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Published by Scholastic Canada, 2021-12-15 19:50:17

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Texte français de Christiane Duchesne Les éditions Scholastic

Les illustrations de ce livre ont été faites à la pâte à modeler, mise en forme et pressée sur carton. Les reflets sont dûs à des retouches à l’acrylique. La conception graphique de ce livre a été faite en QuarkXPress, en caractère Giovanni de 16 points. Photos de Ian Crysler. Données de catalogage avant publication (Canada) Reid, Barbara, 1957- [Golden goose. Français] L’oie d’or Traduction de : The golden goose. ISBN 0-439-98720-2 I. Duchesne, Christiane, 1949- . II. Titre. III. Titre : Golden goose. Français. PS8585.E4484G6414 2000 jC813’.54 C00-930820-2 PZ24.R44Oi 2000 Copyright © Barbara Reid, 2000. Copyright © Les éditions Scholastic, 2000, pour le texte français. Tous droits réservés. Il est interdit de reproduire, d’enregistrer ou de diffuser en tout ou en partie le présent ouvrage, par quelque procédé que ce soit, électronique, mécanique, photographique, sonore, magnétique ou autre, sans avoir obtenu au préalable l’autorisation écrite de l’éditeur. Pour la photocopie ou autre moyen de reprographie, on doit obtenir un permis en s’adressant à CANCOPY (Canadian Copyright Licensing Agency), 1 Yonge street, Suite 1900, Toronto, (Ontario) M5E 1E5. 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 01234/0 Imprimé au Canada

Pour Ian

Il était une fois, dans une ville du Nord, un riche marchand appelé monsieur Leroi. De tous ses avoirs, sa fille unique était son bien le plus précieux. Un matin, il la réveille très tôt. — Défense de regarder! murmure-t-il, en la faisant sortir. Surprise! La jeune fille ouvre les yeux. Elle en a le souffle coupé! L’arbre, dans lequel elle aimait tant grimper, a été abattu. Les buissons, où tant d’oiseaux venaient s’abriter, ont disparu. L’étang aux grenouilles a été rempli. — Bon anniversaire, princesse! lance son père. — Je m’appelle Elvina! gémit-elle avant de s’enfuir dans sa chambre. Monsieur Leroi laisse échapper un soupir. — Pas un seul sourire en seize ans! J’ai dépensé ma fortune pour rendre ma princesse heureuse et j’ai échoué! Que faire? 2

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Au fond de la forêt, derrière la ville où habite monsieur Leroi, vit la veuve d’un bûcheron et ses trois fils. La veuve est aussi fière des deux plus vieux qu’ils le sont d’eux-mêmes. Ils ne se soucient guère du plus jeune, Hubert, un rêveur. — Oh, Bébert, as-tu autant de glands dans la tête que dans tes poches? Je t’ai demandé d’aller chercher ma brosse à moustache! 4

— Cesse de piailler avec tes amis oiseaux, Bert, et donne-moi un cure-dents! Même la mère s’en mêle. — Tu perds ton temps près des marais! Va plutôt cirer les bottes de tes frères. Hubert accepte tout avec bonne humeur. 5

Un matin, la veuve fait venir l’aîné. — Il est temps de prendre la hache de ton père. Va couper du bois dans la forêt. Beau et brillant comme tu es, tu sauras nous rendre riches. Elle met dans son sac à dos une brioche encore toute chaude, et une bouteille de cidre pour étancher sa soif. Pas très loin dans le bois, le fils aîné croise un vieil homme aux cheveux gris. — J’ai tellement faim! crie le vieil homme. J’ai tellement soif! Auriez- vous une bouchée ou une gorgée à m’offrir, jeune homme? — À vous offrir? répond l’aîné, railleur. Si je te donne quelque chose, il n’y aura plus rien pour moi. Déguerpis, bon à rien! Fier de sa réplique, le jeune homme commence à entailler un bel arbre. Dès le premier coup, la hache lui échappe et lui coupe le bras de si vilaine manière, qu’il doit vite courir chez sa mère. 6

Le lendemain, la veuve remplit une gamelle de tartelettes au beurre, avec de la limonade, et envoie son deuxième fils dans la forêt. — Grand et fort comme tu es, tu vas réussir, j’en suis sûre! En chemin, le deuxième fils rencontre le vieil homme aux cheveux gris. — Je suis faible, assoiffé et affamé! S’il vous plaît, mon bon jeune homme, voudriez-vous partager votre repas avec moi? — Ho, ho! fait le deuxième fils en riant. Je ne suis pas devenu grand et fort comme ça en donnant ma nourriture à n’importe qui. Disparais! Puis, il marche vers un arbre, et y donne un formidable coup de hache. Par malheur, la hache lui échappe et lui coupe la jambe de si vilaine manière, qu’il doit vite courir chez sa mère. 7

— Aujourd’hui, c’est moi qui irai dans la forêt, dit Hubert, le troisième jour. — Insensé! dit la mère. Tes frères se sont tous les deux blessés. Et toi, tu n’es ni aussi beau, ni aussi intelligent, ni aussi grand, ni aussi fort qu’ils le sont. Mais Hubert supplie tant et tant sa mère, qu’elle finit par céder. Il n’y a rien d’autre pour lui qu’une croûte de pain et un pot d’eau de puits. Sitôt parti, Hubert rencontre le vieil homme aux cheveux gris. — Je meurs de faim, je meurs de soif! gémit le vieil homme. Auriez-vous quelques miettes ou quelques gouttes pour moi? — Je n’ai que du pain et de l’eau, mais je veux bien partager avec vous. Hubert fouille dans sa poche et, tout étonné, y découvre une gourde d’argent remplie de lait au chocolat mousseux, et un sac de beignes. Hubert et le vieil homme mangent et boivent tout leur soûl. — Tu as bon cœur. Va voir cet arbre et tu feras fortune. Et il s’incline devant Hubert, avant de disparaître. 8

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Hubert regarde l’arbre de haut en bas. Puis, il en fait le tour. Mais voilà que, dans un trou, niche une oie. Ce n’est pas une oie ordinaire : chacune de ses plumes est faite d’or pur. — Tu es d’une grande et rare beauté! Je dois faire part aux autres de cette découverte. Viens avec moi, ma Dorée! Prenant l’oie sous son bras, Hubert marche vers la ville. 10

Au coucher du soleil, il atteint l’orée de la forêt où se trouve un motel. Hubert décide d’y passer la nuit. En échange de la gourde d’argent, une des filles du motel lui indique sa chambre, sans quitter l’oie des yeux. « Une seule de ces plumes, et je serais riche! » songe-t-elle. 11

Elle attend que tout soit paisible avant de se faufiler dans la chambre d’Hubert. Lorsqu’elle s’empare de l’oie pour lui arracher une plume, elle s’y retrouve collée. — Au secours! crie-t-elle. Marie! 12

Sa sœur arrive en courant. — Thérèse! Qu’est-ce que tu as là? Fais voir! Elle prend sa sœur par la taille pour la tirer de là et s’y retrouve collée, elle aussi. Elles passent la nuit, ainsi coincées. 13

Le lendemain matin, Hubert, bien reposé, prend son oie. — Quel matin radieux, ma Dorée! déclare-t-il avant de se mettre en route, sans se soucier des deux jeunes filles derrière lui. Un chauffeur d’autobus, qui attend son petit déjeuner, observe les deux sœurs qui marchent derrière Hubert. — Thérèse! Marie! Mon omelette?! 14

Au moment où il attrape le cordon du tablier de Marie, il s’y retrouve collé, et bien obligé de suivre. — Vous allez être en retard! crie l’institutrice au chauffeur. Elle l’attrape par la manche, et se retrouve collée aux autres, forcée de suivre, elle aussi. 15

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Au moment où Hubert et sa bande entrent dans la ville, Marie- Louise Poirot bondit de derrière un buisson. — Voyous! vous piétinez mes tulipes! lance-t-elle. Elle tord l’oreille de l’institutrice et, avant de se rendre compte de ce qui lui arrive, elle est emportée et trottine derrière les autres, le long de la rue principale. — Au secours! crie-t-elle lorsqu’ils longent le champ de monsieur Maurice. Ce dernier tend la main à la vieille dame et se retrouve collé, comme les autres. Le barbier, voyant son prochain client disparaître, part derrière lui à la course. Il rejoint vite le curieux défilé qui se dirige vers le domaine de monsieur Leroi. 17

Ce matin-là, monsieur Leroi est aussi mélancolique que sa fille. Il a offert la moitié de sa fortune à qui saura la rendre heureuse. Mais quand tous ses prétendants avides de richesses se présentent, Elvina se fâche. — Père! dit-elle. Mon bonheur ne se marchande pas! Il faut annuler ce concours tout de suite! — Messieurs! toutes mes excuses, déclare monsieur Leroi, découragé. Rentrez chez vous! 18

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Au même moment, l’oie Dorée, Hubert, Thérèse, Marie, le chauffeur d’autobus, l’institutrice, Marie-Louise Poirot, monsieur Maurice et le barbier entrent dans la cour, trébuchant les uns sur les autres, tous à la queue leu leu. Puis trois évènements s’enchaînent : Elvina éclate de rire, le sort est rompu, libérant tout le monde, et Hubert devient fou d’amour. 20

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— Je m’appelle Elvina, dit-elle en s’approchant d’Hubert et en lui tendant la main. Ébloui par son sourire, Hubert rougit. — Moi, c’est Hubert, et voici mon oie, Dorée. Ravie, Elvina laisse échapper un rire et elle murmure à l’oreille de son père : — Père, vous n’auriez pas une offre à faire à ce jeune homme? Son père n’en croit pas ses oreilles, ni ses yeux d’ailleurs, mais il préfère garder ses pensées pour lui-même. 22

— Bravo! jeune homme. Je suis heureux de voir que vous avez réussi à apporter un peu de bonheur à ma princesse. Pouvez-vous cependant m’assurer que cela durera? Voici ce que je vous propose : si vous pouvez faire sourire Elvina encore trois fois, vous aurez sa main. 23

Hubert est entièrement conquis par la délicieuse Elvina. — Je collectionne les glands, lui dit-il. Et, en sortant de sa poche une pleine poignée, il lui en offre un. — Si vous savez vous en occuper, il donnera un arbre magnifique. — Vraiment! fait Elvina, dont les joues rougissent aussitôt. Là-bas, dans la forêt, un oiseau se met à chanter. Hubert lui répond en sifflant et sans tarder, une mésange vient se poser sur son épaule. Cette fois, les yeux d’Elvina étincellent, et elle sourit. Hubert se remet à siffler, gazouille à sa manière, imite l’oiseau et en un instant, la cour se remplit d’une volée d’oiseaux de toutes les espèces. Elvina sourit de nouveau! 24

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L’oie d’or donne un coup d’ailes, saute des bras d’Hubert et commence à donner des coups de bec sur le sol. — Que se passe-t-il, ma Dorée? Hubert se penche vers le sol et écoute, puis il retire un carreau du pavé. De l’eau bouillonne au fond du trou. — Il y a une source ici, là-dessous. C’est l’endroit rêvé pour un étang, ajoute-t-il en montrant l’eau du doigt. Elvina, toute souriante, saute au cou d’Hubert avec un cri de joie. Son père serre alors la main d’Hubert. — Félicitations, mon garçon! 27

La petite foule applaudit et monsieur Leroi invite tout le monde à faire la fête. Et, pendant des jours, on se régale, on danse et on se réjouit dans la petite ville. 28

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Hubert et Elvina sont merveilleusement heureux ensemble. Et ils le seront pour toujours. 30



Pour récompenser Hubert de sa générosité, on lui offre une oie d’or. Il emmène l’oiseau rare à la ville pour le présenter à tous. Quand la fille du motel s’empare d’une plume de l’oie, elle s’y retrouve collée. Ainsi va le sort de plusieurs habitants du village : le chauffeur d’autobus, le barbier, et bien d’autres. À la vue d’Hubert et de son étrange défilé traversant la ville, la fille de monsieur Leroi éclate d’un rire contagieux! C’est alors la fête dans la petite ville, et tout le monde y vit heureux depuis. Ce conte classique et plein d’humour est adapté par Barbara Reid. Elle a remporté de nombreux prix et ses illustrations en pâte à modeler sont reconnues à travers le monde. Barbara est aussi auteure et illustratrice de Quelle belle fête! et Deux par deux, en plus d’avoir illustré Cadeaux; Ah, ces oiseaux!; Effie; Un, deux, trois, voilà la Mère l’Oie! et Quel beau petit! Barbara Reid vit à Toronto avec son mari, le photographe Ian Crysler, leurs deux filles, Zoe et Tara, et leur chienne, Ruby. ISBN 043998720-2 90000 9 780439 987202


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