Important Announcement
PubHTML5 Scheduled Server Maintenance on (GMT) Sunday, June 26th, 2:00 am - 8:00 am.
PubHTML5 site will be inoperative during the times indicated!

Home Explore PROFIL 141

PROFIL 141

Published by AGEFI, 2015-12-03 03:57:54

Description: Décembre 2015

Search

Read the Text Version

141

Exaltant comme une soirée de fête, chic et délicieusement tendance, le s lo bille Brut Rosé enfile sa tenue la plus glamour. Caran d’Ache. L’excellence du Swiss Made depuis . BOUTIQUES CARAN D’ACHEGENÈVE – Place du Bourg-de-Four 8 • Rue de la Corraterie 10 carandache.com

ÉDITOPar Lucie Notari, rédactrice en chef / crédit photo : Denis Hayoun - studio DIODELa fin d’une ère Selon moi, cette remise en cause per- manente est évidemment due à notreA l’approche des fêtes de fin d’année, une nostalgie mêlée d’es- époque qui nous demande, encore etpérance s’empare de moi, considérant cette période à la fois à la toujours de dépasser nos performances.fois trouble, excitante et angoissante. Pourquoi, me direz-vous ? Et si, cette année, mes chers lecteurs,Parce qu’elle nous fait ressentir une sorte de pression de l’in- nous nous contentions tous de \" juste \"connu. Un saut vers une nouvelle année pleine de bonnes réso- nous satisfaire de ce que nous avons ac-lutions (plus de sport, moins d’alcool, plus de chocolat – ah non, compli, avec fierté ? Je ne vais pas vousmoins de sucreries...) que l’on ne tient finalement que les deux, apprendre que les petits ruisseaux fontvoire les trois premiers mois de l’année pour les plus téméraires, les grandes rivières. Peut-être que, facebien évidemment. Un saut vers un avenir meilleur aussi. Je ne aux nouvelles parfois terrifiantes, ilvais pas m’étendre sur les actualités oppressantes de ces derniers nous faut juste relativiser nos propres angoisses. Nous vivonsmois, mais citer en bref quelques faits marquants. Je pense aux dans un pays politiquement stable, regorgeant d’un fort vivierattentats terroristes qui ont touché Paris en 2015 (je suis Char- créatif, bénéficiant d’un paysage visuel hors du commun, nouslie !), à la dette grecque, au virus Ebola, à la crise entre la Russie avons la possibilité d’étudier et de nous exprimer en toute li-et l’Ukraine, aux migrants, à la BCE… Mais aussi à l’exposition berté... J’ai donc envie de faire preuve de chauvinisme. Soyonsuniverselle de Milan, à la libération d’Isabelle Prime, dernière patriotes et décidons ensemble que 2016 sera, au final, dans nosotage française dans le monde, ou encore aux découvertes de vies personnelles, une continuité épanouissante de 2015 ! Desla Nasa sur la planète Mars. Une année riche en événements petits bonheurs à savourer jour après jour avec évidemment,qui nous touchent tous de manière directe ou indirecte. Une Profil, pour vous apporter des curiosités auxquelles vous n’aviezfin d’année où il est alors temps aussi, bien au-delà du bilan de pas pensé. Ce saut dans l’inconnu de 2016 ? Je le veux et je l’as-l’actualité mondiale, de s'interroger sur son année à soi. A la sume ! Et vous ?course à la consommation ou au bonheur, que vous a vraimentapporté 2015 ? La question revient chaque année de manière au- Bonne lecture !tomatique dans nos cerveaux. Comme si, inconsciemment, nousdevions trouver un moyen de nous améliorer voire, de nousrassurer. Qu’ai-je accompli, que devrai-je accomplir en 2016 ?LES TROIS Lorsque la beauté et la nature La Corée et ses beautésINCONTOURNABLES ne font qu’un, découvrez méconnues.DU MAG les vertus des fleurs.Rencontre avecle compositeur cultePhilip Glass.p.32 p.48 p.95 3 INTRO Profil 141

SOMMAIRE p.44INTRO Jacques Olivar, le cinéaste-photographe03 Edito06 Courrier des lecteurs p.5008 Accessoires mais indispensables10 Moodboard L'interview express12 La Liste de nos envies mode de Marc Ninghetto14 La liste de nos envies luxe16 La liste de nos envies bijoux 418 La liste de nos envies hi-tech20 La liste de nos envies beauté22 La liste de nos envies design24 Places to be26 L’épingleur épinglé27 Les 3 raisons d'aimer Ba&shCULTURE30 L’agenda culturel31 Un toit pour deux32 Il était une fois, Philip Glass33 Billet : le lever de rideau de Michel Caspary34 L’Irak, autrement35 Billet : le coup de projo de Frédéric Maire36 Le cercle des amateurs de beaux recueils37 Billet : les petits pas de danse de Julien Favreau38 Billet : les coups de cœur art et design d’Alexis GeorgacopouloRENCONTRES40 Pull-over the world42 La bonne étoile de Georgia May Jagger44 Jacques Olivar, le cinéaste-photographe48 La cosmétique en fleurs50 L’interview express de Marc NinghettoPORTFOLIO52 Cosmic girl60 Péchés luxuriants70 In WonderlandART DE VIVRE84 Les recettes fétiches des grands chefs90 Billet : le nez de Thibaut Panas92 Un joyau au cœur de Paris95 La Corée du Sud ou le doux mélange des genres98 Insta styleINTROProfil 141

MESURE ET DÉMESURE TONDA METROPOLITAINE Acier serti de diamants Mouvement automatique Bracelet acier Made in Switzerland www.parmigiani.ch1, place de la Palu5d, Lausanne INTRO Profil 141

ÉCRIVEZ-NOUS !Claire de l’agence Oui Management est photographiée par Quentin Legal- Cher Profil,lo. Coiffure par Rosalina Jonhson. Maquillage par Danielle Savino pour A chaque fois, le cellophane te protégeant de l'expédition postale ne fait pas long feu et j'ai enfin pris la plume pour te remercier de tes conseils aussi bien sur les expos en suisse, les livresL’Oréal Paris. Elle porte le teint Perfect Match Vanille Rose, le Blush n° 90 à lire absolument, les recettes que j'ai déjà testées et surprise, je les ai réussies ! Sans oublier les pages voyages qui me donnent envie de préparer ma valise de suite ! L'article sur Bruno Frisoni,Rose Eclat. Pour le regard : Perfect Match, la Touche Magique Natural créateur chez Roger Vivier, m'a appris qui était derrière cette marque, avec des questions/ réponses originales et pertinentes. Comme ce fut aussi le cas pour les imprimés python debeige, le crayon Brow Artist n° 303 dark brunette, le Brow Artist Plumper Bally ou les intemporels de Michael Kors - maintenant la marque n'est pas qu'un nom pour moi mais aussi une histoire. Merci aussi pour les superbes photos des shootings.... les décorstransparent, la Palette Nude 02 Beige, le mascara Volume Million Lashes sont magnifiques et les articles choisis nous font rêver. Une chose est sûre, je me réjouis de la parution de décembre car avec le thème de Noël, je suis persuadée que nous allons être encoreKATZENBLICK. Sur les lèvres : Color Riche Naomi’s Delicate rose, le tout plus émerveillés ! Continue ainsi à me surprendre, c'est à chaque fois un plaisir pour mes yeux et mon esprit !L’Oréal Paris. Elle est habillée d'une robe bustier avec son feuillage de tutu Céline, Lausannerose TONY WARD, un top et une jupe noire et blanche à imprimés gra- ET GAGNEZ...phiques DEUX A, un col blanc amovible en coton ELISABETTA FRANCHI, Un Cordon POP small, or gris et diamants de chez Ofée d’une valeur de CHF 340.-.des chaussettes beiges à rayures bleues PRADA, des chaussures blanches Félicitations à Céline, l’heureuse gagnante qui, grâce à sa son imagination débordante, repartstyle Richelieu MELLOW YELLOW et un collier Enchanteur, spinelles de avec un cordon POP small, or gris et diamants de chez Ofée. Un bijou qui mettra à coup sûr en valeur le poignet de Céline. Alors qu’attendez-vous pour nous écrire ? Le mois prochain, écrivez-couleur, saphirs roses et diamants VAN CLEEF & ARPELS nous à [email protected]ÉDITEUR AGEFI SA DIRECTION CEO OLIVIER BLOCH, O.BLOCH@ n° 140AGEFI.COM RÉDACTRICE EN CHEF LUCIE NOTARI, L.NOTARI@AGEFI. disponibleCOM JOURNALISTE DANNY BAUMANN, [email protected] AGEFI SA, RUE DE GENÈVE 17, CASE POSTALE 5031, Profil Magazine1003 LAUSANNE, TÉL. 021 331 41 41, WWW.AGEFI.COM RÉDACTEURSEXCLUSIFS ALEXIS GEORGACOPOULOS, FRÉDÉRIC MAIRE, MICHEL MagazineCASPARY, THIBAUT PANAS, JULIEN FAVREAU CONTRIBUTEURSSTEPHANIE BOULOT, JEANNE DUBUIS, GAËLLE SINNASSAMY, MAT- Nos coups de cœur, vos envies & des concours, suivez Profil sur Facebook : www.facebook.com/profilmagTHIEU SOLAL, NICOLAS BRUNNER, MARIE-FRANCE LONGERSTAY, 6CATHERINE COCHARD, REMI DECHAMBRE, TIPHAINE’S DIARY, DE-NIS HAYOUN, EDITH JEAN, CHRISTIAN AMMANN, QUENTIN LEGAL-LO, DANIELLE SAVINO, TATIANA DUMABIN, FABIEN ANCEL, MARVINLATOURNALD, ROSALINA JONHSON, CLAIRE GUENA, AGENCE OUIMANAGEMENT GRAPHISME & DIRECTION ARTISTIQUE FABIANECHEVERRIA, WWW.FABIANECHEVERRIA.CH, CONTRÔLE GRA-PHISME SIGRID VAN HOVE, [email protected] SECRÉTAIREDE RÉDACTION RÉMY ARNAUD, [email protected] MARKETING KHADIJA HEMMA, [email protected] FINANCES CAROLE BOMMOTTET, [email protected],PATRICIA CHEVALLEY, [email protected] ABONNEMENTSJESSICA MAQUELIN, RUE DE GENÈVE 17, CASE POSTALE 5031, 1002LAUSANNE, [email protected], SUISSE FR. 29.-, ÉTRAN-GER 29 €, ( FRAIS DE PORT INCLUS + TVA 2,5 % INCL. ) PUBLICITÉSUISSE NATHALIE DI RITO, CHRISTIAN NICOLLIER, [email protected] AGEFI SA TÉL. 021 331 41 24 PUBLICITÉ ITALIE STU-DIO VILLA MEDIA PROMOTION S.R.L., [email protected],VIA LUCA COMERIO 1, I-20145 MILANO, ITALIE, TEL +39 (0)2 311 662PUBLICITÉ FRANCE AFFINITY MEDIA, [email protected], 53 RUE DE MAUBEUGE, F-75009 PARIS, FRANCE, TEL.+33 (0)1 53 05 94 04 PUBLICITÉ BENELUX MEDIACONTACT INTERNATIO-NAL, [email protected],AVENUEBRUGMANN157,B-1190BRUXELLES, BELGIUM, TEL +32 (0)2 343 43 71 PUBLICITÉ ALLEMAGNEMERCURY PUBLICITY GMBH, SABINE FEDROWITZ, [email protected], SEIFGRUNDSTRASSE 2, D-6148 BADMOMBURG, TEL + 49 6172 9664 12 PUBLICITÉ GRANDE-BRETAGNEPRIME MEDIA INTERNATIONAL, [email protected], 31, OLDCOMPTON STREET, GB-LONDON, W1D 5JT, TEL : +44 207 2872904IMPRESSION KLIEMO PRINTING, WWW.KLIEMO.BE PARUTIONS 6 XPAR AN DIFFUSION NAVILLE SA ET VALORA AG. PRIX : FR. 4.80. ( TVA2,5 % INCL. ). MAGAZINE ADRESSÉ EN PARTIE AUX ADHÉRENTS DUMAMCO À GENÈVE, DU THÉÂTRE VIDY ET DU MUSÉE DE L’ELYSÉE ÀLAUSANNE, DU MUSEE DE L’ART BRUT A LAUSANNE COPYRIGHT ©.LA RÉDACTION DÉCLINE TOUTE RESPONSABILITÉ POUR LES MANUS-CRITS ET PHOTOS QUI LUI SONT ENVOYÉS DIRECTEMENT. LES TEXTESDES JOURNALISTES HORS DE LA RÉDACTION NE PEUVENT ENGAGERLA RESPONSABILITÉ DU MAGAZINE. TOUTE REPRODUCTION, MÊMEPARTIELLE, DES ARTICLES ET ILLUSTRATIONS PUBLIÉS EST INTER-DITE, SAUF AUTORISATION ÉCRITE DE LA RÉDACTION. ISSN 1661-2248INTROProfil 141

DGrosmangin/MMorazzani collection « flora » www.adler.ch INTRO BOUTIQUE GENÈVE 23 rue du Rhône +41 22 819 80 26 Profil 141 GSTAAD . LONDON . DOHA7 . BAKU . HONG KONG

IMANCADCIISSEPSESNOSIRAEBSLESPar Danny Baumann / crédits photos : Louis Erard, Cecil Beaton-VOGUE Archive Collection, NobisParmi la myriade d’objets et accessoires disponibles dans les échoppes les plus branchées,notre rédaction a sélectionné ses must-have. cLa’hdeeuaruexdes Le sapin est installé dans le salon mais LE cadeau n’est pas encore trouvé… Heureusement que Profil est là ! Tel cupidon, Louis Erard nous a transpercé le cœur avec son nouveau garde-temps féminin. La montre Emotion nous donne des frissons par ce pissenlit qui se dessine sur le cadran blanc et dont les 23 aigrettes de diamants s’envolent et se dispersent à 12 heures. Le mécanisme visible dans la lune ajourée du cadran amène de la vie à ce précieux garde-temps. Emotion, Louis Erard, de CHF 3'150.- à CHF 3'350.-, www.louiserard.comeCtomntareréveesnts Clic, clacLa griffe canadienne Nobis dépose ses malles en Suisse. Le monde de la photographie d’art s’ouvre à vous. LaLa marque allie élégance et compétences techniques griffe Lumas propose des tirages – 75 à 150 exem-comme personne. Sa spécificité ? Sa collection Core plaires maximum – du travail de plus de 1'800 ar-qui, grâce à un mélange spécial de duvets, répond à une tistes du monde entier. Présent sur internet ou dansrésistance thermique plus élevée. Que ce soit le vent, leurs boutiques, à Zurich ou Bâle pour la Suisse,la neige ou encore la pluie, rien ne pourra lui résister. le principe consiste à d’offrir à tout un chacun laNobis, disponible dans plusieurs maisons Lorenz Bach possibilité de posséder des reproductions d’œuvresou à Hofstetter Sport à Genève. www.nobis.ca célèbres à prix raisonnables. Coup de cœur pour le cliché Charles James Ball Gowns, signé Cecil Bea- ton, pour la Vogue Collection illustrant des robes de bal griffées Charles James. Charles James Ball Gowns, Vogue Collection, au prix de CHF 999.- www.lumas.comINTRO 8Profil 141

Montblanc Bohème Day & Night Place de la Palud 1 • 1003 Lausanne

MBOOAORDD Par Tiphaine – Tiphaine’s Diary / crédit photos : Luca Tornese Suivie par plus de 50'000 followers, la blogueuse lausannoise Tiphaine partage avec ses lecteurs ses découvertes, ses inspirations et ses envies. Pour Profil, elle s’intéresse à des thématiques qui lui sont chères. Pour cette édition spécial luxe, elle nous parle des pièces d’exception qu’elle a chinées. 1. 5. 2. 4. 3.1. Ma petite collection de chaussures de créateurs, que j'aime d'amour et que je ne porte que pour des occasions spéciales. Je les ai choisies soigneusement et j'ai prévu de les garder pour de très longues années !Lesmarquesquisont,selonmoidesindispensables :SAINT LAURENT,CHRISTIAN LOUBOUTINetMIU MIU./2.Monparfumcoupdecoeur :GypsyWaterdelamarqueBYREDO.Ilsenttrèsbon,lepacka-ging est à tomber par terre, et je ne connais que très peu de monde qui le porte, ce qui est un plus et me permet de m’identifier réellement à une fragrance ! C'est une véritable petite touche de luxe au quotidien. / 3.Ce sacencuirvégétal STELLA McCARTNEY est l'un de mes sacs à main préférés. J’aime le fait qu’il soit en cuir végétal. Le travail au niveau des finitions démontre qu’il n’a rien à envier à des pièces en cuir tradi-tionnel.J'adoresonpetitlookrétroetévidemmentlecôtééthiquequifaitdeSTELLA McCARTNEY unemarqueinnovanteetmoderne./4.Leluxe,c'estavanttoutdespetitsplaisirsdutempsquel'ongardepoursoi ! Cette bougie Dyptique sent divinement bon, c'est presque comme si on avait un petit feu de bois chez soi, le temps de se retrouver avec un bon livre… un véritable instant d’évasion ! / 5. Ma nouvelle acquisi-tion de cette saison d'hiver : une belle cape BURBERRY, très luxe mais sans chichis. Pas de logo imprimé, rien d'extravagant, mais elle me plaît, elle est intemporelle et toute douce, et j'adore m'enrouler dedans !INTRO 10Profil 141

Woman firstWWW.mattioligioielli.it

LA LISTE DE NOS ENVIES 12 3 5 MODE Les années 80 déferlent en formes et en cou- leurs, réchauffant la saison sur leur sillage. 4 Semelles compensées, glitter-rock ou coupes tape-à-l’œil, quelques réminiscences du passé se fondent à de rutilants imprimés. On adore ! Par Edith Jean / crédits photos : DR 61 Veste en cuir imprimé, MOSCHINO, CHF 3785.- / 2 Ceinture taille haute en cuir naturel satiné, BALMAIN, CHF 1033.- / 3 Jonc Diana torsadé, AURÉLIE BIDERMANN, CHF 315.- /4 Escarpins en poil de veau imprimé léopard, GIUSEPPE ZANOTTI, CHF 973.- / 5 Baskets à plateforme, Pointed Zip Loafer, NAVYBOOT, CHF 279.- / 6 Sac Prismick Studs Seau en cuir, ROGER VIVIER, CHF 2065.-INTRO 12Profil 141

INTRO13 Profil 141

LA LISTE DE NOS ENVIES 1 2 34 LUXE 5 Même si les temps sont plus laïcs, la frénésie de cadeaux des fêtes reste un rite quasi religieux et le shopping, une messe contemporaine. Mais faut-il être absous de nos péchés ? Autant céder à la tentation. Par Matthieu Solal / crédits photos : DR 6 71 L’excellence d’un soin LA PRAIRIE à l’extrait de Caviar lovée dans une coupe en cristal BACCARAT. Caviar Spectaculaire de LA PRAIRIE. A partir de CHF 2250.- / 2 Pour ne plus courirles magasins (ou ne pas faire la queue) : BALMAIN la collection automne-hiver ou printemps-été sur www.net-a-porter.com, Livraison en 5 jours. / 3 Pour parer vos doigts d’une auradivine et faire des jalouses. Bague collection Olympe sertie de la créatrice suisse ALEXANDRA DARIER. CHF 5300.- / 4 La nouvelle fragrance signée LUTENS. Toujours entre poésie etdélice olfactif. Cannibale : la Section D’Or de SERGE LUTENS. A partir de CHF 500.- / 5 Pour garder ses billets sur soi. Autant les placer dans un bel écrin de star. MAX MARA. Sac NewHollywood. A partir de CHF 1140.- / 6 La bûche de Noël confectionnée par un grand chef ? Le rêve est exaucé avec ANNE-SOPHIE PIC au Beau-Rivage Palace. 2 tailles : pour 4 personnes àCHF 58.- et pour 6-8 personnes à CHF 72.- / 7 Quoi de plus vaniteux que de posséder quelque chose d’unique et personnalisé ? BRÜGGLER Watches www.bruggler.com à partir de CHF 4000.-INTRO 14Profil 141

eric-bompard.comGenève Rue du Vieux Collège 7 - 022 310 96 16 INTROLZauursiacnhnKeapRpueeledrgealsas1Pe5a1ix3 4 - 021 312 69 23 Profil 141 - 043 497 39 13

LA LISTE DE NOS ENVIES 1 4 23 BIJOUX Longtemps épinglée « mémère », la perle opère un retour en grâce. De Chanel à Louis Vuitton en passant par Lalique ou Bulgari, la gemme, chargée d'histoire, occupe cette saison le5 devant de la scène. Par Gaëlle Sinnassamy / crédits photos : DR 6 7 9 81 Montre Lady 8 Nacre Jaquet-Droz, cadran nacre blanche bombée, boitier et réhaut en or gris 18 carats serti de 128 et 148 diamants, JAQUET-DROZ / 2 Boucles d’oreilles collection BohèmeMoongarden, argent rhodié et perles Akoya, prix sur demande, MONTBLANC / 3 Pendentif Zénaïde Pompon Perles, or blanc 18 carats serti de diamants et de perles Akoya, prix sur demande,FABERGÉ / 4 Bague Muguet Perle Double, or blanc pavéde 12 diamants 0.06ct, trois perles gravées, prix sur demande, LALIQUE / 5 Bracelet Romance, perles de culture Akoya et diamants taillebrillant, CHF 2'580.-, BUCHERER / 6 Bracelet Beau Rivage, or gris, diamants et perles Akoya, collection Acte V-The Escape, prix sur demande, LOUIS VUITTON / 7 Montre Première Perles, orblanc 18 carats, cadran serti de 34 diamants baguettes, prix sur demande, CHANEL / 8 Collier haute joaillerie, pièce unique en or rose, perles des mers du sud, perles de Tahiti, rubellite, calcédoinebleue et diamants, prix sur demande, BULGARI / 9 Bague en or blanc sertie de diamants blancs, d'améthystes, d'émeraudes, de saphirs ainsi que d'une perle, prix sur demande, DE GRISOGONO.INTRO 16Profil 141

50 ANS D’ESPRIT LIBREcollection Spirale dinh van - dinhvan.comLAUSANNE : Junod - 8, BOUTIQUE DINH VAN À GENÈ17VE : 11, rue Neuve du Molard - place INTRO 4 place Saint François - NYON : Piguet - 36, rue Saint Jean - VEVEY : Meylan Profil 141 du Marché,

LA LISTE DE NOS ENVIES 1 2 435 HI‑TECH 6 L’univers du Hi-Tech est en pleine efferves- cence en cette période de fin d’année. Alors, pourquoi ne pas se laisser séduire par un accessoire design et utile pour votre intérieur ? Petit tour d’horizon. Par Danny Baumann / crédits photos : DR 7 81 Téléphone portable Xperia Z5 Premium, SONY, CHF 749.- / 2 Enceinte intelligente et numérique, BANG & OLUFSEN, CHF 38'995.- / 3 Caméra Circle pour une vision live de la maison, LOGITECH, CHF229.- / 4 Réveil connecté compatible avec Spotify avec capteur de sommeil, WITHINGS, CHF 300.- / 5 Visapure Advanced, nettoie, masse et draine les poches sous les yeux, PHILIPS, CHF 279.- / 6 Clavieret pavé tactile en bois, OREE, CHF 480.- / 7 Haut-parleur portable Nomade JMC de la forêt du Risoud, JMC LUTHERIE, CHF 3'200.- / 8 Enceinte Bluetooth 360° UE BOOM 2, ULTIMATE EARS, CHF 249.-INTRO 18Profil 141

CONTACT: +41 (0) 44 857 80 00 [email protected] W W W. T H O M A S S A B O . C O M LOVE BRIDGEFaites durer les souvenirs… avec une gravure personnalisée.Or blanc 18 carats, or rose 18 carats ou or jaune 18 carats et diamants blancs. INTROEn vente exclusivement dans nos flagship stores : Londres · Zuric1h9 · Francfort · Stuttgart · Hambourg · Munich · VienneP·roPfil 1a41ris

3 LA LISTE DE NOS ENVIES 4 5 2 1 BEAUTÉ L’or ? Une valeur sûre. Make-up inspiré, parfum 24 carats ou soin edgy à souhait, les beautystas averties se ruent sur le métal précieux pour étinceler de mille feux. Quelques pépites pour jouer la carte gold et briller du soir au matin. Par Gaëlle Sinnassamy / crédits photos : DR 61 Vernis Diorific, \"State of Gold\", vernis pailletés aux reflets platine et or, DIOR, CHF 40.- / 2 Eau Sublime Or- Bois d’orange, eau fraîche pailletée aux notes de mandarine, orange et fleur de coco, ROGER &GALLET, 100 ml, CHF 59,60 / 3 Sérum Liftéor, fluide éclat lumière booster de fermeté pour peaux matures à base de rose des alpes, d’extrait d’iris et de particules d’or, CHLORYS, 30 ml, CHF 159.- / 4 Ordu sérail, eau de parfum, oriental aux notes de tabac, rhum, ambre et vanille, NAOMI GOODSIR, 50 ml, CHF 153.- / 5 Ombre Hypnôse Dazzling, givre doré, LANCÔME, CHF 48.- / 6 Élixir glacé, concentré premium lumière, base de teint infusée d’Or 24 carats, série limitée, BY TERRY, 30 ml, CHF 258.-INTRO 20Profil 141

Mr Brainwash_Jimi Hendrix_Hôtel N‘vY

LA LISTE DE NOS ENVIES 1 23 DESIGN Depuis quelques années, les producteurs de 5 mobilier design s’intéressent à l’univers de la table et créent des objets aux courbes surpre- nantes, voire architecturales. La sélection de Batiplus qui sort des carcans traditionnels. Par Nicolas Brunner de Batiplus / crédits photos : DR 4 6 71 Verres Jellies Family, KARTELL, CHF 21.- / 2 Collection de verres à vin, EVA SOLO, CHF 36.- / 3 Verres, colour Glass, HAY, CHF 13.- / 4 Assiettes I.D. Ish by D'O, KARTELL, CHF 27.- / 5 Verres, colour Glass, HAY, CHF 13.- / 6 Assiettes Namasté, KARTELL, CHF 145.- / 7 Assiettes, Kaleido, HAY, CHF 18.-INTRO 22Profil 141

atelier-zuppinger.ch Fusée Engin autopropulsé ou élément de mouvement horloger ? Découvrez l’univers de l’horlogerie d’exception, sur www.hautehorlogerie.org Fusée | Organe de forme à peu près conique muni d’une rainure hélicoïdale sur laquelle s’enroule une corde ou une chaîne reliée au barillet. La fusée régularise la force motrice transmise au rouage. Presque toutes les montres des XVI e, XVII e et XVIII e siècles ont des fusées. La corde en boyau fut remplacée par une chaîne vers 1640.PARTENAIRES DE LA FONDATION | A. LANGE & SÖHNE | AUDEMARS PIGUET | BAUME & MERCIER | BOVET 1822 | CARTIER | CHANEL | CHOPARD | CHRISTOPHE CLARETDE BETHUNE | GIRARD-PERREGAUX | GREUBEL FORSEY | HERMÈS | IWC | JAEGER-LECOULTRE | LOUIS VUITTON | MB&F | MONTBLANC | OFFICINE PANERAIPARMIGIANI FLEURIER | PIAGET | RALPH LAUREN | RICHARD MILLE | ROGER DUBUIS | TAG HEUER | VACHERON CONSTANTIN | VAN CLEEF & ARPELS

Places Back to the seventiesBEto La nouvelle Brasserie J5, à Montreux, nous ramène dans les années 70, avec son décor tout en bois, de rouge et de l’or du laiton. Outre l’architecture, l’ambiance Par Danny Baumann / crédits photos : Leukerbad rétro et les bons petits plats – de l’indémodable tartare de bœuf à la salade de Clinic, Vie Intérieur, diabolo.com Quinoa bio – du chef Antonin Guex, nous font craquer. Notre péché mignon : le beurre baratté maison qui accompagne le pain croustillant ! La Brasserie J5, Hôtel Helvétie, avenue du Casino 32, 1820 Montreux, www.brasseriej5.chBONHEUR Urban StyleHIVERNAL Un showroom de 600 m2 dédié à la décoration d’intérieur, c’est le nouvelUn petit nouveau fait son entrée dans le espace création imaginé par la marque Vie Intérieur à Serrières. Rencontrecercle prestigieux des bains thermaux à avec Philip Pelletier, fondateur de la marque.Loèche-les-Bains. Dans la flambant neuve Profil : Un nouvel espace, mais que peut-on y trouver ?Leukerbad Clinic, un espace de plus de Philip Pelletier : Tout ce qui touche à la décoration d’intérieur : des luminaires aux2'000 m2 est prévu pour tous les adeptes meubles et accessoires, en passant par des objets insolites, comme des tabouretsdes piscines d’eau thermale, de bains en liège peu conventionnels. Tout ce mobilier, dans un style très urbain et vintage,hydromassants, de saunas ou encore de est créé par de jeunes artisans et designers. Nous présentons également sur placehammams. Un vrai bonheur que de se notre propre ligne de mobilier.prélasser dans une eau naturellement riche Quelles sont les tendances fortes pour cet hiver ?en minéraux au cœur des Alpes suisses. L’aménagement intérieur tend vers un mélange des genres. On pourra aussi bienCoup de cœur pour le design du bassin trouver une table des années cinquante que des chaises contemporaines dans laintérieur dont les grandes baies vitrées même pièce. Au niveau des couleurs, le jaune vif ou encore le vert émeraude sontajourées donnent la sensation de baignade très demandés. Les meubles et accessoires ont également tendance à devenir deen plein air. Une vraie bouffée d’oxygène. plus en plus grands, comme des abat-jours imposants.Leukerbad Clinic, Willy-Spühlerstrasse 2, Espace Création, rue des Usines 44, 2003 Neuchâtel-Serrières, www.vieinterieur.ch3954 Leukerbad / Tarifs : CHF 50.- /journée, gratuit dès l’achat de CHF 120.- 24de soins, www.leukerbadclinic.chINTROProfil 141

INTRO25 Profil 141

LÉ’ÉPPIINNGLGEULRÉPar Stéphanie Boulot / crédit photo : DRAlexander Friedman est le cofondateur de watchonista.com.Une référence pour les férus d’horlogerie. Il a l’enthousiasme dujeune entrepreneur qui vit de sa passion. Et c’est pour ça qu’onl’a rencontré.Profil : En deux mots, watchonista.com, c’est quoi ?Alexander Friedman : C’est un site participatif dédié à l’horlo-gerie pour tous les passionnés, collectionneurs, mais aussi lesnovices. La montre est LA star sur ce site et on essaie d’amenerdes contenus divers, officiels ou non. Nous réalisons aussi lapartie éditoriale. On est dans notre sixième année.Qu’est-ce qui t’a pris de faire ce site ?J’étais dans un domaine totalement différent, dans les énergiesrenouvelables ; et avec mon ami d’enfance Marco Gabella, onparlait souvent de montres. Pour la petite anecdote, on ratait lescours pour aller à Baselworld en cachette. Et après un dîner bienarrosé, on s’est dit : pourquoi ne pas faire nous-mêmes quelquechose ? C’est parti de là.Le luxe, ça marche encore ?Plus que jamais.Même en dehors de la Suisse ?De toute évidence et, malgré ce qu’on dit, le luxe a de beauxjours devant lui.Les smartwatches, ça te fait peur ?Je relativise, ça ne va pas mettre en péril l’industrie. Par contre, dans la vie, même si j’aime beaucoup Rolex. Mais non, je ne suisil faudrait que l’horlogerie donne envie aux futures générations pas d’accord, si à 50 ans t’as pas une Rolex, tu n’as pas loupé ta vie.de porter des montres classiques. Et moi avec une telle montre (je porte une Michael Kors) j’ai “ Le luxe a raté ma vie ? de beaux jours devant lui. ” Non, la montre est un objet avec lequel tu as une relation par- ticulière. J’ai de belles montres de grands noms, mais j’ai aussiTu portes quoi comme montre ? des montres en plastique très connues, qui s’appellent Swatch, et j’ai toujours autant de plaisir à les porter.Aujourd’hui, j’ai une Parmigiani Fleurier Tonda édition spécialeMichel Parmigiani. Une montre que j’ai cherchée pendant des On peut avoir du goût sans être blindé ?années ! Il y en a 60 dans le monde. Je leur ai cassé les piedspendant 4 ans et ils m’en ont finalement trouvé une, et je suiscontent de l’avoir.Un gars a dit que t’as raté ta vie si tu portes pas une Rolex à 50 Bien sûr, on peut parler de vintage par exemple, il y en a pourans, tu es d’accord ? tous les goûts et pour toutes les bourses. Ce n’est pas parce qu’on a une montre coûteuse que l’on a forcément bon goût ou queC’est devenu une phrase classique, mais il y a d’autres choses l’on connaît l’horlogerie.INTRO 26Profil 141

DLE’ASIM3 REARISBOA&NSSH“ Notre plus grande fierté ? Par Lucie Notari / crédits photos : DRKate Moss qui craque pour Easy-to-wear, modes, portables et féminins, les vêtements Ba&sh une tenue en vitrine. ” c’est un peu tout ça à la fois. La marque française imaginée par deux amies d’enfance, Barbara Boccara et Sharon Krief débarque en Suisse romande pour notre plus grand plaisir. On vous dit pourquoi vous allez vous aussi, craquer… 1p.eCn’seéset puonuergnrioffues Exit les micro mini-robes, les décolletés bronchites et les vestes aux couleurs improbables, le duo de créatrices que forment Barbara Boccara et Sharon Krief voulait une marque contenant les must-have de l’armoire idéale. Leur idée ? Créer des collec- tions faites d’intemporels à prix raisonnables comme nous le confie Sharon Krief : « On déteste l’idée des vêtements kleenex. On achetait des fringues à des prix exorbitants qui ne duraient, finalement qu’une saison, c’est de ce constat que tout est parti ». Résultat, Ba&sh c’est avant tout une griffe pour les filles qui ne veulent pas se prendre la tête et qui cherchent de beaux basiques à porter encore et encore... 2. Elle est la marque chouchou des experts Elle en a fait du chemin depuis sa création en 2003. D’ailleurs Ba&sh a illico séduit les expertes de mode qui, dès le lancement de sa première collection a récolté un succès immense auprès des médias français et étrangers. Preuve de sa fiabilité, à peine née, la griffe vendait déjà au Bon Marché ou encore chez Franck & fils. « Nous avons eu la chance d’avoir tout de suite été suivies par les experts mode qui nous ont réservé un accueil grandiose », s’enthousiasme le duo. Il n’est d’ailleurs pas rare de découvrir des actrices et stars sur papier glacé portant une pièce signée Ba&sh. « L’une de nos plus grandes fiertés ? Il y en a plein, mais Vanessa Paradis avec nos vêtements sur le dos ou encore Kate Moss qui fond pour une tenue en vitrine sont de belles recon- naissances », confie Barbara Boccara avant de conclure : « Mais la plus belle vitrine pour nous, ce sont les clientes, on se sent comme des gamines lorsqu’on voit des filles avec nos vêtements dans la rue ». 3. Il y a vraiment des créatrices derrière Même si la griffe parisienne vient d’être rachetée par le géant du luxe LVMH, elle garde son identité propre : « Cela faisait par- tie de nos conditions, lors de la transaction. Le but était que nous gardions la création et tout ce qui fait l’identité et le succès de Ba&sh », explique Sharon Krief. Et de poursuivre : « Nous sommes toujours très libres, la réelle différence réside dans le fait que nous avons désormais plus de facilité à nous exporter à travers le monde, le groupe nous aide et nous donne cet élan. » Un élan qui, on le parie, n’est pas près de s’essouffler. Boutique Ba&sh, rue de la Fontaine 7, 1204 Genève Ouverture de la boutique Ba&sh à Lausanne en février, rue de Bourg 6, 1003 Lausanne INTRO 27 Profil 141

salon d’art Palexpo Geneva / 28-31.01.2016 / artgeneve.chgalleries Almine Rech Gallery | Anne Mosseri-Marlio Galerie | Art Bärtschi & Cie | Atelier Raynald Métraux| Bartha Contemporary | Bernheimer Fine Art | Bernier / Eliades | Blain|Southern | Blondeau & Cie | Buch-mann Galerie | Carpenters Workshop Gallery | Catherine Duret Art Moderne & Contemporain | ChristineKönig Galerie | Cortesi Gallery | De Jonckheere | Ditesheim & Maffei Fine Art | Erastudio Apartment-Gallery |Gagosian Gallery | Galeria Casado Santapau | Galeria Filomena Soares | Galería Juana de Aizpuru | Galeria MarcDomènech | Galerie Andrea Caratsch | Galerie Christian Lethert | Galerie Daniel Templon | Galerie Elisabeth &Klaus Thoman | Galerie Eva Meyer | Galerie Gisèle Linder | Galerie Heinzer Reszler | Galerie de la Béraudière |Galerie Jean Brolly | Galerie Jean Fournier | Galerie Jousse Entreprise | galerie lange + pult | Galerie Laurence Ber-nard | Galerie Laurent Godin | Galerie Lelong | Galerie Les filles du calvaire | Galerie Maria Wettergren | GalerieMeyer Kainer | Galerie Mezzanin | Galerie Nathalie Obadia | Galerie Olivier Robert | Galerie Patrick Gutknecht| Galerie Peter Kilchmann | Galerie Rosa Turetsky | Galerie Sébastien Bertrand | Galerie von Vertes | GalerieXippas | Galerie Zlotowski | Galleria Antonella Villanova | Galleria Franco Noero | Gallery LVS & LVS Craft| Gallery On The Move | Gallery S O | Gebr. Lehmann | Häusler Contemporary | James | Keitelman Gallery |Konrad Fischer Galerie | Krobath | Luxembourg & Dayan | Mai 36 Galerie | Marc Jancou | Marlborough Galeria| Massimo De Carlo | Mayoral | Mehdi Chouakri | multipleart | Nosbaum Reding | Pablo’s Birthday | Paragon-Press|InBetween | PatrickHeide Contemporary Art | Peres Projects | Priveekollektie Contemporary Art|Design| ribordy contemporary | Roehrs & Boetsch | Rotwand | Sarah Myerscough Gallery | Silvan Faessler Fine Art |Simon Studer Art | Skopia / P.-H. Jaccaud | Suzanne Syz Art Jewels | Taste Contemporary Craft | Tornabuoni Art| Tucci Russo | Vilma Gold institutions and art spaces Art for The World | Bank | Centre d’art contemporainGenève | Centre de la Photographie Genève | Centre d’édition contemporaine, Genève | ECAL / Ecole cantonaled’art de Lausanne | Fonds cantonal d’art contemporain | Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève | HEAD/ Haute école d’art et de design, Genève | Jeudi | Kunsthalle Zurich | LETO | Mamco | Mudac | Musée de l’Elysée| Musée des Beaux-Arts | Musée Rodin | Prince of Wales | Quark | Swiss Institute special exhibitions artgenève /musique | artgenève/sculptures | Christian Waldvogel, Pendule de Foucault | The Estate Show: Sol Lewitt, WallDrawing | The Pool Bar | Uli Sigg Collection art magazines & books Artforum | Artpassions | ArtReview | Beaux-Arts Magazine | Camera Austria | Éditions 3 fois par jour | Éditions B2 | Éditions Macula | Éditions Octopusnotes | Éditions Take5 | Éditions Xavier Barral | Éditions Zones Sensibles | Frieze | Frieze d/e | Kunstbulletin |Monopol | Mousse | Parkett Verlag | Serial Printer / Dirtyhands | Spike | Sternberg Press | Triangle books editionSOCIÉTÉ 28Profil 141

CULTURE p.32© RAYMOND MEIER Il était une fois, Philip Glass 29 SOCIÉTÉ Profil 141

P LR’ÈAÇSGAEDSNEEDCPAH A: ESSZEVOUS Par Danny Baumann / crédits photos : Jaroslav Kvíz, Shailo Djekshenbaev, Yacobson Ballet, Alain Wicht 11 La forme de la bouteille de vin, qui nous semble immuable, connaît de nombreuses variations. C’est de ce constat qu’est partie l’idée de l’exposition Ceci n’est pas une bouteille, réalisée en partenariat entre le MUDAC (musée de design et d’arts appliqués contemporains) et le MVVV (musée valaisan de la vigne et du vin). Des fioles sous toutes leurs formes, dont l’histoire retrace sur place, un lien fort entre l’ethnologie et la création contemporaine. En tout, c’est près d’une soixantaine de pièces qui interrogent le spectateur tant sur les formes et les usages que sur les symboles de la fameuse bouteille. MUDAC, exposition jusqu’au 5 juin 2016, www.mudac.ch 2 2 Lecentred’artcontemporaind’Yverdon-les-Bainsnousemmèneen Asie centrale et plus précisément dans un pays souvent méconnu, le Kirghizistan avec son exposition PAS DE DEUX KG. CH. Mais pourquoi ce pays ? « L’idée m’est venue le jour où je suis partie pour cette destination et qu’on me disait : « c’est où ça ? », annonce Karine Tissot, directrice du CACY. Grâce à des œuvres d’artistes kirghizes et suisses, l’exposition évoque cette contrée peu connue et pourtant souvent appelée « la Suisse de l’Asie centrale ». On découvre une multitude d’images, de dessins, de vidéos ou encore d’installations qui nous transportent dans les paysages à la fois sauvages et mystérieux, où les populations semi-nomades vivent dans des yourtes. Centre d’art contemporain d’Yverdon-les-Bains, exposition jusqu’au 14 février 2016, www.centre-art-yverdon.ch 3 3 En cette période hivernale où les flocons tombent et laissent place à la rêverie, le théâtre du Crochetan à Monthey nous plonge dans l’histoire d’une jeune villageoise qui tombe éperdument amoureuse d’un prince. En proposant Giselle, par le Yacobson Ballet de St-Petersburg, ils présentent certainement le ballet le plus populaire et le plus célèbre de l’ère romantique. 49 danseurs envahiront la scène sur une chorégraphie du maître Jean Coralli et Jules Perrot. Sur une magnifique partition d’Adolphe Adam, on retrouve dans ce ballet qui nous est conté un soupçon de folie, quelque peu de classicisme et beaucoup d’émotion Théâtre du Crochetan, Giselle, mercredi 20 janvier à 20h / Prix : de CHF 20.- à CHF. 60.- www.crochetan.ch 4 4 « Le projet est né bien avant le flux migratoire qui frappe l’Europe actuellement », nous prévient Isabelle-Loyse Gremaud, metteuse en scène. Tiré du livre éponyme de Fabio Geda, Dans la mer il y a des crocodiles – au Théâtre des Osses à Givisiez – retrace l’histoire vraie d’Enaiatollah Akbari. A 10 ans, ce petit garçon afghan se voit obligé de quitter son village natal sous la menace d’une mort programmée par des fervents croyants. Cinq longues années tantôt sur les routes, caché dans des camions, tantôt sur les mers, à bord de vieux rafiot , l’amèneront finalement à Turin, en compagnie d’autres enfants clandestins. Théâtre des Osses, Givisiez, du 15 au 24 janvier 2016 / Prix : de CHF 10.- à CHF 35.- www.theatreosses.chCULTURE 30Profil 141

UN TOIT POUR DEUX Par Catherine Cochard / crédit photo : Aires Mateus (Maquette Lauréats), Yves GigonNul besoin de chercher la faille du projet architectural qui regroupera les activités du Musée de l’Elysée et du Mudac : elle s’offre à voir detoute part du futur bâtiment, comme une signature lumineuse le paraphant. Cette ouverture sur le cœur du musée est une invitation. Une invitation à pénétrer le bâtiment pour s’en approprier le contenant tout autant que le contenu.I ntitulé « Un musée, deux musées », le projet désigné comme Profil : Qu’est-ce qui vous a particulièrement intéressé dans lauréat par le jury du concours d’architecture - emmené par ce projet ? Olivier Steimer le président de la Banque Cantonale Vaudoise(BCV) - est le fait des deux frères architectes, Francisco Xavier Manuel Aires Mateus : Nous sommes très attachés à la Suisse etMateus et Manuel Roca Mateus, du bureau Aires Mateus basé enseignons depuis plus de dix ans à l’académie d’architectureà Lisbonne au Portugal. Construit en retrait du Musée cantonal de Mendrisio. Imaginer un musée public est quelque chose dedes Beaux-Arts (le mcb-a, dont la mise au concours avait été symboliquement très fort. Il s’agit de penser un espace archi-remportée en 2010 par les architectes espagnols Fabrizio Barozzi tectural permanent, dédié au plus grand nombre et dans lequelet Alberto Veiga), ce deuxième bâtiment finalise le pôle muséal, s’inscrira le travail d’artistes de notre époque.ce « quartier des arts » à côté de la gare de Lausanne qui devraitouvrir ses portes au public à l’horizon 2020. Le projet imaginé Comment avez-vous défini votre projet ?par les Portugais repose sur la réunion sous un seul et mêmetoit du musée de l’Elysée, au sous-sol, et du Mudac au premier En tenant compte des contraintes du programme. Comme lesétage. L’entrée dans le futur édifice se fera de plain-pied avec œuvres photographiques doivent être protégées de la lumière dul’esplanade, là où se trouve la fameuse faille lumineuse, par un jour, nous avons fait le choix de placer l’Elysée au sous-sol. Quantrez-de-chaussée regroupant l’accueil, la cafétéria et la boutique. aux pièces du Mudac, comme elles ont besoin d’un éclairageL’investissement prévu pour ce bâtiment, rassembleur à plus naturel, nous avons tout simplement décidé de leur attribuerd’un titre, est de 100 millions (dont 40 doivent être apportés par la partie supérieure du bâtiment dont la toiture transparentele canton, 20 par la ville et 40 levés auprès de donateurs privés). offrira une lumière zénithale appropriée.Cent quarante bureaux internationaux d’architecture s’étaientinscrits à cette seconde mise au concours. Le jury avait choisi Intellectuellement, comment avez-vous pensé votre bâtiment ?de retenir une vingtaine de dossiers parmi lesquels ceux de« starchitectes » comme le Français Jean Nouvel ou les Japonais Le coeur de notre projet consiste en un prolongement d’unSaana. Ce sont au final les frères portugais qui ont remporté à espace public : l’esplanade centrale se déploie à l’intérieur dul’unanimité le mandat du canton de Vaud. Parmi leurs oeuvres, bâtiment. L’édifice est un trait d’union entre les activités deon peut citer le musée du phare de Santa Marta à Cascais ou l’Elysée et du Mudac tout autant qu’un espace de vie pour lesencore l’hôtel 5 étoiles The Marker à Dublin. Interview de Ma- futurs visiteurs du pôle muséal.nuel Aires Mateus. CULTURE 31 Profil 141

IUPGLHLNÉAIETLSAFISPOITIS Par Jeanne Dubuis / crédit photo : Raymond Meier A près de 80 ans, le compositeur culte américain Philip Glass risque bien de créer l’événement lors de sa venue au Festival Antigel à Genève début 2016. Pour l’occasion, il renoue avec l’une de ses premières compositions pour le cinéma, l’œuvre phare Koyaanisqatsi – Life out of balance, réalisée par Godfrey Reggio en 1982. Le film est rapidement perçu comme une pièce avant-gardiste et révolutionnaire. C’est que Philip Glass considère chaque note comme une force narrative essentielle, métamor- phosant ainsi l’impact de la musique pour le cinéma. Durant deux soirées ciné-concert au Victoria Hall, c’est accompagné de son Ensemble qu’il interprétera sa B.O. Interview.Profil : A l’occasion de votre venue à Genève, on se replonge dans Décrivez-nous la performance live telle qu’elle sera présentéeKoyaanisqatsi. Il n’y a pas de dialogue, pas d’acteur, pas d’in- à Genève ?trigue. Le message est entièrement porté par l’image et le son.Comment avez-vous travaillé à la composition de cette œuvre Ce sera archi-complet, je peux vous le dire. C’est devenu un filmet qu’est-ce qu’elle traduit ? iconique. Il y aura un très grand écran et en-dessous, se trou- veront les musiciens de l’Ensemble. La lumière sera basse pourPhilip Glass : On a vraiment travaillé main dans la main avec ne pas troubler le visionnage du film mais le public se rendraGodfrey Reggio. Je n’ai pas ajouté la musique une fois que le film bien compte que c’est une performance live, notamment par laétait terminé. Ce fut une vraie collaboration, où tant l’influence présence du chef d’orchestre.des images que celle de la musique ont eu leur importance dansle résultat final. C’est cela la principale caractéristique de ce “ La lumière sera basse pour ne pasfilm, c’est que le son et l’image sont inséparables. Le film a pour troubler le visionnage du film. ”propos l’effet négatif de la technologie sur la vie traditionnelle.A l’époque, les gens ne faisaient pas vraiment attention à cela,contrairement à aujourd’hui.Pourtant, le film paraît encore très actuel. Quel regard por- A bientôt 80 ans, vous êtes encore sur la route et travaillez surtez-vous aujourd’hui sur cette œuvre ? de nombreux projets. Vous vous entraînez pour garder la forme. Vous n’avez pas l’intention de prendre votre retraite ?Le film est devenu très populaire rapidement, aussi parce quenous avons fait ensuite des performances live. Nous l’avons Oh non ! Pas de retraite non, non. Je m’entraîne comme un ath-joué à travers le monde. Et ce qui est impressionnant, c’est qu’il lète tous les jours, je bois très peu, je ne fume pas. J’espère pouvoirne vieillit pas. Après, c’est sûr que si l’on regarde l’évolution de rester actif encore dix ans et ensuite peut-être que je m’écrou-mon travail depuis Koyaanisqatsi, l’idée de base a été développée, lerai. Mais pour l’instant, je continue d’écrire de la musique !j’utilise d’autres instruments, je travaille avec des orchestres ;j’ai travaillé sur une sorte de langage musico-visuel peut-être Le Festival Antigel se tient du 29 janvier au 14 février à Genève.plus mature.CULTURE 32Profil 141

LDEELMEIVCEHRELDECARSIDPAERAYUMichel Caspary vit la culture comme une passion depuis les prémices de sa carrière professionnelle. Responsable de la rubriqueculturelle à 24 heures, il est désormais à la tête du très beau théâtre du Jorat. Aujourd’hui, il nous raconte ses rencontres avec les pièces qui ont changé sa vision du théâtre… Crédits photos : Théâtre du Jorat, Samuel RubioPendant combien de temps se sou- sibles, de nos rapports avec les autres, Jean-Claude Carrière et mise en scène de vient-on d’un spectacle ? Parfois, hé- entre salut et perdition. Pour tout décor, Peter Brook. Deux géants du théâtre et du las, à peine une nuit après la repré- un arbre planté dans le sable, un arbre cinéma, dont le travail sur ce spectacle asentation. Et parfois, une vie entière. Mon où l’on pourrait se pendre, mais symbole pris des années. A la mesure de son pro-premier grand choc théâtral a été cette aussi d’espérance, de survie, même au pos : raconter l’épopée sanskrite de la my-version toute simple et lumineuse de En cœur du désert. Ce soir-là, j’ai découvert thologie hindoue sous la forme du plusattendant Godot, conte philosophique de le théâtre et je n’ai jamais cessé depuis grand poème du monde. Mais c’est bienSamuel Beckett, dans le décor majestueux de l’aimer, quels que soient les registres. de l’humanité toute entière dont parlaitet décati du Théâtre des Bouffes du Nord, Autre choc, au milieu des années hui- cette production, commencée au crépus-à Paris, avec des comédiens d’exception tante, en plein mois de juillet, avec l’im- cule et terminée au lever du soleil. Undont Michel Bouquet, Rufus et Georges mense fresque du Mahabharata interpré- miracle s’était produit : s’enfoncer dansWilson. J’avais 20 ans, je démarrais mon tée en plein air dans une carrière, lors la nuit des temps pour mieux contem-métier de journaliste. Le texte parlait du Festival d’Avignon, par des dizaines pler la beauté des jours. Et voici un autredu sens de la vie, de nos attentes impos- de comédiens et de musiciens. Texte de miracle, en septembre dernier, avec la venue de l’intrépide et génial comédien anglais Simon McBurney au Théâtre Vidy-Lausanne, avec The Encounter (La Rencontre), adapté du roman de Petru Popescu, lequel s’est inspiré du journal de bord tenu par Loren McIntyre, un photographe souvent parti dans la jungle amazonienne pour partager l’univers des tribus, non sans expériences éprou- vantes. Sur scène, à Vidy, il n’y avait que Simon McBurney, quelques accessoires et quelques micros. Dans la salle, bien assis, les spectateurs avaient tous un casque au- dio sur les oreilles. Décollage immédiat vers l’Amazonie et plongée instantanée dans la jungle. Pour y avoir été person- nellement il y a trente ans, la sensation est hallucinante. Tandis que le comédien interprète simultanément différents per- sonnages, des techniciens, en coulisses, mixent une déferlante de sons. C’est fait, on y est, là-bas, au milieu des arbres et des animaux, on est dans la peau et dans la tête du photographe, au milieu des tribus, on est émerveillé, effrayé, comme perdu mais pas pressé de sortir de ce qui ressemble parfois à un enfer. Stupeur et tremblements. Quand on enlève le casque de ses oreilles, au final, l’atterrissage se transforme de suite en envie de repartir. Le théâtre est parfois comme un grand voyage immobile, intime et fascinant. CULTURE 33 Profil 141

L’IRAK,AUTREMENTPar Danny Baumann / crédit photos : Raymond MeierLe film Iraqi Odyssey du réalisateur suisse Samir, représentera notrepays lors de la course aux Oscars en 2016. Présenté dans la catégorie« Meilleur film en langue étrangère », ce documentaire retracel’histoire de sa famille, aujourd’hui dispersée aux quatre horizons,dans l’Irak dévasté par les guerres. Il nous en parle.Derrière ses lunettes, Samir, 60 ans cette année, cache des le pas de la porte et le chef des archives nationales m’accueille yeux noirs animés de souvenirs. Arrivé en Suisse par de façon un peu embarrassée. Après deux thés et les politesses l’Orient-Express à l’âge de 7 ans, il est devenu citoyen d’usage, je lui réclame les documents tant convoités. D’une voixsuisse à l’âge de 23 ans. Son film, Iraqi Odyssey retrace le récit de mélancolique, il me répond : « tu connais YouTube ? » C’est ainsisa famille, de classe moyenne, dans l’Irak du 20ème siècle. Au qu’il m’annonce que toutes les archives ont été détruites. J’al-travers de témoignages de ses oncles, sa tante et sa demi-sœur, lais de choc en choc. » Il s’en remet donc aux annales des payson découvre un Irak loin des problèmes religieux d’aujourd’hui, coloniaux afin de clore son travail de longue haleine, et d’êtrecultivé et ouvert au monde. « Quand je montre ces images à des ainsi choisi pour représenter la Suisse aux Oscars. Une sortejeunes Irakiens, ils ne croient pas que le pays avait cette joie de de récompense ultime d’un pays qui le reconnaît enfin commevivre il y a 50 ans », explique-t-il mélancoliquement. Le projet l’un des siens. Même si le film n’a pas de grandes chances d’êtrea vu le jour, voilà bientôt 15 ans, quand il s’est aperçu qu’un sélectionné face à d’autres œuvres à gros budget, Samir, lui, abon nombre de films visant les migrants ne leur donnaient déjà remporté sa victoire : avoir honoré la mémoire de sa terrepas la parole. Samir a fait part de son idée à des membres de natale, au nom de son pays d’adoption, pouvoir montrer auxson entourage qui, pour certains, étaient réticents. « Ma famille gens le lien entre l’avant et l’après. Mais aussi laisser la paroleconnaît bien les codes occidentaux modernes, qui sont plutôt à ceux qui l’ont vécu… « Cela n’a pas de prix et pour moi, c’est laexhibitionnistes comparés aux codes orientaux, où on ne parle plus grande des réussites », conclut-il.pas de soi. Alors certains, par pudeur, ne voulaient pas expliquerce qu’ils vivaient dans leur pays », développe le réalisateur. Le Iraqi Odyssey, sortie en salle en suisse romande prévue débutprojet a eu le temps de mûrir jusqu’en 2005, moment où il ter- 2016, www.iraqiodyssey.chmine le tournage de Snow White. Son bureau est alors remplide documents envoyés par ses oncles et tantes. Ces écrits, qu’illit attentivement, lui montrent la voie. Il débute donc l’idée dufilm Iraqi Odyssey. En 2010, 20 ans après sa dernière visite, il est deretour sur sa terre natale. « J’étais prisonnier de mes souvenirsalors ça a été très douloureux de réaliser ce que la guerre avaitdétruit », raconte-t-il. Une dure réalité qui lui saute aux yeuxune fois sur place. Cette nostalgie l’encourage à continuer sesrecherches. Il se rend alors aux archives nationales. « Je passeCULTURE 34Profil 141

DLEE FCROÉUDPÉRDIECPMRAOIRJOEJournaliste et réalisateur, Frédéric Maire fut, entre autres, co-fondateur et co-directeur de La Lanterne Magique à partir de 1992. Après avoir été directeur du Festival de Locarno de 2005 à 2009, il occupe désormais le poste de directeur de la cinémathèque suisse. Crédits photos : Carine Roth, Film partners, Comme des cinemas, Twenty twenty vision“ An de la cinéaste japonaise Naomi Kawase est un véritable chef-d’œuvre doux-amer qui vaut la peine de déguster au plus vite ”Les haricots à la bouche difformes, qui lui propose de faire elle- logue entre les générations, ou encore la même la pâte de haricots rouges plutôt discrimination dont souffrent ceux quiFilm d’ouverture d’Un certain regard à que de se contenter d’un produit indus- ne sont pas comme les autres.Cannes, An de la cinéaste japonaise Nao- triel. Très vite, l’apport de Tokue aux do- La cinéaste place au centre du film (et demi Kawase est un véritable chef-d’œuvre rayakis de Sentaro porte ses fruits – et le ces fameux dorayakis) la communiondoux-amer qu’il vaut la peine de déguster commerce croule sous la demande ! avec la nature, une thématique omni-au plus vite. Mais c’est alors qu’un autre secret est révé- présente dans ses œuvres (comme le ré-Portant sur ses épaules le poids d’un lé : les malformations de Tokue sont dues cent Still the Water). Il faut voir Tokue sepassé refoulé - il a notamment fait de la à la lèpre… Une maladie très mal vue au fondre dans la beauté des fleurs de ceri-prison-, le quadragénaire Sentaro boit Japon : jusqu’en 1996, les lépreux n’avaient siers et tendre l’oreille pour les écouter. Ilbeaucoup et vivote en vendant des do- pas le droit de travailler et devaient vivre faut la voir parler aux haricots rouges, lesrayakis (sorte de pancakes fourrés à la isolés du reste de la population. Victime encourager (\"faites de votre mieux\", leurpâte de haricots rouges sucrée – An en de sa malédiction, Tokue doit se retirer, dit-elle) et surtout écouter leur réponsejaponais) dans une petite échoppe d’un au grand dam de son employeur. durant la cuisson… C’est comme ça, dansquartier gris de Tokyo. Des étudiantes se L’air de rien, concentré autour d’une le respect de la nature et de ce qu’elle nousréunissent souvent dans son magasin pâtisserie typiquement japonaise, la ré- donne, que le film nous délivre son tristepour en manger en bavardant. Jusqu’au alisatrice Naomi Kawase tisse un récit mais délicieux message.jour où Sentaro met une annonce pour à la fois très simple et très dense, où seengager quelqu’un qui puisse l’aider dans superposent et s’entrecroisent plusieurs AN de Naomi Kawase. Sortie le 23son commerce. Se présente alors Tokue, sujets essentiels, comme par exemple décembre en Suisse romandeune vieille femme aux mains un peu la solitude et les façons de l’apaiser, la transmission d’une tradition et le dia- CULTURE 35 Profil 141

AMLAETERCUEERCRSUCEDLIEELSDBEEASUX Par Sophie, Amélie, Claire, Librairie Des Livres et Vous / crédits photos : DR Des passions ardentes aux thrillers intenses, la librairie Des Livres et Vous à Carouge sélectionne pour chaque édition de Profil un concentré du meilleur des sorties littéraires à dévorer au coin du feu.Intense Original BrutalNous ne pouvions pas ne pas vous parler du dernier Dans cette dernière ligne droite à la course aux ca- Après l’incroyable succès de la trilogie Les visages deroman de Gilles Legardinier. C’est plus de 160’000 deaux, rangez la malle de billets cachée dans votre Victoria Bergmann, les deux jeunes auteurs conti-exemplaires mis en place à sa sortie. Exagéré, pen- boîte à chaussures et sortez plutôt colle, ciseaux, per- nuent avec cette nouvelle trilogie qui ravira les plussez-vous ? Du tout ! L’auteur qui enchaîne les succès, ceuse… enfin bref un petit nécessaire de bricolage et costauds d'entre nous. En effet, ils ne changent pasreconnaissable à ses matous farceurs en couverture, un peu d’huile de coude. Oui, cette année, les éditions leur style mais le perfectionnent en allant toujourscomble nos attentes avec ce tout dernier venu ! Phaidon ont pensé aux amoureux du design au budget plus loin dans des détails qu'eux seuls peuventOn y découvre Thomas, voué à la médecine et aux limité.Dans cetrès jolilivrerelié, nous découvrons les imaginer. Polar très noir, Les corps de verre se veutplus démunis, s’oubliant souvent lui-même jusqu’au étapes de fabrication de cinquante objets d’artistes avant tout être un thriller « nouvelle génération ».jour où il apprend que la femme qu’il a aimée et quit- et designers célèbres. Oui, vous avez bien lu ! Des Très sombre, troublant, voire angoissant, il met entée il y a des années a eu un enfant de lui. C’est un créateurs ont donné leur accord pour un ouvrage qui scène les pires aspects de notre société à traverschamboulement dans une vie qu’il a façonnée pour permet à chacun de devenir un faussaire! Un comble des adolescents à vif, perdus dans des méandres deles autres, de ne pas avoir pu aider sa propre fille à expliqué par les auteurs : « Ils aiment tant l’acte de souffrance, de vengeance et de haine. Mais rassu-grandir. Roman drôle comme il sait les faire, plein de créer qu’ils souhaitent le partager.» De la surprenante rez-vous, l'aspect \"policier\" est quand même présent,sentiments et d’aventures, un petit plaisir à mettre lampe murale « Toi-même » (Ingo Maurer) à la petite avec l'inspecteur Jens Hurtig, de la police judiciaireentre toutes les mains ! voiture-rangement de Steffen Kehrle, tout fait sensa- qui se fait mener en bateau et va de rebondissement tion. Une petite merveille pour faire plaisir ou se faire en rebondissement...  plaisir. Le « Do it yourself », ça nous plaît !Quelqu’un pour qui trembler Do it Yourself Les corps de verreGilles Legardinier - Ed. Fleuve Thomas Bärnthaler – Ed. Phaidon Erik Axl Sund - Ed. Actes SudCULTURE 36Profil 141

LESDEPEJTUILTISEPNAFSAVDREEDAAUNSEJulien Favreau est né des chaussons de danse lacés aux pieds. Après avoir étudié la danse classique et contemporaine sous la direction deColette Milner, il part rejoindre l’école-atelier Rudra Béjart à Lausanne, puis entre au Béjart Ballet Lausanne. Récompensé de nombreux prix prestigieux, il danse aux quatre coins de la planète. Crédits photos : Béjart Ballet Lausanne, Victor Frankowski31 Octobre 2015 : date marquée au nant. Dès les premiers instants et durant de la batterie et des percussions, Hofesh feutre rouge dans mon agenda afin une heure intense, je me sens presque Shechter compose et nous livre ici une de ne pas manquer le retour de Ho- agressé tellement l’écriture du choré- musique synchronisée, puissante dans fesh Shechter à l’Octogone de Pully. Ayant graphe est musclée et habitée. Connu tous les sens du terme, agressive et op- malheureusement loupé son passage en pour sa maîtrise de l’espace, son goût de pressante. Ma réaction fut de me de- 2013, j’attendais donc avec impatience la vitesse, sa puissance physique et sa lim- mander si ce à quoi je venais d’assister, de découvrir son spectacle deGeneration pidité formelle, il laisse au travers de ces médusé, faisait écho au langage tribal et dont les éloges du monde entier attisaient pièces transparaître la verve et l’énergie viscéral de l’homme du siècle ou bien à mon enthousiasme. Israélien d’origine et de sa transe-danse. En véritable maître, celui des éléments qui font notre monde. britannique d’adoption, Hofesh Shechter il signe une chorégraphie moderne où Résolument actuel, ce programme répond est un jeune chorégraphe engagé et auda- se mélangent les réalités, les tensions, la aux trois impératifs que Hofesh Shechter cieux. Formé à l’Académie de Danse et de violence et les énergies contradictoires a fixés à sa danse : « Chaos, Insurrection, Musique de Jérusalem, il danse ensuite à de notre société. Fort de son passage chez Devenir ». la prestigieuse Batsheva Dance Company Dante Agostini à Paris et de sa pratique dirigée par Ohad Naharin. Puis, avec le Belge Vandekeybus et le Finlandais Saa- rinen, avant de s’installer à Londres. Il remporte plusieurs prix et récompenses pour ses premiers opus et forme en 2008 sa propre compagnie. Pour son nouveau spectacle titré deGe- neration , le surdoué de la danse a choisi, non pas de travailler avec les artistes de sa troupe, mais avec sept jeunes talents qu’il a formés. Il explique : « J’ai été submergé par l’appétit et l’esprit de compétition de cette nouvelle génération de danseurs venus auditionner pour ma compagnie, mais à qui je ne pouvais malheureuse- ment offrir que quelques places. » D’où ce nouveau groupe de quatre filles et trois garçons avec qui et pour qui il imagine un répertoire. Une manière de travailler qui n’est pas sans rappeler celle d’autres chorégraphes de renom tels que Béjart, Kylian ou encore Duato qui avaient adop- té ce procédé par le passé. deGeneration est composé de trois pièces parmi lesquelles deux reprises : Cult (2004) où Hofesh Shechter dit vouloir évoquer des jeux de pouvoir, et Fragments (2003) où il met en scène avec humour et délicatesse une relation de couple. Puis la création Disappearing Act, spécialement créée en 2015 pour la Shechter Junior. Une fois les lumières éteintes et le rideau tiré, le spectacle est incroyablement pre- CULTURE 37 Profil 141

ARLGETESEOCTRODGUEAPSCSIOGDPNEODUC’ALŒOLUESXRISDiplômé de l’ECAL, Alexis Georgacopoulos en devient le directeur en juillet 2011. Il n’en continue pas moins d’enseigner et depratiquer le design. Entre plusieurs partenariats et collaborations, il a initié « Delirious Home », un projet récompensé au Salon du meuble de Milan en avril 2014. Le magazine Wallpaper* l’a cité parmi les 100 personnalités les plus influentes du monde du design. Crédits photos : ECAL, Axel CrettenandLe Studio Formafantasma (Andrea (littéralement la forme-fantôme), relèveTrimarchi et Simone Farresin) en d’une approche pointue, voire inédite,workshop à l'ECAL. où les notions de séries et d’éditions se font rares. Quand matérialité rime avec unicité. Néanmoins, ils arrivent à établir des ponts avec l’industrie, leur permet- tant de collaborer avec des marques aus- si prestigieuses que Droog, Established & Sons, Fendi, Lobmeyr, Nodus Rug et ré- cemment Sportmax dans le cadre de la dernière Fashion Week à Milan. Ce grand écart entre design et art les a également conduits tout naturellement à intégrer des collections d’institutions comme l’Art Institute of Chicago, le Metropolitan Mu- seum of Art et le Museum of Modern Art (MoMA) à New York, le Victoria & Albert Museum à Londres ou encore le mudac – Musée de design et d'arts appliqués contemporains à Lausanne.Ton petit tabouret en cuir de saumon design et artisanat, tradition et culture « Ils font partie de l’avenir du design est magnifique ! Et que dire de ces locale, avec un intérêt particulier pour mondial », selon Paola Antonelli, cura- luminaires en vessies de vaches ! l’histoire et l’utopie, ainsi que les maté- trice au MoMA. Un sentiment partagéQuant à ces vases en polymère d’insectes, riaux inattendus. par le magazine Wallpaper* qui vient deils sont de toute beauté ! Etes-vous prêt à les placer parmi les vingt « Stars de de-recevoir vos invités dans des espaces dé- Une hybridation qui est au cœur de la main ». Incontournables. Même à l’ECAL,corés avec des objets ultra-design, mais rencontre entre Andrea le Sicilien et Si- où ils ont travaillé sur divers savoir-fairefabriqués en matières naturelles par- mone le Vénitien. Formés sur les bancs avec les étudiants du MAS in Design forfois surprenantes, voire dérangeantes ? de la très expérimentale Design Academy Luxury & Craftsmanship et des artisansSimone Farresin (35 ans) et Andrea Tri- Eindhoven, ils ne perdent pas le Nord et locaux pour une exposition présentée enmarchi (32 ans), a.k.a. Studio Formafan- restent basés sur les terres chères à Ver- collaboration avec Vacheron Constantintasma, ont sans hésiter franchi ce pas. Ces meer, s’installant définitivement à Ams- dans le Pavillon suisse de l’EXPO 2015. Undeux alchimistes des temps modernes ex- terdam après leurs études. L’approche de partenariat reconduit l’année prochaineplorent ainsi depuis 2009 les liens entre ce duo au nom étrange, Formafantasma autour de la thématique de « l’Art des Mécaniques Célestes » et dont les fruits (au sens propre, peut-être ? Avec eux, qui sait ?) devraient être exposés dans le cadre du Salon international de la haute horlogerie (SIHH) à Genève en 2017. Tout un programme ! En tout cas, nul doute que les deux fantastiques de Formafan- tasma feront tout pour stupéfier une fois de plus vos invités…CULTURE 38Profil 141

RENCONTRESp.44 CULTURE Jacques Olivar, le cinéaste-photographe Profil 141 39

PULL-OVER THE WORLD Par Lucie Notari / crédit photos : Eric BompardIl fête cette année les 30 ans de ses légendaires cachemires qui n’ont cessé de séduire les frileux du monde entier. Le point bulle, la côteanglaise, la torsade vanisée… Eric Bompard a développé une multitude de techniques qui rendent aujourd’hui ses créations encore plusiconiques. Retour sur la success-story d’un homme que rien ne prédestinait à vivre une histoire d’amour (et de sous) avec… une chèvre.Profil : Si je vous avais parlé de cachemire, il y a 35 ans, que je n’aurais imaginé aller aussi loin avec ma chèvre ! Dans mam’auriez-vous répondu ? vie, j’ai toujours eu peur, mais pas assez pour que ça ne m’arrête.Eric Bompard : Je vous aurais répondu que ça doit être quelque …mais de là à lancer une entreprise alors que vous n’étiez paschose de magnifique mais à vrai dire, je ne vous aurais rien dit dans l’industrie de la mode…de plus : je n’y connaissais rien (rires) ! A cette époque, c’était unbeau cadeau que l’on faisait à sa famille ou à ses amis pour des C’était un énorme risque, on est bien d’accord ! La mode, ceévènements importants. n’était pas forcément mon truc mais je me suis rapidement entouré de personnes qui pouvaient faire évoluer le projet, tantComment avez-vous découvert cette fameuse chèvre ? en termes de coupes de vêtements qu’en termes de conseil à la clientèle. Je suis un entrepreneur avant tout, j’ai débuté en 1985Je travaillais dans l’informatique, et lors d’un voyage en Mon- avec 100'000 francs en poche. Il fallait tout penser : le systèmegolie, j’ai découvert cette chèvre. Elle produisait un duvet d’une de distribution, le produit, la communication… J’ai commencéqualité inégalable, moelleux et doux à la fois. Je trouvais étrange à vendre par correspondance. J’avais trois modèles dans troisle fait qu’on en avait si peu entendu parler… En effet, les gens, matières et j’ai fait un mailing à toutes mes connaissances quidans les années 80, connaissaient cette matière mais princi- disaient : « Ben voilà, le roi du cachemire, c’est peut-être moi ! »palement venue d’Ecosse et qui ne répondait pas aux mêmescritères de qualité. J’ai alors su que j’avais trouvé la matière Bien plus que de la chance, on peut dire que vous avez du flair.première d’un projet qui pouvait s’étendre en Europe. Jamais Vous avez su adopter les bonnes stratégies. Je pense notammentRENCONTRES 40Profil 141

à votre partenariat avec Erdos, à qui vous avez donné des actionsdans l’entreprise en échange d’une priorisation du produit…J’étais dans une situation où j’avais trouvé la matière première.Après, il fallait que je puisse l’acheter et si tout allait bien, davan-tage chaque année. J’ai donc eu l’idée de ce mariage. Le but n’étaitpas de reproduire du cachemire en France mais réellement detirer parti d’un savoir-faire local avec des ouvrières qui savaienttricoter. Il fallait donc que je sécurise le tout afin de pouvoirfaire évoluer les commandes. J’ai contacté le directeur de cetteentreprise, qui est depuis une société immense, il était d’accordsur le principe. Il a donc intégré la société et aujourd’hui, noustravaillons toujours ensemble.Finalement, une autre clé de cette success-story fut les canauxde distribution propres, non ?J’avais un problème : je ne pouvais pas utiliser des canaux ex-ternes, si j’avais des possibles variations de production de ca-chemire d’année en année, je ne pouvais pas honorer des com-mandes fixes. En ouvrant des boutiques en nom propre, j’avaisplusieurs avantages : gérer la fluctuation de distribution, gérerl’image de marque de la société et pouvoir proposer exactementles mêmes produits dans chaque enseigne. “ Dans ma vie, j’ai toujours eu peur, mais pas assez pour que ça ne m’arrête. ”Pouvez-vous nous donner quelques chiffres de la société EricBompard, d’hier à d’aujourd’hui ?J’ai commencé en achetant 2'000 pulls et aujourd’hui, j’en suisà 500'000. Avant nous avions 2 à 3 modèles, aujourd’hui nousen comptons environ 200 pour femmes, 50 pour hommes, 40nouvelles couleurs par année avec 20 à 30 mailles différentes...Vous avez réussi à rajeunir la vision de cet intemporel en tique ainsi que la visibilité de la marque sur le web. Elle faitproposant des modèles différents, plus tendance. Etait-ce une également partie des arbitrages de la maison et donne son avisnécessité ? sur les modèles, leur design et leur impact en termes de vente.Aujourd’hui, c’est obligatoire. Il y a les cachemires nécessaires Finalement, si vous ne deviez garder qu’une seule anecdote deet les cachemires plaisir. Nous avons dû attendre que la tech- ces trente ans, laquelle serait-ce ?nologie le permette, dès ce moment-là, nous avons créé uneligne Labo dans les années 1990. Nous développons des nou- Il y en a vraiment beaucoup mais je me souviens particuliè-veaux points architecturaux, dont certains en 3D. Nous avons rement d’un vol long-courrier. Ça devait être en 1997. Il faisaitdes petites mains qui tricotent et inventent de nouvelles mailles très froid dans l’avion et j’ai demandé à l’hôtesse de baisser laavec des trombones dans notre bâtiment (à Paris). Les volumes climatisation. J’ai fait part de mon mécontentement à mon voi-des pièces changent, le message aussi avec des pulls classiques, sin de siège qui a instantanément répliqué en me confiant sond’autres mode et d’autres encore humoristiques. secret pour ne jamais avoir froid : « Je ne monte jamais dans un avion de nuit sans mon pull Bompard ». Je me suis présentéVotre fille, Lorraine De Gournay a rejoint l’entreprise en 2004. et nous avons passé les douze heures de vol à discuter. J’avoueQu’a-t-elle apporté à la société ? avoir ressenti une certaine fierté, ça m’a montré qu’un pas avait été franchi.Elle a déjà trente ans de moins que moi, ce qui change beau-coup de choses ! L’année de son arrivée, internet était en train Achats via le site internet de la marque mais aussi dansd’exploser au niveau du e-commerce, un domaine qu’elle maî- les boutiques de Genève et Lausanne, informations surtrisait parfaitement. Il était donc évident qu’elle s’occupe de ce www.eric-bompard.comdéveloppement pour la société. Elle a développé notre e-bou- RENCONTRES 41 Profil 141

GELAORBOGINANME AÉYTOJAILGEGDEER Par Jeanne Dubuis /crédits photos : Thomas sabo, Sterling silver, AW15Les dents de sa mère, le piquant de son père, la jolie Georgia May Jagger trace sa route dans l’industrie de la mode sans faillir. L’égérie de Thomas Sabo revient sur sa carrière déjà bien remplie mais aussi, sur ses projets.C'est en pleine fashion week à Ber- chés, on vous retrouve au côté du man- Theodora et Alexandra, ainsi que pour lin que nous avons rencontré la fille nequin brésilien Marlon Teixeira. Com- sa femme Patti, pour mon amoureux, ma du célébrissime rocker Mick Jagger ment s'est déroulée la collaboration ? maman. Pour pas mal de monde (rires).et du super-modèle Jerry Hall, GeorgiaMay Jagger. A 23 ans, elle est désormais Georgia May Jagger : Cela s'est très bien Quel rapport avez-vous avec les bijoux.sollicitée par les plus grandes marques passé. Marlon et moi sommes amis, on En avez-vous certains que vous n'enlevezinternationales en tant que mannequin s'entend très bien et nous nous sommes jamais, des porte-bonheur ?et égérie ; Chanel, Calvin Klein, Sonia déjà retrouvés sur des shootings par leRykel, Fenji ou encore Rimmel pour n'en passé. Nous avons travaillé à l'extérieur, Je change tout le temps de bijoux. J'aiciter que quelques unes, toutes ont déjà dû danser. Nous avons également tourné beaucoup de bagues, j'aime les bijouxsuccombé à son charme. Cheveux wavy, une vidéo de présentation de la collection, simples et j'aime aussi porter beaucouppetite robe blanche en dentelle aussi c'était très amusant. de bracelets à la fois. (Elle joue avec lacourte que sexy et un sourire sans fin, la dizaine de bracelets qu'elle a autour dubelle s'est livrée à Profil magazine à l'oc- L'une des pièces les plus importantes de poignet). Mais peut-être que les bijoux lescasion de la présentation de la collection la nouvelle collection, c'est le bracelet plus importants à mes yeux sont ceux surautomne-hiver 2015 du bijoutier Thomas \"Love Bridge\" qui symbolise le sentiment lesquels un message ou une date ont étéSabo, dont elle est l'ambassadrice. Elle se d'attachement entre deux personnes. On gravés. Mes amis m'en ont offerts pourconfie sur sa carrière, ses objectifs et le peut y graver un message. A qui donne- mon anniversaire par exemple. Cela per-soutien inconditionnel de ses parents. riez-vous l'un de ces bijoux ? met de toujours se rappeler d'un instant important de la vie.Profil : Georgia May Jagger, vous êtes Certains sont en train d'être gravés en cel'égérie de la nouvelle collection très moment pour les filles de Keith Richards Vous êtes absolument partout en ce mo-romantique de Thomas Sabo. Sur les cli- (ndlr : guitariste des Rolling Stones), ment. Vous êtes l'égérie de nombreusesRENCONTRES 42Profil 141

marques, participez à des shootings de La création de vêtements, c'est quelque L’image esthétique de cette femme sur-tous les côtés et vous avez désormais aus- chose que vous voulez poursuivre, déve- puissante créée par le styliste Thierrysi vos propres créations. Comment vous lopper ? Mugler, c’était quelque chose de très im-gérez le tout ? portant dans les années 80 et 90. Cela a Oui, c'est sûr, j'aimerais en faire beaucoup beaucoup influencé ma mère je penseJe prends les choses jour après jour, c'est plus. J'aimerais avoir ma propre marque dans son look, cela a participé à une par-le meilleur moyen. Je pense tout le temps de vêtements un jour. Et faire de la pho- tie de son identité. C'est fou d'être à cetteà ce que je dois faire et à ce qui vient en- tographie aussi. place après elle pour représenter le par-suite. Mais en fait, cela fait longtemps que fum de Mugler. Et j'aime aussi le visuelje suis habituée à ce rythme. Je suis plus Vous avez justement étudié la photo- du produit, c'est très cool.visible auprès du public maintenant mais graphie à l'université à Londres. Vousj'ai commencé le mannequinat à l'âge souhaitez donc passer de l'autre côté de C'était important pour votre mèrede 15 ans. J'avais toujours beaucoup de l'objectif ? que vous fassiez avant tout des études.choses à côté de l'école ou de l'université. Que pense-t-elle de votre carrière au-Ce n'est pas arrivé d'un coup. J'aime la photographie depuis que je suis jourd'hui ? très jeune. J'ai beaucoup aimé mes études,Vous êtes pleine de projets. Quel est celui j'adore essayer et apprendre tous les as- Les études, c'était plutôt mon idée. Je n’aiqui vous tient le plus à coeur actuelle- pects techniques. Lors des shootings, je pas été forcée à en suivre. Elle aurait étément ? regarde beaucoup comment cela se passe heureuse quoiqu'il en soit. J'ai travaillé et tout ça me semble naturel maintenant. énormément, entre le mannequinat etJe suis sur trois collaborations de créa- les études mais ce qui est important pourtions. J’ai réalisé ma collection de vestes Vingt ans après votre mère, le manne- moi, et pour mes parents, c'est de ne jamaisen cuir, je lance une collection capsule quin Jerry Hall, vous êtes l'égérie du par- cesser d'apprendre. Pour mon père, c'estpour Minelli, et je collabore à la marque fum Angel. Qu'est-ce que cela représente primordial que le cerveau fonctionne tou-polonaise Reserved. J’adore ça ! pour vous ? jours. Il fait des mots croisés tous les jours ! “ Les bijoux les plus importants pour moi sont ceux qui me rappellent un moment de vie. ” Vous avez grandi dans une famille in- croyable, entre un père rockeur et une mère mannequin. C'était évident pour vous de vous retrouver aussi un jour sous les feux des projecteurs ? En fait, je ne voulais pas vraiment faire de mannequinat quand j'étais enfant. Mes parents étaient derrière moi de toute façon, quoi que je choisisse. Ils n’atten- daient pas de leurs enfants qu’ils soient dans le milieu du show business. Mais l'envie est venue d'un coup, ça s'est fait comme ça. Quelle relation avez-vous avec votre père ? Est-il aussi une source d'inspira- tion pour vous ? Oui, il a un cadre éthique de travail qui est très impressionnant. Je peux obser- ver cela quand je le suis en tournée. Il est incroyable. Il continue, encore et encore, avec une attitude tellement positive. Il est toujours aimable avec tout le monde et connaît beaucoup de choses. Lorsque nous voyageons ensemble, il fait toujours en sorte que nous comprenions la culture du pays, il nous emmène aux musées, le but c'est de s'immerger complètement et d'apprendre un maximum. C'est très en- richissant d’être avec lui ! RENCONTRES 43 Profil 141

JACQUESOLIVAR,LE CINÉASTEPHOTOGRAPHEPar Lucie Notari /crédit photos : Jacques OlivarNatalia Vodianova, Helena Christensen ou encore Eva Herzigova ontété immortalisées sur ses clichés aux accents cinématographiques.Rencontre avec Jacques Olivar, le photographe qui a su donner auxclichés de mode des accents de salles obscures.I l ne peut pas cacher ses inspirations, qu’il avoue volontiers Quand avez-vous eu le déclic pour le métier de photographe provenir du cinéma américain. Celui qui le fait rêver par de mode ? ses airs mystérieux, parfois glauque, toujours intriguant. Sesimages représentent des femmes cristallines, errant dans des Je n’ai jamais eu de véritable déclic pour la photo de mode maislieux inquiétants. Résultat, il ressort de ses clichés des instants les images qui me touchaient le plus étaient dans les pages desforts, émouvants et poétiques. Jacques Olivar séduit depuis plus magazines de mode ; j’y voyais une liberté d’expression artistiquede 40 ans les plus grands créateurs, allant des campagnes Armani qui me séduisait. La seule photographie qui a été pour moi unqu’il réalise à celles d’Hermès, Givenchy ou encore Burberry. Sa véritable électrochoc fut celle d’un photographe sud-africainsignature ? Travailler la photographie de mode à la manière de appelé Sam Haskins et dont le livre « African Images » paru dansproductions de films dont chaque décor est soigneusement ré- les années 60, m’a bouleversé. C’est une vision profonde qui m’afléchi et sélectionné. Rencontre avec une personnalité au talent particulièrement influencé. Son travail me touche à un pointà la fois follement avant-gardiste et terriblement marquant. où lorsque je regarde ses clichés, j’ai la sensation de plonger dans un univers graphique où les choses pouvaient être ditesPROFIL : Avant la photographie, il y avait Jacques Olivar, pilote… et entendues avec une puissance inégalable. Cet artiste a été laAujourd’hui, que gardez-vous de cette période ? pierre d’achoppement de tout mon travail.JACQUES OLIVAR : J’en garde des images fortes mais aussi des Vous avez exposé votre travail dans plusieurs villes du mondesensations. Celles des inoubliables petits matins où, pilote ins- dont Lausanne. Quel souvenir gardez-vous de cet endroit ?tructeur, j’attendais mes élèves dans cet aérodrome proche deCasablanca. Le Piper Cub, un avion à ailes hautes, avait la parti- Lors de mon expo à Lausanne chez Galartis, j’ai eu la chancecularité de pouvoir ouvrir ses fenêtres en vol. C’était alors une d’avoir une chambre avec vue panoramique sur le lac et les mon-ivresse totale de sentir l’air frais me caresser le visage à plus de tagnes. J’ai passé des heures à observer les couleurs changeantes600 mètres d’altitude. Lorsque je piquais assez bas sur la mer, je de l’eau et des montagnes environnantes. Lausanne est une villepouvais, en transparence, apercevoir les poissons dans l’eau… à hauteur d’homme. A aucun moment on ne se sent submergéPour moi, le plaisir de voler est avant tout physique, visuel, et par un urbanisme de mégapole étouffant. On baigne dans unbien loin de considérations philosophiques. sentiment de légèreté et de sérénité à la fois. C’est une ville qui m’a définitivement conquis.RENCONTRES 44Profil 141

“ Le cinéma américainm’influence énormément,il constitue une grande part de ma culture visuelle. ”Vous avez photographié les plus grands Cinémascope, l’extrême soin des mises en pétuelle quête de rédemption, de véri-mannequins… Laquelle ou lesquelles scène, le choix des couleurs, des décors et té, les explorateurs de la face cachée devous ont marqué et pourquoi ? des costumes… il y avait là une élégance l’humanité. Les laissés-pour-compte, les indiscutable alliée à l’immense talent des saltimbanques éclopés et les trapézistesEn général, ces jeunes filles qui de- conteurs et réalisateurs qu’étaient Alfred alcooliques, tous ces personnages quiviennent des top-modèles ont, beauté Hitchcock, John Huston, Elia Kazan, Ni- sortent de l’ordinaires me fascinent carmise à part, une envoûtante personnali- colas Ray (le plus grand peut-être), Anto- ils me permettent de me poser de réellesté. Cette alchimie entre une beauté quasi ny Mann, John Ford et plus récemment questions.parfaite et une grande force de caractère David Lynch, Gus Van Sant ou encore D’ailleurs, j’ai une admiration toute parti-font qu’une image devient, soudaine- Terrence Malick. Ces capteurs d’images culière pour Marilyn Monroe qui est pourment plus intense ; ces deux atouts sont ont su exprimer la poésie de l’errance ou moi l’archétype évident de cette constanteindissociables pour faire une vraie car- encore le mystère au sein de ces lieux friction du merveilleux et du sordide.rière de mannequin. D’ailleurs, si la fille mythiques appartenant à l’écriture amé-n’a qu’une beauté purement physique, ricaine. Comment trouvez-vous ces lieux aty-elle paraît à l’image comme une beauté Une vision que l’on retrouve aussi dans piques dans lesquels vous travaillez ?vulgaire. les romans de Steinbeck, Tennessee Wil- liams ou encore Jack Kerouac. Je dois dire J’ai des producteurs qui font un mer-Lorsque l’on regarde votre style photo- que je pourrais facilement mettre sur veilleux travail de recherche de ce qu’estgraphique, nous avons la sensation que toutes mes photos le nom du film ou de mon univers photographique. J’ai unevous êtes particulièrement influencé l’œuvre auxquels je fais référence, parfois productrice à Los Angeles à qui j’envoiepar l’univers d’Alfred Hitchcock, est-ce même inconsciemment. des images de découpes de journauxjuste ? ou bien des fragments de films, et qui Qu’est-ce qui vous fascine ? Vous inspire ? connaît chaque maison, chaque mur,Le cinéma américain m’influence énor- chaque caillou de Los Angeles et ses ban-mément, il constitue une grande part de Je suis très inspiré par les êtres téné- lieues. Lorsque j’arrive sur place, elle mema culture visuelle. Les incomparables breux. Ce sont les seuls qui m’attirent, propose donc ce qu’elle a trouvé et nouscouleurs du Technicolor, l’apparition du les seuls conscients de leur folie, en per- allons ensemble faire un tour de tous ces RENCONTRES 45 Profil 141

“ J’ai une admiration touteparticulière pour Marilyn Monroequi est pour moi l’archétype évident de cette constante friction du merveilleux et du sordide.”endroits improbables. C’est une part très lités pour un repas entre amis… qui ap- Je dois avouer que je ne suis pas un grandimportante de mon travail ; si je pouvais pelez-vous ? consommateur de l’univers des photos dela chiffrer, elle représenterait même 70% mode. Je me sers de la mode pour réaliserde la production de mes images. J’appelle Terrence Malick, Gus Van Sant mes photos personnelles tout en essayantSi je trouve un lieu qui m’inspire et qui puis David Lynch ; évidemment, Bob Dy- de ne pas trahir le contrat qui me lie auxcorrespond à l’idée que je m’en suis fait, je lan fera partie de mes invités, bien que magazines ou aux créateurs pour lesquelssuis sûr du résultat. J’ai shooté plusieurs je le sache silencieux et secret, et aussi j’ai un immense respect.fois dans une petite maison de Venice Ca- Cindy Sherman.lifornia, qui représente pour moi le lieu Finalement Jacques Olivar, que vousoù tout peut arriver, en tout cas tout ce qui Dans l’univers de la photographie, qui reste-t-il à accomplir ?peut constituer l’essentiel de la rubrique sont vos maîtres à penser ?des faits divers. Des amours romantiques Il me reste surtout à continuer. Continueret tumultueuses aux crimes les plus ab- Je n’en ai aucun car je ne me considère pas à prendre du plaisir et ne pas se compli-jects. Je peux par exemple imaginer que comme étant un photographe. A vrai dire, quer l’existence, c’est cela la vie. Ce quecette maison abrite les amours d’un la photographie ne m’intéresse que dans je changerais ? Tout, car l’essentiel c’est« truck driving man » et d’une jeune mi- le contexte de la réalisation de ces mises l’aventure, et à la fois rien, parce quedinette des temps modernes qui passe son en scène. J’aimerais ne pas avoir à m’oc- jusqu’ici ma vie est plutôt cool !temps à attendre le retour de son homme cuper du reste. Le plaisir pour moi, c’esten s’amusant à essayer des tenues extra- la mise en place, la justesse de l’image, www.jacquesolivar.comvagantes qui pourraient lui plaire. C’est l’émotion du regard. Le reste est trop pro-une femme amoureuse, pleine de fantai- fessionnel. Je n’ai franchement aucun egosie et souvent seule. de photographe, je le fais pour le plaisir, de la même façon que je prends ma gui-Vous prenez votre téléphone et là, tout tare pour jouer seul sur le pont de monde suite, vous devez inviter 5 personna- voilier, sans personne pour m’écouter.RENCONTRES 46Profil 141

BASELWORLD.COMLe rendez-vous mondial incontournable de l’horlogerie et de la bijouterie où les acteurs-clés de la branche dévoilent leurs dernières créations et innovations. Prenez part à cet événement majeur et laissez-vous immerger dans le monde de la passion, de la précision et de la perfection. 17 – 24 MARS 2016

LCEANOSFLMEÉUTRISQUE Orchidée, rose, fleur d'or de l'Himalaya, jasmin... Non contentes d'offrir leur senteurPar Marie-France Longerstay / crédits photos : DR somptueuse à nos parfums, des extraits sélectionnés de ces très belles plantes enrichissent nos crèmes et autres soins. Leur longévité et exceptionnelle résistance aux éléments en font des ingrédients de référence. Deux d'entre elles, en particulier. Adeu lnaormoseSouvent présentée comme la plus belle des espèces végétales, la avec l'Institut de Chimie Organique et Analytique de l'Univer-rose a tous les talents. Choisie par Dior pour son exceptionnel sité d'Orléans et le CNRS, auront été nécessaires pour décrypter,pouvoir de régénération, la Rose de Granville a une très belle décoder la richesse de ses molécules dont huit en particulierhistoire. Et un sens pour la marque car Christian Dior vouait sont à même de reconstruire l'architecture cellulaire et limiterà ses pétales somptueux une vraie passion. « Sa relation avec la l'inflammation. Cultivée dans la vallée de la Loire, le meilleurrose, détaille Vincent Leret, chargé du patrimoine Dior, remonte à terroir français, dans un jardin dédié, cette rose offre un extraitl'enfance. » Dans cette ville de Basse-Normandie, délimitée par ultraconcentré en actifs régénérants prélevés, selon un procédédes falaises, bénéficiant des plus fortes marées d'Europe, la mère « vert », dans l'eau et sans solvant, à très basse température. Undu jeune ado a installé une roseraie. « Un véritable challenge, processus adapté à la nature fragile de ses bourgeons de pre-relève Vincent Leret, dans un jardin exposé aux vents marins et mière éclosion exclusivement cueillis en mai, le matin, aprèssalins. » Autant de conditions défavorables à la culture des roses, évaporation de la rosée.fussent-elles sauvages. « Dès l'âge de 17 ans, Christian Dior imagineson propre parterre. Toute sa vie, les roses ne cesseront de l'inspi- Au cœur de la toute nouvelle crème, une concentration excep-rer. » Par la somptuosité de leurs pétales, leurs couleurs, leurs tionnelle en nectar de rose, garantie d'une restructuration quisenteurs. Dès 2000, les scientifiques des laboratoires Dior créent se voit au jour le jour. La peau du visage retrouve de la pulpe,une rose inédite dédiée à des fins cosmétiques. Sept générations du tonus, de l'élasticité. Dès la première application, grâce àd'hybridation donnent naissance à une fleur débordante de des poudres inédites, le toucher et l'apparence de la peau sontvitalité, baptisée Rose de Granville en hommage au jardin du visiblement améliorés. A tel point qu'on ose évoquer « un teintcouturier. Neuf années de recherche, menées en partenariat de rose ». Dior, Prestige. CHF 415.-, 50 ml.RENCONTRES 48Profil 141

dLae lc'hoarcirhidéeGenève, son jet d'eau, son lac, son grand théâtre, ses banques et la production et la distribution d'énergie au sein des cellules, yses… orchidées. Des orchidées précieuses s'épanouissant dans est cultivée sans engrais, ni pesticides et récoltée manuellement.une atmosphère idéale grâce à la maison Guerlain qui a instal- Avant elle, d'autres fleurs, telles la Vanda Coerulea ou la Vandalé en Suisse un jardin expérimental unique au monde, dirigé Teres, avaient déjà révélé des propriétés remarquables, anti-oxy-par François Gérard, ethnobotaniste et ingénieur agronome. dantes, anti-inflammatoires, éclaircissantes ou apaisantes.S'y développent, sur plus de 600 m2, quelque trois mille orchi-dées – dont plus d'une centaine ultrarares – en provenance du Soin spécifique pour la nuit, l'Essence de Nuit détoxifiante, pu-monde entier. Veillées avec passion par un jardinier extraordi- rifie la peau, tout en la redynamisant. Deux phases pour unnaire, Martial Bouquet, qui les soigne, les scrute, leur prodigue double effet : piéger les radicaux libres et infuser de l'énergieau quotidien les soins les plus insoupçonnés (comme de leur revitalisante grâce à la technologie Gold Orchid détaillée plusfaire écouter de la musique classique ou de les toucher réguliè- haut. Mélangées, phase huileuse et aqueuse distillent sur larement), les spécimens présélectionnés sont ensuite acheminés peau un voile d'une infinie douceur, à pénétration ultrarapide.vers le Laboratoire Fondamental de l'Université de Strasbourg, CHF 275.-, 125 ml.chargé d'analyser les propriétés phytochimiques des plantes afinde répertorier, puis d'isoler les molécules de longévité. “ A Genève, on fait écouter de la musiqueTout commence en 2006. A l'issue de sept années de recherche, les classique aux orchidées pourlaboratoires Guerlain font d'un extrait d'orchidée l'actif-pharede leur toute nouvelle crème « Orchidée Impériale ». Persuadés les laisser s'épanouir. ”– preuve à l'appui – que certaines molécules de cette famille, laplus grande des plantes à fleurs (on en dénombre plus de 30 000espèces), d'une exceptionnelle longévité, renferment les meil-leurs des actifs contre le vieillissement, la Recherche Guerlaina, dès 2009, signé un partenariat avec la réserve naturelle deTianZi, dans la région du Yunnan, pour soutenir la reforesta-tion et la préservation des orchidées dans leur milieu d'origine.Plus de dix mille spécimens y ont déjà été réintroduits. CertifiéeEcocert depuis cette année, la Gold Orchid, à même de stimuler RENCONTRES 49 Profil 141

L’INTERVIEW EMNXPIRANESRSGDCEH... ETTO Par Lucie Notari / crédit photos : Marc Ninghetto Il embellit les intérieurs à travers la poésie de ses œuvres. Le photo- graphe Marc Ninghetto capture des instants, souvent liés à la féminité qu’il dévoile sur papier glacé ou, via des expositions. Rencontre avec un artiste à l’actualité permanente.Profil : Visiblement, Marc, vous avez de projet de réaliser quelque chose autour mon travail professionnel puisqu’il ins-l’actualité aux quatre coins du globe… de Goldorak et ce, depuis longtemps. Je pire mes projets personnels. Par contre, lui ai donc proposé ce sujet qui l’a tout j’adore l’univers de la pub, de l’horlogerieMarc Ninghetto : En effet, je ne chaume de suite emballé. C’est un peu un rêve ou encore de la presse féminine car j’aimepas ! J’ai une exposition à l’ambassade de qui devenait réalité. Ensuite, la galerie le travail d’équipe ! Le rapport humain estSuisse de Singapour. Au vu du lieu et du parisienne Sakura m’a contacté car ils très important dans mon travail et j’aimemandat, l’axe est culturel et s’attarde sur réalisaient une rétrospective sur ce per- construire et faire évoluer des idées à plu-la promotion de l’art suisse à l’étranger. sonnage mythique. J’y ai donc participé. sieurs, c’est très enrichissant.Dans un autre style, une exposition sur Et plus récemment, en vue de la sortieStar Wars se déroule à la galerie Sakura de Star Wars, ils m’ont rappelé afin que Vous avez travaillé avec la photographeà Paris, ils m’ont demandé d’y participer. j’imagine quelque chose là-dessus. Mon Dominique Issermann. Que vous a-t-elleEnfin, Maximilian Büsser ouvre une ga- travail cette fois était plus abstrait et sub- appris ?lerie à Dubaï (M.A.D Gallery) et y présente til, j’avais vraiment envie d’éviter l’effetmon travail autour de Goldorak, the soli- déjà-vu. Elle est arrivée à un moment dans ma vietude of a machine 2. où j’avais un cerveau frais et naïf. C’est Que se soit pour cette série ou les autres, une artiste qui m’a enseigné la rigueur.Singapour, Paris, Dubaï… peut-on aussi votre travail ressemble à un millefeuille Je me retrouve énormément dans sonvoir votre travail ici ? avec ses superpositions de techniques et style, qui met l’accent sur la lumière, la d’images. Expliquez-nous votre façon de féminité, la mise en valeur de la beauté.Aussi ! Sur mon site, dans mon showroom procéder ? D’ailleurs, elle m’a contacté récemmentqui se trouve au sous-sol de mon atelier pour me féliciter pour mon travail, qu’ellemais aussi à la galerie Kristal à Carouge Le graphisme me nourrit beaucoup, je aime beaucoup ; ce fut un honneur.qui réalise un sujet avec 10 photographes construis mes images en intégrant desur le thème de l’amour. Je collabore éga- la typographie et il y a toujours une pré- Pour vous, une photo réussie, c’est quoi ?lement avec le magasin Interiors qui se sence humaine ou une machine danssitue rue Verdaine à Genève. Ce projet chaque visuel. Vous retrouverez aussi Une image équilibrée qui se suffit à elle-est doublement intéressant puisqu’ils une empreinte du temps dans mes cli- même, un cliché qui transmet ce que l’onexposent mes œuvres et m’incluent dans chés. Mon travail personnel est souvent a voulu dire.les projets de rénovation d’intérieurs en influencé par mon travail professionnel.proposant mon travail d’artiste à leurs Dans mes photographies, il y a toujours Finalement, quel est le plus beau compli-clients. une douceur, une nostalgie du passé. A ment qu’on vous ait fait ? contrario, vous y verrez aussi du sang,Goldorak, Star Wars… vous n’êtes pas un des blessures, mais aussi des papiers C’est simple, le plus beau compliment,peu nostalgique de votre jeunesse ? déchirés, des craquelures. Une sorte de c’est lorsque des gens achètent mes confrontation sur la même image. œuvres pour les mettre dans leur salon.Goldorak est vraiment parti de coïnci- L’espérance de vie est plus longue que surdences. Lorsque Max Büsser a ouvert sa Justement, vous réalisez des travaux plus le papier et le fait que les gens aiment mespremière galerie d’art M.A.D à Genève, il terre-à-terre pour la publicité ou l’horlo- clichés à tel point qu’ils les suspendenta désiré collaborer avec moi. Comme c’est gerie, est-ce ce contraste qui vous plaît ? chez eux, est ma plus grande fierté !un homme sensible aux machines, il m’ademandé de penser à un concept autour Mon travail artistique me permet de www.marcninghetto.comde cet univers. J’avais dans mes tiroirs le m’évader, c’est certain. Je me nourris deRENCONTRES 50Profil 141


Like this book? You can publish your book online for free in a few minutes!
Create your own flipbook