LE POINT SUR... 110 L'air Lesgazà effetde serreaf fectent le climat de la pla nète et la santé humaine. Quelssontlesvrais dangers ? 122 La terre Désertifiées ou dégradées, les terres arables se raré fient : menace sur la pro duction alimentaire. 134 L'eau Ressource vitale, l'eau est souilléepar l'agriculture et l'urbanisation. Sa qua lité est un enjeu majeur pour les années à venir. 146 La biodiversité Décimés par la déforesta- tion et les activités écono miques, les écosystèmes meurent. Pourtant, la biodiversité est une né cessité pour l'homme. COMMENT ÇA MARCHE 158 La surveillance de la Terre Du haut du ciel, les satel litestraquent les maux de la planète. Mieux com prendre pour engager les actions nécessaires. ou ESTIONS-RÉPONSES 168 Faut-Il créer un statut d'\"éco-réfuglé\"? Ilssont et seront de plus en plus nombreux à fuir la sécheresseou la pollution industrielle. Que faire de cessinistrés du progrès mal maîtrisé ? HISTOIRE 172 Ledéveloppement durable Née dans la contestation, la notion de développe ment durable entre sur la scène internationale en 1972, à Stockholm. Retour sur la genèse d'une idée. Dossierréalisé en partenariatavec2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 99
—>• grands de ce mondeen Afrique du affiche actuellement nouvelables, comme le solaire et l'éo-Sud, à Johannesburg,du 26août au4 septembre, pour un \"Sommet 1,35% et pourrait des lien, pourraient prendre en partie lemondial du développement du cendre jusqu'à 0,46 %en relais desénergies lespluspolluantes.rable\" n'échappe pas à la règle : dixans après le premier sommet de la 2050. Cette tendance UN AFRICAIN VIT VINGT ANSTerre, à Rio, en 1992, les expertsprédisent les pires catastrophes. Les s'explique par la baisse DEMOINSQU'UN EUROPÉENgouvernements parviendront-ils a généralisée des naisadopter une position commune sances, alors que partout, Et la nature n'est pas en reste deassez avancée et résolue pour quesurgisse l'espoir de faire évoluer lasi mais différemment, la bonnes nouvelles. Ainsi, le fameuxtuation dans le sens d'un développement harmonieux de l'humanité? mortalité infantile a ré \"trou\"d'ozone, rongépar lesproduitsRien n'est moins sûr. Et pourtant, ilyaurait urgence à passerà l'action. gressé et l'espérance de industriels CFC, devrait se combler vie s'est allongée.LE MONDE N'A JAMAIS ÉTÉ d'ici à 2100, grâce à l'emploi depuis L'erreur de Malthus et, quinze ans de substituts chimiques.AUSSI RICHE plus récemment, cellesde\"Leproblème, c'estquecette litaniede Paul Ehrlich ou Lestercatastrophes n'est absolument pasfondée sur des faits\", dénonce le sta Brovvn, deux figures detisticien danois Bjqrn Lomborg dans proue de l'écologieanglo-son ouvrage, The Skeptical Envi- saxonne, est de n'avoirpasronmentalist, qui défraie la chro prisla mesure d'un mécanique outre-Atlantique et outre- nisme de régulation fonManche depuis un an (1). Dans sa damental : lorsque les gens deviennent pluscroisade contre les cassandres du riches et sont en meilleureglobe, cet ancien écolo radical santé, ils ont tendance àconverti aux vertus de l'économie de faire moins d'enfants. Or, le monde n'a jamais étémarché montre qu'avec un peu de aussi riche. Du moins, endistance historique, l'état de notrebelle sphère apparaît moins déses moyenne mondiale. Etpéré. Et il rappelle que l'humanitéengrange depuisun siècledessuccès cette \"transition\" démo considérables. Aberrant ? Pas si sûr. graphique s'est accom pagnée d'un double Au début du XIX® siècle, Thomas ment des productions agricoles en trente ans.R. Malthus assurait que la croissancede lapopulation mondiale seraittelle Même dans le tiers-qu'elle condamnerait nos sociétésà monde où la quantité des famines effrovables. Un siècle de calories disponibles a grimpé de 38% entreplus tard, le boom démographiquen'a paseu lieu. Bienau contraire,les 1961 et 1998. dernières estimations des Nations Ressources en hausse, toujours,pourunies montrent que la courbe de les minerais et les combustibles fossilescette croissancemondiale s'estaplatie : ce taux a atteint son point cul dontlesréserves s'avèrentbien plusimminant - à plus de 2 % par an - en portantes que ne le pensait le Club de 1965, puisa régulièrement baissé. Il Rome. Fondéeen 1968pardesécono mistes, des industriels et des hommes politiques, cette instancede réflexion prédisait les limites de la croissance dansson rapportde 1971 (voir \"Le dé veloppementdurable, une idée neuve de trente ans\"). Elle n'avait pas prévu non plus que plusieurs énergies re100 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
LA BOMBE Habitable encore dans un siècle ? DÉMOGRAPHI Pourtenter de comprendre cescontra QUE N'A PAS dictions, il faut commencer par dire EXPLOSÉ Au xixe siècle, que l'antagonisme ne se réduit pas à l'économiste Mal- un combat entredesprophètes écolos thus prévoyait que la croissance de malheur et des économistes irres démographique exposerait l'hu ponsables. Trop simple ! L'absence manité à de ter de surveillance globale des écosys ribles famines. tèmes, rigoureusement étalonnée au fildu tempset d'une régionà l'aube - Celle-ci n'a pas ce qui est en passed'êbe mis en œuvre connu le boom (voir \"La surveillancede la planète\") annoncé. Elle se - explique une partie du \"strabisme\" stabilisera au XXlie siècle. de l'observateur. Mais, à la source de ces données divergentes, se trouve avant tout un problème de perspec Par ailleurs, douze des pires molé Dans ces conditions, à quoi bon tive. Vues de loin, les richesses restent cules toxiques et persistantes dans la nature (PCE, DDT, dioxine...) ont s'inquiéter ? On pourrait continuer immenses et les progrès des civilisa été déclarées \"hors la loi\" le longtemps à décrire la santé inso tionsévidents, maisla disparité dans la 23 mai 2001 par une Convention lente de notre planète. L'ennui, c'est distribution et l'accès aux ressources internationale signée par plus de 120pays. Et les forêts du globe per- qu'un tel bilan colle mal à la réalité, naturelles, matérielles et financières,]dentmoins de plumes qu'il ya vingt plus complexe, vécue par des mil rend tout bilan global difficile et les•ans : le déboisement annuel estpassé lions de ses habitants. Et ces des tendances parfois contradictoires.;de 13 millions d'hectares dans les criptions simultanées d'une Terre Lorsqu'on applique cette nouvelleî années 80 à 9,4 millions durant la sombre et radieuse ont de quoi pro perspectiveaux ressourcesnaturelles>dernière décennie. voquer un strabisme divergent chez et aux progrès de l'humanité, on re n'importe quel observateur. Alors, trouve la plupart des problèmes dé foutue ou pas,nobe \"bille de verre\"? noncés par les écologistes et de —>• 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 101
—>• nombreux scientifiques. Ainsi, Au-delà des inégalités d'accès aux gisements, ont été considérables enpar exemple, la mortalité infantile ressources, le granddéfi à venirsera de vingt ans. On peutraisonnablement esrégresse globalement, mais, en doubler, voire tripler, en vingt ans, pérer disposer de réserves de pétroleAfrique, elle reste sept à douze fois les productions agricoles dans le pour lescinquante ans à venir, à moinssupérieure à celle de l'Europe et monde pour répondre auxbesoins dede l'Amérique du Nord. De même, de 20 dollars le baril et à un niveau del'espérance de vie moyenne atteint huit milliards d'individus. Et rien ne consommation comparable à celui75 ans en 2000 sur ces deux conti garantitque les gainsde productivité d'aujourd'hui\", estime Benjamin enregistrés jusqu'ici puissent se pour Dessus, spécialiste de la croissancenents favorisés mais s'établit à 54 ans suivre partout. D'abordparcequ'ils ont énergétique au CNRS. Mais au-delà ? un double coût, écologique et finan \"Son coût de revientrisque d'êtreexorsur le continent Noir. Et si globale cier. L'apport massif d'engrais et de bitant et son impact climatique dé pesticides, la mécanisationcontinue, sastreux.\" Quant aux énergies re-ment le taux de malnutrition baisse l'explosion des cultures irriguées etgrâceà la croissance économique,le le recours aux semences amélioréesnombre de mal-nourris, lui, ne cesse exigentdes moyensdont ne dispo sent pasles petits paysans.d'augmenter dans certaines régionscomme l'Mrique de l'Est. En plus, l'agriculture in tensivene favorise pasla réLE GRAND DÉFI : NOURRIR génération de la fertilité desHUIT MILLIARDS D'HOMMES sols et les surfaces cultivablesL'analyse secomplique d'autant plus sont limitées (voir \"Le pointqu'au fil du temps, lesdisparités s'af sur la terre\"). En outre, aufranchissent des découpages géopo Sud comme au Nord, lespollitiques traditionnels :elles n'opposentplusseulementle Nordau Sud, mais lutions ont suivi la courbe astraversent toutes les nations. Ainsi, censionnelle des récoltes, meon trouve de plus en plus de pauvres naçant davantage leshommesen Amériquedu Nord et en Europe, d'un manque d'eau potablecomme on observe l'émergence de (voir\"Le point sur l'eau\"). En Chine, la diffusion de nitratescouches aisées en ^^sie orientale et en dans l'eau a ainsi doublé enAmérique latine. Ces disparités semanifestentnotamment sur le plan vingt ans pour s'élever àde la santé. Un seul exemple : celui 7 000 tonnes par jour en 1998de l'épidémie de tuberculose : dans Enfin, pour accroître les ren dements, les paysans ont beune étude menée en 1999 en Eu soin de cultiver en paix, ce qui n'est pas le cas dans les paysrope (pavs de l'Est compris),l'OMS rongés par les conflits armés. Lamontre que, au-delàd'un revenu an répartitionet la disponibilité des pronuel de 15 000 euros, la tuberculose ductions alimentaires sont donc inatteint en moyenne 20 personnes sur100 000 ; en deçà de 5 000 euros de égales, et leur avenir incertain.revenu par an, elle frappe 40 per UNE PLANÈTE... ET DES DANGERS ÉCOLOGIQUES MULTIPLESsonnes, et, à moins de 1 000 euros, Il en vade même pour les ressourceselle grimpe jusqu'à 130cas ! Or, la naturelles. Reprenons le casdes énerbonne santé d'une population estin gies fossiles. \"Les progrès techniques endispensable à son développement matièrede prospection pétrolière, dansharmonieux. L'impact du sida en lesgrandesfonds marinspar exemple,Afrique, frappant majoritairement et l'amélioration de l'exploitation desles populations rurales, l'atteste. Ceproblèmede disparités géographiques et sociales se retrouve aussi sur leplan alimentaire (voir encadré).102 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
LE DRAME DE LA FAMINE î POURRAIT ÊTRE ÉVITÉ En Afrique sub-saharienne, depuis 1980, ia malnutrition ; infantile augmente. \"Une per- I sonne meurt de faim toutes î les quatre secondes\" : ce slo 1 gan de l'Organisation des Na- tions unies pour l'alimenta tion et l'agriculture (PAO) -- frappe les imaginations mais ne dit rien sur les causes des famines. Or, celles-ci ont bien peu à voir avecles calamités naturelles ou même ie manque de production de nourritures. Sylvie Brunei, géographe et spécialiste desLA NATURE VIT problèmes alimentaires deUN CALVAIREDestruction des fo puis plus de vingt ans, est carêts, disparition des tégorique : \"Aujourd'hui, les •grands mammifères, quantités de nourriture pro- ; duites sur la planète sont lar- irécifs coralliens àl'agonie, pollution des gement suffisantes pour nous iocéans et des sols, onn'en finit pas de dres permettre d'enrayer tout défi- jser la liste des outrages perpétrés par ait alimentaire. Où que ce soitl'homme sur les éco dans le monde, la famine n est 'systèmes et la biodi jamais une fatalité. Aujour- ;versité. Les tentativespour sauver ce qui d'hui, toute famine est une fapeut l'être se heurtent mine tolérée.\" Son origine estaux réalités écono avant tout liée à une inégalitémiques. d'accès aux ressources (eau, sol, techniques, engrais...), elles-mêmes dues aux guer res, à l'instabilité politique et à celle des marchés, au déficit d'investissements publics, ou encore au manque d'éduca nouvelables, il n'est pas sûr qu'elles sentiellement dans l'hémisphère tion des femmes en charge de : remplacent les énergies fossiles dans l'approvisionnement des mé cinquante ans. Selon les estimations Nord. Mais c'est une surface trois fois les plus optimistes, le solairepourrait nages quiles empêche de représenter 40% de la production. plus vaste que l'on a défrichée ou brûlée à 94 % sous les tropiques. Là s'adapter quand les situations : Pour les forêts,c'est pire : le monde même où se concentre la plusgrande diversité des espèces vivantes (voir deviennent critiques. vit un véritable Yalta entre le Nord et \"Le pointsurla biodiversité\")... Al'ar rivée, ces deux phénomènes ne sont Résultat, ies rendements des le Sud ! Certes, depuis dix ans, l'ex pas de la même ampleur, ne concer pansion naturelle desfutaiesa gagné nent pas les mêmes types de forêts ni cultures céréalières en chaque année 3,6millions d'hectares les mêmes régions du monde. Leur; et on a replanté, avec très peu d'es- impact est très différent pour la —>• Afrique ont moins progressé=sences différentes, 1,6 million d'ha, es- depuis vingt ans (-(• 25 %) qu'en Asie (-r 39 %) et qu'en Europe occidentale (+ 40 %). Et surtout, en valeur absolue, ies rendements africains re présentent toujours le cin- ! quième de ceux enregistrés dans l'Union européenne ! ; 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE S VIE 103
SFECiAL TERRE >->• sauvegarde de la diversité biolo le bilan de santé de notre Boule par jour - surtout en Afrique sub-sa- gique et des sols. Et, par voie de bleue. Du moins sur ses tendances. conséquence, pour les habitants. harienne - la tâche s'annonce rude. En revanche, les désaccords pour Yalta encorefaceauxchangements D'autant plus que le coût écologique climatiquesglobaux, maiscette fois- traiter les maux de la Terre semblent d'un véritable développement des deux tiers de l'humanité a de quoi ci entre les nations continentales et plus consistants. Ne serait-ce parce que les solutions relèvent de déci faire frémir... Pour relever ce défi, les les peuples insulaires et les habi sions politiques qui ne peuvent dé tants des deltas : l'expansion ther couler mécaniquement de l'exper sociétés disposentde deux atouts. Le mique des océans, liée au réchauf tise scientifique. Elles doivent inté premier est un mécanisme rappelé fement planétaire à l'œuvre, me grer d'autres facteurs, comme des par Bjprn Lomborg : en gros, plus nace de submerger de nombreuses données commerciales, sociales, cul l'homme s'enrichit, plus il est ver îlesdu Pacifique, de perturberlespê turelles ou historiques. tueux... Angélique? Dans de nom cheries, de saliniser les plaines cô- breuses régionsarides, on remarque hères et les nappes phréatiques. Des FAVORISER L'ACCÈS vagues successives de réfugiés éco LES EISJTREPRiSES logiques pourraient déferler dansle AU PROGRÈS TECHNOLOGIQUE Présentes à Johannesburg, siècle... (voir \"Faut-il créer un statut Il n'empêche, même sur les remèdes les grandes entreprises y for d'éco-réfugié ?\") à dispenser, lesoppositions ne sont pas ment un club très influent. Quel Intérêt pourraient-elles Au tableau excessivement lumi toutes irréductibles. Au fil des confé avoir à se soucier de dévelop pement durable ? A priori, neux dépeint par Lomborg et par rences internationales, un consensus aucun. Pour l'agence de d'autres, il convient donc d'ajouter quelques sérieux contrastes géo s'est dessiné : si l'on veut vraiment conseil en investissements graphiques et économiques. Et, loin des controverses académiques et réduire la pauvreté tout en préser- Moody's, les engagements so des polémiques idéologiques, les \'ant l'environnement, il faut accroître scientifiquespeuvent s'accorder sur les revenus des populations vulné ciaux et environnementaux rables. Presque un truisme... Pour des entreprises ne sont que tant, avec plus d'un milliard de per pure dépense. Cependant, sonnes vivant avec moins d'un dollar elleseont soumises à des --104 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
LES SATELLITES VEILLENT SUR LA TERRE Premiers outils de surveillance de la planète, les satellites d'observation permettent d'étudier les multiples effets de l'activité fiumalne sur l'environnement (Ici, la variation du niveau des mers due aux modifications climatiques). L'analyse de ces données, croisées avec les mesures au soi, alimente la réflexion sur les interventions possibles.que de meilleurs salaires et des prix la rareté se mani vent réunir un certainplus élevés s'accompagnentsouventd'une réduction de la taille des chep feste. En somme, on ménage son ca nombre de conditions favorables pital ! Evidemment, ces tendancestels, des surfaces cultivées et des dé comme l'éducation et l'accès au profrichements forestiers. De même, en observées souffrent de nombreux grès technologique.ville, plus les revenus des ménages contre-exemples etd'une limiteclaire: Le second atout est un processus,sont élevés, plus ils consomment des la surconsommation qui fait des pays que toutes les agences des Nationsproduitsde qualité (bio,etc.) et moins les plus développés les plus grands unies ne manqueront pas de souliilsont de comportements nocifspour pollueurs. Et pour appliquer dura gner à Johannesburg :améliorer —>•l'environnement. D'une façon géné blement et à grande échelle ces mérale, l'exploitationdes ressources sans canismes vertueux, les sociétés doise soucier de l'état des réserves ralen-DE PLUS EN PLUS PROTECTRICES DE L'ENVIRONNEMENT ?I contraintes iégislatives qui conduit la métallurgie de une catastrophe comme comme le Dow Jones Sus- celle de Bhopâl, la protec tainable Index ou, en• leur imposent de réduire l'aluminium à réduire saI leurs productions de déctiets tion de l'environnement de France, l'agence Arese. Eni ou de gaz toxiques, par consommation et à recycler core limité, ce mouvementI exemple. Leur souci est ses produits. Et lorsque l'en vient un enjeu stratégique, pourrait prendre une cer vironnement de l'entreprise au moins pour les services taine ampleur, à mesure quei donc de veiller à ce que ces - marchés, consommateurs, consommateurs et épar médias, etc. - devient sen de communication et de gnants estiment nécessaireI contraintes n'entravent pas sible à des préoccupations de protéger la planète et écologiques, elle doit marketing. Les épargnants! leur bonne marche. Mais, s'adapter pour survivre. jouent aussi un rôle lors ses habitants. Mais il n'est Quand un film révèle que qu'ils choisissent des fondsï au-delà de ces dispositifs ié- de placements \"éthiques\" pas simple de faire la part Nike fait travailler des en qui privilégient les entre des bonnes intentions etI gaux, c'est parfois l'écono- prises plus \"propres\" cotées des actions concrètes.I mie qui leur dicte une atti- fants, ou quand survient par des instituts de notationi tude protectrice. Ainsi, leI prix de l'eau ou de l'énergie 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 105
le pouvoird'achat, l'éducation, tions et de bénéficier d'inves rage. .\u lieude continuer à signer desla santé, ou l'alimentation des populations pauvres est, à terme, très tissementsprivés.C'est le mes millions de déclarations vertueuses, sage délivré par le Nouveaurentable. Car cet investissement li partenariatafricainpour le dé- des traités,des lois et des décrets, pour veloppement (NEPAD), protéger l'environnement ou probère les forces de travail et de créa constitué en octobre 2001 par mouvoir le bien-être des peuples, les cinq pays,qui veut \"rendreplustivité immobilisées par la misère, attractif le continent africain hommes feraient bien mieux de les aux investisseurs privés\".les maladies et l'absence de for appliquer, et surtout de lier entre eux Cette nouvelle exigence estmation. Un effort en santé pu partout encensée. Mais les ces deux objectifs, pour n'en faireblique de 1% à 2 % du produit na adeptes occidentaux du \"tradetional brut (PNB ) annuel des pays qu'un seul : un développement duen dé\'eloppement auquel s'ajou and not aid\" (commerce et rable. Tout simplement. Iterait une aide de 0,1% du PNB non aide), assurant que c'est moins l'aide publique que le (1) voir bibliographie page 180.des pa\'s riches pourrait ainsi gé libre marché qui peut dis soudre la pauvreté, ne respecnérer des centaines de millions tent pasles règlesdu jeu com mercial qu'ils ont eux-mêmesde dollars par an. mis en œuvre, et maintienLES SOLUTIONS EXISTENT, nent des barrières douanièresRESTE À LES APPLIQUER à l'égard des produits despavsCes deux mécanismes sont encou en développement. De plus,rageants. Mais leur mise en œuvre les subventions massives auxsuppose des financements qui fonttoujours défaut chez les plus dému producteurs occidentaux ren dent déloyale la compétitionnis. Or, non seulement l'investisse internationale (voir encadré). Exemple, le nouveau Farmment privéresteatone sur des conti Bill, signé par le présidentnents comme l'Mrique, mais l'Aidepublique au développement (APD) Bush en mai dernier, attrine cesse de baisser. Elle s'établit au bue 180 milliards de dollarsjourd'hui aux alentours de 0,3 % du sur dix ans aux agriculteursPNB des pays donateurs, loin despromesses faites en 1970de la porter américains...à 0,7 Je. En doublant cette aide, on A l'occasion du \"Sommet deobtiendrait 100 milliards de dollars Johannesburg\", nous nouspar an, a rappelé le Secrétaire géné sommes efforcés, tout au long de ce dossier spécial, de vous donner lesral des Nations unies, Kofi Annan, moyens d'évaluer les enjeux de ce grand rendez-vous planétaire et l'étatlors de la Conférence internationale de santé de l'environnement global. Une sacrée gageure tant les donnéessur le financement du développe sont disparates, incomplètes, et lesment, à Monterrev, au Mexique, enmars dernier. De quoi di\'iser par incertitudes nombreuses. Eau, terre,deux ou presque la misère du air, biodiversité.,. Les sujets d'inmonde. La Banque mondiale estparvenue aux mêmes conclusions. quiétude ne manquent pas. NousMais aucun dirigeant d'un grand avons voulu montrer que des solupays dé\ eloppé ne s'estengagédanscettevoie. De guerrelasse, plusieurs tions existent aussi. Si la Terre nepass du Sud - les moins pauvres perdpasla boule, l'humanité manqued'entre eux - ont cessé de demanderl'aumône. Pour s'en sortir, ils exi en tout cas de claiivovance et de cougent aujourd'hui de pouvoirrendreau Nord simplement leurs produc106 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
LE DÉVELOPPE MENT DURABLE S'IMPOSE Née dans les années 70 d'une critique ra dicale de l'ère indus trielle et de ses ef fets funestes sur l'environnement, l'utopie de concilier progrès humain et respect des milieux naturels est deve nue, trente ans plus tard, un enjeu poli tique. Ici,de jeunes protestataires pen dant la Conférence de Stockholm, en juin 1972.LES SUBVENTIONS DU NORDFONT CHUTER LE COTON AFRICAIN Le coton est un peu le sym d'un miiiliard d'euros de liqui tifique et technique fran dées à leurs propres produc çaise, est aujourd'hui forte teurs par les États-Unis mais bole de la fierté africaine. La dité, Ce coton est certaine ment mis en cause. En effet, aussi par l'Europe et la Chine. fibre blanche et ses copro Ces subsides (1,21 euro/kg ment le plus compétitif du le coton connaît une chute duits (huile, savon et aliment des prix continue (-35 % en de coton aux Etats-Unis et pour le bétail) sont à la zone monde. A cela trois raisons : moins d'un an) due a une franc - !a majeure partie de baisse des consommations 1,49 euro/kg en Europe) sont l'Afrique de l'Ouest et cen des cultures pluviales moins désormais supérieures au trale - ce que l'industrie auto- coûteuses que les produc au profit des fibres synthé prix de vente des balles du tions irriguées, des coûts de tiques et à une forte croisI mobile est à l'Europe :une production et de main- sance de la production. Cette veteuses sur le marché mon d'œuvre inférieurs pour une surproduction a une origineg production majeure qui fait qualité comparable. Ce suc dial (0,95 euro/kg) ! La supers vivre près de 10 millions cès, qui a bénéficie pendant claire : les subventions accor cherie du Nord risque de briS d'Africains et engendre plus cinquante ans de l'aide scien ser le miracle africain. 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 107
[Johannesburg: un sommet Dix ans après Rio, la fièvre\" \" - pour quoi faire?écologique estretombée.AJohannesburg, il sera surtout Lesdirigeante du monde seréunissent l'agenda des dirigeante mondiauxest question de réaffirmer les à nouveau, dix ansaprès leSommetde aujourd'huifocalisé, comme l'annonceengagementspris en matiè la Terre,à Rio,au chevetde la planète la brochure des Nations unies - orga pour un \"Sommetmondial pourle dé nisateur du sommet via sa dixièmere de lutte contre la pauvre veloppementdurable\". Cettefois, laré Commission poujile_développementté. Celle-ci restant indisso- union se tiendra dans la capitale de durable (CSDIO) - sur \"le typede dé l'Afrique du Sud, sousla directionde veloppement que devraient rechercherciablement liée àlapréser tousles pays afindesatisfaire les besoins l'économiste et historien indien Nitinvation de l'environnement. Desai. Ce choixn'estpaslefmitdu ha d'aujourd'hui etceux des générations fu sard. Alors quele sommetde Riosepré tures\". Laluttecontrela pauvreté estauPar Vincent Tardieu occupait essentiellement d'écologie. cœur du proposmais ne peut être dis- L'AIR LA TERRE L'EAU• Les énergies renouvelables. Les • La préservation des sols. L \"initia • L'accès à l'eau. Thème majeur duEuropéens souhaitent que dans la décla sommet, l'accès à l'eau potable est tive pour la conservation et l'utilisation surtout l'objet d'un débat sur le finanration finale du sommet, les Etats s'en des sols\". Inscrite au programme dugagent à produire 15 % de leur consom sommet, reste bien floue. Diverses cement des réseaux et des usines demation énergétique en énergie renouve actions d'éducation, de formation et traitement qui est estimé à 180 millable d'Ici à 2015. Mais les Etats-Unis d'Information seront examinées. liards de dollars par an sur quinze ans, etont refusé tout engagement ctiiffré au • La désertification. L'essentiel des cela uniquement pourmaintenir le tauxmotif que ces objectifs ne seront pas débats portera sur le financement des d'équipement en eau courante.respectés. Cependant, le sujet sera de programmes nationaux de lutte contre la Le sommet se propose donc d'étudiernouveau évoqué, ainsi que la question désertification et de leur meilleure Inté les moyens de mobiliser des ressourcesde la diminution de la consommation gration régionale. Ceux-ci doivent dresserdes produits pétroliers générateurs de un état des lieux et suggérer une straté financières pour les Infrastructures etgaz à effet de serre. gie de lutte. Ilsont été mis en place par les transferts de technologie.• La pollution locale, notamment la Convention sur la désertification de • L'assainissement. L'Europe auraitdans les villes des pays en vole de déve 1994, ratifiée par cent soixante quatorze voulu qu'on aborde cette question, maisloppement, sera abordée par le biais pays. Mais, dans la mesure où la création les pays en vole de développement estides problèmes de santé publique. Les d'un nouvel instrument financier est reje ment qu'ils n'ont pas les moyens de s'ymé-canismes de développement propre tée par la plupart des pays occidentaux, atteler dès maintenant. Là encore, lesmis en place par le protocole de Kyoto l'enjeu du Sommet sera de faire en sorte Etats-Unis ont refusé tout objectif chiffré.seront évoqués par les pays du tiers- que les quelque cent dix pays menacés L'assainissement et les solutions qu'onmonde, qui voudraient voir s'accélérer par cette dégradation des sols aient accès peut y apporter seront largement évoles transferts de technologies propres aux aides du Fonds pour l'environnement quées par les ONG et les organismes dedu Nord vers le Sud, notamment en ma mondial (FEM).Pour sa part, la France a coopérations regroupés en un lieu unitière de transports et de production créé une Initiative \"Environnement mon que baptisé le \"waterdome\". Cette quesd'énergie. 11 sera aussi question d'aider dial pour l'Afrique sahéllenne\" dotée d'un tion fera l'objet de \"l'Année internationales pays en développement dépendants montant de 3,5 millions d'euros sur trois le de l'eau douce\" en 2003, dont le pointdu pétrole à diversifier leur économie. ans afin de financer des micro-projets. fort sera le troisième Forum mondial de l'eau, qui se tiendra à Kyoto, en mars.108 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
sodée de la présen ation de l'enN iron- Déclaration, \"par laquelle les diri LE SOMMETnement. Lapremière ciblede ce com geants du monde réaffirmeront leur EN CHIFFRESbat estdonc l'Afrique, continent terri engagement à contribuer au dévelopblementaffecté parlapaupérisation, les pement durable\", affirme encore la Les participants. Le sommetépidémies et les drames écologiques. brochure des Nations unies. Cette ré réunit de 110 à 193 chefs d'EtatD'où le choix d'une réunion sur le union est d'ailleurs le théâtre d'un et 20000 délégués de l'ONU : 60 000 représentants des ONG,continent Noir qui faitl'objet d'initia- sacré paradoxe: plus la liste des sujets des populations indigènes, desti\ es spécifiques, notamment sur le abordés s'allonge (l'eaupotable, l'agri syndicats, des agriculteurs, desthème de la dette et de l'aide publique scientifiques et des associationsau déseloppement. culture, la désertification, la biodi sont attendus pour le Forum Glo bal, qui se déroule en parallèle. Si Johannesburg n'est pas un nou versité, l'énergie, la santé, le climat...), 2 000 patrons de multinationalesveau Rio, c'est aussi parce que la for et moins il y aura de prise de déci sont présents et 3 000 journalistesmidable mobilisation de 1992 pour sions. Plus modestement, il s'agiraprésers^erles ressources naturelles du donc de réaffirmer à Johannesburg devraient couvrir l'événement.globe est retombée. Autre différence Le financement. 55,6 millions la volonté de mettre en œuvre d'euros ont été investis par l'Afri r\",\genda 21\" sur le développement que du Sud pour le sommet offimajeure : aucun nouveau traité n'est durable adopté à Rio voici dixans. ciel et de 20 à 30 millions d'eurosinscrit au menu de la conférence qui Sur la lutte contre la pauvreté, l'ess'ousTe. Il n'en sortiraqu'une simple pour le Forum Global (l'injection sentiel sera donc en réalité d'affiner les apportée par la manifestation à l'économie du pays est estimée à engagements (et notamment le ca 127 millions d'euros). 6 millions lendrier) pris au Sommet du millé d'euros ont été dépensés pour• LABIODIVERSITE naire à NewYork, en septembre 2000. améliorer la voirie de ia ville. Les gouvernements avaient alors dé L'organisation. 5 000 volontaires sont mobilisés et 14000 emplois• L'exploitation de ia nature. Les cidé que, d'ici à 2015, ils diviseraient créés pour le sommet et les évé nements parallèles : 200 bus,Etats doivent finaliser un accord sur ies par deux le nombre de personnesvi équipés de pots catalytiques, sillonneront la ville pour conduireconditions d'accès et d'exploitation des vantavec moins d'un dollarpar jouret ies délégués aux manifestations. La plus grande tente du monderessources, et préciser les droits des po de celles qui souffrent de la faim. Ils (10 000 m'), dressée sur le site, abritera une exposition sur despulations autochtones sur celies-ci. s'engageaientaussi à réduire de deux réalisations de développement durable, des lieux de repos, des• Les forêts, un programme de 130 \"ac tiers la mortalité chez les enfants de salies de presse et les studiostivités\" a été préparé mais reste facultatif. moins de 5ans et de troisquartsles cas d'une chaîne de télévision. La lutte contre l'effet de serre.L'arrêt des déboisements est renvoyé à de mortalité post-partum. Le sommet devrait engendrer l'émission de 500 000 tonnes de2010, mais sans soutien financier. SORTIR DES LOIS DU MARCHÉ LASANTÉ, L'ÉDUCATION ET L'EAU CO2. Pour compenser la pollution• L'inventaire des espèces, une causée par leur voyage, ies parti Autres questions débattues à Johan cipants à l'opération Climate Le-Initiative taxonomique mondiale pour re nesburg ;assurer l'accès à une énergie gacy peuvent verser 10 euroscenser les espèces doit être décidée. partonne de CO2 émis. Les som• La protection de ia flore. LaConfé mes collectées seront investiesrence doit proposer une stratégie mon moderne à deux fois plus d'habitantsdiale pour la conservation des plantes, du tiers-monde et multiplier parquatre dans des programmes de réducafin qu'à l'horizon de 2010,60 % des es les rendements énergétiques dans les tion des émissions de gaz à effetpèces menacées soient conservées in pavsdu Sud. Quant à l'Europe et aux de serre. Exemple : un participantsitu. Une Initiative internationale pour la ONG, elles proposent que les sec venant de France pour la duréeconservation et l'utilisation des pollinisa- teurs de la santé, de l'éducation et de du sommet occasionnera l'émisteurs doit aussi être lancée. Enfin, le som l'eau échappent aux strictes lois du sion de 6,2 tonnes de CO2. il luimet doit soutenir le Traité international marché pour être soumis à un nou en coûtera, s'il le souhaite, veau droit, qui reste à inv enter. De 65 euros pour financer une résur les ressources génétiques pour l'ali nouveauxvœuxpieax ? Peut-être, mais duction équivalente.mentation et pour la faim.• Les invasions biologiques. Lesom le sommet a au moins le mérite demet doit définir une stratégie mondiale maintenir l'attention sur l'ensemble decontre ies espèces exotiques envahissantesqui menacent des habitats et des espèces. cesproblèmeset de mieuxpréparerles négociations à venir. I 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 109
REPERESL'air•ï La santé du mondeu4 lui est indissociableChomme consomme en Les villes concentrent tous les pol hausse comprise entre 0,6et 0,9 °C etmoyenne 15 m'd'airpar luants de l'air et à cause des vents et des élevé le niveau de la mer de 10 à pluies, cette pollution locale tend à 25 centimètres. Une tendance inexojour, soit près de 20 kg de s'étendre sur des continents entiers. rable dont on ne peut désormais quegaz vital. Quels sont les Lespollutions soufrées ont grillépen limiter le rxtlime.effets sur la santé des pol dant des décennies les massifs forestiers Jusqu'ici, les efforts de réduction viales pluiesacides.L'ozone respiréà sont dérisoires au regard de l'enjeu :luants que nous respirons Paris estsouventfabriqué à Francfort globalement, les émissions de gaz àchaque jour? Nul nelesait. ou à Londres. Les herbicides épan- effetde serre augmentent et les pavs dus dans le Finistère finissent leur Seule certitude, ces altéra courseà Rennes.Lapollution devient en dés^eloppement ne pensent s'offrir les movens techniques de limiter lestions de l'atmosphère génè diffuse, largement répandue jusque émanations des industries et des transrent des phénomènes qui dans les coinsde nature où l'on pense ports. L'usagede ces techniques par nanement que l'air est \"pur\". \"Les les pays déseloppés pourrait-elledonpeuvent être irréversibles. tauxquotidiens quenous respirons sont ner le temps auxautres de s'adapter? très préoccupants, s'alarmeDenisZmi- Encore faudrait-il que tous ces pavsPar Loïc Chauveau rou, chercheur en santé publique à adoptent la même attitude. Or, les l'université de Grenoble. C'est contre Etats-Unis, qui représentent le quart(^Uai DE NEUF euxqu'ilfaut lutteren priorité. \" des émissions de COi, refusent cette D'autant que ces émissions mas logique. Leur gouvernement met en sives, quotidiennes, de gaz toxiques doute les obsers'ations scientifiques chahutent désormais jusqu'au climat.Ratifiée par 165 pays, la Conven et ne souhaite pas gre\ er son éconotion sur les changements clima La modification de la teneur en CO7tiques est entrée en vigueur en mie de coûtssupplémentaires. Une si et en méthane de l'atmosphèredepuis1994. A l'issue de la conférence le début de l'époque industrielle n'a tuationd'autant plusregrettable qu'on pasd'équivalent au coursde l'ère quade Kyoto, les pays industrialisés ternaire. Les scientifiques estiment a la preuve que l'humanité est case sont engagés à réduire leurs aujourd'hui que rémi.ssion de cesgazémissions de gaz à effet de serre à effetde serre a fait subir à la tempé pable de faireface à de telsenjeux : lede 5 %. Le protocole, signé parplus de 50 pays totalisant rature movenne de la Terre une remplacement des CFC destructeurs55 % des émissions mondiales,a pris effet en juin 2002. de l'ozone stratosphérique par d'autres gaz devrait combler le trou dans la couche d'ozone d'ici à 2100. I110 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
f»l' -.fÉg-v- «y/. ^w. l>«'H^.-ïï^ff' ~ <•- -,. '\"• +Jusqu'à 6 X Ou, plus exactement, entre + 1,8 ° et + 6 °C. C'est l'élévation de la température prevue d'Ici a 2100, du fait des émissions par l'homme de gaz à effet de serre (di- oxyde de carbone, méthane, CFC et oxy des d'azote). Ce réchauffement clima tique affecte déjà sensiblement la fonte des glaciers, les précipitations, et laisse présager une augmentation des \"événe ments extrêmes\" (Inondations, séche resse, fortes chaleurs, vents élevés, voire libération du méthane emprisonné dans le permafrost sibérien si celul-cl venait à fondre). Le bouleversement des écosys tèmes qui en résultera menace surtout les pays pauvres avec des pertes de ren dements agricoles et des risques de re- crudescencede maladies endémiques. 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 111
REPÈRES >Le point sur... l'airL'homme rejette dans l'air3,3 milliards de tonnes Les modèles informade COo par antiques donnent aujourd'hui un reflet fidèle del'état del'atmosphère. une idée plus précise_deJ'air_et.de son serre estsuivieparJe.Groupement in évolution, il faudrait multiplier les tergouvernemental d'études sur leIls eonfirment que les mesures dans le temps et dans l'es changementclimahque (GIECC) qui rassemble une communauté de plusquantités de gaz noeifs pace,n'oublieraucune dessaisons, ni d'un millier de scientifiques. D'après cesexperts, le rejetannuel d'oxx de derejetés par les industries aucune des hauteurs de la tropo carbonenon absorbé parlavégétation sphère et de la stratosphère.préparent des bouleverse Aujourd'hui, seule la modélisation s'élève à 3,3 milliards de tonnes. Laments de grande ampleur. permet de se faire une idée des con France, pays peu émetteur, est res centrations de polluants. A partir des ponsable de 108 millions de tonnes de rejets par an. Au niveau local, les constats effectués au sol (émission des villes occidentales se sont dotées deLa chimie atmosphérique est une industrieset des transports, feuxde fo systèmes de mesure qui donnent unescience balbutiante, qui manque de rêts), les modèles informatiques - le idéeprécise despolluants présents dans l'atmosphère. Là encore,la modélisarecul. Les mesures effectuées sont principal étant Mozart (Modèle for tion permet de prévoirl'évolution des concentrations degaz indésirables afinencore très parcellaires et les don Ozone and Related Chemical Tra- d'anticiper lespics de pollution. Inées recueillies par ballons-sondes cers), géré par les services météoroloou par avions sont trop peu nom giques américains - décrivent une sibreusespour le champ d'études que tuation possible de l'état de l'atmoreprésentel'abuosphère. Pour avoir sphère. L'évolution des gaz à effet deLa pollution perturbe le climat de toute la planète < Des anomalies perceptibles Les écarts de température observés en 1999 (+ 3 à -1,5 °C par rapport à la norme) indiquent un réchauffe ment dont les effets sur le niveau de la mer, le cycle de l'eau et la vé gétation sont encore mal évalués. Taux atmosphérique de COj depuis 1000 ans L'augmentation de la concentra tion atmosphérique de CO2 (en parties par million) coïncide avec le début de l'ère industrielle. 3 6 0 En ppm 320 nations d D'APRÈS BI5S, 1999 AEN INFO, 2000 iaao 1 ZDD 1400 i eaa laoD zaaa Source: aen info, 2000112 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
Les activités humaines transforment Tatmosphèreozone atmosphénque < Les pics d'ozone sont aussi(en parties par milliard) dus aux cultures sur brûlis Agressif pour le système respiratoi re, l'ozone atmosphérique se forme par l'action du Soleil sur les compo sés organiques volatils émis par les activités humaines. Sur cette carte établie en juillet, les concentrations les plus élevées sont visibles à l'est des Etats-Unis, sur la côte chinoise et dans le bassin méditerranéen. Dans rnémisphère Sud, ce sont les cultures sur brûlis dues à la défores- tation qui sont responsables des pics d'ozone. La situation paraît meilleure en Amérique latine, parce que les cultures sur brûlis ne débu tent qu'au mois d'octobre. < Les oxydes d'azote affectent également les océans Les oxydes d'azote (NOx) forment de l'ozone sous l'action du Soleil. L'Europe de l'Ouest, l'Amérique du Nord, le Sud-Est asiatique, les zones de grande activité économique sont très touchées. En Afrique centrale, le NOx est dû aux feux de forêt, tandis qu'en Afrique du Sud, il pro vient de l'activité humaine. Les émissions du transport maritime sont visibles à travers les océans. < Emissions PSL, 1 997 Gaz à effet de serre eteRtétseidrteinaitireel Transports (pj0grqaqrt,ivité < Emissions production alimentaire •t La quête d'une Autres de CO2 Plus un produit est élaboré, plus sa fabrication dégage de gaz à ',1 meilleure efflca- 39% par pays effet de serre. Ainsi, la production de fromage en émet davantage sité énergétique Les Etats-Unis que celle de lait ou d'oeufs, matière première d'origine. devrait faire sont aujourd'hui le principal 1 2 En-kg.équivalent.carbone baisser la part émetteur de CO2. En 2020, la 1O des émissions -S Chine devrait re .6 . de l'Industrie 5% : Chine présenter 18 % source: jancovici, ZOOD et de l'énergie. Japon.,, 6 des émissions. Russre\"\"source: observatoire de L'ENERGIE, 1995 - \"LE MONDE\"L'ozone sauvé Niveau moyen d'ozone Production mondiale au-dessus de l'AntarctiqueAu-dessus des pôles (ici, l'An des trois principaux CFCtarctique), la couche d'ozone Unités Dobsonqui protège la vie des ultravio .300 © CFC-113lets solaires se reconstitue len eFe-12tement depuis l'interdiction, pro ©© © cFc-11mulguée en 1987, des chloro- © @© «j,fluorocarbones, gaz frigogènes ^ ^^ .a\accusés de détruire l'ozone stra- 250 ^tosphérique. Depuis 1994, la pro 200duction a totalement cessé. .150Il reste aujourd'hui à substituerdéfinitivement les CFC par N- ^les hexafluorocarbures (HFC). sources: bas, zOOD • afeac, 2001 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 113
REPÈRES >Le point sur... Tair I Catastrophes et maladies sont à redouter La pollution actuelle de Que des polluants atmosphériques puissentavoirun effetmortifèresur la l'air comme les change santé ne fait guère de doute. Ainsi, ments climatiques qui en durant l'hiver 1952, 4000 décès en résultent ont et auront des deux semaines à Londres furent im putés à un nuage d'oxvde de soufre. conséquences majeures Maispour la médecine, la sraieques sur la santé humaine. tion est de déterminer l'impact des polluants respirés à petitesdosestout Lesquelles ?La méde au long d'une vie. Or, les connais cine commence seule sancessur les conséquences pour la ment à les découvTin santé d'un air pollué en permanence qjandesTiTotécules diffusées en quan tité inférieureaux normesen \ igueur L'étude duprogramme Erpurs (Éval'm sont encore très embrs onnaires.1^. luation des risquesde la pollution ur baine sur la santé), menée en régioir parisienne en 1994par l'Obsen atoire régional de santé, a toutefois déterSiM' RAYONNEMENT > CO, ET MÉTHANE miné quelques effets : plus grande SOLAIRE •V'ïsitt STOCKÉS DANS morbidité lors des pics de pollution, L'ATMOSPHÈRE plus grandeoccurrence des maladies cardiovasculaires, altération de la fonc tion pulmonaire. Le programme pu blicPrimequal-predit, quia soutenu de JBSORPTION 1993 à 2000plus de 150études sur la E 00 pollution atmosphérique en France, donne pour sapart des indicationssur leseffets à court terme de la pollution. Verdict : les crises d'asthme et de toux sont liées à des concentrations en oxydesd'azote qui ont été constatées entre 24 et 72 heures auparavant. La > LE CYCLE même étude a aussi révélé une rela DE L'ATMOSPHÈRE tion entre les movennes journalières Brûler du pétrole et du d'oxvdes d'azote, de suies et d'ozone et charbon ajoute du CO2dans l'apparition de crises d'asthme chez l'atmosphère, partiellement absorbé des enfants déjà atteints par cette ma- par les plantes et les océans. L'agricul ture émet du méthane. Ces gaz à effet de serre olèeent la réémission des ravons solaires. 114 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
< AU BORD tions catastrophiques au Pérou. Et ce n'estpastout.Car avec la modification DE L'ASPHYXIE du climat, c'est celle des pathologies A Paris, le smog de pol qui est redoutée. Des maladies pour lution est responsable raient frapper à des latitudes où elles d'une augmentation des sont inconnues aujourd'hui. Certains épidémiologistes craignent déjà l'ar crises d'asthme et des rivée des moustiques vecteurs de la maladies pulmonaires. dengue sur le pourtour du bassin mé diterranéen.. . UNE SURMORTALITÉ ENTRAÎNÉE PAR DES ÉTÉS PLUS CHAUDS ladie. L'augmentationdes émanations A INCENDIES En contrepartie, les pays tempérés, et de benzène (51% issus du tabagisme POLLUEURS notamment la Franceseptentrionale, passifet 37%des gaz d'échappement Les incendies de forêts profiteraient d'hivers plusdouxfaisant (Ici, aux Etats-Unis, en espérer\"pourlemilieu du XXJ'^siècle un des automobiles ) aurait, en outre, une Arizona) sont fortement émetteurs d'oxyde recul de l'ordre de S àl % du nombre de influence sur les nombres de cancers. d'azote et de dioxine. décès enregistrés en hiver\", ax anceJean-1 Récemment, le programme .\ir et moteurs Dieselsontabsorbées par les Pierre Besancenot, du groupe de re cellules des muqueuses respiratoires,* santé de Bordeaux. Lille, Le Hacre. ce qui provoque une réaction inflam cherche \"Santé et climat\" au CXRS. matoire peut-être directement res= L\\"on. Marseille, Paris, Rouen. Stras- ponsable d'allergies. En revanche, Oui, mais la chaleur de l'été entraîne malgréde forts soupçons,le lien entre,g bourg et Toulouse a même montré la pollution de l'air et lesmaladies car- rait de son côté une surmortalité due ài que si la pollution ne dépassait pas diovascLilaires resteà prouver.I lOug/mg 2786 décès par an pour- une recrudescence des maladies car-I raient êtrepotentiellement évités.,. Les conséquences du réchauffe ment climatique sur la santé ne sont dioxasculaires, cérébrovasculaires et< pas moins prises au sérieux... et diffi ciles à appréhender. On sait toute respiratoires... Outre cespathologies,I CYCLONES ET INONDATIONS fois que les changements attendus les chercheurs redoutent une aug vont beaucoup affecter le cvcle de< FERONT DES MILLIERS DE VICTIMES l'eau. On préx oit ainsi une augmen mentation des cas d'asthme liés à uneg tation des inondations, sécheresses plus grande vigueur du mondexégétal, et autres cx clones faisant des cen certaines plantes très allergisantes augI Une enquête épidémiologique menée taines, x'oire des milliers de morts. Le mentant leur aire de répartition grâceI par l'Institutnationalde \ eillesanitaire à un climat plus favorable, .\insi, les7 compare depuis plusieurs années la phénomène du N'ino, ce courant pollensde exprès pourraient dex enirè santé de populations savantdans des d'eau chaude qui affecte les pavs ri desallergènes majeursjusqu'enBourI régions où les niveaux de pollution verains de l'océan Pacifique, se ré gogne ou en Touraine.I sont trèsdifférents. Elle desrait donner pète déjà de façon plus violente et7 de premières indications sur les effets plus fréquente. .Sa dernière manifes La hausse destempératures pourraitlà long terme... Mais. déjà, il a été enfin prox oquer une plusgrande pré-iT constaté que les particules issues de tation. en 1999. a amené des inonda xalence des calculs urinaires, consé quences d'épisodes de déshydrata tion : \"La France du Sud et de l'Est pourrait ainsi se trouverannexée à la 'ceinture de pierre', zone qui se can tonne, pour l'instant, aux latitudes subtropicales, signaleJean-Pierre Be sancenot. Mais on constate d'ores et déjà, jusqu'en Ile-de-France, que le nombre d'épisodes de coliques né phrétiques augmente fortement au coursdespériodes caniculaires.\" I 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 115
REPÈRES •Le point sur... l'air Les labosdéfient l'effet Pour lutter eontre lesd e s e r r epies d'ozone, les chercheurss'orientent dans deux direc Le déséquilibre du cycle du carbonetions : élaborer des outils de estle principal responsable de la polmesure deplus enplus pré lution atmosphérique. Pour y remé dier, il n'y a qu'une solution : l'activitécis afin d'anticiper les alertes, humaine doit réduire ses émissions.et trouver des moyens tech Sile raisonnementestsimple,la miseniques de réduire les éma en œuvre reste délicate. Elle im plique de modifier considérablementnations toxiques. D'ores et les habitudes de consommation audéjà, la «chimie verte» et Nord et de faire de gros investisse ments au Sud pour concilier enviles sources d'énergie non ronnement et développement.polluantes sont des pistes \"Roulezmoins, prenezlestransports en commun \" : ces injonctions devienprivilégiées pour conci nent le tube desétésdespays déveloplier à lafois qualité de pés. Lesalertes à l'ozonesontd'autantl'air et développement. plus fréquentes que les seuils ont été abaissés. L'Union européenne a en tuel de ISOug/m' sur trois heures, effet adopté en octobre 2001 une di l'alertesedéclenche en moyenne plus rective draconienne qui impose aux de dix fois par an en France. Dès le« Etats membres d'agir contrelesémis début de cet été, les Bouches-du-Rhône sionspar le confinement des moteurs ont été en alerte dix jours de suite. thermiques, la promotion des réduc tions de circulation, le contrôle des re LAVER LES FUMÉES D'USINE jets industriels, etc. L'accord n'était C'estdirel'ampleurd'un effort qui im- pasévidentcarl'ozoneatmosphérique posedajréduction drastique de l'utili se forme par l'action du Soleil sur les sation de la voiture, le transfert massif de oxydes d'azote et les composés orga la circulation de marchandises de la< TRAFIC niques volahls (COV)émis. Lespavs du route vers le rail ou la voie d'eau, l'utiSOUS sud de l'Europe étaient donc peu fa lisation srstématique dans l'industrie vorables à des normes sévères, contrai destechnologies lesplusefficaces, lesCONTRÔLEGrâce à sa têtede prélèvement rement aux pavs nordiques. C'est ce économies d'énergie par les consomde particules, pendantla lignedure qui a gagné. Les mateurs. En cas de pic d'ozone, lesla stationleom Quinzesesontdoncengagés à ce qu'en pouvoirs publics recommandent désor 2010,les350millionsd'Européens ne mais la baisse d'activité des pressingsmesure les pous soient pas exposés à plus de 120mi (grands émetteurs de COV), et mêmesières en suspen crogrammes par mètre cube sur une l'arrêt desactivités de nettoyage ou de peinture, àcausedesémanations desol-sion au-dessus durée de huit heures. Avec le seuil acdu périphériqueparisien.116 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
< CHASSEURS DE POLLUANTS Les ballons-sondes de Météo France étudient la disper sion de polluants dans l'atmosphère. V TIRER PROFIT DU SOLEIL L'association SELF équipe les villages sud-afrIcaIns d'Ins tallations solaires. P A DES SOLVANTS AU COLZA uiRDS PLAN Les huiles de colza ou de tournesol peu vent remplacer les huiles Industrielles LES VILLAGES SOLAIRES dans la composition des solvants. DU SRI LANKA \ants. Ces mesures seront efficaces à Du soleil pour développer les foyers ont été équipés grâce à la villages. C'est le credo de SELF condition d'anticiper le pic de pollu (Solar Electric LIgth Fund), une mise en place d'un crédit perma organisation caritative améri tion. En effet, une fois lancée, la réac- nent : les remboursements des. tion chimique qui produit l'ozone est caine active au Sri Lanka et villageois sont réinvestis dans' d'une grandeinertie. Ellene réagit pas plus récemment au Brésil et en Afrique du Sud. l'installation de nouveaux SHS.3immédiatement à une baisse de la cir- Au Sri Lanka, dés 1992, elle sus Les avantages sont nombreux,Sculation. \"D'où l'importance de cite la création de la Solanka SunIconstruire des modèles équipés de ca- tant pour l'environnement que-dastres qui répertorient lesémissions de Society du village de Morapa-i l'industrie et des transportssur un terri- tawa, qui aide les habitants à pour le bien-être des familles :'i toire donné, explique-t-on àla Direction remplacer les sources d'éner moins de vapeurs de kéroséne,1de la prévention de la pollution et des gies polluantes (batteries au1risques (DPPR).Cesdonnées, couplées piomb et kéroséne) par des ins de risques d'incendie, etc. SELFî aux informations météo, permettent de a permis de fonder la sociétéi prévoir deuxou trois joursà l'avancela tallations solaires. Ces SFIS\ conjonction d'éléments favorablesà la RESCO-Asia (Renewable Energyi création d'ozone. Les pouvoirs pu- —> (Solar Flome System) sont cons titués du matériel nécessaire Service Company), qui œuvre, pour alimenter une télévision, une radio et trois ampoules de avec d'autres associations lo 8 watts. Pour commencer, 48 cales, à l'électriflcation des vil lages Sri lankais. La Banque mon diale a également offert un prêt de 24 millions de dollars pour développer le solaire, dont l'ins tallation de 450 000 SHS. P. A. 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE Si VIE 117
REPÈRES Le point sur... l'airA MOTEURS'VERTS\"L'électroménager devient pluséconome en énergie. blics peuvent alors mettre en consommation des véhicules s'accé A L'EUROPE MET SON CIEL AUX NORMES œuvre les mesures de réduction lèrea\^ec la directive européenne\"Auto Les usines thermiques obsolètes de l'ex- Oil\" qui impose pour 2005 des voi RDA ont été modernisées pour répondre des émissions tures produisant moins de 140 g de aux normes de l'Union européenne. CO2parkilomètre En 2010,les émis Le progrès technologique devrait sions des transports routiers ne repré polluer\" échangeables.Leur principeaider les pays membres à respecter senteront plusque20% desémissions de estsimple:un industriel quidépasse leleurs obligations. Ilexiste parexemple 1990\", se félicite-t-on à l'Agence dedes systèmes de lavage des fumées l'environnement (Ademe). Ces efforts niveau d'émissions de carbone autorisé n'améliorent pas seulement la qualitéd'usine. La chimie \"verte\", elle, four achète un droit équivalent à son dé de l'air en ville. Ils ont un effet direct sur passementà une entreprisequi en émetnit des solvants dépounois de COV, moins. Ce mécanisme purement écosoiten modifiantles processus de fa lesémissions de gaz à effetde serre. nomique a été mis en place aux Etats-brication, soiten utilisant pourmatière Unis au début des années 90 pour lespremièredesplantescomme le colza DES GÉNÉRATEURS REMPLACÉS oxvdes de soufre ISO2 )responsables desou la betteraveplutôt que du pétrole. pluiesacides. Ila permis une réductionParailleurs, l'électroménager devient PAR DES MICRO-BARRAGESmoinsgourmanden électricité grâce de 25 % des émissions de SO-.à des moteurs plus perfomrants. Res D'où l'idée de promouvoir ces techponsable de 40 % des émissions de nologies danslespaçs en voie de déve Les Mécanismesde développementCOV, de CO2, et d'oxydes d'azote, loppement. Abritant les deux tiers de propres (MDP) constituent l'un des l'humanité, ils consomment une part outils du protocole de Kvoto : \"Lorsl'automobile est un secteur où les de plusen plusimportante desénergies qu'un industriel d'un pays développé in fossiles. Dès 1997,lorsde la signature vestitdans un paysen voie de dévelopaméliorations devraient être specta du protocole de Kyoto, les pays déve pement. il est incité à utiliser la techculaires. Les pots catalytiques pié- loppés ont imaginé, outre des opéra nologie la moins émettrice, expliquegeurs des principaux polluants ont tions de reboisement, des \"permis àun effet certain surlaréduction depré .•\rtliur Riedecker à la Mission intercurseurs de l'ozone. La baisse de la ministérielle de l'effet de serre (\ IIES ).118 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
A QUAND LES CAMIONS NE POLLUENT PAS a.N DEBAT!Le transfert massif du transport des marchandises de la route vers ie raii (ici, en Suisse)permettra de réduire sensiblement la pollution due aux poids lourds. L'AVENIR DUCette réduction d'émissions est alors environ un million de tonnes de CO? NUCLÉAIREcomptabilisée dans le total des émis par an. Ces opérationsauront d'autant Faut-Il promouvoir l'énergiesionsproduites par sonactivité dans le plus desuccès queleprix delatonnede nucléaire ? Elle présentemonde.\" Ces \IDP participent ainsi l'énorme avantage de ne pasaux efforts accomplis par les pays dé carbone économisée sera élevée. émettre de gaz à effet de serre.veloppés pour réduire leurs émissions C'est d'ailleurs parce que prèstout en améliorant la qualité du dé UNE MUTATION QUI NE FAIT de 80 % de son énergie est nuveloppement économique des pavs QUE COMMENCER cléaire que la France n'a pourdu Sud. La Banque mondiale a ainsi objectif qu'une stabilisationlancé, en 1997, le programme Proto- \" Or, depuisleretraitdesEtats-Unisdutvpc Carbon Fund (PCF). Parmi les protocole de Kyoto, ce prix devrait être de ses émissions à l'horizonprojets réalisés, on trouve l'exploitation 2010. Certes, reconnaissentdu méthane des décharges en Litua très bas, car c'est l'industrie américainenie, le remplacement de générateurs ses détracteurs, mais elle proau diesel par des micro-barrages en qui aurait acheté le plus de COi \", reOuganda, un programme d'énergie grette Jean-Jacques Becker, en charge duit des déchets radioactifs dont certains ont une trèssolaire au Costa Rica. etc. du dossier au ministère de l'Econo longue durée de vie. i! est évi chaquefois, ils'agitde remplacerla mie, des Finances et de l'Industrie. dent que l'énergie nucléairecombustion de pétroleou de charbon serait plus facilement acceptéepar des énergiesplus propreset moins L'expériencehollandaise fait ressortir si ce problème était résolu. Or, un prix de la tonne de CO7 à 5euros, pour l'Instant, les autoritésémettrices de COt. Les Pavs-Bas se bien peu incitatifpour les industriels. n'envisagent sérieusement quesont lancés en 2000 dans un pro Changements d'habitude au Nord, d'enfouir les déchets dans desgramme similaire. Unevingtaine d'in progrès technologiques au Sud : les puits souterrains comme celuidustriels se sont portés volontaires. méthodesde réduction desgazà effetLeursprojets devraient pemrettre d'évi qui est à l'étude à Bure (Marne). Une solution dont les risquester l'émission de 15 millions de tonnes sont encore mal évalués.de COt. Le parc éolien de Tarfava, au Ailleurs dans le monde, l'énerMaroc, est un autre exemple d'uneréalisation permettant d'économiser gie nucléaire n'est cependant pas considérée comme le re mède Idéal contre le réchauffe ment climatique. Selon l'.Agence Internationale de l'énergie (AIE), la part du nucléaire dans le monde passera de 5,6 % en 2000 à 4,2 % en 2020. Il sera sur tout remplacé par des centrales au charbon, aujourd'hui moins polluantes, des centrales au gaz et des centrales hydrauliques. de serre sont désormais bien connues. Elles se mettent lentement en place. Leur succès ne dépend que de la bonne volonté humaine. I > LE PROBLEME DU STOCKAGE SI le nucléaire n'émet pas de gaz à effet de serre, le stockage de ses déchets n'est toujours pas sécurisé (Ici, en Allemagne). 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 119
REPÈRES 'EG AL terrë >Le point sur. Isabelle Roussel est sortie du eocou feutré de l'uni versité pour mener croi sade contre lapollution. Elle a même créé des \"sentinelles de l'air\" ! Spécialiste d'une discipline récente, la climatologie urbaine, IsabelleRous sel est à l'origine de la mise en place__ du premier réseau urbain de mesure climatique. \"L'étudede la dispersion despolluants,descouches thermiques de l'atmosphère, deseffets locauxde la pollution m'a amenée à rejoindre les associations pour la prévention de la pollution atmosphérique (Appal\". L'universitaire met son savoir au ser vice de la société civile, elle devient présidente de l'Appa du Nord-Pas- de-Calais, dont elle assure aujour d'hui le secrétariat national. \"Dès les années 80,j'ai pointédu doigt lerôle de l'automobile dans la dégradation de la qualité de l'air, raconte-t-elle. ]e ne pouvais paslimiter monactionà la pu blication d'articles dans d'obscures re vues anglophones.\" Depuis,elle ne cesse de souligner ce problème, de mettre son expertiseau service de l'information et de la sensi bilisationdes autoritéscomme du pu blic et de lancer de nouvelles actions comme, l'an demier,l'opération\"Sen tinellesde l'air\". Il s'agissait de lâcher pendant deux jours, dans les rues de Dunkerque, Lille, Grenoble et Mar seille, un groupede volontaires bardés de capteurs de pollution (GO?, ben zène et oxydes d'azote).Résultat:elle montrequelapollutionestplusforte à l'intérieur des habitations - et surtout desvoitures-que dans la rue. I120 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
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REPÈRES CiAL TERRr > terreSa fertilité est le gagei-ïi de notre subsistanceLa terre est nourrieière. Fine \"peau\" enveloppant notre pla son propre sol. Que l'agriculture in tensive, la déforestation, le surpâtuLa\àe intense qui s'y nète,lesol produitetaccumule tousles rage, l'urbanisation et les pollutions éléments nécessaires au développe dis'erses grignotentles terres arables àdéploie partieipe à la ment de la Uc (azote, phosphore,calt formation de eette minee cium, potassium, fer, oligo-élé une vitesse inquiétante. Que dansles ments...). Lesorganismes qu'il abrite régions sèches, où lesmoyens despo eouehe oùvégétaux et constituent la plus vaste et di\'erseré pulations de restaurer la fertilité sontanimaux puisent leur sub- serve généhque du globe. Bactéries, bien moindresqu'au Nord, ce proces sers,insectes, rongeurs,plantess'ycô sus conduit à la désertification. Et, en stanee. Mais les sols fer toient ettousparticipent à la fonnation chaîne, à des terres stériles et inhabitiles sont une ressouree de cette couche épaisse de quelques tables, sans cultures ni troupeaux.fragile etrare. D'où la centimètresà quelques mètres,vivant Depuis le Congrès mondial des entrecieletroche. Lavégétation en dé sciencesdu sol, qui s'esttenu à Montnéeessité deles préseiv^er. pend, lesanimaux aussi, notamment pellier en 1998, les pédologues ten l'homme. Or, \" lessolsfertiles sont une tent d'alerter les pouvoirspublics surPar Vincent Tardieu ressource rare, quisedégrade vite etsere ce drame silencieux qui, à l'image nouvelle très lentement\", résume l'agro du climat, agit comme une bombe à nome etpédologue .Vlain Ruellan, an retardement. \"C'est un vrai défi pourCpuai DE NEUF cien président de l'Union internatio le XXI' siècle'.'', soulignent une tren...Depuis Rio ? nale de la science du sol.Quand le sol taine de chercheurs de tous les contiA la demande de l'Afrique, une est perdu, rien ne sert de l'enrichir nents qui ont élaboré le \"Programme d'engrais, de l'irriguer, de tenter d'y mobilisateur sols\", avec, à la clé, des\"Convention sur la lutte contre faire pousser des plantes génétique propositionsambitieuses, en premierla désertification\" est entréeen vigueur en décembre 1996, ment modifiées. La seule issue est de lieu l'adoption d'une Convention inEn juin dernier, 179 Etats i'avaient ternationale pour leur utilisation duratifiée, dont l'Europe et les Etats- quitterleslieuxpour défricherde nou rable. MaisilVa peu de chances qu'ilsUnis. Depuis Rio, 58 plans d'action vellesterres,au risquede disparaître. soient entendus. Car, en la matière, lanationaux ont été élaborés. Mais La terre est vitale pour l'homme, et pourtant, peu en ont conscience,hor volonté des expertsse heurte inévitales objectifs fixés sont souvent vagues, mal intégrés aux réalités mislespédologues. Et que disent-ils ^ blement à la privatisation ancestrale locales, et les moyens techniques Que l'humanité estla pireennemie de des terres sur la planète. i_SCet financiers insuffisants.122 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
ti 2400 Km c'est la surface de terre désertiflee chaque année en Chine du Nord. Les zones arides, voire totalement déser tiques, couvrent déjà plus du quart de l'empire du Milieu (2,6 M km ). Les cau ses ? L'augmentation galopante de la po pulation depuis les années 60, la pro duction massive de céréales, de coton, de chèvres et de moutons, les déboise ments incontrôlés, et la baisse sensible des précipitations sur toute la région, de l'Himalaya à l'est du pays. A la clé, des tempêtes de sable spectaculaires s'abattent sur Pékin et jusqu'au Tibet l Ce phénomène, qui coûte chaque année plus de 6 milliards d'euros à la Chine, menace de priver de terres arables et d'eau potable 400 millions de Chinois. 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 123
REPÈRE^ Le point sur... la terreIPrès de la moitié des sols Souillée à eoups depesti- cultivables sonteides etdengrais,la teue paie unlourd tribudétériorésa audéveloppement des so-» ciétés humaines. CetteAl po^^utiou atteint un seuil biologique,, de leur capacité à filtrer énormesquantités et certains produits l'eau,parfois atteintes dans leurstructure chimiques peu dégradables (tels que plusieurs (porosité, formation d'agrégats...) ou lespesticides, PCE, et aubesdioxines). régions du globe, au emportées par l'érosion. Ces sols per Selon les prévisions de l'Institut in ternational de recherche sur les poliy point d'affeeter à terme la dent ainsi leur fertilité et leur rôle de tiques alimentaires (Ifpri), \"la pollu tionagrochimique serabientôtcritique garde-manger plusou moinsrempli. dans lesrégions productrices de coton en Turquie, dans les zones côtières et de produetiou alimentaire. Al'origine del'altération decesfonc fortedensitéen Asiede l'Est et du Sud- Est, dans les plantations bananières tions essentielles du sol se trouvent les d'Amérique centrale, dans les régions d'agriculture intensive enBolivie etlesD'après l'étude du pédologue Mi activités humaines ; l'irrigation avec zones d'agriculture périurbaines enchel Robert, grâceauxquantités pro des eauxplus ou moinssalées, conju Asie du Sud-Est et à Mexico\".digieuses de matières organiques qu'il guée à l'évaporation, provoque une Cependant, étant donné la com plexité des processus physico-chiaccumule, lesol stocke jusqu'à trois ou salinisation des terres et une concen miques à l'œuvre, lestemps de réaction plusou moins longs selon lescliiuats etquatrefois plusde gazà effetde serre tration en sodium, toxiques pour les la compositiondessols, cette expertise reste souventlocaleou bop globale.Ique la végétation (soit de 1 300 à cultures; le surpâturage et les mau1700tonnesde carbone organique). vaises pratiquesculturalesconduisentLas, cettematièreprécieuse déclineà des zones arides à la désertification,la suite des défrichements en surface. tandisque lesdiverses pollutionss'ac Aujourd'hui, les experts avancent cumulent dans les sols, les nappesque 36à 60 %desterres cultivables se phréatiqueset l'abuosphère,au Nordraient dégradées, c'est-à-dire appau comme au Sud. Au cenbe des préocvries du pointde vuede leur richesse cupations : les nitrates épandus enSeuls 11 % des terres émergées sont fertiles> Peu de sols remplis Potentlellemen 4A %OL —5 L'utilisation de fertilisants de plus fertiles (dont Trop en plus répandue dans le mondesent les conditions 50% inutili humides Trop Réservés aux agriculteurs subventionnés,La surface des sols culti sables) pauvres les engrais prospèrent depuis 40 ans dansvables dans le monde est 18% m nces l'environnement. Cette poliution agrochl-de 3,3 milliards d'hectares, Trop pentus mique menace ies pays occidentaux mais Glaces aussi ceux d'Asie et d Amérique centrale.soit 22 % des terres émer -151 en millions de tonnesgées. Mais la moitié d'entre Trop froids d'engraiselies sont inutilisables car 17% .1 6Drecouvertes de forêts ou Trop secssituées trop en altitude. Le igsa 19SG 1970 19BO 20GGreste des terres émergéesest naturellement Impropre SouRCÉs ; rvi. Robert - P. Stenbel, 1 999 -aux cultures. Sauf à développer l'irrigation, le drainage,l'aménagement des pentes,ou l'usage des engrais. Leréchauffement climatiquepeut aussi libérer des solstrop froids et des piantessélectionnées peuvent tolérer des sois secs ou pollués.124 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
La dégradation des terres se généralise V L'agriculture Intensive en cause Multiples, les causes des dégradations des terres sont toutes Nées aux activi tés humaines. Les cultures Irriguées (environ 5,4 % des surfaces cultivées dans le monde) ont ainsi augmenté de plus de 70 % depuis 1970 - en particulier en Asie du Sud -, ce qui entraîne une forte sallnisatlon. Irrigation Industrie et urbanisme excess veI TRÈS SÉVÈRE Deforestationi MODÉRÉE STABLE DÉSERTaTous les continents sont touchésSelon les études, 1,2 à 2 millions d'hectares de terres sont dégradés dans Usage du surpaturagele monde, dont 70 millions d'hectares d'une façon à peu près Irréversible.L'institut International de recherche sur les politiques alimentaires (Ifprl) bois de feuIndique que l'impact de cette dégradation sur la production alimentairesera critique avant 2020 dans les pays pauvres. Sources ; Bt-Asao, 1990 - unsp, 1992 - fao, 1 99S - brio ahendal, zodoLa désertification s'étend dans les zones arides• TRES SEVERE• SÉVÈREfï MODÉRÉEA Une estimation encore difficile à établirLes terres sèches du globe (entre 50 et 600 mm d'eau de pluie par an) couvrent 41 millions de kmL Selon les études très divergentes, 20 % à 70 % seraient désertifiées... Mais les cas de dégradation extrême ne dépasseraient pas les 5 à 10 %. Sources : H.-N. Le hguerou, 2002 • RICHARDSON ET ALL., 1992 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 125
REPÈRES >Le point sur... la terre[ïœ régions aridessuccombent àla surexploitation -7 r. ^ •La désertification qui gagne les régions sèches n'est passeulement due à labaisse des précipitations. Le malrésulte surtout des cultures intensives, du surpâturageou de choix politiques inappropriés aux ressources..(1^ L'homme et la Terre paieraient- cipitations annuelles d'environ 20 % ilson ne saitquelle calamité cé- par rapport à la normale, et cela du rant plusieursannées, seraitl'une des rémanence de la désertification causes de la désertification identifiée' dans les régions sèches, on serait tenté de le croire. Labaisse des pré par l'agronome et géographe Marc Bied-Chareton, professeur à l'uni- ROSION versité de Versailles. \" Cette baisse a w été très nette au Sahel entre 1968 anique et 1986, remarque-t-il. C'est actuelle mentlecasau Maghreb depuis les an^OMPOsmt nées80 : lesprécipitations y sont infé> LE CYCLE DU SOL rieures à la normale de 20 à 50 %Filtre pour les eaux souterraines, le sol est enrichi par ia selon leszones, alors que les producdécomposition des matières orga tionsagropastorales sontde moins enniques et leur minéralisation. Il est vulné moins adaptées aux ressources végérable à l'érosion et à l'agriculture intensive. tales et hydriques.\" DU BLÉ IRRIGUÉ DANS LE SAHEL Pourtant, la désertification sur\'ient parfoissans aggravationde la séche resse.. . Pour l'agro-écologue Henri- Noël Le Houérou, qui arpente les zones arides depuis 1957, il faut re mettre l'homme au cœur du pro cessus. \"Reprenez les données plu- viométriques depuiscentsoixante-dix ans sur le bassin méditerranéen : vous constaterez qu'il existe des oscilla tionspermanentes desprécipitations maispasd'aggravation significative à126 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
< LES MOLTTONS RONGENT L'ALTAI Pour préserver les sols arides, ici en Mongolie, il faudrait souvent deux à trois fois moins d'animaux à l'hectare. -:<sj?.v:«!tsF:> ^ peaux dans sa tombe. \"De 1991 à 1996, ces régions ont perdu 30 7c à . -,-A- 40 7c de leurchepteld'ovins. Ce déclin a au moins permis aux steppes surpâ turées de se régénérer defaçon specta culaire. Depuis1995, quelques grands troupeaux sont reconstitués. Annon cent-ils de nouvelles menaces?\", s'in- terroge le botaniste Gustave Gintz- I burger du Gentre international de recherche agronomique pour le dé veloppement (Cirad) de Alontpellier qui travaille, avec l'aide de l'Europe, à reconstruire dans cette région un \"pastoralisme durable\". DES RAISONS SOUVENT ÉCONOMIQUES long terme. Or, dans le même temps, nées 50, les eaux de l'Amou-Daria et En Australie aussi, les mauvaises pra du Syr-Daria,pour extrairel'or blanc tiques agraires - déforestation, mo- surtout ces dernières décennies, la dé- dessteppes :le coton. De plus,deskol khozes d'élevage, maintenus sousper noculure, etc. - ont entraîné une re sertisation s'estaggravée ; de l'ordre de fusion, ont produit de la viande de 0,5 7c à 1 %dessurfaces par an dans le mouton et les précieusespeaux d'as montée du selqui stérilise d'énormes Maghreb. La causeprincipale estdonc trakan qui convergeaientpar millions surfaces, dontlespédologues n'ont pas clairement anthropique... \" Ainsi, en iAfrique du Nord,lescamionsde bétail jusqu'aux ports de la Caspienne ilya encore fini d'évaluer l'étendue. et de fourrage ont remplacé les cara quinze ans à peine. Dans cescontrées vanes de Bédouins :grâceà l'argentde oià ne tombent guère plusde 200mm Dans ces régionsfragiles, la surpo l'immigrationvenu d'Europe et à des d'eau de pluie par an, les consé pulation humaine et du bétail estvite investissements publics, les éleveurs quences écologiques ne se sont pas svnonyme de désertification. Mais parviennent à acheter du fourrageet l'argument est à manier avec pru descompléments alimentaires, agran faites attendre : assèchement des ri dence. \"Plus que la surpopulation, ce dissant alors leur cheptel de mou sont les activités humaines inappro tons, qui, à leur tour, vont éclaircirles vières et des nappes, pollution des priées en régions sèches qui causentla_steppes. En outre, des cultivateurs se désertification, précise l'agronome=sont lancés dans l'irrigation du blé terres, salinisation, destruction des Philippe Jouve, du Gentre national^dur, bien plus gourmand en eau que d'études agronomiques des régions\ les cultures pluviales traditionnelles, forêts ripicoles (qui poussent en bor chaudes (GNEARG) de Montpellier. Moins d'ailleurs par incompétencei Mêmes causes et mêmes effets, ou dure des cours d'eau) et de la faune que par une série de facteurs écono]presque, à des milliers de kilomètres sauvage... Des centaines de milliers miqueset politiques: l'absenced'accès à la terre,lesconflits armés, la chute des£de là, en Asie centrale.Al'exemple de d'hectares ont été désertifiés.1Gengis Khan, les maîtres de AIoscou COUTS, le brutal surcoût des matièresiont voulu dompter, dans les an- Le drame du lac d'Aral,qui continue premières, ou encoredesépidémies vi à se réduire comme peau de chagrin, rales et parasitaires. \" En définitive, en est le triste témoin. En disparais c'est bien l'homme qui semble dé sant, l'Union soviétique a emporté clencher les hostilités sur ces terres l'or blanc, l'astrakan et ces vastes trou- arides. Et souvent, le ciellesaggrave. I 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 127
REPÈRES •Le point sur... la terreA a recde stratégies Dans les régions fragiles, l o c a l e stoute erreur de eulture se paie auprix fort. Quelques entailles detrop dans les Alafin de la colonisation, dans les_an-_ nées 60 et 70, il y eut ce que les Afri herbes rases, et lessols cainsappellent les\"éléphants blancs\" : deviennent infertiles. de mirifiquesprojetsd'infrastructures livréesclé en main par les Occiden Sans parler des effets taux pour délivrer le peuple Noir de désastreux del'irrigation toussesmaux... Faute d'être intégrés auxréalités locales, cesprojets, qui ont dus à une intensifieation souvent bénéficié de l'expertise de exeessive. Or, les paysans nos scientifiques, sont mort-nés ou du Sudonttoujours su ont fini rongés par la rouille. Mais lestemps changent. Et les approches trouver des parades aux scientifiques aussi. Les chercheurs aléas du elimat pour eul- ont apprisà regarder et à écouter les villageois. Ilsont alorsdécouvertque, tiver la terre et se noiirrir. dans les zones arides, l'homme sait réW•II. C'est à la valorisation de agir vite face aux aléasdu ciel et aux ces eomportements que tempêtes de sable. Et cela à coups de sultats et des ressources hydriques. Us reconversions techniques, \ oire pro simplifientencorelesméthodes cultu- travaillent aujourd'hui les fessionnelles, et au prix de nom agronomes. breuses migrations.Cela n'empêche ralesen abandonnant leslabours, trop paslescatastrophes, maisla réactivité lourds, et en réduisant lesengrais, trop villageoise en limite la sévérité. \"Au chers. Ce gain de temps et d'argent Sahel, selon l'eau disponible, lespay leur permet d'installer rapidement sans réduisent la gamme des espèces leurscultures, dèslespremières pluies. cultivées, souventau profitde céréales Et de les compléter, chaque fois que (mil et sorgho) qu'ils peuventà la fois possible, par un peu d'élevage, de la vendre et consommer\", raconte l'agro pêcheet descueillettes, de l'artisanat et nome Philippe Jouve du Centre na la fabrication de charbon de bois.\" tional d'études agronomiques des ré gions chaudes (CNEARC) de Mont DES \"PANSEMENTS DE SOL\" pellier. Un réflexe de sécurité. \"Ils POUR ENRICHIR LA TERRE mélangent aussi les variétés et éche Tout le travail des scientifiques lonnent les semis, en fonction des ré- consiste donc à améliorer l'efficacité de ces comportements et à les pro < OGM AU REGIME SEC mouvoir auprès des paysans locaux. Transférer des gènes de plantes adaptées C'est d'autant plus important queX à la sécheresse à des maïs et à des cé dans ces zones vulnérables, il suffit de réales n'est pas encore la solution Idéale.
A LE PAILLAGE, UNE MÉTHODE DOUCE POUR EMPÊCHER L'ÉROSION (Gros planLes treillis de paille (ici, dans le désert de Gobi) permettent de stabiliser les dunes. LA GRANDECette technique freine la désertification et préserve la couverture végétale. MURAILLE VERTEquelques entailles de trop dans leurs et l'intensité des cultures. Car cer Eriger une immense murailleherbes rases et leurs fourrés coriaces, tains pédologues ont calculé qu'au- verte face au désert. Tel est l'obde coupes excessives de leurs futaies delà de 10 à 40 habitants par kilo jectif du projet chinois des \"Troismalingres, de balafres répétées de mètre carré, les brûlis ne pouvaient Nord\". Cette barrière végétale, composée de forêts, de taillis, d'herbes et de rizières, doit tra verser 13 provinces du Nord, sur plus de 4 500 km de long et plu sieurs centaines de km de large. Pharaonique ! \"Sans cloute, mais les Chinois ont une longue tradi tion de reforestation et leurs techniciens travaillent au plus près des populations ruraies\", remarque la géographe Monique Mainguet de l'université de Reims. Pour réussir son pari fou, l'empire du Milieu pratique des semailles par avion, des graines de plantes buissonnantes mais aussi de pins ou de thuyas. Mê lées à de la glaise, ces graines disposent des premiers nutri ments nécessaires à leur crois sance. Autre \"arme verte\" : des variétés de peupliers robustes et à croissance rapide, et la pro messe d'arbres transgéniques encore mieux adaptés à la séche resse. Néanmoins, leurs planta tions, trop souvent composées d'une seule essence, restent vul nérables aux pathogènes. Et si cela ne suffisait pas, la loi prévoit que tout Chinois, âgé de 11 à 60 ans, plante 3 à 5 arbres par an !leurs terresfragiles pour que la déser présen er la fertilité des sols. Des tra-tification s'installe alors, plus ou raux d'aménagement s'ar èrent aussimoins réversible. utiles: en .Mie ou en Mnérique latine,Sous les tropiques, aussi, les pa\- des cultures en terrasse, avec la misesans doisent s'adapter et la recherche en œuvre de canaux d'irrigation et3leséclairer:pour que l'agriculture tra- de butées en terre, font men eille ; etj ditionnelle sur brûlis reste une mé- des haies \ i\ es, un paillage léger oui thode non destructrice de sols souvent des cordons de pierre réussissent àI ingrats, les agronomes préconisent stopperl'érosion. Enfin, des\"semisIde plus en plussouventdes rotations3de cultures et des périodesde jachère. > À L'ÉCHELLE D'UN CONTINENTï Maiscela ne suffit pastoujours. Parfois D'ici à 2050, la Chine créera une réserve3il faut aussi réduire la chargede bétail de 91 millions d'ha d'aire naturelle et 30 millions d'ha dégradés seront reforestés. 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 129
t •Lepoint sur... la terre REPÈRES —>• directs\",sans labour, qui ont fait Niger et au Mali notamment, à pré leur preuve en Amérique du Nord server les fourrés et les forêts natu pour contenir la terrible érosion relles, à organiser desmarchés ruraux du Midwest due à la mécanisation de bois de feu, et à enseigner aux po des cultures, au début du siècle pulations des méthodes de coupessé dernier (Dust Bowl), ont été amé lectives (collecte des petites brandies liorés au Brésil par du paillage et sans détruire l'arbre entier), tout éfi- des semissur couvert végétal. Cette préservantles jeunes pousses.\" technique est aujourd'hui popula Certains \"remèdes\" villageois, risée par les chercheurs français contrela désertification ne manqueni du Cirad dans d'autres pays tropi pasd'originalitéet méritent une plus caux comme Madagascar. ample diffusion. Ainsi, dans la pro A toutes ces actions visant à limiter vince andine de Loja, au sud de l'action érosive des hommes s'ajou l'Equateur, en plantant des haies tent desreboisementsplus ou moins vives de cactus nopal (le figuier de efficaces, conjugués au parcage des Barbarie), l'université nationale a fait troupeaux et à l'enrichissement des d'une pierre trois coups ; elle conso0 terres par leurs excréments - joli lide le sol des pentes fortement éro- ment appelé, en Afrique, les \"pan dées, elle réintroduit un cactus résis sements du sol\".Au Sahel, alors que tant à la sécheresse très apprécié des les forestiers européens plantaient Indiens depuis des siècles pour ses des pavés de 1000 hectares d'euca- vertusnourricières et thérapeutiques, Kptusdanslesannées 50-60, lespro et elle permetla collectede pucerons grammes actuels de reforestation sur ses feuilles dont on extrait de la ^ t respectent davantage la volonté teinture rouge. Malin ! & despopulations. \"On estrevenu à desplantationsd'esseirces plus DES PRATIQUES INSTINCTIVES ' indigènes et plus utiles, avec des À L'AGRICULTURE HIGH-TECH arbustes fourragers peuépineux, des Partout dans ces zones fragiles, la ^ espèces pourvoyeuses de fruits, de science, pour être utile à cette agri- | bois de feu ou de médicaments, in culture presque instinctive, doit se ^m dique le botaniste Ronald Belle- faire plus expérimentale que jamais, | fontaine du Cirad Forêt à Mont coller au terrain, en liaison directe g pellier. Cela a plutôt réussi. Et de a\'eclesusagers du sol. .Afin de trouver 1 puisdixans, nousnous attachons, au lesseuilsd'exploitation de cesmaigres 2Bi \"débat ' L'AVANCEE DES DESERTS Les Nations-Unies fe répè ser ou régresser de quel puis il a recule delli km a des satellites peuvent tent depuis dix ans : le dé ques kilomètres, mais à manquer les brèves re leur marge, en fonction la faveur d'une remontée naissances végétales que sert avance I Ce serait no des nombreuses fluctua de la pluviométrie. \"S'i! n'y connaissent les zones tamment le cas au Sahel a pas d'expansion des dé arides, ou, au contraire, tions des précipitations. serts, en revanche, ia dé où le sable progresserait Souvent par tâches autour gradation des sols et de la les amplifier. Pour réduire de 5 à 10 km par an, des villages, des zones pâ végétation s'aggrave net l'incertitude, plusieurs ré \"Cette image ne témoigne tement dans la plupart des pas de ia réalité, conteste turées et cultivées. \" régions sèches \", constate seaux d'observation de i'écologue Antoine Cornet, Ainsi, le satellite météoro l'agro-écologue Henri-Noël président du Comité scien Le Houérou de Montpellier. ia végétation et des sols tifique français de ia dé logique K'OAA a montré SI ia controverse se pour qu au Sahara, ce désert a suit. c'estqLiÊ,Les yeux ont été mis en œuvre au sertification CCSFDi. Les progressé de 240 km vers désens peuvent progres le sud entre 1980 et 19.8.4^ Sahel, au Maghreb (Roseit) ainsi qu en Afrique orien- taie et australe. 130 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
ressources à ne pasdépasser, et le sys technologies, de mettre au point tème agricole le plus durable pour des espècescultivéesplus produc l'environnement et les besoins lo tives et mieuxadaptéesauxclimats caux. Mais face à ces actions dont secs. Maislesmanques de transfert l'impactestparfois limité, quelques ex- technologique et de formations agricoles au Sud,ainsique la faible 'W'-'-y tentés par des solutions concertation des instituts en bio plusglobales, comme technologies avec les populations verser des particules polymères dans les_-r_etenues d'eau d'irrigation afinde locales rendent cette révolution jfer une pellicule de surface qui li- bien incertaine. \"Ces solutions sont rniterait l'évaporation. séduisantes, mais elles restent trop %ÇAS DE SOLUTIONS MIRACLES complexes ou coûteuses pourêtrefa Quelques milligrammes de capsules cilement reprises par les popula polymèresfertilisantes et rétentrices d'eau, enfouiesau pied desplantes et tions concernées\", objecte la géo au moment des pluies, suffiraient graphe Monique Mainguet, de aussi à nourrir et à abreuver les cul l'université de Reims. tures durant une longue période. Plusclassique : certains biologistes Aujourd'hui, pour la plupart des chercheurs, il n'existe pas de solu assurentqu'une nouvelle\"révolution verte\" permettrait, grâce aux bio- tions miracles, applicables partout. \"Toutes sortes de techniques de lutte ont étéproposées. L'essentiel de l'ef fort est à présent de les mettre en œuvreau bonmomentet avec lespo < MIEUX CONNAÎTRE LES SOLS pulations, de les adapterau contexte Pour adapter des solutions innovantes aux cul tures en réglons sèches, les agronomes met local\", renchérit l'agronome Phi tent en avant la particularité de chaque sol. lippe Jouve. Mais gare aux nou veaux\"éléphants blancs\"! Im < DU SORGHO A UN CACTUS DES ANDES GUÉRIS SANS LABOUR Certes plus fatigante, la pré SEUR ET PROTECTEUR DES CULTURES paration du semi de sorgho à Plantés sur les pentes des Andes équato- riennes, le cactus nopal (le figuier de Barba la bêche, ici au Sénégal, pré rie) agit contre l'érosion tout en nourrissant serve la fertilité de ce champ. et soignant les habitants amérindiens. 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 131
REPÈRES Le point sur... la terre IBRAHIMA Ibrahima Fédior a redon132 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002 né vie à des terres déso lées en plantant des mil liers d'arbres qui font éeran aux vents de sable. Dans la vallée du fleuve Sénégal,au milieu des terres désertifiées, une ma gnifique forêt surprend :250000arbres, pour la plupartdeseucaKptus. Crâne chauve, vêtu d'un simple caftan afri cain, Ibrahima Fédior fait visiter fiè rementsaplantationet raconte sesdé buts: \"Il y a onze ans, quand j'ai de mandé ces terres, le conseil rural n'avait pas hésité à me les affecter parce que personnen'en voulait.\" Aujourd'hui sexagénaire, cet agro nome garde encore en mémoire le drame desproducteurs de tomatesqui, en 1986, avaientperdu leurs récoltes, détruitespar de violents ventsde sable. Pour lui, seul le reboisementpeut évi ter que pareille catastrophe se repro duise. Il commence par planter 5000arbrespour protégerses 50 hec tares de cultures maraîchères. \"Ici, chaquearbrejouesonrôle. L'eucalyptus fixe lesdunes et sertde brise-vent. L'aca cia régule l'écosystème et le leucaeana sertà engraisser lebétail\". Etonné par le tra\ ail de celui que l'on surnomme oret pour déjà le \"fou des arbres\", le Service des eaux et forêts met à sa disposition des ; milliers de plants, alors que l'ONG ; jAfrique 2000 du Fonds mondial pour I l'environnement lui offre une moto pompe. Aujourd'hui, Ibrahima ex- : porte son e.xpérience. A Matam, à i 400 km plus en amont sur la vallée, l'Agence française de développement ; l'asollicité pour aider aureboisement j de zonesdésertifiées. I Malade Dembélé !
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Le pointsur. -. L'eauDe sa qualité dépendl-ftW le sort de milliardstL'eau, ressource \âtale, est d'individuspartout souillée depuistrente ans par les activités Résultat: une part sans cesse crois-- C'est dans l'eau qu'est née la vie. Et santé de l'eau douce se révèleimpro humaines. Or, une eau les êtres vivantsne risquent pas d'ennon potable est vecteur de manquer puisqu'aucune goutte d'eau pre à la consommahon.maladies. Saqualité est ne quitte la planète ! L'eau qui s'éva Déjà, deux milliards de personnes pore finit toujours par retomber sous dans le monde manqueraient d'eauainsi devenue un problè formedepluie;et quandelles'infiltre potable. Et la pénurie pourrait devemeemeial, plus encore dans le sol, c'est pour ressurgir nir planétaireà échéance d'un siècle. quelque part... même si ce n'est pas En Chine, par exemple, 40 %des rique sa répartition inégale. toujours là où il faudrait. L'Austra vières anah sées ne répondent pas lie, qui abrite moins de 1 %de la po aux exigences minimales de qualitéPar Loïc Chauveau pulation mondiale,possède ainsi 5 % définiespar l'OMS. Or, améliorer la desrésen-es d'eau du globe, tandis que qualitéde l'eau demande des mosens ces chiffres sont exactement inverses financiers, techniques et culturels pour le Moyen-Orient.L'eau estainsi dont, souvent, les pa\ s les plus tou devenue un enjeu commercial, voireQuoi de: neuf l'objet de conflits entre Etats... Si chés ne disposent pas. Il faudrait..Depuis Rio ? 180 milliards de dollars par an ne se1997 : premier Forum mondial de cette bataille pour l'accèsà l'eau n'est rait-ce que pour maintenir le tauxl'eau, à Marrakech ; l'année suivante, pas nouvelle,celle pour saqualité, enconférence de Paris. En mars 2000, revanche, l'est. Car depuis une tren actuel d'équipement en eau courantele Forum mondial de La Haye dénon taine d'années, cette qualité est mece le manque de volonté politique et nacée par lesactivités humaines- ex dans le monde. Consciente du prola mauvaise gestion de la ressource. crétions naturelles, pollutions diEn décembre 2001, la directive cadre verses. Les hommes sont toujours blème, l'Europe vient d'édicter uneeuropéenne sur la qualité de l'eau plus nombreux et les villes se déveentre en vigueur. Le prochain Forum loppent plus vite que les systèmesde directive sur l'eau qui énonce quede l'eau à Kyoto, en mars 2003, devra traitement et d'approvisionnement.dégager des plans d'action. \"Veau n'est pas un bien marchand comme lesautres, mais un patrimoine qu'il faut protéger, défendre et traiter commetel\". Un signal politique fort, qui doit être entendu. i134 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
i m«fês^^v^^eSiiirsa »h; C est la quantité d eaux usees rejetees chaque année dans le monde par les activités humaines. Depuis queiques décennies, les villes, les industries et i'agriculture déversent des quantités as tronomiques d'eaux pius ou moins trai tées dans la nature et contaminent cette ressource vitaie qu'est l'eau potable. L'urbanisation galopante fait exploser la consommation. Alors qu'il y avait 78 villes de plus d'un million d'habitants en 1950, il y en aura 600 dans moins de vingt ans. Et la consommation d'eau va connaître un boom dans les pays où l'agriculture irriguée doit répondre à la forte poussée démographique, en Asie 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 135
Lepoint sur... eauIChaque habitant prélèveen moyenne 137 I d'eau Quel estletat de la respotable par joursource mondiale? Quelssont les usages del'eau ? Par manque de don gazon sousle soleil avant de plonger \"Les statistiques disponiblesportent dans sa piscine et le fellah d'Egypte généralement seulement surcequel'on sait le moins mal compter:lesvolumesnées fiables, les statis contraintd'utiliserla quasi-totalité de prélevés, estime Jean Margat,tiques peinent à rendre soneau pourl'irrigation de sarécolte ? conseiller au Bureau des recherches Rien,sinonque pourlesdonnéesmoncompte d'une réalité diales, cesdeax modesde prélèvement géologiques et minières (BRGM). En core sont-elles frappées d'approximatrès contrastée. relèventde la même rubrique. tions variées qui rendentles sommations et lescomparaisons difficiles entresec La connaissance de la ressource est teurs commeentre pays.\" encore plus parcellaire que celle desLa moyenne mondiale de consom usages. Si l'on sait mesurer le débitmation d'eau est de 600 m'par an et d'un fleuve ou la contenance d'un D'où l'intérêt des travaux menés auparhabitantdontenviron 30m' d'eau barrage, la carte des nappes phréa sein de l'Unesco par la Division despotable, soit 137 litres par jour. Ces tiquesestseulement en coursd'élabo sciences de l'eau. Cette compilationchilïres sonttrès théoriques :l'usage de ration. Or, ces eaux souterraines re scrupuleuse des données existantesl'eau dans le monde est en effet ex présentent souvent plus de la moitié en matière d'usage de l'eau a pour des prélèvements. Leshommespom principal but de prévenir les conflitstrêmementvarié et lesstatistiques ont pent dans des réservoirs qui ne se re possibles dansle futur,notammentaudu malà rendrecompted'une réalité nouvellent pas ou peu sans en Aloven-Orient, en /\sie centrale et entrès contrastée. Quel rapport entrel'Américain de l'Arizona arrosant son connaître l'exacte contenance. Inde pour le partagede la ressource. IL'eau douce représente 2,5 % de l'eau sur Terre> Elle est mal répartie Eau douceLes 2,5 % d'eau douce 68%se répartissent pour lesdeux tiers en glaces Glaciers, neigespolaires et pour un tiers,soit 110000 milliards de éternellesmy en eau de pluie, dont70000 milliards s'évapo merrent en permanence. Surles 40000 milliards de m\" 29,9 %restant, 20 % sont peu Eaux souterrainesaccessibles (dans lesmontagnes, notamment). Mares, humidité du sol, permafrost..L'humanité pourrait largement s'abreuver des32000 milliards de m=apparemment disponibles.En fait, très mal répartie,l'eau accessible ne représente que 12 500 milliardsde my un volume toutefoisglobalement suffisant.SOURCE : UNESCO136 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
La ressource disponible baisse Toujours plus d'eau pourEN 1995 v. ragriculture PRÉLÈVEMENT Les usages explosent PLUS DE 40 % DE La consommation de l'Industrie et L'EAU D SPON BLB DE 40 A 20 des ménages se stabilise grâce aux progrès techniques et à l'augmenta : DE 20 A 10 tion du prix de l'eau potable. Mais les usages agricoles explosent... MOINS DE 10% • AGRICULTURE 1 50D S BARRAGES >a INDUSTRIE MÉNAGES ^ -- S 19DD 1925 1950 1975 200 2025 SOURCE : UNE!EN 2025 La population croît plus vite que l'irrigation L'Irrigation est le meilleur moyen d'augmenter les rendements. L'ac croissement rapide de la population entraîne une baisse du rapport nom bre d'habitants/surfaces irriguées. O &25n E sooaA Sous la pression démographique la pénurie progresse 1950 1975 1 Ou o 2000Lorsque les prélèvements dépassent 40 % de la ressource, les spécialistes parlentde pénurie. Aujourd'hui, elle atteint le pourtour méditerranéen oriental, l'Afrique de SOURCE : UNEPl'Est et du Nord et le Moyen-Orient. Sous l'effet de la croissance démographique, lapénurie s'étendra à toute l'Asie centrale, à l'Inde et jusque dans le Nord de la Chine.La consommation évolue avec le développement ; ]5rv >r -ni\" Jil L.->, -r .1.111> Le boom du Sud-Est asiatique O o O O O \"'l o LO t*\"- o CNDans les prochaines décennies, la consommation va exploser dans le Sud-Est O^n O^r 7r-* r- CoN CoN EN KM^asiatique. Un décollage économiqueentraîne toujours en effet une haussede la consommation d'eau. CURCE : UNESCO 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 137
;>Lepoint sur... l'eauBeaucoup tropd'eaux uséessont rejetéesL'agriculture, l'industrie etl'urbanisation ontfait ejqaloserlaconsommation d'eau. Ainsi sont rejetées des quantitésastronomiques d'eaux usées qui finissent parrendrecette précieuse ressource impropre àlaconsommation.problème avec l'eau,c'estqu'elle trement dit, plus la consommation• rs'thme où l'homme la salit.ne se renouvelle pastoujours au d'eauestforte, plussaqualité risque de baisser. En quelques décennies, laDans lespaysqui n'ont pasles croissance démographique, le déve moyens de l'assainir avant de la loppement des industries et de l'irrirejeter ou, pire, de la distribuer à gation ontmultiplié lesusages de l'eau,leurshabitants, ellepeutvéhiculerde faisantexploser la demande. Une denombreuses maladieset quantité de mande qui, selon Jean Margat,produitsplus ou moinstoxiques. Au conseiller du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), se caractérise par trois phases d'évolu tion.Danslessociétés préindustrielles,ï elle stagne ou croît très faiblement; PRECIPITATIONS c'estce qui sepasse actuellementdans l'Afrique sub-saharienne, où l'eau est utilisée sur des surfaces restreintes de cidtures irriguées. En revanche, la consommation d'eau croît fortement dans lespavs en coursd'industrialisaI tion et dans ceux où l'agriculture irri uisstUmEN guée tente de répondre à une forte croissancedémographique. C'est auEVAPORATION ACTIVITES jourd'hui le casde l'Asiedu Sud-Estet HUMAINE de la Chine. La pression sur cette pré cieuse ressource ne fait donc qu'aug ILTRATION menter, même si les sociétés indus trielles développées sontentréesdans la troisième phase, celle du ralentis>LE CYCLE DE L'EAU sement de la demande grâce à l'utiliAprès évaporation, l'eau sation de techniques moins gourretombe sous forme de pluie. mandes.Concrètement, l'augmentaElle ruisselle, ou s'infiltre dans ie sol tion du nombre d'habitants provoqueet retourne à la mer. Les usages humains une demande alimentaire que seulespolluent les eaux de surface et souterraines.138 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
< DES EAUX MOURANTES Lorsque les eaux sont polluées par les nitrates ou les phosphates rejetés par l'agriculture, algues et végétaux prolifè rent et asphyxient la faune aquatique. V LES RAVAGES DE L'INDUSTRIE Ces poissons repêchés dans la rivière Tista, en Hongrie, ont été empoisonnés par des rejets industriels d'arsenic.lesculturesintensives et irriguées peu douches et utilisent plus les chasses 1900,et par 5depuis 1950. Selon les d'eau, maisaussi parceque lesréseaux procédés, il faut de 6 à 300 m' d'eauvent satisfaire. De 48 millions d'hec de distribution urbains sontpluslongs pour faire une tonne d'acier, de 80 àtares au début du XX'\" siècle, les sur et plussophistiqués, ce qui augmente 1000 m'pour une tonne de papier,de les risques de fuite. Or, plusde la moi 8 à 25 m'pour une tonne de bière, defaces irriguées ont atteint250millions tié de la population mondiale vit dé 3 à 400 m' pour une tonne de sucre.d'hectares actuellement et gaspillent sormais dans les villes, et si cette tenpar é\aporation 60 %de l'eau prélevée. Ces écarts énormes montrent bien dance à l'urbanisation tend à ralentirL'IMPACT DES PAYS EN VOIE que chaque secteur a réaliséd'impor dans les pays développés, elle se ren tants progrès techniques lui permetDE DÉVELOPPEMENT forcedans lespavs en voiede dévelop tant souvent d'être moins gourmand pement.En jXfrique et en Amérique du en eau. Des gains d'autant plus cruC'est en Asie que la croissance de la Sud tropicale,le nombre de citadinsa ciaux que l'industrie estaussigénérademande est la plus forte: la culture été multiplié parsix entre 1950 et 1990 ! trice de multiples déchets chimiques Dans le monde, il y avait 78 villes de dont des métaux lourds, très dange-du riz réclame de 2 000 à 20000 m' plusd'un million d'habitants en 1950 ; reirx pour l'emfronnement aquatique. il y en a 320 actuellement. En 2020, IgorShiklomanov estimeque lesfluxparan et parhectare. D'un côté,l'agriculture, irriguée ou non, augmente elles seront 600. d'eaux usées urbaines et industriellesses prélèvements, de l'autre elle dé Et ce n'est pas tout. Le développe du monde entier auraient été multiverse des excédents de nitrates et des ment industriel accroît les usages de l'eau. Selonlescalculs d'IgorShiklo- pliés par 20 depuis le début du siècle,pesticides qui viennent polluer les manov, du Centre national d'hydro passant de 50 milliards de m\"' àcoursd'eau et lesnappesphréatiques. logie de Saint-Pétersbourg (Russie), laAupointde rendrel'eau impropre à la I 000 milliards de m' ! i consommation mondiale des indusconsommation humaine dans de tries auraitétémultipliée par25depuisvastes régions du monde... Les\ illesfont également exploser laconsommation. D'abord parce que lescitadins premrentdesbains plusquedes 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 139
Lepoint sur... l'eauSur la piste de Atechnologiesmieux adaptéesSiles procédés pour traiter les eaux usées existeuL bienpeudepays peuvent yaccéder. C'estpourquoi leschercheurs semobilisent pour élaborer des solutionsperformantes etpeu onéreuses. Unvrai casse-tête.Comment alimenteren eau potable de se tourner vers des solutions plus ristes augmentede 5à 10%par an, lesdes métropoles tropicales en pleine légères et moins onéreuses.explosion démographique, sanstran fabricants de traitements individuels desiger surla qualitéde l'eau?Lasanté Actuellement, les pays développés possèdent lestechnologies pour obte l'eau ont de bonnes perspectives ded'un milliard et demi d'êtres hu nir de l'eau potable à partir de res croissance. Ce qui peut avoir des re sources très polluées. Dernières arri tombéeslocales positives, comme c'estmains vivantdans lesvillesdes pays vées sur le marché de la dépollution, le cas pour l'Aquakiosk, une \"armoire 1 développement dépend de la les membranes d'ultrafîltration per à eau\" un peu plus grosse qu'une réponse apportée à cette ques- pompe à essence mise au point pour hon. Un problèmeredoutable, mettent de filtrer l'eau à travers des desservir desvillages. Capable de pro duire 20 m'd'eau potable par jour, ce car installer les infrastructures poresd'environ 0,01 micromètre. Ce dispositif, fabriqué et exporté par la procédé évite les traitements chi société française Aquatechnique, com nécessaires prend du temps et miques etdébarrasse l'eau de bactéries prendun système de filtrahon composé et de kystes comme le Cryptospori- de longues fibres creuses. L'appareil demande des sommes considé dium,d'une tailleà peinesupérieureà 0,1 micromètre, et responsable de diar vaut tout de même 15 000 euros, mais srables. Premièreville française équi rhées parfois graves.pée du tout-à-l'égout, Paris a mis il a l'avantage de créer desemploisde (vingt ans, entre 1850 et 1870, pour UNE \"ARMOIRE À EAU\" DE VILLAGE maintenance pour la gestion et l'en- iconstruire son réseau - \"Le paysétait suffisamment richepour entre Mais lesusines detraitement parmem tretien, L'Inde a commencé d'en ache- (prendre des travaux énormes qui sesont déroulés au rythme de la crois branes sont encore chères. Il n'en e.xiste terquelques-uns. Pourlesvillages équi- isancede l'agglomération rappelle pés,c'est tout bénéfice :la population ,Jean-Pierre Tabuchi, de l'Agence que 80 dans le monde, dont celle de évite lesépidémies de choléra,bilhar- \ Mér\-sur-Oise pour Paris. Produisant ziose ou dysenterie, tandis quelestou- îde l'eau Seine-Normandie. Or, la ristes peuventvboireen toutesécurité. , une eau chère, elles sont donc invitesse de croissance des centres ur Le centredesvilles despavs tropicaux ) adaptées aux pays pauvres... sauf est, en général, desservi par un em-1bains des pays en voie de dévelop quand l'intérêtdes populations localespement dépasse les capacités tech rejoint celui des touristes. En effet, un brvon de réseau d'acheminement Sniquesd'aménagement des Etatsou tiers des visiteurs des pays tropicauxmunicipalités concernés, qui n'ont d'eau souvent construit sous l'ère co- )pasle premiersou pour financer des sont victimes de la \" turista \" (diarrhée loniale. Mais, en dehors des quartiers (réseaux d'adduction d'eau et d'as du voyageur) et, dans la moitié des cas,l'affection estsuffisamment gravesainissement. Pour éviter la dégra pour modifier, voire interrompre le séjour. Comme le nombre de ces ton-dation des conditions de vie et de laqualité de l'eau, il convient donc140 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
A ETENDRE LE RESEAU Gros plan Moins de la moitié d'Abidjan est raccordée au réseau LES BORNES d'alimentation en eau. FONTAINES DE OUAGADOUGOU < INSTALLER DES LATRINES Passée de 200 000 habitants à plus Elles permettent de re d'un million en moins de cinquante cueillir et de recycler ies ans, Ouagadougou, la capitale du excréments en compost. Burkina, a prouvé qu'il était pos sible de fournir l'eau potable et < ANALYSER L'EAU Au Mexique, des cher d'assurer un service d'assainisse cheurs prélèvent l'eau d'une rivière suspectée de ment à un coût raisonnable. Aujour contaminer la population. d'hui, des bornes fontaines desser vent en effet 40 % de la population.d'affaires, la seule source d'eau po rOXG Programme Solidarité eau Elles sont gérées par des particutable reste le puits:\"Si les eauxsuper (PSeau). Cependant,pourobtenirPad liers sélectionnés par la compagnieficielles sontpresque toujours polluées, hésion deshabitants, un projet dequar des eaux locale. 20 % de l'eau poles eaux souterraines, elles, sont épar tierdoit respecter l'organisation écono table sont d'autre part livrés pargnées\", indique Pierre-Frédéric Te- mique et sociale.\" Comme enterrer des camionneurs, eux aussi sélecnière-Buchot, chargé des questions des tuyauxrevienttrèscher, la solution tionnés. Côté assainissement, 57 %d'eau au Programme desNations unies le plus souvent retenue consiste à or de la population utilise des latrinespour l'environnement (PNUE). ganiser le senice des revendeurs en traditionnelles (un simple trou dans abaissant lescoûtsgrâceà lafourniture la terre couvert d'une planche), etAVANT TOUT, OBTENIR d'une eau bon marché : \"On préserveL'ADHÉSION DE LA POPULATION ainsi des emplois\", poursuit Pierre- 24 % bénéficient de latrines amélioQui n'a pas lachanced'être à proximité Marie Grondin. rées avec fosse renforcée, siège en dur, évent d'aération avec grille etd'une source doit acheter son eau à un Une autre voie préconise de creuser écran antimoustique. Seulement 7 °o de la population ne disposerevendeur, parfois trèscher.\"Lesgens un réseau sommaire alimentant des d'aucune installation. A noter quesontdonc prêts à payer, cequipermet de les autorités municipales ont eu la fontaines de quartier. Un peu plusonérechercher des solutions locales, assure reuseque lesystème de livraison d'eau, bonne idée d'associer la collectePierre-Marie Grondin, directeur de cette solution garantit une qua- —x des excréments à celle des déchets ménagers, ce qui permet d'écono miser camions et employés. Ces déchets sont compostés. En 1998, seulement un quart du centre de Ouagadougou n'était pas vidangé. Mais il reste encore beaucoup à faire. En périphérie, 75 % des habi tants ne disposent pas de latrines... 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 141
REPÈRE Le point sur... l'eau—>• lité d'eau constante, gage d'unemeilleure santé publique, notamment sous lestropiques où l'eau peutêtre un puissantvecteur de maladiesgraves. Mais cette solution est aussitrèsdépendante de l'organisationsociale: \"Les gens se demandent toujours qui va gérer la fontaine, révèlePierre-Marie Grondin. Mais régiemunicipale ou revendeur privé, nousn'avons pas de préférence. L'important,c'est queles gens voient la qualitédu service et acceptentde le payer. \"DES BIDONVILLES ALIMENTESPAR UNE TECHNIQUE MODERNE Dans les pa^•s en développement, la Une mésaventure qui illustre bien le Mais cettetechnique n'estpas bonmar plupart des quartiers urbains sont risque liéàdesim estissements lourds. ché. D'ailleurs, la Francen'a pasencore équipés de cettefaçon. Reste que des tout à fait fini de raccordertoutes les ha solutions plus sophistiquées ne sont L'assainissement des eaux usées est un pasexclues. Parexemple, Suez-Lyon bitations à une installation de traite naise des Eaux exporte son savoir- problème autrementplustechnique... faireen posant deskilomètres de ca- ment, et l'on commence juste à s'inté et onéreux. \"En France, à la sortie des resser à la dépollution des eaux pluk nalisations jusque dans des quartiers viales.\" Pour les pays en voie de égouts, les eauxsales sontgénéralement dér eloppement, pas question de se très paurres. \"L'une de nos dépolluées grâce à un double traite lancer dans une ar enture aussi lourde, grandes fiertés, assure Gérard ment bactérien, qui s'attaque à la ma financièrement et technologiquement. Mestrallet, le patron de Suez, tière organique et aux nitrates dans de grosses stations d'épuration centrali Comment alors améliorer l'environ- c'estd'avoirapportél'eau aux bi- sées, explique Jean-Pierre Tabuchi.W donvilles de La Paz ou de Buenos Aires avec une technique moderne\". Malheureusement pourle géantfran çais,l'imestissementde 6 milliardsde dollars en ^^rgentine est \Taisembla- blement perdu. En effet, la compa gnie devait récupérer son argent en 2023,maisla crisea ruiné cet espoir.CHANGER L'EAU SALÉE EN EAU POTABLE La dessalinisation de l'eau puis à provoquer sa con viron un dollar par mètre dans des zones fragiles. Ainsi, dans les îles Cana de mer est-elle une solu densation afin de la re cube. Forts de leur rente ries, l'eau dessalée per met d'augmenter les ca tion d'avenir ? La réponse à cueillir, L'autre procédé pétrolière, l'Arabie Saou pacités touristiques et cette question n'est pas donc les pressions sur les évidente. La technologie recourt à des membranes dite et les Emirats Arabes existe, mais elle est lourde, milieux naturels. En Anda onéreuse, et engendre semi-perméables à travers Unis sont les principaux parfois des effets pervers. lesquelles l'eau circule: lousie, dans la région Concrètement, Il existe acheteurs de ces technolo d'Almeria (Espagne), les deux procédés de dessali tous les éléments en sus projets de dessalinisation gies. La dessalinisation nisation. La distillation pension sont ainsi retenus, n'est pas sans risque pour vont servir à accroître les dont le sel. Malgré une consiste à porter l'eau à l'environnement dans la capacités de production_l 10 degrés dans un circuit, réduction des coûts du mesure où elle autorise de sols déjà surexploltés. fait des progrés technolo le développement ou le giques, le prix de cette maintien d'une activité méthode est encore d'en agricole ou industrielle142 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
< DES USINES DE RETRAITEMENT RÉSERVÉES AUX PAYS RICHES La dessalinisation de l'eau de mer est une solution coûteuse à laquelle seuls les pays riches peuvent recourir (ici, une usine dans le sultanat d'Oman). A LE \"BALLON D'EAU\", UNE TECHNIQUE UNIQUE AU MONDE Ce \"ballon d'eau\", qui peut atteindre une capacité de 38 000 m'permet à la Turquie de transporter de l'eau potable par mer jusqu'à l'île de Chypre. nement? En évitant de le salir... Ce l'un muni d'un écoulement vers un qui commence par ne pasdé\ erseren réservoir pour l'urine, l'autre commu ville les matières fécales et l'urine. La Barrage de gtlg nicant avec une fosse. Car l'urine est un Denjangiou solution? Installer des latrines. Elles wuhan déchet très riche. Elle contient 88 % de pemiettent de recueillir ces déchets et de leur trouver un usage profitable. l'azote,67%du phosphore et 71%du potassium desrejets humains (de 1000 Cela sonne comme une évidence, à 1400 grammes par jour). \"Il s'agit maisilfautsavoir que le coût de latrines d'une matière première parfaite pour n'estpasnégligeable :selonDavid Ste- phenson, de l'université de Witwa- A LA LONGUE MARCHE DE L'EAU de l'engrais, déclare Alberto Tejada- tersrand, à Johannesburg, \"ilvarie entre La Chine projette de creuser un canal de 100dollars, pourdeslatrines à fosses, et 1 800 km pour transférer 70 km' d'eau par Guibert, de l'Unesco. Pour les pays 1000 dollars pour des systèmes clas an d'un affluent du Yangzl jusqu'à Pékin. siques d'assainissement hydraulique Le chantier devrait commencer en 2003. pauvres, c'estdonc l'occasion deréduire RECYCLER L'URINE EN ENGRAIS pour être transformésen compost. les importations d'engrais, tout en di Dans cette perspective, lasolutionla, On peut toutefois trouvermoinscher. minuant les rejets non contrôlés.\" plus originale estcelle quiconsiste àséLAinsi, une ONG américaine distri- parerl'urine des matièresfécales. Dans Les latrines ne peuvent cependant lesvilles dépourvues de chasses d'eau,5bue aujourd'hui en Afrique une ilestainsienvisagé de collecter l'urine constituerqu'une solutionde transition,=simple planche d'acier avec un trou, par contributionvolontaire des habiiqui coûte moins d'un dollar; reste car lesrisques de pollution desnappes>alorsà organiser le service de collecte tants, en installant des urinoirs ou un) des excréments, ceux-ci étant ensuite système de séparation simple : une d'eau souterraine par les fosses sont; emmenés sur deschamps d'épandage vasque divisée en deuxcompartiments. importants.En fait, la plupartdespays en voie de développement rechignent encore à mettre l'accent sur l'assainis sement: alors quel'accès àl'eaupotable n'est pasencore une réalité,cette ques tion leur apparaîtsouventcomme une charge superflue. I 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 143
Lepoint sur... eau Mark Wiesner est un spécialiste mondial dela filtration par membrane, unetechnique pour puri fier l'eau polluée ousalée. \"C'estunedes solutions les plus efficaces pourapporterl'eau potableaux popu lations qui en manquent\", affirme ce chercheur de 46 ans. Il sV consacre de puis1988. Al'époque,lesmembranes sont considérées comme un outil de fil tration destiné auxindustries de pointe. Ce sonten effet destissus pohmèresou des céramiques percées de trous de l'ordre du micromètre qui retiennent les impuretés du liquide qui les tra verse. Liquidequi doitêtresoushaute pression pour franchir ces pores mi nuscules. Le problème, c'est que leur prixestaussi élevéque leur efficacité. \"Adapter cettetechnique à un produit aussi ordinaire et de faible valeur ajou tée que l'eau de boisson n'avait rien d'évident, remarque Mark Wiesner. Nous avons diminué demoitié l'énergie nécessaire aux pompes pour injecter l'eau à travers lesmembranes, et la pro duction à plus grande échelle faitbais serlescoûts Il estbien conscientque ses membranes restent une solution j pourpays riches :\"C'est vrai qu'ilya un filtration surcoût vis-à-vis des traitements chi miques de l'eau, reconnaît-il. Mais en frais de fonctionnement, lesmembranes sont imbattables. Il n'y a pas besoin d'acheter de produitschimiques...\" Pour Mark Wiesner, l'avenir de l'eau potable passe par les membranes, no tamment les membranes de nano-fil- tration dont les pores, de l'ordre du millièmede micromètre, sontcapables dedésaliniserl'eaudemer. 1144 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
Le voyage d'Ulysse, la ville de Troieont-ils vraiment existé ?Enquête sur la Grèce du XIP siècleavant J.-C. Les palais mycéniens - architecture et construction La guerre de Troie : techniques de combat La navigationen Méditerranée au Xlll^av.j-C Le voyage d Ulysse: mythe ou réalité ? NOUVELLE FORMULE En ventechez votre marchand de journaux Les Cahiers de Science & Vie : les racines du monde
La bioElle est une garantieLa diversité des espècespour l'hommeanimales etvégétalesn'est pas seulement néI cessaire à l'équilibre dela \"Si les abeilles disparaissaient, hommes. Qu'importe alorsl'existence l'hommen'aurait plus que quatre an de variétés sauvages dont on ne fait vie sur Terre ; elle est la nées à vivre.\" D'une manière lapi rien ? De même que pour la survie de l'être humain, les tigres du Bengale garantie pour l'homme daire, Albert Einstein a très bien ré sumé la fonction de la biodiversité. ou les ours des PvTénéesue semblentdetrouver de quoi conti De fait, sans abeilles, il n'y aurait avoiraucune importance. Oui, mais nuer d'assurer sa subsis presque plus de pollinisation des que sunienne une maladiedesplantes cultiv ées inconnue, et voilà nos agro plantes cultivées (ni sauvages), les nomes à la recherche de variétés sautance ou de fabriquer des rendements agricoles s'effondre vages naturellement résistantes pourlesmédicaments en cas de raient, et la famineferaitdes ravages. hybrider avec lesplantes domestiques. Sur Terre, toutes les espèce vivantes Qu'un écosystème perde une compoproblème. Acondition sontliées, plusou moins directement ; sante fondamentale, et c'est une terrede se donner les moyens les plantes ont besoin des abeilles quidevientaride, impropre à laculture.de la sauvegarder. pour se reproduire, qui elles-mêmes Du coup, la biodiversité n'apparaît ont besoin desplantes poursenourrir, pluscommeun luxepournostalgiques lesquelles ont besoind'eau et de bac du jardin d'Eden et visiteurs des zoo. Aux yeux des scientifiques, d'unPar Vincent Tardieu téries pour tirer leur subsistance du sol,qui ne seraitpasassez aéré sansles(Du a NEUE vers de terre. Et l'homme a besoin des nombre croissant d'industrielset pour Rio ? leshabitants despays quien détiennent plantes, donc des versde terre. la plusgrande part,ellesembleêtreun Ratifiée par 183 pays, la conven Que la viese fondesur de multiples facteur de l'équilibre de lavie surTerre et une sourcede richesses qu'ilfauten tion de la Biodiversité est entrée interactions, ce n'est pas une décou tretenir comme un précieux garde- verterécente. Maisce que commence mangerde l'humanité, ainsiqu'un in en vigueur le 29 décembre 1993. à mieuxcomprendrel'humanité, c'est sondable réservoir de gènes et de mo Depuis, le protocole de Cartagène, l'importancede la variété desespèces lécules thérapeutiques. D'où l'idéei visant à réduire les risques de - la biodiversité. On a pu croire un qu'il faut en mesurer l'état de santé, dissémination des OGM, a été tempsqu'il suffisait de disposer d'une étudierlesmenacesqui pèsentsur elle adopté en janvier 2000. Aucune variétéunique de pomme de terre, de avancée, en revanche, pour les maïs, de riz ou de blé à haut rende et inventer des solutions durables, i forêts, malgré une déclaration ment pour assurerla subsistance des de principes à Rio et plus de cent actions proposées, mais\^sans moyen pour les appliquer,146 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
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REPÈRE Le point sur... la biodh ersité US 11000 especessauvages sont aujourd'hui Malgré un inventaire encoremenacées1^ incompleb cela ne fait pasde doute que la flore etla faune de la planète sap- sau\'ages de planteset d'animauxsont révélait que_leur surface mondiale recensées par l'Union mondialepour étaitbien plusmodeste qu'on ne le pré paUVnSSent à un r^ilime Unature, et pamil elles, 11 046 sont tendait : elle ne dépasse pasla moitiéf soutenu Premières rnenacées. Atals qu'en est-il des milliers de celle de la France, soit 284 300 kmhvi.se^es, -l1es espe^ces sau- d'autres, naturelles ou domestiques, Et déjà, plusieurs instituts de re ou inconnues? Un flou in- cherche internationaux s'alarment carvages, mais les autres ne quiétant règne sur l'état de la biodi- 1G % d'entre eux auraient subi une désontpas épargnées. \ersité mondiale. L'inventaire des gradation irréversible et 30 % de- \Taientpérir au cours des dix à vingt jos auxnaturelsdu globen'en finitpas prochaines années.Or, moinsde 0,5% des mers est actuellement protégé, de commencer. Et il y a urgence... contreprèsde 6 %desterres émergées.C'est désormais une certitude : il Prenons les océans. Leurs richesses Du côté desespèces domestiques, ce n'est guère mieux : l'agriculture inn'existe plussurTerre de havTe de paix sont fort mal inventoriées alors mêmeécologique. Derniers vestiges de notre qu'ils sont pillés et pollués sans ver tensive en a réduit considérablementplanète originelle, lesforêts anciennes gogne. C'est le cas des récifs coral le nombre. Un seul exemple, en Chine : près de 2000 variétés de rizvù'ent aujourd'hui sous la menace liens, véritables oasis d'espèces et ont été abandonnées en trente ans. Ipermanente des prédations hu sourcede revenus pour desmillions demaines. Au total, sur 13 à 14 millions petitspêcheurs.L'Atlas mondialdesréd'espèces connues, 18276 espèces cifs coralliens, publiéil ya justeun an.Les écosystèmes les plus riches sont les plus exposés < 25 sanctuaires naturels en danger Les 25 régions les plus menacées {ou \"hotspots\"), couvrant 1,4 % de la superfi cie des terres émergées, sont aussi les plus riches : elles abritent 44 % des espèces mondiales de plantes à fleurs et 35 % des mammifères. Les aires protégées progressent (en raillions de.km?) I RÉGIONS LES PLUS MENACÉES <4 Sources : \"Nature\", 24 février zaoo - unep, 200 1148 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
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