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Indice 2015 07

Published by AGEFI, 2016-02-22 04:50:48

Description: Septembre 2015
Gestion independante

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INDICESSeptembre 2015 | Supplément mensuel du quotidien L’Agefi | N°07 | Gestion indépendante Entretien 30% des entreprises du secteur des machines seront dans les chiffres rouges cette année Cristina Gaggini Directrice romande economiesuisse PAGE 22 Le Thème Gestion indépendante L’art de se réinventer face aux nouvelles exigences de marché Comment la profession envisage l’avenir dans un environnement de plus en plus instable et complexe  page6à21 Patrick Dorner / François Meylan / Stéphanie Hodara El Bez / Franz de Planta / Cosima F. Barone / Alexandre Bonnard / Nicholas HochstadterSergio Uldry / Alexandre Gaillard / Stefano Veri / Andrea Manghi / Jean-Luc Bochatay / Alain Moreau / Omar Shokur / Philippe Szokoloczy-Syllaba IL EST TEMPS DE PRIVILEGIER UNE APPROCHE PLUS DURABLE De nos jours, la complexité des marchés met les investisseurs à l’épreuve. En Suisse, ils sont 61% à être tiraillés entre la recherche de rendement et la protection de leur capital*. Notre solution : Durable Portfolio Construction®. Une philosophie d’investissement qui prend en compte le risque et permet aux investisseurs de prendre des décisions avisées afin d’optimiser leurs rendements. Pour en savoir plus, rendez-vous sur durableportfolios.com.*Natixis Global Asset Management, étude internationale sur l’investissement des particuliers, février 2015. Etude réalisée auprès de 7000 investisseurs dans 17 pays.Natixis Global Asset Management définit Durable Portfolio Construction comme une stratégie d’investissement qui vise à produire des rendements réguliers sur le long terme par la gestion des risques, la gestion de la volatilité et lerenforcement de la diversification. Les retours sur investissement ne sont pas garantis. Distribué en Suisse pour les investisseurs qualifiés par NGAM, Switzerland Sàrl. Siège social : Rue du Vieux Collège 10, 1204 Genève, Suisse.NGAM, Switzerland Sàrl est une unité de développement de Natixis Global Asset Management S.A., filiale de Natixis S.A., la société holding d’un ensemble mondial de sociétés de gestion et de distribution spécialisées. ADINT60-0415ADINT60-0415 Switzerland Brand Ad Agefi April 2015_F.indd 1 4/10/15 3:22 PM

PAGE . Indices | | Septembre 2015 | Gestion indépendanteIndices La voie du numérique La consolidation a commencé Bilan nuancé Le numérique touche aussi la gestion d’actifs. Gérants La plupart des indépendants ont entre un et trois employés indépendants compris. A présent, tout le monde accède et sont trop petits pour poursuivre leur activité comme avant. Pour les gérants indépendants, le choc de la aux données financières en temps réel! Les clients veulent La consolidation a commencé. Avec la loi sur les services transparence fiscale est en voie de digestion et suivre leurs investissements à leur guise. Comment faire coexister financiers, deux-tiers des membres de l’organisme les grands chantiers législatifs en cours semblent un monde qui a toujours privilégié la relation personnelle avec d’autorégulation VQF devraient fusionner, se conduire à des solutions moins radicales que ce un univers effaçant les limites de temps et de lieux? concentrer sur le conseil ou renoncer à leur activité. que l’on pouvait craindre. Mais si les dangers de Stefano Veri, UBS Global Financial Intermediaries. Martin Neese, président du VQF. la surrèglementation s’amenuisent, les pressions page 16 page 8 sur la profession restent fortes. Patrick Dorner, ASG. page 6ÉditorialDe la défiance à la confianceLes relations entre banques et gérants indépen- activité, de leur donner l’occasion d’échanger des banques. Ainsi, l’interaction entre les deux sec-dants n’ont pas toujours été très harmonieu- idées et des informations, de permettre à leurs teurs d’activité est de plus en plus importanteses. Au départ, les banques étaient réticentes à clients d’accéder à toutes sortes de renseigne- et est appelée encore à se développer dans lesentretenir des contacts avec ces nouveaux ac- ments et de services. Ces opérations séduction prochaines années, compte tenu des compéten-teurs de la finance qu’elles considéraient comme sont compréhensibles. Les bouleversements que ces toujours plus pointues, que ce soit au niveaudes concurrents, voire des dissidents avec les- connaît le secteur bancaire, surtout la gestion financier, juridique, économique, technologique,quels elles n’avaient aucun avantage à collabo- privée, entraînent une explosion des coûts ainsi qui seront nécessaires aux indépendants pourrer. De leur côté, les gérants indépendants se sont qu’une chute des recettes et des marges. Dans ce rester en activité. En conséquence, si auparavanttoujours montrés méfiants vis-à-vis des établis- contexte, comment ignorer les quelque 2500 à ceux-ci avaient tendance à collaborer avec lessements bancaires, allant jusqu’à les accuser de 3000 gestionnaires indépendants présents dans banques que leurs clients élisaient, ils sont plusvouloir les faire disparaître en cautionnant les le pays, dont on estime qu’ils gèrent, bon an mal enclins aujourd’hui à concentrer leurs activitéspressions réglementaires qui pesaient sur eux. an, 500 à 600 milliards de francs d’actifs? auprès d’un nombre limité d’établissements avecMais les temps ont changé. Aujourd’hui, les De leur côté, les gérants indépendants sont de lesquels eux-mêmes préfèrent travailler. banques rivalisent d’attention pour attirer chez plus en plus contraints de collaborer avec leselles ces intermédiaires financiers, obtenir en établissements bancaires, en particulier dans le Danielle Hennarddépôt les fonds de leurs clients, leur proposer cadre des grands chantiers législatifs, tels que Rédactrice en chefdes services spécialisés. Elles ont pour la plu- Fatca, LPCC révisée, loi sur les services financierspart développé des départements qui leur sont ou échange automatique de renseignements. Ne [email protected]és. Et elles sont de plus en plus nombreuses pouvant assumer seules l’ampleur de ces nouvel-à mettre sur pied des plateformes en ligne afin les exigences, les petites structures doivent parde soutenir les gérants indépendants dans leur la force des choses trouver des appuis auprès desSommaire du 7 Septembre 201504. Chronique. Quand le marché gère le risque. 13. En Droit. Les négociants et la LBA: 18. Marchés. La Chine est surtout le parfait un compromis bien hélvétique. bouc émissaire. Philippe Schindler, Blue Lakes AdvisorsFrançois-Serge Lhabitant Thomas Goossens et Ariel Ben Hattar, BCCC Avocats 20. Et si le futur était meilleur que prévu?04. cybersécurité. Il faut penser autrement lenumérique et sa sécurité. Solange Ghernaouti, Swiss 14. Echange automatique de renseignements: Omar Shokur, Responsable des Intermédiaires Financiers quelles retombées pour les indépendants? Crédit Agricole Private Banking Suisse || SurveillanceCybersecurity Advisory & Research Group, HEC Lausanne. des indépendants: l’adoption d’une solution Sergio Uldry, Managing Director, BRP Tax consensuelle. Sébastien Ruche.06. L’heure de faire les comptes. 14. Opinion. Le statut de valeur refuge 21. Peut-on réinventer notre place financière?Patrick Dorner, Directeur de l’ASG du franc est-il écorné? Philippe Szokoloczy-Syllaba, My Global Advisor, Genève.08. ENtretien. Martin Neese, président du VQF. François Savary, Banque Reyl & Cie.«Seul un tiers des gérants indépendants pourront 22. Entretien. «30% des entreprises de l’industriecontinuer comme avant» 15. Digitalisation de la gestion de patrimoine. des machines vont être dans les chiffres rouges en fin d’année». Cristina Gaggini, directrice romande09. Pas de surveillance directe de la Finma. Alexandre Gaillard, CEO et Fondateur d’InvestGlass. d’economiesuisse.Stéphanie Hodara El Bez, Altenburger Ltd legal + tax 16. Les gestionnaires indépendants à la croisée des chemins numériques. Stefano Veri, Responsable 24. Entrepreneuriat: elles ont osé se lancer.10. Il est urgent d’adapter son activitéaux changements inéluctables du marché. d’UBS Global Financial Intermediaries. Caroline Coquerel, Coach GENILEMFranz de Planta, Président de l’OAR-G et de Mantor SA 17. Comment un rapprochement devient 25. Management interculturel et diversité. une opportunité: la force du facteur humain.11. Des règles pour tuer la régulation? Philippe Pierre, Sociologue, consultant. Andrea Manghi, Head of business development GADD & Cie.Cosima F. Barone, Directrice du GSCGI. 25. Leadership. Quelles compétences pour 18. Régularisation fiscale pour les Français: les managers en 2020? Daniel Held, PI Management12. Salon Invest’15: le métier ne se porte pas la seule voie pour éviter le risque pénal.trop mal. Alexandre Bonnard, directeur du Salon invest’15. 26. Livres par HEG Arc|| Le devoir de transparence apparaît de plus en Jean-Luc Bochatay, Associé, Genève, et Alain Moreau,plus facile à accomplir. Nicholas Hochstadter, CEO IBO Associé, Paris, FBT Avocats.Indices est un supplément de L’AGEFI, quotidien de l’Agence économique et financière à Genève | Président Alain Duménil | Administrateur délégué-Rédacteur en chef François Schaller | CEO Agefi SA Olivier Bloch | Directeur adjoint, développements Lionel RougeRédactrice en chef Indices Danielle Hennard | Responsable IT Guy-Marc Aprin | Graphisme Sigrid Van Hove | Journalistes Mohammad Farrokh, Giuseppe Melillo | Contributeurs réguliers Solange Ghernaouti, Alain-Max Guénette, Daniel Held, François-Serge Lhabitant,François Savary, Philippe Schindler | Administration Patricia Chevalley, Carole Bommottet | Marketing Khadija Hemma (021) 331 41 09 | Abonnements (021) 331 41 01 – [email protected] | Publicité Suisse romande & internationale Norbert Fouchault (021) 331 41 25 –[email protected] – Suisse alémanique Béatrice Leuenberger (044) 254 39 21 [email protected] | Imprimerie Kliemo Printing, Eupen | Les textes des journalistes hors de la rédaction ne peuvent engager la responsabilité de la publication. Copyright © Toute reproduction,même partielle, des articles et illustrations publiés est interdite, sauf autorisation écrite de la rédaction | Direction et administration Rue de Genève 17, Case postale 5031, CH-1002 Lausanne, tél. (021) 331 41 41, fax (021) 331 41 55, www.agefi.com

CHERCHEZ LA MEILLEURE COMBINAISON POUR LA PERFORMANCE. Chez Carmignac, la gestion minutieuse du risque est au cœur du processus d’investissement. Elle est indissociable de notre recherche de performance. Le Fonds Carmignac Portfolio Capital Plus a enregistré une performance annualisée de 3,04% sur une période de 5 ans, contre 0,32% pour son indicateur de référence (EONIA capitalisé), tout en maintenant la limite de volatilité en dessous de 2,5%. Naturellement, la performance passée du Fonds ne préjuge aucunement de ses résultats futurs, et il existe un risque de perte en capital. carmignac.chEchelle de risque* Pour plus d’informations, contactez notre équipe locale: Carmignac Suisse SA, Talstrasse 65, 8001 Zürich +41 (0) 41 560 66 00 Echelle allant de 1 (risque le plus faible) à 7 (risque le plus élevé) ; le risque 1 ne signifie pas un investissement sans risque.Cet indicateur pourra évoluer dans le temps.Source:Carmignac Gestion. Performance du 30-04-2010 au 29-05-2015. Carmignac Portfolio Capital Plus est un compartiment de Carmignac Portfolio, une SICAVluxembourgeoise. Date 1ère VL:14-12-2007. La durée minimum de placement recommandée est de 2 ans. Les frais sont inclus dans les performances. L’accès auFonds peut faire l’objet de restriction à l’égard de certaines personnes ou de certains pays. Il ne peut notamment être offert ou vendu, directement ou indirectement,au bénéfice ou pour le compte d’une « U.S. person » selon la définition de la règlementation américaine « Regulation S » et/ou FATCA. Les risques et frais sont décritsdans le KIID. Le prospectus, le KIID et les rapports annuels sont disponibles sur le site internet www.carmignac.ch et auprès de notre représentant en Suisse,CACEIS(Switzerland) SA, Chemin de Précossy 7-9, CH-1260 Nyon. Le service de paiement en Suisse est rendu par Crédit Agricole (Suisse) SA, quai Général-Guisan 4, 1204Genève. Le KIID doit être remis au souscripteur préalablement à la souscription. Carmignac Gestion Luxembourg Filiale de Carmignac Gestion Société de gestiond’OPCVM (agrément CSSF du 10-06-2013) SA au capital de 23 000 000 € - RC Luxembourg B67549. Job No: 50661-1 Publication: Agefi Indices Size: 396x281 Ins Date: 07.09.15 Proof no: 1 Tel: 020 7291 4700

PAGE . Indices | | Septembre 2015 | La Chronique de François-Serge LhabitantQuand le marché gère le risqueSi l’on a la chance de bénéficier d’un peu de recul et d’y ajouter un soupçon d’expérience et de il conviendrait de mettre en place des stratégies d’arbitrage offrir une valeur représentative. Enfin, des Exchange Traded connaissance historique, les grands mouvements basées sur le passé. Les statistiques sont donc là pour convain- Funds, pourtant utilisés par de nombreux investisseurs in- de marchés sont une formidable école de la vie. cre des investisseurs qui n’étaient pas là de ce qui aurait pu diciels, ont vu leurs cours s’écarter significativement de leur L’été 2015 et ses turbulences sur les places fi- leur arriver s’ils avaient été là il y a plus d’un demi-siècle et valeur théorique, de parfois de plus de 20% en quelques se- nancières seront sans doute rapidement oubliés, avaient acheté un produit qui probablement n’existait pas condes. Les vendeurs apprécieront. Certains de ces Exchangecomme tant d’autres. Ils condensent pourtant sur quelques à l’époque, et qu’ils l’avaient gardé jusqu’à aujourd’hui… Traded Funds ont même dû temporairement suspendre leursjours des signaux qui devraient nous inciter à la réflexion. On tombe donc dans la simulation la plus complète. Et si cotations, violant la promesse de liquidité permanente faitePour faire simple, on peut dire qu’aujourd’hui, les investis- votre interlocuteur continue à vouloir simuler, rappelez-lui à leurs investisseurs. La Bourse, tirée par des fondamentaux?seurs traditionnels ont placé les derniers espoirs de rentabilité que lors du dernier resserrement monétaire aux Etats-Unis On aurait du mal à le soutenir. Ceci dit, pas grand mondepour leurs portefeuilles dans une hypothétique progression ayant eu comme point de départ des taux d’intérêt à zéro et ne protestait quand la Bourse chinoise progressait de plus dedes actions. Le cash ne rapporte en effet plus que des intérêts un bilan de la FED à 20% du PIB, le Dow Jones avait subi 150% sur un an. Pour monter, les investisseurs trouvent tou-négatifs, les obligations ont des rendements à l’échéance au une correction de plus de 50%. A la baisse. Cela devrait vous jours de bonnes excuses. C’est à la baisse qu’ils contestent.plancher, et les primes de crédit ne rémunèrent depuis long- éviter une discussion inutile. Depuis, les choses se sont un peu stabilisées; l’émotion atemps plus les véritables risques encourus. Seul l’immobi- Mais revenons à nos moutons. Il faudrait donc malgré tout progressivement cédé sa place à la raison. Pour notre part,lier survit, mais il reste indirectement sous la menace d’une croire aux actions. Le problème est qu’en quelques semaines, les grands mouvements de marché – surtout quand ils sonthausse des taux d’intérêt. On n’a donc pas le choix, Il faut les bourses chinoises ont effacé tous leurs gains de l’année irrationnels – ont toujours été de bonnes opportunités pourcroire aux actions. D’ailleurs, qui n’y croirait pas? Les sta- 2015, passant au passage par des corrections journalières de revisiter nos portefeuilles, valider nos positions fondamen-tistiques sont là pour rassurer. Prenons les Etats-Unis. A fin plus en plus brutales. Le spectre de la crise financière ne ces- tales de conviction (éventuellement même les augmenter)juin 2015, nous étions dans notre 7ème année de hausse, ce sant de hanter les esprits, il n’en fallait pas plus pour faire et éliminer les positions de moindre intérêt ou celles ayantqui place le cycle actuel juste derrière celui de l’après-guerre souffler un vent de panique sur toutes les places financières. atteint leurs objectifs. Car c’est dans la tempête que l’on peut(1946-1956, soit 81 mois de hausse ininterrompue par une L’Europe, les Etats-Unis se sont mis à dévisser à leur tour, choisir ses meilleurs investissements, tant du côté long quebaisse supérieure à 20%) et encore loin derrière celui de la brutalement. Les chiffres donnent le tournis. A New York, du côté short, et construire un portefeuille équilibré et avecpériode 1988-2000 (145 mois). Encore plus rassurant: depuis plus de deux milliards de titres ont été échangées dans les un fort contrôle de risque qui permette de sortir par gros1949 le marché des actions a été en phase haussière 78% du 30 premières minutes de cotation, du jamais vu. Des actions temps. L’autre option, bien sûr, est d’acheter des actions, detemps avec une performance médiane annualisée de 15%. telles que General Electric et J.P. Morgan ont chuté de plus laisser la gestion de leur risque aux marchés, et ne revenir lesQuant aux marchés baissiers, ils ont duré en moyenne 17 de 21% au cours d’une seule séance, faisant disparaître en voir que dans cinquante ans. Si je suis encore là, je compare-mois avec une perte médiane annualisée de -29% et une per- fumée plusieurs dizaines de milliards de dollars de capitali- rais volontiers nos résultats. te moyenne de -35%. J’ai personnellement un souci majeur sation. Sur le marché des options de Chicago, l’indice VIXavec cette vision: l’histoire ne se répète pas forcément. Sinon, de volatilité a dû cessé d’être calculé pendant près de 20 mi- François-Serge Lhabitant est Professeur de Finance à l’EDHEC Business School. nutes, les données étant jugées trop erratiques pour pouvoir L’article ne reflète que les vues personnelles de l’auteur.Solange Ghernaouti CybersécuritéProfesseure, directrice du Swiss Cybersecurity Advisory& Research Group, HEC − Unil (www.scarg.org)Il faut penser autrement le numérique et sa sécuritéIl nous appartient En juillet 2015 nous apprenions que la plateforme sont généralement démunis face à l’invisibilité des tout est accessible par un clic de souris et qued’exiger un contrôle de mise en relation Ashley Madison offrant des ser- pratiques des gestionnaires des sites en ligne. Il les interdits n’existent plus, sont une évolutiondu développement vices de «Casual sex and cheating network» avait existe souvent un réel décalage entre ce qui est pour notre société et que l’humanité s’en trouvede la société de été piratée compromettant les données privées et souhaitable et annoncé et effectivement réalisé en renforcée?l’information. Afin financières de plus de trente millions d’utilisateurs. matière de sécurité et de protection des données. Mettre à distance critique le phénomène du numé-de favoriser le droit Ce sont notamment les noms, adresses, profils, Généralement, la dépendance totale des internau- rique est nécessaire afin de pouvoir l’analyser età un libre arbitre et fantaisies sexuelles, transactions financières qui tes à un fournisseur de services, la méconnaissance distinguer ce qui relève de la loi du marché (dontà la protection de la ont fait l’objet de chantage et de divulgation publi- et la complexité des possibilités de recours, font «la main invisible» n’est pas neutre) de ce quivie privée face aux que. Le groupe de hackers revendiquant l’attaque que ces derniers sont aussi dans l’incapacité à pourrait relever de l’innovation technologique aupratiques commercia- dénonce le côté immoral des pratiques commercia- faire respecter leurs droits ou d’obtenir réparation service de l’humanité, afin que celle-ci ne soit pasles et criminelles. les et celui des personnes qui y ont recours pour lorsqu’ils sont victimes, via leur fournisseur, de uniquement assujettie aux seigneurs et aux bandits des rencontres extra-conjugales (les propriétaires pratiques criminelles. du monde technico-économique. C’est de notre du site ciblé en détiennent également deux autres Force est de constater, qu’à l’heure d’un Internet responsabilité individuelle et collective de refuser aux noms évocateurs de Cougar Life et Established omniprésent, de la globalisation, d’un marché à de se soumettre au dictat du numérique et de ses Men, qui relèvent plus de sites de prostitution et l’échelle mondiale favorisé par la personnalisation facilités en dehors de toute prise de conscience et de trafic d’être humains que de simples réseaux des services et par les techniques de surveillance pleine acceptation des conséquences de nos com- de rencontre). Désormais il faut compter outre les et de marketing, la commercialisation des données portements et habitudes numériques. motivations financières à l’origine de cyberatta- est devenue avec l’innovation technologique, un C’est de notre responsabilité d’exiger un contrôle ques, celles plus symboliques dont la justification des piliers de l’économie et du techno-capitalisme, du développement de la société de l’information relèverait de la juste cause, du sentiment de justice dont le contre-pouvoir et la moralisation semble par un pouvoir politique démocratique éclairé afin ou encore du bon droit, ce qui peut inclure celles être laissés aux mains de hackers. de favoriser entre autres, le droit à un libre arbitre, émanant de groupes terroristes. Parallèlement, nous assistons à une véritable à la protection de la vie privée au regard des prati- Le cas particulier de cette cyberattaque inter- offensive d’un discours marketing de l‘innovation ques commerciales et criminelles, le droit à ne pas pelle à plusieurs niveaux, notamment celui de la technologique, nous forçant à croire que celle-ci être instrumentalisés, à ne pas être soumis à des sécurité, de la confiance et celui de responsabilité. est naturelle et qu’à ce titre, elle ne peut être ni logiques de rationalité économiques, le droit à des Pour faire court, nous ne pouvons que constater questionnée, ni contrariée, ni régulée par le politi- conditions d’existence dignes ou encore, par exem- l’inefficacité des mesures de sécurité implantées et que puisqu’il s’agit d’une évolution inéluctable et ple, le droit à l’abolition des violences possibles nous étonner que ce type de site garde en mémoire irrépressible de notre civilisation. par le détournement de l’usage des technologies les données personnelles et les comportements des Comment penser que l’attention et les interac- et de la sécurité, le droit de ne pas se voir imposer utilisateurs alors que ces derniers pensent recourir tions des personnes captées et monétisées par des une éthique, une morale ou une citoyenneté numé- à des transactions discrètes dont les détails sont applications informatiques, que la banalisation de rique définies sans concertation. complètement et systématiquement effacés. tout acte d’achat, y compris de la consommation Ne serait-il pas temps d’inventer autrement le Indépendamment de la nature du site incriminé du sexe, puisque tout se vend et tout s’achète sur numérique, ses codes de bonne conduite et sa ou des services offerts, les cyberconsommateurs Internet, que tout est magnifié via les écrans, que sécurité? 

Qui mieux que le leader en Europe pour investir sur lesgrands indices européens ?7V\Y ]V\Z WVZP[PVUULY LMMPJHJLTLU[ Z\Y SLZ HJ[PVUZL\YVWtLUULZJOVPZPZZLaSLZ,;-K\SLHKLYKLSHNLZ[PVUK»HJ[PMZLU,\YVWL,<96:;6??<*0;:,;- ##**4<:3>5%%4:*0,<967,<*0;:,;- #*,<:>% HT\UKPL[MJVTLes fonds de la gamme Amundi ETF (« les Fonds ») approuvés à la distribution à des investisseurs non qualifiés en ou à partir de la Suisse sont des fonds communs de placement (« FCP ») de droit français.La liste des Fonds approuvés en Suisse peut être obtenue auprès du Représentant en Suisse.Édité le 07/09/2015, par Amundi, Société anonyme au capital de 596 262 615 € - Société de gestion de portefeuille agréée par l’AMF n° GP04000036 - 90 boulevard Pasteur - 75015 Paris - France - 437 574 452 RCS Paris. Informations commerciales non contractuelles neconstituant pas une recommandation ou une sollicitation d’achat, de vente. Ce document n’est pas destiné à l’usage des résidents ou citoyens des États-Unis d’Amérique et des « U.S. Persons », telle que cette expression est définie par la « Regulation S » de la Securitiesand Exchange Commission en vertu du U.S. Securities Act de 1933 et reprise dans le Prospectus des produits financiers décrits dans ce document. Pour les Fonds approuvés en Suisse : Représentant en Suisse : CACEIS (Switzerland) SA, chemin de Précossy 7-9,CH-1260 Nyon ; Service de paiement : Crédit Agricole (Suisse) SA, quai Général-Guisan 4, CH - 1204 Genève. Le prospectus, le document d’informations clés pour l’investisseur (« DICI » ou « KIID ») ainsi que les derniers rapports annuel et semestriel peuvent être obtenussur simple demande et sans frais auprès du représentant en Suisse. Les Fonds ne sont ni sponsorisés, ni approuvés, ni vendus ou promus par les fournisseurs d’indice. Ces derniers n’effectuent aucune déclaration quant au caractère adéquat d’un investissement.*Périmètre Amundi Group - N° 1 en montant total d’actifs sous gestion des sociétés de gestion ayant leur principale implantation située en Europe - Source IPE « Top 400 asset managers » publié en juin 2015 sur la base des encours sous gestion à décembre 2014. ISuisse_FR_Amundi AP manifeste ETF EUROPE_AGEFI_281Lx396H+5.indd 1 25/08/15 16:31

PAGE . Indices | | Septembre 2015 |Le thème Gestion indépendantese Lréeds udaisnegnetr.sMdeailsa surrèglementation les pressions surle métier demeurent très fortes.Patrick Dorner, Directeur de l’Association Suisse des Gérants de Fortune | ASGL’heure de faire les comptesL a gestion de fortune indépendante se porte bien! Plus que jamais, une nanciers (LSFin) et la loi sur les établissements fi- ra à la défense des intérêts des GFI au cours du clientèle reste fidèle, voire se tourne nanciers (LEFin); les dangers d’une surrèglemen- processus législatif afin d’éviter, notamment, que vers les gérants indépendants, à la tation inutile et préjudiciable aux petites entités les organismes proposés ne soient pas réduits à de recherche d’une relation de confian- étaient alors bien réels. Ainsi, la LEFin proposait, simples «autorités filles» de la Finma. ce durable, basée sur des valeurs entre autres variantes, de soumettre tous les gé- Sa mise en œuvre suppose la création de nou-d’indépendance, de compétence et d’intégrité. rants indépendants à la surveillance de la Finma. veaux organes de surveillance des GFI. CertainsLa profession gagne ainsi des parts de marché et Le principal argument avancé en faveur de cette OAR actuels ont déjà fait part de leur intérêt à cetvoit ses avoirs sous gestion progresser. L’immi- solution était son euro-compatibilité mais, de égard. Quant à l’ASG, avec plus de 900 gérantsnence de l’échange automatique et les procédures l’aveu même du Département fédéral des finan- surveillés par son OAR, elle possède l’ancragede régularisation en Europe ont certes durement ces (DFF), les coûts supplémentaires à supporter professionnel nécessaire à cette construction.impacté certains portefeuilles mais, globalement, par les 2300 acteurs de la branche auraient été de Il faudra voir si, et dans quelle mesure, d’autresla part de clients étrangers et leur répartition 260 millions de francs la première année et de organisations locales de gérants pourraient parti-géographique sont restées stables. Quant aux 70 millions les années suivantes. Une partie non ciper à une telle structure et à sa construction.avoirs sous gestion, la médiane chez les membres négligeable de la profession était donc condam- La concrétisation de ces principes sousde l’Association Suisse des Gérants de Fortune née alors même que le prétexte d’un hypothéti- forme de message au parlement devrait se faire(ASG) a passé de 78 à 90 millions. que accès au marché de l’Union Européenne ne d’ici la fin de l’année. Il s’agira alors de voir com- résistait à aucune analyse sérieuse et réaliste de ment les résultats des discussions avec le DFF seSur le terrain, la situation est toutefois la situation juridique et politique. En effet, un traduisent concrètement dans la loi. Une entréeplus nuancée. Les statistiques montrent que plus tel accès ne peut pas être obtenu avec une sim- en vigueur ne devrait pas intervenir avant 2019de 250 sociétés de gestion cessent chaque année ple adaptation de la réglementation suisse sur et sera certainement assortie d’une période tran-leurs activités en Suisse, généralement en rai- les prestations financières mais uniquement par sitoire assez longue pour permettre la mise en son du départ à la retraite du la conclusion d’un accord de prestations avec œuvre des nouvelles dispositions et la mise enLes solutions de gérant. Malgré la pression l’UE. Or, la conclusion d’un tel accord est dans place des nouveaux organismes de surveillance.rapprochement sur les marges et les nom- l’impasse, d’autant plus depuis l’acceptation de Une deuxième décision de principe du Conseilproposées par les breuses incertitudes, le nom- l’initiative contre l’immigration de masse. Une fédéral communiquée en juin vise un renforce-diverses plateformes bre de créations de nouvel- seconde variante de surveillance des GFI passait ment de l’autorégulation dans le domaine de lasont marginales. les sociétés reste quant à lui par la création d’un ou de plusieurs organismes formation. Ainsi, les associations professionnel-L’attachement à stable, autour de 140 par an. de surveillance à l’image de la Finma et placés les comme l’ASG devront, pour la branche qui Le nombre d’acteurs s’érode sous son contrôle. les concerne, fixer des exigences minimales en donc légèrement depuis deux Au cours de la procédure de consultation, la pro- matière de formation et de perfectionnement. ans, avec des baisses d’effec- fession s’est clairement opposée à la mise en pla- Il est prévu que le projet de LSFin accorde unel’indépendance des tifs allant de plus de 9% chez ce d’une surveillance de la Finma. La proposition grande importance à la formation et au perfec-gérants l’emporte certains organismes d’auto- d’un modèle de surveillance des GFI passant par tionnement continu des gérants de fortune. Afin régulation (OAR) à moins de la création de pseudo-autorités, en marge et sous de mener à bien cette mission et d’avoir une basesur les considérations 2% à l’ASG. La typologie des la coupe de la Finma, fut également rejetée car pour la fixation des futurs standards, l’ASG aéconomiques. nouveaux arrivant n’a guère jugée inutilement compliquée et coûteuse. mené en 2014 une enquête sur la formation et évolué – l’effectif moyen Vu cette levée de boucliers, le Départe- l’expérience professionnelle des personnes res- d’une société de gestion s’éta- ment fédéral des finances (DFF) a proposé de ponsables auprès de ses membres. Les résultatsblit toujours autour de trois personnes – et une revoir sa copie, notamment afin d’élaborer une ont prouvé le haut niveau de formation des GFItendance à la consolidation n’est toujours pas variante «organismes de surveillance» qui puisse et leur longue expérience préalable. Ainsi, au mo-visible. Certes, il y a eu des fusions mais leur trouver une meilleure adhésion de la profession. ment où ils se lançaient dans la gestion indépen-nombre, encore et toujours très marginal, a été Les derniers mois de 2014 et le premier trimes- dante, ces gérants bénéficiaient déjà d’une expé-compensé par les divorces et autres spin-offs. tre 2015 ont donné lieu à d’intenses échanges rience moyenne de plus de 20 ans dans le secteurLes solutions proposées par les diverses platefor- entre l’ASG, les autres OAR et le DFF. Les prin- financier et plus de 60% étaient titulaires d’unmes restent quant à elles des produits de niche, cipes fixés en mars et en juin 2015 par le Conseil diplôme de troisième cycle. Compte tenu de cesl’attrait du gérant pour une totale indépendance fédéral pour la modification et l’élaboration des résultats, les standards pour la gestion de fortuneet autonomie l’emportant généralement sur les futures LSFin et LEFin reposent sur le résultat indépendante devraient pouvoir être fixés à unconsidérations d’économies. de ces discussions. niveau judicieux et les efforts devront se concen-Cette situation ne devrait guère connaître de C’est ainsi que, reprenant la solution élaborée trer sur la formation continue.rebondissements au cours des prochaines années. lors des tables rondes avec le DFF, le Conseil Si l’on ajoute à ces décisions relatives à la sur-Le choc de la transparence fiscale est en voie de fédéral entend proposer au parlement de confier veillance et la formation, celles prises par ledigestion et les grands chantiers législatifs en la surveillance des GFI à des organismes de sur- Conseil fédéral dans le thème controversé descours semblent conduire à des solutions moins ra- veillance soutenus par la profession. Il a privilé- moyens de droit, on pourrait tout de mêmedicales et dramatiques pour les microentreprises gié cette solution à la variante d’une surveillance espérer aboutir, finalement, à une réglementationque ce que l’on pouvait encore craindre il y a une directe de la Finma en raison de sa meilleure qui veille au juste équilibre des intérêts des pres-année. L’été 2014 avait en effet été marqué par la acceptation par les intéressés. La profession tataires et de leurs clients. C’est tout ce que l’onmise en consultation de la loi sur les services fi- salue cette décision de principe et l’ASG veille- souhaite à la place financière suisse. 

PAGE . Indices | | Septembre 2015 | Gestion indépendanteLe gérant indépendant obligé d’entreprendreLes vents contraires pour toute chose. Ce sont des structures mécanistes. Il faut simplifier priorités, nous oublions trop souvent que c’estla branche sont sans précédent. L’industrialisation de la finance et le fardeau à l’extrême le client qui est à la base de notre subsistanceMais il y a toujours de la place réglementaire en constante augmentation ne vont les procédures économique. On ne devrait jamais reléguer lepour ceux qui se remettent pas inverser la donne, bien au contraire. Il est vrai administratives. temps que l’on doit passer avec la clientèle. C’est à ceen question. qu’il y a et il y aura encore de la place pour le gé- Certaines tâches niveau que la différence doit se faire sur le plan de rant indépendant. Toutefois, celui-ci doit changer doivent être la rentabilité. Simplifier et rationaliser à l’extrê- François Meylan de paradigme. Quitter sa zone de confort. Se re- externalisées. me les procédures administratives. Aujourd’hui, mettre régulièrement en question… si ce n’est pas confort oblige, c’est plutôt le temps passé avec leI Directeur, Meylan Finance quotidiennement. De l’état d’esprit de banquier à client qu’on tend à minimiser. Certaines tâches l faut être fou pour embrasser la profes- l’environnement confortable et à l’argent facile, peuvent et doivent s’externaliser. Une sérieuse sion de gérant indépendant, à l’heure il devient un véritable entrepreneur. A ce titre, analyse coût/horaire doit être faite. Les deux lois d’aujourd’hui. Tant les vents contraires il ne trouvera son salut qu’en priorisant trois à venir sur les services et sur les établissements sont omniprésents et puissants. Et nous axes. Encore faudra-t-il avoir du succès et de la financiers LSFin et LEFin vont encore alourdir n’allons pas vers du mieux. C’est en tout persévérance. le tout. Le pain blanc est derrière nous. cas ce que disent nombre de collègues Voici les domaines qui détermineront ou non les  Aller chercher le client et gagner en noto-qui partent à la retraite. Pourtant, chaque année, facteurs clé de succès de demain: riété. Autant de nouvelles missions de haut vol.ils sont encore nombreux les gérants indépen-  Se réinventer et se réinventer encore. Pour Certes, le marketing viral – le bouche à oreilledants et les conseillers financiers à choisir la voie offrir d’autres services, avec une qualité optimum. – demeure et demeurera encore pour beaucoup lede l’indépendance. Manifestement, il y a encore Ne serait-ce que pour protéger ses marges. La sé- plus efficace vecteur d’acquisition de nouvelles af-une place pour ce beau métier qui accompagne lection des véhicules d’investissement et l’activité faires. Néanmoins, dans un univers toujours plusau plus près le client dans les différentes étapes de tourner les portefeuilles n’étant plus considé- concurrentiel, à la pression toujours plus forte surde la vie... Tel un médecin de famille de la chose rés comme un savoir-faire spécifique et unique la marge restante au gérant, la visibilité est néces-patrimoniale. au gérant indépendant. La valeur ajoutée doit saire. Savoir se vendre et savoir promouvoir sesLa proximité, la connaissance du client, de sa être générée ailleurs. Dans la qualité et la perti- services devient nécessairement l’apanage d’unefamille et de son environnement ne sont pas nence du conseil, par exemple, telles que la ges- branche qui privilégiait jusqu’ici la discrétion. Etl’apanage des grandes banques ou des grosses tion de trésorerie, la planification de la retraite, la pour les nouveaux entrants sur le marché, il fautstructures. Celles-ci agissant de manière segmen- consolidation du patrimoine ou encore le conseil se rappeler que comme pour les cabinets médi-tée et méthodique comme forces de vente, avant successoral. La liste n’étant pas exhaustive. caux, il faut compter, en moyenne, dix bonnes  Externaliser tout ce qui peut l’être. C’est années pour se faire son nom et sa place. en moyenne soixante pour cent du temps que Autant de défis et d’adversités à venir qui vont les professionnels de la branche passent à régler augmenter la barrière à l’entrée de notre mé- de la paperasse. Autant de temps non générateur tier. De surcroît, notre profession sera encore de revenus. Autant de ressources qui ne sont pas plus passionnante qu’autrefois. Adieu le métier mises à disposition du client. Et pris dans no- de gérant indépendant. Vive le nouveau métier tre train-train quotidien et noyé par de fausses de gérant indépendant!  Nous ne donnons pas de limite au progrès Sortir des sentiers battus. Ne pas se fier à la rumeur. Analyser, identifier, tester et vérifier. C’est notre métier et ce qui fait notre réputation. Nous sommes convaincus d’une chose : le hasard n’a pas sa place dans la gestion. Seuls les faits mènent à la performance. Pour saisir les opportunités, il faut prendre de la hauteur et analyser les marchés en profondeur. C’est pourquoi nous investissons dans la recherche, pour offrir à nos clients les meilleurs investissements à long terme. Progressez à nos côtés et découvrez nos stratégies sur robeco.ch GÉRANT D’ACTIFS DEPUIS 1929Information importante Cette information est destinée aux investisseurs professionnels. Robeco Institutional Asset Management BV (numéro de registre 24123167)est une société de gestion de droit néerlandais et agréée par l’Autorité des Marchés Financiers hollandais (AFM).

PAGE . Indices | | Septembre 2015 | Gestion indépendanteMartin NeeseSeul un tiers des gérants indépendantspourront continuer comme avantM artin Neese est pré- Le marché est-il donc réduit à la Suisse? sident du VQF, l’un des douze organismes Le marché rétrécit, notamment par rapport d’autorégulation (OAR) aux clients européens traditionnels. Il est institués par la loi sur toujours possible d’avoir de tels clients, à le blanchiment (LBA). condition de disposer d’une taille suffisante et de se concentrer sur quelques pays dontSur les quelque 1600 membres de cet OAR on connaît bien la législation. En Europe,généraliste actif exclusivement en Suisse alé- pas seulement aux Etats-Unis, il y a le ris-manique, la moitié sont des gérants indépen- que d’actions en justice intentées au paysdants, soit environ le tiers des professionnels de domicile du client, selon la conventiondu secteur présents dans toute la Suisse. de Lugano. Des marchés plus lointains sont possibles, y compris en Afrique, à conditionSi l’on compare la situation des gérants indé- d’avoir l’expertise nécessaire pour identifierpendants avec celle d’il y a cinq ou six ans que le client au sens de la loi contre le blanchi-peut-on en dire? ment (LBA).Les gérants indépendants sont soumis à unepression de plus en plus forte en raison de la Le recentrage sur le marché suisse va-t-il deréglementation, de la mise en œuvre de Fatca pair avec un abaissement du seuil d’accès à laet de programmes fiscaux, ou encore de l’in- gestion de fortune?tensification de la lutte contre le blanchiment Avec moins de 1 million, cela ne vaut pas lad’argent. Tout cela entraîne des coûts de plus peine, sauf peut-être au niveau du conseil,en plus élevés. Le Département fédéral des à condition qu’il s’agisse d’un système com-finances (DFF) évoque dans son rapport sur plet qui tienne compte de l’immobilier et duFidleg la nécessité pour tout gérant indépen- 2e pilier. Ce qui va changer aussi ce sont lesdant de détenir 10% d’actifs sous gestion de conditions de rémunération: on va assister àplus pour couvrir seulement les coûts de ce la disparition des rétrocessions et à la géné-surcroît de réglementation. ralisation d’un système de rémunération par les honoraires.Et les gérants indépendants font aussi face à laconcurrence des banques... Êtes-vous satisfait du projet de loi en ce quiIl y a deux ans, on estimait le nombre d’en- concerne la supervision?tités présentes sur le marché suisse de la ges- L’idée générale était de soumettre les gé-tion de fortune à 6000 pour 12.000 à 15.000 rants à la supervision de la Finma. Ensuite,personnes employées. Sur ce total, on dé- le DFF a proposé une entité distincte mais nombre 2300 gérants in- Martin Neese. président du VQF cela signifiait une nouvelle structure et desLa plupart des sociétés dépendants avec quelque (Verein zur Qualitätssicherung von coûts supplémentaires. Finalement, ce sontont entre un et trois 8000 employés. Finanzdienstleistungen) les OAR qui serviront aussi d’organisme de 1986 Termine ses études de droit à l’Université de Zurich. «J’ai choisi supervision, mais il reste à savoir quelles se-employés et sont par Il n’y aura pas de place ront les modalités de leur intervention, soit pour tout le monde sur le droit pour garder mes options ouvertes», précise-t-il. qu’ils agissent séparément, soit que certainsconséquent trop petites. un marché rétréci. Quelle 1987 Entre au service de l’étude zougoise qui deviendra NHS. L’année d’entre eux se regroupent pour exercer cetteLa consolidation a proportion de gérants fonction. Pour l’instant, sur les douze OAR, suivante, il obtient son brevet d’avocat. Il s’oriente vers le droit six s’occupent de gérants indépendants: économique et des affaires. «Cela correspond à un certain esprit VQF, Polyreg, ASG, Arif, OAR-G, OAR indépendants pourra du lieu», commente-t-il en faisant référence à l’importance de tessinois. Pour notre part, nous n’avons pascommencé. Certains continuer dans ce nouvel Zoug comme place d’affaires. l’intention de nous positionner en Suissegérants pourront environnement? 1998 Participe à la création du VQF (Verein zur Qualitätssicherung romande. Le rapport du hearing von Finanzdienstleistungen), l’un des principal OAR, en tantpoursuivre leur activité. sur Fidleg estime que la que représentant de l’association des avocats. «Il y avait aussiMais d’autres devront plupart des gérants in- la Chambre de commerce de Zoug et la Chambre fiduciaire»,fermer ou se concentrer dépendants ont entre 1 se souvient-il. Quels sont les aspects les plus discutables dusur le conseil. et 3 employés et qu’ils 2012 Devient président du VQF. Parallèlement, il occupe la présidence projet de loi? sont par conséquent trop du Forum des OAR où il siège depuis 2007. Il faut mettre des limites à Fidleg car la petits. La consolidation a 2013 Il entre dans le Groupe d’experts Brunetti désigné par le Conseil protection du consommateur va trop loin. commencé et si certaines fédéral pour donner son avis sur les questions financières. Les banques font déjà signer toutes sortessociétés pourront continuer, d’autres devront de documents aux clients qui n’y compren-fermer ou se concentrer sur le conseil. Pour- nent souvent pas grand chose. On a l’im-tant, les actifs sous gestion en Suisse sont globalement en augmentation. A pression qu’elles veulent surtout se couvrir et cela n’est pas dans l’intérêtl’avenir, il y aura plus d’actifs sous gestion pour moins de gérants. du consommateur de services financiers.Le conseil, à l’exemple de ce qui se fait beaucoup dans certains pays européens, Des efforts sont faits pour inscrire le secret bancaire pour les Suisses dans lan’est-il pas une voie alternative pour beaucoup de gérants? constitution. Soutenez-vous ces efforts?Le projet de loi est favorable au conseil: ceux qui le pratiquent ne seront Je ne suis pas sûr qu’on doive inscrire cela dans la constitution, mais jepas soumis à la supervision d’un organisme d’autorégulation ou de la suis en faveur d’une protection de la sphère privée. Il faudra toutefois bienFinma. Selon une enquête que nous avons réalisée auprès des gérants affi- comprendre qu’elle se limitera à la Suisse, car les données concernant lesliés au VQF, sous Fidleg deux-tiers des 800 gérants qui sont membres de comptes à l’étranger seront transmises aux autorités suisses. Mais bien sûr,notre OAR vont fusionner, se concentrer sur le conseil ou renoncer à leur cela pourrait être un argument pour conserver son compte en Suisse.activité. C’est valable pour les Suisses, mais avec la disparition du secret bancaire pourLe marché du conseil existe-t-il vraiment? les étrangers, ceux-ci n’ont plus guère intérêt à conserver un compte en Suisse...Il pourrait bien y avoir un marché pour le conseil, car celui-ci est difficile à L’argent a diminué. On le constate notamment au Tessin où les craintestrouver auprès des banques en raison notamment des changements de per- sont grandes de voir les clients partir une fois régularisés. Mais il restesonnel. Je parle d’un conseil élaboré qui tient compte du planning financier d’autres raisons d’avoir un compte en Suisse. Il y a la qualité du service,et de l’ensemble des actifs en incluant l’aspect fiscal. Mais c’est surtout un mais aussi les craintes entourant l’euro. marché destiné aux Suisses et résidents suisses.  Propos recueillis par Mohammad Farrokh

PAGE . Indices | | Septembre 2015 | Gestion indépendantePas de surveillance directe de la FinmaLe Conseil fédéral a fixé des L’entrée en On rappellera par ailleurs que selon les avant- restituent à leurs clients). En outre, la LSFin re-décisions de principe relatives vigueur des projets de lois sur les établissements financiers et prend les principes jurisprudentiels en ancrantà la surveillance des GFI suite lois devrait sur les services financiers (LEFin et LSFin) da- dans la loi les conditions auxquelles les GFIà la consultation ouverte intervenir au tant de juin 2014, les GFI devront obtenir une peuvent accepter des rétrocessions. Une renon-sur les avant-projets des lois plus tôt en 2018. autorisation de leur autorité de surveillance. A ciation préalable et expresse du client est doncLEFin et LSFin. cette fin, outre les garanties d’une activité irré- exigée ainsi que la communication du type et de prochable, ils auront l’obligation de présenter l’ampleur de ces rétrocessions. Stéphanie Hodara El Bez une organisation adéquate et de disposer d’un De surcroît, s’agissant des prétentions civiles des Avocate, Associée, Altenburger système de contrôle interne. Le Conseil fédéral clients, le Conseil fédéral a non seulement re- n’a pas précisé à ce stade ce que cela impliquera noncé au renversement du fardeau de la preuve,ELtd legal + tax en pratique en termes de nombre d’employés et mais également à la création d’un tribunal ar- n mars, puis en juin 2015, le de fonctions requises. bitral et d’un fonds pour les frais de procès. Le Conseil fédéral a pris plusieurs dé- Il sera également requis des GFI qu’ils disposent Conseil fédéral prévoit maintenant que pour les cisions de principe qui auront un de garanties financières ou qu’ils concluent une litiges dont la valeur litigieuse est inférieure à impact important sur l’avenir de la assurance responsabilité civile professionnelle. 250.000 francs, les prestataires de services finan- surveillance des GFI. Tout d’abord, Là encore, tant le montant de ces garanties que la ciers devront, à certaines conditions, supporter il s’est prononcé en faveur de la somme à assurer devront être précisés. De plus, leurs propres frais de procès, même s’ils obtien-surveillance des GFI par un (ou plusieurs) orga- ils devront bénéficier d’une formation suffisante. nent gain de cause.nisme de surveillance qui sera lui-même autorisé S’agissant des GFI pratiquant exclusivement Enfin, les nouvelles obligations de diligence enet surveillé par la Finma. Les GFI ne seront donc le conseil en placement, ils devraient pouvoir matière de conformité fiscale visant à empêcherpas surveillés directement par la Finma. continuer leur activité sans agrément, à condi- l’acceptation de valeurs patrimoniales non fisca-La surveillance des GFI se fera de surcroît de tion de ne pas avoir de pouvoir de disposition lisées ne figureront plus dans la LEFin. Néan-façon différenciée en fonction des risques qu’ils sur les valeurs patrimoniales de leurs clients. En moins, nous retrouvons ces obligations de dili-présentent. Par exemple, pour les GFI de petite outre, malgré les critiques exprimées lors de la gence en matière fiscale dans un nouveau projettaille ne présentant pas de risques particuliers, les consultation, le Conseil fédéral a maintenu l’idée de révision de la LBA soumis début juin auintervalles entre les contrôles auxquels ils seront d’un registre des conseillers à la clientèle même Parlement.soumis pourront aller jusqu’à quatre ans. s’il compte remanier cette idée. L’enregistrement Les décisions de principe du Conseil fédéral sur auprès de ce registre reste donc une condition la LEFin et sur la LSFin seront concrétisées dans préalable à l’octroi de l’agrément du GFI. un message qui devrait être publié d’ici la fin de Par ailleurs, les prescriptions en matière de rétro- cette année, sachant que l’entrée en vigueur de cessions qui figuraient dans l’avant-projet de la ces lois devrait intervenir au plus tôt en 2018. LSFin seront conservées. Les GFI ne pourront se Ces principes importants ayant été fixés, il présenter comme «indépendants» que lorsqu’ils s’agit maintenant pour les GFI d’anticiper et de ne perçoivent pas de rétrocessions (ou qu’ils les s’organiser. 

PAGE 10. Indices | | Septembre 2015 | Gestion indépendanteIl est urgent d’adapter son activité auxchangements inéluctables du marchéDes bouleversements profonds de gestion et consolidation, certaines ouvrant La clientèle cière, la banque privée a été poussée à l’extrêmeentreront en vigueur dès 2017. même l’accès aux marchés étrangers en fonction étrangère a et rendue accessible aux plus petits épargnants.Ils appellent des solutions de leur réseau international. Or toute solution de diminué de plus La segmentarisation des investisseurs en fonctionde partenariat qui prennent partenariat nécessite du temps pour la mise en de la moitié en de leur fortune et de leurs connaissances techni-du temps à mettre en place. place et il est illusoire d’attendre le dernier mo- dix ans. Et sa ques, la croissance des requêtes prudentielles etLes gérants indépendants ment pour tester partiellement ce chemin. Nous rentabilité les coûts engendrés, l’augmentation des risquesdoivent donc s’y atteler sans devons adapter résolument nos affaires sans pro- a baissé encore juridiques, financiers et fiscaux, font remonterplus attendre. crastiner, car les changements sont inéluctables davantage. les montants minimaux exigés pour bénéficier et rapides. d’experts avertis et de leurs conseils personnali- Franz de Planta En effet, le délai référendaire de la Loi sur l’in- sés pour des raisons de rentabilité et de prise de Président de l’OAR-G, Organisme frastructure des marchés financiers (LIMF) ex- risque pour tous les opérateurs, banquiers et gé- d’Autorégulation des Gérants de patrimoine pire déjà début octobre et les textes des Lois LS- rants de patrimoine indépendants. Fin et LEFin ont été discutés plusieurs fois avec Les incertitudes que nous connaissons pèsent surUet de Mantor SA les représentants du secteur financier (Banques, nos entreprises: régularisation des avoirs gérés, ne contraction du nombre d’in- Assurances, Bourse, Industrie des Fonds de pla- régulations en cours, risques juridiques et finan- termédiaires financiers a été cement, Trusts, OARs) pour aboutir au message ciers, répression fiscale, réduction des revenus, constatée sur le marché depuis du DFF le 24 juin dernier. La recommandation raréfaction de la demande et restructurations. trois ans. Leur nombre se situe finale du Conseil fédéral au Parlement devrait Ainsi, notre place financière perd rapidement du désormais en dessous de 6.000. intervenir en novembre prochain en raison du terrain avec des modèles d’affaires et des besoins L’attrition est d’environ 5% par calendrier électoral. Ainsi, le cadre de notre place différents.an et représente près de 10% sur la période. Cette financière sera déterminé en 2016 et avec l’échan- Le combat n’est cependant pas perdu: notre sec-situation touche globalement les gérants de for- ge automatique de renseignements devrait facili- teur voit encore arriver de nouveaux GFI, cou-tune indépendants, les fiduciaires et les sociétés ter une reconnaissance internationale. 2017 sera rageux et pragmatiques, animés d’esprit d’entre-d’investissement, les compagnies de trusts quant l’année de «break-through», avec des dispositions prise, malgré tous les changements structurelsà elles restant stables (intermédiaires financiers transitoires symboliques et un «grandfathering» profonds, qui entreront en vigueur dès 2017.-9%; intermédiaires financiers directement soumis sans issue. Pour la future surveillance prudentielle, l’OAR--21%; gérants de fortune indépendants -12%). Les résultats de l’enquête conjoncturelle 2014 G est partisan d’une solution impliquant la créa-Il s’agit essentiellement de cessations d’activités – 2015 de la Fondation Genève Place Financière tion de plusieurs Organismes de surveillanceprovenant de départs à la retraite, de services com- et l’analyse des chiffres du SIF sont préoccu- (OS). Nous soulignons la nécessité de construireplémentaires devenus non-rentables dans le cadre pants: la clientèle privée étrangère a diminué de une autorité compétente, efficace et efficiente,d’autres activités professionnelles, de remises de plus de la moitié en dix ans et sa rentabilité plus prenant en compte les intérêts et spécificités de laclientèle et de retour dans un cadre bancaire après encore, sans même rajouter l’impact du franc place financière suisse, en particulier les sensibili-les restructurations de ces dernières années, qui suisse, comme nos revenus sont majoritairement tés latines, romandes et tessinoises. En effet, nousavaient poussé certains vers l’indépendance. Les liés à des devises étrangères. L’accroissement des recommandons une surveillance de proximité,regroupements sont encore totalement margi- dépôts dans les banques s’est fait essentiellementnaux et ces informations restent consolidées chez avec les institutionnels étrangers, qui ne rappor- L’accroissement des dépôtsles repreneurs (moins de 5% de l’ensemble). tent plus que quelques points de base. dans les banques s’est faitDes solutions de regroupement existent et propo- A ceci s’ajoute l’abandon ou la vente de clientèle essentiellement avec lessent différentes possibilités de partenariat, outils par les grandes banques internationales, qui quit- institutionnels étrangers. tent la Suisse et veulent opérer un recentrage sur leurs plus grands clients privés historiques, dont basée sur la confiance, l’expérience et l’efficience, le potentiel commercial reste entier pour d’autres afin de maîtriser les coûts et d’assurer l’efficacité. secteurs et produits bancaires (banque d’affai- Nous promouvons activement cet objectif et par- res, négoce et crédits commerciaux, immobilier, ticipons dans le débat politique, la communica- family office). tion médiatique et le networking associatif sur Depuis plus de vingt ans et jusqu’à la crise finan- cette question, qui nécessite une claire identifica- tion avec économiesuisse et le Forum Place Fi- nancière sous la présidence du Secrétariat d’Etat aux questions financières internationales (SIF), notamment sur l’accès au marché européen et la régulation, réunissant l’administration fédérale, la Banque Nationale Suisse et les acteurs éco- nomiques du secteur. Ces échanges constructifs se font librement, sans remettre en question les prérogatives et mandats de chaque partie, sans tabous mais pas bloquants. Ainsi, nous apportons depuis Genève notre expérience technique sur les réalités de notre métier, en particulier pour maintenir l’équilibre régional, qui est le ciment de la Confédération. Les nouveaux banquiers privés ou gérants de pa- trimoine indépendants reprennent directement le nouveau paradigme, car ils n’ont pas de «legacy» ou de «bad will». Ceux-ci s’adaptent directement et s’équipent d’outils adéquats dès le début de leur activité. Ils savent investir dans les meilleurs supports IT et travailler avec les bonnes sour- ces d’informations externalisées pour répondre aux demandes. Cette versatilité leur permettra de préserver des postes de travail qualifiés et de maintenir une productivité à la pointe face à la concurrence, tout en s’associant à des partenaires ciblés: penser globalement et agir localement. Nos atouts complémentaires restent la protection des clients par notre cloisonnement juridique de l’UE et notre adhésion à la Convention de Lu- gano, la solidité des bilans de nos banques, notre expertise multidevises. Gouverner, c’est prévoir: ne pas se régionaliser et trouver des solutions de partenariat; agir, dès maintenant, pour influer sur notre activité de demain. 

PAGE 11. Indices | | Septembre 2015 | Gestion indépendanteDes règles pour tuer la régulation?La surveillance prudentielle bancaire de la fin des années 1990, notamment La nouvelle loi le système libéral, puisque la finance est la pierresera un partenariat public-privé SBS-UBS, en 1997. Anciens collaborateurs spé- offre un bol angulaire du système économique qui englobe lesou échouera. cialisés des grandes banques, les gestionnaires d’oxygène aux activités industrielles ou tertiaires. indépendants sont devenus les protecteurs des indépendants Tout en s’inscrivant dans une tendance législative Cosima F. Barone clients face aux conflits d’intérêts manifestes soumis qui mène à l’étouffement programmé des petits des banques, à la fois émettrices et vendeuses de actuellement opérateurs, la nouvelle loi fédérale sur les servicesS’Membre du Conseil et Directrice du GSCGI produits financiers maison et gestionnaires de la au contrôle financiers (LSfin et LEfin) semble toutefois offrir il n’y pas de liberté sans règles, fortune de leurs clients souvent investie dans ces coûteux et peu un bol d’oxygène aux gestionnaires indépendants l’inverse est également vrai, mêmes produits, assortis de frais et commissions efficace des OAR. soumis aujourd’hui au contrôle onéreux et peu l’existence de règles supposant élevés. Il est piquant par conséquent de constater efficace des OAR dont ils constituent la clientèle celle d’une activité libre à réguler. que l’excès de régulation qui pourrait signer la captive et lucrative. Les OAR sont nés de la Loi Edicter des règles dont l’applica- fin de la profession provienne précisément d’une sur le blanchiment de 1997, à une époque où la tion aurait pour effet de rendre réponse malhabile du législateur aux crises finan- place financière suisse n’était pas encore devenueimpossible l’activité à réguler est donc a priori cières survenues en raison des dérives bancaires le bouc émissaire fiscal des grandes puissancesun non-sens, ce dont le Conseil fédéral ne semble induites par cette concentration bancaire dont endettées de la planète. L’autorégulation semblaitpas entièrement conscient. Sa dernière proposi- sont originellement issus les gérants et dont ils alors un modèle viable. On sait aujourd’hui qu’iltion: obliger les gestionnaires de fortune à rési- ont constitué le nécessaire antidote. ne constituera jamais un standard internationa-lier le mandat de tout client domicilié dans un La crise financière de 2008 à l’origine de l’infla- lement acceptable. Elle semblait garantir une ré-Etat non lié à la Suisse par un accord d’échange tion législative actuelle, a elle-même pour origine gulation LBA à un coût supportable, c’était avantautomatique de renseignements, sauf s’il est en des décisions politiques traduites en nouvelles que certains en fassent une activité lucrative enmesure d’apporter au gestionnaire la preuve que lois (Sarbanes-Oxley) qui ont favorisé le gigan- soi. On la croyait efficace… Or on relève que lesses avoirs y ont été intégralement fiscalisés. tisme des ensembles financiers aboutissant à une communications effectuées par les conseillers enL’intermédiaire financier devrait procéder à une concentration dangereuse des pouvoirs. Suite placement et leurs organes (les OAR) ne repré-vérification du risque de non-conformité aux exi- au choc, les autorités de régulation ont jugé bon sentent que le 2,3% du total des dénonciationsgences de la fiscalité concernée et, en cas de doute, d’ériger une muraille de lois (La loi Dodd-Franck, soumises au MROS en 2014, alors que 85,3%résilier s’il ne veut pas s’exposer aux rigueurs du soit 8843 pages de régulations diverses pouvant émanent des banques.droit pénal. Outre le coût rédhibitoire pour une générer 29477 pages de règles) aussi complexes La place financière suisse s’achemine inexorable-petite structure des avis de droit international fis- et détaillées que liberticides et même mortel- ment vers une forme de surveillance dite «pru-cal qu’il faudra se procurer pour tenter d’éviter la les pour les petits opérateurs. Paradoxalement, dentielle». Le système de co-régulation prônéprison, la régulation touche ici au cœur la rela- aucun encouragement à la création d’acteurs par le GSCGI est un partenariat public-privé quition de confiance qui doit exister entre un client multiples sur les marchés, seule garantie réelle de confie l’élaboration des règles d’éthique et la for-et son gestionnaire et sans laquelle il n’y a pas prix transparents et de stabilité des marchés n’a mation des professionnels reconnus aux deux or-de mandat. Les ruptures de mandats sont ainsi été concédé en réponse à la crise produite par des ganes faîtiers (GSCGI et ASG), le contrôle étantprogrammées de lege sans aucun bénéfice pour la «too big too fail» (TBTF). dévolu à l’Etat par le biais d’une «petite Finma»,place financière suisse alors même que les ban- Au lieu de s’attaquer au vrai problème, le gigan- dont la structure de coûts est adaptée à la taille desques dépositaires procéderont de toute façon déjà tisme effrayant des institutions bancaires TBTF, opérateurs. Entendu dans la consultation LSFin-à cet examen (loi LBA). les nouvelles législations l’accentuent. Au lieu de LEFin et partie prenante à la table ronde sur laC’est le lieu de se rappeler que les gérants de diviser celles-ci en plusieurs entités spécialisées, régulation convoquée à Berne le 21 mai 2015 parfortune indépendants suisses, profession dont créant ainsi une multitude de nouvelles organi- le département de Madame Widmer Schlumpf,l’existence est ici attaquée directement par le lé- sations plus légères, plus compétitives, plus inno- le GSCGI préconise la co-régulation (partenariatgislateur fédéral, sont issus de la concentration vantes, et par là-même plus dynamiques et créatri- public-privé), qui en premier reconnaîtrait aux ces d’emploi, elles laissent persister un modèle qui associations faîtières (GSCGI et ASG) le rôle es- s’est avéré toxique et qui favorise la concentration sentiel et la compétence de sélection qualitative de risques et rend ces mastodontes surdimension- des nouveaux venus dans la profession, les deux nés (par consolidation, les petits ne pouvant plus autres piliers de ce partenariat étant l’élaboration suivre le train des exigences de couvertures des des règles d’éthique en collaboration avec la «pe- risques). Ces mesures indiscriminées menacent tite Finma» et la formation des professionnels. 

PAGE 12. Indices | | Septembre 2015 | Gestion indépendanteSalon Invest’15 des gérants de patrimoinesLe métier ne se porte pas trop malLes 30 septembre et 1er octobrese tiendra à Genève la 8e édition Le salon en chiffres à l’instar d’une densification du maillage régle- délocalisée ou a préféré devenir conseiller plutôtdu salon invest dédié aux mentaire, de contrôles de conformité supplémen- que gérant. Osons le dire: le métier ne se portegestionnaires de fortunes Invest accueille quelque taires, de la nécessité de rapports utilisables par pas trop mal!indépendants. 2000 visiteurs et 35 les fiscs nationaux, sans oublier la FATCA-isation Durant le salon invest 2015, les spécialistes de exposants en moyenne de la clientèle américaine. KPMG et de FBT Avocats traiteront des échéan- Alexandre Bonnard chaque année. Plusieurs Pourtant, et on ne le dit peut-être pas assez, c’est ces réglementaires attendues et de leur impact Partenaire de Voxia Communication personnalités sont invitées l’industrie bancaire qui a pris à sa charge la gran- auprès des gérants. La problématique cross-bor- à s’exprimer durant les de majorité de ces nécessaires développements. der sera aussi abordée pour la clientèle euro-Det directeur du Salon invest’15 quelque 20 à 30 conférences, Dans un contexte de diminution des avoirs des péenne et nord-américaine. Par ailleurs, devenus epuis ses débuts, le salon invest tables rondes et workshops. clients pour cause de rapatriement, cela ne pou- incontournables, les aides à la gestion comme les s’est fait l’écho des préoccupa- Parmi les thématiques vait se faire sans mal. Ainsi, ils ont été accom- robo-advisors ou même les robo-asset allocators tions grandissantes des gérants 2015: les investissements pagnés d’un cortège de mesures d’économies seront sous les projecteurs. de patrimoines. Pris dans un en Afrique, le private equity, compensatoires classiques – délocalisation, sous- Deux thèmes originaux, fortement prisés des maelström juridique et fiscal la fintech et le trading traitance, concentration sur le «core business», family offices et des grandes fortunes, mettront ayant déjà largement modifié à haute fréquence. rachats ou fusions, cessation d’activités. à l’honneur les opportunités de placements enles paradigmes plutôt confortables dont béné- A priori, il pourrait en être de même chez le Afrique et les investissements non cotés.ficiait une clientèle internationale éclairée, les gérant indépendant. Ce n’est pas – encore – le Les deux jours du salon seront également l’oc-professionnels de l’investissement ont dû adapter cas. Aujourd’hui, une société de gestion indé- casion d’entendre de nombreux experts en ges-leur modèle d’affaires au gré d’erratiques ukases pendante gère en moyenne 90 millions de francs tion d’actifs: des mid-small caps européennes auximposés par les bons samaritains d’un système d’avoirs grâce à deux ou trois collaborateurs. Un obligations émergentes en passant par les frèreséconomique à bout de souffle. Certes tout n’est accroissement modeste des coûts reste donc en- ennemis de la gestion – stock picking versus ETF,pas encore dit en matière de réglementation et il core supportable. Et s’il le faut, le gérant pourra un riche aperçu des expertises seront à disposi-faudra attendre quelques ordonnances d’applica- choisir de sous-traiter tout ou partie de ses nou- tion des visiteurs.tion avant de dessiner les contours d’un possible velles contraintes réglementaires, investir dans De plus, quelques personnalités d’envergurefutur de la profession. un outillage informatique intelligent ou encore comme Philipp Hildebrand, ancien président deCependant, quelques principes ont déjà été actés; réduire la surface de ses locaux. la BNS et spécialiste des banques centrales, Marcet tous tendent à augmenter les coûts de produc- Pour ceux qui n’ont pas trop eu à souffrir de la Bonnant, illustre avocat au barreau de Genève,tion directs ou indirects en alourdissant massi- perte de clients en indélicatesse fiscale, on peut Patrick Artus, directeur de la recherche et des étu-vement le traitement administratif des clients, presque parler de business as usual. Ce d’autant des chez Natixis, Christian Takushi, économiste que, nourries par des craintes de spoliation, voire indépendant iconoclaste, Thomas Borer, consul- de faillites bancaires, nombre de grandes fortu- tant spécialiste des affaires internationales et le nes européennes restent attirées par l’indéniable Général Jean-Bernard Pinatel, un des meilleurs qualité des services offerts en Suisse. D’autres experts généralistes français en matière de géo- gérants ont opté pour l’enregistrement auprès politique et géostratégie prendront la parole lors de la FINMA, certains ont créé des plateformes des nombreuses conférences dédiées aux gérants afin de mutualiser leurs coûts, une minorité s’est de patrimoines. Le devoir de transparence apparaîtde plus en plus facile à accomplirLe web 2.0 permet aux gérantsindépendants de disposer de Le véritable Deux entraves d’ordre technique les serrent soin de les ajuster au risque, pour en donner unenouveaux instruments capables sens de ces quelque peu aux entournures, et limitent du appréciation plus juste. Si ces sites, qui fonction-de les aider à communiquer applications est coup leur potentiel de développement. La pre- nent en réseaux, garantissent l’anonymat à leursplus efficacement avec leurs de reconnecter mière, c’est qu’ils n’ont pas de caducée à fixer utilisateurs, ils arrivent à établir des comparatifsclients. gestionnaires au dessus de leur porte. A la différence des très détaillés, et très instructifs, après avoir iden- et clients. Et pharmaciens, ou encore des avocats et des mé- tifiés des styles de gestion similaires. Nicholas Hochstadter de renforcer decins, les gérants ne peuvent se prévaloir d’un Les mérites de ces comparateurs ne se limitent les liens diplôme fédéral attestant de leurs compétences toutefois pas à ces étalonnages techniques. En seAFondateur et CEO Investment By Objectives qui existent professionnelles. Etrangement, en France, où les plaçant du point de vue des gérants, leur finalité vec la fin du secret bancaire entre eux. cursus universitaires spécialisés sont nombreux, réside ailleurs, moins dans la gestion de porte- fiscal, les gérants indépendants il en va autrement. feuille que dans la gestion de la relation client. ont été, de près ou de loin, obli- La deuxième entrave porte sur la mise en scène Le sens véritable de ces outils est de reconnecter gés de revoir leur modèle d’affai- de l’offre. Les gérants indépendants n’ont pas gestionnaires et clients, de renforcer les liens qui res, mais aussi de reconsidérer la vraiment de vitrine dans laquelle exposer leurs existent entre eux. façon dont ils exercent leur mé- produits et services. Si les clients en compren- En acceptant de se mesurer à d’autres, sous letier. Ces dernières années, ils ont été confrontés nent les tenants et les aboutissants, il ne leur est couvert de l’anonymat ou non, les gérants peu-malgré eux aux limites du système qui est le leur. pas donné pour autant l’occasion de parcourir les vent ainsi adresser à leurs clients un discours trèsLa fuite des actifs offshore, aussi difficile soit-elle, livres d’échantillons comme il en existe chez les positif, qui rompt avec les usages. Les clients sen’est pas, au bout du compte, le problème le plus tailleurs. On sait, à l’ère du disclaimer que les sentent alors plus à l’aise sur ces points fonda-pressant qu’ils aient désormais à résoudre. performances passées ne présagent pas des per- mentaux que sont le contrôle, la transparence ouLe propos n’est pas de remettre en question le formances futures, mais les gérants pourraient l’intégrité. Trouvant en face d’eux des gestion-bien-fondé de la profession de gérant, loin de là. tout de même en montrer davantage sur les ré- naires plus communicatifs, leur confiance s’enLa valeur ajoutée qu’il génère est flagrante, sans sultats qu’ils sont capables de produire. Pour le trouve forcément accrue.qu’il soit besoin d’argumenter. En revanche, le moment, les rendements ne sortent pas trop de Pour un gérant qui s’affilie à un Performanceprincipal souci que rencontrent les gestionnai- l’arrière-boutique. Watcher, la logique n’est pas de garantir un cer-res établis en Suisse est de pouvoir en faire la La performance nette étant cependant deve- tain niveau de performance mais de bien signi-démonstration, de manière plus concluante que nue un critère essentiel de satisfaction pour les fier à ses clients que tout sera mis en oeuvre pource n’est le cas en ce moment. D’une façon ou clients, les gestionnaires sont tenus dans ce do- y parvenir. Appliqués à la finance 2.0, les outilsd’une autre, ils doivent justifier leur légitimité. maine à davantage de transparence et de com- web sont peut-être des instruments de veilleSur ce point, ils sont un peu courts. munication. Ils n’ont guère le choix, à vrai dire. mais les networks qui se constituent autour sont L’émergence de la finance 2.0, calée sur le web de formidables espaces de rencontre pour des 2.0 qui libèrent les flux d’information, va les clients qui ont envie d’être mieux servis et pour forcer tôt ou tard à se montrer plus expansif. des gestionnaires qui veulent se présenter sous Déjà disponibles sur la Toile, plusieurs leur meilleur jour. applications rendent possible cette démarche. Encore une fois, ce nouveau type d’applications Performance Corner et Performance Watcher, n’a pas été conçu pour optimiser les rendements, par exemple, permettent aux gestionnaires et mais pour donner à des professionnels la possi- aux clients d’évaluer et de comparer en ligne bilité d’exercer leur métier dans un environne- les rendements de leurs portefeuilles en prenant ment très serein. 

PAGE 13. Indices | | Septembre 2015 | Gestion indépendante Thomas Goossens, Associé En droit Ariel Ben Hattar, Avocat-Stagiaire BCCC Avocats Sàrl, Genève-LausanneLes négociants et la LBA: un compromis bien hélvétiqueLa Loi sur le blanchiment À compter du 1er janvier 2016, la Loi sur le blanchi- défi, et pas des moindres, pour les personnes concer- même de négociant pose des difficultés, puisqu’ild’argent va être étendue ment d’argent (LBA) ne s’appliquera plus seulement nées. Si celles-ci reçoivent des paiements en espèces est généralement associé à celui de négociant enaux négociants. aux intermédiaires financiers, mais visera aussi les de plus de 100.000 francs, elles devront en effet valeurs mobilières de la loi fédérale sur les boursesUne nouvelle catégorie «négociants», une nouvelle catégorie d’assujettis formellement identifier leur cocontractant et l’ayant et le négoce de valeurs mobilières (LBVM). Pire, led’assujettis dont les introduite lors des débats parlementaires relatifs à droit économique des fonds. Dans certaines circons- terme de négociant était déjà connu de la réglemen-contours demeurent la loi fédérale sur la mise en œuvre des recomman- tances, les négociants seront, par ailleurs, tenus de tation anti-blanchiment et continuera d’être utiliséflous et paraissent dations du GAFI révisées en 2012. procéder à des clarifications supplémentaires afin pour désigner les personnes qui font notamment levoués à le rester. Selon l’article 2 de la LBA révisée, sont des négo- de déterminer l’origine des fonds et, en présence de commerce professionnel des billets de banques… ciants les personnes (physiques ou morales) qui soupçons fondés, effectuer une dénonciation au Bu- alors même que ces derniers ne sont pas des négo- négocient des biens et perçoivent des espèces en reau de communication en matière de blanchiment ciants au sens de l’article 2 de la LBA révisée! paiement. Mais s’ils sont désormais soumis à la d’argent (MROS). Les négociants qui continueront Ce cadre légal peu clair apparaît comme la consé- LBA, les négociants n’en sont pas moins soumis à un d’accepter des paiements en espèces de plus de quence directe du compromis typiquement hélvétique régime plus souple que les intermédiaires financiers. 100.000 francs devront donc s’assurer que le person- ayant conduit à l’introduction du concept de négo- D’abord, les négociants ne sont soumis qu’à cer- nel au contact de la clientèle qu’ils emploient soit ciant dans la LBA révisée: pour mémoire, à l’origine, taines des obligations de diligence incombant aux suffisamment formé pour détecter les cas suspects, le Conseil fédéral avait prévu d’introduire dans la intermédiaires financiers. Ensuite, ces obligations tout en évitant des excès de zèle susceptibles de LBA des dispositions visant à limiter à 100.000 francs ne doivent être remplies que lorsque les négociants faire capoter des transactions parfaitement légales. les paiements en espèces pouvant être effectués perçoivent des espèces pour un montant supérieur Les contours mêmes de la notion de négociant sans l’entremise d’un intermédiaire financier. Face à à 100.000 francs et que le paiement n’est pas traité demeurent cependant flous et paraissent voués à le cette approche, jugée beaucoup trop restrictive par par l’entremise d’un intermédiaire financier. En demeurer, le projet d’Ordonnance sur le blanchiment les milieux économiques suisses, le Conseil national conséquence, le négociant qui n’accepte pas de paie- d’argent (OBA) mis en consultation par le Conseil a proposé de renoncer à l’interdiction voulue par le ments en espèces de plus de 100.000 francs ou qui fédéral cet été n’apportant, à cet égard, que des ré- Conseil fédéral et, en contrepartie, de créer le statut exige que le paiement soit fait via sa banque ne sera ponses partielles. Ainsi, contrairement au régime qui de négociant. Initialement réticent, le Conseil des pas soumis aux obligations de diligence de la LBA. continuera de prévaloir s’agissant des intermédiai- Etats a fini par lui emboiter le pas. Ce faisant, le lé- C’est donc principalement dans les secteurs du luxe res financiers, la notion d’activité professionnelle du gislateur suisse a certes résolu un problème politique, et de l’immobilier que se trouveront les principaux négociant n’est définie que de manière très vague, mais ce nouveau régime pose désormais d’épineuses acteurs impactés par cette révision de la LBA. sans référence à un nombre de clients ou à un chiffre questions, non seulement juridiques mais également Il n’en demeure pas moins que les nouvelles obliga- d’affaires minimum au-dessus duquel le négociant pratiques, dont les acteurs économiques concernés se tions imposées par la LBA révisées constitueront un est présumé exercé à titre professionnel. Le terme seraient certainement bien passés.  <wm>10CAsNsjY0MDAy0jUyNDAzNwAALpWoWQ8AAAA=</wm> <wm>10CFWLIQ7DMBAEX3TW3tZ7tnOwCosKqnCTKDj_R23KCmbQzLalCn4819e-vtMB0uiIhmwjih7yVHihxlCiE4RrQa-jRkX7W4ykC33ejaEbMb-uzaQpRLmO8wO-2LPFdQAAAA==</wm> Nos valeurs : Patrimoine & tradition Développer votre patrimoine familial est notre priorité. Préserver vos biens et les faire fructifier à travers les générations sont au cœur de nos valeurs depuis 1841.281x198_Agefi_safrasarrasin.indd 1 09.03.15 11:39

PAGE 14. Indices | | Septembre 2015 | Gestion indépendanteEchange automatique de renseignements:quelles retombées pour les indépendants?Les vrais enjeux pour les Le meilleur d’une société de domicile détenue par un trust efficiente, qui vise la performance après impôts:gérants indépendants sont moyen pour dont il gère les avoirs. À cela près, l’EAR ne il s’agit de continuer à générer du profit pour lescommerciaux. Les clients vont continuer devrait avoir qu’une influence modeste sur le clients, tout en tenant compte de l’impact fiscalexiger à l’avenir que la gestion de travailler travail quotidien. des investissements, en particulier dans le cadrede fortune suisse intègre ce sereinement Pour le gérant indépendant, il reste toutefois un d’un mandat de gestion discrétionnaire (ou denouveau paramètre essentiel sera de remettre aspect plus important que la réglementation: la conseil).et complexe: la fiscalité. le client au nécessité de rester profitable, tout en continuant Or, il faut bien se rendre à l’évidence que l’EAR centre de à fournir un service de qualité à la clientèle. En ne sera strictement d’aucune aide aux gérants Sergio Uldry l’activité. vérité, les vrais enjeux de l’EAR sont essentielle- indépendants pour ces trois derniers points. Il ment commerciaux, car ce sont les clients eux- faudra garder à l’esprit qu’il s’agit avant toutS Managing Director, BRP Tax mêmes qui exigeront désormais que la gestion d’un exercice imposé sur le plan international, oyons clairs, à l’instar de FATCA, la de fortune suisse intègre ce nouveau paramètre pour répondre aux critiques formulées contre mise en place au 1er janvier 2017 de essentiel et complexe: la fiscalité. Cette évolution les places financières offshore suite aux prati- l’échange automatique de renseigne- est si profonde, que dans quelques années, on ne ques contestables du passé en matière d’évasion ments (EAR) sera essentiellement parlera plus de services liés à la fiscalité, mais fiscale. La mise en œuvre de la libre circulation du ressort des banques dépositai- de services tout court. Or, être de bons gérants des capitaux et son corollaire, l’accès au marché res. Les conseillers en placements multi-produits et multi-devises, dans un envi- de l’UE, semblent devoir être à ce prix. S’agis-et les gérants de fortune qui ne tiennent pas de ronnement multi-pays fiscalisé, c’est offrir rien sant d’une mesure punitive dirigée contre lescomptes ou qui ne détiennent pas des avoirs de de moins qu’un service unique au monde.clients en nom propre ne serons pas soumis aux Pour continuer à opérer dans ce contexte, un Il faudra se former auxobligations de reporting dès 2018. Dès lors, pres- gérant indépendant devra être capable de: problématiques fiscalesque tous les gérants indépendants pourront être 1. Comprendre les principes de la fiscalité des et s’informer sur lesconsidérés comme des «institutions financières pays d’origine de la clientèle et identifier le su- produits les plus adéquats.non déclarantes» au sens de l’article 3 du projet jet fiscal par rapport aux fonds déposés ou gérés;de loi sur l’EAR (LEAR). l’identification du sujet fiscal est en effet la pré- banques, les gérants de fortune et leurs clients,Il faut toutefois avoir à l’esprit qu‘ils devront misse de toute analyse sur les possibilités de ré- l’EAR ne sera jamais qu’une entrave bureaucra-quand même soutenir les banques, dans la col- gulariser ou non les situations qui peuvent l’être tique (d’autant qu’il s’est directement inspiré dulecte de données supplémentaires liées au comp- encore (pour les clients européens); modèle illisible du FATCA américain).te. On pourra donc avoir des situations ou un 2. Fournir un reporting fiscal impeccable, dans Face à ces changements, le meilleur moyen pourgérant externe devra intercéder auprès de son les délais prescrits, et préférablement aux nor- un gérant indépendant de continuer à travaillerclient afin qu’il transmette un numéro d’identi- mes du pays de résidence du client; pour ce faire, sereinement sera de remettre le client au centre.fication fiscal (NIF) à la banque déclarante ou un gérant externe devra s’appuyer sur sa (ses) Il devra travailler à maîtriser les quatre facteursaide à l’identification des personnes de contrôle banque(s) dépositaire(s), qu’il devra choisir avec indiqués ci-dessus, et en particulier l’allocation soin en fonction de l’aptitude à fournir ledit de portefeuille fiscalement efficiente. Cela exige reporting; de se former à ces problématiques fiscales et de 3. De la même façon, il devra s’appuyer sur ses s’informer sur les produits fiscalement les plus banques dépositaires pour récupérer/dégrever adéquats pour une catégorie donnée de clients. les impôts à la source prélevés sur les dividendes, Le reste n’est que littérature.  intérêts et autres distributions, cela à une échelle industrielle; 4. Et le plus important est la gestion fiscalement Opinion François Savary Chef Stratégiste, Banque REYL & CieLe statut de valeur refuge du franc est-il écorné?La BNS pourrait être L’été financier aura été chahuté, particulièrement dernière décision, nous avions exprimé les plus mot comme en cent, la prise de conscience que laen passe de gagner sur les marchés boursiers et les monnaies, la faute grandes réserves sur les avis péremptoires concer- croissance helvétique sera bien inférieure à celleson pari alors que de à une Chine qui n’a cessé de susciter les craintes nant ses conséquences pour le franc, arguant du de l’Europe en 2015, ce qui n’était pas arrivé de-nombreux opérateurs au sein de la communauté des investisseurs tant fait qu’il fallait «donner du temps au temps» pour puis longtemps, joue et devrait continuer à joueravaient exprimé en raison de statistiques économiques décevantes juger les actions de notre banque nationale. Nous en défaveur du franc.de sérieux doutes que du fait de la décision (inattendue) de dépré- avions aussi clairement indiqué qu’un retour vers Certes, il ne faut pas se réjouir trop vite et lessur l’opportunité cier le Renminbi. les 1.10 de taux de change euro/franc à la fin de mois qui viennent peuvent encore réserver ded’abandonner le cours Alors qu’à la fin du printemps les investisseurs l’année pourrait être considéré comme une preuve mauvaises surprises, que ce soit sur le frontplancher euro/franc. s’étaient fait à l’idée que la reprise conjoncturelle de succès pour Monsieur Jordan et ses collègues. économique ou géopolitique, ce dernier facteur mondiale était sur la bonne voie, les incertitudes On n’en est désormais plus très loin! étant largement occulté par les opérateurs depuis chinoises ont alimenté de nouvelles peurs, au pre- Il est vrai que l’imposition des taux négatifs et les quelques mois. La vigilance de la BNS doit rester mier rang desquelles on trouve le renforcement affirmations répétées des autorités monétaires de entière et son travail de conviction concernant du risque déflationniste et le possible retour de leur engagement à combattre la surévaluation de la politique menée et la volonté de voir le franc la récession dans les pays développés. Désormais, notre devise ont aidé. Le fait que les Européens revenir sur des niveaux d’évaluation plus correcte tout semble remis en cause, qu’il s’agisse de la aient évité le pire dans le psychodrame grec a doit demeurer au cœur de son action. hausse des taux par la Réserve fédérale améri- également contribué au mouvement de repli du Dans ce contexte, nous maintenons notre appré- caine, de la revalorisation du dollar, de la faible franc depuis juillet. Toutefois, il semble bien que ciation que si la parité euro/franc est aux alen- volatilité des dernières années sur les actifs finan- les considérations économiques ont joué un rôle tours de 1.10 et celle du dollar/franc autour des ciers ou encore de la pérennité du «bull market» déterminant. En effet, de nombreux indicateurs 1.05 en fin d’année, il faudra savoir rendre justice sur les actions. de la santé de l’économie suisse ont viré au rouge à une banque nationale qui avait fait l’objet de Dans ce climat difficile et pour le moins révélateur depuis quelques mois et une récession, tout au critiques excessives en janvier. Dans une telle d’une aversion renforcée au risque, le franc suisse moins technique, est désormais une option très situation, l’économie suisse devrait être en mesure n’a (étonnamment) pas joué le rôle de valeur crédible. Le contexte extérieur est difficile pour de retrouver du momentum si tant est que la refuge. La BNS serait-elle en passe de gagner son les entreprises suisses, ce qui n’a rien d’étonnant. reprise mondiale se confirme. Sur ce dernier point, pari alors que de nombreux opérateurs avaient En revanche, la baisse de la confiance des mé- ce n’est pas la BNS mais bien la Banque de Chine exprimé les doutes les plus sérieux sur l’opportu- nages et les chiffres du commerce de détail sont qui tient une clé importante pour assurer que les nité d’abandonner la défense du cours plancher plus surprenants et dénotent l’étendue des vents craintes des investisseurs sur la croissance écono- euro/franc en janvier 2015? A l’annonce de cette contraires qui affectent notre économie. En un mique mondiale se révèlent excessives. 

PAGE 15. Indices | | Septembre 2015 | Gestion indépendanteDigitalisation de la gestion de patrimoineLa tendance pour les gérants Les GFI doivent que l’usage de la technologie n’est plus défini nectera avec les services informatiques déjàindépendants passe par des trouver par l’âge. Un GFI nous confiait récemment qu’il existants des GFI grâce aux API (Applicationplateformes de distribution des outils est fréquent que les clients comparent par eux- Programming Interfaces). Celles-ci sont le cœurde contenu et d’applications proactifs pour mêmes sur internet les TER des ETF versus des de la révolution Fintech. Elles sont modulablesmodulables. interagir en fonds traditionnels. comme des briques de jeu: seules, elles sont iner- temps réel avec En 2015, le client ne souhaite plus une com- tes, combinées entre elles, elles robotisent auprès leurs clients. munication unidirectionnelle mais un dialogue de la relation clientèle toutes les fonctions de ges- à n’importe quel moment et sur n’importe quel tion de contenu, valorisation des portefeuilles, de Alexandre Gaillard sujet. Les GFI doivent donc trouver des outils trading, et de paiements. pour interagir en temps réel tout en respectant Les avantages sont indéniables mais des défisL CEO et Fondateur d’InvestGlass les réglementations de distribution, et l’adéqua- d’inter-connection existent (gestion de l’infor- a Suisse compte entre 2800 à 3600 tion entre risques de l’investissement et le pro- mation, règles d’accès, audit, protection des don- gérants de fortune indépendants fil de l’investisseur. Afin de rationaliser l’effort (GFI). Ils sont au cœur du savoir nécessaire à ces interactions digitales, nous pré- le client ne souhaite faire bancaire suisse. Leur esprit conisons une centralisation du travail éditorial, plus une communication d’entreprise et leur connaissance puis un filtrage «risque», et «déontologique». Le unidirectionnelle mais un intime des clients ont toujours su contenu approuvé sera finalement découpé en dialogue à tout moment.satisfaire une clientèle soucieuse d’une gestion fonction des métiers conseil, gestion d’actifs,de qualité. Leur avenir dépendra maintenant de tiers gérants, banquiers… Enfin, ces groupes nées...). En Suisse, les fournisseurs de PMS, etleurs capacités à fournir davantage de services communiqueront sur le media le plus approprié. solution custody restent frileux et acceptent en-dans un univers plus transparent et toujours Ce flux d’informations maintenant individualisé core difficilement que des solutions tierces soientplus réglementé. La révolution digitale a déjà peut être géré par des systèmes automatisés: les branchées via leur API.bien commencée, arriveront-ils à prendre le train robo-advisors. La robotisation permet ainsi de Des alternatives existent mais elles nécessitenten marche? satisfaire l’individualité du client tout en conser- parfois une authentification avec des serveursLes GFI doivent s’adapter aux nouvelles tech- vant un faible coût de fonctionnement des GFI. basés aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni. Ornologies de communication de leurs clients. Les En 2015, l’investisseur valorise une expérience les GFI sont contraints de garder leurs «informa-rencontres face à face se réduisent, et les «chats» de gestion individualisée. Le sur-mesure de mas- tions client» sur des serveurs suisses. La SuissesCuersTSDcMko1y5mp03em-,FNuWDn-PihRcaEaSttSsi1ao5pn-Aps4Ves-toHDnWtcoeppCileuh.psadtfrasop1nidtefs2a9v/e0ot4r/p2is0lé1u5ss. 15:19 se est devenu incontournable. Le défi digital pour risque de rater le train de la digitalisation. Nousinformelles. Nos clients GFI nous expliquent les GFI est de délivrer la bonne information, au encourageons les banques et les GFI à convain- bon moment, au bon client tout en respectant cre leurs fournisseurs de solutions informatiques les risques et la déontologie. Certaines banques d’ouvrir leurs API afin de rester dans la course suisses l’ont très bien compris, offrant des servi- digitale!  ces modulables comme le «corporate advisory» ou un «robo-advisor». Cette nouvelle génération de robot s’intercon-Fundana vous guide dans l'universdes gérants alternatifs depuis plus de vingt ans.Fundana se consacre exclusivement à la gestion alternativeet vous apporte son expertise dans l’identification de nouveaux talents.Les solutions façonnées pour nos clients allient simplicité, transparence et performance.Fundana Genève | Tél. +41 22 312 50 50 | www.fundana.ch

PAGE 16. Indices | | Septembre 2015 | Gestion indépendanteLa révolution numérique touche aussi les gérants indépendants.Comment faire coexister un monde qui a toujours privilégié la relationpersonnelle avec un univers qui efface les limites de temps et de lieux?Les gestionnaires indépendantsà la croisée des chemins numériques Stefano Veri sa capacité à leur proposer des solutions judicieuses La solution intermédiaires financiers – à intégrer les nouvel- Responsable d’UBS Global Financial et taillées sur mesure, axées sur leurs objectifs passe par une les évolutions technologiques afin de fournir à particuliers et sur leurs besoins avérés. Voilà association leurs clients le meilleur des services possibles.L Intermediaries pour l’aspect personnel. des efforts Pour atteindre cet objectif, les gérants indé- a révolution numérique a trans- Mais comment faire coexister ces aspects entre gérants pendants doivent – inéluctablement – prendre formé la manière d’acheter biens et numérique et personnel? Tout d’abord en étant et banques une série de mesures afin de pouvoir au moins services. Les smartphones, tablettes convaincu que ces deux dimensions ne sont pas dépositaires. conserver ou, préférablement encore, accroître ou ordinateurs portables permettent près de disparaître et qu’elles continueront de durablement leur clientèle. de faire des choix sur tout, à n’im- jouer un rôle essentiel dans le succès des acti- En premier lieu, il leur faudra adopter les porte quel endroit, à n’importe quel vités de gestion de fortune indépendante. Pro- technologies à même d’améliorer leur efficacité.moment. La gestion d’actifs ne déroge pas à cette blème toutefois pour l’intermédiaire financier: Bien sûr, ils peuvent, à cette fin, construire leurrègle: les clients veulent suivre leur performance comment permettre à ses clients d’avoir accès à propre plateforme informatique. Mais la solu-d’investissement par zones géographiques, par des données complexes et comment être capable tion la plus réaliste pour beaucoup consistera àdevises ou par types d’actifs. Ils veulent pouvoir de les interpréter? solliciter leur banque dépositaire afin de pouvoirle faire à leur guise – sur le canapé ou à l’arriè- La solution passe clairement par une associa-re d’un taxi, le week-end ou juste avant d’aller tion des efforts des gérants indépendants et de Il sera important de disposerse coucher. Un seul indice: plusieurs études leurs banques dépositaires: ils doivent conjuguer d’une plateforme efficientemontrent que les trois quarts des investisseurs ensemble avancées technologiques et relations dans le monde entier.viafortunés accèdent aux informations financières interpersonnelles afin d’offrir à leurs clients ce un seul et unique système.à l’aide de… leur tablette. discernement avisé qui permet de dissocier –Autrefois, le banquier – ou l’intermédiaire surtout en ces temps volatils – les informations utiliser l’infrastructure de cette dernière. Chargefinancier – étaient les «gardiens» des données utiles et pertinentes de celles qui ne sont là que ensuite à l’établissement financier de maintenirfinancières. Les clients en dépendaient presque pour faire du bruit. une volonté claire d’améliorer en permanencetotalement. Ils pouvaient certes être informés Pour y parvenir, il faut avoir les moyens de pou- son secteur informatique et d’y investir réguliè-des dernières évolutions à la minute près grâce à voir, en permanence, tester les portefeuilles sous rement, de façon à rester à la pointe du progrès.un simple coup de fil. Mais l’aide du gestionnai- gestion au regard des risques majeurs encou- Pour beaucoup de gérants indépendants, il serare était là indispensable. A défaut, les clients en rus. Concrètement, il convient d’assurer que le important de disposer d’une plateforme qui soitétaient réduits à attendre les nouvelles fraîches gérant indépendant, mais aussi son client, soient efficiente dans le monde entier, afin de pouvoirde la presse du lendemain pour apprendre la informés immédiatement du moindre écart par opérer dans plusieurs booking centers via un seulperformance de leurs actions. Aujourd’hui, tout rapport à la stratégie de placement convenue. et unique système. Une telle exigence est certai-le monde a accès en temps réel aux informations Car, plus que jamais, il est essentiel de réfléchir nement déterminante si les gérants indépendantsfinancières! C’est l’effet du tout numérique. entendent augmenter leurs opportunités.Cependant, qui dit information ne dit pas encore L’élément déterminant En deuxième lieu, ces mêmes gérants indépen-forcément connaissance, compréhension et maî- résidera dans la capacité dants doivent avoir le courage de se soumettre àtrise. Vu la volatilité toujours récurrente des mar- des acteurs à intégrer une introspection sans concession. Le but: savoirchés financiers, qui – de surcroît – sont de plus les nouvelles évolutions. mettre l’accent sur leurs points forts de façon àen plus interconnectés, le recours à un conseil pouvoir sans regret externaliser le reste de leursprofessionnel conserve toute sa pertinence. à la manière dont la technologie peut permettre, activités. Car, de nos jours, il n’est plus envisa-Contrairement aux prédictions de certaines à tous, de devenir plus performants. geable, ni même simplement réaliste de vouloirCassandres, les clients ont, plus que jamais, Le secteur de la gestion de fortune évolue à un se charger de l’ensemble du processus de la chaî-besoin du savoir-faire d’un gestionnaire avisé. De rythme effréné. En quelques décennies, on est ne de valeur. passé d’un temps – qui semble presque préhisto- Ainsi, par exemple, si un gérant indépendant estL’exemple des rique – où le gestionnaire (banquier ou indépen- optimiste par rapport à l’évolution des capitali-relevés fiscaux dant) disposait d’un avantage incommensurable sations européennes moyennes, mais s’il n’a pas sur ses clients: il détenait l’information. Et ce sa- d’expérience dans ce domaine, il doit pouvoirParangon de la révolution dans la gestion de voir lui donnait systématiquement une longueur s’adresser à sa banque dépositaire. Cette dernièrefortune, la conformité fiscale est actuellement d’avance. Ces temps sont bien révolus et les rôles devrait alors être capable d’offrir au gérant in-devenue incontournable. Surtout que l’information doivent sinon changer, du moins évoluer. dépendant les outils et le savoir-faire nécessairescircule désormais à la vitesse de la lumière et Du côté de la banque dépositaire, il est crucial afin de lui fournir les différents éléments déter-que la technologie permet à l’autorité fiscale des qu’elle ouvre la voie, donne l’exemple et par- minants pour les portefeuilles des clients finaux.recoupements autrefois à peine imaginables. Selon vienne à démontrer comment la technologie C’est à ce prix que ces derniers pourront saisirtoute probabilité, d’ici 2020, l’échange d’informa- peut maximiser les opportunités de marché. les opportunités de marché de manière efficace.tions pourrait atteindre le niveau d’un G40. Il peut s’agir de fournir des outils pour automa- Enfin, il est crucial d’identifier le besoin de chan-Cette situation nouvelle implique de disposer de tiser les processus de back-office du gérant indé- gement. Le monde de la gestion de fortune ala puissance numérique nécessaire pour produire pendant en vue d’une meilleure efficacité. Mais connu des bouleversements saisissants. Certainsdes relevés fiscaux propres à chaque pays concerné. cela peut signifier aussi introduire de nouveaux gérants indépendants s’appuient sur un modèlePour les gérants indépendants, un tel investisse- moyens pour améliorer et développer la relation d’affaires probablement dépassé par la fulguran-ment technologique serait titanesque. Sans compter de l’intermédiaire financier avec ses clients. te évolution de l’environnement ambiant. Null’effort gigantesque que suppose l’obligation de En clair, l’objectif suprême doit être d’établir une doute qu’ils s’apercevront de la rapide ineffica-rester à jour avec toutes les évolutions légales feuille de route numérique qui propose au client cité de leur promesse de prestation.et réglementaires. Là aussi la collaboration doit différents moyens de suivre l’évolution de son Dans ce contexte, changement va devenir syno-s’imposer entre la banque dépositaire et son gérant portefeuille et de vérifier si celle-ci correspond nyme de spécialisation, de réactivité aux condi-indépendant afin de pouvoir allouer au client final bien à ses objectifs financiers. tions du marché et de satisfaction des véritablesles documents requis, à jour et en ordre. Le savoir-faire et la qualité des informations besoins des clients. C’est là un défi de taille sur resteront des valeurs sûres, quoique l’avenir des marchés en constant mouvement, mais puisse réserver à la gestion de fortune indépen- c’est aussi là qu’un solide partenaire bancaire à dante ou pas. Et l’élément déterminant résidera l’échelle mondiale peut apporter une réelle plus- dans la capacité des acteurs – en priorité ici des value. 

PAGE 17. Indices | | Septembre 2015 | Gestion indépendanteComment un rapprochement devient uneopportunité: la force du facteur humainLa gestion indépendante doit Il s’agira d’avoir adresser à des clients dans l’environnement com- intéressés. On le comprend par la faible vitesse dese réinventer sous la pression la crédibilité pétitif propre à leur domicile. regroupement, par l’attentisme manifesté par lesd’un mode de travail qui pour sortir Ces réflexions doivent nous mener à choi- indépendants. On ressent que les modèles propo-change profondément. Avec des frontières sir notre stratégie, mais il n’y a pas qu’un seul bon sés sont rudes, et qu’ils poussent le gestionnairele risque d’y perdre certaines et la légitimité choix. Ceux qui souhaiteront céder leur clientè- vers un repli, qu’il repousse tant qu’il peut. Or lavaleurs fondamentales. pour retenir le se préoccuperont de transférer la relation de question n’est pas de savoir combien de temps il l’attention. confiance, d’assurer sa fidélité et d’optimiser la reste, mais de proposer des solutions attrayantes. Andrea Manghi rentabilité. En pratique cela revient à dire qu’un Qu’il s’agisse de plateformes de services ou de Head of business development Vision commune environnement attentif sur le plan humain, riche propositions d’intégration, toutes répondent à en propositions et rigoureux contribue à amélio- un besoin brut de croissance et ont pour objectifL’GADD & Cie Créée en 1989 et présente rer la valorisation d’une clientèle. Ceux qui préfè- de résoudre les problèmes immédiats et bien sûr indépendance du gérant est une à Genève et à Luxembourg, reront intégrer une structure y rechercheront de vitaux: baisse de rentabilité, élargissement des philosophie, une opportunité, et la société de gestion l’efficacité et de la rentabilité additionnelles, pour compétences de gestion, simplification du pro- un modèle porteur, qui contribue indépendante Gadd & Cie se concentrer sur les relations avec leurs clients cessus de fonctionnement et alignement régle- à renforcer la relation grâce à une propose depuis deux ans et sur les choix de gestion. Cet environnement mentaire. Elles offrent une manière de se sortir symétrie d’intérêt entre le client et aux gérants indépendants devra soutenir leur quotidien, encourager les de l’impasse et de maintenir son indépendance, le gestionnaire. Du point de vue du des solutions de regroupe- échanges, et apporter à chacun les opportunités et mais est-ce bien celle dans laquelle le client re-gestionnaire, l’indépendance répond à des aspira- ment, dont le succès passe le savoir faire de chaque autre sur une base libre connaitra ce qu’il recherche? Avec quelles consé-tions personnelles et à la volonté d’orienter ses par une vision commune et par et non contraignante, mais avec une convergence quences sur la durée?efforts prioritairement vers les relations clients l’affinité de ses partenaires. d’objectifs. Ceux qui ont une sensibilité et des Pour qu’un rapprochement ait une portéeet le savoir faire de gestion. Il souhaite réduire perspectives d’entrepreneur, se préoccuperont en constructive, les solutions proposées doivent avoirles contraintes caractéristiques d’une plus grande plus que les animateurs alignent leurs objectifs, l’ambition d’aller au delà de la prestation rémuné-structure, pour se dédier à l’essentiel, et entretenir se partagent naturellement les responsabilités, et rée de services, potentiellement sanctionnée parla qualité de prestation qui fidélisera le client. contribuent chacun pour sa part au succès collec- un seuil de rentabilité. Il faut des formules quiDu point de vue du client, c’est ce mode de fonc- tif. Ils devront pouvoir aussi trouver une place au favorisent l’échange, enrichissent les idées par lestionnement qui permet le mieux d’aligner les in- capital, ou partager la vision, les stratégies et le opinions et les expériences, renforcent la relationtérêts du prestataire de services aux siens. Avec fruit des efforts communs. clients, et créent un contexte favorable à sa fidé-un gestionnaire indépendant, le client compte Alors que les mutations de notre secteur se cher- lisation, à sa valorisation, ou à l’accroissement dusur le rapport humain, sur sa durée, sur la liberté chent encore, des solutions s’ébauchent, mais peu potentiel de développement. Et bien sûr ne vau-de choix dont il dispose, et sur l’engagement de dégrossies elles se confrontent aux réserves des drait-il pas mieux construire dés le départ une so-celui-ci en sa faveur. Des éléments propices à la lution qui incorpore une stratégie de sortie? confiance et à la compréhension. Dans un pay-sage bancaire ultra-concurrentiel et globalisé, la Les molécules5%dsuerrdenivdidemenednet*personnalisation de la relation se perd derrière qui valaient desdes nécessités commerciales, et crée un avantage milliardscompétitif pour ceux qui savent tisser des liens etles entretenir. Une nouvelle génération de médicaments SOCIÉTÉ DE PARTICIPATION BB BIOTECH AGMais les clients sont les véritables juges de biotechnologiques à fort potentiel accé-l’indépendance. Ils peuvent avoir une approche lère la dynamique de croissance de leurs Capitalisation boursière Rendement annualisésimplifiée et une compréhension sommaire de développeurs. Le secteur des biotechnolo-la gestion, et tout à la fois être animés de bon gies fait partie des branches qui connais- CHF 3.7 mrd 15%sens, capables de s’informer, avoir des attentes et sent la plus forte croissance au niveausavoir lire les tendances et plus encore interpré- mondial. BB Biotech vous permet d’inves- Ticker SIX Swiss Exchange Fondationter les contradictions. Pour qu’ils reconnaissent à tir sur ce marché de croissance attrayant.l’indépendance une utilité elle doit se nourrir de BION SW 1993substance et de savoir-faire. L’indépendance ne La société de participation BB Biotech estpeut donc pas être une simple affirmation de soi l’un des principaux investisseurs de ce % performance BB Biotech 66%et la définition d’une chasse gardée, mais le lieu secteur, avec plus de 20 ans d’expérience 75%où la qualité d’écoute est accompagnée de proces- et une forte performance de son porte-sus et d’infrastructures, dans un univers libre de feuille. 80contraintes, diversifié et compétitif.Dans un marché en contraction, la croissance ISIN : CH0038389992 60 43%viendra à ceux qui auront la crédibilité pour sor- 37% 25%tir des frontières et la légitimité pour retenir l’at- 13% 18%tention. Sans attendre la définition du nouveau 40cadre légal, nous sommes confrontés à une déci-sion stratégique dont la portée est déjà connue. 20 8%Il serait utile d’avoir des précisions sur les règlesfutures, mais il est déjà clair que l’esprit du lé- 0 YTD 2014 2013 2012gislateur nous oriente vers l’alternative de croîtreou reculer. En pratique, nous regrouper ou béné- Action BB Biotech SPIficier de régimes d’exception à durée temporaireet limitant les capacités de croissance. C’est un Source :  Bloomberg, toutes les données sont datées du 31 juillet 2015, choix fondamental, auquel nous devons répondre en CHF, ajustées en fonction des dividendesindividuellement, en nous dégageant du courtterme, et de problématiques parfois sans réponse www.bbbiotech.comimmédiate. Nous devons définir nos ambitionspersonnelles, créer la base de réflexion sur les Avis. Les indications ci-dessus sont des opinions de BB Biotech S.A. et sont demoyens et les méthodes, et apporter les réponses nature subjective. La performance passée n’est pas une garantie de l’évolutionadéquates par des synergies créatives recherchées future. *Rendement calculé sur le cours moyen pondéré de l’action envers l’extérieur. Les synergies créatives sont celles décembre de l’exercice concerné.qui allient la qualité de la relation humaine entreanimateurs, à leur complémentarité personnelle,et à leurs ressources. Ce sont celles qui nous per-mettront d’atteindre le niveau d’efficience, decrédibilité et de légitimité nécessaires pour nous

PAGE 18. Indices | | Septembre 2015 | Gestion indépendanteRégularisation fiscale pour les Français:le seul moyen d’éviter le risque pénalLa procédure de régularisationen France est désormais Les risques 2. Extension des délais de prescription à 10 ans, risque pénal de fraude fiscale. En effet, le butinstitutionnalisée. Mais elle sont montés permettant ainsi de remonter jusqu’à l’année ultime de la procédure de régularisation est laest complexe en raison d’un en puissance 2006 (ces délais pourraient encore être allongés conclusion d’une transaction mettant un termeensemble de règles non écrites. depuis l’entrée par législateur); définitif à tout contentieux à raison des avoirsConnues des spécialistes. en fonction 3. Accroissement régulier des amendes et des étrangers déclarés spontanément. Attention, cet de la police pénalités fiscales, lesquelles présentent désormais accord conclu entre le contribuable et l’adminis- fiscale. une part significative du coût de régularisation; tration fiscale peut être tenu pour caduque s’il ap- elles s’élèvent aujourd’hui globalement entre paraît ultérieurement que seule une partie des ac-Jean-Luc Bochatay, Associé, Genève et Alain Moreau, 6% et 12% du montant des avoirs, sans parler des tifs non déclarés a été régularisée. La signature de cas de détention sous couvert de trust. cette transaction intervient à la fin du processus,LAssocié, Paris, FBT Avocats 4. Montée en puissance du risque pénal pour le après que le dossier fiscal complet du contribua- e 23 juin dernier, le Gouvernement contribuable, surtout depuis l’entrée en fonction ble a été «reconstitué», sur la base de la documen- français a annoncé avec fierté le de la police fiscale (BNRDF), désormais en char- tation bancaire étrangère «retraitée et francisée» bilan 2014 en matière de régulari- ge d’enquêter sur tout soupçon de fraude fiscale et qu’il a passé l’épreuve de l’audit, à savoir un sation: 1.4 milliard d’euro d’impôts aggravée (impliquant notamment la détention contrôle de plus en plus pointu par des Inspec- recouvrés et 40 000 dossiers enregis- d’un compte bancaire à l’étranger). teurs spécialisés. trés. L’année 2015 s’annonce encore Notre expérience auprès de la police fiscale nous Cet audit, bien que respectant strictement lesmeilleure. Cette procédure, qui fut longtemps amène désormais à la conclusion suivante: après dispositions du Code général des Impôts, tientrejetée par la classe politique, est aujourd’hui avoir subi une perquisition matinale et traumati- compte cependant de nombreuses règles nonpleinement assumée et même pérennisée. sante, suivie d’une garde à vue, dont la durée peut écrites mises en place progressivement et deCe «succès» doit pourtant être relativisé, de nom- s’étendre jusqu’à 48 heures, le plus aguerri des manière empirique au cours des années passées.breux contribuables titulaires d’actifs non décla- clients passe aux aveux et confesse les schémas Cela concerne, notamment, les modalités de calculrés n’ayant pas encore décidé de suivre la voie de alternatifs à la régularisation qu’ont pu lui pro- des gains/pertes, la question de la déductibilitéla conformité fiscale. Les arguments en faveur de poser divers prestataires. des frais, des crédits d’impôts conventionnelsla régularisation sont pourtant nombreux: Appliquant les consignes qui lui ont été données, ou directives épargne, les conséquences des1. Multiplication d’accords internationaux pré- la police fiscale doit étendre ses investigations aux régimes matrimoniaux sur la titularité des avoirs,voyant l’échange d’informations avec la France, tiers (avocats, notaires, banquiers, tiers gérants, notamment en cas de succession ou de donation etsur demande, spontanée ou automatique, avec fiduciaires, hommes de confiance, etc.) suscepti- enfin, l’épineuse question du traitement fiscal desnotamment des effets rétroactifs (comme en bles d’être intervenus – de près ou de loin – dans entités interposées (fondations, trusts, ou sociétésmatière de demande groupée avec la Suisse au la commission de l’infraction de fraude fiscale ou offshores).1er février 2013); de blanchiment de fraude fiscale. Ces prestatai- En conclusion, la régularisation n’est plus une res, qui peuvent être jugés comme complices ou option: elle est la seule voie ouverte pour ceux co-auteurs des infractions, courent également le qui considèrent déraisonnable de courir le ris- risque d’être tenus pour solidairement responsa- que – bien réel – d’une procédure pénale et des bles du paiement des impositions avec les contri- sanctions qui en découlent, soit notamment des buables eux-mêmes. peines de privation de liberté, pour éviter le paie- A ce jour, seul l’engagement d’une procédure de ment d’une charge fiscale aussi lourde soit-elle. La régularisation permet de purger le risque fiscal procédure de régularisation reste cependant un à un coût encore tolérable (en moyenne autour exercice complexe qu’il convient d’aborder avec de 30% du montant des actifs), mais surtout le des professionnels spécialisés dans le domaine. Philippe Schindler MarchésCIO, Blue Lakes AdvisorsLa Chine est surtout le parfait bouc émissaireMais les racines Les dévaluations compétitives se sont imposées zone monétaire du dollar et impose désormais un asiatiques. Les investisseurs exigeront probable-du tumulte actuel depuis quelques années. La Chine n’y a pas recouru yuan plus volatil. Incidemment, c’est conforme à la ment une prime de risque plus élevée en raison dedes marchés financiers et en a clairement été victime. Pour preuve, le demande d’une monnaie plus librement cotée par leur faible prévisibilité. Secondement, les réservesdoivent être recherchées «tradeweight» yuan a augmenté d’environ 15% le FMI! de change se contractent en termes réels au coursailleurs. l’an dernier. Les investisseurs sont aujourd’hui La vulnérabilité actuelle n’est pas tant celle de la des derniers mois. Cela se traduit par la chute des déconcertés par sa chute soudaine, de l’ordre de Chine. Elle vient d’une forme de fragilité du modèle bases monétaires, donc de la liquidité domestique. 3%, par rapport au dollar. Ils craignent que Pékin ne économique des pays émergents, fondé sur le La volatilité se poursuivra dans les émergents. La riposte et ne succombe au chant des sirènes (une mercantilisme – exportations compétitives – et la recherche de monnaie refuge a favorisé la hausse dévaluation). Une dévaluation apporterait certes spécialisation (production de matières premières). de l’euro. Et ensuite le dénouement brutal des carry un soulagement politique. Le moment est opportun Au cours des dernières années, la croissance du trades – short euro, yen et long dollar (avec des pour profiter du délai imposé par le FMI (panier commerce mondial s’est évaporée. De surcroît, la strike respectifs de 1,10 et 120) – ont ajouté à la du DTS). Ce serait enfin fixer les limites aux «serial révolution du schiste américain modifie structurel- «psychose» actuelle. debasers» (Japon, Corée, pays émergents d’Asie). lement l’approvisionnement en énergie, en suppri- La fébrilité des marchés est due aux effets des poli- Au niveau macro-économique, elle soutiendrait la mant sa rareté (pétrole et gaz). tiques non-conventionnelles des banques centrales. conjoncture et réduirait la pression déflationniste. Leur ratio d’endettement global a à nouveau Elles ont induit des gigantesques positions spécu- Mais elle aurait des inconvénients graves pour les grimpé. Un ralentissement prolongé des prix des latives, financées par l’emprunt (là en euro et yen). sociétés et banques chinoises ayant d’importantes matières premières alimenterait l’hyperinflation, La réglementation (Bâle, Dodd Frank) a en outre dettes extérieures. Elle raviverait l’activisme du la fuite des capitaux, moins d’investissements fait disparaître les contre-parties traditionnelles Congrès américain pour considérer le yuan comme étrangers directs. La crise de liquidité actuelle ne (compte nostro des banques). monnaie manipulée. se transformera pas en crise de solvabilité. La dette Dans ce type d’environnement, les corrections sont La Chine laisse fluctuer le yuan pour a) endiguer la est moins préoccupante cette fois, car largement d’une durée et d’une «violence» inhabituelles. Pas spéculation. Les arrimages monétaires exacerbent libellée en monnaies locales, et essentiellement liée de panique. Au-delà des turpitudes financières de les cycles financiers (crise asiatique, de l’Amérique au secteur public. Les réserves de change sont très court terme, l’économie va assez bien, les bénéfices latine). Le peg du yuan a incité les étrangers à ache- supérieures aux crises précédentes. La flexibilité aussi. On n’est pas rentré en bear market. On vient ter agressivement l’immobilier en Chine, les entre- monétaire la protège les revenus nominaux des de vivre, enfin (!), une «saine» correction, prises chinoises à emprunter en devises étrangères, entreprises nationales et assure la stabilité de la au demeurant imprévisible par nature. Elle apeure et les hedge funds à multiplier les portages (short politique budgétaire. les médias et les petits porteurs qui délaissent dollar – long yuan). Ensuite b) il s’agit d’affranchir Les marchés financiers sont fortement influencés les marchés. C’est un sérieux facteur de soutien. sa politique monétaire. Pékin anticipe pour éviter par ces facteurs. Premièrement, la Chine, par le L’affaiblissement du dollar va soulager les produc- le resserrement prochain de la Fed. Pékin quitte la désarrimage du yuan, a retiré l’ancrage aux devises teurs de matières premières! 

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PAGE 20. Indices | | Septembre 2015 | Gestion indépendanteEt si le futur était meilleur que prévu?La place financière s’accorde le client devrait Cependant, en regardant cette même situation continuer à augmenter leur qualité de servicesur les difficultés auxquelles se voir offrir avec un autre prisme, plus positif, nous avons pour rester compétitifs.sont confrontés les gérants un service assez d’arguments et d’indices nous permettant  Des commissions de gestion en baisse. Lede fortune indépendants. de meilleure d’estimer que le futur s’annonce bien meilleur client final sera l’évident bénéficiaire de l’ac-Ces pressions pourraient qualité pour un que ce que l’on pense. Car après tout, les mesures croissement de la concurrence au niveau de laconduire paradoxalement coût moindre. qui impactent les GFI ne devraient-elles pas être tarification. Combiné au constat précédent, leà un avenir bien meilleur. analysées sous l’angle de l’intérêt du client final client devrait se voir offrir, à terme, un service et de la relation tripartite GFI-client privé-ban- de meilleure qualité pour un coût moindre. Omar Shokur que? Les angoisses de la communauté des GFI  Une protection améliorée des intérêts du Responsable des Intermédiaires Financiers ainsi que les prévisions de forte concentration ne client. Les nouvelles règlementations ainsi que sont-elles pas finalement les symptômes d’une les modifications au niveau de la surveillanceL Crédit Agricole Private Banking Suisse période d’adaptation salutaire pour le modèle (via les adaptations de la LSFin) ont pour ob- a liste des défis auxquels le segment d’affaires des intermédiaires financiers? Ainsi, jectif entre autres d’augmenter la protection du des gérants de fortune indépen- nous pouvons commenter les challenges actuels client final (inspirées potentiellement des direc- dants (GFI) fait face depuis quel- du secteur à la lumière des avantages qui en dé- tives MIFID de protection du consommateur). ques années est conséquente: régle- couleront.  Une offre de services plus complète. Les mentation et coûts opérationnels  Des structures GFI plus solides. Les exi- futures structures GFI seront plus sophistiquées en hausse, modèle de surveillance gences réglementaires en hausse vont naturelle- en termes d’offres et de services: gestion d’actifs,en cours de révision, rémunération avec rétro- ment conduire les GFI à renforcer leur solidité conseil patrimonial, fonds dédiés, consolidationcession sous pression, règles transfrontalières financière par augmentation de leurs fonds pro- d’actifs, etc... Le client privé aura ainsi, à sa dis-plus strictes, commissions de gestion et revenus pres, optimisation de leur structure de coûts et position, des entités qui pourront l’accompagneren baisse, marchés volatils et difficiles, applica- des processus opérationnels. Le client privé sera non seulement, comme par le passé, pour la ges-tions des accords sur l’échange automatique, etc. dès lors d’autant plus rassuré de confier ses actifs tion de son portefeuille mais également pourA cette longue liste de sujets, il faut ajouter une à des GFI aux fondamentaux solides. d’autres besoins patrimoniaux plus étendus.importante dose d’incertitude et d’inconnue; le  Une communication tripartite plus sim- En résumé, il est certain que les nombreusesnombre de questions ouvertes ne cessant d’aug- ple. La transparence fiscale et l’échange auto- pressions et les défis énoncés impliqueront, pourmenter de jour en jour alors que les réponses res- matique conduiront à une communication plus les GFI, la disparition d’un certain nombre d’en-tent encore assez rares et embryonnaires. simple entre les différents intervenants, gage de tre eux. Mais n’oublions pas que les GFI partici-La situation qui en résulte est compliquée pour confiance et d’efficacité renforcée. pent aujourd’hui au marché global de la gestionun grand nombre de GFI. L’ensemble de la place  La disparition du potentiel conflit d’inté- de fortune, et à ce titre, ils entrent en concur-financière s’attend ainsi, depuis quelques années, rêt. L’abandon progressif du modèle de rétro- rence directe avec des acteurs de différentes pla-à une contraction de leur nombre par le biais cession éliminera les conflits d’intérêts possibles ces financières, aux règles différentes. Tout cede consolidations ou de cessations d’activité. Il entre le GFI, le client et la banque. Le système qui concourt à renforcer l’image et la solidité desy a dès lors chez beaucoup d’observateurs de ce de rémunération sera non seulement plus GFI suisses est donc bénéfique pour la place fi-segment, le sentiment que les belles années sont transparent mais également en ligne avec les nancière toute entière. Ainsi, l’évolution du mo-derrière… modèles existants dans les places financières dèle des intermédiaires financiers donne lieu à concurrentes. un contexte globalement plus favorable pour la  Une qualité de service en hausse. La relation tripartite au cœur de leur activité, no- concurrence croissante sur le segment, notam- tamment pour le client final. Adapter le modèle ment par les places on-shore, devrait avoir sur la d’affaire, en replaçant le client privé au coeur de durée, un effet positif sur l’ensemble des services celui-ci, constitue une base solide pour le futur offerts au client final. La place suisse de façon du segment mais également un gage de qualité générale et plus spécifiquement les GFI devront et de pérennité pour les acteurs du secteur. surveillance des indépendantsL’adoption d’une solution consensuelleLes gérants indépendantssont rassurés après la récente Les plus petits Autonome dans son activité, le futur organisme de veillance (OS). Il est par exemple possible quedécision du Conseil fédéral gestionnaires surveillance opérera une supervision différenciée des organismes se créent sur des bases régiona-de les soumettre à l’avenir pourront être selon le niveau de risque des GFI. Les plus petits les, sachant que chaque OS devra atteindre uneà un ou plusieurs organismes contrôlés tous gestionnaires, ne présentant pas de risques parti- taille critique afin de s’assurer la rentabilité. Unede surveillance dédiés. les quatre ans. culiers et utilisant des structures simples, pour- organisation de surveillance pourrait avoir son ront ainsi être contrôlés tous les quatre ans. Cette siège social en Suisse orientale ainsi que la ma-L es gérants indépendants seront à disposition, qui était alors allongée jusqu’à 5 ans, jorité de ses adhérents, tandis qu’une autre, basée l’avenir soumis à un organisme de avait beaucoup surpris lorsqu’elle a été suggérée en Suisse romande, pourrait détenir un bureau à surveillance dédié, voire à plusieurs fin mai avant la dernière rencontre en date entre Zurich et un autre au Tessin. Rappelons que les de ces entités qui restent à créer. Le le Département fédéral des finances et les OAR, douze OAR reconnus par la Finma, surveillant Conseil fédéral s’est exprimé dans les surveillants actuels des gérants externes. aussi des professionnels qui ne sont pas des ce sens en juin dernier, dans le ca- Chargé de formuler le projet de loi, Daniel gérants indépendants, comptaient fin 2014 entredre du projet de Loi sur les services financiers Roth, responsable du service juridique du DFF, 146 et 925 membres GFI.(LSFin) et de Loi sur les établissements financiers comptait s’appuyer sur les compétences des OAR. La profession a accueilli avec satisfaction(LEFin). Le Parlement se prononcera en début Cela tombait bien, puisque plusieurs dirigeants les principes fixés par le Conseil fédéral. Ainsi,d’année prochaine sur ces dispositions qui mar- de ces organismes avaient clairement manifesté les réactions des OAR, dont certains dirigeantsquent une véritable révolution pour les gérants leur intention de participer à la future surveillan- participeront probablement au prochain système,indépendants. Plus aucun d’entre eux ne pourra ce du secteur, qui devenait prudentielle. ont été très positives. Ils estiment que la solutionêtre soumis directement à la Finma lorsque les Pour rappel, le DFF travaillait sur deux formu- d’une ou plusieurs organisations de surveillancelois entreront en vigueur, dans une année ou les pour la future surveillance des GFI, qui doit empêchera tout arbitrage réglementaire, puis-deux. La surveillance des gérants indépendants mieux protéger les clients, renforcer la compéti- qu’elles appliqueront la même loi, tandis quesera déléguée à un organisme dédié mais auto- tivité de la place financière et instaurer des règles des associations professionnelles s’occuperontrisé et surveillé par la Finma. Cette option cor- comparables pour l’ensemble de ses participants. de formation et de leur code de conduite. L’op-respond à la solution la plus appréciée durant la L’autre option reposait sur une surveillance di- tion retenue respecte aussi l’aspect régional de laprocédure de consultation des LSFin et LEFin, recte par la Finma des quelque 3000 GFI actifs surveillance, tout en conservant une couverturedont les résultats ont été connus à mi-mars. En- en Suisse. Une perspective à laquelle l’Autorité nationale. Elle favoriserait également l’accepta-tré dans un processus consensuel, le DFF a ainsi de surveillance elle-même était réputée opposée, tion internationale du système suisse.décidé de créer une surveillance emportant l’ad- notamment parce qu’elle l’aurait poussée à re- Reste que la décision du Conseil fédéral a donnéhésion des GFI. cruter massivement. Elle surveillait directement un coup d’accélérateur aux tractations en coulis- une centaine de «DUFIs» en fin d’année dernière ses afin de créer des alliances soutenant un ou (contre 434 en 2008). deux organismes viables au niveau du pays.  Le projet validé par le Conseil fédéral laisse la porte ouverte à plusieurs organisations de sur- Article de Sébastien Ruche paru dans L’Agefi du 25.06.2015.

PAGE 21. Indices | | Septembre 2015 | Gestion indépendantePeut-on réinventer notre place financière?Le système politique suisse Comment toujours venir en Suisse pour gérer son argent? de dépositaires, avec le restant des banques voués’est longtemps illustré par prétendre N’a-t-il pas accès à une gestion au moins équi- à devenir les gérant externes de demain et lesson fonctionnement efficace continuer à valente chez lui, sans les tracas administratifs, gérants d’aujourd’hui relégués au simple rôle demalgré des politiciens offrir un service sans les incidences fiscales et les coûts supplé- conseiller financier, s’ils leur restent encore desrelativement médiocres. digne de ce nom mentaires d’aller jusque chez nous? Si nous ne clients souhaitant un conseil standardisé…Cette médiocrité est peut-être face à autant nous distinguons pas au moyen d’une gestion Pendant que Berne s’évertue, dans le sillageen train de nous rattraper. de contraintes différenciée, pourrons-nous longtemps nous ré- des bureaucrates de Bruxelles et Washington, à réglementaires? fugier derrière notre sens du service prétendu- contraindre les intermédiaires financiers à deve- Philippe Szokoloczy-Syllaba ment incomparable, argument souvent entendu? nir les agents du fisc étranger, chacun reste libre Gérant indépendant Veut-on d’ailleurs dire par là que nous avons d’investir impunément dans des sociétés contri- davantage d’aptitudes à la courbette et au sou- buant au réchauffement climatique. Le fait queL My Global Advisor, Genève rire obséquieux qu’un gestionnaire français ou 99% de la communauté scientifique mondiale es décisions prises par les dirigeants italien pour harasser nos clients sur l’origine de s’accorde à dire que l’humanité a peu de chance de notre planète posent la question leur fonds, sur leur destination en cas de retrait, de s’en sortir si le réchauffement dépasse 1 degré des véritables enjeux. Prêter de l’ar- pour les refuser en cas de doute ou les dénoncer d’ici la fin du siècle est le cadet des soucis de nos gent à la Grèce était-il dans l’intérêt à Berne, pour leur faire signer des décharges en politiques. Il ne leur viendrait pas à l’idée d’im- du pays, de sa population ou alors tous genres et leur servir un argumentaire com- poser au monde de la finance une quelconque des banques allemandes, de l’écono- mercial bien ficelé? Si, oui, il est doûteux que cela contrainte en matière d’investissement dans desmie européenne, ou encore d’une certaine idée constitue une stratégie solide sur le long terme. société émettrices de CO2, le principal facteur dude l’Europe? Et cette idée de l’Europe est-elle de Quant à la fameuse sécurité et à la stabilité de la réchauffement climatique. Restons raisonnablesremettre dans le droit chemin une brebis égarée Suisse, que penser de la dévalorisation unilatérale dans nos ambitions: condamner un gestionnaire(ou galeuse?) ou plutôt de vassaliser un état affai- et par surprise, par une poignée de banquiers cen- qui a refusé de dénoncer un héritier japonais oubli en s’appropriant une partie de ses actifs? traux sans surveillance, de 20% de nos économies bolivien pour 1 million de francs non déclarés,Est-ce que les écoutes téléphoniques, les enquêtes déjà dématérialisées, n’existant, sauf preuve du c’est quand même bien plus simple!de la NSA, les récoltes d’informations sur le web contraire, que sous forme d’écritures comptables Notre système politique suisse s’était tradition-sont des mesures renforçant nos institutions, pro- dans les livres de notre banque? nellement illustré par sa capacité à fonctionnertégeant nos populations, combattant le terrorisme Il est désolant de constater que certains établisse- efficacement grâce à une gouvernance politiqueou s’agit-il de chevaux de Troie visant à contrô- ments bancaires, déjà sous pression, augmentent remarquable et un sens aigu de la démocratie,ler les citoyens, ou plutôt les consommateurs que leur tarification en expliquant à leurs clients qu’ils malgré des politiciens relativement médiocres.nous sommes devenus, aujourd’hui indispensa- avaient eu bien de la chance jusqu’à maintenant, Peut-être cette médiocrité nous rattrappe-t-ellebles à la perpétuation d’un système reposant sur dénoncent leurs conventions avec des gérants ex- et notre démocratie n’est plus à même d’affron-le fragile équilibre de la croissance à tout prix. ternes afin de tenter de s’emparer de leurs clients ter les challenges de notre monde actuel en rai-Quand le Conseil Fédéral pond une modification et externalisent de plus en plus de leurs fonctions son de leur complexité et de leur urgence. Seulde la LBA, devant entrer en vigueur le 1er jan- bancaires. Peut-être nous dirigeons-nous vers une l’avenir nous le dira, en espérant qu’il me don-vier 2016 et obligeant tout intermédiaire finan- place financière composée d’une demi douzaine nera tort. cier à s’assurer que l’argent de ses clients étran-gers n’est pas le produit d’une soustraction fiscalesupérieure à 300.000 francs, sous peine d’être lui-même pénalement répréhensible de complicitéde blanchiment d’argent, quels intérêts défend-t-il? Ceux des clients, de la place financière, desgrandes banques, ou encore l’image d’une Suisseirréprochable. Le fait-il pour des raisons morales,économiques, stratégiques ou parce qu’il n’a pasle choix, sous la pression de la communauté inter-nationale et parce que tel est le sens de l’histoire?Une chose est sûre, il sera dorénavant plus diffi-cile à la Suisse de vanter son légendaire sens duservice, malgré la promulgation prochaine de laLoi sur les Services Financiers qui devrait plu-tôt s’appeler Loi sur les Obligations du SecteurFinancier, tant l’accumulation d’exigences pourles intermédiaires financiers et leurs clients estdevenue pesante. Comment prétendre continuerà offrir un service digne de ce nom quand autantde contraintes réglementaires finissent inévi-tablement par se traduire en augmentations decoûts et baisses des marges, répercutées sur leclient sous forme de frais supplémentaires, delourdeurs administratives et de standardisationde l’offre?A force de vouloir devenir «MIFID compliant»ou de s’adapter à des normes internationales,nous sommes en train de devenir des distribu-teurs de produits financiers lambda, comme nosvoisins, sans réelle valeur ajoutée ou différentia-tion, à un prix peu compétitif de surcroît, comptetenu de nos structures de coûts et des obstacles àla distribution en Suisse. Sans d’ailleurs obtenirde réciprocité en échange. Nous perdrions ainsil’opportunité de nous distinguer de la concurren-ce internationale par une offre pointue en ma-tière d’investissement. Mais quel professionnelvoudrait raisonnablement prendre le risque de seprofiler différemment, quand la loi prévoit, souspeine de sanctions, qu’il doit se ranger derrièredes conseils que son client ne pourra lui repro-cher, dans la mesure où ils ne s’écartent pas denormes universellement reconnues?Dans un tel environnement de standardisation,pour quelles raisons le client étranger voudrait-il

PAGE 22. Indices | | Septembre 2015 | Gestion indépendante EntretienCristina Gaggini30% des entreprises de l’industrie des machinesvont être dans les chiffres rouges en fin d’annéeL ors de ses dix années à la Vaudoise Assurances, où son dernier poste était celui de secrétaire général, Cristina Gaggini, direc- trice romande d’economiesuisse a acquis une vue d’ensemble de ce qui fait qu’une entreprise est rentable ou non et des défis auxquels elle est confrontée. Elle a pris conscience que le politique, le législatif avaient une influence très importantesur l’économie, notamment en matière d’assurances. A l’époque, la Vau-doise avait dû se séparer de son portefeuille de 2e pilier, en raison de sa tailleinsuffisante. Cela avait attiré son attention sur l’importance des conditions-cadre, au-delà de tous les efforts qu’un entrepreneur peut consentir pourprésenter des résultats positifs. Elle s’est ainsi intéressée au champ politique,ce qui l’a conduite naturellement à economiesuisse en 2009.La directrice romande de l’organisation patronale a aujourd’hui beaucoupà faire à Berne, en tant que lobbyiste. Son activité principale sous la cou-pole fédérale consiste à défendre les intérêts de l’économie romande et del’ensemble des membres d’economiesuisse de secteurs extrêmement dif-férents. Et l’économie romande souffre du franc fort, des conséquencesdu vote du 9 février, du manque de main d’œuvre qualifiée, et son secteurbancaire subit les effets des taux d’intérêt négatifs. De nombreuses entre-prises envisagent de délocaliser et le taux de chômage devrait augmenteren fin d’année.Avez-vous le sentiment que la Suisse romande est écoutée à Berne?Globalement, je pense que oui. Je parle pour l’économie. La Suissealémanique, et en particulier la métropole zurichoise, est consciente dela dynamique romande notamment dans l’arc lémanique. Si la Suisseromande se porte bien, cela profite à beaucoup de cantons alémaniques parl’intermédiaire de la péréquation financière. La renommée internationaled’institutions comme l’EPFL contribue aussi à faire entendre la voix dela Suisse romande. Pour une minorité linguistique, cela nécessite toujoursde prendre son bâton de pèlerin, de faire le premier pas; je suis tessinoised’origine, je suis bien placée pour le savoir. Je constate avec plaisir unrenforcement du lobbying des cantons romands à Berne. C’est précieux.Quels sont les signes de la dynamique romande à Berne? Cristina Gaggini. Directrice romande d’economiesuisseLes gouvernements romands se déplacent beaucoup plus souvent à Berne 1992 Obtient une licence en sciences politiques, puis le diplôme fédéral supérieuret ils ont désigné des lobbyistes professionnels. Dans les questions routiè- de Conseillère en relations publiques».res, par exemple, on sait que c’est la foire d’empoigne entre les différentesrégions du pays pour obtenir une partie de la manne fédérale. L’alliance 1993 Débute son parcours professionnel à l’Osec Business Network Switzerland.Vaud-Genève joue un rôle important pour défendre ensemble les besoins 1998 Entre à la Vaudoise Assurances où elle gravit les échelons pour assumer le poste deen infrastructure à Berne. Les cantons romands et leurs ministres desfinances ont fourni également un gros travail dans le cadre de la réforme responsable de la communication institutionnelle puis de secrétaire générale.des entreprises III. Cela a contribué à accélérer la préparation de cette très 2004 Diplôme de directeur de communication du SAWI-SPRI.importante réforme, qui est en cours d’examen à la commission de l’éco- 2008 Rejoint economiesuisse et en devient directrice romande le 1er avril 2009.nomie et des redevances du Conseil des Etats. Leurs concurrents sont pourtant devenus du jour au lendemain 10% à 20%Quel est l’état d’esprit au sein de l’économie romande? meilleur marché?J’entends de manière très marquée une inquiétude de fond depuis l’accep- Je n’entends pas de lamentations ni ressens un climat de défaitisme, autation de l’initiative sur l’immigration et qui a trouvé son point culminant contraire. Il y a une volonté d’aller de l’avant et de s’en sortir. C’est uneen début d’année avec la décision de la BNS de ne plus défendre le taux attitude importante non seulement au sein de l’entreprise mais aussi pourplancher. Le franc fort est source de grandes préoccupations, tout comme le moral des consommateurs. Celui-ci doit rester le plus positif possible afinle grand chantier de la poursuite de la voie bilatérale avec l’Union euro- que la consommation interne tienne et atténue la contraction des affaires.péenne. Les entrepreneurs s’interrogent sérieusement sur les modalités fu- Cela avait beaucoup aidé lors de la précédente crise du franc fort, grâce aus-tures d’engagement de collaborateurs européens et de pays tiers, mais aussi si à l’apport du secteur de la construction. Actuellement, le consommateursur l’accès au marché européen. Ce sont deux points d’incertitude majeurs. ressent les inquiétudes, mais il n’est pas morose. J’ai entendu un certainOr, l’incertitude est un poison pour les investissements et l’embauche. nombre de mes connaissances dire: cette année, je vais passer mes vacances en Suisse parce que je veux faire ma part. C’est une prise de conscience queCertaines entreprises ont perdu 10 à 15% de leurs chiffres d’affaires. L’horlogerie tout se tient. Si les uns vont bien les autres aussi. Bien sûr, cela ne concernecommence à licencier. Quels sont les secteurs les plus touchés par le franc fort? pas tout le monde. Je pense notamment au tourisme d’achat qui touche le secteur du commerce de détail proche des frontières.Les trois secteurs les plus touchés sont ceux tournés vers l’exportation,le tourisme et le commerce de détail dans les régions frontalières. Sans Cette année, la croissance romande va chuter en dessous de celle de Suisseoublier le secteur bancaire qui subit, outre le franc fort, aussi les effets alémanique pour la première fois en dix ans. La situation est-elle grave?des taux d’intérêt négatifs. Au sein des entreprises exportatrices, un por-tefeuille de clients diversifié sur le plan international et une présence Il faut considérer l’image d’ensemble. L’effet du franc fort a certainementmarquée auprès des clients américains permettent d’atténuer le choc. Un une incidence extrêmement importante sur les marges. Dans l’industrie desgrand nombre de PME exportatrices romandes avec forte clientèle euro- machines, par exemple, 30% des entreprises estiment qu’elles seront danspéenne souffrent. Elles avaient déjà dû prendre une série de mesures pour les chiffres rouges à la fin de l’année. Mais au sein d’un même secteur, laaméliorer leur productivité et leur rentabilité en 2010-2011, avant l’intro- situation n’est pas forcément homogène, ce qui nécessite une lecture nuan-duction du taux plancher. A présent, elles doivent refaire l’exercice. C’est cée. Tous cherchent des gains en productivité et certains, qui produisentplus facile à dire qu’à faire, par exemple dans l’industrie des machines qui déjà en partie à l’étranger, par exemple dans des pays de l’Est, envisagentn’a jamais retrouvé ses marges d’avant la précédente hausse du franc. Fortheureusement, le tissu économique romand est très réactif. Les entreprisesdéploient des efforts importants d’entente avec le personnel pour amélio-rer les processus de travail et discuter avec la clientèle, les fournisseurs etles sous-traitants. 

PAGE 23. Indices | | Septembre 2015 | Gestion indépendante Cristina Gagginidésormais de délocaliser des unités supplémentaires. Il ne s’agit pas pour centre, est beaucoup trop optimiste dans ses prévisions de réduction del’heure d’un mouvement massif. Ce sont des réflexions en cours, voire des la consommation électrique et dans la capacité de production provenantdécisions prises. Le Conseiller fédéral Johann Schneider-Amman, qui a des nouvelles énergies renouvelables. Les entreprises suisses consententlancé un appel pour lutter contre la désindustrialisation, a raison de dire déjà beaucoup d’efforts pour gagner en efficacité énergétique, parfois parque c’est un processus relativement sournois, qui ne fait pas forcément la conviction, mais aussi parce qu’il s’agit d’un facteur de coût.une de la presse. Le danger c’est qu’une fois qu’on a délocalisé, très souvent La consommation privée ne tend pas à diminuer non plus, au contraire,on ne revient pas en arrière. Et avec les unités de production, on se doit malgré les frigos plus efficaces et les ampoules moins énergivores. Berne asouvent de transférer aussi une partie de la recherche. C’est une perte de une vision extrêmement ambitieuse et veut imposer des taxes sur l’énergievaleur ajoutée pour la Suisse. très lourdes aux entreprises et aux particuliers. Trop de questions restent ouvertes à ce stade: l’approvisionnement énergétique sera-t-il garanti àCela va-t-il provoquer une hausse du chômage? l’avenir? A quel prix? Avec quelle dépendance du bon vouloir de l’étran- ger? Le peuple sera-t-il consulté et aurait-il toutes les informations en mainComme les autres observateurs, nous nous attendons à une croissance pour décider en connaissance de cause? N’oublions pas que renoncer autrès modérée cette année et à une légère hausse du chômage d’ici la fin nucléaire nécessite de remplacer 40% de la production électrique.de l’année ou au début 2016, en raison de licenciements et de délocalisa-tions. Néanmoins, sauf revirement majeur, notamment de la conjoncture Après le vote du 9 février, comment évolue le marché du travail?à l’étranger, la hausse du chômage devrait être contenue dans des limitesmodérées, à savoir se maintenir à un taux de 3,5%, ce qui, en comparaison Depuis des décennies, nous faisons face à une pénurie de main-d’œuvreeuropéenne, est extrêmement bas. qualifiée. Selon une très récente étude de Manpower, 40% des entreprises suisses y sont confrontées. Elles peinent notamment à trouver des ouvriersLes offres d’emplois ont pourtant reculé de 6% ces derniers mois en Suisse? qualifiés. La raison est double: notre société est vieillissante et notre écono- mie très dynamique et active dans des secteurs de niche a besoin de compé-Dans les circonstances actuelles, les employeurs sont très prudents en ma- tences pointues. C’est pourquoi, la libre circulation des personnes est pourtière d’embauche. Ils hésitent aussi parfois à remplacer les départs. Cepen- les entreprises une solution idéale. Mais la population suisse souhaite pou-dant, des situations très différentes coexistent. Les carnets de commandes voir fermer le robinet de l’immigration au besoin. Nous devons l’accepter.sont encore relativement pleins pour certaines grandes industries et pour Il n’est pas question d’annuler le vote du 9 février. Nous devons mettre encertains secteurs. D’autres avouent n’avoir plus de visibilité au-delà de place un système qui évite à l’entrepreneur d’attendre six mois pour pou-trois ou quatre mois. Les entrepreneurs font tout leur possible pour sauve- voir recruter et qui nous permette de préserver la voie bilatérale.garder les emplois ici, car la Suisse reste une place économique qui offredes conditions-cadre globalement favorables, ne serait-ce que la stabilité Ne peut-on pas mieux faire appel au potentiel de main d’oeuvre intérieure?politique. Mais celle-ci est moins forte que par le passé. Il faut faire des efforts, c’est certain, mais ce n’est pas la solution miracle. Même en faisant appel aux femmes qui ne travaillent pas ou à temps par-L’arc lémanique serait le plus touché par le ralentissement et par le franc fort tiel, aux seniors, aux jeunes, le réservoir de main-d’œuvre indigène n’esten raison de la structure économique de la région. pas suffisant. Nous ne sommes que 8 millions d’habitants. Si la Suisse continue d’avoir une économie dynamique et prospère, elle aura besoin deEn effet, la forte présence de sociétés multinationales – suisses et étran- main-d’œuvre étrangère. Nous devons trouver un terrain d’entente avecgères – dans l’arc lémanique rend le tissu économique plus vulnérable la population suisse pour qu’elle soit rassurée et qu’elle continue à sous-aux incertitudes qui se multiplient. Je pense en particulier à la nécessaire crire à une ouverture du pays. Si la Suisse doit se fer-réforme de la fiscalité des entreprises, qui, espérons-le, pourra entrer en mer en matière de main-d’œuvre étrangère et d’accèsvigueur en 2019. Un autre facteur majeur d’incertitude est clairement la aux marchés européens, cela conduira à une profonde La Suisse sapemise en œuvre de l’initiative sur l’immigration. Pour ces sociétés, dont 40 récession dont la durée est difficile à prévoir. la compétitivitéà 50% des effectifs sont européens ou extra-européens, c’est un gros point des entreprisesd’interrogation. Que propose economiesuisse? en promulgant des réglementationsAssiste-t-on à une perte de compétitivité de la Suisse romande? Avec l’Union patronale suisse, Scienceindustries et trop lourdes. Swissmem, nous préconisons de déterminer un contin-C’est exact. Durant cette législature, et avec ces diverses votations, une gent global fixé par le Conseil fédéral par voie d’ordon-conjonction d’éléments ont créé un climat d’incertitude pour l’économie, nance. Celui-ci devrait pouvoir être adapté en fonctionindépendamment du franc fort. Une kyrielle de votations ont suscité beau- des besoins et de la conjoncture. Il pourrait être revucoup de questions sur l’évolution des conditions-cadre, notamment en ma- chaque année si nécessaire. Tant que ce plafond n’esttière de flexibilité du marché du travail (salaires minimaux, initiative 1:12, pas atteint, la libre circulation fonctionnerait comme aujourd’hui, maisrémunération des managers). Quelle que soit l’issue du scrutin, les vota- avec une clause de protection. Si l’immigration devient trop forte, Bernetions laissent des traces auprès des investisseurs, y compris à l’étranger. La pourrait introduire temporairement des contingents pour freiner le fluxvotation sur les forfaits fiscaux a par exemple laissé entendre qu’en Suisse migratoire, jusqu’au moment où l’afflux d’étranger retrouve le niveauquelqu’un de fortuné n’était pas le bienvenu. exigé. Avec cette proposition, nous faisons un pas en avant. L’UE connaîtIl y a quelques années, on savait à quoi s’en tenir en Suisse et il n’y avait ce type de mécanisme. C’est l’avantage de ce modèle. Si nous arrivionspas de risques de voter des lois à effet rétroactif. La fameuse votation sur avec une variante totalement inconnue au sein de l’Union européenne,l’imposition des successions prévoyait une clause de rétroactivité. Pour il n’y aurait aucune chance d’obtenir un accord car la libre circulation esteconomiesuisse, c’est un motif de préoccupation, parce que la stabilité à l’Europe ce que la démocratie directe est à la Suisse: quelque chose depolitique et législative est et doit rester un atout du pays. Mais celle-ci fondamental.connaît un effritement. La tendance de fond à la sur-réglementation nousinquiète également. Le phénomène du «Swiss finish» commence à toucher Quelle est la marge de négociation pour la Suisse?d’autres secteurs que la finance. Si la Suisse entend toujours se placer par-mi les premiers de la classe, cela va coûter des emplois. Face à la concur- La date butoir pour la mise en œuvre est fixée dans l’initiative, c’est lerence étrangère, il n’est pas possible d’adopter systématiquement des règles 9 février 2017, trois ans après son acceptation. Ce délai interne à la Suisseplus sévères que les autres sans conséquences sur l’emploi. peut être un handicap dans une négociation. Malgré nos bonnes relations avec nos voisins, comme l’Allemagne ou la France, ce dossier n’est pasLa Suisse se tire-t-elle une balle dans le pied à vouloir trop bien faire? prioritaire pour l’Europe.Oui, à force de vouloir trop bien faire, la Suisse pénalise son économie. Y a-t-il un risque d’assister à la fin du miracle romand?A un moment donné, il faut dire stop. Aux côtés des organisations éco-nomiques, il est essentiel que les entrepreneurs eux-mêmes se mobilisent Après l’entrée en vigueur de la libre circulation et des Bilatérales au débutet présentent des exemples concrets des conséquences négatives des déci- des années 2000, la Suisse a tourné la page d’une longue période de stagna-sions législatives. C’est pourquoi, entre autres, j’invite systématiquement tion et pris son envol. A défaut de trouver un accord avec l’UE, il a doncdes patrons d’entreprise à nos déjeuners parlementaires à Berne. un vrai risque de fin du miracle romand, avec des conséquences qui sont incalculables à ce jour tant en matière d’emploi que de recettes fiscales. CeLes politiciens ne mesurent-ils pas les conséquences de leurs décisions? qui est en jeu ce n’est pas seulement la libre circulation. C’est l’ensemble des bilatérales I voire de l’accord Schengen/Dublin qui est étroitement liéJe ne lance pas la pierre aux politiques. Ils sont confrontés à la complexité à l’accord sur la libre circulation. Dans ce cas, tout requérant d’asile pour-croissante des dossiers et aux mots d’ordre de leur groupe parlementaire. rait déposer une demande en Suisse, même après l’avoir fait en Italie, enPour les influencer nous avons besoin d’exemples et d’un discours très prag- France ou en Grèce. Cela pourrait provoquer le fameux flux d’immigra-matique. Ce d’autant que leurs décisions auront des répercussions sur des tion de masse que combat l’UDC. Ce serait le paradoxe ultime.décennies. En promulguant des lois très sévères, la Suisse obtient peut-êtrel’admiration de ses voisins, mais sape la compétitivité de ses entreprises.Quel bilan faites-vous de la présente législature? Quelles seraient les autres conséquences de la fin des bilatérales?Pour economiesuisse, le bilan de la présente législature est en demi-teinte. Les entreprises exportatrices perdraient l’accès sans obstacles au marchéNous avons la conviction qu’un certain nombre de décisions vont prétéri- européen. Un entrepreneur devrait faire homologuer un nouveau produitter notre compétitivité sur le long terme. C’est le cas par exemple dans le dans chacun des 28 pays de l’Union, alors qu’actuellement, le processusdomaine de la stratégie énergétique : la décision d’abandonner le nucléaire d’homologation unique vaut dans toute l’UE. Je vous laisse imaginer lesprise au lendemain de la catastrophe de Fukushima aura des conséquen- contraintes administratives et les coûts importants. La Suisse devrait éga-ces très concrètes tant pour les entreprises que pour la population. Nous lement renégocier un accord aérien avec chaque pays de l’UE pour lessommes convaincus que le Conseil fédéral, soutenu par la gauche et le droits de vol. Ce qui prétériterait certainement les aéroports de Genève et 

PAGE 24. Indices | | Septembre 2015 | Entretien Cristina GagginiZurich. Le tourisme souffrirait lui aussi: actuellement, la clientèle chinoise Ces 40 propositions couvrent l’ensemble de l’économie y compris le secteur(essentielle pour la Suisse), voyageant en Europe ne doit pas demander de financier, selon le principe: les petits ruisseaux font les grandes rivières.visa pour la Suisse. Contrairement à ce que prétendent certains ténors de Prises séparément, ces mesures techniques, comme la levée du monopolel’UDC, les conséquences seront lourdes pour l’économie. Ce ne sont pas sur l’importation de l’alcool industriel, ne peuvent pas changer la donne,seulement les six accords des Bilatérales qui sont menacés, mais l’ensemble mais leur effet cumulé peut avoir un impact important. Nous visons unde nos relations avec l’Europe qui est remis en question. allégement de la réglementation. Ces propositions seront défendues par des politiciens sous la coupole.La population suisse a-t-elle pris la mesure de ces conséquences? Il faut en moyenne 15 ans pour modifier une loi en Suisse, n’est-ce pas illusoireOui, je pense. Les premières conséquences ont été très rapidement visibles d’espérer des changements rapides par le canal politique?après la votation, comme le gel d’Erasmus et de l’accord sur la rechercheHorizon 2020. Le fait que l’UE n’ait toujours pas accepter d’entrer en Le processus législatif suisse est très lent. Ces mesures concernent plutôtnégociation démontre à quel point le discours de l’UDC «y a qu’à renégo- des ordonnances ce qui permet une mise en œuvre bien plus rapide. Maiscier» était de la poudre aux yeux. A la rentrée, nous allons lancer une cam- il faut rester réaliste. Cela ne va pas résoudre le problème de l’entrepre-pagne de sensibilisation sur l’importance des bilatérales, comprenant des neur au carnet de commandes presque vide. Il s’agit d’améliorer les condi-événements et des rencontres avec la population. Ce travail d’information tions-cadre qui ne sont pas adéquates.sera notre cheval de bataille jusqu’en 2017. Avant le 9 février, les milieuxéconomiques et politiques ont sous-estimé le mécontentement régnant au Les taux d’intérêt négatifs pénalisent également le secteur bancaire romand. Lasein de la population, qui souffrait d’un sentiment de trop plein. Pourquoi place financière genevoise souhaite que la Banque nationale les supprime le plustant de frontaliers? Pourquoi n’a-t-on pas réussi à suivre au niveau des rapidement possible.infrastructures et devons nous retrouver dans des bouchons? Pourquoi lesprix des appartements sont-ils si élevés? Nous devons donc non seulement economiesuisse a une position très claire. Nous respectons les décisionsexpliquer ce dont les entreprises ont besoin mais aussi prendre en compte et l’indépendance de la Banque nationale, même lorsqu’elles provoquentles attentes de la population. Car c’est elle qui tranchera. des effets collatéraux pour l’économie. Sa mission principale est d’assurer la stabilité des prix. Nous n’exigeons pas la suppression des taux d’intérêtLes formations proposées par le chômage ne sont pas adaptées non plus aux négatifs ni la réintroduction d’un taux plancher. Nous savions tous quebesoins réels de l’économie. N’est-ce pas du gaspillage de ressources? cette dernière était une mesure temporaire. Son abandon a pourtant pris tout le monde de court.economiesuisse n’émet pas de propositions sur ces thèmes, car ils relèventde l’Union patronale suisse. La réorientation professionnelle n’est pas du Faut-il créer un fonds souverain pour stabiliser l’économie suisse?ressort des offices régionaux de placement. Ces questions peuvent êtrediscutées, mais il faut considérer les coûts et l’opportunité de ce genre de A la rentrée, nous publierons une prise de position détaillée à ce propos.manœuvre. Mais je peux d’ores et déjà vous dire que nous nous opposons aussi bien à la création d’un fonds souverain étatique que d’un fonds sous l’égide deEconomiesuisse a proposé 40 mesures pour lutter contre le franc fort. la BNS. En quoi consistent-elles? Propos recueillis par Giuseppe MelilloEntrepreneuriat: elles ont osé se lancerElles sont sorties de leur zone Je suis ravie Aurore Amaudruz rêve elle aussi de développer sans salaire pendant un peu plus d’une annéede confort pour lancer leur d’avoir un projet. Après quelques années d’expérience et d’avoir le soutien de son mari, prêt à prendreentreprise. Récits de ces femmes franchi le pas. professionnelle, voulant réaliser ses propres ex- le risque de perdre ces ressources si j’échouais,enthousiastes qui ont franchi de constater le périences dans un domaine qui lui tient à cœur, m’a donné le déclic pour tenter l’aventure. J’aile pas de l’entrepreneuriat. chemin parcouru elle décide de prendre des risques et de ne pas pleine conscience de mon énergie et je n’ai du et le succès aller vers la facilité. Elle lance Amaudruz Ener- coup pas peur du travail conséquent nécessaire. Caroline Coquerel de mon projet. gies SA (solutions solaires photovoltaïques clés Je suis aujourd’hui ravie d’avoir franchi le pas, en main). «Je souhaitais avoir une plus grande de constater le chemin parcouru dans cette aven-CCoach GENILEM liberté de manœuvre qu’en emploi, et voir la ture et du succès de mon projet.» ombien de femmes rêvent d’en- mise en application rapide de mes décisions. Pour limiter les risques financiers en lien avec trepreneuriat sans oser se lancer? J’avais de côté de quoi lancer ma structure et le démarrage d’une activité, Emilie Poget crée Plus du tiers des projets accom- assurer une première année de salaire. Après ma LogiKids (application web pour la gestion admi- pagnés par Genilem sont portés formation d’ingénieure, je n’ai eu aucune hésita- nistrative et pédagogique) en parallèle à son em- par des femmes entrepreneures. tion à lancer ce projet dans un univers très mas- ploi. Elle souhaite aller jusqu’au bout de son idée Ces femmes humbles et impres- culin. Le chemin est parfois plus dur, mais les pour en vérifier le bien-fondé: «Je n’ai aucunesionnantes, aux parcours, compétences, histoires satisfactions plus grandes.» hésitation. Il est évident pour moi que je trouve-et projets très différents, partagent ce qui leur a Eva Johnston est passionnée de cosmétiques. rai les moyens de réaliser mon idée.permis de franchir le pas de l’entrepreneuriat. Après un impressionnant parcours professionnel La difficulté est ensuite de trouver les moyensCharlotte de La Baume a toujours rêvé d’être de plus de 20 ans, elle sent que le moment est en question. Depuis le début, l’intégralité de mesentrepreneure et imaginait se lancer après une venu de réaliser le projet qu’elle nourrit depuis revenus – hormis le minimum vital – est misepremière expérience professionnelle. Etudiante des années. Elle crée une gamme innovante et dans mon entreprise. Je ne connais pas de dif-à l’EHL, elle participe à un projet qui va la me- naturelle de cosmétiques, positionnée luxe. Elle ficultés particulières par rapport au fait d’êtrener vers Beelong (indicateur écologique pour les évoque son intuition pour lancer la marque une femme. Cependant, autant il est de plusrepas) et l’entrepreneuriat. «Après une étude de Eva.J (Natural Luxury Cosmetics): «right place, en plus courant de voir des femmes à de hautsmarché réalisée en groupe, l’EHL me propose right time, right moment». Eva témoigne: «J’ai postes dans les entreprises, autant cela n’est pasla direction du projet issu de celle-ci. Je me re- beaucoup d’hésitations avant de me lancer. Pour encore le cas pour les femmes entrepreneures.trouve à un carrefour; j’évalue les risques, no- renforcer mes compétences, je suis des forma- Je suis souvent face à des personnes qui ont dutamment pour ma carrière. J’ai une autre oppor- tions en cours d’emploi, ce qui me demande un mal à comprendre que je peux concilier entre-tunité d’emploi, mais je sens que c’est l’occasion fort investissement personnel. Je suis prête à ab- preneuriat, vie sociale et vie de famille épanouiede franchir le pas, tout en ayant une structure sorber la très grande charge de travail nécessaire, à côté. Certaines mentalités ne sont pas encoreétablie derrière moi. Certes, je pourrais me réo- même si je me rends compte que le volume de habituées à ce que des femmes suivent ce typerienter par la suite, mais ce choix va forcément travail pour développer une marque de ce type de carrière, mais je confirme que cette aventureavoir une grande influence sur mon avenir pro- est plus important que mes estimations. Même est passionnante!»fessionnel qui ne fait que commencer. Deuxième si la réalité est parfois plus rude que je ne l’avais Ces femmes ont beaucoup de courage. Elles ontmoment charnière, quand nous évoquons la créa- imaginée, je relève les défis pour apporter le osé se lancer et se donnent les moyens pour dé-tion d’une structure à part, une Sàrl. Je réévalue meilleur niveau de qualité.» velopper leurs projets. Elles sont sorties de leuralors les risques financiers. Déjà très impliquée Le parcours de Nolvenn Dufay, fondatrice de zone de confort, et évoquent généralement le faitvis-à-vis de l’école, de l’extérieur, et tellement Kids Up (ateliers de baby-gym, circomotricité qu’au pire elles auront essayé. Elles voient avecpassionnée par ce projet, je décide de me lancer. et cirque) part aussi d’une simultanéité de fac- le recul, soit une influence positive d’être uneLes risques me semblent ainsi largement en-des- teurs. «Sentant que mon avenir professionnel femme dans cet écosystème, soit le sentimentsous du seuil d’acceptabilité.» présentait peu de perspectives passionnantes, j’ai qu’elles doivent d’autant plus convaincre quand cherché des alternatives. Dans le même temps, elles parlent de dégager du chiffre d’affaires et je me suis rendu compte d’une opportunité de créer des emplois. Avec leur enthousiasme, leurs marché. Alors que je ne m’étais jamais imaginée convictions etleur motivation, elles ont déjà tou- créer une entreprise, cette situation m’a donné tes accompli des parcours impressionnants. Avec l’impulsion de penser à l’entrepreneuriat. Au succès et malgré les difficultés rencontrées, elles début, je n’osais pas me lancer. Le fait d’avoir sont toutes ravies de leurs aventures entrepre- les économies nécessaires, de pouvoir travailler neuriales. 

PAGE 25. Indices | | Septembre 2015 | Gestion indépendanteManagement interculturel et diversitéLe management interculturel avons pu rappeler ici en Suisse, en différents Les entreprises controverse. Comment aider des organisationsconnaît un essor remarquable. livres et en différentes formations de terrain, que ainsi que les humanitaires qui internationalisent de plus enLe colloque qui s’est tenu à l’axiomatique générale du management intercul- organisations plus leurs équipes et adoptent des technologiesNeuchâtel les 4 et 5 septembre turel – mais aussi de la gestion de la diversité ne peuvent de type «forum de discussion»? Comment fairea été l’occasion de faire le point – conduisait à se demander comment utiliser des rendre invisibles face à ce qu’elles ressentent comme une transfor-sur cette discipline d’avenir.1 désaccords entre des intuitions différentes de ce les différences mation des rapports d’autorité et de coopération que sont le changement, le temps, l’autorité légi- culturelles. au sein de l’institution comme avec leurs parties Philippe Pierre time, tout simplement une identité profession- prenantes politiques en externe (modalités nou- Sociologue, consultant nelle ou une apparence physique… Un Suisse velles de lobbying par exemple)? est expatrié au Gabon, un Américain à Paris, un Les entreprises et les organisations ne peuventL www.philippepierre.com Nigérian en Allemagne… Le management inter- rendre invisibles les différences culturelles. Plus e management interculturel peut se culturel va s’intéresser à l’expérience identitaire que jamais, la question est d’impliquer des in- définir comme une possible science vécue de ces managers ou techniciens, chevron- dividus enracinés dans des cultures différentes, de l’interaction humaine et des ef- nés ou en devenir, et quelle est la part de leurs devenus souvent plus autonomes, plus qualifiés, fets de contextes qui se diversifient origines comme attachée à la semelle de leurs plus critiques vis-à-vis d’un pouvoir qui n’expli- avec la mondialisation. Les com- souliers dans leur nouvel environnement. que le pourquoi des décisions et qui se savent munautés virtualisées sur le net, les Il n’y a donc pas de modèle universel de gestion souvent davantage menacés dans leur emploiéquipes déspatialisées de travail renouvellent, par et le management interculturel donne des clefs qu’autrefois. Et c’est bien le rôle des entrepri-exemple, les catégories traditionnelles d’une ana- pour répondre pourquoi, par exemple, des années ses, des collectivités «de faire se rencontrer deslyse culturelle trop longtemps centrée sur des dif- plus tard après un rapprochement entre deux en- gens pour leur montrer qu’ils ont besoin les unsférences d’ordre national. La recherche intercul- treprises, on continue de s’appeler mutuellement des autres, que chacun est défini par ses contactsturelle s’apparente à une «clairière dans une forêt les «ex» de… Et pourquoi dans les couloirs, en avec les autres».de perplexités» pour reprendre la belle formule formation, on continue de se nommer, par exem- L’interculturel «bien conduit» amène les indivi-du philosophe Paul Ricœur quand de plus en ple, les «bleus» et les «rouges», en référence aux dus à réfléchir sur leurs «cultures plurielles» etplus de personnes travaillent, en effet, dans une logos et aux histoires des entreprises. les conditions d’une préservation qui soit ouver-langue, vivent en famille dans une autre et culti- Que penser d’un informaticien qui partage à ture à «l’intelligence de l’autre», selon la bellevent des amitiés dans une troisième... Le colloque distance, et depuis plusieurs années, quasi-quo- formule de M. Sauquet.des 4 et 5 septembre derniers a rassemblé des pas- tidiennement, avec des collègues qu’il n’a jamais Rassemblant chercheurs, consultants et praticienssionnés issus de plus de vingt pays différents et rencontrés physiquement et qu’il dit très bien RH (en entreprise, ONG, institutions internatio-constitué un terrain formidable d’échange. connaître pourtant? Comment mieux compren- nales publiques ou privées…), ce colloque deOn ne gère jamais de manière neutre. Avec mes dre les demandes d’un salarié qui serait le pre- deux jours a exploré de nouvelles pratiques inter-collègues E. Mutabazi et A. M. Guénette, nous mier à vouloir pratiquer le ramadan dans son culturelles en organisation, et a tenté de saisir ce entreprise? Avons-nous besoin de guides prati- qui émerge dans sa complexité et de favoriser les ques pouvant fournir de précieux points d’appui retours d’expérience utiles.  aux managers? Peut-on préjuger de la pratique religieuse de ses salariés. Faut-il l’organiser? Les (1) Un film des journées sera disponible. (2) Entretien avec experts – praticiens et chercheurs – rassem- A. Jacquard avec par T. Berthet et N. Elissagaray, «De la différence blés lors de ce colloque ont débattu et nourri la à la discrimination».Daniel Held LeadershipDirecteur, PI Management, Lutry*Quelles compétences pour les managers en 2020?Les actions de formation L’aisance des managers dans la gestion économique organisations, devient décisive. Ce que nous voyons, durable, pour renforcer leurs talents et libérer leursen management se et des processus progresse significativement. Il c’est encore et toujours un raisonnement de type freins, pour canaliser aussi leurs excès. Ceci leur per-multiplient. Et pourtant s’agit évidemment de compétences indispensables ressources, où il s’agit de favoriser l’adéquation mettra d’être un guide rassurant et stimulant dansl’écart par rapport aux pour gérer une structure dans la durée. La rentabi- de compétences et talents avec les exigences de les phases de tourmente, d’accepter la confrontationattentes d’un nouveau lité, le marketing et l’efficience dans les processus modèles organisationnels de plus en plus normés. d’idées et la remise en question positive, de savoirleadership ne fait demeureront décisifs pour la performance durable. Avec un résultat évident: du désengagement et dire oui et de savoir dire non de manière appro-qu’augmenter. Pourquoi? Tout comme la qualité, la gestion des risques et des ruptures en croissance exponentielle. priée. Ils ont besoin d’évoluer pour allier ouverture la sécurité, qui sont tous des thèmes de gestion Deux axes de développement se dégagent particu- et ancrage, action et relation. Cette posture leur rationnels, mesurables, maîtrisables. lièrement: permettra d’être le guide dont nos organisations et Ces compétences sont indispensables. Mais elles ne  le premier concerne la capacité à proposer et à collaborateurs ont besoin aujourd’hui. transforment pas les managers en des leaders qui porter une vision et une stratégie, à penser hors L’ambition demeure nécessaire, mais pas une ambi- donnent envie et permettent d’entrer en confiance du cadre pour explorer de nouveaux modèles, à tion matérielle ou dirigée par la peur de perdre, de dans des modèles et business nouveaux et incer- prendre des risques pour dépasser des paradigmes manquer ou de décevoir. Elle doit être mue par une tains. Le leadership ne se résume ni à du charisme, révolus réelle envie de contribuer au développement de la ni à des compétences relationnelles ou sociales. Il  le second concerne l’ancrage, cette capacité société et au succès de ses clients et collaborateurs. ne s’agit pas seulement de savoir communiquer, essentielle qui permet de rester serein et novateur Autant dire qu’il s’agira d’avoir le courage d’aban- conduire des entretiens parfois difficiles, s’imposer dans l’adversité et l’incertain et surtout d’être sour- donner sa zone de confort et nombre de solutions ou négocier. Or c’est ce que l’on continue à ensei- ce d’énergie voire d’inspiration pour ses équipes. de formation et de gestion traditionnelles, pour gner à longueur d’année, parce qu’il semble s’agir Ces compétences ne s’apprennent guère dans des oser entrer de plain pied dans le monde de l’ex- de vérités fondamentales et que cela rassure. Cela formations, business schools ou salles de séminaire. périmentation1. Nous pouvons vous confirmer que permet de penser que les clés du succès pour l’ave- Elles ne peuvent s’acquérir que par l’expérience les résultats seront au rendez-vous, favorisant le nir sont toujours les mêmes, que tout tourne autour vécue, car elles impliquent une réelle exploration développement des compétences, la performance et de l’action et de la relation (les fameuses compé- de modèles et postures différents de ceux qui sont le plaisir au travail. Dans une perspective durable.  tences sociales). Résultat des courses: la plupart des habituellement pratiqués dans nos organisations organisations constatent que leurs managers sont hiérarchiques, mises à mal par les défis d’un monde (1) Voir les solutions Equites de développement du leadership, de moins en moins bien préparés face aux défis global et virtuel. Il s’agit donc d’approfondir et qui sont d’une puissance rare – www.equites.ch. Voir aussi les actuels et futurs. d’expérimenter ces thèmes dans une perspective solutions intégrées et innovantes PIMAN pour le Talent growth Les retours de nos clients et de nos interventions en holistique, couvrant autant le mental, le physique, – www.piman.ch. C’est aussi la finalité poursuivie dans la situation de changement montrent que les mana- l’émotionnel que le spirituel. Il s’agit aussi d’ex- formation du «mas-hcm» de la heig-vd, dont l’auteur est l’un des gers ont beaucoup de difficultés avec les sujets plorer la manière dont chacun parvient à s’affirmer co-fondateurs. tournant autour de l’humain dans l’organisation. positivement dans la relation, pour orienter les Dans un monde en mutation, en quête de sens et énergies et faire éclore les talents. * Directeur du cabinet PI Management, Empowering for change. incertain, la capacité à connaître, valoriser, déve- Pour cela, les dirigeants sont invités à faire un tra- Enseignant dans plusieurs hautes écoles. Partenaire Savilleconsul- lopper et dynamiser le capital humain, dont on vail sur eux-mêmes, pour mieux se connaître, pour ting, Career4Life et Crossknowledge pour le développement du dit pourtant qu’il est la principale richesse de nos s’accepter, pour trouver leur source de motivation leadership, des talents et du bien-être au travail (www.piman.ch).

PAGE 26. Indices | | Septembre 2015 | Les livres par HEG ArcLa prévention des risques psychosociaux Une enquête sociologique analyse les effets deTony MACHADO l’éloignement de plus en plus grand entre ceux censés penser et ceux censés exécuter.Éditions des PUR-Presses universitaires de Rennes,coll. Psychologies, 366 pages, 33 francs L’homo dispositivusISBN 978-2-753-54066-8 chapitres formant la première partie du livre L’auteur propose une compréhension vont préciser cette trame pour préparer la mise des RPS (risques psycho-sociaux), en scène d’acteurs qui ont pris une importance soulignant le rôle primordial de l’orga- «inédite» dans l’encadrement du travail, à savoir nisation du travail, préférant le terme Alain Max Guénette les «planneurs», sujet de l’ouvrage: «Cet ouvrage de «RPSO» («O» pour «organisation- propose d’étudier le travail des planneurs, en tant nels»). Il passe en revue les principales OHEGArc que producteurs des dispositifs qui encadrent notions et les outils et traite finalement n connait le principe de l’ho- aujourd’hui massivement l’activité.» des postures et positionnements de mo œconomicus, sorte d’ho- Depuis la réponse de Frederik Taylor visant à différents intervenants en prévention. moncule supposé fort d’une déposséder les travailleurs artisans de leur savoir rationalité si puissante qu’il pour leur prescrire les façons rationnelles de pro-Éloge de la gentillesse est supposé capable de pren- céder, les opérations de prescription se détache deEmmanuel JAFFELIN dre la décision d’entre toute la celles d’exécution. Cette révolution n’a fait que meilleure. L’économie classique le postulait pour se développer depuis plus d’un siècle. Les ergono-Éditions First, 204 pages, 24 francs, ISBN 978-2-754-07625-8 se poser comme scientifique à l’instar des scien- mes analysent d’ailleurs l’écart qu’il y a entre le ces dites à l’époque, parfois aujourd’hui encore prescrit et le réel, entre la tâche et l’activité. Pré- Loin d’être une faiblesse comme tend Le management désincarné par quelques mandarins, dures ou exactes. Telle cisément, Dujarier leur emboite le pas et s’em- à nous le faire croire la société post- Enquête sur les nouveaux notamment la physique capable de prédictions. ploie à comprendre l’écart qu’il y a entre le tra- moderne, la gentillesse est plutôt un cadres du travail Au fur et à mesure de l’importance des organi- vail des planneurs et celui des autres salariés, des symptôme d’une noblesse de l’esprit, Marie-Anne DUJARIER sations au 20e siècle, de par leur nombre et leur opérationnels, des gens de métiers dont elle ex- soutient l’auteur. Et le management de Éditions de la Découverte complexité croissante dans les économies moder- plique dans une jolie formule qu’ils sont obligés demain, argumente-t-il sur la base des 250 pages, 30 francs nes, le besoin d’en décrire les fonctionnements aujourd’hui de joindre l’inutile au désagréable! idées d’un opus précédent (Éloge de ISBN 978-2-707-17844-2 plutôt que de prédire, faisait vaciller la rationalité Ainsi, des salariés ont pris une importance iné- la gentillesse), sera selon lui celui de la posée comme omnipotente. dite dans l’encadrement du travail aujourd’hui. gentillesse. Surgissait alors l’homo administrativus, à la ratio- Consultants ou cadres de grandes organisations, nalité limitée par les insuffisances cognitives pro- les «planneurs» ont pour mandat d’améliorer laSchool business. Comment l’argent dynamite prement humaines et liée aux performance des organisa-le système éducatif autres agents économiques Les pratiques qui tions au moyen de plans abs-Arnaud PARIENTY dans la prise de décision. On paraissent a priori traits élaborés loin de ceux conçoit que la meilleure dé- si diverses renvoient qu’ils sont censés encadrer.Éditions La Découverte, coll. Cahiers libres, 240 pages, cision ne se prend pas en un «Spécialisés en méthodes, res-28 francs, ISBN 978-2-707-18365-1 instant où toutes les informa- sources humaines, contrôle tions sont supposées connues, à une régularité de gestion, stratégie, systèmes Un enseignant professant d’abord mais qu’elle est séquentielle sociologique au niveau d’information, marketing, dans un établissement d’un quartier et, puisqu’il faut bien un mo- finances, conduite du chan- défavorisé, puis dans un établissement ment arrêter une décision, de l’encadrement gement, ils diffusent et adap- d’un quartier chic, découvre combien non plus la meilleure mais la du travail. tent des dispositifs standardi- l’école française est gangrenée par plus satisfaisante. Dans notre sés qui ordonnent aux autres l’argent. Une école soi-disant publique, modernité tardive, les repré- travailleurs ce qu’ils doivent gratuite et méritocratique, qui ne ré- sentations de la rationalité se transforment au gré faire, comment et pourquoi. Management par ob- pond décidément pas à ses promesses. du processus de rationalisation du monde (Max jectifs, benchmarking, évaluation, lean manage- Mensonges en Hexagone. Weber) et des crises de rationalisation industriel- ment, systèmes informatiques, etc. cadrent ainsi les (Frederik Taylor). l’activité quotidienne des travailleurs.» «Ces dis-Au-delà du marché Advient de façon irrésistible à notre repré- positifs, dénonce l’auteure, instaurent un mana-Les nouvelles voies de la démarchandisation sentation, l’homo dispositivus. Nous sommes gement désincarné que les salariés opérationnelsBernard PERRET aujourd’hui entourés de «dispositifs», souligne jugent maladroit, voire «inhumain». D’après leur Marie-Anne Dujarier, l’auteure du Management expérience, il nuit autant à leur santé qu’à la qua-Éditions Les Petits matins, coll. Politiques désincarné. Au reste, lecteur, il suffit d’observer lité des produits et à la performance économique.de la transition, 96 pages, 16 francs les dispositifs – i-phone, etc. – qui cernent nos Étonnamment, les planneurs et les dirigeants neISBN 978-2-363-83173-6 enfants et modifient leurs comportements pour sont pas dupes de la situation.» comprendre ce dont il est question ici… Le terme On l’a compris, c’est à une sociologie des plan- La croissance étant désormais structu- de «dispositif», militaire, un brin abstrait, dési- neurs que sont consacrés les chapitres formant la rellement faible en Europe, il convient gne, rappelle l’auteure, un «ensemble de moyens seconde partie de l’ouvrage. Après avoir montré de penser l’économie autrement, disposés conformément à un plan», permettant l’impossibilité de la mission des planneurs, de défend l’auteur pour qui le «cœur du notamment de préparer des batailles dans le cas par leur distance topographique, temporelle, or- réacteur» de l’économie capitaliste, du militaire. «Importé dans les entreprises, le mot ganisationnelle et de l’éloignement par rapport c.-à-d. le mécanisme de transformation s’apparente au planning, à l’organisation détaillée au travail réel, après avoir montré à travers des des besoins en marchandises est défi- de l’action avant qu’elle ait lieu et déterminée exemples probants ce qu’ils font réellement, elle nitivement grippé. Il nous instruit des loin d’elle». L’auteure souligne que les pratiques va très concrètement analyser comment ces tra- nouvelles logiques émergentes. managériales qui paraissent a priori si diverses, vailleurs s’en sortent malgré le manque de recon- changeantes et aux noms souvent abscons, ren- naissance du travail de ces faiseurs et diffuseursLe climat, à quel prix? La négociation climatique voient à une régularité sociologique du point de de ces dispositifs. Ne sont-ils pas régulièrementChristian de PERTHUY, Raphael TROTIGNON vue de l’encadrement du travail. «La conception accusés par les autres salariés de «planer» loin du en plan de l’activité productive, précise Dujarier, travail réel. Marie-Anne Dujarier explique qu’ilsÉditions Odile Jacob, 150 pages, 33 francs est une contrainte derrière le foisonnement et doivent accomplir une mission qui peut semblerISBN 978-2-738-13299-4 l’agitation des outils, techniques et autres démar- impossible et dépourvue de sens, et explique ches managériales.» Un classement des différents comment ils y parviennent malgré tout, non sans Critiques à l’égard des transitions éner- dispositifs est avancé: dispositifs de finalité (les zèle. Pour s’en sortir, explique la sociologue, ils gétiques, les auteurs appellent à un chiffres), de procédés (les process), d’enrôlement construisent un cadrage ludique sur leur tâche. changement passant par la tarification (les communications). Ainsi, dès le premier cha- Ils créent alors un «dedans», «rigolo» où se tient le internationale du carbone. Pointant les pitre, l’auteur dessine la trame de fond de la scène jeu, et un «dehors» à l’égard duquel ils semblent difficultés, ils soutiennent l’idée qu’on organisationnelle contemporaine. Quatre autres indifférents».  ne résoudra pas la question du climat si on ne l’inscrit pas au cœur des choix économiques et sociaux qui condition- nent l’avenir de nos sociétés.Faut-il donner un prix à la nature?Jean GADREY, Aurore LALUCQÉditions Les Petits matins, coll. Politiquesde la transition, 96 pages, 16 francsISBN 978-2-363-83155-2 Les biens communs – terres, eau, forêts, mines – ont un prix. Mais, en introduisant des notions de rationalité économique dans notre approche de la nature, on risque de passer de la monétarisation de ce patrimoine à sa marchandisation. Les auteurs exami- nent alors les conditions sous lesquelles il est pertinent de lui donner un prix.

PAGE 27. Indices | | Septembre 2015 | Les livres par HEG ArcFranz Schultheis et Caroline Henchoz Peurs dans la ville. Urbanité et sécurité dans l’agglomération lyonnaise XIXe-XXIe siècleRespectivement, Professeur de sociologie à l’Université de St Gall et Maître d’enseignement et de recherche Jacques COMBY (Dir.)à l’Université de Fribourg Éditions des PUR-Presses universitaires de Rennes1953. Naissance le 7 décembre. 1973. Naissance. 272 pages, 30 francs, ISBN 978-2-753-53997-61973. Fait connaissance avec ma femme, le 8 juillet. 1992. Découverte de la sociologie à l’Université1986. Fait connaissance avec Pierre Bourdieu, le 7 oct. Ce livre met en lumière à quel point1994. Habilitation à diriger des recherches (HDR) de Neuchâtel. les préoccupations sécuritaires ont des 2000. Fais connaissance de mon conjoint. effets sur la conception, la gestion et avec Bourdieu à l’EHESS/Paris, le 25 janvier. 2007. Obtention de ma thèse de doctorat avec l’usage des espaces urbains; comme1994. Naissance de mon fils Lucas, le 24 février. elles ont un impact tant sur les aména- Franz Schultheis comme directeur. gements urbains que sur le phénomène Aujourd’hui. Car le moment présent est toujours le plus urbain dans son ensemble. L’ouvrage magnifiquement illustré est divisé en important. trois parties.Socialisation économique Économie des partenariats public-privéDe nombreux programmes sont mis en place Développements théoriques et empiriques pour pourvoir les individus de populations dif- rôle en tant que capital symbolique et social saute moins aux Stéphane SAUSSIER (Dir.) férentes (ici, les jeunes) de compétences pour yeux, pourtant il peut représenter un intérêt et un mobile de prévenir les dérives de nos sociétés de consom- comportement tout aussi importants. Des dépenses rattachées à Éditions De Boeck, coll. Méthodes et recherches mation de compulsions d’achat ou d’endette- l’achat de symboles et de statut (gadgets, mode etc.) reflètent de 280 pages, 49 francs, ISBN 978-2-804-19014-9 ments. D’obédience économique, ils se basent façon idéale typique de tels enjeux sociaux.sur le choix rationnel et un individualisme méthodologique qui Cet ouvrage présente les arbitragesfait l’impasse sur les contextes, les cultures et les temporalités. Vous proposez une explication sociologique à la question de économiques qui interviennent dans lesLes auteurs du dernier numéro de la Revue suisse de sociologie l’endettement: l’explication économique classique vous parait-elle choix de mise en œuvre des partena-défendent plutôt que les savoir et savoir-faire dans le rapport insuffisante? riats public-privé – marchés publics,à l’argent, s’acquièrent au fil de la socialisation économique. délégations de services publics, contratsExplications. L’explication fondée sur une approche néoclassique et libérale de partenariats, etc. – à travers une de l’économie nous semble réductrice car elle tend à considé- analyse économique et une présenta-Quelles pistes proposez-vous pour penser la socialisation rer l’endettement uniquement comme la conséquence d’une tion des études empiriques existantes.économique et le rapport des jeunes à l’argent? consommation irresponsable ou d’un manque de connaissan- À la recherche d’un bilan. ces financières. Dans la recherche financée par le Fonds natio-Franz Schultheis et Caroline Henchoz. La socialisation écono- nal suisse de la recherche (FNS) que nous allons débuter cet Les grands auteurs en entrepreneuriat & PMEmique, ou l’apprentissage du rapport à l’argent, a souvent été automne, nous allons certes considérer les capacités d’agir in- Karim MESSEGHEM et Olivier TORRESanalysé en termes de transmission des savoirs par l’éducation. dividuelles mais nous intégrons également d’autres niveauxNos recherches (pour en savoir plus: http://fns.unifr.ch/jeunes- d’analyse. Selon le contexte historique, social, économique et Éditions EMS, coll. Grands auteurs, 490 pageset-argent/fr) montrent pourtant que c’est surtout en faisant des institutionnel dans lequel ils vivent, les individus font face à 48 francs, ISBN 978-2-847-69673-8expériences, en faisant face à des événements, que nous avons des contraintes et des opportunités diverses. Par exemple, enappelés épreuves, que les jeunes développent des savoirs et des Suisse, le paiement des impôts et de l’assurance maladie basé En termes d’emplois et de créationcompétences économiques. Le départ du foyer parental, l’entrée sur la responsabilité individuelle est, selon l’Office fédéral de la de richesse, les PME sont le cœur desur le marché du travail ou la formation d’un couple sont des statistique, une source d’endettement plus importante que les l’économie réelle. En termes de créationépreuves spécifiques à la jeunesse. En ce sens, les savoirs acquis crédits à la consommation. La dimension temporelle du pro- et d’innovation, l’entrepreneuriatsont pragmatiques plus que théoriques et ils sont biographique- cessus d’endettement est également centrale. Les statistiques de est devenu le moteur de l’économiement et socialement constitués. Les jeunes des milieux précaires Dettes Conseil Suisse relèvent par exemple que les accidents nouvelle. Ce faisant, les connaissancesdoivent faire face à d’autres épreuves (le manque d’argent par de la vie ne sont pas les uniques facteurs d’endettement pro- accumulées en entrepreneuriat sontexemple) que les jeunes plus favorisés. Ils vont développer des blématique, d’autres heureux événements peuvent y contribuer: peu connues d’un public cultivé, raisoncompétences spécifiques qui pourtant sont rarement reconnues. mise en couple ou l’agrandissement de la famille. Les liens et de combler ce vide.Penser l’économie à partir des pratiques conduit à remettre en les réseaux sociaux fonctionnent également comme des formesquestion la rationalité économique désincarnée et égocentrée de de contraintes et d’opportunités qui structurent les décisions et Environnement et développement durablela théorie néoclassique pour relever différentes formes de ratio- les actions économiques. Nos entretiens exploratoires montrent Une approche méta-économiquenalité bien plus pragmatiques. par exemple que l’endettement pour autrui arrive peut-être plus Olivier GODARD fréquemment qu’on ne le pense. En ce sens, il peut parfois aussiIl y a donc une face sociale de l’argent…?! être compris en termes de solidarité conjugale ou familiale.  Éditions De Boeck, coll. Ouvertures économiques Propos recueillis par Alain Max Guénette 490 pages, 48 francs, ISBN 978-2-021-23323-0En le réduisant à sa dimension matérialiste, on a longtemps HEG Arc, Delémont et Neuchâteloublié que le rapport à l’argent est traversé par des enjeux so- L’approche méta-économiqueciaux fondamentaux pour le vivre ensemble. Quand les jeunes Socialisation économique considère l’économie comme unapprennent «la valeur» de l’argent, ils apprennent aussi des logi- et pratiques financières des jeunes: système en relation avec la biosphèreques sociales aussi différentes voire opposées que celle du don, questions de sociologie et structuré par des institutions. Lesdu gain et du mérite, de l’intérêt et du profit, de l’accumulation Caroline HENCHOZ, Fabrice PLOMB problèmes d’environnement sont ainsiou encore de la dette comme relation morale. Apprendre l’usage Francesca POLGLIA MILETI rapportés à l’organisation des sociétésde l’argent, c’est apprendre, pour le dire un peu rapidement, Franz SCHULTHEIS (Dir.) et à leurs régulations. Cet ouvrage de«la vie» telle qu’elle se joue dans nos sociétés capitalistes. C’est Éditions Séismo, Revue suisse de sociologie spécialiste est éclairé par plusieursapprendre la division de travail, la solidarité, les rapports de vol. 41, n°2, 2015, 160 pages, 48 francs théories dont la théorie des systèmespouvoir et de domination sociale, les injustices en matière de ISBN 978-3-037-77162-4 complexes.«chances de vie» comme les appelait Weber que la possession del’argent offre et son absence refuse. Certes, l’argent représente Les réseaux inter-organisationnelsde façon évidente un capital économique. Nos sociétés en ont Matthieu MANDARDfait la mesure et l’équivalent universels de tous les biens. Son Éditions La Découverte, coll. Repères, 120 pagesLutte contre les avoirs illicites de potentats 17 francs, ISBN 978-2-707-17744-5 Les 9 et 10 septembre 2015 aura lieu phase préventive. Mettant l’accent sur met à rude épreuve les intermédiaires L’insertion des organisations – et doncà la HEG Arc à Neuchâtel un important les développements législatifs récents, il financiers, notaires, avocats et différen- des entreprises – dans des réseauxcolloque sur le thème: «L’effectivité de la s’adresse tout particulièrement aux pro- tes autorités administratives et pénales. de fournisseurs, de clients, de concur-lutte contre les avoirs illicites de poten- fessionnels du secteur bancaire et finan- Les frontières entre potentat et PEP ne rents, etc., soit le phénomène dit detats en Suisse». cier ainsi qu’aux avocats. sont pas formellement établies et avec l’«entreprise étendue», rythme la vieCes vingt dernières années, la Suisse s’est 24 conférenciers et conférencières, issus les bouleversements politiques le héros des économies. L’auteur passe en revuerégulièrement retrouvée sous le feu des de différents Pays du Sud – d’où pro- national d’aujourd’hui peut être le po- les principales connaissances relativescritiques suite à la découverte sur son vient souvent l’argent – et du Nord – où tentat de demain. Comment mieux gé- au fonctionnement des réseaux inter-sol de biens appartenant à des dictateurs il est déposé –, arpenteront les sentiers rer ses relations avec les PEP étrangers, organisationnels.déchus. Cette problématique est au cœur sinueux de la lutte contre les avoirs illi- quels sont les critères déterminants pourde ce colloque de l’ILCE, qui s’articule cites de potentats, en présentant le fruit sonner l’alerte, sont autant de sujets qui Enquêtes sur les idées et la cultureautour des trois principales étapes de la de leurs recherches et/ou en partageant seront abordés pendant les deux journées REVUE DU CRIEUR N°1lutte contre cette catégorie d’avoirs illi- leurs expériences professionnelles. La du colloque. cites: prévention, détection et recouvre- lutte contre les avoirs illicites de poten- Lien pour l’inscription: https:// Éditions La Découverte et Mediapart, 160 pagesment, avec un intérêt marqué pour la tats est un combat de longue haleine qui www.ig.he-arc.ch/luttePotentats 24 francs, ISBN 978-2-707-18639-3 Replacer les idées au cœur du débat public et traiter de manière inédite, insolite et incisive, le monde intellectuel et culturel, telle est la spécialité de cette revue. Enquêtes et reportages sont sa marque. Les articles profonds sont abor- dables. Une belle et excellente revue. Libraire conseil: Payot Neuchâtel

Fidelity Funds - Global Dividend Fund Le rendement par les dividendesFF - Global Dividend Fund, fonds d’actions internationales, est composé desociétés de qualité, qui offrent une croissance durable de leurs dividendes.L’analyse fondamentale rigoureuse « bottom up » de Fidelity et ses capacitésuniques de recherche aboutissent à un portefeuille concentré autour de50 titres.L’environnement de taux d’intérêt bas couplé aux bilans solides de nom-breuses entreprises, à même de générer des rendement stables, constituentun contexte propice aux fonds à dividendes. Le fonds FF - Global DividendFund dispose également de parts distribuant des revenus mensuels ou trimes-triels constituant ainsi une alternative très pertinente pour les investisseurs àla recherche de revenus réguliers. Pour en savoir plus, consultezwww.fidelity.chFidelity Funds - Global Dividend Fund (ISIN LU0772969993) fait partie de Fidelity Funds “FF“, une société d’investissement à capital variable de droit luxembourgeois (SICAV). Nous vous recommandons de vous informer soigneusement avant toute décision d’investisse-ment. Les performances passées ne donnent pas une indication fiable des rendements futurs. La valeur des actions, ainsi que les revenus dérivés des investissements, peuvent aussi bien diminuer qu’augmenter. De même, le remboursement de l’argent investi n’est pasgaranti. Tout investissement doit se faire sur la base du prospectus, du document d’informations clés pour l’investisseur et des rapports annuel et semi-annuel actuellement en vigueur, disponibles sur simple demande auprès de nos Distributeurs, de notre Centre de ServiceEuropéen à Luxembourg et de notre Représentant et Agent pour le service des paiements en Suisse: BNP Paribas Securities Services, Paris, succursale de Zurich, Selnaustrasse 16, 8002 Zurich. Fidelity fournit uniquement des informations sur ses produits et n’émet pas derecommandations d’investissement fondées sur des circonstances spécifiques. Pour les compartiments qui investissent dans certains marchés étrangers, la valeur des investissements est susceptible de varier en fonction des fluctuations des taux de change. Les opérationsde change sont effectuées par l‘intermédiaire d‘une Société membre du Groupe Fidelity à un taux de change déterminé globalement et peuvent donner lieu à un bénéfice pour ladite Société. Fidelity, Fidelity Worldwide Investment, le logo Fidelity Worldwide Investmentainsi que le symbole F sont des marques déposées de FIL Limited. Publié par FIL Investment Suisse AG agréée et réglementée en Suisse par l‘Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers FINMA. CL14101102 / 041562_Fidelity_GDF_Agefi_Beilage_281x396mm_FR_2015_RZ.indd 1 12.06.15 21:54


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