© Epfl - Alain Herzog © Epfl - Alain Herzog© Epfl - Alain Herzog © Epfl - Alain HerzogLE MAILLON STRATÉGIQUEl’innovation et la valorisation, un programme de liaison permet ou privé », poursuit Luciana Vaccaro. Et ils amènent bien souventd’orienter les entreprises vers le partenariat adapté, et un office de avec eux des places de stage réservées chaque année aux étudiantstransfert de technologies s’occupe de gérer et négocier la propriété de leur filière…intellectuelle issue de la recherche. Le système “spin-off” a quantà lui été élaboré pour aider les chercheurs à fonder leur entreprise UNE R D FINANCÉE PAR DES ENTREPRISES PRIVÉESafin de coopérer avec le secteur privé. Selon le partenariat conclu, La Suisse ne cesse d’intensifier ses activités de recherche et déve-l’entreprise qui finance une start-up ou un projet a droit à des loppement, atteignant en 2004 des dépenses équivalentes à prèsconditions particulières (pour éventuellement profiter d’un avan- de 3 % de son PIB. Un chiffre qui place le pays dans le peloton detage concurrentiel), voire à l’obtention des droits sur les découvertes tête de l’OCDE. Environ 12 milliards d’euros y sont consacrés,du laboratoire. L’approche est identique dans les hautes écoles spé- financés à 23 % par le secteur public et à 70 % par les entreprisescialisées, sans financement de chaires mais où les partenariats avec privées. Dans certains établissements suisses, ce financement privéles entreprises « font partie de la ligne stratégique », assure Luciana atteint même près de la moitié du budget global et les financementsVaccaro, rectrice de la HES-SO. « Les partenariats sont nombreux de chaires sont nombreux (surtout en sciences, droit et gestion).et multiformes, tant pour de la mise à disposition d’infrastructures que Le groupe pharmaceutique Merk Serono a par exemple signé enpour des ateliers ou pour des projets spécifiques. » La pratique en 2007 une contribution à trois chaires de recherche avec l’EPFL,milieu professionnel, tout au long des formations, est également dédiées aux maladies neurodégénératives, au cancer et aux nou-une pierre angulaire : « C’est une porte d’entrée royale pour les étu- velles technologies d’administrations de médicaments - comme desdiants qui se font souvent repérer par les institutions où ils effectuent vaccins à nanoparticules. De l’avis de hauts fonctionnaires suisses,leurs stages. » Le corps académique est lui aussi à l’image de cette cette proximité entre universités et entreprises est un « modèleproximité puisque sur 10 000 enseignants, la HES-SO ne compte des plus aboutis » qui ne remplace pas des financements publics,que 1 700 équivalents temps plein. « Huit mille enseignants sont à mais qui complète le domaine pour le renforcer à la pointe demoins de 25 % chez nous et travaillent en parallèle dans le secteur public l’innovation.N°129 Février 2016 Acteurs de l’économie - La Tribune 101
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IMAGETSEDRERMIATROQIRUEESS DOSSIER, YANN PETITEAUX © OnlyLyonN°129 Février 2016 Acteurs de l’économie - La Tribune 103
Comprendre TERRITOIRES : IMAGES DE MARQUESLa fusion des régions uvre collective ou simple gadget ? Stra- UNE OPPORTUNITÉ POURRhône-Alpes et Auvergne tégie à long terme ou coup de communi- LES TERRITOIRES CENTRAUXne devrait pas renverser cation ? Étendard commun ou coûteux Assez logiquement, les marques territo-la donne en matière de mar- caprice d'élu ? Depuis une quinzaine riales situées en bordure de la nouvelleketing territorial. Dans la d'années qu'elles fleurissent un peu par- région se sentent peu concernées parmesure où l'identité tout, les marques de territoire ont pris la fusion Auvergne Rhône-Alpes. C'estd'un territoire – et par des formes très diverses avec toutefois des notamment le cas de Savoie Mont-Blanc,conséquent son message de enjeux communs : mobiliser les acteurs naturellement tournée vers les métro-communication - transcende locaux, développer l'attractivité, travailler poles de Lyon et Genève, ou encore deles frontières administratives, l'image et se positionner vis-à-vis des ter- l'Ain dont une grande partie (Bugey etles nombreuses marques ritoires concurrents. Aujourd'hui, rares Pays de Gex) est inscrite dans le pay-existantes vont continuer à sont les départements qui ne comptent sage des monts du Jura. « Il est trop tôtfaire valoir leurs spécificités pas au moins une marque territoriale. pour savoir si la physionomie de la nouvellepropres. Un paysage dense En Auvergne Rhône-Alpes, une douzaine région aura un impact sur notre stratégie »,qui n'est pas toujours lisible existe. Un paysage relativement dense estime Gilles Brevet, chargé de commu-ni aisé à mettre en cohérence dont la donne ne devrait pas être inversée nication à l'Agence de développementtant les positionnements, avec la nouvelle région. Celle-ci étant géo- touristique de l'Ain et de la marque « Ain,les moyens et les cibles graphiquement et culturellement hétéro- mon luxe au naturel ». À la pointe ouestdes marques sont divers. gène, ce sont bien les identités locales qui de l'Auvergne, le Cantal n'attend pas vont continuer de primer. En clair, si les beaucoup de la nouvelle région dont il104 Acteurs de l’économie - La Tribune marques jouent parfois la complémenta- est le plus petit département. « Avec seu- rité entre elles, les territoires conservent lement quatre élus sur 204, nous sommes bel et bien leur spécificité et cohérence très faiblement représentés au conseil régio- propres. Par conséquent, les stratégies nal », rappelle François-Xavier Montil, marketing territoriales ne vont pas beau- directeur de cabinet du président du coup changer. « Ce n'est pas parce que l'on conseil départemental du Cantal. Les fusionne avec Rhône-Alpes qu'il va cesser territoires centraux perçoivent davan- de neiger chez nous, résume Jean Pinard, tage la fusion des deux régions comme délégué général de la marque Auvergne une opportunité. « Dans un contexte où Nouveau Monde. Certes le conseil régio- la centralisation sur Paris pénalise des villes nal d'Auvergne disparaît, mais le territoire comme Lyon, tout ce qui donne du poids à continue d'exister. » Marc Thébault, ancien la région donne de l'importance à la ville- directeur de la communication de la centre, analyse Lionel Flasseur, directeur Ville de Saint-Étienne (de 1998 à 2003) du programme Onlylyon. Aujourd'hui, nous et spécialiste du marketing territorial, recevons des appels de territoires de la région confirme : « Le marketing cherche avant qui veulent se placer derrière l'étendard Only- tout à identifier le territoire le plus pertinent lon. Pour nous, tout cela va dans le bon sens. » sur lequel s'appuyer. Le discours de commu- C'est le cas de l'agglomération de Saint- nication est indépendant des frontières admi- Étienne métropole, dont le président Gaël nistratives. L'Auvergne, par exemple, possède Perdriau a décidé d'abandonner la signa- une notoriété et je ne vois pas pourquoi elle ture « Saint-Étienne atelier visionnaire », s'en priverait. » initiée par son prédécesseur socialiste, pour se placer sous la marque ombrelle Onlylyon. « Vues de New York ou de Pékin, Saint-Étienne et Lyon font partie d'un même ensemble », argumente-t-il. L'élu est égale- ment convaincu que la deuxième ville de la région peut tirer profit de sa nouvelle position géographique centrale. CACOPHONIE En présence d'un trop grand nombre de marques de territoires, il existe pourtant un risque d'empilement des messages. « Il peut y avoir une certaine cacophonie lorsque plusieurs marques communiquent de manières différentes sur un même ter- ritoire », confirme Marc Thébault. Une telle superposition s’observe dans les Alpes avec Savoie Mont-Blanc et Cham- béry Grand Lac. Fondée en 2006, la pre- mière s'étend sur les deux départements savoyards dans une optique d'attractivité N°129 Février 2016
TERRITOIRES : IMAGES DE MARQUES ComprendreN°129 Février 2016 Acteurs de l’économie - La Tribune 105
Comprendre TERRITOIRES : IMAGES DE MARQUES « Cantal Auvergne touristique. La seconde est née fin 2015 BTOB OU BTOC est une initiative du rapprochement de cinq structures de Vue d'en haut, Auvergne Rhône-Alpes pragmatique développement économique du bassin de offre une mosaïque de territoires aux et simple, issue Chambéry avec un objectif clair : attirer identités plus ou moins fortes dont les des entreprises. « Savoie Mont-Blanc est atouts sont variés et les stratégies mar- de la base et non une marque qui véhicule parfois une image keting parfois difficiles à mettre en cohé- d'une agence très montagnarde. Or, nous disposons égale- rence. Pour y voir plus clair, il faut tout ment d’un foncier autour de Chambéry dont d'abord distinguer les marques axées sur de communication. l'accessibilité est totale, insiste le président le développement économique, et dont la de Chambéry métropole, Xavier Dullin. cible est essentiellement BtoB, de celles Cette marque Nous ne renions pas du tout notre identité, qui s'appuient sur le développement tou- appartient mais il faut aussi expliquer aux gens que nous ristique, et dont la cible est surtout BtoC. pouvons proposer des espaces de vie dédiés à Dans la première catégorie, se rangent aux Cantaliens l'industrie, à la logistique et aux services. À des marques telles que Chambéry Grand alors qu'à un moment où les métropoles sont confrontées Lac, et dans l'autre des marques comme l'inverse, à des enjeux de densité et de mobilité, nous Savoie Mont-Blanc ou « L'Ain, mon luxe voulons exercer un rôle de bassin versant. » au naturel ». Certaines jouent plus ou les gens ne Côté Savoie Mont-Blanc, il existe déjà de moins sur les deux tableaux. C'est notam- se sont pas nombreuses marques dans les Alpes, à ment le cas d'Onlylyon. appropriés commencer par les noms des grandes Les marques territoriales se distinguent stations elles-mêmes : Courchevel, Cha- également par leur force de frappe et donc Auvergne monix, Méribel, Megève, Val d'Isère... leurs ambitions. En haut de l'échelle se Nouveau « Je comprends que chacun ait besoin de classe la marque lyonnaise qui mobilise Monde » s'organiser, mais il faut conserver une même à elle seule 2,2 millions d'euros de bud- dynamique », répond Côme Vermersch, get de communication, 21 000 ambassa- directeur général de Savoie Mont-Blanc. deurs et sept collaborateurs œuvrant au Le même schéma de superposition s’ob- quotidien pour que la capitale de région serve entre la marque régionale Auvergne accède au top 15 des métropoles euro- Nouveau Monde et celle du département péennes. « Si l'on ajoute les actions menées du Cantal, Cantal Auvergne, qui mène directement par les partenaires d'Onlylyon ses propres actions de promotion. « Nous (Aderly, Métropole, etc.), nous arrivons à un sommes Auvergnats mais avant tout Canta- budget total compris entre cinq et six millions lous, clame François-Xavier Montil. Can- d'euros et environ 200 personnes », précise tal Auvergne est une initiative pragmatique Lionel Flasseur. En tête de file également, et simple qui vient de la base et non pas d'une Savoie Mont-Blanc dispose d'un budget agence de communication. C'est une marque de quatre millions d'euros pour assurer qui appartient aux Cantaliens. À l'inverse, sa promotion en France et à l'internatio- les gens ne se sont pas appropriés Auvergne nal. « Face à des concurrents comme l'Au- Nouveau Monde. » triche et, dans une moindre mesure la Suisse,Savoit Mont Blanc n'hésite pas à recourir à des canaux «de puissance» (publicité TV, a chage dynamique...)pour toucher un public très large.© Christophe Pallot / Agence zoom106 Acteurs de l’économie - La Tribune N°129 Février 2016
RUBRIQUE DE NOM ComprendreN°129 Février 2016 Acteurs de l’économie - La Tribune 107
Comprendre TERRITOIRES : IMAGES DE MARQUESil nous fallait créer une marque forte », acteurs comme Onlylyon ou Auvergne Nou- les Corses », affirme François-Xavier Mon-souligne Côme Vermersch. Une marque veau Monde, note Elsa Oblette, chargée de til. Et de citer pour preuve le compte Face-qui n'hésite pas à recourir à des canaux mission de la marque. Tout notre travail book de la marque qui a attiré quelque 16« de puissance » (publicité TV, affichage consiste à proposer autre chose, à trouver un 000 fans pour 150 000 habitants seule-dynamique...) pour toucher un public angle de vue différent. » « Roanne tout & ment sur le département ! L'absence detrès large. Avec des résultats : « Ces cinq simplement » a donc choisi de délivrer un budget n'empêche pas Cantal Auvergnedernières années, nous avons été par trois message axé sur les facilités offertes par de mener des actions offensives. Ainsi lefois la première destination mondiale de ski le cadre de vie de la région roannaise : 26 février, elle investira le 27e étage dedevant les États-Unis. » foncier disponible, proximité des acteurs la tour Oxygène, au côté d'Onlylyon, à publics, environnement naturel... Un l'occasion du match retour opposant leACTIONS OFFENSIVES argumentaire qui transite notamment par Lou Rugby à l'équipe d'Aurillac. QuaranteÀ l'autre extrémité du spectre, les un réseau de 440 ambassadeurs. De son entreprises cantaliennes seront également« petites » marques territoriales doivent côté, Cantal Auvergne mise beaucoup sur de la partie. « Notre démarche a vocation àfaire preuve d'astuce pour espérer se faire la fierté d'appartenance des Cantaliens. générer du business, assure François-Xavierremarquer. Avec ses 150 000 euros de « Il y existe chez nous un fort attachement au Montil. Aujourd'hui, notre objectif est clair :budget, « Roanne tout & simplement » territoire, un peu comme chez les Basques ou c'est Lyon. »joue dans cette cour. Officialisée fin2014, cette marque de territoire est née « Lorsque plusieurs marques communiquentde la collaboration de plusieurs institu- de manières différentes sur un même territoire,tions locales dans le but d'attirer les por-teurs de projets. « Naturellement, nous ne le risque de cacophonie est grand »sommes pas en concurrence frontale avec des12 © DR © Chambéry métropole1 La toute jeune marque « Roanne tout simplement » lancée en 2014 bénéficie d’un réseau 3 de 440 ambassadeurs.2 La marque Chambéry Grand Lac est avant axée sur le développement économique avec une cible essentiellement BtoB. (A droite Xavier Dullin, président de Chambéry Métropole)3 Cantal Auvergne mise beaucoup sur la fierté d'appartenance des Cantaliens. La marque a attiré quelque 16 000 fans pour 150 000 habitants seulement sur le département. © DR108 Acteurs de l’économie - La Tribune N°129 Février 2016
RUBRIQUE DE NOM ComprendreEn vivant l’immensité des plus grands domaines skiables, en profitant de stations skis au pied, en contemplant les plus hautssommets, en découvrant des villages authentiques, en savourant le plaisir d’une fondue, en s’émerveillant devant nos tablesétoilées, en partageant des moments cosy ou des après-ski de folie, vos plus beaux souvenirs vous attendent ici.Nw°12w9wFé.vsraievr 2o0i1e6montblanc.com Acteurs de l’écon#osmaiev-oLiaeTmribounnetb10la9nc
Comprendre RUBRIQUE DE NOM110 Acteurs de l’économie - La Tribune N°129 Février 2016
RUBRIQUE DE NOM Comprendre En Savoie et Haute-Savoie, © Petar Chernaev - iStock by Getty Images la réussite des professionnels du tourisme à se fédérer fait rêver les acteurs économiques des autres secteurs d’activité. Ces derniers, notamment dans l’industrie et le numérique, tentent de développer de nouveaux réseaux de dirigeants. En complément des structures traditionnelles existantes, ils initient, non sans mal parfois, de nouvelles formes de partenariats. À multiplier les dispositifs, existe-t-il un risque de confusion et d'illisibilité ? Les Savoies ne manquent pas d’ambassadeurs potentiels, encore faut-il les fédérer sous des bannières communes.RÉSEAUX D’ENTREPRENEURSFAIRE ENTENDRE SAVOIESENQUÊTE, DIDIER BERTN°129 Février 2016 Acteurs de l’économie - La Tribune 111
Comprendre FAIRE ENTENDRE SAVOIES La Haute-Savoie Les clients viennent du monde entier a le regard pour commander des pièces de très tourné à la fois haute technologie, par exemple, pour les vers Genève, industries automobile et aéronautique. où le quart de Dans les entreprises de décolletage de sa population la vallée de l’Arve, le travail s'effectue en active est salles blanches. Mais la vallée reste plus employée, médiatisée pour la pollution de son air et vers que pour sa haute technologie. son icône mondiale, L'EXEMPLE DU DÉCOLLETAGE le Mont-Blanc. Pourtant, c'est bien à partir de ce terri- Ironie de la toire, qui concentre 400 des 600 entre- situation, c’est prises françaises du décolletage, que ce dans la vallée secteur a su se fédérer. Et même si cela est de l’Arve, ancien − le Syndicat national du décolle- menant de la tage (SNDEC) a vu le jour en 1897 −, la métropole suisse profession a réussi à utiliser son union au toit de pour s'adapter aux évolutions de ses l’Europe, marchés. que certaines Le Plan expansion 2020 du SNDEC des plus belles a ainsi permis de créer le Fonds Arve réussites Industries Capital, qui a investi 19,6 industrielles du millions d'euros depuis cinq ans dans département se 11 entreprises pour les accompagner construisent. dans leurs projets de développement. Le syndicat professionnel a aussi lancé112 Acteurs de l’économie - La Tribune des structures de mutualisation des res- sources humaines, et favorisé le rappro- chement entre le Centre technique de l'industrie du décolletage (CTDEC) et le Centre technique des industries méca- niques (CETIM) en vue de créer un tech- no-centre appelé à devenir la vitrine de l'industrie française du décolletage. « La Haute-Savoie concentre une densité d'acteurs qui, chacun dans son domaine, a envie de concourir au développement non seulement des entreprises, mais aussi du territoire, commente Jérôme Akmouche, directeur du SNDEC. Cette proximité aide à travailler ensemble, et à le faire vite. Même si on n'est pas toujours d'accord, on peut rapidement évoquer les projets. » Plus au sud, « la Savoie est un petit vil- lage », selon les mots de Frédéric Danqui- gny, le directeur du Réseau Entreprendre Savoie. Ce « petit village » tire la moitié de sa richesse du secteur du tourisme. Pas étonnant que le vœu du président du conseil départemental Hervé Gay- mard d’unifier les deux Savoies ait connu comme première étape la fusion des forces départementales de promotion touristique avec la création en 2005 de Savoie Mont Blanc Tourisme. Cent dix stations, soit les deux tiers du domaine skiable français, se dotaient alors d’une force commune. N°129 Février 2016
FAIRE ENTENDRE SAVOIES ComprendreDONNER UNE IMAGE PLUS COMPLÈTE Savoie », explique Guy Lecomte, initia- René Nantua. Président d’honneur du centre de ressources en mécatroniqueCette force fait rêver les autres secteurs teur du club. Il constate que les entre- Thésame, et ancien dirigeant du pôle ded’activité. Des tentatives de fédéra- preneurs locaux se sont regroupés compétitivité Arve Industries, il a fait sation des entrepreneurs des Pays de jusqu’à présent par secteur d’acti- carrière chez NTN-SNR, spécialiste desSavoie ont été initiées, dans une vité. « Le territoire est structuré par roulements, implanté à Annecy et qua-démarche de marketing territorial les chambres consulaires, les pôles trième plus grande entreprise des Paysqui transcenderait tous les sec- de compétitivité, les filières.... Or, il de Savoie. « Aujourd’hui, il est compliqué deteurs. Un processus engagé, faut arriver à communiquer créer une dynamique, témoigne le co-fon-par exemple, par le club de manière transversale, pas dateur du club. Pourtant, elle n’a jamaisd’entrepreneurs Choisir seulement par métiers. » été aussi nécessaire. Nous voyons bien laSavoie depuis un an. Cette inquiétude de ne fracture entre les élus et la société civile. ElleFace aux métropoles pas parvenir à faire est pour tous, préjudiciable. Nous voulonstoujours plus puis- entendre la voix donc être une force de proposition construc-santes que sont des entreprises, tive. » Choisir Savoie se positionneraitLyon, Genève autres que celles alors comme un laboratoire d’idées apo-et Grenoble, œuvrant dans litique, pour faire émerger de la société VERS UNE AGENCE civile, des idées à destination des élus. La résidentialisation de l’économie, sous la« nous visons ÉCONOMIQUE GLOBALE le domaine double poussée du tourisme et du travail frontalier, constitue par exemple une desà donner une Hervé Gaymard, le président du conseil départe- phare du inquiétudes du club. « Un territoire per-image plus tourisme, formant trouve un équilibre entre l’économiecomplète mental de la Savoie, compte jeter dès cette année les est par- résidentielle et l’économie productive, affirme bases d’un Savoir Mont Blanc Économie (SMBE), qui serait René Nantua. Veut-on favoriser cet aspira-des à l’attractivité économique ce que SMBT est à la promotion tagée teur à compétences qu’est le travail frontalier,Pays par au détriment des entreprises locales, ou biend e touristique. « La logique serait d’harmoniser les outils d’attractivité souhaite-t-on parvenir à davantage d’équi- dans Savoie Mont Blanc Économie », indique-t-il, confiant que cette libre ? » Plusieurs dizaines d’entreprises, agence économique est déjà sur les rails.N°129 Février 2016 Acteurs de l’économie - La Tribune 113
Comprendre FAIRE ENTENDRE SAVOIES Les professionnels du tourisme ont réussi à se fédérer autour de Savoie Mont Blanc Tourisme, de quoi faire rêver les acteurs économiques de l’industrie et du numérique notamment. © DR © DR« Chaque collectivité a créé ses propres outils,114 Acteurs de l’économie - La Tribune mais il faut améliorer leur lisibilité. Et surtout, réaliser des fusions » Annecy a tenté en solo en 2015 la labellisation French Tech, mais sans succès. Début 2016, la tendance est à un rapprochement avec la voisine Digital Grenoble, la seule association labellisée, dans le sillon alpin, sous la bannière French Tech in the Alps. N°129 Février 2016
FAIRE ENTENDRE SAVOIES Comprendredont Entremont et Tivoly, ont déjà rejoint SE RETROUVER ENTRE PAIRS nombreuses habitudes. Néanmoins, lesChoisir Savoie, qui vise à rassembler 350 D’autres tentent également de fédérer entreprises digitales ont dû prendre leurmembres a minima. Un nombre néces- les chefs d’entreprises, et pas seulement mal en patience avant d’être reconnuessaire et suffisant pour « alimenter nos pour promouvoir le territoire des pays par leurs aînées. Revenant une quinzaineréflexions », explique René Nantua. Toute- de Savoie. Les entrepreneurs eux-mêmes d’années en arrière, au moment de lafois, le club « n’a pas encore trouvé le moyen ressentent le besoin de se retrouver création de son agence web NOE Interac-d’intéresser les entreprises, observe Serge entre pairs. « Il est important de rompre tive, à Aix-les-Bains, Jean-Baptiste DavidDelémontex, animateur référent des clubs la solitude, témoigne Pierre Arboireau, se rappelle du regard des chefs d’entre-Association Progrès Management (APM) président de Savoie-Transmissions, entre- prises et des institutionnels de l’époque.pour le sud-est de la France. La dyna- prise haut-savoyarde spécialisée dans la « On nous prenait pour des rigolos ! », semique de la candidature d’Annecy aux Jeux distribution de composants et de sys- souvient celui qui a créé son entrepriseolympiques d’hiver 2018 aurait pu servir de tèmes d’entraînement mécaniques. Le à l’âge de 26 ans. En Pays de Savoie, lesrampe de lancement », regrette-t-il. réseautage n’est pas du copinage, mais bien entrepreneurs du numérique ont cher- un moyen d’apprendre à se connaître pour ché à se rassembler, d’abord au sein de pouvoir, plus tard, collaborer. » Et cette l’association G147 − comme Groupement capacité à se retrouver dans des réseaux 147, soit 73+74 −, demeurée largement est encore plus nécessaire en Pays de méconnue hors de la filière. « Nous avons Savoie. « Notre tissu économique est avant alors compris qu’il nous faudrait réaliser tout constitué de PME, observe le diri- notre business dans notre coin », analyse geant. Les grands groupes ont moins besoin Jean-Baptiste David. de réseaux, parce qu’ils ont déjà toutes les compétences en interne. » Mais entre diri- geants de PME, « il est essentiel de s’inté- resser et de comprendre les problématiques que rencontrent les autres pour s’inspirer de leurs solutions, d’autant plus dans un monde hyper-connecté où tout va vite ». Ce monde connecté, les entrepreneurs du numérique le connaissent bien, tout autant que les règles de la nouvelle éco- nomie, qui bousculent les entreprises tra- ditionnelles et remettent en question de« La complémentarité est devenue indispensable entreles acteurs, en raison de la raréfaction des fonds publics » CITIA photo : LR Photographie cité de l’image en mouvement ANNECY UNE POLITIQUE AMBITIEUSE UN ÉCOSYSTÈME PERFORMANT DES ÉVÉNEMENTS INTERNATIONAUX UN LIEU TOTEM POUR LES INDUSTRIES CRÉATIVES,SUR LE TERRITOIRE ET À L’INTERNATIONAL ■ plus de 300 entreprises ■ FESTIVAL et MARCHÉ international du film d’animation (Mifa) dédié au développement des entreprises ■ 9 formations ■ FORUM BLANC le RV du transmédia ■ LES PAPETERIES — IMAGE FACTORY ■ 450 étudiants 7 000 m2 au cœur de l’ Agglomération d’Annecy IMAGINEZ VOTRE FUTUR SUR NOTRE TERRITOIRE ! www.citia.orgN°129 Février 2016 Acteurs de l’économie - La Tribune 115 pub_citia_190x45mm.indd 1 26/01/2016 15:47:04
Comprendre FAIRE ENTENDRE SAVOIESUNE RÉVOLUTION NÉE À PARIS lancer « Digital Savoie ». Dans les deux SAVOIR VERS QUI SE TOURNER« Les chefs d’entreprise du numérique ne sont cas, les agglomérations – Annecy et Pour de nombreux entrepreneurs, se fairepas représentés dans les organismes profes- Chambéry – ont elles-mêmes donné le connaître prend du temps et demande desionnels classiques, telles les CCI, parce que coup d’envoi. Début 2016, la tendance l’énergie pour trouver son chemin parmice ne sont pas nos réseaux. Nous ne nous y est à un rapprochement des deux enti- l’ensemble des organismes de soutienretrouvons pas, déplore encore Jean-Bap- tés avec la voisine Digital Grenoble, la auxquels ils peuvent s’adresser. Danstiste David. Ils ne nous comprennent pas seule association labellisée, dans le sillon ce paradis de l’industrie touristique,vraiment. Aussi nous restons entre nous. » alpin, sous la bannière French Tech in the même les entreprises du secteur peuventJusque tout récemment. En 2014, en effet, Alps. Annecy a tenté la labellisation en être déroutées. Ainsi, jusqu’en 2015, lesla filière numérique des Pays de Savoie solo en 2015, mais sans succès. Digital entrepreneurs du secteur de la saisonna-a trouvé sa bannière rassembleuse, avec Savoie est moins avancée. L’association lité ne pouvaient pas s’adresser au Réseaula création du label French Tech par le de 90 membres a connu un début plu- Entreprendre de Savoie. « Auparavant,gouvernement. Ce label « nous a parado- tôt calme. « La première année a été celle notre culture était très industrielle », justifiexalement réunis, alors qu’il visait d’abord de l’évangélisation », résume Dominique Frédéric Danquigny, directeur du réseau,à labelliser des métropoles », constate Favario, président de Savoie Mont Blanc depuis ouvert au secteur du tourisme quiJean-Baptiste-David. Il aura donc fallu Angels et l’un des initiateurs de l’asso- doit relever des défis entrepreneuriauxune initiative parisienne pour que les ciation savoyarde. Mais Jean-Baptiste majeurs. Des dizaines d’établissementsentreprises locales du numérique sus- hôteliers et de restaurants cherchent encitent l’intérêt de « l’ancienne économie » David, aujourd’hui vice-président effet des repreneurs dans le département.et des élus. « Il est effectivement difficile de de Digital Savoie, observe tout « Il est difficile pour un chef d’entreprise defaire émerger des démarches nouvelles tant de même le chemin par- se retrouver parmi les structures existantes,que les politiques n’ont pas pris conscience couru durant cet intervalle : reconnaît Dominique Favario. Un éclair-de l’enjeu », acquiesce l’entrepreneur du « Aujourd’hui, ce sont eux cissement doit être engagé. Chaque collec-numérique. (les organismes profes- tivité a créé ses propres outils, mais encoreEn Pays de Savoie, la sionnels classiques, faut-il améliorer leur lisibilité. Et surtout,filière numérique NDLR) qui sont deman- réaliser des fusions. » Cette identifications’est rassemblée en deurs et viennent nous est d’autant plus impérieuse avec l’unionseptembre 2014, chercher. » des régions Auvergne et Rhône-Alpes,à Annecy, pour selon Dominique Favario. « Si la compé-fonder les « Val- tence économique relève de la Région, deslées du numé- relais locaux seront nécessaires. Mais quelsrique », puis seront-ils ? L’Agglomération ? Une agenceen janvier économique comme celle qui existe en Savoie,2015, à mais pas en Haute-Savoie ? Le Centre régio-Alpespace nal d’innovation et de transfert de technologie(Savoie), (Critt) en Savoie et Thésame en Haute-Sa-pour voie, avec leurs historiques territoriaux res- pectifs ? Une structure de développement CLUSTER MONTAGNE sur chaque secteur ? », interroge-t-il. « Un guichet unique serait intéressant, répond UN RÉSEAU TERRITORIAL TOURNÉ Arnaud Busquet, président d’Initiative Grand Annecy et directeur général deVERS L’INTERNATIONAL Bureau Alpes-Contrôles, car il susciterait un effet d’entonnoir. Il présenterait toutes les Le Cluster Montagne est né en 2012 de la fusion du Clus- aides existantes, de la part de tous les orga- ter des Industries de la Montagne (Cluster CIM) et de France nismes. Aujourd’hui, nous sommes complé- Neige International (FNI). Il réunit des entreprises et des ins- mentaires, mais tous un peu éclatés. » « Un titutionnels. Passé de 60 à 180 membres en quatre ans − dont guichet unique ? Dans un monde idéal, oui. 80 % en région Auvergne Rhône-Alpes −, il mise sur une vingtaine de Cela ne devrait pas être très compliqué », nouvelles adhésions en 2016, selon son président Xavier Gallot-Lavallée avance à demi-mot Dominique Favario. (par ailleurs Pdg de Montagne et Neige Développement). Ce lieu de réseau sectoriel centré sur l’aménagement et le tourisme, en lien avec les Domaines N°129 Février 2016 skiables de France, est tourné vers l’international avec des missions régulières dans les pays émergents (Inde, Iran, etc.). Il vise également le renforcement de son antenne locale dans le Sichuan, en Chine, en prévision des Jeux olympiques d’hiver 2022 à Pékin. « Le potentiel est important pour nos entreprises », souligne Xavier Gallot- Lavallée. Cette année, le Cluster Montagne s’apprête à lancer un fonds de 2,5 millions d’euros pour l’aménagement de la montagne et l’outdoor. Là aussi, le Cluster Montagne a fait jouer ses réseaux. Le projet d’abord élaboré avec Savoie Mont Blanc Angels s’est ensuite ouvert à Outdo1o1r6SApcotretsurVsadlleeyl’é(cOoSnVo)m, ilea -gLraapTpreibudn’eentreprises basée à Annecy qui fédère 220 entreprises de l’outdoor sur l’arc alpin. Le Cluster Montagne sert également de relais aux entreprises en vue de trouverle bon interlocuteur parmi les différentes structures d’accompagnement.
FAIRE ENTENDRE SAVOIES ComprendreLe RéseauEntreprendrede Savoie n'estouvert au secteurdu tourisme quedepuis 2015. © DREN FINIR AVEC LA COMPÉTITION temps est révolu assure-t-il : « La complé- élargir nos champs d’action avec une politiqueDu côté institutionnel, l’efficience se situe mentarité est devenue indispensable entre les globale d’attractivité plus efficace. » Parmiparfois au bout d’un parcours suivi bon acteurs, en raison de la raréfaction des fonds les rapprochements possibles, il cite lagré mal gré. À la chambre de commerce publics. » convergence entre le tourisme et l’agricul-et d’industrie de la Haute-Savoie, on se Et si la complémentarité se traduisait aussi ture. « Nous disposons, avec le monde agri-rappelle encore des mesures d’austérité entre le phare économique qu’est le tou- cole, de nombreux programmes de promotionque le gouvernement a prises fin 2014. « Il risme et les autres secteurs économiques ? communs. » Pour le directeur général deexiste une volonté avérée de mettre les CCI à En charge depuis 2006 de la promotion SMBT, les Pays de Savoie doivent se dotergenou », critiquait Guy Métral, président du tourisme des deux départements par des mêmes outils que les grandes agglo-de la chambre consulaire, tout en se disant l’Assemblée des Pays de Savoie − l’éta- mérations. « Les métropoles sont à la pointeprêt à contribuer à l’effort de redressement blissement public qui réunit les deux dans ce domaine parce que leurs acteurs sontdu pays. La CCI annonçait notamment la conseils départementaux −, Savoie Mont davantage concentrés », explique-t-il. Parmifermeture d’antennes décentralisées dans Blanc Tourisme a acquis une puissance ces outils figure le réseau d’ambassadeursle Genevois, le Chablais et dans la vallée certaine en matière de marketing. « Nous ONLYLYON, marque créée pour améliorerde l’Arve. Un an plus tard, Guy Métral touchons chaque semaine plus d’un million de la notoriété internationale de la métropoleappelle les différents organismes de sou- personnes, et même presque deux millions à lyonnaise. L’idée pourrait faire des émulestien aux entreprises à travailler ensemble. travers les réseaux sociaux », indique Côme en terres savoyardes, où le sentiment« Peu importe le leadership, peu importe qui Vermersch, directeur général de SMBT d’appartenance est prégnant. Les velléi-est sur la photo dans le journal, affirme-t-il, (lire aussi notre dossier sur le marketing tés existent. Les potentialités sont nom-avant de reconnaître « l’esprit de compé- territorial, page 102). Or, SMBT veut fran- breuses. Restent à les fédérer pour ne pastition » existant entre les différents orga- chir une nouvelle étape à l’occasion de brouiller durablement l’image des Pays denismes de soutien aux entreprises. Mais ce son dixième anniversaire. « Nous devons Savoie. ADVANCED MANAGEMENT PROGRAMME ex CPA Entraînez-vous à la direction générale avec d’autres dirigeants Prochaine rentrée AMP en mai 2016 Acteurs de l’économie - La Tribune 117 www.executive.em-lyon.com / [email protected] / 04 78 33 78 38 25/01/16 13:22N°129 Février 2016 eml147-Bandeau AMP-190x35_acterueco.indd 1
Comprendre CONFÉRENCE © Laurent Cerino / Acteurs de l’économie « Entreprises, apprenez à collaborer ! » Ce mot d’ordre était lancé aux dirigeants, de PME notamment, au cours de la conférence-débat proposée le 15 janvier par EMLYON et Acteurs de l’économie-La Tribune. Où il fut question des nouvelles formes d’entreprises collaboratives, pôles et clusters notamment. COMPTE-RENDU, LAURENCE JAILLARDENTREPRISES COLLABORATIVESPasser du je au nousLe cluster Eden est un bel exemple Berthelier, professeur de stratégie et orga- difficultés. Il décide alors de le réorienter de collaboration réussie entre de nisation à EMLYON. sur les secteurs du nucléaire et de l’hy- nombreuses PME. Créé en 2008 par Les groupements sont un véritable appel draulique. Problème, il s’agit de marchés six dirigeants de PME high-tech, d’air pour des PME souvent freinées à nationaux. Or Cote ne dispose que de il rassemble aujourd’hui quelque cause de leur taille et leur surface finan- deux entités basées en Isère là où il devient 130 entreprises, dont 60 en Rhône-Alpes, cière pour innover, décrocher de nouveaux nécessaire sur le plan logistique de s’ap- toutes dédiées au secteur sécurité-défense. marchés, se développer à l’international. puyer sur un réseau national d’agences. Il Preuve de son succès, Eden est devenu, frappe donc à la porte du géant mondial de au fil des ans, une fédération de clusters, 400 PROJETS COLLABORATIFS a distribution de matériel électrique Rexel essaimant en Bretagne, en région Centre et Depuis ses débuts, Eden a ainsi fait émer- (deux milliards d’euros de chiffre d’affaires dans les Pays de la Loire. ger 400 projets collaboratifs. La règle du en France, 460 agences sur le territoire). Un exemple exposé aux dirigeants d’entre- jeu est simple : partager en toute transpa- Et signe avec son directeur régional : « J’ai prises réunis le 15 janvier à l’occasion de la rence et ne pas se faire concurrence. « Les démontré que Cote leur apporterait du volume conférence débat proposée par EMLYON dirigeants d’entreprise sont nos interlocuteurs d’affaires. Ils trouveraient donc un intérêt et Acteurs de l’économie-La Tribune et exclusivement. Nous leur disons : vous ne rece- dans ce partenariat. » Après quatre mois de intitulée « Entreprise, apprenez à collabo- vrez rien du cluster si vous n’apportez rien. négociations, l’accord est conclu. rer ! », dans le cadre du cycle « Les Défis Eden est avant tout orienté business », précise du dirigeant. « Ces PME qui emploient de Manon Moreau. Michel Berthelier relève LE POIDS DE LA CONFIANCE 5 à 350 personnes, découvrant leur existence l’importance du facteur humain dans de Fort de cette nouvelle configuration, réciproque, ont décidé de partager les infor- tels schémas : « Le dirigeant doit avoir la Cote peut aujourd’hui se porter candidat mations remontées du terrain, par exemple capacité de travailler avec d’autres dirigeants, pour la rénovation des centrales hydrau- international. Cette intelligence économique passer du « je » au « nous » collectif, suppor- lique d’EDF et remporte le marché face à mutualisée se révèle très efficace », décrit ter de s’exposer à la critique d’autrui. Ce n’est quatre concurrents. « Ce partenariat avec Manon Moreau, directrice opérationnelle pas évident pour ces responsables de PME qui Rexel apporte de la crédibilité à notre offre. d’Eden. se sont faits souvent tout seuls. D’où l’impor- Aujourd’hui le montant de nos contrats est Trouver la bonne entreprise étrangère pour tance de la gouvernance dans ces structures passé de 1,5 million d’euros à 4 à 5 millions envisager une coentreprise, remporter un collaboratives. Il est indispensable de se poser d’euros. » marché en jouant sur leur complémenta- la question : comment allons-nous travailler Le dirigeant insiste néanmoins sur la rité technologique, partager ses agents à ensemble ? » condition indispensable de réussite : l’export, optimiser une organisation logis- En 2010, Thierry Combet préside du « Au-delà des intérêts partagés, on doit instau- tique : les bénéfices du cluster sont fort Groupe Cote, spécialisé dans l’installation rer une relation de confiance, démontrer qu’on nombreux. « Un cluster favorise les échanges, électrique industrielle (280 collaborateurs, s’inscrit dans la durée. » Dans tout projet le partage d’expériences entre dirigeants et un chiffre d’affaires de 26 millions d’eu- collaboratif, afin d’en assurer le dévelop- se révèle un bon terreau pour créer des grou- ros), diplômé Advanced Management Pro- pement pérenne, la confiance, une fois éta- pements d’entreprises », confirme Michel gram à EMLYON mais connaît quelques blie, doit être entretenue au fil du temps. 118 Acteurs de l’économie - La Tribune N°129 Février 2016
CHRONIQUES ComprendreLe paradoxeD’ENTREPRENDRE« Lorsqu'on ne sait pas la vérité d'une chose, il est bon Par Henri-Louis Delsol, qu'il y ait une erreur commune qui fixe l'esprit des Avocat associé, Delsol Avocats hommes. » Cette « pensée » de Blaise Pascal doit résonner dans l’esprit de nombre d’entrepreneurs et DE LA PERTE DE LA QUALITÉ D’ASSOCIÉ de ceux qui les accompagnent. Ils savent combien dans les SAS il leur est impossible d’accéder à la « vérité » de ce que sera précisément leur offre, des usages retenus Les associés de sociétés par actions simplifiées souhaitent fréquem- ment organiser en amont les modalités de sortie d’un associé en cas par les clients, ou de leur capacité à capter la valeur. de mésentente ou pour toute autre raison qui leur appartient. Deux moyens de contraindre un associé au départ sont habituellementTous doivent se résoudre à des approximations, des propositions dont on sait qu’elles utilisés par les praticiens : la clause d’exclusion et la promesse de cession de titres. En effet, d’une part, la loi autorise expressément lessont erronées, mais suffisamment élaborées pour permettre aux acteurs de « fixer leur associés d’une société par actions simplifiée à prévoir qu’un associé sera tenu de céder ses actions dans des situations prédéfinies ; cetteesprit » afin de s’organiser et de pouvoir avancer. On est au cœur de la conception clause d’exclusion devra nécessairement être insérée dans les statuts et elle devra faire l’unanimité lors de son adoption comme lors de sad’Herbert Simon, prix Nobel d’économie 1977, d’une science de l’artificiel. Piloter un modification. D’autre part, la pratique des promesses de cession de titres s’est répan- due ; une telle promesse peut figurer dans les statuts, mais elle peut aussi et surtoutprocessus entrepreneurial ne consiste pas à en établir une vérité naturelle, mais à en figurer dans un pacte d’associés si l’on souhaite lui assurer une certaine confidentialité. La distinction entre les notions de clause d’exclusion et de promesse de cession deconstruire une représentation socialement acceptée, utile à faire progresser le projet. titres a pu paraître un temps très théorique. En effet, quelle qu’en soit la qualification juridique, la clause contraignant un associé à céder ses titres aboutit au même résultat :Les temps impartis, les jalons ou les ressources nécessaires ne sont pas issus d’une l’associé concerné perd sa qualité d’associé et les droits qui y sont attachés. Toutefois, la Cour de cassation devient de plus en plus stricte sur l’application desévaluation objective. Ils relèvent d’abord de l’appréciation de ce qui est acceptable pour clauses statutaires d’exclusion, en exigeant par exemple le respect des droits de la défense et en prévoyant la nullité des clauses d’exclusion privant l’associé concerné deun financeur, de ce qui est enviable pour un partenaire, de ce qui permet de fédérer son droit de vote (sur sa propre exclusion).les collaborateurs. Il n’est qu’à considérer l’usage de l’outil emblématique qu’est le Éviction C’est dans ce contexte qu’au printemps 2014, la Cour de cassation a affirmé quebusiness plan. On s’accorde à le voir aujourd’hui comme un construit plausible, qui per- l’engagement pris dans un pacte par un associé conférant à un autre associé « une option d’achat de ses droits sociaux en cas de cessation de ses fonctions devaitmet de penser le projet et d’en montrer la cohérence. Il y a bien là, la formation d’une recevoir la qualification de promesse unilatérale de vente » (Cass. com., 6 mai 2014, n°13-17.349). Cet engagement était donc validé, bien qu’il ne respectait aucune des« erreur commune » pour fixer les représentations des parties, ce qui est nécessaire conditions de validité d’une clause d’exclusion, ne figurant pas dans les statuts et ne prévoyant pas de manière suffisamment précise ses motifs et ses conditions depour engager l’action. Mais l’entrepreneur doit prendre sur lui les tensions qui naissent mise en œuvre. Les choses se compliquent davantage à l’automne 2015 puisque la Cour de cassation considère dorénavant que la clause selon laquelle tout associéentre d’une part cette conception qu’il sait artificielle, et d’autre part un discours de cessant d’être salarié perd dès ce moment sa qualité d’associé constitue non pas une clause d’exclusion, mais une clause d’éviction (Cass. com., 29 septembre 2015,certitude qu’il doit présenter à ceux qui lui demandent des garanties. n°14-17.343). Consacrant une notion d’« éviction » de l’associé, distincte de celle de l’« exclusion », cette décision – surprenante - de la Cour de cassationÉvolution des représentations réjouira les praticiens qui ne manqueront pas de multiplier les clauses © David Venier - DAVM Universite Jean Moulin Lyon3 - Aline PerierAinsi, l’entrepreneur navigue dans l’univers pascalien alors que ses ayants droit se d’éviction, s’affranchissant ainsi des contraintes et des limites liées à ladrapent souvent dans une logique cartésienne bien utile. En effet, ces derniers ne sont clause d’exclusion.pas naïfs des conditions dans lesquelles par exemple un business plan est écrit, maiscette posture leur permet de faire valoir leurs droits en cas d’échec. Une compétencecentrale de l’entrepreneur est donc de mettre ces deux logiques en discussion sansjamais vouloir n’en éliminer aucune. Il doit créer, au sens d’Edgar Morin, une dialogie,c’est-à-dire un dialogue créatif entre ces deux logiques antinomiques, concurrentes,mais indissociables et complémentaires. Entreprendre c’est non seulementaccepter de vivre avec ce paradoxe, mais savoir le rendre créatif. C’estpeut être sous cet angle que l’on comprend que l’une des qualités essentielles d’unentrepreneur est d’être constamment capable de faire évoluer les représentations etles repères de son projet en fonction de ses apprentissages sans pour autant nierce qui a été établi précédemment. Le risque serait sinon que ce qui a été affirmé untemps et qui se trouve remis en cause, ne vienne décrédibiliser la nouvelle affirmationet génère de la défiance. Cette capacité à donner du sens pour « tenir » la cohérenced’une trajectoire entrepreneuriale est essentielle pour progressivement inventer unevérité qui de toute façon n’existait pas de manière préalable. Finalement, les entrepre-neurs sont peut-être ceux qui transforment les « erreurs communes » en « vérité ». Par Alain Asquin,Vice-président de l’université Jean-Moulin Lyon 3, directeur de l’innovation et du développementN°129 Février 2016 Acteurs de l’économie - La Tribune 119
Comprendre CHRONIQUESLes bienfaits DU PEAPar Philippe Charton, Sont éligibles au PEA-PME les actions des PME et des plan. Seule exception, les dividendes qui proviennentDirecteur de l'ingénierie financière ETI, cotées ou non cotées, et les SICAV et FCP, à la de titres de sociétés non cotées sont exonérés, dans laet patrimoniale CIC Banque privée condition qu’ils soient investis à 75 % en titres émis par limite de 10% du prix d’acquisition de ces titres. des PME et ETI. L’achat des titres peut se faire auprès Le retrait avant l’expiration de la cinquième année deContrairement aux idées reçues, le Plan d’un tiers ou par voie de souscription au capital de la fonctionnement du PEA entraîne, en principe, l’impo- d’épargne en actions (PEA) n’est pas société émettrice. Seuls les versements en numéraires sition du gain net réalisé depuis l’ouverture du plan. réservé aux titres cotés et OPCVM. Asso- sont autorisés afin d’alimenter le PEA. Les transferts Aujourd’hui, les OPCVM monétaires ont un rendement ciés minoritaires de SARL, SA, SAS, vous de titres sur un PEA sont interdits. Dans un arrêt du 14 très faible, mais peuvent receler d’importantes plus-va- pouvez gérer vos participations via un PEA octobre 2015, le Conseil d’État a admis la possibilité lues qui sont un obstacle pour les arbitrer. Le législateuret bénéficier d’avantages fiscaux. Un seul PEA peut être de reclasser, a posteriori, dans son PEA, des titres vient de corriger cette situation (dernière loi de financesouvert par contribuable. Le plafond des versements dont on est déjà propriétaire, mais le législateur n’a pas rectificative) en encourageant le remploi du prix dene peut excéder 150 000 euros, hors produits ou encore tiré les conséquences de cet arrêt. Il est inter- cession d’OPCVM monétaire dans un PEA PME-ETI.plus-values (300 000 euros pour un couple marié ou dit de détenir, avec son conjoint ou ses descendants, Les gains résultant de cessions de parts de FCP oupacsé). Depuis 2014, vous pouvez également ouvrir un directement ou indirectement, plus de 25 % des droits Sicav monétaires intervenant entre le 1er avril 2016 etPEA-PME, avec un plafond de versement de 75 000 dans les bénéfices sociaux de la société au cours des le 31 mars 2017 bénéficieront d’un report d’impositioneuros. Ce PEA-PME dispose des mêmes avantages cinq années précédant l’acquisition des titres. S’il n’est sous condition de remploi du prix de cession net desfiscaux que le PEA et fonctionne de la même manière. pas possible de détenir des parts de SCI, il est tout à prélèvements sociaux sur un PEA PME-ETI. Le retrait fait possible d’inscrire, dans un PEA, les titres d’une de titres ou de liquidités ou le rachat effectué sur le holding dont l’activité serait la gestion de participations. plan avant l’expiration d’un délai de cinq ans rendrait Quels sont les avantages du PEA ? Pendant la durée du l’imposition exigible au titre de l’année où intervient plan, les dividendes et plus-values de cession ne sont l’événement. L’exonération sera définitivement acquise pas imposables dès lors qu’ils sont réinvestis dans le à l’issue de ce délai de cinq ans. C’est un bon plan ! Date du retrait Imposition (1) Clôture du plan Avant 2 ans (2) Fiscalité Prélèvements sociaux oui Entre 2 et 5 ans (2) oui Entre 5 et 8 ans (2) 22,50 % 15,5 % oui (4) Après 8 ans (2) non, mais plus de (4) (retrait partiel ou total) 19 % 15,5 % versements possibles exonération 15,5 % (3) exonération 15,5 % (3)(1) Le gain net imposable est égal à la différence entre la valeur liquidative du plan et le total des versements effectués depuis l’ouverture. (2) La durée s’apprécie à compter de la date du premier versement.(3) Pour la fraction acquise à partir du 1er juillet 2012 et fonction des taux historiques pour les produits acquis antérieurement. (4) Prise en compte de la moins-value éventuelle si les titres ont tous été vendus avant la clôture.VALEURS projets politiques trop souvent opposés, confirmant cette générosité utilitaire et trop © DR pratique ?Que ne l’entendons-nous pas, en cette période troublée, comme si le mot incarnait une sorte de phare, de repère dans un Désillusions sombre fatras politico-médiatico-événementiel chargé ! Ne Valeurs ? Toujours au pluriel en la circonstance pour lui donner ce spectre universel, finit-il pas par être indigeste à force d’être mis à toutes les mais toujours muet dans ses implications dès lors que l’on oublie – et pour cause sauces ? Mot à la mode ou mot magique, abri facile, mais sans – de le décliner en termes des vertus chargées de lui donner son sens et sa portée fondation, ou mot galvaudé, bien utilitaire ? Outil de référence véritables. Ces valeurs « républicaines » auraient-elles, par exemple, une existence noble ou de manipulation perverse ? Il est permis de se le en dehors déjà de l’exercice de la vérité (à commencer par la reconnaissance des demander quand on discerne l’infinie géométrie variable des réalités les plus évidentes et par le renoncement aux promesses fallacieuses qui ne traductions que d’aucuns lui attribuent et l’usage qui peut en durent que le temps d’une campagne), en dehors aussi de l’intégrité morale hors de être fait à des fins peu… valeureuses ! laquelle toute crédibilité et toute adhésion sont compromises, en dehors de l’exempla- Les valeurs « républicaines » ou autres ? Elles sont bien rité aussi, plus pédagogique et plus convaincante que tous les discours, sans oublier généreuses, qui drapent à longueur de discours enflam- aussi le courage ? més les envolées d’orateurs « républicains » en mal de Ce qui est vrai pour que le politicien devienne politique l’est tout autant dans la vie vrais projets. Cette générosité du mot va jusqu’à cou- de l’entreprise. Que de désillusions n’ont-elles pas été engendrées par la publication vrir de son manteau et de son auréole discours, décla- de « chartes », de déclarations « marketing », de « projets d’entreprise » véhiculant rations, propos, interviews, écrits, puisque le mot peut la référence à des « valeurs » ne résistant pas, en interne, aux confrontations quoti- être servi aussi bien en introduction, au détour d’une diennes et impitoyables au réel ? Pour parodier un ancien humoriste, intelligence et phrase qu’en conclusion. Une question toutefois : modestie seraient tellement bien partagées qu’il en resterait trop peu pour chacun. quelle « valeur » accorder à ces invocations répétées pour ne pas dire ressassées, mises au service de N°129 Février 2016 Par Jean Lafay 120 Acteurs de l’économie - La Tribune
TRIBUNE ComprendreSÉLECTIVITÉ, Sur les radars des classements internationaux, clignotent régulièrementAUTONOMIE, les « pépites » de la Confédération helvétique : IMD, Université deDIVERSITÉ Saint-Gaal, Écoles Polytechniques fédérales de Lausanne et de Zürich,ET COMPLÉMEN- École hôtelière de Lausanne, Institut des Hautes Études internationales deTARITÉ. Genève… La liste est longue. Elle révèle l’excellence de ces établissementsUN MODÈLE et leur très grande diversité sans compter les collèges et lycées où se formeÀ REPRENDRE la progéniture de la Nomenklatura internationale.POUR Comment peut-on expliquer le succès de ce « petit » pays dont la structureLA FRANCE ? tant politique (cantonale) que linguistique (quatre langues officielles) ne constitue pas, a priori, un atout ? Cinq ingrédients composent la recette du succès suisse. Premièrement, elle bénéficie d’une offre de formation cohérente, segmentée et complémentaire. L’enseignement supérieur suisse se répartit en quatre pôles : les universités et EPF (Établissements Polytechniques Fédé- raux), les Hautes Études spécialisées (HES), les Écoles supérieures et les autres écoles pédagogiques. Chaque école, dans cet environnement, se posi- tionne clairement sur un segment pour remplir sa mission. L’offre est ainsi complémentaire en ciblant des publics particuliers. En matière de recherche, il y a aussi une segmentation. Les universités se concentrent sur la recherche fondamentale tandis que les HES traitent de la recherche appliquée et de son développement économique. Deuxièmement, elle connaît peu de bacheliers et d’écoles professionnelles reconnues. Cet élitisme a pour conséquence d’éviter l’engorgement de l’en- seignement supérieur. Il explique son libre accès et la quasi-gratuité de la scolarité, le supérieur étant considéré par les Suisses comme un investisse- ment d’avenir. Parallèlement, la qualité des écoles professionnelles attire les jeunes dans les HES qui servent un tissu économique de PME très dyna- mique offrant de nombreux emplois et de réelles perspectives d’évolution. Au final, le système permet à chacun de trouver la formation qui lui convient, courte ou longue, universitaire ou professionnelle.LA SUISSE,UN PARADIS ÉDUCATIFJean-François Fiorina, UNE IMAGE HAUT DE GAMME © Agence Prisme - Pierre Jayetdirecteur adjointde Grenoble école Troisièmement, la Suisse possède des établissements autonomes et concurrents.de management et L’autonomie laissée aux acteurs de l’enseignement supérieur permet une réelledirecteur de l’ESC Grenoble agilité. Les établissements affirment et défendent ainsi leur positionnement dans un environnement très compétitif. Ces paramètres concourent à un posi-Lire le dossier tionnement haut de gamme que reflète une réflexion stratégique permanente. SurEnseignement Supérieur l’école du futur et les Mooc, par exemple, l’EPFL dispose d’une expertise deL’eldorado suisse, page 94. pointe. Quatrièmement, elle bénéficie de l’importance du secteur privé dans son sys-N°129 Février 2016 tème éducatif. L’analyse des chiffres montre que les pouvoirs publics et les entreprises privées se répartissent l’effort d’investissement dans la forma- tion. Si les dépenses de formation en pourcentage du PIB sont plutôt faibles dans le classement de l’OCDE (5,6 % en 2013, 20e rang sur 25), le montant des dépenses de formation par étudiant/élève s’élève à 14 922 dollars US, plaçant la Suisse en 2e position après les États-Unis. Le secteur privé fait claire- ment la différence en finançant le modèle. Enfin, la Suisse bénéficie d’un positionnement idéal avec une image haut de gamme du pays en matière bancaire, financière et diplomatique. Les infrastructures (dont deux aéroports internationaux), les services, la stabilité politique et la qualité de vie, participent également au dévelop- pement de cet écosystème éducatif. Pour résumer, que du bon sens : sélectivité, autonomie, diversité et complé- mentarité. Un modèle à reprendre pour la France ? Acteurs de l’économie - La Tribune 121
Comprendre RUBRIQUE DE NOM122 Acteurs de l’économie - La Tribune N°129 Février 2016
RUBRIQUE DE NOM ComprendreN°129 Février 2016 Acteurs de l’économie - La Tribune 123
Comprendre RUBRIQUE DE NOM124 Acteurs de l’économie - La Tribune N°129 Février 2016
RUBRIQUE DE NOM ComprendreCNR, le gestionnaire / Crédit Photo : La Griffe / Février 2016de ports fluviauxen Vallée du RhôneDu port de Lyon à la Méditerranée, nous vous accueillons sur nos 18 plateformes portuaires multimodales.Ces implantations favorisent le report de 265 000 camions par an de la route vers la voie d’eau.Nous contribuons ainsi à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Aujourd’hui, plus de 200 clients, industriels et logisticiens,bénéficient de solutions d’implantation et de prestations portuaires, générant 4 500 emplois directs.CNR soutient le développement du transport fluvial en poursuivant la créationde nouvelles infrastructures.N°129 Février 2016 Acteurs de l’économie - La Tribune 125
Comprendre RUBRIQUE DE NOM126 Acteurs de l’économie - La Tribune N°129 Février 2016
RUBRIQUE DE NOM ComprendreN°129 Février 2016 Acteurs de l’économie - La Tribune 127
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