Important Announcement
PubHTML5 Scheduled Server Maintenance on (GMT) Sunday, June 26th, 2:00 am - 8:00 am.
PubHTML5 site will be inoperative during the times indicated!

Home Explore prixexpression1516

prixexpression1516

Published by munierp2109, 2016-11-13 03:47:33

Description: prixexpression1516

Search

Read the Text Version

Concours National 2015- 2016 « Défense et Illustration de la Langue Française »La défense et la promotion de la langue et de la culture françaises en France età l’étranger sont au cœur de la mission de l’AMOPA, de son action.C’est pourquoi tous les ans l’AMOPA encourage écoliers, élèves, étudiants àparticiper au concours « Défense et illustration de la langue française » pourdécouvrir de jeunes talents littéraires et les distinguer lors de solennellesdistributions de prix. /…/Je veux remercier tous ceux qui contribuent à l’organisation et à la réussite deces différents concours : - les ambassades, les consulats, les instituts français, les rectorats, les directions académiques des services de l’Education Nationale, les sections départementales de l’Amopa qui diffusent l’information ; - les chefs d’établissement, les professeurs documentalistes et les professeurs qui organisent les concours ; - les sections départementales de France et les sections à l’étranger qui organisent les jurys, la correction et le classement des copies et attribuent des récompenses départementales ou régionales ; - les jurys nationaux qui établissent le palmarès national.Félicitations à tous les lauréats des concours AMOPA et à leurs maîtres. Nousavons pu découvrir dans les copies une bonne, voire une excellente maîtrise dela langue, et la création d’univers qui ont su faire rêver, questionner, étonnerles lecteurs.J’espère que ces lauréats continueront de prendre du plaisir à bien lire et à bienécrire. Michel BERTHET Président de l’AMOPAPalmarès du Concours

« Défense et Illustration de la Langue Française »Prix d’Expression Ecrite de « la Langue française »Concours destiné aux collégiens et lycéens.Expression écrite pour les classes de collège soit à partir d’un sujet proposépar le professeur soit à partir du sujet :Y a t-il une chanson, un livre, un film que vous aimez plus que tout ? Pourquoilui accordez-vous tant d’importance ? Avez-vous besoin de partager lesémotions qu’il vous inspire ? Ou est-ce votre secret ?Expression écrite pour les classes de lycée soit à partir d’un sujet proposé parle professeur soit à partir du sujet :« Etre responsable, c’est sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue à bâtirle monde »Pensez-vous, avec Antoine de Saint-Exupéry, que la responsabilité entraîne lasolidarité ?L’énoncé sera formulé très clairement en tête de la copie.Tous les travaux seront exécutés en classe.Seconde 1er prix ex aequo décerné à un élève de 2nde 3 du Lycée Albert Ier Loïc DE ROUGEMOND Professeur Madame PAILLESeconde 2ème prix décerné à une élève de 2nde 9 du Lycée Albert Ier Léa MANADIN Professeur Madame PAILLETroisième 2ème accessitQuatrième décerné à une élève 3ème C du Collège François d’Assise-Nicolas Barré Inès DELORENZI Professeur Monsieur INDORATO 1er Prix décerné à une élève 4ème C du Collège François d’Assise-Nicolas Barré Valeriya POKLONOVA Professeur Madame CALORI

Loïc de Rougemont2nde 3Le Gaïan St Martin de Peille06440 PeilleLycée Albert [email protected]« Être responsable, c’est sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue àbâtir le monde. » Pensez-vous, avec Antoine de Saint-Exupéry, que laresponsabilité entraîne la solidarité ? Pour commencer à répondre à cette question, il faut tout d’aborddéfinir les deux termes importants : responsabilité et solidarité. La solidaritéfait entrevoir une coopération entre deux ou plusieurs personnes. Ce n’estpas la même chose que l’altruisme où il n’y a rien en retour. Dans le cas dela solidarité, tout problème qui survient fait intervenir toutes les personnessolidaires entre elles. Elles s’unissent pour réparer, trouver une solution. Laresponsabilité, c’est le fait de répondre de ses actes, d’assumer chaque choixou chaque action que l’on fait. Une personne responsable agit enconnaissance de cause et se doit de réparer ses erreurs et d’en assumer lesconséquences. Avec cette citation, Antoine de Saint-Exupéry fait uneassociation de responsabilité et solidarité. Mais elle peut être jugée vraie oufausse en fonction de notre vision des choses. Selon Antoine de Saint-Exupéry, la responsabilité peut faire avancerle monde. On peut effectivement voir le fait d’être responsable quand unepersonne cherche donc à éviter tout ce qui pourrait faire chuter ou retarder laconstruction de ce « mur » symbolique du monde. Cela entraînerait en effetune certaine solidarité lorsque la personne responsable prend conscience dechacun de ses actes et qu’elle en envisage les conséquences. Elle cherchedonc par tous les moyens à ne pas créer de problèmes pour son entourage,sinon elle devrait répondre de ses actes. Il y a donc ici une solidarité qui seforme. Surtout si un groupe de personnes est responsable, la solidarité serad’autant plus grande. On peut retrouver tout cela dans diverses situationsquotidiennes. Dans une famille, chacun a ses responsabilités comme pour lasimple répartition des taches ménagères. La solidarité se met alors en place :comme quand un membre met la table, l’autre range le lave-vaisselle. Dansune entreprise, c’est le même principe dans l'attribution des différents

emplois. Tout est fait pour que le travail soit réparti, distribué de manière àce que tout fonctionne de manière ordonnée. Le fait qu’il y ait de la responsabilité et de la solidarité se retrouveaussi dans des sectes religieuses. Elles sont quasiment similaires à la vie enfamille, mais avec beaucoup plus de membres. Se réunissant autour d’uneou plusieurs mêmes idoles, ils se sentent responsables et solidaires du fait deleurs mêmes croyances, de leur même idéologie. Les croyances peuventdonc être à l’origine des deux idées que relie Antoine de Saint-Exupéry.Mais le problème est que ce sont ces croyances qui vont guider et influencerles choix des membres des sectes. En fonction d’un seul chef extrémiste oud’un seul écrit un peut trop radical, une nouvelle branche ou même unetransformation de la secte peut pousser les membres à commettre les piresatrocités tel que les sacrifices d’animaux ou encore l’attaque d’autres sectesou religions. La responsabilité et solidarité de ces membres n’est donc paschoisit par eux, mais plus par leur croyance. Ils se retrouvent doncquasiment contrôlés. Ces personnes, en revanche, orientent la responsabilitéselon leurs idéologies. Ils se disent agir uniquement pour la pérennité de leurcroyance. La responsabilité peut donc être influencée pour commettre desmauvaises actions qui sont considérées à tort, justifiées. Malgré cela, ils fontquand même preuve de solidarité entre eux. La responsabilité est quelquechose de manipulable, mais la solidarité peut encore être présente. On pourrait presque affirmer que tout le monde entier se fonde sur laresponsabilité. Chacun, avec ses actions permet que tout soit comme il est.Tout est complémentaire. Mais il faut se demander s’il y a de la solidarité.Par exemple, l’agriculteur produit de la nourriture. Des gens en achètent etdonc donnent de l’argent à cet agriculteur, ce qui lui permet de vivre.Chacuny trouve son compte. Mais toute notre vie n’est bâtie qu’autour de l’argent.Pour la majorité des choses, on se retrouve à parler de capital, salaire,dépenses… Il n’y a donc pas de solidarité dans tout ce qui touche auxachats. En effet, nous n’achetons rien au prix réel. Les entreprises etmagasins cherchent à faire le plus de bénéfice possible pour s’enrichir. Il y ades inégalités en fonction du salaire ou de la richesse de chacun. Tout lemonde n’a pas accès à tout. S’il y avait l’idée de solidarité, nous n'aurionsqu'à simplement rembourser les coûts de fabrication, matières premières,transports, loyer du magasin,… Même l’État, qui propose des services dits« publics », donc gratuits, ne dépense pas tout l’argent qu’il prélève dans lesimpôts et taxes pour en faire profiter la population. Tout ce qui se passeautour de l’argent se recentre autour de la responsabilité, sans solidarité.

On peut aussi mettre en liaison responsabilité et respect. La personneresponsable assume ses actes non pas parce qu’elle apprécie soninterlocuteur, mais parce qu’elle respecte l’autre. Ce cas-là arrive lorsqu’iln’y a pas de lien fort entre les personnes, lorsqu'il n'y a pas de lien amical oufamilial. En effet, un employé ayant commis une erreur peut assumer saresponsabilité envers son employeur ou supérieur hiérarchique, uniquementpar respect. Cela est fréquent dans le monde de la finance. Une erreur decalcul dans les chiffres peut arriver de temps en temps. Dans un tel cas, onne peut pas associer responsabilité et solidarité. Où encore un enfant enversses parents. Les enfants n’ont généralement aucune envie de nettoyer lamaison, faire le ménage,… Certains enfants font des crises de nerfs pour nepas accomplir ces taches, mais d’autres s'y attellent lorsque les parentsinsistent, par respect pour eux et non pas la volonté d'aider ou d'êtresolidaires. Il y a donc plusieurs manières de faire intervenir la responsabilité.Pour en revenir à la citation d’Antoine de Saint-Exupéry, une autre choseinterpelle : la responsabilité ne serait là que lorsque l’on « bâtit le monde ».Définissons le fait de « contribuer à bâtir le monde ». Cela voudrait dire quechaque action responsable est bénéfique à une action commune despersonnes du monde entier. Mais on peut être responsable sans pour autantposer une « pierre » sur le « mur » symbolique du monde. Une personnepeut être responsable pour des choses banales, sans pour autant qu’ellecontribue aux autres. Par exemple, être responsable en famille, avec sesamis,… ne va toucher que les personnes proches. Mais cherchons plutôt les cas inverses. Quand est-ce que notreresponsabilité touche énormément de monde, contribue à « bâtir lemonde » ? En fait, cela est assez rare. Ce type de responsabilité n’est présentque lorsque l’on fait des découvertes scientifiques ou lorsque des personnes,souvent hommes politiques, permettent de libérer toute une population del’oppression ou encore d’améliorer leurs conditions de vie. Pour ce qui estscientifique, les vaccins ou médicaments font avancer, mais la moindredécouverte permet de poser une pierre sur le « mur ». La troisièmepossibilité est que Antoine de Saint-Exupéry veut dire par la que la moindreaction responsable fait avancer le monde, même la plus banale. Chaqueaction, plus ou moins importante, qu’elle touche plus ou moins de mondefera sans aucun doute aider à la construction de ce « mur ».

Pour résumer toutes mes idées sur ce sujet, la responsabilité peut eneffet entraîner une solidarité envers les autres. Généralement, on trouve cecas avec des amis, des membres de la famille,… Mais ce n’est pas toujoursle cas. La responsabilité peut aussi être du à du respect. Surtout lorsqu’il y aune relation employeur-employé, ou lorsqu’il n’y a pas de lien entre deuxpersonnes. La solidarité, en revanche, implique dans touts les cas de laresponsabilité. Le fait que cette responsabilité puisse être manipuléen’empêche en rien la possibilité qu’il y ait de la solidarité. La citationd’Antoine de Saint-Exupéry est donc en partie ma vision de laresponsabilité, mais elle n’est pas toujours vraie. La responsabilitén’entraîne donc pas toujours la solidarité.

Léa MANADIN Lycée Albert 1er Seconde 9 4, Place de la Visitation 98015 MONACO [email protected] « Être responsable, c’est sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue à bâtir le monde. Pensez –vous, avec Antoine de Saint-Exupery, que la responsabilité entraîne la solidarité ? » « Être responsable, c’est sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue à bâtir le monde ». Antoine de St Exupéry, dans son roman autobiographique Terre des hommes datant de 1939 expose ici une métaphore sur la solidarité et la responsabilité. « Poser sa pierre », c’est contribuer, même avec un acte qui nous semble insignifiant, à la destinée de l’Humanité, à la construction de notre « Monde ». Pouvons-nous dire comme lui que la responsabilité amène forcément à la solidarité ? Comme le précise Du Marsais « L'homme n'est point un monstre qui ne doive vivre que dans les abîmes de la mer ou dans le fond d'une forêt : ce sont nos valeurs qui nous rendent différents des animaux, supérieurs peut-être, du moins c'est ce que notre hydris nous susurre, nous liant les uns aux autres par une responsabilité fraternelle. Ce mot n'est pas artificiel, il ne sonne pas creux. Ses origines sont profondes et renvoient au latin « respondere » et à « sponsio » le rattachant à la promesse si haute dans notre estime. Nous partageons avec nos aïeuls bien plus que des gênes, nous entretenons les mêmes valeurs portées au rang d'idéaux. La responsabilité existe sous toute les formes et il y en a assez pour que chacun ait sa

part mais pourtant très mal répartie. Il y a des Atlas tremblants mais discrets, ployant sous un fardeau étoilé, comme il y a des insouciants libres comme l'air, sans attaches. Elle s'applique dans tous les milieux, dans toutes les situations mais le concept général est simple. Il consiste à accepter ensuite, quoiqu’il advienne, les répercussions de son acte. A travers le roman Terre des Hommes, Antoine de St-Exupéry nous livre, mot après mot, le fruit de ses réflexions, d'autant plus précieux qu'il a, sans aucun doute, murit sous le soleil du désert et sous la crainte de la mort. Et son métier d’aviateur symbolise bien la gravité sourde du sentiment de responsabilité. En effet en vol St Exupéry et son navigateur André Prévôt portaient leur deux vies aux creux de leurs deux mains, la moindre erreur pouvant engendrer la Chute, une pierre roule, en entraîne une autre et c’est un éboulement qui les emporte ver le Sol. Sur la terre, des Hommes lèvent la tête, observent rêveurs la trajectoire tranchante de cet ersatz cuivré, un oiseau sans âme qu'on force à voler. L’avion de papier d’aéropostale qui parait si fragile suspendu dans sa carcasse de métal. Il permet aux humains d’ici-bas de communiquer par lettres, et ces simples feuillets qui paraissent dérisoires aux vues du danger qu’il encourt. Tout compte fait, est ce que ces quelques enveloppes en valent la peine ? Est-ce que l'Humanité vaut la peine que l’on tombe pour elle ? Si on la compare à une construction interminable, chaque humain serait un atome qui composerait l’édifice. C’est la responsabilité des parents qui permet l’existence même du bâtiment; les générations futures se reposent avec confiance sur leurs racines, leur permettant de s’élever vers le ciel, vers un avenir sans nuages. Une des pierres peut paraître insignifiante au vu de l'ensemble, mais sans elle, sans son parfait alignement, c'est la tour entière qui s'écroule. Si la tour de Babel n'a pu atteindre l'azur, on ne peut blâmer en réalité que l'impuissance des hommes à s'entendre entre eux, à s'exprimer d'une seule et même voix, on ne peut que blâmer les pierres qui refusent de s'aligner pour rendre le tout solide.

Cette solidarité, quant à elle, s’exprime comme un lien réciproque, à la fois constitué de dépendance et d’entraide. Son étymologie s'applique à merveille à l'exemple vu plus haut, car effectivement ce terme est dérivé du latin « solidus », ce qui signifie « massif », une constante rassurante dans le tourbillon de la vie. Nous avons beau tenir en haute estime cette valeur, notre société n’apparaît pas exactement comme un modèle. La fourmilière et la ruche semblent comprendre mieux que nous la valeur de la solidarité dans une intelligence collective qui nous fait défaut, et remet en question la suprématie auto-déclarée de l'esprit humain. Même le loup hurlant à la lune, silhouette solitaire tapie dans l'ombre chasse en meute. Il a compris que l'union fait la force et l'alpha de la meute tient à conserver un fragile équilibre reposant avant tout sur la cohésion. La place de solidarité se retrouve aussi bien dans le développement durable. C’est une notion qui apparaît à la fin du XXe siècle, elle vise à développer un environnement plus sain, et plus protégé selon les actions des hommes c’est donc une preuve de solidarité pour son prochain. Ainsi polluer jusqu’aux abysses des océans et assécher les terres est une forme d’égoïsme, et d’irresponsabilité que l’homme se doit de changer, car si notre génération et nos génération future veille à un développement plus équitable, durable, vivable et plus viable, on retrouvera une solidarité forte et solide à travers les âges. Saint-Exupéry, aurait pu se détacher du conflit mais peut-être est-ce un élan de responsabilité, de conscience aiguë sur l'avenir du monde qui l'a poussé à s’impliquer, en tant qu’aviateur dans la Seconde Guerre Mondiale. C’est même une mission qui aura raison de lui lorsqu’il disparaîtra en 1944, après avoir servi aux côtés des Alliés, dernier acte de solidarité paradoxal au crépuscule d’une guerre fratricide. Il ne s’est pas contenté, dans sa vie, d’exposer des idéaux. Il a toujours cru en l'humanité et esquisse, notamment dans Le Petit Prince, le portrait d'un monde plein de contrastes, dominé par l'irrationalité destructrice et la douceur. Le personnage de l'aviateur auquel il s’identifie découvre que l'enfance est empreinte d'un sentiment universel et salvateur de solidarité et d'une incompréhension face à

l’égoïsme. La portée personnelle et autobiographique de ses œuvres prouve qu’il embrassait de tout son être ses opinions, sans se contenter d’influer ses paroles, elles dictaient ses actes. Son verbe simple est ainsi pourvu d’une résonance plus profonde quant à sa réelle signification. Le mystère qui plane sur ses derniers instants est finalement occulté par une ultime vérité : il est désormais poussière et si ses mots contribuent toujours à nos réflexions, sa chair comme demain la nôtre a repris sa place initiale dans le cycle de la vie. La responsabilité entraîne donc, si l'on se fie à une multitude d'exemples que nous donne la Vie, la solidarité. Il en va même de l'équilibre de notre société. La phrase de l'écrivain exprime bien cette réalité qui a traversé le temps. Mais l'idéal de ces valeurs n'est que très mal représenté chez les hommes, ces derniers ayant tendance à jeter toute énergie dans une lutte pour l'argent ou le pouvoir. Saint-Exupéry nous laisse à méditer sur notre monde, lui-même ayant connu la guerre. Sans aucun doute, l'humanité gagnerait d'une plus grande cohésion, et une prise de conscience individuelle de notre propre rôle. Perdus dans le désert, on se rend compte que les grains de sables, même s’ils sont des milliards, ne s'accordent jamais entre eux et n'arrivent qu'au mieux à cisailler l'air d'une tempête qui assèche un sol déjà stérile.


Like this book? You can publish your book online for free in a few minutes!
Create your own flipbook