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ECOALERT_MAG-Sept_2018-FRE

Published by jon.macneill, 2018-09-20 14:57:55

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CONSEIL DE CONSERVATION DU NOUVEAU-BRUNSWICK Automne 2018É2le0ct1io8n



Conseil d’administration éditorial Présidente PAR LOIS CORBETTJohn Crompton Cet automne, votez pourDirecteurs l’environnement!John Bird Il semblerait que la campagne Vous trouverez dans cetteDeborah Carr électorale actuellement en cours édition, des articles sur desStephanie Coburn dans notre province soit balayée par Néo-Brunswickois qui œuvrentPatrick Colford un vent de changement. pour faire une différence dansSusan Eddy Dans les conversations qui leur collectivité, notamment enJim Emberger ont lieu dans la rue, autour des installant des panneaux solaires,Hannah Grant tables, lors des événements en s’organisant pour mettre finFrank Johnston communautaires et aux nouvelles, à la pollution par le plastique etScott Kidd nous entendons beaucoup plus en protégeant la baie de Fundy.David MacDonald parler de l’environnement que lors Nous y traitons des enjeux brûlantsTyler McCready des élections précédentes, et dans auxquels notre environnement estRob Moir un éventail de domaines beaucoup aujourd’hui confronté, et nous vousRoy Ries plus vaste. donnons les outils nécessaires àLiane Thibodeau En effet, les gens en ont marre de cet égard en vous indiquant lesPaula Tippett la vaporisation des herbicides et des bonnes questions à poser auxAllan Vallis coupes à blanc à grande échelle personnes qui solliciteront votreJessica Vihvelin effectuées dans les forêts de la vote en septembre.Nikole Watson Couronne, et il y a des lustres que Nous tenons à vous remercier la façon dont le gouvernement gère de faire votre part pour veiller à Personnel les terres de la Couronne aurait dû ce que notre province prenne des faire l’objet d’un examen. Les Néo- mesures concrètes afin de protégerDirectrice exécutive Brunswickois veulent une meilleure l’environnement et saisisse les protection — inscrite dans la loi — de innombrables possibilités qu’ontLois Corbett notre eau potable, de nos rivières, de à nous offrir une économie nos ruisseaux, de nos terres humides fondée sur l’énergie propre et lesPersonnel des programmes et de nos magnifiques eaux côtières, investissements dans l’efficacité qui s’étendent de la baie de Fundy énergétique et les énergiesMatt Abbott, sentinelle de la baie de Fundy au détroit de Northumberland. Nous renouvelables. S’il vous plaît,Irene Brueckner-Irwin, marine conservation voulons de l’efficacité énergétique partagez cette édition d’ÉcoAlerteAnne Carruzzo, traductrice et des énergies renouvelables, avec vos amis et les membres deKaleigh Holder, programme de protection de pas des fracturations et des mines votre famille!l’eau douce synonymes de risques et de dangers. Vous trouverez d’autresNadine Ives, projet Tous dehors pour apprendre Nous voulons des matériaux ressources incroyablementJon MacNeill, Communications durables, pas des déchets de intéressantes sur notre site Web,Corey Robichaud, Communications plastique. Et les Néo Brunswickois conservationcouncil.ca, et sur notre veulent que leur gouvernement page Facebook.ADMINISTRATION prenne des mesures substantielles et Une fois encore : Un grand merci concrètes concernant le changement pour tout ce que vous faites!Stephanie Phillips climatique pour assurer la sécurité et la santé de leurs collectivités et Lois Corbett est la INTERNES de leurs familles face aux tempêtes, directrice exécutive aux inondations et aux conditions du Conseil deZachary Bourque météorologiques extrêmes. conservation duSam Blaney C’est pourquoi, c’est à nous, et à Nouveau-Brunswick.Georgia Chase d’autres groupes communautairesHannah Moore de la province, qu’il appartient deNoah Turner confronter directement les candidatsMohammad Zakareya à la question de la protection environnementale Le magazine ÉcoAlerte est imprimé sur du papiercertifié FSC à l’aide d’encre végétale. Pour en savoirdavantage sur les normes environnementales etsociales rigoureuses de FSC, consultez : ca.fsc.org. Si vous préférez recevoir uniquement notreversion numérique pratique d’ÉcoAlerte (toujoursdisponible gratuitement sur notre site Web etaccessible sur tous les appareils numériques),veuillez nous en informer par courriel, à :[email protected]./conservationcouncil @cc_nb 1

Dossiers en bref Félicitations aux membres du CCNB! Nous tenons à adresser nos plus sincères félicitations à trois bénévoles, partisans et blogueurs occasionnels, qui ont tousété récemment nominés comme finalistes dans la catégorie magazine du prestigieux prix du journalisme de l’Atlantique(Atlantic Journalism Awards) de 2017. Félicitations à Deborah Carr pour son article The Lightkeeper’s Daughters, parudans Saltscapes, qui relate l’histoire d’une famille de gardiens de phare sur l’île de Grindstone de la baie de Fundy, ainsiqu’à Tom Cheney et à Nick Hawkins pour leur article intitulé « Sons of the River », paru dans l’Atlantic Salmon Journal,concernant la vie et la pêche sur la fougueuse rivière Miramichi. Vers un Canada sans charbon Il faut se rendre à l’évidence : le charbon est hors-jeu, place aux énergies renouvelables. C’est pourquoi notre directrice exécutive, Lois Corbett, est très heureuse de travailler avec la ministre de l’Environnement et des Changements climatiques, Catherine McKenna, à titre de co-directrice du Groupe de travail sur la transition équitable pour les collectivités et les travailleurs du secteur du charbon. Créé pour concrétiser l’engagement du gouvernement fédéral d’éliminer l’électricité au charbon d’ici à 2030, le groupe de travail collabore actuellement avec la ministre McKenna à l’élaboration de recommandations visant à assurer une transition équitable pour les collectivités et les travailleurs qui, à l’instar de ceux du Nord du Nouveau-Brunswick, sont directement touchés par l’élimination accélérée de l’électricité au charbon dans notre pays. 2 écolerte | automne 2018

Dossiers en bref La restauration de la Baie de Fundy Plus de 1 000 voix à la défense de la rivière Nashwaak Cet été, le Fond pour la restauration côtière du Canada afait des vagues le long des côtes du Nouveau-Brunswick. En Nous vous avons posé la question, et vous avezjuillet, le gouvernement fédéral a annoncé que le Fond pour répondu, en grand nombre! Le printemps dernier,la restauration côtière remettra 1 656 000 $ sur cinq ans à la le Conseil de conservation a, en partenariat avecnation Peskotomuhkati (Passamaquoddy) afin de restaurer et de la Nashwaak Watershed Association, facilité laprotéger les habitats de tout le territoire Peskotomuhkati allant de tâche de toutes les personnes désireuses dela rivière Lepreau à la rivière Skutik (St. Croix). Notre sentinelle faire entendre leur voix pour protéger le bassinde la baie de Fundy, Matt Abbott, est très heureux, et honoré, versant de la Nashwaak de la construction dede pouvoir aider la nation Peskotomuhkati à gérer ce projet la mine controversée de Sisson. Plus de 1 000collaboratif. Néo-Brunswickois ont participé à notre campagne visant à informer le gouvernement fédéral que la rivière Nashwaak et ses affluents sont trop précieux pour être sacrifiés sur l’autel d’un projet minier à court-terme risqué. Nous tenons à remercier toutes les personnes qui sont montées au créneau pour sauver nos rivières! Passeport vers un avenir faible en carbone Cet été, notre tout premier laissez-passer pour une visite des maisons écologiques futuristes à faibles émissionsde carbone (Passport to a Low Carbon Future EcoHomes Tour) a été un véritable succès! Des douzaines de Néo-Brunswickois ont été inspirés durant cette visite non guidée des maisons et des édifices publics du Nouveau-Brunswickqui bénéficient des dernières technologies propres et des plus récentes conceptions axées sur l’efficacité énergétique.Vous trouverez des photos de la visite et des descriptions des maisons sur notre site Web. Et demeurez à l’affût de laprochaine édition de cet événement si prisé!écolerte | automne 2018 3

énergie É2le0c1tio8nPosez la question suivante auxcandidats de votre circonscription...Vous engagerez-vous à réaliserdes investissements considérablesdans l’efficacité énergétique et lesénergies renouvelables de façon àcréer des emplois bien rémunéréspour les gens de métier duNouveau-Brunswick?Casques de protection et bottes de travail :l’efficacité énergétique pourrait permettre la création de plus de 25 000 emplois au Nouveau-Brunswickelon une nouvelle étude de Dunsky Energy Consulting,Sla transition vers uneéconomie fondée sur conséquences globales pour les À l’échelle du Canada, les auteurs de propriétaires de maison et les l’étude ont découvert que les mesures entreprises? Plus d’argent dans leurs en faveur de l’efficacité énergétique poches. Selon les estimations, les exposées dans le CPC entraîneraient lal’efficacité énergétique permettrait intervenants des secteurs commercial création d’environ 1 655 965 nouveauxde créer plus de 25 000 emplois au et industriel du Nouveau-Brunswick emplois dans l’ensemble du pays auNouveau-Brunswick et d’accroître économiseraient 1,5 milliard de dollars cours de 13 prochaines années.le PIB provincial de 4,9 milliards de en frais énergétiques durant la périodedollars au cours des 13 prochaines de l’étude (2017-2030), tandis que les Bien que la transition vers l’efficacitéannées. ménages réaliseraient une économie énergétique nécessite un investissement Les auteurs de cette étude, intitulée approximative totale de 1 482 $, soit préalable considérable, les auteurs deThe Economic Impact of Improved de 147 $ par année. l’étude ont déterminé que l’économie canadienne bénéficierait d’uneEnergy efficiency in Canada, ont Il s’agit là d’un scénario où l’on tient croissance nette de 356 milliards decalculé la pollution par le carbone uniquement compte des mesures dollars entre 2017 et 2030.que nous pourrions éviter et le du CPC. Dans le CPC, on utilise desnombre d’emplois que nous pourrions outils tels que les nouveaux codes Ils ont conclu que la mise en œuvrecréer en nous conformant au Cadre du bâtiment, les nouvelles normes des mesures en faveur de l’efficacitépancanadien sur la croissance propre pour l’équipement de chauffage et énergétique exposées dans le CPCet les changements climatiques (CPC) les autres appareil et la taxe sur le pourrait contribuer de façon significativedu gouvernement fédéral. carbone, entre autres mesures, pour à nous aider à atteindre la cible de Ils ont constaté que les sommes aider les propriétaires de maison, les réduction des émissions de gaz àinvesties dans l’efficacité énergétique entreprises et les industries à faire effet de serre du Canada pour 2030entraîneraient la création de 25 879 la transition vers des systèmes de et à obtenir une diminution calculéeemplois au Nouveau-Brunswick entre gestion énergétique plus efficaces. de la pollution par le carbone de 52 millions de tonnes d’ici à 2030, tout en2017 et 2030, soit environ 6 696 À l’issue d’un deuxième scénario, permettant la création de nouveauxnouveaux emplois dans le secteur de qui portait sur les effets de mesures emplois intéressants d’un bout à l’autrel’électricité, 3 365 nouveaux emplois et d’investissements plus ambitieux du pays dans les secteurs en pleinedans le secteur du gaz naturel et 15 que ceux du CPC, Dunsky Energy croissance des énergies renouvelables715 nouveaux emplois dans le secteur Consulting a constaté que plus de et de l’efficacité énergétique.des produits pétroliers raffinés. 48 000 nouveaux emplois pourraient être créés au Nouveau-BrunswickQuelles seraient alors les durant la période de l’étude. Par Hannah Moore4 écolerte | automne 2018

l’eau É2le0c1tio8n Posez la question suivante aux candidats de votre circonscription… Vous engagerez-vous à protéger au moins 10 % des terres et des plans d’eau du Nouveau-Brunswick d’ici à 2020, notamment en élargissant les zones tampons le long de nos cours d’eau et en protégeant les bassins hydrographiques d’eau potable et les terres humides des forêts de la Couronne?La résilience par la natureOu comment atteindre les objectifs de protectiondes terres et des plans d’eau du Nouveau-BrunswickLes Néo-Brunswickois s’accorderont tous pour dire que LES CHEMINS Canada de protéger 17 % des paysages nous vivons dans une magnifique de notre pays d’ici à 2020. province, peuplée d’arbres PRAOTIRÉEGSÉES Les auteurs de ce rapport, intitulé Aires majestueux et riche de magnifiques POUUNRML'OANVADENTDEETPOL'SASPIBRIÈLSIT2É0S 20 protégées : Un monde de possibilités paysages côtiers. Bon nombre des pour l’avant et l’après 2020, soulignent personnes qui habitent ici vivent en la dernière place du Nouveau-Brunswick osmose avec la nature, et cette relation au classement de la protection du privilégiée renforce le lien qui les unit à territoire et offrent des recommandations leur famille et à leur collectivité, enrichit sur la façon dont notre province peut leur identité et permet à des milliers de contribuer à l’objectif de conservation du personnes de notre population active Canada.de gagner leur vie. DU SUCCÈS « En raison des changements Alors pourquoi le Nouveau-Brunswick climatiques, la protection des terres etest-elle la province du Canada qui a Selon Roberta Clowater, directrice des plans d’eau revêt une importancele plus de difficultés à protéger ses exécutive de la section néo- encore plus cruciale aujourd’hui », apaysages naturels? brunswickoise de la Société pour la signalé Mme Clowater au Conseil de conservation. « C’est grâce aux airesÀ l’heure actuelle, seulement 4,6 % du nature et les parcs du Canada (SNAP), protégées que nous avons de l’airterritoire du Nouveau-Brunswick sont notre province ne dispose pas des pur et de l’eau douce; ces aires nousprotégés, ce qui signifie que plus de politiques adéquates pour protéger les aident à protéger nos collectivités des95 % de nos terres, de nos plans d’eau espaces que nous aimons et dont nous effets du changement climatique, telset de notre océan sont dépourvus de dépendons. que les inondations et les périodes detoute protection; nos écosystèmes sécheresse, et nous permettent d’avoirvitaux sont donc vulnérables au La SNAP et ses organisations cette relation si essentielle avec ladéveloppement, aux changements partenaires, dont fait partie le Conseil nature. Il est vraiment vital de prendreclimatiques et à la pollution. (Bien qu’à de conservation, œuvrent en vue de les mesures nécessaires à cet égard. »l’île-du-Prince-Édouard, seulement changer cette situation. Les auteurs du rapport de la SNAP3,19 % du territoire soit protégé, ce Cet été, la SNAP a publié son Rapport recommandent des mesures quepourcentage n’est pas vraiment annuel sur les parcs pour aider les le Nouveau-Brunswick peut prendrereprésentatif, car 90 % des terres de gouvernements fédéral, provinciaux immédiatement pour protéger jusqu’àcette province sont privées). et autochtones à collaborer afin de 10 % de son territoire. respecter l’engagement international du Suite à page 7 écolerte | automne 2018 5

marine É2le0ct1io8n Posez la question suivante aux candidats de votre circonscription… Vous engagerez-vous à lutter contre l’utilisation des pesticides qui menace les poissons sauvages et les pêches cruciales, comme le homard et les pétoncles, dans la baie de Fundy?« Ils ont fait passer leurs propres intérêtsbien avant ceux de leurs voisins »Selon la sentinelle de la baie de Fundy et la commissaire à l’environnement, lesgouvernements doivent intensifier leurs efforts de contrôle de l’aquacultureQuelques semaines seulement après que le principal chien Puis, seulement trois semaines plus « J’aimerais vous dire que je suis surpris de garde de l’environnement tard, un procès a mis les conclusions », a déclaré notre sentinelle de la baie de du Canada ait réclamé de Mme Gelfand sous le feu des Fundy, Matt Abbott, aux journalistes qui luides améliorations d’envergure aux projecteurs lorsque la pisciculture néo- posaient des questions sur cette affaire.règlements gouvernementaux et aux brunswickoise Northern Harvest Sea « Mais, à l’instar des autres problèmes demécanismes de mise en application de Farms a plaidé coupable devant la cour ce genre qui se sont produits par le passéla loi par les entreprises d’aquaculture, provinciale d’avoir utilisé illégalement au Nouveau-Brunswick, cette affaireun procès concernant l’utilisation des pesticides pour essayer d’endiguer nous permet de constater que, bien tropillégale de pesticides dans une une infestation de poux du poisson souvent, les pisciculteurs font passer leurspisciculture du Nouveau-Brunswick dans l’une de ses piscicultures de Grand intérêts bien avant ceux de leurs voisins. »a permis de vérifier les inquiétudes Manan l’été dernier. « Cette affaire confirme égalementde la commissaire à l’environnement les conclusions de notre commissairedirectement chez nous. à l’environnement, selon lesquelles l’industrie piscicole du Canada atlantique En avril dernier, Julie Gelfand, manque cruellement de réglementationcommissaire à l’environnement et et de mécanismes efficaces de mise enau développement durable, a émis application de la loi. »un rapport dans lequel elle reproche À la mi-mai, Harvest Sea Farms s’est vuau gouvernement de ne pas avoir imposer une amende de 12 000 $ pourcorrectement géré les risques avoir enfreint la Loi sur le contrôle desassociés à l’aquaculture du saumon au pesticides au Nouveau-Brunswick; lesCanada, et plus particulièrement dans pêcheurs de la région, dont certains ontle Canada atlantique. vu les homards qu’ils avaient attrapés6 écolerte | automne 2018

Suite page 5 La mesure la plus simple est l’expansion de la protection du bassin hydrographique Restigouche, qui abrite l’une des cours d’eau les plus célèbres de l’Est canadien pour la pêche du saumon atlantique et constitue un soutien inestimable pour d’autres espèces importantes et iconiques, de l’élan au lynx du Canada. Selon les auteurs du rapport, l’expansion de la protection, actuellement de 29 000 hectares, à 60 000 hectares aiderait à sauvegarder l’un des trésors naturels les plus précieux du Nouveau-Brunswick ainsi que les avantages économiques qu’il procure. Les auteurs du rapport recommandent également de mettre à niveau les Ses principales conclusions sont les mesures de gestion existantes duêtre mis en danger par l’utilisation suivantes : il y a un manque évident de Nouveau-Brunswick pour que cettedu pesticide, ont estimé que cette mécanismes de mise en application des région bénéficie du statut d’airesomme constituait « une simple tape règlements dans le Canada atlantique, pleinement protégée. Cette mise àsur les doigts », voire « un coût de où aucun nouvel agent d’exécution de niveau permettrait de protéger toutesfonctionnement ». la loi n’a été engagé depuis 2015; le les aires, y compris les tourbières, C’est la deuxième fois en quelques les bassins hydrographiques d’eauannées qu’une entreprise d’aquaculture ministère des Pêches et des Océans potable des terres de la Couronne, lesdu Nouveau-Brunswick admet avoir n’en fait pas suffisamment pourutilisé délibérément un pesticide contrôler les maladies ou déterminer bassins hydrographiques d’eau potableillégal dans la baie de Fundy. Kelly les effets de l’élevage du saumon des municipalités, les collectivités etCove Salmon, une filiale de Cooke les habitats des forêts anciennes, lesAquaculture, qui exploite la majorité des sur la santé des poissons sauvages; régions côtières et les terres humidesprès de 100 piscicultures à enclos ouvert le Ministère n’en fait pas non plusde la baie de Fundy, a été reconnue assez pour confirmer la précision d’importance provinciale.coupable en vertu de la Loi sur lespêches de 2011 d’avoir illégalement des rapports sur les médicaments et « Les Néo-Brunswickois savent queutilisé de la cyperméthrine qui a entraîné les pesticides que lui remettent les le changement climatique est unela mort de centaines de homards dans entreprises d’aquaculture; finalement, réalité qui touche, aujourd’hui déjà, nosdes zones de retenue et des pièges il y a un manque manifeste de normes collectivités », déclare Lois Corbett,environnants. L’entreprise a dû payer nationales concernant les filets et directrice exécutive du Conseil de500 000 $ en amendes et indemnités, l’équipement d’ancrage, un aspect conservation. « Et nous savons quesoit la pénalité la plus élevée jamais essentiel dans le Canada atlantique, où la protection de nos terres et de nosprononcée en vertu de la Loi sur les les évasions de saumons d’élevage et cours d’eau est l’une des meilleurespêches au Nouveau-Brunswick, et l’une les croisements avec des populations choses que nous pouvons faire pourdes pénalités les plus élevées jamais de saumons sauvages en déclin se assurer la santé et la sécurité de nosimposée au Canada. produisent plus fréquemment. collectivités face aux changements « Cela m’inquiète sérieusement »,a concédé Mme Gelfand au sujet « Je pense que le Ministère court climatiques. »des « lacunes considérables » quesa vérification a permis de découvrir actuellement le risque d’être perçu « La SNAP a remis aux gouvernementsconcernant les mécanismes de contrôle comme un agent de promotion de de tout le pays une feuille de routeet de mise en application des règlements l’aquaculture et non pas comme un pertinente et fondée sur des donnéesdans le Canada atlantique. organisme de protection des poissons scientifiques pour leur permettre de sauvages », a déclaré Mme Gelfand. relever ce défi et de protéger les espaces que nous aimons et dont nous avons cruellement besoin. » Par Hannah Moore écolerte | automne 2018 7

forêtLe Nouveau-Brunswick est en train de rater une occasion que nous ne pouvons pas nous permettre de manquer Par Rick Doucett, Président, Fédération des propriétaires de lots boisés du Nouveau-BrunswickEn cas d’injustice, ce sont tout d’abord les victimes directes qui ...nous perdons non s’expriment sur le site Web de la se plaignent. Et les responsables moins de Fédération des propriétaires de lots peuvent souvent se contenter boisés du Nouveau-Brunswick et des de les ignorer. Mais ensuite, lorsque le 100 millions observations que nous entendons de public se rend compte de la gravité de plus en plus souvent de la part descette injustice, d’autres personnes font Néo-Brunswickois moyens, et même deentendre leur voix. Même si elles ne quatre anciens ministres des Ressourcessont touchées qu’indirectement, elles de dollars chaque année naturelles, nous constatons qu’uneconsidèrent l’iniquité pour ce qu’elle en raison de la mauvaise portion croissante de la population s’accorde pour dire que de sérieuxest et montent aux barricades afin de gestion gouvernementale changements sont nécessaires.dire que telle ou telle chose n’est pasjuste et qu’il convient d’y remédier. des terres de la Couronne Opinion éclairée du problème etC’est lorsque ces voix deviennent de notre province. solutionsuffisamment fortes qu’un changementse produit. C’est notamment le cas de l’ancien Il semblerait que nous ayons atteint ce ministre des Ressources naturelles,stade en ce qui concerne la mauvaise Le problème vient des changements Jeannot Volpe. Lors d’une entrevuegestion des terres de la Couronne que divers gouvernements ont sur laquelle se fondait un segment dedu Nouveau-Brunswick par plusieurs apportés à la Loi sur les terres et forêts l’excellente série de vidéos de Charlesgouvernements successifs. Comme il de la Couronne après son adoption en Theriault Is Our Forest Really Ours, M.s’agit d’une ressource abondante sur 1980. Ces modifications successives, Volpe a exposé ce qui, selon lui, est ànotre territoire, elle devrait normalement principalement celles instaurées par l’origine du problème et ce que nouscontribuer dans une grande mesure le gouvernement libéral de McKenna, devons faire à cet égard. Il y soulèveà la croissance économique de notre puis par le gouvernement conservateur certains points et certaines questionsprovince; or, la réalité est tout autre : elle d’Alward, ont accordé aux entreprises qu’il vaut vraiment la peine de prendrepourrait même nous coûter de l’argent. forestières un accès de plus en plus en considération, notamment les aspects important aux terres de la Couronne suivants : à un prix inférieur à celui du marché, Le vérificateur général a, du reste, au détriment des contribuables néo- • Les terres de la Couronnesoulevé ce point et, selon un examen brunswickois et des propriétaires appartiennent à tous les Néo-réalisé par Marchés mondiaux CIBC, de boisés de la province, qui se Brunswickois, et ne devraient pasnous perdons non moins de 100 millions sont vus désavantagés lorsqu’ils ont profiter uniquement à quelquesde dollars chaque année en raison de voulu vendre leur bois à une valeur entreprises forestières.la mauvaise gestion gouvernementale marchande équitable.des terres de la Couronne de notre • Les collectivités qui dépendent deprovince. Au vu de l’opinion des gens qui Suite page 9...8 écolerte | automne 2018

l’exploitation forestière devraient avoir perdre dans ce domaine avant que M. Volpe a le sentiment que les gens davantage de poids dans la façon nous envisagions d’autres options? commencent à comprendre ce qui dont les terres de la Couronnes sont 4. Qu’est-ce qui empêche le se passe dans ce domaine, et qu’ils gérées. gouvernement d’avoir une n’aiment pas ce qu’ils voient. • L es forêts de la Couronne devraient discussion ouverte et transparente Nous partageons leur avis. Au vu, être gérées pour favoriser la diversité sur la gestion des terres de la d’une part, des réponses aux diverses ainsi que pour accroître la valeur, et Couronnes et, le cas échéant, questions que nous avons récemment pas seulement le volume, du bois. Les d’étudier d’autres options posées sur notre site Web et, d’autres plantations d’espèce unique devraient susceptibles de bénéficier dans part, des dires de bon nombre des être interdites, car les forêts ne sont une plus grande mesure à tous les personnes avec lesquelles nous pas constituées uniquement d’arbres. résidents de la province? discutons, et qui sont aussi bien des • Les personnes chargées de gérer les 5. Est-il normal que le Nouveau- intervenants du secteur forestier que de terres de la Couronne ne doivent pas Brunswick verse des subventions simples contribuables, nous constatons être celles qui font de l’argent grâce à à des entreprises de foresterie que les gens se rendent de plus en la transformation du bois. qui s’approprient nos terres de plus compte que l’une des principales Selon M. Volpe, nous devons nous poser la Couronne en diminuant le raisons pour lesquelles notre causecertaines questions fondamentales, dont nombre d’emplois, alors que dans économique est perdue d’avance estla plus fondamentale est la suivante : d’autres provinces, les terres que nous n’avons pas le contrôle duest-ce que les terres de la Couronnes de la Couronne sont source de segment le plus fort de notre économie :du Nouveau-Brunswick sont gérées nouveaux emplois et de revenus nos forêts de la Couronne.dans le meilleur intérêt de tous les Néo- supplémentaires? À l’approche des électionsBrunswickois ou seulement dans l’intérêt D’aucuns pourraient se demander provinciales, nous vous encourageonsde quelques-uns d’entre eux? Il pose pourquoi M. Volpe soulève tous donc à demander aux personnesencore d’autres questions tout aussi ces points aujourd’hui, alors qu’il qui solliciteront votre vote ceimportantes : aurait pu apporter les changements qu’elles entendent faire exactement 1. E st-ce que la Loi sur les terres et forêts nécessaires lorsqu’il était ministre. concernant la situation de nos terres de la Couronne élaborée et adoptée Il dit avoir essayé, mais échoué. Il de la Couronne. Nous espérons que, si il y a plus de 30 ans est encore la affirme, en effet, que le groupe de suffisamment de personnes disent que meilleure option aujourd’hui? pression de l’industrie forestière le status quo n’est pas acceptable, les 2. Est-ce que les collectivités rurales est tout simplement trop puissant, divers partis commenceront peut-être obtiennent les avantages auxquelles et que le seul moyen de lui résister à étudier sérieusement cet enjeu et elles ont droit des terres de la est d’inciter les Néo-Brunswickois à l’incluront à leur plateforme électorale. Couronnes de leur région? monter aux barricades et à exiger des Alors, n’hésitez pas à exprimer haut 3. C ombien d’emplois supplémentaires changements. Il explique que nous et fort votre avis. Nous méritons tous les collectivités qui dépendent du devons reprendre le contrôle de ce mieux, vous y compris! secteur forestier devront-elles encore qui nous appartient. écolerte | automne 2018 9

jeunesse Le projet des panneaux des heures de travail prévues, car ils nesolaires de Saint John incite voulaient rien manquer de l’évolutionles jeunes à s’enthousiasmer du projet!pour un avenir fondé sur les « À la fin du projet, bon nombre de jeunes ont exprimé le désir d’installer énergies renouvelables des panneaux solaires sur le toit de leur future maison. Ce travail a aussi« Plus ils apprenaient, plus donné à certains participants l’envie l’énergie solaire les passionnait »l y a de l’excitation dans l’air à la de continuer à étudier pour faire carrière dans le secteur des énergies plateforme d’entreprises sociales renouvelables », a-t-elle indiqué au Conseil de conservation.I(Social Enterprise Hub) de Saint Co-fondateur de The Learning John, qui abrite maintenant le plus travailler directement avec le personnel Exchange, Seth Asimakos trouve quegrand projet de panneaux solaires de la de NexGen », a expliqué Kate Johnston, ce projet des panneaux solaires illustreville. En alimentant la plateforme grâce enseignante du programme GOALS. bien la notion de « triple résultat » : nonà l’énergie solaire, les 60 panneaux seulement il a offert une expérienceinstallés devraient empêcher chaque « Plus ils apprenaient, plus le potentiel professionnelle pratique à des jeunes,année 15,6 tonnes de carbone d’entrer de l’énergie solaire les passionnait. » mais il sera également bénéfique pourdans l’atmosphère. is currently the biggest solar les finances de la plateforme et pour Mais ce projet n’a pas donné de installation in Saint John, he doesn’t l’environnement.l’énergie qu’à un bâtiment. imagine it will stay the largest for very « Pour nous, cette plateforme est long. He hopes that by opening up the synonyme d’innovation, de prise deLes étudiants du programme installation to the public, it will inspire risques, d’évolution, en quelque sorte; local home and business owners to elle peut se comparer à un vent qui se consider the benefits of solar power lève pour nous pousser dans la bonne and renewable energy. direction », a déclaré M. Asimakos lorsd’échange et d’apprentissage d’une entrevue avec le Conseil deGOALS de Saint John et les membres Ce projet permet aux jeunes de conservation.d’Outflow’s Catapult Construction y prendre conscience de parcours La production d’énergie solaire etont, en effet, acquis une expérience professionnels qui constitueront un la production énergétique en tempsprofessionnelle pratique précieuse atout à l’avenir, surtout que le coût des réel seront également affichées suret inspirante. En unissant leurs forces énergies renouvelables continuera le site Web de la plateforme. On yà celles de NexGen Energy, ils ont de chuter. Maintenant terminé, ce trouvera également un historique de laappris les bases de la technologie des projet servira également d’outil production d’énergie solaire en fonctionpanneaux solaires en salle de classe, d’apprentissage pour d’autres membres des conditions météorologiquespuis ont participé à l’installation des de la collectivité. ainsi que des données libres en vuepanneaux sur le toit de la plateforme. Mme Johnston a souligné que, chaque de recherches supplémentaires sur « Durant toute l’installation des jour, plusieurs jeunes avaient continué l’énergie solaire.panneaux solaires, les jeunes ont pu de travailler avec NexGen après la fin « Je pense que ce projet nous montre comment nous pouvons travailler en partenariat, et c’est ce que nous devons faire pour accroître les effets de nos initiatives. » Bien qu’il s’agisse actuellement de la plus grande installation solaire de Saint John, M. Asimakos croit qu’elle ne demeurera pas en tête du classement très longtemps. Il espère, en effet, que l’ouverture de l’installation au public inspirera les propriétaires de maison et les entrepreneurs de la ville à prendre conscience des avantages de l’énergie solaire et des énergies renouvelables. Par Hannah Moore10 écolerte | automne 2018

É2le0ct1io8n Posez aux candidats qui passent chez vous la question suivante... Protégerez-vous notre océan, nos parcs, nos cours d’eau et nos lacs en vous engageant à interdire les sacs de plastique à usage unique au Nouveau-Brunswick? Les jeunes du Nouveau-Brunswickréclament l’interdiction des sacs de plastique« Il n’est pas plus compliqué d’emporter un sac pour aller faire ses courses que d’emporter ses clés deD voiture », déclare l’instigatrice de la pétition, Lavallee Forbesurant un séjour de quatre Elle a alors mis la main à la pâte. Mais dès que vous vous retrouvezpadmmreVnaeuacéirmglettrlri’ailétaetausasifieiedfbonennelrserm2Lsttvdsc,al1ueeoloevmeanssialsncseoilrneslraueée,nueeasscsMeFédoatdeérrebolisamec«,smvpfIe,ilaralanleernlioscAr.’shreefsiréoisqâssntguneqeépéus,eeiacdsoepulrusGpRpesAléhuasvtyctsiiestétoqiicoqrBmrnuuserieevdezpsi-easRdalnauoim,nq’bNeTtieusromàir,sutéiRt,nvapLatedneacoavrh’Wuedraè-iotlmBlrleeeerrkeuPrplmenhasossainewlnsarnasintececectkcysé.rL,ldLuéuueecnssanesdseavcopdrdnjpoe’l’aiauaenotnfsrmdufssuteei.pqrucrzIoelutnecrnaeteo»’eelesnml,rnsoedutpnrrrnpiotteeaiisntnsqasaddotluceepfae’ùfeersilpurvdmvlmecocisoietposeusiéctoutdr,us.otrrveeaartmseoeclelituepsnro»ssrtls,udieqqeafsvearuu-sodliteéer-uiceecslstéllieosnmarchandises Les membreslocales, à déclare l’instigatrice de la pétition, Lavallee Forbes. du groupe ontl’exception recueilli plus demanifeste d’un seul 500 signaturestype d’article : les sacs de plastique. cinq complères ont formé un groupe en quelques semaines seulement. (Ban Plastique Bags NB – présent Des exemplaires de la pétition sont En effet, ce pays d’Afrique du Nord en sur les médias sociaux), puis ont fait affichés dans des entreprises dea interdit la production, l’importation, la du porte-à-porte pour recueillir des Fredericton, de Moncton, de Saintvente et la distribution en 2016. signatures dans plusieurs collectivités John, d’Oromocto et de Stanley.Lavallee, qui est originaire de du N.-B. Ils ont l’intention de présenter laFredericton et étudie à l’UniversitéQueen, s’est inspirée du succès de Lavallee a remarqué qu’au Maroc, les pétition au gouvernement provincialcette initiative avant-gardiste. commerçants remplaçaient les sacs de qui sera élu en septembre. plastique par de petits sacs de tissu Lavallee a indiqué que leur page« Le fait d’avoir passé quatre mois mince qu’ils remettaient gratuitement Facebook et leur compte Instagramdans un pays qui a réussi à interdireles sacs de plastique m’a permis de aux clients qui n’avaient pas de sac les aidaient à passer le mot et qu’ils réutilisable. Les gens avec lesquels elle avaient déjà reçu du soutien de laconstater qu’il était très facile de mettre a parlé durant son séjour lui ont aussi dit part d’utilisateurs de Facebook duen place une telle interdiction et m’a qu’il ne leur avait pas fallu beaucoup de monde entier, notamment d’Indeincitée à me demander pourquoi jene pourrais pas faire la même chose temps pour s’habituer à la nouvelle loi. et des États-Unis. Certains de seschez moi », a-t-elle expliqué au Conseil camarades de classe de l’Ontariode conservation lors d’une récente « Je pense que certaines personnes Suite page 12...entrevue. craignent que l’interdiction des sacs de plastique constitue un inconvénient. écolerte | automne 2018 11

Suite Aidez-nous à faire la différence.Je veux devenir membre et sympathisant: Une image du « homard Pepsi » pêché au large de Grand Manan en Novembre 2017. Au Canada, près de 90 % des articles de plastique sont incinérés ou se15$ faible revenue, ainé(e), étudiant(e) 30$ individu retrouvent dans nos décharges, nos lacs, nos parcs et nos océans.40$ famille 55$ Association ont même communiqué avec elle pour Abbott, a déclaré que le cas du « lui demander s’ils pourraient lancer homard Pepsi » montre bien dansÊtes-vous un nouveau membre? Oui Non une initiative similaire lors de la rentrée quelle mesure le plastique pollueJe voudrais un renouvellement scolaire à Kingston, cet automne. notre océan.automatique de ma cotisation * Oui * Non Dans un feuillet d’information, les « Nous nous imaginons des membres du groupe expliquent que déchets qui flottent à la surfaceJe voudrais faire un don unique de: l’interdiction des sacs de plastique de l’eau, puis atterrissent sur des avait été aisément adoptée dans des plages, mais ce cas montre bien30$ 50$ 100$ pays tels que le Maroc, le, Kenya, la que ce type de pollution affecte Mauritanie et l’Érythrée. Ils ont aussi toute la colonne d’eau et qu’aucune120$ Autre relevé que des pays comme la Chine, le partie de l’océan n’est à l’abri des Danemark, l’Allemagne, l’Angleterre et risques de dégâts causés par lesAdresse postale : la France ont commencé à découragé déchets et le plastique », affirme l’utilisation des sacs de plastique. M. Abbott, soulignant que leNom En janvier, Montréal est devenue la plastique est particulièrement nocif,Adresse première ville canadienne à promulguer car il se désagrège en particules l’interdiction des sacs de plastique dans microscopiques qui demeurentTél. toute la ville et, le 1er juillet, Victoria (C.- dans l’eau et que les habitants deEmail B.) lui a emboîté le pas. l’océan prennent souvent pour de la Cette tendance se fait également sentir nourriture. Mode de paiement : plus près de chez nous : un sondage M. Abbott a salué l’initiative de VISA MasterCard publié en mars par Corporate Research Lavallee et de ses amis, qui ont Associates, dont le siège social est à soulevé ce problème chez nousNom Halifax, a permis de constaté que 70 % et travaillent en vue d’obtenir lesNo de carte des personnes vivant à Moncton, à Saint changements législatifs nécessairesExp. John et à Fredericton sont en faveur de pour y remédier.Signature l’interdiction des sacs de plastique. Le « Nous avons besoin de chefs de Conseil de la ville de Moncton envisage file forts, tant chez les jeunes que Chèque (payable à Conservation Council of NB) cette possibilité, tandis que de plus en chez les représentants élus, pourLe Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick est une plus d’entreprises et de restaurants de régler ce problème ensemble »,organisme de bienfaisance enregistré qui organise des la province tournent le dos aux articles a-t-il déclaré. « Nous pouvons faireprojets d’éducation et de sensibilisation aux problèmes de plastique à usage unique tels que les des choix plus judicieux, adopterenvironnementaux. Le Conseil de conservation fournira un pailles. des lois plus pertinentes et exigerreçu d’impôt pour activités de bienfaisance. L’automne dernier, un cas de pollution des entreprises qu’elles prennentVeuillez adresser vos dons à 180 Saint John St., Fredericton, par le plastique dans la Baie de Fundy des décisions qui relèvent du bonNouveau-Brunswick E3B 4A9. Merci! a fait les manchettes de la presse sens concernant l’emballage de En tant que membre, vous recevrez: internationale lorsqu’un homard pêché leurs produits. Nous allions très bien¡ l’abonnement au magazine Éco-Alerte au large de Grand Manan s’est retrouvé avant de devenir dépendants des¡ EcoNews, notre newsletter électronique avec le logo d’une cannette de Pepsi emballages de plastique, alors je¡ D es réductions offertes aux membres uniquement. imprimée sur l’une de ses pinces. pense que nous pouvons facilement S’adressant à des journalistes du trouver des solutions de rechange. » Suivez-nous! monde entier, et notamment de la BBC, la sentinelle de la Baie de Fundy, Matt Par Hannah Moore 12 écolerte | automne 2018

de l’eau propre É2le0c1tio8nPosez les questions suivantes auxcandidats qui se présentent à votreporte…Si vous êtes élu, que ferez-vous pourassurer la mise en œuvre complète dela stratégie de protection de l’eau?Comment votre parti entend-ilélaborer et mettre en œuvre unenouvelle loi sur la protection desbassins hydrographiques d’ici à 2020?La principale priorité : de l’eau propreLes inondations, les inondation d’une ampleur sans Par Hannah Moore et Kaleigh Holder débordements d’égouts, les précédent s’est produite dans la algues bleues et la piètre rivière Saint-Jean, qui est le plus grand hydrographiques du Nouveau- qualité de l’eau sont devenus bassin hydrographique du Nouveau- Brunswick ces dernières années. Les des problèmes bien trop courants au Brunswick. Cette inondation historique températures élevées ont, en effet, Nouveau-Brunswick, et ils soulèvent a provoqué un véritable chaos : elle a stimulé les bactéries toxiques et les des craintes concernant la santé des dévasté des milliers de propriétés de ont aidées à croître rapidement dans baies, des rivières et des ruisseaux de Fredericton à Saint John, et causé plus les rivières et les lacs de la province. notre province. de 80 millions de dollars de dégâts. Les algues bleues sont des organismes Et ce n’est pas tout : elle a touché les naturels, mais des quantités excessives Maintenant, plus que jamais, le systèmes d’égouts et des réservoirs de certains nutriments, comme le Nouveau-Brunswick a un urgent de pétrole, qui ont débordé dans la phosphore, les rendent plus nocives. besoin d’une législation visant à rivière Saint-Jean, dont l’eau a ainsi été Des chiens ont ainsi soudainement protéger ses bassins hydrographiques. contaminée. trouvé la mort après avoir joué dans Malheureusement, l’inondation de la rivière Saint-Jean cet été et l’on a Problèmes dans les bassins 2018 n’est pas le seul débordement découvert que les algues bleues étaient hydrographiques de la rivière d’égout que la rivière Saint-Jean a à l’origine de leur décès. Saint-Jean et du détroit de subi récemment. En effet, en août, Le détroit de Northumberland, qui Northumberland une série de journées très chaudes abrite la plage iconique de Parlee, a accompagnées d’orages brefs, mais également eu sa part de problèmes. Le Nouveau-Brunswick abrite 13 violents, a provoqué une perte de Durant l’été 2016, cette plage a vu la grands bassins hydrographiques, un courant dans une usine de traitement qualité de son eau chuter à un point tel bassin hydrographique étant la zone des eaux usées d’Aroostook, dans le qu’il a été, pour des raisons d’innocuité, de drainage des rivières, des ruisseaux Maine, et l’émission d’eaux usées non impossible d’y nager pendant 10 jours et des terres humides. Environ 40% traitées dans les sections supérieures au total. En 2017, les gouvernements de la population du Nouveau- de la rivière Saint-Jean. provincial et fédéral ont investi trois Brunswick tire l’eau dont elle a Comme si l’inondation et la fuite millions de dollars pour réparer le besoin de bassins hydrographiques des eaux usées ne suffisaient pas, système d’égout vieux de plusieurs de surface. une prolifération d’algues bleues décennies, et le gouvernement Le printemps dernier, un cauchemar a également menacé les bassins provincial se conforme maintenant est devenu réalité lorsqu’une aux directives de Santé Canada pour assurer la qualité des eaux de plaisance Suite page 14... écolerte | automne 2018 13

Suite... « L’introduction d’une nouvelle loi sur la protection de l’eau au cours des deux prochaines années – soit une législation qui rendra non seulement les plans d’action visant à protéger les bassins hydrographiques obligatoires et exécutoires, mais établira également des normes de qualité de l’eau fondées sur des données scientifiques – est un pas important, et intelligent », Lois Corbett, directrice exécutivede la plage de Parlee et des plages de que le nombre des permis relatifs à la globale d’un bassin hydrographique,huit autres parcs provinciaux. modification des cours d’eau et des même lorsque celui-ci est sain. Cet été, 21 interdictions de baignade terres humides, qui servent à protéger L’adoption d’une telle loi fera en sorteont été émises, dont 11 parce que les les cours d’eau et les terres humides que la protection de la santé et de larésultats des tests ne répondaient des effets du développement, avait résilience de nos terres humides, depas aux exigences de Santé Canada augmenté, la région de Fredericton nos plaines inondables, de nos forêtsconcernant le E. coli et/ou le L. Enterococci. ayant affiché le nombre de permis le et de nos zones riveraines deviendraCertains propriétaires d’entreprise plus élevé en 2017, soit 456 permis, une priorité dont les détails serontéprouvent actuellement des difficultés ce qui représente 200 permis de plus légalement établis et jouiront d’uneen raison de la faiblesse du tourisme, qu’en 2013. force exécutoire officielle.et les citoyens ont le sentiment qu’il est Une nouvelle loi sur la protection desnécessaire d’en faire davantage pour La protection des bassins bassins hydrographiques associéerestaurer la qualité de l’eau et protéger hydrographiques doit être à un nouveau règlement visant àla plage de Parlee d’une nouvelle inscrite au nombre des priorités protéger les zones côtières en vertucontamination. de la Loi sur l’assainissement de l’eau En décembre 2017, le gouvernement (tel que présenté dans la stratégieDes lois et une mise en application provincial a publié la stratégie de provinciale de protection de l’eau)plus contraignantes sont protection de l’eau, qui comporte permettra d’assurer dans une grandedevenues nécessaires des étapes judicieuses pour protéger mesure la santé des eaux côtières l’eau ainsi qu’un échéancier de mis de façon à ce que les collectivités La protection de notre eau devient en œuvre. L’une des 29 mesures qui vivent le long du détroit derapidement une priorité majeure pour les proposées consiste à élaborer une Northumberland, telles que Shediac etNéo-Brunswickois, car nous ressentons nouvelle loi sur la protection des Pointe-du-Chêne, puissent bénéficierde plus en plus directement les effets bassins hydrographiques d’ici à 2020. des avantages environnementauxdes changements climatiques. Les « L’introduction d’une nouvelle loi sur et économiques qu’offre un bassinrésultat d’un sondage réalisé par le la protection de l’eau au cours des hydrographique sain.Conseil de conservation a montré que deux prochaines années – soit une Alors que l’été s’achève et que nous70 % des Néo-Brunswickois pensent législation qui rendra non seulement nous préparons en vue des élections,que les gouvernements gèrent mal les plans d’action visant à protéger les les inondations, les débordementsnotre approvisionnement en eau bassins hydrographiques obligatoires d’égout, la prolifération d’alguespotable. et exécutoires, mais établira également bleues et la qualité de l’eau sont Dans de nombreux cas, les règlements des normes de qualité de l’eau fondées encore source d’inquiétudes pour lessur l’eau actuels de la province n’ont sur des données scientifiques – est un Néo-Brunswickois, dont bon nombrepas la force exécutoire nécessaire, pas important, et intelligent », estime attendent du prochain gouvernementet ne prévoient pas non plus les notre directrice exécutive, Lois Corbett. qu’il prenne les mesures nécessairesressources appropriées pour assurer leur Les problèmes qui se manifestent afin de mettre en œuvre, d’une part,application. actuellement dans la rivière Saint-Jean, la stratégie de protection de l’eau Par exemple, le règlement sur la le long du détroit de Northumberland dans son ensemble et, d’autre part,classification des eaux devait constituer et dans les 11 autres principaux bassins une nouvelle loi sur la protection desun cadre de travail pour la gestion des hydrographiques de la province, ne bassins hydrographiques d’ici à 2020.bassins hydrographiques du Nouveau- sont, en effet, pas entièrement couverts C’est maintenant à nos collectivitésBrunswick, mais n’a jamais été mis par la législation actuelle. qu’il appartient de soulever les enjeuxen œuvre en raison de « lacunes Une loi sur la protection des bassins sanitaires qui se posent dans leursdu règlement qui ont empêché son hydrographiques est une approche bassins hydrographiques respectifs etutilisation. » holistique de la gestion des eaux, de demander aux politiciens comment À la suite de l’inondation de 2018, le car elle reconnaît que de nombreux ils entendent y remédier.réseau anglais de Radio-Canaa a indiqué facteurs peuvent compromettre la santé14 écolerte | automne 2018

forêt É2le0ct1io8n Posez les questions suivantes aux candidats qui se présentent à votre porte… Vous engagerez-vous à élaborer une nouvelle loi sur les forêts et les terres de la Couronne qui tient compte des besoins de tous les Néo-Brunswickois, permet de créer des emplois bien rémunérés, est équitable pour les propriétaires de boisés privés, assure la protection de l’eau et de la biodiversité et fait en sorte que les gens puissent travailler, chasser, pêcher et prendre du bon temps dans les bois? Vous engagerez-vos à mettre fin à la pratique inutile et démodée qui consiste à vaporiser des herbicides à base de glyphosate sur de vastes plantations des terres de la Couronne? De nos jours, lorsque vous allez dans le bois...on nombre de Néo-En effet, des décennies deentreprises forestières. Brunswickois se font une mauvaise gestion des forêts de la La forêt qu’il nous reste aujourd’hui est fausse idée de la véritable Couronne de notre province, et donc bien différente de l’idée que nous plus particulièrement la prévalence nous en faisons : au-delà du canevas deBréalité de nos forêts. des coupes à blanc à grande nos autoroutes à trois voies se trouve Comme notre province est connue échelle axées sur le profit, ont une forêt fracturée et fragmentée qui pour être une canopée forestière, nousconsidérablement modifié l’apparence ne répond plus aux besoins de tous les nous imaginons de vastes couverts et l’environnement concret de nos Néo-Brunswickois, de nos forestiers, d’immenses feuillus— des érables, des forêts. D’immenses étendues d’une de nos chasseurs et de nos pêcheurs, chênes, des bouleaux et des frênes— forêt acadienne auparavant florissante ni des douzaines de collectivités qui se où prospèrent nos élans et nos cerfs ont été complètement dépouillées sont développées à l’intérieur et autour iconiques, côtoyant d’épais résineux —et remplacées par des exploitations des bois. des pins rouges, des sapins baumiers, d’arbres mettant en vedette une ou Frank Johnston ne connaît cette réalité des mélèzes laricins et des pruches— deux espèces de bois d’œuvre. Les que trop bien. Il l’a survolée, traversée à qui abritent de plus petites créatureséquipes d’hommes et de femmes pieds, et a passé des années à relever des bois; le tout bien articulé autourchargées d’élaguer les arbres des données satellite indépendantes d’un réseau de rivières, de ruisseaux directement dans la forêt ont fait place confirmant le nouveau visage de notre et de torrents qui font couler la vie à des hélicoptères qui vaporisent forêt. dans nos collectivités, nos villages etchaque année environ 13 000 « En dehors des aires et des parcs nos villes. hectares d’exploitations arboricoles protégés, il ne reste, pour ainsi industrielles avec des poisons visant dire, pas de grande zone de forêt En effet, telle était la forêt dans à anéantir les feuillus qui cherchent acadienne naturelle intacte au Nouveau- laquelle ont grandi de nombreuses à s’implanter. On a laissé les boisés Brunswick», affirme M. Johnston, qui générations de Néo-Brunswickois, qui privés, qui constituaient autrefois le fait partie des membres du Conseil y pratiquaient la chasse, la randonnée,moyen de subsistance de tellement la pêche et des travaux de toutes de familles et de collectivités, se sortes. Cependant, de nos jours, cetteriche biodiversité se fait de plus enplus rare dans les bois. faire mettre hors-jeu par de grandes Suite page 16 écolerte | automne 2018 15

d’administration du Conseil de satellite du programme Global Forest recherche dans toute la province. Bienconservation. Watch, puis en les vérifiant à l’aide que le contenu de son travail puisse Durant les dernières années, M. d’une surveillance vidéo aérienne et de être démoralisant (des vidéos filméesJohnston, et d’autres courageux photographies prises au sol. de leur avion montrant le paysagebénévoles de la section du Sud-Est, Selon les données de Global Forest forestier fragmenté, des photos,ont documenté ce qui arrive à la Watch, on a, entre 2000 et 2014, coupé prises sur le terrain, de coupes àforêt de la Couronne du Nouveau- 1,7 fois plus d’arbres forestiers qu’il en a blanc et de plantations apparemmentBrunswick à l’aide d’un petit avion, poussé au Nouveau-Brunswick. interminables et des vidéos end’expéditions sur le terrain et de « Cette pratique n’est pas viable; elle accéléré d’images satellite témoignantdonnées satellite du programme signifie tout simplement que nous de la triste réalité de plus d’uneGlobal Forest Watch de l’Université du sommes en train de liquider la forêt décennie de coupes à blanc dans tousMaryland. acadienne existante, et ce que nous les coins du Nouveau-Brunswick), il « Nous avons survolé les principaux plantons ne correspond pas aux arbres termine toujours son exposé par unquadrants de la province, soit le forestiers que nous avons coupés », plan d’action visant à concrétiser laNord-Ouest, le Nord-Est, le Sud-Est prévient M. Johnston. vision d’une forêt acadienne restauréeet le centre de la province, et, partout « Les données satellite montrent dans toute sa vigueur.où nous allons, nous trouvons le également que le Nouveau-Brunswick « Nous pouvons très bien instaurermême schéma : un résidu de forêt coupe des arbres forestier à un rythme des pratiques de foresterie durablesacadienne, généralement constitué deux fois supérieur à celui de ses dans notre province, des pratiquesde feuillus, près d’un cours d’eau; puis voisins, soit la province du Québec et qui favorisent la gérance adéquate deun réseau routier; ensuite une grande l’État du Maine. l’environnement. »section de coupe à blanc, puis une « L’intensité de la coupe et le paysage « Pour ce faire, nous devonsplantation; une autre zone de coupe forestier fragmenté qui en résulte reprendre le contrôle de la gestion desà blanc, puis encore un peu de forêt ont, cependant, une conséquence : forêts, actuellement entre les mains derésiduelle, probablement proche d’un les services écosystémiques qu’une grandes entreprises, pour le confier àcours d’eau, puis vous vous retrouvez forêt naturelle nous offre, notamment nouveau aux habitants du Nouveau-de plus en plus souvent face à une la prévention des inondations et la Brunswick. Et nous devons adopterparcelle de coupe à blanc que l’on a rétention de l’eau dans les bois lors des et suivre à la lettre une politiquerécemment vaporisée d’herbicides », crues printanières et des tempêtes, sont rigoureuse afin de restaurer et deexplique M. Johnston. fortement réduits, et le paysage qu’il protéger la forêt acadienne naturelle. » « Et ce schéma se répète à l’infini. » nous reste est extrêmement vulnérable Les membres de l’équipe de M. aux changements climatiques. » Par Jon MacNeillJohnston documentent les schémas Depuis septembre 2016, M. Johnstonde coupe dans toutes les régions de présente les résultats de cettela province en analysant des données16 écolerte | automne 2018

Photo: Nick Hawkins Appel à la populationdu Nouveau-BrunswickLa mine de Sisson est une catastrophe annoncée. Barrez-lui la route! Par Tom CheneyChaque été, je vais pêcher la truite dans la rivière Nashwaak. En fait, je vais surtout dans l’un de ses affluents. C’est un systèmerelativement sain, sans grande digue, etl’eau y est fraîche et propre. Je connaisquelques bons coins, et même lesmauvais jours, j’arrive généralement àramener un ou deux poissons. En juin, il y a beaucoup de truites de mer, étaient remplaçables — ou, du moins, dispositions de l’importante Loi sur lesmais je suis tout aussi heureux d’attraper échangeables contre quelques emplois. pêches prises pour protéger l’habitatdes poissons résidents. Je les taquine des poissons, soit les ruisseaux et lesbrièvement, les dépose délicatement Je ne dresserai pas ici la liste de toutes cours d’eau, tels que le Napadogandans mon filet, puis je les tiens dans l’eau les raisons pour lesquelles le simple fait et le Sisson, qui alimentent la rivièrejuste un instant avant de leur rendre leur de construire la mine de Sisson serait un Nashwaak.liberté. Ils sont magnifiques et innocents, désastre écologique. Vous pouvez leset mes furtives rencontres avec eux me trouver vous-même en faisant un peu de Fort heureusement, une loi déposéeremplissent toujours d’une joie simple, recherche. Je me contenterai de relever devant le Sénat fédéral a permis demais profonde. que l’ancien gouvernement du premier remédier à cette situation. Si nous y Dans peu de temps, mes enfants seront ministre Stephen Harper a fait tout ce sommes parvenus, c’est grâce auxsuffisamment grands pour lancer leur qu’il a pu pour stimuler des projets efforts inlassables de groupes deligne. Mais, ce qui est plus important miniers insignifiants tels que celui-ci.encore est qu’ils auront l’occasion de Ce gouvernement a réduit à néant des Suite page 18découvrir la magie des poissons sauvagesdans un écosystème sain. Je m’imagineleur enseigner ces merveilles sur cepetit affluent de la rivière Nashwaak.Or, ce rêve est actuellement menacéparce que quelqu’un a décidé queles poissons sauvages et leur habitat écolerte | automne 2018 17

En août 2014, une énorme brèche sur le site de la mine du mont Polley a entraîné économique, ils partent du principel’écoulement de 24 millions de mètres cubes d’eaux usées dans les rivières et les que nous sommes suffisammentlacs environnants. À ce chapitre, le Canada détient le deuxième record mondial : crédules pour croire ce genre deau cours des dix dernières années, non moins de sept déversements de résidus fable. Ils tentent de nous convaincreminiers connus se sont produits au Canada, soit un de moins qu’en Chine, qui qu’il n’y a pas de meilleures options. Ilarrive en tête de liste. est grand temps que nous élevions la voix pour leur prouver qu’ils ont tort.conservation d’un bout à l’autre du fourrages et prennent du bon temps Les Néo-Brunswickois sontpays, dont font partie le Conseil de dans le bassin hydrographique de la intelligents, créatifs et dynamiques.conservation du Nouveau-Brunswick Nashwaak. Pourquoi courrons-nous Nous méritons de faire un travailet la Fédération du saumon atlantique, alors le risque de voir nos enfants dont nous pouvons être fiers; nouspour ne citer que ces deux exemples privés de leur héritage naturel? méritons d’avoir non seulement desparmi tant d’autres. Si aucune loi ne Parce qu’on n’a jamais cessé de emplois pour nous aujourd’hui, maispermettra de protéger l’ensemble nous répéter la même histoire sur les aussi pour nos enfants, demain.de nos cours d’eau et de nos plans ressources naturelles et la prospérité Nous avons le droit de prendre notrede pêche préférés, il n’en reste pas économique; on nous l’a répétée propre avenir économique en mains.moins que la législation joue un rôle tellement de fois que nous avons Nous habitons dans une magnifiqueprimordial à cet égard. Il a, du reste, fini par y croire. Cette histoire est province qui recèle des ressourcesfallu que la Loi sur les pêches soit assez simple : la destruction de nos naturelles précieuses. Et il existe beldémantelée pour qu’un projet tel que ressources naturelles est peut-être et bien un moyen de bénéficier d’unecelui de la mine de Sisson puisse voir malheureuse, mais elle est nécessaire économie saine en protégeant cesle jour. au « progrès » et au « développement ressources au lieu de les détruire. Je ne dresserai pas non plus la liste économique ». Or, de plus en plus L’exploitation de la mine de Sissondes conséquences d’une défaillance de Néo-Brunswickois constatent est prévue pour 27 ans. Ensuite, elledu bassin de résidus de la mine de que cette histoire est erronée. Il est laissera simplement une cicatriceSisson. Nous nous souvenons tous de maintenant temps d’en raconter une béante et hideuse dans la terre,ce qui s’est produit au mont Polley. nouvelle. après avoir dévasté l’habitat desEn août 2014, une énorme brèche sur Parce qu’il existe des moyens poissons et des animaux sauvages etle site de la mine du mont Polley a d’exploiter les ressources naturelles provoqué d’innombrables tragédiesentraîné l’écoulement de 24 millions de sans provoquer la destruction écologiques. Et les emplois auront,mètres cubes d’eaux usées dans les permanente de la biodiversité et eux aussi, disparu. Les adversairesrivières et les lacs environnants. Or, il de l’habitat des animaux sauvages. de la mine se rendent bien comptefaut savoir qu’à ce chapitre, le Canada Il existe aussi des chemins vers que ce projet n’en vaut pas la peine,détient le deuxième record mondial la prospérité économique qui ne surtout qu’il existe de meilleurs: au cours des dix dernières années, nécessitent même pas l’exploitation moyens de créer des emplois.non moins de sept déversements de de ressources. Dans ce domaine, Libérés de la hantise des scénariosrésidus miniers connus se sont produits nous pouvons avoir le beurre et obsolètes, ils réclament un avenir plusau Canada, soit un de moins qu’en l’argent du beurre. Et nous n’avons prometteur et plus durable.Chine, qui arrive en tête de liste. pas besoin de chercher bien loin pour Je tiens à ajouter que la truite n’est C’est pourquoi je vous supplie trouver des exemples qui illustrent pas le seul poisson que je pêcheaujourd’hui de vous demander cette théorie. dans la rivière Nashwaak. Chaquecomment nous avons pu laisser un Lorsque les promoteurs de la année, j’attrape, en effet, un nombreprojet aussi atroce aller si loin. Depuis mine de Sisson nous disent que ce surprenant de saumons. Une petitedes générations, les Néo-Brunswickois projet est un bon moyen, voire le population de saumons sauvages dechassent, pêchent, récoltent des seul moyen, d’obtenir la prospérité l’Atlantique continue de frayer dans les affluents de la Nashwaak. Si les bonnes personnes font ce qu’il y a à faire et que les bons facteurs se mettent en place, cette population pourrait se reconstituer. Rien ne l’en empêche. C’est ce genre d’espoir qui stimule les travaux de conservation; l’espoir qu’un jour, mes enfants ne pêcheront pas seulement la truite, mais aussi le saumon, dans la Nashwaak. Il y a de l’espoir pour le saumon, et aussi pour le Nouveau-Brunswick. Mais, nous avons besoin de bonnes raisons de garder espoir. Et la mine de Sisson n’en fait pas partie.18 écolerte | automne 2018


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