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Indices 2015 09

Published by AGEFI, 2016-02-22 05:35:25

Description: Novembre 2015
Gestion institutionnelle

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INDICESNovembre 2015 | Supplément mensuel du quotidien L’Agefi | N°09 | Gestion institutionnelleDe faibles tauxne sont passynonymes defaibles revenus.switzerland.pimco.com/income/fr

De faibles taux ne sontpas synonymesde faibles revenus.Dans un environnement de taux d’intérêts faibles, la PIMCO GIS INCOME FUNDtentation est grande de délaisser la préservation ducapital au profit de gains rapides. ISIN: IE00B87KCF77 Valor: 19931094 Part institutionnelle de capitalisation en dollar américainPIMCO GIS Income Fund pense à votre capital.Grâce à une approche à la fois flexible et prudente, Performance Fonds (net de frais) Indice de référenceil cherche à atteindre une distribution mensuellestable et attractive à partir de sources de revenus 25diversifiées. Et ce, sans avoir à sacrifier la stabilité devotre capital sous-jacent. 20 Rendement (%)Découvrez comment le fonds a généré au cours du 15temps des revenus pour ses investisseurs surswitzerland.pimco.com/income/fr 10Gestionnaires du fonds: Daniel Ivascyn, Alfred Murata: nommés « Fixed-Income Fund 5Managers of the Year (États-unis) » par Morningstar en 2013 et notés « AAA » par Citywire. 0 Depuis la création 2013 2014 Depuis début -5 (30 novembre 2012) 2015 cumulée Données au 30 septembre 2015. Source: PIMCO Indice de référence: Barclays U.S. Aggregate Index La performance passée n’offre aucune garantie ou ne constitue en aucun cas un indicateur fiable de l’évolution des performances actuelle et future. Les indications de performance portant la mention « nette de frais » prennent en compte le taux réel de la commission de conseil et non les droits de garde. Les indications de performance ne tiennent pas compte des commissions et frais perçus lors de l’émission ou du rachat des parts.La récompense de « Fixed-Income Fund Manager of the Year » de Morningstar est décernée sur la base des qualités des gérants de portefeuilles, de la performance, de la stratégie et de la gestion. Morningstar Awards2013©. Morningstar, Inc. Tous droits réservés. Dan Ivascyn et Alfred Murata ont tous deux été nommés « Fixed-Income Fund Manager of the Year (USA) » par Morningstar en 2013. Dan Ivascyn et Alfred Murata ont éténotés « AAA » par Citywire pour leurs performances corrigées du risque à 3 ans entre le 31 août 2012 et le 31 août 2015. © CitywireLa performance passée n’offre aucune garantie ou ne constitue en aucun cas un indicateur fiable de l’évolution des performances actuelle et future. Ces informations sont fournies uniquementà titre informatif et ne constituent en aucun cas une offre ou une sollicitation à investir dans des parts des Global Investors Series Funds. Avant d’investir il convient de lire attentivement le prospectus ainsi que lesinformations clés pour les investisseurs. Tout investissement comporte des risques et peut entraîner des pertes. Aucune garantie n’est accordée quant au succès des stratégies d’investissement indiquées dans tous lestypes de marchés ni que ces stratégies conviennent à tous les investisseurs.Le pays d’origine du Income Fund qui constitue un compartiment de la société PIMCO Funds : Global Investors Series plc, est l’Irlande. Le prospectus, les informations clés pour les investisseurs, l’acte constitutif, les statutsainsi que les rapports financiers semestriels et annuels peuvent être obtenus gratuitement auprès du représentant en Suisse. Le représentant et agent payeur en Suisse est BNP Paribas Services, Paris, succursale de Zurich,Selnaustrasse 16, 8002 Zurich.PIMCO (Schweiz) GmbH (immatriculée en Suisse, société N° CH-020.4.038.582-2), Brandschenkestrasse 41, 8002 Zürich, Suisse, Tél : + 41 44 512 49 10. Les produits et les services offerts par PIMCO Switzerland GmbHne sont pas destinés aux investisseurs privés qui ne devraient pas s’appuyer sur la présente communication et sont priés de solliciter l’avis de leur conseiller financier. PIMCO est une marque et une marque déposée d’AllianzAsset Management of America L.P. © 2015, aux Etats-Unis et dans le monde entier. CONTACT +41 44 512 49 10 | [email protected]_PIMCO_GIS Income Fund_AUTUMN 2015_Swiss French_396x281_Agefi Indices_30Sept2015.indd 1 19/10/2015 13:04MASIUS Filename:08_PIMCO_GISIncomeFund_AUTUMN2015_SwissFrench_396x281_AgefiIndices_30Sept2015Publication: Client:PIMCO Size: 396x281mm

INDICESNovembre 2015 | Supplément mensuel du quotidien L’Agefi | N°09 | Gestion institutionnelleEntretienLe nouveau grouped’hôtels de luxe doitaffronter la haussedu franc et unevive concurrenceFrançois Dussart PAGE 30Beau Rivage Palace à LausanneLe Thème Gestion institutionnelleL’absence de visibilité requiertune parfaite maîtrise du risqueL’instabilité et la volatilité des marchésincitent à redoubler de prudence malgréla récente reprise des indices  page 8 à 24 Daniel Varela / Raymond Sagayam / William Nicoll / Rainer Lenzin / Duncan Goodwin / Emmanuel Delley / Michael Baldinger Julien Godat / Christina Böck / Serkan Bahçeci / Stéphane Casagrande / Juerg Rimle / Olivier Kuendig / Jonathan Martin / Nicolas Di MaggioArnaud de Jamblinne / Arno Kneubühler / Patrick Richard / René Steiner / Frédéric Ruiz / Alexandre Michellod / Reto Tarreghetta / Olaf MeyerIl n’y a pas de risque systémique.Les pays émergents ne peuventcontaminer l’ensemble du monde.Patrice Gautry, chef économiste de l’UBP PAGE 6

PAGE . Indices | | Novembre 2015 | Gestion institutionnelleÉditorialSituation d’équilibre précaireAprès un troisième trimestre calamiteux pour les gentes, le Brésil et la Russie sont en récession et soutien des banques centrales. Les milliers demarchés actions, l’un des pires depuis 2009, les ne sont pas prêts d’en sortir. Quant à la Chine, millards de dollars, d’euros, de yens, de yuans in-indices sont repartis à la hausse en octobre pour qui assure près d’un quart de la production jectés dans l’économie n’ont pas réussi à jugulerretrouver un point d’équilibre. La décision de la industrielle de la planète, elle est en nette perte les forces déflationnistes, qui ont eu raison tour àFed de ne pas relever les taux d’intérêt, celle de de vitesse, avec un PIB supposé bien inférieur tour de la bulle des matières premières, des mar-la Banque populaire de Chine de les abaisser et aux statistiques officielles publiées. Cependant, chés chinois, des émergents, tout récemment desl’intention de la BCE d’assouplir encore sa politi- les inquiétudes touchent également les Etats-Unis biotechs. Et d’autres pourraient suivre.que monétaire ont favorisé ce large mouvement dont la production industrielle ralentit, l’Europe Faute de visibilité suffisante, 2016 s’annoncede reprise. Et l’on s’attend à une fin d’année où l’inflation reste désespérément basse, et le donc comme une année d’incertitude, d’instabi-haussière pour les actifs risqués (P.6 et P. 8). Mais Japon qui replonge dans la récession. lité, de volatilité, dont pourraient au demeurantil ne faut pas s’y tromper, l’équilibre est pré- Dopés par les injections monétaires des banques tirer parti les gérants actifs. Car il y aura sanscaire. A plus long terme, les prévisions restent centrales, les investisseurs continuent d’ignorer doute des rebonds, des reprises techniques, maisprudentes, car les fondamentaux de l’économie la réalité de la situation économique mondiale, tant que l’économie ne montrera pas des signesmondiale ne sont pas bons. Sans parler de l’envi- alors que s’accumulent les mauvais signaux et les de croissance véritable, robuste, et durable, lesronnement géopolitique. mises en garde des spécialistes (p. 7). Mais tôt ou marchés resteront sous très haute tension. Les perspectives de croissance des pays dévelop- tard, ils devront en prendre conscience et se ren-pés ont été révisées à la baisse pour 2015 et 2016. dre à l’évidence: sept ans après 2008, le monde Danielle HennardEn cause, l’affaiblissement des échanges avec les ne parvient toujours pas à tourner la page de la Rédactrice en chefpays émergents, dont l’économie est plombée par crise, et ce en dépit de l’ampleur des mesures dele ralentissement chinois et la chute des mon- relance déployées depuis des années (p. 6). Autre- [email protected] (p. 14). Parmi les grandes puissances émer- ment dit, on commence à évaluer les limites duSommaire du 2 Novembre 201506. ENtretien. Patrice Gautry (UBP). Comment investir dans les infrastructures. 24. Faut-il abandonner la rémunération minimale«Il n’y a pas de risque systémique global» Serkan Bahçeci et Stéphane Casagrande, J.P. Morgan AM du deuxième pilier? Olaf Meyer, Président du conseil07. Chronique. Mieux vaut courir 15. Quelles possibilités d’investissement de fondation de Profond.pour ne pas choir. François-Serge Lhabitant dans un contexte de rendements négatifs. 24. Marchés. Les fusions et acquisitions08. L’assouplissement monétaire: Juerg Rimle et Olivier Kuendig, PIMCO. se multiplient. Philippe Schindler, Blue Lakes Advisorsnouvel art martial de la Chine. 16. Comment tirer parti des différences de 26. Le secteur financier à l’ère digitale.Daniel Varela, Banque Piguet Galland valorisation entre les fonds immobiliers Jonathan Martin, BCV et Nicolas Di Maggio, BCV.|| Perrette Fouad Bajjali, IG Bank suisse.09. Marché du crédit: la liquidité diminue. et l’immobilier. Arnaud de Jamblinne, La Foncière. 26. cybersécurité. Le pot de terre et le pot de fer.Raymond Sagayam, Pictet Asset Management 17. L’attrait des dividendes exonérés d’impôts. Solange Ghernaouti, Swiss Cybersecurity Advisory & Research10. Dette privée: l’alternative obligataire. Arno Kneubühler et Patrick Richard, Procimmo SA. Group, HEC Lausanne.William Nicoll, M&G Investments. 18. Hedge funds: un remède pour renforcer 27. Echange automatique de renseignements:|| Vers de nouvelles sources de rendement. les défenses de votre portefeuille. l’impact technologique pour les banques.Rainer Lenzin, Pioneer Investments René Steiner, UBS Hedge Fund Solutions Suisse. Philippe Fleury et Marc Bieri, Forensic, KPMG.11. Santé et bien-être: un trend porteur. 20. Reprise du private equity: stop ou encore? 28. Lieu de travail: un choix stratégique.Duncan Goodwin, Baring Asset Management. Caroline Coquerel, GENILEM || Cherry Checkout. Frédéric Ruiz, ISFB / ESBF / HES Kalaidos.12. Les vertus des solutions multi-actifs Barbara Ben Hamadi, GENILEMdans un contexte mondial difficile. 20. En Droit. Invalidation du Safe Harbor UE: l’impact pour la Suisse. Dr. Thierry Amy et Nicolas Guyot, 30. Entretien. «Le nouveau groupe d’hôtelsEmmanuel Delley, NN Investment Partners Suisse. de luxe se prépare à affronter la concurrence|| Pour maximiser l’investissement d’impact. BCCC Avocats et la hausse du franc». François Dussart,Michael Baldinger, CEO, RobecoSAM Zurich. 22. Le risque peut être géré sur mesure. Groupe Beau Rivage Palace à Lausanne.13. Actions suisses: dynamisation de la gestionpassive. Julien Godat, Vescore SA Alexandre Michellod, Edmond de Rothschild (Suisse) SA 32. Quand la pleine conscience s’invite en || La baisse des frais est toujours possible. entreprise. Zarina M. CHARLESWORTH, HEG Arc Neuchâtel14. Marchés actions des pays émergents: mieux Reto Tarreghetta, Novarca AG, Zurich.vaut attendre encore pour y entrer. Christina Böck, 33. Leadership. L’indispensable montée 23. Opinion. 2016: la poursuite du scénario en puissance des DRH. Daniel Held, PI ManagementAXA Investment Managers Switzerland AG. de l’ennui François Savary, Economiste/Stratégiste. 34. 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PAGE . Indices | | Novembre 2015 | Gestion institutionnellePatrice Gautry (UBP)Il n’y a pas de risque systémique globalLe monde n’arrive pas à tourner complètement la page de la crise.Malgré les politiques de quantitative easing en place depuis 2010.Nous ne sommes pas dans taux d’intérêt. Mais on commence à tester une situation où les pays les limites de ce soutien, qui crée certes un émergents peuvent met- environnement très favorable pour les ac- tre le feu à l’ensemble des tifs financiers. Il serait temps de penser aux marchés, car il n’y a pas de politiques budgétaires qui sont trop restric- risque systémique global, tives, alors même que des excédents ou àestime Patrice Gautry. Pour le chef écono- tout le moins un équilibre budgétaire re-miste de l’UBP, les marchés actions des pays trouvé permettrait une autre approche dansdéveloppés devraient bénéficier d’ici la fin de plusieurs pays. Les excédents pourraientl’année d’un effet de rattrapage après les mo- être réinvestis pour créer de la demandements difficiles des mois d’août et septembre. publique.Comment caractériser l’environnement des Quel sont les facteurs de soutien aux marchés?marchés après deux mois difficiles? L’environnement est aussi caractérisé par lesL’environnement a été chahuté et incertain perspectives bénéficiaires des sociétés qui, sien août et septembre. Les sources de l’incer- elles restent modérées sont en ligne avec latitude ont été identifiées: ralentissement de reprise de l’activité, surtout dans les paysla croissance en Chine et crise de crédit dans développés et la profitabilité des entreprisesles pays émergents. Mais la croissance des est plutôt en amélioration. De plus, il n’y apays développés se poursuit, même si c’est pas trop de craintes quant à un endettementsur un rythme plus modéré qu’avant la crise; excessif, qui s’était observé en 2008.elle est estimée à 2,1% pour 2016. Ce n’estpas suffisant pour créer beaucoup d’emplois Quels sont les risques géopolitiques?et pour permettre d’avoir un effet d’entraî- Ils sont à la fois politiques et géopoliti-nement sur la croissance des autres zones ques. On l’a vu avec la Grèce. La situationéconomiques. On n’arrive donc pas à tour- de l’euro n’est plus un risque majeur, maisner complètement la page de la crise, malgré elle doit toujours être suivie. Il y a la Grèce,les politiques de quantitative easing en place mais aussi l’Espagne, et aussi le risque dedepuis 2010. Brexit. Il y aura aussi les élections améri- caines, avec en toile de fond la question duIl y a donc un risque qui pèse sur les marchés? plafond de la dette américaine et l’appro-Ces points de fragilités peuvent s’aggraver bation du Congrès. Il y a encore les payset faire peser un risque. Par exemple dans Patrice Gautry. chef économiste de l’UBP émergents. La situation est préoccupantel’énergie, la baisse de l’activité plus une offre 1983-84 Diplômé de l’Université d’Orléans, en France, parallèlement au Moyen-Orient et en Russie. La Turquie excédentaire ont entraî- à une spécialisation en finance à HEC-CESA. est économiquement instable, même si lesLes marchés actions né une spirale à la baisse perspectives de croissance pour 2016 s’ins-des pays développés des prix des matières pre- 1984 Création de Finance Val de Loire, une société de gestion crivent entre 2,5% et 3%. La bourse turque mières et cela peut deve- de portefeuilles pour le compte de particuliers. a chuté de près de 10% en livres depuis leessaient de retrouver nir source de déflation début de l’année et, en dollars cette baisseune trajectoire pour l’économie. 1991 Entre au Crédit Commercial de France, depuis lors intégré atteint 28%. Au Brésil, le recul du marché dans HSBC. Il est affecté au siège du groupe à Paris.positive. Ils devraient La baisse des matières 1995 Toujours dans le cadre du CCF, il s’occupe de stratégie et est de 3,5% en monnaie locale, pour attein-bénéficier d’un effet premières avait précédé 2000 d’allocation d’actifs à l’enseigne de CCF Capital Market. dre 33% en dollars.de rattrapage d’ici la grande Dépression. En Vient à Genève pour créer le service économiela fin de l’année 1926, l’économiste russe et stratégie de l’UBP. Mais les marchés boursiers des pays dévelop- Kondratieff à annoncé la pés font-ils beaucoup mieux?après les momentsdifficiles qu’ils ont Ils ont fait du yoyo depuis le début de l’an- crise qui se préparait. née. L’Eurostoxx gagne 1,5% depuis le début de l’année en monnaies loca- L’économie mondiale a changé. La Chine a déclenché les et le S&P recule de 2% en dollars. En ce qui concerne la Suisse, le SMI un cycle très positif pour les matières premières et tiré recule de 3,7% en francs suisses mais seulement de 0,14% en dollars. Onconnus durant les mois les prix vers le haut de 2003 à 2008, avec pour consé- n’est pas dans une situation où les pays émergents peuvent mettre le feu àd’août et septembre. quences de peser sur la croissance des pays développés. l’ensemble des marchés, car il n’y a pas de risque systémique global. La question est maintenant de savoir si les prix des ma- Pour l’instant, on assiste à des mouvements de capitaux vers le dollar et tières premières ont touché leur plus bas. Quoiqu’il en les pays développés. La performance des marchés développés a cependant soit, les économies et l’industrie des pays développés été interrompue par les mouvements de panique observés à partir du moissont devenues plus efficientes, donc moins sensibles aux fluctuations de d’août. Maintenant, les indices essaient de retrouver une trajectoire posi-prix, car des changements structurels se sont mis en place. tive. Les investisseurs attendent les chiffres des sociétés pour le 3e trimes- tre et la confirmation d’une amélioration des chiffres d’affaires. Dans ceQuels sont les éléments positifs du contexte actuel? contexte, la décision a été de ne pas réduire l’exposition aux actions et d’yIl y en a à trois niveaux. Premièrement, le consommateur consomme, ce revenir en profitant des prix abordables. En effet, les performances desqui n’était pas gagné, d’autant que le taux de chômage reste relativement actions devraient être supérieures aux rendements des obligations. D’ici laélevé. Pourtant, le cycle de la consommation est reparti sur un rythme de fin de l’année, les actions devraient bénéficier d’un effet de rattrapage.croissance de 2% dans les pays de l’OCDE. La demande domestique estdonc en progression stable, et les investissements des entreprises évoluent Quels sont les autres placements envisageables à part les actions?de manière positive, avec aussi une reprise dans le secteur immobilier. Il convient de sous-pondérer les obligations gouvernementales en allantCette évolution de la demande intérieure a même permis d’absorber le rechercher des rendements plus importants sur le secteur du crédit, oùmanque de performance des exportations vers les pays émergents. ils peuvent atteindre 6% ou 7% sur certaines obligations américaines. En revanche, l’or n’a pas joué son rôle dans les turbulences de ces derniersMais tout cela ne suffirait peut-être pas sans la politique accommodante des mois et ne s’est pas avéré efficace en terme d’assurance ou de décorréla-banques centrales... tion. L’or ne représente maintenant plus qu’une toute petite part dans lesLe soutien des politiques économiques est nécessaire et, de fait, les po- portefeuilles, après être monté entre 15% et 20% en 2008/2009. litiques monétaires vont au-delà des attentes, en termes de montant duquantitative easing, de durée de ces soutiens, et du très bas niveau des  Propos recueillis par Mohammad Farrokh

PAGE . Indices | | Novembre 2015 | Gestion institutionnelle La Chronique de François-Serge LhabitantMieux vaut courir pour ne pas choirCes dernières semaines ont été manifestement parmi les plus volatiles qu’aient vécues les s’en trouve naturellement écornée. En Suisse, les ventes de des entreprises qu’elles traitent et ne se focalisent que sur investisseurs depuis la grande crise finan- coffres forts sont au plus haut, et un billet sur dix imprimés les variations de leurs prix, accélérant la plupart du temps cière de 2008. Le responsable principal de actuellement est un billet de mille francs. les turbulences de marché. cette gabegie? Probablement la Fed et sa dé- Devinez où il va? En tuant la notion de taux d’intérêt, on a fracturé un indi- cision de ne pas débuter son premier cycle  Près de 40% des prêts à la consommation aux Etats-Unis cateur fondamental du risque dans les marchés, et on a aude resserrement de politique monétaire. A moins que cela sont aujourd’hui qualifiés de «subprime» et comportent passage gravement écorné la notion de valeur fondamen-ne soit son doigt pointé sur les incertitudes qui prévalent donc un grand risque d’insolvabilité. Le phénomène n’est tale. Les investisseurs à court terme à la recherche de rende-en Chine, et ses répercussions sur le monde occidental? Ou pas nouveau, mais on sait comment il s’est fini la dernière ment ont oublié le risque, ils ne se fient qu’aux rendementsles rumeurs de faillites liées à des sociétés de négoce de ma- fois. promis et attendus. C’est sans doute oublier que la pluparttières premières, de fabriquant d’automobiles, voire même  La dette publique mondiale représente maintenant plus des bulles financières se créent grâce à deux piliers immua-d’une grande banque? Le spectre de Lehman Brothers n’est de 200.000 milliards de dollars, soit près de 40% de plus bles, optimisme excessif et crédit. On investit parce qu’on esten effet jamais très loin. Ou encore l’escalade militaire au qu’en juillet 2007. Grâce à des taux d’intérêt proches de optimiste, voire euphorique, puis on utilise du crédit pourMoyen Orient, où la plupart des grandes puissances mon- zéro, voire négatifs, les gouvernements ont pu éviter le che- augmenter la rentabilité. Quand trop d’investisseurs suiventdiales se battent de manière indirecte sans réellement l’ad- min du désendettement et lui préférer celui de l’emprunt et ce chemin, le système finit par se renverser – c’est l’éclate-mettre? Difficile à dire. du refinancement, guérissant le mal par le mal. Aujourd’hui, ment de la bulle.Ce qui est sûr, en revanche, c’est que les actions ont cessé aucun pays occidental majeur ne peut rembourser sa dette. Certains affirment, dans une vision un peu simpliste, qued’être le dernier havre de croissance stable pour les porte- Face à ces signaux, les investisseurs se muent en spécula- les crises financières se produisent tous les sept ans. Enfeuilles, et que la situation devient de plus en plus tendue teurs. Oubliant la valeur fondamentale d’une entreprise, ils 1973 et 1980, nous avons eu deux chocs pétroliers majeurs.dans le monde de la finance, comme l’illustrent ces quelques lui préfèrent le trading, et n’hésitent pas à tout vendre aux En 1987, un krach actions. En 1994, un krach obligataire.statistiques: premiers soubresauts du marché ou à la moindre rumeur, En 2001, un krach Internet. En 2008, un krach généralisé. Depuis la crise de 2008, les 25 plus grandes banques puis à tout racheter quand quelques signaux haussiers se En 2015, nous n’avons encore rien vu. Mais mieux vaut êtremondiales ont payé un total de 260 milliards de dollars profilent. Leurs réactions à court terme amplifient les varia- prêt à courir vite! Car ceux qui tomberont en route risquentd’amendes diverses et variées pour manipulations de cours, tions des marchés, d’autant plus qu’elles s’ajoutent à celles fort de ne pas se relever. ententes illégales, vente de produits financiers toxiques, aide des robots. Les deux tiers des transactions boursières pas-à l’évasion fiscale, etc. La confiance dans le système bancaire sées sur le New York Stock Exchange proviennent en effet François-Serge Lhabitant est Professeur de Finance à l’EDHEC Business School. de machines. Elles ignorent tout des aspects économiques L’article ne reflète que les vues personnelles de l’auteur. Activez les facteurs de performance L’investissement factoriel est à la mode, mais rares sont ceux qui ont notre expérience dans le domaine. Depuis vingt ans, nous avons prouvé l’efficacité de notre approche. Nos experts ont mené de nombreuses recherches scientifiques, récompensées, pour comprendre quels facteurs génèrent la performance et comment les optimiser. 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PAGE . Indices | | Novembre 2015 |Le thème Gestion institutionnelle de Llaesgaucetirfrserimsqounésdidaelverdaeiesnmt boénnnéafiiceiser d’ici la fin de cette année.Daniel Varela, Chief Investment Officer | Banque Piguet GallandL’assouplissement monétaire:nouvel art martial de la ChineL a Fed n’a donc pas relevé ses taux. En ces temps de rugby, Janet Yellen ces tensions semble bien avoir dicté à la Réserve retrouve quelque peu exsangue. Les rendements a préféré botter en touche une nou- fédérale le report de son processus de normalisa- sont anémiques et les taux gouvernementaux velle fois, se montrant sceptique tion, malgré un marché de l’emploi et une acti- devraient rester durablement bas, y compris aux quant aux conséquences que pour- vité domestique affichant un solide dynamisme. Etats-Unis, malgré l’arrêt des rachats de la Fed et Janet Yellen réclame tout simplement un peu un intérêt moindre pour les bons du Trésor amé- raient avoir quelques points de base plus de munitions avant de clore un programme ricain du côté de la banque centrale chinoise. Lesde normalisation monétaire sur le reste du mon- qui tient encore de béquille à l’économie mon- obligations souveraines de toute première qualitéde. En temporisant ainsi, quitte à se faire taxer un diale. Pour en terminer avec ce cycle, il faut que restent une denrée rare et les primes de risquepeu d’attentisme, elle a relancé pour un tour la la reprise américaine se montre un peu plus sur les emprunts de moindre qualité se situentgrande valse du quantitative easing à qui certains consistante qu’elle ne l’est actuellement. Mal- à des niveaux que l’on n’avait plus vus là encorefinissent par prêter des vertus anesthésiantes. gré le plein emploi avoisinant et le rebond de la depuis la crise européenne de 2011.Un nouvel invité s’est joint cet été à la danse. A consommation domestique, l’inflation se situe A la suite des annonces de dévaluation en Chine,la mi-août, la Chine a procédé à la dévaluation toujours en deça du seuil des 2%, retenue d’un les segments les plus risqués du marché obliga-express de son yuan, suscitant de vives inquié- côté par la force du dollar et de l’autre par la fai- taire (high yield, dette émergente) ont nettementtudes sur l’ensemble des marchés. Si les craintes blesse des matières premières. Pour ponctuer le sous-performé mais, dans le cas où les craintes àdes investisseurs ont semblé exagérées, il n’en de- tout, le climat des affaires s’est sensiblement dété- l’égard de la Chine s’apaisent, ils sont promis àmeure pas moins que la devise chinoise n’avait rioré et les marchés actions ont piqué du nez avec un rapide rattrapage. D’ici la fin de l’année, depas connu une dépréciation aussi brutale depuis les secousses encaissées sur la Chine. Pour que la nouvelles opportunités d’achat pourraient alorsl’instauration par Pékin de son système de chan- Fed se décide à bouger lors de sa prochaine réu- se profiler sur ces niches. Dans l’immédiat, ilges actuel, en 2005. nion du 16 décembre, il faut que ces deux axes n’est plus que les emprunts corporate pour rému-Après la Fed, la Bank of England, la Bank of Ja- se soient stabilisés et que la création d’emplois nérer les investisseurs et il en sera ainsi tant quepan et la BCE, c’est au tour de la Chine de pro- se soit maintenue à un rythme de 200.000 pos- la reprise aux Etats-Unis n’aura pas retrouvé unlonger un cycle qui s’éternise sans qu’il ne soit tes par mois. Voilà pour les minima requis. Faute peu plus de vigueur.possible pour l’instant d’en esquisser la fin. Aux de réelle amélioration, la Fed se verra obligée de Comme alternative à des obligations qui n’of-Etats-Unis, la crise financière amorcée en 2007 repousser à une plus lointaine échéance le relève- frent plus de rendement, on peut se tourner vers a engendré une vague de dé- ment de ses taux. A contrario, tout laisse à penser les fonds alternatifs qui se distinguent particuliè-La volatilité va se sendettement qui a grippé la que les banques centrales européennes et japo- rement cette année. Voilà quatre ans, pris dans lespoursuivre. Mais croissance et entraîné de for- naises ont décidé de prolonger leur politique de aléas de la crise grecque, ils avaient souffert aussila correction de la tes poussées déflationnistes. rachats afin de sécuriser les timides embellies qui bien dans la phase de baisse des marchés que dansfin de l’été semble Le programme d’assouplis- se dessinent. A voir la hausse récente de la masse leur phase de reprise. Ils n’avaient pas limité lestemporaire et s’inscrit sement monétaire orchestré monétaire en zone euro, excellent levier pour la pertes et n’avaient pas su non plus prendre le re-dans une tendance par la Fed a très certainement consommation, les largesses de la BCE s’avèrent bond. Or, cette année, leur comportement facequi reste haussière. permis de réanimer l’écono- à ce jour plutôt efficaces. Avec ces afflux de liqui- à la correction chinoise laisse penser qu’ils ont mie américaine, mais il s’est dités et ces taux directeurs au plus bas, l’environ- retrouvé leur potentiel de performance. A la fin accompagné d’effets secon- nement actuel favorise forcément un rebond des septembre, alors que les marchés actions affichent daires qui tardent encore marchés financiers d’où les investisseurs se sont des rendements négatifs, ils ont réussi à se main- aujourd’hui à se dissiper. retirés un peu précipitamment. Depuis 2011, où tenir en territoire positif. La Fed n’a jamais réussi la crise de la dette grecque avait ébranlé les fonda- Pour les profils plus agressifs, les fonds long/qu’à rebasculer ses pressions déflationnistes sur tions de la zone euro, les indicateurs de sentiment short actions offrent une exposition convexe auxd’autres blocs qui cherchent depuis à s’en dépê- ne sont jamais descendus à des niveaux aussi bas. actifs risqués d’autant plus appréciable qu’elle in-trer en usant des mêmes moyens. L’Angleterre, Si notre scénario central table sur une poursuite duit une plus grande sensibilité à la hausse. Lesle Japon, l’Europe et la Chine se sont tous résolus de la volatilité sur les marchés, la correction de fonds macro, qui capitalisent sur les divergencesà déclencher la planche à billets si bien que c’est cette fin d’été nous semble temporaire et s’inscrit croissantes entre les différents blocs économiquesune véritable guerre mondiale des monnaies à dans une tendance qui reste haussière. présentent également un réel attrait.laquelle on assiste depuis. Dans un contexte de La Chine reste bien sûr un sujet de préoccupa- Pour les profils plus conservateurs, autant secroissance et d’inflation très en-dessous de la tions, mais ses indicateurs économiques ne té- concentrer sur les stratégies d’arbitrage de fusionsnorme, aucun Etat dirigé comme il se doit n’a moignent pas d’un dangereux décrochage. La & acquisitions. Elles bénéficient d’une reprise duenvie de voir sa monnaie s’apprécier de manière consommation d’électricité, les ventes de voitures volume des transactions et de rendements élevés,significative, au risque d’aggraver les menaces de ou les prix de l’immobilier résidentiel montrent ainsi que d’un très grand nombre d’opérations,déflation. des signes de légère reprise, tandis que les baisses plutôt industrielles que financières d’ailleurs, ceCe sont les marchés émergents qui ont plus par- de taux successives alliées à d’autres mesures de qui implique des probabilités de succès bien su-ticulièrement subi le contrecoup du ralentisse- politique monétaire devraient stimuler l’activité. périeures à la moyenne. Les fonds alternatifs re-ment chinois, à commencer par les exportateurs Dans l’univers obligataire, le volume de liqui- viennent donc au goût du jour. Dans un contextede matières premières dont les cours poursuivent dités est parvenu à des niveaux tels aujourd’hui aussi difficile, il est bon de savoir qu’il existe en-leur baisse. De toute évidence, l’accumulation de que le marché, à force de rachats d’actifs, s’en core quelques positions de repli acceptables. 

PAGE . Indices | | Novembre 2015 | Gestion institutionnelleMarché du crédit: la liquidité diminueLes épisodes de volatilitésont de plus en plus fréquents Une solution larges quantités de titres leur permettant d’ho- d’importantes fluctuations des prix. L’une dessur le marché obligataire. pour restaurer norer les ordres en l’absence d’investisseur final. solutions pour restaurer la liquidité pourrait pro-Les investisseurs vont devoir la liquidité Mais depuis 2008, la fonction d’intermédiaire venir des plateformes électroniques lancées cesapprendre à composer avec pourrait venir de marché est dans l’oeil du cyclone réglemen- dernières années qui rapprochent acheteurs etune liquidité réduite. des plateformes taire. Aux Etats-Unis, la règle Volcker interdit vendeurs. Ces initiatives sont intéressantes. Nous électroniques aux banques de négocier des titres pour compte constatons qu’un certain nombre de ces platefor- Raymond Sagayam lancées durant propre, tandis qu’en Europe les exigences de mes facilite déjà la négociation de blocs de titres, Gérant d’investissement Senior PTR-Kosmos les dernières fonds propres et la Directive sur les marchés permettant des transactions qui n’auraient pas pu Equipe Total Return Crédit années. d’instruments financiers (MiFID) obligent les être réalisées sans elles. Mais il est encore diffi- négociants à réduire leur encours d’obligations cile de savoir si les marchés obligataires, consti-L Pictet Asset Management peu liquides. Les chiffres attestent du succès de tués des titres de tailles, maturités et structures e marché obligataire, perçu comme ces dispositions. Outre-Atlantique, le volume très différentes, se prêtent facilement au trading prévisible et stable dans la décennie d’obligations détenues par les négociants a chuté électronique. Ce qui est évident en revanche c’est qui a précédé 2008, est désormais sous la barre des 50 milliards de dollars contre que la réglementation continue de se durcir. caractérisé par des crises de pani- 200 milliards en 2008. Depuis la crise financière, les obligations d’en- que, krachs et corrections majeu- Cette raréfaction des animateurs de marché coïn- treprise investment grade sont devenues l’une des res. La cause principale en est sans cide avec un boom de l’investissement en obli- classes d’actifs les plus prisées, pour leurs rende-doute un assèchement progressif et continu de la gations d’entreprise. Les particuliers détiennent ments relativement élevés et leur faible risque.liquidité de marché. Ironie du sort, cette dégra- plus d’obligations que jamais à travers les fonds Elles constituent le véhicule de financement dedation des conditions est le résultat des nouvelles communs de placement (FCP) obligataires et les prédilection des entreprises qui peinent à obte-règles destinées à rendre le système financier plus ETFs. En Europe, le volume des obligations d’en- nir des emprunts bancaires. Dans la zone euro,sûr. Les autorités ont mené la vie dure aux insti- treprise dans ces fonds a bondi d’environ 250% les obligations représentent ainsi près de 50% dututions financières pour les dissuader de prendre depuis 2007. Aux Etats-Unis, les FCP obligatai- financement des entreprises par la dette, contredes risques mais, ce faisant, elles menacent l’exis- res sont passés d’environ 400 milliards de dol- 20% avant 2008. Mais à moins que le marchétence des intermédiaires qui jouent un rôle déter- lars de titres d’entreprise en 2008, soit deux fois retrouve la liquidité perdue, les coûts d’empruntminant sur le marché de la dette privée. plus que le montant détenu par les négociants, à des entreprises pourraient augmenter. Une mau-Avant 2008, ils étaient au cœur du marché plus de 1600 milliards de dollars. Les effets sont vaise nouvelle pour les entreprises en termes deobligataire, stockant dans leurs portefeuilles de visibles sur le marché secondaire. Le volume de trésorerie, mais aussi pour la classe d’actifs dans transactions en obligations d’entreprise rapporté son ensemble. à l’encours total de la dette s’est effondré depuis Quelle solution pour les investisseurs obligatai- 2007, en euros, en livres sterling et en dollars. res? L’option la plus sûre est de privilégier les Aujourd’hui, si nombre d’investisseurs dans des obligations qui rémunèrent très bien le risque FCP décidaient en même temps de réduire leurs de dégradation de la liquidité. Lorsque le climat positions, les goulots d’étranglement sur le mar- d’investissement est instable, la liquidité de vos ché secondaire seraient démultipliés, entraînant investissements doit devenir votre priorité.  <wm>10CAsNsjY0MDQx0TW2MDO0sAAAbeI0bA8AAAA=</wm> <wm>10CFWKsQqAMBBDv6jlkvaupx3FTRzEvYs4-_-TVScJgfDylqVqlLfTvO7zViHIOSQ3uNcyWNSkVQ2R1j_2QEdkJiaXnx1IQsXbowRIoDSw028MKAbG6zhvoQAa-nUAAAA=</wm>

PAGE 10. Indices | | Novembre 2015 | Gestion institutionnelleDette privée: l’alternative obligataireLa dette privée institutionnelle Les fonds Ce type d’investissement se répartit en trois caté- risques plus élevé et des garanties contractuellesattire encore plus d’investisseurs de pension gories. D’abord, les titres qui courent sur de lon- plus fortes que celles des obligations cotées.séduits par des rendements octroient gues durées et versent un revenu fixe ou indexé Les fonds de pension doivent également teniret des garanties qui compensent à présent à des sur l’inflation; ensuite, ceux qui impliquent un compte de la sécurité. En général, un prêteurle manque de liquidité. entreprises des investissement à moyen terme, offrant en contre- sera prioritaire dans la structure des capitaux prêts permettant partie une rémunération révisable indexée sur permanents de l’émetteur. Parfois, il jouira éga- William Nicoll d’assurer leur les taux d’intérêt; et enfin, ceux qui proposent un lement d’une créance substantielle sur différents Co-directeur du crédit alternatif développement. rendement inhabituellement élevé pour compen- actifs. S’il n’existe pas de contrats uniformes, ser leur complexité et le nombre restreint d’ac- une structure illiquide typique comportera trèsTM&G Investments quéreurs possibles. vraisemblablement des clauses protégeant l’in- out le monde s’accorde à dire que Pour les investisseurs opportunistes, disciplinés vestisseur si l’actif ne procure pas le rendement la crise financière de 2008 a radica- et patients qui recherchent les meilleurs points escompté. lement changé le visage du secteur d’entrée, le rendement excédentaire dégagé grâce En outre, le caractère bilatéral d’une bonne partie de la finance. Détenteurs naturels aux crédits illiquides provient de trois facteurs des placements en titres de créances illiquides si- de capitaux à long terme, les fonds différents. gnifie que les prêteurs peuvent se rapprocher rapi- de pension et les investisseurs ins- Premièrement, l’illiquidité. Elle compense l’ab- dement des emprunteurs en cas de manquementtitutionnels se sont mis ainsi à procurer des fi- sence de marché secondaire. Les acquits devrontnancements dans des domaines où les banques se donc probablement être conservés jusqu’à leur Le système d’alerte précocetaillaient jusqu’à présent la part du lion. échéance. Dans le cas présent, une classe d’actifs peut déceler les problèmesCes dernières années, pressées par des considéra- serait mûre dès lors qu’un certain nombre d’in- mais aussi améliorertions réglementaires voire commerciales, les ban- vestisseurs souhaitent détenir ces actifs. Les prêts le taux de recouvrement.ques ont préféré se désengager de larges pans du à effet de levier et les placements privés en sontmarché. En l’absence de crédit bancaire, ce sont de bons exemples. à l’accord qui les lie. Le système d’alerte précoceles fonds de pension qui octroient désormais des Deuxièmement, la complexité. Les investisseurs permet non seulement de déceler les problèmesprêts permettant à des entreprises, à des organis- doivent avoir de solides connaissances pour com- et limiter les inconvénients mais aussi d’amélio-mes de logement et à des projets économiques prendre la structure et les risques encourus. C’est rer le taux de recouvrement d’une créance.d’assurer leur développement. Il s’agit générale- le cas par exemple des biens immobiliers qui font Les fonds de pension sont friands du type de fluxment de classes d’actifs moins liquides qui pro- l’objet d’un bail à long terme et requièrent une de revenus fiables, prévisibles et assez sûrs quecurent des niveaux de risque, de rendement et expertise du crédit pour analyser à la fois la so- les crédits illiquides ont à offrir aujourd’hui. Lede sécurité intéressants. En investissant dans ces ciété exploitante et le bien sur lequel porte l’in- profil risque/rendement de ces titres n’est guèreactifs plutôt illiquides, les investisseurs peuvent vestissement. différent de celui affiché par les actifs que l’onobtenir un flux de revenus supérieur à celui des Enfin, il y a forcément une prime pour récom- trouve dans la poche obligataire d’un portefeuilleobligations d’entreprises et profiter d’une diver- penser l’imposant travail nécessaire à la structu- même si, évidemment, les crédits illiquides per-sification de leurs avoirs, en dehors des marchés ration de ces opportunités d’investissement. mettent par essence une véritable diversificationobligataires organisés. Le processus consistant à dénicher des titres il- eu égard au faible nombre d’entreprises émettri- liquides peut mobiliser de multiples ressources ces disponibles sur les marchés obligataires orga- mais ceux qui ont la volonté et les compétences nisés. C’est une voie qui n’a jamais autant méri- nécessaires dans ce domaine peuvent exploiter ces tée d’être explorée qu’en ce moment.  facteurs et obtenir des rendements supérieurs. Le compromis tient tout simplement dans la perte de liquidité, balancée par un rendement corrigé desVers de nouvelles sources de rendementLes institutionnels sont deplus en plus prêts à sacrifier La gestion plus de sophistication et une gestion active. En Les investisseurs en emprunts d’Etat du mondeune partie du rendement en active promet ajoutant des sources diversifiées de rendement entier à la recherche de rendements plus élevés etcontrepartie d’une meilleure de devenir de aux portefeuilles traditionnels, ils pourraient at- d’une diversification accrue devraient considérerprotection contre les pertes. plus en plus teindre de meilleurs niveaux d’accumulation de une stratégie d’investissement dans la croissance populaire. Elle capital dans le temps. Un bon moyen d’obtenir future plutôt que dans la dette passée. Le passage Rainer Lenzin doit intégrer des portefeuilles affichant une corrélation moins d’une approche d’investissement dans des obliga- Country Head Switzerland une nouvelle importante avec les classes d’actifs traditionnel- tions souveraines, basée sur les capitalisations du approche les, une volatilité plus faible et une perte maxi- marché, à une approche reposant sur les pondé-L Pioneer Investments du risque. male en capital contenue. rations des PIB des pays du G20, afin d’accroître a baisse de revenus sera le principal Les investisseurs institutionnels recherchent dé- les rendements et la solvabilité, pourrait être une problème auquel seront confrontés sormais des outils d’investissement plus orientés solution viable dans un environnement macroé- les investisseurs institutionnels au résultats et réorientent leurs allocations autour conomique complexe. cours des prochaines années ayant d’objectifs spécifiques. Conscients qu’un sim- Les fonds de placement liquides alternatifs un impact majeur sur la gestion des ple basculement d’actifs à faible risque vers des convainquent par leur capacité à offrir de la di- actifs. Dans un tel contexte, il sera actifs à risque élevé pourrait ne plus fonctionner, versification, à améliorer les rendements ajus-très délicat de préserver les revenus quand tant de ils réfléchissent plus au niveau de risque qu’ils tés du risque et à agir comme des amortisseurssources de revenus traditionnelles se tarissent. sont prêts à assumer et se montrent de plus en de chocs en période de tension sur les marchés.Plusieurs tendances séculaires – le vieillissement plus prêts à sacrifier une partie de leur rende- Ils offrent plus de flexibilité à des allocationsde la population, l’envolée des dettes publiques et ment en contrepartie d’une meilleure protection long-only, les gestionnaires cherchant à saisir desle renforcement des réglementations – sont appe- contre les pertes. C’est une toute nouvelle maniè- opportunités dans des stratégies non tradition-lées à façonner les perspectives des investisseurs re de penser l’univers d’investissement. Si précé- nelles. Grâce à cette flexibilité, il est possible, viadans le futur. Alors que les sources de revenus demment les allocations d’actifs des investisseurs des stratégies alternatives liquides, de cherchertraditionnelles diminueront, de plus en plus de étaient basées sur leur horizon temporel et leur à capturer des sources de rendements alternati-personnes rechercheront de nouvelles sources de sensibilité au risque, ces derniers pensent désor- ves relativement peu corrélées avec les marchésrevenus pour remplir leurs engagements, notam- mais davantage en termes de fonction et d’objec- d’obligations et d’actions mondiaux. Les investis-ment la retraite. tif de leur portefeuille, en mettant en balance les sements dans de multiples actifs peuvent fournirSi par le passé, ce type de scénario a déjà conduit fluctuations des rendements et la fiabilité des re- diverses sources de rendements potentielles et undes investisseurs à accroître leur niveau de ris- venus afin de trouver un compromis raisonnable type d’allocation du risque plus diversifié qu’uneque, le renforcement des réglementations rend et réfléchi entre ces deux éléments. simple stratégie macroéconomique globale.plus difficile ce type de stratégie. A contrario, les Pour accompagner ce mouvement, les inves- Dans cet environnement, la gestion active prometinvestisseurs recherchent plus de flexibilité, tisseurs institutionnels pourraient prendre en de devenir de plus en plus populaire. Cependant, compte des approches plus flexibles, en optant elle doit intégrer une nouvelle compréhension du par exemple pour des véhicules obligataires ne risque – reposant moins sur des mesures simples se limitant pas à des durations et des spreads, telles que le tracking error ou la Value-at-Risk en réduisant leur sensibilité aux taux d’intérêt – une gestion de risque de plusieurs manières, en investissant dans des prêts bancaires, ou en en s’appuyant sur l’analyse de scénarios. Surtout, exploitant la volatilité des actifs à leur profit, au il convient de garder en vue la dépréciation du moyen de stratégies d’allocations d’options géné- capital, et d’apprécier celle-ci en fonction de ses ratrices de sources de revenus fiables et stables. propres fenêtres de tolérance. 

PAGE 11. Indices | | Novembre 2015 | Gestion institutionnelleSanté et bien-être: le trend porteurLes produits destinés à Il s’agit entreprises fournissant les ingrédients, en ment riches en protéines et fibres, ne contiennentl’alimentation ne se limitent d’investir sur passant par les fabricants d’aliments naturels et pas d’allergènes, d’OGM ni de gluten; ce sontpas à l’exploitation des sols toute la chaîne biologiques. exactement les caractéristiques prisées actuel-et des ressources animales. de valeur: des Sur le marché des arômes et parfums nous privi- lement par les industriels de l’alimentaire et les producteurs légions, par exemple, International Flavours and clients finaux. Les lancements de produits conte- Duncan Goodwin d’arômes et Fragrances (IFF) aux États-Unis, et Symrise en nant des ingrédients issus de légumes secs ont Head of Global Resources fournisseurs Allemagne. IFF et Symrise approvisionnent les en effet connu une hausse de 74% entre 2010 et d’ingrédients firmes agroalimentaires en arômes, tant des entre- 2014, selon Innova Market Insights. Par ailleurs,L Baring Asset Management aux fabricants prises locales que des multinationales de grande AGT a établi un partenariat stratégique avec a santé et le bien-être sont deve- d’aliments envergure telles que Nestlé et Unilever. Le prix Ingredion pour contribuer à promouvoir toute nus des thèmes de consommation biologiques. de ces arômes représente habituellement moins une sélection d’ingrédients. Tate & Lyle, Ingredion récurrents ces dernières années. La de 5% du coût total du produit final; et pourtant, et AGT sont également actives dans le secteur des population recherche des aliments ils revêtent une importance capitale dans la prise matières premières, mais celui des ingrédients se faibles en calories, à forte valeur de décision du consommateur lors de l’achat. Le développe plus rapidement et présente une mar- nutritionnelle et composés d’ingré- marché des arômes est concentré et présente des ge plus importante, ce qui devrait améliorer lesdients naturels et issus de l’agriculture biologique. barrières élevées à l’entrée ainsi qu’une marge possibilités d’investissement de ces entreprisesLes consommateurs s’intéressent davantage à ce importante, ce qui en fait une thématique par- au fil du temps.qu’ils mangent et les produits sains sont devenus ticulièrement intéressante pour les investisseurs. Enfin, nous sommes convaincus du potentielplus faciles à identifier. Les grandes entreprises En outre, IFF et Symrise ont toujours affiché une de l’entreprise nord-américaine de produitsagroalimentaires ont répondu à cette demande progression marquée des bénéfices. IFF affiche alimentaires naturels et biologiques Hain Celes-en augmentant considérablement le nombre en effet, par exemple, la conviction de pouvoir tial. Hain produit une vaste gamme d’alimentsd’aliments compatibles avec cette exigence d’une continuer à engranger 10% de bénéfice par an et de boissons et réalise une part substantielle denourriture plus saine. au cours des cinq prochaines années, voire au- ses activités au Royaume-Uni, où elle possèdePlus de 20% des entreprises dans lesquelles delà, un objectif parfaitement atteignable. Plus des marques telles que les soupes New Coventnous investissons sont exposées à cette phase de de 50% de tous les nouveaux contrats d’IFF en Garden, les jus Johnson Juices et les confiturescroissance durable pour la santé et le bien-être. matière d’arômes, sont liés aux thèmes de la santé Hartley. Le secteur des aliments naturels et bio-Ce chiffre est appelé à progresser. Au vu de ce et du bien-être. logiques aux États-Unis affiche une progressiontrend à long terme, nous sommes d’avis qu’il faut Les fournisseurs internationaux d’ingrédients élevée à un chiffre, ce qui devrait permettre àinvestir dans l’ensemble des acteurs du secteur, comme Tate & Lyle et Ingredion offrent aux en- Hain de continuer à frôler les 20% de bénéficessur toute la chaîne de valeur dédiée à la santé treprises agroalimentaires des recettes et des so- dans un avenir proche.et au bien-être, de la production d’arômes, aux lutions visant à apporter du goût, de la texture, Afin de tirer le meilleur de ces opportunités d’in- des nutriments et une fonctionnalité accrue aux vestissement, investir dans un fonds diversifié aliments. L’une des sociétés que nous suivons sur cette thématique au sens large est une option depuis de longues années est AGT Ingredients, sûre et attractive. Les caractéristiques propres à ce un fabricant de légumineuses et d’ingrédients type de fonds demeurent en effet, intéressantes coté au Canada. Les légumes secs sont naturelle- par rapport à l’ensemble du marché. Exploitez tous les segments du marchéobligataire : élargissez et diversifiez votreportefeuilleC’est le moment de reconsidérer les stratégies de placement traditionnellesAux États-Unis, le premier relèvement de taux ne devrait plus tarder et pourrait, dansson sillage, faire baisser le cours de vos investissements. Dans un tel contexte, les stra-tégies traditionnelles qui suivent un indice de référence sont moins prometteusesqu’auparavant.Préparez-vous à une hausse de taux et à un accroissement de la volatilité sur les mar-chés. C’est donc le bon moment pour développer et diversifier votre portefeuille avecde nouveaux segments en dehors des obligations d’État et d’entreprises traditionnelles.Découvrez de nouvelles opportunités sur le marché obligataire -avec un partenaire chevronné.JPMorgan Funds – Global Strategic Bond Fund I (perf) (acc) - CHF (hedged) LU0974148073JPMorgan Investment Funds – Global High Yield Bond Fund* I (acc) - USD LU0468140883JPMorgan Funds – Europe High Yield Bond Fund* C (acc) - EUR LU0159054922JPMorgan Funds – Emerging Markets Strategic Bond Fund* C (acc) - USD LU1162085044* Catégorie de parts couverte en francs suisses disponible sur demandeStéphane Casagrande Eduardo Illitsch, CIIA Découvrez-en plus auprès de votre interlocuteur ou surResponsable clientèle institutionnelle Conseiller à la clientèle www.jpmam.ch/flexiblefixedincomepour la Suisse 044 206 86 39044 206 86 33 [email protected]@jpmorgan.comLes opinions exprimées dans ce document sont celles de J.P. Morgan (Suisse) SA au 30.09.2015 et ne doivent pas être considérées comme une recommandation à l’achat ou la vente. Les informations contenues dans ce document émanent de sources considérées comme fiables. J.P. Morgan Asset Management ne peut cependanten garantir l’exactitude. Les souscriptions ne peuvent être effectuées que sur la base du dernier prospectus en vigueur du fonds concerné. La valeur des parts et de leur revenu peut varier à la hausse comme à la baisse. La performance passée n’est pas une garantie de la performance future et il se peut que les investisseurs nerécupèrent pas la totalité de leur investissement. Les données de performances ne tiennent pas compte des commissions et frais perçus lors de l’émission et du rachat des parts. J.P. Morgan (Suisse) SA a été autorisé par l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers FINMA en tant que représentant en Suisse des fondsassumant également le service de paiement. La dernière version approuvée par la FINMA du prospectus et du prospectus simplifié, les statuts, les rapports annuel et semi-annuel des fonds ainsi que la liste des achats et des ventes effectués par les fonds pendant l’exercice peuvent être obtenus sur simple demande et gratuitement,au siège du représentant en Suisse, soit J.P. Morgan (Suisse) SA, 8, rue de la Confédération, Case postale 5507, 1211 Genève 11, Suisse. Emis par J.P. Morgan (Suisse) SA.JPM15_149_01_Anz_FFI_INDICES_CH_281x198_FR_RZ.indd 1 13.10.15 12:26

PAGE 12. Indices | | Novembre 2015 | Gestion institutionnelleLes vertus des solutions multi-actifsdans un contexte mondial difficileLa popularité de ce type Une partie taire, par des opportunités potentiellement mieux affectent les rendements des obligations d’Étatd’investissements est clairement du risque de rémunérées dans d’autres classes d’actifs, sans des marchés développés. La faiblesse des marchésillustrée par les importantes taux peut être accroître le risque global du portefeuille. Lors- émergents a conduit à un repli des prix des ma-entrées de capitaux arrivant remplacée que nous retrouverons un contexte de plus gran- tières premières, ce qui a fortement influencé lesdans le secteur. par d’autres de confiance des investisseurs et une croissance attentes inflationnistes durant l’année écoulée. possibilités mondiale plus solide, les divergences persistant Si les marchés devaient en outre s’inquiéter des Emmanuel Delley plus rentables. à l’échelle mondiale en matière de politique éco- perspectives de la croissance économique mon- Directeur adjoint nomique et monétaire continueront à impliquer diale et de la politique monétaire, les taux réels des rendements différents des diverses classes diminueraient également. Ce n’est cependantENN Investment Partners Suisse d’actifs. Les régions se trouveront dans diver- pas le cas à ce stade. On observe toujours une n dehors de leur attrait dans le ses phases du cycle économique et les secteurs tendance légèrement haussière des taux réels aux contexte actuel, les approches mul- réagiront différemment. En cas d’événements États-Unis et dans la zone euro. La poursuite de ti-asset diversifiées devraient éga- inattendus, les investisseurs multi-asset seront en cette tendance dépendra de la façon dont la crise lement être envisagées dans toutes mesure de modifier leurs opinions rapidement et des marchés émergents affectera le contexte de les conditions de marché. L’expé- d’agir en conséquence. croissance des marchés développés. rience a en effet montré que les L’incertitude liée aux marchés émergents a conta- À moyen terme, nous prévoyons une reprise mo-différences de rendement entre les classes d’ac- miné les actifs des marchés développés en août et dérée de l’économie mondiale qui sera favorabletifs peuvent être importantes, tandis qu’il existe en septembre, ce qui a provoqué une forte hausse pour les fondamentaux des actifs risqués. Nousaussi des différences substantielles au sein des de la volatilité des marchés d’actions des écono- nous attendons à ce que la Fed normalise pro-régions et des secteurs. Beaucoup de facteurs ont mies développées. L’excès de volatilité (mesuré gressivement les conditions monétaires, ce quichangé depuis l’éclatement de la crise financière par l’indicateur VIX) a été comparable à celui de implique une lente hausse des rendements obli-mondiale de 2008. fin 2011, bien que la période de forte incertitude gataires au cours des prochaines années. Dans laEn réaction à la crise, les banques centrales ait été beaucoup plus courte. Aujourd’hui, la vo- zone euro et au Japon, les conditions monétairesdu monde entier ont abaissé leurs taux de base latilité est toujours élevée, mais elle a diminué sont toujours assouplies. La liquidité mondialeet adopté des mesures d’assouplissement non par rapport aux sommets atteints. continue donc à croître en termes nets. Toute-conventionnelles. Ceci a entraîné un déclin sans Les marchés émergents étaient au centre de fois, la normalisation de la politique de la Fedprécédent des taux des obligations d’État des l’incertitude. La dévaluation de la devise chinoi- pourrait entraîner une hausse de la volatilité surmarchés développés; ceci en dépit de récents se a entraîné de nombreuses autres devises émer- les marchés. L’inflation devrait rester relative-sursauts marqués, notamment sur les taux du gentes dans son sillage. Ces devises se déprécient ment modérée à court terme.papier allemand en avril et mai de cette année. depuis quelque temps et plusieurs affichent un Pour l’instant, les marchés semblent fragiles etLes fonds multi-asset permettent aux investisseurs repli significatif par rapport au dollar depuis le mènent leur propre vie. Le contexte demeurede remplacer une partie du risque de taux auquel début de l’année. La contagion de la volatilité très morose dans les marchés émergents, ce quiils sont confrontés dans leur portefeuille obliga- des marchés émergents a surtout été perceptible risque de contaminer les marchés développés. La au niveau des actions et des matières premières. volatilité devrait en outre restée élevée. Dans ces D’autres actifs risqués n’ont pas été épargnés et conditions, il est possible d’ajouter de la valeur on a notamment observé un élargissement des en s’adaptant au comportement des marchés afin spreads des obligations d’entreprises de qualité et d’exploiter les nouvelles opportunités offertes celles à haut rendement dans la zone euro. par les courants contraires s’exerçant au niveau Les turbulences touchant les marchés émergents des fondamentaux sous-jacents et du comporte- ment des marchés. Pour maximiser l’investissement d’impactL’impact investing gagnedu terrain mais reste encore Le marché est a été de 146% entre 2012 et début 2014 d’après secteurs et segments industriels responsablesmarginal. Son extension actuellement la Global Sustainable Investment Review (GSIA de 80% des émissions de GES du portefeuilleà toutes les classes d’actifs limité à la 2014). Et sur les 28 milliards de dollars ainsi in- actions standard. Par exemple, si l’on exclut lesdevrait lui permettre d’évoluer microfinance vestis, plus de la moitié a été consacrée à la mi- 10% d’entreprises les plus productrices de GESrapidement. ainsi qu’au crofinance, le solde étant réparti entre l’entrepre- dans les quatre secteurs les plus exposés aux com- private equity neuriat social, l’investissement solidaire ou des bustibles fossiles, on parvient à réduire de 20% et à la dette thématiques spécifiques telles que l’environne- l’impact en matière de GES d’un portefeuille privée. ment et les énergies renouvelables ainsi que le basé sur l’indice actions monde! Une décarboni- développement. sation significative est donc possible grâce à une Michael Baldinger La Suisse, l’un des deux pays leaders en matière modification minime du portefeuille. Et, comme d’investissement d’impact, continue de progres- il n’est pas nécessaire de procéder à une réallo-J CEO, RobecoSAM Zurich ser fortement dans ce domaine. Il ne pourra cation sectorielle majeure, cela signifie que le usqu’à présent l’investissement d’im- évoluer et se déployer plus largement dans les profil risque/rendement de ce portefeuille reste pact (impact investing) s’est essentielle- portefeuilles que si la liquidité et l’éventail des pratiquement inchangé ce qui ne serait pas le ment consacré à l’entrepreneuriat social vecteurs d’investissements qu’il utilise sont net- cas si l’investisseur choisissait de mettre en place et au soutien de projets, notamment au tement améliorés. En effet, si comme c’est le une stratégie d’exclusion des industries liées aux travers de la microfinance. Et, comme cas actuellement, l’investissement d’impact est combustibles fossiles. le montrent les multiples études qui lui confiné à la microfinance, au private equity et Ce résultat a une importance capitale. En effet,ont été consacrées, cette approche s’est avérée à la dette privée, il demeurera marginal. Pour selon l’Asset Owners Disclosure Project, parmitrès efficace. En effet, selon une enquête réali- maximiser son impact sociétal et environnemen- les 500 détenteurs d’actifs les plus importants ausée par J.P Morgan en mai 2015 auprès de 146 tal, il doit nécessairement pouvoir être décliné monde, seuls 7% sont en mesure de calculer lesgrands investisseurs à travers le monde actifs sur les principales classes d’actifs, à savoir les ac- émissions découlant de leurs investissements.dans l’impact investing, la quasi-totalité d’en- tions et les obligations. De plus, sur une année, 1,4% seulement onttre eux s’estime satisfaite de ses performances, Pour répondre à ce besoin, RobecoSAM a par réduit l’intensité carbone de leur portefeuilletant en termes d’impact sociétal que de résultats exemple créé une plateforme d’investissement et 2% ont défini un objectif de réduction pourfinanciers. Pour ces derniers, seuls 9% se disent d’impact, adossée à une base de données alimen- l’année à venir.déçus par rapport à leurs attentes ! tée par l’évaluation annuelle de la durabilité de L’impact investing ne se restreint pas uniquementCes bons résultats ne sont sans doute pas étran- nombreuses entreprises cotées. Les investisseurs au domaine environnemental, il peut s’appliquergers à la forte progression de l’investissement peuvent ainsi mesurer l’impact de leurs porte- à bien d’autres domaines, selon les valeurs qued’impact. En Europe par exemple, sa croissance feuilles d’actions et d’obligations en termes de les investisseurs privilégient, tout en garantissant gaz à effet de serre (GES), de consommation un profil risque-rendement similaire. Ces valeurs énergétique, de consommation d’eau et de pro- peuvent relever du domaine de la protection et duction de déchets. du bien-être des enfants ou de l’égalité des sexes Si l’objectif est de décarboniser son portefeuille, dans le milieu professionnel. Les investisseurs les études montrent qu’il est possible de parve- qui refusent de faire face aux défis sociaux n’ont nir à ce résultat en se focalisant sur les quelques aujourd’hui plus aucune excuse. 

PAGE 13. Indices | | Novembre 2015 | Gestion institutionnelleActions suissesDynamisation de la gestion passiveIl existe des alternatives à la teurs de performance. A ce titre, l’émergence de La plupart des fre d’affaires, rendements de dividende).gestion passive en actions suisses méthodes alternatives d’indexation est une réelle institutionnels 7. Allocation selon des facteurs de momentumqui permettent d’optimiser opportunité, pour les institutions de prévoyance, se basent sur (tendances à 9 et 12 mois).le profil rendement/risque. d’optimiser leur exposition en actions suisses, qui le SMI ou le SPI. 8. Allocation selon des facteurs de qualité (ren- compte tout de même pour 13,1% (en moyenne1) Cette approche tabilité des capitaux propres, marge nette, taux Julien Godat, CFA de leurs encours sous gestion. n’est pas dénuée d’endettement). Responsable Clientèle institutionnelle Parmi les principaux critères recherchés pour un de faiblesses. L’évolution historique de ces huit indices de Suisse romande, Membre de la Direction, indice de référence figurent une bonne représen- 1997 à nos jours montre que le différentiel de tativité du marché, une liquidité élevée ou enco- PERFORMANCE HISTORIQUE DE 8 INDICES OFFICIELS performance est important (du simple au dou-L Vescore SA re une composition transparente. Cette dernière ble) selon le choix de l’indice et de la méthode e recours à la gestion passive a est définie par une formule inhérente à chaque Capitalisation boursière Données fondamentales 600 de pondération. En outre, aucune méthode n’est fortement augmenté ces dernières indice et constitue par conséquent un point de 500 capable de surperformer de manière persistante années. Lors de la mise en œuvre différenciation important entre les indices de ré- Equipondération des risques Valorisation dans tous les environnements boursiers étant d’une telle approche en actions férence disponibles sur le marché. Qualité Minimisation de la volatilité donné qu’elles connaissent toutes des cycles à la suisses, la quasi-totalité des inves- En actions suisses, il existe différentes alternati- hausse comme à la baisse. tisseurs institutionnels se basent ves pour les investisseurs désireux de se diversi- Equipondération 400 Par exemple, durant des périodes négatives, lessur les indices de référence Swiss Market Index fier par rapport à la capitalisation boursière. Momentum 300 méthodes d’indexation basées sur le risque tel-(SMI) ou Swiss Performance Index (SPI), qui Le graphique ci-contre illustre une analyse les que la minimisation de la volatilité aurontallouent selon la capitalisation boursière des comparative de la performance de huit indices 200 tendance à surperformer les autres approches etentreprises sous-jacentes. Si cette approche a officiels2 possédant chacun sa propre méthode inversement lors de phases haussières. Ainsi, surl’avantage d’une mise en œuvre simple accom- d’allocation: 100 l’ensemble d’un cycle économique, la concentra-pagnée de faibles coûts de transactions, elle n’est 1. Allocation selon la capitalisation boursière. tion sur une seule et unique méthode d’indexa-pas dénuée de certaines faiblesses dont notam- 2. Equipondération. 0 tion devrait être évitée. A cet effet, une appli-ment celle d’une concentration élevée. En effet, 3. Allocation selon des données fondamentales 97 98 99 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 14 cation pratique possible serait de répliquer unplus de 50% de l’indice SPI est représenté par les (valeur comptable, bénéfice, chiffre d’affaires et ensemble des différents indices disponibles dansquatre principaux titres à savoir Nestlé, Roche, dividendes). Source: 1741 Switzerland Index Series - Indices Gross Total Return l’optique d’optimiser le profil rendement/risqueNovartis et UBS. Il en résulte une inefficience 4. Allocation basée sur l’équipondération des (l’intégralité des dividendes est réinvestie dans l’indice) sur le long terme. du point de vue de la diversification et des mo- risques (risk parity). 5. Allocation basée sur la minimisation de la (1) Source: 15e enquête Swisscanto; Les caisses de pension volatilité du portefeuille (minimum volatility). suisses 2015. 6. Allocation selon des facteurs de valorisation (2) Source: 1741 Switzerland Index Series - Indices Gross Total (prix/bénéfice, prix/valeur comptable, prix/chif- Return (l’intégralité des dividendes est réinvestie dans l’indice).... et vous méritez le meilleur,tout simplement. <wm>10CAsNsjY0MDQx0TW2MDSxMAIAIfH9Fw8AAAA=</wm> <wm>10CFWKsQqAMAxEvygllyZNakdxEwdx7yLO_v9kdZPjOHj31rVZ4q_zsh3L3sBQpRzQkOa1JMvWrCBJGZ-MwCaoBEoO_-kkIjCO_joEJuGOQZ10bIV7tnSf1wNRLokAdQAAAA==</wm>Quelles que soient les tendances et évolutions qui se dessinent, avec MobiLifePro, le spécialiste des risques biométriquesdepuis plus de 65 ans, vous êtes en bonnes mains. Grâce à la Coopérative vous profitez de solutions durables dans un espritde partenariat. Tout ce qu‘il faut savoir: www.mobilifepro.ch

PAGE 14. Indices | | Novembre 2015 | Gestion institutionnelleMarchés actions des états émergents:mieux vaut attendre encore pour y entrerLes actions de ces paysne sont pas encore assez bon La dynamique avant la crise de 2008. La production industrielle, vers un niveau de 10. Les problèmes actuels sontmarché. Malgré les mauvaises bénéficiaire un indicateur très corrélé avec la croissance des aussi bien cycliques que structurels. Relativisantperformances de ces dernières est négative et volumes, s’affaiblit depuis quelques années et ces différents éléments, nous pensons qu’uneannées. aucune reprise converge même depuis récemment vers 0. décote supplémentaire serait plus appropriée que économique Aussi, la dynamique des profits est-elle négative et l’actuelle valorisation au niveau historique. n’est en vue. aucune reprise n’est en vue à ce jour. Le consensus Constatons aussi la forte corrélation de la actuel des analystes prévoyant une croissance des performance des marchés actions émergents Christina Böck profits de 10% nous paraît trop optimiste pour les avec les taux de change de ces pays. Ceci est en CIO Schweiz AXA Investment Managers 12 mois à venir. Pendant que les marges se sont parfaite contradiction avec la situation des pays affaiblies ces dernières années, l’utilisation de la industrialisés pour lesquels une devise faible estDSwitzerland AG dette (effet de levier) s’est fortement accrue pour toujours un atout pour la croissance, pour autant epuis la fin de l’année 2010, retrouver aujourd’hui les niveaux vus pendant que la dépréciation ne soit pas trop brutale. La les marchés actions émergents les premières années 2000. Les risques associés forte performance de la bourse de Tokyo ces der- ont significativement sous- à une telle situation, tant au niveau macro que niers trimestres, suite à l’affaiblissement du yen, performé leurs équivalents. micro, sont considérables. en est la parfaite illustration. Mais basé sur les En effet, le MSCI Emerging Un observateur stéréotype interpréterait cette données recueillies depuis fin 2001, il apparaît Markets est quasiment inchan- situation en concluant que le prix des actions que les mouvements d’un large panier de devisesgé alors que l’indice MSCI Monde a augmenté émergentes est donc peu élevé et que les mau- émergentes expliquent environ 40% des mouve-d’environ 70%. La performance de cette année vaises nouvelles sont déjà dans les prix. Un point ments des marchés actions correspondants.semble être une simple extrapolation du passé. sur lequel nous sommes plus pessimistes. Il est Les devises des pays émergents ont perdu entreMalheureusement, malgré les niveaux faibles vrai que la valorisation des marchés émergents 25 et 30% depuis que le chairman de la Fed a faitqui en résultent, il est trop tôt pour décrire les (mesurée par les indices MSCI) n’est pas bien peur aux marchés avec ses propos sur la fin demarchés actions émergents comme bon marché. élevée avec un ratio cours-bénéfice de 13,5 pour l’assouplissement quantitatif en mai 2013. Mal-Plusieurs facteurs vont continuer à constituer les bénéfices anticipés sur l’année 2015, ratio gré cette faiblesse déjà existante, le vrai test restedes obstacles pour ces pays. qu’il faut comparer à 20 en regardant les pro- à venir cet automne: la divergence des politiquesLes origines de cette faiblesse sont à chercher fits des années passées. Néanmoins, cette faible monétaires entre les Etats-Unis et le monde émer-dans les fondamentaux économiques. La plupart valorisation est parfaitement en ligne avec les gent. Des dépréciations supplémentaires vontdes économies émergentes ont été construites sur normes historiques. Des mesures de valorisation également causer une faiblesse supplémentaireun modèle de croissance rapide qui est en train de alternative indiquent également des cours équi- des marchés actions, au moins en termes relatifs.s’atténuer. Une croissance nominale plus faible se valents avec des références historiques, réfutant Pour conclure, retenons que les problèmes struc-trouve reflétée dans une croissance des profits en ainsi la thèse d’une opportunité particulière. turels de la croissance ne sont pas résolus et qu’ilberne, bien en dessous de 10%, après avoir systé- Attention cependant de ne pas tomber dans le donc est trop tôt pour essayer d’attraper le cou-matiquement affiché des rythmes à deux chiffres camp alarmiste: la situation n’est pas comparable teau pendant qu’il tombe encore, en rentrant dès avec les crises de la fin des années 1990 ou du maintenant dans les actions émergentes. Mieux début des années 2000 quand la déchéance des vaut rester investi dans les marchés actions pour «petits tigres», la crise de la Russie et la faillite lesquels des prévisions de croissance de bénéfi- du hedge fund LTCM ont marqué les esprits des ce ont de bien meilleures chances de se réaliser, investisseurs, poussant le ratio cours-bénéfice notamment en Europe et au Japon. Comment investir dans les infrastructuresUne connaissance des diversesstratégies d’investissement l’allocation res peuvent s’avérer assez risqués notamment à montée en puissance de la demande, situé dansdans les infrastructures et de moyenne des cause des fortes marges d’erreur sur la demande un environnement réglementaire transparent etleur profil risque-rendement institutionnels anticipée. Si les investisseurs peuvent mesurer les cohérent, doté d’un historique et fournissant desest essentielle pour investir. de long terme risques liés à la construction en tant que telle, les services essentiels à la communauté avec un fai- dans la classe prévisions relatives à la demande à long terme ble revenu et une demande peu élastique par rap-Serkan Bahçeci, docteur en économie et responsable d’actifs est pour un projet greenfield sont très difficiles car port au prix. Les souhaits habituellement associésde la recherche en infrastructures, Stéphane Casagrande, inférieure à 3%. ces actifs influencent leurs domaines de services aux investissements dans les infrastructures – desresponsable clientèle institutionnelle pour la Suisse de manière imprévisible à commencer par leur caractéristiques comme un rendement stable, la impact sur le développement immobilier aux résistance à la récession, la protection contre l’in-LJ.P. Morgan Asset Management alentours. Tout particulièrement dans le secteur flation et les avantages de la diversification – ne es infrastructures correspondent des transports, les prévisions de la demande pour peuvent se concrétiser véritablement qu’avec les bien aux besoins des investisseurs les projets greenfield présentent des biais d’op- investissements en infrastructures de base. institutionnels de long terme et, timisme significatifs et vérifiables (qui restent De nombreux investisseurs institutionnels de pour cette raison, ces derniers sont cependant solides). Ne pas faire la distinction long terme sont attirés par les investissements en train de relever leurs allocations entre les différents types d’investissement dans dans les infrastructures et se concentrent princi- ciblées vers cette catégorie d’actifs les infrastructures – classés d’«investissements de palement sur les stratégies de base, dans la me-relativement récente. Le défi réside dans le fait base» à «investissements opportunistes» – conduit sure où les objectifs d’allocation annoncés sontque les infrastructures offrent un éventail très à des résultats non efficients pour les investisseurs systématiquement au-dessus des allocations réel-large dans le spectre risque-rendement. Tout comme pour le grand public. les à cette catégorie d’actifs.d’abord, tous les actifs d’infrastructures sont La difficulté à ce stade réside dans le fait qu’il Nous estimons qu’en réalité, l’allocation moyen-uniques car il s’agit de monopoles naturels, par n’existe pas de consensus sur les définitions ni ne des investisseurs institutionnels de long termeexemple, il ne peut y avoir qu’un seul système sur les méthodes de classification en matière d’in- dans la catégorie d’actifs constituée par les infras-de canalisation pour distribuer l’eau. Par ailleurs, frastructures. Nous définissons les infrastructu- tructures est inférieure à 3%, alors que les objec-les performances financières d’un nouvel actif res de base par leurs caractéristiques financières tifs sont de l’ordre de 5 à 10%. Les risques inhé-et d’un actif établi divergent considérablement. principales: un flux de trésorerie stable, prévisi- rents aux investissements dans les infrastructuresPour un nouvel actif, lors de la période de mon- ble pour au moins dix ans avec une faible marge peuvent expliquer cet écart. Un investissementtée en puissance de la demande – qui, dans le cas d’erreur. Un tel investissement aura une straté- fructueux dans les infrastructures exige une pro-des infrastructures, peut durer des décennies – les gie à effet de levier prudente et sera fondé sur fonde connaissance des dynamiques politiques etflux de trésorerie sont difficilement prévisibles. un actif mature, c’est-à-dire après sa phase de économiques locales, associée à une vision claireEnsuite, les investissements de type totalement des cycles économiques régionaux et mondiaux.nouveau (greenfield*) dans les infrastructu- Définition des stratégies d’investissement Plus important encore, sachant que les actifs d’in- dans le domaine des infrastructures frastructures sont indispensables au bien-être des économies locales qu’elles desservent, les parties DE BASE À VALEUR AJOUTÉE OPPORTUNISTES prenantes locales préfèrent que les investisseurs Investissements avec des flux Investissements qui sont Investissements profitant des aient un horizon à long terme et continuent à de trésorerie prévisibles – à exposés aux risques liés dynamiques de marché, avec investir dans l’actif pour améliorer la qualité de dix ans ou plus p. ex. contrats aux prix du marché et/ou des risques significatifs sur la service.  énergétiques à long terme, nécessitent d’être améliorés demande p. ex. fournisseurs services publiques matures et stabilisés p. ex. contrats d’énergie sans garantie ou *Projet innovant créé à l’étranger dans un domaine qui n’existait et régulés, actifs du transport énergétiques à court terme, contrat à long terme, actifs du pas auparavant, tel le lancement des téléphones mobiles ou une matures actifs du transport avec peu transport sans historique urbanisation nouvelle sur une terre inexploitée. d’historique

PAGE 15. Indices | | Novembre 2015 | Gestion institutionnellePour faire face aux rendements négatifsLe changement de cap de laBNS est synonyme d’obstacles Les divergences les ont une volatilité inférieure aux titres suisses pour le crédit investment grade international,importants et durables pour économiques en raison d’une sensibilité moyenne plus courte peut renforcer les rendements anticipés du porte-les investisseurs suisses. et monétaires et d’une plus grande diversité d’émetteurs. feuille sans augmenter sensiblement le risque. peuvent être Faut-il couvrir 100% du risque de change? Les Nos hypothèses de différence entre rendementsJuerg Rimle, Responsable pour PIMCO en Suisse une source investisseurs suisses se sont montrés historique- couverts et non couverts reposent sur les prévi-Olivier Kuendig, Chargé de Relations Clients, PIMCO d’opportunités ment peu enclins à accepter le risque de change sions de différentiels de taux et l’évolution atten- intéressantes. au sein de leur allocation obligataire. Pourtant, due des prix au comptant. Par exemple, pour leCela ne fait aucun doute: la déci- un risque partiel peut permettre de diversifier le dollar, nous tablons sur un différentiel de taux sion surprise de la BNS, le 15 portefeuille et d’augmenter les rendements anti- d’intérêt de 1,4% par an et une dépréciation du janvier 2015, de supprimer le cipés sur le long terme. Cela s’explique par deux franc suisse de 1,1% par an, soit un différentiel de taux plancher du franc suisse face éléments: les frais de couverture et la valorisation 2,5% entre rendements couverts et non couverts à l’euro a pris le monde financier des devises. d’un investissement libellé en dollars. de court. Nous pensons que les  Frais de couverture: les taux d’intérêt suis- Quid de l’envolée des frais de couverture du ris-conséquences pour les investisseurs, notamment ses sont parmi les plus bas des grandes devises. que de change en plus de ce que les différentielssuisses, seront durables et profondes: rendements Cela signifie qu’en couvrant le risque de change, de taux pourraient suggérer? Il s’agit là d’unenégatifs des obligations d’Etat helvétiques et en- les investisseurs paient continuellement la diffé- anomalie temporaire appelée à se résorber: soit lavolée des frais de couverture de la devise. rence entre les taux étrangers et les taux suisses. BNS mettra un terme aux taux négatifs, soit lesEn abandonnant ce plancher, la BNS a fait des Nous pensons que cela va s’intensifier à l’avenir, investisseurs axés sur la valeur finiront par opé-taux d’intérêt son principal outil monétaire. La surtout par rapport au dollar, car nous estimons rer un arbitrage.décision d’adopter une politique de taux négatifs que la Fed relèvera ses taux d’intérêt bien avant Le changement de cap monétaire de la BNS esta fait passer les rendements des obligations sou- la BNS. synonyme d’obstacles importants et durablesveraines suisses dans le rouge pour les échéances  Valorisation des devises: le franc suisse est pour les investisseurs suisses. Toutefois, bonnejusqu’à 10 ans, une situation qui n’est pas près de désormais l’une des devises les plus surévaluées nouvelle, les divergences économiques et moné-s’inverser. Pourtant, les répercussions de ce chan- au monde sur la base de ses fondamentaux. Cou- taires pourraient être source d’opportunités inté-gement de cap ne se limitent pas aux emprunts vrir le franc suisse réduirait donc les rendements ressantes pour les investisseurs axés sur la valeurd’Etat, car certaines obligations d’entreprises à du portefeuille, les investisseurs étant contraints possédant un large horizon d’investissement,court terme affichent elles aussi des rendements de perdre plus de 1% par an pour acheter une de- leur permettant d’améliorer leurs rendements etnégatifs. Cette situation met en lumière les dé- vise onéreuse. Pourtant, ne pas couvrir le risque de récolter les fruits d’un portefeuille diversifiéfis que doivent relever les investisseurs suisses de change n’est pas sans risque. La volatilité esti- à l’échelle internationale. N’oublions pas que lescontraints de se positionner sur les actifs locaux. mée des obligations souveraines internationales obligations continuent de jouer un rôle majeurEt laisser l’argent sur les comptes bancaires n’est est quasiment multipliée par deux lorsque le ris- pour les investisseurs, car elles sont synonymesplus une option intéressante, car de plus en plus que de change n’est pas couvert, et celle du crédit de diversification et de génération de revenu.d’investisseurs sont confrontés à des taux d’inté- investment grade international est plus de 50% En associant approche internationale et universrêt négatifs sur les dépôts bancaires. plus élevée. Selon nous, une couverture partielle, d’investissement élargi, les avantages structurelsFaut-il se tourner vers l’international? Selon nous, qui fait passer le ratio de couverture de 100% à pourraient l’emporter sur les coûts générés par lala répression financière accrue en Suisse consti- 80-90% pour les obligations d’Etat et de 70 à 80% couverture du risque de change. tue le principal défi pour les investisseurs suis-ses sur le long terme. Il pourrait être judicieux AMSM/CHF/E/270815pour eux de revoir leur allocation d’actifs dansl’optique d’un univers d’investissement axé sur Pure Optimised Swiss competitivenessl’international, afin d’optimiser potentiellement Beta sampling leadershiples rendements anticipés. Dans le contexte actuelde rendements faibles, miser sur l’international BCGE Synchrony Optimised SPI® – since 1996n’est toutefois pas sans risque. Prenons l’exemple Tracking Swiss performance.des obligations souveraines internationales: ellesapparaissent comme une alternative évidente à Constantino Cancela Aman Kamelleurs homologues suisses grâce à une base diver-sifiée d’émetteurs de qualité. Pourtant, les ren- Head of BCGE Asset Management Fund Managerdements sont bas car les banques centrales despays développés mènent des politiques de taux A pioneer in the field of indexextrêmement bas et d’assouplissement quanti- management for  many years, Banquetatif. Sur l’ensemble des courbes de rendement Cantonale de Genève launched thesouveraines des pays développés, seuls rares mar- BCGE Synchrony Optimised SPI® Fundchés semblent offrir des perspectives de rende- in 2014.ments positifs après déduction des frais de cou-verture, mais ces rendements sont faméliques. The fund mirrors the composition ofMiser sur l’international comme une fin en soi the Swiss equities market based onpeut ne pas suffire. Les investisseurs suisses ont an optimised sampling managementintérêt à envisager de se déplacer au sein de ce method developed by BCGE.que Pimco appelle les «cercles concentriques del’investissement», en se tournant vers le crédit in- It tracks the SPI® index benchmark,vestment grade, le haut rendement, les prêts ban- all the while minimising related costscaires, les marchés émergents, la dette distressed for an optimal performance.et l’immobilier afin de compléter l’expositionglobale du portefeuille au risque et d’améliorer 114 Situation, August 2014 – July 2015les rendements, sans pour autant sortir de leurs 112objectifs de risque/rendement. 110 10/14 01/15 04/15 07/15Cela étant, les rendements ne sont qu’un instan- 108tané des prix du marché, ce qui n’est pas la même 106chose que les perspectives des retours sur inves- 104tissement. Ces derniers dépendent d’un certain 102nombre d’autres facteurs, notamment de l’évolu- 100tion future des courbes de taux mondiales, desspreads et des frais de couverture. 98Lorsque l’on rapproche le point médian des ren- 96dements anticipés de ces quatre modèles de por-tefeuille de la volatilité estimée, qui est fondée 08/14sur le modèle de facteurs de risque de Pimco, ilapparaît que les dettes souveraines internationa- This document is provided for information purposes only and does not constitute an offer or a BCGE Synchrony Optimised SPI® +5.05% SPI Index +5.13% recommendation to invest in BCGE Synchrony (CH) Funds (the ”Fund”). The fund management company is Gérifonds SA, Lausanne, and the custodian bank the BCV, Lausanne. Any decision to invest must be ISIN: CH0248680594 N de valeur: 024868059 based on the information contained in the Fund’s current prospectus and simplified prospectus / KIID, fund contract and the most recent financial reports which are available on our website www.bcge.ch or may Bloomberg: BSOSPII SW be obtained free of charge from Gérifonds SA, BCV and BCGE Asset Management. Please remember that the value of investments can go down as well as up. Past performance is not a reliable indicator of future Genève Zürich Lausanne Lyon Annecy Paris returns and you may not get back your original investment. Performance data do not take into account Dubaï Hong Kong commissions and costs incurred at the issue or redemption of units Neither the information contained in this document nor the Fund’s documentation may be made available to investors in jurisdictions where www.bcge.ch/assetmanagement +41 (0)58 211 21 00 the Fund has not been authorised nor to US persons – currently, the Fund has only been registered and authorised in Switzerland. Investors are responsible for ensuring that they do not infringe any applicable restrictions and should review all relevant official documentation relating to a transaction before making a decision. Some sub-funds of the Fund, including the BCGE Synchrony Optimised SPI®, are currently only open to qualified investors as defined in art. 10 CISA; subscriptions by non-qualified investors will be rejected. BCGE is authorised and regulated by l’Autorité Fédérale de Surveillance des Marchés Financiers (FINMA). Artist, Rafael Araujo, maps the trajectories of the fluttering wings of a butterfly against a 3D background made up of imaginary mathematical equations. His complex illustrations are hand-drawn using just a pencil, a ruler and a protractor. This illustration was specially designed for the Banque Cantonale de Genève. Institutional Investors Patrizio Arioni

PAGE 16. Indices | | Novembre 2015 | Gestion institutionnelleComment tirer parti des différences devalorisation entre les fonds immobiliersLe savoir-faire du gestionnaireest de plus en plus déterminant L’écart de s’infléchir. La large sursouscription de la nouvelle les acteurs. Les plus confiants restent avec une du-dans un marché qui ne cesse performance fondation Swiss Prime Fondation de placement ration moyenne des hypothèques de moins d’unede se développer et où les entre les fonds (SPF) – volume demandé de 1,5 milliard pour année tandis que d’autres acteurs préfèrent béné-différences d’agio de dépasse 25% 550 millions de francs levés – en est le dernier ficier des taux bas pour sécuriser un financementvalorisation augmentent. cette année exemple en date. Le développement de la classe avec une duration de plus de 7 ans. contre 22% d’actifs se traduit par une augmentation réguliè- Tous ces éléments ont aussi un impact direct surJonathan Martin, Gestionnaire immobilier suisse, BCV en 2014. re des volumes d’échanges même si ces derniers le risque perçu par le marché et nous assistonsNicolas Di Maggio, Ciaa, Responsable gestion avaient marqué le pas entre l’été 2012 et la fin aujourd’hui à une constante augmentation des 2014 sur fond de forte hausse des marchés ac- différenciations de valorisation entre les fonds.Limmobilière suisse, BCV tions et de consolidation du marché immobilier. Comme le montre le graphique, l’écart de 50% e marché suisse de l’immobilier Cette reprise s’est toutefois accompagnée d’une entre l’agio maximum et l’agio minimum de titrisé continue de se développer à hausse de la volatilité qui peut être imputée à la l’univers des fonds de placement immobiliers se un rythme soutenu. Les augmen- présence accrue d’investisseurs passifs ainsi qu’à situe à un niveau historiquement élevé. tations de capital et les lancements la phase de maturité dans laquelle arrive le mar- Alors que des fonds résidentiels se traitent pres- de nouveaux produits se succèdent ché. Le climat économique suisse est également que 50% au-dessus de leur valeur nette d’inven- depuis plusieurs années, ce qui sujet à de nombreuses incertitudes depuis l’aban- taire (VNI), des fonds commerciaux s’échan-atteste de l’excellent dynamisme de cette classe don par la BNS du taux plancher. gent en bourse à des niveaux inférieurs à leurd’actifs qui voit en outre ses volumes s’étoffer. Dans ce marché de plus en plus complexe, les dernière VNI connue. Si les valorisations reflè-Dans le même temps, nous assistons à des écarts différences entre les titres ne font que s’accroî- tent généralement la qualité du parc immobilier,de performances toujours plus marqués entre les tre. Au-delà de sa structure propre, chaque fonds du management et des perspectives de revalori-différents véhicules d’investissement. Les écarts possède des caractéristiques spécifiques, comme la sation du patrimoine, l’investisseur est en droitde valorisation, mesurés par la différence d’agio, localisation, le type ou l’âge du parc immobilier de se demander jusqu’où ces écarts peuventont même dépassé pour la première fois les 50%, ainsi que la stratégie de développement et de mise se justifier.offrant de réelles opportunités pour une appro- en valeur, qui vont définir son profil de risque et Cette année, l’écart de performance entre lesche de gestion active. de rendement. L’analyse du passif revêt égale- fonds dépasse les 25%. Il était de 22% en 2014,Afin de financer le développement des parcs ment toute son impor- de 17% en 2013 et en 2012. Une accentuationimmobiliers, la titrisation bat son plein avec pour tance. Tous ne suivent de tendance qui milite ainsi toujours davantagepremière conséquence un appel fréquent aux EVOLUTION DE L’AGIO ET DE SA DISPERSION pas la même stratégie de pour une gestion active de ces placements. Leinvestisseurs. 2015 ne fait pas exception avec financement et la struc- gestionnaire dispose de plusieurs instruments luidéjà plus de 2 milliards de francs de capital levé Ecart de valorisation Agio minimum 70 permettant d’analyser son univers de placementet près de 600 millions au travers de refinance- et de sélectionner les meilleurs titres. Si l’étudement obligataire. Cette tendance ne semble pas Agio maximum Agio SXI Real Estate Funds 60 ture de l’endettement a des rapports financiers et les rencontres avec le directement un impact management sont des outils classiques d’analyse 50 Agio en % sur la rentabilité sous- financière, les visites des immeubles, des projets 40 jacente. Ainsi, selon les de construction et l’étude approfondie du patri- moine immobilier sont plus spécifiques à ce sec- 30 véhicules de placement, teur. Il s’agira d’investir en tenant compte des 20 le niveau d’endettement spécificités de ce marché de niche. Une attention 10 (LTV) varie de 0% à toute particulière doit être portée à la qualité de 50% des actifs avec un l’exécution en prenant par exemple en considé- 0 taux d’intérêt moyen ration les nombreuses augmentations en capital -10 compris entre 0% et souvent sources de volatilité, mais également d’opportunités.  -20 2%. Les stratégies pour sécuriser des taux bas 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 15 sur une longue période Source: Données BCV varient également selonHausse des prix: Perrette et l’immobilierL’attrait actuel de l’immobilierest-il durable? Quels facteurs Les prix des mobilier a regagné de l’intérêt, les milieux acadé- une perspective à long terme, laquelle intègre desl’investisseur doit-il considérer immeubles miques ont œuvré pour faire reconnaître les qua- notions d’entretien et de rénovations pesant surpour se forger une opinion? vont baisser lités de l’immobilier comme classe d’actifs à part les charges de l’immeuble ce qui affecte le cash- dès qu’une entière. Mais la raison essentielle du retour en flow. Pour cet expert, même en admettant une Arnaud de Jamblinne perspective grâce de l’immobilier est sa capacité à générer du rémunération des fonds propres modeste, un de remontée revenu, à produire du cash-flow. La baisse conti- plancher est atteint. En d’autres termes, les arbresEDirecteur général de La Foncière des taux se nue des taux d’intérêt a même totalement dopé le ne poussent pas jusqu’au ciel. lle est loin, l’époque où ceux qui profilera marché. La période que nous vivons est d’ailleurs A quoi faut-il s’attendre les prochaines années? proposaient des investissements à l’horizon. totalement inédite, les schémas sont bouleversés. Tant que les taux d’intérêt continuent à évo- immobiliers se faisaient gentiment Les manuels d’économie peuvent être jetés à la luer dans la zone où ils se situent actuellement, éconduire, l’immobilier n’était poubelle. Le carnet d’épargne n’existe plus, pire, l’attractivité de l’immobilier va rester intacte, pas recommandable… Certes, il y il est percé car il faut payer pour confier ses éco- et les prix pourraient même encore évoluer à la avait eu de grandes déceptions, les nomies à une banque. C’est le monde à l’envers, hausse en fonction du déséquilibre entre l’offrebanques y avaient laissé plus que des plumes car mais néanmoins une réalité. et la demande d’objets. Dès qu’une perspectiveles résultats n’avaient pas été à la hauteur des at- Le manque d’alternatives de placement générant de remontée des taux, pas même une normalisa-tentes, les hypothèses de travail ne s’étaient pas du rendement est le principal moteur de la mon- tion, se profilera à l’horizon, les prix des immeu-réalisées. La faute aussi à une hausse importante tée des prix de l’immobilier. Alors bulle ou pas bles vont baisser pour ajuster leur rendement àdes taux d’intérêt, l’augmentation des taux hy- bulle? Tout dépend du point de vue de celui qui la nouvelle donne financière. La question du ti-pothécaires, variables à l’époque, avait définitive- se pose la question. S’agissant d’un gestionnaire ming reste posée : pendant longtemps la haussement cassé le jouet. Suivi une longue traversée à la recherche de rendement immédiat, considé- des taux était annoncée pour 12 à 18 mois maisdu désert. Il est vrai que l’immobilier n’était pas rant ses alternatives, il estimera que celui offert actuellement l’échéance recule et recule encore.une classe d’actifs reconnue comme telle. Les mi- par l’immobilier est très attractif car l’écart po- La Fed qui était supposée intervenir en premier alieux bancaires ne s’intéressaient qu’aux marchés sitif entre le rendement des obligations et celui reporté la hausse à plus tard. Force est de consta-financiers et commencèrent à créer des produits offert par l’immobilier, est substantiel. D’ailleurs, ter que celui qui est investi continue à grignotersophistiqués, une industrie plus rémunératrice. à ses yeux, il y a encore de la marge car le dif- un peu de rendement. Jusqu’à quand…Les années passant, la conjoncture aidant, l’im- férentiel de rendement entre l’immobilier et les A côté de ces réflexions sur la valeur de l’immo- obligations est historiquement élevé. bilier en fonction du coût de l’argent, il ne faut Une limite pourtant est posée avec les exigen- pas oublier l’essentiel: la capacité de l’immeuble à ces de rendement minimum requises par le taux générer du revenu. Les locaux répondent-ils à un technique des caisses de pension: le seuil en-des- besoin? Le niveau du loyer est-il soutenable, com- sous duquel il ne faut pas passer est atteint. pétitif ? La situation géographique est-elle attrac- Du point de vue d’un expert immobilier, la ques- tive? Sans une réponse positive à ces questions, tion est plus délicate. En effet, sa mission est de pas de cash-flow et donc, comme disait Perrette: donner une valeur stabilisée dans le temps avec adieu veau, vache, cochon, couvée. 

PAGE 17. Indices | | Novembre 2015 | Gestion institutionnelleL’attrait des dividendes exonérés d’impôtsLes investisseurs à la recherchede rendements stables dans le titudes comme, par exemple, le secteur des sur- L’immobilier bien dans le contexte actuel de taux d’intérêt encontexte de taux bas devraient faces de bureaux qui connaît une suroffre et des de niche offre étant conscient qu’il est difficile de parvenir à des’intéresser aux dividendes taux de vacance en augmentation. Certains objets des rendements meilleurs rendements si l’on considère la situa-exonérés d’impôts. de luxe de l’immobilier résidentiel ne trouvent intéressants tion de «pénurie de placements» et le manque plus de nouveaux acquéreurs aussi vite qu’avant. à moyen et d’alternative en Suisse. L’investisseur doit toute-Arno Kneubühler et Patrick Richard, co-directeurs Qu’en est-il de l’immobilier non conventionnel, long terme. fois considérer que les agios, représentés par lade Procimmo SA, Zurich et Le Mont-sur-Lausanne soit les objets immobiliers qui n’appartiennent ni différence entre la valeur nette d’inventaire et le au segment de l’immobilier résidentiel ni à celui cours lors de l’achat d’une part de fonds, sontL’abandon du taux plancher entre le des surfaces de bureaux? actuellement assez élevés. Les agios de certains franc suisse et l’euro par la Banque L’immobilier que l’on appelle de niche et qui se fonds immobiliers, qui investissent dans l’im- Nationale Suisse a engendré une trouve dans le domaine de l’artisanat, de l’in- mobilier résidentiel et de bureaux, se situent en- incertitude supplémentaire au sein dustrie ou de la logistique, offre des rendements core vers 40%. Les taux négatifs ont notamment de l’économie. Suite à l’introduc- attrayants. Cela tient notamment au fait que ce contribué à la hausse continue des agios. Les tion des taux négatifs, les investis- segment se caractérise par un marché des tran- fonds qui investissent dans l’immobilier indus-seurs, aussi bien privés qu’institutionnels, consi- sactions plus restreint que celui de l’habitation triel et artisanal sont moins directement touchésdèrent que les obligations, en particulier celles de ou des bureaux et par une marge de fluctuation par les taux d’intérêt négatifs.la Confédération suisse, ne sont plus attrayantes. des prix plus grande. Pour les investisseurs, l’im- Le manque d’alternatives de placement constitueEt les investissements dans les véhicules de place- mobilier de niche peut représenter une opportu- pour les investisseurs l‘occasion d’examiner dement traditionnels, tels que les actions, compor- nité attrayante à moyen et à long terme. Les ren- près les dividendes de fonds exonérés d’impôts.tent certains risques dus à la volatilité. La ques- dements de surfaces administratives supérieurs à En ce qui concerne les rentabilités, il ne faut pastion est dès lors de savoir quelles catégories de 7% ne sont pas rares – à condition d’être aussi confondre les pommes avec les poires. Un inves-placement sont encore susceptibles de fournir des prêts à acquérir et à travailler avec des objets im- tisseur doit faire la différence entre les fonds im-rendements satisfaisants. L’immobilier constitue- mobiliers situés en périphérie. Lors de l’achat de mobiliers comportant des placements directs quit-il à cet égard une alternative? Des secteurs de ce type d’objets, il faut néanmoins veiller à ce investissent de manière directe dans l’immobilierl’immobilier ne sont pas non plus dénués d’incer- qu’ils soient situés dans un environnement éco- avec ceux qui le font de manière indirecte. Tandis nomique dynamique, de préférence en zones in- que les détenteurs de parts de fonds immobiliers dustrielles. Leurs loyers doivent être avantageux à placements directs sont exonérés de l’impôt sur afin de limiter les risques de baisse de rendement le dividende et sur sa fortune investie, les déten- en cas de récession et le concept d’affectation doit teurs de parts dans un fonds comportant des pla- être facilement modifiable afin de garantir une cements immobiliers indirects sont imposables. flexibilité d’usage pour adapter l’objet en fonc- Cela tient au fait que la deuxième catégorie de tion des besoins des locataires. fonds immobiliers n’est pas en possession directe Le rendement moyen des dividendes du SXI des immeubles. Obtenir un rendement net régu- Real Estate Funds Index, qui englobe les fonds lier de l’ordre de 4% dans le contexte économi- immobiliers cotés à la Bourse de Zurich, s’éle- que actuel constitue un investissement recherché vait à fin septembre 2015 vers 2,9%. Plutôt pour les personnes bien informées. 

PAGE 18. Indices | | Novembre 2015 | Gestion institutionnelleHedge funds: un remède pour renforcerles défenses de votre portefeuilleLes investisseurs devraientse tourner vers des placements supérieure à celle des fonds traditionnels en Les fonds OPCVM qu’à l’aune du ratio cours/bénéfices sur 10 ansoffrant un profil de rendement matière de décisions de placement. Appréciant investissent de Shiller, qui repose sur les gains réels moyensasymétrique attrayant au vu de cette flexibilité, nombreux sont les investisseurs dans différentes sur une décennie. De plus, dès que les banquesla situation actuelle des marchés. à leur réserver une place de choix dans leur stratégies centrales refermeront les vannes monétaires – un allocation d’actifs équilibrée. Cela vaut en par- et sont plus retour inévitable vers la normalité – les tensions René Steiner ticulier dans l’environnement éprouvant des liquides que de devraient s’accroître sur les marchés des actions. Responsable UBS Hedge Fund marchés financiers actuels. nombreux fonds Si, grâce à ces injections notamment, les Les injections généreuses de liquidités décidées de hedge funds. marchés financiers ont été en bonne santé jus-L Solutions Suisse par les banques centrales afin de lutter contre la qu’ici, la donne pourrait changer, non sans consé- a confiance accordée aux hedge crise font partie des facteurs qui ont soutenu les PERFORMANCE POSITIVE EN PÉRIODE DIFFICILE quences sur les portefeuilles des investisseurs. funds par les investisseurs a vacillé cours des marchés des actions et des obligations Quel remède utiliser au vu de ce diagnostic? dans le sillage de la crise financiè- ces six dernières années. Ces marchés haussiers Indice composite HFRI Fund Weighted 6.50% Au vu de la situation, les investisseurs doivent re de 2008: certains de ces fonds pourraient toutefois bientôt arriver à leur ter- 120 Indice Barclays Global Agg Bond 6.00% garder ouvertes autant de portes que possible. s’étant effondrés durant la crise me – les obligations seraient probablement les La priorité doit aller aux formes de placement en raison de leurs prises de risques premières touchées. Taux bons du Trésor américain à 10 ans Taux fonds fédéraux / Trésor à 10 ans offrant un important degré de flexibilité. Lesexcessives, la branche toute entière a été mise Les économistes d’UBS estiment par exemple hedge funds disposent justement de cette margeau pilori. Or, c’est oublier que certains hedge que le premier relèvement attendu des taux di- 115 Taux fonds fédéraux de la Fed de manœuvre. Les investisseurs vont de plus enfunds ont mieux résisté à la crise financière que recteurs aux Etats-Unis pourrait entraîner, dans plus se tourner vers les placements offrant unles fonds traditionnels. Comparées à des straté- les mois suivants, une perte de près de 5% pour +13.75 profil de rendement asymétrique attrayant.gies misant exclusivement sur une hausse des les obligations d’Etat américaines à 10 ans. Les Concrètement, ils doivent chercher à éviter autantcours des actions (long only), certaines stratégies primes de risque des emprunts d’entreprise se 110 +0.25% 5.50% que possible les baisses des marchés tout en tirantde hedge funds pourraient même passer pour sont montrées ces derniers temps volatiles et res- 5.00% profit de certaines hausses. Pour atteindre de telsconservatrices. Leur capacité de résistance dans teront probablement très sensibles à toute hausse 105 4.50% rendements, difficilement réalisables aujourd’huiles phases difficiles s’explique par le fait que les du risque de défaillance dans les segments du avec une combinaison de placements tradition-hedge funds disposent d’une latitude nettement haut rendement et des marchés émergents. 4.25% nels et de produits indexés, les conditions suivan- Il n’est donc pas surprenant que de nombreux tes doivent, selon nous, être réunies: investisseurs aient réalisé des arbitrages en 100 4.00%  Une gestion des risques qui évalue continuelle- faveur des actions. On peut toutefois estimer ment et activement la sensibilité du portefeuille que le profil rendement/risque de cette classe 95 3.50% aux marchés des actions et des obligations. d’actifs doit inciter à la prudence. Les marchés Jui.05 Aou.05 Oct.05 Déc.05 Fév.06 Avr.06 Jui.06  Une approche «relative value» ayant le poten- des actions sont en effet considérés comme chers, tiel de générer des rendements aussi indépen- tant à l’aune du rapport ordinaire cours/bénéfice Source: Bloomberg. Les indices servent uniquement à des fins d’illustration dants que possible des mouvements généraux des marchés.Les molécules5%dsuerrdenivdidemenednet*  Le recours à différentes stratégies de hedge qui valaient des funds afin d’offrir une meilleure diversification milliards et de créer des possibilités de réorienter le porte- feuille en cas de nécessité.Une nouvelle génération de médicaments SOCIÉTÉ DE PARTICIPATION BB BIOTECH AG Un prestataire capable de répondre à ces exi-biotechnologiques à fort potentiel accé- gences devrait être en mesure de fournir ce quelère la dynamique de croissance de leurs Capitalisation boursière Rendement annualisé l’on exige bien souvent en premier lieu des stra-développeurs. Le secteur des biotechnolo- tégies de hedge funds: générer des rendements,gies fait partie des branches qui connais- CHF 3.1 mrd 13.5% indépendamment des conditions de marché.sent la plus forte croissance au niveau Pour mettre en lumière ce dont les hedge fundsmondial. BB Biotech vous permet d’inves- Ticker SIX Swiss Exchange Fondation sont capables dans des phases de marché diffi-tir sur ce marché de croissance attrayant. ciles, il est intéressant d’examiner une période BION SW 1993 durant laquelle les taux d’intérêt ont augmenté.La société de participation BB Biotech est Durant la période représentée par le graphi-l’un des principaux investisseurs de ce % performance BB Biotech 66% que, de mi-2005 à mi-2006, la Réserve fédéralesecteur, avec plus de 20 ans d’expérience 75% américaine a progressivement porté son tauxet une forte performance de son porte- directeur de 4,25% à 6,25%. Les obligationsfeuille. 80 (indice Barclays Global Aggregate Bond) ont subi des pertes de cours avant d’évoluer latéralement,ISIN : CH0038389992 60 43% tandis que l’indice HFRI Fund Weighted Com- posite, couvrant différentes stratégies, enregis- 40 13% 25% 18% trait de légers gains. Les stratégies de hedge funds 14% 2014 2013 2012 et leurs performances ne doivent pas être ana- lysées séparément. Il est au contraire bien plus 20 important d’évaluer leur rôle dans un portefeuille –2% mixte, car différentes analyses ont montré qu’ils exercent un effet stabilisateur sur l’évolution de 0 YTD la valeur d’un portefeuille. Historiquement, les stratégies de hedge funds ont prouvé leur capa- Action BB Biotech SPI cité à limiter l’ampleur des pertes durant les pha- ses de correction massive des marchés et, ainsi, Source : B  loomberg, toutes les données sont datées du 30 septembre 2015,  à raccourcir le «temps de guérison» nécessaire en CHF, ajustées en fonction des dividendes pour renouer avec le niveau d’avant la crise. Pour ouvrir les stratégies de hedge funds à www.bbbiotech.com un cercle plus large d’investisseurs, différents prestataires ont lancé des fonds OPCVM (orga-Avis. Les indications ci-dessus sont des opinions de BB Biotech S.A. et sont de nisme de placements collectifs en valeurs mobi-nature subjective. La performance passée n’est pas une garantie de l’évolution lières) correspondants. Ces fonds, soumis à unefuture. *Rendement calculé sur le cours moyen pondéré de l’action en réglementation stricte, investissent généralementdécembre de l’exercice concerné. dans différentes stratégies de hedge funds et sont plus liquides que de nombreux fonds de hedge funds, qui n’offrent bien souvent qu’une liquidité trimestrielle. Outre les clients institutionnels, les investisseurs privés devraient donc envisager d’investir davantage dans les précieuses caracté- ristiques des stratégies de hedge funds.  (1) Cf. par exemple KPMG International (2012): The value of the hedge fund industry to investors, markets, and the broader eco- nomy. By the Centre for Hedge Fund Research Imperial College, London. (2) L’évolution de la valeur passée ne constitue pas une garantie de la performance future.

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PAGE 20. Indices | | Novembre 2015 | Gestion institutionnelleReprise du private equity: stop ou encore?Les marchés privés semblent 80% des assimilée: terminés les méga fonds, les méga Les investisseurs, pourtant échaudés par lesavoir trouvé un deuxième investisseurs deals, les transactions rapides et les reporting à difficiles années post 2008, sont a contrariosouffle. Quitte à rappeler veulent la transparence discutable. Las, pour la plupart optimistes: 80% d’entre eux comptent d’ailleurspour certains l’exubérance augmenter des investisseurs, la cause était entendue: la classe augmenter leur allocation à cette classe d’actifs.des années d’euphorie. leur allocation d’actifs ne s’en relèverait pas. Malgré des performances normalisées, les in- à cette classe Comme souvent dans notre monde à mémoire vestisseurs décrivent une industrie qui a quand Frédéric Ruiz, Caia d’actifs. courte, honni soit qui mal y pense puisque le même évolué et mettent en avant des éléments private equity semble à nouveau engagé dans tels que la plus grande diversification géographi-S Director, ISFB / ESBF / HES Kalaidos un super cycle vertueux alimenté par des taux que (60% des investissements sont effectués hors i l’achat de la fameuse franchise d’intérêt bas (un peu plus de 5% sur les leveraged USA) et stratégique (1 dollar sur 6 est investi en canadienne de donuts Tim Horton loans), une communauté d’investisseurs risk-on stratégie dette privée, la nouvelle coqueluche des par Burger King pour plus de 11 mil- et une expansion des multiples sur les marchés marchés), la focalisation sur les recherches d’effi- liards de dollars a réjoui la plupart des actions. cience opérationnelle ou la plus grande liquidité policiers des Etats-Unis (selon une Les deux dernières années ont ainsi accouché de des marchés secondaires. légende tenace, de grands consom- transactions qui font écho aux années d’or 2006- En termes d’attractivité, le private equity ressem-mateurs), il a aussi donné quelques sueurs froides 2007, alimentant un chorus croissant de voix qui ble fortement à ses cousins les actions avec unaux observateurs et réactivé de vieux fantômes y décèlent des signes clairs de bulle appelée à im- équilibre entre potentiel et risque encore raison-de la dernière bulle sur les marchés privés. ploser: une IPO à 25 milliards (Alibaba); un fond nable, mais qui pourrait sensiblement se détério-Rappel des faits: entraîné dans la tourmente de plus de 18 milliards de capital (Apollo VIII); rer si certains scénarios macros pessimistes devai-financière de 2008, le crash du private equity une transaction de buyout à 25 milliards (Boots- ent se matérialiser. De surcroît, quelques signesa déployé chez les investisseurs un effet ciseau Walgreen); une injection de capital croissance de semblent indiquer que l’implication croissantepervers: d’un côté, le gel du marché des crédits 2,4 milliards (Uber). des fonds souverains pourrait reproduire unea laissé en friche des centaines de milliards de Problèmes de super-riches à la frange des mar- situation classique de «too much money chasingcapital non investis au sein des fonds. En paral- chés financiers? Pas nécessairement: d’une part, too few deals», un phénomène qui pourrait s’am-lèle, l’arrêt abrupt des transactions a annihilé les l’intérêt de plus en plus marqué des fonds de plifier eu égard aux montants encore importantspossibilités de sorties. Cette évaporation drasti- pension comme des gouvernements – les discus- en attente d’investissement («dry powder»).que de la liquidité a eu des impacts opérationnels sions sur la création d’un fonds souverain suisse En définitive, le private equity est plus quetrès significatifs pour un grand nombre d’institu- sont régulières – pour le private equity en di- jamais affaire d’alpha plutôt que de beta et lationnels, mettant même en péril la pérennité de rect ou via des fonds mérite que l’on s’y attarde. donne s’est encore compliquée: la persistancecertains d’entre eux. Après une longue période Deuxièmement, les marchés privés ont souvent de performance des managers est en baisse et ild’euphorie, le réveil a été brutal. été considérés comme des baromètres d’exubé- devient de plus en plus difficile de séparer le bonLes managers de fonds jurèrent que la leçon était rance relativement fiables pour le secteur finan- grain de l’ivraie. cier dans son ensemble. Avant d’entrer dans le jeu, les investisseurs Indéniablement, la forte accumulation de capital devraient alors s’assurer qu’ils ont l’expertise dans cette classe d’actifs interpelle: les 1200 mil- nécessaire pour une sélection et un le suivi des liards de committments en 2014 sont un record, investissements pointus, une tolérance impor- tout comme les 2235 (!) fonds actuellement en tante au downside risk et une longue vue: la activité. La taille moyenne des fonds approche ballade pourrait effectivement s’annoncer chao- également les niveaux observés en 2007. tique si profitable.  Dr. Thierry Amy, Associé et Nicolas Guyot, En droit BCCC Avocats Sàrl, Genève-LausanneInvalidation du Safe Harbor UE: l’impact pour la SuissePar un arrêt du 6 octobre 2015, la Cour de Justice de l’Union sion du 6 octobre a en effet remis indirectement en question cet Si des données personnelles sont transférées à des entitésEuropéenne (CJUE) a invalidé la décision n°2000/520 de la accord, dès lors que ce dernier repose sur les mêmes principes et appartenant au même groupe, il est conseillé de prévoir desCommission Européenne dite «Safe Harbor». Le Safe Harbor standards que le Safe Harbor invalidé par la CJUE. Ainsi, en date codes de conduite internes (Binding Corporate Rules «BCR»).servait de base légale pour le transfert de données personnelles du 22 octobre 2015, le Préposé fédéral à la protection des don- Conformément à l’art. 6 al. 2 let. g LPD, les BCR constituent uneà partir de l’Union Européenne vers des entreprises situées aux nées (PFPDT) a déclaré sur le site Web de la Confédération que base légale suffisante pour le transfert à l’étranger de don-Etats-Unis qui s’étaient préalablement «autocertifiées» auprès le U.S.-Swiss Safe Harbor Framework ne constituait plus une base nées personnelles. Si les données sont par contre transféréesdu Département américain du commerce comme étant conforme légale suffisante pour une transmission de données personnelles à des tiers externes au groupe, quand bien même les garantiesau niveau de protection exigé en Europe et respectant certains aux États-Unis. Le PFPDT recommande, pour l’échange de don- contractuelles au sens de l’art. 6 al. 2 let. a LPD demeurent uneprincipes. La législation américaine n’étant pas considérée par nées personnelles avec des entreprises américaines, de convenir justification légale suffisante à ce jour, le consentement desl’Union européenne (et par la Suisse) comme garantissant un ni- de garanties contractuelles au sens de l’art. 6 al. 2 let. a de la Loi personnes intéressées sera en principe le moyen le plus effi-veau de protection adéquat, le transfert de données personnel- fédérale sur la Protection des données (LPD). Or, la stipulation cace d’exclure la responsabilité de l’établissement. Quant auxles vers ce pays requière des garanties particulières. L’adhésion de telles garanties n’est pas de nature à régler directement le données personnelles d’employés de banque dont la relation dedu co-contractant américain au Safe Harbor permettait d’offrir problème d’accès disproportionnés des autorités américaines travail est soumise au droit suisse, hormis un intérêt public ouces garanties. aux données personnelles transférées, alors que cet élément privé de la banque prépondérant, le transfert de ces donnéesLa CJUE a mis un terme à ce mécanisme, à tout le moins au constitue précisément le motif principal pour lequel la CJUE a à l’étranger n’est en principe possible que s’il est nécessaireniveau européen. Elle a relevé que les autorités publiques amé- invalidé l’accord. Le PFPDT recommande enfin d’informer les à l’exécution du contrat de travail (art. 328b CO). On peut conce-ricaines peuvent accéder de manière massive et indifférenciée personnes concernées lorsque les autorités américaines accèdent voir qu’un groupe international puisse justifier un tel transfertaux données transférées aux Etats-Unis, sans égard aux engage- (concrètement) aux données. au sein des entités du groupe pour des raisons logistiques,ments pris par les entreprises dans le cadre du programme Safe Dans le domaine des services bancaires et financiers, le «U.S.- l’adoption de BCR dans un tel cas est certainement la meilleureHarbor. Pour la CJUE, le Safe Harbor ne permet pas de garantir Swiss Safe Harbor Framework» ne constitue pas une base option. Une justification sur la base de l’art. 328b CO pour leun niveau adéquat de protection aux personnes concernées. autorisant le transfert à des tiers, qui plus est à l’étranger, de transfert de données d’employés à un tiers aux Etats-Unis paraîtL’arrêt de la CJUE entraîne donc une invalidation généralisée données soumises au secret bancaire ou professionnel. Sur ce en revanche plus difficile à justifier et un consentement dudes clauses posant l’adhésion du co-contractant américain au point, la décision de la CJUE ne changera rien. En revanche, travailleur n’est en principe pas possible (art. 362 CO).Safe Harbor comme une garantie contractuelle de conformité d’autres données personnelles, non soumises au secret bancaire Dès lors, la question du Safe Harbor dans ce cas ne se pose pas.aux exigences légales européennes. ou professionnel, peuvent être transférées aux Etats-Unis sur la En conclusion, les banques et intermédiaires financiers neQuelles conséquences pour la Suisse? Sur le modèle européen, base du programme «U.S.-Swiss Safe Harbor». Il suffit de penser, devraient pas être particulièrement touchés par la décisionla Suisse a également conclu en 2009 un accord Safe Harbor (le par exemple, aux données d’utilisation d’une carte de crédit de la CJUE. Cependant, il est vivement conseillé aux établisse-«U.S.-Swiss Safe Harbor Framework») avec les Etats-Unis. Ainsi, ou aux données que les banques et intermédiaires financiers ments utilisant le U.S.-Swiss Safe Harbor Framework pour lele transfert de données personnelles protégées en vertu du droit collectent relatives aux personnes avec lesquelles elles éta- transfert de données personnelles aux Etats-Unis de prévoirsuisse est autorisé sur sol américain auprès d’entreprises ayant blissent une relation d’affaires de même qu’à ses employés. rapidement d’autres fondements que cet accord, tels que desadhéré au U.S.-Swiss Safe Harbor. Bien que la Suisse ne soit pas Les établissements qui se reposeraient sur le Safe Harbor pour BCR, des garanties contractuelles avec le prestataire américainmembre de l’UE et que la CJUE n’ait certes pas la compétence transférer de telles données courent le risque de se trouver dans ou le consentement des personnes concernées et d’informerd’invalider l’accord U.S.-Swiss Safe Harbor Framework, la déci- une situation de transfert illégal de données. Il leur est donc leurs clients en cas d’accès par les autorités américaines àsion de la CJUE a eu un impact important sur notre pays. La déci- recommandé de modifier rapidement leur politique à cet égard. leurs données. 

Feliciano Gialdi, directeur de Gialdi Vini SA, client depuis 2003 «Le vin se bonifie avec le temps, tout comme le 2e pilier de Swiss Life.» Prends les devants.Swiss Life propose des solutions de prévoyance professionnelle sur mesure auxPME pour que vous puissiez vous concentrer pleinement sur vos affaires. Lasociété Gialdi Vini SA est l’un des 40 000 clients convaincus par nos prestations.Tapez swisslife.ch/kmu pour vous en convaincre vous aussi!

PAGE 22. Indices | | Novembre 2015 | Gestion institutionnelleLe risque peut être géré sur mesureUne solution de prévoyancesemi-autonome est un choix Des changements assurances sociales suisses basé sur le concept des voyance des prestations, du taux de couverture etoptimal pour une entreprise profonds sont 3 piliers, a vu, ces dernières années, son dispositif de la gestion de fortune. Dans une telle solutionqui souhaite être associée apparus dans réglementaire se renforcer et son environnement collective, l’entreprise affiliée peut ainsi resterà la gestion de fortune. la manière légal se complexifier. Des changements profonds maître de ses choix de prévoyance professionnel- dont les PME sont donc apparus, notamment dans la manière le envers ses employés, notamment au niveau de Alexandre Michellod, Caia s’affilient au dont les PME s’affilient au 2e pilier pour orga- la gestion de fortune OPP2 et de ses paramètres Responsable du secteur Prévoyance deuxième pilier. niser leur caisse de pension. En outre, prises en techniques; mais, en cas de découvert, elle se voit professionnelle & Stratégies OPP2 siam étau entre le poids des responsabilités assumées astreinte à participer financièrement aux mesures par les membres des conseils de fondation et le d’assainissement. Les risques liés au placementL Edmond de Rothschild (Suisse) SA coût de fonctionnement d’une IP, les PME se doivent dès lors faire l’objet d’une attention tou- e phénomène de concentration des sont dès lors progressivement orientées vers les te particulière. Au sein de ce type de fondation institutions de prévoyance (IP) se fondations collectives pour la constitution de collective, chaque œuvre de prévoyance possède poursuit selon la dernière publica- leur caisse de pension ou vers les assureurs-vie une commission de gestion propre qui lui per- tion de l’Office fédéral de la statisti- proposant des solutions d’assurance complètes. met de déployer une gouvernance de placement que (OFS) relative à la prévoyance Ce dernier modèle, qui garantit les prestations adéquate par rapport à sa typologie. Le risque de professionnelle en Suisse et à la sta- lors de la retraite, lors de l’invalidité ou du dé- placement est ainsi géré par la réalisation d’unetistique des caisses de pension. Cependant, cette cès, a longtemps eu la préférence des entreprises stratégie de gestion sur mesure compatible avecdernière révèle également une autre évolution, qui ne sont en outre pas tenues de participer aux les dispositions légales de l’OPP2.qualifiée même de frappante par l’OFS: la dimi- mesures d’assainissement en cas de découvert Pour une PME, choisir entre une solution d’assu-nution importante du nombre d’IP comptant de l’institution. Ces dernières années, toutefois, rance complète ou une formule semi-autonomeun seul employeur. À la fin 2013, ce chiffre était le niveau des taux d’intérêt historiquement ex- n’est donc pas une décision aisée, car ce choix re-de 754 unités soit en baisse de 8,2% par rapport trêmement bas, les espérances de rendement lève non seulement du profil des employés à as-à l’année 2012 et de 48,5% par rapport à 2004. très modestes qui en découlent et le taux d’in- surer, mais également de la culture de l’entrepriseCette année-là, il y avait en effet 1465 institu- térêt négatif introduit par la BNS ont contraint en ce qui concerne la prévoyance professionnelle.tions rangées dans cette catégorie. les assureurs-vie à fortement augmenter les prix De nos jours, une PME compétitive intègrera for-Comment analyser cette statistique dans un pays de l’assurance complète pour leur permettre cément dans son «package de rémunération» desoù, il y a quelques années encore, la mise en place de maintenir les garanties de prestations. Cette prestations de prévoyance attractives. Ce faisant,d’une caisse de pension sous la forme d’une fon- évolution a permis, et permet plus que jamais, l’employé qui en bénéficie pourra se projeter surdation propre représentait, pour de nombreuses au modèle de prévoyance semi-autonome de se le long terme. Par ailleurs, l’employeur pourra dePME, le but ultime à atteindre pour pouvoir of- profiler comme une alternative pertinente dans son côté opter pour une solution de prévoyancefrir à leurs salariés une organisation de prévoyan- le contexte conjoncturel actuel. semi-autonome plus audacieuse, qui se rapprochece professionnelle à la fois de première qualité Une fondation collective semi-autonome a pour davantage de la constitution d’une caisse de pen-et attractive? La prévoyance professionnelle, qui principale caractéristique de s’assurer généra- sion au sein d’une fondation propre. En corollaire,représente la pierre angulaire du système des lement auprès d’une compagnie de réassurance une telle approche permet également de donner pour la couverture des risques de décès et d’in- une réponse positive à la statistique mentionnée validité (de manière partielle ou complète) tout en introduction qui fait état d’une diminution re- en gardant le risque de longévité à sa charge. Les lativement importante du nombre d’IP comptant fondations collectives semi-autonomes bénéfi- un seul employeur. Ainsi, les caisses de pension cient dans ce contexte d’une comptabilité indi- suisses adaptent simplement leur structure pour viduelle qui fait état pour chaque œuvre de pré- garder leur autonomie au meilleur prix ! La baisse des frais de gestion est possibleLes caisses de pension peuventréduire leurs frais de gestion des des économies leur potentiel de réduction des frais. Certaines férents, ainsi qu’une diversification inefficace.actifs de 5 à 25% en analysant peuvent être contestent l’importance des baisses de frais. La couverture du risque de change représenteles coûts et en négociant réalisées sans En effet, elles soutiennent que ceux-ci ne pèsent également un coût important, mais elle est toutde nouvelles conditions. modifier pas bien lourd face aux fluctuations des actifs de même conseillée dans certaines circonstances. la stratégie immobilisés. D’autres n’emploient pas encore En revanche, l’influence des importants volumes Reto Tarreghetta d’investissement. tous les moyens qui sont à leur portée pour d’actifs sur les frais est, quant à elle, surestimée réaliser des économies. et les investissements alternatifs, bien que plusL PDG de Novarca AG, Zurich En matière d’investissement, les institutions de onéreux, peuvent fournir un rendement supé- es caisses de pension suisses gé- prévoyance devraient se concentrer sur leur ac- rieur à la moyenne. raient en 2014 un actif total de tivité principale, c’est-à-dire la gestion des actifs De même, les caisses de pension qui ne connais- 823 milliards de francs, auxquels des assurés et l’investissement de ces actifs. C’est sent pas précisément la structure de leurs frais s’ajoutent 140 milliards de fonds cette activité qui permet de générer des revenus. de gestion des actifs ou celles qui négocient de de prévoyance détenus par les as- Le choix de l’allocation des actifs et de la stra- nouvelles conditions uniquement au cas par sureurs, comme l’indique l’entre- tégie d’investissement définissent leur succès; cas supportent des coûts plus élevés. Dans tousprise de conseil Towers Watson. Il en résulte en toutefois, les caisses de pension exercent unique- les cas, il est pertinent de réaliser une analysemoyenne des frais de gestion des actifs de 0,54%, ment une influence relativement limitée sur les précise des coûts car il est toujours possible dece qui correspond à presque 4,5 milliards de frais. Ceux-ci peuvent être réduits à différents réduire les frais.francs. Une très jolie somme que les caisses dé- niveaux selon le choix du fournisseur, le type de Très souvent, le thème de la baisse des coûtsboursent chaque année pour la gestion des actifs. mise en œuvre de la stratégie d’investissement, est confondu avec la question de la stratégieIl n’est donc pas surprenant que cela représente notamment si la stratégie relative aux actions est d’investissement. Ceci n’est pas pertinent et neleur plus gros poste de dépense. active ou passive, par l’intermédiaire d’un fonds représente pas non plus l’objectif d’une analyseD’une manière générale, le thème des coûts a coté (ETF), ou encore selon le choix de produits de coûts. En effet, il est possible de réaliser desgagné en importance au cours des dernières an- d’investissement spécifiques. économies sans modifier la stratégie d’investis-nées pour les caisses de pension, d’une part en Il est possible de diviser les frais de gestion des sement et sans changer de gestionnaires d’ac-raison de l’environnement macroéconomique actifs en trois catégories distinctes: coûts de ges- tifs mandatés ou de produits d’investissement.difficile et des taux d’intérêt historiquement tion, coûts de transaction et coûts d’entretien L’analyse précise des structures de coûts com-faibles, d’autre part en raison de l’évolution (garde des titres ou «custody»). Dans le cas d’une plexes et la négociation de nouvelles conditionsdémographique. Les dispositions réglementai- mise en œuvre active de la stratégie d’investis- se fondant sur cette analyse permettent à ellesres quant à la divulgation des coûts ont d’ores sement, la garde des titres et les coûts de tran- seules de réaliser des économies de 5 à 25% deset déjà mené à une transparence nettement ac- saction représentent en moyenne un quart des coûts totaux de gestion des actifs. En outre, lescrue et à une meilleure conscience des frais de frais de gestion des actifs, alors que les coûts de nouvelles conditions ne prennent pas seulementgestion des actifs explicites, mais aussi des frais gestion en constituent presque les trois quarts. en considération les commissions d’un uniquequi sont implicites et dissimulés. Toutefois, tou- Étant donné que les coûts de gestion sont pres- mandat, elles étudient également les coûts detes les caisses n’exploitent pas encore totalement que divisés par deux dans le cas d’une stratégie l’ensemble des fournisseurs et prestations. d’investissement passive, le choix entre une stra- Par conséquent, les caisses de pension suisses tégie «active» et «passive» est extrêmement im- pourraient d’ores et déjà économiser entre 220 portant pour les frais. millions et 1,1 milliard de francs uniquement Parmi les autres facteurs qui exercent une in- grâce à la renégociation des conditions, et ce, fluence sur les frais de gestion des actifs, on sans changer de stratégie d’investissement, ni de compte également une faible liquidité du mar- fournisseur. Ce montant est bien trop élevé pour ché des titres détenus, un grand nombre de ges- que les caisses de pension et les assurés puissent tionnaires d’actifs et de banques de dépôt dif- y renoncer. 

PAGE 23. Indices | | Novembre 2015 | Gestion institutionnelleFrançois Savary OpinionEconomiste/Stratégiste2016: la poursuite du scénario de l’ennuiDepuis la crise de 2008 nous vivons dans l’ère de l’ennuyeux certains prédisaient. Privilégier le scénario de l’ennui par en Europe, mais on doit toutefois relever ce développementsur le plan macroéconomique. Non pas parce que les derniè- rapport à celui de l’optimisme s’est révélé le bon choix positif malgré le psychodrame grec. Sur le front des évo-res années ont été pauvres en développements innovants puisque la croissance mondiale a une nouvelle fois déçu. lutions moins favorables, il y a bien évidemment les pays(ajustement quantitatif, plus longue période d’inaction de la La fin de l’année arrivant à grand pas, il est temps de se émergents, avec la place particulière qu’occupe la Chine etFed sur les taux d’intérêt depuis la période 1937-1942) ou en pencher sur 2016 et les perspectives que l’on peut entre- sa croissance chancelante. La sensation que les dominos tom-soubresauts multiples (crises grecque et de la dette souve- voir. A l’image des récentes prévisions du Fond Monétaire bent les uns après les autres au sein des BRIC ne peut laisserraine européenne). C’est sur le front du cycle économique que International, il semble bien que l’année 2016 se profile une personne indifférent quand on sait que le monde émergentl’ennui s’est installé. L’incapacité de la croissance mondiale à nouvelle fois comme celle d’une extension de la transition représente désormais 40% de l’économie mondiale.sortir de sa léthargie depuis 2009 est remarquable et l’idée pour l’économie mondiale. Le règne de l’ennuyeux pour une Tout cela pour dire que si le paysage économique mondiald’une reprise franche et pérenne est sans cesse repoussée. année supplémentaire en quelque sorte. peut avoir un caractère ennuyeux, en raison de l’extension àLorsque les premiers signes d’un retournement conjoncturel Le scénario central dressé par l’institution de Washington répétition de la phase de transition consécutive à la crise deétaient apparus en 2009-2010, nous avons défendu le scéna- nous paraît fort probable au regard de la désynchronisation 2008, cela ne veut pas dire que rien ne se passe et qu’il fautrio d’un cycle en racine carrée pour les années 2010-2014. des cycles économiques entre les pays développés et leurs ignorer la macroéconomie. Bien au contraire! La conjonctureA la reprise marquée consécutive à la «grande récession» homologues émergents. Les soubresauts chinois qui sont mondiale est sujette à de nombreuses fragilités qui peuventde 2008 devait succéder une période d’oscillations de l’ex- allés croissants depuis quelques mois ne peuvent qu’inciter à faire dérailler le cycle au cours de prochains mois et quipansion, le temps que les déséquilibres créés dans les années réduire la probabilité de voir le retour à la normale se maté- doivent conduire à renforcer le risque d’une récession globale2003-2007 soient corrigés. Une période de croissance sous- rialiser en 2016 et il faut se résoudre à penser que la racine pour 2016. Nous ne pensons pas que cette dernière deviendraoptimale, logique au regard des sorties de crise observées carrée marquera encore le cycle économique. une réalité, mais il faut néanmoins en tenir compte.dans le passé. Les évènements ont largement correspondu Tout se passe comme si nous n’avions pas avancé d’un iota Quoiqu’ennuyeuse de prime abord, la poursuite de la transi-à nos attentes. par rapport à l’année dernière à la même époque, mais les tion en 2016 n’est pas un scénario qu’il faut repousser d’uneLa fin de 2014 approchant et l’incapacité de l’Europe à choses ne sont peut-être pas aussi simples qu’il y paraît. main lasse parce qu’il s’agit du meilleur développement quetrouver des solutions pour gérer ses problèmes, nous avons D’abord parce que si l’économie mondiale reste tributaire du l’on peut espérer. La matérialisation d’une récession soit pardû nous résoudre, il y a douze mois, à envisager une exten- cycle américain, il faut reconnaître que l’Europe a trouvé des le biais des effets induits par le fléchissement des économiession de la période de «transition» à 2015. Nous n’avons pas ressources pour s’installer dans une phase de reprise. Certes, émergentes soit par un affaiblissement de la reprise améri-succombé aux chants des sirènes du retour à la normale que il ne faut pas exagérer le potentiel d’accélération de l’activité caine serait bien plus dommageable. Des solutions de prévoyance avec valeur ajoutéeLes hypothèques propresapportent stabilité et transparenceDes solutions individualisées La Fondation de prévoyance pour cadres PensFlex est unique en son genre.et créatrices de valeur ajoutée Elle vous offre aussi la possibilité de conclure des crédits hypothécairesdans le 2ème pilier. Ceci est pour le financement d’une maison à usage propre. C’est pourquoinotre credo et notre objectif vous pouvez investir, en tant que preneur de prévoyance, une partie dedepuis déjà 15 années. votre avoir de retraite comme crédit hypothécaire directement dans votre propre logement. Les avantages sont nombreux ! 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PAGE 24. Indices | | Novembre 2015 | Gestion institutionnelleFaut-il abandonner la rémunérationminimale du deuxième pilier?La fixation d’un taux d’intérêt Cette protection virtuelle au niveau de l’institu- Il faudrait térêt minimal élevé est préjudiciable. On peutminimum est préjudiciable tion de prévoyance s’applique pour chaque assu- tabler sur la aussi se demander si un taux d’intérêt minimumpour les institutions de pension ré, mais surtout à condition que tous les assurés concurrence trop élevé influence le comportement en matièreet les assurés. ne perçoivent pas simultanément leurs avoirs de des institutions de placements. Car si le taux minimal reste dura- vieillesse, et que des réserves soient prévues pour de prévoyance blement plus élevé que le rendement attendu, le Olaf Meyer pallier aux fluctuations de valeur. pour optimiser prestataire s’exclut pour ainsi dire du marché s’il Président du conseil de fondation Alors pourquoi prescrire une rémunération la rémunération n’adapte pas ses investissements. On peut voir positive? Les institutions de prévoyance elles- des avoirs cela de deux manières: d’un côté, se concentrerDde Profond mêmes devraient avoir tout intérêt à accorder de vieillesse. sur des valeurs nominales est aujourd’hui consi- éjà en octobre 2014, lors de la la meilleure rémunération possible à leurs déré comme dépassé. A cet égard, le taux mi- fixation du taux d’intérêt mi- affiliés. nimal envoie un signal fort pour s’adapter aux nimal à 1,75%, des voix se sont L’argument essentiel réside dans le lissage de la conditions-cadres. De l’autre côté, vendre des élevées en faveur d’une nou- rémunération. Un taux minimum permet de li- valeurs nominales peut aussi signifier que la velle baisse de la rémunération miter les variations, car des intérêts minimum caisse doit encourir davantage de risques pour minimale. L’argument princi- sont versés même pendant les années de rende- atteindre le taux minimal.pal de cette position est qu’il doit être possible ment négatif. Pour les assurés qui, par exemple, On peut déplorer que chaque assuré ne puissed’atteindre la rémunération minimale avec un ont changé de caisse de pension pour des raisons prendre cette décision lui-même, en influantplacement à faible risque. La rémunération mi- professionnelles, ou qui sont devenus bénéficiai- directement sur le choix des placements. Car aunimale revêt une importance particulière pour res d’une rente, il en résulte moins d’incertitudes bout du compte, la combinaison risque-rende-les assureurs complets, puisque ceux-ci inves- quant à leur avoir de vieillesse final. Et pour les ment est toujours une affaire personnelle. Quitissent principalement dans des titres porteurs assurés qui restent affiliés longtemps à la même plus est, aucun taux minimal ne saurait conve-d’intérêts. institution de prévoyance, il ne devrait pas y nir à la fois aux assureurs complets, aux fonda-De plus en plus d’observateurs rappellent que les avoir de différence sensible entre une rémunéra- tions collectives et aux fondations d’entreprises,investissements dans des titres peu risqués à re- tion avec ou sans taux minimum. car ceux-ci travaillent tous avec des allocationsvenu fixe ne permettent plus aujourd’hui d’obte- Les mécanismes de protection tels que la d’actifs très différentes.nir qu’un rendement compris entre 0,5% et 1,0%. garantie du capital et la rémunération minimale Pour des raisons prudentielles, on préfère sou-Ce qui pose les questions suivantes: sur la base de compensent de manière légitime le fait de ne pas vent renforcer les réserves pour fluctuations dequels critères la rémunération minimale doit-elle pouvoir choisir sa caisse de pension. valeur aux dépens de la rémunération, et que leêtre fixée? Et au final, est-il vraiment judicieux de La question de la hauteur du taux minimal ani- taux d’intérêt minimal représente pour ainsi direréglementer cet indicateur? me les esprits parce qu’elle touche directement le un facteur de correction.Il me semble essentiel de rappeler à cet égard que modèle d’affaires des institutions de prévoyance. En résumé, il serait nettement préférable d’aban-l’argument principal en faveur d’un taux d’inté- Les prestataires qui ne réalisent pas de rendement donner le taux d’intérêt minimal et de miser surrêt minimal consiste en la garantie des avoirs de suffisant subissent des pertes, certes compensées la concurrence des institutions de prévoyance, cevieillesse des assurés. Comme les assurés ne peu- durant les bonnes années. Il faut cependant rela- qui optimiserait la rémunération des avoirs devent guère influencer le choix des placements tiviser cet état de fait, car les pertes résultent de vieillesse. Pour ce faire, il serait nécessaire de re-de leur institution de prévoyance, on peut en la différence entre le rendement du marché et centrer le débat sur la politique de rémunérationdéduire qu’ils ont droit à certains mécanismes le taux minimal, et elles interviennent pendant des institutions de prévoyance, afin que ce critèrede protection. Le risque de perte est ainsi exclu les mauvaises périodes boursières même avec un déterminant pèse davantage dans l’évaluation dupour les travailleurs, même si cette éventualité taux minimal de zéro pour cent. travail des caisses de pension.peut intervenir pour l’institution de prévoyance Les institutions de prévoyance indépendantes, Concernant les personnes adhérant depuis long-dans son ensemble. qui n’ont pas d’obligation de versement à des temps à une institution, il est utile de comparer actionnaires ou autres groupes d’intérêts, peu- les rémunérations moyennes à long terme des vent aisément aplanir les différences de rende- différentes caisses. Quant aux assurés ayant sou- ment au fil des ans. Mais dans la mesure où des vent changé d’emploi, il reste à espérer qu’une actionnaires ou d’autres acteurs connaissent les concurrence accrue dans le domaine de la rému- prévisions annuelles de bénéfices, un taux d’in- nération finira par leur profiter également. Philippe Schindler MarchésCIO, Blue Lakes AdvisorsLes fusions et acquisitions se multiplientDes facteurs de long terme, comme la démographie et le niveau atteint désormais ses limites, car a) l’effet de levier ne peut être (QE, ZIRP, etc.) découragent l’investissement des entreprises.élevé de la dette, ont induit des forces désinflationnistes persis- indéfiniment augmenté b) les actions ont remonté et c) le finan- C’est aussi pour cela que la Fed et la BoE veulent remonter lestantes. On observe également une phase de dé-mondialisation, cement est récemment re-devenu moins abordable. Moyennant taux. Un niveau plus normal des taux d’intérêt nominaux réduiraqui entraîne une importante décélération des flux commerciaux. quoi, la deuxième phase classique du cycle d’ingénierie finan- l’attrait de l’ingénierie financière. Dans la même veine, le FMI etPar conséquent, une surproduction de biens et services s’ins- cière s’engage, les fusions et acquisitions. d’autres organismes supranationaux préconisent aussi de grandstalle. Au fil du temps, le manque de confiance et de visibilité des Les entreprises cotées américaines se sont engagées dans un projets d’infrastructure, couplés à des incitations fiscales etentrepreneurs se traduit par une importante carence d’investis- cycle de «méga-deals» symbolisé par Verizon, American Airlines, financières. Le TransPacificPact (TPP), la Route de la soie chinoisesement. Aux États-Unis, ce dernier demeure très mou en dépit Comcast, Monsanto, et, dernièrement, Dell, ainsi que AB InBev. et la Banque asiatique pour les projets d’infrastructure donne-d’une longue reprise économique. Au Japon et dans la zone euro, Le fait d’acquérir répond à plusieurs objectifs: gagner des parts ront à terme un nouvel élan. Mais les cycles d’investissementil n’y a virtuellement pas de formation de capital fixe, malgré de marché, voire éliminer un concurrent sans ajouter de capaci- (et leur effet multiplicateur vertueux) ont besoin de temps pourla résurrection des bénéfices des sociétés. En Chine, on freine tés au secteur d’activité. Cela réduit les coûts, voire les effectifs livrer des résultats…délibérément l’investissement. Pour des raisons essentiellement avec l’aide bienveillante des organismes de réglementation! La récente correction boursière offre des opportunités aux gran-cycliques, les pays émergents ne pourront pas prendre le relais Payées en espèces, les acquisitions utilisent les importantes des entreprises cotées. L’effondrement des matières premièresdes économies développées ces prochaines années. réserves de trésorerie (improductives) que les actionnaires amplifie le phénomène, car des sociétés de taille intermédiaire,Sur le plan micro-économique, cela se traduit pour les entrepri- pourraient finalement réclamer. Nous sommes au début de l’ac- endettées, deviennent des proies évidentes (secteurs de l’éner-ses par un environnement concurrentiel, une demande molle tivisme en matière de M&A. Soyons clairs, la croissance externe gie et des métaux industriels).et donc un manque durable de «pricing power». Les trésoriers n’est pas une fin en soi. C’est au mieux un palliatif – transitoire La multiplication des OPA et autres fusions, restaurera tempo-recourent donc logiquement aux leviers financiers pour compen- – au manque de croissance. Au pire, ce sont souvent des pro- rairement un sentiment positif envers les marchés boursiers. Lesser cette carence de perspectives opérationnelles. Au cours des blèmes supplémentaires comme l’incompatibilité des cultures banques d’affaires – principalement aux États-Unis – bénéficie-dernières années, les entreprises cotées ont réduit leur base de d’entreprise. ront de cette vague de fusions et acquisitions. La fin de l’annéecapital pour générer la croissance de leurs bénéfices par action. Un changement de régime macro-économique s’amorce progres- pourrait être moins morose que l’été. Il faudra néanmoins queAccroître l’endettement à très faible coût et racheter ses actions sivement. Les décideurs politiques prennent progressivement d’autres facteurs fondamentaux prennent le relais pour que(déprimées) était en effet une évidence. Mais cette stratégie conscience que les politiques monétaires non-conventionnelles l’optimisme renaisse durablement. 

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PAGE 26. Indices | | Novembre 2015 | Gestion institutionnelleLe secteur financier à l’ère digitaleLa finance a dû s’adapter on comptera Phone) est en constante augmentation depuis sur ordinateur. En effet, comme nous l’avonset repenser son modèle face 24 milliards 2012. Chez IG, près de 40% des transactions se vu, suite à l’émergence des smartphones et desà la digitalisation de plus d’appareils font par le biais des applications mobile (iPhone, tablettes, bien des brokers proposent des appli-en plus grande des services. connectés Android, IPad, Windows phone), un chiffre en cations mobiles. Celles-ci sont, en règle générale, d’ici 4 ans. constante augmentation depuis 2012. très complètes et permettent un trading et des Fouad Bajjali Afin de rester au-devant de la scène au niveau services annexes de grande qualité. Mais quel en technologique, le secteur n’a d’autre choix que est véritablement l’intérêt?S CEO d’IG Bank suisse de se lancer dans le développement d’applica- L’argument premier est, bien évidemment, le fait elon une étude de Cisco, nous comp- tions utiles aux clients et facilitant leur manière de pouvoir trader n’importe où, n’importe quand. terons près de 4 milliards d’uti- de faire des transactions notamment. En consé- Que vous soyez devant votre PC, dans la rue ou lisateurs internet et 24 milliards quence, les spécialistes IT sur une plage, vous pourrez accéder aux cota- d’appareils connectés, soit plus de occupent une place de plus tions. Une simple connexion internet suffit. Vo- 6 appareils par utilisateurs d’ici 4 PROPORTION DE TRANSACTIONS EFFECTUÉES en plus importante sur la tre smartphone vous permettra donc de ne jamais ans. Ceci a clairement été compris VIA DES APPLICATIONS MOBILES place financière mondiale. rater une opportunité de marché. Ceci contrastepar les investisseurs, qui se sont rapidement en- bien évidemment avec la faible portabilité degouffrés dans le filon. En témoigne une autre % of client initiated transactions Un autre secteur en vogue votre ordinateur. Le second argument est égale-étude du groupe Accenture, qui montre qu’entre 40% est «l’outsourcing» de la ment la gestion de votre compte. Par exemple,2008 et 2014, les investissements dans les fin- iPhone App. Androïd App. vous pouvez décider d’ajouter des fonds, afin detech ont bondi de 928 millions à 12,2 milliards Others technologie. En effet, nous faire face à un appel de marge, et ce, également,de dollars dans le monde. Ainsi, l’importance Mobile % 35% observons une demande où que vous soyez. Il suffira pour ceci, là aussi, degrandissante de la digitalisation des services ne iPad App. vous connecter à votre application bancaire afinfait plus aujourd’hui aucun doute, et le secteur grandissante de «white la- d’effectuer un virement ou alors d’effectuer unfinancier ne fait pas non plus exception. 30% bel». Le white labelling per- paiement par carte de crédit.La finance à l’ère digitale n’est pas nouvelle, mais met aux clients d’utiliser la Toutefois, nous pensons que l’ordinateur n’estl’arrivée des smartphones et des applications a 25% technologie de trading et de pas mort et qu’il ne s’agit pas là d’un choix entreclairement impacté son évolution. Un exemple back-office de la banque et l’application et la plateforme internet. En effet,illustre parfaitement cette idée: le nombre de 20% de la paramétrer selon leurs il est bien plus aisé par exemple d’effectuer unetransactions effectuées par le biais des applica- besoins. Récemment de plus analyse technique ou de programmer une stra-tions mobiles (iPhone, Android, IPad, Windows 15% en plus de grands groupes tégie algorithmique avec un clavier et une sou- bancaires traditionnels, voire ris. Il apparaît ainsi que l’ordinateur et le mobile 10% privés, s’intéressent à ce type doivent se compléter et non s’utiliser individuel- de solutions. lement. Il serait sensé d’avoir d’un côté, l’appli- 5% Dès lors, nous pouvons nous cation pour réagir à des événements de marché poser la question des avanta- et, de l’autre, la plateforme pour des investisse- 0% ges, pour les clients privés, ments sur le plus long terme.  du trading sur mobile ou Mai12 Nov12 Mai13 Nov13 Mai14 Nov14 Mai15 Source: IG Group, mai 2015 sur tablette par rapport au trading plus «traditionnel»Solange Ghernaouti CybersécuritéProfesseure, directrice du Swiss Cybersecurity Advisory& Research Group, HEC − Unil (www.scarg.org)Le pot de terre et le pot de ferLa Cour de justice Selon une étude récente financée par Google et transférées vers ce pays» (Communiqué de presse de terre par son compagnon le pot de fer fut misde l’UE a pris position réalisée par l’université de Cambridge (UK), portant n°117/15 – Cour de justice de l’Union européenne). en éclats sans qu’il eût lieu de se plaindre».le 6 octobre dernier sur 20’000 utilisateurs de téléphones Android, Cet évènement est exemplaire, espérons qu’il La décision de la CJUE représente-t-elle une gouttesur le fait que les 87% seraient concernés par un défaut de sécurité devienne historique. d’eau dans l’océan de la mondialisation? Un grainEtats-Unis n’assurent informatique. Combien d’entre nous sommes vulné- La justice européenne joue son rôle de troisième de sable dans le processus de colonisation numéri-pas un niveau de rables sans le savoir? Combien d’entre nous avons pouvoir et réaffirme que le besoin de souveraineté que? Oui, mais elle peut devenir historique et avoirprotection adéquate pris conscience que toutes nos données profession- des données doit être au cœur du développement des effets démultipliés. Elle marque un tournantaux données à nelles et personnelles pouvaient être transférées de l’Internet et de la société de l’information. dans la volonté de l’Europe, qui tout en prenantcaractère personnel et traitées aux USA dès lors que nous utilisions un Profitons de cette décision pour développer une acte des dépendances et des interdépendancesqui y sont transférées. service de l’Internet proposé par un fournisseur culture du numérique made in Europe et pour faire induites par la mondialisation et les technologies américain comme Google, Apple ou Facebook comprendre à nos amis américains que désormais de l’information, affirme sa présence au monde et pour n’en citer que trois? Combien d’entre nous le marché européen fort de ces quelques cinq cent sa culture, notamment celle du respect des droits pensions – ou éventuellement doutions – que nos millions de consommateurs est devenu exigeant. fondamentaux, afin qu’elle ne soit pas submergée données étaient suffisamment protégées et que Espérons que nous saurons développer une in- et dissoute par le tsunami numérique. nos droits étaient respectés même si nos données dustrie du numérique forte, nous approprier des Espérons que le pot de terre de la construction étaient stockées dans des systèmes de sociétés pratiques numériques sûres et adopter un compor- européenne, par cet arrêt, initie un dialogue étrangères? tement cohérent au regard de nos exigences de constructif pour une gouvernance mondiale Le doute n’est désormais plus possible. Le 6 octo- protection des données. durable de l’Internet plus équitable et respectueu- bre 2015, la Cour de justice de l’Union européenne Même si les géants de l’Internet sont susceptibles se des cultures nationales et des civilisations, fédé- (CJUE) a pris position sur le fait que les Etats-Unis de pouvoir payer d’éventuelles amendes pour non rées dans le cyberespace. Le temps de la résistance n’assurent pas un niveau de protection adéquate respect des directives européennes, ils sont solidai- au numérique tel qu’il nous est imposé par les aux données à caractère personnel qui y sont trans- res au travers de l’organisation basée à Washington acteurs hégémoniques du Net d’outre-Atlantique férées (lire aussi en page 20). DC «The Internet Association» qui regroupe les est peut être venu! Il aura fallu qu’un autrichien porte plainte contre principaux acteurs américains de l’économie de Toutefois, saurons-nous résister aux discours des Facebook, pour démontrer que l’accord de juillet l’Internet et qui se veut être la voix unifiée de la sirènes de la Silicon Valey, largement repris par la 2000 de la Commission européenne, relatif à la nouvelle économie, pour demander un autre accord majorité des acteurs du numérique, y compris en sphère de sécurité (safe harbour) et qui légitimait Safe harbour entre l’Europe et les USA afin de Europe, qui font miroiter une croissance économi- les transferts des données de l’Europe vers les USA, pouvoir continuer à exploiter les données collec- que infinie, qui justifient l’exploitation des données ne répondait plus aux exigences requises par la tées en Europe sans être inquiétés par les autorités comme étant un levier incontournable de directive et par la Charte européenne des droits de nationales de contrôle. la croissance, qui légitiment le pillage numérique l’homme. Il a été considéré qu’«au vu des révé- Dans une de ses fables, Jean de la Fontaine nous par des illusions de résolution à tous nos problè- lations faites en 2013 par Edouard Snowden au avait pourtant mis en garde contre la confiance mes et qui recourent à des paroles pseudo-évangé- sujet des activités des services de renseignements mal placée et l’asymétrie du pouvoir détenu par un listes pour cela? des Etats-Unis (en particulier la National Security des protagonistes intrinsèquement plus puissant Serons-nous en mesure de résister aux lobbyistes Agency), le droit et les pratiques des Etats-Unis que l’autre. En nous rappelant qu’il ne fallait nous qui n’ont comme unique motivation que la défense n’offrent pas de protection suffisante contre la sur- associer qu’avec nos égaux… «Ou bien il nous des intérêts économiques des acteurs qu’ils veillance, par les autorités publiques, des données faudra craindre le destin d’un de ces pots… Le pot représentent? 

PAGE 27. Indices | | Novembre 2015 | Gestion institutionnelleEchange automatique de renseignements:l’impact technologique pour les banquesL’échange de renseignements Les données de compte et, dans certains cas, d’une personne à communiquer entre la banque et son client.implique une métamorphose devront être de contrôle. Cela nécessite donc de la part des Enfin, notre expérience montre qu’une stratégiecomplète du traitement de centralisées banques qu’elles centralisent les données afin de systématique de fragmentation et d’enfermementl’information. en vue d’être pouvoir donner suite à leurs obligations. Les ban- des données amène à une péjoration de leur quali- analysées ques se voient donc confrontées à un défi proche té. Nombreux sont les établissements où certainsPhilippe Fleury, Associé, et Marc Bieri, Directeur, puis livrées du grand écart qui les obligera à jongler entre champs de bases de données sont fragmentaire- aux autorités les standards ouverts de l’OCDE sur l’échange ment ou pas du tout remplis, voire contiennentL’Forensic, KPMG fiscales automatique de renseignements et une législation une information fausse ou surannée. Le fait de accord signé entre la Suisse et l’UE étrangères. nationale hautement restrictive sur la protection ne pas pouvoir accéder facilement à l’information le 27 mai 2015 a passé le cap du des données et dont l’observance demeure sévère- rend en effet plus difficile son contrôle et sa cor- Conseil national le 16 septem- ment contrôlée par le gendarme des marchés. rection. A titre d’exemple de lacune qualitative, bre au terme d’une procédure de L’expérience acquise récemment dans l’implé- on citera les décalages existant parfois dans les consultation par les cantons et les mentation de FATCA ou dans les programmes de documents juridiques entre l’adresse formelle de milieux concernés. Il débouchera régularisation fiscale avec les Etats-Unis apporte résidence, saisie par le titulaire à l’ouverture dusur une loi d’application dont l’entrée en vigueur aux établissements participants un avantage tan- compte, l’adresse de domicile fiscal et l’adresse deest prévue pour début 2017 et sur l’introduction gible, mais démontre aussi toute la lourdeur de la correspondance. Dans un monde toujours plusde l’échange automatique de renseignements dès tâche lorsque de l’information morcelée dans plu- globalisé et dans le mouvement perpétuel, contrô-2018. Cette nouvelle réglementation marque une sieurs systèmes nécessite un processus d’agréga- ler constamment la domiciliation de leurs clientsrévolution par rapport à la manière dont les ban- tion afin de pouvoir la présenter au format requis. se révèlera un enjeu crucial pour les banques.ques ont traité leurs données depuis de nombreu- D’autre part, parmi les préoccupations essentiel- En conclusion, les défis technologiques posés parses années. Elle implique pour les banques, en sus les de l’OCDE dans le cadre de la mise en place l’échange automatique de renseignements s’arti-d’un changement de paradigme, une métamor- de l’échange automatique de renseignements, la culent autour de deux axes principaux: la conso-phose complète du traitement de l’information. qualité des données électroniques figure en bonne lidation, par des migrations, des systèmes séparésLa situation qui prévaut actuellement auprès des place. Le fait de remettre des informations sur un vers des progiciels bancaires intégrés qui per-banques ayant leur siège en Suisse correspond client à l’Etat où il a son domicile fiscal expose mettront d’opérer une extraction unique selonaux normes introduites par le secret bancaire aussi la banque à une responsabilité civile si elle les normes requises, d’une part, et la préserva-remontant à 1934, à savoir un haut degré de devait communiquer des données à un Etat où tion stricte de la confidentialité des données desconfidentialité sur les données personnelles des le client n’est pas fiscalement domicilié. Bien que clients imposée par la cadre légal, d’autre part.clients, matérialisé par des environnements infor- cette procédure implique au préalable un consen- De la réussite à atteindre cet équilibre de funam-matiques souvent physiquement isolés du back tement explicite du client, l’exercice pourrait bule dépend largement l’avenir de la réputationoffice. Afin d’éviter toute fuite d’informations, être périlleux en cas de désaccord sur le domicile de notre place financière./Ñ$JHIL~6HLWHYHUWLNDO™ PPles banques ont enfermé leurs registres centrauxdans des zones de réseau sécurisées, voire dans ››Les clients,des coffres, et instauré des règles contraignantes on ne s’enpour les employés ayant accès à ce type d’infor- fisch pas !mation. Cette situation se traduit le plus souventpar des sources de données multiples correspon- *«UDQWVG÷DFWLIVGHSXLVSOXVGHDQVF÷HVWDYHFSDVVLRQHW )LVFK$VVHW0DQDJHPHQW$*dant à différents environnements système: ges- HQWKRXVLDVPHTXHQRXVVRPPHVSU«VHQWVVXUOHVPDUFK«V %HOOHULYH_=XULFKtion de relation client, gestion électronique des GHVR EOLJDWLRQVF RQYHUWLEOHVHWG÷HQWUHSULVHDYHFG÷H[FHOOHQWV ZZZIDPFK_LQIR#IDPFKdonnées, progiciel bancaire, base des adresses de U «VXOWDWV6HXOXQH QJDJHPHQWVDQVIDLOOHQRXVSHUPHWG÷¬WUH 7«Opublipostage pour les comptes numérotés. Les ¢ODKDXWHXUGHVH[LJHQFHVGHQRVLQYHVWLVVHXUVdonnées client sont ainsi morcelées, leur accèsrestreint, et leur extraction réservée à des per-sonnes triées sur le volet.Les affaires liées à des vols de données et leurtransmission à des autorités étrangères, tout endémontrant l’existence de failles, ont contribué àaccentuer les mesures de protection et la tendan-ce à systématiquement ségréguer l’information àl’intérieur des environnements bancaires. Paral-lèlement, les contraintes imposées par les auto-rités de surveillance sur les risques opérationnelset les règles de conduite sur le marché (circulai-res FINMA 2008/21 et 2013/08) ont accentué ceconcept de défense de l’information par barrièresde classification et par périmètres de niveau desécurité. Loin de contredire cette approche, les ré-centes attaques d’environnements bancaires parles hackers confortent les banques dans leur stra-tégie du bunker derrière ses lignes de remparts,de façon à éviter que les hackers accèdent auxdonnées sensibles des comptes clients.L’échange automatique de renseignements remeten question tout l’édifice patiemment construitjusque là et implique un changement de para-digme complet. Aujourd’hui éclatée et fragmen-tée à dessein pour préserver sa confidentialité etminimiser son exposition au risque de fuite, l’in-formation sujette à l’échange nécessitera, avec lanouvelle norme d’échange automatique de rensei-gnements, d’être réunie dans un environnementcentralisé, en vue d’être analysée, traitée et ulti-mement livrée aux autorités fiscales étrangères.La nouvelle norme exigera en effet que des don-nées tant financières que personnelles du comptesoient transmises au domicile fiscal d’un titulaire

PAGE 28. Indices | | Novembre 2015 | Création d’entrepriseLieu de travail: un choix stratégiqueOù s’installer lorsque l’on crée Le choix initial et risques associés à chacune. L’entrepreneur qui forte activité économique. Un projet Interregson entreprise? Entre location devrait être se lance seul ou en association dans son garage «Encourager la création d’un réseau de lieux ded’un local, incubateurs, pépiniè- reconsidéré est donc loin d’être une légende. Le choix du do- travail partagés pour développer le coworkingres d’entreprises, co-working, en fonction micile est généralement lié à des raisons finan- et le télétravail sur le Grand Genève» envisage lel’offre ne cesse de s’étoffer. des besoins cières et certains y trouvent aussi un environ- développement d’un réseau de plus de 200 lieux qui évoluent au nement rassurant et propice à la concentration. à l’horizon 2025, avec près de 7000 places de tra- Caroline Coquerel cours du cycle Mais c’est sans compter les difficultés de séparer vail, utilisées par environ 35 000 clients (Source de vie du projet. vie privée et professionnelle et les éventuels dé- www.teletravail-geneve.com). Tels les incubateurs,ACoach GENILEM rangements intempestifs qui causent une perte un panel de services est proposé aux entrepre- u lancement ou lors du déve- de productivité. Cet isolement est aussi parfois neurs nomades, ainsi que la volonté de créer des loppement de son activité, l’en- à la longue facteur de déprime et de difficulté synergies entre ceux-ci. Reste à savoir si tout un trepreneur est confronté à un pour le projet. A ceux qui envisagent de se lancer chacun est prêt à accepter les contraintes que choix, plus stratégique qu’il ne depuis leur domicile, le défi qui leur est donné l’imagine parfois: quel lieu de repose sur l’organisation de leur semaine avec Incubateurs et pépinières travail choisir? Si historique- tâches et objectifs précis tout en prévoyant des ont vocation à faciliterment le choix était plus limité, l’offre ne cesse moments à l’extérieur au contact de leurs parties les rencontres entre lesde s’étoffer au-delà de la location d’un local, avec prenantes. projets et les entreprises.des espaces tels qu’incubateurs, pépinières et co- Incubateurs et pépinières proposent des environ-working. Alors, que choisir et comment? nements favorables à la création d’entreprises ac- peut représenter un espace partagé. Il ne resteEntre celui qui fait son choix sans étude préa- tives dans le même domaine. Ils ont des espaces donc plus qu’à tester (souvent gratuitement)lable des alternatives et celui perdu parmi tou- pouvant s’adapter aux besoins des entrepreneurs. pour vérifier que cette alternative correspondetes les possibilités, les approches se multiplient. Du matériel partagé est parfois à disposition, jus- aux attentes!Il y a bien évidemment la solution classique qui qu’à des laboratoires pour certains, ainsi que les Enfin, quelle que soit la solution retenue, elleconsiste à devenir locataire d’une surface. Toute- éventuels services dédiés aux entrepreneurs, l’ac- sera loin d’être unique et figée dans le temps.fois, cette solution n’est pas toujours à la portée compagnement actif et les interactions avec des Elle devrait être reconsidérée en fonction desde tous les entrepreneurs, en particulier ceux qui écoles et des organismes spécialisés. Ils ont voca- besoins qui évoluent au cours du cycle de viedémarrent leur activité. C’est pourquoi, certains tion à faciliter les rencontres entre les projets et du projet entrepreneurial. D’autant plus que lesd’entre eux se retrouvent face à un réel dilemme les entreprises qu’ils hébergent. Un certain nom- types et le nombre d’espaces à disposition ainsicar, dans la majorité des cas, la richesse des possi- bre d’entrepreneurs n’a pas connaissance de ce que les méthodes et outils de travail évoluentbilités est peu connue, ainsi que les opportunités type d’espaces, ni de la complétude des services également. Alors autant se renseigner et essayer et activités proposés. Il s’agit alors d’en sélection- de concilier les avantages de toutes les possibili- ner quelques-uns dont les offres semblent corres- tés offertes. Tout comme d’autres aspects du pro- pondre avec les besoins du projet, d’en vérifier jet entrepreneurial, le choix du lieu de travail est les critères d’éligibilité et de l’ambiance, puis de finalement toute une question de stratégie!  prendre le temps de les visiter avant de signer. Autre alternative, les espaces de co-working qui se développent de plus en plus dans les villes àCherry Checkout: il manque peu de chosespour que le business décolle vraimentLa jeune entreprise genevoise L’entreprise née deux autres participants rencontrés sur place. Genilem. Avec cet argent, il décide d’externali-a créé un module pour les sites en novembre Tout a commencé justement lors d’un Startup ser la partie développement auprès d’une entre-de e-commerce alliant action 2014 à Genève Weekend (lancer une idée de start-up en 54 heu- prise reconnue, basée en Asie, afin de limiter sescaritative et tirage au sort pour s’apprête à res), en mars 2012, lors duquel a jailli l’idée de coûts. Choix regretté car les résultats ne sont passe faire rembourser son achat. commercialiser créer un module à intégrer aux sites e-commerce à la hauteur de ses attentes et le développement son produit. avec pour but de pousser les acheteurs en ligne à prend du retard. Barbara Ben Hamadi faire un don pour une œuvre caritative tout en Mi-mars 2015, il trouve un nouveau développeur les faisant participer à un tirage au sort afin de se plus proche en distance ce qui favorise la coor-L Responsable communication GENILEM faire rembourser la valeur de leur panier d’achat. dination. Manque de chance, celui-ci reçoit une es idées fusent à vitesse grand V Sauf qu’aux yeux de la loi, le concept était offre plus attrayante ailleurs. Il s’en va et Cherry dans la tête de l’entrepreneur. Son considéré comme une loterie. En Suisse, seuls la Checkout vit un véritable coup dur. cœur palpite tout aussi vite dès Loterie Romande et son pendant en suisse aléma- En juillet 2015, la perle tant recherchée par Jé- qu’il s’agit de réfléchir à son pro- nique sont autorisés à pratiquer un tel système. rémy Grandjean semble enfin être trouvée et les jet ou d’en parler à son entourage. Cette problématique avait d’ailleurs été soulevée activités de l’entreprise se voient ainsi relancées. Et pourtant… La vitesse à laquel- par les membres du jury du Startup weekend. Parallèlement, avec 12 contrats signés (4 avec desle son idée va se concrétiser peut s’avérer bien Après six mois de recherches pour trouver une sociétés e-commerce et 8 avec des organisationsmoins rapide et, le temps, paraître long, voire très solution légale viable et d’attente qu’un cabinet non gouvernementales dont Terre des Hommeslong selon les cas. Un peu comme un gâteau qui d’avocats valide le concept, la Comlot, centre de Suisse et Action contre la Faim), l’entrepreneurn’attend plus qu’une cerise soit déposée sur lui compétence des cantons en matière de loteries, autodidacte doit quand même faire face à des re-pour être fièrement servi, l’entrepreneur qui a lui donne son feu vert. L’équipe Cherry Chec- fus d’entrée en matière. En effet, certaines ONGremporté le concours Startup Weekend à Lau- kout peut enfin se consacrer au démarrage de ne se montrent pas intéressées en-dessous d’unsanne, se veut confiant: «Je sens aujourd’hui l’entreprise. Elle s’inscrit alors au programme de certain seuil de dons.qu’il manque peu de choses pour que le business Venture Kick. Ceci lui a valu de gagner la somme Aujourd’hui, avec l’aide de son nouveau déve-décolle vraiment». de 30.000 francs permettant ainsi de développer loppeur, il est à même de proposer une solutionJérémy Grandjean, qui a fait l’Ecole d’ingénieurs un premier prototype en faisant appel à un déve- universelle applicable à tous les sites. Il s’apprêtede Genève en génie mécanique puis a décroché loppeur indépendant. A ce stade, la solution n’est ainsi à entrer dans une phase de commercialisa-un Master de l’Ecole d’ingénieurs d’Yverdon en pas encore adaptée au site de tous ses clients et tion: «On estime à 3,3 milliards d’actes d’achat ef-nano-technologies, a toujours été en quête d’in- la collaboration doit être poursuivie pour réali- fectués en ligne en Europe sur une année. Si cha-dépendance. Raison pour laquelle il a commencé ser du développement informatique. Toutefois, que acheteur ajoute la «cerise» Cherry Checkouttrès tôt à réfléchir à des idées d’entreprise. C’est cette façon de procéder s’avère très vite onéreuse. à son panier lors du paiement, cela représente 3,3donc dans le cadre de cette compétition qu’il a La recherche de fonds devient alors une priorité milliards de francs de dons. Le potentiel est doncdonné vie à son projet entrepreneurial avec mais prend beaucoup de temps; ce qui a forte- énorme», explique Jérémy Grandjean. ment ralenti l’avancement du projet. Il aura fallu trois ans à Cherry Checkout pour Printemps 2014, Jérémy Grandjean contacte passer du projet à la phase de commercialisation un investisseur privé proche de son réseau qui de son produit. La cerise sur le gâteau? Ce serait décide d’investir 100.000 francs dans le projet. que son fondateur puisse quitter son job alimen- L’entreprise Cherry Checkout SA voit finale- taire pour se consacrer à 100% à sa passion entre- ment le jour en novembre 2014 peu après le dé- preneuriale. C’est d’ailleurs l’objectif visé pour le but de son programme d’accompagnement chez printemps 2016 ! 

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PAGE 30. Indices | | Novembre 2015 | EntretienFrançois DussartLe nouveau groupe d’hôtels de luxe se prépareà affronter la concurrence et la hausse du francA près avoir dirigé du- La venue d’Anne-Sophie Pic à Lausanne rant 12 ans le Beau a aussi créé l’événement? Rivage Palace, à Lau- sanne, François Dus- Nous avons ouvert en 2009. Je connais- sart, diplômé de l’Ecole sais Anne-Sophie Pic par l’intermé- Hôtelière de Lausanne diaire d’amis communs. Elle venait régulièrement en Suisse où elle a de laqui a fait carrière durant 14 ans dans famille. Au moment où elle a obtenudivers hôtels du groupe Hayatt, a pris sa troisième étoile au Michelin, ellela tête depuis quelque mois de la so- avait des sollicitations à Paris, qu’elleciété hôtelière Beau Rivage Palace considérait comme étant un peu loin.SA, propriété de la Fondation de fa- On s’est dit pourquoi ne pas faire quel-mille Sandoz. Suite à l’acquisition au que chose ensemble? Nous avons doncprintemps dernier du groupe d’hôtels eu de très bonnes années 2006 et 2007Lausanne Palace, pour une somme de avec l’ouverture du spa et une année150 à 250 millions de francs, selon la record en 2008. La venue d’Anne-presse, la Fondation de Famille Sandoz Sophie Pic constitue un élément sup-possède à présent en Suisse romande plémentaire de notre offre d’hôtellerietrois établissements cinq étoiles, le de luxe, qui positionne l’établissementLausanne Palace et le Beau Rivage sur la haute gastronomie. Cela nousPalace, à Lausanne, et l’Hôtel Palafitte a apporté une importante couvertureà Neuchâtel, deux quatre étoiles, le médiatique également.Château d’Ouchy et l’Hôtel d’Angle-terre et résidence, également à Lausan- Vous ne vous êtes pas arrêté là?ne, ainsi qu’un hôtel sans aucune étoile Nous avons refait l’ensemble des cham-LHotel au Flon à Lausanne. bres d’une aile en modernisant toute laLe nouveau groupe de plus de 700 em- domotique. Un investissement de 28ployés pour un revenu supérieur à 100 millions de francs pour 100 chambres.millions de francs par an permettra des Dans l’hôtellerie, la technologie pro-synergies entre ces établissements, à gresse beaucoup plus vite aujourd’huitravers une centrale de réservation, une que la décoration d’intérieur. Nosdirection des ressources humaines et clients ont besoin de connexion Inter-des achats communs. Mais sera-t-il plus net d’une très grosse capacité. Les tra-rentable? Ce n’est pas gagné d’avance. vaux débutés en 2012 ont été terminésCar, le marché lausannois va connaî- l’an dernier. Car ils n’ont lieu qu’entretre un bouleversement important avec le mois d’octobre et le mois de mars del’ouverture de l’Hôtel Royal Savoy. l’année suivante. Nous avons refait leDoté de deux cents chambres, cet éta- BAR à côté du Café Beau Rivage. Lablissement rénové à grands frais par ses François Dussart. Directeur Général deuxième aile sera également rénovée,propriétaires qataris augmentera l’offre du groupe Beau Rivage Palacede lits cinq étoiles de plus de 60% dans mais l’intervention sera plus légère.la capitale vaudoise. Le marché va sediluer car, cette hausse de l’offre ne cor- 1990 Diplômé de l’Ecole Hôtelière de Lausanne. Vous projetez aussi de créer de nouvellesrespond pas à un bond de la demande. 1990 Management trainee dans le groupe Hyatt où il restera 14 ans. suites et un centre de congrès?Quelle stratégie François Dussart appli- 2003 Directeur général du Beau Rivage Palace, à Lausanne.quera-t-il pour résister à cette nouvelle 2015 Nommé Hôtelier suisse de l’année par le magazine Bilanz. Nous avons également élaboré depuis 2015 Directeur Général du groupe d’hôtels de luxe Beau Rivage Palace SA. deux ou trois ans un projet de centre de conférence dans le parc. Ce délaiconcurrence? s’explique parce que le projet exige une modification du plan partiel d’affecta-Le magazine Bilanz vous a nommé «hôtelier de l’année 2015», pourtant vous tion. Nous venons de recevoir l’accord verbal pour le nouveau plan, cequittez l’opérationnel? qui nous permet maintenant de développer le projet dans le but d’obtenirEn fait, je reste managing director de Beau Rivage Palace SA, entité qui va un permis de construire. Ces démarches ont débuté bien avant le rappro-chapeauter l’ensemble des hôtels du groupe détenu par la Famille Sandoz, chement avec le Lausanne Palace qui accueille une importante clientèleà l’exception de l’hôtel Riffelalp, à Zermatt. Celui-ci est géré de manière d’affaires.indépendante. Il entretient une forme de synergie entre les hôtels Seiler àZermatt de par sa situation géographique. A Lausanne, c’est Nathalie Sei- Que peut vous apporter un centre de congrès?ler-Hayez qui reprend la direction générale du Beau-Rivage Palace. Elle Nous avons des installations très performantes pour la clientèle de villé-a fait un travail remarquable au Connaught à Londres et elle connaît très giature. Pour les conférences et les séminaires, nous disposons d’outils his-bien la maison et la Suisse. Yves Chavaillaz va diriger l’Hôtel Angleterre & toriques. Ce n’est pas facile d’insérer de la technologie dans un bâtimentRésidence, le Château d’Ouchy et Le Palafitte, à Neuchâtel, comme direc- historique. La salle Sandoz et La Rotonde sont aussi extrêmement deman-teur général de ce pôle de près de 160 chambres, Jean-Jacques Gauer reste dées pour des événements locaux comme un mariage ou une assembléenaturellement le directeur général du Lausanne Palace et je vais superviser générale. Parfois, nous sommes pris entre deux feux. Si un client locall’ensemble du groupe qui réalise un chiffre d’affaires d’un peu plus de 100 souhaite réserver la salle Sandoz cinq mois à l’avance pour l’organisationmillions de francs avec 700 employés, sans compter le Riffelalp. d’un séminaire sans location de chambre, cela nous bloque. Notre métier de base, est de louer des chambres. Nous ne pouvons pas nous permettreComment devient-on hôtelier de l’année? l’éventuelle perte d’une conférence avec location de 50 chambres sur troisJe l’ignore. Cela fait 12 ans que je travaille au Beau-Rivage Palace. Je suis jours. Nous souhaitons donc créer dans le parc avec vue sur le lac un cen-arrivé en 2003, qui était une année en dents de scie. Les affaires étaient tre de congrès très moderne et high-tech pour l’organisation de séminairesmoindres par rapport aux années précédentes. Nous avons lancé très vite et de conférences entre 100 et 200 personnes. Cela nous permettra de ré-le projet de rénovation pour créer le spa que nous avons ouvert en 2005. pondre à une demande et de renforcer notre positionnement auprès d’uneC’était vraiment l’outil qui manquait à l’hôtel pour compléter son offre. clientèle d’affaires.L’ouverture du spa a donné un coup de fouet à l’hôtel avec une grosse com-munication qui nous a valu aussi une couverture importante dans la pres- Ce centre de congrès a une capacité relativement faible?se du monde entier. Nous avons également ouvert le restaurant japonais C’est ce dont nous avons besoin. Nous ne voulons pas créer un «monstre».Miyako et enchaîné en rénovant le cœur de l’hôtel, La Rotonde, qui date de Nous irons jusqu’à 300 places peut-être. Nous donnons aux clients la possi-1908 et dont il fallait refaire le toit. Nous avons supprimé le Bar Anglais et bilité de profiter aussi du reste du parc qui est sous-exploité sur la parcelledéplacé la salle de petit déjeuner et créé le restaurant Anne-Sophie Pic. à côté du Musée Olympique. Le projet comporte également le développe- 

PAGE 31. Indices | | Novembre 2015 | Entretien François Dussartment d’une quinzaine de chambres et suites sous-forme de petits pavillons d’affaires, un peu moins sur la clientèle de loisirs qui est assez fortunée etpour renforcer aussi notre offre de villégiature. L’environnement devient pour qui une hausse de 10 à 15 % des tarifs ne va pas changer ses habitu-de plus en plus concurrentiel. Nous savions que le Royal Savoy allait ouvrir des, alors qu’une société doit justifier une destination coûteuse. Nous pros-et se positionner avec une offre intéressante pour le public d’affaires. pectons beaucoup le marché suisse pour compenser ce recul. Le marché américain est très porteur, car le dollar remonte et l’économie américaineLe Beau-Rivage Palace a un rendement plus élevé que le Lausanne Palace. va mieux. Pour les Américains, une quasi-parité du dollar avec le francPourquoi? est une forme de sécurité. En revanche, sur le marché européen, c’est plus difficile.Le Beau-Rivage Palace qui a un plus grand nombre de chambres a aussi unvolume d’affaires plus important avec un taux d’occupation légèrement Le résultat des votations du 9 février vous préoccupe-t-il?plus haut, et surtout un prix moyen plus élevé. C’est en raison de l’empla-cement au bord du lac. Le Lausanne Palace attire davantage une clientèle Le résultat des votations du 9 février nous inquiète aussi. Nos équipes sed’affaires et le Beau- Rivage Palace une clientèle de loisirs pour de longs composent de 25% de collaborateurs suisses et de 75% d’étrangers. Si l’onséjours dans de grandes suites qui intéressent bien les familles. Mais la dif- devait revenir à un système de quotas, ce ne serait pas bon pour l’hôtellerieférence n’est pas très grande. Le Palace a un rendement brut d’environ 7 parce que le travail administratif supplémentaire va alourdir nos frais. Etmillions de francs sur un chiffre d’affaires de 45 millions et le Beau Rivage par rapport à la zone euro, les salaires en Suisse sont très élevés. Parmi lesun rendement brut de 11 millions et un chiffre d’affaires de 60 millions. autres risques majeurs, si le monde du sport décidait de quitter la région, si une grosse société internationale délocalisait son siège cela serait trèsQuelles sont les possibilités de développement du groupe? difficile pour l’hôtellerie lausannoise en général. Mais l’hôtellerie connaît des cycles plus ou moins difficiles. Le Beau-Rivage Palace est resté ouvertDans un premier temps, nous devons nous organiser en tant que groupe. sans interruption depuis 153 ans… alors nous continuons d’investir à longLe directeur du Château d’Ouchy nous a quittés et le directeur de l’hôtel terme.Angleterre & Résidence a pris la direction des deux établissements, quisont très proches. Ce sont les premières synergies. Ensuite, nous devons Que pensez-vous de la situation de l’hôtellerie de luxe en Suisse en général etbien comprendre le fonctionnement du Lausanne Palace, et à terme, nous des cinq étoiles en particulier?aurons des fonctions transversales pour l’ensemble. Nous travaillons éga- Il y a une hôtellerie suisse de très grande qualité. Les grands hôtels à Zu-lement sur le dossier des achats. Quand vous achetez pour 30 millions ou rich, Genève, Zermatt, Saint-Moritz ou Gstaad sont de très haut niveau.pour 60 millions, vous obtenez des prix différents. L’objectif est d’augmen- Ils offrent un service d’excellente qualité. Le succès, c’est d’aller vers leter la rentabilité du groupe. Il ne faut pas oublier que le Royal Savoy, avec haut. On se doit d’offrir une prestation de très haut niveau pour attirer uneses 200 chambres, va provoquer une augmentation de 66% de la capacité clientèle fortunée qui aime la destination, même si celle-cihôtelière cinq étoiles à Lausanne. C’est une concurrence très sérieuse pour est onéreuse. Le Royal Savoy avecnous. Une augmentation de l’offre de 60% ne correspond pas à une crois-sance de la demande de 60%. Le marché va donc dans un premier temps Mais entretenir ces hôtels coûte extrêmement cher, cela se ses 200 chambresforcément se diluer. compte en dizaine de millions? va provoquer uneQuelle est votre stratégie pour résister? En Suisse, les propriétaires, que ce soit les sociétés ou augmentation de des familles, investissent beaucoup dans l’hôtellerie de 66% de la capacitéLe rapprochement avec le Lausanne Palace nous permet, à travers certai- luxe, qui bénéficie de leur solidité financière. C’est im- hôtelière cinq étoilesnes synergies, de mieux amortir le choc. Nous pouvons offrir une palette portant. Car si vous n’avez pas les moyens d’investir, à Lausanne. C’estplus large de prestations et de produits. Nous bénéficierons aussi d’une il est difficile de rester au sommet. Ces sont des inves- une concurrence trèsforce commerciale plus efficace avec des frais réduits, puisque les mêmes tissements constants et sur le long terme, un éternelpersonnes proposeront davantage de produits. Différentes sociétés qui nous recommencement.représentent démarchent les agences de voyages aux États-Unis, en Angle-terre, en Chine, en Russie et sur les marchés clés. Nous avons une équipe Comment expliquez-vous la surenchère d’investissements sérieuse pour nous.commerciale qui voyage aussi. Pour ma part, je reviens d’une semaine deprospection à New York où j’ai enchaîné une trentaine de rendez-vous avec dans les hôtels de luxe?des agents de voyage pour les entreprises et pour les privés. La compétition dans l’hôtellerie de luxe est mondiale. La qualité du service est essentielle. Nos clients voyagent de plus en plusEst-ce facile de vendre une destination comme Lausanne? et les voyages sont de plus en plus faciles et de moins en moins chers. LaCe n’est jamais facile de vendre une destination secondaire. Mais nous nouvelle clientèle switche très rapidement. Elle peut basculer en Asie ouavons travaillé ces marchés depuis de nombreuses années, notamment avec ailleurs sur la planète en quelques heures. les meetings incentives pour la clientèle d’entreprise.Je vais superviser L’hôtellerie suisse ne peut pas attendre que les clients Quel est l’atout des palaces suisses face à cette concurrence?l’ensemble du groupe viennent, cette époque est révolue depuis bien long- temps. Nous devons aller chercher nos clients là où ils N’importe qui avec beaucoup d’argent peut construire partout un hôtelqui réalise un chiffre se trouvent. Nous faisons venir à Lausanne un certain comme le nôtre. En revanche, l’ADN, l’expérience, l’âme d’une maisond’affaires d’un peu nombre de prescripteurs, nous invitons des agents de comme celle du Lausanne Palace avec ses 100 ans d’existence, cela ne peutplus de 100 millions voyage à découvrir nos établissements, nous convions pas se bâtir du jour au lendemain. Et c’est là où la Suisse est extrêmementde francs avec 700 des journalistes pour obtenir de la visibilité dans les bien positionnée, avec une tradition hôtelière importante. Ses grands hôtels médias. Pour le Beau-Rivage Palace, 30 % de la clien- ont une âme, une histoire à laquelle les clients sont attachés.employés, sans compter tèle est suisse. En Europe, la France, l’Angleterre, l’Al- De nouveaux venus comme Bulgari ou Armani griffent des palaces et connaissentle Riffelalp. lemagne, l’Italie, le Benelux représentent environ 25%. un succès immédiat en pratiquant souvent les prix les plus élevés de leur marché? La clientèle du Moyen-Orient près de 12%. Il faut voir que ces grandes marques restent dans le luxe. Toutefois, La rencontre entre les Américains et les Iraniens au prin- elles s’associent avec des groupes hôteliers qui gèrent ces établissements.temps dernier vous aide-t-elle à prospecter au Moyen-Orient? Ces marques se positionnent sur un art de vivre dans le luxe. Le groupe LVMH a crée les hôtels Cheval blanc dont le premier hôtel a ouvert àC’était une opportunité incroyable. Nous avons bénéficié d’une très im- Courchevel. Ces sont des spécialistes du luxe qui connaissent leur métier,portante communication. Nous n’aurions pas eu les moyens d’obtenir une disposent de moyens importants et savent s’entourer d’hôteliers extrême-telle visibilité. Cela vaut des millions. Mais est-ce que cela vous amène des ment compétents.clients de plus? Je n’en suis pas certain. On dit pourtant qu’il est difficile de gagner de l’argent dans l’hôtellerie de luxe.Et la clientèle asiatique? Souvent un Palace rapporte réellement à son propriétaire lors de sa revente. C’est une sorte de placement immobilier.La clientèle asiatique et chinoise est en progression. Nous avons travailléle marché chinois depuis une quinzaine d’années, puis avec l’aide des jeux Dans l’hôtellerie, il y a la partie immobilière et la partie image. Ces hôtelsolympiques de Pékin. Grâce au Musée olympique, nous avons accueilli griffés contribuent aussi à l’image de marque. C’est un investissement àles maires de Shanghai, de Pékin et de Guangzhou. Le président chinois a long terme. Dans des villes comme Paris, Milan, Londres ou New York,séjourné au Beau-Rivage Palace durant le G8. Cela nous a positionnés. En- le prix moyen des chambres cinq étoiles est de 900 euros, prix que l’onsuite, à travers l’IMD, très actif sur le marché chinois, nous avons pu attirer retrouvera dans certains hôtels à Genève et à Zurich et non sur des desti-les grandes sociétés et les banques chinoises qui assistaient à des séminaires nations secondaires comme Lausanne. Dans l’hôtellerie, la destination està l’IMD. Nous avons également commencé à approcher la clientèle indivi- fondamentale. A Paris, vous pouvez pratiquer des prix plus élevés qu’à Lau-duelle, des Chinois très fortunés qui ont découvert la région. sanne. C’est la loi de l’offre et la demande. Si l’on déplaçait le Beau-RivageC’est un marché extrêmement porteur notamment en raison du tourisme Palace de Lausanne à Genève, nous pourrions augmenter nos prix moyensmédical, dont le spectre, qui va de l’esthétique à la médecine de pointe, est de 250 francs.très large. Très tôt, nous avons également pris une agence qui nous repré-sente en Chine et recruté récemment une attachée commerciale chinoise Que recherche la clientèle des palaces?basée à Lausanne. Elle recherche, je crois, une expérience. Nous vendons plus qu’une cham-Quel sont les principaux risques pour votre groupe? bre d’hôtel. Vous venez ici pour l’expérience avec le spa, pour le bien-être, la gastronomie, le lac, pour passer du bon temps. C’est pourquoi il faut qu’ilActuellement le franc fort! Nous ressentons un tassement de la clientèleIndices est un supplément de L’AGEFI, quotidien de l’Agence économique et financière à Genève | Président Alain Duménil | Administrateur délégué-Rédacteur en chef François Schaller | CEO Agefi SA Olivier Bloch | Directeur adjoint, développements Lionel RougeRédactrice en chef Indices Danielle Hennard | Responsable IT Guy-Marc Aprin | Responsable graphisme et édition Sigrid Van Hove [email protected] | Journalistes Mohammad Farrokh, Giuseppe Melillo | Contributeurs réguliers Solange Ghernaouti, Alain-MaxGuénette, Daniel Held, François-Serge Lhabitant, François Savary, Philippe Schindler | Administration Patricia Chevalley, Carole Bommottet | Marketing Khadija Hemma (021) 331 41 09 | Abonnements (021) 331 41 01 – [email protected] | Publicité Suisse romande & internationaleNorbert Fouchault (021) 331 41 25 – [email protected] – Suisse alémanique Béatrice Leuenberger (044) 254 39 21 [email protected] | Imprimerie Kliemo Printing, Eupen | Les textes des journalistes hors de la rédaction ne peuvent engager la responsabilité de la publication.Copyright © Toute reproduction, même partielle, des articles et illustrations publiés est interdite, sauf autorisation écrite de la rédaction | Direction et administration Rue de Genève 17, Case postale 5031, CH-1002 Lausanne, tél. (021) 331 41 41, fax (021) 331 41 55, www.agefi.com 

PAGE 32. Indices | | Novembre 2015 | Gestion institutionnelle François Dussarty ait un service fait de détails, mais qu’il soit naturel. Il est extrêmement contribuer à améliorer ses résultats.important de garder une juste distance. La relation avec le client est fonda-mentale. C’est la base. On parle d’hospitalité. Vous allez rénover prochainement l’Hôtel Palafitte. Pourquoi?Ne pourriez-vous pas monter en gamme, devenir un six étoiles? Nous venons de rénover toute la partie restauration, restaurant, bar et fu- moir. Nous avons aussi réinvesti beaucoup d’argent dans son infrastructure.Le terme six étoiles ne signifie pas grand chose. Il est surtout connu au Projet temporaire créé pour l’expo 02, l’hôtel était construit de façon pro-Moyen-Orient. En Suisse, il y a le classement d’Hôtellerie Suisse qui définit visoire. Dix ans plus tard, il a fallu le remettre à jour de manière durable.les catégories jusqu’à cinq étoiles supérieures, mais qui ne connaît pas le six Nous allons finaliser une chambre témoin ces jours-ci afin de lancer en finétoiles. En France, plusieurs grands hôtels ont défini les critères «Palace». d’année la rénovation progressive des 40 pavillons. C’est un établissementC’est une catégorie supérieure. Mais les prix de ces hôtels vont fluctuer en extrêmement intéressant qui offre une expérience originale. Il s’agit dufonction de la destination et de la saisonnalité. seul hôtel sur pilotis en Europe.Comment parvient-on à fidéliser une telle clientèle exigeante avec une destina- Et sa fréquentation ne souffre-t-elle pas de son emplacement décentré?tion comme Lausanne qui n’est pas aussi attrayante que Londres ou Paris? La fréquentation est bonne. Nous avons très bien travaillé cet été et nousEffectivement, Lausanne n’est pas une destination première pour ceux qui allons terminer 2015 avec un taux d’occupation de 57% ce qui est bien.recherchent un lieu bling-bling. Mais de nombreux clients qui découvrent Je souhaiterais qu’on puisse passer les 60% sur l’année. C’est un endroitla ville, la région, le vignoble du Lavaux, nos hôtels, la qualité de l’environ- très calme qui convient à une clientèle d’entreprise. Pour la première fois,nement naturel, culturel et gastronomique, sont séduits par la destination. l’an dernier, une société britannique a privatisé le site durant une semaineL’offre est vaste et il y a beaucoup de choses à faire à Lausanne. pour se mettre au vert. Il y a un potentiel à exploiter si nous parvenons àJe repars fin octobre pour 15 jours au Moyen-Orient, à Abu Dhabi, Dubaï, développer ce type d’événements en hiver. Bien sûr, nous sommes très liésRiyad, Jeddah, Doha. Je rends visite à des clients que nous connaissons avec le monde de l’horlogerie. Si celui-ci est tendu, c’est aussi un peu plusde longue date pour les remercier d’avoir passé l’été à Lausanne. Ils me difficile pour nous.reçoivent, me présentent leurs amis à qui ils ont parlé de nos hôtels et quideviendront peut-être de futurs clients. Ce sont des visites de courtoisie Prospectez-vous auprès des équipes de football ou de basket qui cherchentpour entretenir la relation. à s’entraîner hors de leur cadre habituel?Avez-vous une stratégie de promotion digitale sur les réseaux sociaux? Pas pour le Palafitte, mais nous avons accueilli la sélection hollandaise plu- sieurs fois ici au Beau-Rivage Palace, qui a utilisé l’hôtel comme lieu deNous suivons tout ce qui se publie sur nos hôtels sur les réseaux sociaux préparation pour un Championnat du monde ou une coupe d’Europe decomme Twitter, Facebook, où les clients postent des photos de l’hôtel et des football. Nous avons débuté il y a une dizaine d’années dans le football etcommentaires. Notre responsable de la communication digitale fait aussi la nous avons travaillé avec différentes équipes.promotion de l’hôtel à travers le site internet et les nouveaux réseaux d’in-formations pour gagner en visibilité. La page Facebook du Beau-Rivage Une grande manifestation sportive régulière à Lausanne, de type tournoisPalace compte presque 10 000 abonnés, un chiffre en hausse constante. de tennis ATP, façon Roland-Garros aiderait-elle l’industrie hôtelière locale?Allez-vous conserver Lhôtel au Flon qui n’a pas d’étoile, ce qui ne paraît pas très Naturellement cela nous aiderait de façon importante. Mais Lausanne ac-cohérent dans un groupe d’hôtels de luxe? cueille nombre de manifestations sportives comme le Championnat du monde du triathlon. Nous avons été également partenaires du concoursLhôtel, est une location à travers Lausanne Palace SA. C’était une oppor- d’équitation de Lausanne durant lequel nous recevons de nombreux pro-tunité qu’a saisie le Lausanne Palace. L’établissement fonctionne bien et priétaires équestres. La Ville de Lausanne vient de remporter l’organisa-a sa place à Lausanne. Sa grande proximité avec le Lausanne Palace est tion des Jeux olympiques de la jeunesse en 2020, qui sera sans doute uneextrêmement pratique, même s’il n’est pas de la même catégorie. Il n’y a année chargée. pas de raison de l’abandonner. Avec les synergies, nous pouvons peut-être Propos recueillis par Giuseppe MelilloMindful leader: quand la pleineconscience s’invite en entrepriseLes leaders doivent se munirde nouvelles compétences face La pleine du mindfulness permet la construction de ponts rapport à leur pratique quotidienne pour deve-à la complexité croissante de conscience entre le savoir-être du leader et le savoir-faire du nir acteur de leur propre changement, commela gestion d’entreprise. L’une permet d’éviter manager. Elle se développe à travers une mise le prouvent quelques témoignages d’anciens di-d’elle est la conscience de soi. le piège de en application, le plus souvent sur son lieu pro- plômés: l’automatisme fessionnel. Une bonne dose d’introspection per-  «Pour moi, la remise en question a été profonde. Zarina M. Charlesworth dans la prise mettra de lier le savoir-faire avec le savoir-être. Cela m’a permis de prendre un plus grand recul sur MBA, PhD, professeure HES de décision La personne se trouve au centre de ses réflexions mes pratiques et surtout de prendre le temps de dé- HEG Arc (Neuchâtel) et HEIG-VD et d’être plus et acteur de son propre développement. Par une velopper de nouveaux outils. Nous avons beaucoup réceptif. pratique de pleine conscience, le leader peut as- partagé avec les autres étudiants ce qui nous a faitL (Yverdon-les-Bains)* sumer son rôle sans hésitation. Au quotidien, progresser plus rapidement.» (Christophe Peçon, a pleine conscience trouve ses le temps devient un luxe dont un dirigeant ne Engineering Manager, Medtronic SA). origines dans la tradition boudd- dispose que rarement. Il est dès lors primordial  «Cette démarche m’a tout d’abord permis d’in- histe et permet de diriger son at- qu’il puisse focaliser son attention sur l’évalua- terroger mon savoir-faire et mon savoir-être, puis tention sur le moment présent de tion d’une situation et agir sans hésitation, tout de comprendre que la solution à certains problèmes façon ouverte et sans préjugés. en prenant en compte le contexte dans son inté- n’était peut-être pas là où je le pensais.» (Ariane D’abord consignée aux milieux mé- gralité. La pleine conscience permet d’éviter le Rustichelli, Co-Directrice, Organisation desditatifs puis thérapeutiques, la pleine conscience piège de l’automatisme dans la prise de décision Suisses de l’étranger).a suscité un intérêt croissant dans le contexte et d’être plus réceptif, avec une compréhension  «Ça a été un réel déclencheur pour me remettredu leadership suite aux écrits d’Ellen Langer élargie de tous les éléments en jeu. en question et pour évoluer dans ma posture de lea-et Jon Kabat-Zinn (1990, 1994) et fait depuis Pour accompagner les leaders de demain, il exis- der/manager. Les sujets concernés sont des sujetsl’objet de nombreuses recherches scientifiques. te une multitude de cours, formations et possi- clés dans la vie du manager souhaitant développerCes dernières se concentrent sur l’impact du bilités de se faire coacher. Le cursus d’Executive son leadership. Le fait d’avoir des entretiens avec desmindfulness sur le comportement des leaders, MBA reste pourtant une des valeurs les plus sû- personnes avisées permet d’analyser pertinemmentsur leurs capacités à se focaliser sur les éléments res. La critique de Mintzberg, quant au fait qu’il ses comportements et ses pratiques.» (Valéry Naula,clés ainsi que sur leurs aptitudes relationnelles n’est pas possible de former des managers dans Services Marketing Team Leader, Bobst SA).et démontrent un effet positif non-négligeable des salles de classes, est encore valable pour une L’EMBA du Leader-Manager responsable a pourdans la prise de décision. partie des cours proposés. Il est donc important mission de permettre aux professionnels venantLes compétences d’un leader pratiquant la pleine de choisir un programme axé sur le développe- d’horizons divers de relever les défis du 21e siè-conscience ne sont pas innées mais peuvent s’ap- ment du leadership et qui ne se réduit pas à en- cle. Le cursus en emploi cible un public franco-prendre. La posture de leader se pratique à tout seigner que les «hard-skills». phone. niveau et n’incombe pas qu’aux dirigeants mais L’Executive MBA (EMBA) du Leader-Mana-peut être adoptée par toutes et tous. La pratique ger responsable proposée par la Haute école de * Et responsable de l’Executive MBA du Leader-Manager gestion Arc et la Haute Ecole d’Ingénierie et de Responsable à la HEG Arc (Neuchâtel) et la HEIG-VD (Yverdon- Gestion du Canton de Vaud appartient aux for- les-Bains). (1) Mindfulness (1989); The Power of Mindful mations basées sur les «soft-skills». Cette forma- Learning (1997). (2) Full catastrophe living: using the wisdom tion, accréditée par l’OAQ/AAQ depuis 2012, of your body and mind to face stress, pain, and illness (1990); demande aux participants une grande part de Wherever You Go, There You Are: Mindfulness Meditation travail d’introspection et de prise de recul par in Everyday Life (1994).

PAGE 33. Indices | | Novembre 2015 |Daniel Held LeadershipDirecteur, PI Management, Lutry*L’indispensable montée en puissance des DRHLa montée en puissance de la fonction finance a été dictée par Car un vrai DRH est potentiellement celui qui est le mieux tiser s’ils veulent jouer le rôle dont les organisations ont besoin.les attentes d’acteurs multiples. Les exigences actionnariales, placé pour avoir une vision globale des choses, pour évaluer les C’est évidemment beaucoup plus difficile à réussir que ne l’ales analyses de risques, les normes comptables, les comparaisons chances de succès des stratégies et plans mis en œuvre, pour été le défi finance. Parce que l’on est dans de l’intangible, avecde performance de plus en plus nombreuses ont permis de dispo- comprendre les dysfonctionnements et les aborder de manière un impact sur les résultats financiers plus difficile à mesurer enser aujourd’hui de fonctions finance reconnues dans la plupart cohérente et pertinente, pour mettre en route des démarches avance même s’il semble évident. C’est aussi plus difficile, parcedes organisations. et solutions qui apportent une vraie valeur. Les RH classiques, que le management pense souvent pouvoir régler tout soi-même,Les tableaux de bord financiers sont largement devenus stan- administratives et opérationnelles, n’ont pas leur place en facilement, surtout lorsque les affaires vont bien ou que le mar-dards et structurent l’activité, les audits financiers pilotent les direction. Ils l’ont plutôt dans un centre de service ou dans une ché du travail est facile, sans se rendre suffisamment compte quefusions et acquisitions. Or, l’on dit souvent que le capital le plus fonction finance. Les postures habituelles, où prime la conformité les actions RH doivent s’inscrire dans la durée, et que les déci-précieux des organisations est son capital humain. Qu’avons- aux processus et une perspective opérationnelle, devront évoluer sions instinctives et spontanées n’ont plus leur place aujourd’hui.nous fait pour que ce capital soit valorisé, reconnu, piloté de vers une posture partenariale, avec des approches permettant Les CEO, dont nos organisations ont besoin pour réussir lesmanière professionnelle à ce jour. Quelles exigences et quels d’assurer, quelles que soient les conditions du marché, la valori- transformations actuellement requises, l’ont déjà compris.moyens les CEO ont-ils donnés à leur directeur ressources hu- sation et la dynamisation du capital humain. Il est certain que les DRH capables d’agir à ce niveau-là ne sontmaines (DRH) sur ce point? Qu’est-ce qui a été fait pour changer Ce qui est en jeu aujourd’hui pour la DRH, c’est de réussir à tra- pas nombreux aujourd’hui. Mais il est possible de leur permettrela tendance d’adorer critiquer la fonction RH? Les DRH ont bien vailler ensemble avec le management sur les questions clés liées de monter en puissance en quelques années, avec une visionsûr une part de responsabilité dans la situation actuelle, n’étant au capital humain pour que, avec des collaborateurs engagés et et un mandat clairs, et un accompagnement appropriés. Celasouvent pas assez stratèges, business et à l’aise dans les ques- compétents, la création de valeur pour les clients soit maximale, présuppose cependant qu’ils aient une expérience de leadershiptions d’organisation, de leadership et de changement. Mais il est et tout ceci avec fierté et plaisir. En parlant de la valeur ajoutée et de business suffisante pour être ce partenaire indispensable.certain qu’ils ne deviendront pas partenaires stratégiques sans pour les clients, nous pensons à la qualité, à la simplicité des Mais aussi qu’ils aient des compétences en organisation et dé-une volonté et un mandat clairs du CEO. processus, à la facilité et aux compétences des interfaces clients veloppement du capital humain qui soient vraiment celles dontLe CEO est le premier intéressé par la performance financière. voire à l’implication des clients dans l’innovation. l’organisation a besoin1. Un domaine dont les universités, busi-Il a compris qu’il n’arrive pas à tout gérer et maîtriser tout seul. Sur ce terrain de jeu crucial, celui de la performance humaine ness schools et consultants sont encore trop souvent absents. Il devrait être le premier intéressé par la performance humaine et organisationnelle durables, le DRH a l’occasion d’apporter sa (1) C’est notamment l’ambition du MAS-HCM de la HEIG-VD, dont l’auteurde l’organisation, et de la même manière, se rendre compte qu’il contribution autant au niveau de l’avenir, du stratégique (prévoir, est l’un des co-fondateurs.ne peut pas gérer tout seul l’ensemble des problématiques asso- anticiper) que du présent, de l’opérationnel (réussir la miseciées, qui sont logiquement de plus en plus complexes, incertai- en œuvre, les actions et dépasser les obstacles). * Directeur du cabinet PI Management, Empowering for change. Enseignant dansnCeFsOTeeDMtt1Da50mR3H-bFiNpgDou-uëPRsrEr,SaaSiv1e5en-ctA4daVei-nsHsDsi ocfoolupritmieo.epnrdsfuinnnt1roivoa2mn9t/ae0g4si/qà2u0t1er5opuov1ue5rr:.1pC9ilEoOt,er Ce terrain n’est pas celui qui est aujourd’hui visé en priorité par plusieurs hautes écoles. Partenaire Savilleconsulting, Career4Life et Crossk-les entreprises dans leurs transformations. la plupart des efforts de professionnalisation de la fonction RH. nowledge pour le développement du leadership, des talents et du bien-être au Mais c’est celui que les DRH seront amenés à investir et à concré- travail (www.piman.ch).Fundana vous guide dans l'universdes gérants alternatifs depuis plus de vingt ans.Fundana se consacre exclusivement à la gestion alternativeet vous apporte son expertise dans l’identification de nouveaux talents.Les solutions façonnées pour nos clients allient simplicité, transparence et performance.Fundana Genève | Tél. +41 22 312 50 50 | www.fundana.ch

PAGE 34. Indices | | Novembre 2015 | Les livres par HEG ArcDictionnaire de comptabilité Les dirigeants se trouvent souvent confrontésBernard COLASSE à de nombreuses critiques du fait de la tendance de leur discipline à être par trop normative.Éditions La Découverte,coll. Grands repères, 220 pages, 32 francs Managers et pratique réflexiveISBN 978-2-707-18679-9 praticiens, offrant à ces derniers la possibilité de Un dictionnaire réalisé par un des mener des études de doctorat en administration meilleurs théoriciens de la comptabi- des affaires. La création de ce dispositif, selon lité des entreprises. Ouvrage critique Michel Kalika, résulte de la demande de mana- qui montre que la comptabilité n’est Alain Max Guénette gers d’entreprises ayant l’envie de devenir des ni neutre, ni inoffensive. 200 entrées producteurs de connaissance en soutenant une classables en deux catégories: des I HEGArc thèse de doctorat appliquée. L’ouvrage repose sur mots techniques (bilan, etc.) et des l fut un temps où les enseignants dans la conviction que le management est une science mots qui renvoient à une technologie les écoles de commerce – écoles dites de l’action où la création de connaissance émane comptable (risque, etc.). aujourd’hui, de management ou de principalement des praticiens. Il est divisé en gestion – étaient majoritairement des trois parties. La première permet à des profes-Économie politique des capitalismes praticiens qui, forts de leur expérience, seurs bien en chaire de s’exprimer sur différentsRobert BOYER venaient partager avec les étudiants les sujets. Plus pragmatique, la deuxième partie se La création de connaissance ficelles de leur métier. Ils parlaient de gestion en concentre sur les questions de perspectives deÉditions de La Découverte, coll. Grands repères par les managers contexte, à partir d’actions, les leurs, dans des sec- recherche et de méthodologie. La troisième par-370 pages, 42 francs Paul BEAULIEU, Michel KALIKA teurs économiques et sociaux particuliers: assu- tie, enfin, pratique, présente cinq synthèses de978-2-707-18626-3 rance, banque, industrie, fonction publique, etc. projets de recherches doctorales réalisées par des Éditions EMS, 2015 Ils transmettaient leurs connaissances et prépa- praticiens-chercheurs. L’école économique dite de la 470 pages, 39 francs raient les étudiants aux usages dans des contex- L’ouvrage présente une diversité de points de régulation s’appuie sur l’idée que les ISBN 978-2-847-69818-3 tes différenciés et des comportements y relatifs. vue et engage un débat pour le développement institutions et leur architecture sont Cet aspect éminemment concret de l’enseigne- en termes de création de connaissance par les déterminantes pour comprendre les MANAGEOR ment du management a perduré jusqu’aux années managers-chercheurs. Parmi tous les articles, on croissances et les crises. L’auteur de Tout le management soixante du siècle dernier, note particulièrement une ce manuel économique unique en son à l’ère digitale période pendant laquelle des Les théories les contribution qui discute des genre, porte une attention particulière Michel BARABEL, Michel MEIER enseignants professionnels se plus fécondes en apports de Chester Barnard, à l’articulation de l’économique sont petit à petit substitués auteur classique évoqué plus et du politique. Éditions Dunod, 3e édition, 2015 aux gens de la pratique des management depuis haut. 780 pages, 70 francs affaires. Bardés de diplômes, le tournant des deux Un autre ouvrage de ma-Les désarrois d’un fou de l’État ISBN 978-2-100-72246-4 ces professionnels n’avaient siècles passés ont nagement, dans le genrePierre BIRNBAUM cependant pas eu le temps, été celles de praticiens manuel, mérite aussi d’être ni l’occasion de posséder qui s’efforçaient signalé. Sa troisième éditionÉditions Albin Michel, coll. Itinéraires du savoir des connaissances contextua- à théoriser leurs met en exergue l’inédit du250 pages, 33.90 francs lisées, pas plus qu’ils n’avaient pratiques face à management actuel selonISBN 978-2-226314949 pu mettre en pratique des sa- des défis inédits. ses auteurs, à savoir le di- voir-faire. Le management gital. Cet ouvrage de réfé- Spécialiste de l’histoire de l’État, devenait plus abstrait. rence coordonné par Michel l’auteur s’intéresse à la question du Face à cette abstraction, des Barabel et Michel Meier, pouvoir. Dans ce livre d’entretiens, il critiques se sont fait alors présente et analyse les sup- interroge ses croyances en l’État fort à jour de différents côtés dont posées meilleures pratiques la française à l’aune de la théorie po- les plus vigoureuses et pertinentes ont sans doute du management. Sur le plan du contenu, on no- litique et de son expérience singulière. été celle des montréalais Alain Chanlat et Henry tera que la troisième édition a été profondément Réflexions à partir de l’affaiblissement Mintzberg qui, chacun à sa manière, s’attachaient remaniée, la troisième partie de l’ouvrage étant du modèle de citoyenneté universaliste. à incarner les leçons de management, se tenant notamment consacrée aux nouveaux défis du résolument à distance de postures enseignantes management avec de nouveaux chapitres portantQuand un peuple parle. ADT quart monde: de type «off shore», i.e. non contextualisées. sur: le management intergénérationnel (généra-un combat contre la misère Rappelons d’ailleurs que les théories les plus tion Y et seniors), le management à distance, leBruno TARDIEU fécondes en management depuis le tournant des management international et le management deux siècles passés, ont été celles de praticiens «responsable»…Éditions La Découverte, coll. Cahiers libres qui, devant répondre à des questions inédites, Sur le plan formel, on notera une présenta-260 pages, 23 francs réfléchissaient pour les résoudre, à leur pratiques, tion facilitant la lecture et l’étude critique.ISBN 978-2- 707185655 s’attachant à les théoriser. Pensons notamment Chaque chapitre se conclut par un «cahier aux ingénieurs Frederik Taylor, Henri Fayol et du praticien» qui comprend des articles ti- Courant d’engagement, d’action et Taïchi Ohno. Pensons aussi à d’autres dirigeants rés de revues et d’expertises. L’ouvrage peut de pensée qui s’est diffusé à travers de grande culture tels que Mary Follett-Parker être un outil intéressant pour toute personne, le monde, ATD Quart Monde reste ou Chester Barnard, auteurs trop peu connus, étudiant, cadre, consultant ou chercheur qui, peu connu. Raison de mettre au jour qui appréhendaient les organisations comme des munie d’un esprit critique, va pouvoir interro- ses méthodes, ses principes, son systèmes coopératifs. Tout cela pour défendre ger les connaissances et les pratiques relevées esprit, son analyse politique. Pour l’idée que les théories en management devraient et les mettre en question. ATD Quart Monde, qui a introduit la être des réponses concrètes à des défis pratique- Les théories abstraites de management facilitent notion d’«exclusion sociale», la misère ment posés. le conformisme et empêche une pensée réflexive corrompt la société. Deux ouvrages paraissent dernièrement qui cha- et critique parmi les managers, attitude pourtant cun à sa façon s’efforce de se saisir des questions essentielle pour les dirigeants et les cadres desEnquêtes sur les idées et la culture pratiques d’aujourd’hui. entreprises.REVUE DU CRIEUR N°2 L’ouvrage de Michel Kalika et Paul Baulieu s’ins- Dans cette optique, les deux ouvrages ici recen- crit dans une volonté de résoudre le manque de sés donnent à penser, sans pour autant présenterÉditions La Découverte et Mediapart pertinence souvent des études de management des idées définitives. Ils ont le mérite d’abor-160 pages, 24 francs en faisant se confronter des représentants du der, même si c’est parfois de façon discrète, leISBN 9782707186393 monde académique et des personnes confrontées rôle social des cadres et dirigeants en tant que à des problèmes dans leur pratique managériale. membres de la société. La gestion n’est en ef- Replacer les idées au cœur du débat Auteurs relativement connus dans le domaine, fet pas qu’une activité technique moralement public et traiter de manière inédite, ils ont estimé intéressant de créer un dispositif et politiquement neutre, mais est fondamenta- insolite et incisive le monde intellectuel où pouvaient se rencontrer des professeurs et des lement sociale et politique.  et culturel, tel est la marque de cette nouvelle revue. Enquêtes et reportages sont sa particularité. Des articles pro- fonds et abordables, comme autant de matière pour penser notre monde.L’inconscient expliqué à mon filsÉlisabeth ROUDINESCOÉditions du Seuil, 120 pages, 13 francsISBN 978-2-021-22771-0 L’auteure mobilise des supports «concrets» – la Guerre des étoiles, Titanic, l’imaginaire des contes et légendes, le spectacle des cruautés humaines, le rêve, etc. – pour permettre aux adolescents… et à leurs parents d’accéder à ce continent sans rivages ni localisation dans l’être humain: l’inconscient.

PAGE 35. Indices | | Novembre 2015 | Les livres par HEG Arc Beat Bürgenmeier Economics Rules: Why Economics Works, When it Fails, and How to Tell the Difference professeur honoraire à l’Université de Genève. Dani RODRIK 1976. PhD en économie politique. Oxford University Press, 256 pages, 30.40 francs 1982. Professeur ordinaire à l’Université de Genève. ISBN 9780198736899 1995. Doyen de la Faculté des sciences économiques et sociales. 2001. Directeur du centre d’écologie humaine et des sciences de l’environnement. Cet ouvrage présente une réflexion 2015. Parution de «Finance verte: Marketing ou révolution?» épistémologique sur l’économie, disci- pline qui s’appuie sur une multiplicitéFinance et environnement de modèles. L’auteur défend l’écono-L a conversion de la finance au développement mie et les économistes passablement durable est-elle un leurre? C’est l’inquiétude qui leur rentabilité financière mais également selon leur efficacité critiqués de nos jours. La discipline reste paraît traverser de part en part le récent ouvrage environnementale et sociale est un moyen efficace de réforme. pour lui une véritable science dont du professeur d’économie, chantre de la prise en Il faut donc systématiquement promouvoir les investissements la multiplicité des modèles est compte de l’écologie dans l’économie et les affai- socialement responsables (ISR), et ne pas se limiter à penser précisément sa force. res. Bien sûr les ISR, soit les investissements so- les réformes dans une seule optique de réduction des risquescialement responsables, ont réussi à s’imposer dans le domaine inhérents au fonctionnement du système financier actuel (too Behind the Model. A Constructive Critique of Economicde la finance, mais l’ont-ils conquis au point d’instiller une nou- big to fail). Modelingvelle culture dans ce domaine? Autrement dit, l’ont-ils conquis Peter SPIEGLERau point de le convertir au développement durable? L’auteur Quels instruments devraient être mis en place?croit dur comme fer que cela serait possible, mais il constate Éditions Cambridge University Press, 260 pagesque dans les faits il faudrait une vraie réforme de l’évaluation Une procédure de certification des ISR doit être mise en place, août 2015, pages, 87 francs, ISBN 978-1-107-06966-4des entreprises, ce qui est encore loin d’être le cas. Pour le pro- à l’instar d’ISO 26.000 qui cherche à promouvoir une approchefesseur genevois, la finance pourrait contribuer de manière éthique en affaires. Par ailleurs, toute mesure qui renforce la Après avoir montré comment les éco-substantielle à rendre le concept de développement durable prise en compte du long terme est bienvenue. Le champ de ré- nomistes utilisent les modèles formels,opérationnel. Hélas, au lieu d’être plus transparente et d’assu- formes est vaste, allant des impôts sur les transactions financiè- l’auteur présente un cadre inédit pourmer pleinement sa responsabilité, la finance actuelle favorise la res à une réglementation stricte des échanges à haute fréquence comprendre la logique de la modélisa-marchandisation de l’environnement. et de certains produits financiers particulièrement toxiques. tion économique. Il élabore des propo-L’ouvrage montre comment la finance peut contribuer à une sitions méthodologiques pour aider lespolitique environnementale opérationnelle en réformant son S’il est vrai que des changements surviennent parce que des économistes à détecter les éventuelsfonctionnement actuel. Trois parties le composent. Une pre- événements nous y obligent et rarement à cause de la «sagesse» décalages entre leurs modèles etmière partie rappelle les éléments du débat scientifique et, plus des hommes, alors: quel(s) événement(s) pourrai(en)t, selon vous, la cible de leurs enquêtes.fondamentalement, les «valeurs» et les «objectifs» que notre so- survenir pour que nous empruntions une voie telle que celle queciété se fixe, dimension politique et morale donc. La deuxième vous indiquez? The Future of the Professions: How Technology Willpartie se concentre sur une approche partenariale avec le souci Transform the Work of Human Expertsde contrer le point de vue du seul intérêt des actionnaires; quid L’accroissement des catastrophes naturelles prévues par le mon- Richard SUSSKIND, Daniel SUSSKINDde la dimension sociale du développement durable? Finalement, de scientifique serait évidemment un événement déclencheur.l’auteur étudie les différents instruments propres à provoquer Cependant, d’autres événements pourraient également contri- Oxford University Press, 368 pages, 33.60 francsun changement de comportement. Pour l’auteur, il y a urgence buer au changement de voie que je préconise, telles que l’adap- ISBN 978-0-198-713395à renforcer les réformes en cours dans l’optique du développe- tation des prix selon le principe «pollueur-payeur», la contraintement durable. législative, l’éducation et la prise de conscience de la population Savoir ce que nos enfants vont faire des problèmes environnementaux et sociaux. Cette conscience plus tard est une question embarras-Vous estimez que les institutions ne contribuent pas suffisamment se traduit déjà à l’heure actuelle par la pression qu’exercent sante à l’âge d’internet. Les auteurs deau développement durable: pouvez-vous préciser? certains groupes sociaux sur la finance, impliquant des coûts ce livre prédisent le déclin de la plupart réputationnels importants. En cas de poursuite du «business as des professions qui vont être rempla-Beat Bürgenmeier: La finance recherche de plus en plus le profit usual», ces coûts ne feront que croître et obligeront les acteurs cées par des dispositifs – personnes età court terme. Les échanges à haute fréquence renforcent cette financiers à changer leur stratégie.  systèmes – pour produire et distribuertendance. La finance s’enferme ainsi dans sa propre logique et Propos recueillis par Alain Max Guénette, à nouveaux frais des compétences dansnéglige une vision à long terme prenant en compte la protection IMSI, HEG Arc la société.de l’environnement et la cohésion sociale. D’une optique opéra-tionnelle du type «tête dans le guidon», il faudrait passer à une Finance verte: Marketing ou révolution? Elon Musk: Tesla, SpaceX, and the Questpensée stratégique à large échelle engageant la responsabilité de Beat BÜRGENMEIER for a Fantastic Futurela finance envers les générations futures. Ashlee VANCE Éditions des Presses polytechniquesComment réformer le système selon vous? et universitaires romandes, 2015, Éditions Ecco, 400 pages, 22 francs 250 pages, 27.50 francs ISBN 978-0-062-30123-9L’évaluation de la valeur des entreprises non seulement selon ISBN 978-2-889-15111-0 Pour le journaliste Ashlee Vance, ElonLa transition énergétique en questions Musk – PayPal, Tesla Motors, SpaceX et SolarCity – représente l’une des plusOn se souvient de la décision prise par la effet de serre, la diminution de notre dé- une version simplifiée du livre électro- importantes figures de l’histoire deconseillère fédérale Doris Leuthard peu pendance aux énergies fossiles et, finale- nique «Les enjeux de la transition éner- l’entreprise américaine. Il serait un in-après sa prise de fonction, de se passer à ment, l’acquisition d’une indépendance gétique suisse». Grâce au souci factuel venteur d’un futur aussi riche et profondterme de l’énergie nucléaire produite en énergétique. Le programme est ambitieux, et objectif des auteurs, il répond bien au que les visionnaires les plus audacieuxSuisse, c’est-à-dire d’ici environ trente la notion de «transition énergétique» s’ins- besoin d’information et d’action de nos de l’âge d’or de la science-fiction.ans. Voici donc un ouvrage dont l’ambi- tallant au cœur de nos préoccupations. démocraties à prescripteurs. tion est d’informer les citoyens suisses, et Il nous concerne par son impact sur les Par Barbara Guénette-Beck Saving Capitalism: For the Many, Not the Fewparmi eux les politiciens, des conséquen- ménages (à travers le chauffage principa- Robert B. REICHces de ce choix afin qu’ils puissent pren- lement), les transports (et donc notre mo- Comprendre la transition énergétiquedre position dans le débat public et voter bilité) et les industries et services. 100 questions brûlantes, 100 réponses pour Éditions Knopf Publishing Groupen toute connaissance de cause. Il vise L’ouvrage s’efforce de répondre à tous les garder la tête froide 250 pages, 29 francségalement à leur permettre de trouver défis posés en cent questions, regroupées François VUILLE, ISBN 978-0-385-35057-0des solutions personnelles en tant que en onze chapitres, que l’on peut aborder Daniel FAVRATcitoyens responsables. de façon très ludique. Il analyse de façon Suren ERKMAN L’économiste montre que le systèmeCe livre écrit par des spécialistes recon- détaillée la situation actuelle et envisage Éditions des Presses économique qui a contribué à rendre lesnus mondialement, chercheurs au sein de les solutions pertinentes, en tenant comp- polytechniques et États-Unis si forts, a été dévoyé. Il methautes écoles lausannoises (Unil et Epfl), te des avancées technologiques en cours. universitaires romandes au jour que la vénération du «libre mar-s’attache à pointer les enjeux de la sor- Il discute des avantages et des inconvé- (PPUR), 224 pages ché» a permis aux plus puissants de s’entie du nucléaire et les implications d’une nients de toutes les solutions techniques, 25 francs servir à leur avantage. Comment faire dutelle décision en regard d’autres défis tels tant au niveau politique que ménager. Préface de Doris Leuthard libre marché un outil pour la prospéritéque la réduction des émissions de gaz à Entre science et politique, cet ouvrage est ISBN 978-2-889-15110-3 de toutes et tous est sa question. Sortons de l’âge des fossiles! Manifeste pour la transition Maxime COMBES Éditions du Seuil, 280 pages, 19.90 francs 978-2-021-16076-5 L’auteur défend l’idée que ce n’est pas en forant toujours plus fort et toujours plus loin que l’on réglera le problème environnemental et climatique. Au contraire, la transition exige, contre l’extractivisme et la marchandisation de l’énergie et du climat, d’inventer un monde dé-carboné. Libraire conseil: Payot Neuchâtel

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