Important Announcement
PubHTML5 Scheduled Server Maintenance on (GMT) Sunday, June 26th, 2:00 am - 8:00 am.
PubHTML5 site will be inoperative during the times indicated!

Home Explore MAGAZINE CONGO BUSINESS 1

MAGAZINE CONGO BUSINESS 1

Published by LARRY AGENCY EDITION, 2016-07-17 21:09:32

Description: MAGAZINE CONGO BUSINESS 1

Keywords: Congo,business,afrique,chambre de commerce

Search

Read the Text Version

cong Business

SOMMAIREÉditorial ......................................................4-5 InterviewRDC: Le pari de la modernité ........... 6-12 Paulin Odiane .................................. 28-30DOSSIER TERRE TOP 10Green Business in Africa ...................... 12-13Interview des acquisitions et fusions dans leAnne Mbuguje ......................................... 13-17 secteur minier...................................31-32LES FEMMES INFLUENTES DU PROVINCE DE KATANGACONTINENT AFRICAIN...................... 19-26 Le cuivre vert sera notre richesse... 33-37PROVINCE ORIENTALE DOSSIER SPÉCIAL: AFRIQUEAppel aux investisseurs ........................ 26-27 L’émergence de la classe moyenne........................................... 39-42 TOP 10 des emplois les mieux rémunérés dans l’industrie minière............................ 43-44 Contact.................................................... 4603

ÉDITORIALLa modernité de la République Démocratique du Congo, mythe ou réalité?Après plusieurs années de conflits, qui ont gangréné les J’en conviendrai avec vous que ce n’est pas tout detissus social et économique de la République Démocra- quitter les derniers rangs mais faut-il encore que celatique du Congo. Aujourd’hui, tel un Phoenix, la république se matérialise dans le quotidien de la grande majoritédémocratique du Congo renait de ses cendres avec un de la population congolaise et dans les paniers desappétit digne d’un géant. Cette renaissance se matérialise ménagères.par la modernisation de toutes les structures du pays quidevront amener la République Démocratique du Congo à Et avec raison, la population congolaise a tellementl’émergence, comme un pays de référence et à forte crois- souffert que lui proposer un avenir meilleur dans 16sance vers l’horizon 2030. ans à travers les chiffres de Moody’s, ou du rapport du Doing Business ou encore de l’indice IbrahimCette vision est souvent considérée comme un mythe car c’est lui demander l’impossible.lorsqu’on analyse les indicateurs internationaux qui dé-signent la République Démocratique du Congo comme le Aujourd’hui à l’exception de l’Afrique du Sud, aucundernier de la classe dans plusieurs secteurs mais lorsqu’on pays africain ne dispose d’un modèle productif di-se donne la peine d’analyser les vingt dernières années versifié capable de créer de la richesse endogène dede la République Démocratique du Congo, nous pouvons façon indépendante des produits de rente. Toutefoisconclure que le train vers l’émergence a déjà quitté le quai nous avons plusieurs pays qui frappent à la porte dedepuis 2006 avec le programme de cinq Chantiers pour l’émergence selon les définitions de BRIC (le Brésil, lal’émergence vers l’horizon 2030. Russie, l’Inde et la Chine), BRICS (le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud), BRICI (le Brésil,Huit ans après, le programme de cinq chantiers et les la Russie, l’Inde et l’Indonésie), ou encore BRICM (lepolitiques de la révolution de la modernité, un seul con- Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et le Mexique),stat peut se faire, le pays connait plusieurs booms dansde nombreux secteurs. Depuis quelques années, le pays Si nous nous réfèrerons au FORUM de Davos 2013,a commencé à se distinguer parmi les meilleurs pays du nous avons un nouveau groupe de pays émergentscontinent en quittant les derniers rangs dans plusieurs cl- BENIVM (Bangladesh, Éthiopie, Nigeria, Indonésie,assements. Vietnam et Mexique)En effet si on se réfère à l’agence de cotation améric- Parmi les candidats africains nous avons les pays duaine Moody’s, les réformes économiques en République Maghreb, tels que le Maroc, l’Égypte, la Tunisie sontdémocratique du Congo sont “susceptibles de porter des des aspirants à l’émergence et également les paysfruits à moyen terme”. tels que l’Éthiopie, le Mozambique, la Zambie, la Na-Et si nous regardons le dernier rapport du Doing business mibie et le Nigeria.2015, la République démocratique du Congo est parmiles pays qui se sont le amélioré en 2013/2014 dans les En ce qui concerne la République Démocratique dudomaines couverts par Doing Business. Ces 10 meilleurs Congo la marche est encore longue pour atteindre lespays réformateurs ont mis en œuvre un total de 40 ré- standards que doivent répondre les pays dits émer-formes facilitant la pratique des affaires. gents sans pour autant minimiser la croissance ni le potentiel de la République Démocratique du Congo.Ou encore à l’indice Ibrahim de la gouvernance africaine, il C’est-à-dire la solidité macroéconomique, les perfor-classe pour l’année 2014 la République Démocratique du mances financières, les projections internationales,Congo à la 47ieme place sur un classement de 52 pays, l’attractivité du pays, la force de la classe moyenne,avec la note de 34.1%. 04 cong Business

recherche et innovation, l’environnement des affaires, la Si nous devons mettre nos chronos, il nous restecapitalisation boursière, le PIB par habitant, le niveau de moins de 16 ans pour atteindre 2030, cela para-liquidité…. it beaucoup dans la vie d’une personne mais à l’échelle d’un pays cela est un pari audacieux.L’adhésion de la République Démocratique du Congo à En terme de comparaison, plusieurs observateursdes structures telles que : Le COMESA (Marché Commun disent que la République Démocratique du Con-De L’Afrique Orientale et Australe), l’OHADA (L’Organisa- go se trouve là où la Chine était il y a trente ans oution pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires), l’Indonésie il y a vingt. Et aujourd’hui la Chine est lala CEEAC (La Communauté économique des États de l’Af- première puissance économique mondiale selon lerique centrale), la CEPGL (la Communauté économique FMI et l’Indonésie est un des géants dans l’économiedes Pays des Grands Lacs) et autres ne fait que confirme mondiale.la volonté de la République Démocratique du Congo de Si on se réfère aux auteurs de The Fastest Billion,jouer un rôle majeur dans l’Afrique de demain. la République Démocratique du Congo fait partie de pays d’Afrique dont leurs émergences dépendrontL’avenir de la République Démocratique du Congo dépen- de la stabilité politique, de la bonne gouvernance,dra également en grande partie de sa capacité à absorber d’un renforcement de la démocratie, d’une diversifi-une main œuvre de plus en plus nombreuse car aujourd’hui cation de l’économie, de l’IDE, du soutien aux PME,nous assistons à un très grand décalage entre l’offre et la de la production énergétiques, de la bancarisation,demande sur le marché de l’emploi. de l’amélioration des systèmes éducatifs, des trans- ferts de technologie, d’une baisse de la corruption,En ce qui me concerne, je crois dans cette vision que le de la construction d’infrastructures…Président Joseph Kabila inscrit le destin de la République Le programme de cinq chantiers et de la révolutionDémocratique du Congo qui doit nous amener vers l’émer- de la modernité ont déjà mis en place plusieurs degence à l’horizon 2030. ces conditions et comptent y arriver pour l’horizonAujourd’hui, dans les grandes villes de la République 2030.Démocratique du Congo, nous pouvons constater l’ac-croissement de la classe moyenne qui est composée des Par Lawrence Kitoko-Lubulalocaux et de plus en plus de la diaspora qui veut de jouerun rôle dans l’émergence de la République Démocratiquedu Congo.Nous assistons également à un recul de la pauvrette, la Ré-publique Démocratique du Congo fait partie des pays afric-ains à connaitre une croissance positive depuis la dernièrecrise économique.En avril 2014, la République Démocratique du Congo et laSierra-Leone ont été identifié par le rapport Africa’s Pulsecomme les pays qui connaissent une croissance particu-lièrement dynamique.Toutefois, au regard des importantes réalisations qui sontfaites, cela parait encore insuffisantes car la majorité de lapopulation vivent dans une profonde précarité. Et je suis lepremier à le reconnaitre qu’il y’a encore matière à amélio-ration.05

LA RD CONGO de nouvelles mœurs et d’un nouveau mode de vie. Elle est un objectif : l’Emergence. La RévolutionLE DÉFI DE LA MODERNITÉ de la Modernité se fonde sur la démarche limpide qu’entreprend constamment Joseph KABILA, avecLa Révolution de la Modernité : Un projet pour un regard résolument tourné vers l’avenir, dans lesfaire de la RDC un pays émergent actions d’une seule ambition ‘’des choix novateurs d’aujourd’hui pour le Congo Emergent de demain’’.Telle est la vision d’un grand chef, soucieux de voir Cette volonté de changement a modernité, enten-son pays émergent et vivre la modernité, le Président due comme attitude et mode vie et d’agir, par-delà lade la République Démocratique du Congo, Joseph modernisation des structures et des infrastructuresKabila Kabange, s’est engagé dans une formule qui qu’elle entraîne. La Révolution de la Modernité, cetten’est pas secrète mais plutôt audacieuse, qui portera vision fondatrice, entend faire émerger le Congo par-jusqu’à un avenir proche et lointain, le devenir d’un delà les clivages politiques et idéologiques et au-delàCongo nouveau et dépendant « La Révolution de laModernité ». des contingences conjoncturelles. Elle repose, par-C’est lors de la campagne présidentielle de 2011, delà la personne de son initiateur, sur l’ambition d’unque le candidat sortant et actuel président de la Ré- Congo émergent à l’horizon 2030 et d’un Congopublique Démocratique du Congo Joseph Kabila, a développé à l’horizon 2060. Ambition dans la logiqueproposé à son peuple pour regagner à nouveau sa de laquelle le Président Joseph Kabila prend sont au-confiance, un tel projet d’avenir dont aucun des 10 tant d’axes fondateurs pour le pays, à savoir: Faireautres candidats n’ont pu présenter au peuple. Une du Congo, un Pool d’intelligence, un Vivier de la nou-vision plus que prometteuse qui lui a permis de brigu- velle citoyenneté et de la classe moyenne, un Grenierer un second mandat. agricole, un Pool économique et industriel, une Puis- sance énergétique et environnementale, une Terre de“La Révolution de la Modernité’’ a pour objec- paix et de mieux-être, et une Puissance régionale autif l’Emergence du Congo cœur de l’Afrique.La Révolution de la Modernité se présente comme un plan Engagement I:social, économique, culturel et politique. Elle est une quiretardent ou freinent l’évolution de la société, et un désir Faire du Congo un Pool d’intelligenced’émancipation considérable tourné vers la quête des in-novations dans tous les domaines. Elle est une exigence La Révolution de la Modernité créera les conditions d’émergence d’une intelligence au service du dével- 06 cong Business oppement. Maître de son destin, l’homme congolais, qui en est la raison d’être et le moteur, doit assumer de la meilleure façon sa vocation en recourant à son in- telligence, à son savoir-faire collectif et à l’intelligence du monde. Il est indéniable qu’un capital humain de grande qualité reste l’atout majeur de l’émergence et du développement d’un peuple. C’est sur la base de cette prémisse que le Président Joseph Kabila fonde

sa vision de faire du Congo un Pool d’intelligence. et décharger l’Etat central des de régulation ; per-Objectifs primordiaux: renforcement du capital humain, mettre aux populations de participer à la vie pub-création des conditions d’émergence d’une intelligence au lique et à l’élaboration des politiques publiques dansservice du développement, renforcer la gouvernance du les domaines qui les concernent - le renforcementsecteur de l’éducation. de la bonne gouvernance politique, administrativeObjectifs stratégiques: à l’horizon 2016, le programme de et économique - meilleur fonctionnement des insti-Joseph Kabila compte augmenter le taux net de scolarisa- tutions, approfondissement de la démocratie - l’ac-tion dans le primaire en le portant jusqu’à 100%. Il compte célération de la réforme du système judiciaire et laaméliorer le taux d’achèvement au primaire en le faisant promotion des droits humains.passer à 83% et le taux de scolarisation dans le présco- Objectifs stratégiques: lutter contre la corruption,laire en le remontant à 13%. L’autre cible du programme mobiliser les ressources conséquentes en faveur desde Joseph Kabila par rapport au pool d’intelligence est Provinces et des Entités Territoriales Décentraliséesl’éradication de l’analphabétisme par l’augmentation des ; doter les provinces de ressources humaines com-taux d’alphabétisation des hommes et des femmes jusqu’à pétentes et efficaces - ajustement quantitatif global,100 %. Actions phares : Instauration de l’école obligatoirepour tous les enfants jusqu’à l’âge de 15 ans à partir de répartition sectorielle et par âge des effectifs, relève-la rentrée scolaire 2013 – 2014 ; Création en 2014 d’une ment du niveau de qualification des fonctionnaires etgrande école de management et d’administration publique, agents de l’Etat – ainsi que des équipements mod-d’envergure internationale, ainsi qu’un centre international ernes ; accroître les moyens et améliorer les com-de mise à niveau et de formation continue ; Création d’ici pétences des institutions parlementaires nationales2013 d’une Bourse d’étude remboursable par public, soit et provinciales.sur une échéance déterminée pendant son activité profes-sionnelle. Engagement IIICréation public, soit professionnelle. Faire du Congo un Grenier agricoleEngagement II Dans le cadre de la Révolution de la Modernité, laFaire du Congo un Vivier de la nouvelle citoyenneté République Démocratique du Congo se doit d’êtreet de la classe moyenne une puissance agricole à l’horizon 2020, préalable à la puissance industrielle et fer de lance de la lutteJoseph Kabila veut faire de la société congolaise une so- contre la pauvreté. La Révolution de la Modernité en-ciété véritablement nouvelle. C’est-à-dire une société qui tend assurer la redynamisation de la structure pro-puisse germes de celle-ci ; une société dont les mem- ductive du monde rural axée sur le développementbres apprécient de vivre dans la concorde, en respect- d’une production agro-industrielle moderne - café,ant chacun ses devoirs par-delà la revendication de ses thé, cacao, palmier à huile - et sur le renforcementdroits. C’est sur cette base que Joseph Kabila entend faireémerger une classe moyenne en RDC. La réhabilitation etla revalorisation d’une classe moyenne au sein de la so-ciété congolaise nécessitent des actions et des initiativesinnovantes en faveur de la fonction publique nationale etprovinciale, des acteurs de l’économie informelle et des ex-ploitants agricoles.Objectifs primordiaux: L’Emergence d’un Etat de droitdémocratique, une nouvelle citoyenneté formée aux val-eurs républicaines et morales, promotion des droits fon-damentaux et des libertés publiques, la mise en œuvre dela Décentralisation - Optimiser la participation citoyenneau processus de prise de décision et à la vie publique07

des petits exploitants, la production des biocarburants, 000 tonnes en 2016, le café d’environ 15 000 tonnestout en assurant la conservation des ressources naturelles de Robusta et 10 000 tonnes d’Arabica actuellementdu pays. La démarche prend appui sur une stratégie qui à 45 000 tonnes et 30 000 tonnes en 2016, le cacaoconsiste à optimiser le potentiel agricole du pays de l’or- pourra passer de 2 000 tonnes en 2006 à 10 000dre de 80 millions d’hectares arables dont onze millions tonnes en 2016 et le thé d’environ 2 000 tonnes ac-seulement sont routes de desserte agricole. Si ces terres tuellement à 10 000 tonnes en 2016. Le taux de pau-sont adéquatement cultivées, la RDC pourra devenir un ex- vreté en milieu rural devra passer de 75,7% en 2007portateur de produits alimentaires et nourrir 3 milliards de à 50% en 2016. Le niveau minimal d’apport caloriquepersonnes, en utilisant les bonnes méthodes d’exploitation devra passer de 1.500 calories par jour par personneagricole. Une banque agricole sera créée à cet effet. Les en 2005 à 2.500 en 2016.provinces à forte vocation agricole regrouperont l’essentieldes industries agro-alimentaires et deviendront de vérita- Engagement IVbles agropoles, garants de l’autosuffisance alimentaire dupays et pourvoyeuses denrées et produits alimentaires Faire du Congo un pool économique et industrieldes pays frontaliers. Au-delà du développement de l’ag- L’ambition de faire de la RDC un pays émergent en 2030 et une nation développée en 2060 se fondericulture, le monde rural subira une véritable mutation qui particulièrement sur ses atouts naturels et principale-redressera la fracture entre villes et villages, cause de l’ex- ment sur sa population et ses ressources naturelles,ode rural. Dans chaque ville rurale, des services publics non plus à exploiter dans la lignée de l’héritage co-de base en matière de santé, d’éducation, d’état-civil, de lonial mais à mettre en valeur dans le sens de créerpolice, de poste et de télécommunication rapprocheront une plus-value par la transformation sur place desle mode de vie en campagne de celui en milieu urbain. Un matières premières. Gage de développement de latourisme rural de proximité sera développé en s’appuyant RDC, ses ressources naturelles doivent être, à traverssur la diversité climatique, la variété des paysages et Ob- des structures appropriées, répertoriées, explorées,jectifs primordiaux : redynamiser la structure productive évaluées et sécurisées pour un Le soubassementdu monde rural, atteindre une exploitation optimale des du développement industriel sera constitué parpotentialités du pays dans les domaines de l’élevage et des unités de transformation de minerais ainsi quede la pêche, notamment par la reconstitution du cheptel, par la filière agro-alimentaire de transformation desl’amélioration génétique des races animales et la réhabilita- produits agricoles qui pourront s’installer dans destion des services de protection sanitaire animale. Objectifsstratégiques : le taux de croissance de la production ag-ricole devra atteindre au moins 5% par an sur la période2012-2016, la production des principales cultures vivrièreset commerciales telles que le manioc devra passer d’en-viron 15 millions de tonnes actuellement à 45 millions en2016, le maïs devra passer de 1,2 millions de tonnes en2002 à 5 millions en 2016, le riz devra passer de 325 000tonnes en 2002 à 1 millions de tonnes en 2016, l’huile depalme de 300 000 tonnes en 2002 à 1 million de tonnesen 2016, le caoutchouc doit passer de 10 000 tonnes à 30 08 cong Business

Zones Economiques Spéciales dont l’objectif principal est en 2016, le tarif de fret ferroviaire sera de 0,05 US$d’instaurer un “mini climat” propice à l’investissement et par tonne-km à cette échéance, le linéaire de voiesd’accélérer l’introduction des capitaux, des technologies navigables aménagées sera de 6 000 km et le chiffreavancées et des expériences de gestion moderne. 10 d’ici à 2016.a) Des infrastructures: b) Les Télécommunications et technologies de l’in-Objectifs primordiaux: créer cinq Zones Economiquesspéciales (EZS) afin de rééquilibrer le développement : La formation:zone de l’Ouest sera destinée à développer la ceinture in-dustrielle Kinshasa-Banana en soutenant une structure Objectifs: l’accroissement de la télé-densité à 40technologique, industrielle et maritime de très haute impor- lignes de téléphone fixe ou mobile par 100 habitantstance. La EZS du Centre fera d’Ilebo le point de jonction et du taux d’accès à l’Internet à 5%, en arrivant no-des différentes voies du réseau infrastructurel de communi- tamment à la connexion de toutes les villes de pluscation. La EZS du Sud - ceinture industrielle Kolwezi-Saka- de 2 000 habitants. En outre, d’ici à décembre 2013,nia - se constituera autour des entreprises d’extraction, de l’on devra atteindre la couverture totale du pays entraitement et d’exportation des produits miniers. La EZS réseau des fibres optiques et le branchement sur unede l’Est (axe Bukavu – Goma – Butembo – Beni) permettra connexion à haut débit. Principales actions: Mise àd’associer le développement des villes côtières (Bukavu, jour du cadre légal et réglementaire des télécommu-Goma, Sake, Rutshuru, Butembo, Beni) en formant une nications et Renforcement des capacités de l’Au-ceinture commerciale par le développement de la pêche sur torité de régulation - ARTPC - ; développement d’uneles différents lacs du commerce transfrontalier et régional infrastructure nationale à haut débit; modernisationbasés sur une industrie manufacturière et agro-alimentaire du réseau de Kinshasa ; interconnexion avec le ré-de forte compétitivité. La EZS du Nord-Ouest - ceinture seau mondial de câbles sous-marin en fibre optiqueKisangani-Bumba- Mbandaka - se concentrera princi- par Moanda ; restructuration des opérateurs publicspalement sur la mise en valeur de l’exploitation du bois, RENATELSAT et OCPT.la gestion de la forêt et des ressources pétrolières, et del’agriculture (riz). Les autres objectifs primordiaux pour cet c) Développement de l’industrie: Objectif: Faireaxe sont : améliorer le climat des affaires - mise en vigueur passer le taux de croissance sectoriel à 4,3% ende la législation OHADA- moderniser le secteur financiernotamment par le renforcement du contrôle bancaire et la moyenne sur la période 2012-2016. Principales ac-réforme du le processus de désengagement de l’Etat dansla gestion des entreprises publiques; développer les infra- tions: renforcement du Fonds de Promotion de l’In-structures de base et les services. dustrie (FPI) ; révision du cadre juridique pour favoris-Objectifs stratégiques: la position du pays dans le classe- er l’entreprenariat féminin et l’investissement privé, yment Doing business devra s’améliorer considérablement. compris étranger dans l’industrie ; continuation desLe nombre d’entreprises publiques ayant achevé le pro- efforts en matière de gestion et surveillance de la mé-cessus de désengagement partiel devra atteindre le chiffre trologie industrielle, de l’appui ciblé aux filières prior-9 d’ici 2013 et celui d’entreprises ayant achevé le proces- itaires, de l’extension des partenariats publics-privéssus de désengagement total doit atteindre le chiffre 8 d’ici ; étude des mécanismes pour le sauvetage d’indus-2013. Les linéaires de routes nationales bitumées devront tries en difficulté ; réalisation du plan RDC-OMPI suratteindre 25 000 km sur la période 2012-2016, celles de la propriété industrielle, et de la prise en compte desroutes nationales réhabilitées 15 000 km. 25 000 km de préoccupations environnementales dans le secteur.routes devront avoir été entretenues à l’échéance 2016,alors que 3 000 à 5.000 km de pistes rurales devront être d) Rationaliser l’exploitation des mines: Objectifs: lemises en bon état. Le nombre de kilomètres de routes taux de croissance du secteur devra atteindre 8,8%revêtues pour mille habitants devra passer de 0,06 actu- en moyenne sur la période 2012-2016 contre 6,7%ellement à la norme internationale de 0,2. Le volume de en moyenne sur la période 2007-2010. Les volumesfret ferroviaire devra atteindre 1 000 millions de tonnes-km 09

de production des principaux minerais seront augmentés, enjeu du millénaire pour une croissance économiqueainsi le volume de production du cuivre devra passer d’en- respectueuse de l’écosystème et de l’environnementviron 400 000 tonnes en 2010 à plus de 1 800 000 en 2016, en général. Dotée d’une formidable hydrographie es-celui du cobalt devra passer de 40 000 tonnes en 2010 à sentiellement constituée du bassin du fleuve Congoenviron 137 000 en 2016, l’or passera de 350 Kg en 2010 long de 4.700 km et pourvue des forêts couvrantà 12 800 kg en 2016 et les diamants de 17 millions de une superficie estimée à 150 millions d’hectare, lacarats en 2010 à 27 millions en 2016. Principales actions: RDC possède ainsi un capital précieux à l’échelledévelopper les recherches géologiques et minières ; ren- mondiale dans la problématique de la lutte contre leforcer l’encadrement des exploitants artisanaux et appro- changement climatique. La RDC se doit de prendrefondir la prise en compte des questions environnementales un rôle central dans les négociations internationalesdans le secteur ; autour des questions de l’environnement. Le colossal potentiel hydroélectrique du Congo estimé à 100.000e) Promouvoir le commerce intérieur et extérieur: Objec- MW est largement suffisant pour les besoins nation-tifs: le poids des exportations mesuré par rapport au PIB aux du programme de développement de la RDC etdevra passer de la moyenne de 48,7% pour la période pour l’exportation en Afrique et au-delà. Il sera ac-2007-2010 à 51,0% entre 2012-2016. Le poids des expor- cordé une priorité renouvelée à l’hydroélectricité, ettations non minières par rapport au PIB devra quant à lui la possibilité d’installer des micro-barrages, danspasser d’une moyenne de 6% sur la période 2007-2010 à notre politique énergétique. Le projet phare du sec-une moyenne de 14,9% sur la période 2012-2016. La posi- teur sera cependant la construction du Gand Inga,tion de la RDC dans le classement Doing business pour les dont les études préliminaires ont déjà commencé. Laprocédures de commerce extérieur devra s’améliorer con- Révolution de la Modernité a pour particularité de re-sidérablement pour passer à moins de 137 qui est la moy-enne subsaharienne. Les surcoûts et délais d’attente des culer les limites. Le Grand Inga sera construit !opérateurs privés pour l’importation doit diminuer de 3735dollars /container à 1 241,5 et de 63 à 33 jours. L’expor- a) Branche électricité: Objectifs: le taux de crois-tation devra diminuer de 3 505 dollars/container à 1 303 sance de la branche électricité, eau et gaz devraet de 44 à 23 jours. Principales actions: révision du cadre passer à une moyenne de 11,3% annuel sur la péri-réglementaire et juridique du commerce y compris notam- ode 2012-2016 et la production effective d’électricitément la mise en œuvre de la législation OHADA et l‘actu- devra augmenter d’au moins 600 MW sur la périodealisation du code de commerce; renforcement des capac- 2010- 2013. Le taux de desserte électrique devraités d’analyse et négociation commerciale du Ministère du passer de 9% actuellement à 45% d’ici 2016. Princi-Commerce ; amélioration de l’information sur le commerce pales actions : achever la restructuration de la SNELnotamment par l’informatisation des douanes avec le log- et la réforme du secteur de l’énergie de manière àiciel SYDONIA et l’interconnexion avec les autres services permettre l’entrée des opérateurs privés dans la pro-impliqués dans le commerce; mise en place d’un Guichet duction et éventuellement dans la distribution ; ren-Unique Intégral Virtuel pour le commerce extérieur ; aug- forcer l’interconnexion électrique avec les pays vois-mentation de la coopération et la coordination transfron- ins et notamment avec la SAPP - Southern Africantalière ; promotion de la concurrence parmi les prestataires Power Pool - ; réhabiliter les centrales électriques etde services de transport (des biens et des personnes) et les infrastructures de transport existantes ; créer unparmi les ports. Fond d’Electrification National, alimenté, entre au- tres, par une fraction des revenus de l’exportationEngagement V d’électricité, afin d’accroitre l’accès à l’énergie en mi- lieu rural et dans les villes secondaires ; réaliser desFaire du Congo une Puissance énergétique et envi- projets en matière d’énergie solaire (électrification deronnementale 147 chefs-lieux de territoire) hydroélectriques et de production d’électricité à partir du gaz du lac Kivu.Avec la Révolution de la Modernité, la RDC se veut unepuissance énergétique et environnementale en phase avec b) Production pétrolière et de gaz: Objectifs: d’icicette problématique de développement durable, véritable 2013, la production pétrolière et gazière devra pass- er de 25 000 à 225 000 barils par jour actuellement, 10 cong Business

à 100.000 barils par jour de volume de pétrole raffiné en ble service des pensions pour les congolais en fin2013. Le taux d’approvisionnement en produits pétroliers d’activité ayant atteint l’âge de la retraite afin qu’ilsdevra passer de 70% à 98% et le taux d’accès de la pop- puissent vivre décemment, la population congo-ulation aux biocarburants doit atteindre les 10% en 2013. laise bénéficiera de la construction des hôpitaux dePrincipales actions: propulser la RDC parmi les pays afr- référence dans tous les chefs-lieux des 26 provinces,icains producteurs d’hydrocarbures ; améliorer l’approvi- de l’élargissement de la couverture sanitaire et d’unesionnement national en hydrocarbures, améliorer le réseau gratuité des soins de santé pour les malades du sidade transport, de stockage et de distribution notamment par et les femmes enceintes. Des efforts sans relâchela reconstruction d’un gazoduc au Bas-Congo, la réhabili- feront de la Rdc une terre de paix et de mieux-être.tation du pipeline Matadi-Kinshasa et la construction d’un Dans ce cadre, en application du principe innovantterminal pétrolier de Matadi; démarrer et faire décoller pro- de loca-propriétaire, chaque congolais, par le paie-duction de biocarburants ; démarrer la production du gaz ment régulier de l’équivalent d’un loyer sur une péri-naturel par la mise en exploitation de celui du lac Kivu et la ode de 10 ou 20 ans, devrait accéder à la propriété.valorisation de celui brulé en torchères, réduisant ainsi par Par ailleurs, une banque de l’habitat garantira lesailleurs les émissions de gaz à effet de serre ; différentes formules de financement avec le soutienc) Secteur forestier: Objectifs: le taux de croissance du de l’Etat et des autres partenaires. Objectifs primor-secteur forestier devra passer de 3% en moyenne sur lapériode 2007-2010 à 4,8% sur la période 2012-2016. Prin- diaux: éradication des poches d’insécurité entre-cipales actions: restructurer le secteur forestier par la mise tenues par les groupes armés ; renforcement des ca-en œuvre des dispositions du code forestier ; renforcer le pacités d’intervention des forces armées de la RDCcontrôle forestier par le déploiement du corps d’éco-gar- et des forces de l’ordre ; lutter contre le chômage etdes. le sous-emploi, en particulier des jeunes ; améliorer led) Secteur du Tourisme: Objectif: promouvoir le secteur eten particulier le sous-secteur écotourisme afin qu’il puisse cadre de vie des populations. Objectifs stratégiques:contribuer de manière significative au développement so- Réduire le taux d’activité élevé dans le secteur infor-cio-économique du pays et à la protection de l’environne- mel qui cache un phénomène de sous-emploi et dement. Principales actions: réorganiser le secteur à travers pauvreté profond. Ce taux d’activité est de 60,2% enl’adoption de la Loi sur l’organisation du tourisme et du Plan RDC dont 60,8% pour les hommes et 59,9% pourdirecteur national intégré pour le développement du tour- les femmes. Ce taux est estimé à 67% en milieu ruralisme ; réhabiliter les sites touristiques et aires protégées, pour seulement 46,55 en milieu urbain. Accroisse-notamment les Parcs Nationaux de Salonga, Virunga, ment progressif de l’accès à l’eau potable par l’aug-Maïko, Garamba et Kahuzi Biega. mentation du nombre de centres et l’exploitation opérationnels de 71 en 2010 à 94 en 2013, améliora-Engagement VI tion du taux de rendement du réseau national de 58% en 2010 à 75%. Volet Assainissement : poursuite deFaire du Congo une Terre de paix et de mieux-être l’initiative «villages assainis », dont ont bénéficiés 970 villages depuis sa relance en 2006, l’objectif étantApaisée par la prise en charge des problèmes de santé d’arriver à 4 500 en 2012 ; accroissement du tauxde toutes les couches sociales, et la création d’un vérita- d’utilisation d’installations sanitaires améliorées qui11

devra atteindre 45% en 2016 contre 15% en 2010. Volet ership dans les instances régionales, recherche deshabitat : mise en œuvre du Plan National pour l’Habitat partenariats innovants et appui continu aux expor-Logement: accroître sensiblement le nombre des loge- tations congolaises seront les principales caractéris-ments produits notamment 8.300 en promotion publique tiques de cette diplomatie de paix et d’émergence.et 3.000 en partenariat public-privé à l’horizon 2013. Lenombre de professionnels de l’immobilier enregistrés devra Révolution de la Modernité comme voie vers la Re-atteindre le chiffre 300 d’ici 2013 et le nombre de Plans naissance du Congode Développement Urbain (PDU) élaborés celui de 18 d’ici Il est désormais un fait que le Congo renaît et2013. Volet égalité des chances à tous les congolais : d’ici s’avance vers son émergence. Et partout, où se réal-2016, il s’agit de l’amélioration de la qualité de la réponse isent des ouvrages qui participent de la reconstruc-apportée aux besoins d’au moins 15% des Orphelins et tion et de la modernisation de la RDC, les congolaisEnfants Vulnérables, et de l’accroissement de la proportion retrouvent la fierté d’appartenir à un pays qui bouge.de personnes vulnérables assistées, de 25% en 2010 à Les réalisations en cours en termes de reconstruc-80% en 2013. Volet environnement socio-économique et tion attestent que l’avenir de la RDC sera radieux etinstitutionnel favorable à l’équité de genre : la parité to- que les congolais ont raison d’y croire. Tout indiquetale filles/ garçons dans le primaire devra être atteinte d’ici en effet qu’avec de la volonté politique, il est possi- ble de changer rapidement le cours de l’histoire de2016, le pourcentage des femmes salariés dans le secteur ce pays et, pourquoi pas, en l’espace d’une ou denon agricole doit arriver à 50% en 2016 et la parité à l’As- deux générations, rattraper les retards accumulés.semblée Nationale sera un objectif pour les années à venir. Le Président Joseph Kabila, lui, a déjà montré des dispositions particulières à explorer des pistes deEngagement VII solution inédites pour pallier au déficit des ressou- rces conventionnelles et au marque des sources deFaire du Congo une Puissance régionale au cœur de financement idoine adapté aux défis qui s’imposentl’Afrique. à la nation. L’implémentation des cinq chantiers de la République, dans un contexte international difficile,Par la Révolution de la Modernité, de par sa position caractérisé par la paupérisation des financementsgéostratégique, la RDC va, d’une part, assumer pleine- extérieurs, a surtout permis la fermentation d’unement sa position géostratégique en devenant un passage ambition et la déclinaison d’un formidable engage-obligé, un carrefour, un hub en matière d’intelligence, de ment à sortir le Congo du sous-développement danstélécommunications, de transport, de circulation des biens lequel le manque d’audace et de volonté politiqueet des personnes, et d’autres part, affirmer son hégémonie des responsables politiques précédents l’avaientsur le plan de la culture et des sports. D’où la nécessité malheureusement confiné.de développer notre capacité à garantir la souveraineténationale en toutes circonstances, et à doter notre pays Avec la Révolution de la Modernité, l’espoir et l’es-d’une armée nationale républicaine puissante, dissuasive, pérance sont de nouveau de retour dans la maisonprofessionnelle, motivée, et bien équipée pour la défense Congo ! Puisse la vision traduite dans ces quelquesdu territoire national. En appui à la puissance militaire, nous lignes redonner pays, qu’il est possible de faire dudévelopperons une diplomatie à la hauteur des enjeux. Re- Congo ‘’un pays plus beau qu’avant’’ c’est-à-dire,lations de bon voisinage avec les pays limitrophes, lead- dans la perspective de la Révolution de la Modernité, un pays émergent d’ici 2030 et développé à l’horizon 12 cong Business 2060. Par Ariel Bemba

DOSSIER TERRE Il serait fatal pour les Africains de négliger l’Ecol- ogie. De la fonte des neiges du Kilimandjaro àLE GREEN BUSINESS EN AFRIQUE la disparition du lac Tchad, en passant par la désertification au Sahel et la pénurie d’eau auLa montée en croissance du ‘’Green Business’’ à Maghreb il y a de quoi s’inquiéter car ce sont desl’échelle mondiale, fait penser au retard de l’Afrique conséquences à court, moyen et long terme dudans le domaine des nouvelles technologies de l’infor- réchauffement climatique. Ainsi, il est impérieuxmation et de la communication. L’Afrique a manqué de déjà examiner et mesurer l’impact des retom-ce train à cause d’une faible mobilisation en faveur bés économiques, sociales et géopolitiques dede l’économie numérique. Ainsi, il serait très capital ces sécheresses, raréfactions d’eaux et autresde s’investir dans le ‘’Green Business’’ pour ne pas désastres causées par l’augmentation des gaz àconnaitre les mêmes conséquences avec l’économie effet de serre.numérique. Surtout que l’Afrique regorge un potenti- À ce jour, rares sont les Etats tels que l’Ile Mauriceel naturel exploitableénorme, notamment et le Maroc,les forêts du bassin qui on définidu Congo qui con- des straté-stituent le deuxième gies clairespoumon écologique et globalesde la planète. de greenLe green business business et(Economie verte en de créationfrançais) peut se d’emploisdéfinir comme étant verts. Com-l’ensemble des ac- me exem-tivités économiques ple récent ilqui permettent de y a la con-produire des biens struction deet des services qui la premièrecontribuent à éviter, centrale ther-réduire ou supprimer mo-solairedes nuisances pour l’environnement. du Maroc,Les domaines tels que la gestion des ressources rares, qui devra être opérationnelle d’ici à 2015.les énergies renouvelables, le changement climatique,la prévention des risques ou encore la gestion des L’infrastructure de plus de 600 millions d’euros,déchets se trouvent dans cette économie. permettra de générer 160 mégawatts. Aussi, elle est le premier né de deux autres centralesLes pays Africain encore loin derrière qui devront suivre. Le Maroc espère se doter à terme de cinq parcs solaires, avec L’objectif fi-En théorie, il existe plusieurs rapports sur le dévelop- nal de produire 2.000 mégawatts de solaire enpement du Green Business dans les pays africains. 2020.Cependant, concrètement, peu d’entre eux s’imprèg-nent des conséquences du changement climatique Outre ce cas, les pays africains sont encoredans leur politique de développement. dans la traine est n’arrive pas à concevoir des projets claires et concis qui pourront développer 13 le Green Business dans le Continent.

L’Afrique, Continent des multiples opportunités même manière que les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication ontL’Afrique est le continent où le gisement de green contribuée au développement de l’Asie, le greenbusiness et les de création d’emplois verts sont quasi business peut être un tremplin au développe-inépuisables. En effet, la mise en place d’une straté- ment durable de l’Afrique. Les opportunités degie de green business et de création d’éco-entreprise business vert sont nombreuses sur le continent.est moins coûteuse en Afrique que dans le reste du Mécanisme de Développement Propre, gestionmonde. durable des déchets et des forêts, écotourisme,Les sols africains sont encore moins pollués par les économie sociale, agro-carburants, éco-indus-engrais chimiques et demeure encore fertiles, le dével- tries, commerce équitable, éco-construction,oppement de l’agriculture biologique par exemple est aménagement durable à haute intensité de mainéconomiquement plus viable. De même le retour sur d’œuvre, agriculture biologique et énergies re-investissement est très court en Afrique pour les éner- nouvelables, pour ne citer que celles là.gies renouvelables comme le solaire, la géothermie etla biomasse. La récupération des gaz torchés est in- Ainsi, il est nécessaire que l’Afrique entame letéressante pour les entreprises pétrolières grâce nota- plus vite possible un virage vers le green busi-mment au Mécanisme de Développement Propre. ness car ceci permettra également la relance de la croissance économique sur d’autres conti-Dans l’industrie, l’éco-conception des produits et ser- nents notamment ceux confrontés à des ferme-vices, la maîtrise de la consommation d’énergie, la tures d’usine.réduction et la valorisation des déchets permettent àl’entreprise de maîtriser ses coûts et de contribuer à la En outre, la diaspora peut jouer un rôle majeurpréservation de l’environnement. Malgré une absence dans le développement du Green Business enquasi totale d’impulsion politique, il est tout de même Afrique en contribuant à la création et à l’inves-des entrepreneurs africains qui ont créé des éco-en- tissement dans les éco-entreprises, en apport-treprises et sont pionniers dans la mise en œuvre du ant une expertise technique et aussi en assurantgreen business sur le continent. une formation professionnelle.Par ailleurs, Avec la crise économique que le monde a Le développement durable et la créationconnu, il en ressort que l’essor de l’Afrique ne passe d’éco-entreprises en Afrique offrent donc deplus par l’Aide Publique au Développement. De la nombreuses opportunités d’affaires pour les entrepreneurs et les investisseurs, ainsi, tout opérateur averti doit déjà se positionner au ris- que d’être dépasser par les plus avisés. De ce qui précède, Il faut maintenant que les Etats Africains, les partenaires du développe- ment, la diaspora, les entrepreneurs et investis- seurs puisse dynamiser ce secteur émergent sur le continent. Par NYAMUKE Adoni14 cong Business

INTERVIEW: Anne MbugujeCONGO BUSINESS MAGAZINE : Bonjour Madame Mbugu- Aujourd’hui en RDC, nous pouvons voir de plus enje, Pouvez-vous nous parler de votre parcours? plus la présence des banques africaines. Quelle est votre analyse sur la bancarisation de la RDC?Madame Mbuguje: née à Mbuji-Mayi dans le Kasai Ori-ental, j’ai fait mes études en RDC et en Belgique avant Madame Mbuguje: la présence des banques Afric-d’aller faire une licence en Droit et relations internatio- aines est un élément important favorisant l’ému-nales ainsi qu’un MBA en finances à Londres. lation dans le secteur bancaire, laquelle concur- rence est profitable à la clientèle par la diversitéLorsque j’étais étudiante, j’ai commencé comme ven- et la qualité des produits et services, ainsi quedeuse chez Christian Dior à Harrods avant de devenir d’une meilleure tarification. Ces banques ont unemanager puis junior trainee chez JT.Morgan et ensuite certaine expérience à adapter à notre environne-m’installer à rabat au Maroc où j’ai vécu pendant 5 ment.ans en travaillant pour plusieurs groupes dont Marks& Spencer. Certes, à ce jour, le taux de bancarisation reste faible, il y a une plus grande concentration desEn 2005, attirée par tous les changements en RDC, je banques dans la capitale, dans les villes princi-suis revenue et n’ai plus voulu quitter mon Pays. pales et chefs-lieux des provinces, les banquesMon expérience professionnelle dans mon pays a se partagent quasiment les mêmes clients cor-commencé à la Banque Congolaise pour me retrouver porate alors que le marché est très dense etactuellement Directrice Commerciale à la BIAC où je présente de nombreuses opportunités d’affaires.suis depuis 8 ans. Il y a donc de la place pour tout le monde.En dehors de cela, je participe à différents projets, Au-delà de cette réalité, je dirais que le taux demouvements associatifs et cabinets- conseils. bancarisation va crescendo avec l’effectivité de la paie des fonctionnaires et agents de l’Etat àVous avez étudié en Belgique, travaillé à Londres et au l’échelon national.Maroc. Pourquoi avez-vous choisi de venir vous installer àKinshasa en quittant «votre confort»?Madame Mbuguje: Comme je viens de le dire précédem-ment, ce désir de revenir au Pays a été matérialiséen 2005, attirée par tous les changements en RDC.Et Professionnellement, tout a basculé lors de mapremière grossesse, j’ai su que je devais revenir à Kin-shasa. C’était un déclic, je devais élever mon enfanten RDC.Et dès mon arrivée, j’ai eu la chance d’obtenir directe-ment du travail à la Banque Congolaise qui était enpleine négociation pour le rachat de l’UBC, pour meretrouver là où je suis actuellement.Au-delà de tout je dirai, c’est l’affection pour monpays, j’ai aussi voulu quelque part me rendre utile,mettre au profit de mon pays les expériences acquis-es à l’étranger. Ici, tout est à faire et tout est possible.C’est passionnant.15

cong Business

Un des dirigeants du groupe Eco Bank, prône plutôt la Et dans le cadre de son expansion et de sonbancarisation de masse. Pensez vous qu’un tel virage soit postulat de proximité, elle projette l’ouverturepossible à court terme en RDC? prochaine dans les villes et contrées telles que de Doko, Bunia, Gemena, Mbanza-Ngungu, etc.Madame Mbuguje: oui, mais il faudra y aller sereinement La BIAC s’est donnée comme objectif à moyenet avec minutie. Car, bien que la bancarisation soit un terme d’arroser une majorité écrasante des con-vaste chantier qui, en perspective, modernise l’admin- trées de ce majestueux pays.istration publique, élargit le secteur financier et ban-caire, restaure le tissu économique de l’arrière-pays Avec plus de cinq banques en RDC, pensez-vous queet jette les bases de la décentralisation, elle demeure les établissements bancaires implantés sauront sou-encore faible. tenir la consommation de la classe moyenne?En sus de la maîtrise des dépenses liées aux effectifs Madame Mbuguje: En vérité, il y a plus de 10 ban-payés par le trésor public, la bancarisation permettra ques agréées par notre régulateur (la Banquede redynamiser les activités économiques dans l’ar- Centrale du Congo). Ces institutions bancairesrière- pays et de faciliter la gestion financière. sont toutes concentrées aux mêmes endroits (centres urbains). Le taux de bancarisation de-Cependant quelques difficultés demeurent, notam- meure faible, il y a des contrées où il n’y a au-ment : cune banque (Gemena, Gbadolite….). La multi-• la faible culture bancaire et la méfiance du système plicité et le déploiement des Banques à traversbancaire des bénéficiaires causée par les turbulences le pays ne peuvent qu’être salutaires pour tous.financières de la décennie 90;• la carence de banques dans les territoires enclavés En RDC, un très grand nombre de petites entreprisessuite à la déliquescence des voies de communication. meurent par manque de capitaux. Quels sont les ser-Mais plus qu’une réforme de la paie des fonctionnaires vices qu’offre La BIAC, pour favoriser la survie deset agents de l’État, la bancarisation est la modernisa- PME?tion et le développement du secteur financier et ban-caire, et donc, un vaste projet qui conditionne le pro- Madame Mbuguje: Les services classiques de lagrès dans tous les autres secteurs socioéconomiques. Banque avec pour particularité la proximité tantParticulièrement, elle permet de susciter le dynamisme géographique que relationnelle. Les PME de-économique du monde rural, éloigné du centre d’im- mandent un suivi particulier et pour cela nouspulsion (Kinshasa). avons un département qui les suit dans leur quo- tidien, nous offrons également de façon régulièreÀ supposer que cela soit le cas, La BIAC se sentirait-elle des formations à l’intérieur du pays afin d’expli-confortable dans un pareil environnement? quer les avantages qu’offre la banque mais aussi la nécessité de s’organiser en entreprise. NousMadame Mbuguje: oui, car la BIAC est une Banque nous attelons à créer et à remodeler certainsUniverselle, à tendance Retail, prônant la proximité, produits adaptés aux PME.la qualité des services, le dynamisme, la flexibilité quisont là des éléments qui rencontrent totalement les Au niveau de La BIAC, quels sont les nouveaux défisbesoins de la clientèle. à relever sur le plan de financement, en vue de re- dresser le secteur privé?Aujourd’hui, La BIAC a plus de 150 agences bancaires àtravers le pays. Sauriez-vous faire état de la quote-part Madame Mbuguje: La politique de crédit qui a été(part de marché) que dispose La BIAC en RDC? élaborée par la BIAC touche de nombreux sec- teurs :Madame Mbuguje: en terme de réseau d’agences, la Les particuliers avec des crédits à la consomma-BIAC est la première banque du pays, elle est im- tion, automobiles, immobiliers…plantée pratiquement dans toutes les provinces du Les entreprises et en fonction des secteurs d’ac-pays soit sous la bannière Western Union ou agences tivité des crédits d’investissements, du renforce-bancaires. ment en fonds de roulement …. 17

La BIAC travaille avec des partenaires solides tels De plus, d’autres nouveaux joueurs non tradition-qu’USAID qui nous accompagnent par leur expertise. nels ont fait leur apparition dans le secteur ban-Dans les tous les prochains jours, d’autres partenaires caire, offrant des services de transfert d’argent oud’envergure internationale chemineront avec notre in- de payement mobile. Comment vous voyez-vous parstitution afin de maximiser notre action de redresse- rapport à ces nouveaux compétiteurs?ment et de développement du secteur non public. Madame Mbuguje: La concurrence est certesTout le monde convient que le secteur bancaire est censé présente mais il sied de signaler qu’en matièreconnaitre un formidable essor en Afrique afin d’assurer un de messagerie financière, la BIAC dispose duavenir décent à sa population. Quelle est votre analyse de plus prolifique réseau Western Union avec 70%cette affirmation? de parts de marché. Nous sommes le 1er agent Western Union en Afrique Centrale.Madame Mbuguje: Le secteur bancaire est porteur dedéveloppement dans le sens où plus la population aura Et en ce qui concerne les payements mobiles,accès aux différents services et produits bancaires en la BIAC travaille en étroite collaboration avecaméliorant la capacité d’épargne de la population, en les télécoms afin de satisfaire la population desélargissant les financements des projets entrepris par zones non bancarisées ou encore où nous nedes particuliers afin éradiquer la pauvreté et offrir au disposons pas d’agences, dans le cadre de lamonde un avenir durable; assurer la prospérité et le paie des fonctionnaires et agents de l’État.bien-être de toutes les personnes. Évidemment les sociétés de transfert d’argentEn tant que premier partenaire commercial africain, ne peuvent être perçues comme des concurrentscraignez-vous pas l’entrée des investisseurs chinois dans mais la RDC est un grand pays et il y a de lale secteur bancaire en Afrique? place pour tout le monde et ces entreprises peu- vent s’installer à moindre coût dans des zonesMadame Mbuguje: la RDC est un vaste marché, l’arrivée reculées. De plus, elles ne font pas réellementdes concurrents faciliterait l’accès de la population à de la banque.différents produits et services bancaires. L’arrivée del’expertise chinoise doit nous être bénéfique. Sur le plan économique, quelle est votre vision de la RDC de demain?Que pensez-vous alors de l’acquisition de Standard Bankeffectuée dernièrement par ces investisseurs asiatiques? Madame Mbuguje: Avec des institutions stables, une stabilité politique et économique. Une crois-Madame Mbuguje: Le marché asiatique est très agres- sance estimée à 9.4% en 2014, nous ne pou-sif, ce qui traduit leur ambition économique vis-à-vis vons qu’être optimiste cependant, Le manquede l’Afrique qui représente depuis quelques décennies d’infrastructures continue de freiner l’essor de laun potentiel énorme par rapport à ses grandes rich- RDC. Il faut donc augmenter de manière signifi-esses naturelles minérales, géologiques, hydriques et cative les investissements dans le domaine desénergétiques. infrastructures, les entreprises et le commerce régional qui pâtissent particulièrement du mau-C’est en réalité un partenariat d’égal à égal dont l’Af- vais état des routes, de l’accès irrégulier à l’élec-rique devra profiter pour son décollage. Le secteur tricité et l’accès onéreux du transport aérien.bancaire ne sera évidemment pas en reste.Le pragmatisme et le dynamisme des investisseurs Notons également que le décollage du CONGOasiatiques seront sans conteste bénéfiques pour no- est entre autres tributaire de l’exploitation à bontre continent. escient de ses terres arables et de son sous-sol.18 cong Business

FEMMES INFLUENTESLES FEMMES INFLUENTES DU CONTINENT AFRICAIN Dambisa Inonge Moyo Mbikusita- LewanikaLa politique d’assistance n’a nulle part au monde Diplomate, femme politique, fonction-réduit la pauvreté ni stimulé la croissance naire international, militante commu- nautaire, activiste d’ONG, conférencière,Économiste zambienne, Dambisa Moyo est aussi évangélisteécrivain. Spécialiste du développement internation-al, elle est l’auteure de plusieurs livres à succès dont Un enfant peut devenir un « Mandela »le controversé ouvrage L’Aide fatale en 2009 qui Ambassadrice de la République de Zambie audénonce les effets pervers de l’aide publique - source Benelux (2010 -2012), aux États-Unis (2003-de corruption et de pauvreté - pour l’Afrique, selon 2010), des Pays-Bas, du Grand-Duché du Lux-elle. La même année le magazine Time la classe parmi embourg, et du groupe des États ACP -Afrique,les 100 personnes les plus influentes du monde puis Caraïbes et Pacifique, Représentante de la Zam-le World Economic Forum la choisit parmi ses Young bie à la Cour internationale de Justice à HagueGlobal Leaders. Elle a rédigé deux autres ouvrages: (CIJ), à la Cour pénale internationale (CPI) et àComment l’Ouest s’est perdu et Le vainqueur rafle la la Cour permanente d’arbitrage (CPA) à la Haye,mise. à l’Organisation mondiale des douanes (OMD) à Bruxelles, à l’Organisation pour l’interdiction desDocteure en science économique de l’Université d’Ox- armes chimiques (OIAC).ford, détentrice d’une maîtrise de l’université Harvard,Moyo a aussi décroché un MBA en finance et une li- Inonge Lewanika est la fille de Lewanika II, roicence en chimie de l’université de Washington. Elle africain du peuple Lozi (Barotseland), un peuplesiège à plusieurs conseils d’administration. venu du Congo au 16e et 17e siècle. Ambas- sadrice extraordinaire et envoyée spéciale duDe 1993 à 1995, elle assume les responsabilités de président Mwanamasa, elle siège au parlementconsultante à la Banque Mondiale; de 2001 à 2008, elle zambien de 1991 à 2001.accepte le poste de chef de la recherche économiqueet de la stratégie pour l’Afrique. Première Africaine a dirigé un parti politique en 1993, elle se porte candidate aux élections prés-Conférencière de renommée, elle est aussi recon- identielles en 2001.nue pour sa contribution dans les publicationséconomiques telles que le Financial Times, The Econ- Titulaire d’un diplôme en économie domestiqueomist et le Wall Street Journal. et éducation (1964), d’une maîtrise en éducation19

et psychologie (1965), et d’un doctorat en éducation Catherine(1979). Elle parle l’anglais, le français, le swahili ainsi Sambaque plusieurs dialectes africains. -PanzaDans les années 70, elle contribue à la charte africaine La majorité de mes sœurs et filles en Ré-des droits de l’enfant, elle travaille avec la Fédération publique centrafricaine ne connaissentdes réseaux de femmes africaines pour la paix (FER- pas leur droit alors elles ne peuvent pasFAP) défendre leur droit.Pendant plus de 20 ans, elle participe aux différentes Chef de l’État de transition de la Républiquecommissions avec l’UNESCO, l’UNICEF, la PNUD, centrafricaine depuis janvier 2014 et mairesse del’OMS, la FNUAP et l’UNIFEM. Bangui, la capitale, en mai 2013, Catherine Sam- ba-Panza fut vice-présidente de la ConférenceEn 2000, elle plaide pour l’adoption de la résolution nationale après le coup d’État de François Bozizé1325 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui préconise puis présidente du comité chargé de suivre etune participation égale des femmes à la prévention et d’évaluer les recommandations issues de ce di-au règlement des conflits ainsi qu’au maintien et à la alogue. Son atout politique est qu’elle ne pos-consolidation de la paix. sède aucune affiliation à un parti politique bien que son mari, Cyriaque Samba-Panza est aussiEn 2004, elle fait partie du groupe de femmes qui in- une personnalité politique reconnue pour avoircite l’Union africaine à adopter des règles novatrices occupé plusieurs postes ministériels.imposant une représentation équilibrée des hommeset des femmes parmi les fonctionnaires de haut rang. Elle est diplômée en sciences de l’information et de la communication (licence), en droit desCelle que l’on surnomme l’héroïne de toutes les assurances (DESS) de l’université de Paris II-As-femmes africaines a reçu près de 10 récompens- sas.es dont celle de l’ambassadrice de l’année en 2006à Washington DC (Howard University) et un prix de Professionnellement, elle a travaillé pour la filialel’UNICEF pour son service remarquable auprès des du groupe Allianz en Centrafrique avant de fond-enfants. er sa propre société de courtage en assurances. Catherine Samba-Panza a milité au sein de l’as- sociation des femmes juristes de Centrafrique (AFJC) qui se spécialise dans la lutte contre les mutilations génitales et les autres formes de vi- olences. En outre, elle a œuvré dans différentes ONGs en tant que formatrice en droits de l’hom- me du programme Afrique d’Amnesty Interna- tional.20 cong Business

Ellen pement des Nations unies pour la femme, elle Johnson fait publier avec une collègue une étude sur les -Sirleaf conséquences des conflits sur les femmes et le rôle des femmes aux processus de paix.Nous (femmes) avons brisé le plafond deverre ! Ngozi OkonjoPremière femme élue chef d’État dans un pays afr- -Iwealaicain, seule dame parmi les 22 candidats lors deson élection, Ellen Johnson-Sirleaf est présidente du Femme politique, économisteLibéria depuis 2006 après avoir remporté un secondmandat en 2011. Les Africains sont fatigués d’être l’objet de charité et d’attention du monde. Nous sommesChaque année depuis 2006, elle est classée dans le reconnaissants mais nous savons que noustop 100 des femmes les plus puissantes au monde du pouvons prendre en main nos destinées si nousmagazine Forbes. avons la volonté d’engager des réformes. Tout juste après l’obtention de ses diplômesDiplômée en comptabilité (1964), puis en économie d’Harvard (économie) et du Massachusetts Insti-(1970), elle termine ses études avec une maîtrise en tute of Technology -MIT – (économie régionale etadministration publique de l’université Harvard (1971). développement), Ngozi Okonji-Iweal est invitée àDécorée de la médaille de la liberté par le président rejoindre le gouvernement de sa terre natale.des États-Unis Georges W. Bush en 2007, co-récipi-endaire du prix Nobel de la paix en 2011, le président Ministre des finances du Nigeria et ministre desfrançais François Hollande lui décerne la plus haute affaires étrangères entre 2003 et 2006, direc-décoration honorifique de France en 2012 (Grand- trice générale de la Banque Mondiale de 2007 àCroix de la Légion d’honneur). 2011, elle est la première femme à avoir obtenu ces postes dans son pays.Hormis ses nombreuses fonctions gouvernementales(ministre des Finances, présidente de la Commission Parmi ses nombreuses réalisations, le pays lede bonne Gouvernance au Liberia…) avant d’accéder plus peuplé d’Afrique a connu, sous son man-à la magistrature suprême, elle assume d’importantes dant, une croissance économique avec un PIBresponsabilités auprès d’institutions telles que la Ban- de 6 % par année de 2004 à 2006, la restau-que Mondiale, les Nations Unies, la Commission de ration des comptes de l’État, la négociation envérité et réconciliation libérienne, la Citibank, etc. 2005 avec le Club de Paris du paiement d’une portion de la dette extérieure du Nigeria (12 mil-En 1999, l’OUA lui donne le mandat, parmi sept per- liards $ contre l’annulation de 18 milliards $, c’estsonnes, d’investiguer sur le génocide rwandais. En la deuxième plus grande annulation de dette de2002, elle participe au dialogue inter-congolais à l’histoire du Club), l’obtention pour la premièreSun-City en Afrique du Sud, en tant que présidente fois de la cote de crédit BB des agences de no-de la commission humanitaire société et culturelle; la tation Fitch et Standard & Poor, etc.même année, sous le couvert du Fonds de dévelop- Avec sa vingtaine d’années de carrière à la Ban- que Mondiale, elle a, en 2012, brigué la prési- dence de l’institution, mais en vain.21

Joyce monde en pourcentage du PIB (235 %) a adoptéBanda un plan d’austérité pour réduire les dépenses publiques et de l’État : vente de l’avion présiden- tiel, réduction du parc automobile gouvernemen- tale, etc.Femme d’affaire, femme politique, militante Isabeldes droits de la femme “J’ai réduit mon salaire dosde 30 % afin de montrer que nous faisons des Santossacrifices” Je ne fais pas de politique, je fais du businessNommée en 2013 comme la 47e femme la plus puis-sante au monde et la femme la plus influente d’Af- La fille ainée du président angolais José Edu-rique, Joyce Banda, présidente du Malawi depuis le 7 ardo dos Santos et de Tatiana Kukanova, anci-avril 2012, a occupé le poste de vice-présidente pen- enne championne d’échec, est selon Forbes ladant près de trois ans avant cela. De 2004 à 2009, première femme africaine milliardaire en dollarselle cumule les postes ministériels en tant que min- avec une fortune estimée à 3,7 milliards de dol-istre des Femmes et de l’Enfance, puis ministre des lars.Affaires étrangères. Mariée depuis 2003 au millionnaire congo-Fondatrice et directive exécutive de l’Association na- lo-danois Sindika Dokola, un collectionneur d’arttionale des femmes d’affaires du Malawi, de la fon- africain qu’elle a rencontré à Londres pendantdation Joyce Banda, qui éduque les filles et fournit qu’elle étudiait le génie électrique et la gestiondes soins pour les orphelins et du réseau des jeunes d’entreprise, Isabel dos Santos a diversifié sesfemmes leaders, la deuxième femme présidente actifs dans plusieurs secteurs : le bancaire avecd’un pays africain a étudié à Cambridge (Certificat Banco Português de Investimento , Banco BICd’études), à l’Université de Colombus (Bac en édu- Português et Santoro Finance; l’énergie avec Es-cation de la petite enfance), à l’Atlantic International peranza, Galp Energia et Sonangol; le commerceUniversity (Bac d’études de genre). Elle a obtenu un de détail avec Condis et Ciminvest; les médiasdiplôme en gestion d’ONG de l’Organisation Interna- avec ZON (deuxième opérateur au Portugal) ettional du Travail (OIT), à Turin, en Italie. En 2013, elle Unitel International (premier opérateur d’Angola);a reçu un doctorat honorifique de l’Université Jeon- l’immobilier (station balnéaire dans la région deju. Elle prépare une maîtrise en leadership à la Royal Cascais au Portugal)Roads University (Victoria, BC). Discrète et réputée humble, celle que les Ango-Lauréate du prix Leadership Afrique 1997 avec le lais surnomment la « Princesse » se trouve êtreprésident du Mozambique Joaquim Chissano, Joyce aussi la présidente de la Croix-Rouge angolaise.Banda a aidé de nombreuses femmes à devenir fi-nancièrement indépendante et a géré avec succèsplusieurs entreprises : Ndekani Garments (1985), Aka-juwe Entreprises (1992); KalingidzaRécemment, la présidente du pays le plus endetté au22 cong Business

Fatou d’un grand cabinet d’avocats. Bensouda D’origine kenyane, elle est actuellement résiden-Je suis africaine et je suis très fière de cela te de Johannesburg en Afrique du Sud où elle est directrice des investissements chez OmidyarNommée comme une des 100 personnes les plus in- Network, une compagnie qui aide les entreprisesfluentes au monde à la 100e édition annuelle de Time en démarrage à se développer et à trouver desmagazine, choisie comme la 4e personnalité d’in- financements. Avant cela, en 2011, le patron defluence pour la catégorie société civile par le journal Google, Eric Schmidt, lui confie la direction deJeune Afrique et l’une des 100 personnalités afric- Google Afrique pendant deux années.aines les plus influentes, Fatou Bensouda, la premièrefemme procureur général à la Cour pénale internatio- Activiste et blogueuse, elle cofonde en 2006nale (CPI) vient de la Gambie. Mzalendo qui signifie « patriote » en swahili, un site internet permettant aux députés de répondreDiplômé en droit (droit maritime international et en aux questions des internautes afin d’encouragerdroit de la mer) de plusieurs universités nigérianes, elle la transparence dans le gouvernement kenyancomplète sa formation en obtenant d’autres diplômes. par l’enregistrement des débats, des interpella-Procureur en 1987, puis procureur général de Banjul, tions... En 2007, elle crée Ushahidi qui veut diresa ville natale, elle est promue ministre de la Justice en « Témoin » en swahili. Un site créé après les vi-Gambie de 1998 à 2000. Procureur adjointe à la CPI olences engendrées par les élections présiden-en 2004, elle en devient procureur général en 2011, tielles et dont le but était de récolter par mes-succédant à Luis Moreno Ocampo. Elle est choisie sages textes et Google Maps les témoignagespar les 120 États membres du tribunal parmi 52 can- de personnes victimes de violence lors de cesdidats. évènements. Fort de cette expérience, les pro- jecteurs du monde entier sont pour un temps Ory tourné vers elle et elle se voit catapulter au 59e Okolloh rang du classement 2010 des 100 penseurs les plus influents au monde établi par le magazineOui, nous sommes partis de tellement loin! américain Foreign Policy.Entre 1% et 2% seulement des contenus enligne dans le monde. FolorunshoMais regardez ce que nous avons été capables Alakijade faire... Citée en 2014 comme la 96e femme laAprès l’obtention d’un diplôme en sciences politiques plus puissante au monde selon Forbes,de l’université de Pittsburgh, puis d’un diplôme en Alakija dirige la société pétrolière Famfadroit de l’université Harvard, Ory Okolloh retourne Oil.en Afrique pour y apporter sa contribution, malgréla proposition alléchante d’une offre d’emploi venant Ancienne étudiante de l’American College de Londres et de la Central School of Fashion, la femme la plus riche du Nigéria, qui est pour cer-23

Ensemble, Mataallons plus loin! MuandaFusionnons nos talents, nos expériences, nos connaissancespour être les premiers en RDC et partout ailleurs...Dix ans au service de nos ClientsCette année, la Trust Merchant Bank célèbre son Notre expansion continue et réfléchie, la qualitédixième anniversaire, dix ans au service de nos Clients, de notre service à la clientèle, notre compétitivitépartout à travers le pays. et le caractère innovant de nos produits nous ont permis d’acquérir et consolider une reconnaissanceLa TMB est aujourd’hui la seule banque au service tant nationale qu’internationale. Des instancesde la nation toute entière : avec le plus vaste réseau internationales prestigieuses ont ainsi reconnu la TMBd’agences, elle couvre toutes les provinces de la RDC. comme meilleure banque en RDC.La Banque offre un large éventail de produits et services En dix ans, la TMB s’est imposée comme la banque deà tous les secteurs de l’économie congolaise, en ce référence au Congo.compris les cartes de paiement, les services bancairesen ligne et les solutions de paie.TMB, notre banque pour la vie cong Business

Kisangani Bunia BeniMbandaka Butembo Bandundu Kindu Goma Bukavu Kinshasaadi Kenge Uvira Mbanza-Ngungu Kanangaa Mbuji-Mayi Kalemie Mwene-DituAgences et guichets TMB Kamina Kilwa opérationnels Fungurume Kolwezi Likasi Lubumbashi Kasumbalesa I www.tmb.cd

FEMMES INFLUENTES... suite Yolanda Cubatains la femme noire la plus riche du monde devantOprah Winfrey, était d’abord une créatrice de mode. Cette jeune sud-africaine qui a moins deFolorunsho Alakija a longtemps habillé les femmes du 40 ans est considérée parmi les cadrespouvoir au Nigéria avec sa griffe « Supreme Stiches les plus riches d’Afrique.» et elle y a laissé sa marque. Présidente nationaleet administratrice de la “Fashion Designers Associa- Directrice non exécutif chez ABSA groupe, esttion of Nigeria (FADAN), elle a su propulser la culture en outre depuis 2012, directrice exécutive de lanigériane au-delà de ses territoires par la mode. Stratégie à la SABC, la brasserie nationale, une des plus grandes entreprises d’Afrique du Sud.Récompensée en 1993 par un cadeau des autoritéssous forme de licence pétrolière, le gisement qui lui a Elle est aussi Directrice Générale Déléguée duété donné a fait d’elle une multi-milliardaire (3,3 mil- Groupe Mvelaphanda Holdings qu’elle a rejointliards de dollars) selon la presse nigériane alors que le en 2003 dans la division finance d’entreprise etmagazine Forbes évalue sa fortune à 600 millions de dirige aussi d’autres grandes sociétés.dollars américains. Diplômée en Statistique et Économie, a faitPhilantrope dans l’âme, elle fonde la “Rose of Sharon toutes ses études en Afrique-du-sud.Foundation” qui subvient aux besoins des veuves etdes orphelins en leur octroyant des bourses et des Yolanda Cuba est engagée au sein du Comité desubventions aux entreprises. direction de la Fondation Nelson Mandela. Isis Yolanda Cuba est la plus jeune dirigeante jamais Nyongo existée d’une entreprise du JSE, une sorte de CAC 40. Elle a reçu le prix de la meilleure en-Sortie de Standford et d’Harvard, cette jeune trepreneure d’Afrique -du-sud en 2006 et de lafemme d’origine kenyane dirige la plus grande plus jeune Leader issue de la population noire enentreprise de jeux pour mobile et dans la pub- 2007.licité pour mobile: InMobi. Elle représente une figure importante du con-Manager principal à MyJobsEye, le plus grand site tinent africain en matière d’économie et est aud’emploi au Kenya, puis embauchée à MTV puis à sommet parmi les plus grands patrons au niveauGoogle avant de devenir directrice exécutive chez In- mondial. A Davos, au Forum de l’Économie Mon-Mobi. Son entreprise génère plusieurs millions de dol- diale, elle était écoutée parmi les plus grands.lars par moi. Par Dan EmonyEn 2012, lors du forum Économique Mondial, elle a étésacrée Leader de demain pour le forum économiqueet Forbes l’a classé dans le top 20 des plus jeunesfemmes influentes en Afrique. 26 cong Business

LA PROVINCE ORIENTALEMessage d’Albert Zamundu* Albert ZAMUNDU est un avocat d’affaires. À 60 Faire des affaires dans la Province Orientale aans, son expérience combine des années de pra- été pendant des décennies synonyme de “hauttique juridique et une connaissance approfondie risque” et “aventurisme”, mais cela est en traindu fonctionnement des gouvernements africains. de changer avec une hausse en nombre d’entre-Il a également travaille à titre de chercheur prin- prises qui prospèrent.cipal et consultant pour plusieurs entreprises etONG en Afrique du Sud. Il a rejoint le gouverneur Un point de départ essentiel pour les entrepris-provincial Jean Bamanisa en Novembre 2012 et es souhaitant s’établir au cœur de l’Afrique estest en charge des Partenariats public-privé, de la d’apprendre sur les expériences des entrepris-promotion des investissements et des actifs pro- es prospères. Ceci permet aux compagniesvinciaux. d’identifier les problèmes et les pièges à éviter, ainsi que la meilleure façon de les surmonter.“Nous pouvons faire de votre entreprise enRDC un succès” Avec une solide expérience sur un certain nom- bre de projets en RDC, le gouverneur Bamanisa Gouverneur Jean BAMANISA et son équipe ont tiré des leçons sur la façon de faire d’une entreprise un succès dans ce beau 27 pays. Il y a un bon nombre d’éléments de base que les entreprises doivent posséder ou acquérir s’ils envisagent une localisation en RDC et en partic- ulier dans la Province Orientale. Tout d’abord, vous devez avoir une équipe de développement d’affaires expérimentée sur le terrain, capable de rassembler les données de marché disponibles et d’identifier les partenaires locaux appropriés. Cette équipe doit être en mesure d’analyser les risques impliqués dans le projet. Les partenaires locaux idéaux doivent avoir une bonne connais- sance des lois relatives à l’entreprise et avoir un bon accès gouvernemental. Mais il faut éviter

de choisir des partenaires sur l’unique critère des soi- occasions abondent et le gouvernement provin-disant connexions politiques. Il est également essen- cial est prêt à négocier de nombreux incitatifs.tiel de posséder un conseil d’administration solide,avec des membres bien qualifiés en expérience afric- Nous croyons fermement que les compagniesaine, y compris des avocats, des comptables et des qui sont prêtes à apprendre comment s’y pren-acteurs importants du secteur. dre pour réussir en affaires en RDC, et les entre- preneurs qui sont prêts à comprendre et à gérerEn outre, dans un pays comme la RDC, nous recom- les risques et qui s’engagent à apporter tout leurmandons que la stratégie de recrutement des entre- soutien à la nouvelle entreprise, peuvent êtreprises assure que le conseil d’administration et le per- énormément récompensés. Ceci à condition desonnel local soient plus ou moins représentatifs des ne pas négliger ou intimider la communauté d’af-principaux groupes ethniques. Cela permet souvent faires locale et la société civile.de prévenir des conflits.Les entreprises doivent être prêts à accepter que lecapital soit acquis à coût élevé dans la Province Ori-entale en raison de l’attraction de certains secteurset de la viabilité du plan d’affaires. Les secteurs d’in-frastructures, des mines et d’énergie sont considéréscomme attirants. Mais il faut tenir compte du taux derendement interne (TRI souvent de 20-30%) ainsi quede la façon dont vous envisagez de vous séparer avecvotre investissement dans le futur.Il y a un manque de concurrence intense dans un cer- Gouverneur Jean BAMANISA, (Signature du contrat de l’exécutiontain nombre de secteurs du marché dans la Province des travaux voiries)Orientale. Il y a beaucoup de secteurs inexplorés,ce qui permet de trouver un créneau rentable. Les Il y a plusieurs exemples des entreprises qui semarchés peuvent être moins concurrentiels et donc sont solidement installées dans la Province Ori-permettant des profits plus élevés, ce qui est néces- entale, comme Kibali Gold Mining, une filiale desaire pour compenser le coût élevé du capital. Les la firme sud-africaine Randgold, Ashanti, Beltex- co, Vodacom, Airtel, Orange, Zegwei, pour n’en 28 cong Business nommer que quelques-uns, ainsi que plusieurs banques de commerce. Le moment est le plus propice pour se tourner vers la Province Orientale de la RDC, au cœur de l’Afrique. On peut maintenant acquérir aussi une meilleure compréhension de la situation, ce qui était absent dans le passé. Nous visons à at- teindre cet objectif et à partager les risques avec les entreprises qui souhaitent investir dans cette province prometteuse. Contact: [email protected]

INTERVIEW: Paulin OdianeLe Ministère de l’Energie, Ressources MONSIEUR LE MINISTRE, VOUS ÊTES EN POSTE DEPUISnaturelles et des Mines est « un poids MAINTENANT UN PEU PLUS DE DEUX ANS. QUEL BILANlourd » dans l’économie de la Province FAITES-VOUS DE CES PREMIÈRES ANNÉES EN TANT QUEOrientale. MINISTRE DES RESSOURCES NATURELLES, ÉNERGIE ET MINES DE LA PROVINCE ORIENTALE ?Il englobe les domaines stratégiques du pétrole, du gaznaturel, de l’électricité et des ressources minérales. Le Vous savez, ce n’est jamais facile de s’au-titulaire de ce portefeuille, Paulin Odiane, s’était rendu to-évaluer au risque d’être à la fois juge et partie.au Canada dans le cadre d’une visite officielle, et le “ Cependant, à notre nomination à la tête duditMCB “ a profité de l’opportunité pour savoir plus aut- portefeuille en février 2013, chaque ministèreour de cet important secteur. avait une feuille de route s’inscrivant dans le Programme d’Action du Gouvernement provin- cial approuvée par l’Assemblée Provinciale de la Province Orientale. En ce qui nous concerne, il nous était assigné d’identifier tous les operateurs des secteurs nous confiés, de réorganiser les services et d’augmenter l’accessibilité de la population à l’eau et à l’électricité. Aujourd’hui, nous avons un répertoire des operateurs miniers, forestiers et pétroliers œuvrant dans la province et avons réussi à augmenter la production de la centrale Tshopo qui est passée de 12,65MW à 19,8MW après les travaux du Projet AFEK. Tout en poursuivant avec les travaux d’éclairage public et d’implantation des compteurs à prépaiement dans les nouveaux quartiers, le Gouvernement Provincial a financé le Projet de la réhabilitation de l’usine de traitement et du réseau de distribution d’eau de la REGIDESO DARMA à la Commune Lubunga, qui depuis plus de 50 ans était aux arrêts. 100 jours après ma nomination à la tête de ce ministère, le Gouvernement provincial avait fait appel au SENAREC/ Banque mondiale pour éval- uer le niveau d’exécution des feuilles de route de chaque ministère et nous étions en bonne posi- tion avec 80% des réalisations.29

En bref, malgré les défis qui persistent, je dois vous • Maintenir un dialogue permanant entre le sec-dire que notre bilan à la tête de ce ministère est large- teur public et privé ;ment positif. • Vulgarisation de texte relatif au droit des af- faires (OHADA) ;SUR UNE NOTE PLUS PERSONNELLE, VOUS AVEZ HÉRITÉ D’UN • Vulgariser auprès des administrations pub-DES MINISTÈRES CHARGÉS DES DOSSIERS LES PLUS CON- liques de textes relations à l’amélioration de cli-TROVERSÉS. AVIEZ-VOUS PRIS CONSCIENCE DE L’AMPLEUR mat des affaires et des investissements.DU DÉFI LORSQUE VOUS AVEZ ACCEPTÉ CE POSTE? • Assurer le suivi pour la mise en application des arrêtés provinciaux relatifs à l’amélioration de cli-Oui, j’etais parfaitement conscient du défi qui m’en- mat des affaires.tendait dans le cadre de cette nouvelle responsabilité, • Mise en place de vade mecum du système fis-non seulement parce que depuis 2006, je siégeais à cal et parafiscal par secteur en province orien-l’Assemblée provinciale en qualité de Député provin- tale.cial mais surtout comme Président de la Commission • Guichet unique d’accueil d’encadrement etPolitique, Administrative et Juridique (P.A.J). A ce titre, de facilitation des investissements au niveau deje connaissais bien les maux (corruption, détourne- l’APIF/POments, clientélisme…) qui gangrenaient les secteurs • L’APIF/PO a organisé avec l’appui du Gou-et auxquels il fallait trouver des remèdes. vernement Provincial des forums économiques dans les 4 districts de la province orientaleVOTRE GOUVERNEMENT A CRÉÉ, L’AGENCE POUR LA PROMO- • L’APIF/PO a joué un rôle majeur dans l’organi-TION DES INVESTISSEMENTS ET DE FINANCEMENT. EN QUOI sation de la table ronde de bailleurs de fonds enÇA CONSISTE ET QUELS SONT LES RÉSULTATS DÉJÀ OBTE- 2013NUS? • L’APIF/PO a organisé des ateliers de formations et de vulgarisation en droit des affaires OHADA.L’Agence pour la Promotion des Investissements etde Financement de la Province Orientale, ‘’APIF/PO’’, LE MINISTÈRE DE I’ ENERGIE ET DES MINES OCCUPEest un établissement public provincial, crée par l’ar- UNE PLACE DE CHOIX DANS L’ÉCONOMIE. QUELLE ESTrêté du gouverneur de province. Elle est placée sous LA CONTRIBUTION DE VOTRE MINISTÈRE DANS LE BUD-tutelle du Ministre provincial ayant le plan dans ses GET GÉNÉRAL DE LA PROVINCE ORIENTALE ?attributions et est dotée d’une autonomie de gestionadministrative et financière. Le Ministre a tout fait pour l’application de l’Or-Les domaines d’intervention de l’APIF/PO sont nota- donnance-Loi numéro 13 /001 du 23 février 2013mment la promotion d’investissement, la Promotion fixant la nomenclature des taxes, redevances,du secteur privé et l’amélioration des climats des af- droits et impôt des Province et des Entités Terri-faires dans la province orientale. toriales Décentralisées ainsi que leurs modalitésParmi les réalisations de l’APIF/PO, nous pouvons re- de répartition dans les secteurs sous sa tutelletenir notamment : pour la maximisation des recettes de la Province• La mise en place de la chambre de métiers, de l’arti- Orientale et du Trésor public. Si je ne m’abusesanat et des services de la Province Orientale. pas, la contribution de mon portefeuille au bud-• La mise en place du comité technique provinciale de get Général de la province est de l’ordre de 25%.climat des affaires• Instauration de réunion de gouvernement provincial D’UN POINT DE VUE ÉCONOMIQUE, COMMENT DÉCRIV-à travers le comité technique provincial sur l’amélio- EZ-VOUS LE SECTEUR MINIER, DE L’ÉNERGIE ET DESration et la facilitation d’investissement de la province RESSOURCES NATURELLES DE LA PROVINCE ORIEN-orientale ; TALE? 30 cong Business

Outre les produits des carrières tels les moellons, li- QUELLE ÉVALUATION FAITES-VOUS AUTOUR DE VOTREmonites, les graviers, le sous-sol de la Province Ori- VISITE AU CANADA ?entale contient de l’or, du diamant, du fer, de la cas-sitérite, du coltan, des schistes bitumeux, du calcaire, Globalement, je peux dire que mon séjour audu pétrole économiquement exploitable et rentable. canada était une réussite dans la mesure ou toutes les personnes rencontrées ont manifesterMais comme vous pouvez le constater, l’exploitation leurs volonté à vouloir collaborer avec la Prov-de toutes ces ressources va nécessiter de l’énergie ince Orientale. Il s’agit notamment de Monsieursuffisante pour faire fonctionner les usines de trait- Alain CARLIER, Coordonnateur de la Directionement de ces produits. C’est pourquoi le Gouver- Amérique Latine, Afrique et Moyen-Orient quinement provincial recourt au partenariat Public-Privé a accepté de collaborer avec la Chambre depour la réhabilitation des barrages hydroélectriques Commerce Congolaise au Canada et le Gou-existants, la construction des nouveaux barrages et vernement Provincial de la Province Orientale enl’exploitation des énergies nouvelles et renouvelables. vue d’organiser un Forum Economique et une Mission Economique qui auront pour but de faireAU MOIS D’AVRIL PASSÉ, ON VOUS A VU AVEC LE PRÉSIDENT de la promotion la Province Orientale au Canada.DE LA CHAMBRE DU COMMERCE CONGOLAISE AU CANADADANS LES LOCAUX DE CIMA+, POUVEZ-VOUS NOUS PARLER Quant aux dirigeants de CIMA+INTERNATION-DE VOTRE VISITE AU CANADA? AL, ils ont manifesté leur intérêt et disponibilité à collaborer avec la Province Orientale tout enOui, effectivement lors de mon séjour officiel à Mon- nous informant que la Chambre de Commercetréal (CANADA) du 16 avril au 23 avril, avec la collab- congolaise au Canada avait déjà pris contactoration de la Chambre du commerce congolaise au avec eux pour le cas d’un de ses membres quiCanada, j’ai eu deux contacts importants. L’un avec le souhaitait faire une étude géologique de sa con-Ministère canadien des relations avec la francophonie cession en ITURI (Territoire de Mambasa).et du commerce extérieur et l’autre, avec CIMA+IN-TERNATIONAL, une société multidisciplinaire œuvrantdans les domaines de l’ingénierie, de la gestion deprojet et des nouvelles technologies.Toutes ces rencontres avaient pour objet nonseulement de présenter aux investisseurs canadiensdes secteurs tant publics que privés les besoins etopportunités d’investissements en Province Orientalemais aussi de voir dans quelle mesure faire la promo-tion de la Province Orientale à travers certaines activ-ités qui seront organisées au Canada ou à Kisangani.Avant de retourner au pays, j’ai également pris con-tact avec les membres du Bureau de Prospectors andDevelopers Association of Canada (PDAC) pour ob-tenir les informations et conditions à remplir pour quela Province Orientale soit valablement représenter à laréunion du PDAC 2015.31

TOP 10Le Top 10 des acquisitions et fusions dans le 6 Peabody prend le contrôle de Macarthur La fin de 2011 a fait place à Peabody Energysecteur minier. acquisition de Macarthur Coal Ltd dans une OPA de 4,7 milliards de $. Avec l’aide de la compagnie10 AuRico Gold, minière ArcelorMittal, Peabody a pu sceller l’af- faire et prendre en charge l’un des plus grandsachète Northgate Minerals le 29 Aout 2011 AuRico extracteurs de charbon pulvérisé.Gold Inc. Achète l’entreprise canadienne NorthgateMinerals pour 1.49 milliards de $. Les deux compag- 5 Barrick acquiert Equinoxnies sont au Mexique, au Canada et en Australie.Les parts sont de 62 % pour AuRico et 38% pour 2011 a été une grande année pour les fusionsNorthgate Minerals. et acquisitions dans l’industrie minière, en par- ticulier pour Barrick Gold. Le producteur d’or 9 Eldorado acquiert Equinox Minerals Limited par une offre entièrement en espèces de $ 7,8 milliards, leur Gold Corp donnant le contrôle de la mine de Lumwana en Zambie et au gisement de cuivre le plus grand de acquiert Euro- l’Arabie saoudite. pean Goldfields Ltd Eldora- 4 AngloGold et Ashanti Goldfields do Gold a ac- quis European Une des plus grandes fusions de l’histoire dans Goldfields Ltd l’industrie minière (le 23 Avril 2004), la Haute Courpour $ 2,4 milliards, et l’accord a été conclu le 24 du Ghana a approuvé la fusion d’AngloGold etFévrier 2012. la Société Ashanti Goldfields, et de changer de nom en AngloGold Ashanti Limited et la créationEn 2015, Eldorado aura une production annuelle d’or d’un des plus grands sociétés minières dans lede plus de 1,5 millions d’onces d’or. monde.8 Arch Coal acquiert International Coal Group 3 Broken Hill Proprietary CompanyEn mai 2011, Arch Coal a acquis Group International et Billiton PlcCoal Inc. pour 3,4 milliards de $. L’achat a créé lequatrième plus grand producteur de charbon dans le En 2001, la fusion entre Broken Hill Proprietary etmonde et le deuxième plus grand producteur améric- Billiton Plc a créé une puissance mondiale dansain de charbon métallurgique. L’acquisition a égale- l’industrie minière. Les deux sociétés, ont formément mis Arch Coal comme l’un des 10 premiers four- le géant minier mondial BHP Billiton. La fusionnisseurs d’entreprises de sidérurgie dans le monde. a amené l’entreprise à partir d’une capitalisation7 Cliffs Natural Resources achète Consolidat-ed Thompson. Au deuxième trimestre de 2011, CliffsNatural Resources US a acheté Consolidated Thomp-son pour $ 4,6 milliards en espèces. L’accord donnéà l’entreprise un total de 10 installations de minerai defer, six mines de charbon et un projet de chrome enAmérique du Nord, en Amérique du Sud et en Austra-lie. 32 cong Business

boursière de 28 milliards $ du marché en 2001 à un de port-McMoRan Copper and Gold Inc. Depuis42 milliards $ en 2003. lors, l’entreprise est devenue un géant de gaz et de pétrole, les minéraux agricoles, le soufre,2 Freeport et McMoRan l’acide phosphorique, l’or, le cuivre, l’argent et l’uranium.En 1981, Freeport Minerals a fusionné avec McMoRanOil & Gas pour devenir une filiale de la nouvellement En 2014, la société a changé son nom en Free-formée Freeport-McMoRan Inc. En 1998, McMoRan port-McMoRan Inc.Exploration Co. issu de la fusion de McMoRan com-pagnie pétrolière et gazière et Freeport-McMoRan 1 Glencore et XstrataSulphur Co., Inc. – pour créer officiellement Free- Le n ° 1 tous les temps des fusions minières est Glencore et Xstrata. En mai 2013, les deux sociétés ont fusionné pour former la 4ème société minière la plus grand du monde et le plus grand négociant en matières premières du monde. Ensemble, les deux so- ciétés ont un éventail d’activités diversifiées dans plusieurs produits de base, dont le cuivre, le charbon et le zinc. La société a une valeur sur le marché d’environ 66 milliards de $. KT : source :http://www.katangatimes.com/33

PROVINCE DE KATANGAMoïse Katumbi, le gouverneur du Katanga est un homme à part.Populiste pour les uns, affairiste pour les autres, hommes d’affaires égarées en politiqueou encore bête politique, les qualificatifs ne manquent et, seule certitude, il ne laisse per-sonne indifférent.Dans sa province, son Katanga, l’homme est chez lui Au Katanga, pays des mines, capitale du cuiv-partout. Mais sa popularité ne s’arrête pas aux fron- re, là où la terre regorge de tous les mineraistières de cette province grande comme la France. possibles et imaginables, Moïse Katumbi veutDans tout le pays, l’homme dispose d’un statut hors voir plus loin. “Il faut préparer l’après-mine”, ex- plique-t-il avec son accent inimitable. “Pendant trop longtemps, on a pensé qu’on allait pouvoir gagner sa vie facilement en allant chercher les minerais. Même si les réserves sont importantes, il faut déjà travailler sur ce qui doit assurer no- tre développement, l’agriculture, le cuivre vert.” Cuivre vert, le mot est lâché comme un slogan.norme. Fin mars, lors d’une conférence minière à “Depuis que je suis rentré au pays, je le disGoma, Katumbi s’est offert un bain de foule qui a et je le répète. Le Katanga peut arriver facile-dû en faire réfléchir plus d’un. “J’ai beaucoup aimé ment à se nourrir sans passer par les expor-cette ville”, explique-t-il, de retour dans sa province. tations. Les terres, ici, il y en a partout. Si les“Le climat est exceptionnel et c’est aussi très beau. gens veulent travailler, s’ils veulent cultiver etSi la paix et la stabilité reviennent, ll y a là-bas un po- gagner leur vie, qu’ils viennent ici. On a destentiel énorme. Les touristes ne voudront plus aller à fermiers belges qui sont arrivés dernièrementCannes”, lance-t-il avec un sourire en coin. et ils s’en sortent très bien.”Le gouverneur dispose d’une arme absolue dans samanche. Il est le propriétaire, le mécène, du club de Le Katanga présente des chiffres à faire pâlir defoot du Tout-Puissant Mazembe. La meilleure équi- jalousie. La province dispose ainsi de 15 mil-pe de la province, du pays et même une des équipes lions d’hectares de terres arables, soit 30% dedu top du continent africain. Un atout indéniable qui la superficie de la province. Et, aujourd’hui, seulpousse nombre d’observateurs de la vie politique con- un tiers de toute ces étendues sont exploitées.golaise à le voir comme un candidat tout désigné pour Dès son arrivée à la tête de la province, en 2007,la prochaine course à la présidence en République Moïse Katumbi a voulu mettre en avant l’agricul-démocratique du Congo. L’homme s’en défend. Mais ture. “J’ai toujours dit que nous pouvions nousl’échéance est fixée en 2016 et, prudent, l’homme qui nourrir avec notre propre production, ce qui don-aime citer les adages sait qu’il faut partir à point. nerait aussi plus de travail aux habitants de cette province, ferait baisser les prix des produits agri- coles et éviterait une véritable fuite des capitaux. Ça coûte une fortune d’importer ce que nous pourrions produire chez nous. Du temps de la colonie, et même si la démographie n’avait alors rien à voir avec ce que l’on connaît aujourd’hui, on exportait 50% de notre production agricole.34 cong Business

Après cette période, on a cessé d’investir dans ce Mais l’homme est certain que ce n’estsecteur et tout est tombé en ruines. que partie remise.On a tout misé sur les mines. Du coup, quand je suis “Je suis passé moi-même dans tous les vil-arrivé au gouvernorat, on importait 98,8% du maïs, lages pour les inciter à faire de l’agriculture.élément essentiel de la consommation des Katangais. J’ai aussi moi-même développé ma ferme àIl faut savoir que dans cette province, on consomme Futuka, à quelques dizaines de kilomètres deannuellement 1,8 million de tonnes de maïs. Un bilan Lubumbashi.”inacceptable au vu de nos capacités. J’ai donc de- Une véritable exploitation agricole sur 4.000mandé à tout le monde de faire un effort. J’ai aussi hectares où le maïs tient la vedette mais aussidemandé aux miniers d’exploiter minimum 500 hect- le soja, des arbres fruitiers, une pisciculture etares de terre. Avec cet effort, en 2011, on n’a importé même une porcherie, sans oublier une mini-ré-que 15% du maïs que nous consommons. Malheu- serve naturelle avec des buffles, des autruches,reusement, ensuite, il y a eu l’instabilité avec les mou- des zèbres et des centaines d’antilopes de dif-vements des Kata Katanga (NdlR : des mouvements férentes espèces.sécessionnistes qui ont semé le trouble à diverses re-prises jusqu’au cœur de Lubumbashi, la capitale de “Ce n’est pas une vitrine, s’amuse Moïse Katum-la province). Du coup, on a perdu du terrain et on se bi, mais une vraie entreprise. Je veux montrerretrouve à importer de nouveau un peu plus de 35% l’exemple. Démontrer qu’il est possible de fairede nos besoins en maïs.” de l’agriculture, de permettre de tendre vers l’au- tosuffisance alimentaire dans la région, tout enEt ce qui vaut pour le maïs vaut aussi pour d’autres gagnant de l’argent.matières premières comme le sucre ou le riz. Le Katan-ga consomme aujourd’hui 140.000 tonnes de sucre et Depuis que la ferme tourne, je dirais que des vo-tout, absolument tout, est importé. “Dans ce secteur cations sont nées. Plusieurs autres fermes sontaussi les choses commencent à bouger. Un Belge, le venues s’installer dans le coin. Et tous se portentgroupe Forrest, est en train de se lancer dans la pro- bien. On dénombre aujourd’hui plus de 700 fer-duction de cannes à sucre.” Pour le riz, la province en mes dans la province alors qu’il n’y en avait queconsomme annuellement 15 quand je suis arrivé à sa tête.200.000 tonnes et elle n’en produit que 5.000 tonnes. Évidemment, il faut travailler pour récolter les“Je me suis lancé dans la production de cet autre fruits. Sur cette ferme, je n’exploite en réalité queélément essentiel dans la nourriture de base. L’an- 1.000 hectares parce que je veux aussi protégernée dernière, avec de petits fermiers, nous en avons la forêt et permettre aux animaux d’avoir de l’es-produit 2.000 tonnes. L’année prochaine, on sera à pace pour vivre sereinement. L’objectif, avec ces10.000 tonnes en encadrant les petits fermiers. On animaux, c’est aussi de repeupler les parcs ani-est encore loin de l’autosuffisance, mais on avance.” maliers qui existaient auparavant dans la région. ”Moïse Katumbi est en colère. “C’est vraiment rageant.Ces Kata Katanga ont semé le trouble, ont jeté sur lesroutes des milliers de personnes qui ne demandaientqu’à vivre tranquillement. Sans ces mouvements, onaurait peut-être déjà pu atteindre le seuil de l’autosuf-fisance en maïs, on serait peut-être même devenusdes exportateurs.”35

Et ces fermes qui commencent à se développer sur des profits qui peuvent être dégagés. Je suis con-les immenses espaces de la province ont aussi un im- scient que tout le monde ne pourra pas atteindrepact positif sur l’ensemble de la population. En 2007, ce chiffre mais c’est volontairement que je don-la tonne de maïs valait 1.200 dollars. Aujourd’hui, le ne ces chiffres pour marquer les esprits. Si vousprix est retombé entre 350 et 450 dollars la tonne en disposer de 200 hectares, vous pouvez produirefonction de la saison. Le sac de maïs de 25 kilos qui annuellement 14.000 tonnes de maïs. Faites lese vendait à 45 dollars est ainsi redescendu à 16 dol- calcul, à 450 dollars la tonne en saison de plu-lars. Sans que cela signifie que les producteurs soient ie, vous obtenez un chiffre d’affaires de plus decontraints de brader leurs prix. Mais, désormais, il y abeaucoup moins d’intermédiaires et c’est la popula- six millions de dollars. Prenez le secteur pisci-tion locale qui est mise au travail. cole. Ici, dans ma ferme, on peut produire 1.000 tonnes de poissons par an. Le kilo se négocie“Cette volonté de retourner à la terre a aussi un à 6 dollars le kilo. On arrive aussi à un chiffreautre double impact, explique Moïse Katumbi. d’affaires de six millions de dollars. Évidem-“D’abord, cela permet de fixer la population sur ment, il y a des investissements, il y a l’entretienses terres et d’éviter l’exode vers la ville qui est et l’exploitation à proprement dite mais mêmeun désastre à court, moyen et long terme. Aujo- si vous décomptez 60% du chiffre d’affaires, ceurd’hui, Lubumbashi, ville prévue initialement pour qui est très prudent, il vous reste toujours 40%600.000 personnes, compte approximativement 5 de six millions, soit 2,4 millions de dollars. C’estmillions d’habitants. Il faut tout faire pour éviter quand même très appréciable. L’agriculture, jeque les gens s’agglutinent ainsi dans des villes qui me répète, ça demande du travail, mais ça peutne produisent rien. Et c’est le deuxième effet du être rentable si on le fait bien.”retour à la terre. Si les gens cultivent, s’ils gagnent Évidemment, avec de tels chiffres, une questionleur vie honnêtement, ils ont tout intérêt à ce que surgit naturellement, pourquoi lesla situation demeure stable. On peut donc aussiéviter les mouvements de colère. Je dirais mêmequ’il y a un troisième effet. Je connais des fermiersqui se sont développés petit à petit. Aujourd’hui,ils sont assez prospères et ont pu ainsi envoyerleurs enfants à l’université ce qui était pratique-ment impensable auparavant.Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Ceretour à la terre ne va pas solutionner tous lesproblèmes du pays ou de la région, mais ça peutêtre un levier important pour faire en sorte que lepays commence à relever la tête, sorte de cettepauvreté qui lui colle depuis trop longtemps à lapeau.”Mais le gouverneur ne peut cacher bien longtempsque c’est un homme d’affaires qui jongle avec les chif-fres. Parlez-lui profitabilité et l’homme est intarissable.“L’agriculture peut vraiment modifier en profondeur lepays. Si chaque famille peut exploiter 10 hectares, etil y a suffisamment de terre pour que cela se fasse,elle peut produire annuellement 50.000 tonnes demaïs, voire 70.000 tonnes si elle utilise des fertilisants.Prenons une autre échelle pour bien se rendre compte 36 cong Business

Congolais ne se lancent-ils pas tous dans de l’Etat l’an dernier Nous sommes le premierl’agriculture ? contributeur et nous ne pouvons pas en profiter. Quand je dis profiter, je pense à ce que nous“Je pointerais deux raisons majeures, explique spon- pourrions réaliser en investissant notamment cettanément le gouverneur. La première, essentielle, c’est argent dans la réhabilitation des dessertes agri-qu’il faut un peu de moyens pour se lancer. Il faudrait coles. C’est un point crucial. Comment voulez-donc une politique de microcrédit. J’en profite, au vous pousser un paysan à produire plus s’il saitpassage, pour tirer un coup de chapeau à l’Unicef, qu’il ne pourra pas sortir sa marchandise parceau Programme alimentaire mondial et à USAID qui qu’il n’y a pas de routes. Sur la province, nousmènent ces politiques de microcrédit. Autre élément avons 12.000 kilomètres de routes en terre.bloquant, c’est la loi sur les exploitations agricoles qui Depuis que je suis gouverneur, nous avons puprévoit qu’une entreprise, pour s’établir, doit être en- en réhabiliter 4.300 kilomètres. Ce n’est pas as-tre les mains, au moins à 51%, de Congolais. sez, j’en suis conscient. En même temps, je me dis que si mes prédécesseurs avaient aussi faitC’est une mauvaise politique qui freine les ce boulot, nous n’en serions pas là aujourd’hui. Ilinvestisseurs étrangers. faut aussi savoir que 95% des routes qui ont été réhabilitées sur le territoire de la province l’ontIl faut tout faire pour favoriser ces investissements été avec des fonds... de la province. Vous savez,d’où qu’ils viennent parce que cela évite les impor- si on pouvait déjà retaper les routes que lestations et cela fait rentrer des devises. La terre n’est Belges nous ont laissées, on pourrait déjà bienpas chère et nous sommes même prêts à la donner relancer l’économie et faire baisser la violence.”pour que l’on cultive. Il y a un autre élément important. La métamorphose du Katanga sous le règne dePour obtenir de bonnes récoltes, pas de miracle, il Moïse Katumbi est étonnante. Que la ville sefaut de bonnes semences. Si l’État central rétrocédait soit étendue ne relève pas de son ressort. Lales 40% du budget de la province comme il devrait le poussée démographique a naturellement amenéfaire, on mettrait 20% sur les semences car c’est un ce développement. Par contre, dans les infra-enjeu essentiel. Au lieu de cela, Kinshasa nous renvoi structures, les cartes ont été complètement re-à peine 9% de ce que nous récoltons sur le territoire battues avec la réhabilitation ou la constructionde la province. J’espère maintenant, qu’avec la fin de nouvelles routes qui bouleversent la donnedes hostilités dans l’Est du pays nous allons pouvoir économique de la province et facilitent le quoti-récupérer enfin ce qui nous est dû. On nous a expliqué dien des Katangais. .que l’État avait besoin de ces moyens pour soutenirl’effort de guerre, maintenant que c’est fini, il serait “Aujourd’hui, il faut interconnecter les gens. Sidonc logique que nous récupérions ces sommes que vous êtes producteur et que vous n’avez pasnous pourrions investir pour aider le quotidien des Ka- de consommateur, ça ne sert à rien. On par-tangais. le beaucoup des routes et on oublie souvent de signaler la problématique des ponts. UneC’est même essentiel qu’ils puissent voir qu’avec la autre richesse de cette province, en plus defin des hostilités il y a vraiment quelque chose qui tout ce qu’on a déjà évoqué, c’est la quantitéchange, sans quoi cela risque d’augmenter l’animos- de cours d’eau qui permettent une excellenteité et l’incompréhension.” irrigation des terres. C’est essentiel pour le développement de la province, essentiel pourEt Moïse Katumbi de poursuivre sur sa lancée sur le Katangais mais cela signifie aussi qu’il fautla rétrocession qui ne vient pas de Kinshasa. “Il ne traverser ces cours d’eau si vous voulez allerfaut quand même pas que les bons élèves, comme le d’un point à un autre. Depuis que je suis ar-Katanga, paient pour les mauvais. Ici, on a fait rent- rivé en 2007, nous avons ainsi bâti 70 ponts.”rer plus de trois milliards de dollars dans les caisses Évidemment, sur ce point, c’est incontestable- 37

ment le pont de Lualaba qui va entrer dans l’histoire du ceux-là, le travail que nous accomplissons ici au Katanga portera ses fruits.”pays. Jeter au-dessus du fleuve Congo, à proximité deKolwezi, cet ouvrage d’art est le second plus long dupays et peut se prévaloir de mensurations assez ex- Former, former et former...ceptionnelles : 711 mètres de long, 7 mètres de large. En entrant dans la ferme de Futuka, on aperçoitMais un des premiers grands axes routiers réaménagés un terrain de tennis où deux gamins tapent la bal-a été la route qui mène de Lubumbashi à Kasum- le. Les tenues sont approximatives mais les deuxbalesa, le poste frontière avec la Zambie. Le point de garçons savent s’y prendre. “Cesortie de l’essentiel sont des gamins du vil-du charroi des lage”, sourit Moïse Ka-minerais. Une tumbi. “Dans mon villageroute qui doit aussi, j’ai fait construireêtre un des axes des terrains de tennis etles plus rent- on dispense des coursables d’Afrique, aux jeunes gens. Levoire du monde sport c’est important, çaquand on voit la apprend à se dépasser.”quantité de min- Et quand il parle sport,erais qui sortent Moïse Katumbi en con-chaque jour par naît un rayon, lui lecette route et qui président du Tout Puis-versent évidem- sant Mazembé qui nement leurs dîmes rechigne jamais à sortirdans les caiss- sa raquette de tennis.es de l’Etat. “Le L’enseignement, c’estpont de Lualaba est im- aussi un cheval de bataille du tout-puissant gou-pressionnant, mais il s’agissait de faire quelque chose verneur qui a fait construire une superbe piscinede beau, de rentable et, surtout, de profitable pour olympique à Lubumbashi et, notamment, unela population. Il faut toujours avoir cette équation en superbe école, le lycée technique Mwapusukenitête. Il faut penser que ce que vous faites aujourd’hui qui accueille aujourd’hui 250 étudiants mais quiaura encore un impact évident demain, on a des ob- pourra, à terme, en accueillir 700.ligations. Je mets toujours la population au cœur demes préoccupations. “On a besoin de main d’œuvre qualifiée. Dans les mines notamment. Je vous disais queLes Katangais, et les Congolais de manière générale, l’agriculture était gourmande en main d’ouvre par rapport aux mines. C’est parce que cesméritent de vivre mieux que dans les conditions qu’ils mines se sont terriblement mécanisées. Mais il n’y a pas de raison que ces techniciens neconnaissent aujourd’hui. Moi, en tant que gouverneur soient pas Congolais. Il faut qu’on acquière le savoir-faire. Il faut de bonnes écoles. Il y adu Katanga, je veux leur donner les leviers qui leur per- beaucoup d’initiatives qui vont dans ce sens mais, je l’avoue, c’est encore insuffisant. Icimettront de vivre mieux que ce soit en les poussant à aussi, on avance pas à pas et on paie la poli- tique de désinvestissement systématiquerevenir vers la terre, en facilitant les investissements qui a été trop longtemps la règle dans notre pays.”et l’industrialisation dans ce secteur ou en réhabilitant source :TOUCHMEDIAles routes, etc, etc. Après, c’est aussi à eux de seprendre en main. Il y aura toujours des fainéants quine bougeront pas le petit doigt. Pour ceux-là, c’estpeine perdue. Mais l’immense majorité des Katangaiset des Congolais veulent vivre mieux et sont prêts àtravailler dur pour y arriver. Pour ceux-là, pour tous38 cong Business



DOSSIER SPÉCIALE: AFRIQUEL’ÉMERGENCE DE LA CLASSE MOYENNE EN AFRIQUEPar Kapayo AlimasiLors du forum économique Forbes Afrique 2013 PIB. Parmi les nations qui ont connu une crois-qui a eu lieu le 23 juillet 2013 dans la ville de Braz- sance économique élevée dans le monde entrezaville, le président Denis Sassou Nguesso qui 2001 et 2010, six pays viennent d’Afrique. C’estcitai une étude de la BAD (Banque Africaine de le cas de l’Angola (11,1%), du Niger (8,9%), deDéveloppement) de 2011 a déclaré je cite : l’Éthiopie (8,4%), du Mozambique (7,9%), du Tchad (7,9%) et du Ruanda (7,6%).«En 30 ans, les effectifs des classes moyennesen Afrique qui vivent avec en moyenne plus de Selon les prévisions du FMI, l’Afrique au sud du10 dollars américain par jour, auraient triplé Sahara, sans l’Afrique du sud, connaîtra unepour représenter le tiers de la population to- croissance moyenne de 5,6% en 2013 et detale du continent africain » 6,1% en 2014. Le continent va donc se class- er sur le même piédestal avec la Chine et l’In-Ce Forum a connu la participation de 5 présidents de comme moteur de la croissance économiqueafricains. Denis Sassou N’Guesso (République du dans le monde.Congo), Macky Sall (Sénégal), John Dramani Mahama(Ghana), Blaise Compaoré (Burkina-Faso) et Jacob Seulement voilà, une des particularités en Af-Zuma (Afrique du sud). rique au sud du Sahara est que cette crois-L’émergence de cette classe moyenne est vraisem- sance repose essentiellement sur l’exportationblablement liée à l’évolution du PIB (Produit Intérieur de matières premières- agricoles, pétrolières,Brut) en Afrique. Selon les données du FMI (Fonds gazières et minières- qui stimulent les investisse-Monétaire International), l’Afrique connaît entre 2001 ments directs étrangers. Le secteur secondaireet 2012 une croissance moyenne de 5,5% de son et tertiaire sont absent des exportations afric- aines. Classe moyenne ou une élite privilégiée en Afrique. Il est assez difficile de faire l’interprétation de « la classe moyenne en Afrique » sur base des critères des nations industrielles ou des pays émergents. Il existe en occident une bourgeoisie (industrielle, commerciale, financière ou patrimoniale), une classe moyenne supérieure (chefs des petites40 cong Business

et moyennes entreprises, cadres, ingénieurs, profes- En Afrique au sud du Sahara, l’on trouve uneseurs d’université, professions libérales), une classe catégorie des agents économiques qui disposentmoyenne inférieure (instituteurs, infirmiers, travailleurs d’un revenu disponible pour acheter des voituressociaux, fonctionnaires de l’État etc…) et la classe d’occasions venus d’Europe, qui se nourrissentpopulaire. convenablement et apportent un soutien finan- cier solide pour leur famille restreinte et élargie.Si l’on tient compte des Percentiles de revenus indiv- Vous trouvez ensuite une catégorie d’agentsiduels, il existe des classes populaires (Les 50% des économiques qui disposent d’un niveau de rev-revenus individuels les plus bas), la classe moyenne enu très supérieurs, qui achètent des maisons(les 40% du milieu), les classes aisées (Les 10% les ou appartements de luxe, des voitures neuves,plus hauts) et les classes très aisées (Les 1% les plus peuvent se soigner en Europe ou en Afrique duhauts) – sud. Cette dernière catégorie est souvent liée aux membres de la famille présidentielle, auxPour les pays émergent comme la Chine, la classe membres du clan ou de l’ethnie du présidentmoyenne est composée de la population active qui de la République, aux ministres, aux respons-tire la consommation en biens durables. ables des entreprises publiques, aux généraux de l’armée etc…Ce ne sont pas des créateursIls achètent des appartements et/ou Villas, des voi- d’entreprises ou investisseurs potentiels , cetures neuves et de luxe, ils voyagent à travers le sont des consommateurs, des profiteurs d’unemonde, envoient leurs enfants dans des universités situation de rente politique.américaines pourla plupart. Après Pour cette rai-une croissance son, je préfère leéconomique de terme « Classedeux chiffres privilégiée » quependant trente le terme « classeannées, la Chine moyenne ».a réussi à créerune classe moy- Les genres d’en-enne, l’équivalent trepreneurs oude la population investisseurs quides USA. prennent des ris-ques industriels ou financiers et créent des entreprises dans la dynamique schumpetérienne de la « Destruc-tion-créatrice » ne sont pas nombreux en Afrique.Prenons le cas de l’Afrique du sud, vous trouvez aujourd’hui des agents économiques qui disposent d’unrevenu financier important, achètent des biens de consommation de luxe, voyagent à l’étranger etc…Voustrouvez aussi des milliardaires tels que Cyril Ramaphosa . Dans la réalité, la plupart d’eux ont bénéficiés deslois après l’apartheid appelé « Black Economic Empowerment ». La plupart des anciens de l’ANC (AfricanNational Congress) se sont retrouvés du jour au lendemain propriétaires des actions ou obligations desgrandes entreprises sud-africaines. Ce ne sont pas des créateurs du type Bill Gate ou Mark Zuckerberg. 41

D’ailleurs si ces deux étaient nés en Afrique au sud du L’Afrique reste depuis les années des indépen-Sahara ils vivraient dans la misère la plus totale, pas dances une économie de la cueillette et de lapar manque de talent ou de génie, mais simplement chasse. Une économie dualiste, qui exporteparce que l’ascenseur social ne fonctionne pas con- des matières premières et importe des bi-venablement. ens manufacturés. Pour soutenir la croissance économique dans la durée, le continent africainL’Afrique ne manque pas des talents ou génies doit dépasser le statut d’économie dualiste etmais des institutions appropriées. doit s’intégrer dans l’économie mondiale com- me l’a fait la Chine. Les chinois ont débuté dansJe ne veux pas paraître extrêmement optimiste com- les années 80 comme atelier du monde. Aujo-me le sont les évangélistes des églises de ghetto en urd’hui la Chine fabrique des biens de consom-Afrique, je ne veux plus paraître pessimiste comme les mation à très haute valeur-ajoutée et sera bientôtanciens colonisateurs européens. Je veux rester collé la première puissance économique du monde.à la réalité africaine. Il n’y a pas longtemps, l’Afrique, la Chine et l’in-L’Afrique ne manque pas des talents, mais un cadre de faisaient partie des pays non-alignés. Dansmacroéconomique propice à la création des entre- les années 60 juste après l’indépendance, Leprises, des institutions des crédits qui peuvent venir Produit intérieur brut de la RDC était l’équivalenten aide aux jeunes surdoués ou talentueux qui ont de celui de la Corée du sud. Depuis, la Corée dubesoin d’institution de crédit qui peuvent leur venir en sud a pris l’ascenseur de la prospérité du typeaide au début de leur aventure entrepreneuriale. destruction créatrice et la RDC le chemin de la misère et de la guerre interminable.L’Afrique compte des talents, des créateurs potenti-els dans sa diaspora qui sont disposés d’investir mais Croissance économique dans la durée etrencontrent des difficultés en raison de la corruption émergence d’une classe moyennegénérale et généralisée dans les administrations afric-aines. Cela freine des vocations. Pour avoir une croissance économique dans laSelon le FMI, la diaspora africaine envoie par an l’équiv- durée et voir l’émergence d’une classe moyennealent de 60 milliards de dollars US bien supérieur aux consommatrice des biens durables, l’Afrique25 milliards de dollars USA liés à l’aide au développe- doit dépasser le statut d’une économie de lament. rente minière et s’inscrire dans une dynamique d’économie du savoir, de l’innovation et de laUne croissance économique liée á la rente connaissance. L’Afrique doit apprendre à investirdes matières premières.L’émergence de la classe moyenne en Afrique est liéeà une croissance économique qui repose essentielle-ment sur la découverte des ressources naturelles etsur l’exploitation commerciale des vastes terres agri-coles.Le poids du secteur manufacturier par rapport au PIBest totalement insignifiant en Afrique. 42 cong Business

dans la tête de ses enfants, de ses ingénieurs, de ses Conclusion.médecins, de ses talents, de ses professeurs. L’émergence d’une classe moyenne aux USALes universités et les institutions supérieures en Af- après la seconde guerre mondiale est liée à l’in-rique devraient apprendre à former des théoriciens dustrialisation massive de l’économie américainemais aussi des jeunes ayant des compétences entre- et à une politique budgétaire et monétaire ex-preneuriales ou managériales. pansionniste pour construire les infrastructures. L’émergence d’une classe moyenne en Chine estIl existe aujourd’hui des initiatives des universités liée á une croissance économique à deux chiffresaméricaines pour faire de la connaissance ou du depuis trente années avec Deng Xiaoping verssavoir un bien public disponible pour tous c’est-à-dire les années 1980. Une classe moyenne n’émergele MOOC (Massive Open Online Course). Les univer- pas dans la durée en comptant seulement sursités africaines peuvent créer des partenariat avec l’aide internationale et une économie de rente.les universités américaines, comme l’a fait le Ruandaavec l’université Carnegie Mellon de Pittsburg dans C’est déjà fantastique si l’occident et la pres-la création d’une filière consacrée a la formation aux se internationale ne voient plus l’Afrique sous letechnologies et á l’entreprenariat. regard d’un continent malade de la guerre, de la misère ou de la faim. L’Afrique est devenueL’Afrique doit apprendre á ramasser le cuivre, l’or etc… un continent d’espoir, avec une classe moyennele transformer en Afrique et l’exporter comme produit consommatrice des biens durable. Une classefini en occident. Un seul type de matière première en moyenne qui tire la croissance économique etAfrique peut être à la base de la création de manière attire les investissements étrangers qui sont à lahorizontale et verticale de toute une chaine de petite recherche des opportunités nouvelles.et moyenne entreprise et résoudre ainsi le problèmede chômage de la population active en Afrique. Il appartient aux africains de diversifier les sourc-L’Afrique devrait dépasser l’image d’un mendiant qui es de cette croissance. Les facteurs de produc-demande l’aide dans une bol en or. tion comme le travail et le capital peuvent tirer la croissance économique. Mais pour tirer la croissance économique dans la durée et assurer un bien être permanent de sa population, seule l’innovation technologique couplée au travail ou capital est en mesure de la faire. L’Afrique doit cesser de s’endormir sur sa rente des matières premières et investir dans les cer- veaux de ses enfants. C’est de cette façon que l’Afrique réussira à créer dans la durée une vraie classe moyenne capable de tirer l’économie vers des sentiers de croissance positive…dans la durée. La chine le fait déjà. Kapayo Alimasi Économiste et chercheur indépendant43

TOP 10LE TOP 10 des emplois les mieux rémunérés 9 Les Arpenteursdans l’industrie minière Salaire:L’industrie minière est un métier à 165 000 $fort usage de main-d’œuvre. Les Arpenteurs-géomètres sont une partie vitaleLes salaires dans le secteur peuvent varier de l’exploitation minière. Ils aident les entrepris-selon l’emplacement, la taille de l’entreprise, es à mesurer des mines souterraines et à cielles années d’expérience et de l’éducation du ouvert…salarié. Le Niveau senior et chef géomètres atteignent 80Le classement qui suit reprend cet esprit. 000 $ et 160 000 $ par an, tandis que les postes de niveau d’entrée gagnent généralement entre10 Opérateurs / Techniciens / Mineurs 55 000 $ et 130 000 $ par an.Salaire: 8 Superviseurs de mine / Broyeurs Su-150 000 $ à 165 000$ perintendantsDes opérateurs de pelle mécanique aux techniciens Salaire:géologiques, ces positions sont constamment en de-mande. Mineurs de fond ont la capacité de gagner 168 000 $plus de 150 000 $ par an par rapport à des mineursde surface, dont le salaire annuel varie entre 50 000 $ Comme n’importe quel poste de superviseur, ceset de 85 000 $. Le salaire des techniciens peut varier emplois offrent une grande rémunération. Lesde 50 000 $ à 150 000 $, avec les opérateurs qui gag- superviseurs de mine souterraine (opérations/nent plus de $ 165 000 par an. entretien) gagnent 168 000 $ par an tandis que ceux de la mine à ciel ouvert engrangent entre 70 000 $ et $ 165 000 par an. Un surintendant d’usine peut faire plus de $ 168 000 par an. 7 Sécurité Santé au Travail et les Professionnels de l’environnement Salaire: 190 000 $ Un officier de SST est rémunéré entre 50.000 $ et 115 000 $ par an, alors qu’un haut niveau SST peut gagner plus de 190 000 $.44 cong Business

6 Géophysiciens ingénieurs en forage et explosifs, en matériaux et en manutention se situent entre 150 000 $ etSalaire: 230 000 $ par an.200 000 $ 2 Contrôles de Projets et lesLe Géophysicien Senior peut gagner entre 150 000 $ Gestionnaires de Siteà 200 000 $ par an. Salaire:5 Métallurgistes 350 000 $Salaire: Les salaires pour gestionnaire de contrôle de220 000 $ projet et directeur général du Site varient de 200 000 $ à 350 000 $ par an, ce qui en fait un desUn métallurgiste junior peut gagner entre 50 000 $ meilleurs postes de direction rémunéré dans l’in-à 90 000 $ par an alors qu’un métallurgiste principal dustrie. Autres postes clés comme le gestion-va jusqu’à 220 000 $ l’année. En fait, plus vous avez naire de forages et des opérations, directeur desd’expérience plus vous gagnez votre vie services techniques et gestionnaires de mine4 Géologues gagnent entre 200 000 $ à 280 000 $ par an.Salaire: 1 Directeur de projet / Directeur des230 000 $ opérations de forageIl y a deux types de géologues. Le géologue diplômé Salaire:de mine avec50 000 $ avec le potentiel de monterjusqu’à 230 000 $ par an. Le géologue d’Exploration 400 000 $peut gagner entre 90 000 $ et 160 000 $. Ces positions peuvent gagner plus de 400 000 $3 Ingénieurs par an, ce qui en fait de loin le travail plus lucratif dans l’industrie.Salaire: Le directeur de projet est responsable de la plan- ification globale, la direction et l’exécution des240 000 $ projets, fournissant leadership et l’expérience à tous les stades des opérations.La profession, qui peut varier d’un ingénieur de planifi-cation, civils à ingénieur électricien, peut ramener à la source :http://www.katangatimes.com/maison entre 70 000 $ à 240 000 $ par an et plus. Les 45

Magazine Congo business1, Place Ville Marie, H3B 2E7 Montréal,Qc, CanadaTél. : +1 514-546-5643Fax : +1 514-664-1485info@magazinecongobusiness.comwww.magazinecongobusiness.comDIRECTEUR DE LA RÉDACTIONLawrence Kitoko L.COORDONATEUR DE LA REDACTION ZONE AFRIQUE PARTENAIRESAntoine Roger Bolamba Katanga Times (RDC) Journal la Prospérité (RDC)COORDONATRICE DE LA REDACTION ZONE EUROPE CORRESPONDANTSNadège Muzembe ALLEMAGNE: Kapayo AlimasiCOORDONNATRICE DE LA RÉDACTION ZONEAMÉRIQUE DU NORD BELGIQUE: Louison LubulaJudith milolo CANADA: Dan EmonyÉDITEUR FRANCE: Dalceline BalasiNathan Bolundu RDC: Lucienne Mihigo Ornella KitokoDIRECTRICE DE LA PUBLICATION Antoine Bolamba Ariel BembaAnne Fohony Patrick Onoya Adoni NyamukeSECRETAIRE DE LA RÉDACTION PHOTOSAshanti Kitoko Shutterstock, Istockphoto, radio okapi,RÉDACTION Province Orientale et la Primature de la RDCDan Emony, Ariel Bemba, Patrick Onoya, Nyamuke Adoni, IMPRESSIONKapayo Alimasi, katanga Times, TOUCHMEDIA, LawrenceKitoko L. Yolo CommunicationsMARKETING ADMINISTRATEUR WEBBernadin Katusi Nathan BolunduVENTES BusinessKatuala Bitshilualua 46 cong

47

Ensemble,allons plus loin!Fusionnons nos talents, nos expériences, nos connaissancespour être les premiers en RDC et partout ailleurs...congPERSONAL BANKING - BUSINESS BANKING I www.tmb.cd Business


Like this book? You can publish your book online for free in a few minutes!
Create your own flipbook