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N° 06 2017 Indices - Gestion institutionnelle

Published by AGEFI, 2017-06-26 03:16:33

Description: Juin 2017

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INDICESJanvier 2017 | Supplément mensuel du quotidien L’Agefi | N°01 | Produits financiersLa technologie achangé notre façonde rester en contact Changeons notre manière d’investir Avec la technologie actuelle, nous restons en contact avec nos amis, nous payons nos factures, nous pouvons même diffuser nos propres informations où que nous soyons. Désormais, les dernières technologies profiteront également au monde de l’investissement. Nous pensons que chacun devrait accéder facilement aux produits de trading et d’investissement du monde entier et avons donc développé SaxoTraderGO. SaxoTraderGO est une plateforme primée qui permet de traiter multiples types d’actifs et vous permettra de gérer tout votre portefeuille à partir d’un seul compte, d’où que vous soyez. Changeons notre manière d’investir. Visitez le site www.saxobank.ch/fr pour en savoir plus Le trading d’instruments financiers comporte un risque. Assurez-vous toujours que vous comprenez bien quels sont ces risques avant de démarrer le trading.

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INDICESJanvier 2017 | Supplément mensuel du quotidien L’Agefi | N°01 | Produits financiersEntretienIl serait prudentde ralentir le processusd’échange automatiqued’informationsGrégoire Bordier PAGE 8Président de l’Associationdes Banquiers Privés SuissesLe Thème Produits financiersLa dynamique haussière des actifsrisqués face aux incertitudes persistantesLe manque de visibilité sur les politiqueséconomiques et monétaires retient l’évolutionpositive des marchés  financiers  PAGE 10 À 24SERGE ALARCON / PHILIPPE G.MÜLLER / NICOLAS VIALIS / WILLIAM HOBBS / SEBASTIEN MALLET / GUY CHARLET / XAVIER HOVASSEFATIMA LUIS / BASTIAN GRIES / HEIKE JÜRGENS-KREFT / LUC D’HOOGE / BENOIT GARCIA / REDA ZEBDI / PATRICK KOLB / HOWIE LIMICHEL ANTONELLI / ANDRÉ BANTLI / NICOLAS ROTH / PIERRE JACQUOT / SACHA J.DUPARC / FRÉDÉRIC KOHLER / STUART CANNINGLe repricing des grandes classes d’actifss’est accéléré. Mais il est prématuréde conclure à un retournement décisif. PHILIPPE SCHINDLER, CIO BLUE LAKES ADVISORS. PAGE 14

PAGE 4. Indices | | Janvier 2017 | Produits financiersÉditorial Déjà la fin de l’euphorieL’année 2016 avait très mal commencé. Le pire blait déjà s’essouffler. Si sa politique de relance Pour l’heure, l’élection de Donald Trump ne faitmois de janvier jamais enregistré pour les mar- soulève de nombreuses questions, il ne faut en qu’augmenter l’incertitude, et avec elle le retourchés financiers, avec la dégringolade des places outre guère attendre une mise en œuvre rapide probable d’une période de grande volatilité, quichinoises, la déroute des indices mondiaux, la de ce programme, dont les effets ne pourraient se incite à la prudence (p. 16). D’autant que rienchute du pétrole, les turbulences des monnaies. faire sentir au mieux qu’en 2018 (p.13). ne dit que nous enregistrerons finalement uneUn an plus tard, le scénario est diamétralement Quoiqu’il en soit, le nouveau régime américain reprise de la croissance mondiale, certains par-opposé. 2017 a démarré dans l’euphorie, en par- ne pourra pas résoudre les problèmes de déclin lant même de récession pour la fin de cette an-ticulier à Wall Street, où tous les indices ont démographique, de productivité, d’endettement. née. 2016 avait connu un début catastrophiqueenchaîné les records, portés par les espoirs d’ac- On peut entrevoir un effet positif sur la croissance et une fin euphorique. Reste à espérer que 2017célération de la croissance et les arbitrages s’opé- à court terme, grâce aux éventuelles réductions ne présente pas le scénario inverse.rant entre les marchés d’obligations et d’actions. d’impôt, mais sur le long terme, les mesures pro-Catalyseur du mouvement, l’élection de Donald tectionnistes annoncées auraient l’effet inverse Danielle HennardTrump et ses promesses de doper l’économie à (p.10). En bref, le plan Trump ferait s’envoler le Rédactrice en chefcoups de réductions d’impôts, d’allégements des déficit budgétaire, le dollar et l’inflation, contrai-réglementations, d’investissements colossaux. gnant la Fed à relever ses taux d’intérêt plus vite [email protected] l’optimisme des investisseurs est-il appelé que prévu. Et une forte hausse des taux ne feraità durer? On peut en douter. Du reste, courant qu’accentuer le décalage entre instituts d’émission,janvier, la hausse commençait à ralentir. Passé renforçant ainsi les déséquilibres et les fluctuationsl’enthousiasme de départ, le sentiment d’incer- de marché. Cela reviendrait surtout à déclenchertitude avait repris le dessus. L’effet Trump sem- un krach obligataire d’ampleur historique.Sommaire du 30 Janvier 201706. CONSENSUS ISAG. Les trois grands facteurs || Dette émergente : l’Asie se démarque. Joep Huntjens, || L’intérêt de recourir à l’alternatif. André Bantli,de risque. Arthus jurus, ISAG. NN Investment Partners. BlackRock Suisse. 21. Retour vers les investissements illiquides.06. Americans welcome. 14. MARCHÉS. Augmentation des risques Nicolas Roth, Reyl & Cie. imprévisibles. Philippe Schindler, Blue Lakes Advisors. 21. EN DROIT. Circulaire «Transmission directe».Alexandre Cavé, Citywire. Thierry Amy, BianchiSchwald. 22. Immobilier : vérité en deçà des Alpes et07.CHRONIQUE. Le paradoxe des bonnes 15. Le nouveau moteur de la croissance US. erreur au-delà? Pierre Jacquot, Edmond de Rothschild Suisse.nouvelles. François-Serge Lhabitant. Guy Charlet, Banque Piguet Galland. || Le moment 22. CYBERSÉCURITÉ. Mieux piloter la sécurité d’un08.ENTRETIEN. « Il serait prudent de ralentir le opportun pour investir dans les marchés émergents. système d’information. Solange Ghernaouti, Swissprocessus d’échange automatique d’informations ». Cybersecurity Advisory & Research Group, HEC Lausanne. Xavier hovasse, Carmignac. 23. Certificats de primes de risque. Sacha Duparc, BCV.Grégoire Bordier, Association des Banquiers Privés Suisses. 24. Tabler sur la formation. Frédéric Kohler, ISFB. 16. Obligataire: Le cycle n’est pas arrivé à son || Comment identifier les meilleurs gérants.10. LE THÈME. Produits financiers. terme. Fatima Luis, Mirabaud Asset Management. Stuart Canning, M&G Investments.Décroissance démographique et protectionnisme || L’incertitude incite à la prudence. 25. Faut-il créer ou reprendre une entreprise?à venir. Serge Alarcon, Bank J. Safra Sarasin. Pascal Bourgier, Genilem.11. Encore quelques soubresauts en perspective. Bastian Gries et Heike Jürgens-Kreft, Oddo Meriten AM. 25. LEADERSHIP. Ne supprimez pas les entretiensPhilippe G. Müller, UBS. ||L’eldorado des small et mid caps annuels! Daniel Held, PI Management.suisses. Nicolas Vialis, Bruellan Swiss Equities. 17. Le rendement passe par les émergents.13. Les effets de l’horizon de placement sur Luc D’hooge, Vontobel AM. 26. LIVRES. par HEG Arc. Alain Max Guénette.la performance d’un portefeuille. William Hobbs, Barclays. 18. Pour se préparer à une remontée des taux.13. OPINION. Trop beau pour être vrai? Benoit Garcia, Amundi Suisse. || Avantages des approches factorielles. Reda Zebdi, iShares Suisse romande & Tessin.François Savary, Prime Partners. 19. Les robots stimulent le marché de la sécurité. Patrick Kolb, Credit Suisse. || Stratégie thématique :14. Le nouveau cycle du segment value. Sebastien l’approche optimale. Howie Li, ETF Securities.Mallet, T. Rowe Price. 20. Investissons dans le changement climatique. Michel Antonelli, Nordea.Indices est un supplément de L’AGEFI, quotidien de l’Agence économique et financière à Genève | Président Alain Duménil | Administrateur délégué-Rédacteur en chef François Schaller | CEO Agefi SA Olivier Bloch | Directeur adjoint, développements Lionel Rouge |Rédaction en chef INDICES Danielle Hennard, Nicolette de Joncaire | Responsable IT Guy-Marc Aprin | Responsable graphisme et édition Philippe Comte | Journaliste Giuseppe Melillo | Contributeurs réguliers Solange Ghernaouti, Alain-Max Guénette, Daniel Held,François-Serge Lhabitant, François Savary, Philippe Schindler | Administration Patricia Chevalley, [email protected] | Marketing Guillaume Tinsel (021) 331 41 06 | Abonnements (021) 331 41 01 – [email protected] | Publicité Suisse romande & internationaleNorbert Fouchault (021) 331 41 25 – [email protected] – Suisse alémanique Béatrice Leuenberger (044) 254 39 21 [email protected] | Imprimerie Hertig + Co. SA, Lyss (BE) | Les textes des journalistes hors de la rédaction n’engagent pas la responsabilité de la publication. Copy-right © Toute reproduction, même partielle, des articles et illustrations publiés est interdite, sauf autorisation écrite de la rédaction | Direction et administration Rue de la Chocolatière 21, Case postale 62, CH-1026 Echandens-Denges, tél. (021) 331 41 41, fax (021) 331 41 55, www.agefi.comBilans de compétences bancaires La banque suisse change...Cours techniques bancaires et vous ?Certificats de spécialisation bancaireCertifications financières internationales (CFA, CAIA, FRM)Certification de conseiller en gestion de fortuneDiplômes universitaires postgrade en banque et finance (MAS, DAS, CAS) Rte des Jeunes 12, 1227 Genève Carouge - 022 827 30 00 - www.isfb.ch

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PAGE 6. Indices | | Janvier 2017CONSENSUS ISAGLes trois grands facteurs de risqueLe baril de pétrole, le dollar et normalisation plus rapide des taux des Fed Fund QUESTIONS DU MOIS DE JANVIER 2017le yuan conditionneront les pèseraient négativement sur ces pays. Aussi, leperformances des portefeuilles consensus ISAG surpondère la classe action dans 1- Retour du risque de récession en oui non sans avisen début d’année. un portefeuille balancé mais reste neutre sur le 2017 aux Etats-Unis 30% 70% 0% segment émergent. 2- 2017 sera une 9ème année de hausse Arthus jurus L’ISSUE la plus favorable porterait sur la per- pour les actions US 80% 20% 0% Economiste Stratégiste sistance de la corrélation positive entre le dollar 3- L’Europe sera la meilleure région pour Membre de l’ISAG américain et le prix du baril. Le dollar américain les actions en 2017 (en monnaie locale) 40% 60% 0% s’apprécierait modérément en 2017: le Consen- 4- Le taux à 10 ans US remonte à 3.50%L L’accord obtenu par l’OPEC amor- sus anticipe un rendement stable à 2.43% sur les dans le courant de l’année 2017 10% 90% 0% cerait une phase cyclique haussière obligations souveraines américaines à 10 ans, sur le marché pétrolier. La réduction en réaction à une accélération progressive de ALLOCATIONS D’ACTIFS de l’excès d’offre sur la demande re- l’activité économique et une hausse modérée de PORTEFEUILLE ÉQUILIBRÉ EN EURO présenterait un point d’inflexion qui l’inflation aux Etats-Unis. Une hausse du prix favoriserait l’épuisement des stocks du baril couplée à une appréciation limitée du Pondération Variation Pondération, relative*de baril dans un premier temps avant que l’appa- dollar américain serait bénéfique aux émergents en % moyenne mensuelle majoritéreil productif – dont la réaction aux variations de dont les revenus liés aux matières premières Majoritéprix reste contrainte par un horizon minimum de s’amélioreraient tout en limitant l’exposition de Monétaire 86 mois – ne réagisse à son tour. Ce mouvement et leur endettement libellé en dollar à une hausse Sous-pondéréune demande croissante au cours des prochaines trop rapide des taux des Fed Fund. Obligations publiques 12  Sur-pondéréannées soutiennent une stabilisation du prix du LE RISQUE d’une dévaluation plus forte du Sur-pondérébaril. Le consensus ISAG anticipe ainsi un prix yuan restera aussi significatif. La révision, au Obligations privées 24 du WTI à 60 dollars en 2017. 1er janvier 2017, du panier de devises utilisé par NeutreL’APPRÉCIATION durable d’un prix du baril la Banque centrale de Chine pour déterminer Actions 42  Neutreassouplirait les conditions financières sur les le cours pivot de la monnaie, rendra ses inter- Neutreémergents en réduisant les primes de risque, en ventions moins dépendantes des fluctuations du dont Europe* Neutrefavorisant un regain d’épargne dont l’accumu- dollar américain (22% contre 26% auparavant) Neutrelation est historiquement positivement corrélée et davantage tributaire de l’évolution de la mon- dont USA* Sur-pondéréau prix des matières premières, et en améliorant naie coréenne (10.8% contre 0% jusqu’à cetteles balances commerciales en particulier pour les année). Pour autant, une dépréciation du yuan dont Japon*pays producteurs. affecterait l’attractivité de la compétitivité-coûtEN REVANCHE, le regain d’inflation, le risque des autres pays émergents et reflèterait autant un dont émergents*de ralentissement de l’économie chinoise et la ralentissement de la croissance chinoise qu’un affaiblissement de la balance des paiements. A Matières premières 4  cet effet, la maîtrise des sorties de capitaux et le soutien à l’activité économique par l’assouplisse- Alternatifs 12  ment fiscal seront nécessaires pour maintenir le dynamisme de la demande chinoise dans le com- Total 100 merce international.  * Pondération relative au «benchmark» du répondant Le Consensus ISAG est une publication de l’Association des Stratégistes d’Investissement de Genève. Il représente la synthèse des prévisions mensuelles d’investissement de 19 établissements financiers genevois. Recevoir le consensus: www.isa-gva.org / LinkedIn ISAGAmericans welcomeLes gérants de fortune suissess’enregistrent auprès de la SEC américain afin d’échapper à toutes poursuites judi- LA SUISSE RESTE Car la Suisse reste une destination offshore attractivepour accueillir les clients US. ciaires. Les banques de catégorie 1 font l’objet d’une UNE DESTINATION pour la clientèle américaine, grâce au savoir faire hel- enquête pénale par le département américain de la ATTRACTIVE vétique en matière de gestion de fortune, ainsi que Alexandre Cavé justice, Credit Suisse et Julius Baer se sont déjà vus GRÂCE À SES l’environnement économique et politique stable Responsable audience Suisse romande infligés respectivement des amendes de 2,6 milliards COMPÉTENCES offert par le pays. Citywire et 547 millions de dollars. DANS LA GESTION «Nous sommes en Suisse par choix» commente En conséquence, un nombre limité de banques sont DE FORTUNE ET Yann Rousset de Pilotage Private Wealth, un gérantE n Octobre 2016, l’ambassadrice des donc prêtes à accepter les avoirs de clients américains À LA STABILITÉ indépendant spécialisé dans la clientèle américaine. Etats Unis auprès de la Suisse, Suzi car ceux-ci sont vus comme un risque potentiel. Ils DU PAYS. «Nous pourrions être établi ailleurs en Europe, mais LeVine, plaidait auprès des banques constituent aussi une clientèle coûteuse: certaines nous avons jugés que la Suisse était le meilleur en- helvétiques afin que ses 20  000 conci- banques augmentent ainsi les frais ou le dépôt mi- droit afin d’offrir une gestion de fortune transfronta- toyens expatriés dans le pays puissent nimum requis pour la clientèle américaine afin de lière à nos clients Nord-Américains.» avoir accès à leurs services. compenser la charge administrative supplémentaire. La diversification est aussi un facteur important,Ce plaidoyer illustre les difficultés rencontrées par Malgré ces contraintes, plusieurs acteurs suisses ont les portefeuilles types proposés aux Etats-Unis sontles citoyens américains à l’étranger depuis l’adoption lancés des services de gestion de fortune dédiés aux généralement très exposés aux actions et aux obliga-du Foreign Account Tax Compliance Act (FATCA) clients américains, dont les avoirs sont bien sur décla- tions américaines, la gestion de fortune Suisse peutpar les Etats-Unis afin d’identifier d’éventuels avoirs rés. Pour cela, l’enregistrement auprès de l’autorité offrir une meilleure diversification géographique desnon déclarés. Cette réglementation fiscale tentacu- américaine de surveillance des marchés financiers - investissements et un accès à un choix d’instrumentslaire à fortement alourdi la charge administrative des la Security and Exchange Commission (SEC) - est financiers plus large.banques en obligeant les institutions financières de une étape indispensable afin d’avoir accès au marché Outre les clients américains, ces gérants de fortune113 pays à transmettre les informations de comptes US au delà de 15 clients américains ou 25 million de spécialisés s’adressent aussi aux familles internatio-bancaires liés à des contribuables américains sous dollars d’avoirs sous gestion. nales ayant des liens professionnels ou personnelspeine de sanctions. «Where Americans Are Welcome», un site web avec les Etats Unis afin de les aider à naviguer laLa situation est encore plus complexe en Suisse ou spécialisé dans la gestion de fortune en Suisse pour complexité du système fiscal américain: «Nousles établissements bancaires ont lourdement fait les les américains, recense 48 gérants de fortune actifs sommes aussi mandatés pour la gestion de fortunefrais de l’offensive des Etats-Unis contre l’évasion fis- parmi les 70 entités suisses enregistrées auprès de la dans le cadre de familles internationales dont cer-cale. 77 établissements helvétiques dits de catégorie 2 SEC à la fin 2016, un nombre très limité d’acteurs à tains membres résident en Amérique du Nord,ont payé plus de 1,36 milliard de dollars d’amendes l’échelle de l’industrie de la gestion de fortune Suisse. même temporairement. Les trustees et les banquesdans le cadre du programme de régulation fiscale Les profils de ces sociétés sont variés: certaines sont dépositaires trouvent ainsi un partenaire spécialisé, des entités légalement distinctes appartenant à des avec l’assurance que les contraintes et les obligations banques, dont les leaders du marché UBS Swiss Fi- réglementaires applicables aux clients américains et nancial Advisors, Vontobel Swiss Wealth Advisors et canadiens soient respectées.» explique Elio Barzilay Pictet North America Advisors. Mais la majorité de de Mirelis Advisors à Genève. ces acteurs sont des gérants de fortune indépendants, Le nombre de gérants de fortune suisses enregistrés aussi bien spécialisés dans la clientèle américaine que auprès de la SEC est en augmentation, avec 10 nou- des généralistes voyant une opportunité d’acquérir veaux enregistrements nets en 2016, signe que la une nouvelle clientèle. clientèle américaine reste la bienvenue en Suisse. 

PAGE 7. Indices | | Janvier 2017 La Chronique de François-Serge LhabitantLe paradoxe des bonnes nouvellesA près un début d’année catastrophique, 2016 s’est finalement plutôt bien terminée, l’élec- une hausse du dollar de 15% sur l’année. Au-delà des effets d’an- Plus récemment, on a même vu fleurir des comparaisons entre tion inattendue de Donald Trump ayant litté- nonce, il convient donc d’être prudent. Il y a quelques mois, les le dividende payé par les actions et le rendement des obliga- ralement galvanisé les marchés financiers. Il marchés financiers pronostiquaient la fin du monde si Donald tions, et même la création d’une nouvelle catégorie d’actifs, les faut dire qu’armé de son outil favori, Twitter, Trump était élu. Aujourd’hui, ils l’encensent. Comme d’habi- «actions à haut rendement», particulièrement prisées des inves- le président élu a annoncé son intention de tude, ils ont la mémoire courte. tisseurs obligataires. Au risque de les décevoir, je pense qu’ilrétablir les barrières tarifaires, d’interdire les délocalisations, de Où investir en 2017? La Réserve fédérale devrait poursuivre s’agit d’une illusion. Personnellement, j’aurais même plutôt ten-baisser massivement les impôts pour les entreprises et les parti- lentement la normalisation de sa politique monétaire, et on as- dance à considérer le paiement d’un gros dividende comme uneculiers, de favoriser les exportations et de taxer lourdement les siste à une reprise progressive du rythme d’inflation aux Etats- très mauvaise nouvelle. Economiquement, payer un dividendeimportations, de réduire les dépenses budgétaires, et enfin de Unis. Les marchés obligataires américains risquent donc d’être signifie que l’entreprise ne sait pas quoi faire de ses liquidités,faire financer par ses voisins la construction d’une muraille qui tendus en 2017. Le cash ne rapportant pas grand-chose, il ne qu’elle ne trouve pas d’investissement valable, et passe donc leramènera celle de Chine au niveau d’un modèle réduit. Reste reste donc que les actions. Et comme il est difficile de les choisir, problème à ses actionnaires. Fiscalement, le dividende reçu estmaintenant à voir si tout ceci va être mis en place. la plupart des investisseurs achètent tout simplement l’indice. taxé comme un revenu, soit au plus haut taux d’imposition. IlLe protectionnisme fiscal aux Etats-Unis n’est pas nouveau. A titre d’exemple, la collecte nette du secteur mondial des ETF serait bien plus efficace pour l’actionnaire de se créer son propreLes historiens rappelleront que le Hawley-Smoot Tariff Act actions a été de 270 milliards de dollars en 2016, ce qui repré- dividende en vendant quelques actions. Non seulement chaquede 1930, qui avait relevé les droits de douane américains sur sente des flux colossaux et pousse continuellement les cours actionnaire pourrait ainsi créer le montant de «dividende» qu’ilplus de 20.000 biens importés à des niveaux record, avait eu à la hausse. Rappelons malheureusement que le prix d’une désire, mais en plus, ce dividende ne serait pas imposable (pasun effet désastreux sur l’économie et contribué à aggraver la action ne représente en aucun cas la valeur fondamentale de d’impôt sur les gains en capital privés en Suisse). Enfin et sur-Grande Dépression – la plupart des autres pays ayant appli- l’entreprise sous-jacente. Il représente tout simplement l’équi- tout, le dividende est mécaniquement détaché de l’action. Onqué des mesures de rétorsion. Plus récemment, le Homeland libre entre l’offre et la demande de titres, en supposant qu’il y voit donc difficilement comment cela créerait de la valeur. Mal-Investment Act de 2004, qui prévoyait une incitation fiscale ait un marché. A partir du moment où la demande devient gré tout ceci, les ETF sur les actions à haut rendement fleu-au rapatriement aux Etats-Unis d’investissements à l’étranger, irrationnelle, le cours s’envole. Et c’est exactement ce à quoi rissent et collectent allègrement des actifs.semble avoir eu plus de succès. On estime que près de 300 mil- on assiste aux Etats-Unis depuis plusieurs années. Un marché Le monde financier est devenu irrationnel. Et c’est tant mieux,liards de dollars appartenant à 843 entreprises sont retournés financier qui a triplé depuis 2009 devrait soulever quelques car c’est lorsque les marchés vont le réaliser et capituler que lessur le sol de l’Oncle Sam en 2004. Cependant, près de 90% questions. Un ratio cours/bénéfice de Shiller de 27 par rap- meilleures opportunités d’investissement vont se présenter. Aprèsde ces sommes n’ont pas été employées pour réinvestir aux port à sa médiane à long terme qui est de 16 devrait également tout, 1987, c’était il y a 30 ans. Dans cette perspective, nous vousEtats-Unis, créer des emplois, ou financer de la recherche et inquiéter, ou tout au moins, inviter à choisir sélectivement ses souhaitons une année 2017 dynamique et prospère. du développement. Elles ont été redistribuées aux actionnaires, titres. Or en pratique, il n’en est rien. Les investisseurs conti-malgré l’interdiction de le faire. Avec comme effet secondaire nuent à acheter l’indice, en gros et sans discernement, puisqu’il François-Serge Lhabitant est Professeur de Finance à l’EDHEC Business School. n’y a rien d’autre. L’article ne reflète que les vues personnelles de l’auteur.Joyeux anniversaire aux grandes idées d’investissement Invesco Global Targeted Returns Fund : un historique de résultats stables et sécurisants dans des marchés volatils1 Lorsque les marchés sont volatils, les idées susceptibles de générer des rendements positifs tout en évitant les écueils et les turbulences sont de plus en plus prisées. L’Invesco Global Targeted Returns Fund a pour objectif de répondre à ces attentes. Depuis son lancement il y a trois ans, il affiche des performances remarquablement stables1. Aussi souhaitons-nous un joyeux anniversaire à l’équipe d’investissement et aux investisseurs du fonds ! Pour en savoir plus : www.invescogtr.eu Il n’y a aucune garantie que le fonds génère un rendement positif ou atteigne son objectif de volatilité.1 Depuis son lancement en 2013, l‘Invesco Global Targeted Returns Fund a généré une performance brute de 16,39%, moyennant une volatilité de 3,92%. Performance brute en 2015 de 2,69% et en 2014 de 10,09%. Source : Invesco. Données au 18 décembre 2016. Date de lancement : 18 décembre 2013. Les chiffres de performance du fonds (classe d’actions de capitalisation A) sont indiqués en euros sur une base « mid to mid », revenus nets réinvestis et avant déduction des frais courants et des frais de transaction du portefeuille. Le chiffre ne tient pas compte des frais d’entrée imputables aux investisseurs individuels. Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs.Risques Principaux : La valeur des investissements et les revenus qui en découlent peuvent diminuer comme augmenter et il est possible que les investisseurs ne récupèrent pas la totalité du montant investi. Les titres de créance sont exposés aurisque de crédit, qui dépend de la capacité de l’emprunteur à rembourser les intérêts et le capital à la date de remboursement. Le fonds investira dans des produits dérivés (instruments complexes) pouvant comporter un effet de levier significatif, cequi implique de fortes fluctuations de la valeur du fonds. Le fonds peut détenir des titres de créance de qualité de crédit inférieure, ce qui peut entraîner de fortes fluctuations de la valeur du fonds. Pour connaître les risques complets du fond consultezle prospectus du fonds. Si les investisseur ne sont pas certains que ce produit est adéquat pour eux, ils doivent prendre conseil auprès d’un conseiller financier. Ce document est diffusé à titre d’information uniquement et ne formule aucun conseild’investissement. Toute souscription dans un fonds doit se faire sur le fondement du document d’informations clés pour l’investisseur, du prospectus, des rapports annuel et semi-annuel, et des statuts. Ces documents sont disponibles sans frais auprèsdu représentant en Suisse, Invesco Asset Management (Schweiz) AG, Talacker 34, 8001 Zurich. Le banquier domiciliataire en Suisse est BNP PARIBAS SECURITIES SERVICES, Paris, succursale de Zurich, Selnaustrasse 16, 8002 Zurich. Ce fonds estdomicilié à Luxembourg. CE3021/22122016INVE043-53_GTR_3Jahresanzeigen_281x198_FRA_V04.indd 1 22.12.16 16:22

PAGE 8. Indices | | Janvier 2017 | EntretienGrégoire BordierIl serait prudent d’attendre avant de poursuivrele processus d’échange automatique d’informations En Suisse, le nombre de ban- La migration de personnes aisées fait-elle quiers au chômage ne cesse qu’on ne place plus ses capitaux à Genève? de croître et ce mouvement devrait se poursuivre au Pas du tout. On vient toujours à Genève cours de 2017. Cependant, pour placer des capitaux, simplement le selon Grégoire Bordier, client n’est plus le même. Un Français Président de l’Association des Ban- domicilié en Belgique a des intérêts et quiers Privés Suisses, Vice-président de une situation fiscale différente que la l’Association de Banques Privées Suisses banque doit pouvoir analyser. La de- (ABPS), et associé du groupe Bordier & mande s’est complexifiée. Tant dans la Cie à Genève, la place financière suisse gestion fiscale optimisée qu’en ce qui va sortir renforcée de la restructuration concerne la situation juridique du client. provoquée par la fin du secret bancaire et les changements législatifs qui exigent Qu’est-ce que cela change concrètement? une plus grande transparence fiscale. Cela a changé le type d’outils et le En dépit de ces difficultés, les banques type de propositions que doit offrir suisses poursuivent leur croissance, une banque privée. Nous devons avoir même si c’est davantage à l’étranger. la capacité de produire des relevés fis- Malgré les taux d’intérêt négatifs, l’ap- caux dans de très nombreuses langues port net de fonds reste positif pour la et pour de nombreux pays. Pour cela, Suisse. Selon le banquier privé genevois, il faut suivre l’évolution de la fiscalité. les établissements bancaires étrangers qui Nous devons donc recruter, renforcer quittent actuellement Genève ou Zurich les structures. vont revenir en Suisse dès que la situa- tion se sera stabilisée et la place financière Que se passe-t-il pour la clientèle qui ne helvétique devrait connaître bientôt une voudrait pas être transparente fiscale- nouvelle phase d’expansion. ment? En ce qui concerne Nous assistons à une décroissance deLes banques l’échange automa- cette clientèle et cette tendance devraitétrangères vont tique d’informations, se poursuivre. Car le mouvement versrevenir s’installer Grégoire Bordier plus de transparence fiscale est mondial. relève que la Suisse Mais cette phase deen Suisse une fois a déjà fait un grand transition n’a pas Les Etats-Unis pas en pratiquant cet qu’un impact néga- ont prétendu queque la situation échange avec l’Union GRÉGOIRE BORDIER. PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION tif sur les établisse- FATCA équivalaitactuelle se sera Européenne et neuf DES BANQUIERS PRIVÉS SUISSES, VICE-PRÉSIDENT ments. Les apports à l’échange autres pays. Il estime DE L’ABPS, ASSOCIÉ DE BORDIER & CIE. nets d’argent restentstabilisée. qu’il serait à présent positifs. Dans un 1988 Licence en sciences commerciales et industrielles (UniGE) - environnement automatique et prudent d’attendre de Gérant de fortune chez DLJ Merchant Banking Group (1988-1992). un peu instable, la L’OCDE l’a accepté. voir ce que vont faire 1994 MBA, Université Amos Tuck School de Dartmouth (USA) - un certain nombre Spécialiste M&A au CS First Boston (1994-1997). Suisse continue à d’autres places finan- 1997 Rejoint Bordier & Cie en tant qu’Associé. attirer les capitaux Nous sommes cières directement 2013 Président de l’Association des Banquiers Privés Suisses. et à être attractive. sidérés par cette concurrentes avant de se précipiter pour 2015 Vice-président de l’Association de Banques Privées Suisses (ABPS). Malgré les taux d’in- attitude. poursuivre le processus. Le banquier insiste sur le fait que les Etats-Unis térêt négatifs? ont prétendu que FATCA équivalait à Oui, malgré les taux l’échange automatique d’informations et que l’OCDE en a été d’accord. Il d’intérêt négatifs. Les clients étrangers se demandent se dit sidéré par cette attitude. Pour lui, le comble serait que les Américains s’il faut conserver leurs avoirs déclarés en totalité dans se retrouvent de facto les seuls à garantir un secret bancaire, après avoir été leur pays ou en placer une partie à l’étranger. C’est beaucoup plus facile les champions de la transparence fiscale mondiale. de faire affaire avec la Suisse, parce qu’il n’y a rien à cacher. On peut télé- phoner, on peut envoyer des mails, on peut créer un compte par envoi de courrier. Dans ce nouvel environnement, le client compare les prix entre La majorité des banques suisses prévoit de réduire le nombre d’emplois en 2017; un compte en Suisse ou en Angleterre. Ce qui provoque dans certains cas la situation des banques privées est-elle toujours aussi difficile? une baisse des marges, aussi parce que les banques ont dû recruter des spé- Avec la fin du secret bancaire, la place financière suisse a connu un change- cialistes afin de répondre à la nouvelle complexité de la demande. Néan- ment de conditions-cadre important sur une période relativement courte. moins, nos frais sont similaires et parfois inférieurs à ceux d’autres pays. Cela a provoqué l’évolution de la clientèle et la restructuration des établis- sements vers un nouveau mode opérationnel. Nous assistons à une migra- Le franc fort n’a donc pas d’impact sur les banques privées? tion de personnes aisées jamais vu par le passé, de France en Belgique, de Le franc fort a un impact, parce que nous sommes une industrie exporta- France au Portugal, d’Angleterre au Portugal, de Russie en Angleterre. trice. Pour un établissement comme le nôtre, avec 70% de clientèle étran- gère, la masse sous gestion est impactée. Vous devez remplacer la force La migration des personnes a remplacé la migration des capitaux? du franc par de nouveaux actifs. Néanmoins, nos clients sont intéressés à La migration des personnes aisées s’est accélérée en raison d’une augmen- posséder un compte dans un pays où la monnaie est forte. S’ils diversifient tation de la ponction fiscale, suivie par une baisse considérable de l’intérêt leur patrimoine, leurs portefeuilles contiendront, sans surprise, des francs obtenu sur les placements. La combinaison de ces deux facteurs conduit suisses et ils bénéficieront de la force de cette monnaie, qui a toujours été à un appauvrissement. Pour trouver de la valeur, l’entrepreneur cherche un atout pour la Suisse. à réduire la fiscalité. Mais aujourd’hui, si vous voulez changer de régime fiscal, vous devez déménager. Sur une base mondiale, il y a un nouveau Les clients recherchent aussi la stabilité législative qui a disparu? paradigme : il n’y a plus de secret bancaire fiscal. Ce que le client n’aime pas, c’est l’instabilité. Les changements législatifs 

PAGE 9. Indices | | Janvier 2017 | Entretien Grégoire Bordierconstants déstabilisent le client qui recherche des solutions à long terme. Cela ne s’applique-t-il pas aux Etats-Unis?Avant, le secret bancaire rassurait. Aujourd’hui, la clientèle doit reconsi-dérer sa position. Mais elle a compris que ce mouvement est général sur Non. Les Etats-Unis ont mis en place FATCA qui est un échange automa-la planète. Après la phase d’abandon du secret bancaire, nous allons entrer tique d’informations qui ne va que dans une direction, celle des Etats-Unis.dans une période de stabilité. Ces derniers ne sont pas tenus de respecter les principes de l’OCDE. Ils ont une certaine puissance et ils ont prétendu que FATCA était équivalentCes changements législatifs sont-ils négatifs pour les banques privées? à l’échange automatique d’informations. L’OCDE a accepté de dire qu’il s’agissait d’une première étape, que c’était équivalent et qu’elle ne ferait pasSi nous entrons dans une période subissant moins de changements législa- pression sur les Etats-Unis.tifs, ils deviendront au contraire positifs. Ils renforceront la place financièresuisse. Simultanément, la croissance des banques suisses qui s’est ralen- Que pensez-vous de l’attitude de l’OCDE?tie ici, est en forte augmentation à l’étranger, notamment au niveau del’emploi. Notre établissement, par exemple, engage plus à l’étranger qu’en Nous sommes sidérés par l’attitude de l’OCDE.Suisse. Pourquoi les banques suisses ont-elles signé FACTA?Est-ce la raison pour laquelle Genève a perdu huit rangs au classement mondialdes places financières? Les banques ont besoin d’avoir accès au dollar. En tant qu’entreprises, ellesEn fonction des éléments de l’analyse, gestion de fortune, brokerage, fusion- sont contraintes de faire partie de FATCA. La plupart des banques dans leacquisition, il pourrait s’agir d’un phénomène à court terme. Je ne m’arrête monde a donc accepté cet accord. Ce qui a permis aux Etats-Unis de s’assu-pas à ces rankings. J’ignore si les autres places financières ont déjà pris la rer des informations sur l’entier de leurs contribuables, qui sont dans unmesure de la mue qu’a subie la place financière suisse. Les établissements système World Wide Assets. Mais la réciprocité n’est pas garantie. Il va y avoir une velléité de pousser les Etats-Unis dans cette direction-là.helvétiques ont fait leur mutation. La sonnette d’alarme d’une baisse dans Avec quelles chances de réussite?les rankings est en réalité positive, car elle réveille les gens. Nous allons travailler plus dur pour remonter la pente. Les Etats-Unis sont un animal complexe. On ne le connaît pas bien. Ce pro-Ce serait le comble cessus peut prendre un grand nombre d’années. Pour les banques suisses,si les Etats-Unis se Comment pouvez-vous être convaincu que la fin du c’est un souci parce que les conditions-cadre ont évolué d’un côté maisretrouvaient de facto secret bancaire et les mutations législatives auront pas de l’autre. Il faut savoir que 65 à 70% des comptes régularisés par lesles seuls à garantir pour effet de renforcer les banques suisses? Argentins et par les Brésiliens se trouvaient aux Etats-Unis. Donc, les USAun secret bancaire La seule chose qui pourrait s’y opposer, c’est un sont véritablement un endroit offshore où déposer son argent de façon à environnement où certains acteurs conservent les diversifier ses actifs. Nous le savons: les Etats-Unis sont très actifs dans ce pratiques d’autrefois. S’il n’y a que la Suisse qui se secteur.après avoir été les transforme et que toutes les autres places finan- Aux Etats-Unis, les procès font avancer la jurisprudence. Un procès initié par leschampions de la cières gardent le secret bancaire, si l’OCDE aban- banques suisses permettrait-il de contribuer à changer les pratiques?transparence fiscale donne soudainement le concept de transparencemondiale. fiscale, évidemment, là, ce pourrait être négatif. Il y a deux aspects à cette problématique. Le processus législatif qui peut Un des acteurs que nous observons de près, ce sont être accéléré à travers une pression internationale. Et il y a un côté éthique. les Etats-Unis, qui n’ont pas fait évoluer leur légis- Ce serait quand même très particulier si les Etats-Unis se retrouvaient lation et ne pratiquent pas l’échange automatique à être les seuls à garantir un secret bancaire de facto, après avoir été les d’informations. champions de la transparence fiscale mondiale. Quant à mettre en lumière les pratiques américaines à travers une plainte, il faudrait faire attention à Les Etats-Unis n’ont pourtant pas de secret bancaire? l’effet de boomerang et au risque de représailles. Certes, mais vous pouvez ouvrir un compte en La Suisse assiste pourtant à une concentration des éta- 65 à 70% desbanque aux USA et obtenir le même résultat qu’avec le secret bancaire. blissements bancaires et à un départ massif des banques comptes régularisésCertains établissements américains vendent activement ce système équi- étrangères? par les Argentinsvalent au secret bancaire. Les clients sont néanmoins conscients que les et les BrésiliensEtats-Unis vont certainement changer de modèle puisque ce sont eux qui Ce phénomène de concentration n’est pas nouveau. se trouvaient auxont initié le processus de transparence. J’espère qu’on ne dira pas qu’un cer- Mais il s’est accéléré surtout sur les banques étrangères, Etats-Unis. Les USAtain nombre de pays, comme les Bahamas, Dubaï, Singapour ou Panama, qui ont dit que la Suisse n’était plus le pays sur lequel sont véritablementpeuvent conserver le secret bancaire. Cela créerait un désavantage concur- elles voulaient concentrer leurs activités. Et elles ont un endroit offshorerentiel pour la Suisse. vendu leurs activités de private banking. Il y a eu une où déposer son diminution du nombre de banques, par fusion-acqui- argent de façon àLa Suisse a-t-elle agi trop rapidement sur ce dossier? sition ou par abandon de la licence bancaire. Cela me diversifier ses actifs. semble normal.La Suisse a déjà fait un grand pas en avant en pratiquant l’échange auto- Cette concentration va se poursuivre dans les annéesmatique d’informations avec l’UE, plus neuf autres pays. Il serait prudent qui viennent. Pour les établissements bancaires peud’attendre de voir ce que vont faire un certain nombre d’autres places fi- spécialisés, il est compliqué de s’adapter à toutes lesnancières directement concurrentes avant de se précipiter pour poursuivre situations vu l’évolution de l’environnement législatif.le processus. Selon l’OCDE, ce doit être un processus mondial que tout le Cela dit, ce processus ne touche que peu les très grosmonde suit, avec des pénalités pour les pays qui ne mettraient pas en place acteurs pour l’instant. Nous allons assister à une stabili-une telle transparence. sation de la situation, suivie très probablement par une expansion.L’OCDE a-t-elle publié un agenda à ce sujet? Les banques étrangères pourraient-elles ouvrir de nouveaux bureaux enNon, mais elle en a la volonté affichée. Il reste aussi à régler différents Suisse?problèmes. Nous ne souhaitons pas transmettre des informations sensiblesà des pays qui ne pourraient pas garantir la confidentialité des données. La Les banques étrangères vont revenir en Suisse. Il existe trois ou quatreproblématique d’une amnistie se pose également. Le pays doit voter une centres financiers cross-border clé dans le monde. Singapour-Hongkong, laloi qui permette au client de se régulariser sans pour autant prétériter la Suisse, Londres sur certains aspects spécifiques, et New York. En Europe, ilconcurrence internationale, sans dire que le seul moyen de régulariser, c’est existe un marché délimité dans lequel il faut être présent. Je ne serais pasde rapatrier les fonds. surpris qu’un certain nombre d’acteurs se disent: nous devons avoir une présence en Suisse. Et qui reviennent en Suisse. En Europe, il y a surtout laC’est ce que fait l’Italie non? place financière suisse.L’Italie avait comme velléité d’obliger ses ressortissants à rapatrier leurs Est-ce une bonne nouvelle pour l’emploi bancaire en Suisse?avoirs. Mais l’OCDE a fixé des règles claires et l’Italie est revenue en ar-rière. L’objectif de l’échange automatique d’informations, c’est la transpa- C’est une bonne nouvelle pour l’emploi bancaire. Une fois que la situationrence fiscale. Elle ne doit pas devenir un outil de politique économique. Il se sera stabilisée, nous retrouverons l’expansion en Suisse. Va-t-on se re-faut séparer la fiscalité de l’aspect économique. trouver avec le même type de collaborateurs qu’aujourd’hui? Peut-être pas. Mais nous formerons alors les collaborateurs dans des métiers différents. L’OCDE n’a-t-elle pas prévu que l’échange automatique d’informations ne puisseavoir lieu qu’avec un Etat qui le pratique également?  Propos recueillis par Giuseppe MelilloC’est le cas.

PAGE 10. Indices | | Janvier 2017Le thème PRODUITS FINANCIERS La génération de performancepasse par l’élargissement de l’universd’investissement traditionnel.Serge Alarcon | Head Portfolio Management, Bank J. Safra SarasinDécroissance démographiqueet protectionnisme à venirL’impensable arriva! La risée des ex- perts politiques lors de sa candida- Qu’en est-il du cru économique 2017? Tout prises conserve la capacité d’absorber des chocs ture aux primaires républicaines, d’abord, force est de constater que le cycle éco- de croissance tout en offrant des rendements Donald Trump est bel et bien nomique est mature et l’un des plus longs histo- absolus plus attrayants. Ensuite, il est indispen- devenu le 45e président des Etats- riquement parlant. Sa faiblesse relative devrait sable d’élargir l’univers d’investissement dans cependant permettre une longévité supérieure la recherche de rendements proches des actions Unis d’Amérique. Tout comme le aux cycles précédents. La croissance devrait donc avec une meilleure prévisibilité et résilience. IlBrexit, cet événement politique s’inscrit dans se maintenir à un rythme modéré de l’ordre de s’agit d’intégrer tout particulièrement les classesune logique découlant du mécontentement de 2,4%. Il est difficile d’anticiper pleinement l’im- d’actifs spécifiques de type «crédit» telles queplus en plus marqué d’une partie importante pact des politiques américaines à venir étant les obligations à haut rendement, la dette émer-des populations des pays développés. La grande donné l’absence d’un programme clairement gente, les «senior loans», les CoCo bonds ou lacrise financière, avec l’explosion de la bulle du défini par le candidat Trump. Il est toutefois dette subordonnée d’assurances. Bien que lecrédit, n’a fait qu’exposer au grand jour l’éten- permis d’espérer que celui du président Trump facteur de risque «crédit» soit commun à tousdue des inégalités croissantes en Europe et aux sera plus raisonnable, ne serait-ce que parce que ces actifs, leurs sources diffèrent et offrent uneEtats-Unis notamment. En effet, sur plusieurs nous vivons dans un monde de contraintes. Les diversification bienvenue avec la possibilité dedécennies, les tranches de population les moins premiers éléments laissent présager d’un effet mitiger le risque de duration pour certains. Laqualifiées ont constaté une stagnation de leurs positif de court terme sur la croissance grâce aux croissance modérée et la stabilisation du prix dusalaires réels depuis les années 1980 alors que potentielles coupes d’impôt et dépenses fiscales. pétrole sont favorables à ces placements. Enfin, laceux des tranches plus aisées ont bénéficié d’une A long terme cependant, les mesures protection- flexibilité est primordiale que ce soit au sein descroissance sensible. La globalisation tant décriée nistes, si elles se confirment, auraient un impact classes d’actifs ou au niveaun’est certes pas innocente. Il ne faut pas oublier négatif sur le potentiel de croissance. Cette élec- de l’allocation d’actifs. En ef- La flexibilité estque le retour de la Chine sur la scène internatio- tion a du moins eu le mérite de confirmer que, fet, l’approche monolithique primordiale quenale à la fin des années 1970, la chute du rideau en plus des politiques monétaires, les politiques du complexe émergent parde fer et la libéralisation de l’Inde ont rajouté un fiscales sont nécessaires pour influencer les at- exemple ignore des spécifi- ce soit au niveaumilliard de travailleurs bon marché au grand ate- tentes d’inflation. cités et réalités diverses qui de l’allocationlier mondial. Lorsque les inégalités deviennent SUR LE PLAN de la politique monétaire, la Ré- méritent d’être analyséesextrêmes, les populations se rebellent et les urnes serve Fédérale devrait poursuivre la normalisa- individuellement lors de d’actifs ou entre remplacent les guillotines. tion progressive avec deux hausses de taux en décisions d’investissement. sous classes d’actifs.La croissance Les partis aux extrêmes de 2017. En revanche, la Banque Centrale Euro- Par ailleurs, l’allocation stra-aux Etats-Unis l’échiquier politique tradi- péenne et la Banque du Japon ne pourront pas tégique se doit d’intégrer les tionnel exploitent avec un se permettre de mettre fin à leurs politiques mo- perspectives de rendement et corrélations par-devrait se maintenir succès grandissant un popu- nétaires accommodantes en raison des niveaux fois différentes des données historiques en défi-à un rythme modéré lisme toujours efficace dans d’inflation largement en dessous de leurs objec- nissant des scénarios atypiques. Celle-ci permetde l’ordre de 2,4% les périodes difficiles. tifs. Ceci devrait contenir la courbe de taux amé- de garder le cap et d’exploiter l’augmentation decette année. Avant de se plonger dans les ricaine en raison des flux d’investisseurs tentant la volatilité de court terme en saisissant les op- projections de court-terme, d’échapper aux taux négatifs. Par ailleurs, une portunités lorsqu’elles se présentent notamment il est intéressant d’analyser hausse de taux trop forte et rapide provoquerait grâce à l’utilisation de stratégies de couverture les tendances structurelles. un ralentissement de l’économie ainsi qu’une asymétrique.La montée du populisme coïncide avec l’inver- augmentation du service de la dette prohibitive.sion des facteurs démographiques pour les pro- Autre poids lourd de l’économie mondiale, la EN CONCLUSION, le climat politique tenduchaines décennies. Ainsi, l’Europe et la Chine Chine évolue entre surprises positives et néga- et l’inversion des tendances démographiquesenregistreront une diminution de leurs popula- tives au gré des stimulus fiscaux ou resserrements impliquent, pour les prochaines décennies, unetions. Plus important, ces baisses concerneront du marché immobilier respectivement. Sans être croissance économique inférieure au niveau pré-principalement les populations actives avec des inquiétant à horizon 12-18 mois, le futur proche cédant la grande crise financière et la normalisa-variations de l’ordre de -18% et -23% respective- devrait tendre vers une faible décélération eu tion de l’inflation. Sur les 12 prochains mois, lament entre 2015 et 2050. Alors que 500 millions égard aux récentes mesures visant à ralentir un croissance devrait être en ligne avec cette nou-de Chinois augmentaient la force de travail de secteur de la construction en surchauffe. velle tendance structurelle. En revanche, malgré1980 à 2015, 250 millions la quitteront ces 35 AU REGARD des valorisations des classes d’actifs une progression année sur année, l’inflation res-prochaines années. Dans ces conditions, à moins oscillant entre raisonnables et chères, la géné- tera contenue et les banques centrales demeure-de bénéficier d’un gain de productivité durable, ration de rendement s’avérera difficile. Dans ce ront encore très actives. La génération de per-la croissance économique réelle demeurera infé- contexte, un portefeuille en francs suisses se doit formance sera à nouveau un défi et nécessiterarieure à celle d’avant crise. Cet environnement de considérer des alternatives aux allocations l’élargissement de l’univers d’investissement,de long terme devrait engendrer une inflation traditionnelles. Tout d’abord, les obligations en une allocation stratégique plus granulaire s’éloi-plus élevée d’autant plus que les tendances pro- francs suisses sont un actif sans rendement de- gnant de certains actifs traditionnels non rému-tectionnistes freineront le commerce mondial et venu risqué. En revanche, la courbe de taux en nérateurs, ainsi qu’une allocation flexible et unel’immigration. Encore difficile à quantifier, l’au- dollars qu’elle soit gouvernementale ou d’entre- sélection de titres précise dans l’objectif d’inves-tomatisation exponentielle pourrait néanmoins tir dans les actifs offrant les meilleures perspec-altérer cette équation. tives de rendement ajusté au risque. 

PAGE 11. Indices | | Janvier 2017 | Produits financiersEncore quelques soubresauts en perspectiveLes événements politiques vont nouveau président devrait pouvoir imposer sa LA BCE VA mais les investisseurs peuvent se prémunircontinuer de créer des ricochets politique. SANS DOUTE contre des résultats inattendus au travers de lasur les marchés tout au long L’AMPLEUR de l’expansion budgétaire reste CONTINUER À diversification du portefeuille, autant en termesde l’année. Les investisseurs à définir, il n’en demeure pas moins que le cap SOUTENIR LA géographiques qu’en termes d’actifs.peuvent s’y préparer au travers choisi est globalement favorable aux actions CROISSANCE. Une orientation trop marquée en faveur desde la diversification. américaines. Toutefois les Etats-Unis étant déjà MÊME SI ELLE LÈVE actifs domestiques peut devenir coûteuse si les proches du plein-emploi, toute impulsion sup- UN PEU LE PIED DE politiques publiques deviennent plus protection- Philippe G. Müller, plémentaire risque d’alimenter l’inflation. Ce L’ACCÉLÉRATEUR. nistes et si la volatilité s’accroît. Mieux vaut cou- économiste responsable pour la Suisse qui du coup, renforcerait l’attrait des bons du vrir les risques de change, comme l’a confirmé Trésor américain indexé sur l’inflation. le Brexit.L’romande, Chief Investment Office d’UBS Malgré cette poussée supplémentaire de crois- DU CÔTÉ des marchés émergents, après la forte année 2016 aura été l’une des plus sance, la politique monétaire devrait rester rela- hausse de 2016, ils pourraient continuer sur insolites de ces dernières décen- tivement accommodante en 2017. En Suisse, il leur bonne lancée en 2017. Certes, quelques nies. L’élection de Donald Trump semble peu probable que la Banque nationale inquiétudes se pointent à l’horizon. L’élection à la présidence des Etats-Unis et la suisse ne resserre sa politique avant le début du de Donald Trump pourrait annoncer un protec- décision du Royaume-Uni de tour- deuxième semestre 2018. Ailleurs, la présidente tionnisme accru. C’est inquiétant pour les pays ner le dos à l’Union européenne de la Réserve fédérale, Janet Yellen, a parlé d’une axés sur les échanges commerciaux, comme leont pris de court les sondeurs d’opinion et les économie sous «pression maximale», ce qui im- Mexique, et pour les pays aux déficits courantsinvestisseurs. Ces événements historiques vont plique que la Fed est disposée à tolérer une infla- importants, qui risquent de souffrir si les tauxcontinuer à créer des ricochets sur les marchés tion qui dépasse légèrement l’objectif de 2%. d’intérêt américains augmentent encore.tout au long de 2017. Et d’autres soubresauts po- En attendant, la Banque centrale européenne Cela dit, les marchés émergents entament lalitiques pourraient encore se profiler à l’horizon va sans doute continuer à soutenir la croissance, nouvelle année avec le vent en poupe. Leurau vu des élections à venir dans plusieurs grands même si elle lève un peu le pied de l’accélérateur croissance économique et leurs bénéfices se sontpays européens. Alors, qu’en sera-t-il pour les et commence à réduire l’ampleur des achats obli- redressés. Et, comme en 2016, la demande mon-investisseurs? gataires plus tard dans l’année. C’est l’un des res- diale devrait continuer à profiter du soutien desIl leur faudra du temps pour prendre toute la sorts possibles pour un euro plus fort face au bil- principales banques centrales dans le monde etmesure de la nouvelle présidence outre-Atlan- let vert (et face au franc suisse), ce qui réduirait aussi de la vigueur des dépenses des ménagestique. Certes parfois versatile durant la cam- aussi la pression sur la Banque nationale suisse. aux Etats-Unis.pagne, Donald Trump a toutefois été clair sur sa De l’argent relativement facile et une croissance Enfin, il est tout à fait naturel que l’année à venirvolonté d’insuffler des impulsions budgétaires, économique persistante sont favorables aux soit dans la ligne de mire des investisseurs, maisnotamment au travers de diminutions d’impôts actions internationales, en particulier aux Etats- ceux-ci feraient aussi bien de garder un œil suret d’une hausse des dépenses d’investissement. Unis et sur les marchés émergents. la prochaine décennie. Vu que le gouvernementLe Congrès étant sous pavillon républicain, le Les investisseurs feraient aussi bien de se pré- chinois continue à diriger l’économie nationale parer à d’autres tourments politiques. Avec des vers des productions à plus forte valeur ajoutée, élections clés qui vont se tenir en France, en Alle- il faut s’attendre à ce que les sociétés du secteur magne, en Autriche et aux Pays-Bas. Elles pour- de l’automatisation et de la robotique bénéficient raient bien exprimer la popularité croissante des d’une plus forte dynamique. Tous ses aspects partis populistes et anti-mondialisation. Certes, devraient donner ample matière à réflexion aux il est impossible de prédire le verdict des urnes, investisseurs en 2017 et au-delà. L’eldorado des small et mid caps suissesVoilà deux ans que la BNSabolissait le cours plancher du ché des actions suisses: il compte 207 entreprises, LA CROISSANCE lors des trois dernières années, contre une perfor-franc. Les experts ne donnaient dont 20 du SMI. Les entreprises ont une capita- DES VENTES EST mance très forte de l’indice SPI ex-SMI, doit nouspas cher de la peau de l’économie lisation boursière comprise entre 120 millions et DE L’ORDRE DE rendre vigilant sur un potentiel retour du bâton,suisse et de ses entreprises. 240 milliards. 27 analystes suivent en moyenne 5% ET CELLE et nous faire surveiller un éventuel changement les entreprises du SMI, alors que seulement 4 DES BÉNÉFICES de style qui pourrait prendre place au profit des Nicolas Vialis suivent en moyenne les entreprises hors SMI. DE 12,5%. entreprises mastodontes du marché suisse. 51% du marché suisse est composé de Nestlé, CETTE TENDANCE Cependant, le côté fondamental ne nous faitL Gérant du fonds Bruellan Swiss Equities Novartis et Roche. 32% est composé du reste du DEVRAIT PERDURER pas penser que c’est sur le point d’arriver, mise à a croissance du PIB est retombée SMI, et 17% des 187 entreprises hors SMI, sou- EN 2017. part si un gros épisode de crise systémique arri- autour de 0% à la fin de l’année vent délaissées d’intérêt et pourtant à quel point vait et attirait les investisseurs dans les titres Safe 2015. C’était sans compter sur la pleines de potentiel. Heaven du SMI. résilience de l’économie, qui est n°1 Pour pouvoir naviguer au travers de ce marché, En effet, comme dans la plupart des marchés in- au classement de compétitivité des il faut non seulement choisir les bonnes entre- ternationaux, les nuages se sont épaissis tout au économies depuis 8 ans, et en tête prises, mais également savoir identifier le bon long de l’année au-dessus des prévisions de ventesdu nombre de patentes par habitant. segment: les «gros» du SMI ou les entreprises et de bénéfices des entreprises. Les entreprises duLa Suisse a publié au deuxième trimestre un PIB plus «petites» du SPI ex-SMI. SPI ont vu les prévisions de croissance de leursde 1,7%, et l’indicateur KOF, avancé de 6 mois, La réponse gagnante des trois dernières années ventes et de leurs bénéfices pour 2016 s’effon-pointe vers un PIB fin 2016 au-delà de 2%. En a clairement été d’être exposé au SPI ex-SMI, drer (une révision de 12 points de pourcentageajoutant à cela des taux d’intérêt historiquement qui a eu un rendement de +50% contre un SMI pour les bénéfices!). Cependant, en ne regardantbas qui ont fait exploser le prix des obligations de +14%. En témoigne l’essor et la forte perfor- que les entreprises hors SMI, celles qui ne pèsentde plus ou moins bonne qualité, et par la même mance des fonds suisses small et mid cap avec que des plumes dans le marché, le constat est trèsoccasion leur risque. Tout cela milite en faveur comme benchmark le SPI ex-SMI. Seulement, il différent.de l’attrait pour le marché des actions suisses, qui ne faut pas ignorer non plus les entreprises du Les attentes de croissance des ventes et des bé-peut se prévaloir d’avoir le taux de dividendes SMI. Sur la période précédente, de 2011 à 2013, néfices de ces entreprises n’ont pas été revues àle plus élevé du monde, un attrait qui pourrait le SMI a cette fois surperformé largement les la baisse, elle, mais ont au contraire augmentédurer au-delà des cotillons de fin d’année. entreprises hors SMI, +38% vs +3%. légèrement depuis le début de l’année. La crois-Le marché suisse des actions est un marché beau- Cette sous performance des entreprises du SMI sance des ventes est de l’ordre des +5% et cellecoup plus intéressant et profond que la pointe des bénéfices de +12,5% pour l’année 2016. Cettede l’iceberg la plus visible représentée par Nest- ÉVOLUTION DES VENTES ET BÉNÉFICES DES MID CAPS tendance devrait perdurer en 2017, où une crois-lé, Novartis, Roche, et le reste du SMI. Voici sance des ventes est annoncée autour de +5% etquelques points marquants pour mieux com- 2016 Au 01.01 au 15.03 Au 20.06 Au 20.09 des bénéfices de +10%.prendre les principales caractéristiques du mar- Rien de très étonnant, quand en regardant ces SPI Croissance +1,5% +0,6% +0,4% -1,8% entreprises de plus près, on réalise qu’elles sont des ventes souvent leaders mondial dans leur domaine. Cet eldorado d’entreprises de plus petites tailles Croissance +6% -1,6% -3,2% -5,4% mais à fort potentiel mérite définitivement plus des bénéfices d’attention! Et en premier de la part de la bourse suisse qui devrait revoir sa méthode de pondé- SPI ex-SMI Croissance +4,7% +5,2% +7,5% +5,1% ration de son indice boursier, qui n’est pas très des ventes représentatif de son économie.  Croissance +11% +11,5% +8,3% +12,3% des bénéfices

Au cœur del’actualité économique et financière avec Nina dos Santos Du lundi au vendredi dans The Business View à 12h sur CNN International

PAGE 13. Indices | | Janvier 2017 | Produits financiersLes effets de l’horizon de placementsur la performance d’un portefeuilleLe concept de la relation directe LA CROISSANCE à la probabilité que de telles pertes soient perma- tions. Il est intéressant de noter que les actions seentre le risque et le rendement DES DIVIDENDES nentes? Même s’il existait des réponses objectives sont un peu mieux comportées que les liquiditésest au cœur de l’investissement. A EU TENDANCE à ces questions, elles varieraient fortement en ou les obligations depuis 1929 si l’on étend la dé-La définition du risque n’est À S’ALIGNER fonction de la période de détention d’un inves- finition du risque à la probabilité de perte réellecependant pas chose aisée. SUR L’EXPANSION tisseur. En l’absence de réponses satisfaisantes, sur une période de détention d’une décennie. On DU PIB NOMINAL. le secteur a surtout choisi d’utiliser la volatilité, peut heureusement éviter une grande partie de c’est-à-dire la mesure dans laquelle les perfor- ce phénomène en considérant les performances William Hobbs mances varient par rapport à leur moyenne, en excédentaires dans l’optique des rendements sur Head of Investment Strategy Europe tant que mesure du risque. dividendes et de la croissance potentielle des di- Wealth and Investment Management Quoi qu’il en soit, nombre de choses peuvent videndes. se montrer volatiles sans être particulièrement Nous estimons qu’à terme les rendements obli-L Barclays risquées. Les recettes fiscales des Etats sont sou- gataires et la croissance nominale seront plus a théorie veut que pour chaque vent citées ici à titre d’exemple: elles sont suscep- ou moins similaires, tandis que la croissance des unité de risque supplémentaire à tibles de fluctuer massivement à court terme au dividendes a eu tendance, plus récemment, à laquelle nous nous exposons, nous sein des cycles économiques, mais à long terme, s’aligner sur l’expansion du PIB nominal. Si vos soyons rémunérés en conséquence. elles ont tendance à augmenter à mesure que la rendements excédentaires sont dérivés du ren- Sinon, pourquoi voudrait-on possé- croissance et l’inflation dopent les entrées de ma- dement sur dividendes disponible ajouté à toute der un actif plus risqué mais moins nière raisonnablement fiable. Par ailleurs, pour hausse de ce paiement de dividende minorée durémunérateur? Cette idée soutient l’essentiel des quiconque faisait confiance au taux de change rendement de l’actif sûr, on peut en déduire queréflexions relatives à l’allocation d’actifs à long euro/franc suisse en tant qu’indice de référence le rendement sur dividende représente votre ren-terme au sein d’un secteur et reflète naturelle- stable à faible risque au début de la décennie, la dement excédentaire sur actions sur la base desment la manière dont nous envisageons les éva- décision surprise de la Banque Nationale Suisse hypothèses précitées, même si la croissance infé-luations aujourd’hui. d’abandonner son indexation en janvier 2015 a rieure persiste.La prime de risque des actions – la performance fait l’effet d’une douche froide. A l’heure actuelle, le rendement sur dividendesen pourcentage au-delà de la performance «sans Dans tous les cas, c’est ce cadre de compréhen- des actions du monde développé - avec un ratiorisque» ou de celle des actifs à faible risque (em- sion des performances potentielles qui domine de distribution global plus ou moins durable -prunts d’Etat américains) supposément exigée le débat sur l’investissement aussi bien tactique correspond à peu près au rendement excéden-par les investisseurs rationnels – est l’une des que stratégique à l’heure actuelle. Si les rende- taire des actions par rapport aux obligations lon-conséquences du concept décrit ci-dessus et aide ments obligataires augmentent au cours des tri- gues au cours du siècle dernier.à comprendre pourquoi les actions, une catégorie mestres à venir, comme le prévoient de plus en Nous n’affirmons pas par-là que l’investissementd’actifs historiquement plus volatils, ont surper- plus d’acteurs, sur fond de léger raffermissement dans les actions est dénué de tout risque. A courtformé les autres catégories au fil du temps. de l’inflation et de politique monétaire moins terme, les risques (et la volatilité) peuvent êtreNotre premier problème relève de la notion de agressive, la valeur actuelle des flux de trésore- considérables, voire terrifiants, même pour lesrisque et de la manière de le mesurer. Le risque rie/dividendes des entreprises devrait s’en trou- initiés.n’est pas un concept bien défini: se réfère-t-il à la ver diminuée, toutes autres choses restant égales. Par le passé, les investisseurs peu chanceux ontprobabilité de perte, à l’ampleur de ces pertes ou En d’autres termes, une hausse des rendements traversé de longues périodes de pertes réelles, obligataires s’accompagnera probablement d’une un autre signe de la nature capricieuse de cette baisse des actions. prime de risque. Cependant, plus notre horizon Cette observation pourrait accorder trop d’im- de placement est long, meilleure est la récom- portance au concept de prime de risque des ac- pense, quelle qu’elle soit.  François Savary Opinion Chief Investment Officer et responsable de la politique d’investissement du groupe Prime PartnersTrop beau pour être vrai?Nous voilà donc sorti de 2016 avec un magnifique «Trump Il est vrai que les plus optimistes peuvent mettre en exergue l’euphorie. Il y a ensuite un fait inéluctable: le cycle actuel estrally» qui ne peut que satisfaire ceux qui avaient misé sur une des développements favorables. Il y a d’abord le «plan déjà avancé après sept voire huit ans de reprise aux USA. Lepoussée des actions dans le sillage de l’élection du magnat Trump» de relance fiscale avec ses deux axes: la réforme faible niveau du chômage américain ne dit d’ailleurs rien dede l’immobilier. Oubliées les craintes de récession mondiale fiscale d’un côté et les dépenses d’infrastructures de l’autre. différent. Au demeurant, le niveau élevé des évaluations surqui abondaient en début d’année, écartés les chocs poli- On verra ce qu’il adviendra au final des propositions du futur les indices boursiers ne laisse guère de doute sur le fait quetiques et les votes sanction britannique, italien et, dans une locataire de la Maison Blanche, mais une chose est certaine, le rally récent des actions doit être caractérisé de progres-certaine mesure, américain (sachant que Madame Clinton a il ne faut pas escompter une mise en œuvre rapide de ce sion de seconde phase du cycle. Une constatation qui doittout de même gagné 2 millions de suffrages de plus que son programme, dont les effets pourraient devoir attendre 2018. d’autant plus inciter à la vigilance que les USA demeurentadversaire). Sans importance les tensions géopolitiques que Il y a ensuite la forte amélioration des surprises économiques leader dans le cycle conjoncturel.l’administration américaine sortante alimente dans le cas mondiales depuis quelques semaines. Le phénomène tend à Les autres économies ne semblent pas disposer des forcesrusse alors que la future équipe Trump a déjà durci le ton à accréditer l’idée que les opérateurs de marché étaient trop nécessaires pour prendre le relais de l’Oncle Sam. La Chinel’égard de la Chine. Il y a aussi la tension marquée sur les ren- pessimistes sur l’état de la conjoncture internationale. Le reste sous la menace de son système financier et de sesdements obligataires qui ne semble pas inquiéter les investis- retour à la réalité peut donc justifier le regain d’intérêt pour excès de levier accumulés depuis dix ans. L’Europe demeureseurs alors que les taux à dix ans des obligations américaines les placements boursiers, qui a d’ailleurs largement profité confrontée à ses freins structurels qui l’empêchent de pouvoirsont tout de même 120 points de base plus élevés qu’en aux secteurs les plus cycliques. Enfin, nul ne peut ignorer espérer dépasser les 1.5-17% de croissance. Enfin, l’économiejuillet 2016! Le regain de vigueur de la devise de l’Oncle Sam, l’inflexion des attentes de bénéfices, non seulement aux USA mondiale ne peut pas espérer trouver de planche de salut duque la hausse des taux alimente, ne suscite guère plus de mais également dans les autres régions du monde. Cette côté de l’archipel nippon. Il ne faudrait donc pas que l’écono-circonspection au sein de la communauté financière. Pourtant évolution, à laquelle on ne croyait plus après quasiment mie américaine connaisse un accès de faiblesse au début deconjuguée au changement d’orientation des taux américains, deux ans de disette sur la profitabilité des entreprises, est 2017, car la balance des attentes, qui penche actuellementla reprise du dollar représente un resserrement des condi- sans conteste arrivée au meilleur moment pour pousser les en faveur des optimistes, pourrait connaître un rééquilibragetions financières au pays du Président-tweeteur. investisseurs à reconsidérer leur exposition sur les bourses pour le moins compliqué.La capacité du marché des actions à ignorer les signes néga- internationales. En conclusion, s’il est trop tôt pour affirmer de manièretifs n’est-elle que le pendant logique des craintes excessives Tout cela pour dire que le comportement des marchés depuis péremptoire que l’optimisme boursier des derniers moisqui habitaient les opérateurs de marché au cours du premier quelques semaines doit nourrir une certaine réserve. Si l’on ne durera pas, il faut néanmoins rester vigilant et évitersemestre 2016? Certains ne sont pas loin de le penser pour ne peut nier des développements positifs, le fort rebond de prendre ses désirs pour la réalité. Les marchés les plusjustifier ce qui reste une bonne année pour les placements de l’optimisme au sein des intervenants de marché est dangereux sont ceux nourris par les espoirs plutôt que par laboursiers, particulièrement aux USA. le premier indicateur qui peut justifier de ne pas céder à réalité. 

PAGE 14. Indices | | Janvier 2017 | Produits financiersLe nouveau cycle du segment valueLes facteurs contraires aux LES MULTIPLES DE ments value sont en train de fléchir et les oppor- est le compagnon fidèle de l’investisseur. Lesinvestissements value sont VALORISATION tunités s’accroissent pour les investisseurs misant valorisations et les facteurs value sont un prin-en train de fléchir. Le secteur SPÉCIFIQUES À sur les titres value. En 2016, l’indice MSCI World cipe fondamental d’une forte performance surenregistre une surperformance CERTAINS TITRES Value a en effet dépassé de 1002 pb la perfor- le long terme et nous pensons que cela restera ledepuis le début de 2016. SE SONT ÉLARGIS. mance de l’indice MSCI World Growth. cas encore longtemps. ILS OFFRENT UN Pourquoi ce changement? Après une période Cela dit, il s’agit autant de garder le cap sur un Sebastien Mallet CONTEXTE PROPICE d’écarts de valorisation inhabituellement faibles marché turbulent que de trouver un certain Portfolio Manager, Global Value Equity À UNE SÉLECTION sur fond de marché boursier en hausse ces der- équilibre dans votre approche de l’investisse- Strategy, T. Rowe Price DE TITRES VALUE. nières années, les multiples de valorisation spéci- ment value. Les entreprises affichant un rende- fiques à certains titres se sont élargis, offrant ain- ment élevé des flux de liquidités ainsi que desP our de nombreux investisseurs si un contexte davantage propice à une sélection dividendes attrayants resteront une source de value (valeur), ces dernières an- de titres value. En effet, après un début d’année performances supérieures, notamment dans un nées se sont révélées difficiles, 2016 volatil en raison des préoccupations liées environnement de croissance molle. marquées par un contexte de à la Chine et au marché du pétrole, suivi de la De surcroît, si la tendance actuelle laisse peu faible croissance, des changements surprise du référendum sur le Brexit, l’année a de place à l’optimisme dans un proche avenir, structurels en Chine, des risques été marquée par un climat de controverses, de nous continuons d’observer de nombreusesmacroéconomiques élevés et des épisodes de forte confusions et d’incertitudes, entraînant un élar- entreprises d’envergure mondiale qui offrentvolatilité. Tandis que les titres de croissance pré- gissement des écarts de taux. Le moral chan- aujourd’hui des valorisations plus attrayantessentent une tendance naturelle à surperformer geant des investisseurs s’est ensuite traduit par une fois les marchés calmés. En parallèle, lalorsque la croissance économique est faible (du un été solide pour les marchés des actions et les nature dynamisante des incertitudes et le replifait que les investisseurs sont plus enclins à payer valeurs cycliques en particulier. de certaines valeurs à forte croissance créent desune prime), l’ampleur de la sous-performance de Les investisseurs value ont également constaté conditions plus équitables alors que nous traver-nombreux facteurs value donne du fil à retordre le recul de la poussée des valeurs de croissance sons une période difficile du cycle économique.en matière d’investissement. américaines enregistrée en 2015 lorsque 5 va- Certes, il ne s’agit peut-être pas d’un cycle deepLes vents contraires aux investissements value leurs vedettes de la croissance, les FANGS (Fa- value, mais les opportunités de titres à disposi-sont en train de fléchir et les opportunités s’ac- cebook, Amazon, Netflix, Google et Salesforce. tion des investisseurs value sont certainementcroissent pour les investisseurs misant sur les com), ont représenté plus de 95% de la perfor- en train d’augmenter.titres value. Les vents contraires aux investisse- mance de l’indice S&P 500. Cette année, la cor- Quels que soient la philosophie ou le style rélation entre ces valeurs a baissé alors que les adoptés, le succès des investissements nécessite investisseurs ont commencé à renouer avec un un savant mélange d’adaptation et d’obstina- moral plus stable. Par conséquent, la pression tion. L’évolution des investissements value est sur les indices value s’est atténuée. peut-être déconcertante pour certains, mais ce Malgré ces évolutions, nous sommes d’avis que style trouve sa valeur dans des erreurs d’éva- peu d’investisseurs sont en mesure de prévoir luation d’actifs et recèle une fantastique source avec précision le tournant dans un cycle donné. d’opportunités pour les investisseurs patients Nous rappelons par conséquent que la patience et prévoyants.  Marchés Philippe Schindler CIO, Blue Lakes AdvisorsAugmentation des risques imprévisiblesLe repricing progressif Un nouveau paradigme macro mondial est loin inflation flirtant avec les 3% durant une ou deux les banques centrales anglo-saxonnes sont, l’unedes grandes classes d’être acquis. Quelle différence une élection peut années) pour durablement dissiper les reliquats après l’autre, en train de repenser la «répressiond’actifs s’est accéléré faire! La créature née aux États-Unis, «Trumpono- de déflation et pour aider l’économie à digérer le financière».avec l’élection de mics», frappe fort les esprits des économistes et les lourd fardeau de sa dette. Même si la croissance La production de liquidités excédentaires dans lesDonald Trump. Mais marchés, bien avant d’être opérationnelle! Certes, potentielle américaine devait augmenter durable- pays anglo-saxons ralentira en 2017, pour diffé-il est prématuré des taux d’imposition plus faibles sur les sociétés ment, cela n’améliorerait pas les perspectives de rentes raisons. La Fed s’inquiète de la stabilitéde conclure à un risquent de provoquer une injection de liquidi- croissance désastreuses du Japon et médiocres en financière et des premiers signes de bulles (immobi-changement majeur tés dans des projets domestiques et les banques. zone euro. lier commercial). S’étant engagée en premier dansde l’investissement. L’esprit d’entreprise, et finalement l’investissement, En bref, en raison de facteurs structurels, le paysage le ZIRP, elle est logiquement la première à tenter de peuvent également être stimulés. Cela aurait des économique global restera caractérisé par une offre sortir de la politique non conventionnelle et donc, répercussions sur le levier financier des entreprises excédentaire et une demande atone, une épargne sur le point de dégonfler son bilan. Une voie douce et sur le volume des émissions libellées en dollars. excessive face à l’investissement. Ce phénomène a et délicate vers la normalisation est maintenant Davantage de relance budgétaire soutiendra la alimenté la baisse séculaire des taux d’intérêt réels incontournable et sera probablement bien accueillie demande. ces 35 dernières années. Trumponomics n’amélio- par les investisseurs. Un changement profond du Pourtant, la plupart de ces changements sont avant rera ni la démographie ni ne réduira, en pratique, monétarisme anti-inflationniste à la gestion de la tout psychologiques. Les grands projets d’infras- le déficit courant américain. Des investissements demande keynésienne est en cours aux États-Unis. tructure prendront du temps à se mettre en place. plus soutenus, et donc des dépenses dans l’innova- La question fondamentale de l’indépendance des La règlementation de Bâle IV, qui devrait débuter tion, ne favoriseront pas le rapatriement d’emplois banques centrales doit être surveillée très attenti- début 2019, pourrait forcer au désendettement des manufacturiers, contribuant ainsi à la croissance de vement. banques, ce qui pourrait sérieusement entraver le la population active... Sommes-nous à l’aube d’une «grande rotation»? financement des infrastructures. Les restrictions sur Les éventuels gains de productivité prendront Un processus de reflation se matérialise, qui ne le commerce et l’immigration exacerberont certai- du temps. Les oscillations cycliques autour de la résulte pas de dévaluations compétitives. Il est nement les pressions inflationnistes, à un moment croissance tendancielle seront amplifiées par Trum- intéressant de noter que les anticipations d’infla- où le marché du travail est proche du plein emploi, ponomics. Les risques de déflation dans les pays tion à long terme aux États-Unis et dans l’Union avec les premiers signes de pressions salariales. anglo-saxons sont en déclin. Un cycle économique européenne ont effectivement changé durant les Cette pression sur les prix des biens et des services américain plus charpenté augmentera les risques de vacances d’été et ont constamment progressé sera accueillie avec bonheur par la Fed dans une récession pour 2019-2020. depuis. La Chine est également en train de se première phase, compte tenu du resserrement des Vers un péché d’omission? L’élection de Donald redresser, alors que jusqu’à présent le Japon fait conditions financières résultant de la hausse des Trump a créé un remodelage politique, géopolitique toujours exception (l’inflation à long terme étant taux et du dollar. et économique majeur. Pour sûr, les Trumponomics bloquée à environ 0%). Le «repricing» progressif Une politique budgétaire plus souple et une seront disruptifs, mais ils intègrent de grands des grandes classes d’actifs, qui a commencé après politique monétaire plus restrictive devraient, risques et menaces. La courbe d’apprentissage le Brexit, a brutalement accéléré dans la foulée de comme lors du premier mandat de Reagan, soutenir du nouveau président élu des États-Unis, qui n’a l’élection de M. Trump. Un réveil brutal a sanction- davantage le dollar, alors que le protectionnisme aucune expérience en politique, sera abrupte. né les investisseurs obligataires. Le repricing n’est l’affaiblirait et augmenterait le risque pays. Compte Qu’adviendra-t-il de l’indépendance des banques pas terminé. Mais il est prématuré de conclure à tenu de cette situation, Janet Yellen privilégiera une centrales dans un nouveau régime? Nous entrons la «grande rotation» qui bouleverserait le paysage économie temporairement en surchauffe (avec une en effet dans un nouveau régime monétaire, où d’investissement. 

PAGE 15. Indices | | Janvier 2017 | Produits financiersIls sont appelés à prendre les commandes de l’économie américaine.Les Millennials réclament une attention toute particulière.Le nouveau moteur de la croissance US Guy Charlet surtout influencée par les nouvelles technologies CETTE GÉNÉRATION selon qu’ils appartiennent à la tranche plus jeune Analyste-gérant, Banque Piguet Galland et s’y emploie à merveille pour les utiliser à ses VA HÉRITER DE ou plus vieille de leur génération. Mais de façon fins. Sur ce point les Millennials se distinguent. LA FORTUNE générale, ils tendent à privilégier les loisirs au tra-O n les dits cyniques, narcissistes, Ils s’affichent sur les réseaux sociaux, se mettent COLOSSALE DE vail, passent plus de temps sur leur smartphone superficiels, peu empathiques en scène et touchent ainsi à la «micro-célébrité». LEURS PARENTS pour écouter de la musique, voir des vidéos ou et paresseux, mais ils sont aussi On pourrait les croire obsédés par leur image, QUI APPROCHE LES faire du shopping. Ils consacrent du temps à décontractés, confiants, indé- mais lorsqu’on leur demande s’ils trouvent que 40.000 MILLIARDS prendre soin d’eux et préfèrent les expériences pendants et ouverts d’esprit. leur génération passe trop de temps à partager des DE DOLLARS. aux produits, achètent moins de bijoux ou d’ac- Les Millennials rassemblent informations personnelles en ligne, 90% des Mil- cessoires mais voyagent davantage et sortent plus aux Etats-Unis 75 millions d’individus âgés entre lennials répondent par l’affirmative. Preuve qu’ils volontiers au restaurant. Autant de thèmes qui 20 et 36 ans. Ils représentent de fait la plus im- sont aussi capables d’une certaine autocritique. justifient une sélection de titres dédiée, axée sur portante génération en nombre depuis qu’ils ont Par ailleurs, l’environnement globalisé dans le- ces Millennials. détrôné en 2016 leurs parents, les baby boomers. quel ils vivent les rend plus ouverts sur le monde, A présent que la plupart d’entre eux arrive à l’âge plus libéraux sur de nombreux sujets sociaux et LES PRINCIPAUX SECTEURS concernés sont de se marier et que l’économie américaine prend indépendants des institutions politiques et reli- bien évidemment ceux de la consommation et de un tournant favorable, leur pouvoir d’achat de- gieuses. Ils sont décomplexés face à l’autorité ou la technologie, entre lesquels la frontière est sou- vrait progresser considérablement. Dès lors, la à la hiérarchie. Autant d’atouts pour affronter le vent mince. Ils englobent donc le commerce élec- compréhension de leurs besoins s’avère une prio- monde professionnel. tronique, la musique live et en streaming, Inter- rité stratégique pour les entreprises au cours des Les premiers Millennials sont entrés sur le mar- net et les réseaux sociaux, les voyages en ligne, les prochaines années. ché du travail lorsque la grande récession les médias, les restaurants, la nourriture bio, le sport, Certains chercheurs ont avancé l’hypothèse se- a touchés de plein fouet en 2008. Pour autant, les jeux et l’immobilier. Amazon, Wayfair sur le lon laquelle l’éducation prodiguée par les géné- leur confiance dans l’avenir n’est pas atteinte. segment des meubles, Pandora pour la musique, rations précédentes a stimulé l’estime de soi au En réalité elle est plutôt comparable à celle des Facebook, Google, Expédia, Comcast, Starbucks, point de faire des Millennials une génération générations précédentes. Leur formation va Zoe’s Kitchen, Whole Foods, Nike, Electronic narcissiste qui, en se confrontant aux réalités pro- plus loin aussi, ce qui augmente leurs chances Arts ou American Homes4Rent sont aujourd’hui fessionnelles, risque de perdre ses illusions. L’ave- de succès économique. Leur revenu, estimé à quelques unes des entreprises les mieux position- nir nous le dira, mais plus que le produit d’une près de 4000 milliards de dollars devrait égaler nées sur ce créneau des Millennials. surprotection, il semble que cette génération soit celui des baby boomers en 2020 et doubler d’ici Dans la mesure où ces titres se trouvent essentiel- 2025. De plus, ils vont hériter à terme de la for- lement dans des secteurs cycliques, ils sont d’au- tune colossale de leurs parents, qui approche les tant plus susceptibles de réagir à d’éventuelles 40.000 milliards. corrections de marché. Il est donc nécessaire de se Leurs modes de consommation sont l’aboutisse- concentrer sur des sociétés qui bénéficient majo- ment des questions abordées plus haut, d’ordre ritairement de la demande des Millennials, avec psychologique, sociologique et économique. Et des perspecti ves de croissance supérieure pour ce sont des modes ou schémas complexes, car les un prix raisonnable et un potentiel qui s’apprécie Millennials ne consomment pas la même chose sur le moyen/long terme. Le moment opportun pour investirdans les marchés émergentsNous avons eu un revirement terme, a diminué, alors que d’un autre côté, la LES ÉCONOMIES rants saines ou en amélioration. À cet égard, lescomplet de ces marchés actions. prime de risque se situe aujourd’hui à des som- ASIATIQUES économies asiatiques sortent du lot, car, globa-Les valeurs qui s’étaient effon- mets historiques. Alors que les autorités moné- SORTENT DU LOT. lement, elles continuent à enregistrer des excé-drées en 2015 ont grimpé en taires des marchés développés continuent infati- ELLES CONTINUENT dents record au titre de la balance courante.flèche en 2016. Où cela va-t-il gablement leurs politiques non conventionnelles, D’ENREGISTRER 2. Des secteurs sous-pénétrés qui sont en passe deconduire? les banques centrales des pays émergents, de GLOBALEMENT bénéficier de motifs de croissance à long terme et leur côté, mènent des politiques orthodoxes qui DES EXCÉDENTS de croître malgré la tendance générale des mar- Xavier Hovasse portent leurs fruits. L’inflation ralentit tandis que RECORD DE LA chés. En fait, les investisseurs attentifs trouve- Directeur des actions émergentes les banques centrales maintiennent des taux éle- BALANCE ront des poches de croissance dans de nombreux chez Carmignac vés, offrant des rendements réels importants, en COURANTE. secteurs encore sous-pénétrés en Asie, mais éga- particulier au Brésil, en Russie ou en Indonésie. lement dans des régions aux perspectives écono-L ’année 2015 fut une année éprou- Nous pensons qu’il sera toujours difficile de me- miques faibles. Par exemple, le secteur de l’assu- vante pour les marchés émergents surer «le» bon moment pour investir, et que cela rance reste largement sous-pénétré au Brésil et avec entre autres une dévaluation pourrait être davantage une question de chance offre ainsi un potentiel de croissance à long terme. du yuan, l’effondrement de nom- que de véritable savoir-faire. Toutefois, pour les 3. Une sélection rigoureuse des titres: les indices breuses monnaies émergentes personnes qui hésitent encore, le moment n’est des marchés émergents comprennent une large et l’imposition du marché local peut-être pas mal choisi pour revenir aux actions part de sociétés qui sont soit fortement endettées,chinois etc. En 2016, les marchés émergents ont émergentes. soit peu rentables. C’est pourquoi nous recom-retrouvé un nouveau souffle grâce au rebond des Il est important toutefois de garder à l’esprit mandons de se concentrer sur des business mo-prix des matières premières, la baisse du dollar, qu’un élément primordial semble toujours man- dèles forts en liquidités capables d’autofinancerune attitude plus conciliante de la Fed, et la sta- quer dans ce contexte rassurant: la croissance. En leur croissance par leurs propres moyens, sansbilisation des indicateurs clés en Chine. Tous ces fait, beaucoup de problèmes structurels des mar- augmenter l’effet de levier ni diluer l’action-éléments ont contribué à l’amélioration du pro- chés émergents demeurent intacts: commerce nariat. Nous avons également une préférencefil risque/rendement. Effectivement, le risque, mondial faible, croissance des marchés dévelop- pour des activités qui consomment peu d’actifsdéfini comme la somme du déficit de la balance pés peu rassurante, effets de levier élevés et sou- et des entreprises à cash-flows négatifs. Pre-courante et des niveaux de dette externes à court cis de capacités excédentaires. Pour cette raison, nons la Chine, comme exemple, où les occasions nous conservons une approche sélective atten- d’investissement attrayantes abondent, mais où tive, avec un focus sur la croissance séculaire et l’encours général de la dette est inquiétant. Dans les fondamentaux des pays, des secteurs et des ce pays, nous sommes positionnés de manière à sociétés dans lesquelles nous investissons. Nous limiter l’exposition à la partie la plus risquée de recherchons donc: l’économie et au risque de crédit pour favoriser 1. Des pays avec des fondamentaux macroéco- plutôt des entreprises sans dettes et dans les sec- nomiques sains, qui offrent une croissance inté- teurs de la «nouvelle économie» tels que l’inter- rieure élevée et des balances de paiements cou- net et les industries liées à la consommation. 

PAGE 16. Indices | | Janvier 2017 | Produits financiersMARCHÉS OBLIGATAIRESLe cycle n’est pas arrivé à son termeLe segment des obligations UN CHANGEMENT La trajectoire que prendra le marché à l’avenir, par les obligations qu’ils détiennent. Ils ontmondiales recèle toujours des RADICAL DE à savoir une correction ou un effondrement, est tendance à avoir une vision court-termiste desopportunités. Alors que l’ampleur DISCOURS DE LA largement dictée par les prévisions d’inflation, choses. Dans de nombreuses obligations, en par-des valorisations et la profusion BCE ENTRAÎNERAIT lesquelles ont changé ces dernières semaines, ticulier les plus risquées, l’exposition principaled’emprunts à rendements UNE CORRECTION et même de façon radicale suite aux élections est liée au risque de crédit, lequel entre essen-négatifs font monter la pression. DES MARCHÉS. américaines. Tant que les prévisions d’inflation tiellement en jeu lorsque les dettes figurant au VOIRE UN ACCÈS restent très faibles, l’environnement peut persis- bilan de l’émetteur – qu’il s’agisse d’un Etat ou Fatima Luis DE PANIQUE. ter en l’état. Cela dit, compte tenu de la réaction d’une entreprise – commencent à peser lourd. Gestionnaire de portefeuille obligataire à l’amélioration des résultats dans la zone euro et Si les dettes augmentent, c’est soit parce que les des taux américains appelés à remonter suite aux bénéfices chutent, car l’économie bat de l’aile,S senior chez Mirabaud Asset Management élections outre-Atlantique, le marché obligataire soit parce que l’émetteur s’endette plus pour réa- ur fond de croissance lente et d’in- européen a emboîté le pas à son homologue amé- liser des acquisitions ou croître, ce qui intervient flation faible, la persistance de poli- ricain, enregistrant une tout aussi piètre perfor- en règle générale dans un contexte d’embel- tiques de taux d’intérêt bas indique- mance. Les bénéfices économiques apportés par lie conjoncturelle. De nombreux investisseurs rait que le cycle obligataire n’est pas les mesures de politique monétaire déployées par orientés sur le court terme risquent d’être surpris encore arrivé à son terme. L’issue de les banques centrales devraient s’estomper légè- par l’évolution des prix et d’agir dans la précipi- l’élection présidentielle américaine a rement à terme, si bien qu’il ne faut plus compter tation. Nous estimons que ce risque est d’autant déclenché une vague de ventes massives, les opé- trop longtemps sur les rachats d’obligations pour plus important pour certaines obligations de rateurs estimant qu’un point d’inflexion pourrait soutenir les cours obligataires. marchés émergents, un créneau qui a connu une avoir été atteint pour l’inflation. IL EST CERTAIN maintenant que la Fed va rele- frénésie d’émissions confortée par les afflux qu’a Si l’on prend la définition d’une bulle, phéno- ver ses taux. L’inflation n’est pas encore suffisam- drainés le secteur. mène qui s’applique lorsque l’achat d’un actif est ment solide pour autoriser un positionnement LES OBLIGATIONS européennes se démar- motivé par la conviction qu’un autre acheteur en plus agressif. Il n’empêche que des prévisions de quent comme les obligations les plus exposées offrira un prix supérieur, on constate que c’est rendements supérieurs offerts par les marchés se au risque, compte tenu du vaste programme de manifestement ce qui est en train de se passer font jour. Les déclarations de divers membres du rachat d’obligations d’entreprises qui est mis sur les marchés obligataires européens, en par- conseil de la Réserve fédérale suggèrent qu’ils en œuvre. Reste que l’interconnexion des émis- ticulier pour les obligations gouvernementales préféreraient que l’inflation devance la politique sions augmente, la politique menée par la BCE et les obligations d’entreprise investment grade. monétaire. Un changement radical de discours ayant conduit les investisseurs à jeter leur dé- Les investisseurs s’accommodent d’’obligations des autorités monétaires, en particulier de la volu sur des régions plus rémunératrices, telles européennes assorties de rendements négatifs ou BCE, entraîneraît une correction, voire un accès que les Etats-Unis et l’Amérique latine. proches de zéro parce qu’ils pensent que l’ache- de panique sur le marché. La situation reste floue Les valorisations ont atteint des niveaux iné- teur interviendra en dernier ressort et soutien- vu que les gardiens de la monnaie sont plus que dits, situation en train de s’inverser rapidement dra le prix de l’obligation quel que soit le risque. jamais tenus de délivrer un message allant dans étant donné que les prévisions d’inflation font le sens d’une poursuite des rachats et d’une infla- chuter les cours obligataires. Il est encore trop tion inférieure à l’objectif. tôt pour dire si les rendements négatifs sont Dans l’environnement actuel, le plus grand risque appelés à durer ou si le point d’inflexion a été est attribuable aux «touristes obligataires», ces atteint et que les mesures de relance monétaires investisseurs qui s’adonnent à une quête aveugle vont céder la place à une relance activée par la de rendement sans comprendre les risques recélés politique budgétaire. REMONTÉE DES TAUX D’INTÉRÊTL’incertitude incite à la prudence2017 devrait être marquée espagnole. Le marché des obligations sécuri- UNE APPROCHE taire européenne accommodante à court et pluspar une certaine résurgence sées (Covered Bonds) reste, quant à lui, soutenu D’INVESTISSEMENT long terme.de la volatilité. Comment par le programme d’achat de la BCE (CBPP3). BASÉE SUR LES L’une des principales conséquences de l’électionconfigurer les portefeuilles De plus, en ce qui concerne la dette privée, le FONDAMENTAUX américaine aura été l’accroissement de l’incer-pour pouvoir résister à des programme dédié aux obligations d’entreprises SEMBLE LA PLUS titude. Il faut donc s’attendre à une période demouvements très marqués. (CSPP) restera également un soutien crucial de APPROPRIÉE. volatilité accrue pouvant se traduire par des ce segment à court terme, du moins du point de mouvements violents sur les taux, comme sur Bastian Gries, Responsable gestion Crédit Investment Grade vue de la demande. les spreads. Cette situation devrait inciter les in- Heike Jürgens-Kreft, Responsable gestion Euro Aggregate Il faudra encore attendre pour que les consé- vestisseurs à la prudence. Une attitude d’autant Oddo Meriten AM quences de l’élection de Trump deviennent plus plus raisonnable que rien ne permet d’affirmer claires. D’un côté, l’expansion budgétaire devrait que la tendance de reflation globale sera durableS i la politique et les décisions de la soutenir la croissance du PNB mais, de l’autre, et que nous assisterons finalement à une reprise Banque Centrale Européenne (BCE) les restrictions au commerce et à l’immigration de la croissance mondiale. impactent les marchés à plus long auraient, à moyen terme, l’effet inverse. Une plus En fin de compte, lors de périodes de grandes terme, l’élection de Donald Trump forte probabilité de remontée de l’inflation de- incertitudes et de volatilité élevée pouvant en- a provoqué une sévère remontée des vrait conduire à un durcissement de la politique traîner une dégradation de la liquidité de mar- taux et une pentification de la courbe monétaire de la Réserve fédérale et provoquer ché, une approche d’investissement basée sur des taux américains. Les marchés obligataires en une hausse des taux américains plus rapide qu’at- les fondamentaux semble la plus appropriée. De euro connaissent un regain de volatilité dans un tendue. Les taux européens ne seront vraisem- cette façon, il est possible de construire des por- contexte où l’impact du programme du nouveau blablement pas épargnés. La BCE a ajusté une tefeuilles solides, configurés de manière à pou- président américain sur la croissance demeure fois de plus sa politique monétaire en décembre voir traverser les phases de pic de volatilité sans assez flou. Une diminution des craintes sur les en prolongeant son programme d’achats au-delà devoir procéder à des ajustements importants. marchés de la dette des Etats périphériques est de mars 2017 bien qu’à un rythme ralenti de 60 De manière générale, la prudence commande néanmoins attendue. Les écarts de rendement milliards d’euros par mois. Dans un tel environ- de renforcer la diversification des portefeuilles, (spreads) offrent des opportunités d’investis- nement, les investisseurs devraient au moins en d’adopter un profil de risque modéré et de ré- sement intéressantes sur la dette italienne et partie couvrir le risque de duration et se focaliser duire son exposition à la duration. Compte tenu sur les émetteurs de dette d’entreprises. du momentum macroéconomique positif à court La volatilité des taux d’intérêt a été la principale terme, les segments qui offrent des spreads plus source de malaise et de perte parmi les investis- importants comme les obligations à haut rende- seurs obligataires. L’année 2017 ne devrait guère ment ou subordonnées devraient surperformer être différente, le marché évoluant au rythme les titres mieux notés dont les niveaux de spreads des mouvements des bons du Trésor américain. sont globalement moins élevés. Ceci vaut égale- Dans la zone euro, l’éventualité d’une politique ment pour les émissions subordonnées du sec- d’expansion fiscale est quasi inexistante à brève teur financier où le différentiel de valorisation échéance. En outre, le réajustement récent des avec le non financier est rendu attractif par des spreads des emprunts d’Etats périphériques courbes de taux plus pentues, ce dont bénéficient pourrait jouer en faveur d’une politique moné- les banques et les compagnies d’assurance. 

PAGE 17. Indices | | Janvier 2017 | Produits financiersLe rendement passe par les émergentsLes marchés émergents ont cycle plus agressif de hausse des taux en 2017 LA GESTION ACTIVE même émetteur, leur risque débiteur est identique,réagi négativement à la victoire et 2018 que sur la base des résultats de la nou- REPRÉSENTE indépendamment de la devise dans laquelle ilsde Donald Trump. Comment velle équipe au pouvoir. Parallèlement à cela, le L’APPROCHE LA sont libellés. Pourtant, si l’on compare leurs écartstirer parti de titres aux coupons billet vert s’est beaucoup apprécié. On peut donc PLUS EFFICACE de rendement par rapport au taux sans risque, ilstrès attrayants. se demander si l’économie américaine sera en POUR DÉGAGER peuvent varier sensiblement. Or, de notre point mesure d’absorber à la fois une hausse des taux DES RENDEMENTS de vue, ceci n’est pas justifié. Par conséquent ces Luc D’hooge accélérée et un dollar fort dans un contexte où les RELATIFS. écarts devraient s’équilibrer à un moment ou à un Responsable des obligations marchés autres grandes banques centrales (Japon, Europe, autre si bien qu’en couvrant les risques de change émergents, Vontobel AM Angleterre) maintiennent une politique accom- et de taux, l’arbitrage de ces différences au tra- modante. Ceci dit, les réactions des marchés suite vers d’opérations dites de «relative value» permetAl’heure actuelle, l’incertitude à la victoire de Donald Trump, ne cessent d’intri- d’obtenir presque systématiquement un excédent domine même si le marché tente guer. Car, malgré une forte hausse des taux qui de rendement. d’anticiper quels éléments de la aura un impact négatif sur les futurs cash-flows Mais au-delà de tout le bruit court terme, il importe rhétorique de campagne se tra- des entreprises américaines, la bourse américaine de retenir le fait que les fondamentaux macro-éco- duiront dans les faits. Le nou- a fortement progressé. Ce mouvement reflète des nomiques plaident en faveur de pays émergents veau président se montrera vrai- attentes très positives vis-à-vis d’une croissance du dont l’écart de croissance avec les pays développéssemblablement plus opportuniste que populiste pays soutenue par la déréglementation et la baisse devient de plus en plus marqué en leur faveur. Il enou dogmatique et il ne souhaite pas une hausse des impôts. va de même pour différents indicateurs et notam-brutale des taux. Si son gouvernement met en Du côté des obligations émergentes, il convient de ment les PMI (indicateurs d’activité manufactu-œuvre les politiques de relance fiscale et de fer- rappeler qu’elles constituent un marché fortement rière). En outre, la dette émergente offre toujoursmeture des frontières annoncées, il faut s’attendre segmenté et dont les évolutions ne s’expliquent des rendements attrayants, clairement supérieursà une certaine inflation. Le marché obligataire pas toujours d’un point de vue fondamental. à ceux des obligations d’État américaines. De plus,américain l’a déjà anticipée, les taux sur les bons Elles sont souvent exagérées et leurs mouve- elle fait régulièrement l’objet de valorisations erro-du Trésor à 10 ans progressant de 50 points de ments immédiatement post-électoraux ont donc nées et connaît des phases irrationnelles marquéesbase. Ce mouvement est-il exagéré? Il est diffi- probablement reflété une sur-réaction, provoquée par des pics de volatilité. C’est la raison pour la-cile de l’affirmer tant les plans du futur président par les rachats de certains investisseurs axés sur quelle, pour ce type d’actifs, la gestion active, et enmanquent de précision. Cependant, on peut ta- le court terme. La bonne nouvelle est que ces particulier la sélection de titres, constitue l’approchebler sur le fait que la banque centrale américaine, brusques mouvements de consolidation créent la plus efficace en vue de dégager des rendementsla Fed, restera pragmatique, n’enclenchant un de nombreuses anomalies qu’une approche active relatifs. Aussi, les investisseurs suffisamment coura- permet d’exploiter, notamment en tirant parti de geux pour adopter un positionnement contrariant, la segmentation du marché par devises. Celle-ci se verront récompensés par des excédents de rende- est favorisée par le fait que certains investisseurs ment intéressants. Et, de manière générale, chaque ne misent que sur des titres en dollars américains investisseur en quête de rendements, devrait déte- alors que d’autres se cantonnent aux obligations nir dans son portefeuille une position en obliga- en euros. Or, lorsque ces titres proviennent du tions des pays émergents. Conseil du jour angebault.ch / letizialocher.chSi vous cherchez un fonds à la stratégie ciblée, transparente et efficace,demandez La Foncière, le fonds immobilier de référence.Performance au 31.12.2016 1 an 5 ans 10 ans La performance historique ne www.lafonciere.chLa Foncière 8,85 % 45,75 % 107,17 % représente pas un indicateur deSXI Real Estate Funds TR 6,85 % 32,26 % performance actuelle ou future. 73,45 % Source : Bloomberg / BCGE Asset Management – Advisory.

PAGE 18. Indices | | Janvier 2017 | Produits financiersLes obligations à taux variable sont attrayantes dans le contexte actuel.Elles permettent de diminuer la sensibilité aux fluctuations des taux etd’obtenir un rendement potentiel.Pour se préparer à une remontée des taux Benoit Garcia, CEFA IL S’AGIT DE rendement potentiel sans dégrader leurs investis- une maturité de 3,2 ans2. A maturité et rating Deputy Head of ETF, Indexing & Smart Beta TIRER PARTI DE sements1. Elles sont donc particulièrement adap- équivalents, le rendement du crédit européen Sales, Amundi Suisse LA HAUSSE tées au contexte actuel, et permettent notamment n’est que de 0,1%, et il faut opter pour une matu- NAISSANTE DES aujourd’hui de tirer parti de la hausse naissante rité beaucoup plus longue (8 ans) pour obtenir unL e cycle de baisse des taux d’intérêt, TAUX D’INTÉRÊT des taux américains. rendement similaire2, ce qui accroît la sensibilité, qui a caractérisé le marché depuis AMÉRICAINS. Si les taux US ont amorcé une hausse après l’élec- et par conséquent le risque. une trentaine d’années, semble au- tion de Donald Trump, les rendements obliga- jourd’hui arriver à son terme. Les ré- taires restent globalement encore faibles. Dans ce LE RENDEMENT POTENTIEL DES cents mouvements de remontée qui contexte, l’indice Markit iBoxx USD Liquid FRN OBLIGATIONS A TAUX VARIABLE ont suivi les élections américaines en Investment Grade Corporates 100 (représentatif EVOLUE DANS LE MEME SENSconstituent une première indication significative. des obligations à taux variable américaines les QUE LE MOUVEMENT DES TAUX.L’enjeu pour les investisseurs est maintenant de plus liquides) peut constituer une solution pourtrouver des solutions qui leur permettent de capter les investisseurs : avec une sensibilité taux quasi- Les investisseurs européens montrent encore uneun rendement et de bénéficier de cette hausse des ment nulle, cet indice a progressé de 0.5% depuis forme de timidité dans le recours aux taux flot-taux en maîtrisant leur risque. l’élection de Trump, alors qu’un indice corporate tants. Mais la culture du taux fixe, nourrie parAlors que le marché obligataire euro reste à taux fixe de maturité équivalente a baissé de trente ans de baisse continue des taux, sembletrès dépendant des différents programmes de 0.75%. A fin décembre 2016, cet indice présentait désormais évoluer. Du fait de leurs caractéris-la BCE, le marché américain peut offrir dès aussi un rendement net en dollars de 2.60%2. tiques, les obligations à taux flottant présententaujourd’hui des opportunités aux investis- S’exposer à cet indice via un ETF permet d’accé- aujourd’hui un attrait en particulier pour les gé-seurs, notamment avec l’essor des obligations der au potentiel de rendement offert par les FRN rants obligataires et leurs homologues de la ges-à taux variable ou Floating Rate Notes (FRNs). US – en une seule transaction et à moindre coût – tion diversifiée, qui cherchent à alléger leur por-Dans un environnement en transformation, les et peut se décliner avec une couverture contre le tefeuille en obligations à taux fixe en raison de laobligations à taux variable sont une classe d’actifs risque de change EUR/USD, d’autant plus impor- hausse anticipée des taux. de plus en plus attractive, car elles permettent aux tante dans un contexte de dépréciation de l’euroinvestisseurs de diminuer la sensibilité taux de par rapport au dollar (-15% sur les 3 dernières (1) A rendement potentiellement plus élevé, risque de perte enleurs portefeuilles, mais également d’obtenir du années2). capital potentiellement plus élevé. A fin décembre 2016, l’indice Markit iBoxx USD (2) Source : Amundi ETF/Bloomberg au 31/12/2016 Liquid FRN Investment Grade Corporates 100 présentait 1,1% de rendement net en euros, avec couverture du risque de change EUR/USD, pourApproches factorielles: des avantagesévidents pour les investisseursUne volatilité élevée et des ment qui ont réalisé à long terme un rende- LES DIVERGENCES marchés des actions. Ce positionnement désé-perspectives incertaines rendent ment supplémentaire comme par exemple Va- SONT MARQUÉES quilibré est la plupart du temps involontaire.les investissements difficiles. lue, Momentum, Quality, Size et Low Volatility. PAR RAPPORT AUX En revanche, dans l’investissement factoriel,L’investissement factoriel peut Certes, les facteurs sont connus depuis long- PORTEFEUILLES le portefeuille est constitué de telle sorte ques’avérer très avantageux durant temps, mais les méthodologies d’investisse- DE STRUCTURE les différents facteurs soient pris en compte deces phases de marché. ment ont considérablement gagné en qualité CLASSIQUE. manière équilibrée. La conséquence: le risque au cours des dernières années. Ceci se reflète total et le potentiel de rendement s’en trouvent Reda Zebdi au travers d’une surperformance de long terme considérablement améliorés. En outre, le por- sur des styles d’investissement historiques – tefeuille se montre robuste, même durant lesDHead iShares Suisse romande & Tessin par exemple, la stratégie Value dépasse le style crises, et sur l’ensemble du cycle économique. ans le contexte actuel, il est Growth sur des périodes longues, les actions Le choix de facteurs correspondants ne modifie plus important que jamais de sélectionnées évoluant mieux que les entre- pas perceptiblement la diversification fonda- faire preuve d’une grande pré- prises dont la valorisation est plus faible. Dans mentale par pays et par secteurs. cision dans ses investissements ce même contexte, les petites entreprises offrent LES INVESTISSEURS bénéficient ainsi d’un et de constituer son porte- également une prime de risque supérieure à meilleur rapport rendement-risque et ont vrai- feuille selon des critères ciblés. celle observée sur les plus grandes capitalisa- semblablement moins de mauvaises surprisesLes «Factor Investments» proposent précisé- tions. dans l’évolution des valeurs. À l’avenir, lesment aux investisseurs les caractéristiques dont L’OBSERVATION DU CYCLE économique est investisseurs pourront encore plus orienterils ont besoin pour atteindre leurs objectifs de très importante pour l’investissement factoriel. leurs portefeuilles en fonction des facteursplacement. En effet, les facteurs représentent Value convient en particulier en phase de début cités. L’évolution technologique améliorerala force motrice globale et durable de l’évolu- de reprise ou de tassement conjoncturel, tandis encore la précision et les caractéristiques detion de la valeur d’un portefeuille. Il peut s’agir que Momentum sera intéressant en début de re- ces approches et produits, ce qui devrait encored’influences macro-économiques comme l’évo- prise, en cas de corrections provisoires et dans la accroître l’intérêt pour les Factor Investments.lution économique, l’inflation, le taux réel et la phase ultérieure de l’essor économique. L’attrait Les primes des stratégies de facteurs tels queliquidité, qui recèlent des risques ne pouvant des facteurs réside dans le fait qu’ils permettent Size, Value, Quality ou Low Volatility affichentêtre éliminés par la diversification et qui sont de piloter plus efficacement les investissements des rendements excédentaires intéressantsdonc rémunérés à long terme par une rente sur les différentes phases conjoncturelles. par rapport au bêta de marché classique. Riensupplémentaire. Ou alors, des styles de place- LE RÉSULTAT est souvent surprenant, car il d’étonnant donc que l’offre de Smart-Beta- y a de gros écarts par rapport à la répartition ETFs augmente constamment. Avec une ap- classique du portefeuille par catégories d’actifs. proche plus active, le processus de sélection Un portefeuille diversifié de manière tradition- devient ainsi encore plus important. Les inves- nelle, en fonction des obligations et des actions, tisseurs doivent s’assurer que la méthode d’in- est par exemple extrêmement dépendant de dexation et la sélection des facteurs leur per- la croissance économique et de l’évolution des mettent d’atteindre leurs objectifs individuels de placement. 

PAGE 19. Indices | | Janvier 2017 | Produits financiersLes robots stimulent le marché de la sécuritéLes robots construisent eux- tation de la population mondiale et les pénuries LES DÉPENSES rement autonomes. Ces dangers liés à la robotiquemêmes des robots de plus en croissantes à l’échelle internationale, l’industrie MONDIALES posent à notre société des défis de taille.plus performants. Une tendance alimentaire doit gagner en efficacité. La robo- DEVRAIENT PASSER En outre, la robotique, l’automatisation et l’intelli-qui va profondément changer tique et l’automatisation joueront un rôle très im- DE 15 MILLIARDS gence artificielle se situent à un tournant de l’inno-notre société et les entreprises. portant à cet égard. Cette tendance profitera aux DE DOLLARS vation: comme il est de plus en plus courant que entreprises innovantes dans l’automatisation de EN 2010 À des robots construisent eux-mêmes des robots plus Dr.Patrick Kolb la production agroalimentaire, aux prestataires 67 MILLIARDS performants et que l’intelligence artificielle s’amé- Asset Management Credit Suisse de robots pour la transformation, le conditionne- EN 2025. liore d’elle-même, la progression de l’innovation Gestionnaire d’un fonds Robotique ment et la palettisation des denrées alimentaires, technologique va s’accélérer. Les robots doivent et d’un fonds Sécurité. aux fabricants de sous-systèmes tels que les cap- pouvoir «comprendre» leur environnement et teurs et les dispositifs de contrôle, et aux entre- adapter leur comportement aux changements deL a notion de «robotique» a une réson- prises proposant des solutions et des diagnostics celui-ci, tel est l’objectif visé. Or leur degré de nance futuriste, mais nous oublions dans l’analyse des produits comestibles. compréhension et d’autonomie sous-tendant leur souvent que nous sommes déjà Selon le Boston Consulting Group, les dépenses réaction est très controversé. Et si un robot est entourés de robots de plus en plus mondiales devraient passer de 15 milliards de capable d’utiliser des données extérieures pour performants. Parmi les moins com- dollars en 2010 devraient s’élever à 67 milliards «comprendre» une question, un problème ou une plexes figurent le lave-vaisselle, au de dollars d’ici à 2025, soit une hausse annuelle situation et y réagir correctement sans le soutien ouprocessus automatisé. Nos ordinateurs, nette- de 9%. À l’origine de cette croissance figurent l’intervention d’un être humain, cela soulève dansment plus élaborés, passent pour des appareils notamment la baisse des prix des composants et tous les cas de nombreuses questions au niveau ded’automatisation à usages multiples, travaillant l’amélioration des processeurs. En outre, la pro- la protection et de la sécurité. Cette évolution, enavec un grand nombre de logiciels et de péri- grammation des différentes applications est de dehors des menaces susmentionnées émanant no-phériques. Dans le secteur de la santé, le système plus en plus simple. Par conséquent, les robotsd’opération Da Vinci réplique les mouvements sont moins chers, plus petits et plus efficaces sur LA DEMANDE EST À L’AUBE D’UNEdu chirurgien avec précision, à une échelle ré- le plan énergétique. Ils gagnent ainsi non seu- CROISSANCE À LONG TERME. ET LEduite. IBM exploite la performance de Watson, lement en flexibilité mais aussi en précision, et POTENTIEL EST ÉNORME.son système apprenant de traitement du Big le champ des futures possibilités d’applicationData, pour aider les médecins à poser le bon dia- s’élargit1. L’impact des robots devrait donc s’ac- tamment des pirates informatiques, peut donc éga-gnostic et à trouver une thérapie appropriée pour centuer dans notre quotidien. lement être source de croissance à long terme pourleurs patients. Comme la robotique, l’automatisation et l’intel- les investisseurs dans les domaines de la robotique,La demande de robots est seulement à l’aube ligence artificielle sont de plus en plus omnipré- de la protection et de la sécurité. En effet, robo-d’une croissance à long terme, et le potentiel de sentes, connectées et essentielles, elles ont des tique et sécurité sont étroitement corrélées, commece marché est impressionnant. Prenons l’exemple répercussions croissantes dans les domaines de nous l’avons observé dans de nombreux autres cas:des denrées alimentaires: étant donné l’augmen- la protection et de la sécurité, car elles recèlent les avancées réalisées dans un secteur nécessitent malheureusement de nouveaux risques. Il y a des progrès dans un autre - dans une spirale d’inte- fort à parier que les pirates informatiques voient raction qui s’autoalimente.  de l’intérêt à accéder à différents appareils, qu’il s’agisse de robots, de smart grids, de véhicules au- (1) The Boston Consulting Group (2014): The Rise of Robotics, tonomes, de drones ou de dispositifs de contrôle paru dans: bcg perspectives, 27 août 2014, URL: https://www. de prothèses ou de pacemakers. En outre, il faudra bcgperspectives.com/content/articles/business_unit_strategy_in- probablement trouver des réponses à des menaces novation_rise_of_robotics/ potentielles à long terme telles que des «scénarios apocalyptiques» avec des systèmes d’armes entiè-Stratégie thématique: l’approche optimaleL’investissement par thèmes se breux investisseurs remettent en question leur IL FAUDRAIT QUE tion technologique entraîne une transformationbase sur la capacité de générer stratégie traditionnelle d’allocation d’actifs et LES INVESTISSEURS en profondeur et à long terme de la société. Deun rendement avec une exposi- commencent à s’intéresser à des stratégies d’in- S’ASSURENT QU’ILS fait, les actions des sociétés qui contribuent à ali-tion à des actifs surfant sur des vestissement thématiques. L’investissement thé- ONT ENVISAGÉ menter ce megatrend devraient surperformer lestendances structurelles matique se base sur la capacité de générer un TOUTES LES principaux indices de référence à terme.à long terme. rendement à travers une exposition à des actifs TENDANCES Par ailleurs, il s’agit de s’assurer également que surfant sur des tendances structurelles à long PERTINENTES. l’exposition du portefeuille à un trend n’est pas Howie Li terme. Une approche thématique exige une capa- ET QUE LEURS tout simplement trompeuse en termes de diversi- Executive Director cité d’appréhension des impacts des tendances OBJECTIFS fication notamment. De fait, la méthodologie de Co-directeur de CANVAS, ETF Securities politiques et sociales à long terme sur les régions SONT CLAIRS. constitution de l’indice se doit d’être particulière- géographiques et les secteurs d’activité. Ces im- ment rigoureuse car il ne suffit pas uniquementA près une année marquée par pacts révélant souvent des opportunités d’inves- d’identifier des titres spécifiques, par exemple de la montée en puissance du tissement intéressantes. sociétés dans le secteur de l’énergie, ou des mid- populisme à travers le monde, Cette approche peut se réaliser à travers une allo- caps américaines, comme ce serait le cas pour un il apparaît clairement que la cation dans des ETFs dédiés, mais cela comporte indice habituel. Dans un indice ou une stratégie paralysie de l’économie globale des risques. Tout d’abord, avec une si grande pa- thématique, la construction doit refléter les sous- continue de peser et de diviser. lette d’ETFs thématiques sur le marché traitant secteurs qui renferment les facteurs détermi-Au-delà de l’effet politique, un consensus semble aussi bien de la démographie, de la technologie nants dans un environnement défini. Il faut en-se dessiner en faveur d’un abandon des mesures que de l’agriculture, par exemple, comment l’in- suite appliquer une sélection basée sur des règlesnon conventionnelles de politique monétaire, vestisseur peut-il être certain que la thématique et une méthodologie de pondération appropriéetelles que les assouplissements quantitatifs et de qu’il a identifiée soit basée sur une tendance qui capture la croissance de chaque société aul’environnement de taux planchers y relatif. Ces réelle et durable plutôt que sur un concept mar- sein de chaque sous-secteur. Enfin, l’indice doitmesures avaient initialement été prises afin d’évi- keting éphémère? offrir une exposition à l’ensemble de la chaineter le krach de l’économie mondial alors que le Avant de se lancer dans une approche thématique, de valeur à travers un panier de titres diversifié.système financier global frisait la désintégration. les investisseurs devraient s’assurer qu’ils ont Les Investisseurs doivent également s’assurerMais elles ont désormais créé un environnement envisagé l’ensemble des tendances pertinentes que leur approche offre une exposition différenteoù les sources de rendement se sont raréfiées à et que leurs objectifs sont clairs, et ils devraient de leur allocation actions globale. Par exemple,l’extrême pour les investisseurs. s’accorder sur une logique d’investissement qui s’ils choisissent la technologie comme oppor-Après près d’une décennie de taux bas, de nom- leur permettra de prioriser et de sélectionner un tunité thématique, ils doivent être conscients thème ou l’autre et l’analyser en profondeur. Il que nombre de grandes compagnies technolo- s’agit de déterminer si la tendance sous-jacente giques mondiales sont déjà présentes dans la est effectivement structurelle et pas seulement à plupart des indices traditionnels. En effet, une court terme. diversification efficace implique que les titres Si l’on prend, par exemple, le thème de la robo- présents dans un produit d’investissement ne se tique et des technologies d’automation, il est retrouvent pas à double dans d’autres produits clair qu’il participe d’une tendance, où l’innova- au sein d’un portefeuille. 

PAGE 20. Indices | | Janvier 2017 | Produits financiersInvestissons dans le changement climatiqueLe thème galvanise toujours LES INVESTISSEURS tunités ne résident pas dans les thèmes évidents Le recours à de nouveaux matériaux permet deplus d’investisseurs depuis le DEVRAIENT comme l’énergie solaire ou éolienne, même si construire des avions dont l’efficacité énergétiquesuccès de Tesla. DAVANTAGE SE ces deux domaines recèlent un potentiel pour est 20% supérieure à celle des anciens modèles. TOURNER VERS les pionniers classiques des énergies alternatives, La restauration est une branche économique Michel Antonelli LES PARTISANS DE comme Meyer-Burger. Nous sommes convaincus aux marges extrêmement réduites. De grandes Directeur Nordea Genève L’OPTIMISATION. que, sur le long terme, l’électricité sera la princi- chaînes comme McDonald’s ou Pizza Hut tra- pale source d’énergie. vaillent donc avec des processus et des produitsL e monde est d’accord sur le fait qu’il Le domaine thématique qui est bien plus inté- standardisés à l’échelle mondiale. Dans l’industrie faut stopper le réchauffement de la ressant s’articule autour d’entreprises qui nous alimentaire commerciale, l’énergie représente 25 planète et réduire drastiquement les aident à gérer les ressources de manière plus à 30% des coûts. L’amortissement des investisse- émissions de gaz à effet de serre – efficace. Les investisseurs devraient davantage ments dans des équipements de cuisine efficaces jusqu’à 90% avant 2050. L’Europe, se tourner vers les «partisans de l’optimisation». dure entre un et cinq ans. L’entreprise Middleby les Etats-Unis et la Chine ont an- En effet, pour rester compétitives, les entreprises Corporation est le fournisseur principal dans cenoncé des mesures dans ce sens et leur processus doivent sans cesse contrôler leurs coûts et conti- segment. Nordea la considère comme un autrede mise en œuvre est plus ou moins avancé. La nuer à les baisser: elles investissent dans l’auto- représentant des «partisans de l’optimisation»mutation axée sur la décarbonisation de l’écono- matisation, dans des processus plus économes en dans le portefeuille.mie bat son plein. énergie, dans l’éco-mobilité ainsi que dans des Outre les pionniers et les «partisans de l’optimi-Les investisseurs peuvent tirer profit de ces chan- matériaux, constructions et réseaux plus intel- sation» figurent des entreprises qui se trouventgements en orientant leur portefeuille vers le ligents. Exemple simple tiré du passé: l’utilisa- dans un secteur d’avenir privilégiant la protec-changement climatique. Il y a des années déjà, tion de lampes LED au lieu des ampoules tra- tion de l’environnement, le tri des déchets ounous avons pris une décision fondamentale, ex- ditionnelles. Les lampes LED consomment 85% le traitement des eaux. Parmi ces «transforma-cluant les investissements dans les entreprises qui d’énergie en moins et ont une durée de vie 25 teurs», citons notamment l’entreprise nord-amé-exercent leur activité dans les secteurs énergé- fois plus longue. La nouvelle technologie est plus ricaine LKQ. LKQ récupère des véhicules moto-tiques non durables tels que le charbon et l’éner- durable et plus rentable sans pour autant causer risés, qu’elle utilise pour fabriquer de nouvellesgie atomique. la moindre baisse de confort pour les consomma- pièces automobiles, depuis les pare-chocs au blocIl convient tout d’abord d’en finir avec l’idée se- teurs. de moteur en passant par les portes... à un coûtlon laquelle investir durablement signifie renon- L’aéronautique est un exemple d’industrie bien inférieur à celui des pièces d’origine.cer au rendement. Depuis l’ascension de Tesla au confrontée depuis des années à une énorme pres- La hausse de l’efficience est la clé du succès dansrang de fabricant automobile branché, la décar- sion des coûts et de la concurrence. A cet égard, le chaque industrie. L’Agence internationale debonisation ouvre indéniablement une kyrielle poids total à transporter par vol est un paramètre l’énergie (AIE) pense qu’en 2050, il faudra inves-de nouvelles perspectives et ce, bien au-delà de clé pour la rentabilité. Les entreprises Hexcel tir un milliard de dollars de plus pour faire facel’univers «écolo» classique. Les meilleures oppor- et Cytec sont les premiers fabricants de fibre de au réchauffement climatique. Les investisseurs carbone et fournissent les principaux construc- peuvent investir activement dans le changement teurs aéronautiques. Les avions Airbus et Boeing climatique en sélectionnant précisément les de la dernière génération sont composés à envi- pionniers, les «partisans de l’optimisation» et les ron 50% de fibres de carbone. Ces dernières sont «transformateurs». Cela a porté ses fruits dans le quatre fois plus légères et deux fois plus résis- Fonds Nordea Global Climate and Environment tantes que l’acier, pèsent deux fois moins que au cours des cinq dernières années: la valeur du l’aluminium tout en étant dix fois plus stable. portefeuille a plus que doublé. L’intérêt de recourir aux investissementsalternatifs en période de volatilitéCe genre de placements LES FONDS ment corrélées, et pouvaient ainsi se compenser en actions «long-only» ou à revenu fixe. Lesliquides peuvent représenter DE PLACEMENT l’une face à l’autre, c’est aujourd’hui moins le cas. inclure dans un portefeuille mixte peut doncune source de quiétude dans PERMETTENT Quiconque souhaitant préserver la valeur de contribuer à en réduire les variations.le portefeuille des investisseurs AUJOURD’HUI DE ses placements de capitaux des fluctuations de L’idée de base de ces stratégies reste simple:en ces temps de marchés SE DÉTACHER marchés sur ses investissements traditionnels est par exemple, une stratégie long/short actionsmouvementés. DES ACTIONS ET contraint de chercher des alternatives, et elles consiste à acheter des actions dont on attend OBLIGATIONS sont nombreuses. Il y en a deux sortes: les pla- un accroissement de la valeur («long») et à en André Bantli À MOINDRES cements alternatifs et les stratégies alternatives. vendre d’autres («short») dont on pense qu’elles Responsable de fonds chez BlackRock Suisse COÛTS. Lorsqu’il est question de placements alternatifs, perdront de la valeur. L’évolution du porte- nombreux sont ceux qui pensent à l’immobilier, feuille dépendra ainsi moins de la direction queL ’élection du président des Etats- aux voitures de collection, aux vins, aux montres prendra le marché. Par ailleurs, l’objectif de la Unis, le vote sur le Brexit des suisses et à l‘art. combinaison de différentes stratégies alterna- Britanniques et les incertitudes Alors que les investissements dans de tels pla- tives est de ramener le beta (corrélation entre la récurrentes concernant l’avenir éco- cements exigent de grandes compétences pro- stratégie et le marché) proche de zéro, amenant nomique de la Chine ne sont que fessionnelles et sont par ailleurs soumis à leurs ainsi une diversification bienvenue en période trois exemples de facteurs qui ont propres cycles de variations, ils présentent sur- de fortes variations de marché.récemment déclenché de fortes fluctuations à tout la propriété d’être peu liquides. Un inves- Dans la pratique, les stratégies de ce genrecourt terme sur les marchés. tisseur ne peut pas s’y fier pour obtenir à une représentaient autrefois la chasse gardée desLes placements tels que les actions et les obliga- date ultérieure donnée, de manière simple et investisseurs institutionnels et des particu-tions qui, avant l’éclatement de la crise financière rapide, un prix de marché raisonnable pour le liers très fortunés. Depuis la révision des pres-systémique en 2008, présentaient généralement capital lié à ce placement. Ce n’est sans doute criptions européennes en 2009, ces stratégiesune décorrélation sur une longue période, sauf pas un problème pour quelqu’un qui collec- alternatives ont pu être implémentées dansà de rares et brèves exceptions, évoluent depuis tionne des maisons, des voitures ou de grands des fonds destinés au grand public. Ces fondsen un sens plutôt identique. Autrement dit, si ces vins uniquement par passion. Mais pour celui peuvent ainsi offrir dans un portefeuille desclasses d’actifs traditionnels étaient durant ces qui les considère comme un placement de ca- avantages autrefois impensables pour la plu-dernières décennies souvent peu, voire négative- pitaux qui devrait permettre, en cas d’urgence part des investisseurs, leur permettant désor- économique, des prélèvements rapides ou ré- mais de se diversifier des actions et obligations guliers, les stratégies alternatives liquides sont à moindres coûts. En même temps, ces parts plus appropriées. de fonds peuvent être vendues à tout instant, Les stratégies alternatives telles que les straté- conservant ainsi une liquidité particulièrement gies «long/short», «event-driven» ou une com- élevée. En période de forte volatilité, les place- binaison de diverses stratégies peuvent, par ments liquides alternatifs constituent donc une définition, offrir aux investisseurs une confi- véritable diversification pour les investisseurs guration risque/rendement différente de celle qui souhaitent réduire les fluctuations de valeur obtenue avec les investissements traditionnels de leur portefeuille. 

PAGE 21. Indices | | Janvier 2017 | Produits financiersRetour de l’illiquidité cette annéeLes investisseurs avaient certifié DETTE PRIVÉE capables d’absorber ces actifs, ont développé une d’entreprises ou encore l’investissement dansde ne jamais y revenir après la AINSI QUE PRIVATE véritable expertise, assurant à la fois un marché un fonds immobilier détenant des immeublescrise de 2008. EQUITY ET secondaire efficient pour les banques ainsi que commerciaux en Europe apporte une dimension IMMOBILIER SONT des rendements attractifs pour les investisseurs. réelle, à mettre en comparaison d’investissements Nicolas Roth DE VRAIES Le fait que les banques ne participent plus autant bien souvent éloignés de la réalité économique. Co-responsable de la gestion alternative ALTERNATIVES À au financement des PME à travers le crédit privé Finalement, sur le long terme, les performances Banque Reyl & Cie UN PORTEFEUILLE est un autre facteur expliquant l’augmentation des bons gestionnaires de dette privée ou de pri- TRADITIONNEL. de l’offre en investissements illiquides. Les entre- vate equity apportent une base stable à des porte-L a demande pour les actifs réels ainsi prises se voient obligées de rechercher d’autres feuilles diversifiés. que pour des stratégies peu liquides sources de financement que les canaux tradition- LES RISQUES restent bien présents et nécessitent rencontre un intérêt croissant de- nels des banques et s’adressent donc aux fonds de une réelle due diligence afin d’être appréhendés puis plusieurs mois. Que ce soit la dette privée. Enfin, dans le domaine immobilier, correctement. Les mesures traditionnelles de ges- dette privée, les investissements im- les banques tentent de se désengager d’un cer- tion du risque ne pouvant être appliquées, l’ana- mobiliers ou encore le private equi- tain nombre de leurs investissements avec pour lyse doit se concentrer sur les structures dans les-ty, bon nombre d’investisseurs sont prêts à faire contrepartie des fonds immobiliers. quelles les investissements sont effectués ainsi quele pas de déployer du capital dans des structures LA RECHERCHE de rendements dans un les méthodes d’évaluation utilisées par les gérants.offrant une liquidité restreinte. Au-delà des pro- monde à taux d’intérêt proche de zéro a poussé L’adéquation entre la liquidité des investissementsmesses de rendements élevés et l’absence de vola- les investisseurs à chercher d’autres sources de et celle offerte aux investisseurs est probablementtilité, quelles raisons poussent les investisseurs à rendement. En effet, les rendements espérés sur un des facteurs les plus importants de la gestions’y intéresser et quels sont les risques ? les obligations ne sont pas attractifs par rapport du risque afin d’éviter d’investir dans des pro-Plusieurs raisons structurelles peuvent expliquer au risque encourus. Quant aux marchés actions, duits hybrides offrant une certaine liquidité auxpourquoi l’offre en investissements illiquides est les violentes rotations sectorielles observées ces investisseurs alors que le portefeuille est composésolide aujourd’hui. Premièrement, l’augmenta- dernières années ont le potentiel de détruire plu- d’investissements illiquides. En cas de stress ou detion de la pression réglementaire qui a suivi l’écla- sieurs mois de performance en quelques jours. crise, ces produits pourraient se voir dans l’impos-tement de la crise de 2008. Déterminé à minimi- Pour ce qui est de la poche d’investissements sibilité de rembourser leurs clients, situation simi-ser le risque d’une nouvelle crise, le régulateur a alternatifs, la performance est jugée en deçà des laire à celle des hedge funds en 2008.mis en place toute une série de mesure afin que attentes. Face à ce constat, les investisseurs ont POUR DES INVESTISSEURS patients dont lesles bilans des banques soient nettoyés de toutes ouvert leur univers d’investissement à des stra- besoin de liquidité sont moindres, les investisse-créances douteuses. A travers une augmentation tégies plus sophistiquées et plus performantes, ments illiquides que représentent la dette privée,du coût sur le bilan du maintien de ces positions notamment celles à caractère peu liquide. le private equity ou encore l’immobilier sont derisquées, le régulateur a appliqué une certaine La diversification, le côté tangible des investis- vraies alternatives à un portefeuille tradition-pression sur les banques afin qu’elles vendent sements ainsi que les promesses de rendements nel. En revanche, il est à noter que ces investis-ces actifs. Les fonds d’investissement spécialisés, élevés sont des avantages indéniables des inves- sements ne se sont pas encore démocratisés. Les tissements peu liquides. Côté diversification, minimums requis pour investir sont souvent éle- l’accès à des investissements sur les marchés pri- vés; ce type d’investissement s’adresse donc plu- vés offre aux investisseurs une diversification tôt aux investisseurs de type institutionnels ayant qu’il est quasi impossible d’obtenir sur les mar- une masse sous gestion suffisante.  chés publiques. La participation au financementDr. Thierry Amy, avocat En droitAssocié de BianchiSchwald SàrlGenève-Zurich-Lausanne-BerneCirculaire «Transmission directe»: mise en œuvre très ardueLa Circulaire 2017/6 de Le 16 décembre 2016, la FINMA a publié la Circu- (ASB), ainsi qu’UBS se sont plus particulièrement pratique d’évidentes difficultés de mise en œuvre,la FINMA concrétise les laire 2017/6 dite «Transmission directe», dans le inquiétées de la portée exacte de l’art. 42c LFINMA d’autant plus qu’elle a pour but de venir règlemen-critères selon lesquels but de concrétiser les critères en fonction desquels en lien avec l’article 271 du Code pénal (CP), qui, ter la pratique des assujettis en matière de trans-les assujettis peuvent les assujettis à la surveillance prudentielle de la rappelons-le, réprime les actes exécutés sans droit mission d’informations à l’étranger tant auprèstransmettre des FINMA peuvent transmettre des informations non pour un Etat étranger, en particulier quant à savoir d’autorités officielles et/ou étatiques qu’auprèsinformations non publiques à des autorités et services étrangers, si cette disposition légale (érigée en véritable fait d’organismes privés très divers, tels que notam-publiques à des autorités afin de se conformer à leurs obligations règlemen- justificatif pénal) ne devait s’appliquer que dans ment des organismes d’autorégulation, des bourses,et services étrangers. taires et légales sur le plan international. Entrée en les cas où l’art. 271 CP devait également trouver des banques dépositaires ou des contreparties vigueur le 1er janvier 2017, cette circulaire vise à application ou s’il s’agissait d’une norme à por- centrales. clarifier la teneur de l’art. 42c LFINMA, introduit au tée plus large, ce qui aurait comme conséquence Tous ces flux d’informations, qui n’étaient moment des travaux législatifs liés à la Loi fédérale qu’elle réglementerait dorénavant tous les cas de jusqu’alors le plus souvent pas règlementés, car ne sur l’Infrastructure des Marchés Financiers (LIMF). transmission directe de données non publiques vers portant atteinte ni à des intérêts de clients ou de Cette disposition a pour vocation d’introduire une l’étranger, même ceux qui jusqu’ici avaient lieu sans tiers, ni à la souveraineté suisse, devront doréna- base légale claire à la transmission d’informations base légale spécifique et qui ne soulevaient aucune vant faire l’objet d’une analyse au cas par cas pour non accessibles au public (de nature prudentielle difficulté. La FINMA a tranché en faveur de cette déterminer s’ils sont susceptibles de constituer un ou non) à l’étranger par les assujettis eux-mêmes, seconde hypothèse. fait important au sens de l’art. 29 al. 2 LFINMA - sans passer par la voie de l’entraide administrative De même, la question de la portée exacte de dont la définition exacte n’est au demeurant à ce internationale (art. 42 LFINMA), dans la mesure où l’art. 42c al. 2 LFINMA, qui autorise les assujettis jour pas clairement arrêtée – nécessitant de respec- une telle transmission est requise en vertu de la loi à transmettre à des autorités étrangères ou aux ter la procédure de déclaration auprès de la FINMA. suisse ou étrangère et doit permettre aux assujettis services mandatés par celles-ci des informations Au moment d’émettre sa nouvelle Circulaire, la concernés de pouvoir poursuivre leurs opérations qui ne sont pas publiques et qui se rapportent FINMA semble être parvenue au même constat, en tout légalité. à des opérations réalisées par des clients et dans la mesure où elle a jugé utile d’émettre un Bien que poursuivant un but louable et salué par des assujettis, s’est posée. Dans ce contexte, la rapport final de synthèse suite aux auditions effec- tous les acteurs du marché, ainsi que par leurs asso- définition des termes «opérations réalisées par tuées, dans le cadre duquel elle apporte un certain ciations professionnelles, très vite il est apparu que des clients», ainsi que l’identification des entités nombre de précisions sur l’interprétation à donner l’art. 42c LFINMA soulevait d’importantes questions étrangères pouvant bénéficier d’une telle trans- à la Circulaire 2017/6. non seulement quant à sa portée, mais également mission ont fait débat. Dans tous les cas, cette Circulaire devrait ces quant à savoir comment cette forme de transmis- Enfin, la procédure à suivre par les assujettis afin prochains mois occuper intensément les services sion «directe» s’articulait par rapport à l’entraide de respecter leur devoir de déclaration auprès de la juridiques des établissements assujettis, qui se sont administrative internationale en matière pruden- FINMA, ainsi que les conditions auxquelles la FINMA vu impartir un délai au 30 juin 2017 pour régler tielle prévue à l’article 42 LFINMA. C’est ainsi que pouvait réserver la voie de l’assistance administra- dans une directive interne le processus nécessaire de nombreuses personnes intéressées ont participé tive ont fait l’objet de nombreuses interrogations. au respect de l’art. 42c LFINMA pas terminé. Mais à la procédure d’audition relative à cette Circulaire. De manière générale, il apparaît que cette nou- il est prématuré de conclure à la «grande rotation» Dans ce cadre, l’Association Suisse des Banquiers velle circulaire émise par la FINMA rencontrera en qui bouleverserait le paysage d’investissement. 

PAGE 22. Indices | | Janvier 2017 | Produits financiersMarché immobilier : vérité en deçàdes Alpes et erreur au-delà?L’immobilier étranger permet LA VOLATILITÉ PEUT De plus, selon l’approche ou le véhicule choisi, paraison de l’acquisition de nouveaux objets,de pallier la faiblesse VARIER DE FAÇON la volatilité de l’investissement peut considéra- l’investissement dans la rénovation, l’agran-des rendements locaux. CONSIDÉRABLE blement varier. Si, en Suisse, l’investisseur peut dissement ou la transformation de l’existant SELON L’APPROCHE accepter une baisse de 10% sur un trimestre peut être beaucoup plus rentable pour autant Pierre Jacquot OU LE VÉHICULE pour un produit coté, à Londres, il ne devra pas que l’on positionne correctement l’actif pour Responsable de l’immobilier, Edmond de CHOISI. s’effrayer d’une baisse double ou triple et d’un l’avenir. Rothschild (Suisse) et CEO de Orox Asset délai d’attente d’une année ou plus pour revenir Quant au troisième potentiel de diversification, Management à sa valeur initiale! Enfin, à l’instar de tous les il est sectoriel. Les institutionnels faisant preuve secteurs, l’immobilier est soumis au cycle écono- d’une certaine défiance vis-à-vis du commercialL a demande des investisseurs pour le mique de son propre marché, une variable dont (bureaux, commerces, artisanat, hôtels), ce sec- résidentiel locatif reste toujours très il faut tenir compte lors d’une éventuelle exposi- teur offre encore des opportunités. Elles devront soutenue. Par conséquent, les rende- tion à l’étranger. toutefois être abordées de manière très sélective. ments nets qui ont déjà reculé, pas- Ces différents facteurs tendent à montrer qu’en D’autres thèmes comme le luxe ou la logistique sant cette année de 4-4,5% en 2015 matière immobilière, la diversification interna- ont également été développés sur le marché local. à 3,5-3,8%, demeurent sous pression. tionale n’est pas une panacée et que le risque va, Cependant, leur manque de profondeur incite àLa tentation d’aller chercher des alternatives à pour l’investisseur raisonnant en francs suisses, privilégier, dans ce cas, la diversification à l’étran-l’étranger devient donc de plus en plus forte. Mal- bien au-delà de la problématique du change. ger. A titre d’exemple, on peut mentionner lesheureusement, c’est quand l’alternative devient Faut-il pour autant faire le gros dos et attendre investissements dans le secteur hôtelier qui, aunécessaire qu’elle n’est plus suffisante. Car la cher- une hypothétique amélioration des rendements? niveau global, a connu des sommets dans les der-té de l’immobilier locatif de rendement est globale, Le mur qui obscurcit l’horizon des investisseurs niers trimestres.attisée par la quête de sécurité des investisseurs du n’est-il pas simplement constitué de leurs propres Cependant, avant d’envisager une exposition demonde entier. De plus, la caractéristique première œillères, construites «pierre à pierre» grâce à la ce type, il faut accepter le fait que le meilleur pla-de l’investissement immobilier réside dans l’im- progression sans surprise du rendement du rési- cement sur un marché étranger ne ressembleraportance de sa composante locale. Des immeubles dentiel locatif suisse durant des décennies? pas au meilleur placement sur le marché local.similaires (type de bâtiment, situation, état locatif) A l’heure actuelle, notamment pour les institu- Franchir la frontière, c’est démarrer sur une pageauront des rendements finaux très différents selon tionnels, l’immobilier est synonyme de rende- blanche et redéfinir les critères de rendement etqu’ils sont situés à Paris, Rome ou Genève. Car ment stable pour un portefeuille de bâtiments risque attendus de cette démarche. Investir dansles spécificités de chaque marché, notamment le locatifs qui exigent, au plus, un ravalement de fa- un REIT (Real Estate Investment Trust) ou unpoids des institutionnels, le cadre réglementaire et çade. De plus, ce portefeuille est à portée de main titre coté, c’est s’exposer à un risque de type ac-la fiscalité peuvent faire varier considérablement allant, pour les plus téméraires, jusqu’à jouxter tion. Lui préférer un fonds fermé à durée définiel’intérêt économique de chaque objet. les limites du canton. Il existe donc, en Suisse s’apparente davantage à l’investissement dans le déjà, un triple potentiel de diversification. Le pre- sous-jacent lui-même. Mais, dans tous les cas, le mier, géographique, consiste à étendre l’univers choix doit passer par une sélection des meilleurs d’investissement à la totalité du territoire. Le se- spécialistes, ceux qui sont rompus aux us et cou- cond concerne la qualité des immeubles: en com- tumes locales. Solange Ghernaouti CybersécuritéProfesseure, directrice du Swiss Cybersecurity Advisory& Research Group, HEC − Unil (www.scarg.org)Mieux piloter la sécurité d’un système d’informationISO 27001: des normes Les normes internationales de la famille ISO/IEC • Implémenter et effectuer des contrôles pour niques de sécurité – Management de la sécuritéet des métriques au 27000 font référence en matière de management gérer le risque informationnel; de l’information – Surveillance, mesurage, analyseservice du management de la sécurité de l’information. La norme 27001, • Surveiller et revoir la performance du système de et évaluation» représente une boite à outils pourde la sécurité. sans doute la plus connue, propose une approche management de la sécurité de l’information; évaluer l’efficacité d’un système de management systémique de la gestion des risques et de la prise • Proposer des améliorations. de la sécurité de l’information conforme à la norme en compte des exigences de sécurité de l’infor- Le fait de développer un modèle de gestion de ISO 27001. mation d’une organisation. Révolutionnaire à son sécurité satisfaisant les exigences de la norme Mesurer la performance des mesures de la sécurité, origine puisqu’elle sortait la sécurité informatique implique trois étapes, à savoir: selon des métriques spécifiques à chaque organisa- de sa seule dimension technique en instaurant 1. Création d’un cadre managérial afin de fixer tion, ne remplace pas une démarche d’audit de la le principe de gestion continue des personnes, les directives, les intentions et les objectifs pour sécurité d’un système d’information, mais permet processus, systèmes, technologies liés à la sécurité la sécurité de l’information et définir la politique à une organisation, dans une optique de gouver- d’un système d’information. stratégique qui engage la responsabilité du mana- nance et de recherche d’optimum, de mieux piloter Elle propose un modèle pour établir, implémen- gement. sa sécurité et de faciliter la prise de décision et les ter, exploiter, surveiller, maintenir, améliorer 2. Identification et évaluation des risques réalisées investissements afférents à la sécurité. En effet, un système de management de la sécurité de sur la base des exigences de sécurité définies par des métriques constituent souvent un levier pour l’information (SMSI) et met en avant la nécessaire l’organisation pour déterminer les actions mana- libérer les fonds nécessaires, auprès du manage- complémentarité des approches managériale et gériales appropriées à entreprendre et les priorités ment décisionnel, pour réaliser l’investissement technique. Portée par le modèle « PDCA – Plan pour maîtriser les risques. nécessaire à la sécurité opérationnelle. – Do – Check – Act » désormais incontournable 3. Développement du système de management On distingue généralement les métriques d’effica- pour tout responsable de sécurité, a permis de (sélection et implémentation des contrôles à effec- cité pour évaluer jusqu’à quel degré les objectifs populariser le lien entre les processus de gestion tuer). de sécurité sont atteints, des métriques d’efficience des risques et celui de la gestion de la sécurité Une fois que les exigences ont été identifiées, les qui permettent d’évaluer la proportionnalité entre informatique. contrôles pertinents peuvent être sélectionnés afin les résultats obtenus et les ressources impliquées, Appréhender la sécurité selon les quatre phases de s’assurer que les risques que le système d’infor- par rapport à l’atteinte des objectifs fixés tels du processus continu de management de la sécu- mation fait encourir à l’organisation sont réduits à qu’exprimés par la politique de sécurité d’un sys- rité du modèle PDCA se traduisant par Préparer un niveau acceptable, conformément aux objectifs tème d’information. (ou planifier); Développer; Contrôler (ou vérifier); de sécurité de cette dernière. Ces contrôles portent A quand des métriques pour mesurer la cohérence Agir (ou réagir) contribue à: sur les politiques, pratiques ou procédures à suivre et l’utilité des stratégies, ressources et mesures • Comprendre les exigences de sécurité et les en tenant compte de la structure de l’organisation. politiques, économiques, organisationnelles, légales, besoins de la politique de sécurité d’un système La version 2016 de la norme ISO / IEC 27004 techniques, humaines liés à la cybersécurité des d’information; intitulée «Technologies de l’information – Tech- pays et des institutions?

PAGE 23. Indices | | Janvier 2017 | Produits financiersPerformances stables possibles avecles certificats de primes de risqueL’environnement fait craindre LES CERTIFICATS académique. Leur conformité aux principes à exploiter les anomalies et inefficiences avéréesune réévaluation massive et AMC OFFRENT financiers permet de leur associer une valeur de marché. Les techniques d’arbitrage de produitssimultanée de l’ensemble des UN UNIVERS TRÈS fondamentale et ainsi d’inférer des attentes en convertibles et d’exploitation des phénomènes declasses d’actifs. Concevoir des VASTE DE SOURCES termes de performances futures. S’il n’existe pas convergence offrent de telles opportunités.solutions aux performances DE RENDEMENT de définition formelle des stratégies de primes L’idée fondatrice à l’origine des stratégies destables reste pourtant possible. DÉCORRÉLÉES de risque, il est possible de les identifier et de les primes de risque tient à la réalisation que l’évo- DES RISQUES DE classifier en fonction de la nature de leurs ren- lution de la valeur de l’ensemble des actifs est MARCHÉ. dements historiques. On distingue notamment dépendante d’un ensemble de facteurs communs trois grands types de profils de performance. pour lesquels les investisseurs perçoivent une Sacha J. Duparc Une première catégorie peut être qualifiée de rémunération pour le risque encouru. C’est en Chef de la structuration et du trading stratégie de revenu. Elle offre des flux à long modulant le degré et le timing des expositions Produits structurés, BCV terme s’assimilant à des revenus relativement aux facteurs détenus en portefeuille qu’un inves- stables (à l’instar de dividendes ou de coupons), tisseur peut parvenir à obtenir des performancesL ’année 2017 pourrait être celle du ils peuvent toutefois connaître des épisodes de supérieures à celles réalisables dans le cadre dénouement. L’avènement de cou- fortes baisses (drawdowns). Les stratégies dites d’une allocation de portefeuille classique. Sché- rants populistes au sein de certaines de portage (carry) et de value en font notamment matiquement, investir en stratégies de primes démocraties occidentales annonce, partie. de risque, c’est postuler qu’acheter des actifs aux via des politiques budgétaires ambi- Une deuxième catégorie de stratégies se fonde valorisations faibles et vendre simultanément des tieuses, un possible retour de l’infla- sur les dynamiques de prix comme tactique actifs comparables aux valorisations élevées esttion. La mise en place de politiques de relance d’investissement. Profitant principalement des une approche plus robuste et fiable que de procé-dans un contexte d’endettement élevé des Etats, tendances de marché, elle englobe les techniques der à des sur- ou sous-pondérations entre classesde relèvement graduel des taux d’intérêt et de d’investissement dynamiques de type momentum d’actifs dans le cadre d’allocations stratégiques oucroissance mondiale faible, soit de conditions ini- et de vente de calls couverts. La dernière catégo- tactiques d’actifs.tiales précaires, pourrait provoquer des périodes rie, jusque-là propre aux hedge funds, comprend C’est en ayant la liberté de composer des solutionsde réévaluation simultanée des actifs financiers. les stratégies de valeur relative et constitue des d’investissement alternatives particulièrementComment, dans un tel environnement, concevoir sources de performance véritablement distinctes flexibles, aux rendements stables, décorrélés etdes solutions d’investissement aux performances des risques communément présents dans les por- aux risques de drawdowns contenus, qu’investirindépendantes des facteurs auxquels l’ensemble tefeuilles clients. Ces stratégies s’assimilent aux dans des certificats de primes de risque permetdes portefeuilles traditionnels est exposé? produits de type alpha systématique et cherchent d’appréhender 2017 avec plus de sérénité. Des solutions aux performances fiables et défen-sives restent réalisables via un ensemble de stra- Parce que même untégies investissables sous forme de certificats. Les titre de croissancecertificats AMC (Actively Managed Certificates) peut être une perlemettent à disposition, grâce aux stratégies de en matière deprimes de risque, un univers extrêmement vaste dividendes 5%et varié de sources de rendement véritablementdécorrélées des risques de marché, auxquels la dsuerrdenivdideemnednet*majorité des investisseurs sont exposés.Ces méthodologies d’investissement quantita-tives élémentaires sont appliquées à l’ensembledes actifs financiers (actions, obligations, cré-dit, devises ainsi qu’aux produits dérivés). Ellescherchent à identifier des positions qui ont offertdes profils de performance attractifs et stables aucours du temps. Bien plus que de simples algo-rithmes visant à maximiser les profils de rende-ment ajustés pour les risques historiques, ces stra-tégies trouvent leurs origines dans la recherche Sept critères d’investissement dans les stratégies de primes de risque Les valeurs dont le rendement sur dividende est élevé Distributions de BB Biotech (en CHF) ne font en généraI pas partie des entreprises qui con- naissent la plus forte croissance. Les investisseurs 2.90 2.75 doivent par conséquent choisir entre dividende et 2.32 2017 croissance. Cela n’est pas le cas chez BB Biotech S.A. L’action réunit les deux composantes: alors que le 1.40 secteur des biotechnologies enregistre une crois- sance annuelle a deux chiffres, BB Biotech verse dans 0.90 le même temps une distribution de 5 %*. Par rapport aux titres du SMI suisse, BB Biotech se classe parmi 2013 2014 2015 2016 les 25 % des sociétés offrant les dividendes les plus élevés. Une véritable option en ces temps de taux Plus d’informations sur planchers dans le domaine obligataire. www.bbbiotech.com ISIN: CH0038389992 *Distribution de CHF 14.50 par action à des parts provenant de réserves issues d’apports de capitaux et bénéfices non distribués ; rendement calculé sur le cours moyen pondéré de l’action en décembre 2015. Proposition à l’assemblée générale du 17.03.2016, date d’enregistrement 22.03.2016. Avis. Les indications ci-dessus sont des opinions de BB Biotech S.A. et sont de nature subjective. La performance passée n’est pas une garantie de l’évolution future.Source: BCV

PAGE 24. Indices | | Janvier 2017 | Produits financiersTABLER SUR LA FORMATIONExcellent retour sur investissementLes investissements d’hier en LES CLIENTS plus grande, en adéquation avec la complexité pari d’une corrélation entre développement desmatière de formation s’avèrent EXIGENT UNE croissante de leur situation. compétences individuelles et performance col-aujourd’hui très rentables. EXPERTISE Si on y rajoute une pression internationale lective. Car en l’espèce (comme pour MonsieurBanques et banquiers suisses TECHNIQUE constante (amicale mais appuyée) pour faire Pascal) «il y a plus à gagner à croire, qu’à ne pasdevraient s’en convaincre et TOUJOURS PLUS passer la Suisse d’un système autorégulé à une croire». Et de rappeler le fameux dialogue entrepasser des paroles aux actes. GRANDE. EN régulation bien réelle garantissant aux clients le deux cadres dirigeants à propos d’un de leurs top- ACCORD AVEC niveau de compétence adéquate de leur conseil- talents recruté quelques années auparavant et Frédéric Kohler LA COMPLEXITÉ ler financier, le temps des banquiers «à la papa» demandant une formation assez chère: La CFO: Directeur de l’Institut Supérieur de CROISSANTE DE semble bien révolu et les établissements n’ont «Vous imaginez, Pierre, si nous le formons et Formation Bancaire (ISFB) LEUR SITUATION. d’autre choix que de faire monter en compétence qu’il nous quitte? Et le CEO de répondre : «Vous leurs collaborateurs s’ils espèrent conserver leurs imaginez, Hélène, si nous ne le formons pas etDepuis plusieurs années, la clients et en acquérir de nouveaux. qu’il reste?». Suisse arrive en tête dans les La tentation est alors grande pour les banques Refuser de miser sur la formation continue, c’est trois classements mondiaux de d’aller chercher sur le marché ces nouvelles parier sur l’immobilisme du monde. Car chan- la compétitivité, de l’innova- perles rares alliant qualités humaines et technici- ger, c’est avant tout désapprendre d’anciennes tion et de l’attractivité vis-à-vis té bancaire. Mais outre le fait que l’heure semble choses et en apprendre de nouvelles. Et si ap- des talents internationaux. Si moins à une globalisation débridée permettant à prendre peut se faire seul et de façon informelle,on étudie attentivement le dénominateur com- un pays à haut pouvoir d’achat comme la Suisse une formation continue structurée permet bienmun aux rares pays figurant bien dans ces trois de recruter des talents formés par d’autres (vota- souvent une meilleure efficience de ce processuspalmarès, on retrouve le niveau d’éducation tion du 9 février 2014, Brexit, élection de Donald de transformation et une limitation massive des(formation initiale et continue). Les pays qui Trump), l’attractivité du secteur bancaire semble risques liés à la pure expérimentation et à l’empi-ont investi hier dans la formation en recueillent lui-même en berne comme le montre le classe- risme. En en mot, dans un monde en rapide etaujourd’hui les fruits. ment «Employer Branding 2016» (seulement perpétuelle mutation, la formation propose unLe nouveau paradigme du secteur bancaire deux banques sont dans le top-20 Suisse, une excellent retour sur investissement, notion quesuisse fait qu’aujourd’hui les attentes des clients seule dans le top-10 Europe et une dans le top- devraient apprécier des financiers.se sont globalement déplacées d’une perfor- 10 Monde). Si on y rajoute l’effet papy-boom, les Aussi, la formation continue professionnellemance exogène (fiscale) vers une performance difficultés des banques pour recruter les talents s’inscrit-t-elle aujourd’hui, pour le secteur ban-intrinsèque (rapport coût/prestation). En effet, nécessaires n’ont pas fini de s’accroître. caire suisse, dans une forme de «new deal» oùen échange de frais qu’ils payent de moins en La formation initiale et continue des collabora- chaque partie sort gagnante. L’employeur enmoins volontiers, ces clients 2.0 exigent de leur teurs n’est donc pas une option pour notre place quête de performance accrue et durable miseinterlocuteur une expertise technique toujours financière. Si la puissance publique se doit d’assu- financièrement sur le développement des compé- rer en permanence l’adéquation de son système tences techniques et personnelles de son collabo- éducatif avec les exigences du marché de l’em- rateur. L’employé, accepte quant à lui, une forme ploi (spécialisation et diplômes internationaux), de co-investissement dans sa formation (souvent les employeurs ont également un rôle à jouer. en plus de sa mission) car il sait que le bénéfice Que ce soit en acceptant de former la relève à personnel qu’il pourra en retirer ne se limite pas de nouveaux métiers auxquels l’école n’a pu pré- à l’amélioration de sa capacité à atteindre ses ob- parer, ou que ce soit en supportant leurs colla- jectifs professionnels mais participe fondamenta- borateurs dans des démarches individuelles de lement au maintien, voire à l’accroissement, de formation continue, les banques doivent faire le son employabilité. Comment identifier les meilleurs gérantsLa sélection requiert un travail COMPRENDRE Les modèles quantitatifs ne peuvent tout sim- bâton, c’est à dire les conséquences négativesd’analyse qui ne peut se limiter LES HORIZONS plement pas distinguer les gérants qui per- d’un échec, ou en regardant la carotte, à savoirà la seule appréciation des DE TEMPS PERMET forment pour les bonnes raisons de ceux qui les bénéfices obtenus grâce à des résultatséléments statistiques. ÉGALEMENT performent pour les mauvaises raisons. Il est positifs. Dans le monde de l’investissement, DE SAISIR LES d’ailleurs probable que les gérants véritable- malgré des niveaux de rémunération élevés, Stuart Canning MOTIVATIONS ment performants combinent à la fois chance et il semblerait que la plupart des acteurs de la M&G Investments PROFONDES DU talent. Ils tendent à construire des portefeuilles gestion d’actifs soient guidés par la peur de GÉRANT. qui maximisent les gains en minimisant les mal faire: ils sont 36% à penser qu’agir dansDans la mesure où la technologie pertes liées à des événements imprévus. le meilleur intérêt de leurs clients implique est désormais capable de répli- Pour s’assurer des capacités d’un gérant, il une prise de risque pour leur carrière. quer les décisions qui étaient faut se poser quatre questions essentielles, aux- LA TYRANNIE du court terme au sein du prises auparavant par des gé- quelles il n’est pas toujours facile de répondre. secteur soutient par ailleurs l’idée d’un «écart rants, il est devenu plus impor- • Qu’est ce que le gérant fait que le marché ne de comportement», ce phénomène qui voit tant que jamais de pouvoir jus- l’investisseur moyen sous-performer l’inves-tifier d’un réel talent pour facturer des frais de  fait pas ou ne sait pas faire? tissement moyen. Les investisseurs sont engestion active. A l’instar des gérants d’actifs eux- • Quelle anomalie cherche-t-il à exploiter? effet toujours à la recherche des gérants quimêmes, les sélectionneurs de fonds ont élaboré • Pourquoi cette anomalie devrait elle perdurer? affichent les meilleures performances, ce quiune gamme d’outils statistiques afin d’identifier • L  a stratégie employée se comporte-t-elle les incitent à se séparer au mauvais momentplus facilement les gérants vraiment talentueux. mieux dans un certain type d’environnement? des gérants sous-performants. Une analyseCela peut aller de simples indicateurs comme le Bien sûr, un bon historique de performances de Morningstar publiée récemment montreratio de Sharpe à des régressions plus complexes. peut aussi rassurer mais très peu de gérants que cet écart s’est généralisé dans toutes lesLe problème avec les modèles quantitatifs, c’est disposent en réalité d’un track record «statisti- classes d’actifs en Europe au cours des cinqqu’ils regardent toujours vers le passé et qu’ils quement significatif». Dès lors, il vaut mieux dernières années.ne savent pas distinguer la chance de la compé- savoir si sa philosophie d’investissement se Le bon gérant est celui qui veut générer destence. Si quelqu’un achète un billet gagnant au fonde sur une surperformance régulière, ou performances positives pour le compte de sonloto, ce n’est pas pour autant un bon investisse- sur de brèves périodes de gains élevés? L’ap- client. Nous appelons ça «le niveau de soin».ment. De même, un gérant qui aurait acheté des proche du gérant a besoin d’un contexte de Dès lors, il convient de se demander aussi sigilts indexés sur l’inflation en 2013, estimant marché particulier autant s’intéresser aux les gérants se considèrent comme garants desque l’assouplissement quantitatif alimenterait performances générées sur ces périodes! actifs du client, ou s’ils se préoccupent davan-l’inflation et que le Royaume-Uni allait plon- Comprendre les horizons de temps permet tage de leur propre poste.ger en récession, aurait généré des surperfor- également de saisir les motivations profondes Beaucoup de ces observations sont difficilesmances, alors même que rien de ce qu’il avait du gérant. Le ILECFA Institute et State Street à quantifier. Investir n’est pas un exerciceprévu ne s’est produit. ont publié une étude dans laquelle ils identi- facile, et sélectionner des gérants pour s’en fient une nouvelle «variable de performance charger ne l’est pas davantage. Cependant, il cachée», baptisée «phi». Elle correspond à faut résister à la tentation de s’en tenir à des la nature de la motivation qui sous-tend les évaluations quantitatives. Choisir un gérant décisions prises. Pour les auteurs de l’étude, consiste d’abord à se convaincre de ses avan- identifier les gérants qui ont les bonnes moti- tages compétitifs et de la nature profonde de vations aidera à trouver ceux qui ont le plus ses motivations.  de chances de réussir. Les êtres humains se motivent de deux manières, en regardant le


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