La destruction des grands massifs forestiers s'IntensifieV Les plantes < Les plantationstropicales menacees ne compensentPlus de 5 600 espèces végé pasjes pertestales sauvages sont mena Le^Tcfrêts couvrentcées d'extinction, principalement dans les pays tropi '4 des terres émer-caux (voir ci-dessous). Maisseuls 4 % des 270 000 espè 'gées. Sous les troces connues de plantes ont piques, 1,42 millionété étudiés, le nombre réel de km' a disparudes espèces en danger estdonc assurément plus élevé. entre 1990 et 2000 (contre 1,36 million de km' dans les années 80). A l'Inver se, les forêts boréales et tempérées ont gagné 170000 km' ces dix dernières a'nnées, surtout par plantations. I REDUCTON NETTE DE 0,5 ' DES TERRES FORESTIÈRES PAR AN I AUGMENTATION NETTE DE 0,5 < DES TERRES FORESTIÈRES PAR AN SURFACE DE TERRES FORESTIÈRES INCHANGÉEPAYS NOMBRE 1 < Répartition < La respon sabilité deMalaisie : 681 des forêts i'industrie 384Indonésie 338 originelles Les coupes 280 IndustriellesBrésil 269 Les forêts pri Coupes 244 menacent surSri Lanka 218 Rus^, Brésil, maires abritent industrielles 215 Canada. tout les masPérou du monde la moitié des sifs d'Ama 116 zonie, d'AfriqueInde 113 espèces vivan centrale et tes. Au total, 83 % des forêtsChine i 96 elles ne repré sentent plus d'AmériqueTanzanie qu'1/5 du man du Nord.Nouvelle-Calédonie teau feuillu ori ginel de la Terre.françaiseColombieJamaïque SOURCES : UICN-WRI-FAO, 2001Perte des niches et élevages sélectifs déciment la faune 9,2% 1183 V Les Etats-Unis Très mei V Les especes sauvages en tête de liste acés Deux pays occidentaux Plus de 5 360 espèces sauvages (Etats-Unis et Australie)12,2 sont en danger d'extinction, comptent le plus d'espèDisparus en particulier les oiseaux, dont ces menacées, du fait de la les habitats disparaissent destruction des habitats 17,3 sauvages, de la surpêche etVtllnérab de l'agriculture intensive. 21 Etats-unis 829 Statut in tonniiALes espèces Australie 484 domestiques Indonésie 379 Brésil 270 Elles subissent 257 Mexique 230 aussi une perte Afrique du sud de diversité. Chine 218 Inde 215 Portugal 116 Espagne 113 France 96;: Italie 93 souROEs ; ulCN - FAD. zaaa 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 149
•Le point sur... la biodiversitéLe problème commence avecm la déforestatlonEn menant une défores- Aucoursdescinq cents derniers mil tation soumoise sur la lionsd'années,laTerrea connu cinq \agues d'extinctions massives et naplanète par un morcel turellesd'espècesqui ont chaque foislement des massifs natu passablement recomposé lespavsages et la viesurTerre,Mais jamais la plarels, les hommes rédui nète n'avait connu prédateur aussisent la biodiversité com redoutableque l'homme. Lesmovensme peau de chagrin, techniques etles besoins nés, en partie, de la Banque mondiale) environ mille de l'augmentation démographique, fois supérieurà ce qu'ilétaitavantle dé^u risque de s'exposer au ont en effet considérablement accélérémanque de ressources et amplifiél'érosionde labiodis ersité. veloppement dessociétés humaines... Un seul chiflre : le taux d'extinction des _ Cette pressiondes.hommes s'exerceou^e fragiliser celles-ci. tousazimuts à la surface de la planète: espèces serait (selon le biologiste Tlro- mas Lovejoy, conseillerdu président forêts, steppes, océans, zones hu mides... Mais c'est encore dans les dernières forêts sauvages du globe PHOTOSYNTHÈSE qu'elle fait le plus de dégâts. Car, comme le montre le World Resources Institute (WRI) dans une étude pu bliée en 1997, celles qu'il nomme \"the lastfrontier forests\" abritent plus de la moitié des espècesvégétales et REPRODUCTION animalessur Terre, ainsi que quelque ES VÉGÉTAUX RrPOLUNISATION 50 millions d'êtres humains. Des fo mV^NTES rêts qui stockent aussi une quantité prodigieuse de CO; (433 milliards Carnivore de tonnes métriques) : en cas de dis PREDATIOm parition, ce gazcarbonique regagne raitl'atmosphèreet aggraverait l'effet Herbivore de serre... Alais attention, déforesta->LE CYCLE CLAGE DES DE- tion ne veutpasdiredestructiontotaleDE LA ORGANIQUES de la forêt. La menace estplussubtile: dès lors que des compagnies foresBIOSPHÈRE PAR LES MICRO-OR tièresou l'Etat ouvrentdespistes pour GANISMES DU SOL exploiter les espaces boisés, les poTirant leur subsis pulationslocaless'engouffrentdans latance du sol et de latransformation du CO2 ensucres par photosynthèse, lesvégétaux nourrissent des herbivoresqui sont des proies pour les carnivores. brèche, établissent des campements.Un cycle fragilisé par les activités humaines.150 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
< UN HABnAT BOULEVERSÉ Coupes et constructions de pistes transforment la forêt de Bornéo en mo saïques où la faune ne peut survivre. puis des villages, défrichent et tra •1^ la mise en eau et le suivid'un grou cent deschemins, puis pénètrent plus pement d'écologues et de zoologistes m.:^ .... français, aux premières novades des loin en forêt... Cette colonisation en animauxne sachant ni nagerni voler \" *1\"\" toile d'araignée n'engendre pas tou a succédé une recolonisation des îlots joursla disparition pure et simple du .v.% - massif forestier, mais le fragmente. ainsiformés. Or, certains\"profiteurs\" Et c'est tout le problème. i^-rw se sont concentrés sur ces vestiges éclatés de la grande forêt, aux res Ce processus de morcellement in tionnelle entre le nombre des es quiète particulièrement leschercheurs sources limitées : telle chauve-souris qui redoutent des extinctions d'ani pèces et la taille d'une aire donnée : maux et de plantes indigènes en cas capabled'allerchercher sapitance au cade, que ce soitpar la perted'habitats si cette dernière se réduit à moins de loin, tel rongeur au régime alimen et d'espace,par lesperturbationsdues taire très diversifié, tel oiseau adapté 10%de sasuperficieinitiale, la moi aux berges ou certains prédateurs au s ent, la chute bmtale de l'humidité tié des espècesprésentesseradétruite comme les serpents. D'autres resca ou promise à une disparition pro pés, eux, ont réussià migrerversdes; et l'expositionviolenteau soleil,voire chaine. Théorique, cette relation es portionsde forêt continue.l par l'ins'asiond'espèces exotiques,de pèce-habitat a reçu, sur le terrain,; chasseurs et autres prédateurs. plus d'une confirmation. En 1998, LE RÈGNE DES \"PROFITEURS\"JLA MOITIÉ DES ESPÈCES DÉTRUITE deux chercheurs de l'université de Le résultat? Sept ans après, ni lasEn outre, ce \"mitage'\" desespaces sau- Géorgie ont par exemple démontré structure forestière ni sa biodiversité; vages pourrait conduire à un \"étran- l'existence d'un \"étranglement gé: glement génétique\", les espèces pré- nétique\", grâce à une étude sur la ne sont équivalentes à celles d'orii sentes dans cesmosaïques naturelles ne parenté de l'arbre Symphonia globu- gine. De nouveaux cortèges de po; disposantplus d'une population suffi- lifera dans les fragments d'une forêt pulationsanimaleset végétales ont vu1santé pour assurer un brassage géné- du Costa Rica : 77 % des jeunes le jour, réduisant globalement la dij tique satisfaisant entre indi\àdus. pousses de cet arbre provenaient seu versité des espèces et, bien sûr, la5 Lesbiologistes RobertMacArthuret taille des populations. lement de deux individus adultesî Edward O. Wilson ont même établi, Même obsemation dans les réserves poussant danslespâturages alentour!: dansles années 60, une règlepropor Si l'impact de ce morcellement des forestières tropicalesdu Queensland, en Australie, où l'équipe du Tropical paysages surla biodiversité estparfois difficile à mesurer,lorsqu'ilestétudié Forest Research Center d'Atherton a sur le long terme, il tend toujoursà une érosion de la richesse en espèces. observé que les coups de cisailles vio C'est le cas, en Guyane française, lents du vent qui s'abattent sur les espaces dénudés contribuent à per des 310 km- de forêt du Sinnaman- turber la cime et la strate immédia noyés, entre 1994 et 1995, parle bar rage hvdroélectrique EDF de Petit- tement inférieure des zones étudiées. Saut. D'après les études préalables à Cela a favorisé la colonisation massive de plantes grimpantes, de lianes, de rotins, de ronce et de \"mauvaises her bes\" exotiques. En chaîne, cette nou velle structure et composition floris- tique a bouleversé la composition et la distribution des communautés de petits mammifères. Il ne reste qu'à sa voir comment résister à l'irrésistible grignotagedu monde naturel. I 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 151
REPÈRES >Lepoint sur... la biodiversité Les na uralistes , - V, mènent la lutte sur trois fronts Détruits, fragmentés, La connaissancen'est plusseulement pollués :des écosys un enjeu écologique. Elleestaussi un i défi économique. Car nous détrui tèmes entiers n'offrent sons\"en aveugle\", en ignorantla vaplus aujourd'hui le gîte ni leur de ce que nous supprimons. Les évaluationsdu nombre d'espèces sur le couvert à des milliers Terre sont en effet toujours aussid'espèces animales et vé vagues : 13ou 14millions selonlesesgétales. L'homme compris. timations les plus hautes ; 4 à 6 mil lionsd'aprèslesrécentstravaux d'unePour conserver ce qui peut équipeinternationale debiologistes...encore l'être, la science en En fait, seulement 1,4 million d'entre ellesont jusqu'ici été décrites!^^ est réduite aujourd'hui à Pour stratégique qu'elle soit, cette de Johannesburg avec l'appui de l'Union mondiale pour la nature•V1 sauver les meubles. course à l'information semble déses (UICN). L'objectif? Mieux connaître l'état des espècesd'amphibiens d'ici à.F Avec comme stratégie pérée : lesdestructions vontbien plus la fin de cette année ; puis celui des vite que lescampagnes d'inventaire de reptiles, desmollusques d'eau douce, des requins et des raies avant 2004;- celle des trois C : connais la biodis'ersité, et les spécialistes ca enfin celui des poissonsd'eau douce d'ici à 2005. Les plantes, les invertésance, conservation ex situ, pables d'identifier et de classerleses brés et les organismes marins sui pèces sont devenus aussi rares que vront. Mais décrire la diversité biolo- et commercialisation. leurs objetsd'études. C'est pourquoi lesnaturalistes attendentbeaucoupde la vaste \"Initiative taxonomique mon diale\", que devrait lancer le sommet^^ÉSgros plan! LES JARDINS ARBORES DE SUMATRA Ni jardin domestique, ni au Costa Rica, au Brésil, en pour les paysans, d'asseoir sieurs millions d'hectares sylve échevelée : les agro- un droit de propriété sur forêts sont un subtil ma Tanzanie et au Cameroun. des \"zones cultivées\", dans le monde et complè riage des deux, une asso Mais c'est encore en Asie transmissible de généra tent, en général, des cul ciation de plantes et d'ar tion en génération. Elles tures céréalières. En Indo du Sud-Est que l'on trouve représentent une façon nésie, ces agroforêts re bres utiles. Fruit d'une les plus belles agroforêts d'exploiter la forêt sans présentent par exemple conception ancestrale, la détruire qui mériterait 80 % de la production de d'un investissement et du monde. Celles de Suma de se développer. caoutchouc (2®producteur tra, en Indonésie, domi Parfois liées à une indus mondial), 80 % de la résine d'une prévision à long terme par les paysans, ces nées par les hévéas, les trie artisanale ou à un com damar commercialisée jardins arborés sont desti fruitiers, les arbres à bois, à rotins ou à résine, four merce, ces parcelles agro (utilisée pour la peinture) nés à subvenir à leurs be nissent jusqu'à 80 % du re forestières couvrent plu soins. lis existent en Chine, venu villageois. Elles sont et environ 95 % des fruits aussi un excellent moyen. et des noix vendus, tels152 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
f A NOUVEAUX SINGESA SAUVEE PAR SES VERTUS THERAPEUTIQUES Les campagnesLa propriété anti-inflammatoire de cette gorgone calédonienne garantit sa survie. d'inventaires gique ne suffitpas.Ilfautencore com tion des récifs ?Aterme, ilspourraient permettent de prendre quelles sont les interactions entre espèces. C'est par exemple ce constituer des indicateurs de cette découvrir de nou que tente de faire l'Institut de re cherche pour le développement érosion de la diversité corallienne. velles espèces. Ici, (IRD) en étudiant le rôle des colonies deux singes Calli- La conservation, elle aussi, est bactériennes dans les récifs coralliens. cebus d'Amazonie confrontée aux dégradations galo brésilienne, dé Dans quelle mesure ces micro-orga- pantes. Réserves pillées ou trop couverts en 2002.I nismes sont-ils associés à la dégrada étroites (voir encadré page 155), es pècesprotégées chassées, sanctuaires V FORETS OU naturels pollués... Lorsquela sau—>• PLANTATIONS ? Les agroforêts indonésiennes mêlent arbres sauvages et utiles (ici, des kapo- kiers) avec des céréales.: que le durian, le langsat ou arbres. \" Source vivrière eti la muscade. \"A Sumatra, té- monétaire, les agroforêts ofi moigne i'ethnobotaniste frent ainsi un service écoio-: Geneviève Miction (IRD), les: agroforêts à damar (Shorea gique Immense, en maintei javanica) présentent des ca- nant un couvert végétal et: ractéristiques structurales un habitat pour la faune sau vage. Ainsi, à Sumatra 50 %; et fonctionnelles proches des plantes, 60 % des oi seaux, la plupart des mam; des forêts primaires avec, mifères et près de 100 %! notamment, la cime des\ arbres à 40 m de haut, un de la faune du sol des forêtsl sous-bols clair et une régé-' nération naturelle des naturelles se retrouvent aussi dans les agroforêts. 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 153
REPÈRE ; •Le point sur... la biodKersité—> vegarde des habitats n'est plus V DES CHAPEAUX DE PALME CONTRE LE DEBOISEMENTgarantie,lesbiologistes apprennent L'artisanat (ici, au Vietnam) peut aider les 50 millions d'habitantsà protéger lesespèces sans eux,grâce des forêts à vivre sans devoir défricher leurs futaies.à la conservation exsitu.\"1/m s'agitpasderemplacer les espèces sauvages. /prés'iennent les fondateurs britan A NOIXniques de la Banque de graines du ÉCOLOGIQUESmillénaire, qui entendent conserver L' \"extractivisme\"10 % de la flore mondiale à l'horizon brésilien consiste2010, mais de constituer une sauve à planter, cueillirgarde d'urgence face aux pertes ra et préserverpides de la biodiversité. \" Ces techniquesconcernent encore, pour l'es les arbres utilessentiel, le règne végétal : environ d'Amazonie (ici,6 millionsd'exemplaires des princi la noix du Para).pales cultures sont aujourd'huiconservés dans différents équipe lectionsactuelles, la fameuseBanque rares,seules26 atteignent une popuments, le plus souvent sous forme de grainesdu millénaire,créée par le lation prometteuse. Pour améliorerde graines maintenues à basse tem Royal Botanic Gardens du Kew, leur leur capacitéà conserverla faune saupérature dans des chambres froides, vage, les zoosse sont lancés avec dif est entièrement consacrée dans le sud férents instituts dansdesprogrammesde + 4 °C à - 130 °C, et à un taux ambitieux de reproduction (avec de Londres : elleenfermedéjàplusded'humidité de 30 % au maximum. 250 millions de graines de presque conservation et transfert d'embrvons). 5 000 espèces, surtout des régions 11 reste que cette stratégie ne sèches. En plus, quelque 1 500 jar La réintroduction en milieu naturel marchepasà touslescoups nià très dins botaniques conservent environ 35000 espèces,qui représentent près de cette faune captive et de ces végé grande échelle : il n'est pas tou taux placés sous cloche dépendra de jours possible d'assurer la ré de 15 % de la flore mondiale. la dégradationdes habitatsnaturels... génération de la plante en Du côté de la faune sauvage, les Reste le troisième G de lashratégie de tière ni la viabilité à long terme sauvegarde dela biodiversité :la com desgraines, et touslesorganismes zoos dans le monde renferment en ne peuvent être conservés ainsi. mercialisation. Ou comment tirer du viron 500000 mammifères, oiseaux,L'AVENIR DES ESPÈCES CONSER profitdes ressources vivantes sanslesVÉES EX S/rU RESTE INCERTAIN reptiles et amphibiens, auxquels s'ajoutent des milliers d'espèces ma détruire. Telle est, en dernier ressort,En outre, de nombreuses espèces rines gardées en aquarium. Mais, là la carte sur laquelle misent aujourne fournissent aucune graine-lorsque la plante se reproduit de encore, les difficultés à maintenir une d'hui certains naturalistes. Si \"consermanière végétative - ou ne supportent pasun tel traitement.C'est le cas population viableen captivité persis ver\"était le fruit d'une vision utopistedu cacao,de l'hévéa,despalmiers, de tent. Sur 274 espèces de mammifères - la nature \"patrimoine de l'huma-la plupart des tubercules et de fruitiers tropicaux. Dans ce cas,les chercheurs privilégient une conservation en pleinchamp [insitu),qui permet à la plante d'acquérir, au fildesgénérations, des movens d'adaptation et de défense à l'égard des maladies et des prédateurs. Quant aux semences des plantessauvages, parents pauvres des col-154 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
JEN .OEBATJ: LA TAILLE DES AIRES PROTÉGÉES nité\" -, valoriser durablement est la un droitde propriétésur cesressources Dans quel espace minimal les naturellesaux pays qui les abritent et populations animales et végé conception d'un pragmatisme leur légitimité à en tireravantage sous tales peuvent-elles se maintenir contraint. Désormais, le concept est diverses formes : compensations mo durablement ? Voilà, en résumé, sur toutes les lèvres. On ne projette nétaires, échantillons des matières la principale question que les plusque de valoriser desressources na prélevées, participationou formation experts de la biodiversité ont à résoudre. Un vrai casse-tête I turelles de toutes sortes et de toutes de chercheurs nationaux, transfert de Aujourd'hui, la création de vas matériels et de savoir-faire biotech tes \"aires protégées\" d'un seul tailles : fruits, graines, résine, bois, bloc est en effet remise en parfum, pour \ endre et consommer, nologiques, part des bénéfices issus cause. Parce qu'elles sont sou paysages ou animaux pourle tourisme, vent dégradées par les popula molécules diverses pour l'industrie de l'utilisation de ces ressources... tions riveraines, bien des ges des biotechnologies et des cosmé tionnaires sont tentés de met tiques, etc. Valoriser, au risque de se LE DROIT DES PEUPLES BUTE tre en place des microréserves. Mieux acceptées socialement, brûler les ailes. Car les intérêts sont im SUR LES INTÉRÊTS FINANCIERS elles conviennent mal à certains menses : le Programmedes Nations- Obtenuesauxforceps, ces\"lignesdi uniespour le développementésalue à rectrices\", qui doivent encore être organismes qui ont besoin d'un quelque 6 milliards de dollards la adoptées àJohannesburg, restenttou vaste territoire pour se nourrir somme que les paysdu Sud des'raient tefois \"volontaires \". Des régimes ju et se reproduire. En outre, le obtenir sil'industrie pharmaceutique ridiques particuliers protégeant les nombre d'espèces ne suffit pas leur reversait ne serait-ce que 20%des à garantir une biodiversité de connaissances traditionnelles des qualité. Face à cette tendance droits de vente et les semenciers 2 % au morceilement des aires pro peuples indigènes sont par ailleurs tégées, de nombreux écolo des revenus issus de la \ ente des pro- en débat. Et, comme l'a regretté à gistes plaident pour une ap proche très différente, dans la|duits dérivés de leurs ressources na- La Haye, en avril, Man' Fosi, du mi quelle la taille des réserves doit être adaptée au fonctionneI truelles et des savoirs traditionnels... nistère de FEm ironnement came ment de l'écosystème qu'on veut protéger. Un joli comproI Autantdireque les négociations in- rounais, \"cet accordne contribuepas mis : le projet de corridor biolo à orienterl'argent vers la conservation gique méso-américain (en Amé ternationales sont féroces. A La Haye, des ressources\". Ce qui est pourtant rique centrale) formé de petites l'objectif affiché des responsables ded réserves reliées entre elles. la Convention de la biodiversité... i Avec un sanctuaire Inviolable,§en avril demier, lesreprésentantsdes des zones tampons, des corris états se sont mis d'accord sur \"des dors permettant des migrations animales, et une zone d'activialignes directrices\" qui reconnaissent tés durables liées à la forêt. Le projet de corridor biologique Grande réserve —j:s,Zenes tampons zone- corridors ,''sanct)jaii;ié d'aéJttiivvirttééSs' y durabjesl 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 155
ItEPÈI •Lepoint sur... labiodiversité Exploiter la forêt sans la détruire, telestle eredo de Marina Silva. Son eombat aux eôtés des producteurs delatexaabouti àlacréation ; ^ de réserves autogérées. Sa vie commence comme une lé- j gende. A 14ans, Marina Silva est en core illettrée et vit, avec sa famille, de la récolte du latex,dans l'Etat de l'Acre, au Brésil. A 16 ans, elle découvre la ! lutte syndicale. Depuis, rien n'a pu j arrêter son combat pour ladéfense du | droit des peuples amazoniens. Pas | même l'assassinat, en 1988,de Chico ! Mendes, le leader syndical des serin- i gueiros (collecteurs de latex), au côté duquel ellea menédepuis lesannées 80 un mouN'ement pacifique de résistance à la déforestation et à l'expulsion des \ communautés forestières. Pourtant, \"au i début, nous ne connaissions pas la si- ) gnification du terme 'écologie'. Nous ! luttions pourlasunne. Peu à peu,nous 1 avons pris conscience que notre mou- vement défendait aussi une certaine relation avec la nature.\" Ce combat a été couronné par la création des \"ré- • serves extractivistes\" gérées parlespo- , pulationsautochtones. Elue au Sénat ' mazonie brésilienen 1994,Marinapropose, dès 1995, un projetde loipour régulerl'ac- , cès aux ressources génétiqueslocales, empêcher la biopiraterieet donner un pouvoir de contrôle aux populations conservatrices de la biodiversité. Ce ; modèle inspire déjà d'autres pays d'.Vmérique latine. La \"madone des ^ seringueiros\" jouedésormais de sa re connaissance internationale pour pro- tégerlesforêts tropicales. I Sylvia Bahri î156 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
•s. -mvà û%%j ecouvjB ectio Fred, Jamy et Sabîne t'emmènent vers des sites insolites et extraordinairesè bord de leur camion laboratoire pour te faire découvrir le monde qui nous entoureLE MONDE ANIMAL 2 -flpSSSU' L'HISTOIRE DE FRANCE ÎM€ steme châteaijxfdrts châteaux de la Loire• Entte chiens ef loubs • Les'félins'^- etoiies cometes asteroi •VR.atis's'éveiirè umieres • Les primates • Les rabaces^^t Les crocodiles,.' • Le cerveau • Les déserts La mémoire Les oasis Les dauphins L'œil Les volcans• Les abeilles • Le sang • L'Etna• Les fourmisEeALEMEWTOlÏROÏlÏBLES EW DVD.•;//--/r,Çhaqùe DVD comprend :4- émfssjons/.ûne lecture par thème, '' * 7~^z ^ — fdes blbliographiés/ des liens Internet. éditions
CommeÇàYT^^La surveillancede la Terre ^l lue soixantaine de satellites ^-,dédiés à i'obseix ation de la -I.'ydérre siirx oient aujourd'huinotre planète, l-enr mission ;snr\ eiller les eontinents,les océans et ratmosphère.\li anges gardiens, ini gen-dannes spatiairx, ils détectent les niairx pour aiderriiomine à inieirx les guérir.Par Valérie GreffozLe satelliteewopeen -.nwsat lancé en mars2002, est le surveillant de \"la planète le plus complet 'jamais placé en orbite.158 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
I^ans la nuit du _S fc\ric'r an 1 mars dernier, 10 000 scienti fiques enr()|)éens ont croisé les doi<;fs.-Vnrr/ie î de\ ait placersur or bite le ]rlns gros satellite jamais dédié à la snrseillance de I cns i- ronnenient. l Orcolosse de S t, Zs ni de haut et 10m de large,emportant à son bord dix instruments scicnti- tK|nesde liante jirécision. Mission réussie : après qiiin/e ans de mise an point, Knvisal. fleuron de l'I '.sa, rAgence sjratiale enro|)éenne,soie anjonrd lmi à SOO km an-dessns de nos têtes. Fendant cinq ans - sa durée de \ ie estimée -, il son cillera ratmosplière, lesocéans et lesconti nents, en balaxant tons les trois jours la surface du globe, (iont de l opération : 2,3 milliards d enros. L'EUROPE EN ORBITE J'anisnt \a snixre résolution dn troll de la concbe d (i/one, mesurer les \ariations dn nis ean de la mer, traquer la prolifération dn jibslo- planeton dans les océans, on con trôler la to])ogra])lne des calottes glaciaires, Ala fois ange gardien et gendarme spatial de la planète, il pourra rcqxrer des ]iétroliersdéga- /ant elandestinenient en ]jleine mer. Il dexrait même localiser les sources industrielles de ga/ ])ol- Inants, coniine le diowde de soufre, cpii eontrihne aux jilnies acides, on le dioxxde de carbone, ])rinei|)al facteur dn réchauffement clima tique. Il |)erniettra ainsi de eontréi- lérà distance leres'^cct des grands traités intematioiianx, tels que les accords de Kvoto sur les émissions de gaz à effet de serre. Four José Actiache, directeur des pro grammesd'obsenation de la lénc à l'Itsa, \" KmisatdraineraàVEumpe une vraie légitimité scientifique dans le domaine de Venvironne- ment, et, de fait, un poids poli-^2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 159
Comment ca marche—>• tique face aux Etats-Unis. Déjà,en mars, la f^asa avait annoncé unnouvel épisode du phénomène climatiqueEl Nina dansl'océan Pacifique ;grâce aux mesures d'Envisat, nousavons pu contestercette information\". Que de chemin parcourudepuislelancement, en 1960, du premier satellite météorologique américain,Tiros, parlaNOAA (National Oceanicand Atmospheric Administration). Le Densitégrand public découvrait la Terre\ire de NO: (10'- mol/cm')de l'espaceet pouvaitenfinvisualiserle déplacementdesnuages sur toutleglobe. Les Européensy eurent droit Cette mappemonde montre la concentration dans l'atmosphère du dioxyde d'azote (NOj),en 1977 avec le premier Météosat, un polluant émanant notamment des automobiles. Elle provient de l'instrument ATMOSempuis, en 1985, le monde entier fut barqué à plusieurs reprises, entre 1985 et 1994, à bord de la navette spatiale américaine.frappé par la première image du Ce spectrométre analyse la lumière solaire réfléchie et diffusée par l'atmosphère dans l'in\"trou\" dans la couche d'ozone déli- frarouge, dont les ondes, fortement absorbées par le NO2, trahissent sa présence.vTée par le satellite Nimbus-7 de laNOAA, à la suitede mesures enregistrées au sol. Une image quiaccéléra lasignature, en 1987, du protocole deMontréal limitant la production etl'utilisation desCFC, principaux responsables deladestmction del'ozone.Lessatellites s'attaquèrent ensuiteàl'océanographie avec Seasat, premiersatellite civil équipé d'un radar capable demesurer le niveau moven des Rayon des gouttes en micromètresmers,lancéparla Nasaen 1978. Maisc'est Topex-Poséidon, en 1992, quipermitle plus grand bond en avantdans la connaissance des océans. L'instrument français Polder, embarqué sur le satellite ADEOS,a permis d'estimer la tailleFruit d'une collaboration franco- des gouttes d'eau dans les nuages entre mars et mai 1997, en mesurant la polarisation de laaméricaine Gnes-Nasa, une première lumière réfléchie par ces gouttes. Les plus grosses (en bleu) sont au-dessus des océans, etdansle domaine.spatial, il réalisa —v les plus petites (en rouge) au-dessus des zones polluées par l'industrie et la culture sur brûlis.Fraction du rayonnement solaire Ces cartes montrent le déplacement rapide des aérosols (poussières et pollution) au-dessusIntercepté par les aérosols des continents (en rouge, les zones de fortes concentrations). Elles ont été obtenues à l'aide de Polder, qui repère les particules dans l'air grâce à leur capacité à polariser la lumière, c'est- à-dire à orienter le champ électromagnétique des ondes lumineuses qu'elles réfléchissent.160 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
fi - Le trou de la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique, tel qu'il était ie 6 sep tembre 2000, au maximum de son éten due, apparaît en bleu sur cette image en bleu foncé. Pour détecter les molécules d'ozone (O3) de la haute atmosphère, le spectromètre TOMS de la Nasa, embarqué à bord du satellite Earth Probe, analyse la lumière du Soleil diffusée et réfléchie par l'atmosphère terrestre dans l'ultraviolet, fréquence lumineuse absorbée par l'ozone, et qui révèle sa présence.2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 161
Comment ca marche lamesure fine delatopographie de £ surface des mers. L'un de ses initia M < SUIVRE L'AVAIMCEE teurs,Jean-Louis Fellous, aujourd'hui DES FEUX DE FORÊT directeurdes recherches océaniques à rifremer (Institut français de re En 1997, les feux de forêt qui ont ravagé cherche pourl'exploitation de la mer) Asie du Sud-Est ont été suivis par le sa se souvient : \"Quand jesuis arrivéau tellite européen ERS-2, lancé en 1995. Cnes, en 1982, on m'a demandé de di À son bord, le radiomètre Infrarouge riger un projet desatellite capabledeto- ATSR-2 détecte de nuit, en l'absence de pographier l'océan à quelques centi rayonnement solaire réfléchi par le sol, mètres près, pour en déduire les cou les sources de chaleur qui correspon rants marins, l'ai pensé que c'était dent aux zones en feu (en jaune). Les impossible. A l'époque, on nedisposait flammes émettent en effet un rayonne que de données éparses relevées par ment infrarouge caractéristique de leur température. Cette image montre le des bateaux au hasard de leurs routes Sud-Ouest du Kalimantan, en Indonésie. Les données d'ATSR-2 permettent à ou lors de rares campagnes scienti l'Agence spatiale européenne d'établir, fiques. Avec Topex-Poséidon, nous chaque mois, un atlas mondial des feux. avonspu mesurer leniveau moyen des mers avec uneprécision de2 cm,etdres ser, tous les dix jours, la carte mon diale des courants marins et de leurs va riations!\"Cet atout a permisà Topex- Poséidon, en 1997, de détecter en surface, avantlescapteurs de tempé rature,lespremiers signes d'El Nino, quisemanifeste parun courantchaud dans l'océan Pacifique. Son succes seur, ]ason, qui poursuit la collabora tion entre le Cnes et la Nasa, s'est en volé dans les airs en décembre 2001. LA CAPACITÉ DE VOIR À TRAVERS LES NUAGES, JOUR ET NUIT Aujourd'hui, aux côtés de Jason et d'Envisat, une soixantaine d'autres satellites dédiés à lamétéorologie età l'obsen afion de la Terre sun'olentla planète.Parleur couverture, leur pré cision,et leur capacitéd'obsen-ation conhnue, ils constituent le seul moven d'étudier les relations atmosphère- continents-océans dans leur globa lité.C'està cettecondition que pourra êtreprécisément évalué le réchauffe ment de la planète. Maislessatellites permettent aussi de sun eillerplus fi nement, à l'échelle locale ou régio nale, les dégradations causées par l'homme à son environnement. —>•162 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
TERRE < OBSERVER LE DÉPLACEMENT DES DUNES Ci-contre, une vue de détail de l'un des plus grands parc nationaux d'Afrique, le parc Namib-Naukiuft, une réserve naturelle située dans le désert de Namibie. On y voit le contour des dunes de sable les plus élevées au monde. Façonnées par les vents côtiers venant de l'Atlantique, certaines atteignent 300 mètres de haut. L'image a été prise en décembre 2000 par l'imageur américain Landsat-7, lancé en 1999, dont la résolution au sol peut atteindre 15 mètres. 0 PRÉVENIR LA DÉSERTIFICATION Ces deux Images de la même partie du Sahel montrent la différence du couvert végé tal (en vert) entre la saison sèche (en haut, le 30 janvier 1999) et la saison des pluies (en bas, le 17 octobre 1999). Elles ont été prises par l'outil Végétation installé sur le sa tellite français Spot, qui détecte la présence d'herbacés en infrarouge. Les images ont montré que la saison 1999 avait été plus favorable que la précédente, le couvert végé tal s'étendant plus loin vers le nord, permettant de fixer les dunes de sable (en jaune). #/ 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 163
Comment ca marche C^\"\vs>—>• Certains instruments, comme > QUANTIFIER LA MONTEE DES OCÉANSceux installés sur les satellites à haute Cette carte des variations du niveau moyen des mersrésolution Landsat (américains), entre 1993 et 2001 a été établie grâce au satellite To-inaugurésen 1972,et Spot (français) pex-Poseidon. Celui-ci envoie des ondes radar et meen 1986, obser\'ent la Terre dans le do sure le temps qu'elles mettent à lui revenir, permettantmaine du rayonnement visibleet du aux scientifiques de déduire la hauteur de l'eau. Lesproche infrarouge, ce dernier étant zones rouges sont celles où la mer monte, et les bleuesfortement réfléchi par les plantes celles où elle descend. Le niveau des océans s'élèvevertes :ilspem'cntsuivre l'évolution de en moyenne de 2,5 mm par an depuis 1993.la végétation au fil des saisons et repérer les périodes d'apparition -> Variations en mm/an164 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
EAU < REPÉRER LA FONTE DES GLACIERS L'image de ce glacier de Patagonie (Chili) a été enregistrée le 2 mai 2000 à bord du sa tellite Terra-EOS de la Nasa par i'imageur haute résolution Aster, qui observe la sur face terrestre dans le visible et l'infrarouge. Les zones rouges correspondent aux sois recouverts de végétation, qui se distinguent de la glace par leur forte capacité de ré flexion de la lumière infrarouge. Les moraines constituées de débris déposés par le glacier (en gris), indiquent que celui-ci a été plus étendu qu'il ne l'est aujourd'hui.ys >-Il - TRAQUER LES MAREES NOIRES La grande tache sombre visible sur cette image est une nappe de pétrole qui s'est répandue dans la baie de LaCorogne, en Espagne, après le naufrage du pétrolier AegeanSea, le 3 décembrel992. En gris foncé, l'étendue de la nappe dix jours après l'accident, et en gris clair ce qu'il en restait encore un mois après. C'est le radar haute résolution du satellite européen ERS-1 qui l'a repérée : les ondes radar sont réfléchies par les surfaces irréguiières, comme la mer agitée par des vagues, mais pas par les surfaces lisses, comme une nappe d'hydrocarbures. 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 165
> Comment ca marche—>• des feuilles, dont l'avance ou le retard peuvent révéler un réchauffement ou un refroidissement local.D'autres, comme certains instrumentsd'Eiivisat, décompo.sent la lumièredu Soleilréfléchieet diffusée par l'atmosphère, pour détecter lasignaturede gaz polluants. Et d'autres encore,installés à bord d'Envisat ou de ]ason,voient à trarers les nuages, de jourcommede nuit:ils envoient un rayonnement radar et calculent le tempsque celui-ci met à revenir, afinde déduire la distance qui les sépare del'objet sondé.Grâce à eu.x, on connaîtla topographie des océanset des calottes polaires, et l'on peut suivrelesmouvements desglaces de mer.L'HEURE EST À LA COORDINATIONAujourd'hui, lesmoyens d'observer laTerre ne manquent pas, mais la surveillance de la planète,elle,manqueencore de coordination. \"En ce moment, sept ou huit instruments surveillent la couleur des océans pourcartographier la distribution du phy-toplancton, alors qu'il n'y en n'a euaucun pendant desannées\", déploreJean-Louis Fellous. \"Pour évitercela,nous tentons de coordonner au niveaumondial la mise en place d'un système d'observation global. \" Les discussions ont lieu dans le eadre d'unestructurefondée en 1998, l'Igos (In-tegrated GlobalObserving Strategy),qui regroupe les agences spatiales,les instituts scientifiques et des organisations internationales comme > DECELERl'Unesco. Al'horizon2010, une petite LE PHYTOPLANCTOISidizaine de satellites se compléterontpour assurerle suivide la météorolo Cette image prise le long des côtesgie.Objectifde l'Igos :faire de même mauritaniennes en mars 2002 par le satellite européen Envisat, révèleavec les instruments de surveillance en détail les zones de forte concentra tion de ptiytoplancton (en vert clair).des océans, des continents et de l'at Elles ont été identifiées par l'instru ment Meris dans l'infrarouge. La dispamosphère. Quarante ans après les rition de ces petites plantes unicellu-pionniers de l'observation terrestre, lalres, qui sont à la base de la chaînel'heure de la globalisation du suivi de alimentaire marine, est le premier Indicateur de la pollution des mers.l'environnement a sonné. I166 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
m lODIVERSITE < EVALUER LA COUVERTURE VÉGÉTALE Cette vue de l'Europe montrant le couvert végétal terrestre (en vert) et les fortes concentrations de phytoplancton marin (en bleu clair) est une image composite for mée à partir des données de deux radiomètres américains :AVHRR, embarqué sur des satellites de la NOAA depuis 1978, et CZCS, qui a volé sur Nimbus-7 entre 1978 et 1986. Ils ont estimé la concentration de chlorophylle, sur terre pour l'un, et dans la mer pour l'autre, en mesurant l'intensité de la lumière infrarouge qu'elle réfléchit. : iSJ '' ; n.M > CARTOGRAPHIER LA DÉFORESTATION Les étapes de la déforestation d'une zone de forêt brésilienne sont visibles sur cette, Image. Les parties défrichées avant 1992\" sont en vert, celles qui l'ont été entre21992 et 1996 en rouge, et cel les entre\ 1996 et 1999 en jaune. En gris, laforeten-3cote Intacte en 1999. Ces données vien-3nent du radar haute résolution SAR, ài bord des satellites ERS, qui distingue uneIforêtd'unchampen mesurant letemps; de trajet des ondes radar qu'il envole. 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 167
-Il creer un statutd'éco-réfugié?Des millions depersonnes h - • ••'U. fuient la séeheresse, la déforestation, lapollutionindustrielle. Mais auregard du droit intemational, ees réfugiés d'un genre nouveau n'existent pas. La ques tion deleur statut se posedefaçon urgente, tant pourassurer leur suivie que pour éviter des eonflits futurs. Par Marie Beuzard t-.iAvec Marina Julienne aTUVALU ne veut pas mourir ... Koloa Talake, le Premier ministre des îles Tuvalu, veut intenter un procès aux grands pollueurs de la planète responsables de la montée du niveau du Pacifique, qui menace d'engloutir l'archipel.Dès l'année prochaine, la Nouvelle- faire pour ces exilés d'un genre nou nomène. Aujourd'hui, certaines po veau: les\"éco-réfugiés\" ? pulations doivent échapper aux polZélande devrait accueillir les Les déplacements de populations lutions dues à des accidents indus11 000 habitants des îles Tuvalu en suscités par la dégradation de leur environnement ne sont pas nouveaux. triels, à la désertification, à la défofuite pour raisons écologiques. La Inondations, sécheresses, éruptions restation ou encore à la progressive volcaniques, tremblements de terre : montée desocéansentraînée par le rémontée du niveau des océans due au depuisla nuit des temps,les hommes chauffement climatique global. fuient la nature, lorsqu'elle se faitréchauffement climatique menace Lesréfugiés de l'environnement sed'engloutirl'archipelpolynésien. Ce hostile. Mais l'activité humaine des raient déjà 25 millions selon les chiffresn'estpasun exemple isolé. L'archipel du Programme desNations uniespourvoisin de Kiribati (300 000 habitants) dernières décennies a amplifié le phé l'environnement (PNUE). La Croixest aussi concerné, ainsi que lesMaldives dans l'océan Indien. Oue168 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
1#. > 3-^:2?-\" 1 . T - V- * s.tRouge Internationale, l'Officedesmi alarmistes. \"En Chine, 27 millions de A...MAIS LA MENACE SE PRECISEgrations internationales (OMI) et la personnes pourraient être affectées Si les jeunes de Tuvalujouent encore, la monBanque mondiale aboutissent aux par l'extension du désert du Gobi, tée des eaux pourrait contraindre à l'exil lesmêmes estimations. Ilssont donc plus indique Martin Beniston, professeur 11 000 habitants de l'île dès l'an prochain.nombreux que les 20 millions de ré à l'Institut de géographie de Fri-fugiés politiques recensés par le Haut bourg, en Suisse. Au Brésilet dans le et l'Amérique latine sont particuliècomité pour les réfugiés de l'ONU Sud-Est asiatique, la déforestation rement vulnérables, selon le Rapport(UNHCR),et pourtant ilsn'ontaucun . signera la condamnation à mort du 2002de surveillanceglobalede l'enstatut.Car d'aprèsle premierarticlede stylede vie des habitants. \" vironnement du PNIJE (Global En vironnement Outlook 3). Les paysenla Convention de Genève, datant de développementn'ont ni lesstructures1951: \"Un réfugié est une personne UNE SITUATION DUE EN PARTIE ni les movens de faire face à une siqui craint avec raison d'être persécutée À L'ACTIVITÉ DES PAYS RICHESdufaitdesa race, desa religion, desa na Le Conseil intergouvernemental sur tuation en partie due à l'activité destionalité, desonappartenanceà un cer leschangementsclimatiques (IPCC) pays riches. La reconnaissance destaingroupe social oudeses opinions po estime qu'en 2050 lesréfugiés de l'en réfugiés de l'environnement,la miselitiques. \" Au regard du droit interna vironnement seront 150millions,qui en placed'une aide internationale ettional, la situation est donc très claire : fuiront principalement l'érosion desleséco-réfugiés n'ont pasd'existence. sols et la hausse du niveau des océans. la recherche de solutions durables Pourtant, les prévisions sur la dé Tous les continents sont concernés, pour ces populations sont désormaisgradation de l'environnement sont maisr,Mie, le Moyen-Orient, l'.Afriquc des questions urgentes. \"L'ONU parledu boutdes lèvres des réfugiés de l'environnement, com- —>•2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 169
> Questions & Réponses —>• mente Martin Beniston. Tantqu'iln'yaura pasde terme juridique, iln'yaura pasdeprise encharge.\" Et définirce qu'est un éco-réfugié ne serapassimple.Car comment faire la distinctionentre lescatastrophes naturelles et les effets du réchauffementclimatique dû aux hommes ?Un cyclone, parexemple,peut entrer dansl'une ou l'autre catégorie. Cerner laresponsabilité humaine sera sansdoute une étape clé du débat. Parailleurs, il faudra déterminer que lacausede l'exode estbien écologique.LA QUESTION OU STATUTN'EN FINIT PAS DE DÉRANGERDans le cas d'accidents industrielscomme Tchernobyl (370000 personnes déplacées) les choses sontassez claires. De même, on peut aisément prévoirque la montée du niveau des océans provoquera la migration des populations côtières ouinsulaires fuyant l'engloutissement.Mais ce n'est pas toujours aussisimple. Le réchauffement climatique, par exemple, risque de toucherplus fortement lesrégions arideset semi-arides un peu partout autour A LE CAPITAINE A TERRE DE LA MER D'ARALdu globe. Or, lespa\s lesplusconcer Sergeï Lipatovitsj est le capitaine du port de Muynak, viiied'Ouzbékistan sur ia mer d'Aral.nés sont surtout des pass en déve Mais l'assèchement de cette mer fermée, dû à l'irrigation massive, s'est soldé par un reculloppement, pauvres, dont les popu de la côte de 100 kilomètres. Sergeï est au chômage comme les pêcheurs de ia région.lations ont souvent une forte tradition raisons écologiques et non pas éco tième de la somme consacrée aux nomiques ou par tradition?migratoire. Un document de travail pays en développement. Si les éco-de l'UNHCR intitulé \"Lesréfugiés Pour lors, si la question de créer un réfugiés étaientpris en comptedansles statut pour les exilés de l'écologie a budgets, l'addition serait beaucoupde l'environnement, mythe ou réa bien été posée, elle dérange encore. plus lourde, un paramètre qui n'aclité.'\" notait au sujet du Sahel, en Lesréfugiés de l'environnement sont célère pas les choses. à peine évoqués dans les rapports deAfrique, gravementfrappé par la sé rONU et aucun programme ne leur L'Office des migrations internatio consacre le moindre chapitre. Car re nales, une organisation intergouvercheresse au milieu des années 80; connaître les réfugiés de l'environne nementale qui travaille en relation ment implique de trouver des solu avec l'UNHCR, n'est pas à l'aise non\"Le lienentrepauvreté, dégradation tions qui s'annoncent coûteuses. plussur cettequestion. En fait, il ne disde l'environnement et migration n'est Chaque année, lespavs développés ai tingue paslesréfugiés de l'em ironne-pas clair car les habitants sont des dent les réfugiés politiques à hauteur ment des réfugiés de catastrophes napeuples nomades\". La question se de 8 milliards de dollars, soit un sep turelles.\" L'OMJ s'occupedesfluxmipose aussi dans les régions aridesde gratoires et du transport logistique desl'ex-Unionsoviétique où 40 7c de lapopulation est concernée par la désertification. Comment déterminerqu'une population migre pour des170 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
V DISTINGUER MIGRATION CULTURELLE ET MIGRATION FORCÉE Les Touaregs du Sahara migrent en permanence et cohabitent avec des popu lations sédentaires. Cette situation se retrouve dans de nombreuses régions arides du monde, où il ne sera pas toujours aisé d'établir la distinction entre ces migrations de type culturel et celles liées à une dégradation de l'environnement nologie pour construire des digues. \" 3 IVIfLLIONS De son côté,Heikki Mattilasouligne DE MiGRANTS EN PLUS les actions qui sont déjà menées : \"Il y a des projets locaux qui visent à TOUS LES ANS améliorerla technologie despays me Alors que l'Impact des activi populations, que ce soit à cause de nacéset à aider lespopulations à sou tés humaines sur la dégrada conflits oudecatastrophes, explique le tenir un développement durable pour Dr Heikki Mattila, chargé de la re tion des milieux fait encore chercheet de la publication de l'OMI, leurs terres. La Convention des Na à Genève. Par exemple, nous sommes l'objet de débats passionnés intervenus enAmérique centrale, lorsde tions unies contre la désertification l'ouragan Mitch, ou en Inde, lors des dans les Instances Internatio passe déjà des accords avec certains nales, leur effet en termes< tremblements de terre de 2000.\" pays menacés pour prévoir justement de coût humain est déjà pa< les migrations des populations dues tent : le nombre de réfugiés deI DES INITIATIVES LOCALES... aux changements climatiques. \" Mais l'environnement dans leI MAIS INSUFFISANTES sans une aide internationale de monde augmente de 3 mil lions par an. Et le réchauffeg \"Contre la désertification et la défo- grande ampleur, qui passe par la ment climatique accélère leg restation, il existe des solutions qui création d'un statut de réfugiés de phénomène. En 2025, la séI pourraient retarder les effets du chan- l'environnement, la plupart des pays cheresse pourrait concernerË gementclimatique, explique Martin 3 milliards de personnes,î Beniston. Ce sera beaucoup plus fa- concernés ne pourront pasfaire face. réparties sur les 70 % de réI cile que pour la montéedeseaux, face La situation est d'autant plus préoc gions arides et semi-arides deI à laquelle seuls des pavs comme les cupante que ces flux migratoires la planète. Une élévation d'unZ Pavs-Bas auront les movens et la tech \"hors statut\" pens ent être à l'origine mètre du niveau des océans d'affrontements ethniques ou de provoquerait l'exode de 50 millions de personnes. conflits pour l'accès aux ressources locales, l'eau notamment. I 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 171
y, « i l CYPRUS durable Une idée neuveDe l'appel deStockholm,d e t r e n t e a n sen 1972, à la conférencedeCarthagène, en2000,detergiversations en vœux Juin1971 :dansun hôtelquatreétoiles putés, comme les économistes Ga- de Founex, une petite villedu cantonpieux, l'idée d'un dévelop de Vaud,en Suisse, IgnacySachssort mani Corea, Marc Nerfin ou encore Barbara Ward, de l'International Ins-pement à la fois écologique d'un séminaire réunissant des scien titute forEnvironment and Developet humain progresse dans tifiques et des économistes préparant ment, a élaboré pour la première fois le sommetdesNationsuniesqui doit une théorie cherchant les movens dela douleur. Récit d'un com avoir lieu l'année suivante à Stock concilier la logique de production économique et le progrès social hubatdetrente ans... qui n'en holm. Spécialistedes économies bré main dans le respect de l'environne ment. L'éco-développement est né.finit pas de commencer. silienne et indienne et directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), Sachs af DEUX IDÉOLOGIES FACE À FACEpar Loïc Chauveau fiche un sourire radieux. La notion Pour IgnacySachs,\"Founexa étéfon \"d'éco-développement\", pourlaquelle damental. A l'époque, deux positions il militedepuisdesannées,vientenfin de trouver un écho officiel. Mieux, le extrêmes s'opposaient. Selon les uns, cénacle composé de chercheurs ré l'environnement était une invention172 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
< CONFERENCE < UN ETATDE STOCKHOLM, D'ESPRITJUIN 1972 Maurice Strong, seLa notion de dévelop crétaire de ia Confépement durable de rence des Nationsvient une préoccupa unies sur l'environtion des Etats. nement, parcourt les rues de StockV UN DEBAT holm à bicyclette.D'IDÉESEn marge de la Confé Le ton est donné...rence, les forums plus DE STOCKHOLMou moins Informelsse succèdent À JOHANNESBURGdes pays industrialisés et des classes s ouvTe ces jours-ci, est toujours à la re Juin 1971 : ia notion d'éco-moyennes pour freinerl'industrialisa cherche de cet équilibre idéal et, justion des payspauvres. Pour lesautres, qu'à présent, introuvable. Avec, en déveioppement apparaît auil fallait arrêter tout de suite la crois toile de fond, cette question au.x échos séminaire de Founex (Suisse).sancesous peinedesetrouver confron malthusiens posée par l'écologistetés dans un délai très bref à cette al René Dubos dans son rapport prépa Juin 1972 : ia déclaration de iaternative : mourirpar excès de pollution ratoire de la première Conférence Conférence mondiale de l'enou par pénuriede ressources. Faceà ces vironnement de Stockholmdeux positions, il nous a semblé né mondiale sur l'environnement hu vise à protéger ia nature pourcessaire d'élaborer une voie médiane, main de Stockholm, en 1972: \"En les générations futures. voulant produire sans cesse davan Juin 1983 : i'ONU tient la conférevendiquant la nécessitédu développement pour des raisonssociales, tout tage, l'hommepolluedavantagel'air, rence de suivi de ia dédarationen mettant en gardecontrele saccage l'eau et le sol et il gaspille des res de Stockholm à New York.de la nature, l'utilisation prédatricedes sources qui ne sont pas inépuisables. 1984 : I'ONU crée ia commisressources\" (1).Trente et un ans plus sion mondiale de l'environnetard, le sommet de Johannesburg,qui En voulant maîtriser la maladie sans ment et du développement, s'être souciéde l'expansion démogra dirigée par ia Norvégienne phique, il esten train d'épuiserla —>• Gro Harlem Brundtiand. Son rapport paraît en 1987. Août 1987 : les gouverne ments signent !e Protocole de iMontréai pour ia protec tion de ia couche d'ozone, il est appliqué en janvier 1989. Juin 1992 : le Sommet de ia Terre se tient à Rio de Janeiro. Juin 1994: les gouvernements du monde signent ia Conven tion de lutte contre ia déserti fication à i'Unesco, à Paris. Décembre 1997 : ia Conféren ce de Kyoto sur le change ment climatique aboutit au protocole sur ia réduction des gaz à effet de serre. 2000 ; ie Protocole de Carthagène (Espagne) sur ia prévention des risques tech nologiques est adopté. 26 août-4 septembre 2002 : le Sommet de la Terre se tient à Johannesburg. 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 173
>Histoire-^Terre. Où en serons-nous danstrente ans, lorsque six ou sept milliards de gens devrontexistersur laplanète?\" La catastrophe redoutéepar Dubos n'a pas eu lieu, mais laquestion reste posée. On ne saittoujours pas comment faire pourconcilier l'expansion continue del'humanité et les ressources limitéesde la Terre... Utopique, alors, ledéveloppement durable ?L'ÉMERGENCE D'UNE A L'HOMME MARCHE SUR LA LUNE En 1969, le public découvre l'ImageNOUVELLE CONSCIENCE choc de la Terre vue de l'espace etEn juin 1972, on ne se pose pas la prend conscience de sa vulnérabilité.question. Lorsque scientifiques, organisations non gouvernementales pitaliste, dont les errements sontet représentants des Etats membres beaucoup plus voyants que ceux du système socialiste censéœuvrerpourde rONU se retrouvent à Stock 'homme et non pour le capital.holm, c'est pour exprimer une an Ce n'est pas tout. En 1972, le Clubgoisse diffuse et faire émerger la de Rome, une instance de réflexionprise de conscience des effets fu où scientifiques et économistes apnestes de l'ère industrielle pour les portent leurs idées à la Commissionmilieuxnaturels.Al'époque, lesac européenne, publie un rapport sur A LE MOUVEMENT HIPPIEcidents environnementaux aug leslimites de la croissance, qui sera Sa critique radicale de la société dementent... en même temps que le improprement traduit de l'anglais consommation allait marquer les esprits.nombre d'opposants à une expansion économique mal maîtrisée ; la Ici, un mariage dans les années 60.vague hippie américaine a violemment secoué V'american way of en français par un brutal Halte à lalife\"a\'ec sa critique de la société de croissance. Un peu partout, ce rap Armstrong a posé le pied sur laconsommation et de la promotion port d'économistes fait grand bruit, Lune ; or, l'image choc de la Terresociale par l'argent;sansparlerde la qui prône la \"croissance zéro\" de la vue pour la première fois depuis l'esguerredu Vietnam,quicristallise les démographie humaine, afin d'épar pace ne révèle passeulement à l'huoppositionsau système politique ca- gner des matières premières épui- manité la beauté stupéfiante de notre sables. Et il ne faut pas oublier que, planète, mais également le fait trois ans plus tôt, l'astronaute Neil qu'elle est petite et sans aucune pos- MALTHUS OU LE SPECTRE DE LA SURPO Dans son Essai surie prin tique (1,2,3.4,5,...). Selon Etats-Unis financent les cipe de population (1798), lui, la restriction volon premiers programmes de Thomas Robert Malthus taire des naissances per limitation des naissances (1766-1834, ci-contre) mettrait d'éviter le pire. en Inde. Actions relayéesï avait développé l'idée Ses idées ont été remises en 1969 parle Fonds des qu'il existe un écart crois au goût du jour au XX' Mations unies pour la po sant entre une population siècle avec l'explosion dé pulation. C'est dans ce qui augmente en progres mographique des pays en contexte qu'émerge la sion géométrique (1, 2,4, voie de développement notion de développement 8,16,...) et des ressources due à la baisse de la mor durable. Aujourd'hui, augmentant moins vite, talité infantile. Dès les an nombre d'économistes en progression arithmé nées 50, inquiets, les estiment le vieillissement174 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
VlNSi, DEVENU PARLA *1AITI?L5£ ; P6M655eNSATtON&, fitiVREj^ - r)E pfloue EHJ SPAT}AL'TURRS' J6 eiLE A LE& iTOiies PU scteiL. |<î>UANO JE ME COUCHE 5W2 LA TBRdè, BIEN Je SUI&COUCHé ÊT J£5UiÇ» PeeouT. CÛ9MI ICOLLÉ À LA TB9.ee, J£ SENS WTEKRE IRÛNPÊ 500S moi\". J'AI LATÊRRE DERRIERE MOi JE 5Ui5 t>E0OUTOeVAPJT LATElîf??. A L'AN 01 : \"ON ARRÊTE TOUT, ON RÉFLÉCHIT, ET C'EST PAS TRISTE\" L'œuvre de Gébé, publiée en 1973, qui débute par ce slogan utopiste, reflète l'état d'esprit qui animait, dans les années 70, la remise en cause du modèle consumériste. point de rencontre de multiples or conciliation passelargement inaper- ; ganisations n'ayant en commun que eue. Pourtant, une balise est posée: ; l'angoisse du devenir du monde. environnement et développement s L'appel de Stockholm qui en découle sont désormais connectés. • est un texte aux accents mystiques, es Comme par hasard, ce mois de j sentiellement soucieux de la protec juin 1972 coïncidepresque avec la fin > tion de la nature.Ils'agit de sacraliser de l'ère d'expansionéconomique ini- , les espaces vierges, de les préserver tiée par l'effort de guerre américain • strictement des activités humaines, des années 1941-1942. Ce que la : de marquer des frontières fortes au- France baptise\"lestrente glorieuses\", i delàdesquelles lespollutions induites cette périodefaste du déi eloppement par la civilisation industrielleseraient -industriel souverain, indiscuté et in- , - interdites : \" Le fossé entre les défen discutable, voit naître une contesta- i sibilité d'extension... Mine de rien, seurs de la nature et les industriels tion du dogme assez puissante pour le changement de point de vue sug était alors infranchissable, rappelle balayer d'un coup les certitudes. ' gère une nouvelle conscience. Ignac}' Sachs. On peut parlerde com AvantStockholm, on pense que la ' j STOCKHOLM, ACTE FONDATEUR g \"Stockholm fut un grand happening bat idéologique trèscaricatural entre croissance pourvoira à tous les he- : I se souvient Ignacy Sachs. De fait, le les industriels pollueurs lesyeux rivés soins de l'homme ; si cette croissance i I sommet réunit quelque 10000 per- sur leurs comptes trimestriels, d'un a des défauts et produit des acci- , 5 sonnes, venues de tous les horizons, et côté, et les tenants d'une nature éter dents, on assure qu'il v aura toujours ( -S devient pendant quelques jours le nelle,édénique, à laquelleil importait une intendance pour v remédier.PULATION de se soumettre en tournant le dos à la Après Stockholm, les choses ne sont . de la population plus inquié tant que la natalité,, sachant société moderne et en retournant à la plus si simples. Les sociétés occi que la planète peut nourrir 15 milliards d'individus et que terre\". L'environnement s'affiche alors dentales sont le théâtre, pour la pre- : la population mondiale de comme une préoccupation desseules mière fois depuis la Seconde Cuerre ! vrait se stabiliser autour de 13 milliards en 2140. Mais sociétés occidentales, qui commen mondiale, d'un mouvement qui s'in- ! l'idée reste que seuls le déve cent à faire la part entre la hausse du quiète du siècle à venir. S loppement durable et une ré- panition plus égale des ri ni\ eau de vieet l'état de plus en plus i déplorablede l'air,deseauxet dessols. LE COUP DE FREIN AMÉRICAIN chesses offriront à tous des Huit articlessur les ringt-six de la dé Les lendemains de Stockholm sont : conditions de vie acceptables. claration finale de la conférence font des années qui déchantent. Certes, en • référence à la notion nouvelle d'éco- 1974 à Cocoyoe (Mexique), les Na- ; développement. Mais dans l'atmo tions unies adoptent un nouveau ma- ' sphèregénérale d'affrontement idéo nifeste au ton particulièrement en logique et de diabolisation de l'appa gagé. On y parle de sous-développe- ; reil de production et de sessénateurs ment et de sur-développement. On y ' (le \"grand capital\"), cette voie de dénonce le fossé grandissant 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 175
>Histoire—y entre lespays du Nordet ceuxdu ou les délocalisations d'usines. Les En 1983, le suivi du manifeste deSud. Le président mexicain Eche-verriase rend même au colloque, et années 70 ont cependant produit un Stockholm, organiséà NewYork paren approuveles conclusions,ce qui corpuslégislatif conséquentdans tousincite les médias à parler de l'évé les pays occidentaux. Pour mieux re les Nations unies, est d'ailleurs un pousser l'idée que le développementnement et donne au texte onusien doit être équitable sur toute la surface fiasco retentissant. La France du pré de la planète, les grands groupes in sident nouvellement élu, Françoisun grand retentissement. Pour les dustriels ontaccepté de faire un geste.Etats-Unis, le texte vatoutefois trop De plus ou moins bonne grâce, ils Mitterrand, refuse de s'v associer, en améliorent peu à peu leurs pratiques,loin. Il remet en cause le mode de diminuent leurs rejets dans l'air et traînant avec elle nombre de pavs dans l'eau, respectent des normes européens. Pourtant, l'ONU ne redéveloppement américain : \"Quel contraignantes. Ce travail législatif nonce pas. Les catastrophes de Se-quesjoursplus tard, raconte Ignacv ne procède aucunement d'une nou veso (petitevilled'Italie où un nuageSachs, le chefde la diplomatie amé de dioxine s'échappe d'une unité inricaine, HenryKissinger, manifeste sa velle conscience environnementale. dustrielle sans faire de.victimes), dedésapprobation dans un télégramme Bhopâl (ville d'Inde où un nuageenvoyé au directeur du Programme Ce sont destextesdits\"correctifs\" qui chimique fait près de deux mille vicdes Nations unies pour l'environne visent à résoudre les problèmes aument (PNUE). Le mot d'éco-déve- moment où ils se posent. Les indus times) ou encore les marées noires àloppement s'est retrouvé banni du triels les intègrent dans leurs plansvocabulaire pour un certain temps.\" prévisionnels et les surcoûtssont svs- répétition incitent ponctuellement tématiquement reportés sur le prix à reposer la question de l'éco-déxe-DES CATASTROPHES... desproduits. Lesmarges bénéficiaires loppement. En 1984, le secrétaireMAIS PEU D'ACTIONS sont en général préservées. Ce ne général de l'ONU, Javier Ferez de sont donc pas les actionnaires quiLes Etats-Unis marquent ainsi une paient, maislesconsommateurs. D'où Cuellar, commande à une commisposition hostile à l'éco-développe- la tentation pour les écologistes, qui,ment que ne démentirait pas leur un peu partout,s'organisent pour faire sion, présidée par la ministre norvéactuel président. Pour les Améri entendre leur voix, de faire pression gienne de l'EnvironnementGro Harcains, l'éco-développement n'est sur les industriels grâce au boscot- lem Brundtland, un rapport sur lepascompatible avecla bonne santé tage. C'est toute l'histoire d'une asso sujet. Le travail est rendu en 1987, ciation comme Greenpeace, qui a atde l'économie américaine. Une tendu lesannées90 pour passer d'une action réactive à une réflexion prosquestion qui est au cœur du débat pective. Lesannées 80 ont occulté le message de Stockholm. La bataillesur la mondialisation. de l'environnement se résume alors à En fait, le grandmessage de Stockholm se perd dans l'envolée du prix une lutte d'influence politique surdu pétrole et la crise mondiale qui des enjeux immédiats et présentés comme ayant des intérêts contradics'installe, les fermetures des mines toires. Ecologie et développement sont devenus frères ennemis. \"Il faut satisfaire ies besoins du présent, sans retirer la possibilité aux générations futures de satisfaire les leurs.\" Gro Harlem Brundtland, EX-PREMIER MINISTRE DE NORVÈGE176 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
A LE NAUFRAGE DE L\"'AMOCO-CADIZ Le 16 mars 1978, 230 000 tonnes de pé trole brut se déversent sur les côtes du Finis tère. D'autres marées noires suivront... A VISION DE MORT A BHOPAL land identifie deux risques suscep < LE CAUCHEMAR En 1984, une fuite à l'usine chimique tibles d'affecter concrètement la pla DE TCHERNOBYL Union Carbide dans cette ville de l'Inde nète fout entière : les changements Le 25 avril 1986, l'ex fait 2000 victimes et pose à nouveau climatiques, dus à l'accumulation plosion de la centrale des gaz \"à effetde serre\", et les graves nucléaire provoque la le problème de l'éco-déveioppement. plus grande catastrophe atteintes à la couche d'ozone de la industrielle du siècle. quelques mois après la catastrophe Quelques mois plus stratosphère par les produits fluoro- tard, le rapport \"Brundt nucléaire de la centrale ukrainienne chlorés. Avec ces deux dangers, la land\" plaide pour une preuve est apportée qu'un dévelop croissance maîtrisée. de Tchernobyl, La pugnacité du rap pement mal maîtrisé, écologique- port, alliée à la proximité du plus ment irresponsable, mène l'huma l'éco-développement.Ce serale \"sus- grave accident industriel du siècle, nité à sa perte. Pour promouvoir tainable development\". Dans les pays! explique le succès de ce texte. l'idée que le développement néces anglo-saxons, le terme connaît aus saire doit désormais respecter les res sitôt un vifsuccès. Lesfrancophones LE DÉVELOPPEMENT DURABLE sources de la Terre, le rapport sont plus circonspects. Il faudra at ENTRE EN SCÈNE Brundtland rajeunit l'étiquette de tendre un an pour que le rapport Brundtland soit traduit en français. Le \"rapport Brundtland\" est un ou Aujourd'hui encore, on hésite sur la vrage politique qui, avec l'élection en traduction du concept: développe 1990 de son rapporteur au poste de ment durable, soutenable, viable ? Premier ministre de la Norvège, va prendre une importance indéniable. Les Nations unies aiment bien les Son message est le suivant : il est ur gent d'inventer une croissance qui ne grandes rencontres internationales pénalise pas les générations futures. qui permettent de ponctuer réguliè rement l'actualité. L'organisme Mais, au contraire du texte de Stock internationaladoptedonc l'idée d'un grand sommet de la Terre. —>• holm qui sacralisait la nature d'une façon abstraite, le rapport Brundt 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 177
>Histoire—)-La manifestation sera l'occasion lumineux et abscons ; il n'a jamaisfaitde marquer solennellement que l'objet d'une \"traduction\" pour letous les hommes ont désormais grand public ; et surtout, s'il a donnépour missionde sauvegarderla pla lieu à desestimations financières grosnète pour lesgénérations futures. Le sières sur les investissements à présommet de Rio de Janeiro, en 1992, voir, il se garde bien de fixer unvient de cette idée simple. Mais échéancierprécis. Le publica donc duRio 1992 a singulièrementrendu les mal à comprendre que, dans son eschoses moins claires. prit, le sommetde Rioinciteà un parChoisirRion'était pasinnocent. A tagedesressources. Et, partant, à un efelle seule, la métropole brésilienne fortimmensedespopulations despaysconcentre toutes lesproblématiques riches vers les payspauvres.\"La paudu développement des pays dit jus vretéestla plus grande forme de pollutement \"en voie de... Rio affiche tion\", aimaità faire remarquerl'ex-pre-l'image d'une démographie mal mier ministre indien Indira Gandhi.contrôléeet offre l'exempleparfaitde Le sommet de la Terrefut plutôt celuices agglomérations en expansion de deux mondes : l'un développé,continue oià se heurtent les très l'autre dit en voie de développement.riches et les trèspauvres. Violence et Les débats surlalimitation des gaz à efmisère entravent la vie de la méga fets de serre ont révélé cet antagolopole brésilienne bien plus que les nisme entre un monde soucieux de\"jus\"de son immensedécharge d'or préserv-er la vitalité de son appareildures ménagèresnon contrôlée - la productif(etlesemplois quivontavec)- plus grande d'^Amérique latine- qui _etun autre désespéré dene pasaccé-s'écoulent dans la célèbre baie. der, sinon à la richesse, du moins à un seuil supérieur à celui de la pain reté. sement de la dette. Si les limitationsLES LIMITES DU SOMMET En juin 1992, dansle quotidienLibé de gaz à effets de serre étaient dras-DE RIO DE JANEIRO ration, l'écologiste René Dumont ré tiquement appliquées, elles interdi raient de fait aux pavsen développeOn ditdu sommetde Rioqu'il fut un sumait brutalement Rio: \"Dès au ment d'emprunter les voies de la croissance, leur décollage éconosuccès au moins parce que l'avenirv jourd'hui, lesortdu monde dépendde mique exigeant trop d'énergie fos sile. Au ministère français de l'Envia étédiscuté sous safonnelapluspro décisions aussi simples qu'impopu ronnement, on a calculé que pour at teindre le niveau de vie du Portugal,blématique. Les grands dirigeants laires, interdisant pratiquement tout la Chine aurait besoin de toute lade ce monde vétaient, ce qui n'était gaspillage d'énergie, et d'abordde car production pétrolière annuelle depasle cas à Stockholmvingtans au burants. En commençant par suppri l'Arabie Saoudite! Si le protocole sur la limitation des émissions de gaz àparavant. Trois conventions sur la mertouslesrallyes et courses d'autos et effet de serre, signé à Kvoto en 1997, n'impose aucune contrainte aux pavsbiodiversité, la désertification et les de motos, les essais nucléaires de Mu- les plus pauvres afin de ne pas en rayer leur développement, ce n'estclimatsy ont été signées, et une dé ruroa. Désormais, tout acheteur d'une que pour un temps.clarationsur lesforêts adoptée. Mais grosse voiture devrait réfléchir au fait Deux ans après Rio, pays riches etsur le fond, le message politique du que la sécheresse provoquée par nos pays pauvTes se sont retrouvés au siège de l'Unesco, à Paris, pour ratifier larapport Brundtland - partage de la voitures, tue dans le tiers-monde et dé Convention sur la désertification décroissance mondiale, réduction des molit tous les climats, y compris le cidée au Sommet de la Terre. Aprèsinégalités —a été occulté. Certes, nôtre Dixans plus tard, les4 X4 clil'agenda 21, qui liste les actions à matisés, grands consommateurs deaccomplir pour préserver le futur, pétrole,ont envahi,par effetde mode,est exhaustif. Il met en forme le trasail les rues des villes occidentales...immense à réaliser pour que l'éco Aujourd'hui, 50 milliards de dollarsnomie, l'environnement et le pro de capitaux vont des pavsriches versgrèssocialpermettent le développe les pays pauvres, 242 milliards vontment durable. Maisl'agenda est vo en sens inverse au titre du rembour-178 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
LE SOMMET DE RIO, JUIN 1992 Le Sommet mobi lise de nombreux chefs d'Etat au tour du thème de la sauvegarde de la planète. A gau che, des écoliers brésiliens simu lent la mort pour évoquer le dan ger du réchauffe ment planétaire. L'AGENDA 21 DU SOMMET DE RIOdix jours de tra\aux, cette conven Adopté a Rio. l'Agenda 21 (pour \" Pour parvenir à un développetion a été adoptée in extremis, mais au XXI siecle) comporte 27 \"prin ment durable, la protection deprix d'une amère défaite des pays en cipes\". Le premier est ainsi rédi l'environnement doit faire partie\'oie de dé\'eloppement. Sujet du li gé : \"Les êtres humains sont au intégrante du processus de dévetige : l'argent. Car les pavs \"dona centre des préoccupations rela loppement et ne peut être consi tives au développement durable. dérée Isolément\". Enfin, l'article 5teurs\" n'ont finalement rien lâché se fait plus précis sur l'entraide in Ils ont droit à une vie saine etaux pays du Sud. Ne voulant plus productive en harmonie avec ta ternationale : \" Tous les Etats etrien donner, les pays développés ont nature\". La définition d'un déveexigédes pays en voiede développe tous les peuples doivent coopérerment qu'ils mettent de l'ordre dans loppement harmonieux et équili bré sur l'ensemble de la planète à la tâche essentielle de l'éliminaleurs circuits de financement. se retrouve dans le principe 3 : \"Le droit au développement doit être tion de la pauvreté qui constitueTRENTE ANS PLUS TARD, réalisé de façon à satisfaire équi- une condition indispensable duLE PROBLÈME RESTE ENTIER développement durable, afin de tabiement les besoins relatifs auA la \ eille du sommet de Johannes réduire les différences de niveauburg, cette convention n'a encore fait développement et à l'environnel'objet d'aucun versement. Pourtant, ment des générations présentes de vie et de mieux répondre auxtous les pavs pauvres concernés ont et futures\". Le principe 4 précise : besoins de la majorité des peuélaboré des plans d'action nationaux ples du monde\". Ce principe estlistant les actions les plus urgentes... droit-fil d'un événement vieux deStockholm est plus que jamais d'ac trente ans. L'affrontement est d'autant resté lettre morte...tualité. Les antimondialistes qui perturbent la tenue dessommets despays plus violent que l'alternative à l'éco nètre dans le métro et je me trouveles plus développés agissent dans le confronté à un autre indicateur: le nomie de marché, le communisme, a nombre degens quiviennent demander fait faillite. Les tenants du libéralisme un secours. Jamais je n'accepterai cette idée que si la Bourse se porte bien et triomphent.La notion d'éco-dévelop- que le coursde ma monnaie reste fort pement se trouve placée au rang des cela signifie que la société dans la vieilles lunes parce que perturbant quelle je vis se porte bien \"( 1). A Jo la création de richesses. Et tant pis si hannesburg, rONU seretrouve donc- les inégalités s'accroissent. Ce peu ou prou dans la même situation qu'Ignacy Sachs résume ainsi: \"La qu'en 1972 au moment où René première nouvelle ou presque qu'on Dubos se demande comment se pas me proposele matin quand j'ouvrema sera la fin du siècle. Pour un Occi radio concerne l'évolution de la Bourse dental, la catastrophe redoutée il y a de Tokvo, la dernière que j'entends le soir, ce sont les cours de Wall Street. vingt-cinq ans n'a pas eu lieu. Pour un Fort de ces deux indicateurs, je pé- ^Africain, elle est déjà là. i (1) Entretien à Nature Sciences Société, CNRS, 1994. 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 179
Pour en . savoir plusSOMMET DE ETAT DU • \"World Development indicators\"JOHANNESBURG Les principaux indica DÉVELOPPEMENT • \"Courrier de la planète\" un numéro teurs socio-écono spécial édité, à l'occasion du sommet, par MONDIAL miques du développe Soiagrai, organisation française de ré flexion et d'expertise sur ie développe • \"The Skeptical Environmentalist\" ment mondial (en an ment (wvvw.soiagrai.org). de Bjorn Lomborg, Cambridge Univer- glais). Edité par la • \"Les nouveaux sity Press. A la suite de la polémique Banque mondiale: utopistes du développement autour de cet ouvrage, pas encore 2002 (iSBN 0-8213- durable\", dirigé par traduit en français, un site des anti- 5088-9). Site Internet: Anne-Marie Ducroux. Au sommaire : 40 té Lomborg a été créé, regroupant de www.woridbank.org/data. moins (chefs d'entre prises, chercheurs, res nombreux textes et différents liens ; • \"Macroéconomie et santé : inves ponsables d'ONG, économistes, philo www.anti-iomborg.com. tir dans la santé pour le développe sophes, syndicalistes...) parlent de leurs actions pour préserver l'environnement. Par ailleurs, sur ie site de Greenspirit, ment économique\", coordonné par Editions Autrement. www.greenspirit.com/iomborg, ie Pr. Jeffrey D. Sachs pour l'OMS • vwvw.un.org/french/events/wssd vous trouverez les critiques émises (en anglais). Voir aussi Science & Vie Site officiel du sommet de Johannesburg (en français). par la revue américaine Scientific n°l0l5, avril 2002, p. 100. • www.iisd.ca site canadien de l'inter Amencan et les réponses de Lomborg national institute for Sustainabie Develop ment. Pour tout savoir sur les négocia (jamais publiées par la revue). AIR tions internationales à l'ordre du Jour de la conférence (en anglais). • \"Atlas mondial • www. du développe • \"Conséquences du changement collectifjoburg | ment durable\", climatique en France. Mission inter 2002.org Site coédition Autre ministérielle de l'effet de serre du collectif ment et Comité 21 (MIES)\" Cet ouvrage collectif, réalisé par Jo'burg2002, qui En 80 pages, qua plusieurs laboratoires français, fait le regroupe une rante cartes et du développement durable point sur les conséquences des change soixante-dix info ments climatiques en France (voir aussi soixantaine d'organisations françaises non gouvernementales (en français). graphies, cet atlas www.effet-de-serre.gouv.fr). croise des don • \"Pollution, quels nées socio-économiques, géopoiitiques et risques pour environnementales. notre santé ?\", dirigé par Denis • \"Les théories économiques du développement\", par EisaAssidon. Zmirou. Cet ouvrage Un bon instrument pour comprendre collectif destiné au les enjeux du développement. grand public résume Editions La Découverte, coi. Repères, les certitudes et avril 2002,128 pages. les interrogations180 SCIENCE 8< VIE > SEPTEMBRE > 2002
concernant l'impact des pollutions diver • \"Sols et agriculture : ressources n°2,1998. On y trouve un bon résumé en sols, qualité et processus de des débats du sommet de La Hayeses sur la santé humaine. Editions Syros. dégradation. Une prospective (2000), consacré à l'accès aux ressources• ' Vers une écologie Industrielle mondiale, européenne et fran en eau potable dans le monde (voir aussi çaise\", de Michel Robert et Pierre Sten- www.shf.asso.fr/hb.htmi).de Suren Erkman, éditions C.L.Meyer. gei. La limitation de ia réserve en sois • \"L'eau en question\" une somme en dans le monde et les principaux proces cyclopédique éditée à ia suite du sommetPenser l'implantation de l'usine en fonc sus de dégradation. Les Cahiers Agricul de Paris en 1998. Editions Romiiiat.tion de son organisation écologique et ture, vol. 8, n° 4,1999. • www.isric.nléconomique,• \"Energie 2010-2020, les défis Le centre internadu long terme\", atelier dirigé par tional de référence^ et d'informationBenjamin Dessus. Eléments de réflexion sur le soi (isric) BiODIVERSilEsur les normes en matière de gaz à effet cherche à promoude serre et sur la place du nucléaire (voir voir une utilisation durable des sois. • \"La diversité de la vie\", par Edwardaussivvww.pian.gouv.fr/pubiications). 0. Wiison. Un grand classique indémoPublié par le Commissariat dable. Editions Odile Jacob, 1993.générai au Pian. • \"GEO 3\" (Global Environment Out look 3) Lasynthèse en français du bilan• \"L'air et la ville\", deWilliam Dab et Isabelle des principaux écosystèmes et les difféRoussel. Le seul ou L'air EAU rents scénarios sur leur évolution. Editévrage qui relie les questions d'aménagement et ia ville par le Programme des Nations unies pour • \"La bataille de l'eau\", de Roger Cans. l'environnement (PNUE), mai 2002. Site Inurbain et de pollution Cet ancien journaliste du Monde explique ternet : www.unep.org/GEO/pressf.htm.locale de l'air. Hachette comment l'eau alimente des conflits in • \"World Resources 2000-2001 -littératures. ternationaux. Le Monde Editions. People and Ecosystems\"• \"La production d'électricité d'ori • \"L'eau\" Cet ouvrage en deux tomes L'une desgine renouvelable dans le monde\" traite, avec un vocabulaire simple, de meilleuresLe point sur les énergies renouvelables l'eau dans son milieu naturel, de son synthèses- solaire, éolien, biomasse, hydraulique - usage par l'homme et de ia pollution qui des donnéesdans le monde. Editions Systèmes so en résulte. INRA Editions. sur ia dégralaires, 146, rue de l'Université, Paris. • \"Internationally Shared Aquifer dation de Resources Management\" l'environnement. Edité par l'institut desTERRE Probablement le seul ouvrage, malheu ressources mondiales (Worid Resources • \"Programme mobilisateur Sols\" reusement en anglais et très technique, Institute - WRI), qui publie plusieurs docu Le cahier de propositions d'un collectif de pédoiogues pour préserver les sois et les qui trace les limites géographiques ments en français sur son site Internet : utiliser de manière durable. Site Internet : des nappes d'eau souterraines. www.wri.org. www.aiiiance21 .org/fr/proposais/ Unesco Editions. • www.lucn.org/redlist/2000 summaries/soiis.htm (en français). • \"La lutte contre la désertification • \"Promotion de l'hygiène du mi La \"Liste Rouge | porte ses fruits, 2001\" (kit pédago gique). Plusieurs études de cas par pays. lieu\" Petit ouvrage _2000\"de ,^11. y i Edité par i'Unesco. l'Union mon • \"Sécheresse\" Une référence sur les pratique, concret et zones arides, la lutte contre ia sécheresse pédagogique sur les Promolion dv diale pour ia et ses conséquences physiques, humai moyens de faciliter rhy^iène du milieu nes, économiques et sociales. Edité par John Libbey Eurotext.Téi. : 01 46 73 06 60. l'accès à l'eau nature (UlCN), Fax: 0140840999. Site Internet: potable et sur le trai seule estima- ' www.john-iibbey-eurotext.fr/fr/revues/sec. tion globale sur les espèces animales et tement des eaux végétales menacées (en français). • www.globalforestwatch.org/ usées dans les pays en voie de développe french/about/index.htm ment. Edité par les Presses polytech Observatoire mondial des forêts (Global niques et universitaires romandes. ForestWatch). Les évaluations les plus ri • \"La houille blanche\" Revue de ia goureuses sur ia déforestation, établies Société hydrotechnique de France, pour chacun des grands massifs du monde. 2002 > SEPTEMBRE > SCIENCE & VIE 181
Abonnez-vous à SCIENCE&VIE et p NOUVEAU! Science & Vie a changé, il est plus clair, plus visuel, plus carré. De la vie des sciences à une science soucieuse de la vie, il avance avec son temps.Alcoolisme Çi SqencE INDISPENSABLE ! 4 fois par an, les Hors Sérieune toxicomanie nationale - \" l'écriture de Science & Vie vous propose un bilan complet et détaillé des connaissances de notre temps. INCROYABLE! Le premier atlas vivant de toute la planète en 3b et en images satellite.Configuration requise <Logiciel PC uniquement) : Fusion d'un atlas et d'un jeu vidéo, EinganaPC Pentium 400 Mhz (800 Mhz recomniandé}.64 Mo RAM (128 Mo ou plus recommandé) est une réplique de notre planète en trois700 Mo sur te disque dur (1.4 Go recommandé), prévoir t Go pendant le foncltonnemenl. dimensions. Vous pourrez vous laisser flotterCarte vidéo avec Chipset 30 et 16 Mo de mémoire vidéo (32 Mo recommandé) dans l'espace autour de la Terre et partir enDirectX7 (ou supéneur) et pilotes OpenGL spécifiques â ta carte vtdéo. explorer chaque recoin.Carte son compatible sound Blaster et Lecteur Cd-rom 24 X.Gompatibfe ; Windows S5. 98. 98SE. Me. 2000 et XR
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PLORATIONS > e pur-s 'élève mM 9/:. -\"Sr ^^ ^Au large de la O^mâïicrTes (^iiîT^\" rAdriatiquc abritent de bien cgrieiiscs feriries. Palmesàux pieds, Lcs/êlevgurs 5 croates y engraissent un poison éton- 2 nant, qui vient tout à la fois de gagner i ses lettres de noblesse et de rejoindre S le groupe peu envie des espcees me-
^ -f ,h,nacées.. rjfofilê tfeunnve utre \"ïusée, ' /roage^'. Ifféjà péché soits l'Anli-aiissiîougiit^i* tj*'uii']fmnèaiigj ce bè;- .qnjite par l^s Phéniciens, irremièrcta il d'un gensénouyeaii reconnaît;, soujce de pwtéinesmarine asaiità soa paiiacheécadiate' Sa deuxième^ d'être'déff-ônéau Xlllf siècle par lanageoire dorsale se pare en effet de re m()rue,'lé fait cTêtre consommé enflets roiigeâtrcs, mais c'est à sa chair- abondance lui a valu le sobriquetvernseille qu'il dort son nuiQ de \"thon explicite de \"steak de la mer . —>^ •2002 > &ÊPTEMB'RE-,> 'SCIENCE
\"•i^ ohsp'nTr ce grand prédateur être saignèsj décérébrés et déniémarin en captii lté, à le voir brasser dnllés, éx iseérés^iettos és et congeinlassablement l'ean de sa eage lés. \ bantenr de 3^0 tonnes en~aquatique, on ne saurait l'assoeier qnin/.e jours, les poissons vont êtrecin'asee diffienlté à la fameuse pe capturés, préparés pour être intétite boîte ronde appertisée. Mais ee gralement exportés vers le Japon.tbon-là n'est pas destiné à laconserve. Il finira en^ashimi on JUSQU'À 800 KG DE MUSCLESen snshi, aeeommodé de sanee an Lngraisser nn thon ronge en eap-soja, an pavs dn Soleil levant. tix ité n'est pas nue mince affaire ! .r»Dans leur cage de 30 mètres de L'animal est exigeant. Pélagique, îL '\"^diamètre, les poissons deviennent a besoin d'espacé i] nase iii^snerveux et frappent s igonrense- relâchejieur satislaire ses besfrinsment l'ean de leur caudale. La cap élevés en oxvgene. De plnsy ilrseture a eomnumeé. Autour d'eux- la range dans la eatcgoricdes poissonssenne eonlissante se resserre. Des à fort gabarit. Occasionncllenieirt, .plongeurs les rabattent .vers une;., il flcpasse.5 ni de long etson poidsplate-foruie accolée an- fra^t^j^lois la barrejffesTsOlt kg.Siicccss. LJn àmr.-^cs tLtijWiiwilfi^es '\"Très cages sooé niVCrtifeés êTLpïs.,.,e4a#irbirissés^6S^^^^^^^^orpf^^'mLr..,È5^^Mçég9ÉÉénnalfîsiBnrs^ >SEPTEMBRE
V •V A Dans l'Adriatique, au large de la côte dalmate, des\ centaines de thons évoluent dans des cages de 30 m de diamètre dont la profondeur varie de 15 à 30 m. A La senne coulissante se resserre. La caKi^re peut commencer. Les plongeurs saisissent un à un les grands thons à la chair vermeille. IjpISMpois :ons sont ensuite hisses sur une plate forme accolée au Croatian Success. En quinze jours de mi-decembre à début Janvier, tous les thons de xetié'ferme croate sont capturés et abattus. ZÛ02 > SEP^MBRE - SCIENCE & VIE 187
SEBa»~i0kK.
20 ()()() tonnes de thon ronge ont %ainsi été produites, à l'usagepresque exclusif du marché japonais. Mais la recrudescénce desrestaurants japonais en Europelaisse présager une augmentationdé la eonsommation dé thoncru sur rAncien Continent. LE STEAK S'EST FAIT ALOYAU Mais ces fermes marines ne sont pas dn goût de tous. Elles auraient un effet négatif sur le stockSauvage • de thon ronge. L'espèce est me nacée par la surpêehe et classée par l'UICN (l'Union internatio nale pour la conser\ atipn de la na ture) depuis 1996 dans la catégorie des espèces en danger. Elle fait l'objet de quotas de pêche qui ne sont pas respectés.\" ^Loin dé concurrencer la pêche au thon rouge, l'engraissageVa c/v- nàmisée en augmentant le prix de vente au kilo\" constate Jcan-Marc Fr< mentin, de Flfrenier. \" Ces ex ploitations affinent la chair des poissons en élevant sa teneur en lipides, e\])liquc ce spécialiste de la dvnaniique des populations de thons. Plus grasse, la viande séduit les consomrnateurs de pois ^ • sons crus. S'ensuit une hausse des Com sdes poissons d'embouche qui sé répercute sur ceux des poissons sauvages. \" Le steaik s'est fait alo)au... L'effortde pêchene cesse dès lors de s'intensifier,UNE OPÉRATION COÛTEUSEIl y a quelques mois, le critiquait le faible rendement énengétique de ces\"ferincs, soulignantqu'il faut 20 kg de pois.sons fourrages •(sardine, maquereau, etc.)pour produire 1 kg de Ilion rouge.Pour Denis Covès, un autre biologiste de rifremer, \"la réalité estplus nuancée. ( '.es valeurs concer \nent- la phase d'alfinage des très
EXPLORATIONS : ÉL^' • reproduction de l'espèce, la re cherche doit parvenir à diminuer f,1t rirrégularitc des p,ontes et à ré rt duire la mortalité au cours duf stade lar\ aire. Si cette expérience A Dernière étape, se eoiifirine, alors la domestica la préparation et le nettoyage des ttions tion du \"'mustang\" des mers sera avant congélation : la queue du poisson hel et hieii desenne une réalité. I est tranchée, tout le corps est lavé.> Combinaison iisolante, masque, f»gants, bottes enpeau d'ours: unéquipement indispensable pour cethomme chargé deranger les thonsdans la chambre decongélation (- 60 °C)192 SCIENCE & VIE > SEPTEMBRE > 2002
Si seulement tout le monde était aussi prudent. MsLES SAUVETEURS EN MER. ILS ONT U VOLONTÉ, DONNEZ-LEUR LES MOYENS. ' .Je soutiens la SNSM et je joins un chèque du montant de mon choix (20 € minimum pour devenir adhérent et recevoir une carte et un autocollant).Un reçu de déductabilité fiscale me sera adressé. S.N.S.M. 31, Cité d'Antin - 75009 PARIS - Tél : 01 56 02 64 64- Fax : 01 56 02 65 51.
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