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Trepidations d'un coeur en tumulte

Published by CoucouMagazine, 2016-04-03 19:31:55

Description: Recueil de poesie en francais

Keywords: poetry,french,literature,poems

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Maryse C. Elysée 2____________________________________________________________

TRÉPIDATIONS D’UN CŒUR EN TUMULTE 3____________________________________________________________ Trépidations d'un cœur en tumulte Poésies Maryse C. Élysée Peintures d'Albert Desmangles

Maryse C. Elysée 4____________________________________________________________Saisie électroniqueMaryse C. ÉlyséeMise en pages, corrections et révisionsButterfly PublicationIllustrationsTableaux du peintre Albert DesmanglesConception et réalisation graphique de la couvertureButterfly PublicationPhoto de l’auteurJanelle ÉlyséeDistributionamazon.com / barnesandnoble.comISBN-13: 978-1478302322ISBN-10: 1478302321© Maryse C. Élysée 2012© Illustrations Albert Desmangles© Copyright 2012Tous droits réservés / All rights reserved

TRÉPIDATIONS D’UN CŒUR EN TUMULTE 5____________________________________________________________ Ce recueil de poésie est dédié À ma marraine, Laura Agnant, Avec tout ce que mon cœur peut contenir d’amour Pour cette personne exceptionnelle, Qui a su être « La brise en dessous de mes ailes » tout au long de ma vie.

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TRÉPIDATIONS D’UN CŒUR EN TUMULTE 7____________________________________________________________SOMMAIRE1. Préface 092. Mon Rayon de soleil 133. Réveil de la nature 154. Coup de foudre 175. Aveu 196. Musique 217. Pour qui palpite mon cœur 238. Une Maman 259. Savane désolée 2710. Cafard 2911. Ma Chance 3112. Spleen 3313. Soif 3514. Fille d’Haïti 3715. Nuits Quisquéyennes 3916. Cet amour 4117. Illusions Perdues 4318. Mélancolie 4519. Yeux 4720. Hommage à une amitié chère 4921. Non, tu ne mourras jamais! 5122. L’attente 5323. Aime-moi 5524. Profession d’amour 5725. Cœur blessé 5926. Doucement 6127. Pourquoi 6328. Merci mon Dieu 6529. Conversion 6730. À ma mère 6931. Me revoici 7132. Loin de toi 7333. Confidence 7534. Lage m! 7735. Initiation Littéraire 7936. Je te salue, Ruthy! 8137. Not such a baby anymore 8338. De grâce! 8539. En guise de réconfort 87

Maryse C. Elysée 8____________________________________________________________

TRÉPIDATIONS D’UN CŒUR EN TUMULTE 9____________________________________________________________ PRÉFACE Poèmes pour célébrer la vie En tant que passionnée des mots, je suis par avance toujours du côté de ceux quidécident, un jour ou l’autre, de coucher ceux-ci sur du papier. Mais, ce qui me fascine leplus, ce sont ces poètes ayant mis bas depuis plus d’une trentaine et qui prennentsoudain la décision de montrer enfin leur bébé. Fébrilité, hésitations, doutes, incertitudes, retraits, retours, deux pas en arrière et troispas en avant ; une kyrielle de sentiments nouveaux vont bouleverser notre écrivain enherbe avant qu’elle fasse ce saut dans le vide qu’est la publication de son œuvre et cecipour le plus grand bonheur des lecteurs. Ces derniers découvriront dans une chronologieenivrante les véritables pépites d’or d’une spontanéité plus que certaine. Des mots vrais, des mots authentiques verront donc le jour dans une ambiance d’aubelumineuse pour étancher la soif d’élévation de l’âme de bien des liseurs. Car, leur auteurn’ayant pas programmé leur sortie s’y était adonné à fond, sans détour, dans la solitudedu lieu d’écriture par une nuit de pleine lune inspiratrice ou dans le tumulte desentiments passionnés rien que pour déverser son trop-plein d’amertume, de regrets, dechagrin ou encore de bonheur, d’amour et de tendresse. Rafraîchissants, revigorants, enrichissants ou encore charmeurs, ces mots nousretrempent parfois dans le bain de la nostalgie de nos jeunes années dans une Haïti où lerêve était encore permis ; jusque dans le tapage des sentiments amoureux qui réveille ennous l’écho de nos premières amours qui pourraient se confondre aisément avec cellesde l’auteur. On vit avec elle son affection pour sa terre natale, ses peines, ses joies et aussil’angoisse bienfaisante de l’éveil des sens à la relation charnelle. Des sentiments d’abordplutôt confus qui évolueront de manière à faire de nous des êtres passionnés qui vibrentet qui vivent pour se pencher sur cette source intarissable de « textes témoins de passionvive » véritables miroirs de nos obsessions. Maryse Cayemitte Élysée a parcouru un très long chemin pour nous livrer aujourd’huises pensées d’hier et ses rêves d’un futur harmonieux avec la sensibilité d’une âme éprised’humanité sincère. Elle nous offre, en toute générosité, le poids de réflexions profondesde toute une vie dans une gerbe de paroles en éclat de feux d’artifice. Maryse Cayemitte Élysée bienvenue dans le noble monde des lettres où tout estpartage. Margaret Papillon Écrivain Miami, Floride, le 13 juillet 2012

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Maryse C. Élysée 11____________________________________________________________

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Maryse C. Élysée 13____________________________________________________________ Mon Rayon de Soleil Je n’étais qu’une présence négligée, Oubliée dans un monde sourd-muet Croyante ou athée ? Je ne sais… Ennui, solitude, amertume, L’existence ne m’offrait que cela. Yole légère, je voguais tristement Cheminant une mer sans rive Où je n’avais pour horizon qu’un ciel tout gris. Mais un jour tu es venu Et tu m’as pris le cœur Avec toute la force d’un amour Unique qui a changé ma vie. Port-au-Prince, juin 1967

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Maryse C. Élysée 15____________________________________________________________ Réveil de la nature Pâle et doucement, l’aube point à l’horizon. La terre se recueille dans une oraison. Tout semble être de concert avec la nature Qui s’éveille et revêt sa plus belle parure. La gamme de nuances velours et pastel Harmonieusement peint le vaste ciel. Ô divine aquarelle pour mes yeux une fête; Pour mon cœur solitaire agréable conquête. Là-bas sur les coteaux par l’espace bleuis La brise fait frémir la barbe des maïs En fleurs. Et la fourmi, ménagère matinale, Dit bonjour au jour d’une fraicheur virginale. La lune pâlie aux nuées fait des caresses; Tandis qu’au lit encore l’astre du jour paresse. Et dans la nuit évanescente, seul l’écho Répond aux répétés et gais cocoricos. Port-au-Prince, juillet 1967

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Maryse C. Élysée 17____________________________________________________________ Coup de foudre Soudain Détaché de l’obscurité de la nuit Tu m’es apparu… Et plus rien d’autre n’a existé Que nos regards qui se buvaient… Le monde a sombré dans nos yeux Les tiens rivés aux miens Les miens aux tiens Comme une décharge électrique. Et dans ma poitrine Je sentis les premières pulsations D’un amour Aussi imprévu qu’une averse d’été. Port-au-Prince, août 1967

18 TRÉPIDATIONS D’UN CŒUR EN TUMULTE____________________________________________________________

Maryse C. Élysée 19____________________________________________________________ Aveu Je vous aime Homme de ma vie Votre image peuple Toutes mes pensées Et votre nom Revient sans cesse Sur mes lèvres Que je voudrais vous offrir Dans le plus grand abandon De moi-même… Port-au-Prince, août 1967

20 TRÉPIDATIONS D’UN CŒUR EN TUMULTE____________________________________________________________

Maryse C. Élysée 21____________________________________________________________ Musique Musique! Notes ailées… Soupirs échappés Plaintes romantiques Images aux diverses couleurs Froid… Chaleur… Frémissement… Épanchements Éveil des sens à la vie Volupté mêlée de poésie… Tam-tam! Résonances issues des gènes De l’Afrique galvanisant le sang de mes veines Trépidantes répercussions Catalyseurs d’émotions… Sons très chauds qui me brûlent la peau Comme des milliers d’étincelles Sous la voûte du ciel… Violons! Gaiement cabriolons Bercée par cette drogue enchanteresse, Envoutée et en liesse… Mélopée en mesure syncopée Mélodie qui prête à la rêverie… S’échappant des cordes inlassables En litanies ineffables Musique! Embrase mon âme en quête d’abandon Je veux me perdre Dans l’ivresse de ton tempo Possède-moi Comme un lwa son cheval Fais de moi Ton esclave sans rival… Port-au-Prince, novembre 1967

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Maryse C. Élysée 23____________________________________________________________ Pour qui palpite mon cœur Pour qui palpite mon cœur ? Il palpite pour le divin Créateur Maitre de l’univers Qui m’a permis de voir le jour Et donné ce cœur affranchi de toute haine. Pour qui palpite mon cœur ? Il palpite pour elle Dont je suis le premier fruit des entrailles Ma maman tant aimée. Pour qui palpite mon cœur ? Il palpite pour ces âmes sublimes Qui m’ont dès le berceau Tendu une main tant affectueuse que généreuse Et me protègent aujourd’hui encore De leur chaude tendresse. Pour qui palpite mon cœur? Il palpite pour mes frères du monde entier Mes amis et ennemis prétendus Tous ceux qui comme moi respirent Et sentent autour d’eux les multiples vibrations de la vie. Pour qui palpite mon cœur? Il palpite pour les orphelins, les estropiés, Les fils abandonnés, les désœuvrés, Les parias, les pauvres d’esprit Tous ceux qu’un destin tyran A sigillés de souffrance et de misère. Pour qui palpite mon cœur? Il palpite enfin pour lui Lui dont je ne connais point encore le nom Lui dont la face se révélera un beau jour de ma vie Lui qui me prendra à qui j’appartiendrai tout entière. Port-au-Prince, décembre 1967

24 TRÉPIDATIONS D’UN CŒUR EN TUMULTE____________________________________________________________

Maryse C. Élysée 25____________________________________________________________ Une Maman Une maman est unique au monde. Il n’y a pas comme elle Pour sentir, pour comprendre, Pour vivre avec nous Ce que le cœur a de plus cher Et de plus secret. Il n’y a que la douleur Capable de nous enseigner Tout ce que cette personne Renferme en elle d’amour et de générosité. Une maman C’est la source qui jamais ne tarit. C’est le soleil qui toujours réchauffe. C’est l’arbre qui n’a cesse de fleurir. Une maman C’est l’or, l’argent, le platine… Tous les métaux précieux. Une maman C’est l’oxygène indispensable Au souffle de notre âme Maman… C’est synonyme de vie! Port-au-Prince, mai 1968

26 TRÉPIDATIONS D’UN CŒUR EN TUMULTE____________________________________________________________

Maryse C. Élysée 27____________________________________________________________ Savane désolée J’ai les nerfs en pelote Tout mon cœur sanglote L’infinie lassitude La pesante solitude Dans l’éther de l’ennui Et les heures qui s’enfuient Sans la chaude présence Ou la simple espérance D’un amour, d’une passion Qui brûle sans raison Mais qui chante et redit Les délices d’un paradis. Port-au-Prince, mars 1969

28 TRÉPIDATIONS D’UN CŒUR EN TUMULTE____________________________________________________________

Maryse C. Élysée 29____________________________________________________________ Cafard Ce soir Mon cœur ne broie que du noir Dans la clarté tremblotante D’une demi-lune Qu’engloutissent des monstres nuageux J’ai les yeux qui furètent À travers les étoiles Cherchant une compensation À mon désarroi. Ma solitude teintée de gris Prend des saveurs de fiel Et me dévoile tout un film Fait de cauchemars affreux De souffrance Et de deuil. Port-au-Prince, septembre 1969

30 TRÉPIDATIONS D’UN CŒUR EN TUMULTE____________________________________________________________

Maryse C. Élysée 31____________________________________________________________ Ma Chance Ballotée de-ci, de-là par la vie Je quête constamment un regard complaisant Je tends la main pour mendier un peu de compassion J’élève la voix pour qu’une autre s’y unisse Mais mon cri reste sans écho Mes bras imitent une éternelle croix. Le naufragé garde l’espoir d’une rive L’orphelin souhaite un jour procréer Le boiteux appuie ses pas sur sa canne Mais moi je suis pareille à la feuille morte Que le passant piétine impunément Sans le savoir, sans même un regard. Le soleil qui plane sur me jours Ne projette que des ombres Je n’ai nulle raison de croire, nulle raison d’espérer. La mort qui sans cesse me guette Ne me promet même pas le purgatoire Car j’ai perdu la foi. Oh! Que suis-je venue faire sur cette galère? Pourquoi mon père et ma mère se sont-ils connus Pourquoi mon père et ma mère se sont-ils aimés? Moi je ne connais personne et personne ne m’aime Seul l’abime profond, le gouffre géant Inexorablement m’attend et m’appelle… Port-au-Prince, décembre 1970

32 TRÉPIDATIONS D’UN CŒUR EN TUMULTE____________________________________________________________

Maryse C. Élysée 33____________________________________________________________ Spleen Vais-je mourir? Je ne sens plus mon âme. Il me semble Qu’un vide immense Noie mon cœur… Mes sens paralysés M’ont muée en indifférente Même vers cette vie Qui me tend les bras. Port-au-Prince, janvier 1971

34 TRÉPIDATIONS D’UN CŒUR EN TUMULTE____________________________________________________________

Maryse C. Élysée 35____________________________________________________________ Soif Mon cœur Comme l’espace Infiniment vaste et vide Aspire à un peu de chaleur Pour créer le jour À travers Sa ténébreuse solitude Pour se repaitre d’espérance Et calmer sa soif intense d’affection Pour qu’il soit enfin Plus ouvert à d’autres cœurs. Port-au-Prince, juin 1971

36 TRÉPIDATIONS D’UN CŒUR EN TUMULTE____________________________________________________________

Maryse C. Élysée 37____________________________________________________________ Fille d’Haïti Fille d’Haïti, Petite-fille d’Afrique Va gambader pieds et tête nus Dans les champs en fleurs. Fille d’Haïti, Petite-fille d’Afrique Va faire l’amour avec le temps Au pied d’un manguier lourd de fruits Bercée par les notes cristallines de la rivière. Fille d’Haïti, Petite-fille d’Afrique Laisse-toi griser par les saccades du tam-tam Jusqu'à ce que ton corps possédé S’y engage dans une intime conversation. Fille d’Haïti, Petite-fille d’Afrique Déjà descend le soir Iras-tu écouter égrener comme un rite religieux Ces contes de Bouqui et Malice – Cric! Crac! Ou préfères-tu les devinettes à couleur locale – Tim-Tim! Bwa chèch! Fille d’Haïti, Petite-fille d’Afrique La vie est là, assaisonnée à ton goût Prends-la! Déguste-la! Aujourd’hui, maintenant, cette minute même! N’attends pas à demain… Car demain, certes, ne t’appartient pas. Maryland, avril 1972

38 TRÉPIDATIONS D’UN CŒUR EN TUMULTE____________________________________________________________

Maryse C. Élysée 39____________________________________________________________ Nuits Quisquéyennes La nuit avance Recouvrant de sombre et de silence Les choses et les êtres Dans mon cœur Où perce une pointe de nostalgie Se transposent d’autres nuits Des nuits noires, des nuits tropicales Des nuits Quisquéyennes. Il me semble en cet instant Vivre ces nuits de mon pays natal Ces nuits profondes Où résonnent les plaintes rythmées De l’assotor magique Mêlées à la voix sourde des vaccines inlassables Nuits vaporeuses d’où suinte l’érotisme D’un peuple ivre de tafia, de danses lascives, D’émanations diverses. Nuits de mon Bohio aimé Où la lune joue à cache-cache Avec des nuages malicieux Et que l’alizé prend Des soupirs de joie aux bayahondes. Nuits haïtiennes Palais de coucouilles noctambules Qui jettent comme des feux follets Des lueurs mystérieuses Sur le spectre des arbres endormis. Nuits parfumées d’anis D’assa-foetida et de rorolis Nuits qu’encensent les jasmins en fleurs Nuits enchanteresses, Muses d’amour, inspiratrices d’art, Que ne m’êtes-vous moins inaccessibles, Plus familières? Maryland, mai 1972

40 TRÉPIDATIONS D’UN CŒUR EN TUMULTE____________________________________________________________

Maryse C. Élysée 41____________________________________________________________ Cet amour Cet amour Que nous voulions unique Que nous voulions merveilleux Que nous voulions éternel N’est plus. Érodé petit à petit Par l’incompréhension, L’indifférence a fait le reste. Et il n’en reste Que les cendres prêtes à se dissiper Dans la vapeur des souvenirs indécis. Amour d’un trimestre Nourri à la table De serments illusoires Et de baisers imaginaires Tu as fui avec le printemps Emportant des rêves d’enfants Qui n’ont pas trouvé D’écho dans la réalité… Maryland, novembre 1972

42 TRÉPIDATIONS D’UN CŒUR EN TUMULTE____________________________________________________________

Maryse C. Élysée 43____________________________________________________________ Illusions Perdues J’avais demandé à Dieu Que de mes amours terrestres Après le sentiment filial Il n’en soit qu’un Me remplissant le cœur Et le garde tout entier Fidèle et dévoué. Celui qui entend tout Jusqu’au murmure aérien De la brise sur la dune M’a ouïe et exaucée. Mais cet amour abrégé Qui a vécu l’existence d’une rose N’est plus dans mon cœur Qu’une immense lassitude Mêlée d’amertume. Maryland, janvier 1973

44 TRÉPIDATIONS D’UN CŒUR EN TUMULTE____________________________________________________________

Maryse C. Élysée 45____________________________________________________________ Mélancolie L’automne dès ses premiers pas A glissé dans mon cœur Et coulé sa mélancolie pittoresque. Comme la teinte des ces feuillages Balançant imprécise entre le roux, L’orange ou la moutarde, Mon âme aveuglée par le brouillard De mirages déçus Ne sait à quelle fontaine étancher Sa soif ardente de tendresse. L’indécision de son voile exhaustif Rend hésitante toute perspective Que j’entrevois au bout De mon horizon ténébreux. Si le soleil perce quelquefois Ma raison branlante Pour faire luire des visions moins chimériques, Il n’y demeure jamais Plus que l’espace d’un éclair. Et tout redevient fumeux Comme ces brumes légères Dont la morte saison a couvert la nature… Boston, octobre 1974

46 TRÉPIDATIONS D’UN CŒUR EN TUMULTE____________________________________________________________

Maryse C. Élysée 47____________________________________________________________ Yeux Ô Dieu, de quel instinct supérieur As-tu doté l’aveugle Pour compenser cette cécité Qui le prive d’une faculté première? Yeux qui reconnaissent La maladresse d’un sourire figé Et révèlent l’ouragan sous un front serein On vous a justement baptisés «Miroir de l’âme». Plus habiles que les mots Qui souvent contredisent la pensée Vous faites jaillir d’un regard Ce petit secret jalousement scellé. Vous ne pouvez taire ni haine ni amour Nul sentiment authentique. Vous êtes notre conscience faite chair, La lumière qui resplendit nos états d’âme. Muets qui disent tout, Je rends grâce à Dieu De vous avoir insérés bien vivants Sous mes paupières Afin de pouvoir lire dans d’autres yeux Tous les vices et toutes les vertus de ce monde. Boston, février 1976

48 TRÉPIDATIONS D’UN CŒUR EN TUMULTE____________________________________________________________

Maryse C. Élysée 49____________________________________________________________ Hommage à une amitié chère Que ce soit L’hiver ou le printemps L’été ou bien l’automne Sur mes jours en cadences inégales De pauvre hère Jeté dans l’océan du monde Tu es là Avec tout au fond du cœur Cette tendresse fraternelle Expression bienveillante D’une amitié immuable Qui me dit «Va, tu n’es point seule!» Boston, mai 1977

50 TRÉPIDATIONS D’UN CŒUR EN TUMULTE____________________________________________________________

Maryse C. Élysée 51____________________________________________________________ Non, tu ne mourras jamais! Non, tu ne mourras jamais! Tu vis dans chacun de nous Tu renais dans chacun de nos gestes Ton souvenir peuple Chaque instant de notre existence. Nos éclats de rire Un cillement conspirateur Un demi-mot qui dit long Un soupir de dépit Tout et rien célèbre la réalité De ton immortalité. Non, tu ne peux mourir Quand ta présence est constante parmi nous La place que tu retiens ne saurait s’évader Quand nul autre que toi ne pourrait l’occuper. Tu illumines nos sourires et assombris nos larmes Tu habites nos couchers et hantes nos réveils Tu exauces nos espoirs et combles nos rêves En toi nous puisons la force D’affronter nos déboires et problèmes. Non, tu ne mourras jamais Tu ne saurais mourir Quand tout et rien te rappelle à notre mémoire Le rythme d’une musique rara bien modulé Le fumet d’un repas appétissant Une main tendue dans la détresse Un sourire déridant la tristesse Un mot gentil pour dissiper un malaise Un regard confiant pour rétablir le calme… Tout semble te mimer Tout semble t’émuler Tout semble se muer à la cadence De ta personnalité Non, tu ne mourras jamais! New York, septembre 1981


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