COLLECTION IMPÉRIALE, CHOPARD, MODÈLE EN ACIER, LUNETTE SERTIE DE DIAMANTS, CADRAN BLANC, COURONNE EN ACIER SERTIE D’UNE PIERRE DE LUNE.
PILOT TYPE 20 LADY, ZENITH, BOÎTE OR ROSE SERTIE DE DIAMANTS.
RENDEZ-VOUS NIGHT&DAY, JAEGER-LECOULTRE, EN OR BLANC, CADRAN PAVÉ DE DIAMANTS.
COLLECTION PROMESSE, BAUME ET MERCIER, BOÎTE EN ACIER, LUNETTE EN NACRE BLANCHE SERTIE DE DIAMANTS.
CHRONOGRAPHE MARINE EN OR BLANC, BREGUET, AVEC CADRAN EN NACRE NATURELLE, GUILLOCHÉ À LA MAIN.
OYSTER PERPETUAL DATEJUST, ROLEX, OR ROSE, CADRAN NACRE SERTI DE DIAMANTS
OVALE PANTOGRAPHE, PARMIGIANI, OR BLANC ROSE, QUANTIÈME À GUICHET, RÉSERVE DE MARCHE À DISQUE.
MODÈLE J12-365, CHANEL, CÉRAMIQUE BLANCHE ET OR BEIGE,SERTIE DE DIAMANTS.
BILLET d’HUMEUR © DR Flairs horlogers de Yves Piaget Digne descendant de la célèbre dynastie d’horlogers et aujourd’hui président de Piaget SA, Yves G. Piaget est un passionné de luxe et de nature. Pour Profil, il parleAu nom aujourd’hui de sa passion pour la rose, qui est devenue la marque de fabrique de la firme suisse. de la roseJ e vous mentirais en vous disant que mon premier objet que dans cet univers floral, tout est fait de surprises offertes de fascination fut destiné aux roses. Je suis né Piaget, d’un par la nature, rien n’est maîtrisable. D’ailleurs, dès que nous père passionné qui travaillait au sein de la manufacture avons créé des bijoux, bien avant de définir un élément clé quide la marque et qui m’a fait découvrir ce monde fait de porterait nos collections, nous étions sensible au charme de laminutie et de prouesses technologiques qu’est l’horlogerie. Je rose et l’avons mise en avant dans nos différentes lignes.peux cependant vous dire que mon amour pour la rose n’apas tardé à se révéler. Ayant grandi et habité à la Côte-aux- J’ai la chance de pouvoir avoir une rose qui porte mon nom. UnFées, j’avais pour habitude de m’amuser dans la véritable honneur pour moi. En 1982, je présidais le Concoursnature et j’ai rapidement été interpellé par les international de Roses Nouvelles de Genève. La rose Yveséglantines, rose sauvages qui poussentsous forme de buisson, à 1500 mètres Piaget est sortie grande gagnante de ce concours: la plusd’altitude. Cette rose m’intriguait à récompensée parmi les 200 candidates. Cette année-là, elle15 ans déjà, de par sa rareté et gagna d’ailleurs la Rose d’or de Genève. Son heureusesa forme exceptionnelle qui détentrice, Madame Louise Meylan, a spontanémentne ressemble à aucune autre proposé qu’on lui donne le même nom que moi enfleur. La rareté et l’exception… reconnaissance envers mon engagement pourDes domaines de passion qui le monde des roses depuis des années. Avoirlient la joaillerie et la nature. cette fleur qui me passionne depuis tant d’années qui, en plus, porte mon nom…J’ai ensuite poursuivi mes J’étais très touché. Son parfum et saétudes du côté de Neuchâtel où forme sont en plus tout simplementj’ai découvert la rose cultivée, uniques. Quand au rose passionà l’époque je vivais dans une de ses pétales, il est magnifique.maison entourée d’un magnifique Ces dernières années nous avonsjardin, je passais mon temps à donc tout naturellement désiréobserver l’évolution des rosiers. reprendre l’histoire et l’amourEnsuite, ma passion pour la rose n’a qui me lie à la rose pour imaginercessé de croître. J’ai été membre puis la Collection Piaget Rose. Uneprésident du Concours international de collection qui s’est illustrée en hautRoses Nouvelles, cette étape a pour moi été lieu dans l’univers des passionnésune révélation: j’y ai découvert ces artistes du luxe. Dans mes pièces favorites, ilqui créent des roses génétiquement (les y a la version bague, entièrement sertieobtenteurs), une passion transmise de génération de diamants. J’aime aussi la montre à secreten génération. Ce monde auquel appartiennent qui, lorsqu’on lève un de ses pétales, laisseles roses est fait de producteurs, d’horticulteurs et entrevoir son cadran.de professionnels qui dédiaient leur vie à la rose. C’estamusant, car le parcours de ces fleurs me fait penser à Notre passion pour la rose va même au-delàmes racines dans l’univers du luxe: nous avons également de la représentation, puisque nous avons aidédes spécialistes qui opèrent avec passion dans chaque phase de à la restauration des roseraies de Malmaisonréalisation d’une pièce. Nous créons, développons et finalisons et de Monaco afin d’apporter aux lieux la magiechaque bijou dans nos ateliers tout comme les producteurs d’autrefois. D’ailleurs, j’ai également réalisé une roseraieet horticulteurs le font avec la rose. La seule réelle différence d’exception sur les bords du Léman, un lieu où je passe chaqueréside dans le degré de surprise, car en joaillerie, «tout» est semaine afin de voir comment évoluent «mes jeunes filles».mesurable en terme de création et de réalisation, tant dis Ma prochaine histoire d’amour avec la rose? Pouvoir, pendant encore très longtemps, humer son doux parfum.- 59 -
CULTUrE
BILLET d’HUMEUR © BBL/AMÉLIE BLANC LES PETITS PAS DE DANSE de Gil Roman Titulaire de nombreux prix dont le prestigieux «Premio internazionale allacarriera, Tenore Giuseppe Di Stefano» qui récompense l’ensemble de sa carrière,Gil Roman a dédié sa vie à la danse. Formé par Marika Besobrasova, Gil Roman a appris et travaillé aux côtés de Maurice Béjart pendant près de trente ans. Chorégraphe confirmé, il est aujourd’hui son digne successeur à la tête de la compagnie Béjart Ballet Lausanne.LR’EéCtOerMnMeEl NCEMENT © JESSICA HAUFA la venue de chaque nouvelle saison de ballet, je vis une performance qui mettrait à l’honneur la voix. J’aimerais la même situation: une période durant laquelle je en effet faire quelque chose en lien avec Edith Piaf mais, pour remets en question mes envies pour la nouvelle surprendre notre public, plutôt que d’avoir des danseurs sur programmation. Réussir sa programmation n’est scène, je désire mettre l’accent sur les danseuses. Nous avons aussi des incontournables agendés depuis longtemps, commepas un exercice des plus faciles. Tout d’abord il faut jongler Presbytère ou encore la 9e Symphonie, accompagnée d’un or- chestre: tout prédestine cette dernière à être grandiose. Auavec les différentes représentations prévues en Suisse et à sein du «cahier à idées de Maurice Bejart» existe une multi- tude de ballets extraordinaires. Une partie de mon travail estl’étranger, ensuite vient le moment de la recherche perpétuelle de les moderniser et parfois d’en tirer des bribes que j’asso- cierai à d’autres compositions. Pour ce faire je puise chaquede nouvelles idées, finalement, tel un puzzle, il me faut assem- saison dans ses archives pour y dénicher des perles. Parfois ce n’est qu’un passage, d’autres fois c’est un ballet entier. Tout estbler l’ensemble avec intelligence et minutie afin de créer un source à une évolution vers un projet qui foulera les planches.programme qui se complète et apporte une harmonie géné- Lorsque je suis en train d’avancer dans le processus de créa- tion d’une chorégraphie, rien n’est jamais figé. Et même lorsrale à la saison. Un exercice que je ne peux pas entamer avant des dernières répétitions sur scène, tout peut encore changer et évoluer. Je suis comme un enfant, j’ai besoin d’être embarqué.d’avoir clôturé la saison précédente. Du coup, lorsqu’un danseur s’approprie une chorégraphie et la vit complètement, c’est à ce moment-là que la magie opère etContrairement à Maurice Béjart qui m’a beaucoup appris et que nous avons LA chorégraphie qui sera présentée au public.avec qui je partageais une réelle complicité, je ne suis pas du Fondamentalement c’est ce qui me plaît: que quelque chosegenre à arriver en studio avec des idées très claires et précises. d’imperceptible naisse alors que ce n’était pas prévu ainsi. CeA contrario, lorsque je pousse les portes du ballet, l’inspira- qui est le plus beau, c’est de ne pas savoir. D’arriver à la fin dution vient de toutes parts. Cela peut être les mouvements d’un spectacle et de découvrir un public qui s’est approprié un pas-danseur, le tissu du costumier, les pas de danse d’un nouveau sage et d’entendre chaque spectateur me raconter sa propre etvenu… Ensuite vient le moment pour moi de définir les grandes non pas l’histoire que nous avons voulu raconter. C'est le pluslignes et moments phares qui feront la saison. Pour moi, le beau des cadeaux pour moi.plus important est d’apporter le meilleur programme possibleà Lausanne, la ville qui a vu naître le rayonnement de la com-pagnie. Une compagnie qui lui appartient et un public qui abeaucoup donné en termes de générosité, à nos danseurs ainsiqu’à moi-même. Il est aussi essentiel pour moi d’apporter desnouveaux challenges à mes danseurs, de les pousser hors dessentiers battus et de réussir à susciter leur intérêt, à les nourrirpour danser une nouvelle chorégraphie. Cette année, j’ai réelle-ment envie de me lancer dans la création d’un ballet intimiste, - 61 -
SPEcTACLES, ExPOS, EtC… LE DIACRE FOU DE «120 SECONDES» FAIT SON SHOW À TRAVERS LA SUISSE ROMANDE C ela fait quinze ans que le comédien Didier Charlet enfile la Blablo, puis 120 secondes sur Couleur3, on le retrouve depuis robe blanche de Jean-Gabriel Cuénod, diacre de la cure de septembre sur les planches de Suisse romande. Son spectacle, Chastavel (village fictif du canton de Vaud), pour des sketches intitulé «Hosanna! Dans la joie», est calé sur une cérémonie à l’humour noir, très noir. Connu pour ses passages remarqués religieuse. Entre deux sermons, ou plutôt répétitions, nous lui à la radio, notamment dans La soupe sur la Première, El avons posé trois questions. PROFIL: Didier Charlet, qu’est-ce qui vous a poussé à emmener DIDIER CHARLET, ALIAS JEAN-GABRIEL CUÉNOD, SORT DE SON © CARLO DE ROSA Jean-Gabriel Cuénod à travers les salles de spectacle de Suisse ÉGLISE POUR REJOINDRE LES SALLES DE SUISSE ROMANDE. romande? DIDIER CHARLET: Ce personnage, je le joue depuis quinze ans, notamment à la radio. Depuis sept ans, on me conseille d’en faire un spectacle. Vincent Veillon et Vincent Kucholl (de 120 secondes) m’ont poussé, soutenu. Et finalement je me suis lancé. Cela m’a pris une année de travail entre l’écriture et la mise en scène. P: Avez-vous beaucoup innové par rapport à vos sketches radio? DC: La plupart de mon spectacle, c'est du tout neuf et le concept l'est également. Et ce qui est très différent, c’est que je suis seul. A la radio, j’avais toujours quelqu’un en face de moi. Le journaliste avait toujours le rôle de la raison. Ça pondérait. Là je suis tout seul et c’est le spectateur qui doit faire la balance. Il faut plutôt s’attendre au pire! P: Jean-Gabriel Cuénod, c’est qui finalement? extrémiste. Je ne critique pas le fait d’avoir la foi, au contraire, mais à travers ce personnage, j’attaque la religion et plus DC: Il représente tout ce qu’il y a en nous, ce que l’on retrouve largement les Suisses intolérants que l’on peut retrouver à en Suisse dans nos votations, la peur, la méfiance. Ce diacre l’église le dimanche. est raciste, homophobe; c’est ce qu’on perçoit dans la religion TOUTES LES DATES DES REPRÉSENTATIONS SUR WWW.HOSANNA.CHPAR JEANNE DUBUIS LALM’HAETUURREIDTÉE © GENOUD ENTREPRISE D'ARTS GRAPHIQUES A près de 90 ans, le peintre et dessinateur lausannois Jean-Claude Hessel- barth expose au Vieil Arsenal de la Fondation Pierre Gianadda à Marti- gny. Il y présente une quarantaine de peintures extrêmement colorées ainsi qu’une suite de dessins en noir et blanc. Pour Nicolas Raboud, commissaire de l’exposition, «les peintures d’Hesselbarth portent en elles l’anxiété de son être. L’éclatement de la couleur, s’il est parfois joyeux, n’en est pas moins déchirant. La continuité et la rigueur de ses exigences artistiques laissent apparaître aujourd’hui une œuvre en pleine maturité, riche de tous ses possibles et de tous ses acquis.» Jusqu’au 2 novembre. JEAN-CLAUDE HESSELBARTH, AILLEURS II, 1997. DIRECTION © LARA GILIBERTO Le Mudac à Lausanne se penche sur l’influence LE SEPTIÈME des formes du plaisir dans le design, la mode et CIEL l’art contemporain avec l’exposition «Nirvana. Les étranges formes du plaisir». Une centaine BETONY VERNON, LOVE LOCK COLLIER WORN WITH de créateurs contemporains y sont présentés; SADO CHIC LEASH AND COCK RING ATTACHMENT les objets exposés sont rares, réalisés dans des matériaux issus du monde du luxe et de l’artisanat. A voir du 29 octobre au 26 avril. - 62 -
AGENdA ÇA SE PASSE près de chez vous L’infatigable Lenny Kravitz est de retour avec son nouvel album Strut. Le New-Yorkais aux origines russo-bahaméennes, qui marie avec talent la musique groove, pop, funk et soul, sort sont 10e album. Un opus très personnel où l’artiste met en avant une musique moins rock mais beaucoup plus pop, dont le titre très commenté «The Cham- ber», avec un clip des plus sensuels. Le temps d’une soirée, l’homme au 38 millions de disques vendus vous fera vibrer sur ses anciens tubes, tels que Are You Gonna Go My Way ou Believe, ainsi que sur les titres de son nouvel opus où la guitare, la basse et la batterie sont les instruments de base. Un album «très animal».© GREG KADEL GPANORODPOVE INFOS FDLO’IMRIALGÈGEES EN CONCERT À L’ARENA DE GENÈVE Exilé en Suisse, dans sa petite LE MARDI 25 NOVEMBRE 2014 © ROB DESLONGCHAMPS maison de Bon-Port, à La Tour- © ED ATKINS, STILL DE HAPPY BIRTHDAY!!! de-Peilz, de 1873 jusqu’à sa mort DEL’AXERILT le 31 décembre 1877, Gustave PAR DANNY BAUMANN Courbet a continué à peindre. INFOS C’est à l’occasion d’un atelier avec Grâce à l’exposition Les années GUSTAVE COURBET, LES ANNÉES SUISSES les artistes Silvie et Chérif De- suisses, vous pourrez contempler JUSQU'AU 4 JANVIER 2015 AU MUSÉE RATH À fraoui que la Semaine interna- ses nombreuses peintures faites GENÈVE tionale de la vidéo, Biennale de durant les années passées au bord WWW.INSTITUTIONS.VILLE-GENEVE.CH/FR/MAH/ l’image en mouvement (BIM) est du Léman. Du château de Chillon, née. Ses 20 ans d’existence ont qu’il a peint sous tous les angles, ATDVEEIMSPÊTE permis de rassembler le meil- aux paysages des Alpes, le sommet leur de l’art vidéo. On y découvre du Grammont et les Dents du des images mythiques d’artistes Midi, qu’il voit depuis son jardin, tels que Bill Viola, Andy War- Gustave Courbet peint des œuvres hol et Anri Sala, pour ne citer d’une immense qualité durant qu’eux. Cette année, le Centre d’art les quatre années passées en contemporain de Genève organise Suisse. L’auteur de «L’origine du un grand nombre d’événements à monde» fait preuve d’une grande travers la ville. De l’art visuel à la finesse avec son pinceau grâce danse/performance, vous pourrez aux magnifiques dégradés et à la admirer le travail d’artistes tels précision des couleurs qu’il met qu’Ed Atkins, Pauline Julier ou en- dans chacun de ses tableaux. core James Richards. La BIM 2014 vous en mettra plein les yeux.© DOMINIQUE RATANE INFOS BIENNALE DE L’IMAGE EN MOUVEMENT EXPOSITION JUSQU'AU 23 NOVEMBRE 2014 WWW.CENTRE.CH INFOS LA TEMPÊTE, VENDREDI 21 NOVEMBRE 2014 AU THÉÂTRE DE L’OCTOGONE À PULLY M. ALAIN PRALON REMPLACE M. CLAUDE RICH DANS LE PERSONNAGE DE PROSPERODans une œuvre de William Shakespeare se mélangent toujours dramatique, burlesque et merveilleux. Cette pièce ne dérogepas à la règle grâce à un jeu d’acteurs admirable. Cette pièce mythique mettra en scène l’acteur Alain Pralon qui incarneraProspero, magicien enchanté et enchanteur commandant des éléments déchaînés qui changeront le destin des hommes. Cespectacle mis en scène par Christophe Lidon met à l’honneur et en lumière le dialogue et le décor. Le temps d’une soirée, vousen prendrez plein les yeux. - 63 -
BILLET d’HUMEUR © STEFAN MÜLLER Le lever de rideau d’Hervé Loichemol Directeur général de la Comédie de Genève, Hervé Loichemol est un homme du monde. Né en Algérie, il part faire ses études au Théâtre National de Strasbourg.Sur les planches, on le verra jouer Marivaux, Adamov ou encore Musset. Commemetteur en scène, on le retrouvera au Festival d’Avignon avec Hamlet-machine de Heiner Müller ou encore L’école des femmes de Molière. Hyperactif, cet homme passionné continue de surprendre avec des mises en scène fortes et émouvantes. Aujourd’hui, pour Profil, il nous parle des scènes de vie ou des planches qui le marquent.L’ arrivée à l’aéroport Ben Gourion ne pose pas de problème. l’image de femmes voilées encadrées de barbus armés jusqu’aux La route pour Gaza non plus. Les choses sérieuses com- dents. Mais de manière diffuse, avec le faux naturel du cliché.mencent au pied du mur. Au lieu de quoi j’ai rencontré des gens ouverts, gais, aimables, attachants. Ce sont eux qui font les villes et les souvenirs qu’onLe passage se fait à Erez. Un immense hangar moderne, propre, en garde.rutilant, magnifique. Des systèmes de contrôle sophistiqués, unlabyrinthe de couloirs, de chicanes, de portes, d’énigmatiques Les étudiants, jamais sortis de cette prison à ciel ouvert, par-tourniquets. Et le sentiment d’être peu de chose dans cette laient un français fluide, riche, étonnant. Nous n’avons pas parlégrande machine. de politique, à quoi bon, les choses sont claires. Nous avons parlé de Musset, de Shakespeare, de Voltaire et de Victor Hugo. Le tra-Au bout des contrôles, l’autre côté du mur, un autre monde. vail n’était pas facile, le théâtre n’est pas leur premier souci, ils800 mètres de couloir grillagé en plein air – la zone de sécuri- n’en ont d’ailleurs jamais réellement vu. Mais ils étaient joyeux,té – que l’on parcourt à pied ou en petits véhicules électriques, curieux, pleins de vie et de désirs. Ces étudiants rêvent de Paris,semblables à ceux qui transportent les invalides dans les aéro- de la Seine, de la tour Eiffel, de Notre-Dame, de l’Arc de triomphe,ports. Les contrôles palestiniens – un baraquement de chantier autant d’images d’Epinal qui disent leur soif de liberté.flanqué d’un point de vente de sodas – semblent désinvoltes etdérisoires comparés aux soins méticuleux des Israéliens. Pendant l’été, au milieu des bombardements, quand l’électricité était brièvement rétablie, quelques-uns d’entre eux m’ont en-Prise en charge par le personnel du Centre culturel français, voyé des textes pleins d’humour, de lucidité et de vie.voiture blindée et en route à travers champs, camps de réfugiés,zones détruites, restes de splendeur d’un front de mer qui rap- Gaza – c’est curieux de le dire quand plane la terreur – est un lieupelle les environs d’Alger. de vie. Rempli de gens qui désirent vivre. Je ne peux les nommer tous, mais au moins quelques-uns:Je ne savais pas, la première fois, ce que je trouverais là-bas. J’y Huda, Montasser, Ahmed, Ziad, Anthony, Soumaya, Baraa, Ma-suis allé par engagement bien sûr, mais aussi par curiosité et riam, Mahmoud, Nesma, Samiha.par amitié pour Mohamed Kacimi (ndlr: écrivain et dramaturgealgérien né en 1955). Je ne m’étais pas vraiment préparé, je ne NB: LA COMÉDIE DE GENÈVE A ENGAGÉ, AVEC LES UNIVERSITÉS DE GAZAm’étais pas renseigné, je n’avais pas consulté de cartes, ni de sites, ET DE GENÈVE ET L’ASSOCIATION ECRITURES DU MONDE, UN PROJETj’y suis allé seul. Dans un coin de ma tête traînait évidemment CULTUREL SUR PLUSIEURS ANNÉES. © STOCKPHOTO.COM/PONTUSE- 64 -
THÉâTRE De la montagne à la plaine, LA COMPAGNIE MUFUTHE fait revivre «Derborence» Avant de reprendre les rênes du Théâtre Le Poche à Genève, le metteur en scèneMathieu Bertholet se consacre durant trois ans à Charles-Ferdinand Ramuz. Il présenteactuellement «Derborence», pièce adaptée du roman de l’écrivain suisse. Le récit relate l’éboulement du massif des Diablerets sur la petite localité valaisanne.8h du matin un dimanche d’août à Derborence. Quelques semaines plus tard, la compagnie MuFuThe est Le ciel est d’un bleu éclatant mais il ne doit pas de retour en plaine et s’est tout d’abord arrêtée à Sion pour faire plus de 7 degrés. En plein air, devant 200 un mois de représentations de «Derborence», à nouveau spectateurs s’étant levés à l’aube pour atteindre à l’extérieur. Dès octobre, c’est en salle que le spectacle seles lieux, la compagnie MuFuThe (Multifunktionstheater) donne, à Monthey (Théâtre du Crochetan), Fribourg (Théâtredébute son spectacle «Derborence», alors que le hameau Nuithonie), Lausanne (Théâtre de Vidy) et Genève (Théâtrecommémore justement le 300e anniversaire de l’effondrement du Galpon). Rencontre avec le metteur en scène valaisandu massif des Diablerets. La montagne est silencieuse, le Mathieu Bertholet.décor est magistral, l’instant magique. P: En résidence au Théâtre du Crochetan à Monthey pour trois ans, vous avez choisi de travailler sur l’auteur suisse Charles-Ferdinand Ramuz. Pourquoi? MB: Je trouve que c’est tellement moderne, son écriture est très théâtrale. C’était comme évident pour moi de passer ce roman au théâtre. Ramuz, c’est un raconteur. Ses textes sont faits pour être dits à haute voix. J’ai déjà monté «Berthollet» et, avec «Der- borence», je me penche sur une histoire qui se passe tout près du village dans lequel j’ai grandi.© ROGER CRITTIN PAR JEANNE DUBUIS P: Avec votre compagnie, vous travaillez d’une manière très particulière, en demandant à vos comédiens de connaître tout le texte de la pièce et de prendre la parole comme bon leur semble, de choisir quelle tirade ils récitent. Rien, ou presque, n’est défini. Ce n’est pas un peu dangereux? MB: C’est la troisième fois que je travaille comme ceci et je crois que je suis le seul à le faire. De cette manière, il n’y a pas de rôle défini. Je trouve que cela crée une communauté de parole, évi- tant ainsi d’avoir un acteur qui porte le spectacle et les autres qui bouchent les trous. On retrouve un collectif très soudé, dix personnes ensemble qui racontent une histoire. Du coup, chaque représentation est différente.PROFIL: Mathieu Bertholet, après les expériences fortes de P: Vous reprenez la direction du Théâtre Le Poche à Genève dèsDerborence et Sion, comment passer de ces décors en plein air l’été 2015. Comment cette nouvelle aventure se construit-elle?aux salles de théâtre? MB: Le Poche, ce sera un lieu dédié au théâtre contemporain suisse, francophone. La première saison sera réservée exclu-MATHIEU BERTHOLET: A Derborence et Sion, le décor était sivement à des auteurs femmes. Ceci pour plusieurs raisons:surpuissant et étouffait presque le spectacle. Et pour les co- déjà je reprends la place d’une femme (ndlr: Françoise Courvoi-médiens, c’était une superbe expérience mais ce n’était pas sier), et il y a beaucoup de beaux textes écrits par des femmestoujours facile pour la voix et physiquement, le sol était ap- et pourtant les hommes sont toujours mis en avant! Ce qui estproximatif, il faisait froid. Maintenant, le public va voir plus les sûr, c’est que nous n’avons pas besoin de nous forcer, il y a toutacteurs, la chorégraphie; il pourra se concentrer sur les souf- ce qu’il faut du côté des textes féminins pour remplir la saison!fles, le bruit des pas. Le décor, à présent sobre, est une surfacesur laquelle le spectateur peut projeter son imagination. TOUTES LES INFOS, DATES ET LIEUX DES REPRÉSENTATIONS SUR WWW.MUFUTHE.CH- 65 -
BILLET d’HUMEUR mélomaneParoles de de © MEHDI BENKLER Mathieu JatonDirecteur général de la Fondation du Festival de jazz de Montreux, Mathieu Jaton est né en 1975 à Vevey. Il a grandi à Attalens, dans le canton de Fribourg, où il vit toujours. C’est en juillet 1995 qu’il participe àson premier Montreux Jazz Festival. Il en sera successivement membre du staff, responsable sponsoring et marketing puis secrétaire général, avant de succéder à Claude Nobs en janvier 2013. Aujourd'hui, il partage avec les lecteurs de Profil les révélations qu’il repère au fil du temps.MWOaLdFéMcAoNuverte: © SABY MAVIEL / MANDRAK STUDIOU ne découverte? Un duo de chez nous galope depuis Angelo Repetto, mais que c’est un peu nous tous aussi, à regar- un moment dans mon esprit: Wolfman, un excellent der la ville ou nos relations avec une certaine distance. Ça rend jeune groupe zurichois sur lequel je suis tombé en un peu triste, en fait. 2013 en me baladant par liens aléatoires sur Spo-tify, comme j’aime le faire régulièrement pour faire quelques A l’inverse, plus pop, il y a la vidéo de leur titre électro davan-trouvailles. Musicalement, j’ai tout de suite accroché. A l’écoute, tage dansant «Won’t Be Tamed», qui a confirmé mon accou-quelque chose vous happe et vous transporte immédiatement. tumance à ce coup de cœur suisse. Alors là on touche au tube,C’est très catchy. Il y a une ambiance atmosphérique sur un vraiment. C’est entêtant, générationnel. Ils sont très doués, onfond d’électro pop et des sensations ambivalentes portées par sent une âme de bricoleurs. La vidéo est délavée, passée commedes voix très agréables. Le fond mélodique est souvent un brin une vieille photo. Vous la regardez et vous commencez à bou-mélancolique mais toujours contrebalancé par une rythmique ger un peu la tête, forcément. Et puis vous réécoutez le mor-finement appuyée, avec quelques claps et des touches de syn- ceau droit derrière, une fois, deux fois, cinq fois!thé vintage qui ajoutent à l’efficacité de leur musique. Le jeuavec les riffs et les montées m’a fait décoller aussi bien dans le En live c’est super prenant aussi. On chaloupe tout du long.casque qu’en live. Ça fonctionne vraiment très bien. Wolfman J’avais adoré voir l’ensemble du groupe avec ses musiciens aume rappelle un peu les XX, que j’aime beaucoup, et puis bien Moods dans le cadre de M4 Music un peu plus tôt cette année.sûr aussi les boucles hallucinogènes de MGMT (ndlr: groupe Je suis du coup retourné les voir en concert plus récemmentaméricain de rock alternatif), qui étaient au festival cet été à Pully For Noise, et on s’est rencontrés backstage. On a passé un moment très sympathique et j’ai eu envie de les inviter àD’ailleurs, tout comme MGMT, on sent que Wolfman travaille l’inauguration officielle du Montreux Jazz Café au Montreuxbeaucoup son univers visuel. Je conseille vraiment d’aller voir Palace en septembre. D’autant que la partie bar et club deleurs vidéos. Leurs clips sont de très belle facture, et fabriqués jazz, l’ancien Harry’s Bar aujourd’hui transformé en Funkyavec simplicité. Je pense notamment à leur premier single «All Claude’s Bar, sera vouée à devenir une petite scène locale im-is Random» qui avait gagné la Demo-tape Clinic du M4 Music provisée pour accueillir tout au long de l’année des groupes eten 2013, dans la catégorie pop. On s’y trouve égarés comme les des découvertes de tous horizons. Je trouvais donc idéal quedeux loups des steppes qui courent dans des paysages embués, Wolfman vienne participer à donner la teinte de ce que l’on aerrant dans le froid neigeux. Et on se dit que ce sont eux ces envie de proposer plus régulièrement dans cette «ambassade»hommes-loups, la chanteuse Katerina Stoykova et le guitariste annuelle du Festival. - 66 -
LIVrESD«LEECSERCALEMLITATÉRTAIEREURS DE BEAUX RECUEILS»C’est une petite caverne d’Ali Baba, composée de bouquins sur l’évasion, la littérature, les polars, qui se cache au sein du Centre commercial de la Praille, à Genève. La librairie Des livres et Vous est tenue par les passionnés Claire, Amélie, Sophie et Philippe. A l'occasion de la rentrée littéraire, ils nous ont sélectionné quelques perles à savourer sans modérationPREMIER ROMANBienvenue dans une traversée galopante d’un effrénée, bien mal lui en prend de racontersiècle d’histoire familiale! Irina Teodorescu, ses secrets à Gheorghe, barbier de son état,d’origine roumaine, a écrit ce premier roman qui finira par le laisser mourir de soif pouren français. Je dis roman, mais on pourrait subtiliser les dernières fortunes amoncelées.facilement parler ici de conte guignolesque du La malédiction du bandit moustachu s’abatXXe siècle! sans vergogne sur lui et les générations à venir! Un roman vif, piquant et plein d’originalité quiA la Robin des Bois, un grand gaillard à la aborde les travers humains avec brio. A liremoustache crasseuse détrousse les riches pour d’une traite! – Sophiedonner aux pauvres. A la suite d’une cavalcade «LA MALÉDICTION DU BANDIT MOUSTACHU» IRINA TEODORESCU – EDITIONS GAÏASÉLECTION DU GONCOURT PAR AMÉLIE ET SOPHIEEric Reinhardt, auteur d’une dizaine de de vie, quitte à y laisser des plumes. Allantlivres dont «Elisabeth ou l’équité», se met jusqu’à rencontrer un parfait inconnu qui, auici lui-même en scène en imaginant une travers d’une forêt, d’une passion pour le tir àcorrespondance avec une de ses lectrices, l’arc et les antiquités, va lui faire entrevoir unprofondément touchée par son dernier chemin différent de sa propre vie.roman. «L’amour et les forêts» est une ode à la vie, auxA travers ce récit on va suivre Bénédicte échanges, aux moyens de se surpasser pourOmbredanne, prof de français mariée à un parvenir à s’affranchir.pervers narcissique et mère de deux enfants.Suite à une prise de conscience de ce dernier, Sélectionné pour le Goncourt 2014. Amélienotre héroïne va se mettre en quête de liberté, «L’AMOUR ET LES FORÊTS» ERIC REINHARDT – EDITIONS GALLIMARDECOLOGIE © DRCe roman peut en cacher un autre. Voici ici un cri Ce récit dénonce, sous l’apparence d’un romande révolte dénonçant le massacre des humains sur où seul le personnage du journaliste est fictif, lale règne animal et végétal, envers tout ce qui n’est démence humaine, le besoin de possession, depas lui-même ou, mieux, ce qui ne rapporte rien. profit… Il traitera également de l’engagement éco- logique et «animalitaire», en mettant au jour lesEn compagnie de Magnus Wallace, capitaine ac- bas intérêts de certaines organisations. «Le règnetiviste et figure héroïque luttant, entre autres, du vivant» est un magnifique hommage aux luttescontre le génocide des baleines, un journaliste d’engagement et un message d’amour à notrenorvégien s’embarquera à bord d’un bateau sillon- Terre génitrice. – Amélienant les mers dans le seul but de sauver ces grandscétacés, quitte à y laisser sa vie. «LE RÈGNE DU VIVANT» ALICE FERNEY – EDITIONS ACTE SUD - 67 -
CINéMA MICK, le terrible? «J’ai les larmes aux yeux de me retrouver ici.» Ainsi parle Mick Jagger qui nous a donné rendez-vous à l’Apollo Theater, dans le quartier de Harlem à New York. C’est là qu’il a vu pour la première fois sur scène James Brown. Devenu son ami au fil des années, le chanteur des Rolling Stones a décidé de produire le film «Get On Up», qui retrace la vie de l’artiste noir disparu.PAR HENRY ARNAUD, HOLLYWOOD PROFIL: Pourquoi est-ce que le chanteur des Rolling Stones décide de se lancer © BLOOMBERG dans la production pour raconter la vie de James Brown sur grand écran? MICK JAGGER: Je l’ai toujours admiré et il m’a inspiré dès mes débuts sur scène. Je n’irais pas jusqu’à dire que je voulais l’imiter mais Brown m’a appris à bouger devant un public et à savoir communi- quer avec une salle. Il m’a encouragé et montré comment ne pas avoir peur d’une foule. Au lieu de faire mon show sur scène, j’ai compris grâce à lui que l’on doit communier avec les spectateurs. James a été le premier à faire ça. P: Quel est votre premier souvenir de James Brown? MJ: J’ai tenu à présenter notre film dans ce théâtre car c’est ici à l’Apollo que je l’ai vu sur scène pour la première fois. J’avais 21 ans… c’était presque hier (Ndlr: Jagger éclate de rire puisqu’il a fêté ses 71 ans en juillet dernier). C’était un moment magique car Brown à l’époque donnait 4 ou 5 shows d’affilée dans la même jour- née avec le premier concert à midi. Je me souviens être arrivé en début d’après-mi- di et j’étais assis dans les dernières ran- gées du balcon, tout en haut. P: Quand est-ce que vous êtes venu dans ce théâtre pour la dernière fois? MJ: Cela fait des années que je n’avais pas remis les pieds dans ce lieu mythique. Je venais souvent à l’Apollo dans les années 80, avant qu’il ne soit fermé pour des travaux. C’était le temple du funk et de toutes les musiques noires que j’ai tou- jours adorées. P: On vous connaît chanteur, en quoi consiste votre travail de producteur? MJ: A la base, on m’a approché pour faire la narration d’un documentaire sur James Brown puis, en démarrant la recherche, j’ai découvert que cela fai- sait presque une décennie que ce film biographique traînait dans des tiroirs - 68 -
©UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL CHAD BOSEMAN INTERPRÈTE LA LÉGENDE DE LA MUSIQUE JAMES BROWN DANS LE FILM «GET ON UP». « JAMES BROWN M’A APPRIS QU’AU LIEU DE FAIRE UN SHOW SUR SCÈNE, L’IMPORTANT EST DE COMMUNIER AVEC LES SPECTATEURS »à Hollywood. Mon rôle a été d’accélérer soient ses origines sociales ou raciales. P: Pour finir, vous étiez en Suisse sur lales choses entre le studio Universal et les Des gens du monde entier continuent scène du stade du Letzigrund en juindifférents artistes pour que «Get On Up» d’écouter sa musique. Non seulement ses dernier, le jour de l’anniversaire devoie le jour. J’ai donc contribué au choix chansons sont encore au goût du jour, Ronnie Wood. Peut-on espérer le retourdu réalisateur, Tate Taylor (du film «The mais des jeunes du hip-hop utilisent des des Rolling Stones dans notre pays enHelp»), ainsi que des comédiens et du extraits de ses compositions pour faire 2015?scénario final. de nouveaux mix. Aujourd’hui encore, MJ: Il est beaucoup trop tôt pour parler vous ne pouvez pas aller dans une disco- de ça. J’évite de penser trop longtempsP: Justement, comment avez-vous choisi thèque sans entendre d’une manière ou à l’avance, même si des concerts de-Chad Boseman pour entrer dans la peau d’autre une chanson ou des notes d’un mandent des mois de préparation. C’estde James Brown? titre de James Brown. du côté de l’Australie qu’il faudra faire le déplacement si l’on veut voir les RollingMJ: Nous aurions pu trouver facilement P: Pour vous en tant que musicien, que Stones sur scène avant la fin de l’année.un artiste dans une comédie musicale de gardez-vous de lui? Ensuite, je compte bien prendre un peuBroadway qui soit capable de danser et de repos avant de songer à 2015.de chanter comme Brown, mais je vou- MJ: Ses chansons avant tout. J’ai fait deslais avant tout un excellent comédien tournées où nous avons joué certaines GET ON UP DE TATE TAYLORpour transmettre les émotions et la com- de ses créations sur scène. Beaucoup DÉJÀ DANS LES SALLES DE CINÉMAplexité de James. Chad avait ces qualités d’autres groupes de rock ont aussi jouérares. Et, après six semaines d’entraîne- du Brown en spectacle pour se faire plai-ment intense avec un chorégraphe, il sir. Quand on fait un bœuf musical entrem’a montré qu’il avait aussi le déhanche- potes, les compositions de James sont in-ment indispensable (rires). contournables. J’irais même jusqu’à dire qu’on ne peut pas se considérer commeP: Selon vous, qu’est-ce qui restera dans un musicien si l’on ne sait pas jouer sesl’histoire de James Brown? chansons.MJ: James a marqué des générationsà travers le monde. Il a été le premierà plaire à un vaste public, quelles que - 69 -
CINéMA 5 raisons de courir voir «FURY» «Fury», film américain réalisé par David Ayer, s’inspire d’une histoire réelle. En 1945, peu avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, un sergent commande un char M4 Sherman et son équipage de 5 soldats pour une mission suicide derrière les lignes ennemies.1. Brad Pitt«Brad a été le premier à lire mon scénario et à vouloir fairece film de guerre», explique le réalisateur David Ayer. «Ilétait prêt à s’immerger totalement dans ce personnagecomplexe qui n’apparaît pas comme un bon gars au pre-mier abord puisqu’il est un sergent qui envoie ses hommesdans une mission suicide durant la Seconde Guerre mon-diale.2. Un groupe de stars masculines d’HollywoodNouvelle coqueluche des producteurs américains, le filsde Clint Eastwood, Scott, fait partie de la distribution. «J’aieu l’habitude de voir de grands acteurs sur des tournagesmais il régnait une telle camaraderie sur «Fury» que c’étaitun honneur de faire partie de ce groupe d’acteurs», dit-il.«Outre Brad et Shia LaBeouf, le film réunit aussi une bandede jeunes comme Xavier Samuel de «Twilight», Logan Ler-man de «Percy Jackson» ou encore Michael Peña de «Ame-rican Hustle», tous futures stars masculines de Hollywood.Il y avait une sacrée testostérone sur le plateau ce qui étaitparfait pour les difficiles scènes de combat où nous avionsde la boue jusqu’à hauteur de genoux.»3. Un réalisme qui s’approchedu documentaire«Je me suis inspiré de vraies photos en noir et blanc pour laplupart des plans, car je ne voulais pas être accusé de faireun plagiat de «Saving Private Ryan» ou un autre film surla Seconde Guerre mondiale», avoue David Ayer. «On a vucette guerre mille fois au cinéma, mais jamais comme dans«Fury». Toute l’histoire se passe sur une journée et un tiersde l’action se déroule à l’intérieur du tank que nous avonsrecréé en studio pour conserver l’illusion de cet univers trèsclaustrophobe.»PAR HENRY ARNAUD © SONY PICTURESDATE DE SORTIE EN SUISSE LE 22 OCTOBRE 2014 4. La camaraderie après le «bootcamp» «Brad Pitt a insisté pour passer une semaine de «bootcamp» sur une base militaire avec les autres comédiens», raconte le réalisateur. «Tous ont fait un pacte le premier jour en jetant leurs téléphones portables dans un casque et ils n’y ont plus touché durant tout l’entraînement. Au-delà des épreuves physiques durant 12 heures par jour, ce groupe d’hommes est surtout devenu un groupe de frères d’armes car ils vi- vaient ensemble 24 heures sur 24 comme de jeunes militaires et par- tageaient tout.» 5. Le premier film favori des Oscars 2015 Le buzz a commencé avant même la fin du tournage qui s’est déroulé à Londres l’an passé. «Fury» a été proposé à tous les grands studios de Hollywood, qui se sont battus pour le financer. En moins de 48 heures, Sony avait donné son accord. De Brad Pitt à Shia LaBeouf en passant par l’équipe technique, le film devait être nominé pour de multiples catégories aux prochains Oscars, début 2015. - 70 -
BILLET d’HUMEURprojoLecoupde deFrédéric MaireFrédéric Maire est né en 1961 à Neuchâtel. Journaliste et réalisateur, il collabore dès 1986 avec plusieurs festivals. Après avoir été directeur du Festival de Locarno de 2005 à 2009, il occupe le poste de directeur de la Cinémathèque suisse. LA CÉRÉMONIE de la vie et de la mortM algré sa présence ré- est profonde, plus la tendresse est gulière aux festivals grande. Mais les règles de l’univers de Cannes et de Lo- transcendent nos solitudes. C’est carno, la cinéaste ja- ainsi que, même si ma mère adop-ponaise Naomi Kawase est encore tive est morte, le soleil se lève et latrop peu connue du grand public lune se montre pleine. C’est cette– ce qui est bien dommage. Il faut grandeur, la grandeur de la naturedès lors saluer la sortie en salle de que je souhaite exprimer dans ceson dernier film, Still the Water, film.»qui était en compétition à Cannes– et se précipiter à sa découverte. Le film commence avec Kaito, un garçon de 14 ans qui découvre, lorsNée en 1969, Naomi Kawase al- d'une nuit de pleine lune, un ca-terne la fiction et le documentaire davre dans la mer. Avec sa petite– elle a d’ailleurs eu plusieurs fois amie, Kyoko, il va tenter de ré-les honneurs du Festival Visions soudre le mystère qui entoure cettedu Réel à Nyon. Sans relâche, elle mort... Dans leur quête, ils vont êtrefilme l’être humain et sa relation confrontés à une autre mort, cellecomplexe avec la nature, les élé- de la mère de Kyoko – une chamanements, toujours si présents dans dont on disait qu’elle ne pouvait pasla culture japonaise. mourir.Abandonnée par ses parents, Nao- © FILMCOOPI Tourné dans l’île d’Amami où lesmi Kawase a été élevée par une rituels animistes sont restés trèsmère adoptive à laquelle elle a forts, Still the Water respecte lesconsacré plusieurs films autobio- traditions de ses habitants pourgraphiques, jusqu’à son décès il y lesquels la vie et la mort sont inti-a une année. Cet événement a pro- mement liées dans un flux continubablement été l’un des éléments appartenant à la nature des choses.déclencheurs qui ont poussé la ci- La caméra de Naomi Kawase nenéaste à imaginer Still the Water: donne jamais le sentiment decar la mort est en effet au centre «mettre en scène» une situationdu film. Mais dans une approche mais au contraire de suivre, avec lad’une sensibilité et d’une sérénité juste distance, le déroulement desimpressionnantes. Comme si son événements. Le film apparaît ainsiexpérience de cinéaste confrontée douloureusement à la perte comme une cérémonie merveilleuse qui célèbre la vie (et doncd’un être cher lui avait donné la force de transcender la douleur. la mort) dans la splendeur d’une nature (presque) inviolée.Pour Naomi Kawase, «la mort apporte à ceux qui restent de «STILL THE WATER»connaître la solitude et l’inquiétude. Mais cette solitude nous ap-prend la tendresse. Elle nous permet de mieux comprendre les SORT LE 8 OCTOBRE EN SUISSE ROMANDEblessures des autres et nous réchauffe le cœur. Plus la solitude - 71 -
SéRIES TV CELLEVS QOUIUVOSNTSCOTCHER D’ici quelques mois, elles se hisseront en premières de classe ou, au contraire, recevront le blâme des cancres. Mais ces séries prometteuses risquent bien de faire leur place dans le monde impitoyable des audiences télé. ATDWDITICTTER INFOS SELFIE, SAISON 1, CRÉÉE PAR EMILY KAPNEK, AVEC KAREN GILLAN, DAVID HAREWOOD, TIM PEPER, ALLYN RACHEL, SUR ABC. Eliza Dooley est imbue d’elle-même, arrogante, méprisante et complètement accro aux réseaux sociaux. Elle maîtrise l’art du selfie mieux que personne et expose sa vie glamour aux yeux de tous, se définissant comme «insta-fa- mous». Jusqu’au jour où les réseaux sociaux se retournent contre elle via ses utilisateurs. Un malheureux accident digestif dans un avion et elle devient la risée du web. Comme la personnalité de la jeune femme n’est pas franche- ment amicale, personne n’est là pour la réconforter. Elle décide alors de tout mettre en œuvre pour changer son image et améliorer ses relations sociales avec l’aide d’un de ses collègues, expert en marketing. Selfie est une série qui surfe sur la vague des tendances, réunissant tous les éléments tendance du moment, dont un bon nombre de références à Twitter et à Instagram. © ABC 2014PAR BÉATRICE FICHOT L’EMPIRE SOUS PRESSION Lucious Lyon a grandi dans la rue et s’est depuis battu pour arriver au sommet de son milieu, la musique. Roi du hip-hop et de son label Empire Entertainment, il tombe de haut quand il apprend qu’il est atteint d’une maladie qui ne va lui laisser que trois ans à vivre. Il doit se confronter à la réalité et décide de mettre ses trois fils en compétition pour la reprise de l’empire familial. Une annonce qui ne fait pas qu’attiser l’envie et la jalousie dans la famille, mais fait renaître de vieux démons (dont une ex- femme taularde, prête à en découdre) et ouvre la porte aux requins qui convoitent le trône de Lucious. Un drame familial sur fond de hip-hop, qui risque bien de donner naissance à quelques bons titres, puisque la bande originale est signée Timbaland. Rien que ça. © FOX 2014 INFOS EMPIRE, SAISON 1, CRÉÉE PAR LEE DANIELS, AVEC TERRENCE HOWARD, TARAJI P. HENSON, GABOUREY SIDIBE, JUSSIE SMOLLETT, MALIK YOBA, TRAI BYERS, SUR FOX. CONTES (EN)CHANTÉS INFOS GALAVANT, SAISON 1, CRÉÉE PAR CHRIS KOCH ET DAN FOGELMAN, Au vu du succès rencontré par les séries et films qui revisitent nos AVEC TIMOTHY OMUNDSON, JOSHUA SASSE, KAREN DAVID, contes préférés, il fallait s’attendre à une autre adaptation du genre. MALLORY JANSEN, SUR ABC. Mais celle que propose la chaîne ABC, déjà à l’origine de la série Once Upon a Time, l’aborde de façon inédite sur le petit écran sous la forme © ABC 2014 de comédie musicale comique. Galavant raconte l’histoire d’un prince téméraire qui se fait voler sa princesse par un roi riche et puissant. Dé- terminé à la sauver et reconquérir son amour, il débarque en pleine cérémonie… uniquement pour se faire jeter par sa belle, plus attirée par les écus d’or que par l’amour. Le prince, déprimé, abandonne ses épo- pées héroïques. Jusqu’au jour où Isabella, princesse d’une contrée loin- taine ayant entendu parler de ses exploits, vient lui demander son aide. Elle devra le convaincre de remonter en selle pour redorer son blason et sauver le royaume de Madame. Le tout en chansons bien sûr, avec des chorégraphies très kitsch et des dialogues chantés comme dans nos bons vieux Disney. - 72 -
© NBC 2014 UNE FILLE MARTEAU Voir Kate Walsh en médecin dévouée dans Private Practice et Grey’s Anatomy, c’est bien. Mais voir Kate Walsh complètement désinhibée, accro au sexe et à la fête, qui joue constamment avec la loi, c’est encore mieux. Dans Bad Judge, elle incarne Rebecca, une juge qui règle des cas divers, souvent des délits mineurs, en rendant des verdicts un peu loufoques selon ses humeurs. Elle doit jongler entre ses travers de femme célibataire et ses devoirs envers la loi, ce qui n’est pas toujours évident. Car Rebecca fait respecter la loi le jour, mais l’enfreint elle-même la nuit. Une série qui n’est pas sans rappeler le film Bad Teacher, avec un contexte différent. INFOS BAD JUDGE, SAISON 1, CRÉÉE PAR KATE WALSH ET CHAD KULTGEN, AVEC KATE WALSH, JOHN DUCEY, ARDEN MYRIN, TONE BELL, SUR NBC. LIFE ON MARS LE CRIME PARFAIT Molly Woods est une astronaute américaine tout juste revenue Etre étudiant en droit à l’Université de Middleton n’est pas d’une mission en solitaire de 13 mois dans l’espace. Problème? de tout repos, mais au moins on ne s’ennuie jamais. An- Elle n’est pas revenue seule et elle ne semble pas pouvoir ex- nalise Dewitt est une avocate charismatique, mystérieuse pliquer comment cela s’est produit. Deuxième problème? Elle et influente. En tant que professeur, elle enseigne un cours doit tenter de cacher sa grossesse le temps de pouvoir en dé- à ses élèves: Comment tuer sans se faire prendre. Ses étu- couvrir la source, avant que ses patrons et son mari découvrent diants, ambitieux et complètement fascinés par Annalise, la vérité. Car un bébé qui vient de l’espace, ce n’est pas forcé- vont la suivre dans les méandres d’un complot meurtrier ment bon signe aux yeux de tous, surtout s’il est source de et se retrouveront un peu trop impliqués. Les conséquences menace. A peine Molly retrouve-t-elle sa vie de famille que pourraient s’avérer désastreuses, mais sous l’expertise déjà elle doit s’en détacher afin d’élucider le mystère qui plane d’une avocate aussi douée qu’Annalise, qui sait ce qui peut autour de sa condition actuelle. Une série haletante, complè- arriver? Car en plus d’enseigner tout ce qu’elle sait, elle offre tement ancrée dans la science-fiction et produite par Steven aussi à quatre heureux élus la chance d’intégrer sa firme, Spielberg, of course. mais pour ça il faut être prêt… à tout. INFOS EXTANT, SAISON 1, CRÉÉE PAR MICKEY FISCHER, AVEC HALLE BERRY, GORAN VISJNIC, PIERCE GAGNON, CAMRYN MANHEIM, GRACE GUMMER, SUR CBS. © CBS 2014 INFOS © ABC 2014 HOW TO GET AWAY WITH MURDER, SAISON 1, CRÉÉE PAR SHONDA RHIMES, AVEC VIOLA DAVIS, ALFRED ENOCH, KARLA SOUZA, MATT MCGORRY, JACK FALAHEE, SUR ABC. - 73 -
PAR DANNY BAUMANN PHOTOGRAPhIE © GILLES PERESS PGEilRlesESS Ses clichés saisissants réalisés en 1979 en Iran, lors de la prise d’otages à l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran, ont traversé le temps en gardant leur intense modernité. Aujourd’hui, une exposition mettant à l’honneur cette période du photographe se tient jusqu’au 30 novembre au Musée de l’Elysée, à Lausanne. Rencontre avec un personnage atypique, d'une intense sincérité. GILLES PERESS. MANIFESTATION DANS LE STADE DE TABRIZ, 1979. - 74 -
MOdE
VITRiNE L’AUTOMNE passe au C et automne, la mode marche au pas en parsemant au combat en mélangeant aussi bien les grades que les les garde-robes de kaki et donne à cette période de matières. Le vert foncé du moment s’affiche comme l’année une rigueur presque militaire. Le régiment une médaille en touche de laine, en détail de cuir ou du prêt-à-porter passe au camouflage. Entre ordre de cachemire. Indiscutablement pour cette saison, la et esthétique, les amazones d’aujourd’hui partent Légion d’honneur du style est décernée au kaki. 2 1PAR EDITH JEAN 3 4 5 1. FOULARD CACHEMIRE, JACQUARD, CONTE DE FÉES, FR. 839.- 2. MANTEAU, LANVIN, PRIX SUR DEMANDE 3. SAC VLADIMIR EN CUIR, JEROME DREYFUSS, PRIX SUR DEMANDE 4. VESTE MILITAIRE, MAISON SCOTCH, FR. 223.- 5. TUNIQUE EN VISCOSE KAKI, FR. 2473.- - 76 -
76 11 PHOTOS: DR 10 129 8 6. BOTTINES KAKI, PROGETTO, FR. 187.- 7. CEINTURE EN CUIR DE VACHE VIEILLI, GINTA, SESSUN, FR. 90.- 8. ROBE GARRISON EN COTON, ISABEL MARANT, FR. 507.- 9. PANTALON GLORIA EN LAINE, MAJE, FR. 223.- 10. SHORT DOUBLE, CEINTURE À PLIS EN LAINE ET CACHEMIRE, PAUL & JOE HAUVENT, FR. 507.- 11. VESTE EN GRAIN DE POUDRE KAKI EN LAINE, BALMAIN, FR. 3559.- 12. PANTALON CARGO EN GRAIN DE POUDRE EN LAINE, FR. 2594.- - 77 -
FURLA ou l’élégance à bout de bras D epuis toute petite, l’odeur des tanneries qui s’échappait de l’atelier de son père lui donnait envie de s’approcher de l’univers du cuir. Giovanna Furlanetto, fille d’Aldo Furlanetto, a suivi son père dans ses ateliers et l’a observé travailler avec minutie des peaux pour créer des accessoires féminins. Depuis, cette passion ne la quitte plus. Furla, la firme italienne qui crée des sacs raffinés et élégants depuis 1927, est devenue l’indispensable des armoires de ces dames. Avec l’arrivée, dans les années 1970, de Giovanna Furlanetto et de ses frères à la tête de l’entreprise familiale, la griffe italienne a réussi, avec brio, à imposer ses sacs élégants et faciles à porter en utilisant une stratégie de communication directe, orientée vers l’héritage et la qualité. Rencontre avec une femme de tête.© FURLA
L'INTErVIEW © FURLAPROFIL: Vous avez grandi dans la ma- une grosse responsabilité envers notre P: Furla est une marque dynamique PAR LUCIE NOTARInufacture familiale, quel est votre tout clientèle et nos employés. Au fur et à me- qui parvient toujours à trouver de nou-premier souvenir de l’univers du cuir? sure, nous avons acquis un modèle éco- veaux trends tout en cultivant savam- nomique croissant qui nous a permis de ment son chiffre d’affaires… CommentGIOVANNA FURLANETTO: Inévita- nous assurer une stabilité forte et donc faites-vous pour trouver systémati-blement je pense à mon père et à ses de nous autofinancer. La croissance ex- quement de nouvelles tendances «quiséances de travail à Bologne. Lorsque ponentielle de la société a exigé l’entrée marchent »? Où puisez-vous vos inspi-j’étais toute petite, une fois l’école termi- de nouvelles «figures» professionnelles rations?née, je filais le rejoindre dans son atelier. et a concentré nos compétences. NousJ’ai beaucoup appris à ses côtés et j’ai pas- avons donc pu développer des partena- GF: Furla s’est toujours démarquée ensé un maximum de temps avec lui pour riats exclusifs et prestigieux pour Furla. présentant, collection après collection,comprendre les méthodes et les rouages Maintenant notre organisation interne des pièces phares qui ont connu un vifde l’entreprise. Un apprentissage qui m’a repose sur une vision managériale de succès. En même temps, nous n’avonsensuite permis, en grandissant, d’être haut niveau qui a permis la mutation de jamais ressenti le besoin ni l’envie deimpliquée dans les décisions d’évolution l'entreprise familiale vers le groupe ac- jouer le rôle d’instigateur de tendances.de la marque. Dans les produits, leur tuel. En clair, nous pouvons compter sur Notre équipe de tendanceurs parcourtconception et leur style. Mon père était une direction solide qui s’est renforcée, le monde entier pour trouver des idéesun homme brillant, il a été le pionnier notre force est ici. dans des domaines variés, comme l’artd’une approche familiale du business par exemple. La rue les inspire aussiqui nous a amenés, mes frères et moi, à P: Dans l’entreprise, vous êtes en charge énormément. Pourtant, les techniquespouvoir par la suite reprendre le flam- de la partie création, tandis que vos de conception, même si elles ont évolué,beau dignement. frères sont rattachés à la stratégie de sont les mêmes depuis le début. C’est croissance de la griffe. Pensez-vous notre force et notre signature. Au départP: Quels gestes et conseils vous ont in- qu’en terme d’accessoires, une femme de chaque collection nous choisissonsculqués vos parents vis-à-vis de l’uni- ressent mieux les besoins et envies des cuirs et des matériaux qui reflètentvers de la maroquinerie? d’une autre femme? l’histoire que nous désirons raconter. Et comme la recherche de l’excellence faitGF: Plus que des gestes, ce sont réelle- GF: Un sac est un détail de style qui peut partie de nos principes, nous repartonsment des principes hérités de mon papa vous faire sentir très spéciale et unique. de zéro chaque saison en étudiant dequi sont toujours au centre des créations Il n’a pas uniquement une fonction nouvelles formes, de nouveaux concepts,de la marque. Son dévouement extrême, d’accessoire de mode. Il réunit l’univers de nouvelles dimensions et matériaux…son engagement infatigable et sa pas- d’une femme et contient tous les objets Petit à petit la collection prend formesion inestimable pour son travail m’ont utiles à son quotidien. D’une certaine fa- avant d’entrer en production et… de re-menée sur la bonne voie. Il m’a toujours çon une femme dévoile sa personnalité commencer le processus pour la saisonmotivée et élevée pour aller au-delà de au travers du choix de son sac à main suivante! mes limites. Il avait pour habitude de me car, même d’un point de vue esthétique, P: Parlons de vos collections justement,dire: «Tu es comme un navire et tu dois il reflète si sa détentrice est quelqu’un de avez-vous déjà un coup de cœur parmile remplir de contenu.» pratique, élégant, trendy… Je ne peux pas les nouveaux modèles? prétendre que les femmes sont de meil-P: Est-ce important pour vous de garder leures créatrices d’accessoires féminins GF: La collection de cet hiver reflète lal’indépendance de votre maison? Si oui, que les hommes, ce que je peux affirmer passion de la marque pour son payspourquoi? en revanche c’est que je fais toujours natal, l’Italie. Nous avons voulu mettre mon maximum pour répondre à leurs en avant ses traditions, ses coutumesGF: Depuis la fondation de la société, désirs en cherchant, avec ma sensibilité mais par-dessus tout son amour pournous sommes toujours restés fidèles à propre, des produits raffinés et constants la beauté et l’innovation. L’histoire denos convictions et avons travaillé avec qui respectent leurs besoins du quoti- la collection est un petit voyage dans lesun engagement et un dévouement to- dien et leurs envies. plus beaux paysages qui peuplent notretal. Nous vivons l’entreprise comme une pays. Une fresque moderne célébrant«mission sociale» et nous estimons avoir - 79 -
L'INTErVIEWl’harmonie entre le passé et le présent © FURLAque, très vite, notre griffe a tout mis enreflètent, pour la gent féminine, l’élé-avec toujours une passion pour l’avenir. œuvre pour étendre rapidement ses ac- gance et le raffinement. Ce qui changeParmi mes coups de cœur je compte le tivités dans des pays émergeants comme radicalement avec la consommation desmodèle Alice Bag, dont les lignes mo- l’Asie, le Pacifique ou encore les Etats- femmes d’hier est qu’aujourd’hui, ellesdernes et les détails frais et dynamiques Unis. De ce fait, nous souffrons moins dépensent d’abord dans des accessoires,me parlent beaucoup. Je pense aussi au de ce phénomène. Je crois très sincère- comme les sacs et les chaussures, avantsac fragile, réinterprétation d’un modèle ment à la richesse et à l’expertise d’un de s’acheter des vêtements. Cela prouvede la marque, avec son fameux zip en pays comme l’Italie. Nous savons faire un changement fort dans les habitudesdiagonale. Et, pour la collection croisière, de belles pièces de bonne qualité et nous d’achat des consommatrices.on part dans une tout autre histoire avec gardons ce rayonnement intact. Pour cesdes modèles très vifs et énergiques desti- raisons il ne sera pas envisageable pour P: Justement, pensez-vous que lesnés à une femme dynamique qui voyage nous de délocaliser notre manufacture, consommatrices à travers le monde ontbeaucoup et a besoin d’être constam- bien que nous soyons attentif au sa- les mêmes envies de sacs?ment connectée. voir-faire des autres pays. Notre équipe compte aujourd’hui près de 1100 salariés GF: Il ne fait aucun doute que nous vi-P: Et vous, quel modèle portez-vous? dans le monde entier, ce qui nous per- vons un âge iconique. Qui est, en somme, met de nous adapter aux fluctuations du une période durant laquelle quelquesGF: J’aimerai toujours chaque pièce des marché. sacs sont tellement convoités et ico-collections de Furla (rires), c’est comme niques qu’ils sont pris d’assaut sur leça, c’est dans mon ADN. Mais celui qui P: Pour vous, que doit avoir un sac pour marché et deviennent instantanémentne me quitte jamais est mon sac à main être considéré comme parfait? des must-have. Prenons par exemple lepersonnalisé par différents artistes. Il GF: Pour moi un sac est considéré Candy Bag que nous avons sorti en 2011. Ilest unique et la démarche créative me comme parfait lorsqu’il transmet un sa- a enregistré une performance incroyabletouche beaucoup. vant mélange de créativité, de surprise, depuis son lancement. On n’explique pas de praticité, d’élégance et de qualité. Il toujours ce qui fait le succès d’un sac,P: Comment expliquez-vous le succès de devient alors un objet de désir qui se mais j’estime que son originalité stylis-Furla? porte le jour comme le soir et s’adapte à tique peut être l’élément déclencheur. la tenue de sa propriétaire. Aujourd’hui la femme recherche le sacGF: Selon moi, son succès réside dans «au top» de la saison, il doit être recon-son identité solide et dans le style de la « POUR MOI UN SAC EST naissable, facile à porter et, évidemment,marque qui est tout de suite reconnais- CONSIDÉRÉ COMME objet de toutes les convoitises!sable. Le fait que la gamme soit luxueuse PARFAIT LORSQU’ILmais que les prix soient accessibles entre P: Si vous ne deviez garder que quelquesaussi en ligne de compte. De plus, nos TRANSMET UN SAVANT dates qui font l’histoire de la marquesacs se renouvellent mais ne se démo- MÉLANGE DE CRÉATIVITÉ, Furla, quelles seraient-elles?dent pas… C’est tout cela qui fait le succèsde Furla: le sens du style de la marque, la DE SURPRISE, DE GF: Je dirais l’ouverture de la premièrequalité de ses cuirs et son héritage. PRATICITÉ, D’ÉLÉGANCE boutique, à Bologne en 1957, deuxième date notre arrivée au Japon en 1990. NousP: Dans les signes distinctifs de la ET DE QUALITÉ. » étions la première marque italienne àmarque on compte aussi la stratégie de explorer cette partie du monde. Finale-communication: Furla n'a jamais mis P: Pouvez-vous nous parler de l’évolu- ment, plus récemment, le changementen avant des personnalités fortes ou des tion des sacs à travers les temps? Hier, de statut de notre entreprise, qui est pas-stars. Pourquoi ce choix? aujourd’hui et demain… sée de société familiale à entreprise ma- GF: Son évolution est liée à celle du quo- nagériale comprenant des actionnaires.GF: Nous avons toujours préféré com- tidien de la femme. Tout va très vite etmuniquer sur le produit et ses quali- la forme de ces accessoires change conti- P: Quel a été le moment le plus émou-tés plutôt que sur des mannequins qui nuellement pour s’adapter à ses habi- vant de votre carrière?pourraient mettre en avant nos sacs. tudes. La tendance des sacs très grandsMême s’il est clair qu’avoir une célébrité est toujours présente car tout doit être à GF: Sans aucune hésitation le momentqui devient égérie d’une marque est un portée de main, tout de suite. A contra- où Giorgio Napolitano, président de lamoyen très puissant pour atteindre et rio, les minaudières du soir ainsi que République italienne, m'a honorée duséduire une partie de la clientèle. Nous les micro-sacs sont très actuels car ils prix du Mérite, un moment que je n'ou-avons réellement de la chance, car au blierai jamais.cours du temps, beaucoup de stars ontchoisi, pour notre plus grand plaisir, P: Finalement, parlez-nous de la Furlade porter nos créations sans que nous Art Foundation…l'ayons cherché, c’est une reconnais-sance bien plus gratifiante pour moi de GF: Je suis particulièrement heureuse dume dire qu’une célébrité a été attirée par prix Furla Art Award que nous avons misla qualité de nos produits tout naturelle- en place en 2000. Son but est de soutenirment. Je pense à Olivia Palermo, Natalia et de garantir une continuité aux projetsVodianova, Bryan Boy, Marina Abramo- culturels mis en place par notre marquević, Tina Leung et j'en passe... et de permettre un développement ain- si qu’un renforcement à l’international.P: La compagnie est basée à Bologne. Pouvoir aider des artistes à se développerEst-ce difficile et essentiel pour vous de est essentiel pour moi. Depuis que nousgarder la conception de vos pièces en avons lancé ce projet, nous avons réussi àItalie? Comment est constituée l’équipe réunir des critiques d’art de qualité maisde Furla? aussi un large réseau de conservateurs et de directeurs de musées. Aujourd’hui jeGF: Il est vrai que nous vivons une pé- suis fière de pouvoir dire que la Furla Artriode où beaucoup d’entreprises sont en Foundation a acquis un rayonnementcrise et les chiffres d’affaires des marques international, et pas uniquement danssont souvent statiques. Notre chance est le cercle de l’art italien. - 80 -
ArT DE ViVRE
BILLET d’HUMEUR de © THIBAUT PANAS Thibaut Panas Thibaut Panas, élu sommelier de l’année 2014 par le guide Gault & Millau, aime partager son amour du vin. Au sein du restaurant d’Anne-Sophie Pic, niché au cœur du Beau-Rivage Palace à Lausanne, ce Français d’origine sélectionne, sert et propose ses crus pour le grand plaisir des épicuriens. Dans chaque numéro, il emmène les lectrices de Profil à la découverte d’un vin. Suivez le nez… Chasselas: LE CÉPAGE ROI des vignobles du Léman L ouis-Philippe Bovard. Un nom, une légende, une tradition vinicole choyée et préservée. Louis-Philippe Bovard est l’un des grands seigneurs de Lavaux, pro- priétaire d’un domaine historique. Très attaché à son territoire, il cherche constamment à mieux l’apprivoiser et fait de nombreuses recherches sur les sols pour planter de nouveaux cépages. Celui qu’il sublime sur ses terres est le chasselas. Mon coup de cœur se porte au- jourd’hui sur le Dézaley Médinette: le vin blanc par excellence, également connu au-delà des frontières helvétiques. PROFIL: Qu’allez-vous percevoir en P: Quels sont les plats qu’il accompagne dégustant ce vin? parfaitement? THIBAUT PANAS: Trois adjectifs me TP: Il est est idéal pour l’apéritif, puisque viennent au palais: délicieux, savoureux «un vin d’apéritif est celui qui est capable et subtil. Ce vin est floral et fruité avec de susciter l’envie sans jamais la rassa- des arômes de tilleul et des notes miné- sier». Il accompagne aussi les fromages rales. En bouche, le Dézaley Médinette tels que l’Etivaz et le Vacherin Mont-d’Or. est tendre et frais. En fin de bouche, il a Il sublime enfin le goût des poissons du une acidité vivifiante. lac (filets de perche, truite et féra).© BEAU RIVAGE PALACE Anecdote Le professeur Vouillamoz a découvert en 2009 que le chasselas est d’originePRIX DE LA BOUTEILLE: ENV. FR. 30.- lémanique. Dans les livres, on le retrouve mentionné à Lausanne en 1302 déjà. En 1612, on l’appelait «Lausannois». En Valais, le chasselas prend le nom de fendant, en raison de ses grains qui se fendent sous la dent. En allemand, il est connu sous le nom de Gutedel. - 82 -
Prochaines expositions :GENEV’ArtSpacedu 9 oct au 1 nov, Ports-Francs de GenèveMAGdu 5 au 9 novembre, salon d’art contemporain au Centre de Congrès,Montreux - stand N°35Art en Capital-Comparaisonsdu 25 au 30 novembre, Grand Palais des Champs-Elysées, Pariswww.pavlina.ch Le monde rêveurTél. : +41 (0)79 487 00 88 Huile et acrylique sur toile 61 x 50 cm design: www.diabolo.com
© DR GASTRONOMiE GASTRONOMIE DE HAUT VOL La restauration à bord est devenue un enjeu majeur pour les compagnies aériennes. - 84 -
U ltra-rationalisée et sécuri- couverte des plus belles créations de ces Singapour Airlines fait quant à elle ap- sée, la restauration aérienne chefs que nous invitera, le 14 novembre pel, pour la conception de ses repas, à est aujourd’hui dominée par prochain, la journaliste Véronique An- un panel culinaire de neuf chefs de re- trois grandes sociétés de ca- dré à l’occasion de la sortie de son livre nommée mondiale, originaires des cinqtering, qui élaborent et fournissent aux «Saveurs Célestes»*. continents…compagnies la restauration proposée àbord de leurs appareils. Parmi les lea- De grands chefs toujours plus présents «Flying chefs» et plateaux gourmandsders mondiaux, on compte Gate Gour-met (ancienne émanation de Swissair), Plus que jamais, les compagnies colla- L’autre tendance, toujours selon BorisLSG Sky Chefs (propriété de Lufthansa) borent donc avec de grands noms de Eloy, semble être une personnalisationet Servair (filiale d’Air France). Directeur la gastronomie. Ainsi, chez Air France, croissante de l’offre gastronomique.du marketing, de la communication et après Régis Marcon, à partir de dé- Régulièrement récompensée, la com-de l’innovation de cette dernière, Boris cembre prochain, c’est la chef Anne-So- pagnie Turkish Airlines et sa société deEloy nous donne une idée de la taille de phie Pic – bien connue des Lausannois catering Do & Co vont ainsi jusqu’à pro-ces entreprises: «Nous travaillons pour – qui signera les plats de la compagnie poser, sur les vols longs-courriers, enplus de 120 compagnies dans le monde destinés aux passagers de première business class, un «flying chef» qui agré-et nous servons 230’000 plateaux-repas classe. De son côté, Swiss poursuit son mente le repas de chaque passager selonpar jour. Nous comptons plus de 500 programme «Swiss Taste of Switzer- ses goûts. Une évolution qui pourraitchefs et cuisiniers… Aujourd’hui, face à land», qui consiste à proposer aux pas- aussi bénéficier sous une autre formela concurrence accrue des compagnies sagers de toutes les classes des produits aux passagers de la classe économique.asiatiques et de celles du Golfe, les trans- suisses de qualité. Elle renforce aussi ses En effet, il est de plus en plus souventporteurs historiques améliorent la qua- collaborations avec de grands chefs du possible de préacheter, avec son billet,lité de leur offre gastronomique… En tant pays comme Florian Trento, cuisinier en un plateau-repas personnalisé. Ainsi,qu’entreprise française, Servair est très chef des hôtels Peninsula, qui compose, chez Air France, pour 28 euros, on se voitbien placée pour cela. Nous collaborons depuis 2009, les menus first et business proposer un repas élaboré par la maisondepuis plus de quarante ans avec les class de Swiss sur les vols entre Hong Lenôtre. Une formule qui permet enfin,chefs les plus prestigieux (Guy Martin, Kong et Zurich. A l’avenir, on pourra même aux passagers ayant un petit bud-Jacques Le Divellec) grâce à un studio cu- aussi découvrir ses menus sur les vols get, de mieux manger en vol!linaire présidé par Joël Robuchon. C’est entre la Suisse et Bangkok, Shanghai ouune sorte de «think tank» de la gastro- encore Pékin. Réputée comme étant unenomie aérienne…» C’est d’ailleurs à la dé- des meilleures compagnies au monde, *«SAVEURS CÉLESTES – LA GASTRONOMIE EN VOL», DE VÉRONIQUE ANDRÉ ET DONALD VAN DER PUTTEN – EDITIONS ALTERNATIVES© DR PAR RÉMI DECHAMBRE - 85 -
LA RECeTTE© LENAKA PHOTOGRAPHY Benoît Violier © PIERRE-MICHEL DELESSERT CÔTELETTES DE CHEVREUIL POÊLÉES À LA SARRIETTE « À l’occasion de l’ouverture de la chasse, à la mi-septembre, j’ai choisi de mettre en valeur le chevreuil, le plus fin des gibiers populaires. Son goût délicat ainsi que la finesse de ses fibres plaisent particulièrement aux palais féminins. Chassé dans nos régions, il est relativement facile de se procurer des pièces d’excellente qualité. Sa viande s’adapte à toutes les cuissons et se marie parfaitement avec les légumes du moment, mêlant bulbes de la fin de l’été et premières racines d’automne. La promesse d’un moment gustatif d’exception! » E n avril 2012, Benoît Violier et son épouse Brigitte reprennent les rênes d’une véritable institution: le Restaurant de l’Hôtel de Ville, à Crissier. En 2013, le guide Michelin lui octroie 3 étoiles. La même année, Gault et Millau l’élit Chef de l’Année et lui accorde la note de 19/20. Reconnu par les plus prestigieux critiques gastronomiques, il fait désormais partie des grands chefs de sa génération. Il imagine, pour les lectrices de Profil, une recette de saison, saine et légère. SARRIETTE, ÉCHALOTE, MÉLASSE DE GRENADE, POIREAU, CARRÉ DE CHEVREUIL, HUILE D’OLIVE, POIVRE, FENOUIL, MÉLANGE D’ÉPICES À GIBIER, BAIES DE GENIÈVRE, BEURRE, JUS DE GIBIER, COURGETTE, POIS GOURMAND, CAROTTE, HUILE D’ARACHIDE, AIL EN CHEMISE INGRÉDIENTS POUR 4 PERSONNES GARNITURE 4 carrés de chevreuil de 180 g chacun, 200 g de petits légumes de saison émincés finement soit 12 côtelettes parées à vif à la mandoline 5 cl d’huile d’arachide 2 cl d’huile d’olive 50 g de beurre en petits dés 1 dl de mélasse de grenade 80 g d’ail en chemise 2 dl de jus de gibier confectionné comme un jus de 20 g de brindilles de thym viande et réalisé au préalable** 20 g de brins de sarriette Sel, poivre Q.S.P. 100 g d’échalotes fendues en deux 6 baies de genièvre concassées ** RETROUVEZ LES ASTUCES DE BENOÎT VIOLIER POUR RÉUSSIR SON JUS DE VIANDE Sel, mélange d’épices à gibier Q.S.P.* SUR SON BLOG: BLOG.RESTAURANTCRISSIER.COM RENDEZ-VOUS ÉGALEMENT SUR FACEBOOK: WWW.FACEBOOK.COM/BENOITVIOLIER POUR * Q.S.P.: SIGNIFIE «QUANTITÉ SUFFISANTE POUR», TERME UTILISÉ EN CUISINE POUR APPRENDRE D’AUTRES ASTUCES ET NEWS SIGNÉES BENOÎT VIOLIER. SPÉCIFIER LES PROPORTIONS DU DILUANT DANS LES MÉLANGES. - 86 -
PROGRESSION: Retirer les carrés, les déposer sur une grille et les laisser reposer 15 minutes, couverts d’un papier d’aluminium. Assaisonner les carrés avec le sel et les épices. Dans une poêle antiadhésive bien chaude, sauter rapidement les légumes avec l’huile d’olive (ils doivent Chauffer l’huile d’arachide dans une poêle, déposer les rester encore croquants), assaisonner de sel et de poivre et carrés et colorer tous les côtés. finir avec la mélasse. Ajouter la garniture aromatique, puis le beurre et cuire au Finir avec le jus de gibier acidulé au vinaigre de pomme. four à 180°C environ 5 minutes en arrosant régulièrement et en prenant soin que le beurre ne brûle pas. La température à cœur doit être de 35°C.FINITIONS: Dresser les légumes au centre des assiettes, couper les carrés en 3 soit 3 côtelettes par personne et les disposer harmonieusement. - 87 -
ÉVASiON EscaEpNadeSUISSE Avant de prendre vos billets d’avion pour filer au soleil durant les fêtes de fin d’année, que diriez-vous d’un week-end sur une île, près d’une ferme ou de la vie de château, le tout sans traverser la frontière suisse ? Notre sélection de quatre adresses incontournables à vivre à deux ou à plusieurs… Suivez le guide! Les pieds dans l’eau Epoustouflant! Envie de passer une nuit de rêve dans «Le Diamant de Verre», une mai- son dans les arbres unique en son genre, qui vous offre une vue panoramique à 360° avec une impression de dormir les pieds dans l’eau? Foncez donc à la Pinte du Vieux Ma- noir qui est située au bord du lac de Morat dans un paysage qui respire la tranquillité et le retour à la nature. Les adeptes du camping sont nombreux dans cette région lacustre. On vous propose cependant d’adhérer au nou- veau concept qu’est le «gampling», qui n’est rien d’autre qu’une douce alliance entre le © LA PINTE DU MANOIR camping – ah, les belles soirées autour d’un feu sur la plage – et le glamour. Un week-end au grand air sans pour autant renoncer à unPAR DANNY BAUMANN certain luxe. Vous pourrez y manger un repas délicieux tel que la féra du lac de Morat, pro- posée par le maître de maison Franz W. Faeh, avant de vous évader dans les bras de Morphée. Profitez également de cette région pour prendre votre vélo afin de sillonner les kilomètres de pistes cyclables qui s’offrent à vous dans un cadre idyllique. Pour ceux qui préfèrent aspirer à un week-end calme et voluptueux, une croisière de rêve sur le plus petit lac du Seeland ou encore un tour dans le Vully avec une dégustation de vin à la clé sont possibles. Ça sent les vacances… WWW.VIEUXMANOIR.CH © LUTZ ARCHITECTESComme une princesse Mesdames, que diriez-vous si votre chevalier (sur son cheval blanc… ou dans sa voiture blanche, plus moderne) vous enlevait le temps d’un week-end pour vous faire vivre la vie de château? Nous sommes sûrs que ça vous ferait rêver! L’établissement du château de la Corbière situé sur les bords du lac de Neuchâtel, à Estavayer-le-Lac, offre, avec ses 14 chambres historiques et élégantes, un cadre original pour un week-end romantique en compagnie de votre prince char- mant. Le jardin, avec ses grands arbres et sa belle fontaine d’époque, est un endroit parfait pour se ressourcer en profitant d’une vue imprenable sur le lac de Neuchâtel. Du côté des sorties, la culture est au rendez-vous. Le village lacustre de Gletterens vous permettra de marcher sur les traces de nos ancêtres qui vivaient sur les rives du lac à l’ère paléolithique. Si une âme romaine sommeille encore en vous, profitez des vestiges du musée romain d’Avenches, Aventicum pour les nostalgiques, afin de découvrir cet endroit qui est construit sur les vestiges d’une ancienne maison gallo-romaine. Ah oui, nous allions ou- blier! Si votre crapaud n’a pas une âme de prince charmant, filez du côté de Kerzers pour le relâ- cher auprès de ses congénères et profitez-en pour découvrir le monde fascinant des animaux et des plantes exotiques du Papiliorama. Décom- pressez et appréciez! WWW.CHATEAUDELACORBIERE.CH - 88 -
Grand bol d’air © STÉPHANIE HYAPAYA Une envie de sortir de votre quotidien et de profiter d’un week- end familial en campagne? Le bed and breakfast La Coudre, situé à Céligny (GE), propose un cadre idéal pour emmener vos enfants loin du quotidien mais à proximité de chez vous. Le grand parc, doté d’un mini-zoo et d’une place de jeux, vous per- mettra de vous sentir loin du tracas quotidien. Un peu de sport vous attend également avec un court de tennis où vous pour- rez entraîner votre magnifique revers et votre service. Avec ses neuf chambres, dont une suite, votre sommeil n’a pas de quoi être jaloux non plus. Des chambres très charmantes avec du mobilier ancien. La région, elle, offre des possibilités multiples. Des loisirs sportifs à la culture en passant par la gastronomie, vos envies seront servies. Foncez donc sur Genève pour dégus- ter un poulet (eh oui, comme à la ferme) «Chez ma cousine on y mange du poulet», niché dans la vieille ville. Pour une envie culinaire plus lacustre, partez sur les rives du lac à Nyon pour déguster de délicieux filets de perche, plat typique de la région lémanique. La vie est courte, alors profitez… WWW.BNB-LACOUDRE.CH Seul au monde Envie de vous sentir comme Tom Hanks dans «Seul au monde»? Ça tombe bien, c’est ce que promet l’île de Brissago, avec son jardin botanique flamboyant où de magnifiques couleurs se mélangent, du rose – grâce à des plantes originaires d’Afrique du Sud – au jaune, vous en prendrez plein les yeux. Au milieu de cet environnement enchanteur se trouve un joli petit hôtel où vous pourrez séjourner en toute quiétude. Profitez donc de la terrasse pour siroter un cocktail avant d’embarquer sur un bateau pour rejoindre la rivev et découvrir la belle région d’Ascona, proche de Locarno. Pour une visite spirituelle, laissez-vous guider sur les pentes du Sacro Monte della Madonna del Sasso, une randonnée qui vous amènera en haut du «Rocher» de Locarno. De là-haut, au pied du sanctuaire della Madonna del Sasso, vous jouirez d’une vue exceptionnelle. Le Sacro Monte est un joyau artistique et historique inscrit au patrimoine mondial de l’UNSECO. Laissez-vous aller et admirez… WWW.ISOLEBRISSAGO.CH© DR - 89 -
Arthur DuNAuzyciel 13 au 22 novembreJan KarsKi(MOn nOM est 2014une fictiOn) Sallewww.vidy.ch Charles ApothélozMise en scène autour Du spectacleet aDaptation :Arthur NAuzyciel lecture de Marthe Keller : charlotte delbo, Aucun de nous ne reviendra, Gonthier éd., 1965, les Éditions de Minuit.aVec : 30 oct. à 19h – salle charles ApothélozArthur NAuzyciel Billets en vente au tarif SlAureNt PoitreNAuxlA voix de MArthe Keller exposition « le Monde savait. la mission de Jan Karski pour l’humanité », réalisée par le Mu-et uNe dANSeuSe sée d’histoire de Pologne, proposée par l’Ambassade de Pologne en Suisse et présentée dans le foyer du théâtre.Jan Karski (Mon nom est une fiction) retrace la vie vernissage le 13 nov. – entrée libreextraordinaire d’un résistant polonais, confrontéà la passivité des démocraties alliées face au gé- conférence « devenir Karski » d’Annette Beckernocide organisé par les nazis. Il est question ici 15 nov. à 17h – salle la Passerelle – entrée librede réparation, et surtout de poursuite du témoi- inscriptions : dé[email protected] face à de nouvelles générations. rencontre avec l’équipe artistique d’Arthur Nauzyciel à l’issue de la représentation, le 20 nov. auDioDescription du spectacle avec visite tactile du plateau 22 nov. dès 14h45 (spectacle présenté à 17h) renseignements et inscription : [email protected]
© PHILIP HO / SHUTTERSTOCK.COM ÉVASiON HONG KONG, entre ciel et terre Contempler un skyline unique depuis le dernier étage d’un palace, parcourir des malls sans fin, se plonger dans des salles d’expositions puis faire la fête jusqu’au petit matin. Voici quelques activités à ne pas manquer au sein de la métropole asiatique. - 91 -
ÉVASiON© HONG KONG TOURISM BOARD - DRPAR WILLIAM TÜRLER A la fois ultra-moderne, haut Détente, excursions et culture être observée à Soho, Wan Chai et Lan de gamme et sophistiquée, Kwai Fong, des quartiers situés non Hong Kong offre un vi- L’île de Hong Kong compte de nom- loin de Central et fréquentés tant par sage traditionnel, calme et breux points de vue permettant d’ad- des touristes que par les locaux. En verdoyant. Difficile de ne pas tomber mirer son architecture unique. On peut matière de clubbing, deux adresses sous le charme de l’ancienne colonie aussi explorer la région des Nouveaux valent le détour sur Lan Kwai Fong: anglaise, rétrocédée à la Chine en 1997 Territoires et notamment Sai Kung, le Volar, à la programmation hip-hop et devenue aujourd’hui un pôle finan- un petit village de pêcheurs tranquille. et électro et le Dragon-i, plus haut de cier et commercial d’envergure mon- Autre possibilité: se rendre à Happy gamme. diale. Malgré ses 7 millions d’habitants Valley pour une course de chevaux. et ses innombrables expatriés, la ville Pour les amateurs de bronzette, Big Dans une ambiance plus feutrée, les a su conserver une taille humaine et Wave et Deep Water sont souvent ci- meilleurs bars de Hong Kong se si- une identité propre qui la distingue de tées par les autochtones comme étant tuent à la verticale, c’est-à-dire au som- la Chine continentale. En témoignent les meilleures plages de la région. Les met des innombrables buildings que son excellente infrastructure de trans- plus motivés pourront atteindre la compte la ville. Le Man Wah et le M ports et ses fameux tramways en première en suivant une randonnée Bar, du Mandarin Oriental, disposent forme de «grille-pain», ses célébris- de 5 heures depuis le centre. d’une vue privilégiée sur les très belles simes gratte-ciels, son industrie du ci- tours d’affaires de Central. Le W Hotel néma et du divertissement florissante, Ces dernières années, l’offre culturelle offre pour sa part, outre son Woobar, l’effervescence de sa vie nocturne, ain- ne cesse de se développer et pourrait des espaces permettant d’accueillir di- si que le contraste saisissant entre ses prochainement figurer parmi les vers événements d’envergure. En avril centres commerciaux dernier cri et points forts de la ville. Outre la décli- de cette année, Hublot a notamment ses marchés traditionnels. Panorama. naison annuelle d’Art Basel, dont la proposé à ses clients, en partenariat prochaine édition aura lieu du 15 au 17 avec l’Office des vins vaudois, une soi- Shopping mars 2015, Hong Kong comptera sous rée de dégustation dans un environ- peu, dans le West Kowloon Cultural nement aux fortes connotations hel- Hong Kong déborde d’endroits où District, un musée flambant neuf dé- vétiques. dépenser son argent: la ville peut lit- dié aux arts visuels des XXe et XXIe téralement être survolée en passant siècles. Cet espace, le M+, présentera Non loin de là, du sommet de ses 500 d’un mall à l’autre via un engorge- notamment les œuvres du plus grand mètres, le Ritz-Carlton se proclame ment de passerelles. On peut citer collectionneur d’art chinois contem- rien de moins que l’hôtel «le plus Times Square – où les Hongkongais porain au monde, le Suisse Uli Sigg. haut» du monde. Depuis ses restau- aiment se rendre pour le compte à rants panoramiques aux ambiances rebours du nouvel an – ou l’IFC, qui Bars et clubbing lumineuses multiples, ses différents abrite une succession à donner le salons privés ou son bar Ozone, il offre tournis de boutiques de mode, d’ac- «Hong Kong a une vraie culture de des vues sur la ville à couper le souffle. cessoires de luxe et de montres hel- bars, dont beaucoup débordent sur la A condition toutefois que les nuages vétiques. Plus traditionnel, le Ladies rue.» Cette contagion, que résument daignent s’éclipser! Faute de quoi un Market abrite le marché de rue le Suzanne Odin et Benoît Mouclier, détour en terrasse peut vite s’appa- plus célèbre de la ville. deux jeunes expatriés français, peut renter à une expérience pour le moins humide. - 92 -
Dans le même registre de design raf- © MANDARIN ORIENTAL HONG KONGfiné, citons encore le Blue Bar, au © HONG KONG TOURISM BOARD - DR1er étage du Four Seasons (directe-ment connecté au centre commercialIFC), ainsi que le Sevva, situé dans lePrince’s Building. Impossible, enfin,de ne pas mentionner le Upper House:considéré comme l’un des meilleurshôtels du monde selon Tripadvisor, lataille standard de ses chambres s’élèveà 80 m2 avec maxi-bar inclus (comptercependant au minimum 500 francspar nuit). A son sommet, le Café Gray,du nom de son chef Gray Kunz, né àSingapour mais qui a grandi en Suisse,offre une cuisine d’influence euro-péenne, asiatique et américaine, ainsiqu’une vue époustouflante sur le Vic-toria Harbour. Et pour finir, à l’atten-tion des fins palais, Benoît et Suzanne,tous deux diplômés de l’Ecole hôtelièrede Lausanne, conseillent le restaurantFelix, situé dans le Peninsula, l’hôtelle plus traditionnel de Hong Kong,connu entre autres pour son after-noon tea et… sa fondue! - 93 -
BILLET d’HUMEUR © BERNARD PICHON L’OEiLde Bernard Pichon Le journaliste globe-trotteur parcourt la planète pour partager ses émotions dans les médias et sur son blog pichonvoyageur.ch. D'un périple en Asie, il a ramené l'instantané de ces deux pèlerins recueillis dans un cimetière militaire.Kwaï, de larmes une rivière– Ça y est, je l’ai trouvée! Voici donc nos deux pèlerins parachutés dans un environne-Son parapluie faisant office d’ombrelle, Kathleen sort un klee- ment dont l’exubérance contraste drastiquement avec l'Angle-nex de sa sacoche et s’éponge le visage. Une larme, peut-être… terre. Kathleen raconte que le disparu adorait Kipling, dont ilde la sueur, sans doute: il fait 39°C au cimetière militaire de avait lu et relu l’histoire de Mowgli.Kanchanaburi, à 126 km de Bangkok. Le monde ignorerait au-jourd’hui ce bled perdu si les Japonais n’y avaient forcé l’édifi- – Enfant, notre frère fantasmait sur la jungle. Nous avons re-cation d'un maudit pont, sujet d'un roman de Pierre Boulle à trouvé des dessins de Baloo ou Kaa dans ses cahiers d’école.l'origine de l'un des films cultes du XXe siècle. Ironie du destin: forcé d’abandonner famille et fiancée pourLa vieille dame est maintenant rejointe par son cadet, devant honorer son ordre de marche, le conscrit Clark – poussé parla pierre tombale qu’elle vient d’identifier, pareille aux milliers les aléas de la guerre – allait se retrouver captif d’un «para-d’autres militairement alignées sur cette impeccable pelouse… dis» transformé en enfer par la putréfaction, les sangsues etsauf que cette plaque-là est gravée au nom de C.E. Clark, matri- les moustiques.cule 2039161 des troupes du génie. Pour concrétiser leur serment, Kathleen et Peter ont dû écono-– C’est notre frère aîné Charles-Edouard, murmure Peter. miser: les Clark appartiennent à la classe ouvrière de Carlisle, àLorsque nos parents nous ont appris sa disparition, durant la frontière de l’Ecosse. Enfin, à l’automne de leur vie, ils ont eul’été 43, nous n'étions même pas à la maternelle. Et nous nous de quoi s'offrir l’avion pour rejoindre le pont de la rivière Kwaï.sommes toujours dit que si Dieu nous prêtait vie, nous vien-drions un jour nous recueillir sur sa tombe.© BERNARD PICHON - 94 -
INSTA-STyLE Talents rapprochés L’ Académie de coiffure L’Oréal de Genève s’est transformée Alexandre Leveau s’est glissé dans les backstages de cette at- en studio photo, le temps d’une journée pour réaliser mosphère théâtrale, où tous les meilleurs protagonistes sem- notre sublime shooting beauté. blaient s’être retrouvés sur la même scène pour vous offrir un spectacle tout en beauté. Aperçu des moodboards et de la nouvelle collection des vernis à ongles hauts en couleur de la marque L’Oréal.PAR ALEXANDRE LEVEAU Ambiance studieuse au sein de l’Académie L’Oréal, le photographe Christian Ammann et son assistant font les derniers réglages pendant la mise en beauté du mannequin. Les maisons Swarovski, Hermès et d’autres grands noms de la haute joaillerie ont participé eux aussi à cette série de photos. Des bijoux dignes d’être portés par les plus grandes stars de la mode et du grand écran. Justina et Katerina sont passées l’une après l’autre entre les mains expertes de Danielle Savino, notre make-up artist pour cette série qui nous a offert un bal de pinceaux et de couleurs tout au long de la journée. - 96 -
Expositions Juliette Binoche dans Désengagement d’Amos Gitai, 2007 © Agav Films/Ziv Koren LBDML’EAARORNUNTTSDEdu 17 septembre 2014au 4 janvier 2015 6.06 - 02.11.14Chaplin, entre guerres COLLECTIONet paix (1914–1940) DE L’ART BRUTAmos Gitai Architecte LAUSANNEde la mémoire Av. des Bergières 11du 17 septembre 1004 Lausanne - CHau 30 novembre 2014 www.artbrut.chGilles Peress, Telex Iran Musée de l’Elysée 18, avenue de l’Elysée CH-1006 Lausanne Ouvert Ma-Di 11h-18h www.elysee.ch
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