INDICESMars 2016 | Supplément mensuel du quotidien L’Agefi | N°03 | Produits financiersEntretienRaiffeisen prévoitune croissancede 30% des actifsgérés ces cinqprochaines annéesPatrik Gisel, CEO Raiffeisen PAGE 24Le Thème Produits financiersLes scénarios de couverturepour maîtriser l’hypervolatilitéLa versatilité des marchés requièrentdes instruments de protection page 9 à 23 Daniel Kalt / Alexandre Sauterel / Wolfgang Bauer / Michael Leithead / Jim Gasperoni / Tim Albrecht / Harald Reczek / Christina Böck / Michel Salomon / Sébastien PacheBernhard Wenger / Francois Millet / Ludovic Berthe / Alexis Grutter / Eric Vanraes / Nadège Dufossé / Hasan Aslan / Antonio Ferrante / Sacha J. Duparc / Frédéric Rouiller IN CONVICTION WE TRUST Winston ChurchillOYSTER JAPAN OPPORTUNITIESOYSTER est une SICAV de droit luxembourgeois. Les documents afférents à la SICAV, tels que le prospectus, les informations clés pour l’investisseur, les statuts ainsi que lesrapports annuels et semestriels, peuvent être obtenus gratuitement auprès du représentant en Suisse. Un investissement dans les compartiments d’OYSTER SICAV comportedes risques qui sont décrits dans le prospectus. Le contenu de cette publicité est fourni uniquement à des fins d’information et ne constitue en aucun cas une recommandationd’achat ou de vente. Il ne peut être assimilé à un conseil en investissement de la part de SYZ Asset Mangement (Suisse) SA ou de société affiliée. Représentant en Suisse:SYZ Asset Management (Suisse) SA, 30 rue du Rhône, 1204 Genève. Service de paiement en Suisse : Banque SYZ SA, 30 rue du Rhône, 1204 Genève www.oysterfunds.com
PAGE . Indices | | Mars 2016 | Produits financiersÉditorialL’insoutenable légèreté des marchésC’est fou ce que les marchés sont versatiles. te sur l’ampleur de l’endettement global, qui culé par les politiques monétaires des banquesAprès un début d’année catastrophique, qui mine le système, menace la reprise et risque de centrales (p. 19), ont pour leur part quelque peua vu soudain décrocher les places chinoises, provoquer une nouvelle crise mondiale. Et le retrouvé leur rôle en début d’année. Les mar-les indices mondiaux, les cours du pétrole, ils pouvoir de guérison des banques centrales est chés obligataires, qui nécessitent cependantse sont ensuite tout aussi subitement ressaisis. de plus en plus remis en cause (p. 12), même si une importante diversification tant au niveauReprise des actions, rebond des matières la BCE vient de sortir l’artillerie lourde pour géographique que de la duration (p. 10), toutpremières, amélioration des marchés du crédit, relancer la machine à tout prix. comme l’or, qui a regagné de son lustre aprèsen un rien de temps la tendance s’est retournée. Face aux réactions imprévisibles des mar- une traversée du désert de quatre ans. MaisOubliés les risques de krachs, de déflation, de chés, une révision des schémas d’investisse- saura-t-il protéger les portefeuilles contre lesrécession. Les investisseurs sont d’un coup reve- ments traditionnels s’impose. Des solutions caprices des marchés actions (p. 20)? Lesnus vers les actifs risqués quand hier encore ils alternatives permettent d’enregistrer une meilleurs spécialistes peinent de plus en plus àétaient prêts à tout brader. évolution positive de ses placements même y voir clair et s’aventurent peu au jeu des prévi-Cette volte-face est singulièrement déroutante. dans un environnement difficile, ainsi qu’un sions sachant qu’actuellement il suffit d’un rienC’est à ne plus rien comprendre au comporte- meilleur contrôle des risques. Stratégie actions aux investisseurs pour basculer de l’enthousias-ment et à la psychologie des marchés. Car fon- décorrélée des marchés, approches obligataires me à la panique. damentalement rien n’a vraiment changé. Cer- long-short pour faire face aux taux bas (p. 14),tes, le prix du pétrole est quelque peu remonté fonds systématiques permettant de composer Danielle Hennardet la Chine a envoyé des signaux positifs. Mais des portefeuilles très diversifiés (p. 18). A mi- Rédactrice en chefl’économie mondiale ne montre pas de signes chemin entre la gestion active et la gestionvéritables de reprise. Au contraire. Après les passive, les ETF smart beta peuvent également [email protected] en garde du FMI, de la FED, de la Ban- être utilisés comme instruments de réductionque Mondiale, c’est la Banque des Règlements de la volatilité et de la perte maximale (p. 17).Internationaux qui dernièrement a sonné l’aler- Les valeurs refuges, dont le concept a été bous-Sommaire du 21 Mars 201604. Livres par HEG Arc 14. Les sources de rendement alternatives. 20. L’or: une question de sentiment.06. ENtretien. Thierry Barbier-Mueller, SPG. Harald Reczek, Credit Suisse. Nadège Dufossé, Candriam Investors Group.«La situation est loin d’être catastrophiquesur le marché de l’immobilier de bureau» 14. En Droit. Demande d’informations sur un 20. cybersécurité. La couleur de l’information compte en Suisse: précisions du TF. Philippe Vladimir stratégique. Solange Ghernaouti, Swiss Cybersecurity07. Chronique. Le côté obscur des ETF. Boss et Dominique Christin, BCCC Avocats. Advisory & Research Group, HEC Lausanne.François-Serge Lhabitant 15. La relation instable entre les cours du pétrole 21. Hedge fund: le modèle en vogue. Hasan Aslan09. Optimisme prudent de mise. Daniel Kalt, UBS. et les marchés actions. Christina Böck, AXA IM. Reyl & Cie. || L’investisseur 4.0. Antonio Ferrante, Saxo Bank || Chine en berne: l’Inde prend le relais. 22. L’incidence des produits structurés10. Marchés obligataires: des perspectives sur les marchés actions. Sacha J. Duparc, BCV.différenciées pour cette année. Alexandre Sauterel, Michel Salomon, Banque Piguet Galland. 22. Leadership. Bien comprendre le problèmeFidelity International. || Quel crédit accorder vaut plus qu’une solution. Daniel Held, PI Managementaux obligations d’entreprises investment grade? 16. L’attrait des investissements factoriels 23. De la 4e révolution industrielle. en période de hautes turbulences.Wolfgang Bauer, M&G Investments. Sébastien Pache, iShares. || ETF obligataires: Frédéric Rouiller, Vontobel Investment Banking. une illusion de liquidité? Bernhard Wenger, State Street.11. Comment investir dans la dette émergente. 24. Entretien. «Si une banque de détail 17. La gestion du risque via les ETF smart beta. cesse de grandir, elle décline», Patrik Gisel,Michael Leithead, EFG AM. Francois Millet, Lyxor. président de la direction de Raiffeisen Suisse.12. L’endettement des sociétés américaines. 18. Les fonds systématiques permettent de réduire 26. Pour prévenir les risques psychosociaux.Jim Gasperoni, Aberdeen Asset Management. les risques des portefeuilles. Ludovic Berthe Nataša Vukašinovic et Alain Max Guénette, HEG Arc12. Marchés. Les politiques monétaires et Alexis Grutter, La Financière de l’Echiquier.discréditées. Philippe Schindler, Blue Lakes Advisors. 27. Comment se démarquer de la concurrence. 18. Opinion. Et si les valeurs défensives étaient Bastien Bovy, Coach GENILEM || La vitesse d’entrée sur13. Les actions allemandes pour le long terme. les plus risquées? François Savary, Prime Partners. le marché dépend de la hauteur du financement.Tim Albrecht, Deutsche Asset Management. 19. La disparition du concept de valeur refuge. Interview Barbara Ben Hamadi, GENILEM Eric Vanraes, EI Sturdza Investment Funds.La banque suisse change…et vous? Booster votre carrière par un diplôme postgrade spécialisé Executive Master HES en Banque & Finance (60 crédits) Inscriptions pour septembre 2016 et renseignements au 022 827 30 07 Tous les détails sur www.isfb.ch ou www.hes-kalaidos.ch \"80 dirigeants du monde bancaire au service de votre futur\" Kalaidos University of Applied Sciences Switzerland HES accréditée par la Confédération suisse
Il y a certains produitspour lesquels on préféreraitpayer moins cher...CheAper,* SmArterPour Amundi, être le leaderde la gestion d’actifs en Europe(1),c’est aussi vous faire profiterd’une gamme d’ETF à prixcompétitifs*. amundietf.comLes fonds de la gamme AMUNDI ETF (les « Fonds ») approuvés en Suisse sont des fonds communs de placement (« FCP ») de droit français. La liste des Fonds approuvés pourla distribution en Suisse peut être obtenue auprès du Représentant en Suisse.Édité le 21.03.2016 par Amundi Asset Management, Société anonyme au capital de 596 262 615 € - Société de gestion de portefeuille agréée par l’AMF n° GP 04000036 - 90 boulevard Pasteur, 75015 Paris, France - 437 574 452 RCSParis. Informations commerciales non contractuelles ne constituant pas une recommandation ou une sollicitation d’achat, de vente. Pour les Fonds approuvés en Suisse : Représentant en Suisse : CACEIS (Switzerland) SA, routede Signy 35, CH-1260 Nyon, Service de paiement : Crédit Agricole (Suisse) SA, quai Général-Guisan 4, CH-1204 Genève. Le prospectus, le document d’informations clés pour l’investisseur (« DICI »), le règlement intérieur ainsi queles derniers rapports annuel et semestriel peuvent être obtenus sur simple demande et sans frais auprès du représentant en Suisse. Ce document n’est pas destiné à l’usage des résidents ou citoyens des États-Unis d’Amériqueet des « U.S. Persons », telle que cette expression est définie par la « Regulation S » de la Securities and Exchange Commission en vertu du U.S. Securities Act de 1933 et reprise dans le Prospectus des produits financiers décritsdans ce document. (1) Périmètre Amundi - N° 1 en montant total d’actifs sous gestion des sociétés de gestion ayant leur principale implantation située en Europe - Source IPE « Top 400 asset managers » publié en juin 2015 surla base des encours sous gestion à décembre 2014. * Moins cher, plus malin. Cheaper : établi à partir d’une comparaison entre les Total Expense Ratios (« TERs ») pondérés par les encours de tous les fonds Amundi ETF(« les Fonds ») : 0,26 % (source : Amundi ETF) et les TERs pondérés par les encours de tous les ETF européens (incl. les Fonds) : 0,30 % (source : DB ETF Research). Données au 29.01.2016. Important : certains Fonds peuventêtre plus chers individuellement que des fonds européens équivalents ou ne pas avoir d’équivalents permettant une comparaison et vice versa. Analyse ne tenant pas compte des commissions et frais de transactionsprélevés par les intermédiaires financiers, directement à la charge de l’investisseur. Le TER correspond aux frais courants mentionnés dans le DICI. |SUI_FR_AP_Amundi_ETF_Cheaper_Agefi_Indices_281x396+5indd.indd 1 02/03/2016 11:07
PAGE . Indices | | Mars 2016 | Les livres par HEG ArcL’architecture à toute vitesse Le philosophe Michel Malherbe part du scandale56 règles glanées autour du monde qu’est la maladie d’Alzheimer pour témoigner duPhilippe Trétiack rôle poignant des proches du malade.Éditions Le Seuil, 240 pages, 30 francs La personne empêchéeISBN 978-2-021-18038-1 sonne, avec dignité, réciprocité et humanité; et L’auteur du fameux Faut-il pendre les inversement, la personne n’a pas d’autre réalité architectes? nous embarque autour que celle d’objet sur lequel porte l’action éthi- du monde, de l’Iran à la Chine, de que. En dehors de cette relation existent bien en- Beyrouth à Rio, des îles grecques au Guillaume Chappuis tendu des individus naturels, susceptibles d’une Texas… en 56 histoires qui sont autant description médicale ou biologique. Mais ces in- de règles d’architecture. L’auteur pré- DHEGArc dividus ne suffisent pas à constituer une commu- sente un manuel d’architecture en une epuis quelques années, le nauté éthique: de l’animal à l’humain, du clan réflexion sur le monde et son absurdité. vieillissement de la population de loups à la république, il y a une différence de préoccupe le monde politique, nature, et pas seulement des différences de de-Des sexes innombrables médiatique et académique. Face gré. L’homme, seul individu naturel à disposerLe genre à l’épreuve de la biologie à l’évolution démographique d’une conscience morale, est aussi le seul à pou-Thierry HOQUET de l’Europe, des États-Unis et voir se donner des lois et à établir des relations du Japon, la question se pose avec insistance: entre personnes.Éditions Le Seuil, 256 pages, 28 francs Alzheimer. La vie, la mort, comment prendre en charge, soigner, accompa- Or, avec la maladie d’Alzheimer, cette approcheISBN 978-2-021-28544-4 la reconnaissance. gner un nombre toujours croissant de personnes atteint ses limites: il n’est plus possible de récon- Une chronique et un essai âgées? Où trouver les ressources pour couvrir cilier l’objet en droit avec la réalité de fait, la per- Il y a deux sexes, affirme l’opinion pour philosophique l’augmentation correspondante des coûts de la sonne morale avec l’individu défaillant. Le ma- qui il existe, dans chaque espèce, deux Michel MALHERBE santé? En guise de solution, certains auteurs célè- lade Alzheimer n’a plus les caractéristiques d’un types d’individus et seulement deux: brent l’avènement d’une silver economy dynami- sujet pensant, parlant et désirant. Incapable de le masculin et le féminin comme il y a Éditions VRIN, sée par le pouvoir d’achat des séniors et par leur faire appel au passé, il l’est tout autant à se proje- le Soleil et la Lune ou Mars et Vénus. 292 pages, 21 francs épargne. Ils semblent avoir oublié que la puissan- ter dans l’avenir. L’espace aussi lui fait défaut, et La biologie, montre le spécialiste, nous ISBN 978-2-711-62641-0 ce d’agir et de désirer ne va, elle, pas en augmen- avec lui la motricité: «où donc aller (…) quand on invite à quitter le niveau des individus pour descendre dans les tissus et les tant avec l’âge. Bien au contraire, vieillir signifie ne peut plus dire: je vais là, parce qu’on ne peut cellules. tôt ou tard perdre en puissance et, selon l’expres- plus dire: je suis ici?» (p. 177). Le langage subsis- sion en usage, décliner. te sous forme de bribes, dontFaut-il rembourser la dette publique? Alzheimer – La vie, la mort, Le malade Alzheimer il est difficile de faire sens. la reconnaissance livre un n’a plus les caractères Quant à la relation à l’autre,Revue Regards croisés sur l’économie témoignage poignant sur elle se réduit à la co-présen-Éditions La Découverte, 248 pages, 26 francs une des formes concrètes de d’un sujet pensant, ce des corps. Même le tou-ISBN 978-2-707-18806-9 ce déclin. Mais, disons-le tout parlant et désirant. Il cher n’est plus actif: la main de suite, il ne s’agit pas que est incapable de faire d’Annie ne tente jamais de Ce numéro de «Regards croisés sur d’un témoignage: l’auteur, appel au passé. Tout saisir ou de caresser celle de l’économie» se propose de disséquer Michel Malherbe, est un phi- comme il ne peut se son mari, elle se contente les mécanismes, souvent complexes, losophe et c’est avec toutes les projeter dans l’avenir. de lisser inlassablement son régissant la dette publique. Qu’est-ce ressources de la philosophie écharpe ou sa jupe. Or, si que la dette? Pourquoi s’endetter? Les qu’il se confronte à la mala- l’autre n’a plus la capacité États doivent-ils s’endetter? Faut-il se die d’Alzheimer. Comme le d’entrer en relation, ni même désendetter? L’ouvrage répond à ces sous-titre l’indique, il s’agit de se référer à un monde dont questions, dans un langage rigoureux donc d’un «essai philosophique» tout autant que l’espace et le temps lui échappent, comment faire et pédagogique. d’une «chronique». pour le maintenir dans la communauté éthique? Alors, pourquoi Alzheimer? La réponse pourrait N’est-ce pas se mentir à soi-même que de croire àNous ne sommes plus seuls au monde être accidentelle, biographique: dès les premières une relation sans réciprocité, lorsque l’autre «estBertrand BADIE pages, le lecteur fait ainsi la connaissance d’An- présent dans l’absence» (p. 53)? nie, la femme de l’auteur, atteinte de la maladieÉditions La Découverte, 252 pages, 23 francs d’Alzheimer. Les réflexions philosophiques alter- Tout l’effort de Malherbe consiste à pen-ISBN 978-2-707-18947-9 nent d’ailleurs avec le récit des visites à l’Unité ser à partir de ce point, et à tenter de compren- d’accueil où Annie est prise en charge. On pour- dre s’il subsiste encore un peu d’humanité dans Dans cet ouvrage, l’auteur nous rait ainsi lire Alzheimer comme le fruit d’un le malade Alzheimer. Il en résulte une enquête rappelle qu’il est temps de se départir drame personnel, auquel l’auteur opposerait le philosophique de haut vol, où sont convoqués des catégories mentales de la Guerre raisonnement conceptuel comme une forme de Hume, Kant, Leibniz, mais aussi Max Scheler froide et de cesser de traiter tous ceux consolation. ou Adam Smith. À l’aide du prisme Alzheimer, qui contestent notre vision de l’ordre l’auteur revisite les grandes questions de la philo- international comme des «déviants» ou Mais l’ouvrage ne rappelle en réalité ni de sophie, telles que la relation entre corps et esprit des «barbares». L’ordre international ne près, ni de loin les célèbres Consolations de la ou celle entre le même et l’autre. Pourtant, il ne peut plus, selon lui, être régulé par un philosophie de Boèce. Au contraire, Malherbe tombe jamais dans l’érudition perse, et confronte petit club d’oligarques. constate une impuissance presque totale de la systématiquement les élaborations théoriques à pensée face à la maladie d’Alzheimer. Plus que son vécu quotidien de parent, de prochain, voireLes crises de la grande distribution toute autre, elle affecte la personne dans sa totali- même d’amant déçu.Marlène BENQUET, Cédric DURAND té et lui ôte la capacité d’agir, de parler, de désirer, L’analyse fine de ce rôle de proche mérite d’êtreMathieu HOCQUELET, peut-être de vouloir. À tel point que le concept lue. Les parents de malades Alzheimer ou de per-Stéphanie LAGUÉRODIE (Coord.) même de personne risque de devenir inopérant. sonnes atteintes de démence s’y reconnaîtront On ne peut alors plus éviter «la question qui certainement. Mais le rôle de proche concerneRevue française de socio-économie, N°16, 290 pages fâche (…): que reste-t-il, de fait, de la personne à tout un chacun, d’autant plus que Malherbe y40 francs, ISBN 978-2-707-18948-6 un stade avancé de la maladie?» (p. 21) décèle le seul ressort pour rendre au malade son À cette question, un certain nombre de philoso- humanité. En définitive, seul l’effort constant Loin d’être réductible à un secteur éco- phes contemporains répondent par une approche du proche, qui continue à entretenir la relation nomique analysable à partir des outils éthique, en s’appuyant sur les pensées de Kant comme si elle était encore possible, permet de de l’économie industrielle, la grande ou de Levinas. La personne y est définie comme rattacher le malade à la communauté des hom- distribution nécessite de mobiliser une un objet en droit, auquel s’adresse l’action éthi- mes. Il reste à espérer que cet effort ne soit pas approche multidisciplinaire, alliant entre que, plutôt que comme une réalité de fait. Agir sous-estimé par les acteurs de la santé, de la poli- autres l’urbanisme ou la sociologie des éthiquement, c’est traiter l’autre comme une per- tique et de l’économie. modes de vie. Ce que l’approche socio- économique permet.Protection des consommateursLes nouveaux enjeux du consumérismeDominique ROUX, Lydiane NABECÉditions EMS (Management et société)210 pages, 31 francsISBN 978-2-847-69847-3 La consommation est en perpétuelle mutation et nous n’avons de cesse de réinventer nos propres pratiques. Paradoxe du choix, rythme des inno- vations, développement des nouvelles technologies et l’ouverture des marchés complexifient les manières de consom- mer. Comment en tant que consomma- teurs s’informer et se défendre?
PAGE . Indices | | Mars 2016 | Les livres par HEG Arc Dominique Lhuilier Résistances! Antoine PEILLON Psychologue du travail, professeure émérite au CNAM, Paris. 2002. Parution de «Placardisés» (Seuil). Éditions Le Seuil, 320 pages, 30 francs 2011. Parution de «Cliniques du travail» (Érès). ISBN 978-2-021-28864-3 2012. Parution du livre de Cl. Veil: «Vulnérabilités au travail» (Érès). 2014. Parution de «Qualité du travail, qualité au travail» (Octarès). Lutte contre le terrorisme obligeant, le 2016. Parution de «Que font les 10 millions de malades?» (Érès). pouvoir politique français a consolidé la puissance du renseignement intérieur etÉloge de la vulnérabilité de la répression des dissidences. DansDominique Lhuilier est professeure émérite au le même temps, l’État s’est abstenu de Centre de Recherche sur le Travail et le Déve- l’implication, l’autonomie, la responsabilité. Et l’hyperactivité réprimer sérieusement l’évasion fiscale et loppement, Conservatoire National des Arts sollicitée peut fonctionner comme défense maniaque jusqu’à la corruption. Quel type de résistance est et Métiers (CRTD-CNAM). Ses travaux de re- l’épuisement ou la rupture déstabilisante de la mise à la retraite. possible aujourd’hui, étudie l’auteur? cherche concernent essentiellement la problé- On voit alors se multiplier les signes d’une usure physique et psychique au travail. Un silence religieux. La gauche face au djihadisme matique santé et travail. Son dernier ouvrage Les processus d’exclusion battent leur plein. Ils visent tous ceux Jean Birnbaumentend donner des clés pour comprendre l’impact de la maladie qui tombent dans les catégories des «sans»: jeunes sans expérien-sur la vie au travail et pour agir, à la fois du point de vue des ce ou diplôme, de tous âges usés prématurément, seniors jugés Éditions Le Seuil, 234 pages, 27 francspersonnes malades et des employeurs et collègues. Il veut sou- en perte de capacités fonctionnelles, mères de jeunes enfants en ISBN 978-2-021-29839-0tenir la reconnaissance de cette question dans l’espace public: panne de disponibilité à l’entreprise, «bras cassés» pour cause dela clandestinité des «malades au travail» fabrique à terme de séquelles d’accident du travail ou de maladie professionnelle, Alors que la religion redevient partoutl’exclusion. Comment concilier les exigences du travail et celles salariés jugés peu fiables au retour d’un arrêt longue maladie… une force politique, la gauche sembled’un état de santé fragilisé? Quel projet professionnel construire Le nombre des inaptitudes délivrées par la médecine du tra- désarmée pour affronter ce retourquand on est contraint de changer de métier? Comment redé- vail augmente comme celui des recours aux prestations pour de flamme, incapable de prendre lafinir ses priorités de vie quand il ne s’agit plus de la perdre à la invalidité, ou encore celui des «placards» où sont remisés «les croyance au sérieux. Là où il y a de lagagner? déficitaires» en attendant un probable licenciement sauf si leur religion, la gauche ne voit pas trace statut de RQTH (Reconnaissance de la qualité de travailleur de politique. Dès qu’il est question deVous vous intéressez aux malades chroniques et à leur reconnais- handicapé) permet à l’entreprise de satisfaire au quota prescrit politique, elle évacue la religion commesance: qu’est-ce à dire? de handicapés et donc de ne pas payer de pénalité. «politique spirituelle».S’intéresser à la maladie au travail, c’est inscrire dans l’espacepublic une question essentielle: celle des fluctuations des capa- Vous avancez que très souvent les personnes cachent leur maladie: Qu’on nous laisse combattre, et la guerre finiracités productives et de leur indispensable reconnaissance. Parce avec quelles conséquences? Justine BRABANTque la vie n’est pas un long fleuve tranquille, nous sommes tous Taire ses problèmes de santé, ses difficultés, c’est chercher seulsusceptibles de rencontrer des épreuves, petites et grandes, qui à construire des arbitrages ou des compromis entre exigences Éditions La Découverte, 248 pages, 35 francsvont affecter nos capacités et nos désirs. Ces épreuves ne sont professionnelles et exigences de santé. Aux risques d’une usure ISBN 978-1-707-18363-7jamais seulement négatives: on y gagne des nouvelles compé- prématurée. En effet, la santé n’est pas réductible à une affairetences, de nouveaux choix de vie. Les malades au travail ne sont privée, personnelle. Elle n’est pas un état individuel à préserver Rompant avec les récits habituels surpas des boulets dont il faudra à terme se débarrasser: ils ont (consommer la vie avec modération) ou à réparer (mise sous la «violence aveugle» et les «conflitsbeaucoup à nous apprendre sur ce que pourrait être un travail perfusion psychologique pour renforcer les seuils de tolérance ethniques», l’auteure décrit un mondesoutenable pour tous. aux contraintes du travail). Elle est bien le produit du travail de où les frontières se brouillent entre civils santé et celui-ci s’inscrit dans une activité collective. Parce que et combattants, entre rebelles et forcesLa vulnérabilité humaine est-elle aggravée dans un contexte d’indivi- l’activité individuelle convoque toujours autrui, la santé est une de l’ordre, entre militaires et humanitai-dualisation et d’apologie de la performance? production collective. Et quand autrui se dérobe à ce travail de res. Son enquête offre une réflexion surLa reconnaissance de la vulnérabilité humaine, ontologique, santé, quand les autres font défaut, l’usure gagne et la dégrada- ces guerres qui durent et qu’on oublies’efface de plus en plus au profit d’une fabrique de la vulné- tion s’accélère. Ces régulations collectives, quand elles existent, parfois.rabilité sociale en pleine expansion. Aujourd’hui, l’expression permettent de prévenir la menace de précarisation sanitaire etdes difficultés rencontrées, du négatif sous ses différentes for- sociale (dégradation de l’état de santé, perte de l’employabilité). Plus jamais esclaves! De l’insoumission à la révolte,mes, est de moins en moins autorisée dans un monde du travail Et elles ont aussi une visée développementale en cherchant à le grand récit d’une émancipation (1492-1838)arc-bouté autour des représentations valorisées de performance, accroître le pouvoir d’agir du sujet sur lui- Aline HELGvoire d’excellence. Et ce alors même que nombre de transfor- même et sur son environnement. mations du travail isolent chacun: précarisation de l’emploi Éditions La Découverte, 422 pages, 42 francspar le développement de la flexibilité externe, précarisation du Propos recueillis par Alain Max Guénette ISBN 978-2-707-18865-6travail par la multiplication des réorganisations internes, mo- et Nataša Vukašinovic, IMSI, HEG Arcbilités géographiques et professionnelles, fragilisation des ca- Longtemps, l’émancipation des esclavesdres d’élaboration collective de l’expérience professionnelle et fut considérée comme l’œuvre des abo-des règles de l’action… Les épreuves de la solitude au travail Que font les 10 millions de malades? litionnistes, libéraux et blancs. Dans cetsont encore alimentées par l’individualisation des ressources Vivre et travailler avec une maladie chronique ouvrage, qui fait pour la première foishumaines: individualisation des rémunérations, des temps de Dominique LHUILIER, Anne-Marie WASER le grand récit des insoumissions et destravail, des carrières, des parcours de formation, des dispositifs Éditions Érès, coll. Clinique du travail rébellions d’esclaves dans l’ensembleet critères de l’évaluation… Chacun doit alors compter sur ses 340 pages, 28 francs des Amériques et sur plus de trois siè-propres ressources pour soutenir la sollicitation managériale à ISBN 978-2-749-24995-7 cles, l’auteure déboulonne cette version de l’histoire.Explorateur de l’humain Reporting comptable et financier des sociétésEn reprenant une phrase bien connue de distribution flamboyante, a également seurs avait écrit qu’il irait «loin s’il cesse Comprendre, interpréter et analyser l’informationMichel de Montaigne, on pourrait dire joué dans sa popularité. d’aller trop loin». Des mots prophétiques Sophie CARRIÈRE RIGARD-CERISON, Rémi JANINd’Oliver Sacks que rien de ce qui est hu- Au sortir d’une jeunesse obsédée par les qui donnent le ton de cette autobiogra-main ne lui est étranger ! Fameux neu- motos et la vitesse, il travaille, en tant que phie sans fard. L’auteur ne passe rien sous Éditions De Boeck, 164 pages, 31 francsrologue d’origine britannique, l’auteur neurologue, dans un hôpital new yorkais silence, depuis son homosexualité diffici- ISBN 978-2-804-19386-7qui nous livre son autobiographie s’est réservé aux malades chroniques: il y dé- lement acceptée par sa mère, jusqu’à sesfait connaître d’un large public par son couvre des patients emprisonnés dans une doutes au plan scientifique, sans oublier Cet ouvrage a pour objectif principalouvrage L’homme qui prenait sa femme profonde léthargie dont il va tenter de les ses amours. Un ouvrage remarquable de rendre accessible le contenu dupour un chapeau (1992 [1985]). Il y fai- faire sortir, expérience qu’il racontera d’un homme et de ses reporting comptable et financier desait part des affections «les plus bizarres» dans son livre L’éveil. Tout en explorant différences! sorte que chacun soit capable dequ’il lui ait été donné de rencontrer. En les troubles neurologiques les plus étran- comprendre, interpréter et analyservingt-quatre cas, dont celui d’un homme ges et en décrivant ces maux souvent in- En mouvement. Une vie les éléments composant le reportingqui était capable de reconnaître les objets curables comme des mondes particuliers, Oliver SACKS financier d’une société ou d’un groupecomposés de formes géométriques sim- il s’appliquera à montrer que chacune de de sociétés à l’échelle nationale et àples, mais pas les visages; et qui un jour ces manières «anormales» de se compor- Éditions Le Seuil, l’échelle internationale.avait pris la tête de sa femme pour son ter, de parler ou de se situer dans l’espace 420 pages, 39 francschapeau… Son ouvrage L’éveil (1993 et le temps est profondément humaine. Traducteur: Le management épiphyte[1973]) porté au cinéma (1990) dans une Oliver Sacks rappelle qu’un de ses profes- Christian Clerc Comment faire grandir vos collaborateurs ISBN 978-2-021-17767-1 Florian MANTIONE, Augustin VALERO, Loïc DOUYÈRE Éditions EMS (Management et société) 154 pages, 22 francs ISBN 978-2-847-69847-3 Cet ouvrage traite du management de proximité. Les auteurs revisitent les fondamentaux du management, pré- sentent des concepts et fournissent des outils. Ils s’inspirent d’une loi naturelle, les plantes parasites et épiphytes, pour imaginer un management consistant à faire grandir ses collaborateurs. Libraire conseil: Payot Neuchâtel
PAGE . Indices | | Mars 2016 |Thierry Barbier-MuellerLa situation est loin d’être catastrophiquesur le marché de l’immobilier de bureauT hierry Barbier-Mueller est de grands plateaux avec faux planchers administrateur-délégué de la techniques et une performance énergéti- Société Privée de Gérance que de pointe. Exprimé autrement, pas mal (SPG), la plus grande régie de surfaces vacantes sont techniquement immobilière romande avec obsolètes, ce qui explique d’ailleurs sou- 400 millions d’états locatifs à vent des prix relativement bas qui ne reflè-Genève et 120 millions dans le canton de tent pas des difficultés conjoncturelles ouVaud. Dernièrement, la SPG a repris le por- de marché. Par ailleurs, le taux de vacan-tefeuille de PPE de la CGI, soit 2000 objets. ce est très différencié selon la localisation«Notre stratégie est sélective et opportu- (en période de boom, on a tendance à lancerniste», résume Thierry Barbier-Mueller qui des projets dans des zones un peu exotiquesprécise ne pas pratiquer une approche de qui sont pénalisées à chaque retournementcroissance à tout prix. «Peut-être parce que de tendance).nous avons déjà la taille critique», dit-il. Cela étant, les entreprises sont engagées dans des exercices de rationalisation etL’annulation du salon immobilier de Lausanne d’augmentation de la productivité quiqui devait avoir lieu à mi-mars est-elle révéla- pèsent aussi sur la demande (c’est un facteurtrice d’une baisse du marché? cyclique). Mais globalement la situation estNon. Certains de ces salons sont de toutes loin d’être catastrophique: la demande estfaçons sur le fil du rasoir: ils sont coûteux toujours là; si une entreprise cherche unepour les participants et peu rentables pour surface importante au centre-ville elle aurales organisateurs. Ce salon ne pouvait pas se de la peine à trouver, et nous attendons avectenir à Ouchy, alors que la localisation est une certaine impatience la clarification deessentielle. A Genève le succès des «Quais de la fiscalité des entreprises suite à la réformel’immobilier» était aussi dû à leur tenue sur prévue, qui est un atout indispensable etle Pont des Bergues. vital pour augmenter l’attrait de la place genevoise et romande, et donc pourQue dire de la conjoncture immobilière? accueillir de nouvelles entreprises.Il y a une petite correction plus ou moinssur tous les segments, plus forte dans cer- La fin du secret bancaire n’influence-t-elle pastains. On assiste à un tassement mais il est la demande?difficile de donner des pourcentages. Dans Cela fait partie d’un tout, mais on ne le sentle luxe cela n’aurait pas de sens: le luxe est encore pas trop, même si le marché ban-un marché étroit. caire et financier ne représente plus l’élé- ment de soutien qu’il a été, et je pense sur- Thierry Barbier-Mueller. administrateur tout aux employés du secteur dont l’emploiMais qu’en est-il du segment des 1 à 2 millions? délégué de la SPG, Genève.C’est le segment qui se tient bien sans baisse est moins sûr et le bonus moins généreux.notable: il y a une demande duale entre ceux 1984 Rejoint la Société Privée de Gérance (SPG) fondée par son Pour la clientèle, ce n’est pas plus rassurantqui achètent pour habiter et ceux qui achè- père, Jean Paul Barbier, en 1960, l’année de sa naissance. de mettre l’argent dans d’autres pays. Lestent pour investir et louer. Il reste que tout D’abord Secrétaire général de la société, il en devient adminis- Etats-Unis sont au-dessus des lois, la Francele monde est plus prudent, ce qui contribue trateur puis administrateur délégué dans les années 90. et l’Italie font peur. La Suisse reste relative-à expliquer l’évolution du marché. 1988 Affiliation de la SPG avec Rytz & Cie dont il est l’Administrateur ment rassurante: quand on critique l’inertie aux côtés de ses associés vaudois, Yves Rytz et Gérald Morand. de notre système, on oublie que la stabilitéMais le marché n’est-il pas soutenu par la 2001 Lancement de la joint-venture avec le Groupe Intercity est un gage de sécurité.démographie? donnant naissance à SPG Intercity, spécialiste en immobilierVous avez raison: il faut regarder la démo- commercial couvrant le territoire suisse et représentant ex- Et les forfaits fiscaux?graphie. C’est le facteur de soutien le plus clusif en Suisse du groupe Cushman & Wakefield, qui emploie Ils reviennent un peu. On ne les voit pas,important. La croissance démographique près de 16.000 professionnels dans une soixantaine de pays. mais ils vont chez les notaires et les avocats.est très soutenue depuis plusieurs années, 2005 Il signe un partenariat avec Christie’s Great Estate, devenu Toutefois, Genève a un problème avec saet la tendance se maintient. Cette pression entretemps Christie’s International Real Estate, spécialiste fiscalité trop lourde pour les gros revenusn’empêche pas que tout le monde soit logé. de l’immobilier haut de gamme et filiale de la célèbre maison et voit partir de gros contribuables «ordi-A Genève, le taux de rotation dans le parc de vente aux enchères britannique. naires».locatif est de 8 à 10%, ce qui montre bien 2004-2016 Il développe une activité notable de promotion-construc-que les logements existent. tion, dont une des réalisations les plus marquantes est sans Alors quelles perspectives pour 2016-2017? doute l’immeuble de verre réalisé en 2004 au N° 30 de la L’inertie propre aux projets immobiliers aLe marché est-il différent entre Genève et Route de Chêne, à Genève (8’000 m2 de bureaux). Il fait pour conséquence que nous savons déjà,Lausanne? également construire aux Eaux-Vives (2009), un immeuble pour notre part, que l’exercice 2016 seraIl n’y a pas de différences notables entre de bureaux et d’appartements de haut standing, doté d’une d’excellente tenue. Cela est aussi dû au faitVaud et Genève. Mais il faut segmenter: il architecture contemporaine. Le Saint-Georges Center (2012), que nous sommes sélectifs et ne travaillonsy a la Côte, la région lausannoise, le reste du immeuble de bureaux dans le quartier des affaires de Genève, pas à prix cassés. Mais tous les opérateurscanton. Les comparaisons sont difficiles, car a été réalisé par Sauerbruch Hutton, architectes stars de Berlin. ne pourront pas en dire autant: certainsà Genève, la part du marché contrôlée par Au printemps 2016, vont s’achever les travaux de rénovation projets sont en panne ou doivent être reca-l’Etat (zone de développement) représente du siège de la SPG. librés (les grands appartements par exem-plus de la moitié des transactions. Les prix ple doivent être remplacés par des petitesne reflètent que la part de marché libre, et unités), et pour les surfaces d’activités pro-sur le reste, le contrôle de l’Etat maintient les prix à des niveaux artificiel- fessionnelles, la prudence s’impose. Nous commençons d’ailleurs à êtrelement bas. Mais cela a l’avantage de stimuler la demande. consultés pour des missions d’assainissement de projets ou de redynamisa- tion de commercialisation. La globalisation a aussi pour conséquence queLe marché du bureau semble particulièrement secoué, qu’en est-il? les conditions-cadres sont évaluées et comparées en permanence au planIl est exact que, sur le plan statistique quantitatif global, on relève une mondial et la Suisse va devoir apprendre à être plus réactive. Il ne sera plusaugmentation considérable du stock de surfaces vacantes. Mais le marché pensable à l’avenir de prendre 6 ans pour étudier et adopter une réformedu bureau est extraordinairement hétérogène, que ce soit en termes de de la fiscalité des entreprises. localisation ou en termes de qualité. Cela n’a pas de sens de comparer despetites surfaces peu équipées avec des bâtiments contemporains offrant Propos recueillis par Mohammad Farrokh
PAGE . Indices | | Mars 2016 | Produits financiers La Chronique de François-Serge LhabitantLe côté obscur des ETFA l’échelle mondiale, le total des actifs sous gestion des dre comme neige au soleil. Certes, sur une base relative, il ne ques… des années 1950. Or, il se trouve que de nombreuses«exchange traded funds» (ou ETFs) a cru de 25% sur les dix perdra probablement pas plus que son indice de référence, recherches académiques récentes tendent à démontrer quedernières années et dépasse désormais celui des hedge funds. mais nous savons tous que quand on commence à discuter de les indices pondérés par des capitalisations boursières sontLa victoire de la gestion passive sur la gestion active sem- performance relative, c’est que la performance absolue n’est généralement non seulement inefficients en termes de ris-ble donc proche, d’autant plus que les investisseurs, institu- pas au rendez-vous. que/rendement, mais en plus mal diversifiés. Autrement dit,tionnels et privés, semblent vouloir allouer un rôle toujours Certains argumenteront du fait que les ETFs sont liquides les investisseurs passent beaucoup de temps pour choisir ceplus important aux instruments financiers qui répliquent et qu’ils peuvent toujours vendre leurs parts en tout temps. qu’ils pensent être le bon bateau, mais celui-ci va probable-un indice particulier. Les ETFs sont donc bien placés pour C’est là que notre deuxième rappel intervient. Imaginer ment les mener au mauvais endroit. A nouveau, sur une basecontinuer de profiter de cet engouement puisqu’ils offrent pouvoir sortir juste avant la baisse et acheter juste avant la relative, ils ont peut-être de bons résultats, mais sur une baseofficiellement à leurs détenteurs une gestion passive visant à hausse est au mieux illusoire et au pire présomptueux. La absolue, ils auraient pu beaucoup mieux faire.répliquer les performances d’un indice aussi exactement que chance peut certes lui sourire occasionnellement, mais l’in- Alors, quelle solution? Pour l’investisseur désireux d’avoirpossible, un accès aisé à un portefeuille diversifié, une trans- vestisseur se retrouvera un jour ou l’autre pleinement ex- une exposition passive aux marchés, le «smart beta» offreparence accrue, un négoce de leurs parts en continu sur une posé dans un large mouvement baissier. Que faire? Vendre à notre avis des perspectives intéressantes. Attention, pas leou plusieurs bourses, et surtout, des frais de gestion forte- des titres qui viennent de perdre un quart de leur valeur? Peu «smart beta» marketing, qui se contente de répliquer un in-ment réduits. A première vue, tout pour rendre l’investisseur d’investisseurs ont le courage de le faire, leur prix de vente dice de référence pondérant les titres différemment, expo-heureux. Et pourtant, tout n’est pas rose au pays des ETFs. minimum restant désespérément fixé sur leur prix d’achat. sant le plus souvent l’investisseur à des risques systématiquesAu risque d’en décevoir certains, voici trois rappels qui pour- Et même s’il voulait vendre son ETF, l’investisseur ne se- et spécifiques qui ne sont ni documentés ni explicitementront peut-être un jour leur éviter une profonde déception. rait pas nécessairement au bout de ses surprises. Car comme contrôlés. Nous parlons ici du véritable «smart beta», parfoisLe premier rappel est que répliquer un indice revient à lais- pour tout produit financier, il faut bien lire les détails. Il est appelé «smart beta 2.0», où la méthodologie de sélection desser les marchés dicter le comportement de son portefeuille. en effet toujours possible de vendre, non pas à la valeur nette titres dans l’indice est distincte de celle qui détermine leurAutrement dit, on s’expose entièrement sans aucune gestion d’inventaire, mais au prix coté sur le marché en supposant pondération. Seule cette approche permet de contrôler ex-de risque, et comme le soulignait si bien Warren Buffet, qu’il y ait un acheteur. Durant la dernière crise sur les actions plicitement et ex-ante les facteurs de risque auxquels l’inves-«c’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent chinoises, certains vendeurs ont ainsi vu leurs ETFs traiter tisseur va être exposé, puis de créer un portefeuille bien di-nus». L’engouement pour la gestion passive ou indicielle avec une décote allant jusqu’à 20% de leur valeur, décote versifié qui fournisse cette exposition. Eventuellement souscroît toujours durant les périodes de marchés haussiers, puis- s’ajoutant bien entendu à la chute des cours du marché sous- la forme d’un ETF, mais ce dernier n’est alors plus qu’unqu’il suffit alors de se laisser porter par l’indice (le «beta») jacent. La liquidité peut parfois coûter très cher. simple contenant. pour obtenir des performances réjouissantes. En revanche, Enfin, le troisième rappel. La plupart des ETFs portent suren période de correction, ou pire dans un marché structurel- des indices pondérés par des capitalisations boursières, indi- François-Serge Lhabitant est Professeur de Finance à l’EDHEC Business School.lement baissier, l’investisseur passif va voir son capital fon- ces que l’on pensait efficients d’après les principes académi- L’article ne reflète que les vues personnelles de l’auteur. Activez les facteurs de performance L’investissement factoriel est à la mode, mais rares sont ceux qui ont notre expérience dans le domaine. Depuis vingt ans, nous avons prouvé l’efficacité de notre approche. Nos experts ont mené de nombreuses recherches scientifiques, récompensées, pour comprendre quels facteurs génèrent la performance et comment les optimiser. Nous avons construit des solutions de gestion uniques pour offrir à nos clients les meilleurs investissements. Et cela fonctionne. Pour optimiser vos performances factorielles, lisez notre white paper sur Robeco.ch PIONNIERS EN INVESTISSEMENT FACTORIEL Information importante Cette information est destinée aux investisseurs professionnels. Robeco Institutional Asset Management BV (numéro de registre 24123167) 29/02/2016 11:47 est une société de gestion de droit néerlandais et agréée par l’Autorité des Marchés Financiers hollandais (AFM).ROBE0074-CYCLIST-Agefi-Indices-281x198mm_SWISS-FR-FAW.indd 1
Au cœur del’actualité économique et financière avec Nina dos Santos Du lundi au vendredi dans The Business View à 12h sur CNN International
PAGE . Indices | | Mars 2016 |Le thème Produits financiers de sLcersaminatrecsheéxscfeisnsaivnecsi.eSrsuortnotudtépvoeulorplepsé pays émergents et les matières premières.Daniel Kalt | Chef économiste Suisse, Chief Investment Office, UBSL’optimisme prudent s’imposeL’économie mondiale se dirige-t-elle vers une nouvelle crise majeure? gements. Les taux de croissance chinois risquent ce sombre contexte, car la récente volatilité a été A notre sens, de telles inquiétudes donc fort de continuer à se contracter, mais, dans exagérée. Les marchés ont réagi de manière trop sont exagérées. Certes, le crash la foulée, une donne graduellement plus porteu- violente, voire carrément excessive. Et l’Europe récent des marchés boursiers et se va venir prendre le relais. Dès lors, la Chine profite d’un avantage: les capitaux de ses épar- devrait peu à peu surmonter ses capacités excé- gnants ne sont pas très élevés, ce qui limite les la baisse du prix des obligations dentaires, d’autant que des impulsions politiques risques de pertes.ont soulevé de nouvelles inquiétudes. Nombre contribuent à stabiliser le marché du logement En revanche, la possibilité que la Grande-d’investisseurs se sont alarmés, redoutant une et à alimenter la consommation des ménages. A Bretagne puisse quitter l’Union européennecrise de grande envergure sur le point de défer- cette aune, 2016 pourrait bien voir les forces po- (UE) constitue un risque non négligeable et àler en Europe, voire au plan mondial. L’analyse sitives dans le secteur chinois des technologies et prendre très au sérieux. Un «Brexit» se tradui-de la recherche d’UBS est plus sereine et tend à des services l’emporter sur les courants négatifs rait par la suspension tem-écarter ce risque. L’hypothèse de base est que les de la désindustrialisation en cours. De tels pro- poraire du Royaume-Uni de La situation s’estmouvements de ventes sur les marchés boursiers cessus s’échelonnent en général sur plus de 50 la zone Schengen de l’UE, singulièrementont été anticipés de manière trop extrême de la ans. Certes, la Chine s’y prend plus rapidement, qui permet la libre circu-part des acteurs. mais quand même pas aussi vite qu’espéré. lation des personnes et des compliquée. LePar ailleurs, certains craignent que la contraction Dans une telle perspective, cette année pourrait marchandises à travers l’es- manque de confiancedes marchés émergents et des matières premières bien aussi marquer le retournement de l’Asie. pace économique européen.ne finisse par affecter les marchés du crédit aux Quant aux autres marchés émergents en dehors Certains analystes prédisent ambiant pénaliseEtats-Unis jusqu’à affaiblir l’activité économi- de l’Asie, ils semblent moins prometteurs. Le un chaos sur les marchés les entreprises quique outre-Atlantique, voire dans d’autres régions Brésil et la Russie peinent toujours sous l’effet boursiers si un tel scénario veulent lever desdu monde. Ces inquiétudes paraissent exagérées: d’un contexte externe et interne difficile et d’une se produisait. Au final, seuls fonds. Conséquence: on peut estimer au contraire mauvaise gestion politique du long terme. Cela les électeurs britanniques que les actions et le crédit dit, comparé au Brésil, la Russie a montré qu’elle sont maîtres de leur destin l’emploi et lesLa Chine devrait peu termineront l’année en terri- parvient à mieux gérer ses ressources financiè- et décideront de la plausibi- investissementsà peu surmonter ses toire positif. D’autres jugent res et ses crises à court terme en laissant le rou- lité d’une telle éventualité. sont freinés.capacités excédentaires. que la reprise économique ble flotter librement. Bien sûr, si un atterrissage Reste qu’on peut avoir une Voire paralysés.D’autant que des en Europe est au point mort. brutal en Chine ou une récession américaine se certaine confiance: selonimpulsions politiques C’est probablement outran- produisaient, ils frapperaient durement l’Europe. notre analyse, les risquescontribuent à stabiliser cier. En fait, la croissance est Mais, ce n’est pas le scénario de base envisagé, paraissent trop faibles pour simplement stable. On peut plutôt une option de risque annexe. Comme la pouvoir engendrer une crise même dire que si l’Europe zone euro a de solides fondamentaux, il y a peu financière majeure.le marché du logement a bien tenu le coup pour le de chance que les secteurs des exportations et des Une autre forte inquiétude reflète la crainteet à alimenter moment, c’est aussi grâce à services soient touchés. exacerbée des banques centrales d’être à court son modèle de croissance. En Chacun a pu constater que les marchés boursiers de moyen pour stimuler la croissance. Dernierla consommation effet, sa stratégie est forte- mondiaux avaient été extrêmement volatils ces exemple en date: la Banque du Japon a réduit les ment orientée sur la deman- derniers mois. Cette dynamique a été déclen- taux d’intérêt en passant dans le négatif fin jan-des ménages. de intérieure plutôt que vers chée par les craintes liées à la baisse des prix du vier et rejoignant la tendance des pays comme pétrole, au ralentissement de la croissance éco- les exportations. Ce qui favo- nomique chinoise et à la chute des prix des pro- la Suisse le Danemark, la Suède et la zone euro. rise la consommation sur le duits de base. Tout cela a généré une panique Beaucoup de spécialistes estiment que les tauxmarché interne. Les relances budgétaires, le prix généralisée. Les investisseurs se sont montrés d’intérêts négatifs sonnent le glas et constituentdu pétrole bas, une légère croissance des salaires fébriles envers les banques. Ils ont eu peur d’une l’ultime moyen que les banques centrales ont enapportent un réel soutien à la demande intérieu- contraction des bénéfices, qui aurait conduit tout leur possession pour soutenir la croissance mon-re. Dès lors, il n’y a guère de raison de voir se droit vers une autre crise. La réponse des mar- diale. Pourtant, il y a beaucoup d’autres façonsprofiler un ralentissement de la zone euro. chés a été immédiate, on a assisté, début février, de stimuler la croissance. Si l’on prend le cas deEn Chine, la croissance ralentit actuellement. Or, à un désengagement massif sur les valeurs ban- la Banque centrale européenne (BCE): jusqu’àce pays est la deuxième économie mondiale et un caires. Les positions à la vente se sont accélérées présent, elle a évité d’acheter des obligationsgrand consommateur de matières premières. Dès au niveau des actions et des actifs liquides. Les d’entreprises (y compris bancaires) en raisonlors, ce qui affecte ce marché a des répercussions investisseurs tendent désormais à privilégier des d’inquiétudes quant au risque de crédit. Mais laévidentes sur le reste du monde. Certains inves- valeurs refuges, telles que l’or. D’une manière BCE pourrait changer sa politique et adopter unetisseurs considèrent que la Chine pourrait être générale, les métaux précieux ont connu un politique plus ouverte, en rachetant des obliga-dans une phase d’atterrissage brutal, qui aurait boom remarquable. tions de sociétés et de banques. A l’évidence, latôt ou tard des conséquences importantes sur Sur le marché obligataire, la situation s’est singu- BCE n’a pas encore épuisé toutes ses options.l’ensemble des marchés mondiaux. Ce scénario lièrement compliquée. Le manque de confiance En conclusion, dès lors que les banques centralesparaît peu probable. Un certain nombre de fac- ambiant pénalise les entreprises qui veulent lever suivent de près les signes de faiblesse des mar-teurs incitent à penser que le pire du ralentisse- des fonds. Conséquence: l’embauche et les inves- chés et de l’économie, mais aussi le redressementment conjoncturel en Chine est passé. Mais il est tissements sont freinés, voire paralysés. Mais on en cours dans le monde développé, 2016 restera,sans doute trop tôt pour espérer voir s’y ressaisir ne devrait pas se laisser par trop perturber par de notre point de vue, une année volatile, maisl’activité de la construction, en particulier de lo- propice aux actifs à risque.
PAGE 10. Indices | | Mars 2016 | Produits financiersMarchés obligataires: des perspectivesdifférenciées sur l’année en coursLes marchés obligataires ontjoué leur rôle d’actif refuge en mitant ainsi tout potentiel de hausse. Finalement Une importante peler que les entreprises européennes sont plusce début d’année marqué par la Banque Centrale japonaise a instauré des taux diversification prudentes que leurs homologues américainesle retour de l’aversion au risque. d’intérêt négatifs. Les emprunts d’Etat restent un est requise quant à leur niveau d’endettement. actif très conservateur mais peu attirant pour les tant au niveau La dette émergente Alexandre Sauterel investisseurs à la recherche de yield. géographique En raison du sentiment d’aversion pour le ris- Head of Sales Switzerland Le marché investment grade que de la que, le marché de la dette émergente n’a pas été Le marché des crédits n’a pas été épargné par le duration. épargné. Le crédit émergent a légèrement sous-L Fidelity International ralentissement de l’économie chinoise et la chute performé la dette souveraine hard currency. En es marchés sont en pleine nosopho- des prix des matières premières. Ce sentiment l’absence de signe de reprise de l’économie mon- bie (peur irrationnelle de contracter négatif a tiré les spreads à la hausse. Le marché diale, la dette émergente restera très volatile. Les une pathologie aux conséquences américain souffre toujours de taux d’endettement indices des directeurs d’achat (PMI) s’améliorent graves). En six semaines le spec- élevés des entreprises, les spreads ont augmenté progressivement, les attentes des chiffres écono- tre de l’apocalypse a ressurgit, les de 30bps en moyenne. En Asie, la classe d’actifs miques sont tellement négatifs qu’ils ne peuvent investisseurs ont fait chavirer les à surperformé en janvier, grâce aux conditions que surprendre positivement malgré un contextemarchés. Dans ce contexte marqué par un regain monétaires accommodantes et à l’affaiblissement difficile pour les fondamentaux. Les obligationsd’aversion au risque, les marchés obligataires ont du RMB, incitant les investisseurs à retourner émergentes (hard currency) bénéficient de valo-joué leur rôle d’actif refuge. Les obligations les au crédits libellés en dollars. Finalement en Eu- risations attrayantes et il y a peu de chance demieux notées ont les faveurs des investisseurs et rope, grâce à des valorisations attrayantes et au voir une augmentation des spreads à ces niveaux.les banques centrales font preuve de souplesse soutien technique de la BCE, cette classe d’actif Nous privilégions la dette d’entreprise, entre-en matière monétaire. Au contraire, les bonds attire toujours les investisseurs en quête de ren- prises bénéficiant de la baisse des devises émer-high yield et la dette corporate pays émergents dements. Il faut tout de même rester prudent et gentes (revenus en dollar et coûts en monnaieont particulièrement souffert. Mais examinons s’attendre à une haute volatilité en 2016. locale). Les investisseurs à la recherche de hautsen détail les différents marchés obligataires. Le high yield rendements seront probablement convaincus par Les emprunts d’Etat Cet actif très corrélé aux marchés actions a un rendement risque intéressant (6-7%).Aux Etats-Unis, les anticipations de la Fed (hausse produit sa pire performance depuis 2008. Côté Concernant la dette émergente en devise locale,des taux de 100bps en 2016) contredisent le sen- US, en raison de son exposition forte aux prix après une année 2015 très difficile (en moyennetiment des marchés et les prévisions des écono- du pétrole, les valorisations atteintes justifient minus 17% en effet de change uniquement), nousmistes; la conséquence de ce manque de visibilité désormais une opinion plus favorable. En Asie, restons prudents en raison d’une haute volatilité.influence la courbe des taux à rester assez plate les spreads se sont écartés largement, compen- Cependant, la duration de cette dette est souventavec un profil rendement risque équilibré. En Eu- sant partiellement une liquidité plutôt faible. attrayante pour l’investisseur car les banquesrope, la BCE a réaffirmé son discours accommo- En raison d’une contagion globale, le high yield centrales doivent contenir l’inflation (LATAM)dant, le QE reste une caractéristique majeure, li- européen a également souffert, ce malgré une et soutenir la croissance économique (réduction moindre exposition aux valeurs énergétiques des taux en Asie par exemple). et surtout une diminution du taux de défaut En conclusion, nous recommandons une impor- passant de 3,6% en 2015 à 2,9% (anticipé) pour tante diversification tant au niveau géographi- 2016. Nous attendons une accélération de l’acti- que qu’au niveau de la duration. Plus que jamais, vité fusions/acquisitions sachant que le cycle de 2016 est une année à la recherche de l’alpha, une crédit arrive à maturité. Il est important de rap- année pour les stocks pickers. Quel crédit accorder aux obligationsd’entreprises investment grade?Les spreads des emprunts miné l’actualité du début d’année 2016 avec, performance nées et des incertitudes entourant les règles decorporate investment grade pour conséquence, une poursuite de l’élargisse- du secteur Solvabilité II. Le secteur de l’automobile pointen’en finissent pas de s’élargir. ment des spreads corrigés des options, dans le de l’énergie à l’avant-dernière place (+82 pb), pénalisé par leRemise en perspective secteur segment IG. Faut-il pour autant en déduire que nettement ralentissement du marché chinois et les réper-par secteur. toutes les obligations d’entreprises IG affichent meilleure cussions du scandale Volkswagen. aujourd’hui des valorisations plus intéressan- en euros qu’en Élément intéressant: au sein de l’univers IG, le Wolfgang Bauer tes qu’à la fin 2014? Ou, au contraire, que les dollars. secteur de l’énergie en euros a affiché une per- niveaux des indices obligataires ont simplement formance nettement supérieure à celle de sonS Gérant obligataire, M&G Investments été influencés par les mouvements radicaux des homologue en dollars (+27 pb contre +101 pb) ans conteste, les obligations d’en- spreads du secteur des matières premières? Pour entre fin 2014 et mi-janvier 2016. En 2015, c’est treprises investment grade (IG) ont répondre à cette question, il vaut mieux décom- même le seul secteur où les deux indices IG ont connu une année difficile en 2015, poser ces indices par secteurs. enregistré une compression des OAS ! car les spreads de crédit se sont élar- Sans surprise, les secteurs de l’univers IG en dol- Après cet élargissement généralisé, les obli- gis, aussi bien en dollars qu’en euros. lars qui ont le plus souffert sont ceux de l’énergie gations d’entreprises IG en dollars et en euros En termes de spreads corrigés des et, surtout, des matériaux de base, avec des OAS affichent des spreads bien plus importants queoptions (OAS), le crédit Investment Grade en en progression de respectivement 101 pb et 191 fin 2014. Dans certains segments, notammentdollars (+29 pb) a légèrement surperformé son pb entre fin 2014 et mi-janvier 2016. Si ces mou- les obligations d’échéance longue en dollarshomologue en euros (+36 pb) l’an passé. Les vements sont importants, il ne faut pas non plus notées BBB, les spreads sont exceptionnellementobligations IG ont notamment souffert de l’im- oublier que d’autres secteurs ont subi des correc- élevés pour une période hors crise.portance des volumes de nouvelles émissions tions significatives sur la même période: +72 pb Deux options sont donc possibles: soit les tur-et de la faiblesse de la demande pour la dette pour les médias, +67 pb pour l’automobile ou en- bulences récentes ne sont que les prémicescorporate. Les investisseurs ont préféré se ruer core +54 pb pour les services financiers. De fait, d’une crise plus grave, auquel cas les spreads dusur les valeurs refuges après plusieurs poussées le seul secteur à avoir enregistré un écartement crédit IG vont continuer de s’élargir et pourraientd’aversion au risque suscitées, entre autres, par de moins de 20 pb est le secteur bancaire (+18 finir par toucher les niveaux de 2008/2009, soit,le référendum en Grèce, les craintes entourant la pb), preuve que les banques américaines ont bien malgré les difficultés mondiales actuelles quiChine et les autres marchés émergents ainsi que su s’adapter au contexte de remontée des taux. plombent l’appétit pour le risque, les économiesla faiblesse des cours des matières premières. De même, tous les secteurs de l’univers IG en développées ne sont pas près de retomber enCes deux derniers thèmes ont également do- euros se sont élargis entre fin 2014 et mi-janvier récession. Auquel cas, les spreads des obligations 2016. Les matériaux de base signent, de loin, d’entreprises IG en dollars et en euros offrent la pire performance (+190 pb) et affichent les actuellement des valorisations attrayantes. spreads les plus élevés de tout l’univers IG en Compte tenu de la vigueur de l’économie amé- euros. Ils devancent même l’assurance (+70 pb), ricaine, mais aussi du timide redressement de qui affiche traditionnellement des spreads plus l’économie européenne, soutenu par une politi- importants par rapport au reste de l’indice que monétaire accommodante, nous penchons en raison du poids des obligations subordon- plutôt pour la seconde option.
PAGE 11. Indices | | Mars 2016 | Produits financiersComment investir dans la dette émergenteIl s’agit d’identifier les pays mieux vaut mentaux. Ils achèteront donc souvent des crédits réduise ses interventions en 2013 sont autantsolvables et d’investir lorsque éviter les pays médiocres à des fins de réplication, sans s’intéres- d’exemples d’écarts visibles seulement a poste-les valorisations et les primes les plus exposés ser au rendement potentiel ni aux risques, et ce riori. Avec le recul, il eût été très rentable d’évi-de risque sont basses. aux chocs gonflement artificiel de la demande peut entraî- ter certains pays ou titres de crédit, une fois la économiques, ner une surévaluation. Dans le même temps, il est poussière retombée et en séparant le bon grain Michael Leithead politiques d’autant plus aisé de négliger des crédits solides, de l’ivraie. En tant qu’investisseur rationnel, si Gérant de portefeuille senior du fonds ou financiers. qui n’ont pas nécessairement un poids aussi fort vous pouviez éliminer les pays ou les émetteurs dans les indices. Ainsi, les principaux émetteurs les plus exposés de votre univers et investir dansL New Capital Wealthy Nations Bond, EFG AM d’un indice de référence obligataire sont souvent des pays aux meilleurs fondamentaux, avec des e paysage macroéconomique a ra- ceux auxquels il reste le plus à rembourser, ce qui rendements équivalents ou supérieurs, pourquoi dicalement changé en 2015: avec la n’est pas toujours la meilleure garantie pour les détenir les crédits les plus risqués? baisse des prix de l’énergie et des ma- investisseurs. Ceux-ci se retrouvent donc avec Une approche solide d’investissement à moyen tières premières, le ralentissement des participations dans certains des pays et entre- terme dans le crédit basée sur les fondamentaux de la demande extérieure chinoise prises les plus endettés au monde juste parce que devrait viser, premièrement, à éviter les titres les et la hausse des taux américains, qui ce sont les plus présents dans un indice, d’où des plus vulnérables sans compensation du risque deont accru l’incertitude et les primes de risque des occasions systématiques d’achat de titres sous- crédit et, deuxièmement, à identifier les émissionsmarchés financiers, il est difficile pour les inves- évalués, en évitant les émetteurs surendettés plus de titres plus sûrs avec une meilleure rémunéra-tisseurs de savoir à quoi s’attendre en 2016. risqués. Investir selon un indice de référence n’est tion. Le portefeuille devra ensuite être bâti surLes investisseurs dans le crédit peuvent alors sou- pas rationnel dans le revenu fixe, où l’on prête les meilleures opportunités de crédit, pour attein-vent en tirer parti, la hâte à réduire leur exposition aux émetteurs ayant la plus forte probabilité de dre les expositions aux taux d’intérêt et qualitésincitant de nombreux investisseurs réplicateurs rembourser leurs créances. d’émetteurs souhaitées.d’indices à vendre les émetteurs les plus solvables, Alors pourquoi investir dans des crédits fonda- Dans un monde où les pays luttent pour unejuste pour éviter un écart de suivi. De même, les mentalement plus faibles s’ils n’apportent pas croissance positive, il est primordial d’éviter lesinvestisseurs indiciels peuvent être exposés à des une compensation suffisante? De plus, les bons plus exposés aux chocs économiques, politiquestitres de crédit fondamentalement plus fragiles en crédits des «mauvais» pays représentent aussi un ou financiers. Investir dans le crédit suppose unpériode de tensions économiques, toujours pour risque: sur ces marchés, le risque économique équilibre entre solidité du bilan et solvabilité deséviter de manquer leur objectif de rendement, sous-jacent est un facteur clé d’évaluation des pays émetteurs; investir dans leurs actifs se justi-que le placement soit judicieux ou non. conditions d’activité d’un émetteur privé. Il est fie donc, surtout en regard de ceux qui dépendentDe nombreux gérants sont payés pour suivre leur plus aisé d’identifier les pays et les crédits vul- de l’emprunt pour régler leurs dettes. En iden-indice de référence, quels que soient les fonda- nérables que de prédire quand un événement tifiant les pays dotés des meilleures ressources transformera un pays fragile en pays à risque. financières pour contrer la crise actuelle et en La réévaluation considérable du risque de crédit investissant lorsque les valorisations et les pri- des pays d’Europe périphériques suite à la crise mes de risque systématiques sont basses, on peut financière mondiale, ou celle du risque des mar- dégager des rendements très attrayants à moyen chés émergents lors des craintes que la Fed ne terme, même dans un contexte de taux bas. ACCÈS À LA LIQUIDITÉ DES SPDR® ETF PRÉCURSEURS SUR LE MARCHÉ OBLIGATAIREUNE FORTE EXPÉRIENCE Une véritable performance obligataire requiert un bon véhicule d’investissement soutenue par une équipe d’experts. Dans un monde complexe, SPDR ETF offre un accès liquide et peu coûteux aux marchés obligataires. Investissez avec un leader mondial en gestion obligataire indicielle. Accélérer vos investissements obligataires avec SPDR ETF sur spdrseurope.com/obligations EN QUÊTE DE PERFORMANCE Trouver des opportunités dans la complexitéCES INFORMATIONS S’ADRESSENT UNIQUEMENT AUX INVESTISSEURS QUALIFIÉS SOUS LE RÉGIME DE L’ART. 10 PARAGRAPHE 3 DE LA LOI FÉDÉRALE SUISSE SUR LES PLACEMENTS COLLECTIFS DE CAPITAUX(« LPCC ») ET NE SONT DESTINÉES À AUCUN AUTRE TYPE D’INVESTISSEURS. Émises par : State Street Global Advisors Limited (« SSGA »), une société agréée et supervisée par la Financial Conduct Authority.Numéro d’immatriculation de la société : 2509928. Siège social : 20 Churchill Place, Canary Wharf, London, E14 5HJ, Royaume-Uni. Site Internet : ssga.com. SPDR ETF compose la plateforme de fonds indicielsnégociables en bourse (« ETF ») de SSGA et inclut des fonds qui ont été agréés par les autorités de tutelle européennes à titre de sociétés d’investissement OPCVM ouvertes (« les Sociétés »). Les fonds indicielsPÅIQEKCDNGU GP DQWTUG ' 6 ( Uo ÅEJCPIGPV EQOOG FGU CEVKQPU UQPV UWLGV U CW TKUSWG Fo KPXGU VKUUGOGPV GV UQPV UWLGV U CWZ ƝWEVWCVKQPU FG XCNGWT FG OCTEJÅ +N PG RGWV ÆVTG ICTCPVK SWoWP ' 6 ( TÅCNKUGTC UQP QDLGEVKHd’investissement. Investir dans un ETF implique des risques, dont le risque de perte de capital. Standard & Poor’s, S&P et SPDR sont des marques de commerce déposées de Standard & Poor’s Financial ServicesLLC (S&P) ; Dow Jones est une marque de commerce déposée de Dow Jones Trademark Holdings LLC (Dow Jones) ; et ces marques déposées ont été concédées sous licence d’utilisation à S&P Dow Jones Indices..%52&,+GVRQWTQEVTQKFGUQWUNKEGPEG¼EGTVCKPGUƜPU¼5VCVG5VTGGV%QTRQTCVKQP.GURTQFWKVUƜPCPEKGTUFG5VCVG5VTGGV%QTRQTCVKQPPGUCWTCKGPVÆVTGƜPCPEÅUGPFQUUÅUXGPFWUQWRTQOWURCT52&,+&QY,QPGU52NGWTUUQEKÅVÅUCƞNKÅGUTGURGEVKXGUGVFQPPGWTUFGNKEGPEGVKGTUGVPWNNGFGUFKVGURCTVKGUPGUCWTCKVHCKTGXCNQKTNoQRRQTVWPKVÅFoKPXGUVKTFCPUNGQWNGUFKVURTQFWKVUPKPGUCWTCKVGPICIGTWPGSWGNEQPSWGTGURQPUCDKNK VżEGVÅICTFGPEGEQORTKUNGUGTTGWTUQOKUUKQPUQWKP VGTTWRV KQPUTCV V CEJÅGU¼SWGNSWGKPFKEGSWGEGUQK V %GT V CKPUFGU' 6 (UQP VUWUEGRV KDNGUFGPGRCUÆV TGGPTGIKU V TÅUCWRTÄUFGN o#W VQTK VÅHÅFÅTCNGUWKUUGFGUWTXGKNNCPEGFGUOCTEJÅUƜPCPEKGTU(+0/#SWKCIKVGPSWCNKVÅFoCWVQTKVÅFGUWTXGKNNCPEGGP5WKUUG%GTVCKPUFGU'6(UQPVÅICNGOGPVUWUEGRVKDNGUFGPGRCUÆVTGCITÅÅURCTNC(+0/#GPVCPVSWoQTICPKUOGde placement collectif étranger au sens de l’Article 120 de la Loi fédérale suisse sur les placements collectifs de capitaux (« LPCC »). Par conséquent, ces ETF non enregistrés et non agréés ne peuvent pas êtreFKUVTKDWÅUCWZKPXGUVKUUGWTUPQPSWCNKƜÅUGP5WKUUG8QWUÆVGUKPXKVÅU¼XQWURTQEWTGTGV¼RTGPFTGEQPPCKUUCPEGFW2TQURGEVWUFGNC5QEKÅVÅRTÅCNCDNGOGPV¼VQWVGFÅEKUKQPFoKPXGUVKUUGOGPV'WÅICTFCWZHQPFUGPTGIKUVTÅUGVCITÅÅUNGURGTUQPPGUKPVÅTGUUÅGURQWTTQPVUGRTQEWTGTITCVWKVGOGPVNGRTQURGEVWUFGXGPVGNGUUVCVWVUEQPUVKVWVKHUNG&+%+CKPUKSWGNGUTCRRQTVUCPPWGNGVUGOGUVTKGNCEVWGNUCWRTÄUFG5VCVG5VTGGV)NQDCN#FXKUQTU#)$GGVJQXGPUVTCUUG<WTKEJFWTGRTÅUGPVCPVUWKUUGQÕUWTNGUKVGYYYURFTUGWTQRGEQO © 2016 State Street Corporation – Tous droits réservés. IBGE-2160 Exp. 28/02/2017
PAGE 12. Indices | | Mars 2016 | Produits financiersL’endettement des entreprises américainesLa dette corporate atteint un Il semble peu celui qui prévalait au début des récessions de le ratio dette/actif du secteur énergétique améri-niveau record aux Etats-Unis. probable qu’une 2001 (44,4%) et de 1990-1991 (47,1%). Le cain a doublé entre 2006 et 2013. Compte tenuMais la situation des entreprises augmentation ratio dette/bénéfices des entreprises est tout du volume important des émissions obligatairesla rend finalement acceptable. des défauts dans aussi rassurant: le ratio actuel est de 5,4, sensi- des émetteurs énergétiques et de la baisse subs- le secteur de blement inférieur à ceux observés au début des tantielle du prix du pétrole depuis lors, ce ratio a Jim Gasperoni l’énergie ait des récessions de 2007-2009 (6,0%), de 2001 (12,4%) très certainement continué de se détériorer. Head of Real Assets ramifications et de 1990-1991 (10,3%). Dans la mesure où de nombreux producteurs systémiques. Enfin, les coûts liés au service de la dette sont d’hydrocarbures de schiste ont investi en seFAberdeen Asset Management relativement faibles. Ils ne représentent actuel- fondant sur un cours du pétrole à 100 dollars ixée à 46 milliards de dollars, la lement que 17,2 % des bénéfices, contre 26,3%, le baril, la chute vertigineuse des prix rend fort récente émission obligataire d’AB- 44,2% et 68,7% au début des récessions de 2007- possible l’augmentation des défauts au sein du InBev a vu la demande des investis- 2009, de 2001 et de 1990-1991. Les entreprises secteur. Les investisseurs s’en inquiètent sérieu- seurs atteindre les 110 milliards de semblent à même d’encaisser l’augmentation des sement à en juger par la hausse de 1000 points dollars, prouvant ainsi que la dette salaires et la possible hausse des coûts liée au ser- de base du rendement des obligations corporate d’entreprise attire toujours autant vice de la dette à mesure que les taux d’intérêt sub-investment grade dans le secteur énergéti-leurs faveurs. Cependant, cet engouement sou- remontent. que américain depuis 2014.lève quelques questions à l’égard des niveaux La dette obligataire des entreprises par rapport Ainsi que la crise financière l’a illustré, les pro-d’endettement qui, pour certains, menacent de au produit intérieur brut atteint elle aussi un ni- blèmes au sein d’un seul et même secteur peu-récession les États-Unis. veau record de 26% mais cette mesure est orien- vent avoir de vastes répercussions sur l’ensembleAu troisième trimestre 2015, l’endettement total tée à la hausse sur ces trois dernières décennies. de l’économie. En effet, la forte augmentationdes entreprises américaines, hors finance, s’éta- Il témoigne du fait suivant: les entreprises se des défauts dans le secteur des prêts hypothécai-blissait à un peu plus de 8000 milliards de dollars. financent de plus en plus en recourant aux émis- res subprime avait précipité l’effondrement desIl s’agit là d’un montant record, supérieur de 27% sions obligataires, plutôt qu’au crédit bancaire et prix immobiliers, la hausse des défauts parmià ce qu’il était en 2007, lorsque les États-Unis sont au papier commercial à court terme. Si cela a pu les emprunteurs de meilleure qualité et provo-entrés en récession. Bien évidemment, l’écono- créer l’illusion d’un cycle d’endettement excep- qué la récession aux États-Unis. Cela étant, unemie a pris aussi du volume dans l’intervalle. Une tionnel, il s’agit en fait d’un changement struc- différence importante existe: la crise des sub-mesure plus pertinente consiste donc à examiner turel au sens plus large dans la façon dont les primes s’était propagée via un secteur bancairel’endettement des entreprises par rapport au pro- sociétés se financent. trop endetté, raison pour laquelle elle est deve-duit intérieur brut. Ce ratio s’élève actuellement Un autre sujet de préoccupation est l’exploita- nue systémique. A l’inverse, les crédits octroyésà 44,6%. Il était de 43,1% au début de la récession tion de la dette par les entreprises. Les récents au secteur de l’énergie ont été en grande par-de 2007-2009, à comparer également avec les emprunts ont davantage servi à financer des tie financés par l’intermédiaire des marchés de44,9% de 2001 ou les 42,5% de 1990-1991. Sur la dividendes et des programmes de rachat d’ac- capitaux et la dette est détenue par des investis-base de la valeur nominale, les inquiétudes liées à tions, plutôt que des investissements dans des seurs institutionnels généralement non endettés.l’augmentation de l’endettement des entreprises usines et des équipements. En d’autres termes, Ainsi, il semble peu probable qu’une augmenta-américaines semblent plutôt fondées. les entreprises bénéficient de coûts d’emprunt tion des défauts dans le secteur de l’énergie aitMais, se limiter au seul critère d’endettement historiquement bas pour soutenir le cours de leur des ramifications systémiques.des sociétés américaines reviendrait à ne pas action. Le corollaire de cette situation est que En définitive, oui, il vaut mieux suivre avec at-tenir compte de l’actif du bilan. Or, l’endette- tout ralentissement de la croissance du crédit aux tention l’évolution de l’endettement des entrepri-ment des entreprises par rapport aux actifs s’éta- entreprises n’aurait pas un impact important sur ses américaines, et dans le secteur de l’énergie enblit actuellement à 36,5%, un chiffre légèrement leur investissement. Le marché actions pourrait particulier, mais notre analyse laisse penser qu’ilplus élevé que celui atteint au début de la réces- en être fortement affecté, mais les conséquences ne présente pas de risque immédiat. Grâce à l’im-sion de 2007-2009 (34,7%), mais bien inférieur à sur l’économie réelle seraient plus limitées. pact positif de la baisse du prix du pétrole sur le Ainsi, dans son ensemble, l’endettement des secteur de la consommation, à la vigueur persis- entreprises ne représente pas un risque majeur tante des créations d’emplois et au redressement pour l’activité économique. La situation dans le du secteur immobilier résidentiel, notre scénario secteur de l’énergie est peut-être plus alarmante. central table toujours sur la croissance de l’éco- Selon la Banque des Règlements Internationaux, nomie américaine. Philippe Schindler MarchésCIO, Blue Lakes AdvisorsLes politiques monétaires discréditéesL’assouplissement La magie de la reflation du prix des actifs ne centraux provoquent de multiples problèmes qui mondiale. Pire, les grands acteurs comme l’Alle-quantitatif qui a fonctionne plus. L’assouplissement quantitatif, qui entravent la croissance. Le rendement marginal de magne et le Royaume-Uni prennent la directionalimenté la reflation a alimenté la reflation pendant plusieurs années, a la politique monétaire est devenu décroissant. opposée en 2016, les Etats-Unis sont bloqués parpendant plusieurs vertueusement donné du temps aux banques pour A très court terme, malgré la grande fébrilité du une année électorale, et le Japon n’a plus de margeannées n’a restauré réparer leurs bilans et pour dissiper temporaire- début d’année, la situation paraît plus ou moins de manœuvre. La zone euro est dangereusementni la croissance ni ment le spectre de la déflation. Adopté tôt comme sous contrôle pour deux raisons. Premièrement, lors absorbée par la question des migrants. Pékin visela hausse des prix. aux États-Unis, il a même rétabli une certaine du G-20, la Chine a assuré le service minimum en avant tout des secteurs spécifiques, à savoir l’im- dynamique du crédit, pierre angulaire des cycles réaffirmant son engagement à stabiliser le yuan. Le mobilier résidentiel. économiques. Cette politique a été facile à mettre relâchement des réserves obligatoires des banques On ne voit pas pourquoi les marchés cesseraient en œuvre, car elle est favorable aux milieux d’affai- confirme la poursuite du relâchement graduel de propulser le yen et de fragiliser le yuan. L’avenir res et aux groupes sociaux aisés. de l’étau monétaire. Judicieusement, elle s’est dira si la stratégie de la Chine, favorisant l’entrée Pourtant, malgré l’effet-richesse, elle n’a restauré abstenue de polémiquer avec le Japon concernant de capitaux étrangers et réduisant la pression sur ni la croissance ni, plus important, la hausse des la mise en place de contrôle des changes pour les banques et les sociétés privées, fonctionnera. prix à la consommation. Pire, elle a favorisé le dum- atténuer les sorties de capitaux chinois. Deuxième- Les risques d’une intervention unilatérale de Tokyo ping monétaire, qui revient à exporter la déflation, ment, les risques pour les émergents et les pays pour affaiblir le yen (p.ex. une intervention sur le et s’apparente à une approche fondamentalement producteurs de matières premières ont reculé, marché des changes) sont en hausse. Elle relan- protectionniste. grâce à l’essoufflement du dollar. C’est pour cela cerait la guerre des monnaies et engendrerait la Elle comporte même des effets secondaires cachés que le G-20 a finalement renoncé à un accord de dévaluation dangereuse du yuan. en favorisant le recours systématique à la dette. type «Plaza». Tant mieux! Un franc-parler inhabituel émerge au sein de On cerne mieux les limites de cette forme de Néanmoins, les gouvernements n’ont toujours pas certaines organisations supranationales. La BRI et répression financière depuis que les taux direc- pris la mesure du problème, comptant encore et le FMI, par leurs propositions audacieuses de réfor- teurs et une proportion importante des obligations toujours sur les banquiers centraux. L’impotence mes, contrastent avec le double langage du G20. souveraines offrent des rendements nominaux de la politique monétaire place désormais la balle Il est rare que les gouvernements les écoutent, négatifs – une sorte d’aberration économique. Les de facto dans le camp des Etats. Au G-20, les malheureusement. Dans l’intervalle, on gardera banques sont taxées, fragilisées, et le crédit, que participants ont prudemment évoqué la relance environ 10% d’or et 10% d’obligations souveraines l’on souhaite pourtant promouvoir, est pénalisé, les budgétaire. Cela ne suffira pas à contrebalancer la à longue duration dans un portefeuille équilibré, rentiers sont spoliés. A en faire trop, les banquiers faiblesse endémique et structurelle de la demande afin de contrebalancer les risques.
PAGE 13. Indices | | Mars 2016 | Produits financiersLes actions allemandes pour le long termeIl sera difficile d’échapper Le DAX se situe ÉVOLUTION FAVORABLE DU DAX 10 faible taux de chômage et la hausse des salaires.aux actions allemandes malgré en-dessous 8 Enfin, la croissance de la masse monétaire M1la grande nervosité actuelle de sa moyenne Rendement des obligations allemandes reste élevée grâce aux mesures quantitativesdes investisseurs. à long terme de la BCE. Ces événements ayant toujours été d’un point 6 accompagnés d’une évolution positive du mar- Tim Albrecht de vue ché, il ne devrait pas en être différemment dans Head DACH Equities historique. 4 le contexte actuel. Selon nous, les alternatives de placement (p. ex. secteurs des obligations etL Deutsche Asset Management 2 de l’immobilier) sont moins intéressantes que les es personnes ayant investi à long actions en raison de leurs faibles rendements. terme dans les actions alleman- Rendement sur dividende au DAX 0 Avec le secteur des exportations, la consom- des ces dernières années ont pu mation compte parmi les principaux moteurs atteindre des rendements annuels 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 07 08 10 12 14 16 de l’économie allemande. L’octroi de crédits est moyens élevés (à un chiffre), avec Source: Deutsche Asset Management stable, bien que le secteur industriel affiche un un risque de perte réduit. potentiel supplémentaire de hausse.Concernant la faiblesse des taux d’intérêt et les De nombreuses entreprises allemandes souli- Quant à la volatilité accrue sur les marchés, ellebesoins de placement élevés, rien ne semble indi- gnent que l’on assiste certes actuellement à un est notamment due aux turbulences rencontréesquer qu’il devrait en être autrement au cours des ralentissement de l’économie, mais en aucun cas sur celui de l’énergie. Les inquiétudes liées auxprochaines décennies. à une récession drastique, telle qu’elle est en par- problèmes de crédit des groupes pétroliers ontLa cotation du DAX est toujours intéressante, tie anticipée par les marchés. Il est vrai que le récemment eu un impact négatif sur les ban-notamment après la nette correction connue fléchissement des pays émergents se traduit par ques, qui ont dû entretemps enregistrer des ma-en début d’année. Actuellement, l’indice du une plus faible croissance du chiffre d’affaires jorations élevées (spread) sur leurs obligationsmarché allemand affiche un rapport cours/ et des bénéfices. Cela dit, cette dernière est par- bancaires en raison des soucis de liquidité desbénéfice de 11,5 et un rendement sur dividendes tiellement compensée par une robuste demande acteurs du marché. De plus, la chute du prix duattrayant de 3,3%. D’un point de vue historique, provenant des Etats-Unis, à laquelle s’ajoutent pétrole a entraîné une diminution des actionsle DAX se situe ainsi en-dessous de sa moyenne des tendances de redressement en Europe. En (même pour le DAX) par les fonds souverainsà long terme (PER de 14,7). La valorisation du outre, la consommation est pour l’heure stable des états producteurs de pétrole. Cette baisse desDAX est également intéressante par rapport au cœur de l’Europe, même si son niveau géné- recettes dans le secteur pétrolier doit être com-à d’autres indices. ral reste faible. Dans la zone euro, l’économie al- pensée. Par conséquent, la stabilisation du prix lemande progresse davantage que la moyenne et du pétrole est nécessaire à celle des marchés. devrait profiter d’une conjoncture nationale ro- Malgré l’existence de facteurs de risques et la buste. Au demeurant, la faiblesse de l’euro conti- probabilité d’une forte volatilité à court terme, nue à favoriser les exportations du pays. Quant nous considérons malgré tout que le marché des à l’économie nationale, elle est soutenue par le actions allemand reste attrayant. Invesco Global TargetedReturns Fund:Investir dans des idées Trouver des idées d’investissement dans le monde entier. Cibler une véritable diversification. L’Invesco Global Targeted Returns Fund investit en permanence dans de nouvelles idées, sans se limiter à certaines régions ou à certaines classes d’actifs. Notre équipe de gestion des investissements recherche sans cesse de nouvelles possibilités de placement dans le monde entier, puis les combine de manière ciblée. Il en résulte, ainsi, un portefeuille hautement diversifié qui met l’accent sur la gestion des risques pour exploiter au maximum les opportunités de hausse tout en cherchant à minimiser les baisses. Le fonds est constitué de 20 à 30 idées d’investissement qui visent à atteindre une performance positive sur une période roulante de 3 ans avec une volatilité de moins de la moitié de celle des actions mondiales.* Pour de plus amples informations : www.invescogtr.com/eu. * EURIBOR 3 mois plus 5%. Il n’existe aucune garantie que la performance brute envisagée ou l’objectif de volatilité soient atteints.Risques Principaux: La valeur des investissements et les revenus qui en découlent peuvent diminuer comme augmenter et il est possible que les investisseurs ne récupèrent pas la totalité du montant investi. Le fonds investira dans des produits dérivés (instruments complexes) pouvant comporterun effet de levier signifi catif, ce qui implique de fortes fluctuations de la valeur du fonds. Le fonds peut détenir des titres de créance de qualité de crédit inférieure, y compris des obligations à haut rendement, ce qui peut entraîner de fortes fluctuations de la valeur du fonds. Le fonds peut êtreexposé au risque de contrepartie, entraînant des pertes financières, dans le cas où l’entité avec laquelle le fonds effectue des opérations devient insolvable. Ce risque de contrepartie est réduit par le gérant via la gestion du collatéral. Pour connaître les risques complets du fond consultez leprospectus du fonds. Si les investisseur ne sont pas certains que ce produit est adéquat pour eux, ils doivent prendre conseil auprès d’un conseiller financier. Ce fonds est domicilié à Luxembourg. Ce document est diffusé à titre d’information uniquement et ne formule aucun conseil d’investissement.Toute souscription dans un fonds doit se faire sur le fondement du document d’informations clés pour l’investisseur, du prospectus, des rapports annuel et semi-annuel, et des statuts. Ces documents sont disponibles sans frais auprès du représentant en Suisse, Invesco Asset Management (Schweiz)AG, Talacker 34, CH-8001 Zurich. Le banquier domiciliataire en Suisse est BNP PARIBAS SECURITIES SERVICES, Paris, succursale de Zurich, Selnaustrasse 16, CH-8002 Zurich. Données : 3 mars 2016 [CE/2016/570]INVE045-26_CH_GTR_Indices_281x198_VFIN.indd 1 09.03.16 09:38
PAGE 14. Indices | | Mars 2016 | Produits financiersLes sources de rendement alternativesLes investisseurs doivent tablersur des placements susceptibles Les concepts innovantes, à gestion active, susceptibles d’ex- affiche généralement une performance inférieu-d’afficher une évolution de placements ploiter des opportunités même dans un environ- re à la moyenne en cas de forte hausse des cours,positive même en période traditionnels nement de marché difficile. Nous recomman- mais elle est aussi moins sensible aux déprécia-de morosité. doivent être dons aux investisseurs de s’intéresser davantage tions. En raison de sa faible corrélation avec les révisés au aux sources de rendement alternatives, qui de- marchés boursiers, elle permet d’améliorer le Harald Reczek bénéfice de vraient afficher une évolution positive même en profil de risque de l’ensemble du portefeuille. Responsable Asset Management EMEA nouvelles période de morosité tout en étant seulement fai- Stratégies obligataires long-short solutions à blement corrélées aux positions de portefeuille Pour les investisseurs qui recherchent des rende-L and Swiss Distribution, Credit Suisse AG gestion active. traditionnelles. ments positifs stables même dans des conditions es marchés boursiers internatio- Se fondant sur deux stratégies de rendement de marché difficiles, les stratégies obligataires de naux ont commencé l’année par absolu, le Credit Suisse propose des solutions rendement absolu constituent une alternative une chute magistrale. L’augmen- capables de faire face aux défis actuels. intéressante aux approches classiques dans le tation des craintes d’une récession Stratégie d’actions décorrélée du marché segment du revenu fixe. Il s’agit de stratégies di- mondiale suite au ralentissement Cette solution de placement vise des rendements rectionnelles long-short et de valeur relative, qui de la croissance chinoise, le durcis- absolus grâce à la prise de positions longues et visent une performance positive indépendam-sement monétaire de la banque centrale améri- courtes dans des titres à dividende européens ment des cycles de crédit et de taux d’intérêt.caine (Fed) et la baisse des prix du pétrole ont tout en conservant une faible exposition au mar- Les stratégies directionnelles long-short permet-fortement contribué à la faiblesse des marchés. ché, aussi neutre que possible. Elle repose sur le tent d’exploiter les tendances durables sur lesBien que nos experts ne prévoient pas de réces- principe selon lequel, après une longue période marchés internationaux des taux, des devisession et anticipent même de bonnes surprises à de hausse, il faut s’attendre à une dispersion et du crédit. Elles consistent à prendre des po-moyen terme sur le front des données conjonc- croissante de la performance des marchés bour- sitions nettes longues ou courtes en fonction deturelles, le pessimisme pourrait persister un cer- siers à moyen terme en raison des divergences l’orientation du marché. Parallèlement, grâcetain temps encore sur les marchés financiers et des situations économiques et des conditions sur aux mécanismes stop loss, il est possible de limi-accroître la volatilité. les marchés monétaires. On peut donc obtenir ter les pertes liées à des mouvements de marchéLes temps s’annoncent donc difficiles pour les des rendements attrayants ajustés du risque en opposés. C’est principalement sur les marchésinvestisseurs qui, ayant jusqu’ici principalement procédant à une sélection rigoureuse des titres affichant des tendances très marquées que lesmisé sur les actions, ont enregistré de bonnes per- individuels et à une allocation sectorielle plutôt stratégies directionnelles long-short peuvent gé-formances durant les sept dernières années. Sur qu’en s’engageant largement sur le marché. Il est nérer un rendement attrayant. En revanche, ellesles marchés obligataires internationaux égale- possible d’exploiter ces écarts de performance tendent à sous-performer en cas d’évolution laté-ment, la recherche de solutions alternatives ren- entre les actions, les secteurs et les régions en rale des marchés. Les stratégies de valeur relative,tables est loin d’être facile. Au regard de la fai- prenant des positions longues et courtes sur les quant à elles, permettent en outre d’exploiter deblesse historique des taux d’intérêt, de nombreux actions européennes. manière opportuniste les distorsions de prix en-investisseurs ont dû se tourner vers des emprunts Notre univers de placement d’environ 1000 ac- tre des marchés et des instruments présentant desde durée plus longue et de qualité moindre pour tions est soumis à une analyse approfondie sur caractéristiques similaires.atteindre leurs objectifs de rendement, augmen- la base d’un processus bottom-up, qui permet de Au vu des conditions régnant dans le segmenttant ainsi le risque de portefeuille. Or une telle sélectionner les titres du portefeuille. Le gestion- du revenu fixe, nous estimons que le plus granddémarche pourrait se révéler dangereuse étant naire investit principalement dans des actions de risque consisterait à miser uniquement sur lesdonné les prévisions de hausse des fluctuations qualité présentant un potentiel de croissance à stratégies de carry, dont l’évolution à court termede cours et de baisse de la liquidité sur les mar- moyen terme et pouvant être acquises à un cours dépend fortement de la persistance de l’environ-chés obligataires. À cela s’ajoute le fait que l’ex- avantageux. En revanche, il prend une position nement actuel caractérisé par des taux d’intérêttension de l’engagement dans les titres de crédit courte dans une entreprise lorsque celle-ci possè- et des primes de risque de crédit stables ou ende qualité inférieure a augmenté la corrélation de un modèle commercial faible et est confrontée baisse. Les stratégies de rendement absolu, sus-du portefeuille obligataire avec les actions. à une dynamique défavorable ou à d’importants ceptibles de dégager des revenus positifs à laDans ce contexte, les investisseurs doivent révi- changements structurels. Il vise une exposition hausse comme à la baisse, peuvent donc com-ser leurs concepts de placement traditionnels et nette entre -15% et 15% et une marge de fluc- pléter de manière avantageuse les approches demiser davantage sur des solutions de placement tuation du portefeuille entre 4% et 7%, ce qui est placement axées sur le rendement à l’échéance, faible en comparaison des fonds d’actions long qui prévalent actuellement. Elles ont affiché une only traditionnels. performance attrayante par le passé, ne sont que Une stratégie long-short décorrélée du marché faiblement corrélées aux solutions traditionnelles permet aux investisseurs de conserver leurs posi- long only et contribuent ainsi à améliorer le pro- tions en actions tout au long du cycle de marché fil de risque d’un portefeuille de titres à revenu et d’obtenir des rendements absolus. Certes, elle fixe investi dans les marchés internationaux. Philippe Vladimir Boss et Dominique Christin En droit BCCC Avocats Sàrl, Genève-LausanneDemande d’informations sur un compte en Suisse: précisions du TFLe Tribunal fédéral Le Tribunal fédéral a rendu le 21 décembre 2015 un recourants. Tout d’abord, il a reconnu la qualité pour En définitive, on peut s’attendre à ce que l’auto-a récemment apporté arrêt de principe en matière d’entraide judiciaire en recourir à l’ayant-droit économique, protection dont rité étrangère devra vraisemblablement inviter,des précisions sur les matière civile (4A_340/2015) qui précise les règles ce dernier ne bénéficie pas dans d’autres procédu- par la voie adéquate découlant des règles d’en-règles procédurales procédurales à suivre et les conditions d’acception res similaires, en particulier celles en matière d’en- traide judiciaire internationale en matière civile, leet les conditions d’une requête étrangère portant sur des informa- traide judiciaire internationale en matière pénale. titulaire du compte (dont l’identité est connue desd’acceptation d’une tions bancaires d’un compte en Suisse. Au fond, le Tribunal fédéral, a rappelé le droit des parties en Espagne) à se déterminer sur la questionrequête civile portant Dans le cadre d’un litige commercial, un tribu- banquiers de garder le secret en fonction des inté- de la révélation de son ayant droit économique, ysur des informations nal espagnol a requis des autorités suisses de lui rêts en présence. Dans ce contexte, il a considéré faisant valoir, en tous cas, des droits procédurauxbancaires d’un compte communiquer, entre autres, la documentation d’un qu’il ne pourrait être fourni d’informations au sujet qu’il déduirait du droit espagnol. Ceci fait, uneen Suisse. compte ouvert auprès d’une banque suisse, y inclus du compte et son ayant-droit par le biais d’une nouvelle requête d’entraide pourrait être adressée la détermination de son ayant droit économique. requête judiciaire internationale en matière civile, à la Suisse, dans le cadre de laquelle les autorités Invitée à se déterminer par le Tribunal de première uniquement après que le titulaire aura pu s’ex- suisses pourront procéder à une véritable pesée des instance de Genève, la banque s’était refusée à primer dans le cadre du procès en Espagne. A cet intérêts. Cette nouvelle requête devrait certaine- fournir l’information demandée. Une ordonnance égard, le Tribunal fédéral de conclure que «lorsque ment indiquer quel est l’intérêt à l’obtention de ces lui a été notifiée. Son client, ainsi que l’ayant-droit le demandeur au procès au fond pendant à l’étran- informations dès lors qu’il est établi qu’aucune des économique du compte requérant l’anonymat, ont ger veut obtenir le nom de l’ayant-droit économi- parties n’est ayant-droit économique et, ainsi, n’a formé recours contre cette ordonnance jusqu’au que du compte, le tribunal étranger doit permettre pas versé des sommes qui font aujourd’hui l’objet Tribunal fédéral. Il convient de préciser d’emblée au titulaire formel du compte de se déterminer à ce du litige espagnol. Il semble devoir s’agir d’un que ces recourants avaient consenti à ce qu’il soit sujet, à défaut de quoi il ne peut être donné suite à intérêt précis et concret, et non d’une simple utilité indiqué que les parties au procès espagnol ne sont la demande d’entraide visant à ce qu’une attesta- potentielle telle qu’elle est pratiquée en matière ni titulaires ni ayants droit économiques du compte. tion dévoilant l’identité du bénéficiaire économique d’entraide judiciaire internationale en matière Le Tribunal fédéral a donné gain de cause aux soit fournie à la banque». pénale.
PAGE 15. Indices | | Mars 2016 | Produits financiersLa relation instable entre les coursdu pétrole et les marchés actionsTous les indices actions baissentavec le prix du pétrole depuis le maintien de son niveau de production malgré La corrélation demande serait un symptôme de faiblesse éco-l’été 2015. Mais ils devraient la faiblesse des cours, afin de maintenir ses parts du prix du nomique. Mais si le prix bas est dû comme c’ests’en émanciper à l’avenir. de marché coûte que coûte. La deuxième phase pétrole avec le cas actuellement à une offre excédentaire, de juillet à août 2015 avec une nouvelle chute de la croissance les effets sont alors tout à fait positifs pour la Christina Böck 23% ramenant le baril à 50 dollars s’explique plu- est devenue croissance. L’inclinaison à dépenser ce pouvoir CIO Switzerland , Head Solution Strategists tôt par une perception de demande plus faible. En généralement d’achat additionnel est bien supérieure dans les effet, les marchés ont été secoués par des craintes positive. pays importateurs de pétrole que dans les paysDCentral Europe,AXA IM autour de la croissance chinoise, habituellement producteurs. C’est donc bon pour la consomma- epuis quelques semaines, quand gourmande en pétrole, et l’incapacité des auto- tion, mais aussi pour les marges bénéficiaires des le prix du pétrole baisse, les rités de l’Empire du Milieu à calmer les esprits entreprises en dehors du secteur énergétique. marchés d’actions chutent et après la dévaluation du yuan. Durant cette phase, Pourquoi les marchés ne considèrent pas ces l’indicateur du sentiment du un grand nombre d’autres matières premières en relations actuellement? marché se dirige vers la position dehors de l’énergie a aussi perdu en valeur. Les actions du secteur énergétique ne représen- «risk-off» et vice versa. L’argu- La troisième phase n’est pas encore terminée, tent que 6% du MSCI global. Ce fait était prismentaire habituellement avancé évoque les ris- mais a déjà vu une baisse de 40% depuis octobre en compte par les marchés en 2014, quand ceques pour la profitabilité du secteur de l’énergie, 2015, le baril flottant depuis début 2016 entre sont essentiellement ces actions qui ont souffert.notamment le pétrole de schiste aux Etats-Unis. 25 et 30 dollars. De nouveau, la chute est moti- Mais depuis l’été 2015, toutes les actions baissentPour analyser ce phénomène, il est nécessaire de vée par une offre largement excédentaire suite avec le prix du pétrole. En effet, depuis 2008,revenir en arrière: la période de la chute des prix à l’arrêt de l’OPEP de fixer des objectifs de pro- un plus grand nombre d’intervenants financiersdu pétrole depuis son niveau de 110 dollars en duction. En même temps, les indicateurs de crois- s’est engagé dans les marchés de matières pre-2014 peut être divisée en plusieurs sous-périodes sance sont globalement stables et la demande de mières, notamment dans l’énergie, qui suiventqui se distinguent par le rythme de la baisse, mais pétrole se tient bien. des raisonnements différents des industriels de laaussi par les causes. Fondamentalement, la demande quantitative de filière: une financiarisation du marché du pétrole.La première baisse depuis 110 dollars le baril en pétrole dépend très peu de son prix. Depuis le La corrélation du prix du pétrole avec la crois-septembre 2014 à 65 dollars en décembre 2014 changement de la stratégie de l’OPEP, l’offre est sance est depuis devenue généralement positive,peut être expliquée par une offre excédentaire également insensible au prix alors que pendant ce qu’elle n’avait pas été auparavant. Depuis lade pétrole. De nombreuses augmentations de la très longtemps, la production de l’OPEP fut la grande baisse du pétrole en 2014, ces positionsproduction sont intervenues, comme par exem- variable d’ajustement. Il est fort à craindre que financières ont diminué, les investisseurs étantple la réouverture de la Libye, qui ont surpris les ce changement de politique soit structurel et du- découragés par leurs pertes. Mais depuis l’étéintervenants. Et lors de la réunion de l’OPEP du rable: les stocks sont extrêmement élevés, et les 2015, cette relation s’est installée de nouveau – il4 décembre 2014, l’Arabie Saoudite annonçait gouvernements ont introduit des politiques de s’agit probablement d’un mouvement spéculatif. rigueur budgétaire. Par conséquent, le prix du Pour l’avenir, la prévision est difficile, mais il pétrole risque bien de rester bas assez longtemps. est probable que l’OPEP continue de maintenir Et ainsi la pression sur les producteurs non- le cap de l’offre abondante, grâce aux réserves conventionnels va persister et se soldera finale- budgétaires accumulées, et donc que le prix du ment par une diminution de leur production. pétrole demeure faible – mais les marchés d’ac- Une baisse du prix du pétrole due à une faible tions devraient s’en émanciper de nouveau. Chine en berne: l’Inde prend le relaisLe ralentissement de l’activité qu’à présent. Pourtant, dans les mois à venir, une Les estimations Mumbai est dominée en ce moment par le sec-chinoise a mis à mal les actions reprise devrait se dessiner de ce côté-là aussi. de croissance teur de la technologie (Infosys, Tata Consultancyémergentes. Mais l’Inde reste Soutenue par la baisse du cours du pétrole, l’in- du PIB sont de Services, HCL Technologies), très orienté vers lesun marché dont le potentiel flation est rapidement retombée. La Banque cen- 7,4% et 7,8% Etats-Unis, suivi par celui de la finance (Housingne cesse d’augmenter. trale, sous la direction de Raghuram Rajan, a eu pour les années Development Finance Corp, State Bank of India, toute latitude pour réduire ses taux directeurs. La 2016 et 2017. ICICI Bank) et de la santé (Sun Pharmaceutical Michel Salomon présentation du budget le 29 février affirme bien Industries, Lupin Ltd, Dr Reddy’s Laboratories). la volonté d’adhérer à cette trajectoire de conso- Ce sont les principales valeurs à suivre.L Senior fund manager, Banque Piguet Galland lidation et augmente la crédibilité du gouverne- Pour sortir des grandes capitalisations, il est in- a disgrâce des actions émergentes ment. Elle permettra à la RBI d’abaisser ses taux téressant de se reporter sur des fonds spécialisés perdure maintenant depuis plu- d’autant plus facilement que les pressions infla- qui présentent un très bon historique de perfor- sieurs années. Pour preuve, les sor- tionnistes devraient rester contenues. mances et un positionnement clair. C’est le cas ties de capitaux sont très importan- Par ailleurs, profitant de la baisse des coûts de notamment de Ocean Dial’s Gateway to India. tes, presque sans fin, et les sondages l’énergie, le gouvernement a également diminué Les opportunités de croissance sur les segments d’intention montrent également les subsides, réduisant d’autant le déficit fiscal. En Small & Mid sont souvent plus excitantes et lesune grande méfiance envers ces régions qui justi- revanche, les réformes structurelles ont pris du re- valorisations plus attrayantes, notamment avecfient actuellement de la prudence dans les alloca- tard, balayant l’euphorie qui avait suivi l’élection un horizon d’investissement à plus long terme.tions. De nombreuses questions sont toujours en de Narendra Modi au poste de premier ministre, Citons, par exemple, deux titres, parmi les plussuspens, telles que surcapacités, pressions défla- mais elles sont toujours d’actualité. Il en va ainsi importantes positions détenues par le fonds, quitionnistes, problèmes politiques, baisses violentes de l’introduction du «Goods and Services Tax» illustrent bien cette approche. Le premier exem-des matières premières et baisses des différentes qui sera une étape importante dans l’unification ple est Torrent Pharmaceuticals, dont les activi-monnaies contre le dollar américain. des différents impôts en vigueur à travers le pays. tés domestiques sont la vente de médicaments àLa sous-performance de ce segment laisse cepen- Outre ses implications fiscales, cette nouvelle des professionnels de la santé dans des domai-dant entrevoir quelques opportunités sélectives, structure d’imposition permettra une plus grande nes tels que le diabète et le cardiovasculaire. Laà commencer par l’Inde, pour sa croissance bien productivité, une réduction des coûts pour les en- demande devrait rester robuste, profitant de laplus forte que la moyenne, en accélération qui treprises et ainsi une amélioration du sentiment croissance de la population et d’un niveau de vieplus est. Les dernières estimations de croissance des affaires. De plus, elle devrait stimuler l’inves- en hausse. Hors frontières, la société est présentedu PIB sont respectivement de 7,4% et 7,8% tissement et ainsi la croissance économique. aux Etats-Unis dans le marché des génériquespour les années fiscales 2016 et 2017. La consom- Pour ce qui est de son marché des actions, l’in- où le vieillissement de la population et les coûtsmation urbaine reste notamment bien orientée. dice MSCI Inde (exprimé en Roupie indienne) de santé constamment en hausse poussent à desA l’inverse du secteur public, les investissements a perdu environ 13% depuis le 1er mai 2015, alternatives moins onéreuses. L’exemple suivantréalisés dans le secteur privé peinent un peu jus- auquel il convient de rajouter une dépréciation est Ramco, cimentier basé dans le sud de l’Inde de 3% pour obtenir une performance en francs qui profite des coûts de production bas. Acteur suisses. Cette performance est loin d’être extraor- important dans son secteur, il est du reste appelé dinaire, mais nous pouvons tout de même relever à grandir au vu des besoins en matière d’infras- que cet indice surperforme largement celui des tructure du pays. Le marché du ciment est un pays émergents (-27,5% en francs sur la même marché purement domestique, le rendant moins période) et suit de près l’indice MSCI Monde vulnérable à des importations bon marché de la (-13,5%). La composition des indices phares de Chine ou d’autres pays.
PAGE 16. Indices | | Mars 2016 | Produits financiersL’attrait des investissements factorielsen période de hautes turbulencesLes ETF factoriels peuvents’avérer très avantageux dans Low Volatility. Certes, ces facteurs ne sont pas Le risque total Conséquence: le risque total et le potentiel del’environnement de marché nouveaux, mais la qualité de l’investissement fac- et le potentiel rendement s’en trouvent considérablement amé-volatil actuel. toriel a fait des progrès considérables ces derniè- de rendement liorés. En outre, le portefeuille se montre robuste, res années. Actuellement, les principaux ratios se trouvent même durant les crises, et sur l’ensemble du cycle Sébastien Pache financiers de nombreuses entreprises sont éva- améliorés économique. lués rapidement et automatiquement. Il est ainsi de manière Les différences de performance pour les ETFL Responsable iShares Romandie et Tessin possible d’obtenir des évaluations et des critères sensible. factoriels sont nettement supérieures à celles que e contexte actuel reste complexe de comparaison beaucoup plus précis qu’aupa- connaissent les investisseurs pour les indices clas- pour les investisseurs. Depuis le dé- ravant. Quelques exemples: Value bat Growth siques pondérés selon la capitalisation de marché. but de l’année, les marchés des ac- à long terme, les actions gagnantes évoluent Beaucoup de choses dépendent de la précision tions continuent en effet à subir des mieux que les valeurs d’entreprises plus faibles avec laquelle la méthode d’indexation soutient la revers importants. Et les titres à re- et les petites entreprises offrent une prime de ris- constitution du portefeuille conformément aux venu fixe fournissent eux aussi de que supérieure à celle livrée par les plus grandes facteurs souhaités. Pour ce faire, il faut non seu-bien piètres rendements. Dans ce contexte, il est capitalisations. lement de solides connaissances théoriques, maisplus important que jamais de faire preuve d’une Naturellement, l’investissement factoriel requiert aussi une connaissance pratique de la manièregrande précision dans ses investissements et de un solide savoir-faire. Cependant, il n’existe pas dont de telles stratégies peuvent être réaliséesconstituer son portefeuille selon des critères de stratégie susceptible de fournir un potentiel de dans l’environnement de marché réel. Il faut enLa bonne nouvelle: les investissements factoriels, rendement élevé dans toutes les phases économi- outre savoir que le choix des facteurs ne modifieavec des caractéristiques déterminées, qui consti- ques et de marché. Il est néanmoins capital de te- pas notablement la diversification fondamentaletuent les moteurs durables de l’évolution de la nir compte des cycles économiques. Par exemple, par pays et secteurs.valeur d’un portefeuille, offrent aux investisseurs Value convient en particulier en phase de début Quels sont les champs d’application typiques desles caractéristiques de placement exactes dont de reprise ou de tassement conjoncturel, tandis ETF factoriels? Ils peuvent par exemple rempla-ils ont besoin pour atteindre leurs objectifs de que Momentum sera intéressant en début de re- cer certaines positions gérées activement dansplacement. Ils se scindent en deux groupes. Pre- prise, en cas de corrections provisoires et dans la le portefeuille, ce qui, en règle générale, réduitmièrement, les influences macroéconomiques, et phase ultérieure de l’essor économique. L’attrait considérablement les frais de gestion. Les ETFnotamment l’évolution économique, l’inflation, des facteurs réside dans le fait qu’ils permettent factoriels peuvent aussi être utilisés à la placele taux réel et la liquidité. Ils comportent tous de piloter plus efficacement les investissements d’investissements passifs. Dans ce cas, ils amé-des risques impossibles à éliminer par la diver- sur les différentes phases conjoncturelles. lioreront les caractéristiques rendement-risquesification et livrent donc des rendements supplé- Le résultat est souvent surprenant, car il y a de du portefeuille. Autre avantage capital: les dif-mentaires à long terme. Le deuxième groupe est gros écarts par rapport à la répartition classique férents facteurs sont en outre très faiblementconstitué par des styles d’investissement visant du portefeuille par catégories d’actifs. Un por- corrélés entre eux. Les investisseurs bénéficientun rendement supplémentaire à long terme. Les tefeuille diversifié de manière traditionnelle, en ainsi d’un meilleur rapport rendement-risque etplus connus: Value, Momentum, Quality, Size et fonction des obligations et des actions, est par ont vraisemblablement moins de mauvaises sur- exemple extrêmement dépendant de la crois- prises dans l’évolution des valeurs. À l’avenir, les sance économique et de l’évolution des marchés investisseurs pourront encore plus orienter leurs des actions. Ce positionnement déséquilibré est portefeuilles en fonction des facteurs cités. L’évo- la plupart du temps involontaire. En revanche, lution technologique améliorera encore la pré- dans l’investissement factoriel, le portefeuille est cision et les caractéristiques de ces approches et constitué de telle sorte que les différents facteurs produits, ce qui devrait encore accroître l’intérêt soient pris en compte de manière équilibrée. pour les investissements factoriels. ETF obligataires: une illusion de liquidité?Ces ETF divisent en matière baisse de 75% et 50%, respectivement. Ces faits Il est nécessaire avec les mêmes spreads de prix que les obligationsde liquidité. Ils présentent ont alimenté les craintes du chaos dans lequel de regarder sous-jacentes, mais les investisseurs ne doivent pasdes avantages structurels serait plongé le marché si les investisseurs déci- les spécificités en déduire que ce sera toujours le cas.pour les uns et une illusion daient de réduire massivement leur exposition à des actifs Structurellement néanmoins, les ETF obligatai-de sécurité pour les autres. certains segments du marché obligataire comme sous-jacents res sont conçus de telle façon qu’ils favorisent les obligations high yield. avant d’investir la liquidité. Les fournisseurs opèrent selon des Bernhard Wenger La liquidité des obligations sous-jacentes est le dans un fonds. méthodologies rigoureuses dans leur sélection critère premier pour un ETF. Elle évolue dans d’indices et sont à même de réagir de façonL Directeur SPDR ETF en Suisse, State Street le temps et, comme d’autres classes d’actifs, rapide et transparente aux évènements de marché. e principal risque que tout investis- dépend de l’ampleur des transactions, de l’heure La présence de plusieurs douzaines de teneurs de seur accepte d’assumer en souscri- de la journée et de la confiance globale du mar- marché, de participants agréés, d’arbitragistes et vant à un fonds est le risque d’in- ché. Si certains segments du marché obligataire, autres investisseurs contribue à maintenir l’ordre vestissement. Il s’expose à un actif tels que les bons du Trésor américain, demeurent sur le marché secondaire des parts d’ETF. sous-jacent doté d’un couple risque/ extrêmement liquides avec des volumes quoti- Les craintes selon lesquelles des fournisseurs rentabilité propre susceptible d’évo- diens s’élevant en milliards de dollars, d’autres le d’ETF obligataires enfermeraient régulièrementluer dans le temps. Ainsi, en achetant des obli- sont beaucoup moins. Il faut toujours regarder un grand nombre d’investisseurs, en leur im-gations à haut rendement ou des marchés émer- les caractéristiques de liquidité des actifs sous- posant des restrictions à la sortie des fonds du-gents, par exemple, l’investisseur doit s’attendre jacents avant d’investir dans un fonds. rant les phases de bouleversement des marchés,à une certaine volatilité, même si les conditions Dans le cas des ETFs, les investisseurs bénéficient sont infondées. Les fournisseurs n’ont jamaisétaient différentes au moment de l’achat initial. d’une liquidité supplémentaire liée à leur négo- enfermé aucun investisseur et, en tant qu’OPCVMTirant les leçons de la crise financière mondiale, ciabilité en bourse. Cela leur permet ainsi qu’aux extrêmement réglementés, les ETF sont régisplusieurs régulateurs ont mis en garde contre teneurs de marché d’acheter et de vendre des parts par des règles qui limitent considérablement lacertains segments du marché obligataire, jugés d’ETF sur le marché secondaire sans qu’aucune possibilité d’un fonds de restreindre les sorties.potentiellement risqués en termes de liquidité. obligation ne soit effectivement négociée dans le Presque tous les OPCVM disposent d’un méca-Ils soulignent la croissance considérable du mar- portefeuille sous-jacent. En fonction de la taille nisme de dilution sous une forme ou une autreché, dont la taille a été multipliée par trois en d’un ETF et de la demande de négociations sur afin de s’assurer que les coûts d’entrée ou de sor-quinze ans atteignant 90.000 milliards de dol- le marché secondaire, les spreads de prix peuvent tie soient supportés par les porteurs qui entrent etlars aujourd’hui, une contraction des volumes en fait être plus serrés que ceux des obligations sortent, et non par ceux qui restent investis.de négociation et une diminution significative sous-jacentes. Cette particularité permet le cas Lorsque les conditions de marché sont volatilesdes encours d’obligations d’entreprises détenus échéant aux investisseurs en ETF d’accéder à des et que l’aversion au risque augmente, les inves-par les banques américaines et européennes, en classes d’actifs à moindre coût que s’ils devaient tisseurs doivent être plus prudents en négociant acheter les obligations en direct. leurs positions et s’attendre à des coûts potentiel- Toutefois, certains jugent que les ETF ne donnent lement plus élevés. Mais le véritable avantage aux investisseurs qu’une illusion de sécurité. Ils des ETF reste que les investisseurs, si besoin, rappellent qu’il s’agit en réalité de l’achat d’une peuvent avoir accès à leurs capitaux tout au long position obligataire, avec les risques usuels qui lui de la journée à un coût déterminé par le mar- sont inhérents. Parfois, et pour certains ETF, il peut ché à ce moment précis. Et cela devrait rester la être possible de négocier un volume significatif norme à l’avenir.
PAGE 17. Indices | | Mars 2016 | Produits financiersLa gestion du risque par les ETF smart betaLe retour de la volatilité attestede l’intérêt des ETF minimum Ces stratégies L’année 2015 a été marquée par un fort engoue- ter au cadre théorique général du portefeuille,variance et exposés aux facteurs sont seulement ment pour la notion de facteurs de risque dont qui doit arbitrer entre risque absolu (volatilité etqualité ou faible beta. basées sur une l’objectif explicite est de capturer des primes de perte maximale), concentration (en pondération repondération risques spécifiques, soigneusement identifiées et et en risques) et risque relatif à un indice de réfé- Francois Millet, MD de l’univers sélectionnées, c’est-à-dire en se focalisant sur la rence (tracking error et beta). Responsable Développement de placement recherche de surperformance. Selon notre recherche, une réduction moyenne Un autre élément marquant de l’année dernière de 10% de la volatilité d’un portefeuille actionsL ETF & Indiciel Lyxor est bien évidemment le retour de la volatilité. coûtera 3,5% de tracking error par rapport à l’in- a notion de smart beta est omni- Cela s’est manifesté à partir du mois d’août et ne dice d’origine. Cette réalité doit être bien compri- présente dans la gestion de porte- fait que s’amplifier en ce début d’année 2016, ce se par l’allocataire avant de prioriser des objectifs feuille. Un allocataire d’actifs peut qui tend à démontrer que le phénomène est du- et de choisir la stratégie la plus appropriée. l’utiliser de diverses manières: rable. Ce retour à la réalité des marchés nous ra- Ainsi, l’investisseur privilégiant la diminution réduction de la volatilité et de la mène aux sources du smart beta: il met en valeur de la volatilité et du risque de perte maximale perte maximale, optimisation de les qualités défensives des indices de minimum doit être prêt à relâcher ses exigences en matièrela diversification des risques ou capture plus variance, qui permettent de diminuer la volatili- d’écart de performance par rapport à son indiceefficace de la prime de risque globale du marché té d’un marché de 20 à 30% de façon persistante, de référence. Celui qui accordera une plus gran-par élimination des primes de risques non dési- ou des indices ERC (equal risk contribution) à de importance à la dispersion des risques préfè-rées car peu ou pas rémunérées. Enfin, le smart plus faible tracking error. De même, le contexte rera une stratégie ERC, alors que l’investisseurbeta permet de capturer sélectivement d’autres de forte volatilité souligne l’attrait de certaines souhaitant tilter sa performance par un ETFprimes de risques essentielles, au-delà du risque stratégies factorielles. multi-factoriel devra accepter de subir une sous-de marché, ce qui permet de mieux connaître et LES APPROCHES SMART BETA ORIENTÉES GESTION DU RISQUE Les stratégies expo- performance sur de courtes périodes.contrôler les sources de rendement. sées au facteur qua- Un produit smart beta est, par construction,Le smart beta s’est imposé comme le troisième ALTERNATIVELY WEIGHTED INDICES INDICES DE “FACTORS” lité privilégient la tout le contraire d’un produit structuré. Il per-pilier de la gestion de portefeuille. C’est depuis met d’imprimer un profil particulier à un por-2006 qu’il a conquis ses lettres de noblesse auprès QUEL OBJECTIF Maximiser la Réduire le Tilter la robustesse des sociétés tefeuille, sans avoir recours au moindre dérivédes fonds de pension, à côté de la gestion active PRIORITAIRE? diversification risque performance a contrario d’une ap- ou à une allocation à un actif sans risque, maiset de la gestion indicielle. Aujourd’hui, il s’épa- proche value, centrée en restant au contraire investi à 100% en per-nouit sur le marché des ETF, ce qui le rend de sur la décote des titres. manence. Simplicité, transparence et faible coûtplus en plus accessible aux gérants discrétionnai- Depuis août 2015, de gestion, voilà le cocktail qui fait le succèsres et conseillers pour leur clientèle privée. Réduire la concentration Minimiser la Capturer la “prime” elles confirment leurs de telles stratégies, seulement fondées sur une COMMENT? en poids ou risque volatilité du Facteur propriétés défensives, repondération de l’univers d’investissement. SOLUTION comme les indices En Europe, les ETF utilisables comme outils de Equal Equal Risk Minimum Low volatility exposés aux facteurs gestion des risques représentent 4,6 milliards Weighting Contribution Variance / Low beta d’euros sur un total de 15 milliards d’euros d’en- cours dans les ETFs smart beta à fin décembre (ERC) 2015 (source: Lyxor smart beta barometer). SURPERFORMANCE RESULTAT (IMPLICITE) OBJECTIF faible beta et faible Source: Lyxor (EXPLICITE) volatilité. Ces approches smart beta peuvent s’adap-
PAGE 18. Indices | | Mars 2016 | Produits financiersLes fonds systématiques permettentde réduire les risques des portefeuillesLes configurations actuelles leur grande liquidité, ce qui permet aux investis- Les CTA font confère aux fonds CTA un profil «long volatilité»de marché sont favorables seurs d’entrer ou de sortir de ces fonds avec des partie des rares leur permettant généralement de réduire le ris-aux styles d’investissement délais relativement courts. Ces contrats négociés stratégies que des portefeuilles traditionnels en période dedits CTA. sur des marchés réglementés permettent égale- capables de crise. Ainsi, par exemple, une exposition de 25% ment d’obtenir un maximum de transparence générer des à l’indice SG CTA au sein d’un portefeuille d’ac-Ludovic Berthe et Alexis Grutter et de supprimer le risque de contrepartie. Enfin, performances tions mondiales permettait de réduire la perte deGérants de stratégies quantitatives les positions prises sur ces sous-jacents peuvent positives en -42% à -28% sur l’année 2008. être soit acheteuses soit vendeuses, ce qui permet période difficile. Cependant, si la réalisation de bonnes perfor-DLa Financière de l’Echiquier d’obtenir une anti-corrélation aux actifs risqués mances dans les périodes de forte volatilité repré- ans l’environnement chaotique dans les périodes de crise. sente leur point fort, les périodes de faible vola- de ce début d’année, la plupart Car c’est pour leur comportement lors des pério- tilité ou de retournement de tendances leur sont des stratégies alternatives ont des chahutées que les fonds systématiques sont de moins favorables. Ainsi, après avoir réalisé une été négativement impactées par plus en plus intégrés dans les portefeuilles d’actifs performance de +13% en 2008, l’indice SG CTA, la baisse des marchés d’actions. traditionnels. En effet, ces fonds utilisent prin- représentatif des 20 plus gros fonds systémati- L’indice HFRX Global Hedge cipalement des modèles dits «trend following» ques, a réalisé une performance négative en 2009Fund affiche ainsi -3,6% sur le mois de janvier. pour capturer les déséquilibres de moyen-long et connu plusieurs années en dents de scie avant,Cette période chahutée nous rappelle que les terme. Ces tendances, qui peuvent s’installer en définitive, de dépasser significativement sonfonds alternatifs sont généralement corrélés aux pour diverses raisons – politiques monétaires ou niveau de 2008.actions en période de crise; c’était aussi le cas en phénomènes comportementaux, par exemple, Cette dépendance des CTA aux tendances et à la2008 et 2011. ont pour point commun d’être davantage exploi- volatilité incite souvent les investisseurs à ne s’yLes CTA font partie des rares stratégies capables tables dans les périodes de forte volatilité, ce qui exposer que de manière tactique en fonction dede générer des performances positives dans ce leurs anticipations sur l’environnement de mar-type d’environnement. Ces fonds, dits «systéma- PERFORMANCE DES CTA SUR LES 20 PIRES MOIS DES MARCHÉS ACTIONS DEPUIS 2000 chés. Mais l’art du timing étant un art extrême-tiques», s’appuient sur des modèles quantitatifs ment difficile à maîtriser, même pour les profes-pour exploiter des tendances sur un grand nom- Indice SG CTA MSCI World 10% sionnels les plus aguerris, ceux qui s’y risquentbre de marchés et bénéficient d’atouts de taille se retrouvent souvent sans exposition aux CTApour naviguer en période de crise. 5% lorsqu’une crise se déclenche.Ils disposent, en effet, d’un large choix de sous- Pour répondre à cette problématique, certainsjacents (actions, taux, devises et matières premiè- 0% fonds systématiques intègrent désormais uneres) et peuvent donc composer des portefeuilles portion de modèles décorrélés des tendances. Cestrès diversifiés. Les positions sont prises via des -5% algorithmes permettent de générer des perfor-contrats à termes (futures) sélectionnés pour mances dans les périodes qui sont typiquement -10% difficiles pour les CTA plus classiques, c’est-à- dire les périodes de retournement de tendance -15% et de faible volatilité. Cette approche offre aux investisseurs des produits adaptatifs, qui permet- -20% tent de bénéficier de la protection attendue lors des périodes de crise, tout en ayant les moyens oct sept sept févr mai mai sept sept janv févr juil juin janv août août mars nov juin nov jan de performer quand les marchés reviennent 2008 2008 2002 2009 2010 2012 2001 2011 2009 2001 2002 2008 2008 2011 2015 2001 2008 2002 2000 2016 à la normale. Source: Financière de l’EchiquierFrançois Savary OpinionChief Investment Officer et responsable de la politiqued’investissement du groupe Prime PartnersEt si les valeurs défensives étaient les plus risquées?Le retour de la volatilité depuis août 2015 et un début Il peut en effet être extrêmement tentant de se dire que que les qualités d’une exposition à des valeurs affichant und’année 2016 particulièrement difficile pour les portefeuilles face aux risques d’une récession mondiale que beaucoup bêta inférieur à celui du marché justifient de maintenir uneactions ont de quoi laisser les investisseurs songeurs. craignent, le report sur les segments les plus défensifs de la bonne pondération sur les titres défensifs. Toutefois, les plusLa question, loin d’être aisée, de savoir quelle est la côte se profile comme une stratégie des plus intéressantes. pessimistes – et ils sont nombreux depuis quelques moismeilleure portion de ses actifs qui doit être consacrée aux Hélas, les choses ne sont pas aussi simples que l’on pourrait – n’hésitent pas à envisager la possibilité d’un bear marketinvestissements boursiers est sans conteste la plus impor- le penser de prime abord. La forte progression des indices, dont les titres défensifs seraient les victimes de choix autante, si l’on croit que les décisions d’allocation d’actifs celle des USA en tête, depuis les plus bas de mars 2009 s’est regard de leur ratio de P/E excessifs et en raison de grossessont déterminantes pour la performance d’un patrimoine effectuée dans un environnement de croissance économique déceptions sur les bénéfices si l’économie mondiale devaità moyen terme. Dans ce contexte, force est de constater relativement molle et pour le moins inférieure aux normes prochainement traverser une récession.que la réduction des risques que nous avons initiée, comme historiques récentes. Corollaire de ce développement, les Nous ne sommes toujours pas convaincus par l’idée que lad’autres, il y a quelques mois se révèle judicieuse même si investisseurs ont largement plébiscité les secteurs affichant récession est imminente même si nous avons renforcé lal’on regrette toujours de ne pas avoir fait davantage lors- une croissance visible (consommation défensive, pharma) probabilité d’une telle éventualité dans le cadre de notreque les marchés s’orientent résolument à la baisse. Il est avec comme conséquence de porter l’évaluation des titres analyse des scénarios possibles pour la conjoncture interna-vrai que les conditions particulières de ce cycle et les effets de ces segments de marché à des niveaux souvent élevés. tionale à horizon douze/dix-huit mois. En conséquence, nousdes politiques de taux zéro – quand ils ne sont pas néga- Le prix de la sécurité ou mieux encore de la visibilité en quel- sommes enclins à penser que les conditions d’un vrai beartifs – rendent le choix de la sous-pondération des actions que sorte. A contrario, les opérateurs qui ont tenté de jouer market ne sont pas (encore?) réunies, les marchés baissiersd’autant plus mal aisé, à moins de croire qu’une nouvelle les valeurs financières depuis quelques années en sont pour de grande ampleur reposant historiquement sur une chutecrise majeure pointe à l’horizon. leur frais, la hausse des taux n’arrêtant pas d’être repoussée importante de la conjoncture mondiale. Il n’empêche que lesAu-delà de la question du poids des actions dans un por- dans un premier temps avant que les doutes sur les consé- Cassandres ont raison de pointer vers l’évaluation onéreusetefeuille diversifié, qui constitue un moyen de se prémunir quences financières de la chute des prix du baril ne viennent des valeurs dites refuge. En un mot comme en cent, il n’estcontre la probable persistance de conditions chahutées, celle effrayer les opérateurs depuis quelques mois. pas temps de «changer de cabine sur le Titanic» si l’on en-relative au positionnement sectoriel à privilégier doit aussi Pour en revenir aux secteurs les plus défensifs, le fait que visage une plongée en récession. Plutôt que de s’interrogerfaire l’objet d’une attention particulière. Dans ce contexte, nous soyons entrés dans la seconde phase du cycle écono- sur les vertus de tel ou tel secteur pour les prochains moisla nature même du cycle que nous traversons depuis la crise mique et financier d’une part et que leur évaluation soit en cas d’atterrissage brutale de l’activité, il est plus sage dede 2008 et la réalisation du scénario de racine carrée depuis plutôt onéreuse d’autre part rend cornélien le choix de faire un choix d’allocation d’actifs et de simplement réduiremaintenant huit ans rendent les choix sectoriels plus ardus. l’investisseur. En effet, la tentation est forte de considérer son exposition aux actions.
PAGE 19. Indices | | Mars 2016 | Produits financiersLa disparition du concept de valeur refugeLes politiques monétaires ver des liquidités coûte cher: les taux monétai- Les emprunts tifs! Enfin, les emprunts du Trésor US se sontdes banques centrales res négatifs ont été instaurés au Danemark, en américains à 30 parfois comportés de manière contre-intuitivedestinées à juguler la crise Suède puis en Suisse mais surtout en zone euro ans sont encore en 2015: afin de stopper le plongeon de leuront bouleversé nos anciens et, plus récemment, au Japon. Et si les Etats-Unis le meilleur devise (suite notamment à la baisse du baril deschémas de pensée. venaient à entrer en récession prochainement, il rempart contre pétrole) les banques centrales de certains pays est fort probable que la Fed préférerait tenter un risque de émergents vendaient des US Treasuries pour l’expérience de taux négatifs plutôt que d’an- chute brutale soutenir leur monnaie. Ces flux gigantesques noncer un quatrième QE. Donc, l’adage «le cash, des marchés. (par exemple 100 milliards de dollars rien que ça ne rapporte rien mais au moins on ne perd sur le mois de décembre 2015) ont provoqué une pas» est à ranger dans l’armoire à souvenirs ! baisse des prix (hausse des taux) des emprunts du Trésor US, pourtant censés monter quand la Eric Vanraes L’or, valeur refuge par excellence, nous bourse baisse. Head of Fixed Income Funds offrait une triple protection contre les krachs Désormais, il n’y a plus de valeur refuge par boursiers, l’inflation et la détérioration du bilan excellence mais plutôt des «hedges naturels»,AEI Sturdza Investment Funds des banques centrales. La profusion de QE a per- c’est-à-dire des investissements censés empêcher vant la crise de 2008, les valeurs mis d’éviter les énormes turbulences boursières que toutes les classes d’actifs présentes dans un refuges se nommaient cash, or mais a surtout participé à l’accroissement verti- portefeuille baissent en même temps. Le cash est ou obligations d’Etats AAA en gineux de la taille des bilans des Fed, BoE et BoJ trop coûteux et dangereux car il y a un risque monnaie forte (dollar ou franc puis BCE. Comment aurait dû réagir le prix de de contrepartie qu’il ne faut pas négliger. L’or Suisse). Mais après la faillite de l’once de métal jaune? Grimper à 3000 dollars? est trop imprévisible. L’immobilier semble une Lehmann Brothers, nos modes Sans doute… Mais contre toute attente, l’or ne option intéressante mais si les cash-flows géné-de pensée et processus de gestion se sont brutale- remplit plus son rôle. D’ailleurs, on a du mal à le rés par la pierre s’apparentent à ceux des obliga-ment retrouvés obsolètes parce que les banques qualifier: est-ce une matière première? Une de- tions, le capital se comporte comme une action:centrales ont dû appliquer des politiques moné- vise? Il est devenu très difficile d’analyser le com- la dernière crise était au départ une crise immo-taires ultra-accommodantes, conventionnelles portement de l’or et de prévoir ses fluctuations. bilière! Les emprunts du trésor US, notamment àpuis non-conventionnelles. Ainsi, les marchés Reste les emprunts d’Etats AAA. Tout d’abord, duration très longue (30 ans), réagissent à l’évo-financiers, censés refléter l’état de l’économie cette notation symbole d’excellence n’est plus lution à long terme de la croissance économiqueréelle, se sont mis à évoluer au gré des interven- attribuée qu’à un nombre très restreint de pays, et de l’inflation. Si nous sommes entrés dans unetions des Fed, BCE, BoE, BoJ ou PBoC (banques dont l’Allemagne, la Suisse ou Singapour alors longue période de croissance faible (en tout cascentrales des Etats-Unis, zone euro, Royaume- que de grandes nations comme la France ou les plus faible que la croissance moyenne qui pré-Uni, Japon et Chine). Etats-Unis ont perdu ce précieux label de qua- valait dans les cycles précédents), avec peu ouCes politiques monétaires exceptionnelles lité. Ensuite, investir dans de la dette gouverne- pas d’inflation, les emprunts américains à 30 ansd’assouplissement quantitatif (QE) et/ou de taux mentale de haute qualité rime avec rendement sont encore le meilleur rempart contre un risquenégatifs ont créé des situations inédites. Conser- faible et, aujourd’hui, 7000 milliards de dollars de chute brutale des marchés. d’emprunts d’Etats se traitent à des taux néga-Piguet Galland & Pascal.Après avoir développé ma société de sertissage en horlogeriependant plus de trente ans, j’ai souhaité transmettre monentreprise. Piguet Galland et moi avons réfléchi ensemble à masituation globale. Nous avons optimisé mon plan de prévoyance,tout en diminuant mes charges fiscales. Ensuite, nous avonstrouvé la solution idéale me permettant de tourner la pagesereinement et préserver un train de vie confortable à longterme. Aujourd’hui, je profite activement de ma nouvelle vieet consacre plus de temps à mes proches et à de nouveauxprojets qui me tiennent à cœur. piguetgalland.ch
PAGE 20. Indices | | Mars 2016 | Produits financiersL’or: une question de sentimentL’année du singe de feu La corrélation du point de vue de ce seul facteur des taux d’in- Dans le secteur des matières premières, le rap-sera-t-elle marquée par un entre la montée térêt réels, le cours de l’or ne devrait plus béné- port entre l’offre et la demande est généralementengouement pour l’or? Telle des cours ficier de soutien. Mais le risque qu’il chute est un indicateur important en ce qui concerne lesest la question à laquelle tout de l’or et des également limité. En effet, il faudrait pour cela perspectives d’évolution des cours. Pour l’or, l’im-investisseur devrait répondre. incertitudes une forte hausse des taux d’intérêt américains. pact de ce ratio est marginal. En premier lieu, la est loin d’être Or celle-ci supposerait une économie qui tourne production ne représente qu’une petite fraction Nadège Dufossé stable. à plein régime, un scénario qui n’est manifeste- des stocks d’or disponibles dans le monde. Selon Head of Asset Allocation ment pas anticipé actuellement par les marchés. les données du World Gold Council, ces stocks Un deuxième facteur souvent mis en avant s’élevaient à 183.600 tonnes à fin 2014 alors queACandriam Investors Group dans les analyses est l’évolution du dollar: à la la production cette même année a été de l’ordre près une traversée du désert qui force de la devise américaine est généralement de 4400 tonnes (4258 tonnes en 2015). Pour a duré quatre ans, l’or retrouve associée la faiblesse du cours du métal précieux 2016, les prévisions tablent sur une production de son lustre. A 1205 dollars et inversement. Si, comme le prévoit notre stable. A plus longue échéance, certains analystes l’once*, il se traite à un niveau scénario central, la devise américaine devait se prévoient une baisse tendancielle de la capacité inférieur de 37% à son record stabiliser en 2016, alors cette évolution ne de- de production (raréfaction de l’or), mais il s’agit absolu de 1921 dollars atteint le vrait pas avoir d’impact sur le cours de l’or. Ceci là d’un déterminant très marginal de l’évolu-6 septembre 2011. Est-ce une raison suffisante dit, l’évolution de la devise américaine dépen- tion des cours: l’exemple de la soi-disant fin dupour penser que le métal précieux ne peut réser- dant avant tout de celle des taux réels, cela nous pétrole est là pour le démontrer.ver que de bonnes surprises cette année? Saura- ramène à notre premier déterminant. La demande, elle, est restée pratiquementt-il protéger les portefeuilles contre les caprices Le niveau d’incertitude géopolitique est géné- inchangée entre 2014 et 2015, même si elle ades marchés actions? ralement considéré comme un autre facteur connu un rebond de 4% au 4ème trimestre 2015,Pour répondre à ces questions, examinons décisif dans la mesure où l’or est assimilé à la rebond essentiellement porté par une demandeles facteurs qui sont généralement considérés valeur refuge par excellence durant les périodes accrue des banques centrales et des investisseurs.comme déterminants du cours de l’or. Le pre- de crise. En réalité, ce n’est que partiellement Or ces derniers jouent un rôle de plus en plusmier, et le plus fiable, est celui des taux d’intérêt vrai. Durant toute la récente phase de baisse des important, notamment depuis la création desréels américains: l’or leur est inversement cor- cours de l’or, l’Europe a connu de sérieuses pha- ETPs (Exchange Traded Products) sur l’or. Parcerélé et ce, de manière relativement stable dans le ses de crise sans pour autant qu’elles n’aient d’im- qu’ils sont cotés en continu et représentent untemps. Ces taux ayant légèrement baissé depuis pact marqué sur l’évolution du métal précieux. volume de métal non négligeable (vente de 915le début de l’année, ils ont effectivement joué La crise grecque en est un exemple récent. tonnes par rapport à une production annuelleleur rôle de de soutien aux cours de l’or. Toute la Ce n’est que lorsque les incertitudes géopoliti- de 4200 tonnes environ en 2013), ces ETPsquestion est de savoir s’ils vont maintenir cette ques se répercutent sur les marchés actions, les peuvent être considérés comme des produits deorientation baissière. Il faudrait pour cela que entraînant dans une phase de correction, que l’or momentum. On achète et vend l’or en fonctionl’économie américaine entre dans une période joue un rôle de protection: contrairement aux du «sentiment».de récession. C’est un scénario que l’on ne peut actifs risqués, il reste stable ou connaît une légè- Et la création d’ETPs sur l’or entraînant auto-exclure mais cela n’est pas notre scénario central re hausse. C’est ce que nous observons en ce dé- matiquement un achat d’or, il y a création d’unequi table plutôt sur une reprise. Par conséquent, but d’année 2016. Mais cet effet n’est générale- spirale de hausse ou, dans le cas contraire, d’une ment que temporaire. De plus, cet effet n’est pas spirale à la baisse. Aussi, pour protéger son observé lors de chaque crise: l’or n’a pas joué son portefeuille, mieux vaut préférer à l’or des stra- rôle de refuge ni en 1981-1982 pas plus qu’en tégies bien diversifiées que l’on peut orienter de 1998. En d’autres termes, la corrélation entre la manière plus ou moins défensive. montée des incertitudes et celle des cours de l’or est loin d’être stable. *cours du 15 février 2016Solange Ghernaouti CybersécuritéProfesseure, directrice du Swiss Cybersecurity Advisory& Research Group, HEC − Unil (www.scarg.org)La couleur de l’information stratégiqueUne organisation qui maîtrise la sécurité de ses infrastructures les manifestations professionnelles (salons, conférences, …), nes, de tablettes ou d’ordinateurs. Espérons que ces actes deinformationnelles peut être encore plus performante si elle Internet (réseaux sociaux,…), les médias, les sous-traitants, les piratage sont cadrés par la loi, proportionnés aux regards dess’appuie également sur une démarche d’intelligence écono- stagiaires, les partenaires, etc. besoins de sécurité et compatibles avec la Convention euro-mique (IE) pour tirer parti des informations stratégiques la Une information peut être distinguée en fonction de sa source péenne des droits humains.concernant et relatives à son environnement. L’intelligence et de son mode d’accès. Elle est qualifiée de blanche si elle est Aujourd’hui, la défense du patrimoine numérique des orga-économique peut être vue comme un outil d’aide à la décision, ouverte et facilement accessible, de noire si ses accès et usage nisations est impérative pour se protéger non seulement deà l’innovation, à l’identification d’opportunités économiques sont spécialement protégés et restreints et d’information grise la cybercriminalité mais aussi d’actions s’inscrivant dans uneou encore d’aide à la gestion des risques. Ce thème a pris une si son accès est licite mais demande une connaissance et un logique d’intelligence économique. Or, l’usage des outils detelle importance en France qu’il existe désormais depuis 2013, effort particuliers. l’informatique personnelle et de la mobilité, la cloudificationune Délégation interministérielle à l’Intelligence économique. Le Rouge et le Noir, titre d’un roman de Stendhal publié en des données et des traitements (externalisation dans un cloud)L’intelligence économique peut englober la protection des 1830, est désormais aussi la couleur de l’information straté- augmentent les risques d’accès non autorisés aux informationssavoir-faire et de la connaissance et peut contribuer à éviter gique. En effet, dans une démarche de gestion des risques, le stratégiques. De plus, l’inefficacité des mécanismes de sécuritéla fuite ou le vol de données sensibles (data leak préven- rouge est la couleur d’une ressource identifiée comme vitale périmétrique et de défense passive (issus des approches classi-tion (DLP)), les atteintes à l’image et à la réputation. Pour dans les matrices de criticité qui associent l’importance de la ques de sécurité qui consistent pour l’essentiel à cloisonner lesune organisation, l’IE devrait lui permettre d’être proactive, valeur d’une ressource à protéger et la forte possibilité de la environnements, à contrôler les accès et à surveiller les flux),d’influencer son environnement, de se défendre contre des perdre. Elle doit donc être hautement sécurisée par des mesu- associé à l’agilité et à la motivation des attaquants, impose demenées malveillantes et de rechercher des informations res qui protègent sa disponibilité, son intégrité et sa confiden- penser la sécurité informationnelle à tous les stades du cyclespécifiques et de se renseigner (et non pas espionner). Il tialité, dès lors elle devient noire pour ceux qui la convoite. de vie des informations, de penser une sécurité précoce (Secu-s’agit en fait d’une veille stratégique qui autorise la recherche Dans le cadre d’une démarche d’intelligence économique, seu- rity by design) et une sécurité agile capable de s’auto-adapteractive des informations pertinentes et utiles à la compétitivité les les informations blanches ou grises devraient faire l’objet à son environnement. L’intelligence des données sera relativeà les analyser, à les valoriser, à les protéger, à les diffuser de collecte, sinon cela serait de l’espionnage. La limite entre le à leurs capacités à pouvoir répondre de manière dynamique(de manière sélective) et à les exploiter (décision, action). renseignement et l’espionnage est parfois tenue! L’édition du et évolutive à leurs exigences de protection. Cela dépend pourLa collecte informationnelle peut être fortuite ou ciblée, 12 février 2016 du quotidien britannique The Telegraph nous l’essentiel de notre habilité à inventer et à utiliser des métho-active et/ou passive. Elle se réalise à partir d’une multitude apprend que 20% des informations recherchées par l’Agence des de développement logiciel qui intègrent des techniquesde sources comme par exemple les espaces et les transports de renseignement anglaise (The Government Communications de sécurité et de confiance fiables pour traiter nos donnéespublics (hôtels, aéroports, trains, …), les clubs ou associations, Headquarters (GCHQ)) proviennent du hacking de télépho- et manipuler nos informations.
PAGE 21. Indices | | Mars 2016 | Produits financiersindustrie des hedge fund A l’ère de l’investisseur 4.0Le nouveau modèled’affaires en vogue L’investisseur va bénéficier à l’avenir d’une multitude d’innovations dansDes gérants de hedge funds de la réponse réside dans le fait que les family le domaine des services financiers.de renommée internationale offices sont soumis à des exigences réglemen-retournent le capital aux taires plus légères que les sociétés de gestion Antonio Ferranteinvestisseurs et créent leur de hedge funds. Par exemple, aux Etats-Unis,propre family office. l’enregistrement des family offices auprès de la L’CEO de Saxo Bank (Suisse) SA SEC n’est pas requis. avenir de l’investisseur est lié à l’évolution du Hasan Aslan Avec le développement fulgurant de l’industrie secteur financier. Compte tenu des nouvelles régle- Gérant de fonds, Spécialiste Investissements des hedge funds, les régulateurs, à l’échelle glo- mentations, le monde de la finance a de son côté bale, ont entamé une surveillance accrue; l’in- entamé une reconversion depuis la crise financière.MAlternatifs, Reyl & Cie SA quiétude concernant le risque systémique que Les investisseurs le constatent dès à présent alors ichael Platt de BlueCrest, ces fonds posent et le souci de protection des qu’on leur transmet régulièrement de nouvelles Seven Cohen de SAC ou investisseurs étant les principaux arguments. La conditions contractuelles encore plus détaillées. Même les conseils encore Martin Taylor et conséquence directe pour les sociétés de gestion financiers sont affectés: le stratège financier le plus haut placé Nicholas Barnes de Nevsky de fonds est l’augmentation des coûts opération- (Chief Investment Officer) de la banque donne souvent des avis à partagent au moins une nels liés à la conformité aux exigences légales. titre purement indicatif ou bien on signe un mandat de conseils, vision commune. Le modè- Les nouveaux arrivants font du coup face à une certes payant, mais qui correspond souvent au point de vue dule hedge fund ne représente plus une structure barrière à l’entrée plus élevée avec la nécessité de stratège financier le plus haut placé.optimale à leurs yeux. Au-delà du débat sur les la mise en place d’une structure faisant face aux Accenture vient de publier une étude intéressante sur le secteurperformances médiocres des dernières années et normes réglementaires et répondant aux besoins bancaire nord-américain. Une tendance se dégage nettement: lesle questionnement du modèle de rémunération d’investisseurs institutionnels. investisseurs outre-Atlantique considèrent de plus en plus leurdes gérants de hedge funds, l’autre sujet faisant Les autorités de surveillance requièrent des banque comme «transactionnelle» et de moins en moins orientéeactuellement les grands titres est la conversion hedge funds une quantité d’information non sur les conseils ou la relation. Évidemment, le comportement dede hedge funds en family offices. Il fut un temps négligeable sur la stratégie d’investissement, les l’investisseur américain n’est pas forcément identique à celui d’unoù l’accès aux gérants stars n’était réservé qu’à investisseurs et les aspects de gestion du risque. investisseur suisse. Cette étude démontre néanmoins qu’aujourd’huiun groupe d’investisseurs privilégiés. A présent, A cela s’ajoute le cadre réglementaire et de sur- tous les investisseurs disposent de nombreuses autres sourcesces derniers voient, souvent à leur grand désar- veillance pour les gestionnaires de fonds et autres d’informations financières qui viennent compléter, voire de plusroi, leur capital retourné. Les investisseurs avec fournisseurs de services, tels que le dépositaire et en plus remplacer, les évaluations du marché de la banque.un horizon à long terme y trouvaient tout de l’administrateur. Par ailleurs, les consommateurs Et ce n’est qu’un début. Dans les années à venir, l’investisseur vamême leur compte, avec des rendements ajus- de hedge funds font également face à la même bénéficier d’une multitude d’innovations dans le domaine destés au risque supérieurs à toutes classes d’actifs pression réglementaire, créant un cercle vicieux services financiers. La technologie permet de fournir des conseilsconfondues. (ou vertueux, tout dépend du point de vue) quant personnalisés à des prix nettement moindres, et ce, pour tous lesLe phénomène de transformation de hedge à la demande croissante d’information. services financiers possibles et imaginables.funds en family offices ne concerne en effet pour Pour les gestionnaires de fonds établis, le pro- Ces innovations sont portées par deux facteurs: les fournisseursle moment qu’une poignée de gérants ayant blème ne réside pas tant dans leur capacité de technologies modernes et les informations fournies par le «bigaccumulé des fortunes conséquentes tout au long financière à s’aligner sur la nouvelle donne data». L’investisseur est au premier plan et il va être courtisé parde leur carrière et décidant de se concentrer sur réglementaire, mais plutôt au niveau des deux catégories de prestataires: les établissements bancaires tradi-leur propre fortune et celle de leur proches uni- contraintes d’investissements et de la transpa- tionnels et les nouveaux arrivants sur le marché.quement. Pour cette catégorie de gérants, cette rence imposées. De ce fait, ils n’hésitent pas à Les banques traditionnelles comprendront de mieux en mieuxtendance s’apparente à un retour à leur origine, admettre publiquement que les promesses de leurs clients à l’avenir. En plus du conseiller clientèle personnel,à savoir se soustraire à une surveillance accrue rendements du passé risquent de ne pas être la banque pourra également s’appuyer sur les données internesafin de capturer des primes de rendement non tenues dans ces conditions. relatives au comportement du client. De surcroît, les informationsou peu accessibles à l’investisseur lambda. Quel- Il serait totalement erroné de pointer du doigt issues des réseaux sociaux fournissent des renseignements sur lesles sont les facteurs qui influencent la décision l’environnement règlementaire uniquement. Les préférences personnelles de l’investisseur. Ainsi armée, la ban-de cette transformation? caisses de pension et les compagnies d’assuran- que est en mesure de cibler les priorités de l’investisseur pour luiParmi les principales raisons évoquées, on note ces en proie à des rendements stables ont trouvé proposer les investissements qu’il privilégie.la pression réglementaire croissante, la difficulté refuge dans les hedge funds, qui ont dû par la Mais les fintech, ces entreprises qui créent des services très sédui-à opérer dans les marchés financiers actuels ma- même occasion adapter leur structure et méthode sants à partir du «big data» et des technologies modernes, sontnipulés par les banques centrales et par consé- de gestion du risque au dépend de l’innovation. autrement plus intéressantes. Prenons l’exemple d’une entreprisequent à honorer les promesses de rendements De plus, dans un monde à taux d’intérêt zéro, une israélienne, la société Tipranks. Tipranks analyse la perspicacité ouaux investisseurs. L’environnement macro-éco- partie des stratégies de hedge funds, dont les ren- les résultats de tous les analystes financiers sur la place boursièrenomique actuel, dominé par les politiques des dements sont étroitement liés aux taux «sans ris- américaine. Ainsi l’investisseur a-t-il non seulement accès à l’avisbanques centrales, n’offre que peu d’opportuni- que», se retrouvent naturellement à générer des d’un expert, comme d’habitude, mais surtout à l’avis de tous lestés devenant très rapidement «crowded» comme rendements en dessous des attentes. Du point de analystes financiers. De plus, un tableau classe les propositionsl’explique Goldman Sachs dans leur rapport vue de l’investisseur institutionnel, malgré une d’investissement selon la qualité de l’analyse.Hedge Fund Trends. Un autre argument, moins gestion du risque plus efficace, la comparaison Squirro, une société suisse innovante en plein essor, constitue unsouvent avancé mais tout autant valide, est lié entre les frais de gestion et les rendements réali- autre exemple intéressant. Des algorithmes complexes analysent leaux lois Volcker et Dodd-Frank interdisant aux sés soulève des points d’interrogation. La pression portefeuille du client, ce qui permet à Squirro de fournir chaquebanques de s’engager dans le trading pour comp- exercée sur l’industrie afin de conformer leur mo- jour des informations pertinentes pour l’estimation du portefeuille.te propre, provoquant un exode de traders qui se dèle de tarification à l’environnement économi- Ainsi l’investisseur est-il en mesure de se concentrer efficacementmettent à leur compte et chassent tous les mêmes que provoque un ras-le-bol chez quelques gérants sur quelques précieuses informations. D’autres prestataires propo-opportunités. De surcroît, les gérants affichent de hedge funds pouvant se permettre le luxe de sent eux aussi des services remarquables. Bientôt, les fintech et lesune certaine exaspération vis-à-vis des procédu- retourner le capital aux investisseurs. établissements disposant d’une licence bancaire proposeront desres de contrôle qu’appliquent les investisseurs Les gérants brillants disparaîtront-ils un plateformes numériques et des applications pour tous les périphé-institutionnels et du mécontentement due à la jour du paysage alternatif ? Si l’on compte le riques mobiles qui offriront l’ensemble des services précédemmentperformance. nombre de hedge funds transformé en family mentionnés plus de nombreux autres services utiles d’une incroya-Tout family office évoquera la préservation, la office depuis quatre ans, il est à peine au-dessus ble efficacité. Et ce, à un prix inconcevable aujourd’hui.croissance et la transmission du capital à travers de la centaine, ce qui représente moins de 1% L’investisseur 4.0 disposera d’une plateforme numérique moderneles générations comme objectifs principaux. de l’univers. De plus, la majorité d’entre eux et économique qui lui préparera chaque jour des analyses spécia-Bien que ces considérations prennent tout leur décident de procéder à ce changement après lement adaptées à son portefeuille. Mais ce qui ne changera passens pour des gérants reconnus et fortunés, il ne avoir subi un revers, que ce soit en termes de à l’avenir, c’est la confiance dans l’établissement financier et las’agit sans doute pas d’éléments déterminants performances faibles, de demandes de rembour- personne qui le représente. dans le choix de ce modèle d’affaires. Une partie sements importants, ou encore de violation des lois d’initié pour les cas les plus extrêmes. Fina- lement, seule une partie infime des gérants peut se permettre le luxe de fonder un family office, à savoir les vétérans de l’industrie et surtout ceux ayant accumulé des fortunes substantielles.
PAGE 22. Indices | | Mars 2016 | Produits financiersEvaluation de l’incidence des produitsstructurés sur les marchés actionsLa composition des produitsstructurés n’est pas sans effets la diminution des risques de crédit des émetteurs. Le volume des positions majoritairement vendeuses de vola-sur les indices en ces périodes Si des taux faibles, voire négatifs, ont des consé- d’émissions tilités implicites et réalisées. Cette asymétrie dansde forte volatilité. Même si leur quences quasi linéaires sur les rendements des en 2015 les «profils de Vega» tend à avoir un impact lorsdemande a fortement baissé. produits d’optimisation de la performance, leur représentait de corrections importantes sur les marchés. En incidence est démultipliée pour les produits de environ la effet, dans les portefeuilles des émetteurs, la forte Sacha J. Duparc protection du capital. Aussi, dans le cas de ces moitié de celui présence des risques liés aux produits d’optimi- Chef de la structuration et du trading derniers, seuls les structures composées d’options de 2008. sation de la performance – incorporant pour la très peu onéreuses sont encore parfois attracti- plupart des barrières de protection – réduit loca-QProduits structurés, BCV ves. Il s’agit notamment de produits aux Vega lement les volatilités implicites et réalisées. Les uelles sont les conséquences des dérisoires (soit ces indicateurs du rapport entre émetteurs ont tendance à contrebalancer les mou- émissions de produits structu- le prix de l’option et la volatilité du sous-jacent). vements de marché, soit à acheter le sous-jacent rés sur les marchés actions, et La conjonction de politiques monétaires conci- et à vendre la volatilité implicite lors de phases de comment évaluer l’incidence liantes et de faiblesse des risques de crédit a ainsi baisses modérées de marché. En revanche, cette des programmes de couverture favorisé l’émission disproportionnée de produits dynamique tend à s’inverser lors de baisses signi- en lien avec ces produits sur vendeurs de Vega. ficatives. Les positions agrégées des émetteurs enl’évolution des titres? Telles sont les questions Cette double évolution en termes de parts de Vega deviennent alors négatives, contraignantque se posent un nombre croissant d’inves- marché et de propriétés des structures optionnel- les banques à couvrir leurs positions déficitairestisseurs aujourd’hui. les des grands types de produits structurés per- dans un contexte défavorable. Elles les forcentAfin de répondre à ces interrogations, il est néces- met d’identifier les principaux risques pour les ainsi à participer à une appréciation continue dessaire d’établir l’importance des produits structu- émetteurs. Et donc de déduire l’incidence proba- volatilités implicites.rés en termes de notionnel, soit de volume ven- ble des programmes de couverture dynamiques Techniquement, et du point de vue des émetteurs,du à l’émission, mais aussi en termes de profil de sur les marchés actions. L’étude de l’évolution la pente des Vega par rapport au sous-jacent estrisque. Tout d’abord, le marché des produits des produits structurés en Europe nous permet généralement positive, mais connaît un pointstructurés s’est largement contracté depuis la notamment de déduire les niveaux d’inflexion d’inflexion au-dessous duquel les programmes decrise financière; le volume d’émissions en 2015 des programmes de couverture des émetteurs couverture tendent à renforcer les dynamiquesreprésentait environ la moitié de celui de 2008, en fonction de l’évolution des sous-jacents et de de correction des marchés. Nous estimons queavec quelque 70 milliards de dollars d’émissions leurs volatilités réalisées et implicites. ce point d’inflexion se situe entre 20% et 30%vendues sur les bourses européennes. A cette Actuellement, les produits structurés génèrent au-dessous des niveaux moyens enregistrés par ladiminution significative vient s’ajouter un autre plupart des sous-jacents sur une année; niveauxphénomène: la redistribution des profils de ris- LES EFFETS DES PRODUITS STRUCTURÉS SUR LES MARCHÉS à partir desquels les pentes négatives des Vegaque. Les statistiques font ressortir un intérêt s’accentuent et les programmes de couverturegrandissant pour les solutions d’optimisation de 1.0% Vega agrégé inféré Delta agrégé inféré 80% tendent à participer au phénomène de renchéris-la performance au détriment des produits dits 0.8% 70% sement des volatilités implicites.de protection du capital. Cette croissance de 0.6% Vega (en %) 60% En somme, l’importance et la compositionl’importance des produits de rendement s’ex- 0.4% Delta (en %) 50% optionnelle des produits structurés engendrentplique notamment par les effets conjoints des 0.2% 40% actuellement un amoindrissement des volatilitéspolitiques actuelles des banques centrales et par 0.0% 30% – soit des risques d’oscillation – lorsque les mar- -0.2% 20% chés tendent à s’apprécier ou lorsqu’ils fluctuent -0.4% localement. A contrario, les programmes de couverture des émetteurs de produits structurés -0.6% 10% tendent à participer au renforcement des dyna- miques de correction des marchés lors de fortes -0.6% Performance des marchés action (en %) 0% baisses, et ce particulièrement pour les actifs dont les performances sont les plus négatives. -50% -40% -30% -20% -10% 0% 10% 20% 30% 40% 50% Source: BCV Produits Structurés, graphique de nature exclusivement illustrativeDaniel Held LeadershipDirecteur, PI Management, Lutry*Bien comprendre le problème vaut plus qu’une solutionConsultants, experts et gourous du leadership nous propo- Notre expérience de consultants est riche en exemples de ce mais la manière dont les orientations sont mises en œuvre, dontsent en permanence de nouvelles solutions pour résoudre des type, puisque l’une de nos valeurs ajoutées fondamentales est les changements sont pilotés. On comprendra alors pourquoiproblèmes courants: la rétention des talents, la démotivation, précisément d’aider nos clients à «prendre le problème par le tant de changements échouent, tant de silos se forment, tantles lourdeurs de gestion, la performance, les difficultés de bon bout». Et pour cela, il faut un diagnostic fiable. Pas forcé- d’efforts contribuent plus à un repli sur soi qu’à de la créationcollaboration transversale. Les solutions, souvent basées sur ment long ni complexe, mais où l’on est certain d’avoir posé les de valeur. On devra aborder des questions bien moins trivialesdes logiciels performants, séduisent, font sens et sont mises en bonnes questions aux bonnes personnes, ou d’avoir utilisé les et confortables mais tellement plus puissantes liées à la manièreœuvre. Généralement sans succès. C’est parfois même l’inverse bons outils d’analyse, qu’ils soient individuels ou collectifs. de créer de la valeur pour le client et à la manière dont la forcequi se produit. On critique alors la mise en œuvre, le manque Par exemple, pour comprendre la faible performance d’une collective est orchestrée (leadership).d’implication, l’incohérence. On change souvent de patron ou de organisation, on peut se concentrer sur les dysfonctionnements La mise en œuvre de solutions ne fonctionne en effet que siconsultant, et l’histoire recommence. et mettre en place des démarches toutes faites d’optimisation management et collaborateurs partagent autant la vision duIl est évidemment fondamental d’être à l’affût des nouveautés, ou de réorganisation, qui auront l’air parfaites mais ne seront résultat à obtenir que le diagnostic sur les problèmes rencontrés.de se laisser inspirer par des approches différentes, de remettre jamais pratiquées. On peut aussi s’appuyer sur l’intelligence Ceci présuppose donc de la confiance, une qualité de dialogueen cause l’existant. L’expérience nous apprend pourtant que, collective, en réalisant p.ex. des ateliers regroupant un spectre et une vision claire pour l’avenir, autant de facteurs terriblementpour avoir du succès dans la mise en œuvre du changement, il large de personnes que l’on fait travailler ensemble sur les puissants mais évidemment plus impliquants que des solutionsfaut d’abord être certain d’avoir bien cerné le problème, sous vraies questions. Avec une méthodologie adaptée, les problè- toutes faites.différents angles, et d’avoir compris les causes profondes d’un mes seront bien cernés et les bonnes réponses vont émerger au Nous vous invitons donc, pour que votre vision et votre straté-dysfonctionnement ou d’un malaise. Il s’agit sur ce plan de sa- travers d’une dynamique collective, de discussions, de clarifica- gie se réalisent, de vous passionner davantage pour la compré-voir remettre en cause des croyances, des certitudes que chacun tions, qui aura en plus l’avantage d’être portée par les acteurs. hension des problèmes, de leur nature, de leur origine, plutôta sur les divers sujets. Et de combattre la tendance actuelle On peut diagnostiquer la qualité du leadership au travers que de vous sentir obligés d’avoir déjà une solution toute faite.à vouloir que tout soit simple, alors que nous vivons dans un d’outils d’analyse des styles de personnalité et de management, Ceci vous conduira directement à des propositions qui marchent,monde de plus en plus complexe et ambigu. ou aller vraiment en profondeur pour identifier les potentiels parce qu’elles viseront le réussir ensemble et seront construitesOn ne peut pas faire l’impasse d’une analyse rigoureuse si managériaux, les schémas comportementaux et les freins indi- sur un alignement au niveau de la vision comme du diagnosticl’on souhaite que les solutions choisies aient de l’impact. On viduels à la performance avec des outils adaptés aux besoins de la situation actuelle. connaît l’expression «generals fight always the last war», du monde actuel. On peut dans une enquête collaborateurs seautrement dit qu’on mène toujours le faux combat. Pourquoi? focaliser sur les points faibles, ceux qui obtiennent les plus bas * Daniel Held, Dr. Sc. Econ, Fondateur et Directeur du cabinet PIMAN, Em-Parce que l’on pense trop souvent savoir où est la cause, sur taux de satisfaction. Mais on peut aussi chercher à comprendre powering for change, spécialisé dans l’accompagnement du changement et lela base de l’expérience passée, et que l’on se permet de faire la dynamique humaine de l’organisation, identifier les facteurs développement du leadership. Partenaire international Savilleconsulting, Mbee.Ml’impasse sur une véritable analyse. d’engagement et les freins, et aborder non pas les symptômes et Equites – www.piman.ch.
PAGE 23. Indices | | Mars 2016 | Produits financiersIndustrie 4.0De la quatrième révolution industrielleL’arrivée de l’Internet des La mise en investir 90 milliards d’euros par an durant les 15 taille moyenne qui pratiquent le lean manage-objets pourrait améliorer réseau des prochaines années. C’est une condition indispen- ment, étudient les solutions de l’industrie 4.0 surla productivité de nombreuses sous-traitants sable pour protéger durablement la production le plan technique et organisationnel et ont fait deindustries traditionnelles. donnera locale et renforcer ou regagner la compétitivité la mise en œuvre du concept une priorité. naissance à une de tout un pays. La France et l’Angleterre ont Actuellement, il est possible d’investir dans Frédéric Rouiller nouvelle logique déjà perdu la bataille pour leurs sites industriels cette thématique d’avenir de plusieurs manières. Head Advisory & Distribution de production traditionnels, mais une nouvelle page pourrait se Une alternative simple et transparente est de le Financial Products Suisse Romande qui se traduira tourner pour ces deux pays. Selon un sondage du faire par le biais de l’«Industry 4.0 Performance- par une création cabinet de conseil en stratégie PwC effectué en Index». Cet indice reproduit l’évolution du coursL Vontobel Investment Banking de valeur plus 2014, les entreprises allemandes devraient à elles des actions d’au maximum 20 entreprises qui gé- a Révolution industrielle a boule- importante. seules investir 40 milliards d’euros par an dans nèrent l’essentiel de leur chiffre d’affaires dans ce versé la production et transformé l’industrie 4.0 jusqu’en 2020. Roland Berger segment. L’indice est recomposé chaque semestre en profondeur la société euro- estime que l’Allemagne, concepteur de la ten- péenne. La force hydraulique et la dance, et la Suisse sont les mieux positionnées. La France et le royaume-uni vapeur ont accéléré la productivité, Le groupe des candidats prometteurs, avec des ont déjà perdu la bataille le salariat a fait son apparition et pays comme la France et la Grande-Bretagne, pour leurs sites industrielsle transport de marchandises s’est considérable- est également bien préparé. Leur part dans la traditionnels.ment simplifié. À l’aube du 20e siècle, avec l’arri- production traditionnelle est relativement faiblevée de l’électricité, une seconde révolution indus- mais ils pourraient se positionner aujourd’hui selon des critères de sélection quantitatifs et qua-trielle voit se développer le travail à la chaîne et grâce à la numérisation. litatifs. Ces derniers sont définis par Thomas Rap-la production de masse. S’ensuit, dans les années On entend souvent des mises en garde contre les pold, expert en Technology Investing, qui a été70, une troisième révolution avec la naissance changements disruptifs à venir, comme à chaque mandaté en qualité de conseiller pour cet indice. Ildes technologies de l’information (IT). Celle-ci révolution. Quels que soient les effets négatifs base son analyse sur divers critères précis (barriè-n’est pas encore achevée que la quatrième a déjà éventuels, Roland Berger souligne que la méta- res d’entrée, croissance de marché, gouvernancecommencé: baptisée «industrie 4.0», cette grande morphose a déjà commencé et qu’une marche d’entreprise,…) afin de déterminer les actions avectendance repose sur l’Internet des objets et des arrière est désormais impossible. Selon lui, l’in- le potentiel de rendement le plus intéressant. services au sein de l’industrie de transformation. dustrie 4.0 répond aux défis industriels qui nousLe concept de réseaux de création de valeur dans attendent. Cette transformation verra apparaître * Think Act, Industry 4.0; 03/2015la «smart factory» a été introduit dès 2011 par de nouveaux concurrents sur le marché alors quele professeur de physique allemand Henning d’autres disparaîtront. D’après certaines estima-Kagermann. Dans un article paru en 2013 dans tions, elle bénéficiera surtout aux entreprises dele magazine «IM – Information, Managementand Consulting», l’ancien président du direc- www.agefi.comtoire du groupe de logiciels SAP et président del’Académie allemande des sciences et de la tech- “ L’INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE EN DIRECT ”nique explique ce concept révolutionnaire.À l’avenir, on ne parlera plus de chaînes de pro- 29.-Offre d’essai 1 mois HFduction mais de «réseaux de création de valeur» àoptimisés en temps réel. Selon le professeur, l’in- Livraison du quotidien du lundi au vendredidustrie 4.0 résout la contradiction entre produc- + accès numérique à tous nos contenustion individuelle et gains d’efficacité issus des + inclus Indices, Agefi Magazine, Work, Agefi Immo,économies d’échelle. Les «smart factories» fu-sionnent donc le monde virtuel avec la produc- Agefi Life et Agefi Bliss (selon la périodicité)tion physique et peuvent ainsi réagir instantané-ment aux fluctuations de l’offre, de la demande Cette offre est valable toute l’année et non renouvelable. TVA et frais de port inclus.et des chaînes de livraison.Une révolution est toujours identifiée comme Abonnement sur www.agefi.com/abo agefi.comtelle a posteriori. Mais un constat s’impose déjà:la mise en réseau des sous-traitants, sites de pro-duction, processus, matériaux et produits finisdonnera naissance à une nouvelle logique deproduction qui se traduira par une création devaleur plus importante. La numérisation ren-dra la production plus rapide, flexible, transpa-rente et moins chère. Pour mieux répondre auxbesoins individuels, les produits pourrontdésormais se décliner en un plus grand nombrede variantes adaptées aux souhaits du client.Technologiquement, il est déjà possible de lefaire. Selon le professeur Kagermann, les systè-mes cyber-physiques (CPS), la technologie debase, fractionnent le processus de production enmicro-services librement combinables entre eux.Un changement de paradigme aura lieu avecun abandon progressif de la gestion centrale auprofit d’une gestion décentralisée. Des processusd’une complexité inouïe deviendront ainsi nu-mériquement maîtrisables. Il est probable que lesrobots reprennent un jour une partie des tâchesréalisées par les humains, comme ce fut le cas lorsdes précédentes révolutions industrielles. Maisde nouvelles opportunités devraient apparaître.Selon le cabinet de conseil en stratégie RolandBerger*, grâce à la nouvelle «qualité de connec-tivité», toutes les unités de production (hommes,machines, composants et systèmes) profiterontde cette transformation et augmenteront la pro-ductivité en collaborant.Les entreprises européennes sont bien position-nées pour l’industrie 4.0. Mais pour continuerà jouer un rôle de premier plan, elles devront
PAGE 24. Indices | | Mars 2016 | EntretienPatrik Gisel«La croissance est vitale pour une banquede détail. Elle décline si elle cesse de grandir.»Patrik Gisel est un homme du sérail. Le nouveau président Patrik Gisel. CEO Raiffeisen. de la direction de Raiffeisen Suisse depuis octobre dernier a rejoint l’entreprise en l’an 2000, sur invitation de Pierin 1987 Débute sa carrière à la Société de Banque Suisse (ZH) où il sera responsable du Développement Vincenz, qui a dirigé le groupe depuis la fin des années 90, informatique et finances. et qu’il a connu à l’Université de St-Gall et avec qui il a tra- vaillé à la Société de Banque Suisse au début des années 90. 1988 Licence en science économique de l’Université de Saint-Gall (HSG). Il y obtiendra un doctorat en 1992.«Il s’agit d’une vraie continuité à la tête de Raiffeisen, explique Patrik 1993-1999 Est consultant au Boston consulting Group (ZH), puis occupe des fonctions à responsabilitéGisel, ancien consultant du Boston Consulting Group. Chez Raiffeisen,ce docteur en économie œuvre d’abord en tant que directeur financier et dans le secteur informatique de l’UBS (ZH).informatique, puis, depuis 2002, comme numéro 2. A partir de 2005, il di- 2000 Rejoint Raiffeisen comme responsable du département Développement d’entreprise, Finances etrige aussi le Département Marchés. «La durabilité et la stabilité du manage-ment sont très grandes chez Raiffeisen. Au cours des huit dernières années, Informatique, avant d’être nommé vice-président de la Direction en 2002 et de prendre la tête dula direction générale n’a pas changé.» Le troisième groupe bancaire suisse département Marché en 2005.n’a pourtant rien d’une belle endormie. Les Banques Raiffeisen ont fermé 2015 Est nommé Président de la Direction de Raiffeisen Suisse, poste qu’il occupe depuis octobre dernier,300 agences au cours des dix dernières années. Et Patrik Gisel estime que à la suite de Pierin Vincenz.200 à 250 points de vente vont disparaître dans les cinq prochaines années:«Nous nous adaptons aux besoins du client.» Le plus dense réseau bancaire Le Conseil Fédéral a placé Raiffeisen parmi les quatre banques en Suisse quide Suisse comptera alors 800 à 850 points de vente. posent un problème systémique, qui sont «too big to fail». Partagez-vous cetteIl prévoit simultanément au cours des cinq prochaines années une progres- analyse?sion de 30% des actifs sous gestion, actuellement de 200 milliards de francs.Une croissance de 3 à 5% par an semble réaliste pour le groupe St-Gallois Oui. Si vous avez 17% de parts de marché des hypothèques et 27% duqui a doublé de taille en 15 ans et qui a affiché une progression de 6% en nombre des hypothèques en Suisse, il est clair que vous êtes influant sur le2015, année record après un exercice 2014 pourtant déjà faste. système. D’un autre côté, les conséquences de cette décision qui sont fixéesPremier chantier de l’ère Gisel, qui a aussi défini cinq priorités stratégi- par la FINMA ne sont pas toujours très adaptées. Par exemple, les pério-ques pour le groupe jusqu’en 2020, une nouvelle plateforme informatique dicités sont très courtes pour couvrir des exigences en capital plus élevées.pour les 292 banques autonomes qui sont organisées en coopérative. La Pourquoi faut-il perturber le développement d’une banque uniquementdeuxième priorité consistera à renforcer les activités d’investissements de pour augmenter sa capitalisation, alors que cette dernière est déjà très bienRaiffeisen tout en respectant les exigences de capitalisation accrues prévues capitalisée?pour les quatre banques d’importance systémique pour la Suisse et qui sont«too big to fail», dont fait partie le groupe Raiffeisen, numéro un suisse des Une banque coopérative comme Raiffeisen ne peut pas augmenter ses fondshypothèques auprès des privés. Après s’être fixé l’objectif de démultiplier propres en levant des capitaux en Bourse. Comment allez-vous respecter lesles affaires réalisées avec ses clients actuels, la banque entend aussi dévelop- exigences de capitalisation? Cela va-t-il pénaliser vos affaires?per son secteur PME, en offrant de nouvelles possibilités de crédit afin deporter de 120.000 à 200.000 le nombre de ses clients d’entreprises. Jusqu’ici il n’était possible d’accroître notre capital qu’avec nos revenus etTroisième projet majeur, la digitalisation des services bancaires permettra de les placer dans les réserves. Mais il y a eu un débat politique et il a étéde rattraper un certain retard dans ce domaine et de s’adapter aux modèles décidé que la possibilité de faire appel à des bons de participations qui étaitd’affaires du futur qui vont émerger grâce aux nouvelles technologies. En offerte à toutes les autres banques est désormais également accessible auxquatrième priorité, l’intégration accrue de la gestion de fortune dans le coopératives. C’est pourquoi à l’avenir nous aurons la possibilité de réaliserréseau Raiffeisen intervenue après le rachat de la Banque La Roche et de ce type de capital également.Notenstein Banque privée SA, qui a repris l’activité non US de la Ban-que Wegelin. Encore insuffisante, cette diversification dans la banque pri-vée offre un potentiel important pour Raiffeisen. Pour atteindre environ40 milliards de francs, contre 22 milliards actuellement, Patrik Gisel estprêt à procéder à des acquisitions.«Comme vous le savez, notre groupe est une coopérative et les coopérativessont des systèmes très démocratiques, confie Patrik Gisel. C’est pourquoien cinquième priorité, nous voulons améliorer les processus de décisionsqui sont un peu longs. Nous devons être capables d’être plus agiles et deprendre des décisions très rapidement, si c’est nécessaire, par exemple dansle domaine de la digitalisation des services bancaires. C’est fondamental.»Le Groupe Raiffeisen, qui vient de présenter des résultats 2015 très positifs, adoublé de taille en 15 ans. Comment expliquez-vous cette explosion?L’une des principales raisons, c’est que nos banques sont très proches dela clientèle. Grâce à notre réseau très étendu, nous connaissons très bienles marchés locaux. Nos employés habitent et travaillent sur place. Celaleur permet de mieux comprendre la région et de trouver probablementde meilleures solutions pour nos clients. Il faut ajouter que les grandesbanques n’ont pas donné la priorité aux affaires en Suisse pendant cettepériode. Raiffeisen n’intervient que sur le marché suisse. C’est l’une desraisons pour lesquelles nous avons gagné davantage de parts de marché aucours des 15 dernières années.Quelles ont été les conséquences de cette forte croissance pour Raiffeisen?Cela nous a contraints à devenir beaucoup plus professionnels. Au coursdes 10 dernières années, nous avons réalisé environ 300 fusions de coopéra-tives bancaires. Aujourd’hui, nos établissements sont plus grands. Chacund’eux gère en moyenne 800 millions de francs. Ce chiffre a doublé cesdernières années.Quelle est votre position actuelle dans le paysage bancaire suisse?Concernant la somme au bilan, nous sommes numéro trois bancaire enSuisse. Pour les hypothèques en général, nous sommes le numéro deux. Etpour les hypothèques auprès des privés, numéro un. Nous avons 11.000employés et 1000 points bancaires.
PAGE 25. Indices | | Mars 2016 | Patrik GiselDans une coopérative, le processus de décision est plus lent, mais quelles digitalisation pourrait aussi modifier la manière de conseiller la clientèle.sont les autres différences avec les banques qui sont des SA? Celle-ci obtient toujours davantage de soutien via Internet. Le conseiller physique se focalise de plus en plus sur des questions spécifiques, des casUne différence très importante, c’est la transparence. Avec un système de particuliers.démocratie réunissant 290 banques autonomes, vous avez une très gran-de transparence dans les résultats et dans les processus. Cela vous donne Pourquoi avez-vous du retard dans la digitalisation des vos services?l’assurance que la banque est administrée d’une manière transparente etdurable. Nous avons connu en Suisse des développements dans d’autres Les responsables des 290 établissements indépendants de notre groupeétablissements qui n’étaient pas transparents, ce qui leur a coûté très cher très décentralisé sont totalement focalisés sur leurs marchés locaux. Danset leur a fait perdre beaucoup en confiance et en crédibilité. La stabilité, la le domaine de la digitalisation, il est important pour nous de prendre ledurabilité d’une coopérative, c’est un avantage aujourd’hui. Parce que les temps de discuter avec toutes les banques pour mener à bien un projetclients veulent vraiment savoir comment est gérée une banque. Pour le qui corresponde à nos besoins. Nous proposons déjà la possibilité d’obtenirclient, il n’est pas vraiment évident de comprendre comment une grande des hypothèques en ligne. Dans deux mois, nous lancerons une plateformebanque perd 60 milliards de capital avec des affaires hors de Suisse. Cela informatique pour permettre aux clubs et aux associations de trouver desn’est pas possible dans une coopérative parce que vous avez des processus sponsors dans leur localité. Avec UBS et Six, nous sommes aussi partenai-de décision très transparents. res de Paymit, le projet de paiement par téléphone et avons lancé une app avec Six en 2015.Les bénéfices de votre coopérative sont-ils redistribués ou réinvestisdans les banques Raiffeisen? Vous testez également un conseiller virtuel dans l’Emmental. De quoi s’agit-il?Il y a une alternative: les placer dans les réserves ou distribuer des divi- C’est une succursale sans employés, mais dotée d’un écran géant à traversdendes aux sociétaires sous forme d’intérêt du capital nominal de 6%, 4% lequel le client peut échanger à distance avec un conseiller de la centrale deou 2%. cette banque locale. Nous pourrions reprendre ce projet pilote ailleurs.Cela signifie-t-il que tous vos clients sont aussi vos sociétaires? Vous projetez également d’être plus agressifs sur le marché des PME?Non. Nous avons 2 millions de sociétaires pour 4 millions de clients. Les Notre but est d’améliorer notre catalogue de produit auprès de ces clients,sociétaires qui sont également clients reçoivent des dividendes. Nous avons par exemple l’administration de liquidités, offrir de nouveaux types de cré-450 000 hypothèques et seuls les clients avec une hypothèque sont obligés dits pour cette clientèle. Nous avons créé le Centre Raiffeisen pour les en-de devenir sociétaires. Pour 1,5 million de nos sociétaires, il n’est pas néces- trepreneurs avec trois localisations en Suisse alémanique. Nous planifionssaire d’avoir ce statut. Mais évidemment, ils trouvent cela très intéressant d’ouvrir un centre en Suisse romande en 2017.et transparent. Quel est le potentiel de croissance du marché des PME?Le groupe Raiffeisen a été très peu touché par le différent fiscal avec les Etats- C’est difficile à dire. Nous souhaitons développer davantage nos affairesUnis. Pourquoi? avec nos 120.000 entreprises clientes actuelles, soit près d’un tiers des entreprises en Suisse. Nous croyons également pouvoir gagner 60.000 àNous n’avons que très peu de clients étrangers. Environ 4% de nos clients 70.000 nouveaux clients dans le secteur des PME suisses. A long terme,seulement sont des frontaliers. C’est pourquoi nous figurons dans le groupe nous projetons 200.000 clients en Suisse dans le sec-trois. Nous sommes convaincus que c’est une catégorie absolument cor- teur des PME.recte pour Raiffeisen. Nous allons assister à une consolidationQuelles conséquences les pressions réglementaires ont-elles sur Raiffeisen? Au cours des dix dernières années, Raiffeisen a supprimé dans les banques 300 points de vente. Pourtant, selon les observateurs, vous privées mais aussiLes nouvelles règles qui changent chaque semaine provoquent de nouveaux devriez encore en fermer un tiers. Qu’en est-il? dans les banques decoûts en formation, en temps et en personnel engagé. Il est difficile de re- détail. Ce processusporter la responsabilité de ces règles sur les conseillers à la clientèle pour qui Actuellement, nous avons 1000 succursales. Ce sera très intéressantil n’est pas vraiment facile de les comprendre. Nous avons là un problème nombre se réduira autour des 800 dans les prochai- pour Raiffeisen.fondamental en Suisse. Autrefois, les banques décidaient de leurs pratiques nes années. Le processus dépend aussi des change-dans un cadre de principes fixés par les autorités. Aujourd’hui, l’Etat tente ments de modèle d’affaires des banques. Le modèlede tout réguler en détail. Cela crée une uniformité qui n’est pas favorable Raiffeisen, c’est d’être proche de ses clients. Celaaux clients. Toutes les banques en Suisse proposent les mêmes produits. Il fait partie de notre ADN. Je ne peux pas imaginern’y a plus de compétition entre établissements. Cela n’a pas de sens. que nous adoptions un autre modèle, malgré la fer- meture de nombreux points de vente. Il appartientMais le marché bancaire suisse n’est-il pas plus sûr ainsi? à chaque établissement d’évaluer son marché pour offrir sur place des services bancaires de qualité. Les plus petits pointsLes politiciens se trompent en voulant tout réguler dans les moindres dé- de vente ferment et d’autres apparaissent ou se modernisent pour devenirtails. Il n’y a pas de preuve que davantage de régulation crée davantage de véritables centres de compétences locaux.de sécurité pour le marché financier. Dans le monde entier, cela n’a pasété prouvé. La direction prise par la Suisse dans ce domaine me semble Pourquoi vous êtes-vous diversifiés dans la banque privée?erronée. La Suisse souffre aujourd’hui d’une sur-réglementation bancairenéfaste. Il y a 10 ans, au cours d’une discussion stratégique sur le développement du Groupe Raiffeisen, nous avons défini deux variantes de croissance. LaComment pourrait-on atténuer les effets de la sur-règlementation? première consistait à nous étendre hors des frontières suisses et à coopérer davantage avec les banques coopératives à l’étranger, la seconde, que nousIl faudrait prévoir par exemple une réglementation différente selon la taille avons retenue, préconisait de nous diversifier en Suisse, où nous avons undes banques. Car celles-ci adoptent des modèles différents en fonction de système politique très stable et une monnaie forte. Nous avons donc saisileur taille. Dans les services financiers, une banque internationale et globale l’opportunité de racheter les activités suisses de la Banque Wegelin, à Saint-respecte les mêmes règles qu’une banque locale de Raiffeisen. Cela n’est Gall, qui avait 70% de sa clientèle en Suisse. Nous sommes convaincuspas justifié ni justifiable. qu’après la petite crise actuelle en raison de la réglementation internatio- nale, le private banking deviendra un secteur porteur.Regrettez-vous l’abandon du secret bancaire? C’est un tout nouveau métier pour Raiffeisen?Le secret bancaire appartient au passé. C’est de l’histoire. Pour l’avenir dela place financière suisse, il est essentiel que les nouveaux modèles, dis- C’est vrai. Néanmoins, même si nous offrons des produits différents etcutés au niveau politique, aboutissent rapidement. Pour les banques, les avons des conseillers différents, l’une de nos principales forces reste leautorités politiques doivent prendre des décisions définitives et fixer un contact avec la clientèle privée.modèle bancaire durable afin de ne pas avoir à le modifier chaque année.C’est l’instabilité juridique et réglementaire qui crée de l’insécurité pour le Selon les médias, Raiffeisen serait contraint de se diversifier parce que les mar-monde bancaire. Il y a aussi une question de coûts, notamment des systè- ges dans les hypothèques sont en baisse. Est-ce exact?mes informatiques, qui sont très élevés en raison de la vérification de toutesles données à livrer aux autorités et aux administrations. Pas du tout. Les marges dans les hypothèques sont encore très intéressantes. En 2015, nos affaires hypothécaires ont été très positives. Il est certes vraiQuelles sont les conséquences pour votre groupe des taux d’intérêt négatifs? que les marges en général sont en baisse, mais dans les hypothèques, elles restent un peu plus élevées, même si elles sont aussi sous pression.Ces conséquences ne sont pas fondamentales. Le marché des hypothèquesest très positif. Les clients investissent dans ce secteur parce qu’il est diffi- En 2014, les affaires basées sur un différentiel de taux d’intérêt représentaientcile de trouver d’autres objets d’investissement intéressants. La Bourse est 75% des activités des banques cantonales et des caisses d’épargne. Quel est ceégalement très volatile. D’un autre côté, le refinancement est un peu plus ratio chez Raiffeisen?difficile. Si, à l’avenir, la Banque nationale décide de renforcer les taux né-gatifs, il ne nous sera probablement plus possible de ne pas les reporter sur Les affaires basées sur un différentiel de taux d’intérêt représentent le 88%les clients. de nos activités. Nous souhaitons réduire ce ratio à 80% à l’avenir. C’est très difficile parce que notre part d’affaires basée sur les intérêts est trèsQuel seront les changements les plus importants pour Raiffeisen au cours des 10 élevée. Et nous enregistrons une hausse de plusieurs milliards en nouvellesprochaines années? hypothèques chaque année. Il est donc ardu d’augmenter plus que propor- tionnellement les autres types d’activités bancaires.Selon moi, la digitalisation des services bancaires créera de nouveaux mo-dèles d’affaires pour les banques. Nous assistons déjà à des changements de Quel est votre objectif dans le private banking pour les 10 prochaines années?processus dans le trafic des paiements. Et c’est une grande opportunité. La
PAGE 26. Indices | | Mars 2016 | Patrik GiselNous sommes trop petits dans la banque privée, même si nos revenus sont ce secteur. Il nous a semblé intéressant d’être également propriétaire de l’uncorrects et restent dans les chiffres noirs. Nous avons un ratio coûts-pro- de nos partenaires importants.duits de 79%. Ce qui est satisfaisant. Au cours des dix prochaines années,nous espérons doubler les actifs sous gestion de la banque Notenstein à Raiffeisen a également acquis Leonteq dans les produits structurés et TCMG50 milliards de francs. Nous venons de racheter la banque privée La Roche devenu Vescore dans la gestion d’actifs. Quel est l’intérêt de ces acquisitions?et sommes intéressés par d’autres acquisitions à l’avenir. Pour la direction d’un groupe traditionnel comme le nôtre, il est très positifEn avez-vous les moyens? de pouvoir observer la rapidité de prise de décision d’une jeune fintech. Le modèle d’affaires de Leonteq nous montre quelles compétences nousBien sûr. Nous avons une très bonne capitalisation et nous disposons de devrons développer à l’avenir. C’est aussi une bonne affaire pour notrecapitaux suffisants. Nous prospectons le marché activement et menons clientèle qui se voit offrir des produits structurés très intéressants. Avecdes investigations pour déterminer si un objet disponible sur le marché est Vescore, nous avons consolidé l’asset management, domaine dans lequelcompatible avec nos activités. nous estimons être encore trop petits avec 17 milliards sous gestion.De nouvelles opportunités ont-elles été créées par le départ de Suisse Aujourd’hui, le Groupe Raiffeisen affiche un montant de 200 milliards de francsde certaines banques internationales? d’actifs sous gestion. Quel est votre objectif dans cinq ans?De nombreuses banques étrangères, qui ont quitté la Suisse, ont vendu leurs Nous prévoyons une croissance annuelle de 3 à 5%. Cela donne environactivités de banque privée en Suisse. Nous avons examiné quelques oppor- 30% de croissance au cours des 5 prochaines années.tunités et leur compatibilité avec notre modèle d’affaires. Le problème, c’estque le portfolio des banques étrangères est souvent transfrontalier. Dans C’est beaucoup non?une banque privée allemande présente en Suisse, 95% des clients viennentd’Allemagne. Nous ne voulons pas d’une telle situation. Nous souhaitons Oui, mais avec 5% de croissance par an, nous obtenons 25% après 5 ans.rester concentrés sur le marché suisse. Ce chiffre me paraît réaliste. La croissance est une stratégie cruciale pour un groupe comme Raiffeisen. Si une banque de détail ne cherche plus àSelon une étude de KPMG, un tiers des banques suisses vont disparaître. croître, elle se heurte à des problèmes vitaux. Si elle cesse de vouloir gran-Ce mouvement apportera-t-il des opportunités de rachat pour Raiffeisen? dir, elle recule. Historiquement, c’est ce qu’ont montré les exemples de quelques banques régionales en Allemagne, il y a une vingtaine d’années.C’est évident. Je suis convaincu que nous allons assister à un processus de Si elle n’est pas motivée par un objectif de croissance, la banque fatigue etconsolidation non seulement dans les banques privées, ce qui sera certai- décline. Elle devient lente et recule.nement la première phase de consolidation, mais aussi dans les banquesde détail. Les petites banques ne pourront pas s’adapter à tous les change- Le marché national n’est-il pas trop petit pour le Groupe Raiffeisen qui est déjàments et relever tous les défis dus à la réglementation et à la digitalisation. présent partout en Suisse? N’allez-vous pas devoir vous développer à l’étrangerLes affaires bancaires deviennent aussi de plus en plus complexes et les afin de ne pas décliner?exigences de la compliance toujours plus élevées. Ce processus de consoli-dation se révèlera très intéressant pour Raiffeisen. Pas du tout. Nous sommes très présents en Suisse, mais nous n’avons pas de raisons de nous développer à l’étranger. La Suisse représente pour nousQuelle était l’intention de Raiffeisen quand la banque a repris 10% du groupe un grand potentiel de développement en raison de la diversification de nosAvaloq en décembre 2015? activités, par exemple auprès des PME, qui sont encore modestes. De même, avec les privés à qui nous pouvons offrir d’autres produits, par exemple desAvaloq est un important partenaire et nous avons créé une société placements. Nous avons suffisamment de potentiel en Suisse sans devoircommune qui travaille sur une nouvelle plateforme bancaire pour les chercher des relais de croissance à l’international. Banques Raiffeisen. Nous voulons développer une position très forte dans Propos recueillis par Giuseppe MelilloPour prévenir les risques psychosociauxRetour sur le colloque Les employeurs doivent au terme de la loi proté- La grande tes dans l’action et de participer d’autre part àorganisé à Genève début ger les employés en matière de santé, en l’occur- majorité des favoriser la transmissions de l’expérience. Quantmars par l’OCIRT et la HE-Arc rence de santé psychique. Une grande majorité employeurs à lui, le collectif de travail ne se décrète pas,pour faire face à l’épidémie d’entre eux s’efforcent de bien faire et sont en aimeraient mais se construit dans et par le travail collectifdes RPS. conformité avec la loi. Or, cela ne suffit pas à en- être plus et a pour fonction de donner du pouvoir d’agir à rayer cette épidémie. Une grande majorité d’en- efficaces mais chacun. Ainsi, par des processus de réélaborationNataša Vukašinovic et Alain Max Guénette tre les employeurs aimeraient plus efficaces mais se trouvent des règles, de développement des compétencesHEG Arc se trouvent souvent démunis. souvent et d’enrichissement de la vitalité du collectif de Depuis l’émergence de ces risques, de nombreu- démunis. travail, l’activité collective, quand elle est rendueOn constate depuis plusieurs ses offres de prévention ont été développées et possible par les marges de manœuvre organisa- années, en Suisse comme en proposées aux entreprises. Bien souvent, il s’agit tionnelles, favorise la préservation et la construc- Europe, une augmentation de réponses ponctuelles (médiation, coaching, tion de la santé des travailleurs(es) ainsi que sensible de travailleurs atteints formation,…) s’adressant aux victimes et, ou aux l’efficacité du travail. dans leur santé en raison de responsables présumés de situations de travail François Pichault, professeur à l’école des HEC contraintes psychosociales sur dégradées. Or, ces situations s’inscrivent dans un de l’Université de Liège, spécialiste reconnu enle lieu de travail. Ces contraintes peuvent induire contexte de travail, terreau qui apparaît comme gestion des ressources humaines (GRH), défen-des situations de stress, des cas de burnout ou en- rarement interrogé. L’activité, la manière dont le dait finalement l’idée que les responsables RHcore de graves conflits de travail. Des situations de travail est exécuté, les ressources à disposition, avaient intérêt à adopter une posture contex-harcèlement moral ou sexuel peuvent également les formes de régulation des travailleurs, les mo- tuelle, loin d’une large part du management mo-survenir quel que soit le contexte de travail. des d’organisation du travail, la cohérence entre derne qui repose sur un appel incantatoire à faireLes risques psychosociaux (ci-après: RPS) repré- l’organisation et les buts poursuivis par l’entre- face à l’incertitude, aux tensions, aux paradoxes.sentent en Suisse une véritable épidémie. Alors prise sont autant d’éléments qui peuvent être La gestion de ces situations contradictoires,que les accidents du travail sont en net recul, les sources de contraintes mais qui peuvent aussi défendait-il de manière convaincante, est le plusRPS ne cessent, eux, d’augmenter, entraînant des favoriser la santé et le bien-être au travail. souvent renvoyée aux individus eux-mêmes etconséquences néfastes: problèmes cardio-vascu- L’événement organisé par l’OCIRT et la HE-Arc est à l’origine de nombreux problèmes de santélaires et troubles musculo-squelettiques (TMS) a réuni deux cent personnes du monde de l’éco- au travail: stress, burnout, conflits interperson-notamment. Entraînant aussi de la souffrance nomie et de la santé. Des conférences plénières nels, etc. Dans son souci de cohérence GRH/humaine, des accidents, absences au travail, bref: ont planté le décor. organisation dans l’analyse des problèmes dedes impacts négatifs sur le fonctionnement des Dominique Lhuilier, professeure au Conservatoi- santé au travail, il nous semble nécessaire de réin-entreprises et des organisations (absence, turno- re des Arts et Métiers (CNAM) de Paris ouvrait vestir dans l’articulation des politiques RH au tra-ver, etc.) et finalement des coûts importants pour la journée en traitant du thème des vulnérabili- vail «réel» pour tenter de réduire ces difficultés.la collectivité toute entière. tés au travail et de leur reconnaissance (cf. infra, L’exposé du professeur belge esquissait des pro-Autant de raisons pour l’OCIRT, en partenariat page 5). Sandrine Caroly, professeur d’ergono- positions dans ce sens: expliciter la vision RH enavec la HE-Arc, reconnue pour son engagement mie à l’Université de Grenoble, abordait ensuite la co-construisant, rechercher la cohérence inter-dans la santé dans le monde du travail, d’appor- la question de la santé sous l’angle collectif. Elle ne des pratiques RH et veiller à leur articulationter sa contribution en proposant une journée de montrait que l’activité collective, fondée sur l’ar- aux fonctionnements organisationnels concerts –réflexion sur cette thématique. ticulation entre le travail collectif et le collectif cohérence externe*. de travail, est une ressource psychosociale pour construire la santé. En effet, le travail collectif * Les actes du colloque sont en cours de confection: a pour fonction d’une part de réguler les contrain- [email protected] est un supplément de L’AGEFI, quotidien de l’Agence économique et financière à Genève | Président Alain Duménil | Administrateur délégué-Rédacteur en chef François Schaller | CEO Agefi SA Olivier Bloch | Directeur adjoint, développements Lionel Rouge | Rédactionen chef Indices Danielle Hennard, Nicolette de Joncaire | Responsable IT Guy-Marc Aprin | Responsable graphisme et édition Sigrid Van Hove [email protected] | Journalistes Mohammad Farrokh, Giuseppe Melillo | Contributeurs réguliers Solange Ghernaouti, Alain-MaxGuénette, Daniel Held, François-Serge Lhabitant, François Savary, Philippe Schindler | Administration Patricia Chevalley, Carole Bommottet | Marketing Khadija Hemma (021) 331 41 09 | Abonnements (021) 331 41 01 – [email protected] | Publicité Suisse romande & internationaleNorbert Fouchault (021) 331 41 25 – [email protected] – Suisse alémanique Béatrice Leuenberger (044) 254 39 21 [email protected] | Imprimerie Kliemo Printing, Eupen | Les textes des journalistes hors de la rédaction ne peuvent engager la responsabilité de la publication.Copyright © Toute reproduction, même partielle, des articles et illustrations publiés est interdite, sauf autorisation écrite de la rédaction | Direction et administration Rue de Genève 17, Case postale 5031, CH-1002 Lausanne, tél. 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PAGE 27. Indices | | Mars 2016 |Comment se démarquer de la concurrenceSe distinguer sur un marchéfortement compétitif tion) au moment où il se lance dans l’aventure Il est préférable démarre n’a généralement pas les reins suffisam-s’avère souvent délicat. Il est entrepreneuriale. En termes de coaching, il s’agit pour un jeune ment solides pour se confronter à une «guerre denéanmoins toujours possible de l’aider à clarifier la proposition de valeur de entrepreneur de prix» face à des acteurs plus aguerris et mieuxde faire la différence. son idée. Cette étape est essentielle avant de pas- se différencier implantés sur le marché. Mieux vaut alors se dif- ser à la suivante qui est la validation de celle-ci. par l’innovation férencier par l’innovation qui n’est absolument Bastien Bovy Bien souvent, il faut l’aider aussi à prendre du que par le prix. pas exclusive à la technologie. En observant le recul et à modifier quelque peu son approche vis- fonctionnement de son marché ou en discutantL Coach GENILEM à-vis de l’activité qu’il souhaite lancer. La notion avec ses clients, il existe généralement beaucoup ors de la Semaine mondiale de l’en- d’innovation est d’ailleurs encore abstraite pour d’opportunités d’innovation. Il est possible de les trepreneuriat à Genève, un jeune beaucoup à ce stade. saisir avec un minimum d’astuce et de subtilité. entrepreneur genevois talentueux Lorsqu’on parle de différenciation, on pense de En termes de proposition de valeur, il est impos- et reconnu à l’international, affir- prime abord à un produit ou à une invention plu- sible d’être sûr qu’une autre entreprise n’a pas dé- mait avec conviction devant son tôt qu’à un service. Se différencier sur un marché fini la même pour ses propres activités. A moins auditoire qu’il y a au moins autant fortement concurrentiel ou dans les arts et mé- de faire de son USP une marque que l’on souhai-de bonnes idées qu’il y a de personnes dans la tiers (entreprise de peinture en bâtiment ou un te protéger (ce qui nécessiterait de vérifier sa libresalle. Ce constat a priori réjouissant se heurte salon de coiffure par exemple) s’avère plus délicat exploitation au registre des marques), ceci n’esttoutefois à une réalité, bien moins rose, relevée et relève souvent d’un véritable défi. Néanmoins, pas un problème en soi car elle se traduit essen-d’ailleurs par cet orateur durant son partage d’ex- il est toujours possible de faire la différence sur tiellement dans la relation qu’a l’entreprise avecpérience et son discours brillant: parmi les indivi- la manière dont on s’adresse au marché, dont on son client plutôt que sur un plan strictement ju-dus qui croient détenir «la» bonne idée, lesquels communique ou on interagit avec lui. ridique. Prudence en revanche à vouloir viser laconnaîtront véritablement le succès et pourront Par exemple, une activité se trouvant sur un mar- perfection! L’USP évolue généralement au fur eten vivre? L’une des clés qui fera le succès d’une ché fortement concurrentiel très traditionnel et à mesure du développement du projet. Il faut duidée sur le moyen/long terme est sans aucun dou- où il reste encore beaucoup à faire en matière temps pour bien la mûrir à l’instar de l’une de noste la capacité de celui ou celle qui la porte à la d’innovation, la valeur perçue apportée par un entreprises accompagnées: celle-ci se définissaitdifférencier de l’existant. prestataire par rapport à un autre se distingue au début comme un producteur et distributeurAu vu de l’état de maturité de son projet, il est difficilement pour bon nombre de clients. Les d’un produit et, au fil des séances de coaching, aassez rare qu’un futur entrepreneur ait déjà clai- facteurs de différenciation «techniques» sont fini par se positionner comme une entreprise derement défini son USP (unique selling proposi- marginaux aux yeux de ceux-ci. Dans ce type services qui répand ses prestations au moyen du de métier, la satisfaction de la clientèle est fon- produit qu’elle a développé. En d’autres termes damentale et le bouche-à-oreille reste le meilleur la valeur économique de son activité ne se situe outil de promotion. Dès lors, c’est dans l’amélio- plus sur le produit mais sur ce qu’elle en a fait au ration de l’expérience client et dans les services travers des services proposés. qu’il convient de faire la différence. Quand la proposition de valeur est claire, conci- Dans la mesure du possible, il est d’ailleurs préfé- se, compréhensible et identifiable, autrement dit rable d’éviter de vouloir se démarquer par le prix. parlante pour le client concerné, alors un pas im- D’un point de vue financier, une entreprise qui portant est franchi vers la voie du succès. La vitesse d’entrée sur le marché dépendde la hauteur du financement atteintFondée en 2015, Lambda Health System (LHS) est une spin-off d’affaires bien que celles-ci sont tout à fait inté- medtech de la HEIG-VD à Yver- ressantes pour nos futurs investisseurs. don-les-Bains. Elle fournit aux mé- decins et thérapeutes des solutions Les démarches administratives sont-elles également techniques adaptées aux défis de la un obstacle important?réhabilitation de l’appareil locomoteur. Le pre-mier produit est un robot de réhabilitation des Le côté administratif est un «virus» chronophagemembres inférieurs facile d’utilisation, perfor- qui s’attaque à tous les aspects du développe-mant et intelligent. Il peut adapter l’intensité des ment de l’entreprise. Que ce soit dans la R&Dentraînements aux besoins des patients et être avec le dossier technique de notre dispositif mé-utilisé tant dans une phase très précoce suite à dical et tous les aspects réglementaires qui y sontun accident vasculaire cérébral (AVC) que des liés, ou au niveau des démarches obligatoires enannées plus tard. Interview d’Aurélien Fauquex, tant qu’employeur, on a effectivement notre lotco-fondateur de LHS. quotidien! Nous restons cependant positifs. Par exemple, on considère les normes applicables auComment avez-vous financé votre projet? Yannick Charrotton et Aurélien Fauquex, créateurs de Lambda Health System. produit comme des plans à suivre pour le bon développement de notre appareil plutôt qu’unLa technologie a été développée au sein du la- phase industrielle à venir du produit. La hauteur Le robot Lambda frein à l’innovation. Avec cet état d’esprit, les 23boratoire de biomécanique de la HEIG-VD, en du financement atteint déterminera la vitesse est en phase de normes nécessaires à l’obtention de l’autorisationétroite collaboration avec le CHUV et la HE- d’entrée sur le marché. Nous recherchons actuel- tests cliniques de démarrer les essais cliniques ne sont plus unSAV. C’est donc un partenariat de longue date lement 2 millions de francs pour débuter la pre- au CHUV depuis obstacle; elles sont devenues une force car ellesentre ingénieurs, médecins et thérapeutes qui mière vente en Suisse. octobre dernier. nous ont permis d’établir des processus, de struc-fait la force de ce projet. Différents budgets turer notre travail et de prouver aux investisseursinter-institutions ont été alloués afin d’obtenir Quels sont vos objectifs en termes de parts de mar- notre capacité à développer un produit médical.deux premiers prototypes et la possibilité de réa- ché et de CA?liser des essais cliniques. La start-up LHS est née Où en est LHS aujourd’hui?ensuite de l’impulsion du Dr Rolf Frischknecht LHS vise à devenir un acteur clé dans la réhabi-(CHUV), des professeurs Carl Schmitt et Mi- litation de la marche après l’AVC. Nous tablons Depuis octobre dernier, le robot Lambda est enchel Lauria (HES-SO), le co-fondateur Yannick sur une mise sur le marché en fin d’année 2017 phase de tests cliniques au CHUV. On vient deCharrotton et moi-même. La HEIG-VD a soute- en Suisse et en Allemagne, puis rapidement dans clore une première session d’entraînement avecnu la création de l’entreprise avec une bourse de d’autres pays limitrophes. La concurrence est des patients hémiplégiques à la suite d’un AVC.100.000 francs. LHS a ensuite remporté divers déjà grande en Suisse pour la réhabilitation de Les premiers résultats sont très intéressants.prix et soutiens auprès de GENILEM, Venture la marche verticalisée qui intervient générale- Thérapeutes et patients sont conquis par le dispo-Kick, la CTI et le Canton de Vaud. Ceci lui a ment assez tard dans les soins. En revanche, le sitif. Des améliorations de la capacité de marchepermis de se développer sans l’apport d’investis- marché est relativement ouvert pour la phase ont été mesurées chez les premiers patients. LHSseurs privés. précoce et il n’existe presque pas d’outils pour se concentre maintenant sur l’industrialisation et la phase ambulatoire. Avec un modèle d’affaires la commercialisation du produit. Afin de définirLe financement représente-t-il un obstacle? qui se transforme au jour le jour pour s’adapter au mieux le plan de développement de la société au mieux au marché des dispositifs médicaux et en Suisse et en Europe, LHS renforce aussi sonAyant déjà réussi à accomplir des prouesses sur divers systèmes de santé en Europe, nous préfé- conseil d’administration avec des profils expéri-le prototype en phase d’essais cliniques sans fi- rons rester discrets sur les prévisions de chiffre mentés dans l’industrie des appareils médicaux. nancement privé, LHS préfère regarder celui-cicomme un tremplin et non un obstacle pour la Propos recueillis par Barbara Ben Hamadi, responsable communication, GENILEM
LYXOR UCITS ETF EURO STOXX 50 COUVERT EN DEVISE COTE SUR SIX EN CHF LA RECHERCHE DE LA PERFORMANCE DANS TOUS LES MARCHÉS SOCIÉTÉ GÉNÉRALE, PARIS, SUCCURSALE DE ZURICHTALACKER 50 P.O. BOX 1929 CH-8021 ZURICH AGISSANT COMME REPRÉSENTANT ET SERVICE DE PAIEMENT EN SUISSE ETFs & GESTION INDICIELLE • STRATÉGIES DE GESTION ACTIVE • INVESTMENT PARTNERS Cette communication ne constitue ni une offre ni une invitation à investir ou à acheter un quelconque instrument financier. Société Générale, Lyxor Asset Management et Lyxor International Asset Management déclinent toute responsabilité quant aux éventuelles conséquences financières qui pourraient découler de la souscription ou de l’acquisition d’un des quelconques ETFs Lyxor. Les indices de référence de ces produits sont des marques déposées par les fournisseurs d’indice, lesquels n’assument aucune responsabilité en lien avec les ETFs Lyxor. Le pays d’origine du placement collectif LYXOR EURO STOXX 50 CHF Daily Hedged UCITS ETF est la France. L’Autorité de surveillance des marchés financiers (FINMA) a autorisé Société Générale, Paris, succursale de Zurich à exercer comme représentant et service de paiement pour les parts du LYXOR EURO STOXX 50 CHF Daily Hedged UCITS ETF distribuées en Suisse. Le LYXOR EURO STOXX 50 CHF Daily Hedged UCITS ETF est coté à la SIX Swiss Exchange et autorisé à la distribution en Suisse ou à partir de la Suisse, conformément à l’article 120 de la Loi fédérale sur les placements collectifs de capitaux du 23 juin 2006. Avant d’investir dans le produit, il est recommandé de lire attentivement la rubrique «Profil de risque » de la documentation juridique relative au produit (prospectus et document d’informations clés pour l’investisseur (KIID)). Le prospectus, le KIID, les statuts, le règlement de placement collectif, le rapport annuel, le rapport semi-annuel et tout autre document selon l’art. 133 de l’Ordonnance sur les placements collectifs de capitaux peuvent être obtenus gratuitement auprès du représentant en Suisse à l’adresse suivante: SOCIETE GENERALE PARIS, Succursale de Zurich, Lyxor ETF Team Switzerland, Talacker 50, 8001 Zurich ; tel. : +41 58 272 33 44. Le lieu d’exécution et le for sont établis au siège du représentant pour les parts de fonds distribuées en Suisse ou à partir de Suisse.
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