Livret pratique pour éducatrices et éducateurs Communauté de Pratiques et de Savoirs Interculturels
GÉRER LE CONFLIT Livret pratique pour éducatrices et éducateurs Communauté de Pratiques et de Savoirs Interculturels 2019 Organisations participantes: Apprentis d’Auteuil (France) CJD (Allemagne) Fondation La Salle (Argentine) Haute Ecole Bruxelles Brabant (Belgique) Université St Joseph (Liban) Équipe de rédaction: Giacomo Baldin (Apprentis d’Auteuil) François Gillet (HE2B) Gastón Luis Picone (Fondation La Salle) Andrea Solander Gross (CJD) Amal Moukarzel (Université Saint-Joseph de Beyrouth) Art et design graphique: Sebastián Prevotel / Celeste Pesoa Avec l’appui de :
INTRODUCTION 5 1 FAVORISER LA COHESION D’UN COLLECTIF: 7 OUTILS, JEUX ET RECOMMANDATIONS 8 Des recommandations 10 1. Partager un espace et en prendre soin 12 2. Partager des rituels 14 3. Laisser les jeunes accueillir 4. Maintenir l’équilibre 16 18 Les outils 20 1. Chanter et danser ensemble 22 2. L’iceberg intercultural et interspirituel 3. Un outil de narration : les triangles 24 4. Un jeu interculturel 25 2 LEÇONS APPRISES 26 Préconisations pour une bonne organisation 28 Accompagner le conflit 30 Rencontre “Educateurs / Educateurs” et “Enfants / Educateurs” 32 Equipe de coordination - défis 33 Lieu et conditions de temps Un langage simple pratique et utile 34 3 CONCEPTS ET DÉFINITIONS 35 Educateurs et éducatrices 36 L’éducation populaire 37 La pédagogie de la présence 38 L’interculturel 39 L’interreligieux 40 La cohésion de groupe 41 L’expérience du conflit 42 La Communauté de Pratique et de Savoirs (CPS) 43 Voici comment la communauté de pratiques a défini l’être éducateur 44 La Pédagogie Nomade
INTRODUCTION Ce livret « Gérer le conflit » s’adresse aux travailleurs sociaux, éducateurs et animateurs de groupes multiculturels. Il est le fruit d’un travail collectif, entre trente professionnels et jeunes, qui ont croisé leurs expériences de terrain et leurs connaissan- ces académiques. Dans le but de promouvoir le dialogue interculturel et interre- ligieux, ils se sont réunis en « Communauté de Pratiques et de Savoirs Interculturels », représentants de trois opérateurs de la protection de l’enfance, ainsi que de deux organismes de for- mation des travailleurs sociaux : Apprentis d’Auteuil en France, CJD en Allemagne, Fondation La Salle en Argentine, Haute Ecole Bruxelles Brabant en Bel- gique et l’Universite St Joseph au Liban. Dans les trois chapitres du livret, vous découvrirez des activités qui ont déjà facilité la cohésion et réinstauré le dialogue au sein d’un groupe multiculturel de jeunes ou d’adultes, mais vous trouverez aussi des conseils pratiques et des concepts fonda- mentaux de l’interculturel. Enfin, vous pouvez aussi choisir de rejoindre la communauté de pratiques et de savoirs interculturels en écrivant à la Direction Internationale d’Apprentis d’Auteuil. L’équipe de rédaction. Giacomo Baldin (Apprentis d’Auteuil) François Gillet (HE2B) Gastón Luis Picone (Fondation La Salle) Andrea Solander Gross (CJD) Amal Moukarzel (Université Saint-Joseph de Beyrouth) 5
FAVORISER LA COHESION D’UN COLLECTIF: OUTILS, JEUX ET 1 RECOMMANDATIONS La cohésion du collectif est une des conditions de réussite d’une expérience de formation et d’échange de pratiques. Ci-dessous sont proposés un ensemble d’indications et d’outils qu’un groupe de 30 profession- nels a expérimenté pendant cinq jours à “Casa Joven”, un espace éducatif de Buenos Aires (Argentine) qui accompagne des jeunes en situation de vulnérabilité sociale. Ce groupe a fait un pari sur les outils présentés ici, pour arriver à construire, maintenir ou rétablir la cohésion d’un collectif, lorsque cela est nécessaire. Tourner les pages en format paysage de cette section pour une utilisation didactique du livret. 7
DES RECOMMANDATIONS 1 Partager un espace et en Partager un espace, un lieu et en prendre soin contribue à responsabiliser les différents membres d’un groupe. Faire le ménage, laver la vaisselle, préparer le déjeuner, etc. sont des ac- tivités qui créent une cohésion et facilitent les connexions entre les membres d’un groupe qui, par exemple, ne parlent pas la même langue. Dans ce cadre, les 30 professionnels ont aus- si partagé des moments de discussion avec les jeunes du centre “Casa Joven”. “Casa Joven” met en place, tous les jours, des ateliers pour les jeunes: travail du bois, électricité, boulangerie, ménage et entretien des lieux. Cha- cune de ces activités est une activité éducative pendant laquelle l’éducateur apporte un soutien au jeune. Selon l’approche de l’éducation popu- laire, « chaque moment est une opportunité d’éducation ». *
n prendre soin Chaque espace est un outil éducatif. Il est donc important de changer, d’améliorer et de prendre soin de l’environnement qui entoure les jeunes; car il a une forte influence sur le groupe ou la per- sonne : qu’il s’agisse de la décoration intérieure ou extérieure, des symboles et lieux religieux, de grands ou petits endroits, ces éléments font la différence en éducation. Pour prendre soin des espaces et pour inviter les jeunes à le faire, un quizz ou un défi peut être lancé et ceux qui perdent devront participer aux tâches du jour (par exemple, à “Casa Joven” après chaque déjeuner, ceux qui ont utilisé leur por- table à table feront la vaisselle et le ménage). Il est important, en tout cas, que chacun participe à son tour aux tâches principales. De petits groupes peuvent également être créés par choix et par in- térêt des participants, pour décorer, embellir ou prendre soin d’un lieu spécifique. OUTILS, JEUX ET RECOMMANDATIONS 8
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DES RECOMMANDATIONS 2 Partager des rituels Les rituels peuvent être très importants pour la cohésion. Quelques exemples: une façon unique de se saluer pour commen- cer la journée et se dire “bonjour”,, adoptée même par les nouveaux membres et les étran- gers; une phrase clé pour commencer le repas, pro- noncée à chaque fois par un volontaire à table : cela amène le groupe à se concentrer sur le moment présent, voire à remercier pour la nou- rriture; une règle commune pour éviter l’utilisation de smartphones à table : cela amène le groupe à se concentrer sur le repas. Si par exemple une personne utilise son téléphone, elle devra faire la vaisselle! Cela fonctionne si chacun s’attache au respect de la règle.
Pour ce faire, les membres d’un collectif peuvent discuter ensemble de différents rituels possibles (“négociation interculturelle”). Convenez de ceux qui doivent être utilisés pendant la période de la réunion du groupe. Au début, une ou plusieurs personnes peuvent prendre la responsabilité d’aider les gens à ne pas oublier d’adopter le rituel. Discutez ensemble au sein du groupe des différents rituels possibles OUTILS, JEUX ET RECOMMANDATIONS 10
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DES RECOMMANDATIONS 3 Laisser les jeunes accuei Lorsque des visiteurs arrivent de l’extérieur, il est important de laisser aux jeunes la possibilité de présenter l’endroit où ils travaillent, étudient ou vivent. Une autre recommandation que le groupe de professionnels a partagée en Argen- tine, est celle de confier aux jeunes la responsa- bilité de gérer un calendrier de la semaine (pla- nification des fêtes, des moments de convivialité
illir ou des ateliers même). Il est important aussi de donner aux jeunes l’espace nécessaire pour or- ganiser tout type de discussion, par exemple via une radio scolaire, des dessins et des tags, etc. Il s’agit là d’outils simples permettant de redonner confiance aux jeunes et de les inviter à prendre des initiatives. OUTILS, JEUX ET RECOMMANDATIONS 12
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DES RECOMMANDATIONS 4 Maintenir l’équilibre Lorsque vous travaillez avec un collectif, il est im- portant de créer un équilibre entre trois dimen- sions, telles que: permettre au groupe de trouver des objectifs communs (par la négociation, l’explication, la motivation); créer un équilibre entre la sphère intime de chacun et la dynamique de groupe; promouvoir des activités d’apprentissage infor- melles, non structurées et détendues.
Pendant une rencontre ou temps de travail, il convient de garder à l’esprit ces dimensions et de les expliquer à tous les participants. OUTILS, JEUX ET RECOMMANDATIONS 14
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LES OUTILS 1 Chanter et danser ense L’expression personnelle et corporelle dans un collectif est un outil de cohésion: danser et chan- ter ensemble sont des moments qui contribuent à créer un lien positif entre des personnes de cultures, de religions ou d’âge différents. Même lorsqu’un conflit a créé des tensions entre les personnes. Créer une danse ou une musique en- semble, par exemple, peut remettre de l’empa- thie et du lien. Danser et chanter ensemble, faire un cercle et échanger des massages de la tête, des épaules ou du dos avec les autre... tout cela reconnecte les esprits et aide à construire la cohésion d’un collec- tif, en faisant des choses ensemble et en ayant de beaux résultats en commun. La connexion avec les autres à travers le corps amène les personnes à ressentir un deuxième niveau de connexion, à ressentir les mêmes choses ensemble. C’est une condition de base pour vivre ensemble.
emble Ces moments ludiques peuvent être propo- sés pendant ou après le dîner par exemple. Ils peuvent amener les gens à découvrir différents jeux, chansons, danses et habitudes culturelles. Ce type d’activités peut également être intégré avant, après ou pendant un moment de discus- sion ou d’étude ; avec l’intention de se reposer ou de rafraîchir les esprits et les corps. En présence de personnes d’origines ou religions différentes, il est important de laisser de l’espace à chaque « différence », tout en créant le lien : par exemple, un groupe de personnes venant du même pays est responsable de l’organisation et de l’anima- tion du dîner et de l’après-dîner, ouvert à tous et avec un souci d’inclusion. Cela amène les per- sonnes à découvrir la diversité (de goûts, jeux, chansons, danses et habitudes culturelles) avec curiosité et plaisir. OUTILS, JEUX ET RECOMMANDATIONS 16
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LES OUTILS 2 L’iceberg int Cet outil peut être utilisé individuellement pour dessi- ner et écrire des éléments de sa propre culture, religion ou spiritualité. La communauté de pratiques intercultu- relles réunie à Buenos Aires a testé cet outil introspec- tif, afin de permettre aux participants de parler de leur monde spirituel et de mettre leur monde en relation avec celui d’une autre personne (temps de partage des dessins et iceberg respectifs). L’iceberg interculturel peut devenir aussi un iceberg « in- ter-spirituel » si la réflexion de la personne se concentre sur son « monde spirituel » seulement. Dans ce cas, l’ice- berg « inter-spirituel » est constitué de deux parties: la partie visible, où vous devez écrire tout ce qui peut être vu par les autres, à propos de votre spiritualité et/ou de votre religion; la partie invisible, sous l’eau, où se situent les valeurs, les pensées, les croyances. L’exercice : Chacun prend 10 minutes pour créer (dessiner et remplir de mots clés) son iceberg, partie visible et invisible. Ensuite des groupes de 2 personnes se forment, afin de partager les créations et se confronter sur les contenus des icebergs.
tercultural et interspirituel 18 Il est difficile de parler de ses valeurs et de sa spiritualité, les professionnels réunis à Buenos Aires n’y étaient pas trop habitués ! Mais si les professionnels souhaitent aider les jeunes à prendre en compte cette partie spirituelle d’eux-mêmes, il est important qu’ils fassent eux-aussi l’expérience de leur religion et/ou de leur spiritualité. Le partage de cet outil dans la communauté de pra- tiques interculturelles a amené les participants à quelques considérations : Il est très important d’avoir un dialogue personnel et in- trospectif, en s’appuyant sur une partie de son iceberg pour en développer l’autre; Il est également important que la partie invisible de l’iceberg (valeurs, etc.) soit cohérente avec la partie vi- sible (comportement, actions, etc.); Pour parler de religion avec une autre personne, il est possible de partir de la spiritualité, ce qui aide quand une personne ne croit pas en Dieu; La spiritualité peut être exprimée à travers des actions, des règles religieuses, des valeurs, de l’amour, du par- don, de l’empathie… Ces ingrédients peuvent être autant un facteur de changement social que de conflit social ; La religion permet aux croyants d’appartenir, de trouver sécurité et identité; le défi consiste à créer une relation avec une autre personne sans chercher à la changer ou à la convaincre. OUTILS, JEUX ET RECOMMANDATIONS
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L’outil « iceberg » peut être très utile pour aider les jeunes dans les domaines cités ci- dessus. Dessiner et écrire d’abord, puis expliquer l’iceberg aux autres, aide beaucoup à exprimer une partie intime de chacun. C’est le point de départ d’une réelle compréhension interculturelle.
LES OUTILS 3 Un outil de narration: le Afin de faciliter l’échange de pratiques et d’expé- riences, les membres d’un groupe peuvent être organisés en différents « triangles » plusieurs fois au cours du séminaire. Ce triangle est constitué de trois personnes parlant ensemble d’un exer- cice qu’ils ont fait auparavant, c’est-à-dire d’une situation à laquelle ils ont été confrontés dans le passé. Cette méthode implique quelques étapes simples: Préparer à l’avance « une histoire à raconter » sur des difficultés ou réussites au travail ; Présenter l’histoire au sein du triangle, expli- quer le défi et comment il a été résolu ou non ; Noter les suggestions de solutions issues de la discussion en triangle ; Résumer les points clé et passer à une nou- velle « histoire » et à une nouvelle discussion, et procéder comme auparavant.
es triangles Ce format d’échange de pratiques, simplifié par rapport à un « atelier de co-développement » crée rapidement une sorte d’intimité et de confiance entre professionnels. Cela favorise l’empathie et l’entraide mutuelle. La discussion amène les participants à acquérir ou renforcer leur connais- sance et leur conscience de la situation analysée. OUTILS, JEUX ET RECOMMANDATIONS 20
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LES OUTILS 4 Un jeu interculturel Pour souligner les caractéristiques propres à cha- cun tout en développant le sens d’appartenance au collectif, on peut utiliser l’exercice « JE SUIS LE SEUL… » : Les participants se mettent en cercle, chacun a une chaise derrière lui; Un des participants se place au milieu et retire sa chaise ; Celui du milieu dit: « Je suis le seul … (qui a la peau noire, par exemple) » ; Toute personne semblable à cette caracté- ristique se lève et cours rapidement vers une autre chaise ; Une personne ne trouvera pas de chaise libre et devra rester au milieu ;
Cette nouvelle personne recommence en di- sant: « Je suis le seul… (qui sait comment pré- parer une pizza) » ; Continuez autant que vous le souhaitez afin de mettre en avant les caractéristiques communes. Cet exercice « je suis le seul » fait que les gens se sentent uniques tout en faisant partie intégrante d’un collectif ! Cela renforce l’estime de soi mais aussi la connaissance mutuelle. Cet exercice peut être utilisé pour créer une expérience entre des personnes qui ne se connaissent pas. OUTILS, JEUX ET RECOMMANDATIONS 22
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S LEOÇNS APPRISES PN S AR S LESSONS LECCIONES ISE SSO LELAERSSNONS N T P T APRENDIDAS R LLLEEAECPASCRRSIONEONNNT SDESIDAS LECCIONES LE LAEPÇPORNISSES 2LEARNTN LE CN P LE CIONESDIDAS A E S R Ç S N ISE O P LESSONS S LE R ÇN S A P O ISE MAL.oSuoEklaarnzCdeel (rU-CGnriovIessrOs(iCtéJDSNt, ES L E ARLENJAAEodCullseitTteemepuCuahrrgs,s:LnI:FiGb.O.aGPnili)lc,eoGtNn.(HeBaa(FuldEotienndE(AaSctpoiolpenreBLnrautiSsxeadll’llAeeu,sAtBerrugaielb)natninte) a),nAd. APRENDID APRENDIDAS LE P R A S A P 24
bPornécnoenoisragtaionnissaptioounr: une 1 Annoncer quelle langue sera utilisée dès le début de la session. 2 Proposer aux participants de changer de groupe vers l’anglais, l’espagnol, etc., autour d’un traducteur. 3 Important pour les k-locuteurs: faire des pauses ré- gulièrement afin de vérifier que la traduction est co- rrecte. Il est utile de confier à quelqu’un la tâche de «chronométreur ». 4 En discussions de groupe: faire des pauses régulières pour faciliter la traduction. Parfois, les participants demandent plus d’informa- 5 tions dans leur langue maternelle comme le français, l’allemand, l’anglais, l’espagnol ou encore l’arabe, no- tamment lorsque la discussion devient particulière- ment précise et difficile à comprendre. 6 Utiliser les ressources existantes : les personnes pos- sédant diverses compétences linguistiques présen- tées dans le groupe seront en mesure de faire des traductions individuelles. 7 Répartir le plus possible la responsabilité de la traduc- tion, en évitant de faire peser cette charge toujours sur les mêmes épaules ! LEÇONS APPRISES 25
Accompagner le conflit Nous en avons Le conflit faisant partie de la réalité, il convient de tiré la leçon qu’un le considérer tout en évitant l’écueil d’en prendre conflit n’est pas toute la responsabilité. Au cours de notre for- une fatalité, il faut mation, nous avons dû faire face à un conflit lié apprendre à le gérer au logement. Au lieu de chambres individuelles, et à vivre avec, comme prévu initialement, les participants ont dû tout en retirant partager des chambres en binômes. Par ailleurs, les bénéfices les salles de bain ne semblaient pas nettoyées, il d’une formation y avait des insectes sur les murs et au plafond. La fructueuse. majorité des participants ont nettoyé leurs cham- bres et se sont progressivement adaptés à la situation. Toutefois, après la première nuit, deux participants ont décidé de ne plus rester dans le logement et ont préféré un hôtel en centre-ville pour le reste du séjour, sans pour autant aban- donner leur mission au sein du groupe. Cela a inévitablement provoqué un conflit, la formation incluant par nature une dimension de cohésion de groupe, ce qui comprend la cohabitation dans un espace commun. Un conflit crée une confu- sion au sein d’un groupe et constitue un sujet omniprésent. Nous en avons tiré la leçon qu’un conflit n’est pas une fatalité, il faut apprendre à le gérer et à vivre avec, tout en retirant les bénéfices d’une formation fructueuse. Afin de créer un meilleur dialogue avec les per- sonnes en conflit, nous avons choisi au sein du groupe un représentant pour chaque personne concernée. Nous avons également appris au fil des jours à se détacher du conflit. 26 LEÇONS APPRISES
En définitive, les conflits sont souvent inévitables Les conflits sont au sein d’un groupe. Il est important d’être présent souvent inévitables au conflit, celui-ci ayant un potentiel énergétique et au sein d’un groupe. pouvant se révéler in fine utile pour le groupe. Dans Il est important notre cas, être présent consistait à maintenir la d’être présent au communication avec les deux personnes en conflit. conflit, celui-ci ayant un potentiel energétique et pouvant se révéler in fine utile pour le groupe. LEÇONS APPRISES 27
Reten“Econnftarnets“E/dEucdautceautresur/sE” ducateurs” Nous avons eu l’occasion de travailler avec des édu- cateurs de différents pays pour échanger sur leurs expériences et établir une communauté de prati- ques. Il était particulièrement intéressant d’appren- dre comment les professionnels argentins se sa- luent. Nous avons également été impressionnés par la qualité de la présence de ces éducateurs lors des réunions, des formations et du travail en équipe. Les discussions que nous avons eues sur la philo- sophie et la méthodologie de travail avec les com- mentaires d’éducateurs de France, d’Allemagne, du Liban, de Belgique et d’Argentine étaient éga- lement enrichissantes. C’était aussi une occasion d’interagir avec les je- unes de Casa Joven. Ces derniers étaient très communicatifs. À leur arrivée à Casa Joven dans la matinée, ils ont embrassé les participants et ont eu une petite discussion avec eux. Notre groupe a régulièrement eu l’occasion de manger avec les jeunes et de partager leur quotidien. Les discussions que nous avons eues sur la philosophie et la méthodologie de travail avec les commentaires d’éducateurs de France, d’Allemagne, du Liban, de Belgique et d’Argentine étaient enrichissantes. 28 LEÇONS APPRISES
En outre, nous avons eu différentes discussions sur des sujets tels que les loisirs, les amis, les activités qu’ils avaient à Casa Joven, les relations entre eux, les goûts musicaux…. Nous avons participé à leurs ateliers (menuiserie, boulangerie, jardinage, etc.). C’était également une bonne occasion pour plu- sieurs participants de mieux comprendre ce que « éducation sociale » signifie ici, en particulier au regard de la philosophie «educacion popular». LEÇONS APPRISES 29
Equipe de coordination - défis Nous avons appris Les 5 coordinateurs (un de chaque pays) ont eu non seulement de nombreuses réunions en amont sur skype pour que le travail préparer la formation. La formation avec un pro- peut être inspiré gramme complet était bien préparée. Le program- spirituellement me avec des devoirs supplémentaires a été en- en travaillant à voyé à chaque participant avant la formation. Ces l’extérieur lorsque derniers ont également été invités à préparer deux la météo le permet, nouvelles, l’une concernant la cohésion du groupe mais aussi à et l’autre concernant le dialogue interspirituel. apprécier un moment de silence Au cours de la formation, l’équipe de coordination a avant de commencer essayé de restituer ce travail au groupe, mais il s’est l’experiencie. avéré que seul le « coordinateur parmi les coordina- teurs » avait trop pris sur ses épaules. Après 2 jours de travail, les coordinateurs ont corrigé ce déséquilibre et réorganisé leur charge de travail en conséquence. Une autre chose importante à souligner est l’ab- sence d’une première réunion entre les coordon- nateurs la veille du départ. À l’avenir, cela pourrait aider à concrétiser le programme de la première journée et à décider de la fréquence des réu- nions de l’équipe de coordination au cours de la semaine. Comme nous l’avons déjà dit, cela est très important pour ajuster chaque jour le pro- gramme d’entraînement. Ce que nous avons appris de l’expérience inters- pirituelle au cours de ces 5 jours de vie commune. Nous avons appris non seulement que le travail peut être inspiré spirituellement en travaillant à l’extérieur lorsque la météo le permet, mais aussi à apprécier un moment de silence avant de com- 30 LEÇONS APPRISES
mencer l’exercice. Les participants ont été invités Chanter ou danser à écrire leur pensée individuelle sur le sujet de ensemble est en l’exercice. Après ces quelques minutes de « si- outre une très lence inspirant », les participants ont commencé bonne occasion à parler et à travailler ensemble. Cela permet à de ressentir un chacun d’être bien connecté avec son monde in- meilleur lien avec sa térieur avant d’échanger avec les autres. propre spiritualité et d’expérimenter une Chanter ou danser ensemble est en outre une présence commune très bonne occasion de ressentir un meilleur lien au sein d’un groupe. avec sa propre spiritualité et d’expérimenter une présence commune au sein d’un groupe. C’était aussi un bon moyen de se sentir connecté H-H-H- (Head ,Heart, Hands : tête, cœur et mains), ce qui est une condition importante pour travailler sur (et dans) la spiritualité. Nous avons eu des discussions intéressantes lors des exercices de « narration d’histoires », au cours desquelles chaque participant a raconté et expliqué sa propre expérience interspirituelle. Ces discussions étaient de très bonnes occasions de se connecter aux vues spirituelles et aux émo- tions d’autres personnes et d’apprendre à dévelo- pper de l’empathie. Nous avons beaucoup appris! LEÇONS APPRISES 31
Lieu et conditions de temps Le lieu de la Notre expérience a montré que le lieu de la for- formation ce doit mation est important. Ce doit être un endroit où être un endroit où les participants se sentent en sécurité et à l’aise. les participants se Si ce n’est pas le cas parce que les conditions ne sentent en sécurité correspondent aux attentes des participants, ou et à l’aise. Si ce n’est s’ils n’aiment pas leur chambre, l’environnement pas le cas parce ou la nourriture, il est recommandé de les accom- que les conditions pagner dans la recherche d’une solution adaptée. ne correspondent aux attentes des Nous avons également observé que l’horaire de participants, ou début de la journée de travail est très important. s’ils n’aiment pas La plupart des participants doit en effet avoir un leur chambre, aperçu clair du processus prévu. Par conséquent, l’environnement ou le programme doit être adapté quotidiennement la nourriture, il est à la situation concrète et actuelle. Notre solution recommandé de les consistait à proposer une affiche avec l’horaire accompagner dans adapté chaque matin. Avant de commencer les la recherche d’une activités, nous avons eu un rapide briefing avec le solution adaptée. groupe. Nous avons également profité de cette brève séance d’information pour intégrer le calen- drier dans le cadre de la semaine de formation. Il a aidé les participants à connecter le contenu de la journée précédente au contenu prévu de la journée en cours. De plus, cela était aussi une occasion de rappeler les objectifs de la formation, à savoir dé- velopper l’interculturalité à travers la cohésion de groupe, l’interspiritualité et l ‘« éducation populaire ». 32 LEÇONS APPRISES
Un langage simple pratique et utile Nous étions un groupe de 20 personnes. Les deux langues officielles étaient l’anglais et l’espa- gnol. Nous devions régulièrement effectuer des traductions, qu’il s’agisse de nos présentations ou plus largement de nos échanges, de l’anglais vers l’espagnol et inversement. Pour ne pas perdre trop de temps et d’énergie, nous devions utiliser des moyens concrets et simples pour nous exprimer et être compris par tous les membres du groupe. Cette compréhen- sion était facilitée par l’utilisation de mots issus du vocabulaire de la vie quotidienne. Lorsque la dis- cussion portait sur des concepts plus abstraits, tels que l’interculturalité, il convenait alors de les expliquer avec des termes concrets. L’inter- culturalité devait alors s’entendre d’une situation où des personnes de cultures différentes se ren- contrent, interagissent ensemble, à l’instar d’un groupe de travail au sein duquel discutent un al- lemand, un belge et un français. Nous avons également expérimenté le pou- voir des mots-clés. Ceux-ci constituent un bon moyen de transmission et d’échange des idées. Par exemple, la tête, le cœur et les mains sont des mots simples qui expliquent très bien la com- plexité de la communication humaine. Ceci peut être indiqué directement sur le corps et expéri- menté en groupe au moyens de jeux afin d’être compris par l’ensemble des participants. LEÇONS APPRISES 33
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