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Indices 2015 08

Published by AGEFI, 2016-02-22 05:13:46

Description: Octobre 2015
Fonds de placements

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INDICESOctobre 2015 | Supplément mensuel du quotidien L’Agefi | N°08 | Produits financiers Entretien Nous avons réduit nos coûts et gelé les recrutements en raison de la hausse du franc Karl-Friedrich Scheufele Directeur général de Chopard PAGE 26Le Thème Produits financiersL’inquiétude et le pessimismeenraient la dynamique haussièreLa confiance des marchés est minée parles craintes liées à la croissance mondialeet aux atermoiements de la Fed  page 8 à 25 Didier Saint-Georges / Vincent Juvyns / Laurent Le Grin / Jim Caron / Martin Gilbert / Koen Popleu / Andrew Lake / Nicolas VialisDan Roberts / Enzo Puntillo / Sonia Fasolo / Howie Li / Jérôme Collet / Sven Württemberger / Benoit Garcia / Jürg Rimle / Pierre-Yves Breton Sacha Duparc / Aude Perrotin / Johan Thomyris / Georg von Wattenwyl / Robin Lemann / Patrick Janssen / Frédéric Rouiller IL EST TEMPS DE PRIVILEGIER UNE APPROCHE PLUS DURABLE De nos jours, la complexité des marchés met les investisseurs à l’épreuve. En Suisse, ils sont 61% à être tiraillés entre la recherche de rendement et la protection de leur capital*. Notre solution : Durable Portfolio Construction®. Une philosophie d’investissement qui prend en compte le risque et permet aux investisseurs de prendre des décisions avisées afin d’optimiser leurs rendements. Pour en savoir plus, rendez-vous sur durableportfolios.com.*Natixis Global Asset Management, étude internationale sur l’investissement des particuliers, février 2015. Etude réalisée auprès de 7000 investisseurs dans 17 pays.Natixis Global Asset Management définit Durable Portfolio Construction comme une stratégie d’investissement qui vise à produire des rendements réguliers sur le long terme par la gestion des risques, la gestion de la volatilité et lerenforcement de la diversification. Les retours sur investissement ne sont pas garantis. Distribué en Suisse pour les investisseurs qualifiés par NGAM, Switzerland Sàrl. Siège social : Rue du Vieux Collège 10, 1204 Genève, Suisse.NGAM, Switzerland Sàrl est une unité de développement de Natixis Global Asset Management S.A., filiale de Natixis S.A., la société holding d’un ensemble mondial de sociétés de gestion et de distribution spécialisées. ADINT60-0415ADINT60-0415 Switzerland Brand Ad Agefi April 2015_F.indd 1 4/10/15 3:22 PM

PAGE . Indices | | Octobre 2015 | Produits financiersIndices Instabilité durable Echapper aux taux négatifs A la merci d’un choc Le monde économique est demeuré fragile car depuis 2009 Comment échapper aux taux négatifs sur le cash en francs? Une les remèdes utilisés pour réduire l’endettement n’ont généré solution réside dans un ETF composé d’obligations d’entreprises US Les marchés n’ont pas la capacité d’absorber le ni la croissance ni l’inflation nécessaires. On ne peut prédire quand à échéance courte couvertes contre le risque de change. Les investis- moindre choc. La politique monétaire ne peut plus cette fragilité va rencontrer son véritable test. Mais la rencontre seurs bénéficient ainsi de rendements supérieurs par faire grand chose, les taux étant à zéro. Les poli- entre l’épilogue du soutien de la Fed et le ralentissement chinois rapport à la dette souveraine à court et moyen terme, tiques fiscales et budgétaires n’ont pas beaucoup représente un moment de vérité. avec un profil de volatilité relativement limité. de marge de manœuvre non plus. Ceci explique Didier Saint-Georges, Carmignac. page 8 Jürg Rimle, PIMCO Switzerland. page 19 la volatilité et les surréactions actuelles. Fabrizio Quirighetti, SYZ Asset Management. page 4ÉditorialLes perspectives se dégradentLe dernier trimestre de l’année s’annonce tumul- se sont précipités sur les bons du Trésor améri- chent plus de travail, ce qui les exclut de factotueux pour les marchés financiers alors que les cains et ont fui les marchés émergents, obligeant de la statistique. Dans ce contexte, les entreprisesdoutes et l’inquiétude des investisseurs sur les les banques centrales à puiser dans les réserves de n’ayant aucune peine à recruter, elles ont peu deperspectives de l’économie mondiale s’accen- change pour soutenir leurs devises. Or, ces réser- pression pour augmenter les salaires. Reste quetuent. Préoccupations quant à la situation des ves sont en chute libre et certains pays, comme la les investisseurs ne sont pas rassurés non pluspays émergents dont les économies sont plom- Turquie, l’Indonésie ou l’Afrique du Sud, ne sont par l’évolution de la zone euro, où le spectre debées par le ralentissement plus fort que prévu de plus en mesure d’absorber les chocs. Les banques la déflation semble se matérialiser. Il faut bienla Chine et la chute du prix des matières premiè- centrales des pays émergents auraient vendu pas constater que malgré les milliards d’injectionsres. Ces marchés, Chine en tête, avaient très lar- moins de 200 milliards de dollars de réserves de monétaires de la BCE, l’inflation reste désespé-gement contribués à la croissance mondiale des change durant le seul mois d’août, dont plus de rément basse.quinze dernières années. Mais la situation s’est la moitié pour la Chine. En somme, le ralentissement est mondial. Lebrutalement retournée. Des spécialistes estiment L’ennui c’est que les incertitudes ne se limitent FMI et l’OCDE ne cessent d’ailleurs de revoirque la croissance chinoise serait plus proche de pas à ces régions. Aux Etats-Unis, la réalité de à la baisse leurs prévisions de croissance. Aussi,2% à 3% que du 7% annoncé. Et plusieurs Etats, l’économie américaine apparaît beaucoup plus la prudence et la vigilance sont plus que jamaisdont le Brésil et la Russie, sombrent dans la ré- nuancée que les chiffres ne le laissent penser. de mise. Car dans ce climat d’inquiétude et decession. Conséquence, les sorties de capitaux et Compte tenu d’une croissance en nette hausse nervosité exacerbées, la moindre nouvelle estle plongeon des devises émergentes se poursui- (3,9% au deuxième trimestre) et d’un chômage prétexte pour vendre ses actifs risqués. vent à un rythme inquiétant. au plus bas (5,1%), le pays devrait en effet êtreLe phénomène pourrait s’amplifier avec la hausse en plein boom, avec des salaires en forte aug- Danielle Hennarddes taux directeurs américains, d’où le statu quo mentation et une nette poussée de l’inflation. Rédactrice en chefactuel de la Fed (lire en p.14). On sait qu’en mai Or, la hausse des prix comme celle des salaires2013, lorsque celle-ci a annoncé son intention de demeure étonnamment faible. Explication avan- [email protected] sa politique monétaire, les investisseurs cée: nombre de chômeurs découragés ne cher-Sommaire du 5 octobre 201504. ENtretien. Fabrizio Quirighetti, Syz AM: 14. Comment ne pas se laisser prendre 21. Durcissement des régulations bancaires:«A la merci du moindre choc». au piège de ses émotions. un avantage pour les marchés d’options.06. Chronique. La fin du conseiller ou du client? Nicolas Vialis, Bruellan Asset Management Sacha Duparc, BCV.François-Serge Lhabitant 14. Opinion. La Fed ne fait rien pour calmer 21. En Droit. Passeport européen pour les06. cybersécurité. La manipulation pire les incertitudes. François Savary, Banque Reyl & Cie. gérants alternatifs? Thomas Goossens, BCCC Avocats.que le vol des données. Solange Ghernaouti, 15. Les dividendes pour remplacer les intérêts 23. Les alternatives à la détention de cash.Professeure, directrice du Swiss Cybersecurity Advisory Aude Perrotin, Johan Thomyris, Credit Suisse. || Bonnes& Research Group, HEC. Dan Roberts, Global Dividend Fund, Fidelity performances et coûts raisonnables. Georg von08. Les marchés sont entrés dans une longue 16. Pays émergents: l’analyse fondamentale. Wattenwyl, Association Suisse Produits Structurés (ASPS).période d’instabilité. Didier Saint-Georges, Carmignac Enzo Puntillo, GAM || Le dialogue: la troisième voie09. L’avènement de la gestion obligataire 2.0. du gérant. Sonia Fasolo, La Financière de l’Echiquier. 24. Pour participer à la tendance fintech. Robin Lemann, UBS Investment Bank. || Les freins se desserrentVincent Juvyns, J.P. Morgan Asset Management 17. ETF obligataire: tabler sur la qualité et la pour les ABS. Patrick Janssen, ABS M&G Investments. liquidité. Howie Li, Canvas, ETF Securities et Jérôme Collet,10. Obligations convertibles: accès optimal 25. Le potentiel de la connectivité automobileau meilleur des deux mondes. Laurent Le Grin, Lombard Odier Investment Managers.Edmond de Rothschild AM || Placements obligataires: Frédéric Rouiller, Vontobel.l’impact du volume d’actifs sous gestion. 18. Pour investir sans risque de change. 25. Leadership. Le retour des valeurs dansJim Caron, Morgan Stanley IM. Sven Württemberger, iShares Suisse alémanique. le management Daniel Held, PI Management 26. Entretien. «Les coûts ont été réduits et les11. Des règles pour tuer la régulation? 18. Marchés. Confrontation monétaire: le recrutements gelés». Karl-Friedrich Scheufele, Chopard larron japonais? Philippe Schindler, Blue Lakes Advisors.Cosima F. Barone, Directrice du GSCGI. 28. Marketing et management personnel. 19. Les ETF buyback permettent de capter12. Se projeter une génération plus loin. la performance des marchés actions. Maria Bashutkina, HEG Arc, Neuchâtel.Martin Gilbert, Aberdeen AM || Innovation et Benoit Garcia, Amundi Suisse. || Quelle alternativeperformance. Koen Popleu, Candriam Investors Group. pour échapper aux taux négatifs? 29. Communication: l’elevator pitch. C. Michaud,13. Gestion obligataire: pour éviter le dilemme GENILEM || Swiss Koo. B. Ben Hamadi, GENILEM.risque ou rendement. Andrew Lake, Mirabaud AM. Jürg Rimle, PIMCO Suisse. 30. Livres par HEG Arc 20. Les trends de l’année structurée 2015. Pierre-Yves Breton, HPC Investment Partners.Indices est un supplément de L’AGEFI, quotidien de l’Agence économique et financière à Genève | Président Alain Duménil | Administrateur délégué-Rédacteur en chef François Schaller | CEO Agefi SA Olivier Bloch | Directeur adjoint, développements Lionel RougeRédactrice en chef Indices Danielle Hennard | Responsable IT Guy-Marc Aprin | Graphisme Sigrid Van Hove | Journalistes Mohammad Farrokh, Giuseppe Melillo | Contributeurs réguliers Solange Ghernaouti, Alain-Max Guénette, Daniel Held, François-Serge Lhabitant,François Savary, Philippe Schindler | Administration Patricia Chevalley, Carole Bommottet | Marketing Khadija Hemma (021) 331 41 09 | Abonnements (021) 331 41 01 – [email protected] | Publicité Suisse romande & internationale Norbert Fouchault (021) 331 41 25 –[email protected] – Suisse alémanique Béatrice Leuenberger (044) 254 39 21 [email protected] | Imprimerie Kliemo Printing, Eupen | Les textes des journalistes hors de la rédaction ne peuvent engager la responsabilité de la publication. 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PAGE . Indices | | Octobre 2015 | Produits financiersFabrizio QuirighettiLes marchés sont à la merci du moindrechoc. Il y a peu de marge de manœuvrePour Fabrizio Quirighetti, chef probablement 5,5% en 2016. Ce qui est lié des investissements de Syz aux services ne devrait pas trop mal se por- Asset Management, la décision ter, alors que les perspectives de l’industrie à mi-septembre de la banque d’exportation sont plus difficiles. centrale américaine de laisser ses taux inchangés a apaisé Où en est l’économie suisse?les pires craintes des investisseurs. Mais les Techniquement, on a évité deux trimestresmarchés restent à la merci du moindre choc, de baisse du PIB, donc la récession, mais cesalors que les banques centrales n’auraient perspectives sont peu brillantes avec uneplus guère de moyens pour y faire face. croissance estimée à 0,5% pour 2015. Ce chiffre se situe dans le consensus des ban-Que retenir de la décision de la Fed de ne pas ques genevoises qui s’établit à 0,6%. Les plusmodifier ses taux ? optimistes vont jusqu’à 2% et les plus pes-Cela a clarifié certaines choses. La Fed tient simistes descendent à -0,5%. La croissancecompte du contexte international, notam- devrait s’établir entre 1 et 1,5% en 2016.ment de la Chine. C’est la première fois quele fait est reconnu dans un «statement». Il y Alors au final, les perspectives sont plutôta aussi moins de raisons de s’inquiéter d’un bonnes...relèvement ultérieur, d’autant que l’activité Pas vraiment car on est dans une situationindustrielle aux Etats-Unis est peu soutenue. très fragile. La capacité d’absorber d’éven-Cela réduit le risque obligataire. La pers- tuels chocs est réduite et même avec unepective d’un bull dollar s’éloigne. Or plus croissance potentielle de 1,5%, celle-ci peutle billet vert se renforce plus cela pose de tomber à zéro. A la fin des années 1990, laproblèmes à la Chine. Bref, cette décision baisse du prix du pétrole était une bonnecontribue à dissiper la peur du marché qui nouvelle, mais maintenant, avec une infla-craignait une erreur de politique monétaire, tion à 2%, le risque déflationniste est réel.à savoir la remontée des taux alors que la Les économies sont plus fragiles, il y a moinscroissance ralentit. de croissance potentielle et, par ailleurs, le filet de sécurité est très réduit.Qu’en est-il des craintes respectivement dedéflation et d’inflation? En cas de choc, les banques centrales intervien-Le risque à plus long terme est que l’éco- draient, comme en 2008...nomie américaine accélère et qu’il y ait un La politique monétaire ne peut plus faireretour de l’inflation. Mais pour l’instant, la grand chose, alors que les taux d’intérêt sontcrainte c’est plutôt la déflation et, à la suite pratiquement à zéro. Les politiques fiscalesde la décision du 17 septembre, on devrait et budgétaires n’ont pas beaucoup de mar-assister à un affaiblissement de l’économie Fabrizio Quirighetti. Chief Investment Officer ge de manœuvre non plus. Nous sommesaméricaine. Les données économiques pu- de SYZ Asset Management donc à la merci de n’importe quoi. C’est cebliées dans les deux ou trois prochains mois 1996 Fait son DEA en économétrie à Genève. «J’aimais l’économie, qui explique une partie de la volatilité et lesdonneront vraisemblablement raison à la surréactions des marchés. On est loin de laFed qui n’a pas pris sa décision sans anticiper la finance et les mathématiques, et l’économétrie est vague d’euphorie des années 2000, avant lasur de moins bons chiffres. Déjà, les estima- à la frontière de ces différentes matières», se souvient-il. crise de 2008.tions de croissance ont été revues à la baisse, 1999 Premier engagement chez Syz: «ils cherchaient un économistede 2,5% à 2,3% pour 2016, et de 2,3% à 2,2% pour élaborer des modèles quantitatifs». Parallèlement, il est Quel est le potentiel des indices boursiers?pour 2017. L’inflation est également recalcu- toujours assistant à l’Université.lée à la baisse, de 1,8% à 1,7% pour 2016, et 2002 Entre chez Syz pour de bon, comme analyste financier. Il y a encore un potentiel sur les actions.de 2% à 1,9% en 2017, si bien qu’on en reste 2003 En novembre, il crée une stratégie multi assets/total return Dans un premier temps, elles pourraientau-dessous de la barre des 2%. pour un institutionnel basé au Royaume-Uni. aller un peu plus mal, mais à douze mois, 2014 Succède à Paolo Luban en tant que CIO, à l’enseigne la hausse peut atteindre 10% sur les indices de Syz Asset Management. suisses et européens. On est plus circons-Que dire de manière plus générale de l’environ- pects sur le marché américain qui a beau-nement des marchés? coup monté et pour les pays émergents oùC’est un peu compliqué, car divers facteurs arrivent en même temps. Il y l’on préfère s’abstenir à douze mois.a la politique monétaire américaine, mais aussi le ralentissement des paysémergents et les deux sont liés, comme vient de le démontrer la Fed. L’un Quelle allocation d’actifs préconisez-vous?des gros problèmes est celui de la dette chinoise, mais ce n’est pas le seul: Il faut garder du cash dans les portefeuilles. Pour un profil moyen, je parleau Brésil, Petrobras est fortement endetté. A cela s’ajoute que la dette coûte de 15% de cash, 30% d’obligations, 40% d’actions et 15% d’investissementsplus cher à un moment où le dollar est orienté à la hausse. alternatifs, ce qu’on appelait hedge funds, c’est-à-dire tout ce qui n’est pas long only.Qu’en est-il du franc suisse par rapport à l’euro? Peut-on articuler un objectifchiffré? Et les matières premières?Le target est de 1,10 franc pour la fin de l’année, mais on ne devrait pas On avait de l’or qui a été vendu autour des 1200 dollars l’once. L’or onrevoir le 1,20 franc très rapidement. Toutefois, le franc ne devrait pas s’ap- pourrait discuter, mais avec le ralentissement des pays émergents, les matiè-précier durablement, car s’il est trop fort, l’économie suisse perd de son res premières semblent peu intéressantes à l’heure actuelle. A long terme, ilattractivité, et il y a toujours un rappel à l’ordre. Le franc ne devrait pas est préférable de jouer une thématique à travers des titres cotés en bourse.trop s’apprécier, aussi parce que les choses s’améliorent au niveau de la zoneeuro. Elle a un surplus des comptes courants et la monnaie européenne Quelle performance viser?tend à se renforcer quand les choses vont mal sur les marchés. Le franc C’est difficile de faire de la performance. Cela fait partie de l’éducation dessuisse, lui, est un cran au-dessus. investisseurs: il y en a qui attendent 5% en francs suisses sans risques et ce n’est pas possible. Dans certaines banques, on doit même payer pour garderQue dire du contexte géopolitique? du cash. Pour ce qui est d’un objectif de rendement sans risques en euro,La géopolitique impacte les marchés depuis 2002. Un des aspects positifs on peut viser les 1 à 2%. En Suisse, on est proche de zéro mais il ne faut pasdu contexte actuel, c’est l’Iran, qui est un marché assez important. Mais oublier que l’inflation est située entre -1% et -1,5%. Il faut donc raisonnerce qui compte le plus, c’est ce qui va se passer en Chine, en Russie et au en termes de rendements réels. Moyen-Orient. En Chine, la croissance atteint encore 6% cette année et  Propos recueillis par Mohammad Farrokh

Il y a certains produitspour lesquels on préféreraitpayer moins cher...CheAper,* SmArterPour Amundi, être le leaderde la gestion d’actifs en Europe(1),c’est aussi vous faire profiterd’une gamme d’ETF à prixcompétitifs*. amundietf.comLes fonds de la gamme AMUNDI ETF (les « Fonds ») approuvés en Suisse sont des fonds communs de placement (« FCP ») de droit français. La liste des Fonds approuvés en Suissepeut être obtenue auprès du Représentant en Suisse.Édité le 05/10/2015 par Amundi, Société anonyme au capital de 596 262 615 € - Société de gestion de portefeuille agréée par l’AMF n° GP04000036 - 90 boulevard Pasteur, 75015 Paris, France - 437 574 452 RCS Paris. Informationscommerciales non contractuelles ne constituant pas une recommandation ou une sollicitation d’achat, de vente. Pour les Fonds approuvés en Suisse : Représentant en Suisse : CACEIS (Switzerland) SA, route de Signy 35, CH-1260Nyon, Service de paiement : Crédit Agricole (Suisse) SA, quai Général-Guisan 4, CH-1204 Genève. Le prospectus, le document d’informations clés pour l’investisseur (« DICI »), le règlement intérieur ainsi que les derniers rapportsannuel et semestriel peuvent être obtenus sur simple demande et sans frais auprès du représentant en Suisse. Ce document n’est pas destiné à l’usage des résidents ou citoyens des États-Unis d’Amérique et des « U.S. Persons »,telle que cette expression est définie par la « Regulation S » de la Securities and Exchange Commission en vertu du U.S. Securities Act de 1933 et reprise dans le Prospectus des produits financiers décrits dans ce document.(1) Périmètre Amundi Group - N° 1 en montant total d’actifs sous gestion des sociétés de gestion ayant leur principale implantation située en Europe - Source IPE « Top 400 asset managers » publié en juin 2015 sur la base desencours sous gestion à décembre 2014. * Moins cher, plus malin. Cheaper : établi à partir d’une comparaison entre les Total Expense Ratios (« TERs ») pondérés par les encours de tous les fonds Amundi ETF (« les Fonds ») :0,26 % (source : Amundi ETF) et les TERs pondérés par les encours de tous les ETF européens (incl. les Fonds) : 0,32 % (source : DB ETF Research). Données au 31/07/2015. Important : certains Fonds peuvent être pluschers individuellement que des fonds européens équivalents ou ne pas avoir d’équivalents permettant une comparaison et vice versa. Analyse ne tenant pas compte des commissions et frais de transactions prélevés parles intermédiaires financiers, directement à la charge de l’investisseur. Le TER correspond aux frais courants mentionnés dans le DICI. |SUI_FR_AP_Amundi_ETF_Cheaper_Agefi_Indices_281x396+5indd.indd 1 15/09/15 14:42

PAGE . Indices | | Octobre 2015 | La Chronique de François-Serge LhabitantLa fin du conseiller ou du client?Selon une étude publiée par Citigroup, les «robo advisors» ou robots-gérants auraient aujourd’hui FACTA, l’échange automatique d’informations, etc.).Pas et marché monétaire. Oubliez donc l’idée de battre le mar- près de 14 milliards de dollars sous gestion et d’intervention humaine, pas de locaux coûteux, une standar- ché. Enfin, les décisions des robots-gérants sont prévisibles et devraient augmenter ce montant à près de 5000 disation à l’extrême puisque tous les portefeuilles suivant la donnent lieu à de larges volumes d’achats et de ventes sur les milliards à l’horizon 2025. Venus des Etats-Unis, même stratégie peuvent être gérés en même temps – l’utili- marchés financiers. Avec l’augmentation des actifs sous ges- sation de robots-gérants semble n’apporter que des bénéfi- tion des robots, ces volumes devraient avoir une influenceleur but est de démocratiser la gestion d’actifs, ces… en tout cas pour ceux qui les mettent en place ainsi que grandissante sur les cours. Et comme d’habitude, des inves-tellement chronophage si vous la faites vous-même, tellement pour les fonds destinataires des allocations. Mais qu’en est-il tisseurs sophistiqués comme par exemple des hedge fundscoûteuse et réservée aux plus fortunés si elle est déléguée à de l’investisseur final? Certes, les robots-gérants ne prélèvent devraient commencer à les arbitrer – typiquement en met-un conseiller financier appartenant à l’espèce humaine. qu’une modeste commission de gestion de 0,30% par année, tant en place des robots arbitrageurs. Il est assez facile de voirLe principe de fonctionnement des robots-gérants est relati- mais leur activité les vaut-elle véritablement? Au risque d’en dans quels sens les profits vont se diriger.vement simple. Tout d’abord, l’investisseur potentiel n’a plus décevoir certains, notre avis est que les robots-gérants sont Tout ceci est bien joli, me direz-vous, mais quid des inves-besoin de se rendre dans sa banque ou chez son conseiller un peu ce que les fast foods sont à la gastronomie. Le résultat tisseurs ayant une assise financière petite à moyenne et sansfinancier. Il se connecte à un site internet et répond à quel- est certes peu coûteux, rapide, pratique, sans surprise, mais il aucune connaissance financière? Au départ, les robots-gé-ques questions en ligne. Un logiciel analyse ses réponses, est produit dans une usine de manière industrielle et à long rants visaient typiquement cette clientèle, si possible plu-puis détermine la stratégie de placement appropriée en fonc- terme est loin d’être idéal pour notre santé. tôt jeune et désireuse de tout faire via leur tablette ou leurtion de ses intérêts, de son âge, de sa fortune, de ses objec- Tout d’abord, la plupart des robots-gérants suivent des algo- smartphone.tifs de placement et de sa propension au risque. Le plus sou- rithmes simplistes, typiquement basés sur la théorie moderne A notre avis, ces investisseurs sont précisément ceux quivent, cette stratégie est un mélange de fonds de placements du portefeuille et ses grands principes qui datent des années auraient le plus besoin de conseils et d’explications avantou exchange traded funds. Le client n’a ensuite plus qu’à 1950. Ils favorisent donc souvent des fonds indiciels, voient d’investir, afin de bien comprendre les conséquences pos-cliquer sur un bouton pour accepter cette stratégie, affirmant les actions comme plus rémunératrices mais plus risquées sibles de leurs choix. Et ce d’autant plus que le jour où leau passage qu’il a bien lu toutes les informations relatives. que les obligations, et ont donc tendance à les surpondérer marché commencera à corriger, il leur faudra composer unSes avoirs sont immédiatement investis selon la stratégie quand on est jeune et à les sous-pondérer en vieillissant. Pas numéro surtaxé où une voix suave mais légèrement métal-suggérée par le robot, et ajustés ensuite à chaque fois que le sûr que tout ceci ne justifie un coût de 0,30% par année, lique leur demandera poliment de patienter en attendantrobot le jugera nécessaire. d’autant plus qu’ils sont incapables de prendre en compte des qu’un bipède – qui ne connaîtra rien de leur situation – seInitialement destinés aux investisseurs individuels, les spécificités, les passifs ou les désirs un peu trop particuliers. libère. Alors et peut-être alors seulement ces clients devenusrobots-gérants s’attaquent maintenant aux tiers gérants et Ensuite, le choix des véhicules d’investissement est relative- de simples jouets dans les mains d’automates regretteront-ilsconseillers financiers. Ils mettent en avant la simplification ment limité. L’investisseur se retrouve donc restreint à une ces bons vieux conseillers ! des procédures de gestion de portefeuille, et le fait que le palette de produits financiers le plus souvent choisie plusbipède conseillé par le robot peut se consacrer à d’autres pour des raisons commerciales que pour la véritable qualité François-Serge Lhabitant est Professeur de Finance à l’EDHEC Business School.aspects bien plus intéressants (la fiscalité, les successions, de leurs gérants, et sortant rarement des actions, obligations, L’article ne reflète que les vues personnelles de l’auteur.Solange Ghernaouti CybersécuritéProfesseure, directrice du Swiss Cybersecurity Advisory& Research Group, HEC − Unil (www.scarg.org)La manipulation pire que le vol des donnéesCette nouvelle forme Jusqu’à présent, la majorité des problématiques offrant une caisse de résonnance sans précèdent à uniquement les risques d’origine technologiquede cyberattaque de cybersécurité était centrée autour des questions ce phénomène préexistant à l’ère digitale. Il suffit mais aussi ceux liés à l’humain, ou à une trop fortene vise pas à la de disponibilité et de confidentialité des données pour s’en convaincre de se rappeler la manière dépendance à des entités tierces, ou encore à desprise de contrôle et des moyens à mettre en œuvre pour lutter dont les photos de personnes décapitées ou d’un situations conjoncturelles de fusion, acquisitionde systèmes contre des attaques en déni de service, contre enfant mort sur une plage impactent le compor- par exemple);informatiques l’espionnage ou encore le vol ou la destruction tement des individus et influencent les décisions  une culture de la cybersécurité et une hygiènemais à celle du de données. Désormais, c’est la manipulation de politiques qui affectent la vie de chacun. informatique appropriées;cerveau humain. l’information visant son intégrité, sa fiabilité et Selon une des dernières études du groupe Allianz  des plans de gestion de crise et de continuité sa véracité qui semble devenir une préoccupation concernant les cyberrisques, l’augmentation de la des affaires. majeure des experts sécurité, comme le souligne connectivité et de la commercialisation des outils Ainsi, pour une organisation, quels que soient sa en particulier l’article paru le 10 septembre dernier de la cybercriminalité accroissent le nombre, la taille et son secteur d’activité, toute infrastructure sur le site américain Defense One «La nouvelle gravité et le coût des incidents, constitue une des connectée est attaquable, augmentant notamment vague de cyberattaque ne volera pas des données menaces les plus importantes auxquelles nous son risque de réputation et d’image. Dès lors, com- mais les modifiera». sommes confrontés. En outre, la performance éco- prendre son exposition aux cyberattaques et ses En ébranlant la confiance dans l’information accé- nomique de nos organisations est de plus en plus nouvelles vulnérabilités afin d’être prêts à gérer dée, en affectant ainsi la perception de la réalité et dépendante de l’impact des contraintes réglemen- les cyberincidents est devenu primordial. son analyse, «l’ennemi» est paralysé et n’est plus taires liées au monde numérique et aux consé- Cette inévitable phase de sensibilisation aux cyber- en mesure de décider correctement. quences financières relatives à leur non respect ou risques est fondamentale, car elle permet de définir Ce brouillage de l’information, le fait de ne jamais consécutives à des vols de données. A cela s’ajoute, sa posture vis-à-vis des risques et d’agir en toute savoir avec certitude si elle est juste ou non, relève toujours selon Allianz, les coûts liés aux interrup- connaissance de cause mais aussi de renforcer le des mêmes mécanismes que ceux utilisés par des tions des affaires, aux vols de propriétés intellec- pouvoir de chacun à produire de la sécurité en personnalités perverses pour rendre l’autre fou tuelles ainsi qu’aux chantages rendus possibles par adoptant des comportements cohérents, en rédui- et le manipuler à son avantage. Il s’agit d’une des cyberattaques. sant sa fenêtre d’exposition et devenant un vecteur véritable guerre psychologique et sémantique, une Bien que les cyberrisques soient complexes et privilégié de la détection des risques et non de guerre d’influence où les manipulations à des fins multiformes, nous disposons pour les maîtriser de leur propagation. tactiques et stratégiques peuvent être d’envergure quelques fondamentaux qui doivent être pris en Se connaître soi, avoir les pieds sur terre, recher- et concerner la population comme également des considération au niveau stratégique et instanciés cher l’authenticité ne constituent pas une autre décideurs civils et militaires. Ce type de cyberatta- en mesures opérationnelles efficaces. Cela passe idée du bonheur mais est devenu un invariant du que ne vise pas à la prise de contrôle de systèmes entre autres par: développement personnel et économique et nous informatiques mais à celle du cerveau humain.  une gestion continue des risques pour les éviter, renvoie à la nécessité de pouvoir disposer des C’est le pouvoir de l’information comme le souli- les accepter, les contrôler ou éventuellement les bonnes informations, aux bons moments, aux bons gnait, il y a plusieurs décennies déjà, le slogan du transférer; endroits, et donc à l’urgence de pouvoir contrer magazine Paris Match «Le poids des mots, le choc  l’identification des valeurs critiques de l’entre- ou pallier les dispositifs visant à en modifier le des photos», plus que jamais d’actualité, Internet prise et des risques associés (cela ne concerne pas sens et à les manipuler. 

De faibles taux ne sontpas synonymesde faibles revenus.Dans un environnement de taux d’intérêts faibles, la PIMCO GIS INCOME FUNDtentation est grande de délaisser la préservation ducapital au profit de gains rapides. ISIN: IE00B87KCF77 Valor: 19931094 Part institutionnelle de capitalisation en dollar américainPIMCO GIS Income Fund pense à votre capital.Grâce à une approche à la fois flexible et prudente, Performance Fonds (net de frais) Indice de référenceil cherche à atteindre une distribution mensuellestable et attractive à partir de sources de revenus 25diversifiées. Et ce, sans avoir à sacrifier la stabilité devotre capital sous-jacent. 20 Rendement (%)Découvrez comment le fonds a généré au cours du 15temps des revenus pour ses investisseurs surswitzerland.pimco.com/income/fr 10Gestionnaires du fonds: Daniel Ivascyn, Alfred Murata: nommés « Fixed-Income Fund 5Managers of the Year (États-unis) » par Morningstar en 2013 et notés « AAA » par Citywire. 0 Depuis la création 2013 2014 Depuis début -5 (30 novembre 2012) 2015 cumulée Données au 31 août 2015. Source: PIMCO Indice de référence: Barclays U.S. Aggregate Index La performance passée n’offre aucune garantie ou ne constitue en aucun cas un indicateur fiable de l’évolution des performances actuelle et future. Les indications de performance portant la mention « nette de frais » prennent en compte le taux réel de la commission de conseil et non les droits de garde. Les indications de performance ne tiennent pas compte des commissions et frais perçus lors de l’émission ou du rachat des parts.La récompense de « Fixed-Income Fund Manager of the Year » de Morningstar est décernée sur la base des qualités des gérants de portefeuilles, de la performance, de la stratégie et de la gestion. Morningstar Awards2013©. Morningstar, Inc. Tous droits réservés. Dan Ivascyn et Alfred Murata ont tous deux été nommés « Fixed-Income Fund Manager of the Year (USA) » par Morningstar en 2013. Dan Ivascyn et Alfred Murata ont éténotés « AAA » par Citywire pour leurs performances corrigées du risque à 3 ans entre le 31 août 2012 et le 31 août 2015. © CitywireLa performance passée n’offre aucune garantie ou ne constitue en aucun cas un indicateur fiable de l’évolution des performances actuelle et future. Ces informations sont fournies uniquementà titre informatif et ne constituent en aucun cas une offre ou une sollicitation à investir dans des parts des Global Investors Series Funds. Avant d’investir il convient de lire attentivement le prospectus ainsi que lesinformations clés pour les investisseurs. Tout investissement comporte des risques et peut entraîner des pertes. Aucune garantie n’est accordée quant au succès des stratégies d’investissement indiquées dans tous lestypes de marchés ni que ces stratégies conviennent à tous les investisseurs.Le pays d’origine du Income Fund qui constitue un compartiment de la société PIMCO Funds : Global Investors Series plc, est l’Irlande. Le prospectus, les informations clés pour les investisseurs, l’acte constitutif, les statutsainsi que les rapports financiers semestriels et annuels peuvent être obtenus gratuitement auprès du représentant en Suisse. Le représentant et agent payeur en Suisse est BNP Paribas Services, Paris, succursale de Zurich,Selnaustrasse 16, 8002 Zurich.PIMCO (Schweiz) GmbH (immatriculée en Suisse, société N° CH-020.4.038.582-2), Brandschenkestrasse 41, 8002 Zürich, Suisse, Tél : + 41 44 512 49 10. Les produits et les services offerts par PIMCO Switzerland GmbHne sont pas destinés aux investisseurs privés qui ne devraient pas s’appuyer sur la présente communication et sont priés de solliciter l’avis de leur conseiller financier. PIMCO est une marque et une marque déposée d’AllianzAsset Management of America L.P. © 2015, aux Etats-Unis et dans le monde entier. CONTACT +41 44 512 49 10 | [email protected]_GIS Income Fund_AUTUMN 2015_Swiss French Agefi Indices_396x281.indd 1 22/09/2015 09:36

PAGE . Indices | | Octobre 2015 |Le thème Produits financiers m oLnaérteanirceonettrleeernatlreenltaisfsienmdeunstoutien chinois est un moment de vérité.Didier Saint-Georges, Managing Director, Membre du comité d’investissement | CarmignacLes marchés sont entrés dansune longue période d’instabilitéDepuis 2009, et en réalité depuis même 2003, l’activisme des réserves de change, qui se réduisent désormais, ment, pourrait encore agir. On notera néanmoins banques centrales avait changé renforçant le stress sur l’économie chinoise qui que, au vu des anticipations d’inflation reflétées le paradigme fondamental de la n’en a guère besoin. par les prix de marchés (techniquement «swap gestion d’actifs. Le recours systé- Le constat très désagréable auquel les investis- d’inflation 5 ans/5 ans»), les investisseurs com- matique à la création monétaire seurs vont devoir se résoudre est que, en effet, les mencent à être très sceptiques sur le pouvoir despar les Banques centrales était devenu l’assurance grandes économies du monde ne sont pas parve- banques centrales de faire remonter un jour lesd’une comportement sans risque ou presque pour nues à atteindre un rythme de croissance suffisant niveaux d’inflation à 2%. La crédibilité des ban-toutes les classes d’actifs, en vertu du rachat systé- (2.5% cette année pour les Etats-Unis, 1.5% pour ques centrales n’est déjà plus ce qu’elle était.matique de ces actifs via le «quantitative easing», la zone euro), mais que interpréter cette mauvaise D’autre part, on ne peut totalement exclure queprocédé non-conventionnel, révolutionnaire, et nouvelle économique en bonne nouvelle pour les tout rentre dans l’ordre. Après un effet retard bienpourtant devenu si largement pratiqué que le vo- marchés, en vertu de l’argument du QE à l’infini, naturel, on pourrait constater que la situation decable en est devenu banal. va être de moins en moins justifié. Et comme un l’emploi s’améliorant, d’abord aux Etats-Unis, auLa beauté du fameux quantitative easing pour malheur n’arrive jamais seul, le ralentissement Japon, puis bientôt en Europe, la croissance etles investisseurs a longtemps consisté en ce que économique chinois contribue à l’augmentation l’inflation repartent. A ce titre, le contre-choc pé-l’objectif premier des banquiers centraux était de l’instabilité des marchés dans cette phase de trolier pourrait commencer enfin à produire desprécisément l’appréciation des actifs financiers, ralentissement de la création monétaire. En effet, effets favorables. Dans un environnement d’em-afin que l’enrichissement des épargnants les la Chine est elle-même dans une situation très ploi précaire, de croissance faible et de craintesencourage à dépenser davantage, relançant du inconfortable: soit elle combat fièrement les ef- déflationnistes généralisées, la baisse du prix dumême coup la machine économique. De la même fets sur sa monnaie des sorties de capitaux que baril a principalement eu pour effet de permet-manière, l’achat spécifique d’emprunts d’Etat constitue le reflux inexorable des opérations de tre une augmentation du taux d’épargne et unpour baisser le coût de financement des déficits a portage qui avaient alimenté les investissements affaiblissement du secteur pétrolier. En revan- d’abord eu pour effet de per- vers la Chine lors des grandes heures du quanti- che, le jour où la psychologie s’inversera, alorsL’économie est restée mettre aux gestions obligatai- tative easing américain puis européen. Dans ce cette épargne constituée sera disponible, dans cefragile car depuis res de continuer de générer cas elle utilise ses réserves de change pour sou- deuxième temps, pour financer un redémarrage des performances spectacu- tenir le Renminbi. Autrement dit elle détruit de de la consommation et justifier une reprise de2009 les remèdes laires bien après que les taux la liquidité alors qu’elle en apportait précédem- l’investissement des entreprises.employés pour réduire aient déjà atteint des niveaux ment en créant de la monnaie. C’est un com- La question de la psychologie est par conséquentl’endettement ne sont très bas. Le message explicite portement qui est compréhensible au regard du décisive. La confiance dans les banques centrales,parvenus à générer ou implicite du «whatever statut de monnaie forte et stable auquel aspire la la propension des ménages à consommer et desni la croissance ni it takes» a fait la fortune des Chine pour le Renminbi, dont elle voudrait faire entreprises à investir constitue la clé de la sortiel’inflation nécessaires. épargnants, en «garantissant» un jour une monnaie de réserve internationale. de la zone de danger. C’est sur ce registre que les que quoiqu’il arrive, il ne Mais ce comportement resserre les conditions fi- malheurs chinois surviennent à un moment par- pouvait y avoir d’issue que nancières dans l’économie au moment où celle-ci ticulièrement inopportun. Quelques semestres favorable: soit l’économie re- ralentit. Soit elle accepte de laisser filer sa mon- plus tard, et le monde développé aurait peut-être prenait un rythme suffisant naie devant la pression des marchés. Dans ce cas, eu le temps d’amener progressivement les crois-et les risques de rechute s’éloignait soit, encore l’ouverture de cette digue pourrait être perçue sances économiques sur des rythmes plus rési-mieux, elle restait anémique et donc le soutien comme un encouragement à davantage de spé- lients. Quelques semestres plus tard, la Fed auraitmonétaire continuait autant que de besoin. Peu culation contre le Renminbi, et contaminer les eu le temps de reconstituer par la normalisationimporte que les actifs financiers paraissent chers monnaies des autres pays émergents. Economi- de sa politique monétaire la marge de manœuvreau regard de la réalité économique, puisque l’as- quement, un repli des monnaies émergentes, en nécessaire pour pouvoir contrecarrer un nouveausurance des investisseurs est offerte par la ban- abaissant le prix des biens exportés, constituerait ralentissement économique.que centrale! par ailleurs l’équivalent d’une «exportation» des Le monde économique est demeuré fragileLes meilleures choses ont une fin. Le quantita- pressions déflationnistes que subit la Chine vers parce que depuis 2009 les remèdes employéstive easing effectué par la Banque centrale amé- ses partenaires commerciaux que sont l’Europe pour réduire l’endettement, principalement laricaine s’est éteint en octobre dernier, et la pro- et les Etats-Unis. création monétaire et quelques réformes struc-chaine étape sera le début d’un cycle de hausse Bien entendu, le pire n’est jamais sûr. D’une part, turelles, ne sont parvenus à générer ni la crois-des taux directeurs. Cette fin d’époque n’est pas le crédit des banques centrales n’est pas encore sance économique ni l’inflation nécessaires. Onanecdotique et elle commence à voir ses effets entièrement épuisé. Les marchés seront certai- ne peut jamais prédire quand cette fragilité vadiffuser dans le système économique global. De- nement peu enclins à renoncer rapidement à rencontrer son véritable test. Il est des verres depuis un an, les conditions financières (disponi- l’espoir du QE à l’infini, et seront tentés de s’ac- cristal qui sont demeurés intacts après de grandsbilité et coût du crédit) se détériorent aux Etats- crocher encore aux premières paroles rassurantes déménagements. Mais la rencontre entre l’épi-Unis. En Chine, les liquidités créées par la Fed d’un banquier central. Reconnaissons en particu- logue du soutien monétaire américain et le ra-avaient permis d’augmenter massivement les lier que la banque centrale européenne, qui n’a lentissement chinois constitue certainement un commencé son Quantitative Easing que tardive- moment de vérité. 

PAGE . Indices | | Octobre 2015 | Produits financiersL’avènement de la gestion obligataire 2.0Les marchés obligataires Il s’agit de La composition des marchés obligataires a égale- sont contraints de suivre un positionnement quiont connu ces trente dernières tabler sur ment beaucoup évolué puisque le poids des États- dépendra toujours du poids respectif des compo-années des mutations des actifs peu Unis est passé de 61% en 1989 à 37% aujourd’hui, sants et non de l’attrait relatif qu’ils représententimportantes encore peu corrélés aux alors que dans le même temps le poids des pays en termes de valorisations ou de corrélation parreflétées dans les stratégies. taux longs émergents est passé de 1% à 14%. Le segment de rapport à l’évolution des taux. et offrant la dette d’entreprise s’est également beaucoup Dans ce contexte, répliquer même activement Vincent Juvyns un rendement développé puisqu’il représente aujourd’hui 52% un indice nous exposera toujours plus que nous Stratégiste marchés mondiaux permettant de la capitalisation totale des marchés obligatai- ne le souhaitons aux actifs les plus chers et aux d’amortir res, et que même si le segment investment grade émetteurs les plus endettés qui sont mathémati-L J.P. Morgan Asset Management les hausses reste le plus important, les obligations de type quement surreprésentés dans les indices. Enfin, es marchés obligataires ont connu de taux. high yield représentent désormais un quart du répliquer un indice quel qu’il soit, c’est également une expansion importante depuis volume d’émissions. Enfin, un autre segment qui adopter la duration souvent relativement longue la fin des années 80 puisque leur s’est fortement développé ces dernières années, de celui-ci, ce qui, compte tenu de la hausse iné- capitalisation totale a été multipliée est celui de la titrisation qui pèse aujourd’hui vitable des taux dans le futur, affectera négative- par 7 pour atteindre 81.545 mil- 5.100 milliards de dollars2, soit 6,2% de la capita- ment la performance du portefeuille. liards de dollars1 aujourd’hui. Cette lisation totale des marchés obligataires. C’est pourquoi une approche flexible, affranchiedynamique a été soutenue par les États qui ont eu Dans ce contexte, un portefeuille obligataire de tout indice de référence mais tirant parti deslargement recours aux marchés obligataires, pour global bien équilibré devrait en théorie conte- opportunités globales et de la diversité des mar-financer leurs déficits, ainsi que par les entreprises nir 48% d’obligations gouvernementales, 33% chés obligataires, s’impose aujourd’hui comme laqui y ont trouvé une alternative idéale aux prêts de dette d’entreprise investment grade, 13% de meilleure stratégie obligataire. Dans le contextebancaires. Dans le même temps, la demande des dette high yield et 6% d’actifs titrisés, en veillant actuel de taux bas mais appelés à remonter, il estinvestisseurs pour des actifs relativement peu vo- en outre que de manière transversale les pays primordial de privilégier des actifs peu corréléslatils et offrant, jusqu’il y a peu, des rendements émergents représentent 14% de l’ensemble. Or, aux taux longs et offrant un rendement suffi-attractifs n’a cessé de croître. Les marchés obliga- si certains indices obligataires globaux s’appro- samment important pour amortir les hausses detaires ont ainsi connu une phase de hausse quasi chent de ces pondérations, peu d’investisseurs taux. Les actifs comme la dette à haut rendement,ininterrompue depuis 30 ans, comme l’illustre la les suivent en raison des contraintes de la ré- les obligations convertibles, les prêts bancaires àbaisse des taux à 10 ans qui sont passés de près gulation, d’une préférence pour les obligations taux variables ou les actifs titrisés répondent àde 8% en 1989 aux États-Unis et en Europe à d’Etats et de l’aversion que suscitent toujours ces critères et méritent dès lors d’être pondérésrespectivement 2,17% et 0,7% aujourd’hui. certaines classes d’actifs comme les Asset Back bien au delà de leur poids dans les indices glo- Securities (ABS), qui les poussent à privilégier baux, ce qui n’est possible que dans une appro- des indices plus restreints. Cependant, si privi- che obligataire flexible.  légier un indice global, au détriment d’un in- dice plus restreint, est sans conteste un meilleur (1) Source: Banque des règlements internationaux. Données à choix en termes de diversification et de potentiel fin 2014. (2) Fed; Estimation du FMI; Associations des marchés de rendement, dans les deux cas les investisseurs financiers. Données à fin 2014.

PAGE 10. Indices | | Octobre 2015 | Produits financiersObligations convertibles: accès optimalau meilleur des deux mondesCes titres hybrides à mi-chemin L’Europe relativement importante de la hausse des Les résultats des entreprises sont dans l’ensem-entre les obligations et les s’affirme actions tout en limitant les pertes dans les périodes ble favorables. Par ailleurs, la faiblesse de l’euroactions offrent un avantage comme la zone volatiles grâce à leur plancher obligataire. et celle des matières premières vont égalementdéterminant en période de la plus porteuse Résultat: les obligations convertibles européen- constituer des facteurs de soutien.volatilité des marchés actions actuellement. nes affichent en 2015 une performance en Aux Etats-Unis, nous sommes dans une phaseet de faiblesse des taux. hausse de 2,3%1, alors que dans le même temps plus avancée du cycle. Sur cette zone, la pru- le MSCI Europe n’est en hausse que de 1%. Les dence s’impose pour l’instant. La remontée des Laurent Le Grin, Cfa principaux segments obligataires, notamment le taux va bientôt avoir lieu et les 5 années consé- Responsable Obligations Convertibles, high yield, ne font pas mieux. Les obligations cutives de performance positive sur les actions convertibles offrent donc une alternative crédi- nous incite à être très sélectifs. Des opportunitésL’Edmond de Rothschild Asset Management ble aux actions et se démarquent au sein de l’uni- sont malgré tout toujours présentes sur ce mar- année 2015 a démarré de façon vers obligataire dans un contexte de taux bas. très dynamique sur les marchés L’univers des obligations convertibles tend à se La consommation en actions, en particulier en Europe, renouveler en 2015 avec des volumes d’émis- Europe ou la technologie et les obligations convertibles ont sions en ligne avec les niveaux de 2014. Le mar- aux Etats-Unis sont des rapidement bénéficié de cette ten- ché américain continue de concentrer plus de secteurs à privilégier dance favorable. A partir du mois 50% des nouvelles émissions, l’Europe représen-d’avril, plusieurs évènements ont commencé à tant, quant à elle, 28%2. De nouveaux émetteurs ché qui est le plus grand en taille et dont le gise-peser sur les marchés internationaux. La crise arrivent sur le marché des convertibles (Whiting ment, particulièrement diversifié, se renouvellegrecque, les fortes tensions en Chine ou les crain- Petroleum, FireEye, Airbus, Outokumpu). Nous régulièrement.tes persistantes de hausse de taux aux Etats-Unis avons assisté cette année à des émissions de taille En termes de thématiques, les opérations deont perturbé les marchés, à la fois sur les actions très importante: sur les 14 milliards de dollars fusions-acquisitions demeurent intéressanteset les obligations. Malgré ce contexte de tensions, d’émissions européennes, près de la moitié est cette année, que ce soit en Europe ou aux Etats-les obligations convertibles sont parvenues à ti- à attribuer à 3 «méga émissions» (KPN Mobil, Unis. D’autres thèmes sont à privilégier commerer leur épingle du jeu et ont affiché une bonne Telecom Italia et Aabar Investments). Cepen- la consommation en Europe, la technologie auxrésistance, amortissant ainsi la baisse des actions dant, ces nouvelles émissions ne sont pas toujours Etats-Unis ou les spin-off globalement. et affichant les meilleures performances parmi sources d’opportunités. Lorsque les taux sont bas,les différents segments obligataires. que les spreads sont serrés et que les marchés [1] Les chiffres cités ont trait aux années écoulées. Les performan-Une fois de plus, les obligations convertibles se actions sont proches de leurs plus hauts, les prix ces passées ne sont pas un indicateur fiable des performancessont démarquées par leur convexité, c’est-à-dire de conversion sont généralement très élevés et futures. Données au 1er septembre 2015, depuis le 31/12/2014.cette capacité qu’elles ont à capter une partie ces titres affichent un rendement négatif. Dans Source: Bloomberg, Edmond de Rothschild Asset Management ce contexte, la sélectivité s’impose. Indices présentés: Exane Euro Convertibles (obligations conver- L’Europe s’affirme comme la zone la plus por- tibles européennes), BofA Merrill Lynch BB-B Euro Non Financial teuse actuellement. Elle bénéficie de bons fonda- (High Yield €). [2] Source Edmond de Rothschild Asset Manage- mentaux, de réformes structurelles, d’une reprise ment. Données au 30/06/2015. progressive de la croissance et de la politique accommodante de la BCE qui va se poursuivre.Placements obligatairesL’impact du volume d’actifs sous gestionLa peformance potentielle La capacité qu’ils augmentent – c’est l’inverse. C’est là un nées économétriques, ne prennent pas la pleined’une stratégie pourrait de s’adapter concept central lorsqu’on se penche sur l’évolu- mesure de la valeur d’un actif. Notre philosophienettement varier en fonction avec souplesse tion du climat obligataire. est axée sur une conviction: il est impossible dedu volume d’actifs. aux conditions La crise financière a déclenché un tsunami de gérer ce que l’on ne peut mesurer. C’est pour- de liquidité réglementations financières visant à renforcer quoi nous avons mis au point divers modèles Jim Caron sera à l’avenir les ratios de fonds propres, à protéger les institu- d’évaluation des risques liés à la liquidité et à la Managing Director, Morgan Stanley la clé du succès. tions contre d’éventuelles pertes et, en définitive, réglementation, qui identifient ces facteurs com- Investment Management à immuniser le système financier contre une me des primes de risque. Or, la liquidité étant récidive. Certes, réglementer semble une appro- désormais un facteur de risque notable, une pri-Être grand, c’est bien, mais ce n’est che rationnelle dans le sillage de la crise, mais il me à l’illiquidité devrait être calculée et intégrée pas toujours un avantage. Ainsi, ne faut pas oublier les répercussions plus larges dans les décisions d’investissement. au crétacé, lorsque les dinosaures de ces mesures sur les fournisseurs de liquidités. Outre la fin d’une tendance de 30 ans à la baisse régnaient sur le monde, être grand Les actifs ayant un statut réglementaire favo- des taux, l’évolution de la réglementation, aux était vraiment bénéfique. Et puis rable sont mieux valorisés que les autres. Cela dépens de la liquidité des marchés, est tout aussi ils ont disparu, et seuls ont survécu influe sur le comportement des fournisseurs cruciale. Selon nous, la capacité de s’adapter avecles animaux de taille adaptée. En gestion d’actifs, de liquidités et sur les secteurs qu’ils voudrontles sociétés qui détiennent le plus grand volume privilégier ou moins privilégier, voire abandon- une prime à l’illiquiditéd’actifs pourraient bien connaître le même sort, ner. Cela a aussi un impact sur les gestionnaires devrait être calculée etramené à des placements obligataires appropriés d’actifs qui, s’ils sont très importants, pourraient intégrée dans les décisionset rentables. avoir du mal à prendre des positions couvrant un d’investissement.Lorsque la tendance des taux était à la baisse, large univers. Dans les faits, les opportunités ac-détenir davantage d’actifs sous gestion était cessibles aux acteurs de grande taille sont moins souplesse aux conditions de liquidité sera la clérecherché. Un large stock obligataire permettait nombreuses, et il est plus difficile de privilégier du succès à l’avenir. Certes, il faut comprendreaux gérants de réaliser des économies d’échelle les risques non corrélés et de générer de l’alpha. les défis que lance l’environnement actuel, maiset d’augmenter leurs revenus alors que les rende- Réglementation et liquidité étant donc interdé- cela ne suffit pas. Il est impératif de pouvoirments baissaient. Les actifs sous gestion alloués à pendantes, les effets d’une réglementation de appliquer les tactiques de la gestion active. Lesune stratégie n’entamaient donc pas forcément plus en plus stricte se font sentir dans le système gérants moins oppressés par des actifs sous ges-le potentiel de celle-ci. Cela étant, lorsque les financier tout entier, entravant la capacité des tion très élevés mais dont la taille et le potentielrendements atteignent un plancher et que la banques à fournir de la liquidité. Au final, cela de croissance sont suffisants peuvent saisir desperformance n’est plus à la hauteur – ou pire, affecte les gestionnaires d’actifs, qui sont pre- opportunités auxquelles n’ont pas accès tous les neurs de liquidités, en particulier ceux qui affi- acteurs de plus grande taille. Être actif à l’inter- chent les actifs sous gestion les plus importants. national et compétent sur tout l’univers obliga- Les risques liés à la liquidité et la réglementation taire permettra de déceler l’évolution du climat étant de plus en plus inévitables dans le système d’investissement et de s’y adapter.  financier, nous pensons que les valorisations fon- damentales traditionnelles, basées sur des don-



PAGE 12. Indices | | Octobre 2015 | Produits financiersLes gestionnaires d’actifs sont tenusde se projeter une génération plus loinLes produits d’investissement Des robots le marché de la téléphonie mobile qu’en 2007. des portefeuilles de façon automatisée pour lesdoivent tenir compte de la construisent C’était il y a moins de 10 ans. À l’époque, Nokia, investisseurs. Créée par deux anciens employésrévolution démographique et aujourd’hui des Motorola, Erickson étaient des marques de réfe- de Microsoft, FutureAdvisor est l’une des entre-de la révolution technologique. portefeuilles rence, de véritables emblêmes. Aujourd’hui, elles prises technologiques de plus en plus nombreu- adaptés à ont disparu. Apple n’y est pas étranger. ses, à proposer des conseils en allocation d’actifs, Martin Gilbert la situation Tous les secteurs peuvent tirer des leçons du en lieu et place des habituels gestionnaires de Chief executive officer de chaque succès de la firme de Cupertino et des difficultés patrimoine. Le fonctionnement de la plateforme investisseur. rencontrées par ceux qui se sont retrouvés à un consiste à poser au client un certain nombre deEAberdeen Asset Management moment ou à un autre en concurrence avec elle. questions concernant son âge, le montant de son n tant que chief executive, mon rôle Apple a tout simplement su rester simple en pro- salaire, ses habitudes de consommation et sa to- est d’être paranoïaque! Un PDG qui posant une gamme limitée d’appareils d’excel- lérance au risque. Le logiciel construit alors un affirme ne pas être inquiet pour son lente qualité qui ont, comme le iPod ou le iPad, portefeuille composé de différents actifs, adapté entreprise et son avenir immédiat métamorphosé la catégorie de produits à laquelle à chaque situation, libre aux clients d’investir est soit malhonnête, soit incompé- ils appartenaient. ensuite selon leurs envies ou leurs besoins. Le tent. L’une des questions qui me La diapositive qui a réellement retenu mon atten- robot-conseiller est bien évidemment disponi-préoccupe beaucoup est celle du bouleversement tion dans la présentation de George Blankenship ble sept jours sur sept, vingt-quatre heures suret, pour être plus précis, le renversement total est celle qui affichait un titre fictif affirmant vingt-quatre. L’époque où les clients des sociétésdes modèles économiques traditionnels que peut qu’Apple prévoyait de se positionner sur le mar- de gestion d’actifs ou de conseil financier rece-provoquer un nouvel entrant sur un marché. ché de la gestion d’actifs en 2016. Pour être hon- vaient des mises à jour deux fois par an est belC’est le cas par exemple d’Uber pour les taxis, nête, il aurait pu remplacer «gestion d’actifs» par et bien révolue.d’Amazon pour les librairies ou encore d’Apple n’importe quel autre secteur, semant l’effroi par- Les robot-conseillers gèrent actuellement moinset de son service iTunes pour la musique. mi les PDG concernés tant Apple s’est forgé une de 20 milliards de dollars d’actifs, ce qui est infi-Au sein du secteur de la gestion d’actifs, il est aus- réputation d’élément férocement perturbateur. me en comparaison des 17.000 milliards de dol-si beaucoup question de bouleversement. On se Le secteur de la gestion d’actifs est appelé lui lars dont les gérants traditionnels ont la respon-pose forcément la question de savoir si des Ama- aussi à évoluer, à s’adapter à un nouvel environ- sabilité. Néanmoins, les gestionnaires d’actifs,zon ou Google ne vont pas débarquer un jour nement. La population vieillit et la vie de retraité pris entre une révolution démographique d’unesur le marché en lançant leurs propres fonds ou peut durer facilement plus de 30 ans. Les pro- part et une révolution technologique d’autreen distribuant des fonds existants pour le compte duits d’investissement doivent donc tenir comp- part, ne peuvent s’épargner une profonde remisede tiers. Récemment, un exposé de George Blan- te de ces impératifs et garantir des niveaux de re- en question, ne serait ce que dans le domaine dukenship, ancien directeur d’Apple, a retenu toute venu confortables conçus sur le très long terme. service client. Il leur faut se projeter une géné-mon attention. En matière de bouleversement, D’autant que, plus bas dans la pyramide des âges, ration plus avant. Comme l’a dit un jour Steveil ne faut pas oublier qu’Apple n’est entré sur les finances publiques étant quelque peu exsan- Jobs, co-fondateur d’Apple: «L’innovation, c’est gues, les jeunes actifs vont devoir commencer ce qui permet de distinguer les leaders des sui- à épargner plus tôt et davantage pour s’assurer veurs». Pour qu’une entreprise reste leader sur une retraite décente. son secteur, un PDG digne de ce nom doit faire Le mois dernier, Blackrock a fait l’acquisition de preuve de la plus grande vigilance à l’égard des FutureAdvisor, un «robot-conseiller» qui génère grandes mutations qui s’opèrent. L’innovation à la pointe de la performanceAux entreprises championnesde la globalisation succèdent Les titres seront l’innovation dite «incrémentale» qui peut être dé- être également passée au crible de l’analyse finan-les cracks de l’innovation. sélectionnés finie comme l’amélioration constante d’un pro- cière. Lors de l’examen des critères traditionnelsCes sociétés deviennent en vue d’une duit, d’un service ou d’un procédé. Fréquente, tels que la qualité du management et de la gou-les stimulants les plus efficaces détention à elle est toutefois presque imperceptible, le défi vernance, de la croissance du marché, de la renta-de la performance boursière. long terme consiste donc à la localiser. bilité, de la solvabilité et de la pérennité des avan- Pour ce faire, les investissements de l’entreprise tages compétitifs, une attention toute particulière Koen Popleu en recherche et développement (R&D) consti- doit être portée aux opportunités futures, ce qui Directeur adjoint de la gestion tuent un indicateur. Un portefeuille d’actions confère une dimension prospective au processus actions européennes fondamentale d’entreprises européennes qui consacrent de 5 à d’investissement. 20% de leur chiffre d’affaires à la R&D surperfor- En matière d’investissement, le thème de l’in-DCandriam Investors Group me, en effet, un portefeuille d’entreprises moins novation ne peut se traiter qu’à moyen et long urant de nombreuses années, les innovantes (moins de 5% consacrés à la R&D). terme. Par conséquent, les titres seront sélection- actionnaires qui ont investi dans Cependant, l’importance des investissements en nés en vue d’une détention longue et selon un les champions de la globalisation R&D ne se traduit pas toujours en performance. ensemble de critères qui devraient permettre de ont réalisé d’excellentes perfor- En témoignent ces exemples emblématiques que s’assurer que le portefeuille ainsi construit est en mances. Dorénavant, c’est la sont Apple et Nokia. Malgré les 17 milliards in- mesure de surperformer le marché à moyen et à capacité à innover qui pourrait vestis dans la R&D, Nokia a fini par devoir céder long terme.devenir l’avantage compétitif numéro un. Telle sa division téléphonie alors qu’il a suffi de 2,5 Toutefois, un profil de portefeuille de championsest la conclusion d’une récente étude* effectuée milliards à Apple pour développer son iPhone et de l’innovation diffère clairement de celui deauprès de gérants d’actifs européens, qui montre faire bondir son bénéfice net de 9300% ! l’indice. L’innovation étant plus présente dansqu’un portefeuille constitué d’innovateurs euro- La mesure de la capacité d’une entreprise à in- certains domaines que dans d’autres, il peut être,péens a plus que doublé de valeur sur les sept nover dépasse donc largement le seul secteur de notamment, surpondéré dans la chimie, la santé,dernières années alors que le marché dans son la R&D. Les innovateurs de réputation mondiale les technologies de l’information, l’industrie etensemble ne progressait que d’environ 50%. déclinent leurs stratégies en objectifs spécifiques certains segments de la consommation. Les va-Mais comment identifier les champions dont les définis quantitativement et qualitativement pour leurs de croissance auront tendance à domineridées nouvelles vont se transformer en une va- chaque entité de l’entreprise. Une telle approche et, du fait du processus de sélection, leur qualitéleur marchande suffisamment importante pour témoigne d’un réel esprit d’innovation et surtout est supérieure à celle de l’indice. Enfin, si la va-stimuler durablement leur cours de bourse? Lors- de la volonté de tout mettre en œuvre pour abou- lorisation moyenne des titres en portefeuille dé-qu’il s’agit de «révolution» ou d’innovation dite tir à des résultats concrets. passe celle de l’indice, il faudra la comparer auxde «rupture», de type Smartphone ou Nespresso, Pour repérer ce type d’entreprise, chaque facteur perspectives de croissance des bénéfices, le PEGune bonne analyse est à même d’inférer les im- d’innovation variant considérablement d’un sec- (ratio cours/bénéfice divisé par le taux de crois-pacts financiers probables. Mais ce type d’avan- teur économique à l’autre, il s’agit d’identifier les sance des bénéfices) moyen du portefeuille devracée étant rare, elle ne peut suffire de support à tendances les plus intéressantes dans chaque in- alors être en ligne avec celui du marché. Tous cesune stratégie d’investissement. Il faut lui préférer dustrie. Ainsi, Roche ressort comme le précurseur éléments réunis sont nécessaires pour que cette du traitement médical personnalisé. Le suédois approche disciplinée de l’innovation et de sa va- Assa Abloy, grâce à une nouvelle technologie, ar- lorisation financière soit en mesure de créer de la rive à l’avant-garde des systèmes électroniques de performance.  contrôle d’accès. Innovation et performance boursière n’allant pas * Value-creating innovation boosts shareholder returns, systématiquement de pair, chaque entreprise doit Candriam Investors Group, June 2015.

PAGE 13. Indices | | Octobre 2015 | Produits financiersMarchés obligataires: pour éviterle dilemme risque ou rendementLa chasse au bon risque devient son sillage, l’ensemble des marchés émergents, Il est devenu cas, conduit à une hausse des cours et donc à unede plus en plus périlleuse dans notamment ceux dépendant de la manne pétro- essentiel de diminution indue des rendements.la gestion obligataire. lière ou d’autres matières premières, ralentissent disposer d’une Dans ce contexte, chaque position d’un porte- trop fortement, les marchés développés ne pour- certaine marge feuille obligataire doit faire l’objet d’un proces- Andrew Lake ront en sortir indemnes. D’un point de vue obli- de manœuvre sus de sélection encore plus discriminant que par Gérant de fonds gataire, cela signifierait que les segments les plus pour pouvoir le passé et bénéficier d’une rigueur de gestion risqués du marché, par exemple, la dette à haut agir rapidement. accrue. En outre, compte tenu de la volatilité duEMirabaud Asset Management rendement, en pâtiraient. marché, il est devenu essentiel de disposer d’une n cette fin d’année 2015, les obli- À cet environnement macroéconomique très in- marge de manœuvre suffisante pour pouvoir agir gations ont plutôt perdu leur certain, qui se traduit par une augmentation de la rapidement et saisir toutes les opportunités, quel auréole de placement de bon père volatilité sur les marchés obligataires, s’ajoute un que soit le segment du marché sur lequel elles de famille. Face à cette situation de autre facteur de risque, plus structurel, à savoir se présentent. C’est la raison pour laquelle il im- désarroi, le plus grand danger pour le manque de liquidité. Depuis plusieurs années porte d’adopter une stratégie obligataire globale. l’investisseur serait de succomber maintenant, avec le retrait progressif des four- Sur le plan des risques, il incombe à l’investisseuraux charmes de taux d’intérêt nominaux at- nisseurs de liquidité traditionnels qu’étaient les d’effectuer un travail d’analyse approfondi afin detrayants sans prendre toute la mesure des risques banques et leurs divisions de négociation pour déterminer l’ampleur des variations que son por-qu’ils sont susceptibles de cacher. Or depuis quel- compte propre ainsi que les fonds alternatifs, le tefeuille obligataire peut supporter. À cet égard,ques années, et davantage encore aujourd’hui, cercle des acheteurs potentiels s’est fortement ré- travailler sur l’ensemble des marchés de la dettel’incertitude plombe le marché des taux fixes. duit. En outre, les programmes de rachat d’obli- n’est pas nécessairement synonyme de volatilitéLa question de la remontée des taux d’intérêt aux gations des banques centrales qui ne portent que accrue. A titre d’exemple, le Mirabaud – GlobalÉtats-Unis est la plus débattue. Mais le problème sur des segments bien déterminés du marché ont, Strategic Bond Fund est parvenu, depuis le 1erest moins son effet à court terme que celui de sa pour corollaire, une concentration des décisions octobre 2013, à contenir la volatilité annuelletrajectoire à moyen terme. Or celle-ci dépendra d’investissement. Cette dernière nuit également à un niveau de 2,40% (classe de parts en francsen bonne partie de l’évolution de la croissance à la fluidité des échanges de titres. Réduite, celle- suisses), soit un niveau à peine supérieur à celuimondiale et en particulier de la capacité du gou- ci se traduit à son tour par des pics de volatilité d’un fonds axé uniquement sur les obligationsvernement chinois à stimuler ou non la crois- de plus en plus fréquents. libellées en francs suisses (1,93% pour Swisscantosance de son économie. Car si la Chine et, dans Enfin, la quête désespérée de rendements indui- Bond Fund CHF, en offrant à l’investisseur une te par la faiblesse générale des taux d’intérêt, a performance annualisée de 3,50%. Ainsi, il est mené un certain nombre d’investisseurs à s’aven- possible de s’extraire du dilemme risque ou ren- turer sur des segments plus risqués du marché dement, pour autant que les multiples variables obligataire. Cet afflux de capitaux a, dans certains de la gestion obligataire soient maîtrisées. Créée en 2010 à Lausanne, la Fondation Race for Water a pour mission de préserver Race for Water collabore avec des organismes tels que l’UNESCO, l’UNEP, l’UICN,la ressource la plus précieuse de notre planète : l’eau. Reconnue d’utilité publique, le WWF et la WBCSD. En 2015, la Fondation organise la « Race for Water Odyssey ».l’organisation s’emploie à mettre en place des actions concrètes et durables Son objectif : dresser un premier état des lieux global de la pollution des océans pararticulées autour de deux thématiques essentielles : la protection des océans les plastiques et mettre en exergue les conséquences dramatiques de cetteet celle de l’eau douce. Race for Water initie des projets qui ont pour objectif problématique pour l’écosystème et les populations. Par la suite, Race for Waterla sensibilisation et des actions concrètes sur le terrain. Ces actions s’adressent ambitionne d’exploiter ces résultats pour développer des solutions innovantes età quatre audiences-cibles : les acteurs économiques, les instances politiques, viables permettant de secourir les océans.la communauté scientifique ainsi que le grand public, avec une attention particulièreportée aux générations futures. raceforwater.orgPG_Ann_AGEFI_281x198_PROD.indd 1 Avec le soutien de PIGUET GALLAND 13.03.15 16:52

PAGE 14. Indices | | Octobre 2015 | Produits financiersComment peut-on éviter de se laisserprendre au piège de ses émotionsUn processus d’investissement mondiale durant les premiers échanges où des L’investisseur écueils grâce à ces garde-fous. Ceux-ci peuventet de gestion des risques clair valeurs de fond de portefeuille comme Colgate, ne sait souvent être des paramètres fondamentaux, techniques oupermet de se prémunir contre Pepsico ou Johnson & Johnson corrigeaient entre pas que faire encore quantitatifs, simples comme complexes.les biais comportementaux 15% et 20%, pour finir la séance entre -3 et -5%. quand il voit ses Ces règles imposées empêchent les gérants de seet de profiter des opportunités Est-il raisonnable d’acheter un titre qui a déjà ga- titres perdre ou fier à des rumeurs ou à des impressions person-du marché. gné 1600% en 10 ans? En regardant en arrière, gagner 20% en nelles, tant omniprésentes sur le marché. Si une si on vous dit que ce titre est Apple et qu’on se quelques jours. opportunité d’investissement ne répond pas aux Nicolas Vialis, Cfa, Caia trouve en 2010, la réponse affirmative aurait fait critères d’éligibilité mis en place, elle ne sera ja- Gérant de Fonds quadrupler votre mise initiale aujourd’hui ! mais achetée. Si un indicateur macroéconomique L’investisseur est vulnérable à ce genre de situa- est la règle à suivre et que celui-ci montre desL Bruellan Asset Management tion et ne sait souvent pas comment réagir quand signes négatifs, même si la décision est difficile orsque l’investisseur doit prendre il voit ses titres perdre ou gagner 20% en quel- à prendre et souvent incomprise, le fonds sortira des décisions de placement, celui- ques jours. Il n’ose pas accepter ses pertes et nor- du marché. Si un titre atteint son prix cible, à la ci, guidé par ses émotions, va beau- malement prend ses gains trop tôt. hausse ou à la baisse, celui-ci est vendu, quels que coup réfléchir, hésiter, ne plus dor- Il est donc important d’avoir des règles d’investis- soient les commentaires ou analyses des meilleurs mir, pour à la fin prendre souvent sement et de gestion de risque claires et précises. «spécialistes». En Octobre 2001, une grande ban- la mauvaise décision et la regretter L’avantage de déléguer ces décisions difficiles à que d’investissement américaine publiait une étu-par la suite. L’amplitude des rallyes ainsi que des un fonds de placement incorporant ces règles est de sur Enron qui se titrait: «Toujours le meilleurfortes corrections du marché est exagérée par que le gérant tombera moins facilement dans ces des meilleurs!». La société se déclarait en failliteces investisseurs qui cèdent à la panique ou dé- deux mois plus tard.cident de suivre l’euphorie ambiante, créant par MONTAGNES RUSSES ÉMOTIONNELLES Ainsi, lors de panique sur les marchés commemoment des situations de crash ou des bulles à la fin août 2015, la meilleure décision étaitspéculatives. EUPHORIE dans un premier temps de ne rien faire, et dansLe 24 août 2015, suite à la déroute des marchés un deuxième temps d’utiliser le cash disponibleasiatiques, eux-mêmes influencés à l’extrême par Economie J’avais raison Ma décision d’investissement et d’acheter. Mais acheter quoi? Les titres déjàla nervosité des intervenants, l’indice européen globale J’ai gagné 20%! était correcte! connus les plus impactés, dont les critères de sé-Stoxx 600 ouvrait en baisse de 3% (après avoir forte: lection n’ont pas changé et dont l’histoire restedéjà perdu 7% la semaine précédente), avant de J’achète!!! ANXIÉTÉ intacte. Cette réaction semble simple et assezperdre encore 5% dans la journée (soit une baisse logique, mais beaucoup plus facile à mettre entotale de 15% sur la semaine!), puis regagnait Correction passagère... place dans une structure de fonds dont les règlesses pertes suite à l’ouverture de Wall Street. Le sont claires que pour un investisseur particuliermarché américain cédait lui aussi à cette panique OPTIMISME en phase de panique. Bien entendu, ces règles ne marchent pas dans OPTIMISME PEUR Bonne opportunité tous les cas, et créeront certainement des décep- Bravo! A ces niveaux j’achète! tions et frustrations chez certains investisseurs. PANIQUE Le marché est reparti! Cependant, savoir que son argent est investi en Bon point d’entrée Au secours!!! Sur correction j’achète! suivant des règles immuables, sans biais émotion- ESPOIR nel humain, lui permettra de se faire moins de CAPITULATION soucis et en tous cas de mieux dormir.  DENI Ça suffit! Je vends! Cela ne va pas durer Source: N. Vialis, Bruellan AM Finalement j’avais raison!François Savary OpinionChef Stratégiste, Banque REYL & CieLa Fed ne fait rien pour calmer les incertitudesLe maintien par la Que l’économie mondiale ait vu le degré d’incerti- certitude d’une récession mondiale a augmenté. mot comme en cent, c’est donc le risque de voirFed de taux d’intérêt tudes concernant son avenir immédiat progresser, Les développements chinois sont certes malheu- les incertitudes se transformer en certitude deinchangés nourrit plus personne n’en doutait au regard du compor- reux, car ils renforcent les perspectives de voir récession mondiale qui se trouve renforcé.les craintes des tement estival des marchés financiers. Cette fois la conjoncture internationale se maintenir dans En outre, en introduisant cet élément extérieurinvestisseurs quant les interrogations viennent des marchés émer- l’état de croissance sous-optimale qui la caracté- dans la communication relative aux choix de laà une récession gents. Après le Brésil et la Russie, déjà embour- rise depuis 2009. Ce qui ne veut pas dire que la politique monétaire américaine, le comité de lamondiale. bés dans les méandres des scandales politiques récession menace, car il ne faut pas oublier que Fed limite sa marge de manœuvre, puisqu’il devra et autres tensions ukrainiennes, c’est le miracle les économies développées affichent des fonda- nécessairement faire un suivi sur cette question chinois qui a explosé aux yeux des investisseurs mentaux qui, sans être exceptionnels, indiquent dans ses prochaines déclarations. Quand on sait internationaux, pris de panique. Les dominos que l’expansion est pérenne pour les prochains les doutes exprimés par certains sur la qualité émergents semblent donc tomber les uns après les trimestres. Nous vivrons donc dans un monde de des statistiques économiques chinoises, on peut autres, conduisant les opérateurs à se demander cycle désynchronisé au cours des prochains mois, également se demander s’il était opportun de quel sera le prochain sur la liste. rien de très différent de ce que nous connaissons faire autant de cas de la conjoncture dans l’empire Un été peu rassurant donc, au moment où les depuis 2009. La différence, les émergents sont du milieu. En outre, la Chine ne se réduit pas à une investisseurs s’étaient juste faits à l’idée que la cette fois à la traîne alors que les économies déve- question conjoncturelle mais relève bien davanta- croissance économique s’était durablement instal- loppées sont leaders. Les reflux de fonds étrangers ge des réformes structurelles indispensables pour lée en Europe occidentale. Preuve de la puissance dans les pays émergents que l’on observe en 2015 asseoir son statut de seconde économie mondiale. des doutes qui ont assailli les opérateurs, la cor- ne feront que renforcer cet état de fait au cours Et pour cela il faudra du temps! rection sur les bourses américaines et européen- des prochains mois. Il peut paraître paradoxal de considérer que le nes a été marquée et les indices de sentiment ont Dans ce contexte, la décision de Janet Yellen et de maintien des taux d’intérêt à un niveau inchangé retrouvé des niveaux de faiblesse notoire. ses collègues de largement invoquer les déve- est moins bon pour la croissance mondiale que Que l’incertitude ait augmenté sur le cycle loppements émergents pour justifier le maintien leur relèvement limité, au demeurant justifiable économique mondial à horizon douze mois, des taux d’intérêt inchangés en septembre, est par les fondamentaux économiques. C’est pour- personne ne peut le nier, d’autant plus que la tout de même surprenante. En accordant une telle tant ce que nous pensons, parce que ce faisant la volatilité des actifs financiers n’est pas un facteur importance aux événements économiques en Asie, Fed nourrit les incertitudes et nuit à la confiance de soutien pour la confiance, cet élément si la Réserve fédérale prend le risque de nourrir qui est indispensable pour entretenir ce cycle important pour la croissance mondiale. Toutefois, les craintes des investisseurs sur l’impact de ces économique déjà bien compliqué en comparaison parler d’incertitudes accrues ne signifie pas que la derniers sur la croissance internationale. En un historique. 

PAGE 15. Indices | | Octobre 2015 | Produits financiersLa tendance à l’augmentation des versements aux actionnairesse poursuit. Les titres à dividendes prendront à l’avenir égalementle pas sur le marché global.Les dividendes pour remplacer les intérêts Dan Roberts mentation de l’espérance de vie ont entraîné L’évolution tuations conjoncturelles. Il est en effet dans la Gérant du Fidelity Funds une véritable surabondance d’économies au haussière nature des dividendes d’évoluer de façon assez niveau mondial. Le goût du risque se perdant avec des dividendes autarcique au cours des diverses phases du cycleC’Global Dividend Fund l’âge, les placements conservateurs ont plus que se poursuivra conjoncturel. Ces 30 dernières années, les rende- est un phénomène inter- jamais le vent en poupe. Si, les années précéden- même si la Fed ments des obligations ont chuté et les marchés national: les entreprises du tes, les placements à intérêts fixes satisfaisaient devait relever d’actions ont connu des hauts et des bas, mais monde entier investissent ce besoin, ils n’entrent plus en question dans ses taux les dividendes sont restés relativement stables de moins en moins de capi- un environnement à faibles taux d’intérêt. La d’intérêt. sur toute cette période (voir le graphique 1). Car taux et investissent de plus recherche de substituts valables a attiré de nom- les entreprises capables de tenir leurs versements en plus leurs bénéfices là breux investisseurs vers les actions produisant constants et de les augmenter continuellementoù ils sont avant tout rentables pour les proprié- des dividendes élevés. Même si cette tendance ne sont, pour la plupart, solidement financées ettaires des sociétés. Les activités dans le domaine participe que partiellement à la performance des résistent à la conjoncture sur le long terme.des fusions et des reprises sont donc à un très actions concernées, elle est de nature structurelle Ces aspects sont particulièrement valorisés parhaut niveau, de même que la somme des rachats et durable. le marché des actions. Des études réalisées cesd’actions et des versements de dividende. Selon Le besoin d’un placement conservant sa valeur quinze dernières années montrent que les ac-une étude réalisée par Citi Research, l’an dernier, et d’un flux de revenu stable sous forme de ver- tions d’entreprises versant d’importants dividen-les entreprises de l’indice MSCI World (hormis sements de dividendes va donc continuer d’aug- des, et ce en augmentation constante, prennentles titres financiers) ont réduit leurs investisse- menter, ne serait-ce qu’en raison de l’évolution nettement le pas sur le marché global (voir lements de 6%, mais augmenté les versements aux démographique, indépendamment des fluc- graphique 2).actionnaires de 15%. Le contexte actuel réduit Mais ces valeurs moyennes ne doivent pas êtreles craintes de voir la baisse des investissements 1. DIVIDENDES: UN FLUX DE REVENU STABLE trompeuses et laisser penser que tous les titresconstituer un poids pour la croissance bénéficiai-re, car le taux d’investissement moyen des socié- 14 MSCI World - dividendes 1000 Les placements conservateurstés américaines reste supérieur au taux d’amor- ont plus que jamais le venttissement et montre que le taux d’expansion des 12 Global 10 Year Treasury 800 en poupe. Car le goût duaffaires n’est pas touché. MSCI World - indice risque se perd avec l’âge.Les raisons conduisant à l’augmentation des ver- Rendement en %10sements se trouvent plutôt dans les conditions à dividendes garantissent un flux de revenusgénérales exceptionnelles. Dans un contexte 8 600 constant. L’indice de rendement des dividendesmarqué par une stagnation séculaire, une deman- ne doit pas être le seul critère à prendre en comp-de en baisse et un excès de liquidité, tout laisse à 6 400 te par l’investisseur lors du choix des titres in-penser que la tendance à une augmentation des 4 dividuels, bien au contraire. Un rendement desversements de dividendes se poursuivra. Même 2 200 dividendes attendu trop élevé entraîne un risquesi la Réserve fédérale américaine devait procéder de déceptions et, par conséquent, de baisse desà une hausse des taux d’intérêt et inverser la ten- 00 cours. En outre, des rendements de dividendesdance des taux d’intérêt, il est peu probable que démesurés constituent les premiers signes decette augmentation y change quoi que ce soit. Au 85 88 91 94 97 00 03 06 09 12 15 détresse dans les entreprises concernées. Pourniveau global, de faibles taux d’intérêt sur une les rentes de 5% et plus, l’investisseur devrait ef-durée prévisible restent la caractéristique décisi- Source: Datastream, 16.4.2015 fectuer une analyse précise de l’entreprise pourve des marchés, en premier lieu en Europe et au faire un choix averti. En effet, l’univers des titresJapon. Le flux de revenus issus des placements 2. SURPERFORMANCE DES TITRES À DIVIDENDES à dividendes exige également une bonne straté-en actions conservera donc son importance. gie de placement gérée activement avec une dis-Une autre raison pour la poursuite de cette évo- S&P 500 Dividend Aristocrats USD 454 500 cipline d’évaluation stricte qui met l’accent surlution est la modification de la structure de la S&P 500 Indice 400 la préservation du capital. C’est le seul moyensociété. L’évolution démographique, qui voit d’atteindre l’objectif de créer un flux de revenusle nombre de personnes âgées croître, et l’aug- 300 durable et largement indépendant de l’environ- nement politico-économique.  USD 194 200 100 2000 2003 2006 2009 2012 0 Source: Datastream, 1.8.2015 2015La capacité de générer un rendement totalJPMorgan Investment Funds – Global Bond Opportunities FundDonnez de l’envergure à vos placementsgrâce à une stratégie de gestion obligataire flexible.JPM Global Bond Opportunities Fund A (Acc) – USDPerformance 2014: 4.58%Performance annualisée depuis la création: 3.43%Plus d’informations sur www.jpmam.chLes opinions exprimées dans ce document sont celles de J.P. Morgan (Suisse) SA au 31.08.2015 et ne doivent pas être considérées comme une recommandation à l’achat ou la vente. Les informations contenues dans ce document émanent de sources considérées comme fiables. JPMorgan Asset Management ne peut cependanten garantir l’exactitude. Les souscriptions ne peuvent être effectuées que sur la base du dernier prospectus en vigueur du fonds concerné. La valeur des parts et de leur revenu peut varier à la hausse comme à la baisse. La performance passée n’est pas une garantie de la performance future et il se peut que les investisseursne récupèrent pas la totalité de leur investissement. Les données de performances ne tiennent pas compte des commissions et frais perçus lors de l’émission et du rachat des parts. J.P. Morgan (Suisse) SA a été autorisé par l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers FINMA en tant que représentant en Suissedes fonds assumant également le service de paiement. La dernière version approuvée par la FINMA du prospectus et du prospectus simplifié, les statuts, les rapports annuel et semi-annuel des fonds ainsi que la liste des achats et des ventes effectués par les fonds pendant l’exercice peuvent être obtenus sur simple demandeet gratuitement, au siège du représentant en Suisse, soit J.P. Morgan (Suisse) SA, 8, rue de la Confédération, Case postale 5507, 1211 Genève 11, Suisse. Emis par J.P. Morgan (Suisse) SA LV–JPM24932 | 09/15

PAGE 16. Indices | | Octobre 2015 | Produits financiersInvestissements dans les pays émergents:il faut se baser sur l’analyse fondamentaleLes acronymes qui gravitent Les évolutions tions correspondent-elles toujours à la réalité? ont bien avancé à cet égard et ont aujourd’huiautour des placements dans disparates La simplification a pour avantage de permettre retrouvé la faveur des bailleurs de fonds inter-ces pays ne tiennent pas apparaissent d’expliquer des relations complexes, mais risque nationaux, ce qui contribue à stimuler leur crois-suffisamment compte de leur quand on aussi malheureusement d’ouvrir la voie à des sance. Le Chili a également accompli des progrèsdéveloppement divergent. examine la décisions erronées. L’exemple des Fragile Five notables, parvenant à réduire sa part d’importa- situation illustre très bien la problématique: certes, tous tions et à presque équilibrer sa balance des tran- Enzo Puntillo des balances ces pays présentent un déficit de leur balance sactions courantes. Ce résultat est d’autant plus Gestionnaire de portefeuille pour les des paiements. des transactions courantes, qui a cependant des remarquable que le pays a fortement pâti du re- origines différentes. Pour une économie, il s’agit pli de ses recettes à l’exportation consécutif à laL obligations des marchés émergents, GAM d’une faible productivité, pour une autre d’un chute des prix des matières premières. e monde de l’investissement a un ralentissement du cycle conjoncturel, et pour Sur le segment obligataire, les emprunts brési- faible pour les abréviations faciles une troisième, le souci peut venir de la politi- liens libellés en devise locale, qui génèrent des à retenir. Sans nul doute l’un des que fiscale et financière. D’accord, ces facteurs rendements nominaux de près de 14%, sont les plus connus, l’acronyme BRIC, mènent au même résultat. Mais le fait qu’un tel plus attractifs sur les marchés locaux. Les ren- regroupe les pays émergents que déficit découle de la politique fiscale ou du cycle dements réels restent intéressants, même si l’on sont le Brésil, la Russie, l’Inde et conjoncturel fait une grande différence au ni- tient compte de l’inflation de 8%. Par ailleurs,la Chine en un thème de placement. Les in- veau de la décision d’investissement. En pareille l’inflation devrait reculer à environ 6% l’annéevestisseurs peuvent également miser sur les situation, des opportunités s’ouvrent aux inves- prochaine, de sorte que la banque centrale dispo-Next Eleven (onze prochains), c’est-à-dire les tisseurs qui appliquent une approche de place- sera d’une marge de manœuvre pour baisser leséconomies émergentes qui doivent emboîter le ment sélective, dynamique et fondée sur l’ana- taux d’intérêt dans les 12 mois à venir. En revan-pas aux Etats BRIC. Ils ont aussi la possibilité lyse fondamentale. che, le Pérou et la Colombie ne sont à ce jour pasd’acheter des titres des Frontier Markets (mar- Le développement économique divergent des parvenus à assainir leurs économies. Tous deuxchés frontières), qui à leur tour suivent les Next pays émergents s’explique principalement par affichent toujours un déficit considérable de leurEleven sur la voie de la croissance. Les investis- le découplage des cycles de crédit entre ces der- balance des transactions courantes et cette situa-seurs devraient en revanche éviter les Fragile niers et les nations industrialisées, qui s’est mis tion devrait encore s’aggraver.Five (cinq fragiles), à savoir l’Inde, l’Afrique en place dans les années qui ont suivi la crise fi- Pour résumer: les pays émergents enregistrentdu Sud, l’Indonésie, le Brésil et la Turquie, nancière. Ce découplage s’est traduit par des évo- des évolutions très différentes. Les opportunitésqui affichent un déficit de leur balance des tran- lutions disparates des cycles conjoncturels et des de placement attrayantes qui en découlent peu-sactions courantes. Soit, mais de telles défini- politiques monétaires, et a eu un impact majeur vent être exploitées à l’aide d’une approche d’in- sur les taux d’intérêt, les primes de risque et les vestissement sélective, dynamique et fondée sur cours de change dans les différents pays émer- l’analyse fondamentale. Le succès d’investisse- gents. Les évolutions économiques opposées ap- ments thématiques comme les BRIC devrait en paraissent clairement lorsqu’on examine la situa- revanche être mitigé, car ces stratégies ne tien- tion en termes d’assainissement des balances des nent pas suffisamment compte des opportunités paiements. De nombreux pays d’Europe de l’Est – et des risques. Gouvernance d’entrepriseLe dialogue: la troisième voie du gérantLa qualité du management Les critères de et de le faire savoir ! Notamment à l’occasion des une approche proactive et contactent volontai-apparaît comme un critère rémunération assemblées générales, qui sont un moment pro- rement leurs actionnaires en amont des assem-fondamental dans les décisions des dirigeants pice pour faire connaître les points de vue des blées générales, afin de débattre au préalable desd’investissement. méritent investisseurs et des actionnaires. En 2015, par sujets susceptibles de recueillir des votes d’op- une attention exemple, nous avons participé à 168 assemblées position. Citons à ce propos les efforts consen- particulière. générales au cours desquelles nous avons voté tis par Criteo. Sur la forme d’abord: le groupe a contre 11% des résolutions proposées. Dans ce rendu très accessible l’information permettant la Sonia Fasolo type de relations, il importe d’engager le dialo- bonne compréhension des résolutions et facili- gue en amont lorsque cela est possible, afin de tant le vote. Sur le fond ensuite: le managementL Gérante ISR, La Financière de l’Echiquier partager avec les entreprises la politique de vote s’est mobilisé pour engager la discussion avec les orsqu’on parle de gouvernance définie et d’affiner la compréhension des réso- investisseurs sur les résolutions concernant les d’entreprise, la communauté finan- lutions présentées. C’est ainsi qu’en avril, nous augmentations de capital et la rémunération des cière tend à se scinder en deux avons contacté la société Publicis: il nous sem- administrateurs. camps. D’un côté, les investisseurs blait important d’informer l’équipe dirigeante de Le dialogue avec les émetteurs figure ainsi au qui adoptent une approche passive: notre intention de voter contre la résolution pré- cœur de notre méthode d’analyse ESG (Envi- soit ils adhèrent aux orientations voyant un changement des statuts pour permet- ronnement, Social, Gouvernance). Le but étantdu management, soit ils s’en vont. De l’autre, les tre la nomination de censeurs. En effet, ce type de favoriser la progression des entreprises suractivistes dont l’objectif est d’influencer la stra- de procédure est souvent un moyen permettant tous les enjeux extra-financiers. Pour ce faire, iltégie ou la gestion de l’entreprise. Une troisième à des administrateurs atteints par la limite d’âgevoie existe, celle du dialogue. de continuer à participer aux conseils. Publicis a il est crucial de porter uneEn tant que société de gestion, la qualité du finalement choisi de retirer cette résolution, ce attention particulière auxmanagement à qui nous confions des capitaux est que nous avons accueilli favorablement. résolutions liées à la rému-un critère fondamental dans nos décisions d’in- De fait, il est crucial de porter une attention par- nération des dirigeants.vestissement car elle participe pleinement à la ticulière aux résolutions relatives à la rémunéra-conviction que nous nous forgeons sur les sociétés. tion des dirigeants, qui ont notamment recueilli s’agit de formaliser avec les équipes dirigeantesS’intéresser de près à la gouvernance des entre- lors de la dernière saison d’assemblées généra- des points de progrès en matière environnemen-prises est d’ailleurs un pilier essentiel de l’ana- les environ un quart de nos votes d’oppositions. tale, sociale ou de gouvernance sur des sujets quilyse des critères ESG (Environnement, Social, Outre une exigence en matière de transparence, il peuvent avoir une matérialité financière; iden-Gouvernance). Tous les investisseurs n’ont pas est souhaitable que les schémas de rémunération tifier et partager avec les entreprises ces axes dela même approche en la matière. Pour notre part, permettent un alignement fort d’intérêt avec les progrès et monitorer dans le temps l’atteinte delorsque nous décidons d’investir, c’est que nous actionnaires minoritaires. Il faut en outre s’assu- ces objectifs. Cette démarche traduit la convic-avons un a priori favorable. rer que les objectifs fixés aux dirigeants à court tion forte selon laquelle l’amélioration ESG estCela n’empêche pas d’être parfois en désaccord… et à moyen termes soient ambitieux et corres- une composante de la création de valeur, pour pondent aux perspectives annoncées au marché. les actionnaires mais aussi pour l’ensemble des Et vérifier également leur cohérence avec les cri- parties prenantes.  tères d’investissement des investisseurs. De plus en plus d’émetteurs tendent à adopter

PAGE 17. Indices | | Octobre 2015 | Produits financiersETF obligatairePriorité à la qualité et à la liquiditéLa majorité des produitsobligataires sont investis Investir sur que la grande majorité des produits obligataires  Marché primaire: des participants et lessur des indices basés sur la des indices proposés sur le marché sont actuellement in- teneurs de marché autorisés à négocier des ETFcapitalisation boursière. Une classiques vestis sur une base d’indices pondérés en fonc- sont souvent détenteurs de stocks d’ETF et/approche fondamentale assure conduit vers tion de la capitalisation boursière. Ceci exerce ou sont en mesure de créer/racheter des partsune meilleure diversification. les emprunteurs une pression sur les plus importants émetteurs d’ETF obligataires directement auprès de leurs et les secteurs obligataires inclus dans les indices car les gérants émetteurs. Ce deuxième niveau de soutien deHowie Li, Co-Responsable de CANVAS, ETF Securities les plus sont contraints d’acheter leurs obligations pour la liquidité garantit aux porteurs d’ETF obliga-Jérôme Collet, Gérant de portefeuille Senior endettés. garantir une réplication précise ou une corré- taires de bénéficier du soutien d’un tiers dont la lation étroite avec l’indice. La théorie économi- principale activité est de favoriser la liquidité.LLombard Odier Investment Managers Indices que classique de l’offre et de la demande induit  Stratégie sous-jacente: pour profiter de ce es indices obligataires traditionnels fondamentaux cependant que ces investissements dans les niveau de liquidité, la stratégie de l’ETF (com- pondérés en fonction de la capitali- émetteurs les plus endettés se fassent à des me c’est le cas pour la gestion obligataire fon- sation boursière sont couramment ETF Securities et Lombard prix surcotés. damentale) doit comprendre un filtre pour les utilisés en tant que benchmarks Odier IM ont créé ensemble En choisissant une approche obligataire fonda- comparatifs pour l’industrie de la quatre ETF obligataires mentale via un ETF répliquant une méthodolo- une stratégie obligataire gestion d’actifs. Mais l’investisseur fondamentaux, lancés gie indicielle fondée sur les trois règles énoncées bêta classique se concentreest en droit de s’interroger sur la pertinence sur le marché suisse plus haut, les investisseurs peuvent désormais forcément sur les émetteursd’une telle stratégie. Les indices obligataires tra- le 7 septembre dernier. pallier cet inconvénient. les plus endettés.ditionnels sont en effet pondérés en fonction du Les indices sous-jacents Parallèlement et compte tenu des problèmes devolume de dette émise par un émetteur. Ain- sont calculés et publiés liquidité du marché obligataire, les ETF obliga- obligations sous-jacentes à l’indice et un pro-si, une stratégie obligataire bêta classique se de façon indépendante taires fournissent aux investisseurs un accès à cessus d’investissement qui opère une sélectionconcentre forcément sur les émetteurs les plus par Bloomberg. différents niveaux de soutien de la liquidité qui et optimise en termes de liquidité.endettés. Les investisseurs en actions s’interro- peuvent leur être bénéfiques: En conséquence, il est important que les in-gent naturellement sur la pertinence d’investir  Marché secondaire: le premier niveau de vestisseurs contrôlent attentivement leursdans les plus grandes sociétés à des prix élevés. soutien de la liquidité est un marché ouvert investissements obligataires afin de s’assurerDans le monde obligataire, il semble d’autant d’acheteurs et de vendeurs consentants d’ETF qu’ils ne sont pas exposés à des risques inutilesplus important de s’interroger sur la pertinence obligataires. À ce niveau, les transactions n’exer- et qu’ils peuvent les atténuer en investissantd’un investissement dans les émetteurs les plus cent pas de pression supplémentaire sur le mar- dans une solution qui privilégie la qualité et laendettés à des prix potentiellement excessifs. ché obligataire sous-jacent car l’investissement liquidité. Afin de mieux comprendre ce questionnement, collectif dans les obligations détenues par leles investisseurs du monde obligataire peuvent portefeuille de l’ETF est simplement transmisraisonner en se mettant à la place d’un banquier du vendeur à l’acheteur.qui réfléchit aux prêts qu’il octroie.Un bon banquier prête normalement de l’ar- Les molécules5%dsuerrdenivdidemenednet*gent aux personnes solvables, pour des montants qui valaient desqu’ils sont à même de rembourser. Compte tenu milliardsdu risque potentiel de défaut de paiement et deconcentration de l’exposition sur un emprunteur Une nouvelle génération de médicaments SOCIÉTÉ DE PARTICIPATION BB BIOTECH AGunique, les banquiers ne prêteront probablement biotechnologiques à fort potentiel accé-pas davantage d’argent aux personnes déjà très lère la dynamique de croissance de leurs Capitalisation boursière Rendement annualiséendettées moins susceptibles de rembourser. développeurs. Le secteur des biotechnolo-La solvabilité est donc au cœur de leur approche, gies fait partie des branches qui connais- CHF 3.7 mrd 15%et c’est faire preuve de bon sens que d’appliquer sent la plus forte croissance au niveaula même rigueur à l’investissement obligataire. mondial. BB Biotech vous permet d’inves- Ticker SIX Swiss Exchange FondationL’expérience montre qu’investir sur des indices tir sur ce marché de croissance attrayant.boursiers classiques conduit les investisseurs vers BION SW 1993les emprunteurs et les secteurs les plus endettés, La société de participation BB Biotech estce qui empêche toute diversification efficace au l’un des principaux investisseurs de ce % performance BB Biotech 66%sein des portefeuilles. S’agissant des indices sur secteur, avec plus de 20 ans d’expérience 75%les obligations d’entreprises, les investisseurs et une forte performance de son porte-se sont retrouvés avec 56% de leur portefeuille feuille. 80alloués au secteur financier en septembre 2008,à la veille de la faillite de Lehman. Et ce uni- ISIN : CH0038389992 60 43%quement parce que ce secteur émet le plus gros 37% 25%volume de dette. 13% 18%Les indices des emprunts d’État mondiaux 40pondérés en fonction de la capitalisation bour-sière se composent, par exemple, de près de 60% 20 8%d’obligations souveraines américaines et japo-naises. Si l’on ajoute à cela les emprunts britan- 0 YTD 2014 2013 2012niques et de la zone euro, ce chiffre passe alors àplus de 90%. Action BB Biotech SPIÀ l’inverse, une approche fondamentale de l’in-vestissement obligataire impose aux investis- Source :  Bloomberg, toutes les données sont datées du 31 juillet 2015, seurs de connaître les risques inhérents à chaque en CHF, ajustées en fonction des dividendesémetteur et d’accorder la priorité à la qualité,à la liquidité et au rendement. Cela implique: www.bbbiotech.com d’étudier la solvabilité d’un émetteur sur labase d’un large ensemble de facteurs fondamen- Avis. Les indications ci-dessus sont des opinions de BB Biotech S.A. et sont detaux, nature subjective. La performance passée n’est pas une garantie de l’évolution de s’assurer de la liquidité de chaque émet- future. *Rendement calculé sur le cours moyen pondéré de l’action enteur, décembre de l’exercice concerné. de surveiller son rendement pour limiter lasurpondération d’obligations potentiellementsurévaluées. Il est toutefois important de noter

PAGE 18. Indices | | Octobre 2015 | Produits financiersPour investir sans risque de changeLes ETF couverts contre Beaucoup par deux l’année dernière par exemple. Le yen vendus le dernier jour du mois de cotation dules fluctuations des devises d’études japonais a également infligé de lourdes pertes contrat correspond à la pondération de la capita-permettent d’éviter des situa- montrent que aux investisseurs. De nombreuses études empi- lisation boursière des titres de l’indice. La contre-tions telles que les investisseurs les monnaies riques montrent que les monnaies étrangères ne valeur sécurisée reste constante le mois durant.les ont vécues en janvier. étrangères génèrent pas de rendement positif à long terme. Les évolutions positives de la valeur de base au ne génèrent pas Au contraire, elles contribuent à la volatilité du cours du mois peuvent cependant conduire à des Sven Württemberger de revenu positif portefeuille. Les risques liés aux devises étrangè- risques de change. En revanche, les performances Responsable d’iShares à long terme. res ne sont pas suffisamment couverts par une négatives sont ainsi protégées contre les fluctua- Au contraire. prime de risque, parce que les éventuels gains de tions de taux.L pour la Suisse alémanique change sont éclipsés par les risques. Par ailleurs, Dans le passé, un certain nombre d’investisseurs a diversification est la clé du succès. il est quasiment impossible de prévoir l’évolution auraient appréciés de disposer de produits proté- Nombre d’investisseurs ont intégré des cours de change. gés contre le risque de change. Notamment ceux ce principe et placent leur argent L’industrie financière a identifié cette probléma- qui ont investi sur le marché boursier japonais. dans des classes d’actifs, marchés tique et lancé sur le marché des produits de pla- L’indice MSCI Japan a enregistré une hausse et secteurs divers. Cela leur permet cement protégés contre le risque de change. L’en- de plus de 50% en 2013, par exemple. Mais un généralement de réduire notable- gouement pour ces produits montre que le besoin investisseur en francs suisses sans couverture dument le risque. Pourtant, un aspect est souvent était important notamment en ce qui concerne risque de change n’a profité qu’à moitié de cettenégligé dans le cadre des investissements réalisés les fonds indiciels cotés (ETF). L’année dernière envolée. En effet, l’autre moitié du gain de chan-sur des marchés étrangers alors qu’il est décisif, 14,3 milliards de dollars ont été investis dans des ge a été perdu en raison de la faiblesse du yen.en particulier pour les investisseurs suisses. En ETF protégés contre le risque de fluctuation des Même les investisseurs qui comptent sur le baro-effet, dès qu’ils investissent en dehors des fron- taux de change, comme le montre Blackrock ETF mètre MSCI World, offrant un accès aux marchéstières du pays, ils risquent de subir les fluctua- Landscape. Pour les premiers six mois de l’année boursiers des pays développés, sont confrontés autions des devises. Les événements en janvier ont en cours, plus de 14,6 milliards de dollars ont été dilemme des devises. Avec les produits couvertsmontré quelles pouvaient être les conséquences investis dans ces produits. Le volume mondial contre le risque de change, ils peuvent bénéficierde telles variations: quelques minutes seulement des hedged ETF s’élève aujourd’hui à plus de de la performance des cours et des dividendesaprès l’annonce faite par la BNS d’abandonner 50 milliards de dollars. Il y a deux ans, ce volume – cependant de manière neutre concernant lele taux plancher entre le franc et l’euro, les cours était encore de dix milliards. risque de change.des actions et de l’euro ont dégringolé. En règle générale, la plupart des fournisseurs of- Une protection contre les fluctuations des tauxPour nombre d’investisseurs se posent donc frent une protection mensuelle contre le risque de change doit être envisagée pour les place-deux questions: doit-on vraiment investir dans de taux de change pour des raisons de coûts. Une ments non seulement en actions, mais aussi endes valeurs mobilières en devises étrangères? Et couverture quotidienne entraînerait une hausse obligations. Les obligations des pays émergents etces investissements en devises étrangères sont-ils trop élevée des coûts étant donné que les opéra- les obligations à haut rendement jouissent d’uneassociés à une prime de risque? Un coup d’œil tions à terme (forwards) devraient être ajustées au popularité croissante en raison des faibles tauxrétrospectif permet de constater que le 15 jan- quotidien. Cela demanderait également d’ajuster d’intérêt. Pourtant, ces placements exposent aussivier n’a pas été une exception. Dans le passé, quotidiennement les engagements en devises aux les investisseurs au risque de change qui pourraitle marché des devises a régulièrement subi des fluctuations des taux des divers titres, opérations réduire à néant les gains déjà relativement fai-turbulences qui ont souvent entraîné des pertes sur capital ou modifications de la composition de bles. Une chose est certaine: un portefeuille trèsmassives. La valeur du rouble russe a été divisée l’indice. Cela entraînerait des coûts supplémen- diversifié ne peut pas se permettre, en particulier taires pour les investisseurs en ETF. compte tenu de la situation actuelle du marché, En revanche, avec une couverture mensuelle, les de perdre des points de rendement en raison de fournisseurs d’ETF assurent la devise étrangère taux de change instables. Par le biais d’ETF cou- de l’indice avec la devise de référence choisie. verts contre le risque de change, il est possible de Chaque forward sur devise étrangère est vendu au protéger de manière simple le noyau du porte- taux garanti à un mois. Le montant des forwards feuille et de réduire la volatilité. Philippe Schindler MarchésCIO, Blue Lakes AdvisorsConfrontation monétaire: le larron japonais?Les concurrents Des taux d’intérêt peu attrayants et un différentiel d’Asie), ne plus vouloir être la victime consentante sur les réformes structurelles, la troisième flèche.de la Banque centrale de croissance marqué vont peser sur la monnaie de leur «concurrence monétaire déloyale». Si le Pourtant, parmi leurs piliers, la promotion de ladu Japon ont le vent européenne, au moins jusqu’à ce que le cycle de Japon s’engageait dans une nouvelle dévaluation, participation de la main-d’œuvre féminine et leen poupe. hausse des taux ne soit engagé aux Etats-Unis. il devrait – encore une fois – affronter directement Trans-Pacific Partnership (TPP) peinent à décoller. L’euro devrait rester sous pression, sa performance la PBoC (Banque populaire de Chine). Dans des cir- Le développement décevant de l’investissement dépendra de la divergence de politiques monétaires constances semblables, la Chine n’avait pas hésité privé en capital fixe confirme malheureusement des banques centrales américaine et européenne à acheter de gros montants de JGB – enrageant par l’inertie des entrepreneurs nippons. qui pèsera sur la tendance à court terme. Les gains là-même Tokyo. L’inflation est évanescente, en dépit de l’engage- sur l’euro au cours de la tourmente estivale ont En août, Européens et chinois ont probablement ment politique très fort et des attentes excessives amené les décideurs de la BCE à adopter un ton refermé la fenêtre d’une dévaluation sur le nez du du gouvernement. La crédibilité des responsables plus accommodant, qui pourrait amener à plus Japon. Et Dieu sait si le pays du soleil levant en politiques japonais est en berne. Pour la première de souplesse tant sur le timing que sur le volume aurait besoin! La stratégie ambitieuse des «Trois fois depuis janvier 2013, le taux d’approbation du de son programme d’achat d’actifs. Néanmoins, il Flèches» ne donne pas de résultats économiques parti NHK est tombé sous les 40% (la désapproba- existe des signes d’une reprise économique timide probants. La croissance japonaise n’est pas soli- tion est maintenant autour de 45%). Une nouvelle et progressive en Europe. Les turbulences d’août dement restaurée, en dépit de l’incommensurable hausse de la TVA, prévue en 2017, pourrait bien ont conduit à une réduction importante des posi- assouplissement monétaire et des achats massifs de devenir une nouvelle patate chaude pour le gou- tions «shorts». bons du Trésor japonais. vernement et le parti de M. Abe, s’il veut maintenir L’euro a effacé une grande partie de sa dépréciation La première flèche a certes aidé à aplatir la courbe l’espoir d’une relance durable. depuis la fin de 2014. La BCE devra et fera plus. des taux et déprécier le yen, mais sans générer de La capacité du Japon à poursuivre sa politique de Au-delà de ces mouvements récents très erratiques, croissance, à savoir 0% en 2014 et probablement reflation s’amenuise clairement. La surperformance l’euro va doucement se recaler sur ses fondamen- 1% en 2015. Incidemment, le Japon a utilisé beau- spectaculaire de la Bourse du Japon, qui se fondait taux, et s’affaiblir contre le dollar ces prochains coup de poudre sèche (QE), compte tenu de son essentiellement sur la compétitivité monétaire, trimestres. taux de détention (via la Bank of Japan) de bons touche à sa fin. Au sein de la bourse japonaise, les La Chine a signifié leurs limites à plusieurs concur- du Trésor japonais, qui dépasse maintenant 30% thèmes value et rendement gardent néanmoins rents en désarrimant le yuan du dollar il y a quel- (il était inférieur à 15% de 2008 à 2013). du potentiel. Pour les techniciens des marchés, on ques jours. Pékin a concrètement signalé au Japon La deuxième flèche, la relance budgétaire, est ané- suivra de près l’évolution du cours de change yen et autres adeptes du dumping monétaire (comme mique, car contrainte par le niveau élevé de la dette contre yuan pour suivre le développement de cette la Corée du Sud, et quelques autres pays émergents publique. Il est trop tôt pour tirer des conclusions confrontation monétaire. 

PAGE 19. Indices | | Octobre 2015 | Produits financiersLes fournisseurs d’ETF adoptent le smart beta pour développerde nouvelles stratégies au service des investisseurs.Les ETF buyback permettent de capterla performance des marchés actions Benoit Garcia, CEFA sous-évaluées. Les indices buyback regroupent La majorité des indices de stratégie buyback Head of ETF, Indexing & Smart Beta Sales ainsi des sociétés sélectionnées selon des critères disponibles sur le marché utilisent une métho- de qualité. dologie d’équi-pondération. Ce filtre smart betaL Amundi Suisse Les politiques de buyback sont une forme de permet de diversifier l’exposition au thème du es stratégies «buyback» cherchent rémunération des actionnaires populaire de- buyback, et d’éviter les concentrations sur les à capter la performance des entre- puis les années 1990 (Source: S&P 31/12/2014) plus grosses valeurs mettant en place des rachats prises qui mettent en place des pro- aux Etats-Unis. Les conditions de marché ac- d’actions. La revue périodique des indices permet grammes de rachats d’actions (buy- tuelles pourraient faire naître une tendance aux investisseurs de bénéficier d’une exposition back), leur permettant de réduire similaire sur les marchés européens et asia- le nombre d’actions en circulation tiques, du fait des taux d’intérêt bas et du Les solutions smart betaet d’offrir aux actionnaires une alternative aux niveau élevé de liquidité grâce aux politiques sont devenues un domainedividendes, le rachat faisant mécaniquement d’assouplissement monétaire locales. d’innovation majeuraugmenter le bénéfice par action. Autres caracté- dans l’industrie des ETF.ristiques de ces programmes, ils peuvent être mis SURPERFORMANCE DU S&P 500 Buyback Index TRNen place de manière ponctuelle – et non récur- renouvelée aux entreprises qui pratiquent desrente comme pour la distribution de dividendes 310 politiques de buyback sur la période, sans avoir à– et dans des conditions fiscales plus favorables, gérer la cyclicité de ces programmes.l’entreprise utilisant ses liquidités en interne et S&P 500 Buyback Index TRN +188.77% 290 Le développement de solutions smart beta estnon directement auprès des actionnaires. S&P 500 Dividend Aristocrats TRN devenu un domaine d’innovation majeur dansLes ETF répliquant des indices de stratégie S&P 500 TRN 270 l’industrie des ETF, qu’il s’agisse de produitsbuyback donnent accès à un panier d’entrepri- mono ou multi facteurs. Parmi ces innovations,ses dont la politique managériale est favorable 250 les ETF suivant des indices buyback permet-aux actionnaires, à qui elles retournent du ca- tent par exemple aux investisseurs d’accéder àpital. Les entreprises disposant de liquidités, et 230 de nouvelles sources potentielles de rendementdonc en bonne santé financière, sont celles qui grâce à des critères de sélection en termes depeuvent facilement poursuivre une stratégie de +148.57%121900 revenus et de pondération au sein de l’universbuyback ainsi que les entreprises qui s’estiment d’investissement.  170 +102.24% 150 130 110 90 70 50 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 Source: Amundi ETF, Indexing & Smart Beta / Bloomberg – 30/06/2015Quelle alternative pour échapper auxtaux négatifs sur le cash en francs?Une solution intéressanteréside dans un ETF composé augmente. Les investisseurs qui souhaitent en- Le rendement de qualité investment grade, les investisseurs pro-d’obligations d’entreprises granger un rendement positif grâce à des titres de l’indice fitent de rendements supérieurs par rapport à laaméricaines à échéance courte d’échéance plus longue prennent donc un risque de référence dette souveraine à court et moyen terme, avec uncouvertes. de duration plus élevé, au moment même où les ressort à profil de volatilité relativement limité. A l’heure taux sont sur le point de remonter. environ 2,5%. actuelle, le marché du crédit américain semble Jürg Rimle Rien d’étonnant à ce que ceux qui se trouvent tout particulièrement intéressant à cet égard, y dans cette situation soient mécontents. Consé- compris en tenant compte du coût de la couver-DDirecteur général de PIMCO Suisse quence: au lieu d’allonger sans cesse les maturi- ture contre le risque de change. Le rendement de epuis le 15 janvier 2015, date tés, de plus en plus d’investisseurs se mettent en l’indice de référence à 1-5 ans ressort par exem- à laquelle la Banque nationale quête d’autres opportunités de rendements. Ain- ple à environ 2,5%. Malgré le coût annuel de la suisse a supprimé le taux plan- si, nombreux sont ceux qui se tournent vers les couverture contre le risque de change (environ cher du franc suisse face à l’euro obligations d’entreprises d’échéance courte. Ces 1,4%) et les commissions de gestion spécifiques, et imposé un taux de rémuné- stratégies de crédit à duration faible permettent nous pensons que le potentiel reste suffisamment ration négatif (-0,75%) sur les de résoudre ce problème de rendement/duration, attrayant pour que les investisseurs en francs suis-dépôts en francs suisses, la performance d’inves- car elles optimisent le rendement généré par rap- ses puissent tabler sur un rendement positif aprèstisseurs détenant de larges avoirs s’est nettement port au risque de crédit, tout en limitant au maxi- déduction des éventuels frais de transaction.détériorée. Pour ceux qui sont positionnés sur la mum le risque de taux. Grâce à des positions sur Pour les investisseurs en francs suisses qui cher-partie courte de la courbe des taux souverains, des obligations d’entreprises d’échéance courte chent des rendements positifs sur les liquidités,cette situation est même synonyme de rende- le crédit américain de haute qualité et à courtements négatifs tant en termes nominaux que TAUX DES OBLIGATIONS SOUVERAINES SUISSES échéance semble constituer une solution perti-réels. Mi-août 2015, les obligations souveraines nente sans nécessiter une prise de risque supplé-suisses de maturité allant jusqu’à plus de 10 ans Rendement des obligations souveraines suisses (en %) 2.0 mentaire significative. L’économie américaineaffichaient un rendement négatif. connaît actuellement une croissance plus robusteComme chacun sait, plus l’échéance d’une obli- 31.08.2015 31.12.2013 1.5 que les autres pays industriels et la majeure par-gation est longue, plus sa sensibilité aux fluc- tie des entreprises du segment investment gradetuations des taux d’intérêt (risque de duration) 31.12.2014 1.0 affichent des bilans très solides. En outre, avec des positions d’échéance courte, le risque de du- 0.5 ration est très limité. Ainsi, en cas de relèvement des taux directeurs aux Etats-Unis, les répercus- 0.0 sions négatives sur le portefeuille ne seront que minimes et temporaires. -0.5 Lors de la conception de la stratégie nous avons opté pour un ETF couvert en franc et coté à la -1.0 Bourse SIX Swiss Exchange.  3M. 6M.1J. 2J. 3J. 4J. 5J. 7J. 8J. 9J. 10J.15J. 20J. 25J. 30J. Source: Bloomberg, au 31 août 2015

PAGE 20. Indices | | Octobre 2015 | Produits financiersLes trends de l’année structurée 2015:prime aux produits sur actions et indicesLes produits structurés tionnement sur ces produits est très similaire aux Les reverse Noble, Stena, Quick, Abengoa... Des noms pou-ont démontré leur capacité reverse convertible, et l’investisseur se retrouve convertibles vant selon les timings atteindre des rendementsd’adaptation à des conditions vendeur de volatilité, acheteur de corrélation et sont largement à double chiffres, liés bien sûr à des probabilitésde marché fluctuantes ainsi vendeurs de dividendes (plus les dividendes at- les best-sellers. d’événements de crédit parfois très importants...qu’à des exigences de plus en tendus sont élevés, plus les rendements seront en dépit de Les produits liés aux indices de crédit ont égale-plus grandes des investisseurs logiquement importants, car non détachés dans conditions ment été toujours plébiscités ces derniers mois,et du législateur. le cas d’un produit structuré classique). de marché peu malgré des conditions moins favorables en ter- En termes de maturité, l’investisseur suisse pri- optimales pour mes de rendement. L’investisseur prend ici une Pierre-Yves Breton vilégie toujours les maturités courtes (un an ces produits. position vendeuse de CDS sur l’ensemble des maximum). Mais, de même que décrit plus haut, noms compris dans l’indice (iTraxx en EuropeS Co-Fondateur, HPC Investment Partners certains acceptent dorénavant d’allonger un peu pour ne citer quel indice le plus traité en Suisse). egment important de l’industrie ces maturités, à condition de bénéficier de rem- Il reçoit en contrepartie une prime (le taux de financière, le marché des produits boursements anticipés fréquents, ou plus encore rendement de la note) qui sera, tout comme le structurés est aujourd’hui un mar- d’investir dans un produit dont le prix pendant capital investi, grevée de tout ou partie, au pro- ché mâture. Il a encore démontré en la vie du produit reflétera mieux l’évolution de rata du nombre de défauts (événements de cré- 2015 sa capacité d’adaptation à des son sous-jacent. On parle de produit à haut delta. dit) observés au cours de la vie du produit. En conditions de marché changeantes, Ainsi, un investisseur pourra arbitrer sa position fonction de la logique d’investissement et du ren-aux besoins d’investisseurs de plus en plus exi- et sortir du produit avant son terme en prenant dement attendu, on a pu voir des positions prisesgeants, et aux restrictions réglementaires de plus ses profits, sans attendre la réalisation ou non du sur l’univers investment grade (iTraxx Main) ouen plus strictes. Nous faisons ici, à mi-parcours, le pari pris, au moment de l’investissement initial. high yield (iTraxx xOver).point sur ce qui a fait l’année structurée en 2015 On a ainsi pu constater un intérêt positif pour Dernière relative nouveauté, dérivées de ceset passons en revue les tendances et nouveautés des structures alternatives aux worst of reverse CLN linéaires, on a pu traiter des versions unaussi bien en termes de mécanismes, de profils de convertible et certificats express qui permettent peu différentes, qui permettent d’offrir un cous-rendements que de sous-jacents. de cristalliser les performances du sous-jacent sin de protection contre les premiers défauts au Produits sur actions et indices avant maturité, et de sécuriser par là-même le ca- sein de l’indice: on parle de produits sur tranche.La grande majorité des produits structurés ven- pital investi, grâce à un mécanisme de loquets à Dans ce cas, l’investisseur pourra protéger capitaldus en Suisse, dans l’univers de la banque privée fréquence prédéfinis. et coupons tant que l’indice sous-jacent n’a pastout du moins, demeure les produits structurés Prenons l’exemple d’un produit à loquets de ma- connu un nombre prédéfini de défauts. Ensuite,liés aux actions et indices. Jugés plus simples, ces turité trois années lié à un worst of Roche, ABB,produits parlent mieux aux investisseurs, ils sui- Nestlé. Chaque trimestre, on considère les per- Les produits liés aux indicesvent en effet des indices ou des actions, suisses ou formances de chaque action, et si celles-ci sont de crédit ont été plébiscitésétrangères, qui leur sont familiers. supérieures à un niveau prédéfini (pouvant être ces derniers mois. en dépit deAu sein de cette famille de produits, les reverse fixé comme ici ou incrémental), le produit se conditions moins favorablesconvertibles continuent à tenir le haut du pavé. transforme en instrument à capital garanti, dont en termes de rendement.Spécificité helvétique, ces instruments demeurent le niveau de remboursement sera à maturité aulargement les best-sellers, et ce, même si les condi- moins égal au plus haut niveau de loquet observé si ce seuil de déclenchement est atteint, les dé-tions de marché n’ont pas été toujours optimales pendant la durée de vie du produit. A maturité, si fauts supplémentaires viendront impacter néga-pour construire de tels produits. Un acheteur de aucun loquet n’a été observé, l’investisseur aura tivement le coupon et le capital, avec un levierreverse convertible se positionne en effet notam- en outre la possibilité de profiter de la hausse prédéfini également.ment en tant que vendeur de volatilité sur son potentielle de l’action la moins performante. De Destiné donc plutôt à des investisseurs de type buysous-jacent. Malgré quelques mouvements assez and hold, ces instruments de crédit rencontrentnets, notamment sur les sous-jacents d’Europe du L’intérêt des investisseurs de plus en plus de succès, permettant de trouverSud, d’Amérique du Sud, ou sur le secteur minier pour les produits de type une solution attractive pour des investisseurs enaméricain, par exemple, la volatilité n’a souvent autocall ou certificats quête active de leur Graal: le rendement.pas été assez haute pour retrouver des niveaux de express s’est vu confirmé. Les autres classes d’actifs ont été moins plébisci-coupon intéressants avec des barrières de protec- tées en 2015. Côté taux, le retour des steepeners,tion conservatrices. Les investisseurs ont dû ainsi même que pour un produit à rappel anticipé, ainsi que des taux longs US engendrant le retours’adapter, soit en baissant le rendement attendu, ou qu’un reverse convertible, le profil attractif des floored floaters ont permis de voir quelquessoit en prenant plus de risque. du produit est financé par un risque en capital flux intéressants. Côté matières premières, le pé-Par exemple, en relevant les barrières de protec- matérialisé par une barrière de protection sur la trole bas a capté presque tous les flux, hormistion, ou en acceptant de traiter sur des barrières performance du worst of (plus exactement une quelques intérêts sporadiques sur l’Or.observées pendant tout la durée de vie du pro- vente d’option de vente à barrière activante). Plus Enfin, sur le marché des devises, les produits deduit (barrières américaines) et non uniquement à le risque sera important, plus on sera en mesure placement à courts termes, appelés dual currencymaturité (barrières européennes). L’investisseur d’améliorer le profil du mécanisme de loquets. notes, sont restés très populaires. On a vu bien surpeut également considérer des paniers worst of  Produits de crédit quelques prises de positions sur des instrumentsde secteurs ou de zones géographiques différents. Inconnus du grand public il y a 5 ans, les Cre- à capital garanti jouant les devises émergentesOn parle alors de décorrélation. Via ces straté- dit Linked Notes (CLN) – et autres emprunts de contre euro ou dollar... Les produits hybrides ontgies, il est en effet acheteur de corrélation. Plus référence – confirment encore leur implantation également connu un intérêt certain, portant no-cette corrélation est faible, plus il est intéressant réelle dans le paysage structuré du monde de la tamment sur des stratégies actions, dont le profild’en acheter et plus le coupon sera intéressant banque privée Suisse. Véritables alternatives à des de rendement est bonifié par une exposition à undans une structure de type reverse convertible. investissements obligataires, les CLN répliquent risque crédit.Dans le même esprit, on a vu la confirmation de pour les investisseurs une position vendeuse de Le premier semestre de l’année 2015 a donc confir-l’appétit des consommateurs de produits struc- CDS sur l’entité sous-jacente de même maturité mé plusieurs tendances fortes: suprématie des re-turés, pour les produits de type autocall, connus que la note. Quand ils sont bien expliqués (et bien verse convertible, attrait pour les produits à rappelen Suisse sous le nom de certificats express, et compris!), ils permettent de profiter habilement anticipé, produits liés aux CDS. Les consomma-qui viennent contester la suprématie du reverse d’une distorsion entre la liquidité du CDS et de teurs, mieux éduqués et plus aguerris, maîtrisentconvertible. Dans des situations de marchés qui l’obligation comparable sur le même nom sous- mieux le marché des produits structurés et sontne permettent pas de sortir de bons rendements jacent, afin de délivrer au porteur un rendement en mesure aujourd’hui de profiter pleinement deen format reverse convertible, l’idée ici est de bonifié par rapport à un investissement obliga- la l’aspect sur-mesure de ces instruments. Ils ontrendre le coupon à risque (variant en fonction de taire classique. On parle de base positive. Cette cependant toujours besoin d’accompagnement etsa probabilité de paiement) mais aussi d’y adjoin- base, pour être attractive, devra être par ailleurs l’effort à réaliser de la part des différents fournis-dre une clause de remboursement anticipée auto- suffisamment importante pour palier au risque seurs doit dorénavant s’orienter sur l’après-vente,matique (le plus souvent à observation prédéfi- émetteur de la note et à la liquidité moindre. plutôt que sur la génération d’idée. En effet, lesnie, si le ou les sous-jacents clôturent au dessus Face à des rendements au plancher sur l’invest- investisseurs sont demandeurs d’un suivi person-de leur niveau initial). Dans tous les cas, le posi- ment grade, les CLN traités ces huit derniers nalisé de leurs positions, et apprécient un service mois ont plutôt été concentrés sur l’univers high global de conseil sur leur portefeuille de produits. yield. On a ainsi pu voir plusieurs opérations sur Seuls des acteurs à même de leur fournir ce genre noms uniques, panier, ou first to default (qu’on de service, automatisée, précis, et complet, seront pourrait définir comme le worst of des produits armés pour suivre leur client sur le long terme, et actions appliqués au marché du crédit) du type surmonter la tendance réglementaire de plus en plus stricte à ce niveau. 

PAGE 21. Indices | | Octobre 2015 | Produits financiersDurcissement des régulations bancaires:un avantage pour les marchés d’optionsLes stratégies basées sur des de l’activité des deux premiers types d’agents. Pa- Les données niveaux de volatilités implicites.arbitrages de déséquilibres rallèlement, trois grands types de stratégies émer- empiriques D’innombrables déséquilibres résultent des non-entre offre et demande sont gent parmi la quasi-infinité de solutions d’inves- et les analyses concordances entre offre et demande des deuxd’autant plus attrayantes que tissement dynamiques en options. La première confirment premières stratégies, et ce, quelle que soit la classeces anomalies sont structurelles. classe de stratégies est essentiellement employée la solidité des d’actifs considérée. Ces multiples inadéquations par les investisseurs cherchant à se prémunir performances engendrent de nombreuses opportunités d’arbi- Sacha Duparc contre les risques extrêmes. Les hedgers y sont de ces stratégies. trage pour la troisième catégorie d’intervenants, Chef de la structuration et du trading donc nets acheteurs d’options ou de volatilités: comme en attestent les performances historiques ils élaborent leurs positions de manière à béné- ajustées au risque de ce segment alternatif.L’Produits structurés, BCV ficier d’une couverture de portefeuille sûre et à Les stratégies d’investissement dynamiques amorce d’une politique de hausse profiter de dérèglements des systèmes financiers, dédiées à l’arbitrage des déséquilibres entre du loyer de l’argent par la Ré- soit des périodes d’aversion marquée au risque. offre et demande sur les marchés d’options sont serve fédérale américaine après Ils tendent ainsi à renchérir les volatilités implici- d’autant plus attractives que ces anomalies sont presqu’une décennie de taux nuls tes au-delà des niveaux de volatilités réalisées, en- structurelles, donc persistantes. Historiquement, devrait renforcer les niveaux de gendrant une des anomalies de marché les mieux les institutions bancaires ont rempli ce rôle volatilités aussi bien implicites, identifiées et les plus persistantes de l’ensemble d’arbitre, assurant ainsi la conformité des marchésreflet du risque lié à une option, qu’historiques de l’univers des actifs. aux principes de complétude et d’absence d’op-sur l’ensemble des marchés financiers. L’appré- A l’opposé, la deuxième grande classe de portunités d’arbitrage. Cependant, la proliféra-ciation de ces niveaux de volatilités ne constitue stratégies consiste à capitaliser sur les différences tion et le durcissement des régulations bancairespas en soi un vecteur de performance pour les entre volatilités réalisées et volatilités implici- suite à la crise financière de 2008 ont augmentéstratégies optionnelles. En revanche, les effets tes. Les yield-seekers y sont donc nets vendeurs le coût du capital associé à ce type d’opérations,conjoints des déséquilibres marqués sur les mar- d’options ou de volatilité. En cherchant à profi- affectant ainsi directement la rentabilité deschés d’options observés lors de changements de ter du portage associé à la vente de cette forme activités dites de prop-trading, soit de négocecycle économique et l’ensemble des régulations d’assurance, ils participent à la compression des pour compte propre. La conséquence en a étéimposées au système bancaire depuis la crise l’éviction partielle des régulateurs historiquesfinancière de 2008 offrent, eux, un potentiel Corrélation à l’indice MSCI WorldPERFORMANCES ET POTENTIEL DE DIVERSIFICATION: engendrant raréfaction de la liquidité et réduc-de performance attractif pour les stratégies LES STRATÉGIES DE VALEUR RELATIVE tion de la profondeur des marchés.d’arbitrage de volatilités. Ces déséquilibres se traduisent par des dis-Pour mieux appréhender les opportunités of- 0- .2 persions, et potentiellement des dislocations sur lesfertes par les marchés d’options, il est nécessaire ICE LIBOR USD 3 Month marchés optionnels – soit autant d’opportunitésde comprendre à la fois la typologie et les straté- d’arbitrage. Eléments qui ont incité de nouveauxgies de leurs intervenants. Parmi les acteurs, trois 0.0 entrants à la recherche de rendements décorré-grands groupes se distinguent: les investisseurs HFRX RV: Volatility Index lés à se substituer profitablement aux banques.devant couvrir leurs portefeuilles (hedgers), ceux Données empiriques et analyses de la micros-cherchant à capter les primes de risque liées aux 0.2 tructure des marchés de volatilités confirmentmarchés de volatilités (yield-seekers) et les oppor- la solidité des performances de ces stratégies, ettunistes (arbitragers) capitalisant sur les déséqui- 0.4 HFRX RV: FI-Sovereign Index donc leur attrait pour l’investisseur à la recher-libres marqués entre offre et demande résultant HFRX RV: FI-Convertible Arbitr che d’une source d’alpha tangible. Certificats et produits structurés à capitaux garantis offrent 0.6 des véhicules de choix de par leur flexibilité et leur transparence pour accéder à cette classe HFRX Relative Value Arbitrage 0.8 HFRX RV: FI-Corporate Index de stratégies jusque-là réservée aux investisseurs institutionnels.  MSCI World Index Daily Net TR 1.0 -0.5 -0.4 -0.3 -0.2 -0.1 0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 Ratio de Sharpe Source: Bloomberg, données historiques du 01.01.2005 au 31.07.2015Thomas Goossens, Associé En droitBCCC Avocats Sàrl, Genève-LausannePasseport européen pour les gérants alternatifs?Le 30 juillet dernier, l’Autorité européenne des marchés finan- échéance en juillet 2015, il lui incombait désormais de publier paraissent vouloir temporiser en suggérant que l’extension duciers (ESMA) a publié ses recommandations sur l’éventuelle ses recommandations. passeport européen à des pays tiers nécessite de toute façonextension du passeport européen de la Directive sur les gestion- C’est chose faite depuis le 30 juillet dernier, du moins pour qu’un nombre suffisant de pays tiers puisse en bénéficier afinnaires de fonds alternatifs (AIFM) à des gérants de pays tiers. certaines juridictions, dont la Suisse. Outre cette dernière, de ne pas provoquer de distorsion de concurrence. Un avisPour mémoire, le passeport européen n’est à ce jour octroyé l’ESMA s’est pour l’heure limitée à la question d’une éventuelle définitif de la Commission sur la question n’est pas encorequ’aux gestionnaires de fonds agrémentés et établis au sein de extension dudit passeport aux Etats-Unis ainsi qu’à Singapour, connu et nul doute que les représentants de l’industrie suissel’Union. Le passeport européen permet à une société de gestion Hong-Kong, Jersey et Guernesey. Or, à ce jour, seule la Suisse des fonds opèrent dans l’ombre pour accélérer ce processus.européenne, ayant obtenu un agrément par l’autorité de son et les deux Îles anglo-normandes ont trouvé grâce aux yeux de Il y a toutefois fort à parier que la Commission décide… de nepays d’origine, d’exercer ses activités dans toute l’Union euro- l’ESMA, ce dont nous pouvions a priori nous réjouir. En effet, si rien décider… jusqu’à nouvel avis de l’ESMA sur l’éventuellepéenne ou dans un Etat partie à l’accord sur l’Espace la réponse de l’ESMA sur les Etats-Unis, Hong-Kong et Singapour applicabilité d’une telle extension à d’autres Etats tiers, dontéconomique européen (EEE), moyennant une simple procédure nécessite des examens plus approfondis, la dernière réserve les trois recalés du premier tour, ce qui serait un comble pourde notification dans les pays concernés. identifiée par l’ESMA concernant la Suisse devrait tomber au la Suisse, laquelle n’a pas ménagé ses efforts en vue de montrerSi la question de l’extension dudit passeport européen à 1er janvier 2016. Cela fait, plus aucun obstacle ne devait, en pate blanche aux autorités européennes.des sociétés de gestion de pays tiers avait bien été envisagée théorie du moins, empêcher la Suisse de voir ses sociétés de Si la question n’est pas encore vitale, nul doute que la suppres-par le législateur européen au moment de l’adoption de la gestion bénéficier du droit de solliciter un passeport européen. sion attendue en 2018 des régimes de placements privés devraitDirective AIFM, elle avait en revanche été reportée au plus tôt Mais un écueil subsiste encore, et pas des moindres: l’extension commencer à alarmer les acteurs suisses de l’asset managementen 2015 et soumise à la condition de l’émission d’un préavis éventuelle du passeport doit être soumise à la Commission alternatif. En ces temps d’incertitudes réglementaires et defavorable de l’ESMA notamment en termes d’équivalence européenne, laquelle est supposée adopter un acte délégué dans politique des petits pas, il convient toutefois de prendre chaqueréglementaire et de protection des investisseurs. Ainsi, à l’heure un délai de trois mois suivant la publication par l’ESMA de ses bonne nouvelle pour ce qu’elle est. De là à espérer que lesactuelle, les gérants de pays tiers souhaitant distribués leurs recommandations, conformément au modus operandi prévu par barrières protectionnistes européennes ne s’appliquent plus àfonds alternatifs auprès de clients sur sol européen doivent la directive elle-même. l’avenir aux acteurs suisses de l’industrie des fonds? Il est tou-toujours se soumettre aux régimes disparates de placement S’il est d’usage en la matière que le préavis de l’ESMA soit jours permis de rêver. Les chasses gardées européennes que sontprivé nationaux – et encore lorsqu’un tel régime existe –, étant suivi par la Commission, un éventuel biais politique n’est pas à encore notamment les labels UCITS et Mifid sont néanmoinsprécisé que ces régimes devraient disparaître dès 2018. Le délai exclure. Dans ce contexte, les autorités européennes semblent toujours là pour nous rappeler la dure réalité, ceci quoi qu’end’examen de l’ESMA prévu par la Directive AIFM arrivant à ne pas considérer l’avis de l’ESMA comme un document final et dise la Directive AIFM. 

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PAGE 23. Indices | | Octobre 2015 | Produits financiersLes alternatives à la détention de cashLes investisseurs continuentde laisser une part de leurs cher euro-franc par la BNS. On peut associer à Les options d’actifs la plus appropriée, car elle permet d’of-actifs en cash. Ce choix présente cet argument la situation de taux négatifs où se constituent frir des structures avec un couple rendement/ris-cependant des limites. trouve le franc et qui s’annonce durable. d’excellents que le plus adapté à une alternative au cash. A Quelles seraient dès lors les alternatives au cash outils pour l’inverse, le niveau des taux en francs et le mar-Aude Perrotin, Johan Thomyris et quels seraient les placements susceptibles de construire un ché des options sur taux ne permettent pas deCo-responsables de la distribution des produits structurés satisfaire un tel investisseur? L’objectif premier investissement proposer de produits attractifs en francs. Idem d’une solution alternative au cash serait bien sûr adapté à chaque pour les matières premières, dont les niveaux deUen Suisse Romande, Credit Suisse la protection du capital. On peut y ajouter ensui- stratégie. volatilité sont aujourd’hui trop élevés, et donc ne des conséquences directes te un rendement légèrement supérieur aux taux trop risqués ici. de la crise que traversent ac- du marché (taux d’intérêt swap ou taux sans ris- L’idée est de proposer un produit à barrière très tuellement nos économies mo- que), c’est-à-dire au-dessus de zéro, sachant qu’il basse type barrier reverse convertible ou autocal- dernes est de laisser de côté les faudrait couvrir les frais de courtage d’une éven- lable barrier reverse convertible. Le capital n’est actifs risqués. Plus que jamais, tuelle opération. Enfin, cette alternative doit être pas garanti, le produit offre seulement une pro- les investisseurs ont tendance liquide, les actifs devant rester disponibles. Ces tection conditionnelle matérialisée par une bar-à laisser une part de leurs actifs en cash, que ce objectifs dessinent le profil d’un investissement rière de protection du capital. Techniquement,soit dans les portefeuilles ou en déposant leurs sécuritaire. le client est toujours exposé au risque de baisseavoirs dans les banques, au détriment d’autre for- Les options représentent d’excellents outils pour des marchés actions. Cependant, dans les faits, lemes de placement. A l’origine de ce phénomène construire un investissement adapté à chaque niveau de la barrière est si bas, qu’il faudrait unefigurent, au niveau économique, la combinaison stratégie. Les produits structurés seront donc de baisse très significative des marchés actions pourd’une croissance molle, d’une inflation faible et parfaits candidats dans la recherche d’alternatives que le capital de l’investisseur soit impacté.de taux d’intérêts très bas (voire en territoire né- au monétaire. Logiquement, on se tournera vers A titre d’exemple une barrier reverse converti-gatif) et dont la remontée est plus qu’incertaine; les produits structurés qui limitent au maximum ble sur indices Eurostoxx 50, S&P 500 et SMIet du côté des marchés financiers, la forte corré- le risque de perte du capital, tels que les produits avec une maturité de 1 an, en francs, dotée d’unelation entre les classes d’actifs, les mouvements à capital garanti. barrière américaine de 49%, paierait un couponde volatilité, ou même encore les mouvements Construire un produit avec une garantie en ca- de 3.25% p.a. L’investisseur est donc protégéinattendus, telle que la réaction des bourses pital de 100% est effectivement la meilleure jusqu’à 51% de la baisse sur ces indices. Pourmondiales suite au récent crash chinois. Dans ce manière d’éliminer le risque de perte en capital. que le capital de l’investisseur soit impacté, ilcontexte, l’investisseur conservant ses actifs en Dans le contexte actuel cependant, le niveau des faudrait qu’au moins un des indices descendentcash cherche tout simplement à minimiser le ris- taux d’intérêt, bas ou négatifs, rend l’opération au niveau de sa barrière de protection de 49%.que de perte de son capital. délicate. En effet. pour garantir le capital, les Cela reviendrait à ce que l’Eurostoxx retombe àCe choix présente cependant des limites. En banques utiliseront une obligation zéro coupon. 1551 points (niveau pas observé depuis décem-cas d’inflation par exemple, le cash n’est pas la Le prix de celle-ci résulte du discount des taux bre 1995), que le SMI descende à 4254 pointsmeilleure option. En particulier si le franc suisse d’intérêt sur la période voulue. Par exemple, avec (niveau pas observé depuis mars 2003), et que levient à se déprécier après les niveaux records vus des taux swap 5 ans en franc suisse à -0.35%, une S&P 500 chute à 928 points (niveau pas observécette année, suite à la suppression du taux plan- obligation zéro coupon 5ans en franc suisse coûte depuis juin 2009). 101.77%. Le constat est mathématique: plus les Ce niveau de barrière de protection du capital taux sont hauts, moins l’obligation zéro coupon permet de contenir à un niveau très réduit le ris- coûte cher et donc plus le prix du produit struc- que de perte en capital tout en offrant un cou- turé à capital garanti est faible. L’inverse est éga- pon bien supérieur aux rendements du marché lement vrai, ce qui s’applique malheureusement monétaire. De plus, les banques émettrices de ce aujourd’hui. Il est donc quasiment impossible type de produits offrent quasi-systématiquement d’offrir ce type de produit. un marché secondaire, l’investisseur pouvant re- Une solution serait de se tourner vers les pro- vendre sa position au prix du marché s’il souhaite duits à barrière. Le marché actions serait la classe récupérer les liquidités investies initialement. Bonnes performances et coûts raisonnablesLes résultats de la premièreétude détaillée sur les structurés également la façon d’utiliser les produits pour Total Expense Ratio préférences des investisseurs suisses. Ils pré-relèvent qu’au moins 80% déployer une idée d’investissement économique fèrent donc investir dans les barrier reverseont des rendements positifs tout en respectant un délai de lancement court à Le Total Expense Ratio (TER) convertibles en actions, dans les certificats trac-sur la période 2008-2014. la fois sous des conditions normales de marché exprime la différence entre kers et également dans les produits structurés et sous pression. le prix d’émission et le juste de protection du capital. Les préférences des Georg von Wattenwyl Au contraire des mythes et des présomptions prix des composants, ce qui investisseurs d’autres pays divergent quant à la Président de l’Association Suisse qui circulent concernant cette branche, l’analyse facilite les comparaisons valeur sous-jacente et au rendement. Les motifs prouve de manière scientifique que les produits entre produits. Toutefois, le comportementaux jouent un rôle majeur dansL Produits Structurés (ASPS) structurés enregistrent des performances positi- chiffre ne correspond pas à les décisions d’investissement. es coûts, la performance et l’effi- ves sur la période étudiée, à des coûts raisonna- la marge de l’émetteur ou Les événements de janvier montrent que ces cacité des produits structurés font bles. Plus de 80% ont montré une performance à la somme de la marge de interventions dans le marché permettaient de l’objet de tant de présomptions positive lors de 3 dernières années. Globalement, l’émetteur et des frais de nombreuses opportunités d’investissement. Sui- qu’une réponse fondée s’imposait l’étude a révélé des rendements médians positifs distribution et de structure. te aux décisions de la BNS et de la BCE, divers – nécessitant une étude scientifi- compris entre 5% et 15% par an dans des condi- La marge de l’émetteur exemples démontrent des opportunités d’inves- que et académique du marché pour tions normales de marché. L’année 2009 s’est attendue est inférieure et tissement sur le long terme tandis que d’autrespouvoir les démystifier. Par conséquent, le Swiss révélée particulièrement fructueuse avec des va- ne peut être évaluée qu’à la existent seulement pour une courte durée. On yFinance Institute (SFI) a été mandaté par l’Asso- leurs médianes se situant autour de 19% à 31%. maturité du produit. trouve ainsi des barrier reverse convertibles avecciation Suisse Produits Structurés (ASPS) pour Les coûts supportés par les investisseurs à l’émis- une barrière très basse et un coupon de 1% à 2%.mener une étude – la première en son genre sion se situent, pour les produits structurés les Les produits structurés offrent des possibilitéspour le marché suisse – visant à promouvoir de plus appréciés, de 0,3% à 1,7% par an en fonction d’investissement intéressantes notamment dansla transparence concernant les performances, les du type de produit. L’étude vient ainsi éclaircir la un environnement incertain aux taux négatifs.coûts ainsi que les opportunités d’investissement question du coût des produits structurés en per- Grâce à leur flexibilité, ils permettent de trouverdes produits structurés. mettant de le comparer au coût des fonds de pla- des solutions de placement adaptées à tous les20.000 produits ont été analysés par trois pro- cement et des ETF. Les coûts exprimés en Total profils de risques, même dans les marchés exi-fesseurs de renom et indépendants s’agissant de Expense Ratio (TER) incluent la marge nette et geants et à court terme. Contrairement aux in-leur performance sur la période 2008-2014, inté- tous les frais de production et distribution. vestissements classiques, les structurés peuventgrant ainsi la dernière crise financière mondiale Les frais associés à la garantie de la promesse de s’employer quelle que soit la perspective du mar-et la crise de la dette en Europe en 2011. De plus, paiement ont tendance à augmenter avec la com- ché. Bien utilisés, ils permettent de s’adapter àles auteurs ont évalué les coûts pour les investis- plexité du profil de remboursement. Les certifi- n’importe quel profil de risque en utilisant toutesseurs à l’émission, entre 2012 et 2015, avec un cats trackers sont les moins cher avec un TER catégories d’investissement. Les cours normale-échantillon de 7275 produits. L’analyse aborde médian de 0,3% par an, suivis par les certificats ment actualisés en permanence garantissent une de protection du capital avec 0,6% p.a. Les cer- liquidité élevée de ces produits qui ont montré, tificats bonus se situent au milieu avec un TER sur des marchés turbulents, qu’ils offraient plus médian de 1% par an. Le TER médian des cer- de liquidités que les autres investissements. tificats discount s’élève à 1,4% p.a. juste avant L’étude représente donc une nouvelle étape en ter- les fameux barrier reverse convertibles avec un mes de transparence et confirme de façon scienti- TER médian de 1,7%. fique le fait que les produits structurés offrent des L’étude a aussi analysé le comportement et les solutions d’investissement performantes. 

PAGE 24. Indices | | Octobre 2015 | Produits financiersPour participer à la tendance fintechLa mutation du numérique fait Un nouvel des économistes ont pour mission de déceler les celui-ci confirme déjà la position dominante desnaître de nouveaux prestataires indice recherche prochaines tendances technologiques. La Bourse Etats-Unis dans le domaine des fintech. Parmide services financiers. Les de façon suisse est également à l’origine de Paymit, une les onze entreprises américaines retenues, oninvestisseurs peuvent participer systématique solution de paiement mobile. Plus de 100.000 retrouve par exemple Fiserv, un fournisseur deau potentiel de ce jeune secteur. LES PLUS GRANDES utilisateurs ont déjà téléchargé cette application solutions informatiques pour le secteur financier ENTREPRISES depuis son lancement au mois de mai, transfor- coté à la Bourse technologique Nasdaq. Robin Lemann COTÉES DU mant ainsi leur smartphone en porte-monnaie Si cette entreprise fondée en 1984 dans le Responsable Public Distribution Suisse domaine. numérique. Outre les transactions simples et Wisconsin reste largement inconnue des investis- rapides avec d’autres participants, qui existent seurs suisses, il en va tout autrement de Temenos.MUBS Investment Bank CAPITAL-RISQUE MONDIAL DANS DES SOCIÉTÉS déjà, l’application devrait bientôt permettre Le spécialiste genevois des logiciels bancaires édias, télécommunications, FINTECH, EN MILLIARDS DE DOLLARS US également de régler ses achats sans espèces dans compte parmi les sept entreprises européen- mobilité ou commerce de les magasins ou en ligne. nes composant l’indice Solactive FinTech Total détail – la numérisation 2008 2009 2010 2011 2012 2013 14 Et ce n’est là qu’un exemple de l’énorme dyna- Return. Début février, Temenos et Polytech Ven- croissante bouleverse de 12 mique du domaine de la fintech. Il n’est donc pas tures ont créé la coentreprise Fusion. Tout com- nombreux domaines de 10 surprenant que cette tendance touche désormais me dans le cas de l’initiative de SIX précédem- l’économie. Dans le secteur 8 aussi le marché des capitaux. Les financements ment évoquée, il s’agit d’un incubateur fintechbancaire, on parle souvent de fintech. Ce terme 6 mondiaux de capital-risque dans le secteur aug- qui a pour objectif de réunir de jeunes poussesdésigne l’utilisation intelligente des technologies 4 mentent à une vitesse effrénée (voir le graphique). du monde entier. Fusion doit entamer son exploi-modernes dans le domaine des services financiers. 2 En bourse également, le nombre des entreprises tation opérationnelle cet automne. D’ailleurs, laOutre les produits bancaires traditionnels comme 0 intéressantes ne cesse de croître. composition de l’indice n’est pas gravée dans lela tenue de compte, l’octroi de crédits, le place- Toutefois, dans ce secteur économique naissant, marbre. Deux fois par an, ses composantes sontment d’argent ou les assurances, ces technologies 2014 il est tout sauf simple pour les investisseurs de vérifiées et, le cas échéant, adaptées et à nouveaucouvrent également les systèmes de paiement choisir les titres les plus prometteurs. C’est ici équipondérées. Entre ces examens, qui ont lieu enmobile, les monnaies virtuelles et le financement Source: Accenture and CB Insights qu’intervient le Solactive FinTech Total Return mars et en septembre, une règle dite «fast entry»participatif ou «crowdfunding». Certes, le métier Index. Ce nouvel indice recherche de façon permet d’intégrer à tout moment une nouvellede la banque ne s’en trouve pas réinventé, mais, systématique les plus importantes entreprises entreprise, par exemple dans le sillage d’unegrâce à l’utilisation de méthodes d’analyse mo- cotées du secteur. Pour être intégrée dans l’indice, entrée en bourse. De cette façon, l’indice tientdernes – les Big Data – il peut être encore mieux une entreprise doit réaliser une part importante compte du dynamisme particulier du secteur.adapté aux besoins des utilisateurs individuels. de ses activités dans le domaine fintech. Elle doit, L’indice Solactive FinTech Total Return offreLa tendance fintech ne s’est pas arrêtée aux de plus, répondre à des critères stricts concernant une représentation transparente et diversifiéefrontières de la Suisse. Ainsi, à Zurich, le coup les données boursières. Lors de son admission des titres du domaine fintech les plus importan-d’envoi vient d’être donné pour l’incubateur F10, à l’indice, elle doit présenter une capitalisation tes et les plus liquides. Les investisseurs convain-un centre d’innovation lancé par SIX: des spécia- boursière d’au moins 250 millions de dollars cus du potentiel de croissance du secteur peuventlistes de l’informatique, des programmateurs et américains et le volume de négoce quotidien acquérir des certificats tracker qui reproduisent moyen doit atteindre au moins un million sur fidèlement le nouvel indice référence, sans limi- une période de trois mois. tation de durée. Grâce à l’approche de rendement Les vingt entreprises les plus importantes en ter- total, les investisseurs peuvent de plus bénéfi- mes de capitalisation boursière qui répondent à cier des éventuelles distributions de dividendes. ces critères sont retenues par Solactive SA pour Les distributions des entreprises incluses sont composer l’indice. Dans sa composition initiale, réinvesties nettes dans l’indice. Les freins se desserrent pour les ABSLes fondamentaux robustes La Banque la détention de créances titrisées, et ce afin de investisseurs. A ce titre, il est significatif de voirde ces actifs et l’assouplissement Centrale refléter une révision à la hausse du niveau de la BCE acheter en ce moment même de grandesdu cadre règlementaire assurent Européenne risque perçu. Avant que l’introduction de la quantités d’ABS libellés en euro par le biais dele retour en grâce des Asset plaide pour nouvelle réglementation d’assurance Solvabilité son programme d’assouplissement quantitatif.Backed Securities européens un plus grand II ne vienne sensiblement étouffer la demande, En tant que gros acheteur insensible aux prix, laauprès des institutionnels. volume les assureurs représentaient habituellement en- BCE a eu un effet immédiat sur le marché: les d’émissions tre 30% et 40% de l’ensemble des acheteurs euro- spreads ou les rendements des ABS libellés en d’ABS. péens d’ABS. euro se sont significativement contractés, en par- Les instruments de créances titrisées étaient ticulier aux Pays-Bas et dans les pays de l’Europe Patrick Janssen considérés comme très sûrs jusqu’à l’effondre- périphérique comme l’Espagne ou l’Italie. ment du marché américain hypothécaire des La Commission Européenne s’est égalementL Gestionnaire ABS M&G Investments «subprimes». Cet effondrement a entraîné pour attelée à l’allègement du fardeau pesant sur les a renaissance du marché européen les ABS émis aux Etats-Unis une forte augmen- ABS européens. La mise à jour de Solvabilité des titres adossés à des actifs (Asset tation des défauts, propageant l’impact systémi- II visera notamment à réduire les charges en Backed Securities ou ABS) s’ac- que de la crise immobilière aux banques et aux capital imposées aux ABS de grande qualité qui célère, ce qui ouvre de véritables marchés financiers. offrent un haut degré de sécurité et de transpa- opportunités d’investissement Cependant, les ABS européens se sont beaucoup rence. En mai, la Commission a pu achever une pour les caisses de pension et les mieux comportés que leur homologues améri- consultation menée auprès des professionnels ducompagnies d’assurance suisses. Visant à alléger cains. Ils n’ont enregistré que de très faibles taux secteur et axée sur la façon d’améliorer encore leles restrictions pesant sur la classe d’actifs depuis de défaut aussi bien pendant qu’après la crise. cadre réglementaire. Le nouvel intérêt des com-sa chute lors de la crise financière, de nouvelles Selon Standard & Poor’s, le taux de défaut cu- missaires européens à mettre sur pied une unioninitiatives lancées par les régulateurs financiers mulatif des ABS européens déjà en circulation des marchés de capitaux en Europe a donnéet la Banque Centrale Européenne, participent à la mi-2007 était tout juste supérieur à 1,5% en l’impulsion nécessaire à ces initiatives.en effet à la réhabilitation de ces actifs. décembre 2013, soit un niveau environ 12 fois Cependant, la coordination imparfaite entre lesC’est une bonne nouvelle pour les investisseurs moins élevé que pour les ABS américains. organes de régulation continue d’induire uneinstitutionnels. Les ABS peuvent leur offrir Les fondamentaux robustes des ABS européens demande et un comportement des prix spéci-des performances attrayantes, adossées à des ont donc permis aux investisseurs qui n’étaient fiques à chaque émission pour les investisseurstaux variables, des niveaux de sécurité parmi pas contraints par les règles prohibitives de capi- européens en ABS. Le Comité de Bâle est de sonles plus élevés qui soient sur les marchés du tal de bénéficier de performances satisfaisantes. côté soucieux de conserver des règles de capitalcrédit ainsi qu’une diversification satisfai- Les ABS européens offrent généralement des ren- strictes encadrant les banques.sante par rapport aux emprunts d’Etat et aux dements plus élevés en contrepartie d’une qualité A terme, nous pensons qu’une réglementationobligations d’entreprises. de crédit comparable, si ce n’est meilleure. bienveillante et harmonisée sera essentielle pourDepuis la crise, les autorités financières ont Or, le cadre réglementaire commence à s’adou- acter le redressement du marché des ABS euro-imposé des charges en capital punitives sur cir. Il devient de plus en plus clair que les ban- péens. Au final, il s’agit ni plus ni moins de stimu- ques ont grand besoin des ABS aujourd’hui pour ler l’économie continentale. Il vaut donc mieux libérer des capitaux et les réinjecter dans l’éco- que la tendance actuelle se poursuive, et qu’un nomie réelle. La Banque Centrale Européenne plus grand nombre d’investisseurs institution- plaide d’ailleurs pour un plus grand volume nels se voient offrir l’opportunité de profiter des d’émissions d’ABS, acompagné de l’allégement rendements exceptionnels induits par des fonda- de la réglementation qui pèse à ce jour sur les mentaux de marché encore mal appréciés. 

PAGE 25. Indices | | Octobre 2015 | Produits financiersLe potentiel de la connectivité automobileLes voitures intelligentes changer de marque de voiture selon les fonctions Un véhicule a permis de se hisser au premier rang mondial.offrent toujours plus de sécurité de connexion proposées. Le potentiel commercial sur cinq sera Le sous-traitant allemand explore les questionset de divertissement dans mondial des solutions Internet pour le transport connecté touchant à l’avenir de la mobilité et développeun monde connecté. Elles individuel est donc immense. Selon les experts, à Internet des solutions pour la connectivité automobileouvrent la voie à de nouvelles les services «Connected Car» pourraient géné- d’ici 2020. dans tous les secteurs de la demande: c’est de làpossibilités d’investissement. rer jusqu’à 152 milliards de dollars de revenus dont provient l’essentiel de son chiffre d’affaires d’ici 2020. (Continental; juin 2015). Frédéric Rouiller Généralement, les constructeurs automobiles ne Qu’en est-il des acteurs de niche spécialisés dans Executive Director, Head Advisory produisent pas eux-mêmes les services de connec- le développement de logiciels, sous-traitants des & Distribution Financial Products Suisse tivité et font appel à des partenaires spécialisés. sous-traitants? Il s’agit en réalité d’une excellen- Les fournisseurs des solutions demandées sont te stratégie pour s’octroyer une bonne part duCRomande and Middle East,Vontobel souvent des entreprises de renom qui se sont gâteau. Ainsi, Mobileye, une entreprise ba- onduire, freiner, accélérer – la imposées avec succès dans ce segment lucratif. sée à Jérusalem, a fait parler d’elle avec des voiture peut aider le conduc- S’y ajoutent des sociétés technologiques spéciali- innovations comme les systèmes basés sur la teur dans ces manœuvres, voire sées dans la connectivité automobile. vision monoculaire, les systèmes sur puce et les même l’en «libérer». Avec un Les équipementiers automobiles étant les plus algorithmes de vision informatisée. chauffeur intégré, le déplace- exposés à l’essor de la connectivité, ils sont aussi Depuis quelques années, elle est numéro un mon- ment motorisé sera non seule- les mieux placés pour profiter de la dynamique dial dans le développement des systèmes d’aide àment plus sûr, mais aussi plus efficace et agréable. du marché. Continental est l’exemple type de la conduite. Mobileye fournit des solutions auxLe confort est le mot d’ordre. Comme un véhi- l’équipementier confirmé avec un bon position- sous-traitants comme Autoliv, Delphi et Magna.cule sur cinq sera connecté à Internet d’ici 2020 nement: l’entreprise côtée au DAX® a bâti sa Ses clients comptent les grands constructeurset que les conducteurs passeront en moyenne réputation sur les produits en caoutchouc souple, automobiles eux-mêmes, dont BMW, Volvo,50 minutes par jour dans leur voiture, les solu- notamment les pneus. Mais ce n’est pas ce qui lui General Motors et Hyundai.tions proposant information et divertissement Le Solactive Smart Cars Performance-Index àont le vent en poupe. PERSPECTIVES MONDIALES DU SECTEUR orientation internationale a été conçu pour lesAinsi, tout tourne autour de la gigantesque investisseurs qui souhaitent participer au poten-valeur ajoutée que créent les nouvelles technolo- En milliards de dollars US Gestion de mobilité Gestion du véhicule 160 tiel lié à l’essor de la connectivité automobile etgies. Selon une étude réalisée par une entreprise 140 investir dans les entreprises de ce secteur.de conseil en stratégie, la connectivité est même Confort Divertissement Sécurité 120 L’indice englobe jusqu’à 20 entreprises interna-devenue l’un des critères les plus importants lors 100 tionales actives dans la sous-traitance automobilede la décision d’achat d’une voiture. Assistance à la conduite 29% (CAGR) 80 et la technologie. Leur modèle d’affaires reposeD’après un sondage allemand réalisé en avril Taux de croissance annuel: 60 sur la production de technologies pour l’indus-2015, 67% des participants seraient même prêts à 40 trie automobile dans l’optique d’améliorer la 20 sécurité et le confort de conduite et de proposer des offres d’«infotainment» et de divertissement 0 intelligentes pendant les déplacements. L’indi- ce est adapté chaque année et les investisseurs 2015E 2016E 2017E 2018E 2019E 2020E peuvent s’y engager par l’intermédiaire d’un certificat de participation.  Source: Booz & Company, BI Intelligence Estimates; mars 2015Daniel Held LeadershipDirecteur, PI Management, Lutry*Le retour des valeurs dans le managementElles réapparaissent Les valeurs comme outils de management permet- les fortes, lorsqu’elles sont en contradiction avec ne les trouve pas; ce sont celles qui donnent ducomme un axe d’ancrage tent d’obtenir de bons résultats: la focalisation les valeurs véhiculées par l’environnement. Ces sens à notre action; ce sont celles qui peuvent sem-essentiel pour diriger sur des valeurs alignées avec la vision et la culture réactions sont à l’origine de conflits, tensions et bler triviales, mais qui sont toutes d’une exigencedans l’incertitude et historique, et sur les comportements associés, blessures multiples. S’adapter est alors impossible, absolue:la complexité. A une facilite la mise en œuvre de la stratégie, donne de car ce serait «renier notre ADN». Ceci signifie que  l’intégrité concerne la transparence et uneépoque où l’éthique la structure et de la cohérence à l’action managéria- nous perdons notre libre-arbitre, car ce sont les conscience propre;paraît en danger. le, favorise la responsabilisation des collaborateurs. valeurs qui décident à notre place. Il n’y a pas de  la confiance et le respect visent les fondements En définissant ce qui est acceptable et ce qui ne place pour de l’agilité ou de l’adaptation à l’autre, d’une relation équilibrée dans laquelle chacun l’est pas, ce qui est souhaité et ce qui ne l’est pas, à son contexte. Il y aura rupture ou fuite. Ceci exclut trouve sa place; on facilite la canalisation des énergies vers la vision tout contexte ambigu ou multiculturel.  le courage touche la capacité à aborder de front commune. Individuellement, chacun – manager et Si nos propres valeurs sont peu affirmées, et et de manière constructive les vrais problèmes et à collaborateur – peut se raccrocher à quelque chose qu’elles ont été calquées durablement sur celles décider; de concret, de rassurant, de structurant, de favora- de l’environnement, il est probable que nous nous  l’équité relève de la capacité à donner à chacun ble à un ancrage émotionnel. adapterons facilement au changement et à l’incer- les mêmes chances de réussir, en gérant les diffé- Ceci fonctionne extrêmement bien lorsque la vision tain, mais avec une action qui pourra passer parfois rences de personnalité et d’affinités. et la stratégie sont bien posées et mises en œuvre, pour opportuniste voire incohérente, qui rendra Chaque manager devra à l’avenir construire ou que la direction montre l’exemple et que l’envi- difficile la prise et l’acceptation des décisions et affirmer son identité professionnelle autour de ces ronnement connaît une certaine stabilité. Dans les pourra déstabiliser les équipes. valeurs, autour d’un réel projet et en ayant dépassé phases de tourmente, les organisations et cultures Dans les deux cas, un travail important sur nos pro- ses freins et ses peurs. Ceci lui permettra de garder qui sont restées trop longtemps en zone de confort pres valeurs en tant que vecteur de notre identité son cap et sa sérénité dans la tempête, de démon- et qui ont perdu leur agilité, sont violemment mises professionnelle s’impose. Ces valeurs visent à assu- trer de l’agilité sans perdre de son impact rassurant à mal. L’histoire est pleine d’exemples à ce sujet1. rer un ancrage, une cohérence et une authenticité et structurant. Et c’est tout le défi des prestataires, Les organisations réagissent mal et les individus qui dans la relation managériale, pour être le leader en développement du leadership ou en transition les composent encore plus mal. Parce que les points dont les collaborateurs ont besoin dans les phases de carrière, que de vous apporter des solutions qui d’ancrage ne fonctionnent plus et disparaissent. où ils se sentent vulnérables, parce que confrontés marchent vraiment sur ce terrain.  Et que les valeurs personnelles des individus à l’incertitude, à l’ambiguïté, à la complexité2. Cela entrent en jeu. On se rappellera que les valeurs ne implique du lâcher-prise pour ceux qui ont des (1) Nous nous référons p.ex. au livre «In search of excellence», sont pas du domaine du rationnel, parce qu’elles valeurs qui les dominent, et la construction d’une de Peters & Waterman (1982) et à la désintégration du groupe relèvent d’un ordre supérieur, qui définit ce qui identité et d’une cohérence pour les autres. «Swissair». (2) Ce qu’on appelle un environnement VUCA est juste et bon, vrai ou faux. Voyons comment Les valeurs clés qui semblent faire la différence (Vulnerability, Uncertainty, Complexity, Ambiguity). cela se manifeste. aujourd’hui pour un leadership authentique et im- Si nos propres valeurs sont très fortes, elles sont pactant sont l’intégrité, le courage, la confiance, le * Directeur du cabinet PI Management, Empowering for Change, inscrites dans nos cellules et dans les program- respect et l’équité. Ces valeurs sont celles que nous spécialisé dans l’évaluation et le développement des talents et mes de notre cerveau reptilien. Elles risquent de cherchons chez l’autre, pour être content de l’avoir l’accompagnement du changement, Partenaire Savilleconsulting conduire à la rupture par des réactions émotionnel- comme manager ou qui nous font partir lorsqu’on pour la Suisse – www.piman.ch

PAGE 26. Indices | | Octobre 2015 | EntretienKarl-Friedrich ScheufeleNous avons réduit nos coûts et introduit un geldes recrutements en raison de la hausse du francEn pleine crise horlogère, alors que les exportations suisses de montres marquent le pas, notamment en raison du franc fort, la Maison Chopard, qui talonne Cartier et Bulgari, au panthéon des grands noms de la bijouterie et de l’horlogerie, vient de s’offrir le luxe de lancer une nouvelle marque de montres de prestige destinées aux collectionneurs, les chro-nomètres Ferdinand Berthoud, du nom d’un Neuchâtelois émigré à Pariset devenu horloger du Roi peu avant la Révolution française. Même s’ilne s’agit que d’investir un marché de niche, ce lancement témoigne d’unecertaine confiance en l’avenir.Contrairement à d’autres maisons horlogères suisses qui ont réduit leurseffectifs ou qui s’apprêtent à le faire, le groupe genevois, qui emploie plusde 2000 collaborateurs à travers le monde, dont 900 en Suisse, n’envisagepas de licenciements pour réduire ses coûts fixes pendant cette période deturbulences. En l’absence de visibilité à moyen terme, Chopard a cepen-dant gelé les recrutements et initié un programme de réduction des coûts,reportant notamment des investissements prévus, comme la constructiond’un nouveau site de production à Meyrin, près de Genève. Ce qui dansl’immédiat ne change rien aux affaires de l’entreprise.Avec deux lieux de production en Suisse, à Meyrin et à Fleurier, dans lecanton de Neuchâtel où il a trois entités, Chopard a investi des sommesimportantes pour intégrer verticalement toute la chaîne horlogère, de laproduction de mouvement à la distribution. Cela lui permet de préserverson indépendance. De plus, le groupe déploie toujours une activité de pro-duction de bijoux et de chaînes en Allemagne, à Pforzeihm, berceau de ladynastie Scheufele, qui a repris la marque de montres genevoise dans lesannées 60.Comment percevez-vous la situation actuelle dans l’horlogerie, la bijouterieet la haute-joaillerie, les trois domaines dans lesquels se distingue la marqueChopard?Depuis le début de l’année, le marché est, dans notre domaine, principale-ment perturbé par la force du franc suisse, qui s’est fortement apprécié parrapport à l’euro. Ceci a nécessairement engendré des hausses de prix dansla zone euro et des ajustements en Asie, notamment à Hong Kong et enChine. Toutes les entreprises horlogères sont loties à la même enseigne. Ily a aussi, dans ce contexte, un manque de visibilité en ce qui concerne lesdétaillants. Les distributeurs et les revendeurs font preuve d’une prudencegénéralisée. Nous constatons un peu partout dans le monde un manque devolonté d’investir à l’avance. La bijouterie et la haute-joaillerie sont un peumoins touchées par ce phénomène de monnaie.L’horlogerie de luxe et la haute-Joaillerie sont-ils des secteurs sensibles à unehausse des prix ou au contraire cela rend-il ces produits encore plus exclusifs?Le secteur du luxe pratique des prix élevés. Dans le haut du segment, lesclients sont moins sensibles aux prix des objets d’exception dont ils fontl’acquisition. Néanmoins, il y a tout de même une sensibilité au prix lors-qu’il s’agit de nos produits d’horlogerie d’entrée de gamme. Aujourd’hui,avec l’envolée du franc, ils sont devenus encore une fois plus cher pour laclientèle européenne. C’est une préoccupation importante pour nous, maiségalement pour une bonne partie de nos collègues horlogers.Certaines entreprises horlogères suisses ont annoncé des licenciements pourfaire face à une baisse des ventes. Est-ce également votre cas?Non. Nous ne parlons pas de licenciements. Cela n’est pas à l’ordre du jourchez Chopard, nous avons en revanche introduit un gel des recrutements.Cependant, nous avons réduit nos coûts d’une manière ou d’une autre etnous sommes aussi extrêmement prudents par rapport à nos projets d’in-vestissements. Nous suivons évidemment l’évolution de la situation demois en mois. Ce qui est tout à fait normal dans une période turbulente.Ressentez-vous également une baisse ou un tassement des ventes? Karl-Friedrich Scheufele. CEO de ChopardA fin août 2015, les ventes se situent légèrement en dessous du niveau de 1958 Naissance en Allemagne. À 15 ans, il intègre l’Ecole Internationale de Genève, avant un apprentissage2014, ce qui est malgré tout un bon résultat, mais notre profitabilité accuse d’orfèvre chez un joaillier genevois. Il étudie ensuite le commerce international à HEC Lausanne.une baisse. Il est à noter que nous consolidons nos ventes évidemment enfranc suisse. 1988 Conclut le premier partenariat avec le monde de l’automobile. Chopard devient le chronométreur officiel de la «Mille Miglia» en Italie.Vous vendez davantage de montres et de bijoux que l’an dernier, mais cetteactivité est moins profitable. Pourquoi? 1996 Crée Chopard Manufacture, qui emploie aujourd’hui près de 160 personnes et produit plus de 4.500 mouvements L.U.C par année entièrement réalisés et décorés à la main.Nous avons décidé de ne répercuter que partiellement la hausse du francsur nos clients. Nous pouvons donc parler d’une subvention de nos ventes 2001 Partage depuis cette date la présidence du Groupe Chopard avec sa sœur Caroline Scheufele.dans la zone euro. Avec plus de 2000 collaborateurs dans le monde, le groupe est présent dans 124 pays et dispose de 162 boutiques et 1500 points de vente.Pourquoi avez-vous pris la décision de ne pas répercuter la hausse du franc survos prix en Europe? 2008 Création de «Fleurier Ebauches», qui vise à produire 15.000 mouvements mécaniques par année. 2015 Lancement de «La Chronométrie Ferdinand Berthoud» en septembre. 

PAGE 27. Indices | | Octobre 2015 | Entretien Karl-Friedrich ScheufeleNous n’avons pas jugé opportun de renchérir encore une fois nos produits, coûteuse renforce-t-elle également votre indépendance?parce que les clients européens ont subi d’importantes hausses à maintesreprises. Car, rappelons-le, l’euro se situait à un moment donné à 1,60 Nous avons effectivement investi des montants importants pour une ver-franc, puis est tombé progressivement à 1,30 franc et ensuite jusqu’à la pa- ticalisation de notre capacité de production. Un des pas importants a été larité. Il y a donc déjà eu plusieurs augmentations successives pour la clien- fondation de Chopard Manufacture à Fleurier il y a presque 20 ans. Com-tèle européenne. C’est pourquoi nous sommes extrêmement prudents. Les me nous disposions déjà de toute la partie habillage intégrée, nous nousproduits d’entrée de gamme doivent rester, entre guillemets, abordables. retrouvons par conséquent aujourd’hui avec un très bon degré d’indépen- dance également dans la partie manufacture de mouvements en propre.Constatez-vous une différence entre l’horlogerie, la bijouterie et la joaillerie? Vous ne dépendez donc plus de SwatchGroup comme les autres horlogers pour vous fournir en mouvements puisque vous les produisez vous-mêmes?Le marché de la bijouterie se porte relativement bien, comme celui de lahaute joaillerie. En réalité, cela dépend des zones géographiques. La pro- Nous nous fournissons toujours chez SwatchGroup pour certains mouve-blématique des hausses et différences de prix entre les zones géographi- ments mécaniques ainsi que des mouvements à quartz. SwatchGroup estques concerne avant tout l’horlogerie. un fournisseur de longue date et très sérieux, avec lequel nous entretenons d’excellentes relations. Cependant, la part de mouvements mécaniquesY-a-t-il des marchés moins sensibles aux prix que d’autres, notamment propres de notre assortiment augmente chaque année.les États-Unis où le dollar s’est apprécié? Pourquoi avez-vous encore besoin de SwatchGroup?Les États-Unis se sont repris, effectivement. Chopard y est relativementbien représenté. Aux Etats-Unis, nous avons ouvert un bureau de distri- Cela prend beaucoup de temps pour être capable de produire suffisammentbution depuis 1976. Je faisais mes débuts chez Chopard. Et comme j’ai de calibres de mouvements différents. Je vous donne un exemple. Nouseffectué de nombreux voyages aux États-Unis, je connais bien ce marché sommes en train de développer un nouveau mouvement automatique deoù nous disposons de près de 100 points de vente aujourd’hui, y compris petite taille pour équiper des montres dames. Ce type de calibre nous man-quatre boutiques. Nous sommes sur le point d’ouvrir une cinquième bou- quait jusqu’ici et en 2017, lorsque ce mouvement sortira des ateliers, noustique à Houston. Au Moyen-Orient, certaines régions comme Dubaï sont commencerons graduellement à équiper également les montres dame deégalement repartis à la hausse. En revanche, nous avons connu, comme nos collections. Je vous rappelle qu’il faut compter en moyenne cinq anstoute l’horlogerie suisse, une forte baisse en Russie, en Ukraine et dans les pour développer un nouveau mouvement avec une approche industrielle.pays voisins, qui étaient tous d’importants marchés. Par rapport à notre production actuelle d’environ 80.000 montres par an, ce ne serait pas rationnel d’essayer de couvrir tous nos besoins à l’interne.L’industrie horlogère suisse a connu dix années de résultats record. Le tasse-ment actuel des exportations est-il plus facilement absorbable en raison de Vous avez augmenté la proportion de montres pour hommes. L’image de Cho-cette forte expansion ou bien vous fragilise-t-il en raison d’importants investis- pard était-elle trop centrée sur les femmes?sements consentis pour répondre à la hausse de la demande? Auparavant, les montres dames étaient effectivement l’une des spécialitésTout d’abord, on peut constater que notre industrie s’est très bien reprise de Chopard, et elles le sont toujours, notamment avec les gammes Happydepuis la crise de 2009; celle-ci a été forte, mais plus brève. Aujourd’hui, Diamonds et Happy Sport. Aujourd’hui, l’offre est plus équilibrée avec desnous vivons une nouvelle période de tassement. Elle dure depuis quasiment produits intéressants pour messieurs. Depuis une vingtaine d’années, nousle début de l’année. Il y a plusieurs gros nuages à l’horizon, et la difficulté, avons créé des lignes dans ce but, notamment dans le sport avec la collec-c’est qu’ils arrivent en même temps. Ainsi, la situation est plus difficile en tion Mille Miglia et, dans la haute horlogerie, les mouvements LUC.Asie, parce que le gouvernement chinois a lancé une campagne anti-cor-ruption, qui se rajoute aux problèmes de monnaies. Plusieurs autres mar- Votre sponsoring se diversifie aussi ? Vous réalisez no- Nous avons reportéchés sont également sous tension, comme indiqué précédemment. tamment la Palme d’or du Festival de Cannes, ce qui vous des investissements donne une visibilité mondiale pour la partie féminine, et comme l’ouverturePour aborder la tempête, vous avez pratiqué le cost-cutting. Quel type de coûts vous soutenez des courses automobiles, ce qui contribue à de boutiques ou unavez-vous réduit? la notoriété de vos montres hommes. projet de constructionD’abord, nous avons reporté certains investissements. C’était une pre- Effectivement. Dans la bijouterie-joaillerie, le sponso-mière étape. Ensuite, nous avons aussi supprimé certains événements en ring du Festival de Cannes contribue beaucoup à notrecommunication. De nombreuses mesures peuvent être prises sans que cela visibilité mondiale. Pour la partie sportive, plutôt mes-ne change beaucoup de choses dans l’immédiat. Ainsi, certains projets sieurs, nous avons une réelle passion pour l’automo- à Meyrin. Certainsd’ouvertures de nouvelles boutiques cette année ont été reportés à l’an bile, surtout les événements «Classic Racing» tels que la coûts de productionprochain ou à plus tard. Nous avions également un projet de construc- Mille Miglia en Italie que nous soutenons depuis 1988.tion à Meyrin que nous avons également reporté. Dans l’immédiat, cela Récemment, nous avons débuté un partenariat avec ont aussi été réduits.ne change rien pour Chopard. Et nous restons très confiants quant aupotentiel futur de notre industrie, de notre métier et de notre marque en Porsche Motosport. L’an dernier, Porsche s’est relan-particulier. Je pense que si l’appréciation de l’euro se poursuit comme ces cée dans la course d’endurance dans le but de gagner àderniers temps, ce sera déjà une nette amélioration, car on le voit flirter nouveau les 24 heures du Mans. Et cette année, ils ont obtenu la premièremaintenant avec 1,10 franc. et la deuxième place au Mans. Le logo Chopard apparaît sur les voitures de courses. Nous collaborons aussi à des événements plus locaux à traversOutre le cost-cutting, avez-vous d’autres stratégies pour surmonter cette crise? le monde.Nous allons certainement adapter notre éventail afin de continuer à pro- Recevez-vous des offres de rachat de la part de grands groupes?poser des montres et bijoux d’entrée de gamme. Nous avons égalementtrouvé quelques moyens pour augmenter notre productivité afin de pou- Je ne peux pas le nier. Mais nous poursuivons notre chemin. Nous tenons àvoir réduire certains coûts de production. Ces périodes de crise permettent rester indépendants parce que notre famille éprouve une grande passion, etaussi de se dépasser et de se réinventer pour être plus créatifs. un grand intérêt aussi pour notre activité. Nous ne pouvons pas imaginer de ne plus travailler dans ce métier. D’autre part, il y a la prochaine généra-Votre réseau de 162 boutiques, dont 66 en propre et 96 en franchising, tion qui arrive et qui s’y intéresse également. Nous pensons qu’avec la tailleest-il un atout pour affronter cette période plus difficile? de l’entreprise aujourd’hui, nous sommes bien positionnés pour conserver notre indépendance. Nous souhaitons grandir de manière contrôlée et or-Notre réseau de boutiques est le résultat d’un développement sur 20 ans. ganique en favorisant toujours la qualité avant la quantité. L’indépendanceC’est un développement organique que nous avons entièrement autofi- reste néanmoins un de nos grands défis.nancé. Et c’est un atout en période de turbulences. Nous le constatonsaujourd’hui très clairement. Le réseau de boutiques contribue davantage Ne ressentez-vous pas la nécessité du soutien d’un grand groupe qui pourraità nos ventes que le marché des concessionnaires. Parce que justement ces investir plusieurs centaines de millions dans le développement de votre marquederniers se montrent plus prudents et n’ont pas nécessairement en stocks et doubler par exemple vos ventes?les produits recherchés par les clients. Non. Nous ne ressentons pas ce besoin. Surtout que j’estime que l’exclu-Ce réseau de boutiques vous permet-il de rester indépendant, grâce notamment sivité, la bien-facture, le savoir-faire et nos valeurs ne riment justementà des marges plus importantes? pas avec une production qui serait doublée. Je pense que pour l’instant nous avons une taille idéale, qui correspond bien au positionnement deLe réseau de boutiques fait partie de notre philosophie et de notre stratégie la marque. Nous avons une présence quasiment mondiale. Bien sûr, il y apour rester indépendant. Pour nous, l’indépendance est une notion très encore des endroits du globe où nous souhaiterions être mieux représentés,importante. Sans notre réseau de boutiques, nous manquerions de visibi- par exemple en Inde et en Amérique du Sud. Néanmoins, nous souhaitonslité mondiale et serions ennuyés pour entrer dans certains marchés. Notre éviter une dilution par une croissance saine, maîtrisée et qui respecte juste-réseau nous permet de présenter l’étendue de la gamme de nos créations, ment les valeurs d’exclusivité de la marque Chopard.vu que nous intervenons dans l’horlogerie, la bijouterie et la joaillerie.Enfin, il est vrai que dans les boutiques en propre les marges sont plus Vous venez de lancer une nouvelle marque Ferdinand Berthoud. Pourquoi?importantes, mais les coûts en relation sont significatifs et les bons empla-cements coûtent cher. Nous avons lancé les 21 et 22 septembre le premier chronomètre Ferdi- nand Berthoud. Notre ambition est de faire revivre dignement le nom deChopard bénéficie aussi d’une production intégrée, comme un grand groupe, et ce natif du Val-de-Travers, qui, en 1755, a passé sa maîtrise à Paris et estmaîtrise ainsi toute la chaîne de la production à la distribution. Cette stratégie devenu horloger du Roi et fournisseur de la marine française, avant de tra- vailler aussi sous Napoléon. Notre but est de fabriquer des garde-temps qui 

PAGE 28. Indices | | Octobre 2015 | Entretien Karl-Friedrich Scheufelerappellent ce génie et qui sont à la hauteur de ce qu’il a réalisé à l’époque. immobiliers importants même en cas de baisse des ventes? Allez-vous constituerIl s’agira de petites séries, de produits de niche pour collectionneurs. La un parc immobilier mondial avec les immeubles abritant les 130 boutiquesmarque Ferdinand Berthoud appartient au groupe Chopard, mais vous ne Chopard?la trouverez pas dans nos boutiques. Elle sera distribuée par une dizaine depoints de vente hautement spécialisés dans le monde où elle sera placée aux Dans le cas de l’Hôtel de Vendôme, nous avons surtout voulu sécurisercôtés d’autres montres d’exception avec la même vocation. l’adresse mythique, mais cela ne s’inscrit pas dans une stratégie régulière. Nous possédons également l’immeuble où se trouve notre bureau de distri-Pourquoi cette diversification? bution à New York, par exemple. C’est donc plutôt une démarche opportu- niste si la situation le permet ou l’exige.Nous ne sommes pas un groupe coté en bourse. Nous n’avons donc pasbesoin de rendre des comptes. Au début, l’idée a commencé par une pas- Avez-vous suivi le développement des montres connectées?sion personnelle pour cet horloger suisse qui a fait carrière en France etdont j’ai découvert les écrits lors de la création du musée LUC à Fleurier. C’est un secteur que nous observons de près, mais qui ne nous inquièteChopard dispose d’un important savoir-faire dans la haute horlogerie, cette pas pour autant. Ce nouveau segment nous intéresse peut-être pourdiversification nous a permis de le mettre à contribution dans le cadre du certaines montres sportives. Celles-ci pourraient éventuellement offrirprojet Berthoud. une fonction ou l’autre. Toutefois, l’e-watch n’est pas quelque chose que nous situons vraiment dans notre domaine. Nous pensons que les bellesAllez-vous également développer davantage les accessoires pour Chopard? montres mécaniques et les beaux mécanismes tels que nous les fabriquons resteront très recherchés et sauront conserver l’intérêt des collectionneurs.Nous avons des accessoires depuis que nous avons ouvert une première Les montres connectées sont des objets électroniques qui, par définition,boutique Chopard, mais comme leur nom l’indique ils resteront des acces- ne garderont certainement pas longtemps leur valeur. Les montres connec-soires, également au niveau de l’importance par rapport à nos ventes. Ces tées sont très vite remplacées par de nouveaux modèles. L’évolution duproduits agrémentent nos boutiques. Il y a des lunettes (sous licence), mais téléphone mobile, où les modèles sont renouvelés environ tous les sixaussi des instruments d’écriture, de la petite maroquinerie, des foulards, des mois, le montre bien.cravates etc. Et nous sommes sur le point de changer de partenaire pour lesparfums. Les accessoires ne représentent pas plus de 3% de notre chiffre Restez-vous confiant sur le potentiel de l’horlogerie suisse au cours des cinqd’affaires. Pourquoi si peu? Nous voulons rester concentrés sur nos activi- prochaines années?tés: l’horlogerie, la bijouterie et la joaillerie. Pour les cinq prochaines années, nous restons confiants quant à l’intérêtVous avez pourtant récemment fait l’acquisition d’un hôtel comme Bulgari ou suscité par les montres suisses auprès du public international. A courtArmani. Pourquoi cette diversification? terme, la problématique des prix due au franc fort reste notre problème principal. Quelques mois seront sans doute encore nécessaires avant queNous avons effectivement acquis un hôtel à Paris qui a une adresse mythi- nous revenions à un niveau des ventes plus soutenu.que, au numéro 1, place Vendôme. Cet hôtel, l’Hôtel de Vendôme, abrite la Sur une échelle mondiale, nous constatons que l’intérêt pour les produitsboutique Chopard. Nous allons le garder opérationnel avec ses 29 cham- horlogers suisses n’a jamais été aussi important que durant ces dix derniè-bres. Mais ce n’est pas pour autant que nous nous lançons dans l’hôtellerie. res années et je suis persuadé que cette tendance perdurera, surtout dansNous n’envisageons pas d’ouvrir d’autres hôtels à Londres ou à New York. des marchés comme la Chine, mais aussi les Etats-Unis et l’Inde, par exem-L’Hôtel de Vendôme, que nous projetons de rénover dans les trois à cinq ple. Il est donc important de garder un positionnement de grande qualitéans, conservera son identité. Il ne deviendra pas un hôtel Chopard. auprès des clients et acheteurs potentiels durant les périodes difficiles, afin de pouvoir bénéficier pleinement d’une reprise par la suite. Envisagez-vous d’adopter le modèle McDonald qui achète des immeubles aucentre de grandes villes pour y établir ses restaurants et s’assurer des revenus Propos recueillis par Giuseppe MelilloLe marketing et le management personnelou l’art de planifier et d’organiser sa vieLe concept de marketing Il est courant courant d’appliquer la démarche et les outils un prérequis, dans certains cas même la condi-et management personnel met d’adapter du marketing aux individus pour les adapter tion de la réussite. Le management personnelen avant les outils qui aident la démarche à la «gestion de soi», ses projets, sa carrière,… est l’art de la performance, l’art de planifier età gérer sa carrière et sa vie de et les outils du jusqu’à sa vie privé. d’organiser sa vie. Il s’incarne dans le mondetous les jours en respect de sa marketing à la Pour éviter d’assimiler l’individu à un simple d’aujourd’hui à travers les techniques de la ges-singularité et ses différences. gestion de soi. produit, ce qu’il n’est pas, il est judicieux de tion de temps, fixation des objectifs, connaissan- parler de «valeur individuelle». En suivant cette ce de soi et de ses talents, développement person- Maria Bashutkina* logique, le but du marketing personnel revient nel et gestion du stress… Suivant le philosophe à mettre en lumière des connaissances et des sa- Michel Foucault, les «techniques de soi» sont les«LHaute école de gestion Arc, Neuchâtel voir-faire, sans oublier les compétences sociales actions volontaires par lesquels les hommes, non e monde entier est un qui font la différence. Pour autant que l’on sa- seulement se fixent des régler de conduite, mais théâtre, et tous, hommes et che bien le mettre en exergue auprès des bonnes aussi cherchent à se transformer et à faire de leur femmes, n’en sont que les personnes – recruteur, supérieur hiérarchique, vie une œuvre porteuse de valeurs esthétiques. acteurs». Voici ce qu’écri- client, etc. – et au bon moment, ce que nous Un marketing et management efficace de soi est vait le grand connaisseur pouvons alors apporter comme compétences et indispensable si l’on veut utiliser nos connaissan- de l’âme humaine et des services devient en quelque sorte des «avantages ces et compétences à leur maximum, trouver lesrapports sociaux, William Shakespeare. Pour lui, complétifs». Même si l’on n’a jamais deux fois meilleures réponses face aux diverses situationsles certitudes et autres vérités humaines ne se- l’occasion de faire une bonne première impres- de la vie de tous les jours et relever les défis quiraient que des illusions. Cette phrase nous invite sion, basée souvent sur l’apparence, il ne s’agit surgissent. Le but du «marketing et managementà réfléchir sur les rapports humains, les normes plus uniquement de vouloir se vendre, mais personnel» est de se connaitre, de définir les prio-et les codes sociaux… appliqués en l’occurren- encore et surtout se mettre en valeur de façon à rités et d’atteindre ses objectifs dans la vie person-ce au «Marketing et management personnel». ce que les autres perçoivent notre potentiel. nelle et professionnelle, de réaliser son potentiel.Autrement dit: comment se situer dans sa vie Pour se mettre plus en avant, il est devenu Cela permet de se concentrer sur les activités etpour la réussir! habituel de parler de «personal branding», ou défis les plus importants que l’on s’assigne.Dans les conditions d’un marché du travail for- «marque personnelle», laquelle peut influencer Si le monde entier est un théâtre où les acteurstement concurrentiel orienté sur la performance, considérablement la façon dont les gens nous sont en scène, offrant à leur public une image,plus on parviendra à faire les choses en moins perçoivent. Elle peut nous aider à nous différen- dans la vie professionnelle, les techniques dude temps, mieux on sera apprécié et rémunéré. cier des autres en indiquant que l’on est parmi «marketing et management personnel» peuventNous sommes en effet aujourd’hui évalués et les meilleures dans un domaine considéré. Pour être également mises en scène à travers différen-rémunérés en fonction de la «valeur» que l’on gagner la confiance des autres, notre marque tes situations, par exemple des interviews d’em-apporte à l’entreprise. Pour cela, il est devenu personnelle doit cependant refléter ce que nous bauche, des repas d’affaires, le réseautage, ainsi sommes réellement. Depuis qu’internet permet que le savoir parler en publique, l’agir en milieux une grande visibilité, il est devenu en outre in- d’affaires.  dispensable de bien gérer l’image en ligne, et d’apprendre comment transformer les réseaux * L’auteure coordonne un cours intitulé «Marketing et Ma- sociaux en un véritable outil professionnel. nagement Personnel» dans le cadre d’une option de dernière À ces techniques de marketing personnel s’ajou- année du programme de Bachelor, pour préparer les étudiants et tent les méthodes devenues presque «classiques» étudiantes à se positionner et à utiliser des outils adéquats, pour du management personnel. La gestion de soi est mettre en valeur leurs avantages distinctifs.

PAGE 29. Indices | | Octobre 2015 |CommunicationIl était une fois... l’elevator pitchL’art de capter l’attention L’objectif est entre quarante secondes et trois minutes, pour pitch se termine? C’est là que les deux appels àpar le biais d’un argumentaire d’aborder de transformer une rencontre fortuite en levier dé- l’action sont diamétralement opposés. Quandéclair sur son projet. manière claire terminant pour le succès de votre projet. Soyez vous écoutiez une histoire, c’est vous qui disiez et concise la donc surprenant dès les premiers mots et évitez généralement «Encore une autre, s’il te plaît...», Claude Michaud solution que surtout le classique «Bonjour, je suis Marc Du- et vous entendiez en retour un «Demain, c’est vous apportez. pont, de l’entreprise XYZ...». promis!». Lors de votre pitch, c’est la plupart duVCoach GENILEM Le deuxième élément de votre pitch est abso- temps à vous de prendre l’initiative et de propo- ous souvenez-vous des histoi- lument pareil à celui de vos histoires favorites: la ser la prochaine étape. res que vous racontaient vos problématique ! C’est à partir de ce moment que C’est l’objectif même de votre pitch d’ob- parents, commençant par «Il vous créez la tension «dramatique», que vous tenir la possibilité d’aller de l’avant, avec une était une fois...»? De votre fasci- «dessinez» le contexte. Dans les contes, c’étaient réunion, une démonstration, une offre... bref nation à en écouter le déroule- les méchants qui en voulaient à la gentille prin- une autre opportunité. Evitez absolument de ment? Vous allez me dire «Mais cesse; dans votre pitch, ce sera un mélange subtil conclure par un «Bien, si ça vous intéresse, voiciqu’est-ce que cela a bien à voir avec un pitch?». de besoins non satisfaits de vos potentiels clients ma carte de visite... téléphonez-moi», à moins queMa réponse est certainement digne des Nor- et de leurs conséquences néfastes. vous ne soyez pas convaincu du bien-fondé de lamands: tout et rien ! La première ressemblance Dans le troisième temps, n’oubliez surtout pas, rencontre et préfériez en éviter une deuxième !est dans le fait que l’histoire autant que le pitch dans votre pitch, de parler des solutions dévelop- Et comme toute histoire a sa morale: prenez biencommencent par une mise en situation: l’accro- pées par vos concurrents. Une perte de temps ou le temps en amont de définir la valeur ajoutéeche. Même si vous n’allez pas commencer votre un risque selon vous? Au contraire ! Cet élément de votre solution/projet. Ensuite seulement vouspitch par «Il était une fois...», l’objectif est bien le est fondamental si vous voulez que votre interlo- pourrez structurer votre pitch. Soutenez-le avecmême: réussir à capter l’attention. cuteur ait un point de comparaison et saisisse les un zeste de passion et une pointe de clarté, in-La grande différence est qu’à l’époque vous avantages de votre solution. troduisez quelques silences stratégiques d’une àétiez demandeur d’histoires. Alors que le destina- Enfin, c’est ici que se précise l’apogée de votre deux secondes pour maintenir le suspense et pourtaire de votre pitch n’attend probablement rien pitch dont, vous l’aurez compris, la construction que votre interlocuteur dise à la fin: «Intéressant,de vous. Vous ignorez d’ailleurs dans quel état se distingue d’un conte ne serait-ce que par sa j’aimerais bien en savoir plus...». Quand vousd’esprit il est au moment où vous lui adressez la durée de narration. Il s’agit d’amener de manière sentez tenir le bon pitch, préparez-en d’autres;parole. Sera-t-il réceptif ? Tout ce que vous savez, claire et concise la solution que vous apportez définissez aussi en amont des profils-type de per-c’est que vous n’avez que le temps d’une montée pour résoudre la problématique. A moins que sonnes déterminantes pour l’avancée de votreen ascenseur, d’où le terme elevator pitch, soit cela ne soit un élément crucial, n’entrez évi- projet car chacune d’entre elles sera sensible à demment pas dans les détails. Il s’agit de parler des arguments différents. du principal avantage de votre solution et de sa Rappelez-vous, vous avez juste le temps d’une valeur ajoutée par rapport à tout ce qui existe montée en ascenseur pour saisir l’attention de déjà sur le marché. Limitez-vous de préférence votre interlocuteur avant que son esprit n’aille à un seul avantage et concentrez-vous sur les vaquer à d’autres préoccupations… A vos chro- meilleurs résultats qu’il permettra d’obtenir. Le nomètres! Swiss KooLe passage obligé par l’innovationComment la start up vaudoise Le label suisse les parents de Martino lui confièrent le coucou vendus à ce jour et voit ses ventes en constanterevisite le fameux coucou protège de famille cassé. En le réparant avec aise et plai- augmentation, privilégie la vente directe depuissuisse sous la houlette de deux la société sir, les deux acolytes avaient trouvé leur vocation son shop en ligne car la plus-value sur les pro-entrepreneurs passionnés. et la démarque entrepreneuriale. Il leur a fallu alors s’organiser duits est insuffisante pour inclure les marges des produits pour rendre la production de coucous possible, des magasins. Fort heureusement, elle a tout de Barbara Ben Hamadi chinois et dans une surface si petite, tant au niveau du même trouvé quelques personnes disposant de italiens. stockage de matériaux que de l’usinage, du pon- points de ventes bien placés prêtes à réduire leurTResponsable communication, GENILEM çage, de la peinture, de la finition, du montage, marge ou à lui attribuer les meilleurs espaces out le monde ne se réveille pas du réglage, du rodage et de l’emballage. Leur pre- de vente du magasin. L’un des objectifs à court le matin avec l’idée d’acheter un mière fraiseuse à découpe numérique a même terme reste toutefois la réduction des coûts de coucou suisse. Qui plus est, la ma- été fabriquée de leurs propres mains par manque fabrication pour pouvoir supporter les marges jorité des touristes achète le cou- de moyens. des revendeurs. cou en plastique bon marché orné Diplômes de l’Ecole Cantonale d’Arts de Lau- Aujourd’hui, les difficultés sont plutôt celles qui d’un drapeau suisse mais «made in sanne en design industriel en poche, après un ap- se posent à une petite entreprise: le choix délicatChina». C’est avec ce constat et certaines réac- prentissage dans la mécanique de précision pour de s’orienter vers le secteur du luxe est tentanttions sceptiques en tête que deux amis d’enfance, l’un et de décoration au CEPV de Vevey pour car il s’avère plus stable, enclin à écouter (puisayant grandi ensemble dans les années 70 près de l’autre, gérer une ligne de production était dans raconter!) l’histoire autour des créations de SwissNyon, décident de lancer Swiss Koo à partir d’un leurs cordes. Sans formation commerciale, ils ont Koo et sans doute aussi davantage disposé àcapital de départ plutôt maigre de 10.000 francs. dû en revanche apprendre sur le tas les aspects acquérir l’une de ses pièces.L’aventure entrepreneuriale démarre en fondamentaux de l’entreprise pour avancer sur Swiss Koo cherche pour l’heure à rester discrète2013 dans leur ancien bureau de design à le long terme. Le coaching de Genilem, qui ac- car elle produit en quantité limitée; ce qui lui at-Lausanne d’une surface de 48m2 seulement. compagne les entreprises innovantes dans leur tire paradoxalement beaucoup d’attention. L’en-Cet espace leur servait auparavant à dessiner et phase de démarrage, est intervenu précisément treprise se développe aussi sur le marché interna-construire des prototypes d’objets design. Les là où leurs compétences avaient atteint leurs li- tional et le label suisse la protège et la démarquedeux fondateurs, Alexandre Gaillard et Martino mites. Il les a aidés à mettre en place une colonne des produits chinois et italiens. Les expatriésD’Esposito, étaient désormais prêts à fabriquer vertébrale solide sur laquelle repose maintenant suisses passent régulièrement commande et sontet vendre eux-mêmes un produit en phase avec un avenir mieux anticipé et géré. de fidèles ambassadeurs des coucous, très gour-leurs critères et aspirations: swiss made, méca- Le risque de mise à terre est d’ailleurs sur- mands en main d’œuvre.nique traditionnelle, évocateur, sympathique et venu lorsqu’il a fallu se confronter à des problè- La pérennité de l’entreprise passera alorsdurable. Et voilà que l’idée de lancer leur manu- mes commerciaux tels que l’annulation au der- probablement par des innovations techni-facture de coucous suisses traditionnels est com- nier moment d’une très grosse commande pour ques et esthétiques; car en assurant des ventesme… tombée du ciel! Elle est apparue lorsque laquelle des investissements étaient déjà enga- régulières plus importantes, Swiss Koo sera en gés. Cette épreuve, qui a failli être fatale pour mesure d’engager et de former une main d’œu- la startup vaudoise, a poussé les deux entre- vre qualifiée. Les deux amis, qui assument en- preneurs à rehausser la finesse et la qualité de core aujourd’hui une partie de la production, et leurs produits en augmentant le soin apporté à se trouvent donc dans une période délicate en l’expérience d’achat (écrin en bois, personnalisa- termes de gestion des ressources, pourront alors tion sur mesure…). davantage se concentrer sur la stratégie et L’entreprise, qui compte bientôt 400 coucous donner vie à de nouvelles idées. 

PAGE 30. Indices | | Octobre 2015 | Les livres par HEG ArcLe monde est clos et le désir infini L’économie des très petites entreprises est trèsDaniel COHEN peu étudiée quoiqu’elles représentent une grande part de notre tissu économique.Éditions Albin Michel, 220 pages, 29.20 francsISBN 978-2-226-31674-5 Logiques sociales et familiales On pourrait devoir faire avec l’idée sion alors que cela n’est pas nécessairement le cas d’un manque de croissance économi- pour les secondes. En deçà de ces questions, que que. Mais alors, trouverait-on d’autres se passe-t-il en cas de rupture due à une mala- satisfactions ou tomberait-on dans le die invalidante, à un accident, à un divorce? Une désespoir et la violence? Continue- Alain Max Guénette chose est certaine, c’est que dans l’agriculture, rions-nous à vivre au-dessus de nos et c’est le cas aussi dans le petit commerce, la moyens? Graves questions qui interro- L IMSI, HEGArc restauration, l’artisanat, le chef d’entreprise est gent les soubassements de nos sociétés es auteurs de cet ouvrage s’intéres- aussi un «chef» de famille qui compte sur l’ap- modernes. sent à l’économie des très petites pui de ses membres pour l’appuyer dans son ac- entreprises (TPE). Des entreprises tivité. Comme l’explique les auteurs, «la créationL’économie mondiale 2016 généralement familiales qui peu- d’une très petite entreprise est souvent envisagéeCEPII vent regrouper, en plus des mem- comme un projet de vie qui concerne plusieurs bres de la famille, un à trois salariés, membres de la cellule familiale.» L’articulationÉditions La Découverte, coll. Repères, et qui représentent le plus grand pourcentage des entre la famille et le travail – ne dit-on pas par-128 pages, 16.40 francs entreprises dans nos économies modernes. Cer- fois qu’il ne faut pas faire d’affaires en famille?ISBN 978-2-707-18678-2 Faire et défaire des affaires tes, elles font moins rêver que les grandes en- – constitue à la fois une force et une faiblesse en famille treprises de par leur côté par trop concret sans – travail non salarié des femmes, dit aussi tra- Aux enseignements des évolutions Dominique JACQUES-JOUVENOT, doute, qui nous renvoie au quotidien, ses diffi- vail «invisible» notamment – pour l’entreprise. conjoncturelles observées dans le Yvan DROZ (Dir.) cultés et ses incertitudes. Sans doute, préfère-t-on Faiblesse possiblement fatale puisque l’entrepri- monde, l’ouvrage met en relief les Éditions Les Presses vivre dans le confort de structures plus impor- se est fragilisée en cas de rupture familiale. incertitudes pesant sur l’économie Universitaires de Franche-Comté tantes, et ne considérer qu’elles. L’ouvrage «Faire et défaire les affaires en famille» mondiale. Prenons-nous les chemins 210 pages, 21 francs Le sujet est effectivement délaissé par les écono- montre qu’entre les petites structures agricoles et d’une stagnation séculaire, question- ISBN 978-2-848-67532-9 mistes qui ne voient probablement pas bien leurs les autres petites structures économiques, il n’y a nent les auteurs? Une des questions «lois» ou ce qu’ils croient telles, s’appliquer à ces pas de différences de nature mais de degré. Dans majeures parmi d’autres. entités trop humaines, remplies d’ambiguïté, les deux cas, un divorce, une maladie invalidante d’incertitudes, d’imperfections visibles. Serait-ce ou le décès d’un conjoint marque le développe-Un monde d’inégalités. L’état du monde 2016 alors peut-être pour nous inviter à sortir de notre ment d’une entreprise familiale. «La rupture estBertrand BADIE, Dominique VIDAL songe économique, avec son modèle de rationa- donc entendue comme tout événement familial lité pure et parfaite, que deux socio-anthropolo- qui porte atteinte, fragilise ou met un terme àÉditions La Découverte, gues ont décidé de traiter la l’existence d’une entreprisecoll. Politiques de la transition, 250 pages, 30.30 francs question des TPE? La création d’une familiale, quel que soit leISBN 978-2-707-18682-9 Plus sérieusement, les res- très petite entreprise moment du cycle de vie de ponsables du récent volume est souvent envisagée l’entreprise.» Le fossé croissant entre les riches et les édité par les Presses de Fran- comme un projet Un des intérêts de cet ouvra- pauvres s’agrandit; des mouvements che-Comté, produit d’un col- de vie qui concerne ge est de donner à voir tout populaires de lutte se multiplient et loque académique, ont voulu plusieurs membres un pan de l’économie dont prennent de l’ampleur… Cet ouvrage savoir si les résultats de leurs de la cellule familiale. les économistes traitent peu, s’appuie sur des données collectées sur recherches précédentes qui voire pas du tout. les 5 continents pour décortiquer les portaient sur les petites en- L’étude de D. Jacques-Jouve- mécanismes favorisant les inégalités et treprises agricoles, valaient not et Y. Droz débouche sur fournir quelques pistes pour tenter de pour les très petites entrepri- une typologie de «logiques les combattre. ses de domaines aussi variés sociales» qui permet d’appré- que la restauration, l’épicerie, l’ébénisterie, les hender la réalité. La «logique patrimoniale ouOutils d’optimisation pour la logistique: petits commerces, etc. Les études de nos auteurs dynastique» d’abord. Où le souci de l’entrepre-théorie et pratique sont circonscrites à l’arc rural jurassien côté fran- neur est de laisser un nom, de voir sa construc-Jean-Michel RÉVEILLAC çais et côté suisse. Un détour de production vers tion traverser les générations. Outil de produc- l’ouvrage précédent des chercheurs est instructif. tion, l’entreprise revêt ici un aspect fortementÉditions ISTE, Collection Systèmes Dominique Jacques-Jouvenot et Yvan Droz ont symbolique. Une seconde logique est celle de laet génie industriel, 450 pages, 75 francs écrit avec un collègue québécois un ouvrage «complémentarité fonctionnelle», qui renvoie àISBN 978-1-784-05088-7 sur les conséquences des politiques agricoles sur une organisation différenciée des tâches auxquel- trois pays, la Suisse, le Québec et la France. Dans les les membres contribuent et des responsabili- Des problèmes rencontrés en recherche leur ouvrage intitulé «Malaise dans l’agriculture» tés associées. Une troisième logique est celle du opérationnelle à la gestion de tournées (2014), ils montraient que l’évolution des poli- «genre»: rôles et tâches des membres de la famille et des chemins optimaux, en passant tiques agricoles plongeait les agriculteurs dans selon les façons dont on se représente la masculi- par les programmes de transports et une profonde incertitude économique – insta- nité et la féminité. Il est à cet égard intéressant de d’affectations ou la planification des bilité politique due à la redéfinition des condi- constater les différences énormes d’un côté ou de stocks et des flux, vous saurez tout, tions cadres et des modalités d’octroi des aides l’autre de la frontière – de notre côté, le modèle tout, tout sur les techniques de la publiques. Même si les cas sont différents, dans tend vers le côté alémanique marqué par une logistique. Multiples illustrations et les trois zones les agriculteurs sont soumis à une vision très traditionnelle de la famille. Les auteurs applications. pression psychologique et à une précarité écono- laissent voir une quatrième logique à l’œuvre mique auxquelles ils font difficilement face. Dès qui vient bousculer les aspects traditionnels: laArchitrek, marcher pour savourer l’espace dans la ville, lors se posent des questions élémentaires ren- «logique des droits humains» qui prône un ac-l’architecture, le paysage voyant au stress et à l’image de soi générés par complissement personnel et l’égalité des chances.Philippe ROBERT les effets de ces changements. À l’image de soi La typologie est agrémentée d’une dimension mais aussi à l’image du métier. temporelle pour mieux saisir les cycles de vie etLa Découverte, 128 pages, 35.10 francs Comprendre notamment l’intérêt que peut avoir la naissance d’enfants.ISBN 978-2-373-68002-7 un chef de petite exploitation agricole à conti- On pourrait penser à première vue que ces nuer son affaire dans le but finalement de trans- analyses représentent un aspect très peu rationnel La marche est avant tout une expérience mettre sa ferme. Notons qu’une des différences de l’économie. Cependant, à y regarder de plus sensorielle: «En marchant, le corps donne importantes entre les très petites entreprises près, ne trouve-t-on pas des logiques familiales des informations qui activent l’esprit agricoles et les autres, c’est que les premières similaires à ce qui se passe dans les TPE aussi et organisent nos pensées. Le mouve- sont essentiellement tournées vers la transmis- dans les grands groupes?  ment régulier de nos pas met en état de disponibilité mentale totale, propice aux enchaînements d’idées». Apprendre grâce à la «distance du regard».Danse contemporaine et littératureEntre fictions et performances écritesBruno TARDIEUÉditions du Centre national de la danse,coll. Recherches, 240 pages, 35.20 francsISBN 978-2-914-12455-3 Cet ouvrage nous fait découvrir les rouages de la fabrique de la danse contemporaine à travers la littérature, et le texte. Il laisse à penser aujourd’hui l’art littéraire à partir de l’art chorégra- phique. Et il dévoile un paysage riche d’expérimentations pour aider à lire des mécanismes d’innovations.

PAGE 31. Indices | | Octobre 2015 | Les livres par HEG Arc Aymeric Thon-Adjalin The Highest Glass Ceiling. Women’s Quest for the American Presidency Conseil en communication digitale. Ellen FITZPATRICK 1975. Naissance au Bénin (le 18 septembre). 1993. Arrivée en France (septembre). Éditions de Harvard University Press, 220 pages 2013. Diplômé de l’Executive Master Communication à Sciences Po Paris (novembre). 20 francs, ISBN 978-0-674-08893-1 2014. Création de Kmleon Conseils, conseil en communication digitale (avril). 2015. Publication de mon ouvrage (septembre). A force d’obstination, les femmes sont arrivées à ce que des lézardes apparais-Discrimination à haut niveau sent sur le plafond de verre. Au pointQu’en est-il de l’ascension hiérarchique de qu’il est possible qu’une femme accède l’élite noire de France? Qu’est-ce qui fait Quelles solutions proposez-vous? à la présidence et le brise enfin. L’auteure que des préjugés conjugués au contexte so- passe en revue les êtres libres qui ont cio-économiques rendent les Noirs invisibles Un cadre m’a dit un jour: «Il semble peser sur nous un soupçon lutté et auxquels s’opposent encore dans les hautes sphères de décision? Dans son de légitimité qui est permanent. Il faut être meilleur que les des mâles obscurs… autres, comme si j’avais usurpé ma place». En prenant en exem- ples différentes personnalités qui ont fait bouger ces stéréoty- The Misfit Economy. essai, l’auteur dresse le portrait de la mino- pes, je décris les ressorts psychologiques et les moyens qu’elles Lessons in Creativity from Pirates, Hackers,rité noire en entreprise et démontre qu’encore aujourd’hui les ont réussi à utiliser pour transcender le plafond de verre. Gangsters and Other Informal Entrepreneurscadres noirs de France se heurtent au plafond de verre. Cet essai A commencer par refuser de se définir uniquement comme Alexa CLAY and Kyra Maya PHILLIPSsociologique suivi d’une galerie de portraits, s’adresse à tous Noir, déjouer les préjugés et démontrer qu’il n’y a pas forcé-pour offrir les clés d’une meilleure compréhension du phéno- ment de déterminisme ethnique dans le parcours profession- Éditions Simon et Schuster, 250 pages, 32.50 francsmène et des pistes pour y remédier, notamment la «discrimi- nel. Ceci dans le but d’inspirer toutes celles et ceux qui pensent ISBN 978-1-451-68882-5nation» dite «positive»… L’ouvrage d’Aymeric Thon-Adjalin que l’accès aux postes à responsabilités leur est irrémédiable-nous invite notamment à réétudier les solutions renvoyant aux ment fermé. L’innovation, la créativité ou l’espritquotas. Interview. Pour ce qui est des mesures légales, je suis pour la «discri- d’entreprise peuvent provenir de surpre- mination» positive en entreprise à compétences égales et sur nantes sources: pirates, faussaires, pros-D’habitude, on évoque le «plafond de verre» qui limite l’accès des une période de temps limité, qui favoriserait une évolution titués et autres contrebandiers qui viventfemmes aux postes de décision et à responsabilité… des consciences et démontrerait que les Noirs aussi savent et et travaillent aux marges des entreprises…un phénomène toujours d’actualité! Qui touche en réa- peuvent diriger. et de la société. À travers le monde, deslité une plus large population, comme les jeunes diplômés innovateurs de l’ombre, underground,issus de l’immigration, les handicapés, les minorités ethni- Vos analyses valent-elles aussi pour la Suisse? relèvent des défis.ques… Le «glass ceiling», ou «plafond de verre», est une ex- Assurément, bien que les explications statistiques, culturellespression américaine apparue dans les années septante pour et historiques ne soient pas les mêmes en Suisse qu’en France. Postcapitalism. A Guide to Our Futuredésigner le fait que, dans une organisation hiérarchique, les Je me réjouis que Tidjane Thiam, Noir, sorti major de l’École Paul MASONniveaux supérieurs ne sont pas accessibles à certaines catégories des Mines, ait été nommé récemment (mars 2015) directeurde personnes qui pourraient pourtant y prétendre. général du Credit Suisse. En France, nous avions l’économiste Éditions Allen Lane, 370 pages, 331.90 francsL’étude de ce phénomène auprès des minorités visibles (ndlr: et banquier d’affaires Lionnel Zinsou, ex-PDG du fond d’inves- ISBN 978-1-846-14738-8expression nord-américaine) se limite trop souvent aux obsta- tissement PAI Partners et actuel Premier ministre du Bénin.cles qui inhibent l’accès à l’emploi. Elle aborde rarement les Pour la petite histoire, Tidjane Thiam était promis à un brillant Des pans entiers de la vie écono-blocages d’évolution professionnelle des cadres déjà en activité. avenir en France mais n’y a jamais pu faire carrière. Car il est mique se modifient sous nos yeux.J’ai donc voulu apporter un éclairage sociologique sur les élites noir. Fatigué de «[se] cogner le crâne contre un plafond de ver- Serions-nous parvenus au bord d’unenoires de France, en particulier, confrontées au plafond de ver- re», il choisit l’exil en Angleterre; «Ton problème ici, ce n’est transformation si profonde que lere. Une discrimination cachée plus présente qu’on ne le croit. pas que tu es noir, c’est que tu es français», lui dit-on à son système capitaliste aurait atteint sesSur le plan de la recherche, ce livre pourrait s’inscrire dans le arrivée à la City…  limites? Il est vrai que la révolution dechamp d’études plus vaste des «black studies» à la française la technologie de l’information pourraitsuggéré par l’historien français Pap Ndiaye. Propos recueillis par Alain Max Guénette remodeler les notions familières de travail, de production et de valeur.N’y a-t-il pas un risque de créer des défenses de minorités IMSI, HEG Arc How the Other Half Banks. Exclusion,ad nauseam? Exploitation, and the Threat to DemocracyLa lutte contre toute forme de discrimination ne doit pas être Mehrsa BARADARANcirconscrite à un individu, un groupe ou une minorité spéci-fique. Je soutiens évidemment les initiatives et mesures prises Éditions de Harvard University Press, 280 pagespour aider un individu confronté à une structure qui l’écarte 32 francs, ISBN 978-0-674-28606-1d’un niveau de rémunération ou hiérarchique auquel il pour-rait prétendre. Il se trouve que je suis moi-même noir, issu d’un Le système bancaire des États-Unismilieu plutôt intellectuel. Mon travail analyse le plafond de Le plafond de verre est noir d’Amérique a été un service public.verre rencontré par une minorité à laquelle j’ai la chance d’ap- Aymeric THON-ADJALIN Pourtant une partie importante de lapartenir. Mon propos n’est pas d’opposer des groupes sociaux Éditions Envolume, 2015 population est trimbalée entre prêteursentre eux, mais de reconnaître des formes d’injustice et d’en- 160 pages, 19.70 francs et services d’encaissement de chèquescourager une plus grande diversité dans le top management. ISBN 978-3-371-14030-1 pour couvrir leurs dépenses de base. L’auteur propose de réinscrire l’US PostPour faire des affaires en Russie Office dans sa fonction historique.Comment collaborer avec un pays aussi comprendre les intérêts à faire des affai- exemple poussé les auteurs à proposer des Black Silent Majority. The Rockefeller Drugvaste que la Russie et dont la population res en Russie et les pièges à éviter. comptes rendus d’ouvrages traitant de ce Laws and the Politics of Punishmentest composée de tant d’ethnies différen- Les auteurs font fi des tabous, ne se gê- pays fascinant, en apparence européen Michael Javen FORTNERtes? Telle est la question à laquelle les nant pas d’évoquer clairement aussi bien mais si profondément marqué par sa partauteurs de cet ouvrage collectif s’effor- la diabolisation de la Russie au niveau in- asiatique. Le souci pragmatique est quant Éditions de Harvard University Press, 350 pagescent de répondre. Au travers de témoi- ternational, que les problèmes internes de à lui décelable à travers le choix explicatif 30 francs, ISBN 978-0-674-74399-1gnages d’acteurs de la vie économique et corruption. Ils abordent encore la ques- plutôt que péjoratif ou mélioratif. sociale, russes comme étrangers, ils nous tion des nouveaux riches, ainsi que la pla- Claudia Matthey Enchevêtrement des intérêts et desinvitent à prendre connaissance des us et ce de la femme russe dans le monde du ressentiments. Le taux d’emprisonne-coutumes et de l’histoire des habitants du travail. Ils rendent compte du comporte- Construire des modes ment des afro-américains est extrême-plus grand pays du monde par sa superfi- ment des russes en présentant la popula- de coopération durable ment important aux États-Unis, mais celacie. L’ouvrage veut d’abord et avant tout tion à travers ses classes sociales. Parfois, avec la Russie ne serait pas dû uniquement au racismeapporter des informations aux hommes et nous pouvons avoir l’impression que les Édouard STACKE de blancs. Les noirs y ont égalementaux femmes d’affaires. Pour les entrepri- auteurs se contredisent, mais comment Gilles FORESTIER (Dir.) participé pour avoir voulu régler certainsses qui envisagent d’investir sur le mar- résumer un pays de plus de cent quarante Éditions 100 Ways désordres dans leurs communautés.ché russe, sont passées en revue les gran- millions d’habitants vivant dans un es- 110 pages, 65 francsdes marques qui ont réussi à s’implanter. pace immense? ISBN 978-2-953-01391-7 Comprendre et accompagner l’enfance bilingue.À travers des récits croisés de dirigeants, Parmi les points positifs de cet ouvrage, A l’intention des parents, enseignants et soignantsrusses et non russes, il est ainsi loisible de on notera le souci pédagogique qui a par Franck SCOLA Éditions Bookelis, 300 pages, 43 francs ISBN 970-1-022-72352-6 Si le bilinguisme est une chance, chez l’enfant de moins de 6 ans, il présente aussi des risques réels: isolement, régression langagière, difficultés d’apprentissage, problèmes identitaires. L’auteur nous livre un état de l’art de la question en-deçà des idées reçues. Devenir bilingue n’est pas une chose naturelle, défend-il. Libraire conseil: Payot Neuchâtel


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