PACIFIC NEWSLe Mag. (plus fort que Voici, Bilan et Femme Actuelle, pressenti pour le prochain Pulitzer)Publication très occasionnelle visant à donner des nouvelles fraiches de l'ailleurs lointain, où il fait beaucouptrop beau et chaud pour passer du temps à jouer du clavier... Tirage limité, tout en couleurs, disponibledans les kiosques d'Ami(e)s précieux selon les humeurs d'internet, (les variantes de mon %!&grrr%ä! demacmail), la météo et les nombreuses occupations quotidiennes de la rédaction.Après une très longue année 2013, j'ai quitté Genève alors que sévissaient un horrible crachin de novembre et une température de fin du monde, donc sans regrets (Merci Bri! merci Yann!). Un très très long vol de 24 interminables heures plus tard, mon avion, mes 3 bagages (2 valises dont une de cadeaux et 1 vélo) et moi avec ma couleur gruyère salé a.o.c., nous enfin sommes posés dans le soleil levant sur l'île de Tahiti. Le moment tant attendu et une émotion d'amplitude de ∼12/7 (au moins). Waow, j'y suis. Même pas b'soin de me pincer. Embarqué tout mon bazar au bateau et là, pendant la traversée, mon vibromètre est monté directement à 18 sur l'échelle de Richter… 1/2 heure de mer calme avec le smile accroché aux oreilles au risque de me courbaturer les joues. Et cette pensée: \"c'est là que je vais vivre mes 6 prochains mois\" ça m'a fait tout bizarre. Au moment de débarquer, quand j'ai posé le premier pied sur le sol de \"mon\" île, mon niveau d'excitation interne était carrément hors échelle. Son nom est Moorea. Elle est belle, hein ?
HABITAT & JARDIN J'ai passé les 10 premiers jours dans une maison en dur que je connais bien, si proche du lagon qu'on y voit les raies et les petits requins passer sans bouger du hamac, chez des amis que j'aime, à dormir (!), sortir un à un mes doigts de la prise, me calquer sur le rythme des îles, m'habituer aux 30° de plus et au soleil, et chercher une maison pour la suite… Trouvé ! Mon petit fare (maison) directement sur le sable, dans le style traditionnel tahitien en bois et pandanus pour le toit (isolation idéale contre l'effet \"four\"), couvert de tôle ondulée pour éviter les fuites, persiennes à la place de fenêtres, ouvert aux vents, rustique, minimal, abrité du soleil écrasant de l'après-‐midi par un arbre placé juste où il faut, tout comme j'aime. Le luxe, c'est l'eau potable au robinet (la source d'eau de rrroche étant toute proche – mieux que d'acheter les 6-‐pack de 1,5l d'eau et se les transporter à vélo) et son contraire: pas d'eau chaude pour la douche (en même temps, \"froid\" ici ce n'est pas exactement le torrent de glacier). 1er décembre: \"La Suisse\" emménage > (haha) = premiers achats: balai, gants, produit décape-‐tout (la maison n'avait pas été habité plusieurs mois), truc anti-‐moustiques, et les fruits qu'on m'a donnés (j'ai de la peine à suivre tant j'en reçois). Papaye pour 5 jours et des pakai (un bizarre gros haricot dont on mange la chair blanche sucrée). En typique fare polynésien sur pilotis, on vit à l'extérieur et sur le deck, le salon inutile sert au yoga, le lit debout d'étagère, mon matelas tout neuf est sur la mezzanine, la salle de bains à l'arrière (côté entrée principale) et la cuisine est comme toujours à part. Petites explications: la planche de beachsurf, qui m'a été livrée un beau matin par la mer, est utilisée pour couper, servir, petite table. A côté, la râpe à coco pour extraire le lait (c'est sport!) qui entre dans tous les plats et quelques cocktails. Surtout, mon hamac est pendu sous la voie lactée… Tout a commencé avec pas grand chose, en attendant les bricolos qui sont venus réparer les fermetures et quelques autres détails, j'ai campé les premiers jours. Pas d'ordi, pas de musique, pas de café. La cuisine du début, et le 1er plan de travail (planche à repasser trouvée au fond du jardin) – la classe ! J'ai gratté, débouché, sué, ronchonné (si tu croyais que je passais mon temps à me prélasser à la plage…), et acheté un frigo d'occase, un rice-‐cooker, une gazinière, un mixer, on m'a donné de la vaisselle, des draps, et encore des fruits… Chaque nouvelle arrivée était une petite fête, et maintenant, j'ai absolument tout ce qu'il me faut. Plus serait encombrant. Ta-‐da-‐daaa :-‐)) sans Hornbach et sans caisse à outils ! et rien de tout ceci n'aurait été possible sans cuisine, c'est peut-‐être a vue !! … lui !! p as de ficelle ? suffit d'aller en Finalement, le meilleur de la forêt chercher de l'écorce de cuisine, c'est peut-‐être la vue !! purau (hibiscus sauvage) – et hop!
La vue, justement… depuis le lit … derrière la maison… salon & mezzanine… et devant, la passe des dauphins ! (la bande blanche c'est l'écume des grosses vagues du Pacifique qui s'écrasent sur la barrière de corail, la passe c'est une ouverture sur l'océan pour le renouvellement d'eau dans le lagon, et les daupins c'est ce qu'on ne voit pas sur la photo). Mon petit fare a été dignement inauguré (la \"pendaison de crémaillière\" ça fait vraiment trop \"vieux château\" pour ici…) avec amis, ma'a, Hinano, cocktails et une play-‐list de Kahuna, le soir de la pleine lune de décembre, qui s'est levée magnifiquement après le coucher du soleil juste en face ! Et puis il y a le jardin. Comme je suis sur le sable, où seuls poussent les cocotiers et de rares arbres qui savent filtrer le sel, c'était pas gagné. Un gros trou rempli de terre était une idée, mais pas la solution, parce qu'ici les crabes remplacent les taupes pour bouffer les racines. Le jardin fût donc imaginé aérien… Plusieurs restos contribuent et me donnent leurs boîtes de conserves, dans lesquelles je fais des trous de drainage avec un clou de récup' et un marteau cadeau. Pour les attaches, des bouts de fil de fer trouvés autour de la maison – ils n'ont jamais vu autant de recyclage utile par ici ! Les premiers… et la pépinière: mais tout ça cuisait au soleil… je les ai donc emballés dans du tissu de cocotier récolté derrière la maison, et le résultat est d'autant plus joli! Les branches plantées en terre, poussent vite (premier hibiscus après 3 jours), pour les graines c'est plus long et la patience n'est pas exactement mon fort… le basilique émerge, youpie! La terre est récoltée en forêt, ramené en brouette, avec d'autres trouvailles comme des fruits de la passion tombés au sol -‐ et des piqures de moustiques. Tout ça c'est bien joli pour les herbettes, mais pour les papayes, les tomates, ananas, piment, et le reste, va falloir passer au modèle supérieur. Je m'attaque donc au projet \"drums\" (tonneaux), suite au prochain épisode. (Ouhla… il fait trop chaud … j'entends le lagon qui m'appelle … je reviens…) Les bananes, cocos, mangues, lychees, citrons et les fleurs sont disponibles tout le long de la route et dans tous les jardins.
AU RAYON SAVEURS A Tahiti, si t'as des amis, impossible de mourir de faim ! Cette horreur méritait d'être publiée, : 3ème jour, illustration de ma couleur d'arrivée, très à l'aise je tiens 3 (\"non, tu ne peux pas en avoir 1, il faut prendre le paquet\") poissons-‐perroquet, trop beaux pour être mangés mais trop bons pour ne pas craquer, que je ne sais évidemment pas ouvrir, vider, écailler, d'où première leçon. C'est plus dégueux que d'ouvrir un paquet de Findus, mais ça mérite l'effort !! Ils m'ont nourrie (steak, sashimi, cru au lait de coco, …) pendant 10 jours. Dont j'ai profité pour changer de couleur, sans même passer par le rouge. NOS AMIS LES BETES Belle et Simba gardent ma maison… Mitch que j'apprivoise au miel des Marquises… les requins du lagon… et les moustiques qui me préfèrent à tous les autres repas disponibles. Moi j'ai la haine. Rubrique spéciale \"LES FETES de FIN D'ANNEE\"… impossible d'y échapper. Mais servi comme ça, l'anni du P'tit Jésus, c'est carrrément cool :-‐) Une Grande Bouffe fût préparée et nous sommes partis à une 15aine en bateau pour aller passer la journée du 25 décembre sur le motu, qui s'est coiffé d'un vilain machin sombre et mouillé juste pour notre arrivée. Aussi vite balayé par le vent qu'il était arrivé. On a débarqué sous soleil brûlant saumon, st-‐jacques, foie gras, tout ce dont je me serais passé, mais aussi démarré les bbq et fini aux marshmallows (amenés de Suisse !) qu'ils ont tous adoré. J'ai géré le bar à caipi. Les enfants ont grimpé aux arbres et joué avec les Bernard-‐l'hermite, et les grands ont fait les cons et beaucoup rigolé – et complètement oublié que c'était Noël, sauf pour une parenthèse de pensée pour ceux qui le passaient au froid.
AU RAYON ACTIVITES Les journées sont bien remplies de mille et unes activités passionnantes, trop nombreuses pour être listées, mais dont voici un échantillon: écouter les oiseaux chanter au réveil, perdre son regard dans le lagon en buvant le premier café, admirer le lever du soleil, plus tard le coucher, le lever de lune et toutes ces étoiles, regarder les couleurs du paysage changer au cours de la journée, explorer, découvrir, apprendre des nouveaux mots et plein de nouveaux trucs, choisir le bikini, le paréo et sa fleur à mettre sur l'oreille pour la journée, créer le jardin, ratisser la plage, tailler un pilon avec mon couteau (machette) sans me couper un bras, trouver marrant de faire ma lessive à la main (ça, ça ne va pas durer), prendre le temps de bavarder avec des inconnus, qui du coup ne le sont plus, apprécier tous ces sourires et tutoyer tout le monde (y'a juste à la banque que ça fait bizarre), pédaler beaucoup sous le soleil cramant ou la pluie battante, attraper les parfums de tipaniers d'une narine au passage, transpirer à mort et plonger dans le lagon, admirer tous ces jolis poissons, les sorties bateau, les intermèdes indispensables dans le hamac, rêvasser, les nouveaux amis, les fêtes, les bouffes improvisées, et les nouveaux cocktails avec les moyens du bord héhé > né sur notre motu (mini-‐île) festif le jour de Noël, je te file le tuyau en exclu: t'aimes la caipi ? tu vas adorer… avec une pointe de gingembre frais ;-‐) C'est dire si la vie ici n'est pas de tout repos ! je n'ai même pas encore eu le temps d'écouter les bananiers pousser !! ce qui reste donc un des projets à réaliser. > Côté MER: caresse les raies… admire de couleurs… a pris des couleurs… apprécie la nouvelle > et côté MONTAGNE: caipi au gingembre… grimpe le Mont Rotui, Janou is HAPPY J un peu comme L'Everest mais en moins froid et plus végétal (ça mérite pour la vue!!) perdu 2 kg (de sueur)… se fait 3 heures de rando pour atteindre le col des Trois Cocotiers à 357m tombe sur une forêt de bambou WAOW et part à l'assaut de la cascade d'Afareitu de l'autre côté de l'île sous la pluie (bin ouais, sinon y'a pas tant d'eau) … et après tout ça, la nuit, je dors drôlement bien !!
Parfois, aussi, il pleut, on n'aime pas trop mais la nature et ma pépinière apprécient. Ce qui a donné un peu de temps off à la rédaction pour bricoler cette petite missive…En pleine saison des pluies (dec-‐jan), c'est quand même le soleil qui domine – et là je vais te quitter pour aller m'en prendre une bonne dose. Allez hop, en avant pour la suite, c'est parti pour une folle nouvelle année, que je te souhaite aussi colorée et pleine de bonne énergie que cette photo illustre !!! M A N U I A ! &HAPPY 2014 !! Ndr: La rédaction tient à préciser que ce n'est pas parce qu'elle donne des nouvelles rarement et tardivement qu'elle ne pense pas à toi, au contraire. Le seul vrai problème ici demeure la connexion internet, pour laquelle il faut pédaler jusqu'au Petit Village, prendre un forfait, ne pas se laisser distraire par les autres qui passent et veulent papoter, rester zen quand le mail ne veut pas, ce qui est souvent, comprendre que vouloir passer un gros truc par un tout petit tuyau ça l'fait pas, ne pas péter un câble quand la connexion s'interrompt, voir le WIFI comme un luxe et accepter qu'internet ici fonctionne comme le reste: on island time… … la suite suivra un jour … promis! Janou / en janvier 2014
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