Important Announcement
PubHTML5 Scheduled Server Maintenance on (GMT) Sunday, June 26th, 2:00 am - 8:00 am.
PubHTML5 site will be inoperative during the times indicated!

Home Explore N° 05 2016 Indices - Technologie bancaires

N° 05 2016 Indices - Technologie bancaires

Published by AGEFI, 2016-05-20 11:26:35

Description: Mai 2016

Search

Read the Text Version

INDICESMai 2016 | Supplément mensuel du quotidien L’Agefi | N°05 | Technologies bancairesEntretienLe taux d’échecest très importantparmi les banquesen ligneAndré DukaPrésident de Dukascopy Bank PAGE 06Le Thème Technologies bancairesL’imagination numérique pourdynamiser l’industrie financièreLa digitalisation du secteur ouvrede nouvelles perspectives de croissanceet de qualité à la place suisse  page 8 à 21Marco Abele / Adrian Widmer / Pascal Grange / Thomas Nicod / Jean-Philippe Bersier / Bertrand Clavien / Holger Greif / Michael Guzik / Marjorie Théry / Christian Gast / Vincent Lovato / Andreas Kubli / Jr Lowry / Pierre-Yves Sacchi / José Uribarri Soares / Paul Cohen Dumani / Marc Bieri / Stéphane Reuss / Frédéric Viard IL EST TEMPS DE PRIVILEGIER UNE APPROCHE PLUS DURABLE De nos jours, la complexité des marchés met les investisseurs à l’épreuve. En Suisse, ils sont 61% à être tiraillés entre la recherche de rendement et la protection de leur capital*. Notre solution : Durable Portfolio Construction®. Une philosophie d’investissement qui prend en compte le risque et permet aux investisseurs de prendre des décisions avisées afin d’optimiser leurs rendements. Pour en savoir plus, rendez-vous sur durableportfolios.com.*Natixis Global Asset Management, étude internationale sur l’investissement des particuliers, février 2015. Etude réalisée auprès de 7000 investisseurs dans 17 pays.Natixis Global Asset Management définit Durable Portfolio Construction comme une stratégie d’investissement qui vise à produire des rendements réguliers sur le long terme par la gestion des risques, la gestion de la volatilité et lerenforcement de la diversification. Les retours sur investissement ne sont pas garantis. Distribué en Suisse pour les investisseurs qualifiés par NGAM, Switzerland Sàrl. Siège social : Rue du Vieux Collège 10, 1204 Genève, Suisse.NGAM, Switzerland Sàrl est une unité de développement de Natixis Global Asset Management S.A., filiale de Natixis S.A., la société holding d’un ensemble mondial de sociétés de gestion et de distribution spécialisées. ADINT238-0516

PAGE . Indices | | Mai 2016 | Technologies bancairesÉditorialLe meilleur des deux mondesRechignant à bouleverser leurs modèles tradi- contraire, ceux-ci peuvent en tirer parti pour mencent à se développer en Suisse (p. 14). Baséestionnels, les banques suisses ont tardé à réagir au trouver de nouveaux vecteurs de croissance et sur des algorithmes, ces plateformes en ligne sontmouvement de digitalisation qui touche l’indus- redynamiser un secteur mis à rude épreuve ces à même de composer un portefeuille à partir dutrie de la finance. En cause, la complexité des sys- dernières années. L’automatisation des proces- profil d’un client, de l’objectif à atteindre, de latèmes informatiques existants, rendant difficile sus permet en effet des gains de productivité et perte maximale qu’il peut subir sur une certainel’intégration de nouveaux processus, et les coûts des baisses de coûts (p. 15). Du reste, la tech- durée. L’allocation de base est ensuite réadaptéede financement élevés (p. 8). Mais elles com- nologie Blockchain, dont on entend beaucoup en permanence selon l’évolution des marchés.mencent à mesurer l’ampleur du phénomène et parler, s’annonce très prometteuse à cet égard Nul doute que certains préfèreront toujours laplusieurs d’entre elles, grandes banques en tête, (p. 12; p.13). De même, l’exploitation judicieuse communication traditionnelle et un conseilleront créé des divisions spécifiques et y consacrent des données peut représenter une nouvelle sour- personnel. Cependant, les besoins de plus end’importants investissements. Elles n’ont pas ce de revenus (p. 16). Surtout, la mobilité et les plus sophistiqués de la clientèle exigent de lad’autre choix. Le web et les nouvelles technolo- usages digitaux sont une formidable occasion de part des banques une approche différente ou, àgies sont en train de redéfinir radicalement les regagner la confiance des clients, dont les rela- tout le moins, complémentaire (p. 11). Un avan-métiers de la finance. Les banques traditionnelles tions et contacts peuvent être multipliés grâce tage certain pour les banques conventionnellesne pourront y résister. Pratiquement toutes leurs au multicanal (p. 16). Le développement de pro- qui pourront offrir à leurs clients le meilleur desactivités se retrouvent aujourd’hui confrontées duits et services novateurs permet de séduire en deux mondes. à la concurrence de nouveaux acteurs redouta- particulier la fameuse génération Y, ultracon-bles: géants du numérique (les Google, Amazon, nectée et accro aux nouvelles technologies, qui Danielle HennardAlibaba, Facebook, Apple) et start-up fintechs, entend réaliser rapidement et simplement la Rédactrice en chefqui s’attaquent aux domaines du paiement, plupart des opérations bancaires, sans contraintedu crédit, de la gestion de fortune. de lieu et de temps. [email protected] la digitalisation n’est pas qu’une malé- Ainsi, les robots advisors ou conseillers virtuels,diction pour les établissements bancaires. Au bien connus dans les pays anglo-saxons, com-Sommaire du 23 Mai 201604. Livres par HEG Arc 12. cybersécurité. Blockchain: évolution 17. Marchés. L’inévitable restructuration des ou révolution? Solange Ghernaouti, Swiss Cybersecurity banques chinoises. Philippe Schindler, Blue Lakes Advisors06. ENtretien. André Duka. Fondateuret président de Dukascopy Bank. «Il existe Advisory & Research Group, HEC Lausanne. 19. Comment une petite banque privée peutpeu de vrais succès parmi les banques appréhender les changements technologiques.purement technologiques.» 13. L’essor de la technologie Blockchain appelle une réaction rapide des acteurs financiers. José Uribarri Soares, CTO, Millenium Banque Privée.07. Chronique. Sous-performance toute || Uniformisation des pratiques dansrelative. François-Serge Lhabitant Holger Greif, Michael Guzik, PwC Switzerland. le financement du négoce international? Paul Cohen Dumani, MIT.07. En Droit. Banque digitale: les contraintes 14. La numérisation du secteur ouvre desréglementaires. Dr. Thierry Amy, BCCC Avocats. perspectives aux prestataires financiers. 20. Approche efficace contre les cyberrisques.08. Nouvel élan pour la place suisse. Christian Gast, iShares Switzerland. Marc Bieri, Stéphane Reuss, KPMG.Marco Abele, Credit Suisse. 14. Opinion. Dette des Etats: révolution 21. Pour garder une longueur d’avance face idéologique en cours? François Savary, Prime Partners. à des fraudes de plus en plus sophistiquées.09. Le rôle de la Suisse en tant que hub fintech. 15. Les dernières technologies permettent Frédéric Viard, Bottomline Technologies.Adrian Widmer, Pascal Grange, Partner, Thomas Nicod, aux banques de passer à la vitesseEY Financial Services. supérieure. Vincent Lovato, Avaloq Sourcing. 21. Leadership. On ne peut pas changer la culture. Daniel Held, PI Management11. Gestion de fortune: la digitalisation 16. Stratégie multicanal: la clé du succès.est un important vecteur de croissance. Andreas Kubli, UBS Switzerland. || L’avenir de la gestion 23. Les canaux de communication oubliés. d’actifs appartient aux innovateurs en matière deJean-Philippe Bersier, ERI Bancaire données. Jr Lowry, State Street. Barbara Ben Hamadi, Responsable communication GENILEM Vaud-Genève.12. Pour sortir de la finance traditionnelle. 17. Les banques sous-estiment encore le potentiel de la digitalisation. 23. Comment parvenir à financer les écolesBertrand Clavien, Bordier FinLab SA. pour enfants à haut potentiel intellectuel. Pierre-Yves Sacchi, Storm Corp. Damien Challet, Co-fondateur d’Encelade Capital SA. LA QUÊTE DE EI Sturdza Strategic L’EXCELLENCE EST Europe Value Fund NOTRE VOCATION Performances Depuis le* Présentation d’EI Sturdza Strategic Europe Value Fund. cumulées (%) 1 an 2 ans 3 ans 5 ans lancement Sous la direction de Willem Vinke, notre équipe primée, composée d’experts en actions européennes, explore les Fonds 0.58 28.97 51.21 95.68 100.44 opportunités qu’orent les marchés européens, en quête de titres d’entreprises sousé-valuées et à haute performance. Indice MSCI -13.71 5.27 22.11 37.94 44.06 Nous sommes EI Sturdza. Nous dépassons les conventions. Pour de plus amples informations, veuillez contacter eisturdza.com Adam Turberville +44 1481 742 380 [email protected]>M_RaS^a\M]PRMűPVŘRRbcPRZZRQRZMPMcŘU^aWRQͭMPcW^]bbcM]QMaQR]6GDQdEcaMcRUWP6da^_RHMZdR7d]Q͜d]P^\_MacW\R]cQͭ6͙;͙EcdaQjM7d]Qb_ZP͜d]S^]QbQ^\WPWZWŘR];aZM]QRMUaŘŘ_MaZM3M]`dR4R]caMZRQͭ;aZM]QR͜MdΧΧ ͙>M_RaS^a\M]PR_MbbŘR]ͭRbc_Mbd]RUMaM]cWRQRaŘbdZcMcbSdcdab͙>REcaMcRUWP6da^_RHMZdR7d]Q_RdcP^]]MƀcaRd]Re^ZMcWZWcŘŘZReŘRQdSMWcQRZMP^\_^bWcW^]QRb^]_^acRSRdWZZR^dQRbcRPV]W`dRbQRURbcW^]QR_^acRSRdWZZRRűPMPRdcWZWbŘRb^dbdbPR_cWOZRbQͭŚcaRdcWZWbŘRb͙>ͭW]eRbcWbbR\R]cQM]bZREcaMcRUWP6da^_RHMZdR7d]QSMWcP^daWad]aWb`dRMdPM_WcMZQRbW]eRbcWbbRdab͙>RbPVWŪaRbQR_RaS^a\M]PRb^]cOMbŘbbdaZM_RaS^a\M]PR]RccRRc]ͭW]cŝUaR]cQ^]P_MbZͭR]bR\OZRQRbSaMWbM__ZWPMOZRb͙>Rb_aŘbR]cRbW]S^a\McW^]b]RP^]bcWcdR]c_Mbd]RaRP^\\M]QMcW^]]Wd]R^ŪaRQͭMPVMc^dQReR]cRQͭMPcW^]b͙>RDR_aŘbR]cM]cRcERaeWPRQRBMWR\R]cR]EdWbbRRbc3M]`dR6aWPEcdaQjME2͜ DdRQdDVƟ]R͜4MbR_^bcMZR ͜4:͹ 8R]ŝeR͙5RbP^_WRbQd_a^b_RPcdb͜QdQ^Pd\R]cQͭW]S^a\McW^]PZŘ_^daZͭW]eRbcWbbRda͈5;4;͉͜QRbbcMcdcbRcQRbaM__^acbM]]dRZbRcbR\RbcaWRZb_RdeR]cŚcaR^OcR]dRbUaMcdWcR\R]cMdbWŝURQdDR_aŘbR]cM]cR]EdWbbR^dR]M]UZMWbĥZͭMQaRbbRfff͙RWbcdaQjM͙P^\͙>R_aŘbR]cQ^Pd\R]c_a^\^cW^]]RZRbc_dOZWŘ_Ma6͙;͙EcdaQjMEcaMcRUWP?M]MUR\R]c>W\WcRQ͜W\\McaWPdZŘRb^dbZR]d\Řa^  ͜`dWSMWc_MacWRQd8a^d_RQR3M]`dRBaWeŘREcdaQjMRcRbcMUaŘŘR_MaZM4^\\WbbW^]QRbERaeWPRb7W]M]PWRabQR8dRa]RbRh͈8dRa]bRh7W]M]PWMZERaeWPRb4^\\WbbW^]͉͜Rcb^d\WbRĥb^]P^]caƟZR͜R]edRQͭ^ŪaWaQRb_aRbcMcW^]bQRURbcW^]QͭW]eRbcWbbR\R]cRcQRP^]bRWZ͙?AD@;@8EF2D͛E^daPR?^a]W]UbcMa͙BRaS^a\M]PRQdaR]QR\R]cc^cMZQd ^Pc^OaR Md\Mab ͙4^_haWUVcΠ?^a]W]UbcMaG=>W\WcRQ͙F^dbQa^WcbaŘbRaeŘb͙>RbW]S^a\McW^]bŬUdaM]cQM]bZRb_aŘbR]cRb͈͉͛b^]cZM_a^_aWŘcŘQR?^a]W]UbcMaRcΧ^dQRbRbS^da]WbbRdabQRP^]cR]d͈͝ ͉]R_RdeR]cŚcaRP^_WŘRb^dQWbcaWOdŘRb͝Rc͈͉]Rb^]c_MbPRacWŬŘRbRgMPcRb͜P^\_ZŝcRb^d^__^acd]Rb͙@W?^a]W]UbcMa͜]WbRbS^da]WbbRdabQRP^]cR]d]Rb^]caRb_^]bMOZRbQRbŘeR]cdRZbQ^\\MURb^d_RacRbQŘP^dZM]cQͭd]RdcWZWbMcW^]QRPRbW]S^a\McW^]b͙?^a]W]UbcMa2fMaQb ΠIWZZR\HW]YRMaRődZRBaWgQd?RWZZRda7^]Qb2PcW^]b6da^_ŘR]R]EdWbbR͜R]2ZZR\MU]RRcR]2dcaWPVR_^daZREcaMcRUWP6da^_RHMZdR7d]Q͈͜4McŘU^aWRR]6GD͉͙4;FKI;D6͛E^daPRRcP^_haWUVcͼIWZZR\HW]YRM^OcR]dZM]^cMcW^]222QRZM_MacQR4WchfWaR_^dabM_RaS^a\M]PRMXdbcŘRMdaWb`dRbdaca^WbM]b͜bdaZͭR]bR\OZRQRb_a^QdWcb͜_^daZM_ŘaW^QRMhM]c_aWbŬ]ZR\Mab ͙6;EcdaQjM;]eRbc\R]c7d]QbM^OcR]dZM]^cMcW^]BZMcW]d\_^daZRERPcRda2PcW^]b͹6da^_RQRZM_MacQR4WchfWaR_^dabM_RaS^a\M]PRMXdbcŘRMdaWb`dR͜bdaZͭR]bR\OZRQdbRPcRda͜_^daZM_ŘaW^QRMhM]c_aWbŬ]ZRQŘPR\OaR  ͙>RbW]S^a\McW^]bQR4WchfWaR]R_RdeR]cŚcaRP^_WŘRbRc4WchfWaRRgPZdcc^dcRaRb_^]bMOWZWcŘQŘP^dZM]cQRZRdadcWZWbMcW^]͙4^_haWUVc?^aUM]EcM]ZRh4M_WcMZ;]cRa]McW^]MZ͜;]P ͙F^dbQa^WcbaŘbRaeŘb͙@^]_dOZWŘ͙BDABD;6F656?AD82@EF2@>6K42B;F2>;@F6D@2F;A@2>;@4͙

Swisscanto (LU) Equity FundTop Dividend EuropeLa formule gagnante :de grandes entreprises européennes+ une valorisation attrayante+ une distribution de dividende élevé= opportunité attrayante de rendement dans l’environnement actuel de marché XQNCVKNGVFKHƂEKNGS’informer maintenant sur www.swisscanto.ch/topdividend-europeCes informations sont publiées à titre exclusivement publicitaire et ne constituent ni un conseil en placement ni une offre. Les seules sources d’information faisant foi pour l’acquisition de partsde fonds Swisscanto sont les documents réglementaires respectifs (contrats de fonds, conditions contractuelles, prospectus de vente et / ou informations importantes pour l’investisseur ainsique les rapports de gestion). Ces documents peuvent être obtenus gratuitement sur le site www.swisscanto.ch et sous forme papier auprès de Swisscanto Direction de Fonds SA, Bahnhofstrasse 9,8001 Zurich, ainsi qu’auprès de l’agent payeur.

PAGE . Indices | | Mai 2016 | Les livres par HEG ArcLe Crowdfunding James K. Galbraith estime que le drame grecKarine BOYER, Alain CHEVALIER, Jean-Yves LÉGER, n’est rien d’autre qu’un effet collatéral du désastreAurélie SANNAJUST bancaire et financier mondial.Éditions La Découverte, 128 pages, 16.50 francs Grèce: économie chirurgicaleISBN 978-2-707-18810-6 générale et particulièrement celle exceptionnelle Moyen de financement de projets par la des Trente-glorieuses. Il défend finalement, key- «foule», particuliers comme entreprises, nésien tempéré mais keynésien tout de même, le financement participatif est devenu l’idée d’un modèle planifié de «croissance lente». une réalité mondiale, en forte crois- Alain Max Guénette Paraît ces jours-ci en librairie «Crise grecque, tra- sance grâce à Internet. Effet de mode? gédie européenne: la destruction de la Grèce et Quid des acteurs et du cadre réglemen- L’HEGArc l’avenir de l’Europe». Il s’agit de l’ouvrage d’un taire? Quelles limites? Quelles règles auteur de l’ouvrage présenté ce économiste pour qui le terrain compte, contraire- à respecter et opportunités à mois-ci est un économiste classé ment aux «économistes en fauteuil» qu’évoquait saisir? Autant de questions parmi «hétérodoxe» pour signifier qu’il ironiquement Herbert A. Simon. Le livre est dé- d’autres abordées ici. n’est pas un thuriféraire de l’expli- dié à Yanis Varoufakis et à son épouse. Il faut cation unique par le marché. Fils rappeler que James Galbraith avait invité YanisPlaying to the Edge. American Intelligence Crise grecque, tragédie de l’économiste John K. Galbraith, Varoufakis il y a quelques années à l’Universitéin the Age of Terror européenne auteur d’un ouvrage fameux intitulé «Le nouvel du Texas où il est professeur titulaire. Une ami-Michael V. HAYDEN James K. Galbraith Etat Industriel», en 1967, James K. Galbraith se tié s’est alors tissée entre les deux économistes, Éditions du Seuil situe comme son père dans la lignée des écono- si bien que lorsque Monsieur Varoufakis a étéÉditions Penguin Press, 464 pages, 32 francs 246 pages, 28 francs mistes américains de gauche, «libéraux» dans la nommé Ministre des finances du gouvernementISBN 978-1-594-20656-6 ISBN 978-2-021-31484-7 terminologie américaine, plutôt défenseurs de d’Aléxis Tsípras, il l’a invité à venir le rejoindre, l’État que du marché. Attaché essentiellement à en tant qu’ami autant que comme conseiller, Cet ouvrage écrit par un des chefs la démocratie, il s’est illustré depuis la crise des pour partager réflexions et actions. L’ouvrage historiques de la très contestée Natio- subprimes à défendre ses idées face aux débor- reprend des articles publiés dans la presse, des nal Security Agency (NSA), qui a aussi dements des marchés, s’illustrant à travers trois mémorandums et autres notes rédigées par J. dirigé la Central Intelligence Agency ouvrages dont les axes centraux sont tout de Galbraith durant le temps où Y. Varoufakis était (CIA) durant les trois dernières années suite rappelés. aux commandes, autrement dit, pendant cette de G.W. Bush au pouvoir, vaut par la Fin 2009, paraissait «L’État prédateur: comment période épique des négociations entre la Grèce position exceptionnelle de son auteur la droite a renoncé au marché libre et pourquoi la et l’Europe. Ce document fait pour ainsi dire et les justifications qu’il donne aux gauche devrait en faire autant». Cet État prédateur office de mémoires, par lesquelles on se rend actions entreprises. est celui, explique-t-il, dans compte que ce face à face lequel une poignée d’hom- «La crise a atteint entre le pot de terre et leSuperbosses: How Exceptional Leaders Master mes politiques et d’hommes son paroxysme pot de fer ne pouvait débou-the Flow of Talent d’affaires, appuyés par de dans la corruption cher sur rien de vraimentSydney M. FINKELSTEIN puissants lobbies et mus par fécond. Il éclaire d’une lu- leurs propres intérêts, vont mière spéciale la tragédieÉditions Portfolio, 272 pages, 30 francs confisquer le pouvoir, sans et la dé-supervision vécue par le peuple grec.ISBN 978-1-591-84783-0 aucun goût pour l’intérêt pu- du marché américain Galbraith rappelle d’emblée blic, sans idéologie non plus. un constat, à savoir que la Le leadership – ou chefferie – est Par pure cupidité! Cette ten- du crédit immobilier.» monnaie unique européenne assurément un thème important dans les groupes et les sociétés humaines. dance ploutocrate, rappelle- a eu une conséquence es- Qu’ont les grands chefs en commun t-il, s’est férocement dé- sentielle. «En Allemagne, les en-deçà des contextes où ils (ou elles) ployée depuis la présidence de Reagan jusqu’à gains de productivité et l’excellence technique déploient leur talent de meneurs? celle de Bush fils. La «prédation» est au cœur des ont induit une baisse du coût réel des exporta- Exemples à l’appui, l’auteur va louer réflexions et des analyses de notre économiste. tions, qui ne risquait plus d’être effacée par une les beautés charismatiques des saints Galbraith a ensuite contribué à «Modeste proposi- réévaluation de la monnaie. Dans le même temps, modernes que sont les «superbosses». tion pour résoudre la crise de la zone euro», paru chez ses partenaires européens, privés de monnaie en 2014. Dans cet opus écrit avec deux autres nationale qu’ils auraient pu dévaluer, un pouvoirLe leadership conscient. Guide pratique pour diriger auteurs, Stuart Holland et Yanis Varoufakis, il d’achat stable et des crédits aisément accessiblesen pleine conscience défend que le problème majeur de la zone euro ont provoqué une hausse de la demande de biensJanice MARTURANO n’est pas celui de la dette, cette dernière n’étant manufacturés allemands.» en somme que le symptôme d’un mal plus pro- Pour l’auteur, l’affaire grecque en matière d’ac-Éditions De Boeck, 174 pages, 34.50 francs fond, à savoir l’architecture défaillante de la zone cumulation de dettes – extrême mais loin d’être[traduit par Catherine Verhaeghe] euro. Notons que cette faiblesse au cœur du isolée –, est une affaire européenne. L’HistoireISBN 978-2-807-30146-7 modèle européen, d’autres économistes l’ont tôt jugera sans doute durement nos technocrates repérée et signalée, avec plus ou moins de force européens – comme ceux du FMI – sans réelle vi- Le concept de chefferie de «pleine cependant; quant aux représentants du tout mar- sion quand ils ne sont pas tout simplement d’une conscience» est installé. L’auteure ché, ils se cabrent au moindre propos critique et, paresse intellectuelle stupéfiante. L’auteur rap- expose dans ce livre ses techniques de certains de leur position de force, réduisent leur pelle aussi que, si la crise a commencé partout en leadership conscient pour promouvoir adversaires à leur merci, les obligeant à se confor- 2010, elle vient des États-Unis et s’est propagée la pleine conscience dans la vie profes- mer à leur modèle à la manière du cruel Procuste. à l’échelle mondiale entre 2007 et 2009, forçant sionnelle de dirigeants surchargés, leur Un troisième ouvrage est encore à signaler, paru les États européens à aider leurs banques à se dé- donnant ainsi la possibilité de relever l’année dernière: «La grande crise: comment en sengager de leurs positions à risques. Cette crise, plus sereinement leurs défis. sortir autrement», dans lequel l’économiste passe écrit l’auteur, «a débuté dans un mélange com- d’abord en revue les positions des diverses chapel- plexe de dérégulation et de «désupervision», etGouverner dans l’incertitude les économiques et leurs arguments, puis montre cela depuis quatre décennies, et elle a atteint sonCédric BAUDET leurs insuffisances face au défi posé par la crise de paroxysme dans la corruption et la destruction 2008. Il développe sa propre argumentation, in- du marché américain du crédit immobilier, sousÉditions de la SEES, Revue économique et sociale sistant sur le rôle endogène du secteur financier plusieurs présidents, de Ronald Reagan à George114 pages, 29 francs, ISSN 0035-2772 et son fonctionnement sans éthique aucune, pour W. Bush.» Dit de manière on ne peut plus claire: saisir à bonne hauteur ladite crise. Remontant à «le drame grec n’est rien d’autre qu’un effet col- Toujours debout à l’aube de ses 75 la croissance de l’après seconde-guerre mondiale, latéral du désastre bancaire et financier mondial». années d’existence, la revue romande il lui semble, en outre, important de compren- Cet ouvrage doit être lu pour pouvoir imaginer livre chaque trimestre un numéro por- dre le rôle des ressources naturelles, notamment un monde qui ne soit pas réduit à une logique tant sur des sujets relatifs aux sciences énergétiques pour appréhender la croissance en morale punitive.  humaines et sociales, notamment à l’économie et à la politique. Ici c’est la gouvernance des entreprises dans nos temps incertains qui est interrogée.Mariage et filiation pour tousUne métamorphose inachevéeIrène THÉRYÉditions du Seuil, 124 pages, 18.50 francsISBN 978-2-021-27985-6 Le projet de mariage des couples de même sexe avait recueilli une adhésion massive au sein de la population. Devenu loi, il a suscité une opposition violente menée par des traditionalistes. Il est pourtant question de la victoire d’une valeur qui bouleverse notre système de parenté: l’égalité de sexe.

PAGE . Indices | | Mai 2016 | Les livres par HEG ArcAnne Dietrich et Laurent Taskin La fabrique de l’innovation Embarquez pour la conception innovanteProfesseure à l’IAE, Université de Lille 1 et professeur à l’Université catholique de Louvain (UCL). Gilles GAREL, Elmar MOCK2004. Habilitation à diriger des recherches 2004. Publication de «Le télétravail, une vague silencieuse, Éditions Dunod, 2è éd., 200 pages, 31.50 francs en sciences de gestion. avec Patricia Vendramin». [Préface d’Yves Pigneur] ISBN 978-2-100-74605-72005. Comité de rédaction de la revue 2011. Président de l’Institut des sciences du travail de l’UCL. de sciences sociales Formation/Emploi Parution de «Perspectives critiques en Comment s’engendrent les innovations du CEREQ. management», avec Matthieu de Nanteuil. de rupture? Comment raisonnent les innovateurs? Comment organiser l’acti-2015. Professeure des Universités. 2012. Rédacteur en chef de International Journal of Work vité d’innovation? Autant de questions2015. Parution de «Dérives et perspectives Innovation. auxquelles répondent les auteurs de cet ouvrage sur fond de la théorie dite de la gestion», avec F. Pigeyre 2016. Parution de «Critical Management Studies», avec C/K développée à l’école des Mines et C. Vercher-Chaptal. Chris Grey, Isabelle Huault et Véronique Perret. ParisTech par le célèbre Prof. Armand Hatchuel et son équipe.Pour une gestion concrètedes ressources humaines The Only Game in Town. Central Banks,L es cours de RH, au sens large, regroupent d’une Instability, and Avoiding the Next Collapse part les aspects relationnels (cours de «Compor- urgemment besoin d’autres modèles de management qui valo- Mohamed A. EL-ERIAN tement organisationnel», la plupart du temps, ou risent la singularité humaine et la diversité de ses ressources, «Dynamique humaine de l’organisation» dans les favorisent la reconnaissance au travail et réconcilient les salariés Éditions Random House, 320 pages, Heg romandes) et, d’autre part, les aspects de ges- avec ce qui fait sens pour eux: l’expertise, le métier, la relation 28 francs de service… Certes, les propositions de modèles et d’outils ne ISBN 978-0-812-99762-0tion («GRH» – gestion des ressources humaines). manquent pas sur le marché du conseil en management: en-Les auteurs du récent ouvrage Management humain proposent treprise libérée, leadership rénové, management des talents... Que doit-on faire pour éviter, si tantune vision critique de l’enseignement des RH en mettant en Mais force est de constater que derrière les discours, on met en est que ce soit encore possible, la pro-relief les limites de l’approche comportementale, par trop instru- cause les acteurs eux-mêmes en les invitant à changer de com- chaine crise économique et financièrementale, et de l’approche supposément stratégique de la GRH. portement et à entrer dans le moule attendu: coaching pour les mondiale? C’est que, défend l’auteur, managers afin de pallier l’éloignement des services RH – mais notre modèle économique actuelVous proposez un manuel critique: pourquoi? Et en quoi l’est-il? on n’interroge guère les conditions nécessaires à l’exercice d’un touche à sa fin: croissance anémique,Anne Dietrich et Laurent Taskin: Nous sommes partis d’un dou- tel rôle – prise en charge de soi et capacité de résilience pour les inégalités croissantes, chômage,ble constat largement connu et partagé, dénonçant les souf- individus, mais des pratiques de recrutement de plus en plus marchés financiers instables…frances engendrées par le management de la performance et élitistes et des exigences croissantes parfois contradictoires qui Une réflexion sur un transfert dela soumission croissante du travail aux diktats de la logique justifient des pratiques discriminantes. compétences obligé.financière. Le travailleur est vu comme une ressource dont ilfaut accroître la performance et réduire le coût. Cette appro- Quel est le fond philosophique ou moral de votre approche? La fin de l’intellectuel françaische instrumentale a déjà été dénoncée mais les alternatives sont Le terreau dans lequel nous avons puisé l’essence de notre De Zola à Houellebecqtimides. Si les professionnels de la gestion clament leur souci du réflexion est celui des perspectives critiques en management. Shlomo SANDbien-être, ils n’agissent bien souvent qu’au nom de l’efficacité Il s’agit d’un courant de recherche qui s’est développé dans leséconomique de court terme. En tant qu’enseignants-chercheurs écoles de gestion, nourrie de disciplines multiples, promouvant Éditions La Découverte, 274 pages, 34 francssoucieux des pratiques de management à venir de nos étudiants, un être réflexif, capable de s’émanciper de la domination de la ISBN 978-2-707-18939-4nous avons pris le parti d’interroger les fondements des modè- logique froide des chiffres. De ce courant, nous avons nourriles de management RH les plus répandus, de les resituer dans une proposition qui réhabilite l’humain et le travail et s’atta- Désabusé, un tantinet sarcastique, unleurs contextes d’émergence afin de juger de leur pertinence. che à contextualiser les pratiques de GRH, à remettre le travail, historien de renommée internationaleNous avons questionné la conception de l’Homme au travail l’expertise professionnelle et le travailleur au centre de la GRH dessine des figures de l’intellectuelsous-jacente à ces modèles, pratiques et théories de la GRH et et qui propose que ses finalités soient la production de recon- français, des grands penseurs à ceuxdu comportement organisationnel. L’idée, c’est ensuite, si l’on naissance et de sens au travail. Notre inspiration devient huma- d’aujourd’hui. Après Zola, Sartre etveut sortir d’un modèle et penser des alternatives, de changer de niste lorsque nous affirmons qu’en poursuivant un tel dessein, Camus, voici Houellebecq, Zemmour,marmite et d’ingrédients, c’est-à-dire s’émanciper des cadres qui le manager devient bienveillant. Cela nous conduit à considérer Finkielkraut, etc. De l’affaire Dreyfusfaçonnent ces modèles. Nous montrons alors qu’ils ne se rédui- la responsabilité des enseignements de management dans la per- jusqu’à l’après-Charlie, histoire d’unesent pas à de simples outils, mobilisables en toutes circonstan- pétuation de ces cadres de pensée. Ils entretiennent en effet une longue déchéance.ces et que, loin d’être neutres, ils véhiculent une conception de forme de standardisation des connaissances et des pratiques quil’Homme au travail qui le réduit à une «personne-objet». Nous favorisent la production et la perpétuation de modèles univer- Listen, Liberal. Or, What Ever Happenedproposons une autre vision, celle d’une «personne humaine» et sels, bien souvent datés et décontextualisés.  to the Party of the People?revisitons les classiques de la GRH et du comportement organi- Thomas FRANKsationnel en les inscrivant dans une perspective humaniste. Propos recueillis par Alain Max Guénette Éditions Metropolitan Books, 320 pagesQue reprochez-vous aux approches habituelles? IMSI, HEG Arc 25 francs, ISBN 978-1-627-79539-5Les modèles actuels sont inféodés à la recherche de performance Le fait que les démocrates restent aufinancière à court terme et les pratiques de GRH s’inscrivent pouvoir est-il une garantie en matièredans cette perspective. Du lean management à la gestion des Management humain: pour une approche de mobilité sociale, de justice sociale,espaces de travail, en passant par l’évaluation de la performan- renouvelée de la GRH et du comportement d’égalité de traitement des citoyens?ce, les systèmes RH sont légitimes s’ils permettent d’accroître la organisationnel Pas le moins du monde prétend l’auteurproductivité du travailleur. Or, ni le travail, ni le travailleur ne Laurent TASKIN, Anne DIETRICH qui fait remarquer que les démocratesse réduisent à quelques chiffres dans une colonne. Les managers Éditions De Boeck, coll. Manager RH, ont été au pouvoir seize années cesne sont pas des comptables. L’entreprise ne fonctionne pas sans 256 pages, 42 francs vingt-quatre dernières années, sansle «don» quotidien des travailleurs et le travail réel ne se réduit Préface de Pierre-Yves Gomez beaucoup de résultat.pas à des critères de rentabilité imposés ex ante. Nous avons ISBN 978-2-804-17475-0 La culture internet des mèmesLe désastre de Fukushima Dai Ichi et Le miracle Frédéric KAPLAN, Nicolas NOVALe 11 mars 2011, le Japon subit l’un des L’ouvrage propose au lecteur le témoi- le rôle des cadres et experts de la socié-séismes les plus importants de l’histoi- gnage, traduit du japonais, de Yoshida à la té TEPCO, sur celui des forces d’auto- Éditions des PUPRre, suivi d’un tsunami. 18.000 morts et commission d’enquête gouvernementale défense japonaise et sur celui du premier 96 pages (par opus)d’importants dégâts matériels. Parmi les sur l’accident, soit l’histoire d’une équipe ministre du moment, Naoto Kan. 15 francs (chacun)cinq centrales nucléaires touchées, l’une de travailleurs confrontés à un désas- ISBN 978-2-889-15142-4 / 43-1d’elles, Fukushima Dai Ichi, est confron- tre annoncé. Le premier tome, sous-titré L’accident detée à une situation d’urgence nucléaire. «L’anéantissement», abordait l’incidence Fukushima Dai Ichi À travers ces deux opus, les PressesTrois réacteurs entrent en fusion et de la catastrophe naturelle sur les instal- Le récit du directeur universitaires et polytechniques roman-des explosions se produisent dans trois lations et le début de l’accident nucléaire. de la centrale des innovent. Deux véritables ouvragesbâtiments réacteurs. Malgré la gravité Ce second tome, sous-titré «Seuls», aborde Franck GUARNIERI et al. qui s’adaptent à la forme à laquellede l’accident, le pire est pourtant évité, la lutte acharnée, livrée par une poignée nous nous sommes habitués au coursgrâce au courage et à l’action d’une poignée d’homme, face à une installation nucléai- Éditions Presses de voyages de curiosité sur la «toile».d’hommes restés aux commandes de la re libérée de ses dispositifs de contrôle de l’École des Minescentrale. Ils sont dirigés par Masao Yoshida, et de sûreté. Il livre aussi le témoignage 390 pages, 51 francs Libraire conseil: Payot Neuchâtelle directeur de Fukushima Dai Ichi. sans concession de Masao Yoshida sur ISBN 978-2-356-71229-5 Errata Dans l’interview du mois dernier, il a été noté par erreur que Sophie Agulhon était «enseignante- chercheure» au lieu de «doctorante», à l’école des MINES ParisTech, Université de recherche Paris Sciences et Lettres.

PAGE . Indices | | Mai 2016 | EntretienAndré DukaIl existe peu de vrais succès parmiles banques purement technologiquesA rrivé au CERN en 2002, le un client n’est pas exposé politiquement, il pour- physicien André Duka a deux rait être néanmoins impliqué demain. Sauf peut- passions: la finance et la Suis- être pour les banques too big to fail, le private se. Il s’est rapidement penché banking pour les banques de petite taille – tel sur la création de nouvelles que compris jusqu’ici – est menacé. Son rapport technologies pour l’indus- risques/bénéfices est trop élevé.trie bancaire et son rêve était de fonder unesociété de technologie offrant l’une des Vers quoi se diriger selon vous?meilleures plateformes de négoce en ligne. Vers une banque de détail dédiée aux classesCe sont les circonstances historiques qui ont aisées et à l’international. Et c’est là que la tech-fait de Dukascopy une banque. L’une des rares nologie joue un rôle fondamental car elle permetbanques suisses entièrement online. Entretien de réduire drastiquement les coûts.sur l’évolution de la technologie financière etdes fintech en Suisse. Maintenant que le secret bancaire est aboli, quelles sont les armes de la Suisse?Quelles sont les technologies sur lesquelles se Sa stabilité politique qu’elle doit préserver à toutfonde Dukascopy? prix, la présence du régulateur conservateur horsCe sont d’abord des plateformes de négoce pair qu’est la FINMA et un taux de corruptiononline entièrement propres à notre ban- proche de zéro. Ce sont des avantages compétitifsque et dont le seul véritable concurrent est considérables, surtout pour les actifs en prove-MetaQuotes avec MetaTrader 4 et MetaTra- nance de pays instables. Dans un environnementder 5, utilisée par exemple chez Swissquote. de taux d’intérêt négatifs et de faible croissance, laJe pense que nos plateformes et celles de Meta- préservation du capital est essentielle. Les clientsquotes sont les seules au monde à atteindre un sont intéressés par une place juridique sure.tel niveau de complexité et de sophisticationet, similairement, elles sont disponibles sous André Duka. Fondateur et Président La FINMA, un régulateur «hors pair»?licence White Label. Metaquotes est plus lar- de dukascopy Bankgement utilisé mais à l’heure actuelle nos parts 1989 Doctorat en physique, Federal University of Aeronautic Oui, hors pair dans son conservatisme et sonde marché augmentent progressivement. expérience. Vous n’imaginez pas combien un Materials, Moscou. organe de contrôle très strict peut être attrayantVotre plateforme est-elle accompagnée d’outils 2002 Rejoint le CERN en Suisse. d’un point de vue externe. Un compte en Suissecomplémentaires? 2004 Lance la société de négoce online Dukascopy. est un produit en soi. A l’abri de l’arbitraire qui 2009 Dukascopy obtient la licence bancaire de la FINMA. règne dans certaines régions du monde.La plateforme est enrichie d’une quantité 2004-2015 Ouvertures de bureaux à Genève, Riga, Kiev, Mos-d’outils d’information, également propriétai- Les banques technologiques se développent-elles cou, Kuala Lumpur, Shanghai, Hong-Kong, Zurich, Tokyo.res, comme FXSpider, un fournisseur de news plus vite que les autres?qui explore des milliers de sites internet pour recueillir des nouvelles en Dans notre cas, la croissance est de l’ordre de 15% par an mais ce n’est pas douze langues différentes, les analyser, les filtrer et les le cas général. Les marges sont faibles et la rentabilité des investissementsLes clients fortunés offrir gratuitement. Nous offrons, toujours à titre gra- est imprévisible. En conséquence, le taux d’échec est important car les tech-présentent des risques cieux, des prix, des graphiques et des statistiques. Une nologies choisies doivent-être les bonnes et correspondre aux besoins du sorte de «Reuters pour tous, versus Reuters pour les marché. On peut tirer un parallèle avec les moteurs de recherche. Pour unélevés pour les banques riches». Un système de communication en propre, Google, combien d’Altavista et autres Yahoo ont disparu ou sont en trainprivées. Ils peuvent Dukascopy Connect, est également à la disposition de nos de disparaître. A mon avis, il est très difficile pour de nouvelles petitescompromettre l’existence utilisateurs, à la croisée de Viber, de WhatsApp et de banques de concurrencer les géants établis. A ma connaissance, il n’existemême de l’établissement. Skype. Tous nos outils sont encryptés par des algorith- pas de vrai succès parmi les banques purement technologiques en Suisse mes de notre cru et le contrôle absolu que nous opérons à part Swissquote et nous. sur nos logiciels permet que les données soient entiè- rement conservées en Suisse, sans possibilité d’interfé- La concurrence des grands acteurs non bancaires du net tels Google, Facebookrence étrangère. Nous opérons également notre propre chaîne de télévision ou Apple est-elle inquiétante?en huit langues avec un studio dans chacun de nos bureaux. En principe oui, car toute société dotée d’une large clientèle Internet – Face- book, Viber, Alibaba – peut rapidement se positionner sur les marchés ban-Etendrez-vous votre réseau international cette année? caires. Mais ce serait sans compter sans les réglementations bancaires et lesL’objectif est d’ajouter deux antennes cette année: à Chypre et en Australie. lois antimonopole qui peuvent devenir un vrai cauchemar pour les grandsNous recherchons également une bonne société-cible au Canada. acteurs de l’internet. Google pourrait rapidement être sous le coup d’accu- sations de conflits d’intérêt s’il tentait de promouvoir sa propre marque ban-Vous sortez actuellement du champ du trading des devises pour vous intéresser caire. Quoiqu’il en soit, la pression supplémentaire de régulations bancairesaux paiements. complexes pourrait conduire à l’effondrement de leur business model. MaisEffectivement une fonction de paiement en ligne, analogue à l’application vous avez raison, nous sommes à l’aube de grandes mutations.Paymit d’UBS mais déployée à l’international, est aujourd’hui disponibleà nos clients. Avec Dukascopy Payments, chaque compte est associé à un La place financière suisse est-elle en retard dans le domaine des fintech?numéro de téléphone ce qui nous permet des contrôles extensifs (appels, Peut-elle rattraper ce retard?empreintes digitales, photos ou géolocalisation du client). Au-delà d’un La Suisse est un pays propice à l’innovation mais elle a besoin d’un coupsimple système de transfert, l’e-money est d’abord un outil de communica- de pouce supplémentaire de la part de la FINMA pour devenir plus pro-tion et de connaissance approfondie des clients. ductive. On l’a vu dans le dossier de l’ouverture des comptes en ligne. La FINMA s’est placée en tête de l’innovation avec la vidéoconférence maisQuelle évolution attendre des banques en ligne? reste à la traîne sur l’ouverture par copies scannées des documents d’iden-Toutes les banques ou presque étendent leur présence en ligne. Il y a dix tification qui est pourtant acceptée partout en Europe. Le paysage bancaireans, les modèles des banques universelles, traditionnelles étaient complète- suisse est très fragmenté. UBS, Swissquote ou le groupe SIX sont techno-ment différents de ceux des banques en ligne. Aujourd’hui ils convergent. logiquement très bien placés mais il existe encore des banques rétives à toute forme d’accès internet. Les banques suisses n’ont rien à envier à leursEt en Suisse? concurrentes internationales et la Suisse a tout pour réussir dans le champLa banque privée suisse est traditionnellement orientée vers une population de la banque online. La réorientation vers la banque en ligne sera indispen-assez restreinte de clients riches. Aujourd’hui ces clients peuvent compro- sable un jour mais ce n’est pas une obligation immédiate. Malgré des tempsmettre l’existence même d’une banque, plus encore s’ils sont politiquement incertains, les banques suisses ont encore bien d’autres atouts à offrir. exposés. Le temps de l’orientation vers cette clientèle est compté car ce typede contrepartie présente des risques beaucoup trop importants. Même si  Propos recueillis par Nicolette de Joncaire

PAGE . Indices | | Mai 2016 | La Chronique de François-Serge LhabitantSous-performance toute relativeL ors de son meeting annuel, War- ren Buffet a rappelé à ses investis- Warren Buffet que Protégé Partners est spécialisé dans la sélec- déçu, particulièrement en termes de performance seurs qu’ils auraient obtenu de bien a toujours tion de petits gérants dits «émergents» et autres absolue. En 2015, les effondrements de marchés meilleurs résultats que les hedge détesté les start-up, autrement dit, spécialisé dans moins de et les reprises se sont succédées. Au final, une per- funds (+21,87%) en investissant du hedge funds. 10% des actifs globaux gérés par l’industrie des formance quasi nulle. En 2016, le même scénario 1er janvier 2008 au 31 décembre et il n’est pas hedge funds. On peut donc s’interroger sur la semble se reproduire. Autrement dit, beaucoup le seul. représentativité de ce panier. Fait amusant, Ted de frais payés pour limiter les pertes, mais pas2015 dans un fonds indiciel sur l’indice S&P 500 Seides a depuis quitté Protégé Partners. Quid de grand chose en termes de performance. Certes, les(+65,17%) et ce en évitant de leur payer des frais la continuité dans la sélection des fonds utilisés gérants indiciels qui se rassemblent aujourd’huiexorbitants. Pour ceux qui l’auraient oublié, rap- pour le pari? En particulier, le portefeuille est-il pour l’hallali se faisaient plus que discrets mi-pelons que Warren Buffet avait parié dans ce sens statique ou dynamique? Nul ne le sait. Certains février quand ils avaient perdu 20% à 30% enavec Ted Seides, un des fondateurs de Protégé ont depuis suggéré de prendre un indice global six semaines… Mais cela ne justifie rien. A titrePartners, avec une période test de dix ans. A deux de hedge funds pour terminer le pari. Or, entre personnel, nous avons décidé – comme chaqueans de l’échéance de ce pari, Warren Buffet sem- un âne et une tortue, le choix est vite fait. Qui année – de revalider l’ensemble des gérants deble donc être en bonne position pour le gagner. voudrait en effet investir dans la performance hedge funds de notre portefeuille. Pas seulementDans tous les cas, l’argent en jeu – un million de moyenne de 8000 véhicules auto-proclamés sur la base des performances passées, mais éga-dollars – ira à une œuvre de bienfaisance. hedge funds, dont plus de 4000 ont moins de 10 lement sur les performances attendues pour leAu risque d’en surprendre quelques uns, nous millions de dollars d’actifs sous gestion? Car c’est futur. Plusieurs demandes de remboursementpensons que Warren Buffet devrait ultimement bien ce que la plupart des indices de hedge funds sont déjà parties et d’autres suivront.gagner son pari, même s’il fait à notre avis peu de mesurent. A méditer. Ah, j’allais oublier deux informations supplé-sens. Si la seule chose qui vous préoccupe est le Warren Buffet a toujours détesté les hedge mentaires. Tout d’abord, Warren Buffet et sarendement réalisé après dix ans, alors pourquoi funds, et il n’est pas le seul. Récemment, le fonds société Berkshire Hathaway ont réalisé uneinvestir dans des hedge funds? Les vrais hedge de pension de la ville de New York a décidé de performance de 39,6% sur la même période defunds sont en effet supposés mettre en place sortir des hedge funds, jugés trop chers et peu huit ans, loin derrière celle du S&P 500. Certesdes techniques de gestion de risque et avoir une transparents. D’après Bloomberg, son allocation mieux que les hedge funds, mais avec une vola-exposition réduite aux variations du marché, en avait généré une performance de seulement tilité presque quatre fois plus élevée. En 2015,particulier à la baisse. A long terme, cette gestion 2,83% sur trois ans. Trop de gérants activistes, Warren Buffet a perdu 12,5%. En 2016, il aprudente a un coût d’opportunité, particulière- de gérants à frais réduits, et pas assez d’alpha. gagné 10,7%. Si vous aimez beaucoup de vola-ment important quand on voit le marché haus- Ils ont bien fait d’arrêter les dégâts. Peut-être tilité à prix réduit, Berkshire Hathaway devraitsier des sept dernières années. Une comparaison auraient-ils dû au passage également remettre pouvoir vous la fournir. Ensuite, en 2008, Seidesbasée sur le seul rendement réalisé ne fournira en cause leur processus de sélection et d’alloca- et Buffett avaient chacun placé 640.000 dollarsqu’une vision biaisée du résultat. L’examen du tion. D’autres devraient les suivre, et on ne peut dans une obligation zéro coupon à 10 ans, quirendement ajusté au risque serait à notre avis que s’en réjouir, car il y a à notre avis bien trop devait repayer un million à l’échéance du pari.plus adéquat. d’argent dans cette industrie, bien trop d’inves- Or, cette obligation a depuis battu largementDans tous les cas, le pari est soumis à un fort biais tisseurs, bien trop de gérants, et surtout bien trop tous les investissements discutés dans cet article.de sélection. Les hedge funds du pari sont en fait peu d’opportunités. Il faut donc être plus que Pas sûr qu’elle continue à le faire… un mélange de cinq fonds ou fonds de fonds sélectif pour pouvoir y réussir.choisis par Protégé Partners, mais dont le nom Là où nous rejoignons Warren Buffet, c’est dans François-Serge Lhabitant est Professeur de Finance à l’EDHEC Busi-ou la pondération sont inconnus. Or, rappelons son constat que les hedge funds ont récemment ness School. L’article ne reflète que les vues personnelles de l’auteur. Dr. Thierry Amy, Associé En droit BCCC Avocats Sàrl, Genève-LausanneBanque digitale: les contraintes réglementairesLes progrès de la technologie et sa grande démocratisation à saisir la portée, limiter et contrôler les risques générés par de confidentialité, d’externalisation ainsi que d’identificationpermettent aujourd’hui aux acteurs du monde bancaire et de nouvelles pratiques. Le cas échéant, des règles et processus et d’évaluation des cyberrisques). A noter cependant que lafinancier d’envisager à la fois de nouveaux services, une internes nouveaux doivent être élaborés. Pour les banques et FINMA n’a à ce jour pas encore élaboré de règles précises ennouvelle manière d’interagir avec le client, mais aussi une négociants en valeurs mobilières, ces dispositions ne consti- ce qui concerne la maîtrise par la banque de la partie de sonautomatisation croissante des outils de back-office. Ces nou- tuent pas une réelle nouveauté, la Circulaire FINMA 2008/24 infrastructure informatique tournée vers l’extérieur et renduevelles opportunités doivent toutefois se fondre dans un cadre Surveillance et contrôle interne prévoyant déjà que la fonction accessible à ses clients ou à l’ensemble des internautes.réglementaire de plus en plus contraignant et qui, sans être vé- compliance doit évaluer le risque de compliance lié à l’activité Enfin, la question de la vérification de l’authenticité des ins-ritablement monolithique, peine à s’adapter à l’évolution rapide de l’établissement, ce qui englobe déjà l’évaluation du risque tructions du client relève exclusivement du rapport contractuelde la technique. Ainsi, les banques qui désirent moderniser leurs lié aux nouveaux produits et aux nouvelles pratiques. entre la banque et son client (article 398 CO); la banque doitinfrastructures et proposer à leurs clients des services axés sur En ce qui concerne la sécurité des données, l’article 7 LPD faire preuve de l’attention que les circonstances permettentles nouvelles technologies se heurtent à plusieurs problémati- dispose que «[l]es données personnelles doivent être pro- d’exiger d’elle. Il convient toutefois de garder à l’esprit queques, parmi lesquelles nous pouvons notamment mentionner – tégées contre tout traitement non autorisé par des mesures la vérification de l’authenticité des ordres du client n’est pasoutre l’entrée en relation d’affaires en ligne et/ou par vidéo, qui organisationnelles et techniques appropriées». Les articles 8ss uniquement une question liée à la technologie. En effet, laa déjà fait l’objet de nombreux commentaires suite à l’entrée en OLPD prévoient diverses mesures que l’auteur du traitement pratique démontre que les criminels savent utiliser la ruse (parvigueur de la nouvelle Circulaire FINMA 2016/7 – l’évaluation de données doit mettre en œuvre, en vue d’une part d’assurer exemple en se faisant passer pour le client ou pour un employédu risque en lien avec l’offre et le développement de nouveaux la confidentialité, la disponibilité et l’intégrité des données de la banque) pour parvenir à leurs fins sans avoir à pénétrerproduits, la sécurité du traitement des données et la vérification (destruction accidentelle, erreurs, falsification, vol ou utilisation les défenses informatiques de la banque (social engineering).de la validité et de l’authenticité des instructions du client. illicite) et d’autre part, d’introduire des contrôles à l’entrée des Ensuite, il n’existe pas de standard technologique minimalS’agissant de l’évaluation des risques liés aux nouvelles installations où sont traitées des données, des contrôles des ou approuvé. Il ne s’agit pas là d’une omission du législateur:technologies, à l’occasion de la révision de l’OBA-FINMA, la transports de supports de données et des contrôles de l’accès cela résulte au contraire d’une volonté délibérée d’élaborerFINMA a introduit un nouvel article 22 OBA-FINMA consacré aux données. De même, le droit de la surveillance, en particulier une réglementation «neutre» d’un point de vue technologique.aux nouveaux produits et à la gestion des nouvelles technolo- les articles relatifs à l’exigence d’une organisation adéquate, à La banque est donc libre de prévoir contractuellement pargies. En vertu de cette disposition, l’intermédiaire financier est la garantie d’une activité irréprochable et au secret bancaire, les quel biais les ordres doivent lui être transmis. Ce faisant, elletenu de «réfléchir» aux risques de blanchiment d’argent et de circulaires de la FINMA qui les concrétisent (Circulaires 2008/7, se devra toutefois non seulement d’attirer l’attention de sesfinancement du terrorisme susceptibles de résulter du déve- 2008/24 et Annexe 3 à la Circulaire 2008/21, actuellement en clients sur les risques inhérents à l’utilisation de certains outilsloppement de nouveaux produits ou pratiques commerciales cours de révision dans le cadre de la Circulaire 2016/X: Gouver- technologiques, mais aussi d’acquérir ou de développer uneet de l’utilisation de technologies nouvelles ou perfectionnées. nance d’entreprise – banques) et les décisions rendues par la infrastructure informatique à la hauteur des exigences de laCette réflexion, qui doit avoir lieu avant que les changements ne FINMA fixent clairement le principe que la banque doit maîtri- FINMA, d’élaborer des procédures adéquates et de surveillersurviennent, doit également conduire l’intermédiaire financier ser son infrastructure informatique (en termes d’architecture, leur application pratique. 

PAGE . Indices | | Mai 2016 |Le thème Technologies bancaires fin Cteocmh ms’aepnptrlêatevàagbuoeudle’vinenrsoevration l’ensemble du secteur financier.Marco Abele, Responsable Platform Management & Digitalization | Credit Suisse en SuisseNouvel élan pour la place suisseL a révolution fintech se manifeste à un endroit surprenant: dans votre une partie de la chaîne de création de valeur, vail communs sont nés au cours des dernières extrait de compte. Vous y consta- aucune de ces jeunes entreprises ne proposant années. Ce sont des lieux où de jeunes entrepre- terez certainement que vos retraits jusqu’à maintenant une offre de prestations com- neurs louent de façon flexible un poste de travail d’espèces ont diminué au cours de plète. Ce nouveau monde semble inquiétant pour et peuvent échanger leurs points de vue dans des ces dernières années, mais que vous les banques suisses, dont la réaction s’est effecti- groupes de travail. Ainsi l’impact Hub à Zurich,effectuez en revanche plus souvent de petits vire- vement longtemps fait attendre. L’une des raisons son cofondateur, Christoph Birkhloz a déclaréments vers des applications, des commerçants en était l’infrastructure informatique installée au qu’il était très important que des grandes entre-ligne, des bourses de billets, des entreprises de taxi cours des années dans de nombreuses banques, y prises, dont des banques comme la nôtre, colla-ou des sites de vente aux enchères sur Internet. compris au Credit Suisse, qui rendait difficile l’in- borent avec de telles structures pour construireLe terme de révolution peut paraître un peu exa- tégration avec de nouveaux logiciels. Les coûts l’avenir de l’économie suisse. Pour les fintech, legéré, mais il reflète l’état d’esprit qui règne dans d’investissement élevés, rentables uniquement à capital-risque est essentiel. Un rapport atteste icila branche financière, d’où les gros titres: «Les partir d’une certaine taille, ont constitué un autre un certain besoin de rattrapage, tout en tirant lebanques devant un tournant axé sur la numérisa- motif de retard. C’est ce dont souffrent en parti- bilan général: «La Suisse est sur la voie de deve-tion» (PwC), «‹Parvenir à la banque numérique: culier les petites banques privées. Le porte-parole nir un excellent site pour les start-up.»une question de vie ou de mort» (McKinsey & d’une banque privée genevoise a ainsi déclaré: Un grand établissement financier se doit de vou-Co), «Un défi considérable» (NZZ). Tout le mon- «Notre branche se trouve encore à l’âge de pierre loir être à la pointe du numérique sur son marché.de est unanime: les établissements financiers sont en matière de numérisation». Il doit être une première adresse pour séduire laà un tournant. Mais qu’est-ce qui viendra après? Mais ce lent démarrage comporte également des génération Y, mais également pour satisfaire lesEt comment nous situons-nous en Suisse? avantages: nous apprenons à tirer les leçons des entrepreneurs connectés et tous les investisseursLes plus grandes différences par rapport aux pré- erreurs de nos concurrents et la tendance est en- souhaitant gérer activement leur portefeuille encédentes vagues d’innovation sont l’aspect décen- tretemps devenue plus claire. Tout d’abord, la nu- s’appuyant sur des outils exigeants.tralisé et le rythme de l’évolution numérique. Il y mérisation permet aux banques de pouvoir offrir, Outre le développement d’une offre numérique a 50 ans, une banque dévelop- de façon plus rapide et plus sûre, des produits, pro- propre, en compagnie d’autres instituts, nousLa nouvelle discipline pait un nouveau produit ou cessus et services adaptés aux besoins des clients. souhaitons lancer une initiative de la promo-des big data permet un nouveau service et, en cas Et, comme dans de nombreuses autres branches, tion de la place fintech suisse et accélérer avec de succès, les autres établis- la numérisation permet aussi de réaliser des éco- la nouvelle association Swiss Fintech Innova-de mieux adapter sements reprenaient l’inven- nomies grâce à l’automatisation croissante. tion de l’Université de Zurich la numérisationles produits et tion. Or, dans la révolution Les start-up sont de plus passées d’une attitude et l’innovation dans le secteur financier. Cetteservices à chaque fintech si souvent citée, une de confrontation à une attitude de coopération évolution inquiète certains clients qui craignentclient individuel. part importante de l’innova- avec les banques traditionnelles, soit d’«enemy» de devoir confier leurs affaires bancaires à des tion se produit en dehors des à «frenemy», un rival (enemy) de qui l’on est robots. A leur inquiétude, notre réponse est banques. TransferWise, une dépendant devenant un partenaire commer- claire: le conseiller reste et restera l’alpha et plateforme où il est possible cial (friend). La coopération bénéficie aux deux l’oméga de la relation client.de changer des devises à moindre coût, a été créée parties: les banques peuvent bénéficier de la Et ensuite? Où en sera la place financière suisseen 2011 par deux Estoniens n’appartenant pas à flexibilité des fintech et de leur proximité avec dans dix ans? Un pronostic relativement sûr estla branche, qui voulaient faire des économies et les clients les plus jeunes, et intégrer leurs inno- qu’il y aura de «nouveaux lieux de rencontre»ont commencé à changer des devises entre eux. vations dans leurs produits. Les fintech veulent à au lieu des succursales et que les établissementsAujourd’hui, le Financial Times estime la valeur leur tour utiliser l’expertise accumulée au cours financiers qui seront les plus lents à faire la transi-de leur entreprise à plus d’un milliard de dollars. des siècles, les marques renommées, l’énorme tion figureront probablement parmi les perdantsEt ce n’est qu’un exemple: en 2015, de telles jeu- portefeuille de clients, les licences des banques de la numérisation.nes entreprises fintech ont été soutenues au ni- déjà établies, mais aussi et surtout, la confiance Pour les grandes banques, la numérisation per-veau mondial par 13,8 milliards de dollars de ca- de leurs clients. C’est uniquement au travers met non seulement de nouveaux modèles com-pital-risque, soit le double de l’année précédente. de ces partenariats – d’ailleurs aussi entre ban- merciaux dans leur domaine d’origine, mais ellePrès de la moitié de ces jeunes sociétés fintech ques – que peuvent naître des normes qui seront ouvre aussi des secteurs et des questions totale-proposent des solutions pour le trafic des paie- acceptées dans toute la branche. ment nouveaux, comme la masse des nouvellesments, mais les banques seront aussi mises au Les fintech ont démarré dans la Silicon Valley, données. La nouvelle discipline des «big data»,défi dans d’autres domaines: outre la plateforme mais l’Europe est devenue entretemps l’un des associée à l’intelligence artificielle, permet d’adap-de devises, on peut aller ailleurs pour faire gé- principaux hot spots en la matière. Londres est ter encore mieux nos produits et services à cha-rer sa fortune, exécuter sa gestion financière per- à la pointe de l’innovation et la Suisse a forte- que client individuel – celui-ci bénéficiant en finsonnelle, acheter et vendre des actions, souscrire ment rattrapé son retard. Une nouvelle étude très de compte le plus de la révolution fintech.un prêt ou des crédits d’entreprise – la liste est remarquée aboutit à la conclusion: «Le pôle fin- Les réflexions sur la protection des données et lasans fin. Les entreprises fintech promettent des tech suisse est plus important et plus dynamique sécurité vont se multiplier – avec comme mot-services plus simples, plus efficaces et moins que l’on ne l’imagine parfois». Selon cette étude, clé la cybersécurité. Mais c’est justement cetteonéreux, répondant aux besoins de nouvelles 162 entreprises suisses spécialisées fintech étaient inquiétude qui pourrait donner un nouvel élangénérations de clients équipés en téléphones déjà actives fin 2015 – sept fois plus qu’en 2010. à la place bancaire suisse: en tant que client, oùmobiles et autres tablettes. Contrairement à La Finma a par ailleurs commencé à réduire feriez-vous plutôt gérer votre argent, auprèsune grande banque, ces plateformes, applica- les obstacles auxquels sont confrontés les fintech. d’une application américaine sur le marchétions et réseaux couvrent toujours seulement De Zurich à Genève, mais aussi de Lenzerheide depuis deux ans ou d’une banque suisse qui a la à La-Chaux-de-Fonds, près de 50 espaces de tra- confiance de ses clients depuis 160 ans? 

PAGE . Indices | | Mai 2016 | Technologies bancairesLe secteur des services financiers accuse un certain retard enmatière de digitalisation. Le problème le plus important est sansdoute le financement des start-up.Le rôle de la Suisse en tant que hub fintechAdrian Widmer, Partner et sponsor du rapport 2016 (et deuxième centre financier européen après partie du club des villes chères. Au 47e rang,sur les FinTech suisses, Pascal Grange, Partner, Londres), a perdu une place et a vu son score glo- Singapour offre donc un environnement bienThomas Nicod, Senior Manager bal chuter de quatre points. De son côté, Genève plus favorable aux start-up. s’est maintenue à la treizième place de l’indice en Une deuxième faiblesse réside dans le manqueLchez EY Financial Services gagnant cinq points. Bien que la Suisse continue de soutien spécifique en Suisse. En effet, les a numérisation s’est définitive- de tenir son rang de manière impressionnante, questions réglementaires restent la priorité du ment inscrite dans les priorités des la concurrence des centres financiers dans les gouvernement et des institutions, l’innovation entreprises, qui tentent de déchiffrer marchés émergents gagne du terrain. Singa- étant estimée moins prioritaire. ses conséquences sur leurs modèles pour, par exemple, se hisse à la quatrième place Un point supplémentaire, bien que les réserves commerciaux sous-jacents, leurs du classement du GFCI cette année et montre d’argent soient importantes en Suisse – le pays organisations et leurs collabora- un intérêt marqué pour la gestion de fortune et reste le premier centre de gestion d’actifs et deteurs. Si certains secteurs font figure de pionniers affiche des perspectives de croissance très impor- fortune offshore – les fintechs n’y accèdent pasdans l’adoption de l’outil numérique, d’autres, tantes pour l’avenir. encore suffisamment. La Suisse dispose de gran-à l’instar des services financiers, accusent un Les innovations dans le secteur des services des réserves monétaires qui pourraient être uti-certain retard. Alors que le nombre de start-up, financiers représentent une opportunité pour lisées pour financer ces entreprises, or le monded’associations et de conférences dans l’espace la Suisse de compenser les effets négatifs pro- du «capital-risque» et des incubateurs suisses enfintech est en pleine expansion, le rapport 2016 voqués par la disparition du secret bancaire; il est encore à ses balbutiements: pour preuve, leproposé par EY et l’association Swiss Finance + s’agit de parvenir à convertir la force d’innova- volume de capital-risque levé en Suisse est troisTechnology pointe du doigt ce qui est probable- tion continue en une nouvelle proposition de fois inférieur à celui de Londres. S’ajoute à cesment le problème le plus important des fintechs valeur unique pour le centre financier suisse. Pour facteurs le fait que le gouvernement et les gran-suisses: le financement. mettre en lumière les forces actuelles de la Suisse des institutions financières suisses montrent jus-Le rapport a été élaboré sur la base d’entretiens et l’aider à répondre aux défis récents, il convient qu’à aujourd’hui peu d’empressement à apporterréalisés auprès de grands entrepreneurs se trou- de créer des conditions de marché à même d’atti- un soutien financier.vant à différentes étapes de leurs projets respec- rer et de soutenir les start-up, les entreprises et les En 2014, le volume de capital-risque investitifs, ainsi qu’avec l’une des plus grandes compa- investisseurs, ce afin de définir et communiquer dans des start-up suisses était d’environ 470gnies de réassurance au monde. La proposition de manière adéquate sur les avantages concur- millions de francs, soit 10 % de plus que l’annéede valeur unique du centre financier suisse, his- rentiels du centre financier suisse par rapport précédente3. Sur ces 470 millions de francs, 78%toriquement façonnée et protégée par sa tradi- à d’autres hubs de services financiers tels que étaient destinés au secteur des sciences de la vie:tion de secret bancaire, est remise en question. Londres, Singapour et New York. medtech, biotech et start-up dans l’informatiqueCette évolution montre l’importance d’évaluer à Les participants à nos entretiens sont issus d’ins- médicale. Les start-up opérant dans le secteur desquel point le secteur est prêt à se transformer et à titutions choisies pour leur force financière et technologies de l’information et de la communi-participer de manière active aux innovations qui leur développement, ainsi que pour leur empla- cation (TIC) ont dû se contenter de 86,3 millionscontribuent à redessiner le secteur des services cement géographique et leur réputation inter- de francs4. Et ce montant a baissé chaque année:financiers helvétique. nationale. Leur conclusion générale est que le en 2012, il atteignait 123,8 millions de francs. LaDans le cadre de la rivalité qui oppose de longue centre financier suisse n’a pas encore tiré plei- raison? L’absence d’investisseurs de plus grandedate les centres financiers globaux, dont les ré- nement parti de la force de son positionnement taille capables de financer la première phase dessultats sont traduits chaque année dans l’indice en Europe. projets dans ce secteur.mondial des centres financiers (Global Financial Il peut s’appuyer sur une base de connaissan- Le centre de services financiers suisse a survécuCenter Index, GFCI)1, Londres a récemment ces et une éducation solides, mais aussi sur la à des changements considérables ces dernièresravi la première place à New York. La Suisse stabilité économique et politique du pays. Sur années, suite à la crise financière et à la fin ducompte également deux villes dans le haut du le plan de ses faiblesses, on trouve le niveau secret bancaire. Si sa tradition et sa stabilité seclassement. Zurich, actuellement septième des loyers, des salaires et des autres coûts de la sont révélées des atouts solides, il a clairement vie, très élevés dans notre pays. En 2015, sept besoin de trouver un rôle actif à jouer dans l’in- villes suisses figuraient parmi les dix villes au novation qui redessine actuellement l’ensemble coût de la vie le plus élevé au monde2, classant des services financiers. Par son expertise considé- ainsi aisément la Suisse comme le pays le plus rable, ses capacités d’innovation et son position- cher au monde. Respectivement aux 15e et 22e nement économique et géopolitique, la Suisse places, Londres et New York font également dispose d’atouts exceptionnels pour exploiter le potentiel des fintechs et des nouvelles opportuni-CLASSEMENT INDICE GLOBAL INNOVATION (TOP 10)* tés présentées dans ce rapport, et ainsi parvenir à réinventer son secteur financier. Danemark La fintech jouera un rôle moteur dans ce contex- Luxembourg te. Les recommandations de John Hucker, pré- sident de l’association Swiss Finance + Techno- Irlande logy, vont dans ce sens. C’est en exploitant plus Singapour avant le fort potentiel que recèle la Suisse, en fournissant le financement et les possibilités de Finlande connexion dans le cadre de conférences et d’ini- US tiatives supplémentaires, que les start-up fin- techs suisses pourront capturer les opportunités Pays-bas et s’appuyer sur la tradition de longue date de la Suède Suisse en tant que leader d’innovation et hub de services financiers dans le monde. Royaume-Uni Suisse (1) http://www.zyen.com/research/gfci.html (2) http://www.numbeo.com/cost-of-living/rankings.jsp 52 54 56 58 60 62 64 66 68 70 (3) Rapport sur le capital-risque suisse, startupticker.ch, Swiss*globalinnovationindex.org/userfiles/file/reportpdf/gii-full-report-2015-v6.pdf Finance Equity & Corporate Finance Association, janvier 2015.Source: EY, Swiss FinTech Report 2016 (4) Il n’est pas possible de procéder à une cartographie distincte des investissements dans la FinTech.Indices est un supplément de L’AGEFI, quotidien de l’Agence économique et financière à Genève | Président Alain Duménil | Administrateur délégué-Rédacteur en chef François Schaller | CEO Agefi SA Olivier Bloch | Directeur adjoint, développements Lionel Rouge | Rédactionen chef Indices Danielle Hennard, Nicolette de Joncaire | Responsable IT Guy-Marc Aprin | Responsable graphisme et édition Sigrid Van Hove [email protected] | Journalistes Mohammad Farrokh, Giuseppe Melillo | Contributeurs réguliers Solange Ghernaouti, Alain-MaxGuénette, Daniel Held, François-Serge Lhabitant, François Savary, Philippe Schindler | Administration Patricia Chevalley, Carole Bommottet | Marketing Guillaume Tinsel (021) 331 41 06 | Abonnements (021) 331 41 01 – [email protected] | Publicité Suisse romande & internationaleNorbert Fouchault (021) 331 41 25 – [email protected] – Suisse alémanique Béatrice Leuenberger (044) 254 39 21 [email protected] | Imprimerie Kliemo Printing, Eupen | Les textes des journalistes hors de la rédaction ne peuvent engager la responsabilité de la publication.Copyright © Toute reproduction, même partielle, des articles et illustrations publiés est interdite, sauf autorisation écrite de la rédaction | Direction et administration Rue de Genève 17, Case postale 5031, CH-1002 Lausanne, tél. (021) 331 41 41, fax (021) 331 41 55, www.agefi.com

Au cœur del’actualité économique et financière avec Nina dos Santos Du lundi au vendredi dans The Business View à 12h sur CNN International

PAGE 11. Indices | | Mai 2016 | Technologies bancairesL’arrivée des technologies numériques et le changement de générationbouleversent les traditions et le modèle de la gestion de patrimoine.Gestion de fortune: la digitalisationest un important vecteur de croissance Jean-Philippe Bersier outils et informations du cyber espace, de pren- La vitesse établissements financiers, particulièrement dans Director, Business Development dre conseil auprès de multiples autres sources en à laquelle la la banque de détail, sont extrêmement robus- plus de leur conseiller attitré. digitalisation tes et garantissent aux utilisateurs un niveau deL ERI Bancaire Nul doute toutefois que certaines catégories de se généralise sécurité quasiment infaillible. L’impact de ces e secteur de la gestion de fortune a clients préféreront toujours la communication dans tous risques sur le secteur de la gestion de fortune est démontré ces dernières années que traditionnelle et les établissements seront amenés les secteurs important pour déterminer la stratégie digitale à malgré la crise financière globale, il à se demander comment supporter à l’avenir ce économiques adopter. Les établissements qui seront à même de avait relativement bien surmonté type de clients sur le long terme, principalement et surtout dans concevoir et de mettre à disposition des solutions les nombreux obstacles auxquels pour des raisons de coûts. Une adresse presti- les services cohérentes et parfaitement sécurisées seront par- il a dû faire face, prouvant ainsi au gieuse et un chargé de relation dédié restent sans financiers est ticulièrement bien placés pour attirer et retenirmarché, aux régulateurs et surtout à ses clients doute une tradition honorable dans le monde de exponentielle. une clientèle dont la tendance naturelle n’est plusqu’il disposait des compétences, de la résilience la gestion de fortune, mais les besoins de plus en forcément à la loyauté vis-à-vis de ses prestataireset de l’innovation nécessaires non seulement à plus sophistiqués des clients exigent de la part financiers. A l’inverse, ceux qui ne seront pas àsa survie, mais également à sa rapide évolution. des banques une approche différente ou, à tout même d’optimiser leur stratégie digitale serontL’équation fondamentale de la gestion de for- le moins, complémentaire. Le futur de la banque de plus en plus vulnérables, notamment vis-à-tune, soit la capacité à générer une croissance privée se trouve dans des modèles de business vis des acteurs non traditionnels qui pourraientsoutenue des avoirs accompagnée d’une profita- plus réactifs et diversifiés. bien capturer une partie de leurs avoirs et mettrebilité au-dessus de la moyenne avec des besoins Malgré des investissements souvent considéra- encore plus de pression sur des marges qui seréduits en capital, continue de se vérifier. Tou- bles consentis ces dernières années, trop d’éta- sont déjà fortement réduites.tefois, les plus grands challenges du secteur sont blissements disposent d’infrastructures infor- La vitesse à laquelle la digitalisation se généraliseencore à relever, et notamment celui de gagner et matiques relativement rigides qui limitent de dans tous les secteurs économiques et particuliè-solidifier la confiance des clients tout en recon- manière conséquente leur capacité à proposer les rement dans les services financiers est exponen-sidérant l’offre de produits et les modèles opé- services requis par les clients ou imposés par le tielle. Elle permet à de nouveaux acteurs un accèsrationnels. Les gestionnaires de fortune doivent marché. Les architectures IT sont souvent très quasi immédiat à un nombre extraordinairementrevoir les besoins de plus en plus complexes de complexes et coûteuses. Dans un monde de plus élevé de clients potentiels, d’où qu’ils viennent.leurs clients, car de plus en plus internationaux. en plus volatil, les gestionnaires de fortune ont L’étude menée dans le cadre du WEF 2015 (TheLa digitalisation est une opportunité réelle de besoin d’outils multi-canal, disponibles quels que Future of Financial Services), avec le concours derépondre à ces défis avec succès. soient le lieu et l’heure et changeant rapidement nombreux experts du monde bancaire et d’unLa banque privée est bien consciente des au gré de l’évolution des besoins. grand cabinet de conseil a mis en évidence lacontraintes relatives à son modèle d’affaires. Les La digitalisation peut se définir comme l’utilisa- richesse extraordinaire de l’offre de nouvellesnombreuses études arrivent toutes aux mêmes tion de technologies innovantes et mobiles, des- solutions, qui pourraient bien redéfinir la chaîneconclusions: complexité et coûts exorbitants de la tinées à amener le service au client à un niveau de valeur des services financiers, et par là-mêmeréglementation, volatilité des marchés et concur- supérieur. La digitalisation se concentre principa- celle du métier de la banque privée.rence acharnée, besoins d’une clientèle de plus en lement sur l’interaction en amont avec le client, De nouvelles solutions apparaissent chaque se-plus sophistiquée et émergence de nouveaux ac- où et quand il le souhaite, lui proposant des infor- maine. Naturellement la plupart de ces start-teurs potentiels. La vitesse à laquelle ces différen- mations personnalisées et pertinentes, en temps up ne survivront pas ou seront intégrées danstes forces évoluent et convergent s’ajoute à l’ur- réel. Mais la digitalisation va bien au-delà de son d’autres structures plus solides, mais il reste vraigence de trouver des solutions efficaces, flexibles aspect technologique. Elle signifie également une que la menace pour les acteurs traditionnels estet financièrement acceptables. Trop souvent, les culture plus orientée sur la recherche continuelle très forte, tant l’appétit des utilisateurs pour cesorganisations de support sont bloquées par des d’informations provenant de plusieurs sources, y nouvelles solutions n’est pas près de ralentir.processus et des structures non adaptés aux nou- compris les réseaux sociaux, permettant la com- Les barrières classiques pour construire un réseauveaux défis, retardant ainsi l’adoption nécessaire paraison des biens, des services mais également de distribution, que sont le temps et les moyensdes changements requis pour assurer un succès des prix. Elle offre généralement une expérience financiers, n’ont pas cours dans ce nouveau para-sur le long terme. utilisateur riche, mettant en relation les utilisa- digme. Les nouveaux acteurs utilisent au mieuxNous pensons que les organisations innovantes teurs par le biais de tweet, de messages, voire de les technologies pour réduire ces coûts et offrirdoivent comprendre et évaluer le potentiel de vidéo. Le rendez-vous face à face, si important un service très orienté sur le client à partir dela digitalisation avec pour objectif prioritaire de pour la génération X est beaucoup moins critique plateformes hautement évolutives et utilisant lel’utiliser pour renforcer la fidélité des clients et pour la génération Y qui utilise quotidiennement plus possible l’outsourcing.leur offrir les produits et services souhaités. Les Facebook, LinkedIn ou WhatsApp. Ces nouveaux entrants dans les services finan-banquiers privés professent généralement que Les technologies mobiles offrent un grand ciers ne proviennent d’ailleurs par forcémenttoute action menée est conçue pour satisfaire le potentiel pour ajouter de la valeur à la relation du secteur de la finance: telecom, distribution,client. Mais trop souvent ils se contentent de faire client. Nous constatons toutefois que l’adoption réseaux sociaux… La courbe d’expérience serace qu’ils font depuis bien longtemps (et générale- de ces technologies par les acteurs de la gestion toutefois beaucoup plus longue pour devenirment très bien), de la même manière, alors que les de fortune reste assez limitée pour l’instant. compétitif et crédible dans le monde de la ges-besoins et souhaits de leur clientèle cible ont évo- Tant pour le client que pour son gestionnaire, tion de fortune que dans celui plus évident deslué ou sont en train d’évoluer très rapidement. les technologies digitales vont devenir indispen- services de banque de détail. Les gestionnaires deLe marché reconnaît que la provenance de la sables. Elles doivent être relativement rapides fortune ne sont pas désarmés face à ces nouvel-richesse mondiale a considérablement changé à mettre en œuvre, mais nécessiteront des inves- les forces. Les grands acteurs du secteur ont dé-durant les deux dernières décennies, passant des tissements non négligeables quant à la sécurité, montré leur capacité d’innovation face aux défismodèles classiques de fortune héritée vers une élément central de toute stratégie de mise en représentés par l’efficience désormais requise etfortune nouvellement créée, d’un marché précé- place de la digitalisation. par la capacité à réaliser d’importantes économiesdemment dominé par les pays de l’Ouest (Euro- Les applications mobiles sont naturellement d’échelle tout en capitalisant sur leurs meilleurspe et USA) et désormais plutôt orienté vers l’Est la nouvelle cible privilégiée des attaques dans atouts: la connaissance de leurs clients.(et notamment l’Asie) accompagné d’un change- le cyberespace. Toute avancée technologique Historiquement, les établissements de fortunement de génération. Dans ce contexte, la gestion s’accompagne très rapidement d’une nouvelle n’ont pas suffisamment investi dans la technolo-de fortune devient synonyme de temps réel, de catégorie de risques. Plus le nombre d’acteurs gie et certains ont pris trop de temps pour réa-couverture globale et de canaux de distribution impliqués dans la chaîne technologique aug- liser à quel point une solide infrastructure ban-multiples et synchrones. mente, plus les risques deviennent importants. caire de base était importante pour être à mêmeLes clients fortunés déploient leurs activités de La confidentialité des données et surtout son de construire rapidement les produits et servicesmanière éminemment internationale. Ils sont très intégrité peuvent être compromises par de faus- demandés aujourd’hui par la clientèle.mobiles et connectés. Les technologies qui s’of- ses applications dont l’objectif est «d’écouter», de La digitalisation est une fantastique opportunitéfrent à eux doivent leur permettre de surveiller modifier ou de transmettre à des tiers mal inten- dans la recherche de vecteurs de croissance pouret de gérer leurs portefeuilles à tout moment et tionnés des données personnelles sans que l’utili- la gestion de fortune. Créer et faire évoluer unedepuis n’importe où. Ils sont à même de complé- sateur n’en soit conscient. offre front-office digitale, flexible et innovanteter leurs contacts traditionnels de gestion par des L’évolution rapide de ces risques a généré en pour les clients et les gestionnaires, s’appuyant parallèle l’apparition de solutions de sécurité sur de solides fondations back-office haute- extrêmement performantes dans le monde du ment automatisées sera un facteur essentiel de mobile et les applications mises en ligne par les différenciation. 

PAGE 12. Indices | | Mai 2016 | Technologies bancaires Pour sortir de la finance traditionnelle© Mike Sommer 2016 L’avenir ne passe pas Les progrès ser les acteurs de la finance à développer un changements importants qui vont en découler. forcément par une mutation technologiques esprit davantage entrepreneurial et chercher des Les établissements de petite et moyenne taille totale du métier comme permettent solutions innovantes. Dans le cadre des inves- suivent désormais cette évolution avec intérêt de nombreuses études de réduire tissements, on note l’émergence de laboratoires et n’hésitent plus à collaborer, participer au pourraient le laisser croire. la complexité. d’idées ou groupes de réflexion (Think Tanks) financement, voire acquérir certaines de ces La réalité est plus nuancée. Et également conçus pour explorer des univers d’investisse- fintechs. Les établissements plus importants le coût des ment peu exploités jusqu’alors, tels que les fonds disposent de leurs propres incubateurs. Les Bertrand Clavien solutions en phase initiale de levée de capitaux (seeding), intentions sont relativement similaires mais, proposées. la dette privée ainsi que d’autres investissements dans le cas présent, on parle moins d’alliance L Member of the Board, Bordier FinLab SA alternatifs. L’accent est mis sur des stratégies et plus d’absorption de société dans le but de es défis du secteur financier sont moins corrélées aux marchés classiques, ainsi s’approprier le savoir-faire. certes nombreux: augmentation que la performance absolue. Les autres services Les partenariats ne se cantonnent pas seulement constante de la régulation, érosion financiers traditionnels ne sont pas en reste. Les aux fintech. Les problèmes de taille critique tou- des marges, environnement de progrès technologiques permettent non seule- chant plusieurs banques, family office et gérants taux négatifs, nouveaux besoins et ment de réduire la complexité mais également le indépendants, les incitent à collaborer. Ceci leur attentes de la clientèle, digitalisation coût des solutions proposées, tout en accroissant permet de partager les coûts et d’augmenter du métier pour satisfaire notamment la généra- la rapidité et le confort d’utilisation. Une amélio- leurs compétences et positions de marché dans tion des «millenials». Ils n’impliquent toutefois ration de la transparence a aussi été opérée, signe de nombreux domaines. On ne peut que se pas nécessairement un changement de para- que les banquiers ont intégré les exigences de la réjouir de ce phénomène qui constitue une alter- digme. En effet, un peu comme dans l’industrie clientèle sur ce point. native bienvenue au mouvement de forte conso- horlogère de notre pays durant les années 1970, La nouvelle finance c’est aussi l’émergence lidation en cours qui mène en définitive à une les difficultés rencontrées par la place financière de nouveaux acteurs, communément appelés standardisation de l’offre. ont mené celle-ci à se remettre en question et fintech, touchant une multitude de domaines: Enfin, on ne peut omettre la finance durable, évoluer tout en préservant les forces qui ont finance participative, monnaie virtuelle, robot l’avenir se conjugue également avec une prise fait sa renommée. advisors, etc. En outre, des sociétés plus connues de conscience croissante des investisseurs dans Cette prise de conscience et adaptation à un n’ayant aucun lien initial avec la finance devien- ce domaine. Le client d’aujourd’hui ne désire environnement changeant a pour effet de pous- nent actives sur ce marché et pourraient bien plus uniquement investir dans le monde dans le- révolutionner l’univers du paiement notam- quel il vit, mais également dans celui dans lequel ment. On pense bien entendu à Apple via Apple il souhaiterait vivre et transmettre à la future pay, mais d’autres géants du web comme Google, génération. Amazon et Facebook développent des activités Les outils évoluent mais les objectifs demeurent semblables et envisagent de s’attaquer à d’autres similaires, la performance des services proposés segments. Les acteurs traditionnels ont d’abord ainsi que la qualité relationnelle avec le client suivi ceci avec un certain scepticisme mais ont resteront des éléments de succès primordiaux désormais pris la mesure de la situation et des pour l’avenir.  Solange Ghernaouti Cybersécurité Professeure, directrice du Swiss Cybersecurity Advisory & Research Group, HEC − Unil (www.scarg.org) Blockchain: évolution ou révolution? Cette technologie Blockchain ou en français la «chaîne de blocs» tions réalisées. C’est ce que permet également de de consommation, de collaboration, de protection permet d’éliminer est un usage particulier de la cryptographie rendu faire la technologie blockchain. de droit d’auteurs, etc.). La technologie blockchain les intermédiaires populaire par sa mise en œuvre dans les monnaies La chaîne de blocs permet d’informatiser la notion peut contribuer à horizontaliser le monde en élimi- traditionnels. Mais elle virtuelles dénommées également cryptomonnaies de grand livre de comptes (ledger), de le rendre nant les intermédiaires tels que les assureurs, les soulève de délicates comme le bitcoin par exemple. La technologie de inviolable et inaltérable, d’assurer son authenticité banques, les notaires, Uber ou Airbnb, par exemple questions liées à la la chaîne de blocs s’inscrit dans la continuité de la et son intégrité par chiffrement, et sa disponibilité – mais en en créant d’autres. Il peut offrir la possi- responsabilité et à numérisation et de la désintermédiation de toutes en le répliquant sur un grand nombre de serveurs bilité d’inventer de nouveaux écosystèmes numé- la régulation d’entités nos activités humaines qui peuvent être désormais de par le monde (pour bitcoin, il en existe environ riques intégrés à des environnements concrets technologiques réalisées par des programmes s’exécutant sur des 8000 synchronisés pour supporter la même chaîne pour créer des services dont les auteurs seraient autonomes. plateformes informatiques accédées via Internet. de blocs). Ce mécanisme permet de réaliser une rémunérés de manière éventuellement plus juste. Ces dernières peuvent alors remplacer à loisir un sorte de livre de compte commun, géré par person- Si cette évolution technologique permet de se banquier ou un notaire, par exemple, ce qui, de ce ne en particulier, consultable par tous où chacun passer des acteurs de confiance traditionnels, fait, peut remettre en question tous les modèles peut y écrire une transaction signée mais anonyme, cela revient à faire aveuglément confiance à un économiques existants. On pourrait alors résumer qui ne pourra pas être modifiée ultérieurement. algorithme cryptographique, à un code, à une la définition de blockchain comme étant un nou- Cela contribue à répondre aux besoins de confian- infrastructure informatique, à des informaticiens, veau concept d’organisation décentralisée, mais ce, de traçabilité et aussi à une certaine forme de et à reporter la responsabilité des actions rendues cela est trop restrictif. transparence des transactions. Chaque transaction possibles par la mise en œuvre du blockchain, à Qualifiée par certains de révolutionnaire et de est horadatée et enregistrée dans un fichier – c’est de l’informatique et à des modèles mathémati- technologie de rupture, capable d’induire des un bloc chiffré généré par un utilisateur authenti- ques sous-tendant le chiffrement. Cela soulève de transformations majeures du mode de fonctionne- fié mais dont on ne peut pas connaître l’identité délicates questions liées à la responsabilité et à la ment de notre société, d’autres voient dans cette réelle, ce qui permet d’assurer son anonymat, de régulation d’entités technologiques autonomes. application du chiffrement asymétrique des don- s’assurer de la véracité des Le code exécutable aurait-il force de loi? Sans évo- nées, une possibilité additionnelle pour répondre à transactions et de leur traçabilité. quer aussi les possibilités de disfonctionnements des besoins de sécurité, d’anonymat, de confiance Un exemple d’application du mécanisme de la inhérentes à toutes infrastructures numériques, à et de signature de transactions électroniques, sans chaîne de blocs est celui proposé par la plateforme leurs vulnérabilités du fait de leur complexité et intermédiaire ou tierce partie. Ethereum, qui permet l’échange de toutes sortes fragilité technologiques. Quid des erreurs humaines L’origine du bitcoin est à trouver dans le scandale de monnaies virtuelles (Ether, bitcoin, …), ainsi et de la malveillance? Le champ des possibles de financier des subprimes de 2008 pour réaliser que la réalisation de contrats intelligents entre la «révolution» blockchain se trouve par ailleurs des échanges monétaires tout en se passant des différents partenaires. Ces smart contracts sont contraint par des contingences matérielles liées banques dans la mesure où la confiance envers des programmes qui exécutent automatiquement à la consommation électrique, à la puissance de celles-ci était fortement ébranlée. Il était alors les termes d’un contrat qui ne pourront pas être calcul, de transmission et de stockage mais aussi important de trouver un mécanisme qui permet- modifiés et dont on pourra apporter la preuve de à la robustesse, fiabilité et sûreté du système qui trait une approche collaborative et décentralisée l’exécution. Par extension, ils peuvent devenir des repose, pour l’essentiel, sur la mise en œuvre d’un de construction de la confiance, afin que celle-ci ne organisations autonomes décentralisées permet- mécanisme de chiffrement et sur la capacité des dépende pas uniquement d’une autorité centrali- tant de réinventer de nouveaux modèles d’affaires utilisateurs à garder secrète une clé privée de sée, pour garder notamment la trace des transac- et de relations économiques (modes de rétribution, chiffrement des données. 

PAGE 13. Indices | | Mai 2016 | Technologies bancairesL’essor de la technologie blockchain appelleune réaction rapide des acteurs financiersLes nombreuses possibilités vent en effet désormais coopérer pour s’accorder Il est plus que d’un certain nombre de start-up en Suisse. Iloffertes sont un des facteurs qui sur les contours d’une solution et ses standards probable que existe donc aujourd’hui un climat favorable auvont favoriser la technologie techniques sous-jacents au risque de se les voir les modèles développement d’applications financières baséesdans les années à venir. imposés. Et elles y parviennent. R3, un consor- d’affaires sur cette technologie. Il n’en demeure pas moins tium de plus d’une quarantaine de banques créé actuels que, à terme, la complexité et la multiplicité desHolger Greif, Leader Digital Transformation pour développer l’utilisation de la blockchain soient remis solutions déployées représenteront un défi pourPwC Switzerland, Michael Guzik, Leader Blockchain dans le système financier mondial, a récemment en question. les régulateurs, d’un point de vue légal et juridi- annoncé avoir conduit avec succès un projet pi- que mais surtout d’un point de vue supervisionNTechnology, PwC’s Experience Center lote impliquant onze de ses membres. En paral- et infrastructure de marché. ous observons depuis plu- lèle, des groupes plus restreints s’y attellent éga- Dernier point mais non des moindres, la block- sieurs années maintenant le lement. Citons notamment les essais effectués chain offre un réel potentiel d’applications. développement de solutions par la banque Mizuho et Fujitsu pour réduire Contrairement à ce que certains ont pu croire, basées sur la blockchain, ou les délais de transaction des opérations sur titres la blockchain n’est pas le bitcoin mais seule- chaîne de blocs (cf. graphi- cross-border. Coopérer, ouvrir les développe- ment la solution technologique ayant permis que et définition). Des insti- ments et créer des partenariats sont aujourd’hui le développement de cette crypto-monnaie. Lestutions financières comme le Nasdaq ou Fidor le meilleur moyen d’accélérer l’uniformisation limites et critiques faites au Bitcoin, notammentBank ont déjà lancé des applications basées sur de la technologie qui sera utilisée dans le futur en termes de capacité et rapidité d’exécution, necette technologie, respectivement pour amélio- et de favoriser ainsi son application la plus large. sont donc pas inhérentes à la technologie utilisée.rer l’échange des actions sur le Nasdaq Private Sans aller jusqu’à parler d’un appui des régu- La start-up BigchainDB basée à Berlin, a ainsiMarket et les modalités de transfert de fonds lateurs, il est toutefois intéressant de noter que récemment annoncé le développement d’un regis-à l’international. D’autres institutions sont en plusieurs régulateurs se sont positionnés pour tre décentralisé de transaction permettant l’exé-phase exploratoire, développant des Proof of reconnaître les atouts de la technologie block- cution d’un million de transactions par seconde.Concept (POC) et testant la faisabilité et viabi- chain en matière de transparence et sécurité. En Ce chiffre est comparable aux volumes traitéslité d’une application avant le déploiement d’un février 2016, le régulateur anglais (FCA, Finan- sur les systèmes à règlement brut en temps réelprototype pleinement fonctionnel. C’est notam- cial Conduct Authority) a ainsi indiqué ne pas (RBTR ou RTGS en anglais pour Real-time Grossment le cas pour des applications dans le domai- avoir l’intention, aujourd’hui, de réglementer settlement) et l’on peut donc aisément imaginerne de la gestion des emprunts syndiqués et du cette industrie qui a besoin d’espace pour se dé- que ces solutions puissent s’appliquer aux infras-financement du négoce international. velopper. La Finma, quant à elle, a pour rappel tructures de marchés du futur. Le gouverneurL’ensemble de l’industrie suit attentivement ces été l’une des premières à se positionner sur le de la Banque centrale d’Angleterre a d’ailleursdéveloppements quand elle n’y prend pas part Bitcoin, favorisant la reconnaissance des crypto- récemment souligné le potentiel des technolo-directement. Rien de surprenant pour une tech- monnaies et encourageant ainsi l’établissement gies basées sur des registres décentralisés lors denologie vouée à un bel avenir, promettant la sup- son annonce d’une étude visant à moderniser lespression de certains intermédiaires et la rationa- COMMENT FONCTIONNE LA TECHNOLOGIE BLOCKCHAIN systèmes de règlement au Royaume-Uni.lisation des réseaux et coûts afférents. L’adoption Il est donc plus que probable que la blockchainde masse ne se fera certes pas en un jour mais Il s’agit d’un registre décentralisé et partagé de transactions au sein d’un réseau P2P. Les participants peuvent confirmer des transactions sans devoir remette en cause nos modèles d’affaires actuels,les nouveaux modes de collaboration entre passer par une autorité centrale. Les applications potentielles sont les transferts de fonds, le dénouement de transactions, les votes, etc. participe à une refonte de nos infrastructuresacteurs du secteur financier, l’attention positive technologiques et réorganise la gestion des fluxdes régulateurs et les nombreuses possibilités Un tiers instruit une La transaction est envoyée Le réseau du mineur Une transaction validée opérationnels dans les services financiers. Les bé-offertes par la technologie blockchain, sont transaction. à un réseau P2P valide la transaction peut impliquer une néfices attendus en termes de désintermédiationautant de facteurs amenés à favoriser son accélé- composé et le statut du tiers cryptocurrency*, un contrat et économies sont tels qu’il est aujourd’hui possi-ration dans les années à venir. d’ordinateurs à l’aide d’un algorithme. ou d’autres informations. ble de dire que le point de rupture a été franchi,Habituellement en concurrence, les banques doi- appelés mineurs annonçant une adoption étendue à de nombreu- Le nouveau «Block» est ensuite Une fois validée, la ses applications. Comme pour toute évolution ajouté à la chaîne de données transaction est combinée technologique, certaines applications ne trouve- existante de manière permanente avec d’autres transactions ront pas de débouchés commercialement viables et inaltérable. afin de créer un nouveau mais d’autres s’imposeront progressivement com- «Block» de données me de nouveaux standards. Les deux prochaines d’accès aux registres. années seront donc cruciales pour les acteurs du secteur financier qui devront se positionner sur La transaction est validée. ces nouveaux marchés et adapter leur modèle d’affaires pour rester compétitifs.  *Une crypto-monnaie est une monnaie électronique, basée sur un réseau informatique, et décentralisée dont le code source se base sur les principes de la cryptographie pour valider les transactions et émettre la monnaie elle-même. Source: PwCL’intérêt avéré des banques internationalesDe grands établissements conclusions sont que l’intérêt technique et sécu- Microsoft forment des groupes de recherches communs. Leont lancé des applications ritaire est manifeste pour les régulateurs et les est l’un des procédé attire même des géants de l’IT: Microsofttrès concrètes de la technologie banques, et que les coûts de règlement des opéra- partenaires est désormais l’un des partenaires du consortiumBlockchain. tions pourraient être réduits de 30% au moins. du consortium des banques réunies autour de la start-up fintech En France, BNP Paribas Securities Services des banques new-yorkaise R3, pour le développement de stan-EMarjorie Théry, Journaliste, L’Agefi s’est alliée récemment aussi à la plateforme de réunies autour dards permettant d’exploiter la blockchain sur le ntre les grandes banques inter- crowdfunding en equity, Smartangels. Les socié- de la start-up marché des services financiers. UBS et Credit nationales et la technologie bloc- tés qui y lèvent des fonds émettront désormais new-yorkaise R3. Suisse en font partie depuis le lancement de ce kchain, il y a d’abord eu la phase des titres qui seront comptabilisés automatique- consortium, qui réunissait neuf banques en sep- découverte, puis la phase «effets ment en s’appuyant sur la blockchain. Les inves- tembre dernier. Elles sont aujourd’hui une qua- d’annonces» et ensuite la phase tisseurs auront aussi accès à un marché secondai- rantaine. Après avoir proposé la solution suisse R&D. Mais depuis quelques temps, re et des e-certificats seront émis instantanément Ethereum en tant que «Blockchain-as-a-Service»,on semble entrer dans une nouvelle phase d’ap- lors de chaque opération financière, de manière via le cloud Azure, Microsoft continue donc deplication beaucoup plus concrète. Récemment, standardisée et sécurisée. montrer son intérêt pour cette technologie.la Depository Trust and Clearing Corporation La technologie semble séduire toujours plus les Les banques s’unissent parfois, mais ne mettent(organisme de régulation de Wall Street) a an- banques en permettant un fort degré d’autono- pas tous leurs œufs dans le même panier. UBSnoncé avoir testé avec succès un cas d’usage dans misation. Et, a priori, elle peut s’appliquer sur avait par exemple créé un laboratoire dédié àlequel la blockchain permet de mieux gérer des à peu près tout: achat/vente de titres, transac- l’innovation dans la blockchain à Londres il y aCDS, les credit default swap. Plusieurs banques tions de banque à banque, registres en tout genre une année. En octobre 2014, Olivier Bussmann,sont partenaires de l’opération: Bank of America, (hypothèques, actions etc). C’est aussi l’une des Group CIO pour UBS, avait déjà précisé au WallMerrill Lynch, Citi, Credit Suisse, et J.P. Morgan. technologies la plus fédératrice au sein de l’in- Street Journal que la technologie BlockchainD’après plusieurs dizaines de tests, les premières dustrie financière au niveau international. La n’allait pas seulement modifier la façon de faire plus fédératrice car ces dernières années, aucun des paiements mais allait «changer l’ensemble des sujets fintech ne rassemble autant d’intérêt des processus de trading et de règlement».  des banques. Encore mieux: celles-ci s’unissent et (Article paru dans L’Agefi du 13.04.2016)

PAGE 14. Indices | | Mai 2016 | Technologies bancairesLa numérisation du secteur ouvre desperspectives aux prestataires financiersLes robots-conseillers sont d’environ 35% par rapport aux banques en ligne Les ETF sont l’étude d’A.T. Kearney et d’Efma. Cette simpli-en marche dans la gestion et aux autres prestataires de services financiers parfaitement fication est un atout, surtout pour les ETF quide fortune et ouvrent aux numériques. adaptés peuvent offrir dans un fonds unique un accès auxinvestisseurs des possibilités Parmi les différentes offres numériques dans le au nouvel actions de plus de 1000 entreprises du mondequi vont au-delà des voies domaine financier, le conseil numérique en pla- environnement entier. Il devient ainsi possible d’investir en uneclassiques. Les fonds cotés en cements devrait jouer à l’avenir un rôle majeur. marqué par seule transaction dans un portefeuille largementbourse peuvent en bénéficier. En effet, les jeunes investisseurs vont de plus une volatilité diversifié – par exemple lorsqu’il s’agit de gérer en plus rechercher des solutions abordables et accrue. des avoirs en liquidités de manière flexible et Dr. Christian Gast efficientes pour prendre leurs décisions finan- efficace, de développer et replier rapidement et à cières – spécialement pour gérer leur fortune. peu de frais l’exposition tactique au marché ou deJ Head iShares Switzerland À l’échelon mondial, 66% des prestataires finan- garantir des positions. usqu’à présent, c’était surtout dans ciers considèrent les offres numériques de ges- Très liquides et flexibles, les ETF sont parfaite- l’espace anglo-saxon que les conseillers tion des finances personnelles comme les outils ment adaptés au nouveau monde de l’investisse- numériques en placements progres- les plus intéressants parmi toutes les applications ment, qui est marqué par une volatilité accrue et saient; maintenant, ceux qu’on appelle disponibles. C’est ce que montre une étude de exige davantage de positionnements tactiques. des conseillers-robots conquièrent peu à la société de conseil A.T. Kearney en coopéra- En outre, les offres numériques de conseil en peu également le marché suisse et pavent tion avec Efma, une initiative de 3300 entrepri- placement se prévalent de coûts relativement bas.la voie de l’ère numérique. Car dans la branche ses d’économie financière de 130 pays pour des C’est pourquoi il importe de trouver des produitsfinancière, les innovations technologiques jouent innovations dans le domaine Retail. eux-mêmes avantageux pour servir de base à cesactuellement un rôle plus important que jamais. Fondamentalement, la gestion automatisée de offres. Sur ce plan également, les ETF peuventLes banques, les gestionnaires de fortune et fortune suit une idée toute simple: un placement marquer des points: en raison de la cotation end’autres prestataires financiers réagissent à cette professionnel doit être rendu accessible même bourse, la prime d’émission disparaît et les taxesdemande accrue et développent leur offre. aux investisseurs qui n’atteignent pas le seuil du annuelles de gestion sont très avantageuses.Cette tendance à la numérisation dans la bran- million. Les ETF (fonds indiciels cotés en bourse) En définitive, beaucoup des conseillers numéri-che financière devrait conduire à des change- jouent ici un rôle essentiel: ils peuvent couvrir ques en placements veulent offrir des solutionsments considérables dans le monde. Le conseiller de manière transparente et peu coûteuse tout le complètes, c’est-à-dire une gestion de fortune à lad’entreprises Accenture estime qu’à l’horizon marché suisse, européen ou américain, par exem- portée de chacun. Cela exige des produits de base2020, les banques commerciales traditionnel- ple. Ainsi la numérisation de la branche finan- qui procurent un accès à toutes les classes d’actifsles pourraient voir leur part de marché reculer cière offre-t-elle de multiples perspectives, égale- et à tous les marchés intéressants. Les ETF ont ment aux prestataires établis. Par la combinaison déjà contribué à la démocratisation des marchés entre la technologie moderne et une compétence financiers quand ils sont apparus sur le marché. de conseiller traditionnelle plus forte, ils voient En effet, ils offrent aux investisseurs privés le s’ouvrir à eux de nouveaux groupes de clientèle, même accès efficient au marché des capitaux et leur portée s’étendre. qu’aux investisseurs institutionnels. Actuelle- En outre, la numérisation mise sur des pro- ment, en tant qu’éléments d’un conseil numéri- duits clés simplifiés – c’est ce que pensent 82% que en placement pour tous, les ETF pourraient des prestataires financiers internationaux, selon encore augmenter cette démocratisation. François Savary OpinionChief Investment Officer et responsable de la politiqued’investissement du groupe Prime PartnersEndettement des Etats: révolution idéologique en cours?Non seulement le cycle économique et financier actuel est concessions sur la Grèce, doit jouer sur du velours pour souffle de beaucoup, à commencer par les caciques du partiparticulier, mais il donne également lieu à des évolutions ne pas ouvrir la boîte de Pandore de la gestion des excès de l’éléphant. Si tel devait être le cas, on serait au-delà de laidéologiques surprenantes. d’endettement à l’échelle du continent européen. L’Europe révolution copernicienne! Procès d’intention? Peut-être.On connaît l’imagination qu’il a fallu aux banquiers centraux, du nord ne peut pas ignorer les conséquences à Lisbonne, Donald Trump clarifiera certainement ses propos dans le cadreacquis aux idées monétaristes et au combat anti-inflation- Madrid, Rome ou encore Paris, elles aussi sujettes à des taux de son plan budgétaire que certains n’hésitent pas à qualifierniste durant les décennies précédentes, pour penser les d’endettement excessifs. de fantaisiste, quitte à pratiquer un art dont il est coutumier:contours des politiques monétaires non conventionnelles. En économie, il n’y a pas de solution miracle et tout choix a dire tout et son contraire. Il n’en demeure pas moins que laDésormais c’est sur le front budgétaire et de l’orthodoxie ses avantages et ses inconvénients. Considérer une réduction brèche entrouverte doit une nouvelle fois inciter les inves-financière que l’on voit émerger des idées «révolutionnai- de la dette grecque ne fait pas exception. Le risque de voir tisseurs à s’interroger encore un peu plus sur les risques deres», lorsque l’on sait de qui elles émanent! Il y a d’abord l’Europe sombrer dans la facilité des stratégies de rééche- la dette souveraine. Nous avons plusieurs fois exprimé nosles propos récents de Christine Lagarde sur la question de la lonnement de la dette n’est pas mince. Au moment où les doutes sur l’attrait de ces investissements. Par conséquent,dette grecque et la nécessité pour les partenaires européens gouvernements empruntent à des taux ridicules au regard nous ne voyons pas de raison de revoir notre position.d’Athènes de réduire le poids de celle-ci. Il y a bien une de la réalité financière, il y a un avantage pour l’investisseur: En conclusion, la question soulevée par Christine Lagarderévolution copernicienne en cours au sein du FMI longtemps prendre conscience du risque que comporte la détention de et les propos de Donald Trump ne peuvent pas laisserchantre de l’orthodoxie budgétaire et financière. dettes souveraines, tout au moins certaines d’entre elles. indifférents. Faut-il y voir un changement de cap «révolu-N’en déplaise à l’intransigeance germanique, il faut recon- Ce qui nous conduit aux propos récents (voir le Financial tionnaire», qui préfigure des défauts importants, voire desnaître que la cheffe du FMI a raison! Un rééchelonnement Times du 7 mai 2016) de Donald Trump, candidat présomptif rééchelonnements de dettes dans les pays développés ou unde la dette grecque ou un nouveau défaut sont inévitables d’un parti républicain au bord du gouffre idéologique, sur sa épiphénomène sans lendemain? A chacun son opinion, maisdans le cadre d’un programme de remise sur les rails de volonté de «jouer» avec la dette américaine. On connaît la une chose est sûre, il faut tenir compte de ce risque dansl’économie grecque. Qui pouvait vraiment croire qu’Athènes propension du magnat de l’immobilier aux propos irritants, son appréciation de l’intérêt des dettes gouvernementalespourrait dégager un excédent primaire de son budget de populistes et peu rationnels. dans un portefeuille diversifié. Les rendements offerts par3,5% en 2018 et relancer la croissance? Qui pouvait espérer Dans le cas d’espèce, il faut reconnaître que les déclara- les obligations étatiques des pays développés n’ont pasque la Grèce rembourserait l’énorme dette accumulée? tions sont loin d’être claires, ce qui a conduit certains à se beaucoup d’attrait; si en plus le risque de défaut augmente,L’Allemagne et ses alliés nordiques, longtemps figés dans demander si Donald Trump n’est pas en train d’avancer sur on voit mal ce qui justifierait la détention de tels actifs. Laune position intransigeante au nom des besoins d’une un sentier étonnant, à savoir celui de la remise en cause déflation peut-être? Le problème est que si cette dernièrenégociation éminemment politique, donnent des signes de l’intangible principe du remboursement de la dette des devait se réaliser, ce que nous ne pensons pas, la probabilitéd’inflexion notoire. Berlin, qui a tout à craindre de Etats-Unis dans tous les cas de figure. De quoi couper le d’un défaut des états n’en serait que renforcée. 

PAGE 15. Indices | | Mai 2016 | Technologies bancairesC’est dans l’interaction directe avec les clients que les établissementsbancaires peuvent générer de nouvelles sources de revenus.Les banques passent à la vitesse supérieure Vincent Lovato Le processus etc. Tous ces services sont représentés en tenant de valider chaque jour la «suitability» et le de- VP Senior Sales Manager & Business de conseil et compte de la compliance relative aux activités gré d’optimisation. Ainsi, les conseillers savent Developer, Avaloq Sourcing la conformité transfrontalières (MIFID/LSFin). en permanence contrôler le rapport risques/per- réglementaire A partir des informations sur la situation géogra- formances et permet ainsi une gestion proactive,«B(Switzerland & Liechtenstein) appellent phique du client et de son conseiller, les profils de souvent sources de revenus, et une prévention anking is necessary, banks de nouvelles risque permettent aussi de déterminer si des pro- active des pertes. are not» – qui ne se sou- prestations. duits et services peuvent être proposés ou non – Sur fond de complexité croissante, les services vient de cette fameuse et ce, compte tenu également des aspects fiscaux. doivent être conçus de manière flexible et être déclaration de Bill Gates Ce faisant, les exigences réglementaires peuvent adaptés en temps réel au conseil en placement, en en 1994? Reste que nous être satisfaites plus simplement. Les risques d’un fonction des besoins de la clientèle. Un change- sommes en 2016 et que portefeuille sont ainsi calculés selon des logiques ment qui doit donner lieu à une nouvelle géné-les banques n’ont pas toutes disparues. Il faut idoines et les restrictions sont incluses dans l’al- ration de logiciels interdisciplinaires en matièredonc croire qu’elles ont su faire les bons choix: gorithme utilisé. La solution front-office qui en de Business Rules Interpreters, d’outils de gestionen investissant certes dans la croissance ou en- découle pour le conseil en gestion de fortune des risques en portefeuille, d’offres clients optimi-core en optant pour l’industrialisation ou l’ex- répond donc à deux besoins: d’une part, garan- sées exigeantes et de nouvelles solutions en tempsternalisation. L’externalisation a d’abord débuté tir que l’équipe de conseillers clientèle travaille réel, tenant tous compte des exigences réglemen-sur l’infrastructure informatique et la gestion bien en respectant les conditions-cadres strictes taires. De nos jours, les banques n’ont plus besoindes applications, puis a évolué vers les processus régies par ces directives et d’autre part, assurer de développer de tels outils. Le degré d’intégra-opérationnels tels que le trafic des paiements, un conseil plus complet intégrant des paramètres tion des systèmes de core banking innovant estles opérations sur titres, etc. pour s’orienter vers pertinents, par exemple des paramètres de risque si poussé que ces systèmes s’étendent du frontdes services à plus haute valeur ajoutée tels que jusqu’à des optimisations de portefeuille en pas- au back-office. Du reste, les banques n’ont mêmenous les connaissons dans le domaine de la fis- sant par l’automatisation de la transmission des plus besoin d’assurer l’exploitation de ces applica-calité opérationnelle ou la veille réglementaire. performances de placements aux clients dans le tions, puisqu’elle peut être assurée par un provi-Autant de mesures qui ont permis aux banques respect de ces conditions-cadres. Dès lors, lors- der spécialisé sous forme de services. Les servicesd’abaisser leurs coûts. Mais un modèle d’affaires qu’un portefeuille doit être remanié, par exem- applicatifs externalisés (SaaS) et le Business Pro-ne saurait se résumer à cela. Pas étonnant que ple, l’algorithme se chargera de vérifier si le nou- cess Outsourcing (BPO) sont des solutions pourle recours aux dernières technologies concerne veau mix se situe toujours dans la fourchette de les établissements qui ne veulent ou ne peuventde plus en plus des domaines pouvant générer risque convenue. Le système est même en mesure pas s’approprier ce savoir-faire spécifique. de nouvelles sources de revenus. Car c’est biendans l’interaction directe avec les clients que les Build data driven appsbanques génèrent des revenus.Les services de banque d’affaires constituent un Become truly data drivenvolet essentiel du private banking. Les prestations Aggregate information in real-timede conseil se déclinent en trois niveaux: executiononly, conseil en placement et services discrétion- Connect directly to data sourcesnaires, le conseil en placement étant évidemment Create new dashboards in minutesla discipline reine du private banking. Or cechamp d’activités a connu de profonds change- more information: www.stormcorp.chments ces dernières années. Parallèlement, lessolutions informatiques utilisées par les conseillerssont devenues de plus en plus sophistiquées. Uneévolution qui s’explique largement par les exi-gences accrues en matière de règles prudentiel-les, et en particulier de la «protection des inves-tisseurs». Dans de nombreuses parties du monde(MIFID II dans l’UE et LSFin en Suisse), unenouvelle vague de directives astreint l’activité deconseil en placement des banques au respect decritères très stricts.Le processus de conseil et la conformité régle-mentaire appellent donc de nouvelles prestations.Dans le conseil, des réductions de risques baséessur des règles sont combinées avec de nouvellesoffres potentielles. Prenons l’exemple de l’Invest-ment Suitability Testing et du Portfolio Risk Op-timization, respectant les exigences de complian-ce pour les activités transfrontalières. Il s’agitconcrètement d’établir des profils correspondantprécisément aux clients respectifs sur la base dequestionnaires, de check-lists et d’analyses struc-turées. Ainsi, lorsqu’il transmet un ordre, le clientconnaît précisément et d’avance (Pre Trade) lesinvestissements opportuns dans son cas et les ris-ques qu’il doit prendre en considération. Des testsvalidés reposant sur des simulations historiqueset générant un profil de risque précis du clientsont employés à cet effet. Prenons l’exemple dela crise financière de 2008. Voilà les questionsque pouvait se poser un client: «Quelles sont lespertes de mon portefeuille en termes de valeur?»«Jusqu’à quel point puis-je supporter des pertes?»«Combien de temps me faudra-t-il pour les rattra-per?» Chaque option de placement envisageableest examinée et illustrée sous l’angle du profil derisque du client. Et ce, pour chaque interaction,sur la base de l’ensemble du portefeuille client,de manière accessible par tous les canaux digi-taux– de l’internet banking au mobile banking,

PAGE 16. Indices | | Mai 2016 | Technologies bancairesLes nouvelles technologies chamboulent le paysage bancaire.Mais la réussite passe par l’adoption d’une stratégie multicanal.Stratégie multicanal: la clé du succès Andreas Kubli d’auditeurs. Les nouvelles technologies ont cham- Les nouvelles Une stratégie multicanal permet au client, quelle Responsable de la gestion multicanal boulé la manière de communiquer et d’échanger technologies que soit la question, d’interagir avec la banque des informations, notamment dans les relations ont bouleversé par le vecteur qui lui convient le mieux. PlusE et de la digitalisation, UBS Switzerland entre les banques et leur clientèle. Une commu- la manière de la question sera complexe, plus l’interaction n matière d’offres numériques et nication numérique intuitive revêt désormais communiquer entre les différents canaux sera importante, mobiles, les consommateurs ont une grande importance dans le cadre de nom- et l’échange afin de générer une valeur ajoutée perceptible des attentes et des besoins toujours breuses interactions pour lesquelles le contact d’informations pour le client. plus élevés. Les smartphones et les personnel était auparavant essentiel. entre les Les plateformes online permettent aux clients tablettes remplacent déjà les appa- Les produits bancaires les plus simples, à l’instar banques et ayant conclu un contrat de conseil ad hoc de reils photos et les livres et, désormais des comptes épargne, sont ainsi de plus en plus leur clientèle. consulter leur portefeuille quels que soientaussi de manière croissante, le porte-monnaie. souvent distribués par des canaux numériques. l’heure et le lieu. Dès que celui-ci s’écarte de laCette tendance n’est pas sans conséquences pour Au contraire de services plus complexes tels que stratégie préalablement définie, une alerte lui estle secteur bancaire: dans les commerces (P2M), les financements hypothécaires ou la prévoyan- envoyée par le canal numérique de son choixdes applications logicielles facilitent aujourd’hui ce, où le conseil personnel demeure primordial. (SMS, mail, etc.). Il peut ainsi réagir rapidementdéjà les services bancaires classiques, tels que le Mais même là, la grande mutation numérique à cette évolution non conforme à ses choix straté-transfert d’argent entre particuliers (P2P) ou se fait sentir. La recherche du produit bancaire giques en concertation avec son conseiller.le paiement par smartphone, plutôt que par souhaité, par exemple une hypothèque, com- Dans ce contexte, il est indispensable que l’uti-carte de débit ou de crédit. Et grâce aux terminaux mence en effet désormais souvent sur internet lisation des canaux numériques réponde auxmobiles, il est aussi possible d’ouvrir un compte et les premières indications – fonds propres et exigences de sécurité les plus strictes de la ban-bancaire ou de consulter son portefeuille en toute autres critères de capacité financière – sont que. Parallèlement, les nouvelles technologiessimplicité, quels que soient l’heure ou le lieu. fournies avant même de pousser la porte de doivent également faciliter l’accès aux produitsLa révolution numérique progresse à vive l’établissement bancaire. et services bancaires. Enfin, il est décisif deallure et transforme notre quotidien. Il a ainsi Cette évolution présente un double avantage: concevoir les nouvelles applications numériquessuffi de neuf mois seulement pour convaincre les clients, bien informés, posent des questions de manière ouverte afin de permettre l’intégra-50 millions de personnes d’utiliser Twitter. spécifiques et le conseiller profite des informa- tion de services complémentaires aux opérationsLa radio, elle, a mis 38 ans pour compter autant tions saisies préalablement par le biais des diffé- bancaires traditionnelles ou plus étendus encore. rents canaux électroniques. Il peut ainsi conseiller De tels choix vont conférer aux banques l’agilité ses clients (potentiels) plus rapidement et de requise pour suivre le rythme effréné de l’évolu- manière encore plus complète. tion technologique. L’avenir de la gestion d’actifs appartientaux innovateurs en matière de donnéesL’industrie financière prendde plus en plus conscience buent à la collecte d’actifs en aidant les gérants Il convient important entre les entreprises en fonction de leurde la valeur des données qui de fonds à identifier ce que veulent les clients de maîtriser maîtrise des données. Celles qui figurent en tête,peut être supérieure à celle actuels et potentiels mais également à mieux les données les «data innovators», s’appuient sur cette avancedes transactions réalisées. cibler les produits les plus adaptés à leur profil. existantes avant pour développer avec conviction leurs différents Rien de tout cela n’est vraiment neuf, alors pour- de se préoccuper domaines d’expertise. Au lieu d’être confinées au Jr Lowry quoi un tel engouement général maintenant? du big data. seul service informatique, les données font par- Directeur de State Street Global Exchange De nouveaux entrants se lancent à l’assaut de ties intégrantes du business de ces innovateurs l’industrie traditionnelle de la gestion d’actifs en qui utilisent ces données et leurs capacités d’ana-Tpour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique proposant des modèles d’entreprise numérique lyse pour en tirer un avantage concurrentiel. out le monde n’a que les mots nu- avec des interfaces utilisateurs attrayantes. Diver- Alors comment devenir un innovateur en matiè- mérique, big data, rupture techno- ses nouvelles technologies parviennent à émerger re de données? Avant toute chose, il convient de logique ou encore fintech à la bou- grâce à un stockage et des capacités informatiques maîtriser les données existantes avant de se pré- che. Pourtant, la technologie et les moins coûteux. Avec l’explosion du volume et des occuper du big data. Pour cela, il faut sortir des données ne datent pas d’hier, elles types de données liée à l’internet des objets, il sera schémas obsolètes et systèmes hérités qui cloi- font partie de l’industrie financière plus que jamais difficile pour les gérants de fonds sonnent les données en silo. Il convient aussi deet particulièrement de la gestion d’actifs depuis de séparer le bon grain de l’ivraie. s’assurer de répondre aux attentes grandissantesdes décennies. Il est donc bon de prendre un peu D’autre part, les autorités de réglementation des régulateurs. Si 90% des sociétés d’investisse-de recul pour mieux comprendre comment les demandent des quantités de données sans précé- ment pensent que les exigences de reporting aug-données sont exploitées dans ce secteur et ce qui dent, et sont de plus en plus exigeantes quant aux menteront au cours des trois prochaines années,aujourd’hui apparaît comme différent. analyses qu’elles souhaitent voir exécuter sur ces selon notre étude 50% d’entre elles affirmentLe rôle principal des données s’articule autour données, et aux preuves qu’elles recherchent de que leurs capacités en matière de données serontde quatre axes. Tout d’abord, elles servent à leur traçabilité et de leur qualité. insuffisantes pour faire face à ces changementsaméliorer la prise de décisions en termes d’in- Le secteur financier prend également de plus en réglementaires. Avec MIFID II et d’autres régle-vestissement, ainsi qu’à produire de l’alpha. En- plus conscience de la valeur de ces données; une mentations importantes qui se profilent à l’hori-suite elles permettent une meilleure gestion des valeur qui peut être tout aussi, voire plus im- zon, il sera essentiel de prendre les devants pourrisques et de la conformité réglementaire. Elles portante, que les transactions effectuées. Il s’agit pouvoir répondre aux exigences en matière desont par ailleurs très appréciées pour leur capa- d’un changement de mentalité majeur pour un réglementation liées aux données.cité à réduire les coûts en rendant les opérations secteur qui a toujours considéré les transactions Ce ne sont là que quelques exemples, mais end’investissement plus efficaces. Enfin, elles contri- comme étant le cœur de son activité. faisant tomber les barrières qui empêchent de Si les données ne sont donc pas un sujet inédit, maîtriser les données, cela permettra de dégager l’industrie se trouve à une croisée des chemins du temps et de l’argent qui pourront être investis qui pourrait mener à l’émergence d’une nouvelle dans de nouvelles capacités d’analyse des don- génération de leaders. Mais ces changements ne nées. Les gérants d’actifs qui suivent cette voie se présentent pas sans obstacles. et s’attachent à devenir des innovateurs en ma- Une enquête menée par State Street sur les don- tière de données feront partie des futurs leaders nées et l’analytique suggère qu’il existe un écart de l’industrie. 

PAGE 17. Indices | | Mai 2016 | Technologies bancairesLes banques sous-estiment encorele potentiel de la digitalisationIl existe un véritable fossé Seules les 80% des données critiques sont stockées dans des Le temps est bientôt révolu où il fallait utili-entre la maturité technologique décisions systèmes certes fiables, mais tout informaticien ser une application pour savoir quelles actionsde notre ère numérique complexes honnête vous le confirmera, l’accès s’apparente entreprendre. Chaque département a des besoinset la réalité du terrain. seront validées pour des raisons historiques à de l’archéologie de spécifiques, qui feront tôt ou tard l’objet d’une en dernier données et demande une grande expérience. Le automatisation à 100% grâce aux tableaux de Pierre-Yves Sacchi ressort par développement et l’enrichissement d’applications bord contextuels. Bien entendu chaque tableau l’humain. sur un core-banking est donc risqué et coûteux de bord contextuel contient l’ensemble de la logi-TManaging Director, Storm Corp sans outils permettant de normaliser, simplifier, que du métier qu’il assiste et automatise. outes nos données, nos documents agréger et virtualiser en temps réel l’accès aux L’humain en finalité, analysera seulement les et nos processus sont digitalisés de- données. Heureusement, les nouvelles possibili- résultats et synthèse des cas jugés non-standard puis longtemps. Notre système de tés d’accéder et d’agréger des données en prove- et prendra la décision finale, tel que, octrois de production génère d’importantes nance de plusieurs sources sur un tableau de bord crédit, appel de marge, autorisation de transfert, quantités de données que nous ex- contextuel permettent aujourd’hui le développe- re-balancement de portefeuilles. La grande nou- ploitons. Alors ne changeons rien, ment d’une nouvelle approche. veauté est que les événements sur les donnéesje n’ai pas de demandes de mes utilisateurs…!  La résistance au changement. Il est amusant de pilotent le business. Prenons l’exemple de l’ana-Cette phrase prononcée régulièrement démontre constater que le comportement d’une organisa- lyse de rentabilité d’une banque. Le tableau dele fossé qui existe entre la maturité technologi- tion et les processus de décision sont compara- bord contextuel agrégera les données en prove-que de notre ère digitale et la réalité du terrain, bles au système immunitaire du corps humain. nance du journal des opérations. Chaque opéra-sous triple contrainte budgétaire, de résistance au Les mutations, bonnes ou mauvaises, sont immé- tion sera enrichie des informations relatives auchangement et de core-banking system, dont les diatement attaquées par le système immunitaire genre d’opérations, au plan comptable, aux signa-fondations remontent à des décennies. – l’organisation. Toute initiative susceptible de létiques titres, portefeuilles et clients, de façonIl n’empêche, tout ce qui est programmable, générer une évolution prend donc énormément à permettre les filtres et analyses souhaités. Enquantifiable et modélisable le sera tôt ou tard, par de temps. parallèle, le tableau de bord agrégera les donnéesdes ingénieurs, des visionnaires et des designers  Le manque de ressources et de connaissance en provenance du logiciel dédié au paiement desd’applications qui auront l’audace de remettre en métier. Si le nombre d’ingénieurs motivés ne salaires. Il s’agira ensuite de calculer les massescause ce qui a toujours existé – toujours équivaut manque pas en Europe, peu de projet sont livrés en gestion de fin de mois, puis de montrer l’évo-probablement à une quinzaine d’années. en temps et en heure. Dans bien des cas, la mécon- lution de la rentabilité nette.La digitalisation de la banque d’aujourd’hui naissance du métier et le manque de contact avec La notion de contexte consiste à montrer l’évolu-et son pilotage passent donc par des tableaux les utilisateurs en sont les principales raisons. tion de la rentabilité pour un contexte souhaité,de bords contextuels, des systèmes d’alertes et L’apport des outils de business intelligence soit par exemple, une filiale, un gérant, un genredes gestionnaires d’événements, agrégeant des en temps réel. Le premier avantage est de lais- de titre, une catégorie de clients, un client. Unedonnées en provenance de plusieurs systèmes. ser les données où elles se trouvent et d’y accéder alerte sera déclenchée automatiquement par unLa technologie permet de rendre ces derniers en temps réel. Les transformations nécessaires seuil défini sur un tableau de bord contextuel,disponibles depuis n’importe quel support tel que – remise en forme, transcodage, calculs et un workflow – flux de travail, s’assurera de(Desktop, Web, Tablette et Mobile). business sont effectués à la volée. Depuis peu, la prise en charge de l’événement par la bonneLes difficultés de mise en place des tableaux les outils modernes de Business Intelligence personne.de bord contextuels. permettent d’agréer des données en provenance La prochaine étape d’ici 10 ans. L’intelligence Les core-banking sont lourds et complexes. de plusieurs sources et de construire des tableaux artificielle interprétera les informations don-Avant toute chose, il faut garder à l’esprit que de bords contextuels d’une puissance inima- nées par les tableaux de bords contextuels et les ginable. Les coûts de réalisation sont massive- indicateurs statistiques, et prendra les décisions ment réduits et rendent possible la réalisation de dans les cas qui sont suffisamment bien décrits fonction jugée trop complexe, voire impossible. et compris. Seules les décisions complexes seront Les services touchés par la vague de digi- validées en dernier ressort par l’humain, avec talisation. Tous les départements sont touchés. pour valeur ajoutée la vente de cette décision aux clients. Philippe Schindler MarchésCIO, Blue Lakes AdvisorsL’inévitable assainissement des banques chinoisesLa douloureuse restructuration des établissements bancaires en Chine n’annonce pas forcément des catastrophes.Les nationalisations, qui sont la version la plus brutale de l’inter- ché l’inextricable déflation au Japon. Depuis cette époque, avaient été contournées, permettant des évaluations irréalistes.ventionnisme étatique, se sont multipliées après la Seconde dans les milieux financiers, les «Zombies» se réfèrent à ces En Chine, les spécificités de son modèle économique lui impo-guerre mondiale. Ces expropriations ont écrit un morceau institutions financières japonaises soutenues à bout de bras sent des politiques hybrides et progressives. Heureusement, desdramatique de l’histoire économique. Dans l’ordre chronolo- par les autorités. D’aucuns affirment, non sans arguments, que signes précurseurs confirment la divergence avec l’approche degique, on rappellera Renault en 1945, le secteur ferroviaire au l’Europe semble prendre la même voie: gagner du temps, ne pas Tokyo. Tout d’abord, la Chine a réalisé trois vagues de restructu-Royaume-Uni en 1947 (et 2002), les puits de pétrole en Iran en donner de pouvoir réel et d’indépendance à une autorité unique rations sérieuses. Le pays a activement recapitalisé ses banques1951, le canal de Suez en 1956, la production d’électricité au pour réguler les banques. Au cœur de la résistance, l’Allemagne publiques en difficultés en 1998, en 2003, et en 2005 (avecQuébec en 1963, le programme Mitterrand en 1982 (44 groupes et ses Landesbanken! respectivement 33 billions de dollars, 23 billions de dollarsbancaires et industriels), et Repsol en Argentine en 2012. Désormais, la question importante est celle de savoir si la Chine et 15 billions de dollars). Ces injections, provenant de sourcesIl n’existe que peu d’interférences publiques «modérées» qui va créer ses propres Zombies chinois. En effet, Pékin envisage publiques (y compris les réserves de change) ont mobilisé plusont eu un résultat positif. On recense deux exemples, récents, un grand plan de conversion de dettes en capital pour régler de 20% du PIB 2004! Deuxièmement, des sociétés étatiquesconsécutifs à la crise de 2008-2009: premièrement aux Etats- le problème – officiellement de 200 milliards de dollars – des (SOEs) dans les services publics, l’industrie lourde ont récem-Unis, où le gouvernement a lancé son programme (TARP) de créances douteuses des banques. Considérons les angles de ment fait défaut. Cette pratique, très nouvelle, consacre une vo-sauvetage des services financiers, suivi par le redressement l’enchevêtrement des intérêts d’abord, du réalisme des prix lonté de reconnaître la réalité des prix de marché et de réduiredes constructeurs automobiles, secondement en Suisse avec ensuite. Au niveau des intérêts, pour le moment, le plan sem- les surcapacités dans les secteurs en difficulté.le sauvetage d’UBS. ble permettre aux banques commerciales de détenir, pour une L’avenir dira si la Chine procrastinera comme le Japon, ouEn Asie, une troisième voie a été tentée par le Japon. En résumé, durée indéterminée, un nombre illimité de participations de nettoiera plutôt son système en s’inspirant du modèle US...le pays a trouvé un consensus suffisamment fort pour masquer leurs débiteurs privés. Cela ressemblerait a priori aux inextrica- Quant au plan chinois debt-to-equity swaps, il est beaucoupdurablement les problèmes des banques au début des années bles participations croisées «corrosives» du Japon. Cette forme trop tôt pour crier au loup et multiplier les déclarations90. Ces banques ont survécu durablement tout en étant de co-dépendance capitalistique protège les entreprises des alarmistes. En effet, la Chine a les poches profondes: le bilandysfonctionnelles, elles ont absorbé des capitaux énormes, forces du marché. Sur le plan des prix, la Chine devra définir des de l’Etat et ses réserves de change lui permettront dessans soutenir la croissance économique. Ce processus a déclen- principes comptables adéquats. Au Japon, les règles comptables restructurations globales. 

Citywire Switzerland 2016Comme plus de 100 investisseurs professionnels, venez rencontrer des maisonsde gestion renommées les 15 et 16 Septembre à Gstaad !Pour la 5e année consécutive au Gstaad Palace, Citywire Switzerland sera l’opportunité pour lesinvestisseurs Suisses de rencontrer des gérants de fonds internationaux et d’échanger avec leurspairs. Au programme cette année :Η 18 gérants de fonds couvrant un large éventail de classe d’actifs et de secteursΗ 6Sc`bŚcS^dNdX_^cR΀X^dSbfS^N^dcréputés et innovantsΗ ?΀_``_bde^XdŚRSbŚcSNedSbNfSQ`[ecRS100 professionnels de l’investissement basés en Suisse Pour plus d’informations et pour réserver votre place, rendez-vous sur citywire.ch ou contacter Alexandre Cavé ([email protected]) / Paul-Valentin Pitou ([email protected]).

PAGE 19. Indices | | Mai 2016 | Technologies bancairesComment une petite banque privée peutappréhender les changements technologiquesLes évolutions technologiques Ce n’est pas innovantes dans le domaine des fintech démon- À notre avis, ce n’est pas forcément la meilleuresont plus que jamais un enjeu un problème tre que la taille n’est pas un facteur déterminant. solution, car cette externalisation complète est unprioritaire pour les banques. d’être petit. Le Il n’y a donc pas de fatalité à utiliser forcément frein à l’innovation et au changement. Les petitesEtre capable de relever ces défis problème est de des ressources externes pour une banque de banques devraient plutôt promouvoir l’informati-est un réel facteur de succès. penser petit. petite taille. que comme un outil stratégique indispensable au La vraie question est de savoir si l’innovation processus de développement des affaires. Outre José Uribarri Soares développée par les petites banques a la capacité les compétences techniques, il est essentiel que les CTO, Chief Technology Officer de produire des résultats suffisants pour favoriser membres de l’équipe informatique aient de fortes leur croissance et leur rentabilité. Contrairement compétences métiers, ce qui leur permet de parti-L Millenium Banque Privée aux start-up, les banques établies, quelle que soit ciper efficacement au processus continu de remo- es changements technologiques leur taille, doivent gérer leur entreprise et traiter delage du business model. De plus, il permet aux vont bien au-delà de tout ce qu’on l’innovation avec une approche progressive. Les banques d’être indépendantes de tout fournisseur a connu jusqu’à maintenant, ils se petites banques ayant moins à supporter le poids et de réagir rapidement aux exigences du marché déclinent à une vitesse vertigineuse de l’héritage peuvent être des leaders de l’inno- ou aux mutations technologiques. et représentent un véritable chal- vation à un rythme plus approprié. Elles peuvent Il est également crucial d’avoir une stratégie et lenge pour nos business model et assumer plus facilement une prise de risque en un business model clairs et ciblés avec la souples-nos entreprises. Quels sont les facteurs clés pour phase avec les nouvelles habitudes de consom- se nécessaire pour bien tirer parti de ses avan-les aborder avec succès? Notre expérience montre mation des services financiers. De plus, elles ont tages distinctifs éprouvés, tout en conservantqu’il y a trois points majeurs pour appréhender aussi la flexibilité nécessaire pour développer des la possibilité de s’adapter et de s’ajuster rapide-sans crispation ces changements afin de mainte- outils spécifiques adaptés aux besoins propres de ment aux défis du marché. Il s’agit de concentrernir un avantage compétitif: leurs clients. ses efforts dans les secteurs où l’on possède un1) Ne jamais faire preuve d’autosatisfaction ou de Mais cela est plus facile à dire qu’à faire. Pour al- véritable avantage distinctif face au client, sanscomplaisance juste parce que nous avons eu du ler dans ce sens, les petites banques doivent avoir disperser son énergie dans des domaines où l’onsuccès à un moment donné de notre histoire; une culture où tout le monde contribue et sou- ne dispose pas d’avantages compétitifs. Une stra-2) Ne jamais considérer comme acquis la connais- tient ces changements technologiques. Etre petit tégie de «smart-outsourcing» permet par exem-sance que vous avez d’un client, être en permanen- permet à chaque individu d’avoir un rôle dans ple aux équipes de se consacrer à des fonctionsce à l’écoute de ses besoins pour être en phase; le processus. C’est une approche descendante et et des activités à valeur ajoutée pour la clien-3) Le changement est un état d’esprit qui doit ascendante supportée par une vision claire qui tèle tout en ayant le soutien d’experts dans desfaire partie de la culture d’entreprise. n’a pas peur du changement et des éventuels secteurs en dehors de son cœur de métier tels queUne fois ces principes posés, est-ce que la maîtri- échecs. Anticiper les besoins du marché pour ré- l’informatique et la communication.se de ces changements technologiques sont liés à pondre aux attentes futures des clients est une Il est donc important de miser sur un systèmela taille ou est-ce qu’une petite banque peut être des conditions indispensables au succès. L’impli- bancaire de base solide et une externalisationà la pointe sur ce sujet? La multitude de start-up cation et le soutien de la direction, non seulement fiable des infrastructures qui puissent être les fon- budgétaire, mais également en terme d’anticipa- dations sur lesquelles s’appuient les plateformes tion des tendances technologiques pertinentes est d’affaires fonctionnelles en permettant la flexi- obligatoire pour réussir son développement dans bilité et l’indépendance nécessaires pour maîtri- un environnement technologique fluide. ser les différentes évolutions technologiques. Ce La solution la plus communément admise dans n’est pas un problème d’être petit. Le problème les petites banques, c’est l’outsourcing complet. est de «penser petit». Financement du négoce internationalVers une uniformisation des pratiques?Beaucoup de nouvelles initiatives Les blockchains acteurs du trade finance. L’initiative Bolero n’a est un engagement de la banque de payer lasont apparues ces vingt dernières pourraient pas vraiment atteint son objectif premier de s’im- marchandise suite à une réconciliation de don-années dans le trade finance. transformer le poser comme standard comme l’a fait SWIFT nées entre acheteur et vendeur effectuée dansMais ont-elles atteint la masse monde bancaire pour l’échange d’informations électroniques une plateforme technologique du nom de TSUcritique pour s’imposer comme comme celui du interbancaires. A la même époque, les éditeurs de (Trade Service Utility).standard sur le marché? trade finance. solutions trade finance ont commencé à proposer Dès 2008, une problématique a pris de plus en des solutions Internet permettant aux banques plus d’importance: la gestion du risque et des Paul Cohen Dumani d’échanger des informations avec leurs clients collatéraux sur les transactions financées, parti- General Manager, MIT à travers le Web. Ces logiciels étaient complète- culièrement dans le domaine du financement des ment intégrés au back-office de la banque, facili- matières premières. Cette activité «middle office»L Micro-Informatique & Technologies SA tant ainsi la recapture automatique dans le back- est toujours largement gérée à l’heure actuelle e trade finance (financement du office pour un traitement facilité des demandes sur des dossiers Excel. Excel offre de nombreux négoce international) est une acti- des clients. avantages pour la gestion d’une facilité de cré- vité qui a toujours été fortement Cependant, la plupart des sociétés de négoce tra- dit mais son utilisation comporte de nombreux consommatrice de papier car elle vaillant avec plusieurs banques, ont fini par trou- risques opérationnels. C’est dans ce contexte que repose sur un contrôle systémati- ver compliqué de travailler avec plusieurs plate- différentes offres sont apparues dès 2010 pour que de documents avant paiement formes différentes. C’est dans ce contexte que les remplacer Excel par un système dédié. Nousde marchandises. Depuis les années 90, nous plateformes multi-banques sont apparues dans sommes dès lors rentrés dans l’ère du «collateralobservons une pléthore d’initiatives ayant pour les années 2000, permettant ainsi à n’importe management».but d’informatiser et de dématérialiser les échan- quelle entreprise d’utiliser une plateforme uni- Pour conclure, une nouvelle initiative peutges entre les différents acteurs du Trade Finance que pour échanger avec ses différents prestataires actuellement changer la donne: il s’agit ici desà savoir les sociétés d’import-export, les banques, financiers. SWIFT a voulu pousser la réflexion «blockchains» qui pourraient chambouler le mon-les assureurs, les transporteurs, les douanes etc. encore plus loin en proposant le MT 798, un de bancaire comme celui du trade finance. EnL’initiative Bolero est née à cette époque et avait message électronique structuré permettant aux substance, les blockchains doivent être compriscomme ambition d’imposer un nouveau for- entreprises de pouvoir échanger directement comme un grand livre comptable de transactionsmat électronique de message entre les différents dans le réseau SWIFT avec leurs banques sans financières reposant sur un ensemble de base de avoir à passer obligatoirement par des platefor- données décentralisées et «ouvertes» en principe mes intermédiaires. à n’importe qui dans un souci de transparence; La dernière initiative de SWIFT pour le trade les banques n’étant plus forcément les uniques finance est le BPO (Bank of Payment Obliga- fiduciaires de ces transactions. Cependant, il est tion). Il s’agit d’un instrument financier qui encore trop tôt pour dire si cette technologie peut se considérer comme étant une alternative jettera la base de nouveaux standards dans le électronique au crédit documentaire. Le BPO négoce international. 

PAGE 20. Indices | | Mai 2016 | Technologies bancairesComment les banques peuvent parvenir à neutraliser la cybercriminalitéau-delà des contraintes réglementaires.Approche efficace contre les cyberrisquesMarc Bieri, Directeur, Forensic, KPMG divers et ne diffèrent guère dans leur origine des Une réponse humain, écarté lors de l’engagement d’un colla- délits traditionnels. Aux organisations criminelles optimale borateur par un processus strict de vérificationLStéphane Reuss, Senior Manager, Forensic, KPMG ou mafieuses s’ajoutent les nébuleuses terroristes nécessite une des antécédents ou un entretien de sécurité, peut a révision de la circulaire Finma qui à terme cibleront plus spécifiquement les sys- démarche se concrétiser ultérieurement durant l’entier de 2008/211 inclura de manière tèmes SCADA2, les hackers activistes tels les Ano- transversale et sa période d’emploi au sein de l’établissement. contraignante et explicite le cyber- nymous, les services d’espionnage des puissances collaborative Enfin, la négligence, l’ingénuité et les erreurs des risque dans la gestion des risques étrangères et les opportunistes de tout crin, prêts à l’intérieur. collaborateurs concourent souvent à ouvrir des informatiques. Dans le cadre de à monnayer ou revendre des données soustraites. mais aussi brèches que les auteurs de cyberattaques s’em- cette évolution, les établissements Dans un environnement de plus en plus globa- avec les autres presseront d’exploiter. Seules des campagnes debancaires devront élaborer un concept de gestion lisé et en constante mutation, la connaissance de acteurs sensibilisation ciblées et répétées permettrontdes cyberrisques articulé notamment autour de ses collaborateurs et de leurs antécédents, tant de la place. de pallier efficacement ce dernier type de risquel’identification des risques liés aux cyberattaques, privés que professionnels, s’avère aussi cruciale lié au facteur humain.des mesures de protection de l’infrastructure in- que celle de ses clients ou prospects. La cybercri- Les risques induits par la menace interne seformatique et de la reprise de la marche normale minalité dans son évolution actuelle ne se limite calquent fréquemment sur diverses évolutionsdes affaires consécutivement à un cyber-incident. dorénavant plus aux menaces externes, adéqua- récentes de la technologie qui apportent plusCette nouvelle donne réglementaire constitue tement contenues par un renforcement du péri- d’ergonomie aux collaborateurs et aux clientspour les banques à la fois un défi et une oppor- mètre et des contrôles techniques, mais peut, par des institutions financières. Citons notammenttunité de revoir et d’actualiser leur stratégie de différents aspects, atteindre l’intérieur des éta- le télétravail, l’intensification du recours à desdéfense face aux menaces présentes. blissements bancaires. L’image du château fort prestataires de services externes, l’utilisationLes cyberattaques revêtent plusieurs formes dé- médiéval s’impose ici pour tirer un parallèle. des appareils personnels dans le cadre du Bringsormais bien connues dont la presse se fait régu- A quoi bon ériger un donjon et renforcer ses Your Own Device (BYOD), les données ennua-lièrement l’écho. Hameçonnage, déni de service, remparts si des gardes félons baissent le pont- gées (Clouding) ou encore la généralisation deusurpation d’identité, vol de données ou encore levis devant les assaillants? l’e-banking pour la clientèle.chantage numérique constituent des préoccupa- Le distinguo toujours plus ténu entre l’environ- Dans chacun de ces cas de figure, nous assistonstions quotidiennes pour les acteurs du monde de nement privé et professionnel des collaborateurs de facto à un transfert de risque des établisse-la sécurité informatique. S’il est vrai que la sen- accentue ce risque. La collusion d’un employé mé- ments vers des prestataires externes et vers dessibilisation à ce type de risques s’est considéra- content avec des acteurs externes aboutit souvent appareils ou infrastructures appartenant à desblement accrue auprès des décisionnaires et du à une exfiltration de données aux conséquences collaborateurs ou des clients à titre privé. Dansgrand public, il semble en revanche qu’un large imprévisibles pour l’établissement victime. En les faits, l’ordinateur infecté d’un client relié àfossé demeure entre la prise de conscience des in- termes de risques, la cybercriminalité sort ainsi l’infrastructure de la banque par une sessiontervenants et le niveau de préparation de leurs du contexte exclusif de la technologie pour émar- d’e-banking, le consultant engagé par une sociétéétablissements face à de tels incidents. ger sur la gestion des ressources humaines ou le tierce et habilité au sein de l’établissement ou leLes cyberattaques émanent des milieux les plus cadre légal. Dans les faits, les représentants de ces smartphone privé non sécurisé du collaborateur différents services à l’intérieur des établissements représentent autant de menaces, désormais inter- ne se parlent que peu et le risque représenté par nalisées, et exploitables dans le cadre d’une cy- les antécédents d’un employé indélicat, son rôle ber-attaque. Elles se démarquent en revanche des au sein de la banque ou sa situation privée n’est menaces externes de par le fait qu’elles échappent que rarement, voire jamais mesuré sur le long plus facilement au balayage des radars humains terme. Il convient de relever ici qu’un risque et techniques mis en place par l’entreprise. En matière de planification, les six dimensionsVERS UNE GESTION PROACTIVE DES CYBERRISQUES du schéma stratégique conventionnel représenté ci-après permettent de se prémunir efficacement Préparation contre une intrusion et ses conséquences sur la et marche des affaires. Nous privilégions ainsi une approche basée sur une posture proactive et prévention holistique face au cyberrisque, l’expérience montrant qu’une stratégie de défense réactive Leçons tirées Identification ne peut par définition que pallier à un événe- et de l'incident et ment préjudiciable déjà survenu. mesure de l'étendue Ce risque précis fait désormais partie intégrantesuivi de l'incident de la gestion des risques informatiques et qu’une solution de réponse efficace au cyberrisque Récupération Confinement implique une approche transversale et collabo- et et acquisition rative, non seulement à l’intérieur des établis- de renseignements sements concernés mais aussi avec les autres retour à la normale acteurs de la place financière ou les instances Nettoyage gouvernementales.Source: KPMG et Le niveau de maturité actuel des établissements n’étant finalement pas forcément en adéquation éradication avec le cyberrisque, plus de vigilance s’impose face à la menace de risque interne représentée par les différents facteurs précédemment men- tionnés. Une sensibilisation accrue des collabo- rateurs au cyberrisque, un processus rigoureux de vérification régulière de l’adéquation de leurs droits avec leur fonction et la promotion d’une culture d’entreprise solide sont selon nous les meilleurs garants d’une gestion proactive du cyberrisque par les établissements bancaires.  (1) https://www.finma.ch/fr/~/media/finma/dokumente/dokumen- tencenter/anhoerungen/laufende-anhoerungen/rs-corpgovbanken/ e_rs_08_21_20081020_anh20160301_de.pdf?la=fr (2) Supervisory Control And Data Acquisition, Système de télégestion industriel.

PAGE 21. Indices | | Mai 2016 | Technologies bancairesPour garder une longueur d’avance faceà des fraudes de plus en plus sophistiquéesUne nouvelle approche tenantcompte de l’analyse du big désormais pour une approche plus holistique les pertes liées lisateurs, soit de manière massive (big data) endata et du comportement (formation, procédures, technologies) qui prend à la fraude y ajoutant le plus souvent des analyses d’autresdes utilisateurs est nécessaire en compte notamment l’analyse des données de sont estimées types permettant une meilleure planification et lacontre la cyberfraude. masse (big data) et le comportement des utilisa- à plusieurs mise à disposition d’informations stratégiques al- teurs. Et il y a de quoi, lorsque l’on sait que les billions (!) lant jusqu’au comportement des consommateurs Frédéric Viard pertes liées à la fraude sont estimées à plusieurs de dollars – comment ils interagissent habituellement avec Marketing Director, Financial Messaging billions (!) de dollars par année et que des utilisa- par année. votre entreprise et votre offre – afin de mieux teurs habilités (ou leurs identifiants usurpés) sont profiler et cibler leurs attentes.L Bottomline Technologies impliqués dans plus de la moitié des cas2. Dans un monde en pleine digitalisation, les nou- es exemples de fraude dans l’in- En plus d’assurer la sécurité physique des don- veaux canaux d’échanges et de communication dustrie financière sont légion, et nées, il faut donc désormais être en mesure de génèrent de nouvelles brèches potentielles de de nouvelles affaires apparaissent monitorer les activités en temps réel afin de met- sécurité. En outre, avec le nombre croissant de chaque jour. La fraude est partout. tre en évidence les écarts entre un comportement solutions offertes en mode cloud, une attention Les modèles sont de plus en plus habituel et un comportement suspect. Bien que particulière doit être apportée aux options propo- sophistiqués, les fraudeurs toujours ce type d’analyse puisse s’étendre à la fraude ex- sées par les fournisseurs de solutions en termesplus créatifs, et les pertes colossales. Des analyses terne ou à d’autres types de contrôles, le profilage de prévention de la fraude. Dans ce contexte, unerécentes montrent que les coûts d’une violation des comportements est particulièrement adapté à approche pluridisciplinaire à plusieurs niveauxde données se situent entre 4 et 20 millions de la prévention de la fraude interne, incluant un monitoring avancé des comporte-dollars en fonction du type d’entreprise concer- En effet, dans la plupart des cas, une fraude in- ments semble la mieux adaptée pour se prému-née1. Et cela sans compter les dégâts d’image terne s’accompagne d’un comportement inhabi- nir de la fraude. Mais les risques restent impor-et de réputation lors de fuite de données ou de tuel de l’utilisateur ou de l’entité impliquée (un tants et seule une prise de conscience à tous lesfraude avérée. compte, un système, un flux, un montant, un niveaux de l’entreprise combinée avec des procé-La protection physique (firewall, anti-malware, client, etc.): connexion à un système depuis une dures et des outils efficaces et un plus large par-anti-virus, chiffrage des données) combinée avec adresse exotique ou via un canal insolite, accès tage d’expérience pourraient faire mentir Robertdes identifiants robustes (log in, mot de passe, inaccoutumé à une application ou à un compte, Muller, Directeur du FBI en 2012, qui disait3: «Ilsms ou numéro additionnel de sécurité) restent ou encore nombre de transactions anormal ou y a deux types d’entreprises; celles qui ont été pi-bien évidemment des éléments clé de la protec- montants suspects. En s’attaquant à la modéli- ratées et celles qui le seront. Et la tendance est aution contre la fraude. Mais avec des attaques de sation du comportement des utilisateurs et des regroupement en une seule catégorie: celles quiplus en plus sophistiquées et des méthodes de données – la manière dont elles sont accédées, l’ont été et qui le seront à nouveau». fraude conçues pour contourner ces couches de visualisées, utilisées, manipulées et transpor-sécurité traditionnelles, ce type de protection ne tées, l’approche de profilage permet de repérer (1) Ponemon Institute, 2014 Cost of Cyber Crime Study: Unitedsuffit plus. Les responsables de sécurité optent des anomalies ou des comportements suspects States, October 2014, http://www.ponemon.org/library/2014-glo- pour ensuite lever des alertes voire bloquer les bal-report-on-the-cost-of-cyber-crime. activités en cours. Très efficace, ce type d’ana- (2) Association of Certified Fraud Examiners, Report to the lyse peut être effectuée à plus ou moins grande Nations on Occupational Fraud. échelle, soit en se concentrant sur le monitoring (3) Federal Bureau of Investigation, «RSA Cyber Security Confe- des données significatives pour la protection de rence» March 1, 2012, http://www.fbi.gov/news/speeches/com- la fraude – en ciblant des applications sensibles, bating-threats-in-the-cyber-worldoutsmarting-terrorists-hackers- des données confidentielles, certains profils d’uti- and-spies.Daniel Held LeadershipDirecteur, PI Management, Lutry*On ne peut pas changer la culture d’entrepriseMais on peut la faire évoluer en modifiant la manière dont le business se réalise.La prise en compte de l’importance de la culture d’entreprise l’organisation. Car ce que beaucoup oublient, c’est que cet ADN embarquer les gens, sans adhésion, sans s’inscrire dans unea fait son chemin. Celle-ci fut considérée dans les années 80 est avant tout lié à la manière dont le business est opéré au culture existante qu’on pourra faire évoluer mais jamais chan-comme un facteur clé de succès d’organisations où il faisait quotidien, donc aux caractéristiques de l’activité. ger, est tout autant voué à l’échec.bon travailler. Ce fut notamment le thème d’un best-seller Les exigences de la fabrication des produits, le cycle de vie des Le changement culturel consistera donc toujours à la fois enmanagérial (In search of excellence). produits et la nature des relations avec les clients, pour n’en un changement dans la manière de faire les choses (innovation,Le constat de la chute de presque toutes les organisations citer que trois, diffèrent très significativement selon les types production ou vente) ou de les évaluer (p.ex. des indicateursdécrites comme exceptionnelles moins de 10 ans plus tard avait d’activité. Et logiquement, ils influencent très fortement la clés de performance) et dans un changement de posture etinterpellé: avions-nous saisi les véritables clés du succès des culture, c’est-à-dire la manière dont les choses se font et dont de comportement. C’est l’association de ces deux perspectivesorganisations? Quel est le vrai poids de la culture? La culture les problèmes se résolvent – problèmes techniques, organisa- qui permettra de réussir de réelles transformations.d’entreprise a cette étrange qualité d’être la chose la plus par- tionnels, humains et de relation clients. On travaillera donc d’abord sur la vision et la stratégie (letagée et la moins formalisée. Dans un monde où ce qui n’est pas S’y ajoutent certes les spécificités propres aux créateurs de pourquoi, ce qu’on veut réussir ensemble) et selon les besoins,formalisé et mesurable n’a pas de valeur, la culture d’entreprise l’entreprise – que les organisations ont souvent transformées en sur les processus et les structures (le comment), sur les produitsfait partie des facteurs dont on sait qu’ils sont essentiels pour mythe fondateur – ou des options stratégiques fondamentales (le quoi), mais aussi sur la manière d’interagir avec les clients enqu’existe une force collective et pour se différencier de prises par les dirigeants – telles que le souci d’économicité, plus de faire progresser le leadership et la manière de travaillerses concurrents mais qu’on peine à faire évoluer et à maîtriser. la valorisation de l’innovation ou les principes des relations ensemble. La mise sur pied de programmes de changement etLa culture a pris sa place dans les discours managériaux. On clients. Ces spécificités et ces options font souvent la différence, de développement organisationnels basés sur la définition d’unl’encense lorsque l’organisation fonctionne de manière efficace déterminent l’identité et l’unicité d’une marque, d’un produit et projet commun (vision, réussir ensemble), sur l’évolution deset cohérente. On la décrie lorsque la performance n’est pas au influencent parfois sensiblement le positionnement et l’image compétences et postures managériales et sur des changementsrendez-vous et tente de prendre des mesures pour faire évoluer sur le marché. Mais ces spécificités ne peuvent faire plus que structurels issus de projets transversaux développés dans leles comportements, les attitudes, les valeurs et les postures. de donner une touche particulière à la culture. L’empreinte du cadre du programme permet d’intégrer de manière simple etNombreux sont les projets de changement culturels qui ont été métier restera déterminante. pragmatique toutes ces dimensions. Il est alors possible delancés ces dernières années, soutenus souvent par des cabinets Ceci signifie que tout changement culturel qui ne s’inscrit pas mettre en mouvement toute l’organisation, de décrisper lesde conseil réputés: redéfinition des valeurs, déclinaison de ces «en dur» dans une modification de la manière de travailler, postures et surtout de donner envie à chacun de réussir dans lavaleurs en référentiels de compétences et de comportements, dans les processus de production, de distribution, dans la durée, parce qu’à la fin les clients et les collaborateurs verrontnotamment pour le contact clientèle et le management; adapta- manière de fournir ensemble une prestation, d’interagir avec vraiment la différence et en tireront satisfaction et fierté. tion des outils de gestion RH. les clients ou de mesurer le succès, n’a aucune chance de réussir.Combien ont vraiment réussi? Finalement assez peu. Les exigen- Aucun changement réalisé au niveau purement culturel n’a * Dr. Sc. Econ, Directeur du cabinet PI Management, Empowering for change,ces du business ont généralement eu raison de ces tentatives et résisté à une tempête au niveau du business qui a tôt fait spécialisé dans l’accompagnement managérial du changement (de la vision àramené les organisations non pas aux valeurs décrétées, mais à de faire ressurgir les schémas bien ancrés. la posture). Partenaire international Savilleconsulting, enseignant dans plusieurscelles qui sont incrustées dans les murs, dans l’ADN profond de Mais l’inverse est vrai aussi. Vouloir modifier des processus sans hautes écoles – www.piman.ch - [email protected].

INDICES éditions 2016 20 juin Fonds de placement 25 janvier Produits structurés Fonds de placement Produits structurés 05 septembre Gestion indépendante 22 février Gestion institutionnelle 03 octobre Fonds de placement 21 mars Produits structurés Fonds de placement Produits structurés 07 novembre Gestion institutionnelle 25 avril Prévoyance Gestion institutionnelle Prévoyance 05 décembre Top 100 des managers de fonds 23 mai Technologies bancairesINDICESDécembre 2015 | Supplément mensuel du quotidien L’Agefi | N°10 | Top 100 Managers novembre 2015 | Supplément mensuel du quotidien L’Agefi | N°09 | gestion institutionnelle Mai 2015 | Supplément mensuel du quotidien L’Agefi | N°05 | Produits financiers INDICESJanvier 2015 | Supplément mensuel du quotidien L’Agefi | N°01 | Produits financiersManleagTeorspd1e0f0onds enTreTien enTreTien EntrEtiEn Classement des gestionnaires Le groupe SGSqui surperforment leurs indices Le nouveau groupe La Poste investit va multiplier les d’hôtels de luxe doit en grand pour acquisitions à un en maîtrisant les risques pages8à34 affronter la hausse défendre sa place rythme accentué du franc et une de leader suisse vive concurrence des paiements Chris Kirk CEO du groupeAkhilesh BAvejA / sAmuel le Cornu / Anthony smouhA / oliver kelton / nitin jAin / ezrA sun / PAtriCk François Dussart PAGE 30 Suzanne Ruoff PAGE 28 Beau Rivage Palace à Lausanne Directrice générale de La Poste Suisse PAGE 26vogel / jonAthAn Pines / ken hsiA / PrAshAnt khemkA / shekhAr sAmBhshivAn / BArnABy Wiener / Willem Le Thème ProduiTs financiers Essoufflement de la dynamiquevinke / Bruno CrAstes / julien de sAussure / sAshi reddy / mAssimo trABAttoni / AlBAn lhonneur / elizA- Le Thème GesTion insTiTuTionneLLe haussière des marchés actions LE thèmE Produits financiErs L’absence d’alternative d’investissement Les scénarios d’investissement faceBeth soon / dAvid roBinson / simon jeong / AlexAndre silverio / PAul PsAilA / eriC CArlson / FrAnçois favorise toujours les actifs risqués. Mais au brusque retour de la volatilité la nervosité commence à s’installer PAGE10à25 L’environnement macro-économiquelAvier / riChArd ColWell / jAmes griFFin / isAAC CheBAr / Pieter BussCher / mohieddine kronFol / et géopolitique provoque des tensions de Fernando Martins da silva / Joanne Gilbert / didier le Menestrel / Mike della vedova / alexandra HartMann / MicHel saloMon / cHristina böck plus en plus extrêmes sur les marchés P.8à27emily dong / seAn Feeley / mAlek Bou-diAB / jose zitelmAnn / ArunA kArunAthilAke / steve Cordell / L’absence de visibilité requiert Franck sabbaH / Marcel Zutter / Yvan MerMod / anGela de WolFF / tHoMas MerZ / François cHristen / Jacques-etienne doerr / benoit Garcia Monica deFend / rob Wescott / Marco Mautone / antoine lesné / levi-serGio MuteMba / PHiliPPe duMont / benJaMin raccat / andreas blüMke AndreAs Höfert / dAniel VArelA / MArkus fucHs / sonJA uys / konstAntin nikiteAs / frAnçois sAVAry / GreG sAicHin / tHoMAs Goossens / JoeP HuntJensjesPer neergAArd Poll / Peter sAACke / shArAt duA / oPhélie gilBert / sCott roth / toBiAs klein / john PHiliPPe scHindler / stefAn scHütz / sybille Wyss / rAPHAel lüscHer / MAttHeW VAiGHt / MAlek bou-diAb / AdriAn liM / MicHAel leVy / cHristinA böck Des milliers de comptes bancaires Gilles corbel / JoHAn tHoMyris / AndreAs blüMke / tHoMAs VAn ditzHuyzen / cHristiAn GAst / JAcques-etienne doerr / cHristiAn soGuelBoselli / jACoB de tusCh-leC / stePhAnie ButCher / john Bugg / john surPliCe / BriAn hAll / mArk Wes- une parfaite maîtrise du risque de clients français ne peuvent bénéficier de la régularisationtWood / stePhen kotsen / leigh hArrison / gonzAgue legoFF / Alex sAvvides / rAlF jüliChmAnns / giulio réMi dHonneur, avocat Fiscaliste à Paris PAGE 6FAvAretto / iAn Butler / Ben stAPley / Anton eser / mArtin WAlker / mArtin WAlker / sunil AsnAni / Ankit L’instabilité et la volatilité des marchéssAnCheti / ste- PhAn ertz / elinA Fung / miChAel muders / PrAshAnt kothAri / Clive BeAgles /jAmes loWen / Pierre Fournier / Pierre-edouArd de lA tour / mArk CostAr / vishAl BhAtiA / incitent à redoubler de prudence malgrémAnish BhAtiA / steFAn meyer / mondher BettAieB / mArC BAsselier / john BAker / jonAthAningrAm / thomAs BuCkinghAm / rAymond Wong / gAry greenBerg / mArtín Benítez / tomás lAnglois /mike Freno / ron sAuer / niCk PriCe / rAhul ChAdhA / sAmAnthA mClemore / dAvid j eisWert la récente reprise des indices/ john lo / viPul mehtA / sAndrA jAnkoviC / mArCo högger / CédriC morisseAu / kAm tugnAit / joohee PAGE 8 à 24An / joohee An / sCott mAClellAn / AndreW sWAn / ChiA-liAng liAn / Ariel BezAlel / tom musmAnno Daniel Varela / raymonD Sagayam / William nicoll / rainer lenzin / Duncan gooDWin / emmanuel Delley / michael BalDinger Julien goDat / chriStina Böck / Serkan Bahçeci / Stéphane caSagranDe / Juerg rimle / oliVier kuenDig / Jonathan martin / nicolaS Di maggio arnauD De JamBlinne / arno kneuBühler / patrick richarD / rené Steiner / FréDéric ruiz / alexanDre michelloD / reto tarreghetta / olaF meyer IL EST TEMPS DE PRIVILEGIER UNE APPROCHE PLUS DURABLE Il n’y a pas de risque systémique. Les pays émergents ne peuvent De nos jours, la complexité des marchés met les investisseurs à l’épreuve. En Suisse, ils contaminer l’ensemble du monde. sont 61% à être tiraillés entre la recherche de rendement et la protection de leur capital*. Notre solution : Durable Portfolio Construction®. Une philosophie d’investissement qui prend en compte le risque et permet aux investisseurs de prendre des décisions avisées afin d’optimiser leurs rendements. Pour en savoir plus, rendez-vous sur durableportfolios.com.*Natixis Global Asset Management, étude internationale sur l’investissement des particuliers, février 2015. Etude réalisée auprès de 7000 investisseurs dans 17 pays. patrice gautry, cheF économiSte De l’uBp PAGE 6 WO`] 9dB> HE IG.comNatixis Global Asset Management définit Durable Portfolio Construction comme une stratégie d’investissement qui vise à produire des rendements réguliers sur le long terme par la gestion des risques, la gestion de la volatilité et lerenforcement de la diversification. Les retours sur investissement ne sont pas garantis. Distribué en Suisse pour les investisseurs qualifiés par NGAM, Switzerland Sàrl. Siège social : Rue du Vieux Collège 10, 1204 Genève, Suisse.NGAM, Switzerland Sàrl est une unité de développement de Natixis Global Asset Management S.A., filiale de Natixis S.A., la société holding d’un ensemble mondial de sociétés de gestion et de distribution spécialisées. ADINT60-0415ADINT60-0415 Switzerland Brand Ad Agefi April 2015_F.indd 1 4/10/15 3:22 PM Contact rédaction Nicolette de Joncaire  Contacts publicité Beatrice LeuenbergerDanielle Hennard Co-Rédactrice en chef Norbert Fouchault Key Account DeutschschweizRédactrice en chef Tél. +41 21 331 41 41 Key Account Suisse romande, Direct +41 44 254 39 21Tél. +41 21 331 41 41 Mobile +41 79 821 16 92 Tessin et international Mobile +41 79 705 26 93Direct +41 21 331 41 49 [email protected] Direct +41 21 331 41 25 [email protected]@agefi.com Mobile +41 79 847 61 86 [email protected]

PAGE 23. Indices | | Mai 2016 |Les canaux de communication oubliésConsidérer ces entités commedes ambassadeurs et des canaux Les organismes blement des ressources et des compétences spéci- C’est d’une part offrir une résonance certainede communication à part de soutien fiques pour obtenir les résultats souhaités. à ses propres actions de communication maisentière revient clairement valorisent Si la Suisse, et en particulier la région romande, aussi gagner en crédibilité et avoir un accèsà ajouter une corde à son arc les entreprises est mondialement reconnue pour être une terre aux milliers de suiveurs cités plus haut qui sontd’entrepreneur. accompagnées d’innovation c’est, nous le savons, d’une part, autant de clients potentiels et qui deviendront sur leur site grâce à la présence de structures académiques de probablement à leur tour eux-mêmes les ambas- et les réseaux. renommée qui font un travail remarquable pour sadeurs de la marque, du produit ou du service stimuler la créativité et l’esprit entrepreneurial proposé. Force est de constater toutefois que le Barbara Ben Hamadi auprès des étudiants, et d’autre part, grâce à l’in- réflexe est présent seulement chez une minorité Responsable communication GENILEM térêt des pouvoirs publics à réaliser des objectifs d’entrepreneurs. économiques et sociaux importants par la mise Pour que cela fonctionne, quelques règles s’im-NVaud-Genève en place et l’appui de programmes de soutien à posent. Tout d’abord, il est préférable d’éviter ombreux sont les créateurs l’entrepreneuriat. d’arriver en terrain conquis. Une telle démar- d’entreprise qui se lancent Au-delà du coaching, de l’apport financier, de la che devrait en principe être le fruit d’une étroite dans l’aventure entrepreneu- mise à disposition de surfaces ou d’une éventuel- collaboration d’au moins quelques mois avec les riale par passion et challenge. le aide administrative, juridique ou de mise en entités concernées ou alors d’une collaboration à Au-delà du projet, la création relation qu’elles apportent, toutes ces entités de peine entamée mais qui est pressentie pour s’ins- d’une société est un défi qui soutien à l’entrepreneuriat ont développé au fil crire sur une certaine durée. Deuxièmement,demande aux entrepreneurs des compétences des années une stratégie de communication qui il faut absolument être sélectif sur le type desouvent très différentes de leur domaine d’ex- leur est propre avec des partenariats stratégiques contenu à partager avec elles. Généralement, cespertise de base. consolidés et des «suiveurs» qui se comptent par facilitateurs sont friands de success stories tellesLa mise en place d’une bonne stratégie de com- milliers. Quasiment toutes publient et créent du qu’annonces d’expansion, de contrats signés, demunication est alors un pilier fondamental pour contenu sur leur site internet ou sur les réseaux fonds levés ou encore de parutions dans la pres-le créateur d’entreprise, dans le but de se faire sociaux, envoient des newsletters ou bénéficient se locale voire internationale et de campagnesconnaître et surtout de réaliser des ventes. De la de parutions dans la presse. Pour bon nombre de crowdfunding. Selon les cas, ils sont mêmeprésence dans les médias traditionnels sous forme d’entre elles, cette stratégie de communication ne disposés à relayer les offres d’emploi pour aiderde publireportage ou d’interview dans une émis- prévoit pas uniquement de mettre en avant leurs les entrepreneurs à trouver plus rapidement lasion de télévision à la présence sur le web, les propres activités ou actualités mais bien évidem- perle rare. L’anticipation est aussi un facteur àoutils à disposition sont nombreux. L’émergence ment de valoriser aussi les entreprises qu’elles ne pas négliger. N’échappant souvent pas à unedes réseaux sociaux a rendu l’exercice a priori accompagnent ou soutiennent. certaine surcharge de travail, ces organismes deplus simple et accessible, notamment d’un point Qu’ils en soient au stade de la start-up ou de soutien apprécient généralement qu’on les infor-de vue pécuniaire, bien qu’il requière immanqua- la PME, les entrepreneurs que l’on décrira me avec un peu d’avance d’un événement mar- affectueusement ici comme «opportunistes» ont quant à venir sur lequel il faudra communiquer, vite compris que le fait de considérer ces enti- et cela, dans un souci de lui offrir un maximum tés comme des ambassadeurs et des canaux de d’impact. Enfin, puisque chacune de ces entités communication à part entière, c’est très claire- développe sa propre ligne éditoriale, en cas de ment rajouter une corde à son arc d’entrepre- doute, le mieux reste encore de décrocher son neur qui doit faire face à une rude concurrence. téléphone pour se renseigner ! Comment parvenir à financer les écolespour enfants à haut potentiel intellectuelCes établissements particuliers la Suisse doit tion appropriée pour comprendre le fonctionne- à une bien plus grande partie de cette popula-doivent-ils être financés par le prendre soin ment de ces enfants. Le nombre d’enfants HPI tion créative, de s’épanouir et de ne pas finir auxsecteur privé? des enfants HPI retirés de l’école publique ne cesse d’augmenter, oubliettes de la société et de ne pas engendrer de Si elle veut ce qui n’arrange pas le niveau général de cette frais médicaux conséquents et durables. Damien Challet1 continuer dernière. Lorsqu’il n’y aura plus d’enfants HPI Les fulgurances, l’inventivité et la facilité à trou- d’être le modèle dans l’école publique, le problème cessera sans ver des solutions qui caractérisent ces enfants neVCo-fondateur d’Encelade Capital SA dont nous doute d’exister à ses yeux. sont pas obérées par des tentatives de suicide, otre enfant rentre de l’école en nous félicitons. Une solution peu coûteuse mais contraire à l’inté- des dépressions, ou par un processus de sura- lançant son sac, en claquant la gration scolaire à tout prix existe: regrouper ces daptation qui met en veilleuse leurs flammes porte de sa chambre, et tempête enfants dans une même classe, ce qui se faisait intellectuelle et créative. Le secteur privé suisse contre le monde en général, vous autrefois de façon indirecte dans la section X en bénéficiera sans nul doute possible. Une fois et l’école? Ce n’est pas un ado, il (latin-scientifique) du gymnase vaudois. On adultes, ces enfants continuent à penser de façon a six ou sept ans et est un enfant pourrait penser que créer des classes uniquement différente. Ils sont surreprésentés parmi les créa-à haut potentiel intellectuel (HPI). Vous avez de composées d’enfants HPI empêcherait ces der- teurs, créatifs, inventeurs et chercheurs pour lala chance: l’alternative, plus inquiétante, est le niers de s’intégrer plus tard dans la société. Il n’en simple raison que leur cerveau met en relationmutisme et la suradaptation. Contrairement aux est rien. Il est plus facile de s’intégrer lorsqu’on des concepts et idées de façon intuitive, rapide,idées reçues, un enfant HPI n’est pas un génie et ne s’est pas senti en décalage total pendant 10 ans et différente.il ne le sait que trop bien. et qu’on n’est pas durablement désécurisé. Si la Suisse désire continuer à être l’exceptionCes enfants réfléchissent de façon totalement Par chance, des écoles pour ces enfants existent. dont nous nous félicitons, elle doit prendre soindifférente des êtres neurotypiques, par analo- Les initiatives privées se multiplient pour répon- des enfants HPI. Cela consiste pour l’instant àgies immédiates et non contrôlées, de façon dre à une forte demande. L’effet d’une telle école soutenir les écoles qui pallient l’inadéquation denon linéaire, par arborescence. Ils se sentent par sur un enfant HPI est immédiat, notamment l’école publique. En Romandie, il appert que leconséquent étrangers à l’apprentissage linéaire et grâce à la fin de son isolation mentale et au senti- secteur privé a un rôle essentiel à jouer. Il n’estrépétitif que l’école publique propose. Leur carac- ment d’appartenance qui en résulte. Des enfants pas question pour l’instant d’un nouveau secteurtéristique la plus frappante et la plus persistante HPI autrefois déscolarisés reviennent de l’école d’activité lucratif, mais d’investir dans l’avenir.au cours de leur vie est leur extrême sensibilité. détendus, les auto-mutilations et symptômes dé- Soutenir financièrement ces écoles, c’est aug-Bien gérée, elle est un atout précieux. Mal com- pressifs disparaissent. Leur hypersensibilité ayant menter la capacité suisse d’innover dans 10 ouprise, elle mène à des problèmes sérieux. besoin d’être canalisée, des règles plus strictes que 20 ans, autrement dit augmenter la probabilitéL’école publique romande n’est pas adaptée aux dans l’école publique sont mises en place, tout en d’investir dans les start-up du futur. C’est pour-enfants HPI. Son hypothèse de base est que ces leur permettant de développer leur créativité. quoi le soutien du secteur privé est essentielenfants peuvent s’adapter, puisqu’ils sont HPI. Ces écoles ne bénéficient d’aucun soutien de la à ces écoles, aux enfants HPI, et à l’avenir deLes enseignants n’ont par défaut aucune forma- part de l’État, qui, au lieu de considérer leur exis- l’économie suisse.  tence comme la conséquence de l’inadéquation de son école, les voit comme concurrentes. C’est (1) Co-fondateur d’Encelade Capital SA, start-up d’advisory en pourquoi, à titre personnel, je considère les frais trading algorithmique. Président du comité de l’Association Haora d’écolage privé de mon aîné comme une forme pour le haut potentiel à Yverdon (AHhpy), [email protected]. d’impôt. Pourtant, le bénéfice que ces écoles ap- Chercheur senior à CentraleSupélec (Paris) en mathématiques portent à la société est immense. Elles permettent appliquées.

clauson.ch EXTENDABLE OLYMPIC BANKING SYSTEM OFFERS FULLY INTEGRATED Growing with your business FRONT TO BACK-OFFICE SOLUTIONS FOR: Private Banking Wealth Management Asset Management Retail Banking Commercial Banking Central Banks Fund Management & Administration Custodians E-banking / E-brokerage www.eri.ch www.olympic.ch THE LEADING BANKING SOFTWARE BY Geneva London Lugano Luxembourg Paris Singapore Zurich


Like this book? You can publish your book online for free in a few minutes!
Create your own flipbook