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du roman photo au roman photo

Published by galiana, 2016-07-06 03:24:29

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Communication et langagesDu roman-photo au photo-romanGérard BlanchardRésuméL'ordre des mots a son importance : roman-photo ou photo-roman, Gérard Blanchard nous explique quelle différence il faut yvoir. Mais, aux nuances près, il s'agit du même phénomène : la production et la consommation mensuelle, rien qu'en France, desix millions d'exemplaires d'un type déterminé de publication. Six millions de lecteurs réguliers, cela représente bien l'objet d'uneanalyse. L'étude publiée ici est extraite de travaux qui ont été présentés en janvier 1970 au musée des Arts et Traditionspopulaires, dans le cadre de recherches consacrées à « l'Imagerie populaire contemporaine ». Ces travaux ont également étéprésentés à la Ligue française de l'enseignement, à la maison de la Culture de Grenoble lors de la Quinzaine du Livre en 1970,et cette année enfin au Congrès des médecins catholiques français.Citer ce document / Cite this document : Blanchard Gérard. Du roman-photo au photo-roman. In: Communication et langages, n°10, 1971. pp. 95-109. doi : 10.3406/colan.1971.3876 http://www.persee.fr/doc/colan_0336-1500_1971_num_10_1_3876Document généré le 05/01/2016

DU ROMAN-PHOTO AU PHOTO-ROMAN par Gérard Blanchard pBL'rloaèrnsd,crheailrddse'asngoitumsodteusxpamliqêsumoene qiupmehpléloenrotdmainfècfneéer:e:nrcoleamialpnr-fpoauhdtuotcoytioovnuoirep.thMotlaaoi-sr,coomanuasxno,mnmGuaéanrtaicorends qrdmeupéreitésneenrtsoemunetbilnileeéén,tédlre'oipebrnjpéeustebqndluit''cueéannsteioenFan.nraanSjlaycinxesv,ei.emrdLie'lél1tio9usn7dix0se dpamueuiblllmliieoécnuetsseéiucerids'deexesretsémgeAupxrlltiatersirariset,eset cdedTel'ruaantdriatvtiyoaunpxes dfppoproeulpaairnuelçalacaioirQsneeutsie,ndmzedapaionlnr'eesaninsdleeeuig»n.cLaeiCdmverreseentted,rneavàa1ru9lexa7c0h,moenreatctihsoéecngseatltcedeomenaesnlnaanctréCeééutelésteunprfàeriné«sdeaelnu'ItmGéCasrgoeneànrgoirlebaèlesLildgouerses médecins catholiques français. L'intérêt que nous portons au roman-photo tient à l'importance sociale des mass media en notre temps. Les critiques à son endroit, que l'on peut lire ici ou là dans la presse, ne manquent pas.. Elles ne font que démontrer le peu d'intérêt pris par les intellectuels (détenteurs de Culture) pour ce moyen d'expression où le roman populaire et la photographie se mêlent dans une production soumise aux impératifs de la vitesse et du bon marché. On trouve des « exécutions » de ce genre : « Etant donné le niveau intellectuel dont fait preuve ce genre de littérature, il y a de quoi frémir si l'on songe qu'il sort six millions de romans- photos par mois et qu'ils sont lus par vingt millions de lecteurs (certains en consomment une moyenne de un par jour) l. » La brève analyse d'Edgar Morin dans l'Esprit du temps (en 1962) fait preuve de plus d'objectivité : « Nous retrouvons dans ces feuilletons d'images, écrit-il, les vieux thèmes du roman populaire du XIXe siècle, avec orphelines, châteaux, mystère de la naissance, horribles malentendus, félons perfides, cœurs purs, ... le sens de la modernité iden- tificative tendant à remplacer les châtelains aristocrates et bergères des feuilletons par des olympiens modernes (champions sportifs, aviateurs, chanteuses, starlettes, etc.) ou des ingénieurs, médecins, directeurs d'entreprise. » 1. Témoignage chrétien : « Le colloque des médecins catholiques » (janvier 1971).

Du roman-photo au photo-roman La première analyse positive est celle de Flavien Monod : « Un parent pauvre millionnaire..., c'est Je roman-photo », publiée en 1961 par Maximilien Vox dans Caractère Noël. La seule étude de quelque importance est celle d'Evelyne Sullerot qui forme un chapitre de son livre, la Presse féminine (collection « Kiosque », 1963). Elle y écrit : « Le phénomène est important dans la mesure où il témoigne, lui aussi, d'une pénétration de la grande presse quotidienne par ce que Morin a appelé les valeurs féminines... Le photo-roman est un pur produit de la presse féminine populaire catholique et latine. Sa fortune s'arrête aux frontières du monde latin à prédominance catholique... Les Anglo-Saxons préfèrent le « comics » dessiné, plus abstrait et plus fantastique. » L'enquête d'Evelyne Sullerot porte sur la production des années 1960 et 1961. Elle est indispensable à qui veut se fair.e une idée de ce que fut le roman-photo de ces années, photographié dans, des décors neutres pour l'exportation internationale et utilisant les principaux plans cinématographiques devenus depuis longtemps familiers au public. Dans l'étude qui suit, j'ai essayé de différencier nettement le roman-photo (fidèle aux normes du feuilleton, mais redécoupé en tranches fines réparties sur chacune des photos dont le rôle est d'entourer le texte de vagues précisions sur les personnages et l'action) du photo-roman. Sans que le roman-photo sentimental (type le plus fréquent de la « presse du cœur ») soit délaissé, un nouveau genre paraît lié à la presse du sexe, qui valorise la photo de nu et les scènes suggestives ; une nouvelle clientèle achète le photoroman pour ses photos « mis-en-scène ». LES ORIGINES Historiquement, le roman-photo est né du cinéma. Vers 1915, le ciné-roman a connu sa période de grande vogue, en même temps que prenait son essor le film à épisodes. Le ciné-roman d'alors était très nettement différent de ce que nous appelons aujourd'hui du même nom. C'était l'adaptation romancée d'un « serial », c'est-à-dire que c'était une production littéraire sans autre image que celle de la couverture,g, Comme le Fantomas de Louis Feuillade, le film pouvait être tiré§> d'un roman feuilleton à succès ou à l'inverse, comme Judex duJ même Feuillade sorti sur les écrans dans le même temps où le récit du film paraissait dans le Petit Parisien. Le roman populaire revit dans le ciné-roman première manière. C'est seulement vers les années 30 qu'on voit apparaître des ciné-romans illustrés par des photos de films.| En se multipliant, les photos vont faire faire au ciné-roman d'hierO1o les premiers pas vers le photo-roman d'aujourd'hui.

Mass media 97 En 1947, à Rome, Stephano Réda monte avec des films des ciné-romans qui sont construits comme des bandes dessinées. Il fait passer les textes en dessous de l'image et, dans l'image, il inscrit les dialogues, dans des ballons. Les Italiens, d'ailleurs, appellent indifféremment « frametti » les romans-photos et les bandes dessinées. Les photos extraites de films sont si médiocres que leur reproduction donne souvent de très pauvres résultats. En 1947, Damiano Damiani, metteur en scène de cinéma, imagine de fabriquer les photos de films qui n'existaient pas. Le roman-photo était né. Son succès déborda très largement les frontières de l'Italie, en se limitant toutefois — comme le fait remarquer Evelyne Sullerot — aux pays latins catholiques. L'industrie italienne du roman-photo vient de très loin en tête de la production totale. La plupart des histoires qui se consomment journellement, en France, nous viennent d'au-delà des Alpes. En France, en 1949, c'est Cino del Duca qui acclimata le genre. Celui qui devint le grand patron de ce qu'on appelle la « presse du cœur » organisa systématiquement l'importation des romans-photos italiens. Les premiers parurent dans sa revue Festival.20 ANS APRES :ENQUETES AUPRES DES REALISATEURS Les conditions de travail du créateur de roman-photo sont dures. Anne-Brigitte Georges et Paul Gil, en juillet 1969, dans la revue Constellation, rapportent le cas\" d'un réalisateur qui fait environ 2 000 photos par mois, soit à peu près un roman-photo complet par semaine. Il tourne pendant trois ou quatre jours, il fait le tirage des photos et leur montage en 48 heures, et le budget dont il dispose varie entre 10 000 et 15 000 francs selon l'histoire. Ce réalisateur pense que le roman-photo est au cinéma ce que le feuilleton est à une dramatique télévisée, et qu'il y a d'excellents feuilletons. « Le roman-photo va se débarrasser de cet esprit un peu mièvre au temps des cosmonautes, s'étendre à un public plus cultivé. Je m'inspire, dit-il, de sujets plus jeunes qui touchent les yéyés, les étudiants, et pas seulement les fonds des campagnes ; je rêve d'en faire pour hommes, je rêve d'en faire d'espionnage, de guerre, de montrer les sports virils. ■ Cette opinion est partagée par la plupart des réalisateurs. Nous avons, de notre côté, interrogé Dominique et Flavien Monod, réalisateurs provinciaux, et même provençaux (Lurs-en- Provence), de romans-photos. Ils confirment que 9 sur 10 des publications sont d'origine italienne, qu'en France il y a 2 types de réalisateurs : ceux qui sont attachés à un magazine et ceux qui sont indépendants. Ces derniers vendent « à la pige ».

Du roman-photo au photo-roman Le roman-photo plagie le cinéma muet, ses gestes conventionnels, sa pantomime expressive. Le photographe est le metteur en scène. Dans le meilleur des cas, le réalisateur fournit la mise en pages toute faite pour le journal, « bonne à graver » ; mais, souvent, celle-ci est faite au journal. Dominique Monod refait ses dialogues quand les planches sont montées, pour qu'ils soient mieux adaptés, en fonction de la place disponible. Flavien Monod conclut : « L'utilisation du roman-photo dans la pédagogie n'a pas été tentée, c'est dommage. » II faut dire que nous en sommes toujours au même point et que, depuis ses origines, le roman-photo n'a guère bougé. J'ajouterai aussi qu'un des malheurs du roman-photo, c'est que la critique ne s'exerce pas à son endroit, du moins la critique réelle. La plupart du temps, on ne parle pas des romans-photos ou, quand on en parle, c'est pour les éreinter ; et en réalité, les gens qui en disent du mal ne les regardent même pas. Si ceux qui se préoccupent des moyens de diffusion, des mass media, voulaient se donner la peine, eux, de faire des études sur le roman-photo, peut-être que l'on ferait avancer le roman- photo. 20 ANS APRES : LES ROMANS-PHOTOS ET LA PUBLICITE Depuis le reportage de Nadar chez le physicien Chevreul refusé par le Figaro en 1886 2, le reportage photographique a fait de nombreux progrès. Excelsior de 1914 donne le film de l'événement : c'est la guerre. La carte postale, tout comme les vues stéréoscopiques, utilisera l'art de raconter des histoires en images pour vendre des « séries ». Le roman-photo, le ciné-roman, puis le photo-roman réaliseront le rêve de Nadar. La publicité n'y restera pas indifférente. Le roman-photo permet de présenter les produits en action. Francis Martocq, agent publicitaire des romans-photos « Lan- cio », nous a communiqué quelques chiffres.o II existe environ 140 titres différents de photos-romans mensuels\ sur le marché français, tirage total : six millions d'exemplaires ;§, une même personne achète en moyenne 4 titres chaque mois,§> mais c'est un des rares types de publications qui dépassentJ 4 lecteurs à l'exemplaire. c Qui sont ces six millions de Français qui lisent des photos-â romans ?.8 Nous livrons ces chiffres à titre indicatif, car il faut considérer § qu'une majorité de jeunes ont répondu plus facilement. Pour SO e2n. Aimceagseusjedt,e olna cPornéshuislteoriraeGàérnarods Bjoluanrsch(aMrdara:bolautB-Uandiveerdseitsés,iné1e969:, Hpis.to1i4r8e). des histoires

Mass media 99prendre une précédente enquête (janvier-février-mars 1966)sur 360 acheteurs de Charme interrogés sur le lieu de vente,198 personnes avaient plus de 25 ans (soit 55%) ;aujourd'hui : 40 % seulement.12 % d'hommes 88 % de femmesAge : 36 %de 15 à 20 ans 31 %de 21 à 25 ans 20 %de 26 à 35 ans 13 %plus de 35 ansSituation de famille :Célibataire . 46%Mariés 54 %dont 87 % ont des enfants 51%Niveau d'instruction : 44 %PrimaireSecondaire 5%Supérieur 9 %)(Complément d'études techniques 10%)(Encore étudiants57 % travaillent 53 %sont salariés 4%sont à leur compteGains mensuels : ; 32 %de 550 F à 700 F 20 %de 700 F à 1 000 F ; 35 %de 1 000 F à 1 500 F 13 %plus de 1 500 F .•(Chiffres d'avant l'augmentation générale de juin 1968)Biens de consommation : » 32 %Possèdent une voiture » un réfrigérateur 45 % » une machine à laver 33 % » la télévision 38 %(Les plus jeunes ont comptabilisé les biens familiaux)— Une lectrice achète près de 4 photos-romans chaque mois(exactement 388 par 100 personnes). 3,4 lecteurs à l'exemplaireau foyer.— Mais : 83 % de ces acheteurs déclarent les prêter à leursamis ;78 % les récupèrent ou les gardent pour les relire, chaqueroman étant une histoire complète.

Du roman-photo au photo-roman LE FIGARO A l'origine du roman-photo g T- En 1886, Nadar, aidé de son fils Paul, interviewe le physicien Chevreul sur « l'art de vivre 100 ans ». Il doit abandonner l'idée de réaliser un enregistrement sonore de cette conversation et se contenter d'une sténographie qui lui permet de redistribuer ensuite les phrases de Chevreul sous les photographies, à l'emplacement qu'avait utilisé Rodolphe Tœpffer pour noter les réflexions de ses personnages imaginaires. Nadar colle ses photos sur le supplément littéraire du Figaro et esquisse une mise en pages qui est refusée par les responsables de ce journal. L'article paraîtra banalement dans le Journal illustré du 5 septembre 1886 et on ignorera longtemps l'intuition géniale de Nadar. (photo André Martin). >CIOII

{HHi s™Dq« uOIiICyUsuMpa pElrNaimTgSerraandlee hdoértleocgteivàe rfeixvéolvseurr i Mystères de NewYorkdpunaésge,ucipshaéraeciseeenquouecomspalmutciôostsuisoqinunineanivreae,lseuenrtguieprraasteur,epdlhn'aiuenrutrcféaeler'dsuaeaisdvmsseraanoeuidtntéesav,uhoéuuernbnéoeetessrolaoaidînnue,masnpatoaiéusrpodnoqalepnusés'màeisanldt'Hréoeouriadstseounrs PIEHR.LRUE1TH*D» EPCAO1 ULERFCILEMLLEmc»eonLdteeièrtmnraeeîst.r.f.eoisa. Pveoalrél lleui daiarmraacnhte pleoujroylaausOPmcohenounenrsdjtecaethnltetaeencmàPeeecapnartéblaen.cmédetapLrnsaed,sruvluoecnrihtevuevszorooleulevetueelrerlres.r.tvaiEonStllu.rléerupqruiése. dBG'iieblolluirosggterrsaépsFhri(eonn°:va3«l,,lefdéavRnroisemrlaen1-9Cc6ihn8aé)s.mseau»r, partpoaritsl..e. »joLuoruniaslisAtrea,goiln,se« Asnauicveet osuurleles «d.aLnes RCoimnéanm-acin6é8ma(n»°, pdaer dMéacuemricbereD)u. bourg, PLaenofirlmamdae».Louis Gasnier, les Mystères eE2dnt2eatéNtsip-erUiawsnouiYdsnoerskcrodomme(1pa96no10r05tf)ae,miutr.ilélPeeanitleiorsnréFerapauDnuxebcceloiéurpcaerlle elLpdireuleuoûlsubtmjooslliiutteéèeranrdruiéntielstlnaeilrtodpe,nadlatnesreoosnuuLMccla1heelae9sté1Riepn6seapC,rnhhel(aoticeictCossaotrsmgisaérrontmoéédmceeuseTaàrncedfinsebiuC-llumcaoinrLnebiaé)vev.mrialeia.tLES MYSTÈRES DE NEW-YORK LES KTSTERES DadreErSIêd*.taiésempWpaaovrmEreatnîWetsaroi-etudTleedaOvvielaRaenatKI*o*u'«vpl(r!oaiiqrçruta,ie.eUrb_*ve,rmodunkti*pmats'écthaaegimet »com-mOoduei, ertépmononditfiaUncéda•mteeasceàs*cefqhutes aqmaeèctiusaf—ésiao*molirileetlesHcenen'veettrsupctaraaa.rtemutuadbsuseaJqersnsumeisioeeletsseqn,uuulmtieregssl\rUqmoauscssoeedv'iaebnovmAinpsejeotnewvuuutoarxuruvédrpaoeea,innnratgjneeaofroufte~psaéuuli^eiuxirlss»se, mpofaddpdestpaaJmererabuéoe'tuaecusimseiucéaraè—PE——Crumtsshinecrtaréétexsadôrieeetas-soumdnteagiavaMNHenxrueéis,netdemrroiVCcaxoaencteednuetud-nlsogtijaps«stneoutryilbataficpenaeaodteimrmcouraovssic)éTlêaamoemsornoetessisittnfnssptnisisr'eqmrês,aoaaatrasauumsevinmmeieruttbeenmiaeneee-sWiauptrosqtosadaîtleneçonudddtsiaeeoevrtnuartleeeensoulprotitnressslnoaaeloremunvctutrliairtsNsèoese.mes-éaorrurhecspneat*ldsoanaunluetCf,aebmvittlirmaiqee>alrieavurmlrsmssieena*teaeubsasnqnoauâsuitnatIitnhfassItliiêidneraeuloévttlinacimgttreearrOtemjpaémeafellwruknre'eCeueoemnndIvgaseisn*,tdteéea,i tlmeareeetirtuobnslamésmabiaianinevnttlqerescuotudceerghuolveissaumuaitrtpsitoneDdurtna4efeneesslpneoaêtuaurtunrrdtlederaepuqeseqxutuppeintiloolorreusptt'avieUoereu»rlavoeeausinrnrxatritfaèmornesiunds,,rt V«HreUstjnme sdeiginrntiegaepd»ravesm»seauthsm*lioeanotedtan.prrhoélupkarrécepnorounitnddsuieit,K,thM«éjt,« ' I < <fatAdtvtmenpnoxteororoloatue'-SLîonmnotooaca»'npuie«ushthtnqhetvrtoturetsuCnnncermriemteetéwr<rmat]mébt«uwIdfqepelneeliuu'enelrhasfauetbvqroro»ptomip«oéitertrsavatnrerpurédée,,naru'hdmeenomkeJen'xamEaulocbcoltdqpruefutinemoeuctUarighiecnnttettanotejeeteleivtummr(sqoeerpeu'nupéetaeecssrsnOnonan»opvvnz*s,*iocesg*ramMsune*tuqae,l.taeasltcaKsq*dJr'udéDaaomftssoteas*tesar.tif•s.»*t-da,•, cc•lgaudpdds•bmpn0didCralaechrmohuhneoorelug«amp-TraattLSimuuafnhopjLceMcctkploaoae»icacpaiaemneaéeeJaAifaoMeestnuOanaddrwimidetrgdcS]uDcceiedtaa«Firuow«qnetniao*ameneom,uiddtouaesntpq»\antéirmeeAlpnaounetvjft•easqatermtlpriaaeeeçqtocnuattdpcaeiecmslaraehcoifteoemeeseeéaviateoin,elimmtiéd»erda*clltsmm(Mdtt,oeetfwuonetwmasetCHvc'lmtdaeaip-oo»otittuqpeaulmvueesah'aK»mseàrpazluenqror»tgekMnxlethaiapimodew»•JnaniprpItaéfrasMsceuor*aiaeéookeaKmca•rcsguetttnh«vveàuotoiasrd•tppcntrnqmtniehncxurovaenaeosiMecmepm-tnrtaeleaa,avwkehcantprpnnsnntatjehalqdemuoofeerîttatar\nsmtninlde,*ueeArm-nnesep(onuuèmecropmeliMddmslsnnetatUaAeaie'eiot»a»ninda.repren4sanreonbdan-aacléd4updltniottveaoteapattaétU>dwepetrnpiiatrrnmebicisUtta«émpfeotdjmoaviutMohmiseasbaDaei>osunretnuqaeéraacaantodeiuliureaaeMlaaairn»illtttaaettstt,*,,tteeea-,.afttuun—rat eEetotoduqujbuoeuabunrasdndcciojetotaetrneattiratecéermqebusise-aaa.tt\t'<mnréu»nnoeire*d*- U cékbra dctMtf««. momI le chtf 4t

Du roman-photo au photo-romanSATANIK photo-histoire pour adultes, policier. Qu'importe d'ailleurs ces histoiresmensuel (1966) irnélpaésstaébelse.mSeantatnlieks rmepêrméessenette inbileanssalbeletmyepne tToujours en des temps troublés se de publications de poche « pour adultes »représente et s'exorcise l'angoisse de la qui sont les petites sœurs de Playboy.mort, celle de la peste noire ou de la Le prétexte à toutes sortes de déshabillagesbombe atomique dans les images très y abonde. C'est une galerie de jolies fillespopulaires de la danse des morts, qui sert habituellement de préludepamphlet égalitaire dans lequel les àvociresdepsub«lincautsio»nse.nOnsituleastioanc.hèLtae pphooutroprinces et les puissants côtoient les est mieux éclairée, meilleure que dansmoins que rien. Après un bref détour les romans-photos ordinaires. Ainsi naîtpar les gravures populaires de la le photo-roman. Le sadisme aidant, cesgrande danse macabre des femmes histoires renouvellent le frisson deou le dessin de Nicolas Manuel Deutsch certains policiers noirs dans la lignée desur lequel la mort trousse une fille, Pas d'orchidée pour Miss Blandish.revenons à Satanik, car il s'agit égalementd'une « danse macabre » sous un prétexte

Mass media 103 Vous qui recherchez d abord la qualitt - vous savez taire la différence. • TsziJZZZîZSïZ, vous choisissezLA CHEVAUCHEE FANTASTIQUE Le petit photo-roman de publicitéciné-roman d'après le film de John Ford Soumis à des rythmes de parutionDu roman-cinéma au ciné-roman il n'y a différents suivant les supports, leqilulu'usntrépsasd. eLeqsuelfqilumess rpahcoontotsés deet vedettes photo-roman peut se présenter sousqui font rêver sont de plus en plus la forme feuilletonesque d'un « à suivre >abondamment illustrés. Les photos tirées ou celle d'un épisode complet. La pagedu film permettent de le reconstituer publicitaire ne pouvait ignorer cetepsrtesqnué.e Aencteièrqeumi enets.t Uranconnotéuvedlanasrt le artifice qui lui permet, sous l'aspectdéroulement d'un temps est substituée d'un bref photo-roman, de présenter unl'ellipse qui, entre deux photos, permet ensemble d'arguments. Cela peut allerd'imaginer l'action. Ces extraits, ces d« einsle'irmtsag»e, ccoommmpoesicteellecodmepsorptaannstemdeesntsmorceaux choisis s'organisent selon une Urgo, à la page de l'huile Lesieur.structure de récit qui doit tout à la De toute façon, c'est une histoire quibande dessinée et à la nécessité. est racontée en images. Les possibilités financières de la production publicitaire permettent des photos soignées qui valorisent le photo-roman. Des photos-romans de quelques pages ont été distribués en secteur rural (Quinoléine) avec des succès divers qui tiennent à ce que le photo-roman vnéuhisiicbullee alu'id«éesérdi'euunxe »ficdtuionmpesarsafgoies. Il faut dire aussi que peu de publicitaires sont capables de jouer jusqu'au bout le jeu du photo-roman. Ils le connaissent mal ou ils le méprisent en s'en servant.

Du roman-photo au photo-roman Le roman-photo de 1960 LUense mleincti-uvreedeàttepsl,uslieesur«s idnoivleesau»x de la Bien que la plus grande partie du chanson, dans les publications de la roman-photo de cette époque soit d'origine jeunesse des années 1970, deviennent citearltiaeinnne,noomnbrteroudvee, réeanlisFarteanurces,, upnarmi aussi les héros ou héroïnes de lesquels l'atelier de Provence de romans-photos tel celui-ci : RDoémaliisnéiquaeveMc odneod,trèdsonptetviotisci muonyeenpsa:ge. « Adamo attaqué à l'Est >, paru dans décor de plein air, appartements d'amis, Salut les copains de juin 1969. Une comédiens improvisés, le roman de formule hybride mêlant textes, photos et Dominique Monod suit les modèles ballons suggère une multi-lecture consacrés de la littérature populaire intéressante. avec ses personnages archétypes et. ses phrases-clichés. C'est le temps où triomphent les bons sentiments, l'amour sauveur, etc. Il ne faudrait pas croire qu'une production récente plus sexualisée a balayé ce type de romans-photos ; les deux coexistent, en s'adressant à des clientèles bienoi différentes.

Mass media 105UN PREJUGE CULTUREL TENACE II faut bien dire que les annonceurs se méfient de la « mauvaise réputation » des romans-photos. Mais le préjugé culturel joue aussi bien chez les lecteurs. Au cours d'une enquête réalisée sur les lieux de vente des romans-photos — les « bistrots-tabac- marchands de journaux » — nous avons recueilli les propos suivants d'une jeune institutrice : « [Dans la presse du cœur], je regarde seulement ce qui m'intéresse. Je suis institutrice dans une classe de maternelle ; alors, souvent, il y a des trucs pas mal pour les travaux manuels. Sinon, je ne regarde pas, en tout cas, très rarement ; je ne regarde plus les romans-photos..., peut-être parce que maintenant je trouve ça un peu bête, mais je les ai lus... Je les ai lus vers quatorze ans, j'en avais une pile dans ma chambre. Ça me plaisait, mais maintenant je m'en lasse : j'ai trop lu de ça et je préfère lire des romans de poche, des trucs beaucoup plus intéressants, de pédagogie et cela m'apporte beaucoup plus que ça... Je trouve que c'est très rare des jeunes qui achètent des livres comme ça ; maintenant, il faut dire qu'il y a beaucoup plus d'étudiants, de jeunes qui travaillent, qui étudient et ils viennent beaucoup moins vers ces livres-là. C'est surtout les parents : les jeunes ont d'autres choses à faire. Autrefois, il y en avait beaucoup plus. Moi, je sais que je partais en province et, chez les gens chez qui j'allais en vacances, il y avait une fille qui avait à peu près mon âge et elle ne lisait que ça, à longueur de journée, elle ne faisait que ça : lire, lire, lire ; elle en avait une pile, mais une pile incroyable ! »LA CRITIQUE ET LE ROMAN-PHOTO Michel Cournot publia « Satanik... ou la métamorphose des amants » en mai 1967, dans le Nouvel Observateur ; c'était la première fois qu'un essai d'analyse d'un photo-roman était tenté dans la grande presse ; cela marque une date : « A l'ombre du livre d'Esther, du livre des Mille et une nuits et de tous les livres de fables, Satanik a pris racine dans le visuel pur, la photo, le cinéma. D'épisodes en épisodes, le canevas de cette fable est strictement répétitif ; il repose sur un enchaînement serré de morts, de résurrections et de doubles. Pour remonter peu à peu jusqu'au chef de l'organisation, Satanik abat un tueur de série Z, un homme de peu. L'ayant réduit à néant, il s'approprie son apparence. Cette apparence lui permet d'aborder en toute confiance un tueur d'un grade supérieur. Il le tue, il s'approprie son apparence et ainsi de suite... jusqu'au chef... Il est assisté par Dana, son épouse, la plupart du temps vêtue d'un slip de dentelles sous une cape de zibeline et qui rêve d'une vie tranquille... On se demande par moments si tous ces crimes, tous ces risques ne sont pas seulement

Du roman-photo au photo-roman pour Satanik et pour Dana un divertissement scabreux, à peine disproportionné, divertissement saignant dont leur amour se nourrit. » Cet amour, seul contrat qui soit respecté d'une photo-histoire à l'autre, cet amour, le spectateur n'en est jamais le témoin ; ils ont la décence de leurs sentiments. Ils ne font jamais l'amour que par amants interposés ; ils ne se touchent jamais, du bout des doigts, que par ressuscites d'emprunt : ils ne se désirent, ne se prennent, ne se quittent que dans la peau d'autrui qui meurt toujours. Ils sont fidèles l'un à l'autre : ainsi l'exige leur passion au regard de laquelle les assassinats, les viols, les tueries ne sont que des clauses de style. Satanik et Dana, amoureux fous, amants un peu compliqués mais convaincus et merveilleux, mercenaires gratuits des apparitions invisibles, n'ont pas une vie de tout repos. Ils expient par leur hasard l'immobilisme d'autrui, ils revigorent, ils compensent, ils devraient viser plus haut que les bibliothèques des métros et des gares auxquelles les condamnent irrémanquablement la laideur, la vulgarité, le crétinisme de photo-histoire bi-mensuelle pour adultes, éditée par Monsieur Pietro Granelli à Milan ; l'un des seuls couples poétiques, dégourdis et amoureux de la mythologie moderne n'a pas le support qu'il mérite. » PHOTO-ROMAN ET SCIENCE-FICTION CFo'ersetst3en(19169647), déegvailnetmuenntfilqmuedeBVarabdaimre.llaU,nebagnidgeantdeessqsuine éfeigudre de contreplaqué peint a dominé pendant quelque tenips les rues de Paris. Avec Vadim, désormais, Barbarella a l'accent américain de Jane Fonda. Il y avait eu déjà en Italie un projet de journal qui devait s'appeler Barbarella, mais cela n'avait pas marché. Quand, en 1967, paraît Topless, une revue pour hommes composée essentiellement d'un photo-roman, le premier numéro est résolument placé sous le signe de Barbarella. En réalité, son premier photo-roman, « Mister Love », est une imitation de Satanik, un Satanik sidéral. Depuis toujours, l'homme a cru son destin lié à l'obscur mouvement des planètes ; selon leo grand calendrier des bergers, ouvrage populaire s'il en fut,^L douze signes gouvernent les parties du genre humain.2 Aujourd'hui encore, les lecteurs ou les lectrices des romans-§, photos sont des lectrices et des lecteurs d'horoscope, desJ auditeurs ou des auditrices de Madame Soleil préoccupés de~ savoir sous quel signe astrologique se situe leur amour de lac semaine.•2 La science-fiction en images mêle en un imbroglio délirant Bar-85cP§ barella, Satanik et les planètes. Le prétexte romanesque à nousO dl3e.'senCqv'euosoittieldnaiepnFusrb)alnisccoaeutsioànlelsainbtbaenarnnddiiètereedsdeesrseBivnaeérnebdaircpaeotlulrraiceacsdhuedzletseEsrjoi(clbieiesLnosffiqleluleds'elnlqeuueisaivtdaedsdséoijnànéneeesxr.istleé cdoaunps

Mass media 107 montrer des filles nues a permis au roman-photo, tributaire encore de l'écrit, de valoriser le rôle de la photo : c'est à partir de ce moment-là seulement que l'on peut parler de photo-roman. Voici un échantillon du texte que l'on peut lire dans Mister Love. « L'homme se prépare à conquérir l'espace. Mais sera-t-il le seul à posséder cette maîtrise, les vaisseaux qui sillonneront les espaces intersidéraux seront-ils uniquement les siens ? Ceux qui répondent par l'affirmative seraient plus qu'étonnés s'ils se trouvaient ici en ce moment dans un désert, par un chaud après-midi de printemps. Refuseraient-ils de voir aussi, comme moi, ces deux soucoupes volantes qui traversent le ciel à une vitesse fantastique ? Soudain, il se passe une chose extraordinaire, un grondement assourdissant, une fuite vertigineuse suivie d'un fracas métallique... Quelques secondes plus tard, un être étrange émerge de la capsule, un être recouvert d'une combinaison argentée ; il est blessé, il cherche un Terrien, car il ne survivra que s'il réussit à se transférer dans un autre orga- • nisme vivant sur la Terre et, pour maintenir en vie sa nouvelle existence... il doit s'unir à une femme. Le signe qu'il porte au poignet devient blanc, c'est le signal d'alerte ; il doit posséder une femme et c'est à cette condition seulement qu'il pourra accomplir sa mystérieuse mission. Mais Mister Love est mêlé, malgré lui, à des aventures criminelles compliquées, il est fait prisonnier, torturé, abattu. Avant de s'écrouler, il s'accroche au bras du criminel qui vient de tirer sur lui, il faut qu'il se transfère avant de mourir, il le faut... Mister Love, maintenant incarné dans le corps et l'esprit d'un gangster, reprendra sa recherche dans notre prochain numéro. Quels dangers devra-t-il affronter, comment fera-t-il respecter la justice ? Quelles seront les femmes dont l'étreinte lui permettra de survivre ? Vous le saurez en lisant notre prochain numéro, en vente partout à partir du 20 novembre. » 1969 est l'année de la Lune, mais c'est aussi celle de Gainsbourg et Jane Berkin, dit la chanson 69, année erotique.LE FAIT DIVERS ET LE ROMAN-PHOTO Eté 1969. Une jeune actrice et ses amis sont assassinés dans une villa de Hollywood. La mise en scène de la tuerie n'est pas sans rappeler celle du Grand-Guignol ou de certains films d'horreur. C'est celle de nombreuses scènes de Satanik ; cela frappe l'imagination. Décembre 1969. Les Italiens proposent le photo-roman de la tragédie de Bel Air. Ils montrent comment Satana assassina Sharon Tate, d'après les documents de la police de Los Angeles. Anne-Marie Blanchard, psychologue, écrit : « Comment peut-on se passionner pour les actions les plus sadiques, pour ces égor-

Du roman-photo au photo-roman gements, ces histoires de femmes violées, éventrées..., pour toutes ces violences que l'on trouve à longueur de pages dans les faits divers de certains journaux, dans les romans policiers ? Le fait qu'on retrouve la même chose dans les analyses d'enfants, cela exprimant clairement leur désir de dévorer, de détruire ou leur crainte d'être dévorés ou détruits, nous permet un rapprochement sans doute significatif. Ces actions brutales et archaïques supposent que le lecteur de faits divers ou de romans régresse à des stades de son enfance, décrits par Freud. Il nous est possible de lire ou de regarder ces images parce qu'alors la distance entre ce que nous lisons et ce que nous regardons et la réalité nous paraît si grande que nous ne craignons plus qu'il puisse nous arriver la même chose. Cela a sûrement toujours été comme ça ; il y a en nous de ces îlots régressifs, archaïques, ce qu'on appelle des pulsions partielles, et c'est cette énergie non employée à une vie plus évoluée qui trouve ainsi à se vivre. Policier noir, roman-photo policier noir, fait divers, on nous dit qu'on lit cela pour se détendre. Pourquoi donc pour se détendre ? C'est sans doute cette régression vers des instincts très primitifs qui fait qu'on a l'impression de se détendre ; cette régression est acceptée, elle est possible parce qu'elle est momentanée, parce qu'on ne fait pas les choses en vrai, parce qu'il n'y a pas de passage à l'acte ; on accepte seulement de vivre partiellement par une partie de soi-même. » Brusquement, la réalité dépasse la fiction. Edgar Morin écrit : « L'univers du fait divers a ceci de commun avec l'imaginaire, le rêve, le roman et les films qu'il enfreint l'ordre des choses, viole les tabous, pousse à la limite la logique des passions. Il a ceci de commun avec la tragédie qu'il subit l'implacable fatalité. Dans cet univers de rêves vécus, de tragédies vécues et de fatalités que mettent en valeur les quotidiens modernes du monde occidental... Une certaine presse sécrète inlassablement une véritable substance romanesque ou dramatique camouflée en informations pour mettre hebdomadairement en vedette ces olympiens. »o La tragédie de Hollywood devient un photo-roman comme le^. couronnement d'Edouard VII ou l'éruption du mont Pelé deve-§, naient des actualités reconstituées sous les doigts de Méliès.& Quelques photos de presse viennent authentifier celles qui sontJ préfabriquées dans un quelconque studio italien.*; Le photo-roman ne fait que concrétiser le petit cinéma mentalc que nous avions imaginé à partir de quelques images et desâ reportages parus dans la grande presse. Les olympiens et.2 d'abord les stars de cinéma sont les vedettes tout indiquées§ de ces faits divers romancés ; on trouvait déjà en 1967, danso1

Mass media 109 les pages qui précédaient le photo-roman italien Genius, des photos de Sharon Tate. Il n'est pas exclu, pouvait-on lire, que la belle Sharon Tate soit la compagne de Genius, ce film qu'on envisage de tirer du plus célèbre des romans-photos noirs. L'information romancée et vedettisée, dont parle Morin, devient le reportage du crime d'Hollywood. Il paraît en même temps que le roman noir d'Hadley Chase Un hippy sur la route.CONCLUSION PROVISOIRE Bande dessinée, roman policier, roman d'aventures, roman- photo, etc., trouvent après le cinéma et peut-être la télévision leurs lettres de noblesse. Au milieu d'une production énorme vouée à la médiocrité se dégagent des œuvres qui sous- entendent imagination et talent. Un genre méprisé écrit sans hâte son histoire souterraine. Un certain nombre de critiques, de sociologues, de pédagogues, de spécialistes des mass media réunissent des documents et réfléchissent sur la spécificité d'un genre intermédiaire entre la bande dessinée et le cinéma. Les conclusions de Yves Lorelle, photographe4, sont pessimistes: « La presse du cœur n'est probablement pas prête à laisser les gens d'images transformer le roman-photo en photo-roman ou photo-récit de qualité moins discutable. » Guy Pellaert, le dessinateur de Jodelle et de Pravda, a déjà donné une réponse personnelle en publiant « She » {Hara-Kiri) : « On a, dit-il, réalisé ce photo-roman entre copains, très vite. On a essayé de voir jusqu'où on pouvait aller... « She », c'est aussi un dynamitage, plus d'histoire, plus rien. C'est un conte qui, dans le fond, est très prétentieux, rempli de symboles. Ça m'a beaucoup servi à épurer, à mettre de l'ordre dans ma maison... » Thierry Davonst rêve d'un photo-roman qui serait pour le roman-photo ce que fut l'Année dernière à Marienbad pour le cinéma. Dans ses stages (Ufoleïs), Bernard Zimmer fait réaliser#des photos-romans à des instituteurs. Quant à nous, nous adopterions ici, provisoirement, la conclusion de Biaise Cendrars : « Pauvres poètes, travaillons. » Gérard Blanchard. 4a.vrYilve1s97L0o).relle : « Un viscère qui paie : roman-photo ou photo-joman » (le Photographe,


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