tempête question chinoise est au cœur des turbulencesun peu rapide. Mais face à des perspectives économiques sans relief parfaite (perfect storm). A l’instabilité géopoliti- financières actuelles. Non pas tant en raison duil n’y a toutefois plus pour la conjoncture mondiale en 2016. Au contrai- que – tension irano-saoudienne – se sont ajoutés ralentissement de la conjoncture que du fait deslieu de surpondérer re, face aux risques importants pour le cycle, nous des chiffres économiques parfois décevants (indi- défis structurels auxquels l’Empire du Milieu eststratégiquement recommandions de porter une attention particu- ces PMI manufacturier chinois et américain), une confronté. S’il y a une vertu dans l’exacerbationles actifs risqués lière aux développements macroéconomiques et dépréciation accélérée de la devise chinoise ou des craintes des investisseurs c’est bien la prisedans une allocation d’adopter une allocation d’actifs plus tactique, encore les errements des autorités financières de de conscience que le modèle chinois n’est ni uni-d’actifs. puisque nous sommes entrés dans la seconde l’Empire du Milieu sur la régulation des marchés que ni parfait. La nécessaire transition du modèle phase du cycle économique et financier, dont locaux (système d’arrêt des cotations, levée des de croissance de l’investissement vers la consom- l’un des attributs majeurs est la remontée de limitations de vente de titres introduites en été mation et la gestion d’un excès de levier ont dû la volatilité sur les actifs risqués. 2015). Une conjonction de facteurs négatifs qui être gérés par d’autres pays dans le passé. Ce qui La première semaine de 2016 a constitué au mieux peut être qualifiée de rare! est également clair c’est qu’utiliser la monnaie une validation de l’idée du retour durable de la On pourra argumenter que derrière ces éléments comme arme pour remédier aux problèmes struc- volatilité sur les marchés boursiers et au pire une ponctuels se cache une vérité plus grave: la prise turels chinois serait la pire des solutions. Ce choix douche froide concernant l’attrait des investisse- de conscience que les politiques de reliquéfaction irait à l’encontre de l’élimination de surcapacités ments en actions. Il n’est donc pas étonnant d’en- massive conduites par les banques centrales ont auxquelles la Chine est confrontée et il renforce- tendre certaines voix prédire un marché baissier atteint leurs limites. Pire encore, nous serions au rait l’excès de levier dans le système économique de moyen terme, dont l’origine remonterait au point d’inflexion de la bulle boursière, alimentée et financier domestique. En outre, il relancerait le «coup de grisou» sur les places financières durant par les injections de liquidités. L’efficacité écono- risque de déflation mondiale, ce que les opéra- l’été 2015. Le fait que la performance des indices mique et financière des politiques d’ajustement teurs ont raison de craindre. boursiers durant la première semaine de l’année a quantitatif est un sujet qui alimente les débats. Il est trop tôt pour dire que la Chine s’est enga- été la pire depuis 1929 a de quoi nourrir l’anxiété. Croire que cet instrument est la panacée univer- gée sur cette voie et parler de bear market nous En outre, le marché des actions, particulièrement selle a toujours relevé de la naïveté, ce qui ne semble un peu rapide en l’état. Toutefois nous aux Etats-Unis, a connu une réduction sensible du veut pas dire pour autant que son utilisation est restons d’avis qu’il n’y a plus lieu d’être animé nombre de titres participant à la hausse des indi- nécessairement néfaste. Nous avons souvent dit par un esprit d’achat sur faiblesse à l’égard des ces depuis 15 mois. Enfin, la formation de confi- dans ces colonnes que la difficulté majeure des actions qui ne doivent plus être surpondérées gurations techniques négatives peut accréditer politiques de QE n’est pas leur engagement mais stratégiquement dans une allocation d’actifs. l’idée que les bourses sont entrées dans un «bear la mise en œuvre de leur élimination, ce que le Nous restons donc sur notre message des derniers market» voire confrontées à la menace d’une changement de cap monétaire de la Fed peut mois d’une attitude plus tactique à l’égard des nouvelle crise financière. laisser entrevoir. actifs risqués en 2016. 

PAGE 13. Indices | | Janvier 2016 | Produits financiersL’art d’utiliser Internet et les réseauxsociaux pour investir sur les marchésLa prolifération d’informationssur le net et les avancées Des techniques 1. Valeur: le cours de l’action est-il avantageux? et une étude des données non structurées peuttechnologiques ont transformé perfectionnées 2. Qualité: l’entreprise est-elle performante et révéler des éléments que les chiffres ne mettentl’environnement du secteur classent et bien positionnée pour continuer à générer des pas encore en lumière.de l’investissement. agrègent flux monétaires? Ainsi, un analyste pourra partager son enthou- les énormes 3. Appréciation: quel est l’avis des investisseurs siasme face à un nouveau produit – ou ses in- quantités concernant cette action? quiétudes croissantes par rapport à telle ou telle de données. 4. Thèmes macroéconomiques: des vents contrai- entreprise – bien avant d’avoir l’occasion de res affectent-ils le modèle commercial de l’entre- modéliser l’impact de ces appréciations sur les André Bantli prise? résultats par action. L’analyse du texte des rap- Head of Retail Business de BlackRock La manière de répondre à ces quatre questions ports permet de déceler ces changements d’im- a changé, de même que le contexte dans lequel pressions qui précèdent l’actualisation des infor-CSwitzerland examiner chacun de ces facteurs. La quantité mations. es dernières décennies ont vu d’informations à prendre en compte a radicale- Les outils de recherche ne fournissent pas seu- s’opérer des changements consi- ment augmenté. Aujourd’hui, les données issues lement des perspectives approfondies et plus ra- dérables du contexte d’investis- d’Internet, des médias traditionnels et des mé- pides sur les fondamentaux propres à une entre- sement. Les volumes de tran- dias sociaux foisonnent et intègrent rapidement prise, ils permettent aussi de mieux comprendre sactions ont explosé, stimulés le marché. L’efficacité croissante des marchés se les interactions entre des entreprises situées aux en partie par une augmentation traduit par l’apparition et la disparition rapides quatre coins du monde.colossale des investissements passifs. Toutefois, des opportunités – il s’agit par conséquent de Ceci permet d’élaborer une carte dynamiquela plus forte influence est sans doute la proliféra- pouvoir prendre ses décisions d’investissement illustrant comment toutes les entreprises sonttion des informations disponibles pour la prise de plus vite que jamais. Chaque jour, nous devons connectées dans un univers d’investissement,décisions d’investissement, ainsi que les moyens poser ces quatre questions fondamentales pour en se fondant sur les descriptions de leurs acti-d’y accéder et de les traiter – autant de processus 8000 entreprises. Comment est-il possible de vités. Cette démarche permet de saisir l’opinionencore inconcevables il y a seulement quelques suivre autant d’actions quotidiennement? Par le que ces entreprises ont d’elles-mêmes, de savoirannées. Le développement fulgurant d’Internet, recours à une technologie de pointe qui permet comment elles réalisent des bénéfices et d’établirla multiplication des médias sociaux et les avan- de traiter et d’examiner d’énormes quantités ce qui compte à leurs yeux. L’objectif consistecées technologiques ont transformé le paysage. d’informations. donc à repérer les déficiences qui récompensentDans le secteur du Scientific Active Equity1, il est Des algorithmes perfectionnés qui classent et les investisseurs, même sur des marchés appa-primordial de prévoir les rendements boursiers agrègent les données dans la perspective de voir remment efficients. Pour cela, les outils tech-avec exactitude, de chercher de nouvelles idées se dégager des liens et des tendances étayent nologiques sont en mesure de traiter davantageet de nouvelles perspectives ainsi que de nou- les processus fondamentaux. Par exemple, l’ap- d’informations que n’importe quel être humainveaux moyens de répondre à ces quatre questions proche des rapports d’analyse se distingue des ou équipe d’êtres humains, et ce, beaucoup plusfondamentales en matière d’investissement: investisseurs conventionnels. Il ne s’agit pas rapidement.  tant de se focaliser sur les rapports traitant des événements déjà passés – dans la mesure où ce (1) Entité développée par BlackRock qui comprend des équipes paramètre se reflète déjà dans le cours – que sur chargées d’analyser la multitude de données trouvées sur le Net l’avenir. Souvent, les prévisions sont subtiles et les réseaux sociaux pour investir sur les marchés financiers.Le potentiel des sociétés technologiquesLes sociétés Internet et de Le nouveau nes travaillant sur de vastes projets. Le succès bénéficie de la loyauté absolue de ses employés.nouveaux services IT méritent groupe de des nouvelles sociétés repose sur l’implémenta- Autant d’ingrédients qui concourent à la réus-une attention particulière. sociétés qui tion très rapide via le cloud. Elles devraient donc site de la société. Tesla a réalisé la chose la plusAu contraire des sociétés exploitent croître ces prochaines années. difficile au départ: créer l’une des meilleuresd’équipements informatiques le cloud Si Apple est aujourd’hui la société la plus suivie, voitures au monde – électrique ! – avec un bud-traditionnelles. computing Amazon paraît avoir une bien meilleure chance get minime. Dans 20 ans, la grande majorité des rattrapent de doubler, voire tripler sa taille à long terme. voitures seront probablement électriques. Les Oracle et SAP. Dans le secteur des technologies, il faut en effet Tesla seront moins chères que les modèles pro- se focaliser sur les 3 à 5 ans à venir. Le service posés actuellement. Joshua Spencer Amazon’s cloud «Amazon Web Services» (AWS) En ce qui concerne Google, l’information récen- est bien parti pour progresser fortement. Son te la plus intéressante est la création d’AlphabetMGestionnaire de fonds chez T. Rowe Price service est déjà bien meilleur que ce que ses so- holding visant à recentrer les activités du moteur algré les récentes correc- ciétés cibles ont en interne. Le prix actuel a peu de recherche, tout en explorant d’autres domai- tions boursières, le secteur d’importance car les capacités d’AWS dépassent des technologies reste une de loin ce qu’une société peut faire elle-même. La société américaine très oasis de croissance dans une Ce service va pouvoir améliorer ses revenus et prometteuse Tesla serait économie globale qui en bénéfices à un rythme soutenu. l’une des entreprises les manque. Les investisseurs Nous sommes optimistes quant aux perspectives plus innovantes au monde.devraient donc étudier de près les entreprises de croissance de la Chine. Malgré les craintes surà développement rapide telles que les sociétés la santé économique du pays, celui-ci reste l’un nes via des filiales. Cela fait partie de la nouvelleInternet (Amazon, Google et Tencent), les socié- des marchés mondiaux bénéficiant de la plus ère de transparence financière. Il se peut que latés des nouveaux domaines de logiciels (Service- forte croissance. Dès lors, les placements dans société accroisse ses performances financièresNow, Salesforce.com et Workday), de même que des sociétés telles que JD.com, Ctrip, Alibaba et pour améliorer son savoir-faire technologiqueles industries de transformation comme Tesla. Tencent peuvent être recommandés. déjà puissant.En revanche, il convient de délaisser les sociétés A noter que les deux principales plateformes En conclusion, il faut garder à l’esprit que cha-d’équipements informatiques traditionnelles. de médias sociaux dans le monde occidental que société technologique a son propre stadeAinsi, le nouveau groupe de sociétés exploitant présentent de grandes divergences. Facebook a de développement. Les sociétés les plus matu-le cloud – Salesforce.com, Workday, NetSuite réalisé de très bonnes performances grâce à des res, telles qu’Apple, offrent plus de dividendes– est en train de rattraper Oracle et SAP. C’est innovations tandis que Twitter a faibli, rencon- que de potentiel de croissance, plus difficileune période charnière. La situation financière trant des problèmes de convivialité, accessibilité à réaliser. Beaucoup de jeunes sociétés doiventd’Oracle et de SAP des deux dernières années et concurrence. Facebook a amélioré ces atouts. investir pour continuer à promouvoir l’innova-montre qu’il n’y a pas eu de croissance de nou- Malgré cela, nous ne détenons pas de positions tion. Le problème se pose lorsque les sociétésveaux produits. Bien que ces sociétés ont une dans cette société en raison de sa valorisation. En continuent de croire qu’elles peuvent prospérerbase de clientèle solide, elles peinent à attirer de revanche, nous tablons sur Tencent, une sorte de après leur période faste. Beaucoup n’acceptentnouveaux clients, car implémenter une solution Facebook chinois. pas cette maturité. Apple est arrivée à maturitéSAP ou Oracle requiert des milliers de person- Autre société très prometteuse, l’américaine Tes- mais a sauté l’étape de refus d’acceptation. Cela a la apparaît comme l’une des entreprises les plus sûrement été l’une des plus belles transitions que innovantes au monde. Son créateur, Elon Musk nous ayons vues entre une société en croissance est non seulement un expert en technologie mais et une société mature.  aussi un chef d’entreprise novateur en termes de marketing et de défense des consommateurs. Il

PAGE 14. Indices | | Janvier 2016 | Produits financiers Invesco Global Targeted Returns FundEmprunts émergentsplus sûrs que ne l’estleur réputationLes investisseurs évitent Les Etats ont quant à eux réussi à stabiliserd’acquérir des titres émergents leur endettement à 48% du PIB, une partpar crainte des hausses de équivalente à celle de l’an 2000. S’il restait auxtaux d’intérêt aux Etats-Unis. Etats à rembourser la moitié de leurs dettes enC’est un tort comme le passé monnaies locales en 2000, cette part a atteintl’a démontré. presque les trois-quarts l’année dernière. Les pays sont moins dépendants des fluctuations des cours pour le service de la dette. Les détenteurs d’obligations sur les marchés émergents craignent que la hausse des taux dans la zone dollar ait un effet néga- tif sur les monnaies, la solvabilité et les cours des obligations des pays émergents. Si l’on se Michel Antonelli tourne vers le passé, pourtant, on s’aperçoit que lors des trois cycles de hausses des tauxL’Directeur, Nordea Genève d’intérêt de la Réserve fédérale américaine qui importance grandissante de ont commencé en 1994, 1999 et 2004, les em- l’économie des pays émergents prunts des marchés émergents s’en sont plutôt est incontestable. Ils croissent bien sortis. Ceux qui ont investi dans les mar- deux fois plus rapidement que chés émergents au début d’un cycle de hausse les pays industrialisés et repré- ont réalisé, avec les obligations en monnaies sentent déjà près de la moitié du fortes, des rendements annualisés à deux chif-produit intérieur brut (PIB) mondial. Depuis fres au cours des trois années suivantes. Lorsl’introduction de la politique à taux zéro de la de la dernière phase de hausse des taux d’in-Réserve fédérale américaine en 2009, les in- térêt, cela concernait également les obliga-vestisseurs ont cherché à faire du profit sur les tions en monnaies locales. La Réserve fédéraleobligations des pays émergents. La situation américaine augmenta à cette époque le tauxd’endettement et de solvabilité de ces pays directeur entre juin 2004 et juin 2006 de 400s’est nettement améliorée, notamment suite à points de base, en plusieurs étapes. Durant lala hausse des prix des matières premières. même période, les obligations des marchésDepuis 2013, ils connaissent cependant le émergents ont augmenté de 24% en monnaiesreversdelamédaille.Lorsquelechef delaRéserve fortes et de 27% en monnaies locales.fédérale américaine, Ben Bernanke, a annoncé Parce que les idées ne s’arrque le programme d’acquisition d’obligations Les perspectives d’un nouveau renforce-serait réduit, les emprunts des pays émergents ment du dollar et des possibles pertes de chan- L’équipe de gestion Multi Asset d’Invescont enregistré de fortes sorties de capitaux. ge des monnaies locales parlent plutôt en fa- géographie ou par les classes d’actifs.Ce sont notamment les investisseurs privés veur d’emprunts sur les marchés émergents en intéressantes aux quatre coins du monqui ont alors massivement retiré leurs fonds. monnaies fortes. Depuis l’été 2014, les écarts équipe a observé que la politique monéDepuis, les données fondamentales parlent de rendement se sont développés et la courbe des matières premières n’avaient pas eplutôt en défaveur des pays émergents car les croissante des rendements ouvre des perspec- Australie. Dans le même temps, la déflprix des matières premières ont entretemps tives de placements intéressantes, notamment les euro-obligations. Cela a donné unefortement diminué et la croissance a perdu de en Europe de l’Est. Ainsi, ceux des entreprises s’est empressée de la concrétiser au mson dynamisme. De plus, beaucoup de pays russes proches de l’Etat, telles que Gazprom, L’Invesco Global Targeted Returns Fundémergents dépendent encore fortement des offrent une compensation intéressante des ris- est un portefeuille très diversifié, à risqurecettes des exportations provenant des ma- ques encourus. Les perspectives chinoises, en des hausses et de minimiser les pertestières premières. revanche, ne se révèlent guère prometteuses. L’Invesco Global Targeted Returns FuToutefois, au cours des dernières années, c’est Habituellement, on constate une corrélation Pour en savoir plus : www.invescogtrplus l’endettement des entreprises que celui plus forte entre les rendements et les écarts de * Il n’existe aucune garantie que le fode l’Etat qui prédomine. Ces dernières profi- rendement sur les obligations en monnaies for-tent largement des faibles taux d’intérêt des tes avec les marchés développés (bons du trésor atteindra son objectif de rendemenpays industriels. Selon les chiffres du Fonds américains et obligations d’Etat allemandes)monétaire international, l’endettement des so- tandis que les obligations en monnaies locales Risques Principauxciétés non financières a bondi de 4 milliards réagissent plus aux taux de change, au déve- La valeur des investissements et les revenus qui en découlent peuvent diminuer comme augmenter et il est possible que les invesde dollars à 18 milliards de dollars en 2014. loppement économique et à la politique mo- pouvant comporter un effet de levier significatif, ce qui implique de fortes fluctuations de la valeur du fonds. Le fonds peut détenirAu cours de cette période, la part de l’endet- nétaire des pays émergents. A long terme, une fluctuations de la valeur du fonds. Le fonds peut être exposé au risque de contrepartie, entraînant des pertes financières, dans le castement des entreprises dans le PIB des pays combinaison des deux catégories d’obligations gestion du collatéral. Pour connaître les risques complets du fond consultez le prospectus du fonds. Si les investisseur ne sont pasémergents est passée de moins de 50% à près en un «Emerging Market Blend Bond Fund» Ce fonds est domicilié à Luxembourg. Ce document est diffusé à titre d’information uniquement et ne formule aucun conseil d’invede 75%. En 2014, les entreprises ont emprun- offre une meilleure diversification des risques du prospectus, des rapports annuel et semi-annuel, et des statuts. Ces documents sont disponibles sans frais auprès du représenté environ 300 milliards de dollars, près de six sur les marchés. La gestion des risques com- BNP PARIBAS SECURITIES SERVICES, Paris, succursale de Zurich, Selnaustrasse 16, CH-8002 Zurich. Données : 18 janvier 2016 [Cfois plus que le secteur publique. plexes liés au crédit, à la duration, au pays et à la monnaie est détermi- INVE043-07_Agefi_Anzeige_281x396mm_VFIN.indd 1PERFORMANCE DE LA DETTE DES MARCHÉS ÉMERGENTS nante dans le succès d’unEN PÉRIODE DE HAUSSE DE TAUX DE LA FED portefeuille d’obligationsEM Hard Currency EM Hard Currency EM Hard Currency EM Hard Currency 10% de marchés émergents.Annualized Returns Annualized Returns Annualized Returns Annualized Returns 9% En effet, de nombreux4/2/94-1/2/95 29/6/99-16/5/00 +11.68 30/6/04 - 29/6/06 +24.15 1/1/14 -? -0.07 pays et entreprises se si-3 yrs return +13.72 3 yrs return +12.40 3 yrs return +11.75 3 yrs return +13.72 EM Local Currency 8% tuent en marge de l’in- EM Local Currency Annualized Returns Annualized Returns 7% vestissement immobilier 2/4/94-2/1/95 +27.11 2/4/94-2/1/95 6% avec des notations de 3 yrs return +16.98 3 yrs return -14.91 5% crédit relativement fai- 4% bles. Seule une équipe de 3% gestion spécialisée dans 2% les marchés émergents, 1% chargée de les sélection- 0% ner et de les surveiller méticuleusement, serasep91 mai94 jan97 sep99 mai02 jan05 sep07 mai10 jan13 sep15 en mesure d’éviter desSources: Bloomberg, Federal Reserve pertes. 

PAGE 15. Indices | | Janvier 2016 Pourquoi la politique Le dollar fait aussi monétaire de l’Europe nous le travail de la Fed a-t-elle conduits en Australie ? La hausse de la devise américaine est liée aux tensions rêtent pas aux frontières. géopolitiques et économiques ainsi qu’à la divergence de politiques monétaires. co ne se sent nullement limitée par la En fait, elle recherche même des opportunités Jim Leavissnde. A titre d’exemple, notre Directeur de la gestion obligataire étaire très accommodante et la chute des prix DM&G Investments encore été répercutées sur les taux d’intérêt en epuis la mi-2014, le dollar américain s’inscrit enflation avait, elle, été largement répercutée sur hausse de près de 25%. Le statut de devise re- idée tout à fait excitante à notre équipe qui fuge du billet vert dans un monde caractérisé parmoyen de swaps de taux d’intérêt. une recrudescence des tensions géopolitiques etd se construit sur ce type d’idées. Le résultat une propagation du ralentissement économique ue géré, et offrant la possibilité de bénéficier en Chine aux autres pays émergents explique en en cas de baisses.* partie cette appréciation. Mais, elle trouve également son explica- und. Investir dans les idées. tion dans ce qui pourrait bien être le mot de l’année en 2016: la r.com/eu divergence. En effet, alors que les taux d’intérêt devraient conti- onds génèrera un rendement positif et nuer d’augmenter aux États-Unis cette année, il est fort probable nt. que de nouvelles mesures monétaires de soutien soient prises en zone euro, au Japon et dans les économies émergentes. stisseurs ne récupèrent pas la totalité du montant investi. Le fonds investira dans des produits dérivés (instruments complexes) En janvier 2015, les rendements des emprunts d’État américain r des titres de créance de qualité de crédit inférieure, y compris des obligations à haut rendement, ce qui peut entraîner de fortes et allemand à 2 ans s’établissaient respectivement à 0,4% et -0,1%. où l’entité avec laquelle le fonds effectue des opérations devient insolvable. Ce risque de contrepartie est réduit par le gérant via la Vers la fin 2015, les marchés obligataires anticipaient une évo- s certains que ce produit est adéquat pour eux, ils doivent prendre conseil auprès d’un conseiller financier. lution opposée des taux d’intérêt en prévoyant une probabilité estissement. Toute souscription dans un fonds doit se faire sur le fondement du document d’informations clés pour l’investisseur, de 70% d’un relèvement des taux par la Fed en décembre et une ntant en Suisse, Invesco Asset Management (Schweiz) AG, Talacker 34, CH-8001 Zurich. Le banquier domiciliataire en Suisse est baisse à -35 pb du taux de rémunération des dépôts par la BCE. CE/2016/118] L’écart de rendement entre les emprunts d’État américain et allemand à 2 ans était de plus de 120 pb à ce moment-là. Les 18.01.16 15:15 emprunts d’État américains rendus de cette façon beaucoup plus attractifs encouragent les flux de capitaux à prendre la direction des actifs américains et du dollar. Le différentiel Les taux européens s’établit actuellement à près de 140 pb (au 6 jan- devraient être vier 2016). négatifs pendant au Les taux européens devraient être négatifs pen- moins deux années. dant au moins deux années, date à laquelle les Les analystes pensent marchés pensent que la Fed aura alors porté le qu’à cette date la taux des fonds fédéraux à près de 2%. Par consé- Fed aura alors porté quent, les flux de capitaux vers le dollar ont le taux des fonds augmenté, dans une proportion qui pourrait désormais limiter tout nouveau potentiel d’ap- préciation. La divergence étant appelée à se pour- suivre, nous pourrions nous attendre à ce que l’euro continue de sous-performer; mais il est fort fédéraux à près probable que nous en soyons plus à la fin qu’au de 2%. début de ces fluctuations de change. Le passé nous révèle que la majeure partie de l’appréciation cyclique du dollar intervient à l’approche du premier relèvement des taux par la Fed et certaines méthodes de valorisation fondamentales du dollar américain n’en font plus une devise aussi éclatante. La parité de pouvoir d’achat (PPA) est un taux de conversion mo- nétaire qui exprime le rapport entre la quantité d’unités moné- taires nécessaire dans des économies différentes pour se procurer le même panier de biens et de services. Il suggère qu’il ne devrait pas exister de différences significatives entre les pays et que celles- ci doivent pouvoir être aisément dissipées. Dans la pratique, les divergences de PPA peuvent persister durant de longues périodes en raison de la nature imparfaite des marchés et de différences structurelles, mais on observe toutefois un retour à la moyenne sur le long terme. Sur la base de la PPA, le dollar apparaît désormais cher par rapport à la plupart des autres devises. Nous ne devons pas oublier que si le dollar continue de s’appré- cier, il fera alors le travail de la Fed à sa place. Les répercussions négatives d’un dollar fort ont été principalement ressenties au sein des entreprises. Les bénéfices par action ont baissé au second trimestre outre-Atlantique et devraient avoir fait de même au troi- sième trimestre compte tenu de la réduction des chiffres d’affaires réalisés à l’étranger exprimés en dollars. Dans les années 80, le dollar américain s’est apprécié de près de 50% face à la livre ster- ling, au deutsche mark, au franc français et au yen, suite à quoi est intervenu l’accord du Plaza en 1985. Sous l’effet des appels de plus en plus nombreux en faveur de politiques protectionnis- tes parmi les entreprises et les responsables politiques américains, les différentes banques centrales de la planète se sont réunies et ont réussi à coordonner une dévaluation du dollar. Nous sommes encore très loin d’en arriver là – et le dollar est probablement la devise qui peut le plus se permettre d’être la seule «perdante» de la guerre des devises. 

PAGE 16. Indices | | Janvier 2016 | Produits financiersVers la couverture des risques systémiques?La crise financière de 2008l’a montré: toutes les classes Des véhicules ques, mais aussi d’un ensemble d’entités moins portunité. L’objectif premier est donc de parve-d’actifs subissent violemment alternatifs et visibles, mais imbriquées de manière critique. nir à des performances moyennes identiques en-la réalisation des risques des solutions Comme l’avait démontré l’affaire LTCM, Hedge tre combinaisons d’actifs en période de stress. Unsystémiques. Deux grands optionnelles Fund dont la faillite en 1998 avait mis en danger ensemble de critères complémentaires sont en-types de protection émergent. peuvent garan- le système financier mondial. suite considérés, dont une mesure «d’efficience» tir une véritable En termes d’investissement, la réalisation de tout correspondant aux variations des performances Sacha J. Duparc couverture des risque systémique se traduit par des mouvements ajustées pour le risque sur tout l’historique. Les Chef de la structuration et du trading risques. brutaux et simultanés sur l’intégralité du spec- événements systémiques étant principalement tre des classes d’actifs; conditions dans lesquelles représentés par l’amplitude de mouvements deCProduits structurés, BCV peu de solutions permettent aux investisseurs de baisse, des drawdowns des portefeuilles, un se- omment se couvrir en cas d’évé- conserver leurs objectifs d’investissement ini- cond critère dit de «sûreté» correspondant à une nement extrême? La question tiaux. Si certaines techniques d’investissement diminution de cette mesure complète le processus est récurrente depuis la crise intégrant la non-stationnarité (ou instabilité) des de sélection. Ils sont rejoints par deux autres, dits financière de 2008, qui a mis en actifs lors de changements de régime permettent de «robustesse» et de «fiabilité», se référant aux évidence la gravité des risques d’atténuer les effets de chocs systémiques sur les systémiques inhérents à l’ins- portefeuilles, seules des allocations à un sous-en- L’objectif est de parvenir àtabilité latente des marchés de capitaux. Des semble d’investissements alternatifs et à des solu- des performances identiquesanalyses multicritères permettent de mieux cerner tions optionnelles peuvent garantir une véritable entre combinaisons d’actifsl’efficacité des solutions souvent proposées face à couverture des portefeuilles. en période de stress.ce type de risques, dont la survenance dépend Afin d’identifier les stratégies les plus efficaces,non seulement d’un fort endettement des systè- nous définissons comme événement systémique fréquences de surperformance et de supérioritémes financiers, mais aussi de leur étroite interdé- une chute mensuelle de plus de 5% de l’indice des ratios d’information, tous deux conditionnelspendance. S&P 500, et procédons à une étude multicritère à la survenance d’événements systémiques.Banques et intermédiaires financiers forment systématique d’un vaste ensemble de solutions de Bien que généralement caractérisées par des pri-en effet une structure compliquée d’expositions couverture. Comparer à périmètre égal l’inciden- mes de risque faibles, voire négatives – car trèsmutuelles (endettements et créances croisées, ce de chaque solution au sein d’un portefeuille recherchées pour leur effet diversifiant –, nom-corrélation et concentration des positions, non- implique tout d’abord d’en établir le coût d’op- bre de stratégies améliorent significativementconcordance entre actifs et passifs, etc.) Elle per- l’efficience globale des portefeuilles. Elles per-met à la fois une allocation localement efficiente ANALYSE MULTICRITÈRES DE SOLUTIONS DE COUVERTURE DE RISQUES EXTRÊMES mettent notamment de contrebalancer les pertesdes risques et des niveaux d’endettement plus subies lors d’épisodes de crises et de générer desélevés à l’échelle globale. Le risque systémique 4 Benchmark: S&P 500 TR et Cash sources de liquidités quand les ratios de rende-tend donc à s’accroître avec un niveau d’endet- Critère d’efficience 3 ments/risques sont les plus attractifs. Nos ana-tement rendu lui-même possible par la densifica- lyses multicritères mettent en exergue l’attraittion et l’intensification des échanges entre les en- Critère de sureté 32 S&P 500 + HFRX Macro/CTA Index de deux grands types de solutions: d’un côté destités du système. Sans oublier qu’un ensemble de 2 S&P 500 + HFRI EH Short Bias véhicules d’investissement alternatifs (Hedgerégulations pro-cycliques accentue encore l’am- S&P 500 + Iron Butterfly Funds Global Macro et Short bias) et de l’autreplitude de ces chocs. La robustesse de l’ensemble 1 S&P 500 + Iron Condor un ensemble de solutions d’overlays optionnelsdu système est donc tributaire non seulement 1 systématiques (Iron Butterflys et Condors, Zero-de la solidité de chacun de ses acteurs systémi- Cost Collars). Mais elles offrent surtout la possi- 3 21 0 1 23 bilité de constituer des solutions de couverture Critère de fiabilité des risques extrêmes efficientes, et aux caractéris- tiques en parfaite adéquation avec des contraintes Source: BCV 1 finement définies grâce à un ensemble de critères 2 objectifs et intuitifs.  3 Critère de robustessePhilippe Schindler MarchésCIO, Blue Lakes AdvisorsLa crise n’est pas comparable à 2008 Commentaire 1 ou 2 lignes maximumLa confusion actuelle Les Cassandre comparent l’effondrement des obliga- partie des revenus de pays influents (Russie, Brésil, (importante) des ETFs favorise des dislocations, si lasemble due à l’épreuve tions à haut rendement dans l’énergie aux subpri- Arabie Saoudite). La dégringolade du rouble, du réal pression sur les spreads demeurait élevée quelquesde force au Moyen- mes. Voyons ce qu’il en est dans les détails: certes, et autre rand traduit le problème, comme le budget semaines de plus!Orient et à la Chine. on observe un effet richesse négatif, une hausse très controversé – et politiquement risqué – de Le monde espère la stabilisation des prix de l’éner- des primes de risque, et une certaine pression sur l’Arabie pour 2016. La spéculation se poursuivra à gie. Peu concernés directement par l’instabilité les bénéfices des multinationales. Mais de grandes court terme contre les devises arrimées au dollar géopolitique, les États-Unis s’inquiètent pour leur différences existent. Premièrement, le stress actuel (Arabie Saoudite) et contre les entreprises vulnéra- industrie stratégique du gaz de schiste, pour la n’impacte pas l’économie mondiale. Il favorise plu- bles (endettées, ou à coûts de production élevés). hausse du dollar, et pour les fissures dans le marché tôt la consommation et les marges des entreprises, Le risque d’une grosse faillite («une baleine») du haut rendement. Cela ne suffira pas à Obama comme les gros importateurs (la Chine). Deuxième- sont à la hausse. La guerre des prix de l’énergie pour changer sa stratégie de non-intervention au ment, les banques ne sont cette fois-ci que margina- ne s’apaise pas. Le Royaume saoudien, plus isolé Moyen-Orient. Les chances d’un embrasement sont lement touchées, car les acteurs endettés ont eu es- géopolitiquement et moins stable que ces dernières là, en raison de ce manque de leadership. Les États- sentiellement recours aux marchés obligataires. Par décennies, n’a pas obtenu de résultats stratégiques. Unis opteront plutôt pour des actions nationales ou conséquent, des défauts seraient répartis sur une Seul un choc permettra une stabilisation (faillite, modifieront les réglementations. Dans un environ- base plus large d’investisseurs. Troisièmement, cette volte-face politique des États-Unis/Arabie, un nou- nement mondial non-coopératif, la Chine, le Japon fois il ne reste malheureusement que peu de «pou- veau QE américain). et l’Allemagne n’ont qu’une propension limitée à dre sèche» pour relancer l’économie et les marchés. Le pessimisme ambiant est rassurant. Il se symbo- prendre des mesures concrètes. La déroute des ma- C’est d’ailleurs là le nœud du problème. La marge de lise par des retraits à grande échelle des investis- tières premières n’est pas terminée. Les risques de manœuvre s’évapore après plusieurs années d’as- seurs de détail, qui ont eu lieu ces derniers mois contagion sont à la hausse, en dépit de fondamen- souplissement quantitatif et de hausse des dettes dans toutes les classes d’actifs. Ceci s’explique par taux économiques plutôt solides. Il convient de ré- publiques. Même s’il reste du potentiel en Chine et des facteurs fiscaux aux États-Unis (crédit d’impôt), duire certains risques et de faire quelques ré-ajuste- dans les pays émergents. La crise actuelle est d’une vu les performances décevantes des marchés. Les ments. On créera une poche de liquidité, on réduira amplitude inférieure à 2008/09. Mais la vulnérabilité grands gestionnaires (fonds d’allocation d’actifs) l’exposition au haut rendement que l’on arbitrera de l’économie et des marchés existe, car les déci- restent sous-pondérés en actifs risqués. La conta- contre une pincée de bons du Trésor américains à deurs vont manquer de moyens d’action... gion dans le segment du crédit est restée contenue longue duration; on neutralisera les actions. Rien de Mais l’effondrement des prix des hydrocarbures est au cours de l’automne dernier. Mais le décalage de très grave à ce stade, mais la prudence est mère des important. En effet, ceux-ci représentent la majeure liquidité entre obligations pourries (faible) et celle vertus… 

PAGE 17. Indices | | Janvier 2016 | Produits financiersTitrisation: entre malédiction et bénédictionLa titrisation est aujourd’huimieux régulée qu’en 2008 et agences de notations ont parfois manqué de vi- Les émissions de crédit et par conséquent soutiennent davanta-mérite une nouvelle attention. gilance, attribuant aux actifs titrisés une notation d’actifs sécurisés ge l’économie. Malgré ces mesures, les émissions crédit supérieure à celles des sous-jacents. peinent à d’actifs sécurisés peinent à retrouver leur niveau Vincent Juvyns La suite est connue, les difficultés rencontrées en retrouver d’avant crise en raison du manque d’appétence 2008 par Lehman Brothers et par certains fonds leur niveau des investisseurs pour cette classe d’actifs. Pour-DStratégiste, J.P. Morgan Asset Management monétaires, en raison de leur exposition à ces ac- d’avant 2008 tant, nous estimons que la titrisation mérite d’être epuis la crise de 2008, la titri- tifs, ont précipité la crise de 2008 et si, depuis, la reconsidérée, car en plus d’une meilleure régle- sation est synonyme des pires plupart des marchés boursiers ont retrouvé leur mentation, leurs sous-jacents4 sont également de excès de l’industrie financière niveau d’avant crise, ce n’est pas le cas de la titri- meilleure qualité puisque la reprise économique car, bien qu’elle n’en ait pas été sation. Ainsi, alors qu’en 2007 les émissions d’As- observée de part et d’autre de l’Atlantique réduit la cause, elle l’a amplifiée en fa- set Backed Securities (ABS) atteignaient 500 mil- les taux de défaut de paiement. vorisant sa propagation. La titri- liards d’euros par an en Europe, elles ne dépassent Enfin, les actifs titrisés ont conservé des caracté-sation est pourtant une technique relativement plus guère 50 milliards3 d’euros depuis 2009. ristiques utiles pour les investisseurs obligatairessimple consistant à créer des actifs obligataires1 Si la titrisation a été considérée comme une dans l’environnement actuel de taux bas et appe-avec un panier d’actifs, le plus souvent des prêts malédiction en 2008, le concept initial n’en de- lés à remonter. Les ABS et MBS affichent en effetbancaires2, générant un revenu récurrent. meure pas moins intéressant, lorsqu’il est bien un spread de respectivement 25 et 50 points deCe procédé est attractif tant du point de vue de encadré et repose sur des sous-jacents solides. Or base par rapport aux bons du trésor américain àl’émetteur qui allège ainsi son bilan, que de l’in- aujourd’hui, la réglementation afférente à la ti- 10 ans et ce pour des durations moyennes infe-vestisseur qui achète un actif obligataire dont le trisation a été sensiblement renforcée, que ce soit rieures, qui s’établissent à respectivement 4,8 etrisque de crédit est en théorie plus limité, puis- aux États-Unis avec la règle de Volcker ou en 6,8 années. Ces spreads conjugués à une moin-que ne dépendant pas d’un, mais de plusieurs dé- Europe avec les travaux de la Commission Euro- dre sensibilité aux taux ont ainsi permis à cesbiteurs et que dans certains cas le collatéral sous- péenne pour définir une «Simple Transparent actifs d’afficher une meilleure performance quejacent est mis partiellement ou totalement en Securitization». Outre éviter les excès du passé, les bons du trésor américain à 10 ans cette annéegarantie. Mais, l’inadéquation de la régulation de les régulateurs souhaitent permettre à ce marché et ce avec un risque de taux inférieur. Conscientl’époque et les errances de certaines institutions de se redévelopper sur des bases plus solides. que la titrisation est finalement peut-être unefinancières ont conduit à la mise sur le marché C’est également l’objectif des banques centra- bénédiction pour les portefeuilles obligataires etde structures opaques, avec des sous-jacents hété- les, à l’instar de la Fed qui a ainsi investi 1.700 diversifiés, J.P. Morgan a lancé un nouvel indicerogènes et parfois de qualité douteuse, à l’instar milliards de dollars en Mortgage Backed Secu- sur les ABS en novembre 2015 et nous allouonsdes prêts hypothécaires subprimes. En outre, les rities (MBS) depuis 2013 ou de la Banque Cen- une large part de nos actifs aux ABS et MBS dans trale Européenne qui a acheté pour 150 milliards nos fonds flexibles.  d’euros d’Asset Backed Securities depuis 2014. Si les banques centrales s’engagent à soutenir la ti- (1) Asset Backed Securities, Mortgage Backed Securities, Colla- trisation, c’est parce que celle-ci est un excellent teralized Loans Obligations. (2) Prêts hypothécaires, cartes de vecteur de transmission de leur politique moné- crédit, automobiles. (3) Source: J.P.Morgan Asset Management. taire. En titrisant les actifs sur leur bilan, les ban- (4) Prêts: hypothécaires, prêts étudiants, prêts automobiles, prêts ques augmentent en effet leur capacité d’octroi cartes de crédit.Visez juste – avecla recherche sur actions suissesde la Banque VontobelLe certificat dynamique sur un Vontobel Swiss Re- Dynamic VONCERT sur le Vontobel Swiss Research Basketsearch Basket est automatiquement ajusté sur la basedes changements dans les recommandations «Buy» Clôture des souscriptions 29.01.2016, 15h00 HEC Prix d’émission1 Duréeémises par le leader du marché dans la recherche sur N° de valeur Symbole Sous-jacentactions suisses. Cette expertise du Vontobel Invest-ment Banking maintes fois récompensée est devenue 3018 8932 Z44AAV «Vontobel Swiss Research» Basket CHF 101.50 Open Endaccessible à tous les investisseurs. Ce certificat dyna-mique permet d’exploiter en une seule transaction les Émetteur: Vontobel Financial Products Ltd., DIFC Dubai; garant: Vontobel Holding AG, Zurich.recommandations d’achat actuelles et futures. Fixing initial: 01.02.2016, libération: 08.02.2016. Commission de gestion: 1.20% p.a., cotation: demandée auprès de SIX Swiss Exchange. 1)Toutes les informations sont fournies à titre indicatif et peuvent être modifiées. Le prix d’émission inclut la commission d’émission de CHF 1.50.Vontobel a été nommé pour la cinquième fois consécutive à la1ère place pour le titre de «Switzerland – Leading Brokerage Firm» Un investissement dans un VONCERT comporte globalement les mêmes risques qu’un placement direct dans le sous-jacent, notamment en ce qui concerne les risques de change, de marché ou de cours. Les VONCERT n’offrent pas de revenus réguliers et ne disposent d’aucune protection duDésignation ASPS: Certificat tracker (1300) capital. Le panier est composé sur la base des recommandations «Buy» actuelles de l’équipe Vontobel Research/analyse «sell-side». Les ajuste-Catégorie: Participation ments découlent des changements de recommandation effectués par les analystes financiers. Lors de l’établissement des analyses financières, Vontobel et ses analystes publient les conflits d’intérêts éventuels; ceux-ci peuvent être consultés à tout moment sur www.derinet.ch/ researchdisclaimer. Les termsheets comprenant les indications juridiques faisant foi ainsi que de plus amples informations sont disponiblesà l’adresse www.derinet.ch – Vontobel Holding AG (Moody’s A3) – Bank Vontobel AG (Moody’s Counterparty Risk Assessment A2 (cr))www.derinet.ch, Téléphone 058 283 26 26 Performance creates trustLa présente annonce est exclusivement publiée à des fins d’information et n’est expressément pas destinée aux personnes ressortissantes ou résidentes d’un Etat dont la législation en vigueur interdit l’accès à ce type d’information. Cette annoncen’est pas une annonce de cotation, un prospectus d’émission au sens des art. 652a et 1156 CO ni un prospectus simplifié au sens de l’art. 5 al. 2 de la loi sur les placements collectifs de capitaux (LPCC). Elle ne constitue en aucun cas une offre, uneinvitation à faire une offre ou une recommandation en vue d’acquérir des produits financiers. La documentation de produit déterminante sur le plan juridique (prospectus de cotation) se compose du termsheet définitif avec les Final Terms et duprogramme d’émission enregistré auprès de SIX Swiss Exchange. Ces documents ainsi que la brochure «Risques particuliers dans le commerce de titres» peuvent être obtenus gratuitement à l’adresse www.derinet.ch ou auprès de Banque Vontobel SA,Financial Products, Rue du Rhône 31, CH-1204 Genève. Les produits dérivés ne sont pas assimilés à des placements collectifs au sens de la LPCC et ne sont donc pas soumis à la surveillance de l’Autorité fédérale de surveillance des marchésfinanciers (FINMA). Les placements dans les produits dérivés sont exposés au risque de défaillance de l’émetteur/garant et à d’autres risques spécifiques, sachant que la perte éventuelle est limitée au prix d’achat payé. Avant d’effectuer touteopération sur des produits dérivés, il est recommandé aux investisseurs de lire la documentation de produit et de solliciter des conseils compétents. Les indications fournies dans cette annonce sont sans garantie. Nous nous tenons à votre dispositionau numéro de téléphone +41 (0)58 283 26 26 pour tout renseignement concernant nos produits. Veuillez noter que les conversations sur cette ligne sont enregistrées. © Bank Vontobel AG. Tous droits réservés. Genève, le 25 janvier 2016.VT_Agefi_ResearchBasket_f_250116.indd 1 18.01.16 18:10

PAGE 18. Indices | | Janvier 2016 | Produits financiersConstruction de portefeuille: l’intérêtde combiner les fonds actifs et passifsUtiliser la gestion indicielle, Les solutions investment). Notons par ailleurs une forte aug- erroné. Les solutions indicielles et les fonds réel-le smart bêta et la gestion actives et mentation des allocations en faveur des fonds lement actifs (sous forme de gestion alternative)alternative peut s’avérer passives se à gestion passive, y compris des ETF. Nous devraient au contraire être considérés commeune solution d’investissement complètent. Le observons donc une bipolarisation du marché complémentaires. En réalité, nous considéronsefficace. fait de vouloir de la gestion d’actifs, avec une demande accrue que ces approches de portefeuille peuvent par el- les opposer en faveur de la gestion active spécialisée d’une les-mêmes apporter une solution complète pour paraît erroné. part et des mandats de gestion passive d’autre un investisseur. Les ETF «broad-based» ainsi que part. Le BCG a noté dans son étude que la part d’autres produits indiciels, qui suivent des indices Nicolas Gaussel des mandats de gestion passive et des ETF dans pondérés par la capitalisation, sont bien adaptés les actifs sous gestion totaux est passée de 3000 au cœur du portefeuille. Ils permettent de profi-L Directeur des gestions, Lyxor milliards de dollars en 2003 à 11.000 milliards ter des primes de risque de marché et offrent une es gestions actives et passives ont de dollars en 2014. Le BCG s’attend à ce que ce diversification efficace à faible coût. toujours été combinées au sein de segment de marché continue de connaître une Les ETF sont parfaits pour une allocation tactique la construction de portefeuille, mais forte croissance. des actifs, puisqu’ils offrent une forte granularité chaque année, le poids de la gestion Le smart beta ne remplace pas le beta tradition- des expositions, une facilité d’implémentation et active traditionnelle diminue au nel, il est un nouvel outil pertinent pour les in- de faibles coûts d’exécution. De telles positions profit de la gestion passive, selon les vestisseurs et en forte croissance. Différents types tactiques pourraient inclure des ETF fondés surétudes consacrées. En effet, une tendance domi- de stratégies de portefeuille mises en place par des indices de stratégies et de facteurs. Les actifsne le monde de la gestion depuis le tournant du des gérants actifs peuvent aujourd’hui être répli- alternatifs peuvent alors former la part activemillénaire: le recul des mandats de gestion active quées de manière efficace et à un coût raisonné d’un portefeuille, sur la base du principe d’expo-traditionnelle de cœur de portefeuille. D’après grâce aux indices de smart beta. En d’autres ter- sitions non corrélées et de mandats d’investisse-une étude du Boston Consulting Group (BCG) mes, les fonds de gestion passive sont de plus en ment sans contrainte. Un portefeuille type pour-réalisée en 2015, les actifs sous gestion dans les plus utilisés pour s’exposer à des stratégies qui rait être divisé à raison de 60/20/20 entre desportefeuilles «core» gérés activement représen- n’étaient jusqu’alors proposées que dans un for- ETF et produits indiciels «core», des expositionstaient 59% des totaux en 2003, mais ce chiffre mat actif. Dans une certaine mesure, le smart beta tactiques utilisant des ETF, et la composante ac-devrait baisser à 37% d’ici 2018. pourrait également remplacer les allocations tra- tive représentée par la gestion alternative.Partout dans le monde, les investisseurs délais- ditionnelles des investisseurs en faveur des fonds Les modèles d’allocation d’actifs évoluent poursent la gestion active traditionnelle au profit de de gestion passive qui suivent des indices pon- tenir compte de la gamme croissante de solutionsproduits alternatifs, de mandats de gestion active dérés par la capitalisation boursière. A l’avenir, indicielles à faible coût et du fait que la gestionspécialisée et de solutions LDI (liability-driven nous pensons que bon nombre de portefeuilles alternative s’établit de plus en plus en tant que incluront une importante allocation en smart véritable forme de gestion active. Nous pensons beta, ainsi qu’au bêta traditionnel et à la gestion que combiner le bêta traditionnel, le smart beta active (alpha). et la gestion alternative au sein d’un portefeuille Les solutions actives et passives sont complémen- constitue une solution efficace et puissante pour taires et le fait de vouloir les opposer me paraît l’investisseur. Numérisation des placements: un vecteurde croissance pour le marché des ETFLa révolution numériqueest synonyme d’opportunités Les banques culièrement présents dans trois domaines: en côté des banques, l’association de la technologiemajeures pour les fournisseurs commerciales premier, les start-up indépendantes s’adressant et de leur expertise en matière de conseil, quide solutions d’investissement classiques directement aux investisseurs finaux et permet- constitue généralement un atout majeur, leurpassives. pourraient voir tant au secteur de conserver sa capacité d’inno- permet de se rapprocher de nouveaux groupes leur part de vation. Ensuite, les offres des grands courtiers et de clientèle et d’accroître leur champ d’action. Sven Württemberger marché reculer banques mettant en place ou développant leurs Cette nouvelle tendance est synonyme d’oppor- Responsable d’iShares d’environ 35% services numériques de conseil pour la vente tunités majeures pour les fournisseurs de solu- par rapport directe afin de renforcer la présence de leur tions d’investissement passives (fonds indicielsEpour la Suisse alémanique aux banques marque. Enfin, les fournisseurs de technologie et ETF). De nombreuses plateformes d’investis- nglobant toute notre société et déjà en ligne. assistant les prestataires financiers, sans disposer sement numériques s’appuient sur un processus présente dans la musique et les mé- de compétences propres dans le domaine de la standardisé, qui définit des recommandations dias, la révolution numérique prend finance avec la mise en place des prestations de d’investissement en fonction de la propension une place toujours plus importante conseil numériques. au risque de l’investisseur et permet leur mise dans la finance, tend de plus en plus Les services de conseil numériques appliqués en œuvre. Le portefeuille ainsi constitué est à s’imposer comme la nouvelle nor- aux placements joueront un rôle majeur, car géré en continu et optimisé si nécessaire. Pourme dans le domaine des placements. les investisseurs jeunes et fortunés sont à l’affût de nombreux robo-conseillers, l’attrait des ETFLes investisseurs sont de plus en plus familiari- de solutions performantes et abordables pour réside dans leurs qualités fondamentales. Lessés avec les services numériques pour l’achat de gérer leur fortune et prendre des décisions d’ordre nouvelles plateformes de placement n’ont pasprestations, les opérations de paiement en ligne financier. nécessairement besoin de portefeuilles gérés deet, toujours plus fréquemment, les placements À en croire l’enquête d’Accenture, l’avènement manièreactive.Ellesontpourvocationdeproposer,par le biais des plateformes virtuelles. Cette évo- du numérique va provoquer une véritable ré- simplement et en toute transparence, unelution se veut également la conséquence directe volution dans la finance. À l’horizon 2020, les gamme étendue d’actifs. Ces placements doiventde la réflexion d’une nouvelle génération. Les banques commerciales traditionnelles pourraient être accessibles en permanence et négociables,«Millenials», comme sont appelés les représen- voir leur part de marché reculer d’environ 35% et ce à des coûts raisonnables. Dans ces porte-tants de cette génération, se détachent de l’idée par rapport aux banques en ligne et aux autres feuilles, le recours aux ETF est donc une consé-selon laquelle ils doivent recourir à un conseiller prestataires de services financiers numériques. quence logique.bancaire pour placer leur patrimoine. Ils sont En parallèle, les investissements dans les applica- Plusieurs modalités d’application sont néan-naturellement intéressés par les gestionnaires de tions technologiques dédiées au secteur financier moins envisageables: de l’intégration à courtfortune issus de l’univers virtuel. ont bondi de plus de 200% de 2008 à 2013. terme des ETF dans les portefeuilles gérés sousAu niveau mondial, les prestataires de services Dans les prochaines années, cette évolution forme numérique, jusqu’aux portefeuilles typesnumériques de conseil financier seront parti- structurelle laissera également son empreinte adaptés aux besoins des investisseurs. Le secteur sur le marché suisse. Ce nouvel écosystème du voit dans la collaboration avec ces nouveaux banking numérique en cours de formation po- prestataires de conseil, de planification et de ges- sera plusieurs défis pour les banques et d’autres tion de fortune un marché majeur en expansion prestataires financiers. Cependant, la concurren- durant les prochaines années. Le progrès tech- ce croissante des robo advisors et des entreprises nologique jouera à cet égard un rôle essentiel et Fintech offre également des opportunités pour l’évolution des besoins de la clientèle sera tout les acteurs bien établis sur le marché. Ainsi, du aussi importante. 

PAGE 19. Indices | | Janvier 2016 | Produits financiersLe secteur des fonds passifs attend une croissance annuelle de prèsde 18% pour les trois à cinq prochaines années.Grand potentiel d’expansion pour les ETF Sandor Frei Les Etats-Unis des fonds de placement américains, mais tous les market makers et les prestataires de services dominent les répondants américains s’attendent à ce que le doivent adapter leurs modèles commerciaux auxL’Partner chez EY Financial Services Suisse toujours le secteur gagne de nouveaux actifs au cours des 18 conditions locales. activité des ETF (exchange tra- marché. mais prochains mois et la moitié d’entre eux anticipent Les demandes des investisseurs façonnent l’es- ded funds) devrait croître de près l’Europe et une croissance supérieure à 20%. Les actifs des sentiel de l’innovation en matière d’ETF. Mais de 18% par an au cours des trois l’Asie sont en ETF ont progressé plus vite en Europe qu’aux certains investisseurs estiment que les promo- à cinq prochaines années, grâce à progression. Etats-Unis ou en Asie pendant les huit premiers teurs mettent toujours trop l’accent sur les pro- la poursuite des gains de parts de mois de 2015 et les participants s’attendent à la duits à forte marge. L’innovation sur les produits marchés sur les gérants de fonds poursuite de cette performance. La majorité pré- est un moteur à long terme de la croissance etactifs traditionnels et les fonds de placement pas- voit une expansion de leur propre société d’au de la rentabilité, mais le secteur devrait veillersifs (les investisseurs institutionnels augmentant moins 10% à 15% par an dans les 3 à 5 ans. à bien écouter les besoins des investisseurs pourleurs allocations en ETF), ainsi qu’à la croissance Les actifs des ETF suisses ont augmenté de continuer à apporter de la valeur.provenant de produits innovants, selon l’enquête 13,7% au cours des trois premiers trimestres de Parmi les participants, 89% estiment que davan-mondiale ETF d’EY pour 2015: une force de 2015, atteignant un record sans précédent à 69,7 tage de promoteurs entreront sur le marché auchangement positive. milliards de francs, ce qui représente 8,1% des cours des deux prochaines années. BeaucoupEntre juin et septembre 2015, EY a interrogé actifs des fonds communs suisses. Avec une part pensent que ces nouveaux arrivants seront issusprès de 80 promoteurs, investisseurs, market de marché de 70%, les stratégies actions domi- de fournisseurs américains (28%), ou asiatiquesmakers et fournisseurs de services de premier nent dans l’offre des ETF suisses, suivies des (19%), de gérants d’actifs sans activité actuelleplan aux Etats-Unis, en Europe et en Asie. stratégies sur les matières premières et les obli- d’ETF (18%), d’acteurs de niche et de startupsCollectivement, les participants représentaient les gations. Les actifs des ETF asiatiques ont pro- (10%) et de fournisseurs européens (10%). Lesémetteurs de plus de 85% des actifs ETF dans le gressé à un rythme de 29,9% durant la dernière gérants d’actifs sans historique d’émission d’ETFmonde et incluaient les plus grands fournisseurs décennie, en ayant toutefois suivi un chemin sont perçus comme des arrivants de plus en plussuisses d’ETF. Malgré un environnement éco- plus chaotique qu’en Europe ou aux Etats-Unis. probables sur des marchés comme les Etats-Unis,nomique instable, plus de 90% des participants Les participants s’attendent à une poursuite de l’Australie et l’Asie du Sud-Est.attendent une évolution nette positive de l’acti- cette croissance, la majorité d’entre eux estimant Les fournisseurs américains devraient croître envité du secteur au cours des 18 prochains mois, que leurs propres activités progresseraient de ayant largement recours aux F&A, surtout en34% prévoyant des afflux nets de plus de 20%. 25% à 30% par an au cours des trois à cinq pro- Europe. Globalement, seulement 8% des fournis-La plupart des participants (91%) s’attendent à chaines années, malgré le déclin des actifs des seurs d’ETF recherchent cependant la croissanceréaliser un taux de croissance annuel cumulé de ETF sur toute l’Asie au cours des huit premiers par des F&A, tandis que 48% ne sont pas intéres-plus de 10% au cours des trois à cinq prochaines mois de 2015. sés, 25% sont ouverts à l’idée comme acquéreursannées, et 27% tablent sur une croissance annuel- Le rythme de développement des produits est plus et 10% en tant que cible.le dépassant 25% sur la même période. rapide que jamais dans l’histoire des ETF, 83% Les prévisions concernant les commissions deLe secteur des ETF est capable de transformer les des personnes interrogées s’attendant à augmen- gestion sont plus stables que les années précé-problèmes d’investissement en opportunités de ter leurs dépenses pour de nouveaux produits au dentes, bien que les préoccupations persistentplacement, il n’est donc pas surprenant de voir cours des 18 prochains mois. Selon 24% des par- autour de la fixation des prix et de la rentabilité.ce niveau de confiance. Toutefois, si elle vise à ticipants (contre 16% en 2014), un bêta amélioré En nette augmentation par rapport à l’année pré-apporter de la croissance à court terme, l’activité devrait générer plus de croissance. Pour 22% des cédente, 73% des participants (36% en 2014) esti-des ETF doit garder en mémoire son histoire à participants, contre seulement 5% en 2014, les ment que les commissions resteront relativementlong terme et s’assurer de ne pas endommager ETF avec une couverture en devise représen- inchangées, alors que 11% attendent une baisseson potentiel d’expansion sur les 5, 10 ou 20 tent un autre domaine générateur de croissance d’au moins 2 points de base (par rapport à 42%prochaines années. dans le futur. Les fournisseurs continuent aussi en 2014) et 16% prévoient un déclin de plus deSuite à une décennie de taux de croissance cu- de développer de nouvelles idées autour d’ETF 5 points (16% en 2014).mulés autour de 24%, les fournisseurs américains de marchés émergents, d’ETF d’infrastructures et Nombre de fournisseurs estiment que le meilleurd’ETF gèrent actuellement 1905 milliards de dol- d’ETF à responsabilité sociale. moyen d’atténuer la pression sur les marges estlars d’actifs, soit 4 fois le total de l’Europe et 18 Les fournisseurs d’ETF basés aux Etats-Unis de développer leurs capacités d’investissement,fois celui de l’Asie hors Japon. Les actifs des ETF continuent d’être leaders dans l’innovation et le plutôt que de réduire leurs coûts. Cette tendancereprésentent toujours moins de 12% du marché lancement des produits sur les nouveaux mar- montre un changement significatif dans tout le chés. Les processus de lancement, de négoce, de secteur, qui passe d’une vision de croissance axée vente et de gestion des ETF varient significati- sur la concurrence des prix et la faiblesse des vement entre les régions et les pays. Ainsi, s’ils coûts, à une croissance tirée par un éventail de veulent croître à l’international, les fournisseurs, produits plus diversifié et plus innovant. Conseil du jourPour votre placement immobilier, demandez La Foncière,le fonds immobilier de référence. Performance au 31.12.2015 1 an 10 ans La Foncière 5,54 % SXI Real Estate Funds TR 4,17 % 122,38 % La performance historique ne www.lafonciere.ch 67,60 % représente pas un indicateur deAGEFI_281x100_END.indd 1 performance actuelle ou future. Source : Bloomberg / BCGE Asset Management – Advisory. 15.01.16 15:02

PAGE 20. Indices | | Janvier 2016 | Produits financiersAlternative Beta Investing: une exploitationsystématique des sources de rendementDes ETF exposés de manière Les attentes ne sont pas seulement déterminées par le risque Le facteur Quality, pour sa part, prend enciblée à des facteurs particuliers de rendement de marché (bêta). compte des actions d’entreprises qui publientapparaissent sur le marché. des actions Si les titres Value ou Low Volatility ont pu des bilans solides. Il regroupe des actions d’en- ne sont pas générer des rendements supérieurs à l’ensemble treprises jouissant de modèles commerciaux Raimund Müller seulement du marché pendant de longues périodes, parfois éprouvés sur le long terme au bénéfice d’une Responsable ETF Suisse et Liechtenstein, déterminées même lorsque les fluctuations moyennes étaient rentabilité durable. par le risque très faibles, cela signifie que les rendements des Parmi les critères figurent le rendementGUBS de marché. actions sont également influencés par d’autres élevé des fonds propres, une faible fluctuation énéralement considérés com- facteurs. Ils en ont donc conclu que des facteurs des bénéfices et un degré d’endettement bas. me une forme de placement tel que la Value, par exemple, influent sur les Le facteur Total Shareholder Yield, quant à lui, largement diversifiée et bon rendements des actions. s’intéresse aux actions qui permettent aux por- marché, les ETF reproduisent Des recherches plus récentes dans le domaine teurs de titres de bénéficier de retours sur capi- de manière aussi efficace que de la science financière ont défini une multitude tal supérieurs à la moyenne du marché. Il s’agit transparente les grands indices d’autres facteurs dont les investisseurs devraient d’entreprises qui se concentrent sur le rende-boursiers tels que le MSCI EMU ou le MSCI tenir compte pour la composition de leurs porte- ment du capital de leurs porteurs de titres, parUSA. Toutefois, l’univers des ETF a bien évo- feuilles. A cet égard, certains facteurs jouent un exemple avec des coefficients de distributionlué au cours des dernières années. Ce segment rôle particulièrement important pour les revenus élevés ou des programmes de rachat supérieursoffre désormais un large éventail de solutions de prime d’un investissement. En s’appuyant sur à la moyenne.d’investissement innovantes grâce auxquelles les des données économiques solides, le fournisseur Jusqu’à récemment, les investisseurs ne pou-investisseurspeuventoptimiserleursportefeuilles MSCI a développé la famille de facteurs certai- vaient accéder à ces facteurs que par le biaisde manière ciblée. nement la plus connue. De manière très générale, d’une gestion de portefeuille active. Depuis peu,Ces nouveaux fonds cotés en Bourse ont en ces indices classent des objets d’investissement ils peuvent intégrer dans leur portefeuille l’ap-commun que les sociétés composant leur indice potentiels en utilisant certaines propriétés de proche Alternative Beta Investing de manièrene sont pas exclusivement pondérées en fonc- facteurs permettant de faire des déductions sur systématique, transparente et à bon prix en in-tion de leur capitalisation boursière. En font les rendements et sur le risque. vestissant dans des ETF qui suivent des indicesnotamment partie le nombre croissant sur le Le facteur Value permet par exemple d’identi- exposés à des facteurs.marché d’ETF exposés à des facteurs particuliers. fier les actions qui affichent un prix relativement Dans le cadre d’une stratégie Core Factor Satel-Ces ETF spécialisés offrent aux investisseurs la bas par rapport à leur valeur fondamentale. lite, il est même possible de combiner les atoutspossibilité d’exploiter des sources de rendement A cet effet, des indicateurs tels que le ratio des ETF classiques et des ETF novateurs: ensupplémentaires et de répartir les risques. cours/bénéfice, le ratio cours/valeur comptable effet, ils peuvent conserver des ETF pondérésL’approche de placement qui se cache derriè- et le ratio cours/cash flow font l’objet d’analyses. en fonction de leur capitalisation de marché aure ces stratégies s’appelle le Alternative Beta A long terme, selon le calcul sous-jacent, ces ac- cœur de leur portefeuille, puis compléter ce der-Investing. Elle s’appuie sur les idées du prix tions offrent, du fait de leur sous-évaluation, un nier et l’équilibrer avec des ETF exposés à desNobel en sciences économiques Eugene Fama potentiel de prime par rapport à l’ensemble du facteurs offrant des opportunités de rendementset de son collègue Kenneth French. Dans les marché. excédentaires et de bonnes propriétés de diversi-années 1990, les deux économistes ont décou- En revanche, les actions dont la volatilité est plus fication en tant que satellite lors du montage duvert que les attentes de rendement des actions faible que la moyenne du marché relèvent du portefeuille. facteur Low Volatility. Les faibles fluctuations En surpondérant ou en sous-pondérant cer- de cours de cette classe de facteur ont été isolées tains facteurs, les investisseurs ont l’opportunité en tant que caractéristiques décisives qui ont, d’améliorer la diversification et, par conséquent, selon les études scientifiques, engendré des le profil de risque/rendement de leur porte- rendements excédentaires au fil du temps. feuille. ubs.com/etf-insights. Thomas Goossens, Associé En droitBCCC Avocats Sàrl, Genève-LausanneLoi sur les services financiers: la LPCC dans tous ses étatsLe 4 novembre 2015, le Conseil fédéral publiait son Message étrangers proposés en Suisse ou depuis la Suisse, la garde des nels, voire privés lorsqu’ils font l’objet d’un mandat de gestionconcernant ses projets de loi sur les services financiers (LSFin) PCC suisses et les représentants en Suisse de PCC étrangers. discrétionnaire ou d’un contrat de conseil en placement établiet de loi sur les établissements financiers (LEFin). Ces textes de Quant à la notion de distribution (et sa réglementation), pierre sur le long terme et s’ils n’ont pas fait usage de leur opting-in)lois visent essentiellement à améliorer la protection des clients angulaire de la LPCC révisée du 1er mars 2013, elle disparaît sont désormais libérés de toute obligation au sens de la LPCC.sur le marché financier suisse, tout en renforçant la compétiti- purement et simplement des projets pour être remplacée par Bien que ceci ne constitue qu’un inventaire non exhaustif desvité de la place financière suisse, par l’instauration, en matière la notion générale d’offre (utilisée plus généralement dans la modifications que devrait subir la LPCC d’ici 2017 ou 2018,de fourniture de services financiers, de conditions comparables LSFin). Par voie de conséquence, la liste des exceptions à l’ac- d’aucuns pourraient s’interroger sur certains paradoxes engen-pour tous les acteurs du marché (level playing field). En subs- tivité de distribution figurant à l’actuel article 3 al. 2 LPCC est drés par ces projets de lois pour l’industrie des fonds. En effet,tance, la LSFin contient des règles de comportement transsec- également supprimée. il est pour le moins étonnant d’être passé de l’ancienne notiontorielles pour tous les prestataires de services financiers et fixe S’agissant des produits structurés, leur traitement est désormais d’appel au public à celle de distribution en 2013, pour revenirles exigences en matière de prospectus et autre feuille d’infor- régi par la LSFin, laquelle reprend pour l’essentiel le contenu des moins d’un an après l’expiration des délais de mise en œuvremation de base pour les instruments financiers, y compris les exigences figurant aujourd’hui à l’article 5 LPCC, à ceci près que de la précédente révision, à une notion d’offre au public. Parparts de placements collectifs de capitaux (PCC) et les produits l’établissement d’un prospectus conforme au nouvel article 37 ailleurs, les distributeurs ayant déjà sollicité et obtenu – sou-structurés. La LEFin, quant à elle, régit les conditions d’autorisa- LSFin est désormais rendu obligatoire. vent à grands frais – l’agrément de la FINMA, comme l’exigetions ainsi que les autres exigences organisationnelles pour tous La réglementation actuelle de la LPCC visant à protéger les in- la LPCC révisée depuis le 1er mars 2013, pourraient fort bien seles établissements financiers – hormis les banques, lesquelles vestisseurs non qualifiés pour les PCC proposés en Suisse ou les considérer comme des «dindons de la farce». Sans compter querestent soumises à la loi sur les banques. PCC étrangers proposés en Suisse ou depuis la Suisse, est main- les allégements réglementaires liés à la nécessité pour des PCCEn matière de PCC, un grand nombre de dispositions figurant tenue. La LSFin distinguant désormais entre les clients privés, étrangers de désigner un représentant en Suisse, s’ils sont bien-à ce jour dans la LPCC, comme par exemple celles régissant les professionnels et institutionnels, la LPCC révisée est toutefois venus quant à leur principe, risquent également d’être très malgestionnaires de PCC et les directions de fonds, sont transférées, adaptée à ces nouvelles catégories d’investisseurs qualifiés. perçus par ceux qui viennent à peine de démarrer une activitésans changement matériel, dans la LEFin. Quant à l’obligation Contrairement à ce qui prévaut aujourd’hui, les PCC étrangers de représentant sur la foi de la révision de 2013.d’autorisation des distributeurs, il est proposé de l’abandonner, proposés exclusivement à des investisseurs qualifiés ne sont Enfin, l’articulation de certaines dispositions entre elles, notam-le Conseil fédéral étant d’avis que leur surveillance prudentielle soumis à l’obligation de désigner un représentant en Suisse que ment l’applicabilité aux PCC des exceptions générales à l’obliga-n’est pas justifiée du fait notamment de leur assujettissement s’ils sont (également) proposés en Suisse à des clients privés for- tion de publier un prospectus dans certains cas d’offre au publicaux nouvelles règles de comportement fixées par la LSFin. tunés au sens de la LSFin (high net worth ayant opéré un opting- énumérés dans la LSFin, mériterait des clarifications. Bref, il y aEn l’état des projets, la LPCC deviendrait donc une loi spécifi- out). Les PCC étrangers qui sont proposés exclusivement à toute fort à parier que ces projets seront encore aprement débattusque à un produit, ne réglant plus que les PCC suisses et les PCC autre forme d’investisseurs qualifiés (professionnels, institution- dans les mois à venir. 

PAGE 21. Indices | | Janvier 2016 | Produits financiersEmprunts à haut rendementRémunération élevée du risqueCes emprunts n’ont enregistré Les taux de diversifier les portefeuilles obligataires, mais de haut en bas et d’une approche de bas en hautune performance négative défaillance aussi remplacer utilement les actions. En ef- rigoureuse. Ce n’est qu’ainsi qu’il est possible dequ’à quatre reprises durant aux Etats-Unis fet, outre leur rendement similaire à celui des réduire autant que possible les défaillances dans leles 29 dernières années. sont de 4% actions, cette catégorie de placements a présenté ces portefeuille.Est-ce bon signe pour 2016? dans le secteur 30 dernières années une volatilité inférieure et Pour la sélection des titres, de nombreux de l’énergie des drawdowns moins importants. investisseurs s’appuient sur les notations d’agen- Peter Jeggli et de 10% dans Après la forte reprise du marché des emprunts ces de renom, telles que Standard & Poor’s, Fitch Senior Portfolio Manager les matières high yield en octobre, dans le droit fil de la baisse ou Moody’s. Mais des possibilités de placement premières. des primes de risque, ces dernières ont à nouveau intéressantes échappent aux investisseurs du faitS Fisch Asset Mangement progressé en novembre et ont été les principaux que dans ces agences, les placements individuels aviez-vous qu’en termes absolus, moteurs des légers reculs sur le plan de la per- ne peuvent jamais avoir une notation supérieure les emprunts high yield ont réalisé formance. En 2015, les primes de risque dans le à celle du pays considéré. Une recherche auto- un rendement positif durant 25 des monde se sont creusées entre 150 et 250 points nome sur le crédit peut contribuer à corriger le 29 dernières années? En outre, les de base au vu de la légère augmentation des taux tir. Ainsi, nous tablons sur les évaluations de l’en- quelques années négatives (1990, de défaillance, pour atteindre leur niveau le plus treprise d’analyse du crédit Independent Credit 2000, 2002, 2008) ont toujours élevé depuis automne 2011. Les rendements à View (I-CV), qui a mis au point un modèle per-été suivies d’une nette reprise. Cette année, les l’échéance de l’indice BofA Global High Yield formant de risque de crédit.emprunts high yield ont à nouveau connu une Index dépassent désormais les 8%. Globalement, le marché high yield présente unévolution globalement très hétérogène: alors que Les investisseurs axés sur le marché amé- comportement très hétérogène, mais qui n’ex-les emprunts européens progressaient de 0,8% ricain des emprunts high yield sont invités à tenir clut pas que des opportunités de rendement seen 2015, les titres des Etats-Unis enregistraient compte du fait que les taux de défaillance sont présentent dans des régions et des secteurs spéci-un résultat négatif de 5,1%. Au total, la perfor- de 4% dans l’énergie et de 10% dans le segment fiques, sur la base de sous-évaluations potentiel-mance du marché des emprunts high yield a été des matières premières. Ces chiffres ne sont pas les. En outre, l’expérience a montré que dans lede moins 2,5%. négligeables, puisque les émetteurs du domaine domaine high yield, une gestion active du porte-Par comparaison avec le début de l’année, l’éva- de l’énergie représentent désormais près d’un feuille porte ses fruits. Les managers qui ont duluation est devenue aujourd’hui sensiblement huitième de l’univers high yield américain. succès se caractérisent non seulement par uneplus attrayante, car de très nombreuses nouvel- Il ne sert pas à grand-chose pour un investis- bonne sélection des régions et des secteurs, maisles négatives ont déjà été prises en compte. Ainsi, seur de choisir la meilleure région pour investir aussi par le fait qu’ils évitent les défaillances etles emprunts high yield peuvent non seulement (en 2015, il s’agissait de l’Europe) s’il mise en- les réductions de notation importantes. Dans ce suite, lors de la sélection des titres, sur des en- contexte, l’adjonction progressive en particu- treprises menacées d’insolvabilité (par exemple lier d’emprunts high yield diversifiés à l’échelle Abengoa ou Phones 4u). C’est pourquoi tout mondiale peut offrir des opportunités intéressan- investissement réussi nécessite un processus sys- tes par rapport à des portefeuilles traditionnels tématique assorti d’une vision allant clairement d’actions ou d’obligations. Les obligations high yield se situentà un niveau d’acquisition attrayantElles ont eu une performance les spreads de ses par des entreprises du secteur énergétique, tantes et un rétablissement hésitant, les spreadsnégative durant quatre mois crédit high yield c’est tout le segment qui a souffert en voyant ses de crédit sont toujours assez élevés. En d’autresconsécutifs. Ceci n’était arrivé ont tendance spreads s’élargir par un effet de sympathie. Cet termes, les défauts futurs anticipés par les spreadsqu’une fois dans l’histoire. à se resserrer effet négatif a été renforcé par des craintes plus de crédit actuels sont importants en comparaison pendant les générales sur la continuation de la croissance aux historique, malgré le fait que les spreads ont pres- Christina Böck premiers Etats-Unis car plusieurs indicateurs économiques que doublé depuis le début de l’année. Le marché CIO Switzerland, Head Solution trimestres de se sont inscrits en baisse durant quelques mois. prévoit donc une croissance forte des défauts ce Strategists Central Europe hausse de taux Compte tenu de cette forte correction du mar- qui ne correspond nullement à la prévision de no- ché obligataire de crédit, notre société a entrepris tre établissement, même dans le secteur énergé-L AXA Investment Management une étude quantitative pour juger la valorisation tique. Nous estimons que la situation fondamen- es derniers mois ont été très diffi- du marché obligataire après la correction dans tale est toujours très favorable aux entreprises. ciles pour le marché américain des un contexte historique. Ainsi, les spreads de cré- La faible sensibilité relative des obligations à haut obligations high yield, et c’est seu- dit des obligations ont été mis en relation avec rendement contre les hausses des taux d’intérêt lement depuis début octobre que le taux de défaut qui a été réalisé durant les 12 constitue un autre point positif pour ce marché la situation s’est stabilisée. Aupa- mois suivants. en ce moment. En effet, les spreads de crédit ravant, et en particulier entre juin Première observation: depuis le début des an- d’entreprise représentent une sécurité vis-à-viset septembre, les obligations à haut rendement, nées 2000, les spreads ont, aux États-Unis, tou- de la perte de valeur dans le cas d’une augmenta-c’est-à-dire les obligations avec un rating inférieur jours surcompensé le taux de défaut. Entre tion des taux d’intérêt. Pour nous rendre compteà investment grade, ont connu une performance 2005 et 2015, les pertes pour défaut ont repré- de l’effet d’une hausse de taux sur la performan-négative durant quatre mois consécutifs – ce qui senté un tiers du spread de crédit – le reste du ce des obligations high yield, observons les qua-n’était arrivé qu’une fois dans l’histoire, pendant spread constituant une compensation d’autres tre dernières années calendaires pendant lesquel-le krach obligataire de 1994. Le troisième trimes- risques, comme par exemple le manque de liqui- les les taux d’intérêt à deux ans ont augmentétre 2015 a également été seulement le quatrième dité, une volatilité élevée, etc. En Europe, le mar- aux États-Unis: pour ces quatre observations, latrimestre au cours de l’histoire à connaître une ché des obligations à haut rendement n’est pas performance absolue était positive. La raison rési-performance négative. encore arrivé à la même maturité qu’aux États- de dans le fait que les spreads de crédit high yieldCette vive correction a commencé avec l’affai- Unis, ce qui entraîne parfois de réels problèmes ont tendance à se resserrer pendant les premiersblissement des marchés des matières premières. d’efficience: en 2008, les défaillances ont été trimestres de hausse de taux car c’est une périodeCes derniers ont été à nouveau durement touchés nombreuses et couteuses et le marché ne l’avait très favorable aux conditions économiques descet été, suivant la baisse déjà très importante des pas entièrement prévu, les spreads n’ayant pas été entreprises durant laquelle leurs fondamentauxprix du quatrième trimestre 2014. Par exem- suffisamment élevés pour compenser ces pertes. s’améliorent normalement.ple, le prix du pétrole brut a chuté de nouveau En plus, la part des défaillances dans le spread Ainsi, les obligations d’entreprise à haut ren-de 25% entre juin et août 2015. Et comme 13% varie plus fortement en Europe, ce qui souligne dement représentent aujourd’hui une bonnedes obligations high yield américaines sont émi- sa faible efficience. Ces anomalies sont dues à un occasion d’achat puisque la hausse des spreads nombre d’intervenants bien moins important de crédit, c’est-à-dire de leur prime de risque, se reflétant dans une moindre profondeur et s’avère à l’heure actuelle exagérée et ouvre des liquidité du marché. opportunités, et ce encore plus aux États-Unis Aujourd’hui, après quatre mois de pertes impor- qu’en Europe. 

PAGE 22. Indices | | Janvier 2016 | EntretienH Hans ess Président de Swissmem35% des entreprises industriellessuisses subissent des pertes2015, année noire pour l’industrie suisse des machines. Plus de 10.000 emplois perdus, un recul des commandes de 14%, une chute des bénéfices de 8%. 35% des entreprises du sec- teur affichent des pertes. On peut dire que la hausse du franc a frappé fort. Ce secteur industriel qui pèse 9% du PIB suisse (davantage que les banques) n’est pas en voie de disparitionpour autant. Certes ses 2000 entreprises qui emploient environ 325.000collaborateurs en Suisse et 560.000 à l’étranger, licencient massivement,restructurent, sabrent les coûts, délocalisent. Mais il ne s’agit pas d’une dé-sindustrialisation de la Suisse, insiste Hans Hess, président de Swissmem,l’association de l’industrie suisse des machines, des équipements électri-ques et des métaux et vice-président de l’association économique faîtièresuisse economiesuisse. C’est pourquoi Swissmem, la plus grande associa-tion industrielle de Suisse, encourage ses membres à prendre des mesuresparfois douloureuses pour regagner leur compétitivité, seule garantie depréserver l’emploi à long terme.Dans cinquante ans, la Suisse aura toujours un secteur industriel florissant,estime Hans Hess. Ingénieur EPFZ, doté d’un MBA décroché en Califor-nie, l’ancien CEO de Leica Géosystems jusqu’en 2005 connaît bien le tissuindustriel suisse. Pour lui, cette crise est passagère. Le temps pour l’indus-trie de surmonter le tsunami provoqué lors de l’abandon du taux plan-cher par la BNS il y a tout juste un an. «Il faudra environ deux ans pourrenouer avec les bénéfices, confie-t-il. Egalement conseiller en stratégie eten innovation et membre de conseils d’administration de plusieurs socié-tés cotées en Bourse, dont Komett à Flamatt dans le Canton de Fribourg,Hans Hess tire les enseignements de la précédente crise. En 2011, environun tiers des industriels, également touchés par le franc fort, affichaient despertes. En 2014, ils avaient tous retrouvé la profitabilité. «Pour surmonterla crise actuelle, il faudra comme en 2011 restructurer les coûts, accélérerl’innovation et améliorer l’efficacité et la productivité», explique-t-il. Maisce remède de cheval suffira-t-il cette fois-ci à remettre en selle l’industriesuisse des machines? Pour Hans Hess, cela ne fait pas l’ombre d’un doute,même si, à court terme, ce ne sera pas forcément bénéfique pour la Suisseet pour l’emploi.Votre prédécesseur à la tête de Swissmem, Johann Schneider-Amman est devenuconseiller fédéral et président de la Confédération. Avez-vous les mêmes ambi-tions politiques?Non, absolument pas. Je suis proche des milieux politiques mais je ne faispas de politique. Je ne suis membre d’aucun parti. C’est plus simple. Je peuxprésenter les vues et les besoins de l’industrie à la gauche comme à la droite.Je n’ai pas de couleur particulière.Vous êtes arrivé à la tête de Swissmen en 2010, n’était-ce pas l’une des pirespériodes pour votre industrie?Après la crise mondiale de 2009, c’était très dur pour beaucoup de sociétéssuisses, notamment industrielles. L’horlogerie a souffert. Tous les secteursont souffert. Et lorsque la situation a commencé à se stabiliser, le francsuisse a commencé à prendre son envol. La situation actuelle représente ungrand défi pour les industriels suisses. Pour les aider, nous avons modifiéles prestations de soutien à nos membres. Nous avons également augmenténotre visibilité auprès du gouvernement et du public afin d’expliquer nosbesoins, de démontrer les atouts de l’industrie suisse des machines, en par-ticulier dans les technologies digitales.Aujourd’hui combien d’emplois représente votre association? Hans Hess. président de SwissmemAvec environ 1000 entreprises membres, Swissmem fédère 50% des socié- 1981 Obtient un diplôme d’ingénieur en matériaux à l’EPFZ.tés du secteur qui emploient 325.000 collaborateurs en Suisse et fournissent 1989 Réussit un MBA à l’University of Southern California à Los Angeles.environ 9% du PIB. C’est un apport plus important que celui des banques, 1996 Devient CEO et administrateur-délégué de Leica Geosystems.également en termes d’emplois. L’industrie des machines, qui offre 20.000 2006 Crée sa propre société de conseil en stratégie et en innovation Hanesco à Pfäffikonplaces d’apprentissage par an, représente environ 50% du secteur industrielen Suisse. Avec la chimie et la pharma, elle contribue à 20% du PIB et em- et entre au conseil d’administration de plusieurs sociétés cotées en Bourse.ploie 700.000 collaborateurs au total. L’industrie des machines représente 2010 Elu président de Swissmem, l’Association de l’industrie suisse des machines,l’épine dorsale de l’économie suisse, mais exporte 80% de sa production,dont 60% dans l’Union européenne. des équipements électriques et des métaux.Comment expliquer le succès d’un secteur qui fournit des infrastructures et nondes produits de consommation?C’est, je crois, une combinaison de plusieurs éléments, le premier étant lamentalité suisse tournée vers la qualité. La Suisse a une image mondialede fournisseur de produits d’excellente qualité. Elle a la réputation de pro-duire de manière extrêmement efficace. Elle domine en outre le classementmondial des pays les plus innovants. 

PAGE 23. Indices | | Janvier 2016 | Entretien Hans HessPourquoi la Suisse possède-t-elle ces caractéristiques? employés au total. Commencé il y a 20 ans, ce processus de restructuration se poursuit de manière accélérée en raison du franc fort. Seules les entre-Pour moi, c’est le résultat d’un système d’éducation et de formation pro- prises compétitives pourront investir dans la recherche et l’innovation enfessionnelle qui impose des exigences de qualité à tous les niveaux. On Suisse. Il faut donc laisser les entrepreneurs trouver des solutions adaptéescroit que l’innovation provient des ingénieurs de l’EPFZ et de l’EPFL. Ce à chaque cas. Ce n’est pas à l’Etat d’en décider.n’est pas exact. Les inventions sont en majorité créées par les profession-nels dans les entreprises. Quel devrait être le rôle de l’État?Pourtant, depuis quelques années, cette industrie souffre... L’État doit se concentrer sur la mise à disposition de conditions-cadres qui, pour l’industrie et pour les emplois, sont toujours plus favorables en Suis-Nous sommes exposés à la concurrence très vive et intelligente d’entre- se que dans de nombreux autres pays. Néanmoins, depuis 10 ans, nousprises chinoises. Elles ont fortement augmenté leur qualité et leur com- constatons une détérioration dans plusieurs domaines. La Suisse ne cessepétitivité durant les deux dernières décennies. Cela dit, les concurrents d’augmenter la réglementation et donc les coûts administratifs pour leschinois recherchent avant tout à produire de gros volumes, des millions de entreprises. Le secteur public affiche la plus forte croissance de l’emploi enproduits. La Suisse a la capacité de produire une pièce unique, taillée sur Suisse. Cela ne me paraît pas aller dans la bonne direction. Les politiciensmesure pour répondre aux besoins particuliers des clients. Il ne s’agit pas doivent infléchir cette politique qui nuit à la compétitivité suisse. Il faudraitd’une simple question d’efficacité de production, mais de proximité avec au minimum imposer un plafond à l’accroissement du secteur public enles clients, de comprendre leurs problématiques de manière à ajouter de Suisse, qu’il faudra, sans cela, financer par des hausses d’impôts supportéesla valeur et à apporter une personnalisation au produit. Ce qui n’est pas en grande partie par les sociétés.encore à la portée des concurrents chinois. Mais nous devons être attentifs,car ceux-ci progressent très rapidement. Quelles sont les raisons de cette explosion de la réglementation? La pression européenne ou bien le «swiss finish» qui impose des règles plus sévères, ce quiLe secteur a connu de grosses pertes d’emploi. Assiste-t-on à une désindustriali- handicape la compétitivité Suisse?sation de la Suisse? Le Swiss finish est peut-être cette volonté partagée par l’industrie et le gou- vernement d’assurer une grande qualité. Dans le domaine législatif, c’estMême si nous perdons plusieurs milliers d’emplois, ce n’est en réalité pas contre-productif. Il faut expliquer aux politiciens que les entrepreneurs ontsi grave. Il s’agit d’une mutation de la structure de l’industrie suisse due besoin d’un certain degré de liberté pour s’adapter aux conditions de mar-à l’environnement actuel de l’industrie mondiale et à une perte de com- ché à l’évolution extrêmement rapide. Une réglementation trop contrai-pétitivité en raison du franc suisse qui est très fort. Mais ce n’est pas une gnante réduit leur capacité d’adaptation et donc de survie. L’un des domai-désindustrialisation. Nous devons retrouver la compétitivité entamée par nes auquel la Suisse se place en tête en Europe, c’est celui du marché dule franc suisse. Si nous ne procédions pas aux adaptations structurelles né- travail qui est libre et ouvert. C’est un avantage compétitif énorme. C’estcessaires du tissu économique, ce serait dangereux. Mais nous constatons l’une des raisons pour lesquelles la Suisse connaît un taux de chômage deque l’industrie suisse s’adapte, prend des mesures. Et c’est positif, parce que 3%, également pour les jeunes, qui est très faible en comparaison euro-dans deux ans peut-être, elle aura regagné sa compétitivité et pourra recréer péenne. Il y a pourtant des signes inquiétants d’un accroissement de lade l’emploi. réglementation. Le peuple suisse a refusé l’initiative 1:12 visant à limiter les hauts salaires et celle sur le salaireQuelle a été l’ampleur du choc pour l’industrie suisse des machines en 2015? minimum. Cependant, il y a une véritable avalanche de La perte de milliers réglementations en préparation qui cherchent à réguler d’emplois est due àEn 2015, nous avons perdu 10.000 emplois industriels, les commandes ont le marché de l’emploi. Cela me semble être une faussebaissé de 14% durant les neuf premiers mois et le chiffre d’affaires de 8%. bonne idée. Nous ne voulons pas d’un marché de l’em- une mutation de laCependant, le principal problème, c’est la réduction des marges. Tout le ploi à la française qui est bloqué et qui in fine provoque structure de l’industriemonde a baissé ses prix pour rester compétitif. C’est pourquoi 35% des en- l’augmentation du chômage, notamment des jeunes.treprises industrielles suisses essuient des pertes. Ce qui est assez grave. Il suisse et à une baissefaudra environ deux ans pour renouer avec les bénéfices. En 2011, environ de compétitivité enun tiers des industriels, également touchés par le franc fort, affichaient des Quelle est la position des politiciens sur ces questions? raison de la haussepertes. En 2014, ils avaient tous retrouvé la profitabilité. Pour surmonter la Les partis bourgeois ont compris que le moment est du franc. Maiscrise actuelle, qui pourrait aussi durer deux ans, il faudra comme en 2011 venu de modifier cette politique néfaste pour l’écono- ce n’est pas unerestructurer les coûts, accélérer l’innovation et améliorer l’efficacité et la mie suisse. Ils ont pris conscience que pour encourager désindustrialisation.productivité. l’initiative privée, il ne faut pas surréglementer. C’est un combat difficile mais essentiel. La gauche et les syn-Cela suffira-t-il? dicats ne comprennent pas qu’on pénalise et fragilise ainsi les entreprises suisses sur les marchés étrangers etCertaines productions n’ont plus leur raison d’être en Suisse. Notamment donc l’emploi en Suisse à long terme. Certaines condi-celles qui exigent un travail manuel pour lequel il faut payer des salaires tions-cadres ne sont déjà plus garanties, comme dans le dossier des bilaté-suisses de 3500 à 4000 francs par mois. Ce n’est simplement plus compé- rales avec l’UE qui est crucial pour la Suisse et son industrie d’exportation.titif. On peut automatiser. Ce qui est déjà fait. Le taux de robotisation de Selon un sondage récent, pour 75% des membres de Swissmem, le maintienl’industrie suisse est élevé. des bilatérales est incontournable ou très important pour assurer leur ave- nir. Si nous abandonnons ces accords avec l’UE, près de 75% des industrielsEt si cela ne suffit pas? des machines auront de gros problèmes. L’UE, c’est le marché le plus im- portant pour la Suisse. 60% des exportations et 50% des emplois industrielsIl faudra délocaliser là où les salaires sont moins élevés. L’industrie suisse suisses dépendent du succès des entreprises sur les marchés européens.a déjà déployé une partie de sa production dans des régions à salaires pluscompétitifs et géographiquement proches, comme l’Europe de l’Est. Le ra- Quelles seraient les conséquences pour l’emploi en Suisse de l’abandon deschat de concurrents européens permet aussi de couvrir le risque du franc bilatérales avec l’UE?fort en achetant des matériaux en Europe à des prix plus compétitifs. Nousencourageons nos membres à faire ces adaptations. C’est une nécessité. Je ne suis pas en mesure de répondre à cette question. En revanche, jeMais cela ne signifie pas la fin de l’industrie suisse. Les délocalisations per- peux vous assurer que les entreprises suisses trouveront des solutions pourmettent de conserver les emplois les plus qualifiés en Suisse. surmonter ces obstacles. Et leurs solutions risquent de ne pas se trouver en Suisse. Les entrepreneurs vont faire ce qu’il faut pour rester compétitifsIl ne s’agit pas de désindustrialisation mais d’une stratégie de survie? mais ils agiront certainement à l’étranger. Si les conditions cadres se dégra- dent fortement, cela provoquera de grands dommages en Suisse que je neC’est un changement structurel, mais ce n’est pas la fin de l’industrie suisse. peux pas quantifier aujourd’hui. Si un entrepreneur souffre de la pressionDans une cinquantaine d’années, il y aura toujours une industrie suisse du franc fort et si dans deux ou trois ans la Suisse n’a plus d’accord bilatéralcompétitive. Parce que nous nous adaptons aux changements de l’envi- avec l’UE, il se dira par exemple qu’il doit prendre déjà aujourd’hui uneronnement économique. Nous assistons à une segmentation des tâches de décision de délocalisation qui autrement ne serait pas nécessaire.l’industrie mondiale. L’industrie du futur, c’est un réseau de localisations,de qualifications et de compétences travaillant de concert pour offrir le pro-duit le plus compétitif. Cette stratégie permettra à la Suisse de conserverune industrie forte et de préserver l’emploi.Comment pouvez-vous en être certain? Produire un iPhone aux Etats-Unis plutôt qu’en Chine ne coûterait à Apple que 4 dollars de plus, mais la différence d’impôt avec la Chine serait de 26 dollars.Ce n’est pas la première fois que nous assistons à un tel changement. Il y En Suisse, la pression fiscale encourage-elle les délocalisations?a dix ans, l’industrie suisse des machines comptait moins de 325.000 col-laborateurs. Il y a eu un certain boom et elle a pu créer des places de tra- Sur le plan fiscal, nous constatons une évolution positive. Le projet devail. Mais durant ces années, la croissance de l’emploi a été plus faible en troisième réforme de l’imposition des entreprises devrait permettre de ré-Suisse qu’à l’étranger. Car les mêmes sociétés dotées de 325.000 salariés en duire le taux d’imposition et donc d’alléger les coûts pour les entreprises.Suisse, occupent 560.000 collaborateurs à l’étranger, soit plus de 850.000 Actuellement, les impôts en Suisse n’incitent pas à délocaliser, en raison 

PAGE 24. Indices | | Janvier 2016 | Entretien Hans Hessd’accords fiscaux avec l’Europe, la Chine Conseiller fédéral Johann Schneider-Am-et d’autres pays. Mais ce n’est pas encore man l’a bien compris. En revanche, il luile cas avec les États-Unis avec lesquels sera plus difficile de trouver un terrainnous devrons négocier un accord de li- d’entente avec l’Europe et les Etats-Unis.bre-échange. Il n’est pas possible de dé- Car les produits agricoles américains re-bloquer ce dossier. Les paysans suisses s’y présentent des produits acceptables pouropposent. Si la Suisse refuse le résultat le consommateur suisse. Ce qui exposedes négociations entre l’UE et les USA, davantage les paysans suisses.cela désavantagera fortement l’industriesuisse d’exportation. Aux Etats-Unis, Swissmem désigne également la prévoyan-nous subirons des impôts plus élevés que ce vieillesse 2020, la stratégie énergétiquenos concurrents. Nos exportations en 2050 et le projet de révision de la Loi surEurope deviendront également plus dif- la protection de l’environnement commeficiles parce que nos compétiteurs amé- risques réglementaires. Pourquoi?ricains n’y paieront plus d’impôts. Les Toujours pour la même raison. Si lesconséquences négatives potentielles des contraintes réglementaires ajoutent desdossiers politiques créent une incertitude coûts pour les entreprises, cela réduit leurpour les industriels, et l’incertitude est compétitivité. Dans le domaine énergéti-l’ennemie de l’investissement et donc de que, nous accordons trop de subventions.la création d’emplois. La majorité des en- Nous connaissons les résultats catastro-treprises suisses retarde leurs investisse- phiques d’une telle politique en Allema-ments dans le pays, en attendant de voir gne. L’autre problème, c’est le risque pource qui va se passer. Les politiciens doivent la sécurité de l’approvisionnement éner-comprendre que les décisions qu’ils pren- gétique de la Suisse. Nous avons besoindront au cours des douze prochains mois d’électricité. C’est un facteur de produc-auront un impact à long terme pour tou- tion important dans tous les domaines yte l’industrie suisse et particulièrement compris les services. Pour l’industrie, ilpour l’industrie d’exportation. est encore plus important et correspond à l’équivalent de la masse salariale. SiQuelle est l’importance des paysans dans le coût de l’énergie augmente de 20%,l’économie suisse? Hans Hess: Le franc devrait se stabiliser à 1,25 pour établir une c’est comme si les salaires bondissaientLa paysannerie suisse ne contribue qu’à parité du pouvoir d’achat avec l’euro. Il est pour l’instant toujours de 20%. En Suisse, 50% des entreprises0,7% du PIB helvétique et elle bloque surévalué de 10%. industrielles dépendent fortement dedes négociations internationales qui ont l’électricité. Une centaine d’entre ellesun impact sur le secteur industriel re- bénéficient d’exemptions sur le coût deprésentant 20% des revenus annuels de la Suisse. Cette situation n’est pas l’énergie. Ce n’est toujours pas le cas pour les 40% restantes.démocratique. Et elle n’est pas dans l’intérêt de la Suisse. Il faut aider lespaysans à trouver des solutions, mais ce secteur doit consentir un effort Comment réagir face au franc fort?dans l’intérêt général. L’agriculture suisse pourrait augmenter ses chances C’est un moment difficile pour tous nos membres. La Banque Nationalede survie avec une hausse des exportations de produits compétitifs. Une Suisse, qui doit jouir d’une certaine indépendance, n’a pas créé le problèmePME industrielle dotée d’une dizaine d’employés doit bien trouver des dé- qui a mené à l’abandon du taux plancher. C’est la Banque Centrale Euro-bouchés à l’étranger. Il est regrettable que les paysans et leurs associations péenne qui a injecté 600 milliards d’euros dans les marchés. La BNS aurait ne comprennent pas qu’en poursuivant leurs stratégies dû investir un montant équivalent pour continuer de soutenir le franc. Ce de blocage, ils n’offrent aucune perspective aux jeunes n’était pas possible. La BNS ne pouvait pas acheter 100 milliards d’eurosIl y a une avalanche paysans. Leur opposition ne fait que renforcer le pro- par mois. Une telle pression était trop forte.de réglementations blème de leur secteur. Elle ne débouche sur aucune so- Le maintien du taux plancher ne constituait pas non plus une mesure per-en préparation qui lution d’avenir. Le manque de souplesse de l’agriculture manente. Cette mesure temporaire avait pour but de laisser le temps auxcherchent à réguler pénalise aussi des secteurs économiques beaucoup plus industries suisses de s’adapter à un franc fort. Pour cela, il faut compterle marché de l’emploi. importants et qui risquent de perdre bien davantage deux ou trois ans. On savait que ce n’était pas fait pour durer. Aujourd’hui,Cela est une fausse que ce que les paysans ne gagnent. la BNS a pris diverses mesures dont les taux d’intérêt négatifs et des in-bonne idée. Nous ne terventions ponctuelles et le franc est remonté à 1,08 face à l’euro. C’estvoulons pas d’un Les paysans suisses s’opposent-ils au projet d’accord de mieux que la parité, même si cela ne suffit pas. Le franc devrait se stabilisermarché à la française libre-échange avec l’Inde? à 1,25 pour établir une parité du pouvoir d’achat avec l’euro. Pour l’instant, il est toujours surévalué de 10%. Pour l’accord de libre-échange avec l’Inde et la Chine, ce ne sont pas les paysans suisses qui posent le plus grand La BNS peut-elle parvenir à un taux de change de 1,25 franc pour un euro? problème, car les Suisses ne souhaitent pas consommer des produits agricoles indiens ou chinois. Le point d’ac- Cela ne dépend pas de la Suisse mais de l’Europe. Si les pays européensbloqué et qui in fine crochage, c’est le respect de la propriété intellectuelle opèrent les changements structurels nécessaires, maîtrisent leurs budgets etprovoque une hausse qui touche particulièrement l’industrie pharmaceutique réduisent leurs déficits, comme l’Italie par exemple, la pression sur le franc en Suisse. Aujourd’hui, les chances d’un accord de libre- se réduira. Aux Etats-Unis, la Fed a relevé les taux d’intérêt et le dollar estdu chômage. Surtout échange avec l’Inde sont plus élevées qu’il y a trois ans. devenu une monnaie plus attractive. Ce qui a réduit aussi la pression surdes jeunes. L’industrie et la pharma ont trouvé un terrain d’entente le franc suisse. Mais les entreprises suisses ne peuvent pas attendre que le sur ce dossier. S’il veut devenir un membre respecté de franc atteigne 1,25 pour un euro. Elles se doivent d’agir maintenant. Et l’économie mondiale, ce pays d’un milliard d’habitants c’est ce qu’elles font, afin de trouver une solution qui, à long terme, aug- doit accepter certaines règles internationales dont cel- mente leur compétitivité. Même si leurs actions ne sont pas forcément po-les sur la propriété intellectuelle. Pour l’industrie suisse, le sous-continent sitives à court terme pour la Suisse et pour une partie de l’emploi en Suisseindien ne représente qu’un milliard de francs d’exportations par an. Mais qui est touché, ce mouvement ne correspond pas à une désindustrialisation,si en raison d’impôts élevés, vous perdez en compétitivité en Inde, vous dé- en dépit de la perte de plusieurs milliers d’emplois industriels. Si l’indus-localisez et produisez sur place. C’est une perte d’emplois pour la Suisse. Un trie suisse redevient compétitive, elle recrutera de nouveaux collaborateurs,tel accord permettra de conserver notre compétitivité, tout en conservant peut-être dotés de qualifications et de compétences différentes. des emplois en Suisse. Les accords de libre-échange constituent un pointfondamental de la stratégie d’expansion internationale de l’industrie. Le Propos recueillis par Giuseppe MelilloOffre découverte 1 mois au prix de CHF 29.- agefi.comLivraison du quotidien du lundi au vendredi+ accès numérique à tous nos contenus+ Inclus Indices, Agefi Magazine, Agefi Life,Agefi Immo et Work (selon la périodicité)Cette offre est valable toute l’année et non renouvelable. TVA et frais de port inclus. Conditions sur www.agefi.com/abo

PAGE 25. Indices | | Janvier 2016 |Pour apprendre à entreprendre par le jeuLe jeu et la simulation scénarisée La dernière observer l’utilisation fréquente de jeux de rôles, une caricature du «fonçeur». Comment convain-de cas concrets permet de tendance à notamment dans les formations de vente, de cre les entrepreneurs potentiels qu’il est possiblepréparer à l’entrepreneuriat la mode dans négociation ou d’accueil en magasin. de se préparer efficacement à ce défi en limitanten limitant les risques. le monde Plus récemment, ce sont les «serious games» ou les risques? Par le jeu et la simulation scénarisée du travail jeux sérieux qui ont fait leur apparition. Utilisés de cas pratiques concrets. David Narr se nomme la majoritairement par les grandes entreprises, ces L’usage du jeu vidéo classique dans ce contexte gamification. formations se présentent sous forme de jeu vidéo. nous apprend à gérer des ressources. Il nous forceC’Coach GENILEM Elles permettent d’appliquer un savoir acquis en à essayer pour avancer, à apprendre en faisant. Il est certes une évidence mais amont en le consolidant par la pratique virtuelle nous rappelle à chaque erreur que le succès final cela vaut la peine de rappeler des activités et des compétences que l’on veut vient de la somme des tentatives précédentes. qu’il est possible d’apprendre renforcer. Des banques romandes en proposent Comment le jeu nous dit-il tout ça? Exactement par le jeu. Il suffit de prendre pour former leurs employés à la vente de pro- de la même façon que l’aventure entrepreneuria- l’exemple de la palette infinie duits complexes, en simulant des entretiens, alors le: en nous cachant une partie des règles, en nous de jouets fabriqués et com- qu’un institut de criminologie permet à ses futurs forçant à prendre des décisions, en nous poussantmercialisés. Grâce à eux, les enfants assimilent inspecteurs de gérer virtuellement une scène de à être rapides, agiles, à prendre des risques et enune multitude d’informations par l’observation crime, de leur arrivée sur les lieux à la récolte de mettant en avant des objectifs et des défis enrobésdes formes, des couleurs, des textures, des images tous les indices. dans un scénario. Les petites victoires intermé-puis des lettres et des chiffres dès leurs premiers Enfin, la dernière tendance à la mode dans le diaires et autres bonus poussent à se dépasser etjours de vie. C’est la curiosité qui pousse l’enfant monde professionnel (et au-delà) se nomme la à s’améliorer pour avancer. On le voit, jeu vidéoà dépasser constamment ses limites. Une appro- gamification. Il s’agit de recourir à des mécanis- et entrepreneuriat entretiennent naturellementche à la fois ludique et encadrée est du coup fon- mes propres aux jeux pour motiver les employés des rapports serrés avant même d’y insérer undamentale pour son développement. Les adultes ou les utilisateurs à changer leur manière de fai- contenu didactique.continuent ce processus via des jeux de réflexion re. En entreprise, cela peut prendre la forme de Le jeu idéal pour apprendre à entreprendreplus intellectuels ou, pour les athlètes, en rendant badges et de scores de progression qui rempliront n’existe malheureusement pas encore. Toutefois,ludiques des entraînements souvent rebutants. de fierté certains employés et encourageront les Genilem a la volonté d’ajouter sa pierre à cet édi-En termes d’acquisition de compétences, les der- autres à s’améliorer pour atteindre l’objectif visé. fice en construction, en répondant au besoin sou-nières décennies ont amené leur lot de jeu au Des compétences et des comportements profes- vent latent des entrepreneurs de demain, grâce àtravail, à commencer par les «team building» et sionnels peuvent clairement être acquis et ren- la mise à disposition d’une formation sous formeles révélations que ces activités de groupes sont forcés par le jeu car celui-ci a l’avantage considé- de serious game: «Ma boîte Academy» (www.censées apporter aux participants. On a aussi pu rable d’apporter une notion de plaisir là où il n’y maboite.academy). Cette aventure interactive en pas ou alors là où la notion d’obligation prend plonge le «joueur-apprenant» dans un cas fictif, généralement le dessus. inspiré des milliers d’heures de coaching réalisées L’entrepreneuriat est une aventure dans laquelle par Genilem depuis 20 ans et présentant les prin- on hésite souvent à se lancer par peur des risques cipales difficultés rencontrées par les créateurs et par méconnaissance des tenants et aboutissants. d’entreprise. Un clic et le premier pas est franchi L’image de l’entrepreneur est d’ailleurs souvent pour démarrer l’aventure entrepreneuriale. «La réalité ne suit que rarement les planset les objectifs fixés au début de l’aventure »Créée en 2011, Benjie of Switzer- land est la première marque suis- L’avenir de la par un grand nombre d’innovations comme, par C’est l’une des raisons pour laquelle les maga- se de chaussures pour enfants. société nous exemple, le fait que toutes nos chaussures ont sins monomarques ont de plus en plus de succès. Dessinés et conçus à Genève, le voyons des semelles amovibles. Celles-ci peuvent alors Il va sans dire que ce modèle économique nous les produits traduisent leur atta- sereinement être mises sous les pieds de l’enfant au moment permet d’offrir un rapport qualité prix extrême- che helvétique depuis leur nom avec l’ouverture de l’essai en magasin. Il est ainsi beaucoup plus ment intéressant car le nombre d’intermédiairesjusqu’à leur style casual et urbain. Grâce à une de corners et simple de vérifier si la taille est bonne. De cette entre la fabricant et le client final est réduit audistribution directe dans son magasin à Genève de boutiques façon, l’achat est facilité de même que le contrô- minimum.et sur www.benjie-shoes.com, l’entreprise peut en nom propre. le de la taille après quelques mois. En effet, lesproposer un prix plus accessible que les marques enfants ne se rendent pas forcément compte que Si vous aviez un conseil ou deux à donner à un jeunedistribuées par des intermédiaires. leurs chaussures sont devenues trop petites et des entrepreneur qui se lance, quels seraient-ils?Interview de Julien Kervio, porte-parole de éventuels troubles physiologiques que cela peutBenjie of Switzerland (www.benjie-shoes.com). engendrer. Ces échanges avec la clientèle ont Nous avons eu la chance de rencontrer person- validé notre stratégie et la qualité du produit. nellement Ingvar Kamprad, le fondateur d’Ikea,Pourquoi avoir choisi ce domaine d’activité? et Erling Persson le fondateur d’H&M. Leur Quels étaient vos objectifs en termes de parts de enthousiasme, leur bon sens et leur proximitéLe créateur de la marque n’arrivait pas à trouver marché et de chiffre d’affaires?des chaussures pour ses enfants à un prix abor- Notre modèle économiquedable qui soient de bonne qualité, en cuir, et qui J’aurais tendance à dire que l’objectif lorsqu’on nous permet d’offrir unrespectent la croissance du pied. Soit les chaus- crée une société est de tout faire pour survivre rapport qualité prix trèssures étaient d’excellente qualité mais à des prix jusqu’au moment où la société prend réellement intéressant. Car le nombreprohibitifs, soit la qualité ou le design ne corres- son envol. Dans le commerce de détail, il est pri- d’intermédiaires est réduit.pondait pas à ses attentes. mordial d’être à l’écoute du marché et d’être suf- fisamment inventif et rapide pour offrir ce qu’ilQuelles difficultés avez-vous rencontré au départ? demande.Au départ, il y a 4 ans, nous n’avions pas d’ex- Comment voyez-vous l’avenir de l’entreprise? avec les équipes se trouvant sur le terrain nouspérience dans la chaussure et sa fabrication. Le ont frappés. Leur succès est également dû à leurfondateur était un spécialiste marketing, venant Nous avons franchi un cap supplémentaire en désir de toujours faire mieux et de s’améliorerplus précisément du commerce de détail dans le ouvrant une boutique en nom propre au centre- constamment. Il faut également être patient etsecteur de la mode. Il a fallu s’informer auprès ville de Genève. Ceci nous permet d’être en re- ne pas se décourager face à l’adversité, car lade personnes expertes, trouver des usines, les lation directe avec les clients, à savoir les parents réalité ne suit que très rarement les plans et lesconvaincre de nous produire, travailler sur les et les enfants. La remontée d’information du objectifs fixés au début de l’aventure. Nous pen-designs tout en tenant compte des éléments de terrain est fondamentale et quoi de mieux que sons également qu’il est fondamental de bienconfort et praticité pour l’enfant et ses parents. d’être en magasin pour apprendre un maximum? s’entourer. Une équipe forte faite de compéten- Les résultats depuis l’ouverture sont très encou- ces complémentaires est toujours meilleure pourAvez-vous réalisé une étude de marché? rageants. L’avenir de la société nous le voyons se- surmonter les épreuves qui se dressent devant reinement avec l’ouverture de corners et d’autres tout entrepreneur. Nous avons effectué des études de marché et aus- magasins en nom propre. La clientèle veut desi des focus group pour identifier les besoins des plus en plus être sûre de ce qu’elle achète, que ce Interview réalisée par Barbara Ben Hamadi,parents et des enfants en termes de produit, prix, soit au niveau de la qualité, de la provenance, du responsable communication Genilemdesign et canal de distribution. Cela s’est traduit prix, du design et de l’expérience d’achat.

INDICES éditions 2016 27 juin Fonds de placement 25 janvier Produits structurés Fonds de placement Produits structurés 05 septembre Gestion indépendante 22 février Gestion institutionnelle 03 octobre Fonds de placement 21 mars Produits structurés Fonds de placement Produits structurés 07 novembre Gestion institutionnelle 25 avril Prévoyance Gestion institutionnelle Prévoyance 05 décembre Top 100 des managers de fonds 23 mai Technologies bancairesINDICESDécembre 2015 | Supplément mensuel du quotidien L’Agefi | N°10 | Top 100 Managers novembre 2015 | Supplément mensuel du quotidien L’Agefi | N°09 | gestion institutionnelle Mai 2015 | Supplément mensuel du quotidien L’Agefi | N°05 | Produits financiers INDICESJanvier 2015 | Supplément mensuel du quotidien L’Agefi | N°01 | Produits financiersManleagTeorspd1e0f0onds enTreTien enTreTien EntrEtiEn Classement des gestionnaires Le groupe SGSqui surperforment leurs indices Le nouveau groupe La Poste investit va multiplier les d’hôtels de luxe doit en grand pour acquisitions à un en maîtrisant les risques pages8à34 affronter la hausse défendre sa place rythme accentué du franc et une de leader suisse vive concurrence des paiements Chris Kirk CEO du groupeAkhilesh BAvejA / sAmuel le Cornu / Anthony smouhA / oliver kelton / nitin jAin / ezrA sun / PAtriCk François Dussart PAGE 30 Suzanne Ruoff PAGE 28 Beau Rivage Palace à Lausanne Directrice générale de La Poste Suisse PAGE 26vogel / jonAthAn Pines / ken hsiA / PrAshAnt khemkA / shekhAr sAmBhshivAn / BArnABy Wiener / Willem Le Thème ProduiTs financiers Essoufflement de la dynamiquevinke / Bruno CrAstes / julien de sAussure / sAshi reddy / mAssimo trABAttoni / AlBAn lhonneur / elizA- Le Thème GesTion insTiTuTionneLLe haussière des marchés actions LE thèmE Produits financiErs L’absence d’alternative d’investissement Les scénarios d’investissement faceBeth soon / dAvid roBinson / simon jeong / AlexAndre silverio / PAul PsAilA / eriC CArlson / FrAnçois favorise toujours les actifs risqués. Mais au brusque retour de la volatilité la nervosité commence à s’installer PAGE10à25 L’environnement macro-économiquelAvier / riChArd ColWell / jAmes griFFin / isAAC CheBAr / Pieter BussCher / mohieddine kronFol / et géopolitique provoque des tensions de Fernando Martins da silva / Joanne Gilbert / didier le Menestrel / Mike della vedova / alexandra HartMann / MicHel saloMon / cHristina böck plus en plus extrêmes sur les marchés P.8à27emily dong / seAn Feeley / mAlek Bou-diAB / jose zitelmAnn / ArunA kArunAthilAke / steve Cordell / L’absence de visibilité requiert Franck sabbaH / Marcel Zutter / Yvan MerMod / anGela de WolFF / tHoMas MerZ / François cHristen / Jacques-etienne doerr / benoit Garcia Monica deFend / rob Wescott / Marco Mautone / antoine lesné / levi-serGio MuteMba / PHiliPPe duMont / benJaMin raccat / andreas blüMke AndreAs Höfert / dAniel VArelA / MArkus fucHs / sonJA uys / konstAntin nikiteAs / frAnçois sAVAry / GreG sAicHin / tHoMAs Goossens / JoeP HuntJensjesPer neergAArd Poll / Peter sAACke / shArAt duA / oPhélie gilBert / sCott roth / toBiAs klein / john PHiliPPe scHindler / stefAn scHütz / sybille Wyss / rAPHAel lüscHer / MAttHeW VAiGHt / MAlek bou-diAb / AdriAn liM / MicHAel leVy / cHristinA böck Des milliers de comptes bancaires Gilles corbel / JoHAn tHoMyris / AndreAs blüMke / tHoMAs VAn ditzHuyzen / cHristiAn GAst / JAcques-etienne doerr / cHristiAn soGuelBoselli / jACoB de tusCh-leC / stePhAnie ButCher / john Bugg / john surPliCe / BriAn hAll / mArk Wes- une parfaite maîtrise du risque de clients français ne peuvent bénéficier de la régularisationtWood / stePhen kotsen / leigh hArrison / gonzAgue legoFF / Alex sAvvides / rAlF jüliChmAnns / giulio réMi dHonneur, avocat Fiscaliste à Paris PAGE 6FAvAretto / iAn Butler / Ben stAPley / Anton eser / mArtin WAlker / mArtin WAlker / sunil AsnAni / Ankit L’instabilité et la volatilité des marchéssAnCheti / ste- PhAn ertz / elinA Fung / miChAel muders / PrAshAnt kothAri / Clive BeAgles /jAmes loWen / Pierre Fournier / Pierre-edouArd de lA tour / mArk CostAr / vishAl BhAtiA / incitent à redoubler de prudence malgrémAnish BhAtiA / steFAn meyer / mondher BettAieB / mArC BAsselier / john BAker / jonAthAningrAm / thomAs BuCkinghAm / rAymond Wong / gAry greenBerg / mArtín Benítez / tomás lAnglois /mike Freno / ron sAuer / niCk PriCe / rAhul ChAdhA / sAmAnthA mClemore / dAvid j eisWert la récente reprise des indices/ john lo / viPul mehtA / sAndrA jAnkoviC / mArCo högger / CédriC morisseAu / kAm tugnAit / joohee PAGE 8 à 24An / joohee An / sCott mAClellAn / AndreW sWAn / ChiA-liAng liAn / Ariel BezAlel / tom musmAnno Daniel Varela / raymonD Sagayam / William nicoll / rainer lenzin / Duncan gooDWin / emmanuel Delley / michael BalDinger Julien goDat / chriStina Böck / Serkan Bahçeci / Stéphane caSagranDe / Juerg rimle / oliVier kuenDig / Jonathan martin / nicolaS Di maggio arnauD De JamBlinne / arno kneuBühler / patrick richarD / rené Steiner / FréDéric ruiz / alexanDre michelloD / reto tarreghetta / olaF meyer IL EST TEMPS DE PRIVILEGIER UNE APPROCHE PLUS DURABLE Il n’y a pas de risque systémique. Les pays émergents ne peuvent De nos jours, la complexité des marchés met les investisseurs à l’épreuve. En Suisse, ils contaminer l’ensemble du monde. sont 61% à être tiraillés entre la recherche de rendement et la protection de leur capital*. Notre solution : Durable Portfolio Construction®. Une philosophie d’investissement qui prend en compte le risque et permet aux investisseurs de prendre des décisions avisées afin d’optimiser leurs rendements. Pour en savoir plus, rendez-vous sur durableportfolios.com.*Natixis Global Asset Management, étude internationale sur l’investissement des particuliers, février 2015. Etude réalisée auprès de 7000 investisseurs dans 17 pays. patrice gautry, cheF économiSte De l’uBp PAGE 6 WO`] 9dB> HE IG.comNatixis Global Asset Management définit Durable Portfolio Construction comme une stratégie d’investissement qui vise à produire des rendements réguliers sur le long terme par la gestion des risques, la gestion de la volatilité et lerenforcement de la diversification. Les retours sur investissement ne sont pas garantis. Distribué en Suisse pour les investisseurs qualifiés par NGAM, Switzerland Sàrl. Siège social : Rue du Vieux Collège 10, 1204 Genève, Suisse.NGAM, Switzerland Sàrl est une unité de développement de Natixis Global Asset Management S.A., filiale de Natixis S.A., la société holding d’un ensemble mondial de sociétés de gestion et de distribution spécialisées. ADINT60-0415ADINT60-0415 Switzerland Brand Ad Agefi April 2015_F.indd 1 4/10/15 3:22 PM Contact rédaction Nicolette de Joncaire  Contacts publicité Beatrice LeuenbergerDanielle Hennard Co-Rédactrice en chef Norbert Fouchault Key Account DeutschschweizRédactrice en chef Tél. +41 21 331 41 41 Key Account Suisse romande, Direct +41 44 254 39 21Tél. +41 21 331 41 41 Mobile +41 79 821 16 92 Tessin et international Mobile +41 79 705 26 93Direct +41 21 331 41 49 [email protected] Direct +41 21 331 41 25 [email protected]@agefi.com Mobile +41 79 847 61 86 [email protected]

PAGE 27. Indices | | Janvier 2016 |Compétences culturelles et équipes Alain Max Guénette La théorie et les mis d’aboutir à des recommandations en termes blement partager les connaissances significatives recherches sur de performance et de dynamique des équipes. au sein des équipes. Nous ne trouvons pas l’effetCHEG Arc (HES∙SO) les compétences Nos résultats suggèrent que le comportement de de sécurité ressentie dans la prévision du partage omment les entreprises peu- culturelles ont l’équipe de travail est déterminé principalement de connaissance. vent-elles bénéficier de la di- fait de grands par l’orientation des chefs d’équipe (i.e. des lea- Manifestement, l’effet de confiance ressentie versité culturelle existant dans progrès depuis ders) vers des situations d’accomplissement, par passe par la confiance d’équipe pour influencer notre pays et son tissu écono- le début des leur capacité (i.e. les compétences culturelles) et le partage de connaissance dans des équipes mul- mique et social? La théorie et les années 2000. leur comportement (i.e. le leadership transfor- ticulturelles. Ceci étant, cet effet de médiation recherches sur les compétences mationnel), plutôt qu’à travers la sécurité res- est marginal. Néanmoins, puisque la confianceculturelles ont fait d’importants progrès depuis sentie des membres de l’équipe. Ainsi, si un chef d’équipe a un impact direct et significatif surle début des années 2000, notamment grâce d’équipe fait preuve de compétences culturelles, le partage de connaissance et que le ressentià l’apport des travaux de pointe d’équipes de qu’il est fortement orienté vers l’exécution et en termes de sécurité influence positivementrecherche internationales1. Cependant, la plupart s’engage dans des comportements de leadership la confiance d’équipe, les chefs d’équipe et lesde ces recherches se concentrent sur le niveau transformationnel, les membres de l’équipe membres peuvent toujours se concentrer surindividuel des compétences culturelles. Nous- auront tendance à répondre par davantage de l’amélioration du ressenti de sécurité et favorisermêmes avons contribué naguère sur ce niveau2. comportements en matière de travail d’équipe. le partage de connaissance.Il existe toutefois peu d’outils quant à la façon Une découverte surprenante consiste en ce Nos résultats suggèrent que le partage de connais-dont les compétences culturelles des individus qu’un souci trop grand d’apprentissage du lea- sance dans des équipes multiculturelles dépendpeuvent être traduites en compétences d’équi- der est négativement associé au comportement non seulement du comportement des membrespe. Cette question a fait l’objet d’une recherche de l’équipe de travail. Une explication possible de l’équipe de travail, mais aussi de l’orientationfinancée par la HES∙SO visant précisément à à cela est que si le leader se concentre unique- en termes de but de performance des chefs (i.e.saisir comment il était possible, au sein d’équi- ment sur l’apprentissage, les membres de l’équi- leaders).pes multiculturelles, de traduire les compétences pe pourraient ressentir moins de pression dans Quand le chef fait preuve d’une forte orien-culturelles individuelles en termes d’intelligence le travail d’équipe directement performant. Ceci tation en termes de but de performance, leset de performance d’équipes3. devra être examiné plus à fond dans le prolonge- membres auront tendance à partager davantageLe projet se fixait pour but de valider un cadre ment de cette recherche. les connaissances au sein de l’équipe. L’effet enconceptuel des compétences culturelles d’équipe En général, nous confirmons que le ressenti en termes de comportement de travail d’équipe de-et tester un certain nombre d’hypothèses. Notre termes de sécurité et la satisfaction au sein de viendra quant à elle plus faible. étude apporte des résultats sur la question des l’équipe peut favoriser la confiance d’équipe per-compétences collectives et du rôle d’encadre- çue. Ceci est en grande partie en accord avec la (1) Earley, P. C. et Ang, S. (2003). Cultural Intelligence:ment et d’animation (i.e. le rôle de leadership) au littérature existante, bien que l’effet de satisfac- Individual Interactions across Cultures. Palo Alto, CA:sein des équipes interculturelles. Le terreau sur tion de l’équipe soit seulement marginalement Stanford University Press; Thomas, D. C. et Inkson, K. (2004).lequel nos enquêtes ont été menées – plusieurs significatif dans notre cas. Cultural Intelligence: People Skills for Global Business.entreprises ont participé à la recherche –, et le Nous confirmons le rôle de comportement de San Francisco, CA: Berrett-Koehler Publishers.choix de méthodes d’analyse adéquates, ont per- l’équipe de travail et la confiance au sein de (2) Lee, Y-t, Calvez V. et Guénette A.M. (2008). Les compétences l’équipe pour faciliter le partage de connaissan- culturelles: S’équiper pour les défis du management international. ces. Si les membres de l’équipe s’engagent dans Paris: Éditions de L’Harmattan. un comportement de travail en équipe et le dé- (3) Cette recherche a été menée en parallèle à une étude menée veloppement de la confiance, ils vont plus proba- par le Prof. Lee de l’IESE Business School.Daniel Held LeadershipDirecteur, PI Management, Lutry*La puissance de l’intelligence collectiveLa gestion des Le capital humain est notre première richesse, pourtant là que résident les réserves de perfor- gés et mobilisés par une finalité qui fait sens pourressources humaines l’intelligence collective fait notre force. S’agit-il de mance future, une performance dont les collabora- eux, on verra à l’évidence à quel point le regardest prioritairement réalités ou de simples discours? La grande majorité teurs devraient pouvoir être fiers. C’est la clé des qu’ils ont sur leur travail et sur l’organisation recèleindividuelle. C’est des outils et politique de gestion des ressources hu- améliorations de processus et des réductions de des trésors en termes de valeur ajoutée. Qui mieuxpourtant l’intelligence maines est orientée vers l’individu, sa performance, coûts, parce que les améliorations co-construites qu’eux peut dire ce qui fonctionne bien et ce quicollective qui fait son rôle, sa rémunération. Nos entreprises comptent auront un impact stimulant sur les équipes, alors fonctionne moins bien? Les solutions et innovationsla différence. chaque année plus d’intelligence et de compétence que les améliorations subies conduisent souvent à peuvent donc venir de la base, si les conditions sont individuelles. Mais juxtaposer cette intelligence et de la résignation. créées pour que les collaborateurs soient stimulés cette compétence ne donne pas encore de l’intelli- L’intelligence collective présuppose l’existence et encouragés à le faire. Là aussi, on verra se mani- gence collective. d’une vision stimulante et partagée. Pourquoi tant fester de l’intelligence collective, avec des silos qui Lorsqu’on parle avec les gens ou lorsqu’on mène d’entreprises font-elles l’impasse sur cet exercice vont disparaître, des ponts entre secteurs qui vont des enquêtes d’engagement, on constate de plus pourtant si simple et si puissant? De la vision vont pouvoir se créer, des transformations qui vont pou- en plus que les collaborateurs se plaignent d’une découler les axes et objectifs stratégiques, pas voir se faire. Les conditions? Que la confiance dans déresponsabilisation croissante, d’un travail trop l’inverse. La réponse est assez simple: parce que la le management de l’entreprise soit créée et durable, spécialisé, prédéfini et de moins en moins intéres- vision n’est pas centrale dans le management, alors que les initiatives associées soient valorisées et sant. Ils sont chaque année plus nombreux à consi- qu’elle l’est dans le leadership. Et que le manage- que ces projets soient portés par ceux qui souvent dérer que leurs compétences sont mal utilisées, que ment, même participatif, permet de gérer les opéra- deviennent des freins s’ils ne sont pas impliqués le plaisir au travail tend à disparaître et qu’ils ne tions, d’assurer la production et la qualité, d’obtenir proprement: les cadres intermédiaires. sont pas suffisamment impliqués dans les réflexions de l’acceptation, de maintenir des structures et de L’intelligence collective présuppose de l’intelligence clés pour l’avenir. Ils relèvent aussi une pression et l’ordre, pas de créer à la fois plus de valeur et plus et des compétences individuelles. Mais elle présup- un niveau de stress croissant, ont moins confiance de motivation. pose surtout des équipes en mouvement, préoccu- dans leurs dirigeants et moins envie de mettre en Les déficits d’intelligence collective sont donc des pées à la fois par l’excellence des prestations et par œuvre les changements proposés. Ils ont l’impres- déficits de leadership, le leadership étant défini leur propre employabilité, et qui ont donc pleine- sion qu’on parle plus de normes, de conformité, comme source d’orientation et d’énergie. La vision ment intégré le plaisir qu’il y a à réussir de grandes de procédures et de directives que de qualité de représente le projet partagé, dans lequel vont choses ensemble. C’est un changement de para- service, de performance ou de satisfaction clients. s’inscrire les projets individuels de chacun. Et digme profond, mais beaucoup plus facile à réaliser Sur la base de ces constats, des mesures sont prises, plus les potentiels individuels sont forts dans une que ce qu’on pense souvent. A condition que l’on pour mieux former les managers, pour améliorer organisation, plus la force du projet collectif sera mette plus d’énergie à vouloir réussir ce défi qu’à les processus, la qualité ou le service. Des actions importante. se convaincre qu’il ne marchera jamais. Et qu’on se de gestion du changement sont entreprises. Le plus L’intelligence collective résulte aussi d’une confian- préoccupe d’un leadership positif et stimulant.  souvent, ces mesures contribuent à éliminer des ce dans les capacités des collaborateurs à se moti- problèmes évidents ou à faciliter l’acceptation des ver pour des causes qui leur semblent justes. Tous * Directeur du cabinet PI Management, Empowering for Change, changements, mais ne modifient pas la dynamique les collaborateurs préfèrent des clients contents, spécialisé dans l’évaluation et le développement des talents et humaine ni la qualité du leadership dans les organi- des processus simples et efficients et des perfor- l’accompagnement du changement, Partenaire Savilleconsulting sations. Autrement dit l’intelligence collective. C’est mances de qualité. S’ils sont en confiance, encoura- pour la Suisse – www.piman.ch


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