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Horizon Weekend Montréal 28 Juin 2015

Published by tamurahouki, 2015-07-28 01:38:42

Description: Horizon Weekend Montréal 28 Juin 2015

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MontréalHorizon Weekend 28Juin2015Magazine d’affaires publiques. www.horizonweekend.caLes ambitionsdu maireCoderre18 mois après sonélection, DenisCoderre incarnele renouveau desa ville. Bientôt,celle-ci obtiendraenfin son statut de‘Métropole’. Que sepassera-t-il ensuite?

...les universités n’ont pasla capacité de risquerde telles sommes, et c’estpourquoi il faut comptersur des investisseursexternes ou descompagnies privées pourassurer le financementde la recherche.Dr Fackson MwaleHorizon Weekend - Montréal, 28 Juin 2015 - Page 2

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Horizon Weekend Montréal, 28 Juin 2015// Fackson Mwale // Denis CoderreDu laboratoire à la clinique Chef d’une métropolep.05 économique p.18// Diane Giard // Christian BernardLa valeur de l’entrepreneuriat Mettre Montréal sur le radarp.12 des entreprises étrangères p.24Informations de contact Site web: www.horizonweekend.ca Lettres à l’éditeur: [email protected] Photographies: [email protected] Informations générales: [email protected] Weekend - Montréal, 28 Juin 2015 - Page 4

Fackson MwaleDu laboratoire à la cliniquePar Nicolas GodinHorizon Weekend a rencontré le situés entre les vertèbres, amor-Dr Fackson Mwale, chef du labo- tissent les chocs de la colonneratoire de recherche orthopédique vertébrale. Les atteintes de cesà l’institut Lady Davis de l’Hôpital disques sont une des principalesgénéral juif (affilié à l’université causes des maux de dos et dimi-McGill). Celui-ci a récemment rem- nuent grandement la qualité de vieporté un financement d’une valeur des gens qui en souffrent (discopa-d’un demi-million de dollars du thie dégénérative). En ce moment,fonds de capital de risque Amor- les traitements offerts pour contrerChem (événement ‘KnockOut’), ce cette maladie sont limités, et au-qui lui permettra de poursuivre ses cun ne parvient à réellement ren-recherches et participer au déve- verser ses effets.loppement de nouvelles thérapiesdès que les vérifications diligentes Selon le Dr Mwale, le peptide Link-Ncourantes seront terminées. est une molécule intéressante qui pourrait contrer de nombreuxQuel est le sujet de la recherche symptômes de la discopathie. Desupportée par AmorChem? plus, sa toxicité pourrait être faible puisqu’il fait partie d’une proté-La recherche du Dr Mwale est re- ine naturellement fabriquée parliée aux effets d’un segment pré- le corps humain. Ce potentiel thé-cis de protéine, le peptide Link-N, rapeutique en fait donc une cibledécouvert il y a quelques années. de choix pour le développementCelui-ci démontre un fort potentiel de médicaments. Cependant, deen tant qu’agent thérapeutique, car nombreuses étapes de recherchesil permet de promouvoir la régéné- complémentaires sont nécessairesration des disques intervertébraux. avant qu’il ne soit possible d’envi-Ces disques, petits anneaux mous sager son utilisation en clinique. Horizon Weekend - Montréal, 28 Juin 2015 - Page 5

Comment passer de la recherche L’investissement par AmorChemen laboratoire vers le développe- permettra donc de débuter cettement d’un produit? transition entre le laboratoire et des sommes ultérieures pour com-En ce moment, le Dr Mwale plani- pléter le développement d’un médi-fie des études sur des modèles ani- cament. Dans tous les cas, il faudramaux de la maladie afin de pou- de nombreuses années avant quevoir tester les capacités du peptide cela n’aboutisse.Link-N dans un cadre réaliste. Sices essais sont réussis, il pourra Un financement privé diffère deêtre possible d’envisager son utili- l’offre des organismes gouverne-sation chez l’être humain, mais de mentaux, car il met l’emphase surmanière très graduelle. Il faut ef- le développement d’un produitfectivement s’assurer que la molé- commercial. En tant que cher-cule n’ait pas d’effets toxiques chez cheur académique, comment res-les gens, et seulement si cela est sentez-vous cette différence?confirmé pourra-t-on la tester surdes patients. Le tout doit se faire Cela demande une approche trèsdans des conditions de recherche différente de celle reliée à la re-très rigoureuses afin de prouver cherche financée par le public. Enhors de tout doute les effets de ce général, les travaux académiquesqui peut devenir un médicament mènent à la publication de résul-pouvant être prescrit en clinique. tats dans les journaux scienti- fiques et l’évaluation par les pairs.Ces recherches sont néanmoins Dans le cas du projet financé partrès coûteuses, et les compagnies AmorChem, l’emphase est misepharmaceutiques ne voudront in- sur la réponse aux besoins des pa-vestir dans ce développement que tients. En somme, la pression ests’il est possible de confirmer le équivalente, mais différente à cellepotentiel du peptide Link-N à cha- à laquelle il est habitué.cune des étapes. Or, les universitésn’ont pas la capacité de risquer detelles sommes, et c’est pourquoi ilfaut compter sur des investisseursexternes ou des compagnies pri-vées pour assurer le financementde la recherche.Horizon Weekend - Montréal, 28 Juin 2015 - Page 6

Dr Fackson Mwale, chef du laboratoire de recherche orthopédique, institut Lady DavisHorizon Weekend - Montréal, 28 Juin 2015 - Page 7

Est-ce que la sécurité d’un inves- Vous envisagez de continuer votretissement privé offre certains carrière académique, peu importeavantages en comparaison avec le les résultats finaux reliés au pep-financement public? tide Link-N. Est-ce que vous croyez que le développement d’un produitDr Mwale est à l’aise avec cette commercial pourrait nuire à votrefaçon de faire. L’émotion de la re- carrière de chercheur?cherche est d’ailleurs plus intensepour ce projet, car il a l’impression Les instituts subventionnaires pu-que son travail servira directe- blics ont fait de nombreuses modi-ment à préserver la qualité de vie fications à leurs processus d’éva-d’un grand nombre de gens (les luation afin de considérer la valeurmaux de dos constituent une des des collaborations avec l’indus-principales raisons des visites mé- trie privée. En ce moment, il peutdicales). Le but de ces efforts n’est même être avantageux de démon-donc pas uniquement académique; trer la capacité translationnelle duil se situe à un niveau plus concret. travail que l’on fait, car cela prouve l’importance clinique de la re-Certains estiment que le finance- cherche effectuée.ment privé restreint la capacité deschercheurs à publier leurs travaux. Les universités et centres de re-Qu’en pensez-vous? cherche académiques sont res- ponsables de la formation de nom-Fackson Mwale estime que la li- breux étudiants. Est-ce que vousberté de publier les résultats de croyez que les collaborations avecses recherches n’est pas diminuée, des fonds d’investissement ou desmais le processus est quand même compagnies pharmaceutiques au-différent; il faut s’assurer de bre- ront des effets positifs pour la créa-veter les propriétés intellectuelles tion d’emplois au pays?impliquées avant de les rendrepubliques. Cela diminue toutefois Il y a de fortes chances que celal’importance de publier le plus ra- soit le cas. Les étudiants qui ontpidement possible, ce qui permet de l’expérience pratique avec lesde se concentrer sur le développe- compagnies sont susceptibles d’enment des étapes visant la création profiter professionnellement. Lesd’un produit commercial. recherches appliquées peuventHorizon Weekend - Montréal, 28 Juin 2015 - Page 8

ainsi permettre le développement D’après l’expérience personnellede nouvelles équipes de travail du Dr Mwale, les gens du centredans les entreprises existantes, ou de valorisation ont été cruciauxmême l’amorce d’un projet entre- pour avancer son projet. En ce mo-preneurial. ment, il estime que la majorité des centres reconnaissent la valeurDe plus, les sommes nécessaires d’un tel bureau. Certains centresau développement d’un médica- académiques n’ont toutefois pasment augmentent drastiquement encore ce lien.au fur et à mesure que celui-cifranchit les étapes de validation. Est-ce que certains médecins seLa mise en place d’un projet ayant sont montrés intéressés par votredu succès se traduit donc par un recherche, même si celle-ci n’estbesoin croissant de personnel qua- pas encore disponible pour les pa-lifié pour alimenter ce processus, tients?au Canada et dans le monde. C’est effectivement le cas et DrLes chercheurs doivent dédier la Mwale travaille en collaborationmajorité de leur temps à leur tra- étroite avec des spécialistes de lavail en laboratoire. Est-ce que vous clinique (en particulier avec le Dravez un contact en mesure de gérer John Antoniou). De même, il af-les relations entre la communauté firme avoir eu de nombreux appelsd’affaires et les laboratoires de re- de patients qui veulent se porter vo-cherche? lontaires pour de futurs essais cli- niques. Ceux-ci sont à la rechercheL’université McGill (où le Dr Mwale d’un traitement en mesure de ré-travaille) possède un centre de va- parer les dommages causés par lalorisation de la recherche chargé maladie plutôt que par les chirur-de faire ces liaisons, mais cela n’a gies actuellement offertes.pas toujours été le cas. À ses dé-buts, l’université n’avait pas mis enplace ce type de service. Or, ce lienest critique et permet la fluiditédes communications avec l’indus-trie privée.Horizon Weekend - Montréal, 28 Juin 2015 - Page 9

Il faut que les gensaient les compétencesde base essentiellesà la création d’uneentreprise si on veutqu’ils se lancent enaffaires!Diane GiardHorizon Weekend - Montréal, 28 Juin 2015 - Page 10

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Diane GiardLa valeur de l’entrepreneuriatPar Nicolas GodinLa Banque Nationale organise de- cause d’une formation insuffisante.puis plusieurs années les ‘Prix PME’, Les difficultés de réseautage ou dedes événements qui visent à célébrer financement peuvent aussi être pré-le succès des petites et moyennes sentes, quoiqu’elle affirme qu’il y aentreprises que l’institution sup- un grand choix de support finan-porte. Dans le cadre du gala final ciers disponibles en ce moment, aupour cette année, Horizon Weekend public comme au privé. En somme,a rencontré Diane Giard, première la volonté est là, mais le passage àvice-présidente à la direction de la l’action est plus compliqué.Banque. Nous avons abordé avec elledifférents sujets d’affaires qui font Plusieurs intervenants du secteurla manchette et influencent l’avenir des affaires militent pour l’offre ac-économique du Québec. crue de cours d’économie dans les écoles. Est-ce que vous croyez queEst-ce que vous croyez qu’il est plus les gens sont assez bien formés endifficile de démarrer une entreprise matière de finance ou de démarrageaujourd’hui, en comparaison avec d’entreprises?les vingt dernières années? Il faut effectivement que les gensLes conditions du marché sont chan- aient les compétences de base es-geantes, mais l’engouement de partir sentielles à la création d’une entre-en affaires existe toujours, en par- prise si on veut qu’ils se lancent enticulier chez les jeunes. Par contre, affaires! Cela ne s’acquiert pas né-Diane Giard ressent une certaine hé- cessairement si l’on fait partie d’unesitation chez beaucoup de gens, peut- grande compagnie, ce qui crée unêtre à cause d’un manque de res- certain manque d’équilibre entre lasources disponibles. Cela se traduit volonté de garder un statut sécu-aussi par un manque de confiance ritaire d’employé, et les risques derelié à l’environnement actuel ou à partir en affaires.Horizon Weekend - Montréal, 28 Juin 2015 - Page 12

Diane Giard, première vice-présidente à la direction de la Banque NationaleHorizon Weekend - Montréal, 28 Juin 2015 - Page 13

L’éducation, tant au primaire qu’à fur et à mesure que la compagnie sel’université, ne présente donc pas de développe. On doit aussi avoir unefaçon adéquate la notion de la ges- bonne idée des capacités de rem-tion et du calcul des risques. Cela ne boursement ultérieures.veut pas nécessairement dire qu’ilfaut que celui-ci soit complètement Certains organismes de financementnul pour agir, mais plutôt qu’il per- publics estiment offrir des opportu-mette de garder une certaine zone nités de financement plus stablesde confort dans laquelle l’entrepre- que celles des organisations privéesneur sent qu’il peut exprimer son ta- comme les banques. Pourriez-vouslent et sa confiance. La compréhen- définir l’horizon d’accompagnementsion des risques est donc un facteur que vous visez avec les entreprisescritique qui devrait faire l’objet de avec qui vous faites affaire?cours académiques. Les gens d’af-faires doivent ainsi pouvoir évaluer Sans commenter sur les différencesle marché grâce à leurs connais- entre les types d’organismes, Mmesances, et tenter de diminuer les Giard connait plusieurs clients avecrisques résiduels en s’entourant des qui la Banque fait affaire depuis debonnes personnes. multiples générations, et même de- puis plus d’un siècle. Selon elle, ilEn tant que banque, vous avez la est clair que la Banque Nationale estresponsabilité de la gestion de présente pour le long terme. En cerisques reliés aux prêts que vous ef- sens, elle estime que le capital hu-fectuez. Quels sont les facteurs qui main est la principale ressource queinfluencent le choix de l’offre de fi- possèdent les compagnies, tandisnancement à un entrepreneur plutôt que le modèle d’affaire de son insti-qu’un autre? tution se base sur une véritable re- lation humaine avec ses clients. LeEn premier lieu on procède à une rôle de la Banque ne se limite doncévaluation de l’individu, de ses com- pas à l’immédiat, mais aussi à la ré-pétences, de son expérience et de ponse aux besoins futurs des entre-son entourage. Ensuite, on regarde preneurs.l’état financier de l’entreprise et lastructure que pourrait prendre lecrédit accordé. Par exemple, on éva-lue l’aspect collatéral ou des condi-tions de crédit, qui évolueraient auHorizon Weekend - Montréal, 28 Juin 2015 - Page 14

La majorité des acteurs écono- Est-ce que vous voyez dans le vieil-miques s’entendent pour dire que les lissement de la population québé-consommateurs canadiens sont très coise un défi ou une opportunitéendettés en ce moment. Alors que pour les compagnies?les gouvernements sont aussi res-treints par un budget limité, est-ce Un peu des deux. Le passage du pou-que vous croyez que la relance com- voir qui est à venir pourra annoncermerciale du pays est entre les mains une consolidation ou un renouveaudes entreprises? pour certaines entreprises ayant souffert de complaisance au coursIl est clair que cela doit être le cas, des dernières années. De jeunes en-en particulier lorsque l’on compare trepreneurs pourraient aussi profi-la situation des particuliers avec ter de leurs liens avec les nouvellescelle des corporations. Ces der- technologies pour rendre les orga-nières ont profité des dernières an- nisations plus productives et per-nées pour assainir leurs bilans, car mettre la découverte de nouveauxelles hésitaient à investir leurs res- marchés.sources dans un climat commercialincertain. Aujourd’hui, la faiblesse Une menace plane toutefois : il n’y adu dollar canadien, les coûts moins pas assez de jeunes qui ont présen-élevés pour le pétrole et la confir- tement le désir d’acquérir ces entre-mation d’une reprise américaine se prises. C’est pourquoi il faut ‘créer’combinent en une opportunité dont ces nouveaux entrepreneurs qui au-peuvent profiter les industries d’ici. ront à prendre les commandes auCelles-ci devraient donc être en me- cours des prochaines années.sure d’augmenter leurs exportationstandis que le vieillissement de la Un Québec inc. au fémininpopulation annonce un passage desactivités vers la prochaine généra- En terminant, Mme Giard souhaitetion. Il faudra donc tirer avantage mentionner son désir de voir l’émer-de cet engouement tandis que les gence d’un nouveau mouvement fé-consommateurs et le gouvernement minin en matière d’entrepreneuriat.ne pourront plus être source de crois- Selon elle, il faut qu’un plus grandsance future. De plus, les entreprises nombre de femmes prennent leurdoivent se moderniser et se lancer à place dans le monde des affaires.la conquête de nouveaux marchés Elle souhaite contribuer, au courspour contribuer au développement des prochaines années, à mettre cede l’économie québécoise. sujet sur la scène publique.Horizon Weekend - Montréal, 28 Juin 2015 - Page 15

Montréal est reconnuepour son géniecréatif et ses talentsd’innovation, mais passuffisamment pourses entrepreneurset son leadershipd’affaires.Denis CoderreHorizon Weekend - Montréal, 28 Juin 2015 - Page 16

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Denis CoderreChef d’une métropole économiquePar Nicolas GodinDenis Coderre, maire de Montréal, était ment local doivent avoir un lien étroitinvité par la Chambre de commerce du avec le système de transport, les in-Montréal métropolitain. Celui-ci était frastructures, le développement social, laprésent pour exposer la vision du déve- culture, le stationnement, les festivals etloppement économique de sa ville. l’immigration. Denis Coderre affirme aus- si la nécessité de donner plus de pouvoirPour commencer, M. Coderre a rendu à la métropole en matière d’immigration,hommage aux efforts déployés par le gou- et ce afin de favoriser l’intégration réus-vernement du Québec afin de supporter sie de ceux qui viennent vivre au Québec.la distinction de Montréal comme métro-pole du Québec. Ainsi, on est passé d’un LES CHOSES CHANGENT Selon M. Co-statut de ‘créature des provinces’ à celui derre, le bilan se résume ainsi : Montréalde ‘gouvernement de proximité’. Il croit se rebâtit. Elle bouge et rayonne à l’inter-que ce nouveau partenariat essentiel per- national. Il faut d’ailleurs poursuivre lesmettra de rassembler les forces vives de relations économiques avec l’extérieur,la ville dans une attitude qui tire un trait tandis qu’il a encouragé les gens à utili-sur le scepticisme du passé. Différents ser la nouvelle ligne aérienne qui relieraévènements, tels que ‘Je vois Montréal’, Montréal et Pékin.démontrent ce changement de cultureainsi que l’implication citoyenne et du Selon le maire, le cynisme ambiant qui op-milieu des affaires dans ce processus. pose les métropoles et les régions n’a pas sa place. En tant qu’ancien député, il com-UN GOUVERNEMENT LOCAL Le PIB des prend les sensibilités des régions, mais ilcitoyens de Montréal est plus élevé que souhaite faire la promotion de Montréalcelui de la moyenne du Québec (environ comme tremplin du développement éco-15000$ de plus), tandis que le solde migra- nomique. D’ailleurs, Denis Coderre a an-toire est à la hausse. La construction rési- noncé l’ouverture prochaine d’une ‘mai-dentielle a aussi atteint un sommet, tout son des régions’ qui agira comme vitrinecomme le tourisme. des entreprises régionales sur la scène internationale. Les outils nécessaires se-Bien que l’on puisse évaluer le dévelop- ront donc présents pour que Montréal de-pement économique de Montréal par ces vienne un miroir des régions et non pasfaits, M. Coderre considère que cela n’est un drain sur les ressources rurales.pas suffisant. Les actions du gouverne-Horizon Weekend - Montréal, 28 Juin 2015 - Page 18

Denis Coderre, maire de Montréal Horizon Weekend - Montréal, 28 Juin 2015 - Page 19

PLAN D’ACTION ÉCONOMIQUE L’an der- fisamment pour ses entrepreneurs etnier la ville s’est dotée d’un véritable plan son leadership d’affaires. La création, lade développement économique, sous la croissance et la survie des entreprisesgouverne de Serge Guérin. Si Montréal sociales seront aussi étudiées. Pour De-doit devenir une métropole incontour- nis Coderre, deux mots d’ordre à ce sujet :nable, celle-ci doit posséder un plan d’ex- simplification et harmonisation.pansion commerciale à sa mesure quireprésente son statut de ‘locomotive’ éco- Tandis qu’il a accueilli favorablementnomique de la province. les restructurations des organismes d’aide au développement économiqueDes études au sujet du développement (CLD, CEDEC), ceux-ci ont été regroupéséconomique de multiples villes ont été en six points à travers la ville (19 avant),entreprises (Barcelone, Toronto, Seattle et qui deviendront des portes d’entrée avecFloride). En se basant sur les caractéris- des services harmonisés. Les entrepre-tiques propres de Montréal, cette vision neurs critiquaient effectivement la dé-tiendra compte des forces et faiblesses connexion entre les intervenants et lesde la ville. Par exemple, les besoins d’in- arrondissements au sujet du développe-frastructures de la ville feront l’objet d’in- ment économique.vestissements de 18 milliards de dollarsau cours des dix prochaines années. De En ce sens, on ne veut plus 19 politiquesmême, le projet de travaux sur la rue de développement, mais une seule. UnSte-Catherine Ouest permettra de chan- ‘guichet unique’ destiné aux entrepre-ger la nature des infrastructures pour neurs sera d’ailleurs mis en place, et deintégrer les caractéristiques désirées par nouveaux outils déployés pour appuyerles citoyens d’aujourd’hui et de demain les jeunes entreprises, notamment par(WiFi, trottoirs chauffants, espace accru une stratégie de ‘discrimination posi-pour les piétons, etc.). tive’ qui favorisera ces PME lors de cer- tains appels d’offres de la ville. De plus,UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT la ville servira de ‘banc d’essai’ pour cer-L’entrepreneuriat et l’innovation seront taines technologies développées ici, telles deux mots d’ordre du plan écono- que l’application infoneige. Cela s’intègremique de la ville. Selon le maire, ces deux d’ailleurs dans la stratégie de ‘ville intel-facteurs constituent la source de créativi- ligente’ récemment mise en place. Desté et de compétitivité de Montréal, qui se initiatives pour soutenir les commercesdonnera désormais les moyens d’accéder locaux seront aussi amorcées, en parti-à ses buts. Cela se fera en cinq points qui culier dans le cadre de grands projets dedéfiniront la stratégie de développement construction et de rénovation.industriel : 2- METTRE DE L’AVANT LA ZONE INDUS-1- TRAVAILLER POUR AMÉLIORER L’IN- TRIELLE On veut revitaliser les parcs in-DICE D’ENTREPRENEURIAT Montréal dustriels de la ville et développer un planest reconnue pour son génie créatif et d’action pour chacun d’entre eux. Ainsi,ses talents d’innovation, mais pas suf- ceux-ci seront définis selon leurs spécia-Horizon Weekend - Montréal, 28 Juin 2015 - Page 20

lisations, les zones en mesure d’être dé- afin de mettre en relations dirigeantsveloppées, le besoin de décontamination d’entreprises et chercheurs. On souhaitedes sols, les infrastructures manquantes, aussi mettre en place des liens entre lesla vitalité des voies de transport environ- compagnies et les centres de recherche,nantes et la mobilité des travailleurs. notamment par la création de nouveaux ‘incubateurs’ d’entreprises.3- LES NOYAUX INDUSTRIELS On veutaugmenter le capital d’innovation de la LE STATUT DE MÉTROPOLE Pour Denisville et de ses entreprises en développant Coderre, Montréal doit jouer son rôle deun nouveau bassin d’industries. Quatre métropole du Québec, un sujet qu’il consi-bassins ont été identifiés : une cité de la dère comme faisant l’objet d’un consen-logistique à l’Assomption, l’électrifica- sus, et ce même au niveau du gouverne-tion des transports, un pôle consacré à la ment québécois.chimie verte et une filière numérique re-liée à l’économie du ‘big data’. Chacun de Il faudra donc donner à Montréal les outilsces domaines représente un défi auquel lui permettant d’exercer son leadershipla ville pourra répondre. économique. Ce statut permettra d’en- richir la stratégie de développement de4- LES PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ Le dé- la métropole, et ce dans différentes ave-veloppement des affaires doit se faire en nues qui iront même jusqu’à la possibilitéharmonie avec les grappes industrielles d’appuyer directement les entreprises duet en aidant les entreprises en croissance. territoire (incitatifs fiscaux). Cette visionCelles-ci seront ciblées, et on rencontrera économique se fera d’ailleurs en harmo-les chefs d’entreprises afin de discuter nie avec les autres paliers du gouverne-avec eux de leurs plans stratégiques et ment.pour déterminer leurs besoins d’inves-tissements. Cette étape requiert toutefois En ce moment, M. Coderre se dit satisfaitle statut de métropole pour Montréal, et des collaborations qu’il obtient à ce su-ce afin de mettre en place des outils de jet, et il espère que le statut de métropolesoutien aux entreprises et les incitatifs pourra être officialisé d’ici la fin de 2015.fiscaux. En attendant, il a réitéré l’importance de ne plus travailler en ‘silos’, mais plutôt de5- LES UNIVERSITÉS Selon Denis Co- faciliter l’efficacité et la mesure des ac-derre, il y a présentement un manque de tions effectuées en concert. Bien qu’il re-coopération entre les universités et les connaisse la complémentarité des quar-entreprises privées. Le développement tiers de la ville, le maire estime qu’unede la coopération entre ces deux secteurs approche globale doit être intégrée afinpourra faire l’objet d’un processus systé- que tous puissent parler d’une mêmematisé. Celui-ci permettra de capitaliser voix.sur la richesse des recherches et stimu-ler la commercialisation de produits is-sus des laboratoires académiques. L’ini-tiative ‘Connex-Cité’ sera donc relancéeHorizon Weekend - Montréal, 28 Juin 2015 - Page 21

La mondialisation etl’harmonisation desrègles commercialeschangent le contexte dela concurrence. Celle-cise fait de plus en plusentre les métropoles dumonde plutôt qu’entreles pays.Christian BernardHorizon Weekend - Montréal, 28 Juin 2015 - Page 22

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Christian BernardMettre Montréal sur le radardes entreprises étrangèresPar Nicolas GodinHorizon Weekend a rencontré veulent s’installer ici. Il croit doncChristian Bernard, économiste en être en mesure de bien informer leschef pour Montréal International. décideurs gouvernementaux surCe dernier participait à une dis- ces sujets.cussion organisée par le Conseil dupatronat du Québec, dans le cadre Quels sont les principaux facteursd’une consultation sur l’intégration d’attraction de la métropole?de la main-d’œuvre immigrante. La mondialisation et l’harmoni-La mission de Montréal Interna- sation des règles commercialestional est basée sur l’attraction de changent le contexte de la concur-talents et d’entreprises étrangères rence. Celle-ci se fait de plus en plusdans la métropole. Comment voyez- entre les métropoles du monde plu-vous votre rôle en relation avec cet tôt qu’entre les pays. Or, la majori-objectif? té des données statistiques dispo- nibles sont intégrées dans le bassinChristian Bernard estime que ses national. Cela ne correspond plusfonctions ne se limitent pas seule- à la vision des chefs d’entreprises,ment à la promotion économique de qui ont maintenant le choix d’éta-Montréal, mais aussi dans l’analyse blir leurs opérations dans une mul-des éléments qui nuisent à l’attrac- titude de centres urbains bien dis-tivité de la région. En ce moment, tincts.l’immigration et la disponibilité demain-d’œuvre qualifiée sont des Dans ce contexte, le rôle de Mon-enjeux délicats, mais qui sont im- tréal International se base sur leportants pour les compagnies qui développement de contenu met- tant en valeur les atouts concur-Horizon Weekend - Montréal, 28 Juin 2015 - Page 24

Christian Bernard, économiste en chef pour Montréal InternationalHorizon Weekend - Montréal, 28 Juin 2015 - Page 25

rentiels de la région métropolitaine métropole en matière d’aéronau-de Montréal, en particulier face aux tique, des jeux vidéo et des sciencesautres villes d’Amérique. Les sec- de la vie. Montréal Internationalteurs d’activité font ainsi varier les souhaite donc développer en prio-principaux concurrents auxquels rité ces secteurs, tout en attirantle Grand Montréal se compare (ex. : les entreprises qui désirent l’accèsBoston et Philadelphie pour les au marché américain à un coûtsciences de la vie, San Francisco et moindre (frais d’exploitation).Toronto pour les jeux vidéo, etc.). Qu’est-ce qui nuit au développe-M. Bernard doit donc contribuer au ment de Montréal?positionnement de Montréal afind’influencer les décisions d’inves- Les statistiques sont claires : Mon-tissement des entreprises. On parle tréal possède la dixième meilleureainsi de fiscalité, de main d’œuvre, réputation au monde (selon le Re-des infrastructures et du cadre ré- putation Institute), et la ville est auglementaire. Selon lui, trois sujets deuxième rang en ce qui concernereviennent constamment lorsque sa performance globale (Econo-les entrepreneurs envisagent une mist Intelligence Unit). Christianexpansion à Montréal  : l’accès au Bernard affirme donc que le Grandmarché nord-américain, la dispo- Montréal a le potentiel nécessairenibilité du talent, et la compétitivi- pour attirer de nombreuses entre-té de la structure des coûts. prises.Quels sont les secteurs d’activités Cependant, Montréal ne semble nesur lesquels vous vous concentrez? pas être sur le ‘radar’ de celles-ci. Elles ne connaissent pas la mé-L’accent est fortement mis sur les tropole pour son milieu d’affaires,secteurs de haute technologie, ain- mais plutôt pour sa culture et sasi que sur le dispositif d’enseigne- gastronomie. La réalité, c’est quement qui y est relié. Montréal est de nombreux gens d’affaires nela deuxième ville universitaire de connaissent pas le Grand Montréall’Amérique du Nord, ce qui est un économique et technologique. Unatout non négligeable pour les ac- grand travail de rayonnement estteurs de l’industrie du savoir. De donc à faire, et Montréal Interna-même, on reconnait la force de la tional y contribue grâce à la miseHorizon Weekend - Montréal, 28 Juin 2015 - Page 26

en place d’un réseau des ‘ambas- Est-ce que vous observez une réellesadeurs’ afin de propager les nou- volonté politique pour renouvelervelles reliée à la région métropoli- l’économie de Montréal?taine. Il y a de la volonté, mais M. BernardSinon, on s’interroge parfois sur la croit qu’on pourrait en faire plus.disponibilité de la main-d’œuvre Certains efforts sont accomplis,qualifiée, en particulier face au phé- notamment par des missions denomène du défi démographique. recrutement à l’étranger, mais celaLa réputation de Montréal comme devra s’intensifier. Par exemple,ville inclusive et accueillante com- une minorité des étudiants oupense toutefois ce dernier point, et travailleurs qualifiés venant deon peut s’attendre à voir arriver un l’étranger restent pour habiter enbon nombre de travailleurs étran- sol québécois. Pourtant, une bonnegers dans l’avenir. partie d’entre eux voudraient s’éta- blir ici. Le potentiel à ce niveau est énorme; il faut l’exploiter.Horizon Weekend - Montréal, 28 Juin 2015 - Page 27

Horizon WeekendMagazine d’affaires publiques. www.horizonweekend.caConsulteznotre éditionprécédente parun simple clic,ou joignez-vous à noussur Facebookpour profiterde mises à jourrégulières.www.facebook.com/HorizonWeekendHorizon Weekend - Montréal, 28 Juin 2015 - Page 28


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