Pour tout usage unique, ou pour toute question concernant la Coalition d’aide à la diversité sexuelle, veuillez contacter : La Coalition d’aide à la diversité sexuelle de l’Abitibi-Témiscamingue Adresse : C.P. 694, Rouyn-Noranda (Québec) J9X 5C6 Tél : 819 762-2299 Courriel : [email protected] Site internet : https://www.coalitionat.qc.ca/ Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Québec, par l’entremise du Ministère de la Famille qui a accordé la subvention du projet Être unique c’est génial! © Coalition d’aide à la diversité sexuelle de l’Abitibi- Témiscamingue, 2019 Cet ouvrage a été pensé et soutenu par la Coalition d’aide à la diversité sexuelle. Tous droits réservés. Sous la direction de : Johanie VENDETTE et Marie-Aimée FORTIN-PICARD Collaborateurs : Marie Pier GIASSON - auteure Tommy BASTIEN - illustrateur Conception graphique de la couverture et mise en page : Maxim LARIVIÈRE, VIRTUA Traduction : Traduction Dupont Révision: Lorraine LONGTIN Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Bibliothèque et Archives Canada, 2019 ISBN : 978-2-9818547-0-4 PDF : 978-2-9818547-1-1 Imprimé au Canada 1ère impression, décembre 2019
Pourquoi lire Être unique c’est génial ? Le livre propose aux lecteurs de choisir eux-mêmes quels moyens le personnage principal utilisera pour faire face à l’intimidation dont il est victime. On y valorise l’affirmation de soi et le respect de la différence, on déconstruit les stéréotypes de genre qui souvent alimentent l’intimidation chez les jeunes (le rose c’est pour les filles, les garçons ne pleurent pas, ...) et on anime une discussion au sujet des différentes péripéties que vit le personnage principal, Gaby. À qui s’adresse-t-il ? Le livre a été pensé pour que les enfants âgés entre 6 et 9 ans se sentent proches du personnage de Gaby, mais il est adéquat pour des élèves de la 1ère année jusqu’à la 6e année du primaire. Comment le lire ? Être unique c’est génial ! a été conçu pour être animé par un adulte (enseignant, intervenant, parent, etc.) afin de gui- der les enfants au cours de l’histoire sur leurs choix et les conséquences de ces choix. Lorsque vous voyez ce A symbole, cela veut dire que vous avez des questions, des pistes d’intervention et des suggestions dans la guide d’animation en lien avec la page. Pas besoin de tout connaître par cœur ! Vous n’avez qu’à retourner au guide pour la page correspondante afin d’ajouter ou d’adapter le contenu proposé. Pour les animations devant des groupes, vous pouvez faire imprimer le guide afin de vous y référer plus rapidement lors de l’animation. Bonne lecture ! 3
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Guide d’animation La page couverture A Questions à poser au groupe : Développer selon les D’après vous, de quoi parle le livre ? (l’école, être réponses du groupe : unique, un enfant, gars/fille, des souliers roses, etc.) Est-ce que juste les filles Qui est sur la pochette ? (un garçon, une fille, on ne portent du rose ? / sait pas ?) Juste les gars aiment le bleu ? Pourquoi pensez-vous que c’est un/e garçon/fille, qu’est-ce qui vous fait dire ça ? (la couleur des sou- Est-ce qu’un gars a liers, la longueur des cheveux, etc.) toujours les cheveux courts ? Que veux dire le titre ? Qu’est-ce que ça vous dit ? Etc… Comment se sent l’enfant sur la couverture ? Etc… B Les souliers roses page 12 Pourquoi Gaby demande à sa mère s’il peut les avoir « même si » il y a du rose des- sus ? (Pourquoi cela l’inquiète-t-il, qu’est-ce qui pourrait arriver ?) Développer selon les réponses du groupe : Est-ce que ça vous est déjà arrivé vous, de jouer avec un jouet «de fille»/de «garçon», ou de porter quelque chose qui normalement est associé aux filles/aux garçons ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Comment les autres peuvent réagir ? Etc… 5
C La résolution de conflit page 20 (Selon la méthode que vous utilisez en classe) demander quelles sont les étapes de la résolution de conflit. Si Gaby avait utilisé la méthode de résolution de conflit, qu’aurait-il pu dire ou faire à la place d’insulter et de pousser lui aussi ? D La violence ne résout rien page 21 Même si ce que Gaby vit est injuste et qu’il n’a pas commencé, que s’est il passé quand il a décidé de se venger et de faire comme Théo ? A-t-il choisi une bonne solution ? Pourquoi ? Quelle est la différence entre se venger et s’affirmer ? (Se venger = on veut que l’autre se sente comme on s’est senti. S’affirmer = on ne veut plus que l’autre nous fasse sentir comme cela, on met ses limites, on dit « non ») E Ignorer page 22 Est-ce que c’est facile, ignorer ? Pourquoi ? Pourquoi ça peut marcher, ignorer ? (Pas de réactions, la personne peut perdre l’intérêt car ça a l’air de ne rien nous faire) Quand est-ce qu’il ne faut PAS ignorer ? (Quand on s’en prend à moi physiquement, qu’on me menace de s’en prendre à moi, quand je suis victime d’un acte criminel, quand on a déjà ignoré et que rien ne change, quand ignorer empire le comportement.) 6
F « Pleurer, c’est pour les filles ! » page 25 Quelle est l’émotion de Gaby ? (tristesse) Comment on sait que c’est de la tristesse ? (larmes aux yeux, gorge nouée) Est-ce qu’il y a quelque chose d’autre qui a rendu Gaby triste ? (ne pas être avec Robin) Est-ce que ça se peut que si on est déjà triste, on soit plus sensible quand on se fait dire des méchancetés que normalement ? Pourquoi Théo dit que Gaby pleure comme une « fillette » ? Comment ça pleure un gars ? Comment ça pleure une fille ? Est-ce que c’est si différent ? Avez-vous déjà entendu ça, « les ptits gars ça pleurent pas» ? Est-ce que c’est vrai ? En connaissez-vous, des ptits gars qui n’ont JAMAIS pleuré, même pas une fois ? G Faire confiance à quelqu’un et parler de ce que l’on vit page 29 Pourquoi Gaby décide de ne pas parler à son professeur ? C’est quoi la PIRE chose qui pourrait arriver si Gaby en parle à son professeur ? À qui d’autre que son professeur Gaby/n’importe qui pourrait-il parler de ce qu’il a vécu ? (faire nommer des personnes ressources/personnes de confiance dans le réseau des enfants) H L’intimidateur et les solutions contre page 31 Comment Gaby se sent après s’être confié à son professeur ? Pourquoi vous pensez vous, que Théo agis comme ça avec Gaby ? (Quel est le gain de Théo ? faire rire ? Avoir l’air du plus fort ? Ne pas se faire intimider lui-même ? Avoir l’air du plus cool ? Se défouler ? etc.) Quelles solutions de plus Gaby pourrait essayer ? Avez-vous des idées ? 7
I La posture (technique d’impact) page 33 Faites lever les enfants debout. Invitez les à prendre une position timide, de petite souris : épaules, tête basse, se faire tout petits, regarder par terre : comment se sentent-ils ? Comment se tient Gaby ? (Demandez-leur de décrire, regarder de nouveau la po- chette couverture ensemble au besoin) Qu’ils prennent cette position. Épaules droites, tête haute et menton haut, se font grands, les mains sur les hanches : Comment se sentent-ils ? Faites-les changer de position encore une fois, de tout petit, à droit et sûr d’eux : quelle est la différence ? Sentent-ils que c’est plus facile de s’affirmer et de se faire respecter quand on est tout petit ou quand on est droit ? Leur rappeler que la position que l’on prend peut nous aider à se sentir plus confiant. J Témoins actifs page 42 Pourquoi Théo a arrêté lorsque d’autres personnes ont défendu Gaby ? (Lorsqu’un témoin d’intimidation intervient, 1 fois sur 2, le comportement d’intimidation cesse en moins de 10 secondes. La solution contre l’intimidation la plus efficace serait qu’au moins un témoin d’intimidation, ou plus, agisse toujours lorsqu’il y a une situation d’intimidation et qu’il y a des témoins !) K Stéréotypes de genre page 46 C’est vrai que juste les filles ont les cheveux longs, et les gars courts ? Est-ce que c’est comme pour pleurer et porter du rose… les gars ET les filles peuvent le faire ? Quelles autres choses on associe aux gars/aux filles ? 8
L Affirmation de soi + résolution de conflit page 47 Qu’est-ce que Gaby est en train de faire ? (affirmation de soi, nommer ses limites, ce qui le dérange, reste calme, etc.) M Humour page 50 Qu’est-ce que Gaby vient d’utiliser comme moyen ? (l’humour) Pourquoi c’est un bon moyen ? (Détend l’atmosphère, enlève du pouvoir à l’intimidateur) C’est facile d’utiliser l’humour contre l’intimidation ? Mais de dire que Théo ressemblait à un cornichon avec son chandail, ce n’était pas de l’humour ? Pourquoi ? (c’était mé- chant, l’humour doit être utilisé sans devenir méchant envers les autres). N Solutions efficaces page X L’affirmation de soi (Demander à l’agresseur d’arrêter ; Affirmation de soi (ce que j’aime, ce que je suis) ; Non verbal (regarder dans les yeux, tête et corps droit, assurance). S’entourer (Aller voir un ami, un prof, trouver son réseau de soutien). Se faire confiance (Lorsqu’une personne t’intimide, elle tente d’ébranler ton assurance. Tu n’as pas à croire, ni à accorder d’importance aux commentaires désobligeants : protège-toi ! Rappelle-toi tes qualités et tes forces, et que tu as autant de valeur que les autres autour de toi.) Utiliser l’humour (Cela permet de dédramatiser la situation.) Ignorer le comportement (Parfois la meilleure solution reste d’ignorer le commentaire et le comportement, ce qui ne donne pas de pouvoir à la personne qui le propage. Attention toutefois de ne pas minimiser ce que tu vis et de laisser les autres te manquer de respect.) En parler et demander de l’aide (Il faut briser la loi du silence et en parler. Ne reste pas seul. Demande de l’aide à tes amis, à tes parents, à des adultes en qui tu as confiance. Dis-leur ce que tu vis et comment tu te sens.) 9
DRING! Gaby ouvre tout doucement ses yeux. À sa droite, son réveille-matin indique qu’il est huit heures et demie. Souriante, la mère de Gaby entre dans sa chambre : – Gaby, prépare-toi, nous partons en ville. La rentrée scolaire approche à grands pas; il est maintenant l’heure d’aller acheter tes nouvelles espadrilles. 10
Heureux, il se prépare et descend les escaliers à toute vitesse, prenant une pomme au passage. Puis, il ouvre la porte et va s’asseoir dans la voiture. 11
Arrivés sur les lieux, Gaby et sa mère se dirigent vers le magasin de souliers. Les yeux du jeune garçon sont rivés sur la vitrine. Il avance de plus en plus près. Sa mère dépose sa main sur son épaule. – Mon cœur, aimerais-tu acheter ces espa- drilles? Songeur, Gaby répond : – Maman, ce sont les plus beaux B souliers du monde! Est-ce que je peux les avoir même s’ils sont roses? Sa mère le rassure : – Mon garçon, l’important dans la vie c’est d’écouter son cœur. Tu as le droit de les aimer et tu as le pouvoir de choisir. Gaby enfile les espadrilles et il s’exclame avec tout son cœur : – C’est les souliers qui me sont destinés, maman! Je les prends. 12
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Deux semaines passent et le grand jour arrive. C’est la rentrée scolaire. Gaby sent un mélange d’émotions à l’intérieur de lui. Il est excité de retrouver ses amis et est inquiet de savoir qui sera son nouveau professeur. L’autobus arrive. Le garçon se retourne et fait un signe d’au revoir à sa mère. 15
En descendant les marches de l’autobus, Gaby regarde fièrement ses nouvelles espadrilles. Il les aime tant. Elles lui sont chères à ses yeux. En se relevant la tête, distrait, Gaby fonce tout droit sur Théo. – Fais attention, espèce d’idiot! Mais, je n’en crois pas mes yeux! Avez-vous vu les souliers de Gaby? Des souliers de petite gamine. Ah ah ah! s’exclame Théo. Gaby sent monter en lui de la colère et il a subitement envie de répli- quer à Théo. 16
Quel choix ferais-tu à la place de Gaby? SCÉNARIO 1 SCÉNARIO 2 Je lui réplique quelque Je l’ignore. chose moi aussi. direction direction page 22 page 18 17
SCÉNARIO 1 Je lui réplique quelque chose moi aussi. Gaby sent monter en lui de la colère et ne peut s’empêcher de répliquer : – Heille! T’es bien laid pis gros. Tu ressembles à un gros cornichon avec ton gilet vert. C’est alors que Théo pousse Gaby. Celui-ci décide de ne pas se laisser faire et réplique à son tour en poussant Théo. 18
Des élèves se précipitent en cercle autour des deux garçons et tous crient : 19
C’est alors que Monsieur le Directeur arrive sur les lieux, l’air sévère. Gaby et Théo se figent, et les élèves présents deviennent vite silen- cieux avant de s’éloigner. Il prend alors les deux jeunes garçons à part. – Ai-je besoin de rappeler que la violence n’est PAS tolérée dans cette école? Croyez-vous vraiment que vous allez régler les choses en vous poussant, jeunes hommes. Connaissez-vous les étapes de résolution de conflits? Gaby et Théo hochent la tête, mécontents de se faire gronder. C – Essayer de l’appliquer la prochaine fois, car la violence, en plus de ne rien régler, ne vous apportera que des ennuis. Main- tenant allez rejoindre vos professeurs qui doivent vous attendre, et que je ne vous y reprenne plus, car il y aura des conséquences. Théo et Gaby partirent en silence rejoindre leur rang, la mine basse. Gaby trouve que sa première journée à l’école ne commence pas très bien. Une fois loin de Monsieur le Directeur, Théo lance un regard à Gaby et lui dit : – Tu n’as pas fini avec moi, mon Gaby. Tu vas trouver ton année très, très longue et pénible. Surveille tes arrières, princesse. 20
Gaby regrette son choix. Il réalise qu’il vient tout juste D d’aggraver la situation. 21
SCÉNARIO 2 Je l’ignore. Gaby sent monter en lui de la colère. Il décide de ne pas réagir. Gaby prend une grande respiration pour se calmer et sourit à Théo, puis il continue son chemin. E 22
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– Gaby, mon ami, je suis tellement content de te revoir! Dit une voix derrière lui qu’il reconnut aussitôt. Gaby est content aussi de retrouver Robin, son meilleur ami. La cloche sonne. Les enfants sont appelés à aller rejoindre leur nouveau professeur. Gaby s’avance près d’une professeure; son visage ne lui semble pas familier. Il se présente alors. C’est alors que la professeure s’exclame : – Bonjour Gaby! Ravie de te rencontrer. Il ne manquait plus que toi. Tu peux rejoindre le rang avec les autres élèves de la classe. Gaby sent une grande tristesse envahir son être lorsqu’ il se rend compte qu’il n’est pas dans la même classe de Robin cette année. 24
C’est alors qu’il entend derrière lui, d’une voix juste assez basse pour que la professeure ne l’entende pas: – Oh! Gaby! Tu as oublié ta Barbie chez toi. Bien qu’il tente de les retenir, Gaby sent les larmes lui monter aux yeux, et il sent sa gorge se nouer. Quelques élèves dans le rang lâchent de petits rires, et cette même voix rajoute: – Pfff… Tu pleures comme une fillette! F 25
Le pire cauchemar de Gaby vient de commencer. Les élèves entrent dans l’école et se dirigent dans leur classe. À la récréation, la nouvelle professeure de Gaby lui fait un signe de venir la voir avant de sortir. – Gaby, tu ne sembles pas dans ton assiette ce matin. J’ai cru t’avoir vu pleurer dans le rang ce matin. Est-ce que tu veux me parler de ce qui s’est passé? 26
Quel choix ferais-tu à la place de Gaby? SCÉNARIO 1 SCÉNARIO 2 J’ai peur que les choses J’ai le cœur gros. Je dois s’aggravent si je lui me libérer et parler de en parle. De plus, je mes émotions. Même si j’ai peur que les choses ne la connais pas et je s’aggravent, je décide n’ai pas confiance en de puiser mon courage elle. Alors, je décide à l’intérieur de moi et de garder tout ça à de faire confiance à ma l’intérieur de moi et de nouvelle professeure. n’en parler à personne. direction direction page 30 page 28 27
SCÉNARIO 1 J’ai peur que les choses s’ag- gravent si je lui en parle. De plus, je ne la connais pas et je n’ai pas confiance en elle. Alors, je décide de garder tout ça à l’intérieur de moi et de n’en parler à personne. Gaby lui répond : – Non, tout va bien, Madame. Je me suis fait mal à la cheville dans le rang. – Tu es sûr, Gaby, que c’est vraiment ça qui s’est produit? Tu peux me faire confiance. – Oui, oui, j’en suis certain. Ne vous inquiétez pas, Madame. 28
Gaby va rejoindre les autres dans la cour d’école. Il s’aperçoit que Théo le dévisage. Gaby lui fait un sourire timide du coin des lèvres, afin que Théo sache qu’il n’avait rien dit contre lui. Incapable de retrouver le sourire, Gaby ne pense qu’à G retourner à la maison. 29
SCÉNARIO 2 J’ai le cœur gros, je dois me libérer et parler de mes émotions. Même si j’ai peur que les choses s’aggravent, je décide de puiser mon courage à l’intérieur de moi et de faire confiance à ma nouvelle professeure. 30
Gaby lui répond : H – Un élève m’a intimidé, ce matin, et je ne me sens pas bien à l’intérieur de moi. Je suis triste et en colère par rapport à cette situation. – Gaby, laisse-moi t’aider à trouver tes propres stratégies pour régler cette situation. Selon toi, pourquoi cet élève t’intimide-t-il? – À vrai dire, je ne sais pas… Peut-être qu’il se trouve drôle ou qu’il recherche de l’attention. – Que peux-tu faire pour ne plus te laisser atteindre? – M’aimer suffisamment pour ne pas croire ce qu’il dit et m’entourer d’amis que j’aime et à qui je fais confiance. – Sa professeure lui sourit : – Tu as bien fait de m’en parler, Gaby. Tu vois, je te sens déjà mieux. Gaby partit rejoindre sa classe dans la cour d’école, le cœur un peu plus léger. 31
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La journée passe rapidement. Les élèves ont placé leurs effets scolaires dans leur bureau. La profes- seure a expliqué les règles de la classe. La cloche de la fin des cours se fait soudainement entendre : Driiiiiiiiiiiiing! Gaby est ravi de retourner chez lui. Pendant l’heure du souper, la mère de Gaby lui pose plusieurs ques- tions sur sa journée. Gaby n’est pas trop d’humeur à répondre et décide de monter de bonne heure dans sa chambre pour aller se coucher. Sept heures et demie et Gaby s’est déjà profondé- ment endormi : cette première journée et toutes les émotions qu’il a vécu l’ont vraiment épuisé. Il rêve qu’il se trouve dans le corridor de l’école, quand tout à coup, Théo fait son apparition. Gaby se tient droit devant, confiant et prêt à lui parler… Le cadran sonne et Gaby ouvre les yeux. Il ne se souvient pas de son rêve, mais étrangement, il se sent plus confiant que la veille, et prêt à I affronter sa journée. 33
À l’heure du dîner, Gaby descend à la salle des dîneurs rejoindre son ami Robin. Mais où est ma boîte à lunch? s’exclame Gaby, qui ne la trouve nulle part. Robin et Gaby remarquent, au loin, Théo et sa bande rigoler en poin- tant la poubelle au fond de la salle. Réalisant que la boîte à lunch de Gaby a bel et bien été jetée dans la poubelle, les deux amis décident de prendre leur courage et d’aller voir Théo. 34
C’est alors que Robin dit : – C’est quoi ton problème? Pourquoi intimides-tu les gens comme ça, sans raison? Gaby ne t’a rien fait et il ne mérite pas que tu l’embêtes comme tu le fais. Tout ça a commencé parce que Gaby porte des souliers avec du rose dessus. Tu ne crois pas que cette histoire est allée trop loin? 35
Le regard furieux, Théo réplique : – Tu défends ta copine? Robin ne peut s’empêcher de rire. Tous les élèves ont les yeux rivés sur la scène, surpris par la réaction de Robin. Théo s’approche un peu plus de Robin. – Qu’est-ce qui te fait rire comme ça? – Toi Théo, si tu crois que tes paroles me blessent, tu perds ton temps. Je n’ai pas peur de toi. Tout à coup, un élève assis à une table voisine se lève et s’exclame : – Moi aussi je porte du rose aujourd’hui. Regardez mes bas. 36
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Une autre camarade, cette fois-ci à la même table que Théo, se lève : – Moi, je porte bien un gilet avec un dinosaure. 38
Un élan de solidarité envers Gaby est en train de naître. 39
Une dizaine d’élèves prennent parole pour défendre Gaby. 40
Tu assistes, toi aussi, à cette scène à la cafétéria. Quel choix fais-tu? SCÉNARIO 1 SCÉNARIO 2 Je reste assis, je Je me lève et j’apporte regarde ce qui se passe mon soutien à Gaby sans intervenir. direction direction page 44 page 42 41
SCÉNARIO 1 Je reste assis, je regarde ce qui se passe sans intervenir. Est-ce que c’est la peur qui t’empêche de te lever? Si oui, de quoi as-tu peur? Sinon, quelles sont les raisons pour lesquelles tu préfères ne pas intervenir? 42
Gaby est tout simplement ému tandis que Théo, qui s’est rassit à sa place, la mine renfrognée, semble complète- ment désarmé face à ce qui se produit. J 43
SCÉNARIO 2 Je me lève et j’apporte mon soutien à Gaby. Qu’est-ce que ton cœur veut dire à Gaby? À Robin? À Théo? Comment te sens-tu? Est-ce que tu sens monter en toi un sentiment de fierté de t’être exprimé? 44
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Plusieurs journées passent et à la grande surprise de Gaby, Théo ne l’a pas embêté. Gaby est encore plus surpris et estomaqué par ce qui vient de se produire pendant son cours d’éducation physique. Théo l’a choisi pour faire partie de son équipe de soccer. Gaby avance timidement vers son équipe et c’est alors qu’un membre de l’équipe dit : – On n’accepte pas les filles dans notre équipe; tu as les cheveux longs et les gars n’ont pas les cheveux longs! K 46
Gaby décide d’aller voir le garçon en question. La tête et les épaules bien droites, il le regarde dans les yeux et lui répond : – Je n’aime pas que tu me dises ça. Je veux que tu arrêtes, parce L que je n’ai pas envie de jouer avec quelqu’un qui m’insulte. Et c’est alors que Théo rajoute : – Gaby est vraiment bon au soccer. C’est pour ça que je le choisis, pas pour sa coiffure. 47
– Savais-tu que mes cheveux longs me permettent d’aller encore plus vite et de voler dans les airs? C’est mon superpouvoir! Alors, je suis un joueur nécessaire pour que votre équipe gagne, s’exclame Gaby. Tous les élèves du groupe, y compris Gaby, M se mettent à rire. Tous imaginent Gaby en costume de superhéros du soccer. Gaby est fier de lui et se sent bien de s’être fait confiance et de s’être affirmé. 48
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Gaby prend aussi conscience que personne n’est à l’abri de l’intimida- tion. Qu’autour de soi, il existe un cercle de soutien et dans ce cercle, au moins une personne de confiance peut y faire une différence, que ce soit un parent, un ami, un professeur, un intervenant, etc. C’est parfois difficile de voir cette personne du premier coup. Il faut garder espoir et l’œil ouvert! Gaby sait aussi maintenant qu’il existe plusieurs solutions pour s’en sortir, qu’il faut parfois se pratiquer avant de bien savoir s’affirmer, et qu’on est toujours plus fort lors- qu’on a un ou des alliés à N nos côtés. 50
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