N° 001 Agefi Bliss

Robe et chaussures SportMaxBracelet et bague Design Digest Collier Alina KritskayaGilet et ceinture BallyHaut MaxMaraPantalon GivenchyBoucles d’oreilles Bea BongiascaBracelet Pomellato 51

Robe, chaussures et manteau Ilaria Nistri Boucles d’oreilles Bea Bongiasca Collier Alina Kritskaya Ceinture Erika CavalliniJupe et chemisier Tod’sCol Polly T



Robe RicostruChemisier et chaussures Erika Cavallini Ensemble MaxMara Chaussures Erika Cavallini Collier Bea Bongiasca Ceinture Alina Kritskaya



#carats 2016, année bissexstyles Il y en a pour tous les goûts.En 2016, les horlogers conjuguent nos envies au féminin pluriel. Par Mathilde BinetruyC’est le printemps, ce dont nous ne pouvons que nous réjouir.La nature s’invite sur les cadrans. 11. Roger Dubuis 2 Blossom Velvet Pink 56 Calibre à remontage automatique RD821, Cadran et fleurs sculptées en émail Grand Feu, 154 diamants (environ 1,9 carats). CHF 75 600.–2. Van Cleef & Arpels Lady Arpels™ Jour Nuit Fée Ondine Mouvement mécanique à remontage automatique doté d’un module 24 heures. Disque : nacre, diamants, saphirs jaunes et roses, grenats spessartites et tsavorites, peinture miniature, émail plique-à-jour et champlevé. Prix sur demande mode

3. Christophe Claret 3 Marguerite 4 Série limitée à 30 exemplaires Mouvement mécanique à remontage automatique, calibre MT115. CHF 69 000.–4. Hublot Big Bang Broderie Sugar Skull Édition limitée à 200 exemplaires Mouvement mécanique à remontage automatique, calibre HUB1110, index de 12 saphirs bleus. Céramique noire avec broderie sertie de 36 saphirs bleus, broderie Sugar Skull de couleurs sur satin de soie. CHF 28  900.–5. DeWitt Classic Joaillerie Printemps Japonais Édition limitée à 10 exemplaires Mouvement mécanique à remontage automatique, calibre DWHMS, 60 diamants ronds (environ 1.39 carats), motif de fleurs réalisé à la main à partir de poudre de diamant, perle, platine, or, œil de tigre, malachite, quartz et autres pierres. CHF 65  000.–6. Hamilton Jazzmaster Open Heart Lady Mouvement mécanique à remontage automatique, calibre H-10, Cadran ajouré avec biseaux diamantés, lotus en nacre à effet 3D. CHF 1  050.– 5 6Agefi bliss 001 57

1. Chaumet 1 2 Liens en or blanc pavée 3 de diamants Mouvement mécanique à quarzt, boîtier serti de 389 diamants taille brillant (1.25 carats), couronne sertie d’un diamant taille rose pour 0.10 carat, cadran pavé de 421 diamants taille brillant serti neige (1.22 carats), ardillon sertie de 68 diamants taille brillant (0.34 carat). Prix sur demande2. Bulgari Serpenti Incantati Mouvement quartz, boîtier serti de 112 diamants taille brillant (~ 2,36 cts) ; cadran serti neige de 116 diamants taille brillant (~ 0,26 ct); bracelet en satin bleu avec boucle ardillon en or blanc 18 cts sertie de 20 diamants taille brillant (~ 0,33 ct). CHF 45  000.–3. Baume & Mercier Petite Promesse Mouvement quartz, 44 diamants taille brillant (0.31 carat) sur le boîtier, 2 diamants taille brillant (0.01 carat) sur le cadran en index. CHF 3  150.–4. Chanel Première Rock Pop Turquoise Édition limitée à 1 000 exemplaires, mouvement quartz CHF 4  200.–5. Longines DolceVita Mouvement quartz, 46 diamants. CHF 3  400.–6. Chopard Happy Diamonds Mouvement quartz, lunette sertie de diamants sertis sur griffe, cadran en nacre perlée blanche, 15 diamants mobiles sertis sur griffes de deux tailles différentes, filet central serti de diamants. CHF 48  500.– 5 6 Infiniment élégante, infiniment glamour. On ne vous demandera pas 4 d’où vous vient votre sex-appeal, on vous demandera l’heure.mode 58

Vous êtes une personnalité haute en couleurs mais l’élégance est chez vous une affaire de discrétion. C’est écrit noir sur blanc.11. Parmigiani Fleurier 2 4 3 Tonda Metropolitaine Selene 59 5 6 Mouvement mécanique à remontage automatique, cadran bleu abyss, affichage de la lune par guichet. CHF 12 300.–2. Rado True Open Heart Édition limitée à 500 exemplaires Mouvement mécanique à remontage automatique, calibre 11 ½ ETA C07.631, cadran en nacre noire, bracelet en céramique haute technologie. CHF 2 200.–3. TAG Heuer Aquaracer Lady 300M Mouvement quartz, boîtier en céramique noire. CHF 3 450.–4. Piaget Limelight Stella Mouvement mécanique à remontage automatique, cadran 584P, affichage des phases de lune dans un guichet en forme d’éventail, 14 diamants taille brillant. CHF 21  300.–5. Swarovski City Black Mouvement quartz, boîtier en acier inoxydable avec revêtement noir. CHF 349.-6. Graff Star Icon Ceramic Mouvement mécanique à remontage automatique, 435 diamants d’environ 2,39 carats, indication jour/nuit. Prix sur demande Agefi bliss 001

De gros calibres, un cadran bleuélectrique, la folie des carats et… une panthère qui chahute avec un colibri : avec cette sélection, pas de doute, vous serez sévèrement stylée. 1 3 2 41. Hermès 5 Slim 39.5 mm 60 6 Mouvement mécanique à remontage automatique, calibre extra-plat H1950, 66 diamants de 1.16 carats. CHF 15 500.–2. Vacheron Constantin Overseas Petit Modèle Mouvement mécanique à remontage automatique, calibre 5300, 84 diamants ronds totalisant plus d’un carat, masse oscillante en or 22 carats. Prix sur demande3. Blancpain Ladybird Édition limitée à 60 exemplaires Mouvement mécanique à remontage automatique, lunette sertie de 32 diamants, cadran fait de contrastes lumineux révélant de multiples feuillages réalisés en nacre. Prix sur demande4. Cartier Montre Panthères et Colibri Réserve de marche à la demande calibre 9915 MC Mouvement mécanique Manufacture à remontage manuel, montre d’une grande féminité associant Haute Horlogerie, Haute Joaillerie et poésie, 314 diamants taille brillant. CHF 198  000.–5. Jaeger-LeCoultre Reverso Classic Duetto by Christian Louboutin Mouvement mécanique à remontage automatique, boîtier en acier, bracelet en cuir. CHF 9 200.–6. Richard Mille RM 07–02 Pink Lady Saphir Mouvement mécanique à remontage automatique, calibre CRMA5, boîtier tripartite en saphir rose taillé dans la masse, platine squelettée en or 5N microbillée et sertie de diamants. Prix sur demande mode

chou, un caillou ! Par Mathilde Binetruy & Catherine de VincentiComment fait-on pour demander la main de sa La taille brillant, ronde avec 57 ou 58 facettes,promise en 2016? On met un genou à terre et on fait étinceler les bijoux sous les lustres de cristal.prend un crédit. Les carats, c’est lourd à porter. Tiffany, invente une nouvelle monture «solitaire»Il n’est pas Ryan Gosling, son cheval blanc ne (une seule pierre) grâce à laquelle le diamantl’attend pas dans la Rue du Rhône et aucune ca- semble suspendu, retenu par six minusculesméra ne tourne. Cet homme qui privatise la bou- griffes en platine. La boucle est bouclée.tique Tiffany de Genève en 2015 est un inconnu.Quelques jours auparavant, il a exposé son scéna- … et eurent beaucouprio à la directrice des lieux: une pièce à l’écart, de de carats.la lumière tamisée, une bague, soit une demandeen mariage inoubliable. Le champagne est au frais, À nous maintenant ! Disons que vous êtes enles vendeuses veillent aux derniers détails. Il couple depuis quelques mois. Et que les étapes deentre avec son amoureuse, en avant la musique voisinage, concubinage et ménage sont derrièred’ambiance, et la magie opère. Pour la petite his- vous. Nourrie par l’espoir qu’un rêve d’union setoire, elle a dit : « Oui ». réalise un jour, vous jetez régulièrement de votre Appelez ça comme vous voudrez : promesse, côté par-ci par-là des : « Oh mais qu’elles sont mi-engagement, période de probation. Toujours est-il gnonnes ces montures ! », en passant devant votreque les fiançailles ont le vent en poupe. Merci les joaillier préféré.comédies romantiques : Love Actually, Coup de Comme vous avez très bon fond, vous aiguillezfoudre à Nothing Hill et autres. Elles ont certai- votre bien-aimé vers une bague de fiançailles quinement inspiré celui dont le souvenir arrache en- va le laisser sur la paille.core les larmes à l’équipe de la boutique Tiffany de Vient ensuite le moment de la déclaration. Le coupGenève. Mais au fait, d’où vient cette tradition des de la boutique est réservé à une certaine élite,fiançailles ? vous en conviendrez. La demande en public a son petit côté magique mais reste malgré tout Ils se marièrent… une épreuve — on ne va pas se mentir. Vous pou- vez élire un lieu original mais il faut anticiperIl faut remonter quelques siècles en arrière. les conséquences. Il y a bien cet ami qui fait saActe 1, en 1891, une roturière, Blanche-Augustine- demande à sa future épouse à 30 mètres sous leAngèle Soyer, publie sous le pseudonyme de niveau de la mer. La tête du vendeur quand il luiB­ aronne Staffe, un manuel de savoir-vivre intitulé a demandé un caisson pour la bague !Usages du monde: règles du savoir-vivre dans Ce jour-là, point de lieux originaux, ni de chaba-la société moderne. Elle mentionne que le jeune da-bada. Ce sera lui, vous et un magnifique écrin.homme doit offrir à la fiancée, une bague qui Dans un second temps et dans un ultime élanmatérialise son intention de se marier dans un de bonté, vous réunirez vos meilleures amiesavenir plus ou moins proche. pour leur montrer ce solitaire qui devrait vousActe 2, dès la fin du XVe siècle, la mode de la bague conduire à l’autel.de fiançailles puis de mariage sertie de diamantsse généralise. Le minéral devient l’emblème de la A présent, la mauvaise nouvelle :fidélité conjugale. Acte 3, au XVIe siècle, les dia-mants sont sertis à l’état brut, sous forme d’oc- sans Hugh Granttaèdres pointus. Très pratique pour se laisser des dans le rôle principal,messages d’amour, gravés à la pointe du diamant, la tâche va être difficile.sur les verres de vitres. Mais pas très discret.Acte 4, au milieu du XIXe siècle, on découvre defabuleux gisements de diamants en Afrique duSud et la gemme se popularise chez les bourgeois.Agefi bliss 001 61

madame est servie(moyennement bien) Par Michel Jeannot Si la femme a joué un rôle important à quelquesmoments-clés de l’histoire horlogère, la période contemporaine est moins glorieuse à cet égard. Ces dernières décennies, les horlogers — quasi exclusivement masculins — ont négligé cette clientèle. Ils tentent aujourd’hui de rattraper le retard.mode 62

La femme est l’avenir de l’homme, c’est entendu ; fiables pour des dames qui se préoccupent davan-mais elle est assurément aussi l’avenir de l’horloger. tage du nombre de carats susceptibles d’alourdirTraitée avec légèreté à la fin du siècle dernier, le cadran que de la lecture de l’heure.la clientèle féminine est aujourd’hui un territoire Ce discours d’un autre âge a-t-il réellement évolué ?de reconquête pour les gardiens du temps. Et Sur la forme, sans doute ; sur le fond, c’est beau-chacun (ou presque) y va de sa proposition. Pour coup moins évident. Car lorsqu’on présente unes’en convaincre, il suffit d’observer les lance- nouvelle collection féminine — par ailleurs dignements 2016 et de constater que toujours davan- d’intérêt — en arguant du fait qu’elle « révèle latage d’attention est portée à la clientèle féminine. facette visionnaire de la féminité, qu’elle incarneVoilà pour l’intention. Quant à la concrétisation, la muse créative, passionnée et révolutionnaire,c’est une autre affaire. en explorant l’excentricité fascinante des femmes qui n’ont pas peur de révéler leur vraie nature »,D’un côté, il y a cette idée que la montre pour on se demande à qui l’on s’adresse. On l’aura com-femme est avant tout un accessoire ou un décorum. pris, tant que les horlogers en restent à la descrip-Oublions donc l’horlogerie, place aux diamants tion du produit, ça va, mais lorsque les marqueset aux mouvements à quartz ! De l’autre, il y a ce se risquent à peindre le portrait de celles qui sontréflexe presque pavlovien de concevoir la montre censées les porter, ça dégénère… Du « réveillez lapour femme comme une réduction homot­hétique femme fatale qui est en vous ! » à « ces créations quides modèles masculins. On a tout vu dans ce exaltent cette complexité faite femme qui en faitdomaine, jusqu’à ce que les horlogers explorent de véritables chefs-d’œuvre », rien ou presque ned’autres voies. Il suffisait pour cela de se replonger nous est épargné. Même en tant qu’homme, on endans l’histoire. est parfois gêné... L’autre recette éculée voit des stars — mannequins ou actrices de préférence —Car si l’on veut évoquer l’ancêtre de la montre- se mettre à la planche à dessin pour « sublimer »brac­elet selon l’hagiographie horlogère, il faut les futures collections. Reste que la caricature deremonter aux années 1570 qui voient le comte de la femme demeure un puissant levier de commu-Leicester, favori et maître d’écurie d’Elisabeth Ière nication et a encore de beaux jours devant elle.d’Angleterre, offrir à la reine une montre ronde Dans le même esprit, lorsque Jaeger-LeCoultre etincrustée de diamants suspendue à un “ armlet ”. Roger Dubuis s’allient avec Louboutin et Massaro­Dès cet instant et pendant plus de trois siècles, la pour présenter leurs dernières créations fémi-montre-bracelet sera résolument féminine. Autre nines, cela participe de la même volonté de faireépoque, autre femme et autre grand moment hor- de la comm’, quand bien même les clientes de cesloger lorsque vers 1783, Abraham-Louis Breguet­ deux maisons ne sont pas nécessairement chaus-reçoit commande d’une montre de poche pour la sées par ces bottiers de renom.reine Marie-Antoinette. Celle-ci ne verra jamais lerésultat de cette commande finalisée 44 ans plus Revenons-en à l’offre horlogère féminine et clari-tard, pas plus que l’horloger. Mais cette montre fions un malentendu: la montre dame (plus encoreexceptionnelle restera comme la première pièce lorsqu’elle est joaillière) se conjugue presque ex-à grande complication horlogère de l’histoire. clusivement avec des mouvements à quartz alors que, pour beaucoup, l’horlogerie ne se conçoit que Même en tant qu’homme, mécanique. Pour cette dernière catégorie, voilà on en est parfois gêné. près de 20 ans qu’on nous explique que la femme s’intéresse toujours davantage au « moteur » de saDe là à s’emballer et à croire que la femme a montre et qu’il s’en trouve même pour appréciertoujours été bien servie par les horlogers, il y a les complications. On en rêve depuis des années,un pas qu’il faut éviter de franchir. Car dans ce mais la réalité est tout autre puisque, en l’absencemilieu très masculin que n’a jamais cessé d’être de statistiques fiables, les experts évaluent à moinsl’horlogerie, la femme a souvent été confinée au de 25 % le marché féminin de la montre méca-rôle de charmante « potiche ». En 1912, la Revue nique. À croire que les femmes ne se retrouventhorlogère de Belgique n’hésite ainsi pas à l’affir- pas toujours dans l’offre des horlogers.mer : « Pour vous — pardon Madame, mais la vé-rité nous brûle les lèvres ! — le côté utile d’une Le plus simple finalement, c’est quand les femmesmontre est très accessoire. » Et la Revue interna- ont le bon goût d’acheter des montres pourtionale de l’horlogerie d’insister en 1916 : « En ce hommes. Et elles le font — heureusement — sansqui concerne les montres pour dames, la question modération. Ne suggère-t-on pas que près de lade la précision n’est pas très importante car les moitié des acheteurs du mythique chronographefemmes ne tiennent pas, en général, à savoir Daytona de Rolex sont des femmes ? Les créateursl’heure à la seconde. » En d’autres termes, point horlogers en sont toujours à se gratter la tête enn’est besoin de se fatiguer à fabriquer des montres ess­ ayant de comprendre le phénomène : « Et pour- quoi diantre les femmes préfèrent les montres pour hommes alors qu’on leur dessine des montres sur mesure ? » Et pourquoi donc, vous avez une idée ?Agefi bliss 001 63



Federico Berardi 66–67 nouveautés brèves de boudoir 68–69 entretien secrets d’alcôves 70 shopping afternoon à l’heure du thé 71 au pilori un parfum de grand n’importe quoi 72 zoom produit savant #sérum 73 au banc d’essai produits testés par la rédaction beauté 65

brèves de boudoir Par Gaëlle SinnassamySO SWISS SO CHIC LA CURE À TESTERSes bougies trônent dans les rayons ultra-select Au bout du rouleau ? Exit Prozac, Xanax, et autrede Storm à Copenhague, 10 Corso Como à Milan Valium. Non loin d’Alicante, au cœur du parcou Space 519 à Chicago. C’est dire si Calming Park naturel Sierra Helada, la Sha Wellness Clinic pro-réserve ses effluves parfumées aux lieux les plus pose une toute nouvelle cure anti-stress.en vue de la planète hype. Au programme, sept jours de rehab pour femmesBreaking news : la marque zurichoise se lance au bord de la crise de nerf avec méditation pleinedans les cosmétiques avec une ligne de pro- conscience, acupuncture, ozonothérapie, watsu,duits distribuée dans la crème des 4 et 5 étoiles coaching, massages, tai chi, cuisine macrobio-d’Europe­,­des Etats-Unis, d’Amérique du Sud, tique ou encore bains relaxants, et ce, dans ledu Canada et du M­ oyen-Orient.­ Et pour ne pas cadre idyllique imaginé par l’architecte urugayenbraquer la salle de bains de sa suite ? Un travel kit Carlos Gilardi et la designer-star E­ lvira Blancosera commercialisé avant l’été. Montenegro. Suites XXL, jardins tropicaux, pisci­ nes à débordement, climat de rêve, bref, de quoiwww.calmingpark.com virer aussi zen qu’un moine bouddhiste. Sha Wellness Clinic, 5 Verderol, El Albir, 03581 Alicante, Espagne. www.shawellnessclinic.com Coups de coeur olfactifs, curiosités cosmétiques, labels confidentiels, hot spots bien-être… Carnet mondain des dernières superfluités que les coquettes averties ne sauraient ignorer. beauté 66

LE LIEU DONT ON PARLELA NESPRESSO DES COSMÉTIQUES Plus besoin de se lever à l’aube pour prendre le premier vol à destination de Marrakech. Avec sa« À chaque jour, sa crème », tel est le mantra du façade blanche en moucharabiehs et son lobbyrobot Figure de Romy. Le R2D2 de la beauté ana- à l’atmosphère feutrée, Bain-Bleu, la nouvellelyse en temps réel les besoins de l’épiderme selon adresse bien-être genevoise, propulse les visiteursla météo, le taux de pollution, l’activité sportive, dans l’intimité et le faste d’un palais oriental.le sommeil ou encore l’alimentation grâce à une Première halte à la piscine intérieure au décorappli dédiée. épuré avec grottes, niches et puits de lumièreTime insolence, Hypnose highlight, Siberian song, zénithale, puis brasse coulée dans l’espace aqua-Stress suspender, Endorphine fellow, Detox tique extérieur situé sur le toit et chauffé à 35°,poetry, la machine formule séance tenante un avec vue panoramique sur le lac et les montagnessoin sur mesure à partir de capsules de molécules avoisinantes. On s’y prélasse dans les jacuzzis,aux noms évocateurs avant de délivrer la juste bains bouillonnants et jets massants.dose de l’onguent du jour. Un véritable laboratoire Suite du périple au hammam qui invite à uncosmétique chez soi. Georges va être jaloux. parcours en six étapes incluant salle à vapeur tiède et herbes aromatiques, gommage au savon noir, massage à la mousse de savon ou encore en- veloppement au rhassoul en cabine privative. Dernière escale, le spa et son modelage à l’huile d’argan et pierres chaudes. Inutile de préciser, on a adoré. Figure by Romy, CHF 650.– (offre de lancement) + les Bain bleu, Hammam & Spa Genève-Plage,capsules (entre CHF 29.– et CHF 42.– les 28 monodoses) Port noir, 1223 Cologny.www.romy-paris.com www.bain-bleu.chAgefi bliss 001 GREEN WASHING On a beau avoir adoré Demain, le documentaire écolo-friendly de Mélanie Laurent et Cyril Dion, les lingettes démaquillantes lavables à la main et réutilisables 300 fois ou les coupes menstruelles en silicone platine comme ersatz de tampons et serviettes, on hésite encore. Mais pourquoi pas s’initier à la slow cosmé- tique avec le dentifrice solide 100% naturel et vegan du label spécialisé Lamazuma. À la menthe poivrée, il ne contient aucun produit chimique et affiche un objectif zéro déchet grâce à son bâton- net qui se délite au compost. Dentifrice solide à la menthe poivrée, CHF 11.80 chez Au temps pour moi à Genève et Leman Tropical à Morges ou sur www.lamazuna.com 67

secretsd’alcôves Dans l’intimité des fabriques de beauté œuvre : A. Ebener Par Gaëlle SinnassamyDe la chaîne standardisée à l’arcade de village en passant par l’esthéticienne à domicile, l’institutde beauté est aussi polymorphe qu’indéfinissable.Y défilent donzelles ou rombières, businessmen en costard ou adolescents pré-pubères. Pourtant,si fréquenté soit-il, le gynécée des temps modernes reste nimbé d’un halo de mystère. Dans sonlivre Le corps des autres, l’historien Ivan Jablonka a mené l’enquête.À Paris, au coin d’une rue, flamboient les néons roses d’un salon de quartier. Derrière la vitrine,une femme en blouse s’affaire, range quelques pots avant de fermer boutique. C’est le prologue deVénus Beauté (Institut). Grand gagnant des Césars 2000, le film au versant ethnographique de TonieMarshall sur le quotidien d’un institut a cartonné au box-office et a donné lieu en 2005 à Vénus etApollon— série en 25 épisodes mettant en scène un quatuor d’esthéticiennes. Dix ans plus tard, IvanJablonka a, lui aussi, décidé de lever le voile sur l’univers des travailleuses de la beauté en réalisantune étude terrain. Grâce aux témoignages d’une douzaine de professionnelles de tous âges et detous milieux — du rural au périurbain en passant par les quartiers huppés parisiens — son ouvragedissèque les coulisses des palais de l’apparence, de la supposée superficialité des soins à l’intensitédes confidences en cabines. Et s’attache à déboulonner les poncifs qui collent au métier. Édité auSeuil dans la série « Raconter la vie », Le corps des autres est, depuis sa sortie, un best-seller de lacollection. Comment un chercheur des plus sérieux est-il amené à s’intéresser au microcosme del’esthétique ? De quels secrets les virtuoses du roll-on sont-elles dépositaires ? Le point avec l’auteur.beauté 68

Vous avez travaillé sur la Shoah, les enfants de cette même soif de savoir ? Quels secrets détien­l’Assistance publique, les mères en souffrance, nent les professionnelles de l’épilation ?pourquoi se pencher sur un sujet aussi léger que Pénétrer dans l’intimité d’un institut, passerl’esthétique ? derrière la porte de la cabine, c’est avoir accèsUn spécialiste de l’enfance abandonnée est aussi à un espace hors du temps et des conventionsun historien des mères, donc des femmes. Par sociales, où la parole est libérée. C’est un mondela suite, je me suis intéressé aux corps meurtris, secret, envoûtant. Un lieu qui fabrique la beautéviolés, volés, détruits. À l’inverse, j’ai voulu étudier et d’où l’on sort, comme par miracle, embellie,le corps cajolé, embelli, en gloire. Le sujet est tonifiée ou rajeunie — transformée. Les esthéti-beaucoup moins futile qu’il n’y paraît. Un idéal de ciennes détiennent le pouvoir de rendre sédui-beauté est en effet révélateur de la société qui le sante. C’est un savoir fascinant.promeut. Quelles ont été les réactions suite à la publicationQu’est-ce qui vous a particulièrement frappé du livre?dans vos investigations ? J’ai reçu des lettres, mails et messages FacebookÀ l’image du bistrot, l’institut est aujourd’hui d’esthéticiennes, sur le mode : « Enfin un livre quiprésent dans le moindre village, dans la moindre parle de nous ! » J’en ai été touché, car cela signi-rue. Le secteur est en plein boum. Pourtant, les fie que mon livre décrit bien la profession, sesprofessionnelles de la beauté restent sociale- difficultés et ses enjeux. La plupart des esthéti-ment inexistantes en dehors de leur cabine. Ce ciennes m’ont dit se reconnaître dans les descrip-qui m’a frappé également, c’est le décalage entre tions d’instituts, le stress quotidien, l’angoisse dul’image que les esthéticiennes véhiculent dans chiffre d’affaires, la relation avec les clientes, lal’inconscient collectif et la réalité. Je n’ai rencon- fatigue physique. Ce qui m’a le plus surpris, c’esttré aucune écervelée. À mille lieux des clichés, que, lors d’une rencontre-débat à Bordeaux, plu-j’ai eu à faire à des femmes remarquables, intel- sieurs d’entre elles sont venues accompagnées :ligentes et dynamiques, qui réfléchissent à leur elles voulaient que leur compagnon comprennepratique et à ses enjeux. enfin leur travail. Tout cela renvoie au sentiment d’être invisibles.Que révèle votre enquête du rapport des femmesà la beauté ? Selon vous, le marché de la beauté a-t-il de beauxDu côté des clientes, la question touche à la tyran- jours devant lui ?nie de la beauté. Pourquoi se rend-on en institut ? L’avenir de l’institut me semble assuré car à l’heureVeut-on ou doit-on être belle ? La beauté est-elle où tout s’acquiert d’un clic sur Internet, la né-une contrainte ? Du côté des esthéticiennes, la cessité d’une alternative à la relation marchande,beauté rime avec savoir-faire et gagne-pain. Pour d’un échange humain authentique, est renforcée.autant, elles refusent ses diktats. Il ressort de Par ailleurs, les femmes étant de plus en plusleurs propos que la traque systématique et force- sollicitées dans la sphère privée comme pro-née du poil, du gras et de la ride — cette trinité fessionnelle, l’institut se révèle une parenthèsemaudite — est une aliénation contemporaine. enchantée, un temps pour soi. L’esthétique est un humanisme, dont on a plus que jamais besoin.Vous avez décrit les relations parfois difficilesentre clientes et esthéticiennes et les probléma- Le corps des autrestiques liées à l’hygiène. Sont-elles symptoma-tiques des relations des femmes entre elles ? d’Ivan Jabléonka, éd. Le Seuil,Le plus souvent, il se tisse une relation qualitative coll. « Raconter la vie »qui dépasse le simple soin physique. Parfois, unrapport de domination s’instaure, qui témoigned’un racisme de classe ou d’un manque d’éduca-tion qui confine au mépris. Certaines clientes serendent chez l’esthéticienne sans avoir pris unedouche depuis des jours ou demandent une épi-lation du maillot pendant leurs règles. C’est uneforme d’humiliation, une violence sociale qu’unefemme impose à une autre à travers son corps.Dans un institut de beauté, la violence est rare,mais toujours sexuée : l’homme demande unmassage « avec finitions », la femme vient avecson tampon.On comprend bien que la curiosité masculine soitaiguisée par le mystère des cabines, mais pourquoiles femmes, habituées des lieux, éprouvent-ellesAgefi bliss 001 69

à l’heure du thé 2 34 5 6 7 1 10 1. Thé noir 29, eau de parfum construite autour d’une note 89 de feuilles de thé noir, avec un départ de bergamote, figue et laurier, et un fond de cèdre, vétiver et musc, Le Labo, Par Gaëlle Sinnassamy Travel Tube 10 ml, CHF 125.– www.lelabofragrances.com “There are no grave situations in life that cannot be diminished by half after a good cup of tea!”, 2. La Crème du Jour, bio-émulsion anti-âge à base de centella, affirment les Britanniques ataviquement convain- calcium et thé vert, Absolution, 50 ml, CHF 63.– cus qu’aucune situation désespérée ne résiste à www.absolution-cosmetiques.com une tasse de thé. Un avis, semble-t-il, partagé par la cosmétique. 3. Gommage à la feuille d’arbre à thé, mixant feuilles d’arbre à thé broyées, coquilles de noix moulues et argile purifiée, Breuvage national au pays de William et Kate, à utiliser mélangé avec un nettoyant visage (lotion, huile, nectar ancestral en Orient, boisson la plus bue au crème) ou avec de l’eau, Aesop, 30g, CHF 43.– monde… nombreux sont les scientifiques à s’être www.aesop.com penchés sur ses multiples vertus. Antioxydant doté de propriétés amincissantes et stimulantes, 4. Age-repair moisturizer thé blanc et phyto-peptide, soin hydra- le thé réduirait les risques de maladies cardio- tant anti-âge qui raffermit, booste la production de collagène vasculaires et de cancer ou encore retarderait et lisse les ridules, Grown Alchemist, 40 ml, CHF 85.95 les effets du vieillissement. Une véritable panacée. www.grownalchemist.com Dieu merci, la vénérable infusion ne se consom­ me pas exclusivement à 17h accompagnée d’un 5. Gel douche Thé des vignes, enrichi en Aloe vera, alliant musc scone et d’un nuage de lait dans les salons ouatés blanc, fleur de néroli et gingembre, Caudalie, 50ml, CHF 11.80 de Buckingham Palace, mais se niche aussi dans… www.caudalie.com les armoires de salle de bains grâce à un vaste éventail de parfums chics et de cosmétiques. Une 6. Aqua Allegoria Teazzura, eau de toilette à la composition aubaine pour celles qui, lorsqu’il s’agit d’étancher hespéridée florale, mêlant des accords de thé vert, leur soif, lui préfèrent un bon verre de gamay. de bergamote et de jasmin, Guerlain, 125ml, CHF 109.- www.guerlain.com 7. L’infusion de bain Fuji Green tea, à base de feuilles de thé en- tières et d’aloé vera biologique pour un bain détox, nettoyant et relaxant, Body shop, Fuji Green Tea Bath Tea, 300 gr, CHF 29,90 et infuseur de bain, CHF 6.90 www.thebodyshop.com 8. Gel démaquillant nettoyant au bleuet bio et aux extraits de grenade et de thé vert, texture gel qui au contact de l’eau, se transforme en lait fluide, Syllepse 14, 150 ml, CHF 35.– www.syllepse-cosmetics.com 9. Soin revitalisant au thé vert et calendula, soin spray après-shampooing bio sans rinçage, John Masters organics, 125 ml, CHF 37.– www.johnmasters.com10. Eau Parfumée au Thé Blanc, jus floral et boisé, rehaussé par les poivres blancs, l’ambrette et le musc, Bulgari, 150ml, CHF 169.– www.bulgari.combeauté 70

au pilori – un parfumde grand n’importe quoi Par Gaëlle SinnassamyMoschino vient de signer Fresh Couture, une Mark Buxton, Mad Madame de Juliette has a gun,fragrance s’affichant dans une fiole de nettoyant Muscs Koublaï Khan de Serge Lutens à la virilitéménager. Une énième provoc’ de Jeremy Scott libidineuse ou même Cartier qui s’encanaille avecqui, s’il affole la fashion sphere, peine à rivaliser son Heure Défendue aux émanations légèrementavec les tenants du rayon péchés capiteux. séminales. Sex, drug & rock & roll, dit-on ? Black Afgano, Cannabis Santal ou encore Smoke forOn pourrait certes, un matin mal réveillée, l’uti- the Soul, on ne compte plus les compositions auxliser pour briquer sa salle de bains, mais comme patronymes sans équivoque qui se targuent d’ex-l’écrivait Musset, qu’importe le flacon... Jus haler des fumets de cannabis. Quant aux accrospasse-partout par excellence, la deuxième senteur à la picole, ils n’ont rien à envier aux adeptesimaginée par Jeremy Scott pour Moschino porte de défonce subliminale. Blaise Maupin a retenu,bien son nom avec ses notes de mandarine, ber- pour son bien nommé Malt, les vapeurs de whisky.gamote, ylang-ylang, framboise, bois, patchouli Juniper Sling de Penhaligon’s dégage un jusblanc et ambrox. Des effluves “fresh” et gentil- boisé et aromatique au sillage pétillant, directe-lettes à mille lieues de régater avec l’odoriférant ment inspiré du… London Dry Gin. Le label deincorrect qui pollue l’air du temps. En effet, jouer cosmétiques et parfums Oenolia, a, pour sa part,la dichotomie entre le luxe que symbolise un opté pour le vin, comme terroir d’expression.parfum et la banalité d’un produit du quotidienpar le truchement d’un simple packaging est non une odeur de burgerseulement déjà vu — Diesel l’a devancé avec Et, quitte à se ruiner — métaphoriquement — laGreen et son spray au look de désherbant — mais santé, pourquoi ne pas couronner cette dégusta-s’avère bien dérisoire au regard de la surenchère à tion olfactive par une bombe calorifique au délicatlaquelle se livrent aujourd’hui les nez, en matière fumet de barbaque calcinée ? Sitôt dit, sitôt fait, aude subversion olfactive. printemps dernier, Burger King a lancé au Japon un parfum au Whooper, son emblématique sandwich, matières à scandales une édition limitée épuisée en quelques heures pourCréer du sent-bon avec du sent-mauvais, voilà le les « femmes qui a­ iment la viande » et les « hommesvéritable défi qui anime le microcosme grassois. qui veulent une odeur sexy et sauvage », a spécifiéLe motto de cette vogue nauséabonde : aucune le mastodonte de la junk food. La question : est-onodeur n’est rebutante en soi. Sang, sperme, poil, blasé au point d’avoir besoin pour sortir des sen-whisky, cannabis, cigares, rhum… l’heure est aux tiers battus d’arborer des exhalaisons hardcore,substances génératrices de fantasmes et aux ac- d’exposer un flacon de nettoyant ménager dans sacords transgressifs. Et, la tendance s’affirme solide- salle de bains ou de s’arracher une essence rarement ancrée, comme en témoignent les fameuses au relent de graillon ? À l’heure où la parfumerieSécrétions Magnifiques d’État Libre d’Orange, fleure de plus en plus la chimie, peut-être serait-ilbrûlot olfactif mythique élaboré sous le signe des temps de revenir aux fondamentaux avant de frôler4S (sperme, sang, salive et sueur), dix ans d’âge l’asphyxie. Car, soyons francs : en bravant les tabous,tout de même. Une trame fleurant le stupre à plein les marketeurs des odeurs ne se ficheraient-ils pasnez également revendiquée par Sexual Healing de un peu de nous ?Agefi bliss 001 71

NescensSérum réhydratant bio-identique, 30ml, CHF 160.– www.nescens.com Par Gaëlle SinnassamyZOOM PRODUIT — Il ne faut pas s’arrêter à son patronyme un tantinet barbare. Lancé il y a tout justeun an, le Sérum réhydratant bio-identique Nescens est déjà l’un des best-sellers de la marque fétichedes accros à la cosméceutique. Allié indispensable des peaux sèches comme le désert de Gobi, l’élixirde Monsieur Proust, médecin spécialiste en biologie du vieillissement et patron du label de la cliniquevaudoise Genolier, est formulé pour piéger l’eau dans les différentes couches du stratum corneum etréorganiser la barrière lipidique. Une optimisation des flux hydriques épidermiques que l’on doit à sesactifs musclés, acide pyrrolidone carboxylique, acide lactique, xylose, extrait de tamarindus indica,glycérine, urée, saccharide isomerate et cocktail savant d’acides aminés en tête, qui influencent defaçon notable les marqueurs de jeunesse cutanée. Les tests cliniques sont formels. Et pour celles quele sabir scientifico-médical laisserait de marbre, une traduction en langage de béotiens s’impose :le sérum assure une réhydratation intense et donne un sacré coup de jeune. Clair comme de l’eau deroche, n’est-il pas?beauté 72

au banc d’essai Par Gaëlle Sinnassamy Elixir pour stimuler la croissance des cils, anti-cernes au caviar doublé d’un fond de teint, micro-sérumaux bulles de camélia ou baume repulpant à la fleur defiguier, la rédaction a testé quatre nouveautés. Verdict. Optilash Baume précieux repulpant corps ApTCare à la Fleur de figuier Roger  & Gallet La promesse : Des yeux de biche. Optilash se targue La promesse : Une peau hydratée et repulpée de la tête en effet d’améliorer en 28 jours la longueur, l’épaisseur aux pieds avec le baume parfumé à la Fleur de figuier, l’une des plus emblématiques fragrances de Roger & Gallet. et la santé des cils grâce à une formule développée Un soin nourrissant boosté aux huiles précieuses et par des ophtalmologues à base de Polypeptide P226, aux actifs végétaux. de complexe Optiwide et de Panthénol.  Notre avis : Fondant, le baume s’applique facilementNotre avis : On partait quelque peu sceptique. Car, a priori, et pénètre bien dans la peau. L’épiderme en paraîtles produits qui certifient activer la croissance des cheveux, assoupli et hydraté, mais l’effet repulpant — à supposer que l’indication fasse sens — est loin d’être flagrant. des seins, voire du pénis (à destination de ces messieurs, Néanmoins, la volonté délibérée de formulation sans il va sans dire) n’inspirent pas d’emblée la plus franche confiance. Toujours est-il qu’après test, le sérum Optilash paraben, silicone, colorants ou huiles minérales s’avère plutôt convaincant. Le best-seller du label parisien l’inscrit au rayon des produits très recommandables. monté par un ex-L’Oréalien et récemment lancé sur le marché suisse, allonge et épaissit visiblement les cils. Avec une réserve : le parfum sucré assez affirmé reste présent tout au long de la journée, Certes rien de spectaculaire, entendons-nous, on aime ou pas. mais malgré tout, une amélioration significative. CHF 29.70 CHF 45.– Dermo Caviar Anti-Cernes Hydra Beauty Micro Sérum Fond de Teint SPF 15 La Prairie Chanel La promesse : Un teint zéro défaut grâce à un duo de La promesse : En associant hydratation et protection, produits signé La Prairie comprenant un fond de teint Hydra beauty Micro Sérum répond aux besoins fonda­ enrichi d’un tout nouveau peptide assurant fermeté et mentaux de la peau en l’enveloppant d’un voile soyeux et élasticité à la peau ainsi qu’un anti-cernes, le tout à base en réveillant sa lumière grâce à une formulation micro­des fameux extraits de caviar emblématiques de la marque. fluidique à base de bulles de camélia et de gingembre bleu.Notre avis : Ludique et chic, le packaging à l’esthétique trèsaboutie, séduit d’entrée de jeu. Le flacon bleu cobalt abrite Notre avis : C’est notre produit coup de cœur. le fond de teint et son couvercle, l’anti-cernes à appliquer Véritable prouesse technologique, la microfluidiqueau pinceau gracieusement fourni. Un deux-en-un astucieux a permis de développer une texture inédite à la sensationet pratique. Disponible en douze nuances adaptées à toutes les carnations, le fond de teint offre un fini naturel. Il est “watery”, qui, au-delà de l’hydratation, donne une toutefois à réserver aux adeptes des textures couvrantes. impression d’une peau ressourcée et gorgée d’eau. Quant à l’anti-cernes, il remplit parfaitement sa mission. Une véritable bulle de fraîcheur et un soin plaisir au parfum léger qui lisse et illumine les traits visiblement. CHF 260.– À utiliser en prélude à sa crème de jour. CHF 124.–Agefi bliss 001 73

le Paris de acnestudios.com BateaumagneVincent Girardot Bateaumagne Architecture d’intérieur et édition104, Fbg Poissonnière — 75010 Paris www.bateaumagne.com Depuis qu’ils se sont rencontrés en 2011, Audrey Magne et Julien Bâteau partagent un même sens de l’épure et de la modernité aux détails chaleureux. Aussi ont-ils fondé ensemble le bien nommé Bateaumagne à Paris, cabinet au sein duquel ils développent projets personnels et communs, décoration, architecture d’intérieur et depuis peu, édition de mobilier. Pour Bliss, ils nous dévoilent leurs goûts et inspirations. Boutique Acne Studios, Paris

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UN MONUMENT Le musée BourdelleJulien — C’est un peu banal mais je suis UN RESTAURANTfasciné par la tour Eiffel depuis ma plus tendreenfance. J’y monte régulièrement, je connais J & A — Notre voisin Charles Compagnon nousson histoire par coeur… À une époque, elle a été a déjà époustouflés avec l’Office puis le Richerjaune, puis rouge. J’adorerais qu’on la repeigne (qui vient de s’agrandir) ; nous sommes fans du 52,en bleu Klein. sa dernière adresse, une excellente table où il faitAudrey — Le Centre Pompidou, pour son bon se retrouver.architecture provocatrice et ingénieuse, et pourla vue renversante sur Paris depuis le 6e étage. UNE SALLE DE SPECTACLE UNE RUE J — La salle mythique de Paris, c’est l’Olympia ! Mes meilleurs concerts, c’était là-bas, et j’ai une af-J — La rue du faubourg Poissonnière, c’est fection toute particulière pour la famille Coquatrix.l’adresse du Studio Bateaumagne, la première où A — J’ai hâte de redécouvrir l’Elysées Montmarte,j’ai vécu à Paris et depuis quelques années, la rue dont l’incendie de 2011 a entièrement détruit lades meilleurs restos ! façade. Et j’espère que l’affiche sera celle du 2A — La rue des Martyrs, là où je vis depuis plus juillet 2013 !de 10 ans, adresse de mes premiers chantierset récemment de la boulangerie Pain-Pain que UNE LIBRAIRIEnous venons de rénover. Du premier au derniernuméro, elle traverse le 9e puis le 18e arrondisse- J — Volume, bien sûr ! La fantastique librairie dement au rythme des commerces de bouche aussi l’architecture qui se trouve désormais rue Notrebons les uns que les autres, de restaurants et Dame de Nazareth.boutiques sympathiques. Parcourez la rue pour A — La librairie Artcurial, pour l’architectureparcourir Paris ! et les arts décoratifs est une mine d’or. Les Arpenteurs, rue Choron, pour ses cahiers japo- UNE PLACE nais que je suis prête à m’offrir à un prix fou.J — J’ai rencontré Audrey à deux pas de la place UN MUSÉEStalingrad, c’est là que je vis aujourd’hui. Cetteplace n’en est pas vraiment une, elle ressemble J — Le musée de la Chasse et de la Nature est unplus à une bretelle d’autoroute, mais à deux pas lieu exceptionnel ; cet hôtel particulier au coeurdu canal Saint-Martin et du bassin de la Villette, du Marais consacré aux animaux accueille desavec les 2 cinémas MK2 Quai de Seine et Quai de résidences d’artistes. Une idée géniale, un lieuLoire, pour moi c’est le centre du monde. envoûtant.A — La place de la République. Mon quartier A — Le musée Bourdelle. L’atelier est sublime,lorsque je suis arrivée à Paris. Elle est à nouveau aussi majestueux que les oeuvres qui y sontpar la force des événements le symbole de Paris, exposées. La visite est un parcours initiatique àet de sa liberté. Elle suscite chez moi de vives travers la vie et l’oeuvre de l’artiste. On a justeémotions. envie d’y poser ses valises pour quelques jours. UN JARDIN UN DÉTAILJ — La jardin de Wilfried, mon meilleur ami pour J — Les boîtes à lettres d’André, les Space Inva-qui nous travaillons en ce moment. Le petit jar- ders, les visages de Gregos, les panneaux de Cletdin de l’appartement, au coeur du 9e arrondisse- Abraham… Le street art parisien est souventment sera bientôt un havre de paix ! À découvrir magnifique.prochainement sur notre site. A — Les halls d’immeuble parisiens sont sou-A — Le Palais Royal ! Somptueux, contrasté, vent très inspirants. Nous tenons énormémentles boutiques les plus hype côtoient les plus compte de l’environnement architectural etanciennes, les colonnes de Buren réveillent le décoratif des lieux sur lesquels nous travaillons.classicisme du bâtiment. Les rayures noires et La recherche de cohérence est une ligne directrice.blanches font partie des rares motifs que nousadorons chez Bateaumagne. UN HÔTEL DERNIÈRE DÉCOUVERTEJ — Un chocolat chaud sous la verrière du Grand J — La cantine coréenne SAaM rue de Lancry, onHôtel, le passage obligé après avoir arpenté y retourne quand tu veux Audrey !les rues de la capitale par grand froid. A — Les coulisses de Drouot. Un lieu magique,A — Celui que nous rénoverons dans les deux qui vit au rythme effréné des expositions et deans à venir ! En attendant, le Pigalle, tout juste l’excitation des acheteurs. Nous avons récem-ouvert, est une très belle réussite. Les sols sont ment créé une scénographie pour l’événementsomptueux et le mobilier parfaitement choisi. Mon samedi à Drouot .design 76

LES INSPIRATIONS DE JULIEN LES INSPIRATIONS D’AUDREY Perriand Jean-Michel Franck J’ai découvert Charlotte Perriand lors d’un séjour dans une C’est en lisant un article sur la fabuleuse et inégalable des cellules qu’elle a créée pour les Arcs. Son parcours de Marie-Laure de Noailles que j’ai découvert le travail femme libre qui a traversé tout le XXe siècle est fascinant. avant-gardiste de Jean-Michel Frank. Dans les années 20, Son travail est une source d’inspiration quotidienne : son il s’improvise décorateur avec la volonté d’épurer les inté- sens de l’épure et son rationnalisme toujours teinté d’une rieurs luxuriants et ornementés de l’époque. Pour l’hôtel grande humanité devraient être la base de travail de tous particulier de la place des États-Unis, il aura l’audace de les designers. recouvrir l’ensemble des murs de grands rideaux blancs et de parchemins, 80 ans avant Martin Margiela. C’est un Putman précurseur, son minimalisme surprend, son audace aussi. Il intégre dans son mobilier des matières inédites comme Au début des années 2000, lors d’une braderie de design, le galuchat et la paille. Ses paravents sont des bijoux. Je suis j’étais à genou en train d’observer une table basse lorsque réellement tombée amoureuse de son travail, et son sens j’ai entendu cette magnifique voix rauque au dessus de moi. de l’épure me guide au quotidien dans mes réalisations. J’étais, sans le vouloir, prostré devant cette prêtresse de l’aménagement. J’aime son sens évident de la simplicité. Auguste Perret Celui qui demande toujours le plus de travail. La visite de la cathédrale Saint-Joseph du Havre a été Le Corbusier pour moi une révélation. Jamais un bâtiment entièrement réalisé en béton armé ne m’était apparu aussi beau. Plus qu’une visite, un pélerinage. Deux fois par an au mini- J’aime beaucoup l’idée de réussir à faire de très belles mum, je m’arrête à Poissy visiter la villa Savoye, la maison choses avec des matériaux simples, voire modestes. de mes rêves. Encore aujourd’hui, ses lignes et son confort C’est un challenge de tous les jours, que nous essayons sans semblent du dernier cri, alors qu’elle fêtera bientôt ses cesse de relever chez Bateaumagne. J’ai ensuite découvert 90 ans… Peut-être qu’un jour j’arriverais à convaincre les l’immeuble de la rue Franklin, premier immeuble parisien autorités de me laisser le modèle réduit à l’entrée du parc, réalisé entièrement en béton et le Palais d’Iéna dans lequel qui fut la maison du jardinier. l’architecte a exprimé tout son savoir-faire en matière de plan libre et de style. Bouffe Audrey et moi adorons la bonne chère ! Nous ne perdons pas une occasion de découvrir une nouvelle adresse et le choix du resto de midi est notre principale conversation au studio. Nous rêvons de concevoir l’aménagement d’un restaurant après nous être amusés comme des fous à concevoir la délicieuse boulangerie PainPain à Montmarte. Mode La mode nous influence beaucoup : Céline, Lemaire, Acne, les marques que nous aimons partagent notre esprit minima- liste. Leurs points de vente sont des sources d’inspiration.Gabriel de la Chapelle Julius Shulman Ce photographe m’a permis de découvrir le travail des modernistes américains comme Neutra. Leurs travaux nous ont beaucoup aidés dans la rénovation d’un appartement des années 60 qui nous a occupé l’an dernier. Le Bon Marché Rive Gauche par Andrée Putman Le Palais Iéna Installation à Drouot par Auguste Perret par Bateaumagne Agefi bliss 001 À propos de Drouot C’est en voisins — nos bureaux sont à 50m de la mythique maison de vente — que Drouot est venu nous chercher pour son tout nouveau Samedi à Drouot : des journées exceptionnelles, plus facilement accessibles aux familles et aux non-initiés puisque vente et exposition ont lieu le même jour. Drouot souhaitait que nous mettions en scène les objets destinés à la vente de Noël. Scénographier, c’était tout nouveau pour nous mais quelle opportunité de pouvoir exercer notre créativité sur un nouveau support ! Il fut rapidement décidé de créer une table d’exception et un photo-call ludique et familial. Nous n’avons pas pu nous empêcher d’acheter nos objets préférés ensuite ! 77

cadrneetvoyage Ceux qui veulent vraiment partir s’organisent.Ils n’attendent pas, ne pèsent ni le pour ni le contre, ne demandent conseil à personne. –1–carnet de voyage 78

Par Christophe Clivaz d’ArollaAznavour l’a chanté, je vous en parlerai. Je vous parlerai d’un temps que les moins de 30 ans nepeuvent pas connaître. D’un temps préhistorique où les réseaux sociaux n’existaient pas, où internetn’existait pas, où le numérique n’était que science-fiction, et les premiers téléphones portables pluslourds qu’une valise ; d’un temps où les infos se cherchaient et se trouvaient parfois dans les livres etautres catalogues. D’un temps où tout se jouait au présent, où les rencontres se faisaient entre quatreyeux à chaque instant. D’un temps où le voyage commençait avant même le voyage. D’un temps oùl’aventure était au bout de la rue. D’un temps où le ciel était plus haut, le monde plus grand et lecontinent, une gare pleine de jeunes sacs-au-dos qui voyageaient tous ensemble sans le savoir.Ça ne sert à rien d’être jeune si c’est pour rester chez soi.Si certains partent, il y a ceux qui les envient et qui aimeraient les accompagner. Grands parleurs,petits faiseurs, ils se rétractent en général au dernier moment avec l’assurance d’avoir raison. Ceuxqui veulent vraiment partir s’organisent. Ils n’attendent pas, ne pèsent ni le pour ni le contre, nedemandent conseil à personne. Le premier pas en direction de l’ailleurs se fait seul, souvent parl’obtention d’un sésame. Inter-rail était le mien. Sésame, ouvre-moi, je sens le renfermé. Emmène-moiloin de ceux qui se complaisent dans leur surplace.Fin juin. Si vous aimez l’aventure, suivez-moi. Je ne sais pas où je vais, mais j’y vais. Tôt, trop tôt pourun samedi, mais la hâte de battre le chemin de fer maintenant qu’il est chaud démange. 19 ans sansbrûlure ni vertige, c’est assez.À quai, senteurs de ferraille envoûtantes : l’ivresse du départ ne me fera pas tourner la tête et regar-der en arrière. Je ne pars malheureusement qu’un mois. Mais au moins je pars. Je pars seul. 30 kgde bagages sur le dos. Une carte de l’Europe en main, une technologie embarquée se résumant à unappareil photo reflex, un walkman, une tente, un sac de couchage et un plein d’enthousiasme.Le sablier s’écoule, mes premières minutes rien qu’à moi se dissolvent dans la brume matinale. Montrain est en retard. Je n’aime pas être en retard sur mes rêves. À Lausanne, je n’ai que 10 minutes pourchanger de ligne. Je m’en vais au Nord. Tout au nord. Parce que personne n’y va. Parce que c’est beau.Parce que c’est loin. Que c’est différent. Parce que le soleil y brille la nuit et que les filles y sont belles.Mon train. Enfin. Je ne pars malheureusement qu’un mois. Mais au moins je pars.Mes repères, mes marques et points d’appui rétrécissent jusqu’à disparaître au coin de la baie vitrée.Le présent s’intensifie. Le futur est entre mes mains. Me voilà enfin l’artisan de ma réalité, mêmesi le contrôleur m’informe que mon billet n’est pas valable. Un billet inter-rail n’est valable qu’endehors de son pays d’émission. Pas grave. Il me reste au fond du sac une carte journalière, reliquatd’un premier voyage en train qui m’avait fait faire le tour de mon pays: ça ne sert à rien de partir loinsi on ne connaît pas son coin, on ne prend pas le vent en pleine face sans connaître ses racines. Monjoker valide ma journée sur le réseau du train-train quotidien de tous ces autres qui ne sourient plus.La zone. Un train qui n’est plus là peut-il en cacher un autre ? Je cours entre les lignes à la recherched’une correspondance. Un coup d’oeil sur le tableau des horaires m’informe que, horreur, il y a erreurdans mes horaires. Mon train n’est pas parti, mon train n’existe plus. Depuis un an.Il me faut un aiguilleur pour me remettre sur la bonne voie. Au guichet, la préposée à l’accueil n’estpas accueillante. Devrais-je lui lancer un peu de nourriture ? J’essaie l’humour. La demoiselle sedétend. « Je vais à Oslo. Une destination de rêve ! » Son masque tombe, le sourire ouvre son visage,ses yeux s’illuminent, elle devient jolie, même si Oslo ne la fait pas rêver. Elle ne m’accompagnerapas mais veut bien contribuer à mon bonheur. En quelques notes de clavier, elle me dessine unitinéraire parsemé de pétales de roses. Une place en seconde m’attend à Bâle, une autre à Hambourg.Je prends son sourire, j’ai de la place. Exit la zone.Agefi bliss 001 79

Le Rhin franchi, un douanier me confirme mon nouveau statut d’expatrié. Je suis désormais un étranger. Un vagabond. Un terrien en vadrouille, le nez collé derrière les vitres d’un pays devenu grand parce qu’un mur est tombé. Je glisse. 20 minutes de panne à Freiburg n’y changeront rien, je glisse. Depuis Mannheim, je glisse plus vite. D’ailleurs, je ne glisse plus, je vole, assis sur le plan- cher d’un long tube blanc qui déchire la grisaille. Je floute les paysages devenus monotones sur une terre trop plate, j’esquisse quelques gares. Les arbres courent, les maisons deviennent translucides. Je suis le vent. Entre Hanovre et Hambourg, quelques paroles échangées raccourcissent la distance. Je comprends. On me comprend. Merci à toutes celles qui ont insisté et bourré nos crânes d’élèves hostiles aux leçons de vocabulaires étranges et inutiles. Merci pour les échanges qui enrichissent. Quand on parle, on n’est jamais seul longtemps. Hambourg, carrefour du Nord. D’ici s’ouvre l’horizon pour la Scandinavie, pour Bruxelles et ses choux, pour Berlin et ses boules. Le sud est trop pour loin pour qu’on y pense. Je me rappelle d’un sourire. Hambourg, halle immense aux relents de souk, fourmilière chaotique, la fin du jour me laisse une demi-heure pour trouver mon issue de secours. Du ciel, un écho métallique crépite quelques annonces numérotées. À l’autre bout de la passerelle, une plage de têtes blondes correspond au numéro 8 et à l’image que je me fais des peuples du Nord. Billet Inter Railde Christophe Clivaz, 1991 Locomotives fumantes de diesel, wagon lourds et langues exotiques qui chantent des ronds sur les å et des barres sur les ø. Je vis. Les portes s’ouvrent. Les voitures gobent la foule. Dans mon com- partiment, un breton me souhaite le bonsoir. Il n’a pas de réservation, il sera rangé au fond du train par le personnel de bord. Une famille prend sa place. Un climat convivial s’installe en quelques mots d’anglais primitif agrémenté de nombreux gestes pleins d’images. Bronzés par l’Espagne, ils rentrent chez eux, à Göteborg. Le responsable de bord collecte passeports et cartes d’identité pour la nuit. Deux frontières seront traversées par notre sommeil. L’Allemagne s’endort au passage de notre convoi. Sur les bords de la Baltique, quelques mouettes insomniaques juchées sur les pieux du port de Puttgarden observent en riant les wagons de sans-papiers disparaître par petits bouts dans le ventre d’un ferry hors taxe. Le train flotte. La mer frissonne. Sur le pont, de longs cheveux noirs dansent avec la brise. Elle est belle. Elle me dit qu’elle rentre chez elle, au pays, après une longue absence. Attirés par les étoiles qui scintillent au nord, nous déployons nos ailes de papillons de nuit et rejoignons l’autre rive. Nous rentrons chez nous, au pays, après une trop longue absence.carnet de voyage 80

quelque chose à se faire pardonner ?Offrir un cadeau n’est pas réservé à des occasions dictées par le calendrier, encore moins l’apanage des hommes.Bliss sélectionne pour vous de quoi surprendre joliment le vôtre. De quoi être absoute dans la seconde ! La créatrice zurichoise Pascale Wiedemann brode à la main de jolis mots sur des tee-shirts blancs de très belle facture. Choisissez le mot qui vous touche le plus ou celui qui définit le mieux la personne à qui vous sou- haitez l’offrir. La broderie s’exécute à la main et à l’envers du tee-shirt. Ainsi porté, le mot choisi ne sera pas lisible de manière évidente. Grâce au travail de Pascale, il restera comme un holo- gramme secret, une sorte de code entre vous et la personne à qui vous l’aurez offert. Chaque mot est unique, une fois pris il n’est plus disponible, Pascale ­Wiedemann ne le reproduira jamais une deuxième fois. Avec ce cadeau original, unique et magnifiquement exécuté, vous serez sûre de tou- cher la personne aimée et de vous faire pardonner. www.wiedemannmettler.chAgefi bliss 001 81

astres et étoileslithothérapie — Les pierres ça fait joli, ça porte des noms marrants et c’est plein de vertus sanitaires. La tradition recommande leur usage selon le signe astrologique. On les porte en amulette, ou on les dispose sur le plexus pour décoincer un chakra. Pour s’amuser, en voici un petit échantillon : Par Marlène IsabelleBélier 21.03-19.04 Taureau 20.04-19.05 Gémeaux 20.05-20.06 La pyrite. L’enthousiasme primitif du Bélier L’agate mousse... de toute évidence, il s’agit Le jaspe zèbre. Un drôle de marbre noir etpithécanthrope qui en découvrit les propriétés d’une pierre qui n’a pas beaucoup roulé, donc blanc qui stimule la sagacité et la fraîcheur inflammables n’a pas faibli d´un iota au cours parfaitement adaptée au paisible sédentarisme taurin, dont elle soigne aussi les conséquences, juvénile du signe, tout en équilibrant ses des millénaires : qu’il allume le barbecue ou polarités. Monté en boucles d’oreilles ou glisséqu’un passant ingénu lui demande du feu, hop ! en favorisant sans effort l’élimination des il dégaine son caillou... moins fulgurant qu’un toxines. Tout comme la célestine d’ailleurs, dans leurs poches, le jaspe conjure les Gémeaux de se disperser à droite et à gauche briquet, mais beaucoup plus sportif ! un quartz relaxant au nom alléchant de Heureusement que la pyrite agit contre potage dépuratif, qu’il suffit de placer et de flanquer le tournis à leurs contempo- rains. Coincé sous la langue, il refrène l’épuisement nerveux... des autres ! à côté de son assiette. à bon escient leurs bavardages. Cancer 21.06-19.07 Lion 20.07-22.08 Vierge 23.08-22.09 La merlinite. Une opale nimbée de légende, La bronzite. Riche en fer et d’une belle La pierre ponce. Une pierre polyvalente etaux pouvoirs magiques. Le fétiche à emporter couleur marron doré, elle protège la peau de la précieuse quand on aborde l’existence du côté déshydratation et du vieillissement prématuré. pratique. Géniale pour récurer l’évier, aiguiser en entretien d’embauche ou à glisser sous l’oreiller pour rêver du numéro gagnant de Posologie : se la visser dans le nombril avant les couteaux et se râper la corne des pieds. l’Euromillion. Bon, d’accord, ça ne marche de rendre culte au dieu Soleil. Incompatible Ceci dit, les Vierge sont aussi calées en pas à tous les coups. Mais grâce à la pierre avec le bêta -carotène. Avertissement : ne pas géodes, élixirs et fréquences vibratoires.de lune, le Cancer pourra calmer son anxiété dépasser la quantité préconisée, la bronzite Elles abordent la gemmologie du côté et endiguer la rétention d’eau provoquée renforçant l’ego positif, les natifs risquent pratique, avec la shungite, qui nettoie tous les méridiens d’un coup! par toutes ces émotions... une overdose. Balance 23.09-21.10 Scorpion 22.10-21.11 Sagittaire 22.11-20.12Le quartz rose. Les Balance de tous les sexes La serpentine. Contre les morsures et les L’aventurine. Le Centaure, écologiste en raffolent. En colliers pour ces dames, piqûres… il a intérêt à s’en munir lors de ses convaincu et voyageur chevronné, ne se sépare ballades en brousse ! Mais un Scorpion citadin pas de son pendule en aventurine qui l’orienteversion stylo pour les messieurs, en chapelet préférant flâner dans le Bronx en tire aussi ou piercing selon les genres... Symbole bénéfice, car elle protège des énergies hostiles, dans n’importe quel environnement, d’harmonie, cette gemme délicate avive tout en absorbant les ondes telluriques tout comme l’obsidienne noire, qui fait ou électromagnétiques nuisibles. Dans sesla courtoisie et l’indécision du signe, qui laisse ricocher la mauvaise humeur (raison pour nombreux périples, il emporte aussi sa toujours l’initiative et la responsabilité aux fidèle labradorite, amicale et protectrice, autres. Pour les dégourdir, un relooking laquelle il vaut mieux qu’il l’enlève avant radical en citrine s’impose. de se regarder dans un miroir). à laquelle il ne manque que la parole.Capricorne 21.12-19.01 Verseau 20.01-17.02 Poissons 18.02-20.03 L’onyx. Conforte le mode de vie stable et L’oeil de faucon. Pour prendre de la distance... L’aigue marine. Sa petite caillasse dans la grande maîtrise de soi caractéristiques Un troisième oeil qui exalte la tendance la main, le Poissons se sent illico requinqué,du signe. Une variante, la sardonique (pardon : sardonyx), évoque son sourire quand il gagne du natif à planer au-dessus des contingences, la thyroïde immunisée et l’angoisse sous au Monopoly. Dans son grand âge (il jouit en le regard vrillé sur l’universalité. En version contrôle. Il tient aussi beaucoup à son colliergénéral d’une remarquable longévité) le jais, un soft, l’angélite en remet une couche en de corail contre l’anémie et les attaques bois fossile minéralisé, s’avère très le branchant sur un au-delà céleste... de panique. Très sensible à l’effet placebo efficace pour dérouiller ses chakras Pour faire atterrir un Verseau en urgence et un tantinet superstitieux, il s’échouerait et le réintégrer fissa au monde animal, lui et vaincre sa polyarthrite. glisser plutôt une zooisite sous les ailes. volontiers sur une plage entière de galets prophylactiques...astres et étoiles 82

BASELWORLD.COMLe rendez-vous mondial incontournable de l’horlogerie et de la bijouterie où les acteurs-clés de la branche dévoilent leurs dernières créations et innovations. Prenez part à cet événement majeur et laissez-vous immerger dans le monde de la passion, de la précision et de la perfection. 17 – 24 MARS 2016

atelier-zuppinger.ch Couronne Symbole royal ou remontoir de montre ? Découvrez l’univers de l’horlogerie d’exception, sur www.hautehorlogerie.org Couronne | La couronne de remontoir est un bouton de formes variées, moletée ou cannelée que l’on saisit entre le pouce et l’index pour remonter la montre. Certaines couronnes incluent un poussoir mobile pour déclencher le mécanisme du chronographe, ou le couvercle d’une boîte savonnette.PARTENAIRES DE LA FONDATION | A. LANGE & SÖHNE | AUDEMARS PIGUET | BAUME & MERCIER | BOVET 1822 | BULGARI | CARTIER | CHANEL | CHOPARDCHRISTOPHE CLARET | DE BETHUNE | GIRARD-PERREGAUX | GREUBEL FORSEY | HERMÈS | IWC | JAEGER-LECOULTRE | LOUIS VUITTON | MB&F | MONTBLANCOFFICINE PANERAI | PARMIGIANI FLEURIER | PIAGET | RALPH LAUREN | RICHARD MILLE | ROGER DUBUIS | TAG HEUER | VACHERON CONSTANTIN | VAN CLEEF & ARPELS