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PIB par secteur - version longue

Published by AGEFI, 2020-10-22 16:44:48

Description: PIB par secteur - version longue

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Apprendre du premier confinement pour amortir le choc du second Le confinement de ce printemps a entraîné la plus forte récession depuis 1945. S’il faudra remettre cela, des restrictions plus ciblées par secteur avec compensations financières seraient plus appropriées. Qui a souffert ce printemps ? Les données du SECO nous permettent d’analyser la chute du PIB selon les secteurs durant les deux premiers trimestres. La figure ci-dessous montre la baisse du PIB entre le premier semestre 2019 et le premier semestre 2020 (barres bleues), avec une contraction du 5.1 % du PIB total en termes nominaux. Comme le confinement était particulièrement marqué au second trimestre, nous montrons aussi la baisse entre le deuxième trimestre 2019 et le second trimestre 2020 (barres vertes), qui se monte à 8.7% pour l’ensemble du PIB. Les barres rouges quant à elles montrent la part du PIB que le secteur représentait en 2019 afin de donner une idée de son poids économique (la figure se concentre sur le PIB nominal car cela permet une analyse plus détaillée). Evolution du PIB nominal -60% -50% -40% -30% -20% -10% 0% 10% 20% PIB Agriculture Industries extractives Chimie, pharma Industrie manufacturière hors chimie Eélectricité, gaz Eau, gestion déchets Construction Commerce de détail Commerce (hors détail); réparation… Transports; Information et communication Hébergement et restauration Finance Assurances Immobilier, science et technique, services… Administrations publiques Enseignement Santé et activités sociales Arts, spectacles Autres services Services aux ménages Croissance S1 19 - S1 20 Croissance T2 19 - T2 20 Part PIB 2019

Nous voyons une hétérogénéité très marquée entre les secteurs. Deux d’entre eux ont particulièrement souffert, à savoir l’hébergement et la restauration (-58.7 % au second trimestre 2020 par rapport au même trimestre 2019) ainsi que les activités d’arts et de spectacles (-45.2%). La chute est encore plus sévère dans certains segments, par exemple l’hôtellerie orientée sur la clientèle d’affaires et de congrès. De même, la baisse plus modeste des activités de transport, information et communication cache sans doute une situation pire pour les activités de transport. Les activités manufacturières présentent un contraste intéressant. La production dans la chimie et les produits pharmaceutiques a augmenté, alors que les autres branches ont connu une baisse notable, reflétant entre autres la faiblesse du commerce international. En outre, la suspension des procédures médicales non-liées au Covid a entraîné une baisse de l’activité dans le secteur de la santé et ce malgré la pandémie. Bien cibler les mesures sanitaires Si l’activité économique a nettement repris durant l’été, la deuxième vague de la pandémie est arrivée et entraîne de nouveaux confinements dans les pays voisins. Il est donc tout à fait possible que nos autorités doivent à nouveau restreindre l’activité économique dans les semaines qui viennent. Le défi sera de trouver un ciblage des mesures qui permettent un meilleur rapport entre le bénéfice sanitaire et le coût économique. Une possibilité est de cibler les secteurs de l’hébergement et la restauration et des activités d’arts et de spectacles. Ces activités occasionnent en effet des rassemblements de personnes, avec un risque de foyer d’infection surtout si la discipline des mesures sanitaires se relâche. Il peut sembler très injuste de cibler ces activités qui ont déjà énormément souffert. Certes, mais il est probable qu’en cas de fort redémarrage de l’épidémie les gens n’en viennent de toute manière à ne plus consommer ces services, auquel cas nous aurions le coût économique sans le gain sanitaire. Il n’en reste pas moins que les entreprises concernées seraient très touchées et plusieurs d’entre elles ne seraient pas en mesure de passer un deuxième cap après celui du printemps. Il faudrait donc accompagner les mesures sanitaires par un soutien économique substantiel, allant au-delà d’une garantie de prêts. Si ces prêts ont suffi durant la première vague les entreprises ont maintenant moins de marge et des aides à fonds perdus paraissent inévitables. Le coût de ces aides serait supportable. Les deux secteurs concernés ne représentent que 2.6 % du PIB (barres rouges de la figure), soir 18.5 milliards de francs par an. Comme il ne sera pas nécessaire de les couvrir entièrement pendant douze mois, la facture serait au final plus modeste et tout à fait supportable pour les finances publiques. A choisir, il vaut mieux s’endetter en apportant un soutient que de s’endetter suite à une chute des rentrées fiscales provoquée par une crise économique, laquelle surviendrait si l’épidémie venait à s’étendre largement.


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