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Published by gregoire.maus, 2023-06-15 15:49:52

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50 A+302 ↘  Carte par H+N+S, Tractebel et IMDC : recherche sur la manière d’engager des interventions spatiales adaptées au paysage et d’apporter des solutions au stress hydrique dans le paysage riche en reliefs entre Geraardsbergen et Alost. nasoLlolteilré,e Vallée de la Dender Paysage avec des crêtes basses et des vallées de ruisseaux Haute crête Zone urbaine Niveau de source 1 Niveau de source 2

A+302 Labo Ruimte : De Droge Delta 51 Comme la gestion de l’eau est notamment en lien avec Ces derniers étés, l’eau a fait la une de l’actualité : en 2021 l’aménagement du territoire, mais que les planificateurs et concepteurs ne sont pas encore suffisamment sensibili- avec les inondations qui ont englouti la vallée de la Vesdre, sés à la problématique, Labo Ruimte a lancé l’étude par le projet « De Droge Delta » – le delta sec. La première phase l’année suivante avec les épisodes prolongés de sécheresse et a abouti à un atlas de la sécheresse établissant un cadastre des défis et interventions spatiales possibles. Étant de pénurie d’eau. Par rapport à d’autres régions d’Europe, la donné que ces interventions diffèrent considérablement selon les régions, en fonction du relief, du sous-sol et de Flandre est confrontée à un stress hydrique élevé. Bien que l’emplacement du réseau hydrographique, trois équipes se sont réparti trois régions. L’étude de la vallée de la la pluviométrie annuelle soit suffisante pour répondre à nos Dendre illustre comment le paysage peut, également ailleurs en Flandre, devenir un élément de la lutte contre besoins en eau, une trop grande part des précipitations conti- la sécheresse et les inondations. nue à terminer sa course dans les égouts, ce qui engendre des Julie Mabilde problèmes lors des périodes de sécheresse. Les phénomènes climatiques de plus en plus extrêmes provoqués par le chan- gement climatique ne font que renforcer la problématique. C’est notamment lié à notre façon d’aménager et d’ex- ploiter notre environnement. Au fil des siècles – mais à une cadence accélérée ces septante dernières années –, de nombreuses zones marécageuses ont disparu et nous avons mis en place un réseau hydrographique à maillage fin qui a transformé les paysages flamands en machine à drainer : on a accéléré l’évacuation de l’eau pour pouvoir construire des bâtiments et développer l’agriculture où bon nous semble. En aménageant des canaux et en artificialisant les sols, en reboisant (avec des conifères) et en déboisant (les forêts de feuillus), nous repoussons sans cesse plus loin la capacité du paysage à stocker l’eau. Les interventions pratiquées au niveau des cours d’eau – dont on a augmenté la jauge et supprimé les méandres – ont elles aussi réduit la résistance aux inondations et ont accéléré le débit des cours d’eau, de sorte que l’eau rejoint plus vite la mer et n’est plus disponible en périodes de sécheresse.  → ↘  Cluster a produit une carte des structures géomorphologiques du paysage – telles que les crêtes de sable de couverture, le massif de craie et les ­marais – qui ont le potentiel de retenir beaucoup d’eau pouvant devenir de grandes masses d’eau douce.

+52 Labo Ruimte : De Droge Delta A 302 Pour résoudre le problème de la sécheresse, il faut opé- Pour que les pluies qui tombent en hiver constituent rer un virement de bord radical et remplacer l’évacuation suffisamment de réserves en prévision d’un été sec, il faut rapide de l’eau par un système d’infiltration, de rétention des volumes importants. Si éliminer les revêtements im- et de ralentissement de l’eau sur place. Par ailleurs, pour perméabilisés, laisser l’eau s’infiltrer et créer des poches de lutter contre les inondations, la stratégie consistant à stoc- rétention pour faire face à la sécheresse sont des mesures ker l’eau beaucoup plus en amont afin de décharger les à mettre en place partout, leur impact sur les réserves vallées en cas de fortes précipitations est également très stratégiques d’eau sera potentiellement très différent d’une efficace. C’est une question d’ordre spatial, qui nécessite région à l’autre. Les différences sont essentiellement dues un aménagement totalement différent de notre espace et de à la capacité de stockage du sous-sol. En Campine, grâce nos paysages – et qui est donc une mission de conception. à l’épaisse couche de sable, on pourra potentiellement C’est précisément pour sensibiliser les responsables de stocker beaucoup plus d’eau que dans le Westhoek, où l’aménagement du territoire, les urbanistes et concepteurs on se heurte rapidement à une impénétrable couche d’ar- à la problématique de la sécheresse que Labo Ruimte, une gile. Pour repérer les zones stratégiques susceptibles de synergie entre la Team Vlaams Bouwmeester et le Départe- servir d’espèce de « grenier à eau » pour la Flandre, les ment flamand de l’environnement et de l’aménagement du architectes paysagistes de Cluster se sont plongés dans territoire, a lancé en 2020 l’étude par le projet dénommée les archives. Ils ont composé une carte de structures « De Droge Delta » – le delta sec. Une équipe composée paysagères géomorphologiques – telles que les crêtes de de Cluster Landschapsarchitecten, Sweco et l’Université « dekzand » ou sable de couverture, le massif de craie et les d’Anvers a cartographié les défis, composé un atlas de la marécages – capables de retenir potentiellement de grandes sécheresse, et proposé une série de mesures d’aménagement quantités d’eau et pouvant être transformées en grandes de l’espace destinées à lutter contre la sécheresse. réserves d’eau douce. Leurs cartes oro-hydrographiques indiquent à quels Sur les trois zones étudiées, où les équipes ont utilisé ­endroits – sur la base d’un microrelief – l’infiltration sera la les travaux de l’Université d’Anvers, Cluster et Sweco pour plus indiquée. Elles identifient les opportunités de rétention poursuivre leur recherche, deux sont situées dans de tels d’eau dans les nappes phréatiques à faible profondeur, et « réservoirs » potentiels. L’équipe des architectes paysagistes repèrent les endroits où, en réduisant le drainage et l’écou- de Lama montre comment la région de la Petite Nèthe, où lement, les cours d’eau souterrains pourront se rétablir afin l’eau peut être stockée dans les dorsales sablonneuses cam- que nous soyons mieux armés pour faire face aux sécheresses pinoises, peut évoluer pour devenir une grande réserve d’eau estivales d’ampleur classique. potable pour la Flandre. La dépression du Moervaart et la → ↘  Graphique du débit du Molenbeek : après le pic des précipitations hivernales, le débit du cours d’eau chute rapidement pour atteindre un débit estival beaucoup plus faible.

A+302 Labo Ruimte : De Droge Delta 53 ↘  Cinq futurs pour la vallée de la Dendre d’après l’étude de H+N+S, Tractebel et IMDC : développement d’une méthodologie pour réorienter les ­systèmes de sol et d’eau. Haut plateau Sources et eau en amont Vallées des cours d’eau et cours moyens Flancs abrupts Bas plateau Vallée Flanc raide Zone d’infiltration Haut plateau Bas plateau Boisement (en terrasse) Paysage d’infiltartion Noues et approvisionnement en eau Zone tampon près de la source Zone urbaine avec un centre historique Zone urbaine dense

+54 Labo Ruimte : De Droge Delta A 302 crête de sable de Maldegem-Stekene offrent elles aussi d’in- déclivité, on peut éviter l’écoulement trop rapide des eaux téressantes possibilités de rétention d’eau. Le bureau d’étude d’infiltration et pluviales en aménageant dans les vallées Studiebureau Omgeving a montré comment une ligne d’eau de résurgence, sur de grandes largeurs, des obstacles ralen- douce peut y être développée pour servir de réservoir-tampon tissant l’évacuation de l’eau. En créant une succession de afin de lutter à la fois contre la sécheresse et la salinisation bassins-tampons en cascade, lors des fortes précipitations, qui s’intensifie, en provenance de Gand-Terneuzen et de on réduit les crues en aval et on stocke de l’eau en prévision l’Escaut occidental. des périodes de sécheresse. Dans la carte de Cluster, la zone des flancs de la vallée de Les vallées, qui sont moins dénaturées lorsqu’on pro- la Dendre, troisième sujet d’étude, n’est pas identifiée comme gresse vers l’est, doivent retrouver leur état naturel de zone stratégique de stockage d’eau, et c’est précisément pour zones humides par une réduction des fossés, une élimina- cela que l’étude par le projet menée par les architectes paysa- tion des systèmes de drainage ainsi qu’en réélargissant et gers de H+N+S, Tractebel et IMDC montre comment, dans rehaussant le lit des cours d’eau trop creusés par l’érosion. d’autres régions de Flandre, par des interventions spatiales L’utilisation des sols va devoir s’adapter à l’humidité pré- à la mesure du paysage, il est possible d’agir et de proposer sente dans ces zones. Parmi les pistes à envisager, il y a le des solutions pour remédier au stress hydrique. Pour l’étude pâturage extensif ou l’agrandissement des zones maréca- par le projet, l’équipe s’est concentrée sur le Molenbeek, au geuses et des forêts humides. nord-ouest des Gaverse Meersen, dans le paysage au relief Sur les flancs plus escarpés, principalement orientés sud, mouvementé entre Grammont et Alost. de ces vallées où alternent les forêts en pente et les prairies La Dendre est principalement alimentée par l’eau de pluie, entourées de haies qui suivent les courbes de niveau, un sys- et les grandes différences de reliefs, la faible perméabilité tème de terrasses ralentit l’écoulement de l’eau et l’érosion, des sols et l’étroitesse de la vallée engendrent d’importantes ce qui permet d’éviter les inondations dans les vallées des fluctuations au fil des saisons. Un des grands défis consiste ruisseaux et de la Dendre. à parvenir à lisser dans le temps ces grands écarts de débits. Et pour finir, sur les flancs moins abrupts, orientés nord, Le graphique des débits du Molenbeek illustre parfaitement des vallées des ruisseaux, il est possible de créer un paysage la mission : après les pics de précipitations en hiver, le débit agricole à maillage beaucoup plus fin, et il faut mettre en baisse rapidement pour atteindre son niveau de l’été, beau- place une combinaison de mesures axées sur l’infiltration, le coup plus bas. En retenant l’eau plus longtemps en amont détournement et la captation d’eau à des fins agricoles. Des et en ralentissant son écoulement, il est possible de disposer structures d’oueds, plus grandes, juste au bord de la vallée, plus longtemps d’une réserve d’eau pour les mois d’été, gé- empêchent l’eau de dévaler vers le ruisseau. De petits canaux néralement plus secs. de dérivation partant des bassins-tampons susmentionnés, Dans le bassin de la Dendre, on distingue trois grandes situés plus en amont dans les zones de sources, peuvent eux structures : la vallée avec sa zone inondable, les flancs avec de aussi alimenter des bassins de rétention stratégiquement plus petites vallées de confluents (alimentés par des sources) positionnés, situés à hauteur de quelques vallées aménagées séparés entre eux par des plateaux bas, et les « hauts pla- perpendiculairement au flanc, afin d’y stocker un grand teaux » avec les terres agricoles situées le long du ruisseau. volume d’eau. Cette structure spatiale et le relief de la vallée de la Avec cette étude par le projet, l’équipe de H+N+S, Trac- Dendre sont les éléments avec lesquels nous allons de- tebel et IMDC voulait mettre au point une méthode visant voir composer pour transformer la zone en « paysage à redonner à la structure oro-hydrographique un rôle pré- éponge » susceptible de retenir l’eau plus longtemps. pondérant dans les mesures prises pour lutter contre la sé- Les interventions proposées par l’équipe de concepteurs cheresse et les inondations, et à aborder de manière critique augmentent la capacité de rétention d’eau des zones situées certaines formes d’utilisation des terres. La méthodologie en amont (par plus d’infiltration et moins de ruissellement qu’ils ont testée dans la vallée de la Dendre peut servir de direct) et réduisent la vitesse du courant des ruisseaux et base à une gestion plus active, plus stratégique et plus dé- rivières qui descendent vers la vallée. terminante des espaces ouverts, où les choix se baseraient Par sa composition, la crête possède un grand potentiel sur les caractéristiques du paysage et du sous-sol plutôt que d’infiltration. Dans les zones construites sur cette crête, les sur des affectations consignées dans un plan régional. eaux pluviales doivent donc avoir le temps de pénétrer lente- ment dans le sol. Pour cela, il faut dissocier la récupération En collaboration avec de l’eau de pluie du réseau d’égouts, en transformant les dépressions locales du paysage en zones d’infiltration et en aménageant des oueds et des zones d’infiltration collectives en périphérie des villages et derrière les urbanisations en ruban, afin que l’eau percole jusque dans les zones sablon- neuses plus profondes. En faisant en sorte que davantage d’eau s’infiltre au ni- veau de la crête, les zones de sources situées plus bas vont devenir plus humides : lorsque l’eau qui s’infiltre bute sur une couche d’argile dense, elle remonte à la surface et donne naissance à de petits ruisseaux. Dans cette région à forte

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A+302 50 ans d’archives 57 En 2023, A+ fête ses 50 ans d’existen- ce ! À cette occasion, nous replongeons dans les riches archives de la revue et rééditons d’anciens articles en lien avec la thématique abordée dans la nouvelle publication. Pour ce numéro consacré au logement abordable, re- tour sur les revues A+99 (1988), A+156 (1999), A+236 (2012) et A+241 (2013). dsOoeupflstoilmtatailsiimgsonene

58 50 ans d’archives A+302 Les cours d’eau font désormais par- tie intégrante de l’architecture et de l’urbanisme. Une plongée dans les archives d’A+ montre qu’au cours des dernières décennies, les concep- teurs ont systématiquement élargi leur champ de vision, mais aussi qu’aujourd’hui, soit un demi-siècle plus tard, nous n’en sommes encore qu’aux prémices d’une révolution. Emmanuel van der Beek ←  En 1988, A+ consacre un numéro à l’architecture paysagère (A+99). Ce numéro est consacré à Jacques Wirtz. Plusieurs de ses projets sont expliqués, dont le campus universitaire de Wilrijk, où l’eau joue un rôle essentiel.

A+302 50 ans d’archives 59 On ne compte plus les projets de réno- vation dans le cadre desquels les villes redonnent une place à leurs cours d’eau. Louvain sort la Dyle de son carcan de béton, et Bruxelles en fait de même avec la Senne. À Tirlemont, c’est la Grande Gette dont on peut à nouveau admirer les méandres. De Hal à Gullegem, partout, les cours d’eau sont intégrés à la conception d’un nou- vel habitat – pas uniquement destiné aux humains. Les visions d’avenir qui les accompagnent manifestent entre- temps leurs propres lieux communs : berges luxuriantes, nuées d’oiseaux ga- zouillant à tue-tête, enfants qui jouent sur les pontons au bord de l’eau. Si l’on ose regarder vers l’avenir, on se rend compte que le chemin est encore long. Les innombrables projets qui entendent donner une place à l’eau sont pour l’instant encore une goutte dans un océan. La Belgique demeure un pays dont les sols sont fortement minéralisés ; l’eau est loin d’y disposer de la place dont elle a besoin. Quand on se tourne vers le passé, on constate que cette préoccupation ne date pas d’hier. En se plongeant dans les archives d’A+, on apprend que le combat pour l’eau se heurte aux mêmes problèmes depuis un certain temps. Tantôt la rédaction se plaint de la procrastination des pou- voirs publics, tantôt un auteur fulmine contre la lenteur des architectes eux- mêmes. Toutefois, avec un peu de bonne vo- lonté, on décèle quelques avancées dans ces mêmes archives. Les arguments de Lucien Kroll, par exemple, semblent aujourd’hui moins avant-gardistes qu’à l’époque. Si la sélection qui suit est trop réduite pour permettre de tirer des conclusions, elle paraît au moins suggérer que les concepteurs et cher- cheurs ont systématiquement élargi leur champ de vision, que les idées à propos de l’eau ont fait un grand bond → →  En 1999, A+ publie un numéro intitulé « 3 x écologie » (A+156). Il est co-édité par l’éditeur invité Lucien Kroll. Le projet le plus marquant est sans aucun doute Ecolonia, un quartier de la ville néer- landaise d’Alphen aan den Rijn.

60 50 ans d’archives A+302 en avant et, surtout, que le sentiment CO1 d’urgence n’a jamais été aussi fort. À défaut de le constater parmi les déci- &%É &*É '%É '*É (%É (*É )%É )*É *%É **É 2° *É &%É &*É '%É '*É (%É (*É )%É )*É deurs, c’est toutefois le cas parmi les chercheurs et concepteurs qui se sont *É exprimés dans A+. Il n’y a plus qu’à pas- ser à la pratique. AVi# Hj[[da` 52° J@ La beauté de l’eau En 1988, A+ publiait un numéro intitu- C lé « Paysage & architecture » (A+99). Il donnait la parole à Jacques Wirtz (1924– ‘The Future Commons 2070’ 2018), architecte paysager de Schoten, près d’Anvers, qui a accédé à la renom- 8dg`HVcY considère la mer comme un mée internationale grâce à des projets H]^elVh] privés et publics de végétalisation dans **É >Whm_Y^ ‘common’, un bien commun le monde entier. Le numéro abordait plusieurs de ses projets, dont le campus HJC@HI8G=6:;B;:>8CHD:GEI6=G6I>DC de grande valeur. Le potentiel universitaire de Wilrijk. L’eau jouera un rôle clé dans la HJC@IG6;;>8 structurant de ce bien conception du campus universitaire. H:E6G6I>DC commun pour la société et Pour Wirtz, les étangs, digues et talus H8=:B::6HI forment une barrière entre le trafic et l’université, et procurent à la vie sur le *%É les systèmes écologiques campus une intimité particulière. Au )*É <jc[aZZiHVcY total, 3,6 hectares de nouveaux plans reste pourtant relativement d’eau sont aménagés. Il est frappant de constater que l’article met l’accent sur inexploité. D’où l’utilité les qualités architecturales de l’eau et passe quasiment sous silence ses consé- d’une planification spatiale quences sur l’écosystème. Peut-être CddgY=^cYZgHdji]IHH sont-elles trop évidentes pour mériter )%É maritime à long terme. d’être soulignées, à moins que l’auteur Hjc`HVcY ne les trouve pas pertinentes ? Adc\\HVcY HJC@IHG86=;:;B>8:HH:DEJ6IG=6I>DC CddgY]^cYZg (*É La nécessité de l’eau voir loin 7a^\\]7Vc` Dix ans plus tard, les choses ont bien Ddhi]^cYZg changé. En 1999, A+ publie un numé- ro intitulé « Les 3 écologies » (A+156). (%É ;V^gn7Vc` Lucien Kroll, dont plusieurs projets BVg\\ViZHVcY LZhi]^cYZg sont mentionnés dans le numéro, en est le rédacteur en chef invité. L’édito- '*É rial place Lucien Kroll sous les feux de la rampe, en tant que défenseur d’ex- '%É DdhiYnX` @l^ciZWVc` D périences radicales dans un paysage où, selon les rédacteurs, les initiatives @Zci <DD9L>C HZeVgVHi^VdccYOZ di ic^ ‚Z 7 V c ` >cGjni^c\\Zc 7j^iZcGViZa C^Zjleddgi7Vc` restent majoritairement « à l’échelle du J@ H6C9H petit artisan méritant ». HZeVgVi^dcOdcZ D_[ &*É HZeVgVi^dcOdcZ 7VcX7gZZYi 7VcXHbVa &%É :el[h DjiGjni^c\\Zc 9nX`DXX^YZciVa *É :kda[hgk[ 51° >ch9]ddgZkIZgVg[[^XHOidgcZV^i I]ZKVgcZ >ch]dgZIgV[[^XOdcZ 9WbW_i **É I]ZG^Y\\ZdgAZ8daWVgi CdgY\"EVh\"YZ\"8VaV^h ;G6C8: &%É &*É '%É '*É (%É (*É )%É )*É *%É **É 2° *É &%É &*É '%É '*É (%É (*É )%É )*É c. geldof Printed in October 2011 and updated up until December 2010 This product has been derived in part from material obtained from the IMRAY map C30 Notice: this map is not for navigation. magnificentsurroundings.org makes no warranties or Printed and publish Harwich to Hoek van Holland and Dover Strait, WGS 84 representations, express or implied, with respect to this product. magnificentsurroundings.org Supported by the Be has not verified the information within this product or quality assured it. A+236 fr revue belge d’arChiteCture A+236 A+236 C1 ←  En 2012, A+ consacre un numéro à la côte belge (A+236). Les conséquences de la crise écologique sont juin – juillet 2012 devenues une réalité que les concepteurs doivent prendre en compte. La résilience est le nouvel adage. la Côte | Construire en bois | beatriz Colomina jun – jul 2012 bel € 12,50 | int € 19,50 bimestrielle la Côte ciaud | bruxelles | bureau de dépôt gand x – p405054 remettre en question 02360 son territoire et son Architecture 771375 507012 technique Construire en lamellé-Collé, lamibois et panneaux de bois massif interview beatriz Colomina

A+302 50 ans d’archives 61 )**É %É *%*É *É Adc\\*#*É3°:6HI Adc\\#3°*:É 6HI *É&%É &%&É *É &*É'%É '%'É *É '*(É %É (%(É *É (*)É%É )%)É *É )**É %É *%*É *É **É4° 4°*É *É&%É &%É c.geldof | msurr Le projet le plus remarquable qui y était présenté était sans conteste celui *É *É du quartier Ecolonia, à Alphen aan den Rijn, aux Pays-Bas. Bien que, dans le BVVhLZhiDjBiZVgVhIHLHZhiDjiZgIHH reste du numéro, Lucien Kroll critique régulièrement la politique menée par BVVhLZhi>cBcZVgVhIHLHZhi>ccZgIHH AVi# AVi# les pouvoirs publics, il vise ici essentiel- 52° 52° lement ses collègues quand il déclare : CC « Curieusement, pour ce qui concerne l’écologie, les ministères sont bien plus >e[alWd >e[alWd progressistes que les architectes. » C’est >ebbWdZ >ebbWdZ le ministère du Logement qui a chargé Kroll de réaliser un plan directeur pour ;adVi^c\\=V;gWaddVjig^c\\=VgWdjg **É **É une centaine de maisons écologiques. HDJI=:GCCHDDGJII==:H:G6CCDGI=H:6 L’axe de ce plan est un étang creusé « soigneusement sans forme », avec, Z gZZ Z g Z Z autour, un quartier sans voitures, of- 7da frant de l’espace pour des interventions c  < d c  < d inattendues des habitants. Une grande attention est accordée à l’évacuation de c  K V c  K V l’eau : elle est maintenue le plus long- temps possible en surface, puis achemi- d a a Z a Z née via des fossés vers l’étang, où elle est épurée. L’eau qui parcourt l’ensemble 7 du site devient ainsi l’épine dorsale du projet. Ha^_`\\Vi Ha^_`\\Vi La menace de l’eau *%É *%É En 2012, A+ consacre un numéro à la Côte belge (A+236). Entre-temps, le ton HX]djlZcWVc` HX]djlZcWVc` a changé. Les conséquences de la crise écologique sont devenues une réalité )*É )*É avec laquelle les concepteurs doivent composer. La résilience est désormais 7Vc_VVgY 7Vc_VVgY sur toutes les lèvres. L’exemple type est une proposition du groupe de travail in- )%É )%É terdisciplinaire CcASPAR, qui suggère de reculer la ligne côtière et, à certains 7a^\\]7Vc` GVWhWVc` GVWhWVc` DdhiZghX]DZadYhZiZghX]ZaYZ (*É (*É endroits bien définis, de la transformer LZhiZghX]LZaZYhZiZghX]ZaYZ en paysage de dunes, slikkes, schorres I]dgcidcWVc` I]dgcidcWVc` et tourbières. Cet article explique que la nature elle-même est capable d’offrir (%É (%É texte Caroline Goossens, Charlotte Geldof la résistance qu’impose la crise écolo- images magnificentsurroundings.org gique, mais que les concepteurs doivent <ddiZ7Vc` <ddiZ7Vc` KA6@I: KA6@I: GVVc GVVc lui en laisser la possibilité. K6C9: K6C9: Le même son de cloche ressort d’une étude menée par Christian Nolf et B­ runo G66C G66C De Meulder (KU Leuven) dans la vallée → '*É '*É DdhiZcYZ7Vc` OZZaVcY OZZaVcY '%É '%É DdhiZcYZ7Vc` I=:C:I=:GIA=6:C9CH:I=:GA6C9H &*É &*É P[[Xhk]][ P[[Xhk]][ i]Zi]Z LZcYj^cZWVc` LZcYj^cZWVc` [jij[jgZijXgdZbXbdbdcbhdch HigddbWVc` HigddbWVc` Eeij[dZ[ Eeij[dZ[ '%,'%%,% &%É &%É 8hk]][ 8hk]][ [kmfeehj D_[kmfeehj LZhi\"KaVVcLYZZghZic\"KaVVcYZgZc *É *É 7:A<>JB 7:A<>JB 51° 51° 51° B6E8%B& 6E8%& =Vgl^=X]Vgild^=X]dZid`=kVdcZ`=dkVaacVc=**ÉYdaaVc**ÉY VcY9VdckZYg49°HdikgZVg^iHigV^i \"\" &/'%%%%%&/'%%%%% )**É %É *%*É *É Adc\\*#*É3°:6HI Adc\\#3°*:É 6HI *É&%É &%&É *É &*É'%É '%'É *É '*(É %É (%(É *É (*)É%É )%)É *É )**É %É % *%*É *É *% **É4° &%* 4°*É &*&% *É&%É '%&*`b &%É '%`b hed bPyrminategdniafincdenptusbulrisrhoeudndbiyngmsa.ogrngif,iTceennttosounrsrtoeullnindginsglasa.onrg1,4T3e,n9t0o0on0sGtelnlitn,gBsellagaiunm1.43, 9000 Gent, Belgium. “To live close to the sea“aTnodlivweitchlotshee tsoeathiessteoabaenadwwaritehotfhtehesebaioilsogtoicbael oarwigairnesoofftlhiefeb. iIotliosgaiclasol otroigbiensawofalriefe. It is also to be aware %& %( & *( ,* . ,&%cb . &%cb elgiaSnuVpopcoartieodnbFyouthnedaBteiolgni.aEndVitoecdatJiuonneF2o0u1n1dation. Edited June 2011 of rythms and patterns -oftirdyathl msysstaonledspaantdtedrniass-totliedsa,lwsyasvteo-lsehsaapnedsdainadstwolaevse,-wmaovvee-msheanptse,scaunrdrewntasvae-nmdowvienmdse,nts, currents and winds, a changing meteorologya, tchheamnguilntigplme evtaeroiarotliognys, othf eamcoualtsitplilneeva-,riaantido,nwsiothf alclotahsatl,intoe h-,aavenda, pweirtvhaaslilvtehsaetn, stoe have a pervasive sense \" of chaos and cosmos, choafocshmaos.a”n(dKecnonsemthosW, hchitaeo2s0m0o6s).” (Kenneth White 2006) \" YZch^i^Zhd[i]ZXYdZbcbh^di^cZhhd[i]ZXdbbdch k^h^immm$cW]d_\\k_^Yh[^idmjimkmhh$eckWd]Zd_d_\\]_Yi[$edhj]ik[dhhgeik]dZZaV_di]Zhii$e^ch][d[gdbgVi]i^ZdcaViZhi^c[dgbVi^dc

62 50 ans d’archives A+302 du Stiemer à Genk. Cette étude est pu- focus a+241 31 bliée en 2013 dans un numéro faisant un gros plan sur les interactions entre L’urbanisation quasi géné- l’eau et la ville (A+241). Le plaidoyer qui ralisée du sol est identifiée y était tenu nous est aujourd’hui fami- comme une des sources lier : l’eau doit être évacuée le plus len- majeures des problèmes tement possible, les conduites en béton d’eau en Flandre. Pour limiter doivent céder la place à des cours d’eau leur impact négatif sur le en méandres, des fossés, des zones inon- cycle de l’eau, les espaces dables et des bassins d’infiltration – à urbanisés doivent désormais savoir des solutions low-tech abordables intégrer tout une série de et pouvant immédiatement être mises mesures d’infiltration et de en œuvre. D’après les auteurs, le Stie- rétention d’eau. mer renferme le potentiel de relier entre source C. Nolf adapté de eux les éléments éclatés de la nébuleuse Corine Land cover (2006) : urbaine, notamment les innombrables built-up surface maisons unifamiliales disséminées et les infrastructures publiques telles que Index des mesures C-Mine et le Sportbos (qui n’existait pas compensant l’impact encore à l’époque). de l’urbanisation sur le Les deux dernières études montrent système d’eau que le travail de réflexion par rapport Plus d’espace pour la rivière à l’eau a considérablement progressé. • recul des digues Les plans ne montrent à présent plus • remodelage des rives des quartiers, mais des cours d’eau en- • reconnexion aux méandres tiers, sur des kilomètres de long. Ce saut • nouvelles plaines inondables d’échelle est même au cœur des propos tenus par Nolf et De Meulder. Au-de- rétention là des innombrables initiatives et du infiltration travail législatif, les auteurs identifient drainage des eaux avant tout un manque de coordination, de surface séparé de sorte qu’une grande partie de la ré- du réseau d’égout flexion n’aboutit que péniblement dans la pratique – un problème dont les au- stockage et teurs estiment toutefois qu’il s’évapore réutilisation des dès que les concepteurs se mettent à eaux de pluie considérer le cours d’eau comme un infiltration système unique. Les cours d’eau ont donc le poten- plan par bassin | plan Sigma Code de bonnes pratiques Watertoets plan par bassin tiel d’introduire de la structure dans la politique spatiale fragmentée. L’op- + 30% de la capacité 300 m3/ha 4 m2/100 m2 timisme sous-jacent des propos tenus de la rivière imperméa- de toiture est frappant. Même si, pendant des dé- bilisé cennies, la politique d’aménagement du territoire a considéré l’eau comme un La politique préventive de l’eau en milieu urbain se traduit Impact spatial cumulé des mesures problème, celle-ci pourrait renfermer par une série de mesures pour l’infiltration, le drainage compensatoires pour l’eau la solution aux questionnements liés à séparé des eaux de pluie avec bassins de rétention, ainsi la nébuleuse urbaine. que la reconnexion des méandres et la création de zones inondables. Même si ces mesures rendent toutes de l’espace à l’eau, elles sont l’objet d’instruments et de plans diffé- rents rarement coordonnés (En Flandre, respectivement le Watertoets, le Code van Goede Praktijk et les plans par bassin (bekkenbeheerplannen) ou le Sigma Plan). A+241 fr revue belge d’architecture A+241 ←  En 2013, un numéro consacré à l’interaction entre l’eau et la ville (A+241) présentera une étude sur la avril – mai 2013 Stiemervalley à Genk. À l’époque déjà, on y plaidait pour un drainage aussi lent que possible, en rempla- çant les canaux en béton par des cours d’eau sinueux, des canaux, des zones inondables et des bassins. eau et ville | logement collectif | junya ishigami | dominique perrault eau et ville logement collectif Vous voulez en savoir plus sur les archives d’A+ ? Avec un abonnement A+ More, vous bénéficiez d’un accès gra- tuit à l’ensemble des archives d’A+, incluant toutes les revues de 1973 à nos jours ! Voir a-plus.be/fr/abonnement avr – mai 2013 bel € 12,50 | int € 19,50 bimestrielle ciaud | bruxelles bureau de dépôt bruges x pp733 interview junya ishigami



64 A+302 ↗  En collaboration avec Aquafin et Water-link, la Ville d’Anvers travaille sur une série de rues-jardins dans les- quelles le rôle de tampon et l’infiltration de l’eau sont au centre des préoccupations. La rue Lange Riddersstraat est la première à être réalisée, un projet pilote qui servira d’inspiration à d’autres villes et municipalités.

A+302 Ville d’Anvers – Aquafin – Water-link, Rues-jardins, Anvers 65 Partout dans le monde, l’eau devient de plus en plus cru- l’idée qu’un changement radical de paradigme était ciale. Les longues périodes de sécheresse et les épisodes nécessaire. Liselotte De Waele, de la société Aquafin, de précipitations intenses et d’inondations montrent m’a guidé dans la Lange Riddersstraat, dans le quartier qu’il faut révolutionner notre manière de l’appréhen- Sint-Andries, première d’une petite série rues-jardins der. Ces dernières années, la Ville d’Anvers, Aquafin récemment achevées, où la gestion de l’eau joue un (la société de gestion de l’épuration d’eau en Région rôle central. flamande), et Water-link (distributeur d’eau dans la région d’Anvers) ont œuvré à répandre petit à petit Bart Tritsmans – Photos Frederik Beyens Infilletnratetion

66 A+302 ↘  Des pompes installées dans la rue amènent l’eau de pluie des réservoirs tampons dans le paysage urbain. Les margelles représentent le lit de la rivière.

A+302 67

+68 Ville d’Anvers – Aquafin – Water-link, Rues-jardins, Anvers A 302 En juillet 2011, toutes les vannes du ciel se sont ouvertes Les rues-jardins sont considérées comme des projets pi- sur Copenhague. En réponse à ce phénomène climatique lotes. Leur fonctionnement et leur entretien vont faire l’objet extrême – auquel nous allons être confrontés de plus en plus d’un suivi pendant dix ans, au terme desquels il sera vérifié régulièrement à cause du changement climatique –, la Ville a si la gestion de l’eau atteint l’objectif fixé.  En effet, dans une conçu sa première place adaptée au climat. Il y a dix ans que rue-jardin, le but est que plus aucune goutte de pluie n’abou- la Tådsinge Plads a été aménagée à Copenhague. La place a tisse dans les égouts. La rue a partiellement été déminéralisée été en grande partie débarrassée de son revêtement minéralisé et des clinkers perméables en argile ont été posés pour amélio- pour, en étroite concertation avec les gens du quartier, être rer l’infiltration ; la pluie tombant sur les toits des habitations réaménagée en « nature urbaine sauvage ». Au-delà de l’utili- voisines se déverse elle aussi dans les réservoirs tampons et sation des matériaux, c’est en premier lieu la gestion de l’eau puits d’infiltration aménagés dans les sous-fondations de la qui constitue la principale innovation de ce projet. L’eau de rue. Les bassins de rétention et la percolation de l’eau, c’est pluie venant de la place, des rues adjacentes et des toitures déjà une longue histoire. « Cela fait plusieurs années qu’on uti- du voisinage est récupérée dans des bassins de rétention puis lise, pour l’aménagement des rues, des canalisations poreuses s’écoule vers la « forêt tropicale », où elle peut lentement per- et cloisonnées pour permettre à l’eau de s’infiltrer lentement coler dans le sol. En intégrant différents éléments éducatifs dans le sol, mais beaucoup de gens ignorent que ces systèmes ludiques dans le cycle, l’eau redevient en outre visible. existent. » Elle insiste sur l’urgence d’un changement radical Ces deux derniers siècles, l’eau a de plus en plus été bannie de notre approche de l’eau. « Généralement, les passants ne se du paysage urbain. Dans les villes belges aussi, les fleuves et ri- rendent pas compte que sous leurs pieds se trouve un réseau vières ont été coincés entre des digues ou recouverts de voûtes, hydrographique complexe. Un jour, j’ai vu quelqu’un vider tandis que les ruisseaux et conduites couvertes disparaissaient un cendrier plein de mégots dans un avaloir d’égout ! Il faut sous les pavés des rues. Aujourd’hui (par la force des choses), que les gens prennent conscience de la valeur de l’eau. » En l’eau récupère de son espace. Sous l’intitulé « Antwerpen breekt surface, les rues-jardins peuvent contribuer à faire changer uit » (trad. libre : « Anvers s’éclate »), la Ville met en œuvre les les mentalités dans le cadre de la problématique de l’eau. ambitions de son plan vert, du plan hydrographique et du plan climat grâce à des projets spécifiques concrétisés dans La révolution de l’eau l’espace urbain. En collaboration avec Aquafin et Water-link, Située au cœur de la vieille ville, la Lange Ridderstraat est une plusieurs rues-jardins sont réalisées. La première rue-jardin rue étroite épargnée par le trafic lourd ou de transit. Liselotte d’Anvers a été inaugurée en 2021, et depuis, le projet pilote ne De Waele précise que des tests sont en cours avec des aména- manque pas d’inspirer d’autres villes et communes. Avec le gements adaptés pour les axes plus fréquentés, avec la pose « Green Deal des rues-jardins », l’Infopunt Publieke Ruimte d’éléments poreux sous la voirie afin de permettre une infil- (Point-info Espace public), épaulé par ses partenaires FEBE, tration maximale. En tant que projets pilotes, les rues-jardins Commons Lab et Aquafin, entend introduire le concept de donnent l’occasion de tester et peaufiner les solutions, étant rue-jardin dans un maximum de villes et communes. donné que pour tous les partenaires concernés, cette approche nécessite d’être adaptée. « La réalisation est parfois lente, Une rivière dans la rue mais nous tentons de générer une prise de conscience quant Dans la Lange Ridderstraat du quartier Sint-Andries à l’importance de la gestion de l’eau. Il est essentiel que cette d’Anvers, l’école vient de sonner la fin des cours. À pied ou approche soit intégrée au programme dès les balbutiements à vélo, les enfants s’égaillent dans la rue, les voitures roulent d’un projet. » L’urgence de cette approche est de plus en plus au pas et, dans une percée de soleil à travers les nuages, évidente, et les rues-jardins montrent qu’il est possible de faire un riverain sort une chaise de cuisine et s’installe devant des progrès dans notre manière d’appréhender l’eau. sa maison pour lire. Liselotte De Waele qui, en qualité de Toutefois, malgré cette prise de conscience croissante, project manager d’Aquafin, fut impliquée dans la réalisation même dix ans après l’aménagement de la place Tåsinge à Co- des cinq premières rues-jardins d’Anvers, montre comment penhague, les villes belges ne disposent toujours pas d’espaces les installations du quartier pompent l’eau de pluie contenue urbains similaires, capables de s’adapter au climat. Pourtant, dans les réservoirs tampons pour la réinjecter dans les rues. De Waele reste optimiste. De plus en plus de communes se « Ici, les riverains avaient envie que leur rue soit à nouveau soucient de la gestion de l’eau et de la réduction des îlots de parcourue par un petit ruisseau, explique De Waele. Les bor- chaleur. Des projets tels que les rues-jardins peuvent démon- dures reproduisent le lit du ruisseau et les pompes remontent trer qu’une approche différente est possible. Est-ce qu’elle l’eau de pluie jusqu’en surface. » La rue-jardin a été aménagée participe à une révolution ? « Oui, nous tentons vraiment de en étroite collaboration avec le voisinage. La réflexion s’est mettre en marche une révolution. Et j’ai bon espoir de réussir faite à partir d’une page blanche afin d’impliquer le plus quand je constate ces derniers temps l’implication croissante possible les habitants dans le projet, et obtenir d’emblée une de nos partenaires, qu’il s’agisse des pouvoirs publics, des forte adhésion. Avec l’aide des habitants, le revêtement « en bureaux d’études et des entrepreneurs. Je vous invite donc à dur » de la rue a été retiré, des jardinets ont été plantés et des revenir m’interviewer dans quelques années pour voir où nous expériences ont été faites pour l’aménagement de la voirie.  en serons dans la révolution de l’eau. » Architect Location Client Total floor area Stadsontwikkeling Lange Ridderstraat, Antwerpen Stad Antwerpen, Aquafin, 1,000 m2 Stad Antwerpen Vlaamse Milieumaatschappij Programme (VMM) Budget Website Replacing the existing paving Landscape architect € 420,000 antwerpen.be with planting beds, trees, herb (excl. VAT and fees) and vegetable gardens, grass Bonnie van der Burgh Project name beds, climbing plants Product/Supplier Completion Pilootproject Tuinstraten Vandersanden (clay pavers) May 2021

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+70 Réservoir A – Carbonifère, L’Eau d’heure, Cerfontaine – Charleroi A 302 Charleroi Du territoire naturel où se trouve sa source à Cerfon- taine jusqu’au territoire urbain de Charleroi, la rivière de l’Eau d’heure s’étend sur près de 50 kilomètres et traverse une série de communes. Son cheminement fait l’objet d’études pré-opérationnelles, telle une charte ter- ritoriale initiée par Charleroi Métropole, afin d’amorcer une ligne directrice pour les futures interventions. Le CITW (Centre d’ingénierie touristique de Wallonie) a mandaté les architectes urbanistes de Réservoir A et les paysagistes de Carbonifère dans l’intention de des- siner un schéma de développement territorial liant des entités urbaines et rurales. C’est l’opportunité de créer un nouveau parcours croisant les volontés paysagère, touristique et économique des différents acteurs. Amélie Poirel – Images Sébastien Lacomblez rldoiLveneesgs Cerfontaine ↑ L’étude préliminaire de Réservoir A et de Carbonifère pour l’aménagement des berges de la rivière qui prend sa source aux lacs de l’Eau d’heure com- prend un sentier pédestre de 47 km allant de sa source à Cerfontaine à son embouchure dans la Sambre à Charleroi.

A+302 71 ↑  Avec la création de sentiers pédestres le long de la rivière Eau d’heure, Charleroi Métropole vise à restaurer le lien entre le caractère urbain et la ruralité environnante. L’accent est mis sur la valorisation du paysage et l’accès doux à l’eau.

+72 Réservoir A – Carbonifère, L’Eau d’heure, Cerfontaine – Charleroi A 302 Comme pour une enquête, les architectes commencent Elles sont des portes, des placettes ou encore des aires par arpenter le territoire de l’Eau d’heure. Ils y sont d’ores de découvertes où le marcheur peut s’arrêter, admirer le et déjà sensibles, puisque c’est celui dans lequel ils ont paysage, se divertir. grandi. Leur objectif est de trouver des cheminements, des Face aux dérèglements climatiques futurs, le barrage de parcours le long des rives, majoritairement sauvages, mais l’Eau d’heure, structure linéaire massive, est déjà une réserve parfois privatisées de manière anarchique. En les reliant à d’eau en cas de sécheresse. Afin de faciliter une mobilité de nouveaux cheminements, ils tentent de tisser un fil rouge fluide, une connexion supplémentaire est proposée sur les continu et d’apporter une cohérence en positionnant sur lacs de l’Eau d’heure grâce à une passerelle piétonne de le chemin des points d’ancrage. Le tracé de la rivière, très 200 mètres de portée qui relie les deux rives. Dans l’idée que lié à celui de la ligne de chemin de fer reliant Charleroi plus ce chemin sera parcouru, plus il éveillera la sensibilité à Couvin, présente parfois des difficultés en limitant les de ses usagers et leur désir de le préserver : au-delà d’un par- traversées à des passages sous voie. Par addition au chemin cours touristique, il est avant tout un chemin du quotidien. linéaire viennent alors se dessiner des cheminements en Beaucoup d’entités entrent donc en jeu lorsque l’on boucle autour de ces zones. travaille à l’échelle du territoire. Un outil de gouvernance Les interventions ont l’humilité de ne pas chercher unique semble indispensable pour réussir à fédérer les ac- à résoudre des problèmes naturels. Les aménagements teurs. Ceux-ci, principalement les communes, sont parfois cherchent avant tout à éviter une détérioration et à exhu- craintifs ; d’autres sont plus ambitieux. L’opération, à visée mer la beauté des lieux. Ce sont souvent simplement des ex- participative, cherche à être à l’écoute de leurs propositions. trusions de la géologie. La démarche se veut donc la moins Le travail des architectes et paysagistes consiste à créer, à interventionniste possible vis-à-vis du lit de la rivière, pour partir de toutes ces rencontres et discussions, une charte ne pas créer d’obstacle à son cheminement naturel. Les cohérente. Sans avoir la prétention de régler des problèmes études portent sur le parcours, les conséquences que cet climatiques, la mise sur pied de cette charte permet que les élément naturel peut engendrer dans le quotidien de ses acteurs d’un même territoire se rencontrent afin de créer usagers. Les interventions s’approchent avec parcimonie plus de cohésion, qui laisse présager une prise de conscience des rives, en jouant un rôle d’interface avec le chemin. collective sur l’enjeu de sa préservation. ↘  En limitant l’activité humaine à quelques endroits délibérés le long du chemin, la zone de conservation est protégée. La construction du sentier permet également d’éviter le morcellement et l’aménagement des berges. Architect Programme Procedure Completion Reservoir A This mission concerns the reali- Open Call CITW+ September 2022 sation of a pre-operational study Website relating itself to the development Client Total floor area of a tourist path along the 47 kilo- reservoira.org meters of the Eau d’heure river, Centre d’ingénierie touristique 47 km from its source in Cerfontaine, to de Wallonie Project name its confluence with the Sambre in Budget Charleroi. Landscape architect Les Chemins de l’Eau d’heure € 80,000 Carbonifère (excl. VAT and fees) Location Lead contractor Charleroi Metropole Trace TPI Idea Consult (Tourism & recrea- tion, culture & heritage)

A+302 73 TAUW POUR UNE GESTION DES SOLS MAITRISÉE Vos projets méritent une expertise solide La gestion des sols est plus qu’une simple formalité dans l’exécution d’un projet de construction. Dès l’élaboration de vos plans de construction, notre expertise vous assure une bonne compréhension des enjeux en termes de pollution des sols et de gestion de l’eau. Une fois les plans concrétisés, notre expertise garantit le bon déroulement des demandes de permis et des filières d’évacuation de terres optimales. Toutes ces précautions permettent de préserver le budget et de garantir les délais d’exécutions. Afin d’optimiser la gestion du sol et de l’environnement, faites confiance à TAUW comme partenaire de vos projets. www.tauw.be/fr

Terre de74 A+302 1 4 Rodebeek moyen - Paul Huymans- Petit Maelbeek supérieur – laan- Driesstraat : infrastructure de Leuvensesteenweg : cluster d’en- l’eau comme lieu de rencontre dans treprises comme réservoir d’eau pour la région environnante un quartier saisonnier 3 Lit Woluwe : vivre et travailler dans un quartier marécageux 2 Zaventem 5 Rodebeek inférieur - Vervloesem- Sint- Petit Maelbeek inférieur – Centre commercial de Woluwe : Oudstrijderslaan – Molenstraat : régénération et refroidissement Stevens- quartiers d’eau et terrains Woluwe intermédiaires dans un angle du d’un quartier d’infiltration Ring de Bruxelles (R0) 4 Kraainem R0 Petit Maelbeek supérieur 5 Petit Maalbeek inférieur 3 Lit de la Woluwe 1 Woluwelaan Rodebeek Moyen 2 Rodebeek inférieur Woluwe wateringues ↗  La traversée des conditions hydrogéologiques et typo-morphologiques comme substrat d’une multitude de districts et de projets.

A+302 Fallow – 1010au, Woluwe terre d’eau 2050 75 Pour Woluwe terre d’eau*, les bureaux d’architec- La périphérie de Bruxelles est un territoire où les conflits, ture 1010au et Fallow ont relié une mission de gestion nombreux, résultent fréquemment d’une friction entre les de l’eau complexe à une série de projets à petite échelle schémas urbains et le sous-sol. Cela s’applique indubita- constituant une plus-value au niveau sociétal. La res- blement à la gestion de l’eau : depuis longtemps, on tente en ponsabilité administrative de cette mission est organisée vain de mettre en place un vaste réseau d’égouts, des bassins au niveau du quartier, près des habitants et des usagers. d’orage et des stations de pompage pour soumettre l’eau aux La cohérence est empruntée à l’entité plus globale du us et coutumes de la ville du 20e siècle. Les rivières ont donc bassin hydrographique. En choisissant ce contour hydro- été canalisées dans des conduites, les sols ont été artificia- graphique comme cadre directeur, Woluwe Waterland lisés à grande échelle et des infrastructures essentielles ont s’ancre dans les contraintes imposées par le paysage. été construites au-dessus des cours d’eau. Et, au passage, on a fait un sort au passé : les sources, étangs et ruisseaux – Tim Peeters jadis des lieux au cœur des communautés – ont commencé par disparaître sous terre, avant de s’effacer des mémoires. → Watersysteemkaart ↓  Carte du réseau hydrographique : d’une périphérie urbaine exsangue à un pays éponge dynamique hydro-geologie Bron: eigen verwerking van Watersysteemkaart, ECOBE Jan Staes en Patrick Meire uit: Staes. J., Meire, P. (2020) Sec droog Methodologie voor de opmaak van de watersysteemkaarten Tempotriajdireelmijkentaht u(smeizdoee(nsaaiaslo)nnier) voor Vlaanderen. (versie 2020/01/16), Universiteit Antwerpen, Humidpeeernmpaenrmenatnneantce onderzoeksgroep Ecosysteembeheer, ECOBE 020-R251. 16

+76 Fallow – 1010au, Woluwe terre d’eau 2050 A 302 On semble constater aujourd’hui que cette approche, flexibilité d’exécution est essentielle. En revanche, une nou- au-delà de mutiler la périphérie bruxelloise, l’a aussi insuffi- velle forme de régie administrative est proposée au niveau samment protégée. Woluwe Waterland concerne une partie du quartier pour ne pas perdre de vue le niveau d’échelle de la ville qui subit des inondations, des épisodes prolongés supérieur : ce qu’on appelle des wateringues de quartier de sécheresse et une grave pollution de l’eau. Il est clair coordonnent la mission et assurent la cohérence entre les comme de l’eau de roche qu’indépendamment de la pression thématiques et les niveaux d’échelle. supplémentaire exercée par la poursuite de l’urbanisation et Woluwe Waterland illustre la stratégie proposée par une le changement climatique, la solution à ces problèmes ne série d’interventions spéculatives dans cinq de ces waterin- réside pas dans l’aménagement de davantage d’égouts, de gues de quartier. Les exemples sont agencés autour d’une bassins et de pompes. La complexité de la situation spatiale matrice où le positionnement paysager et le type d’utilisa- et administrative dans cette zone complique toutefois la mise tion du sol sont croisés, présentant ainsi un vaste éventail en œuvre d’alternatives. d’interventions inspirantes – une école de wateringue, une Pourtant, d’après 1010au et Fallow, il existe dans ce cas nouvelle place de village à l’endroit d’un ancien trieux, des une manière de réconcilier l’eau et la ville. La clé se situe à un immeubles de bureaux transformés dans un paysage de ma- niveau d’échelle en lien avec (les besoins et les opportunités récages. Il est vrai que si ces imaginaires accompagnent un dans) la réalité : scindée en différents projets gérables, la avenir encore incertain, ils confirment en tout cas un constat problématique peut devenir un élément d’autres démarches inébranlable : dans une ville plus adaptative et sociale (ainsi de transformation. L’aspect fermé du bassin hydrographique que dans sa périphérie), l’implacable logique du paysage et fonctionne en l’occurrence tel un cadre à l’intérieur duquel de l’eau prévaut. on œuvre progressivement au rétablissement de trois tâches clés du paysage : permettre à l’eau de s’infiltrer, d’être stockée * Woluwe terre d’eau s’inscrit dans le contexte plus large d’une étude et évacuée toujours aux bons endroits. Par ailleurs, ce cadre forme un support stable pour l’approche de thématiques de la couronne du 20e siècle dans et autour de la région bruxelloise, sociales dans une zone dynamique de la ville. La stratégie proposée n’impose ni la nature ni l’échéancier menée en 2021 dans le cadre de Labo Ruimte XX+I, une initiative des différentes interventions : pour que le projet réussisse, la conjointe de la Team Vlaams Bouwmeester, de Labo ruimte, du Maître Architecte bruxellois et de perspective.brussels. ↘  Vallée de la Woluwe : transformation des bureaux pour plus de logements et de zones humides.

A+302 77 ↗  Le Petit Maelbeek supérieur : un cluster d’entreprises en tant que réservoir d’eau pour les environs. Petit Maelbeek inférieur : un aqueduc d’eau de pluie comme interprétation radicale d’un réseau collectif d’eau de pluie.  ↓ Architects Location Procedure Completion 1010au The 20th century belt in and Competition with Brussels 2022 Fallow around Brussels Government Architect (BMA) Total floor area Website Programme Client N/a 1010au.net A model for the creation of a Brussels Bouwmeester Maitre fallow.eu water-conscious and liveable Architecte Budget urban environment around the Team Vlaams Bouwmeester Project name Woluwe Valley. Humans and Departement Omgeving N/a non-humans cohabit in water perspective.brussels Woluwe Waterland 2050 districts, where no single drop of water is wasted.

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A+302 BMA Label : Herbronnen / Re(S)Sources 79 Étymologiquement, le toponyme Bruxelles vient de Ce n’est pas vraiment surprenant. À partir du 19e siècle, à la « Bruocsella » ou « Broek-zele » – littéralement, « ha- suite de la construction du réseau d’égouttage mixte, de plus bitation près du marais ». Si le sol en dessous des rues en plus de sources s’écoulent directement dans les égouts. de notre capitale est gorgé d’eau, c’est dû aux centaines L’eau de source vient en quelque sorte « parasiter »1 les égouts de sources qui sourdent dans la Région de Bruxelles-Ca- en les surchargeant (par temps sec, environ 120.000 m2 par pitale et alimentent les nombreux cours d’eau du bassin jour en hiver, et 40.000 m2 en été), ce qui augmente les déver- de la Senne (la Woluwe, le Maelbeek, le Molenbeek…). sements d’orage en cas de précipitations intenses. Par ailleurs, Mis à part les toponymes, ce paysage où l’eau est om- l’eau de source relativement pure vient diluer les eaux usées, niprésente n’est quasiment plus visible dans les rues. ce qui réduit l’efficacité des stations d’épuration. Pour finir, L’histoire de l’urbanisation de la Région est émaillée c’est également un gaspillage de ressources étant donné que d’épisodes de voûtement ou d’assèchement des richesses cette eau serait parfaitement utilisable. naturelles sous-jacentes, et il n’est pas rare que les gens Heureusement, l’intérêt pour l’eau en milieu urbain gagne soient étonnés d’apprendre que de l’eau coule toujours en importance. Non seulement d’un point de vue climatique sous leurs pieds. et environnemental, mais aussi pour des raisons esthétiques, récréatives et sociales, l’eau est un atout majeur. De nom- Henri Lebbe, Robin De Ridder, Nele Maes breuses villes belges doivent leur attrait à leurs structures historiques autour de l’eau (Bruges, Spa, Gand, Chaudfon- Eau de taine…), et, dans d’autres milieux urbains, l’eau est à nouveau source, remise à ciel ouvert pour retrouver ce côté attractif (Diest, Malines, Louvain, Tongres). À présent que Bruxelles cherche elle aussi à rétablir son lien à l’eau, notamment en rendant la Senne à nouveau visible par endroits, le gaspillage de l’eau de source est une problématique de plus en plus criante. Il est temps de se ressourcer ! C’est avec cette mission qu’a démarré en février le projet Herbronnen / Re(S)Sources, avec le soutien de l’équipe du Bouwmeester Maître Architecte, via le premier label BMA. En collaboration avec l’ASBL Coordination Senne, qui a entre-temps déjà recensé plus de 200 sources dans la Région de Bruxelles-Capitale2, nous cherchons des stratégies d’ex- ploitation utile de l’eau de source dans un contexte urbain. L’accent est particulièrement mis sur les sources dont l’eau disparaît dans les égouts, vu que c’est là que le problème est le plus épineux. Retour aux sources « Ressourcer » évoque également le fait de regarder vers le passé, de « retourner aux sources ». La perte de connexion entre Bruxelles et l’eau de source est relativement récente. Voici quelques décennies, l’eau de source était encore utili- sée de différentes manières par les habitants de la Région. C’est pourquoi il est intéressant de commencer par faire une pause pour voir quelles leçons nous pouvons tirer du passé. Historiquement, l’eau de source est un bien commun, une ressource partagée. Dans la Bruxelles de jadis, les sources sourceet les puits – et plus tard les fontaines – assuraient aux ha- bitants leur approvisionnement en eau potable. Manneken → de vie

+80 BMA Label : Herbronnen / Re(S)Sources A 302 Pis en est l’exemple le plus célèbre, mais, au 19e siècle, on c­ lairement ce qui marche et ce qui est voué à l’échec. En dénombrait dans la ville plus d’une centaine de fontaines revanche, à ce stade, nous voulons déjà faire rêver aux diffé- publiques de ce genre. À l’époque, ouvrir un robinet pour rentes stratégies possibles. En collaboration avec l’équipe du avoir de l’eau courante était un luxe réservé à une élite. Bouwmeester Maître Architecte, nous avons sélectionné une Une source était toujours un lieu de socialisation. Comme série d’archétypes parmi les plus de 200 sources identifiées la population bruxelloise moyenne dépendait des fontaines par Coordination Senne. Chacun de ces archétypes décrit publiques et des puits pour son eau potable, ces lieux de une source qui se trouve dans un contexte spatial spécifique, rencontre étaient souvent l’occasion d’une petite papote. En et se penche dès lors sur un ensemble chaque fois différent tant que ressource collective, l’eau jouait un rôle de lien au de difficultés et de possibilités. sein d’un quartier. Par exemple, quel peut être l’avenir d’une source qui se Et enfin, il y a la fonction symbolique de la source. L’eau trouve dans la cour de récréation d’une école ? La source qui jaillit de la terre a donné naissance à de nombreuses lé- Saint-Pierre se trouve dans un bâtiment jouxtant la cour de gendes, et on lui attribuait des propriétés curatives. Plus tard, récréation du collège du même nom à Uccle. Jusque dans les sources furent également placées sous la protection d’un les années 1950, les élèves y venaient en cachette s’abreuver saint patron, et il n’était pas rare qu’une chapelle soit érigée entre les cours. En tant qu’archétype, cette source nous in- à côté de la source. C’est tout un faisceau de significations terpelle sur la manière d’intégrer les sources dans un cursus qui est né autour des sources. éducatif et dans une prise de conscience. Dans le parking souterrain de la Résidence Pacific, une des De bons exemples sources du Maelbeek se déverse directement dans les égouts. Bien sûr, l’idée n’est pas de retourner au Moyen Âge. Vu la Quelques habitants de cet immeuble de septante mètres de densité démographique actuelle, il n’est pas réaliste de croire haut ont déjà proposé d’affecter cette eau à leur propre usage. que les sources pourraient couvrir les besoins en eau de la En tant qu’archétype, elle nous interroge sur la manière dont population bruxelloise, indépendamment du fait qu’elles ne les sources peuvent être utilisées par un collectif, et, en l’oc- satisfont généralement pas aux normes très strictes en matière currence, sur la façon dont elles peuvent ainsi créer des liens. de potabilité. En outre, placer une source sous la protection Le Broebelaar prend sa source dans le parc Félix Hap. d’un saint ou d’une sainte n’est plus une pratique de notre Ce petit ruisseau, qui a donné son nom à la source, se jetait époque, a fortiori en milieu urbain multiculturel. Pourtant, jadis dans le Maelbeek au niveau de la place Jourdan, mais trois leçons sont déterminantes pour les projets d’avenir de aujourd’hui, il s’écoule en souterrain. Au niveau archétypal, réutilisation de l’eau de source. Elles peuvent être transpo- il nous confronte à la façon d’aménager le domaine public sées en principe pour quiconque souhaite (mieux) travailler (parcs, rues, places) pour ramener les sources en surface et avec les sources : on ne privatise pas l’eau de source, qui doit les intégrer dans la ville. rester un bien commun ; l’eau de source est une occasion de La source du Golgotha est à un jet de pierre de Rosas – renforcer les liens entre les habitants et/ou les utilisateurs ; P.A.R.T.S. à Forest. Elle traverse la route pour se jeter dans l’eau de source peut contribuer à donner du sens à un lieu. les égouts. En tant qu’archétype, elle nous interpelle quant à Ces principes ne sont pas nouveaux. Dans d’autres villes la possibilité d’utiliser l’art pour donner du sens à une source, et communes, on travaille déjà dans cet esprit pour ramener et, le cas échéant, comment procéder. l’eau de source à la surface. Dans le cadre des projets straté- Pour finir, la source Marly, qui se trouve sur un parking au giques Walden et Horizon+, plusieurs communes des « Forêts pied de l’ancienne brasserie Marly à Neder-Over-Heembeek, de Brabant » collaborent déjà pour séparer l’eau de source a été utilisée jusque dans les années 1970 pour produire de du réseau d’égouts afin de la réhabiliter.3 À titre d’exemple, la bière et la limonade Meudon. En tant qu’archétype, elle une source à Neerijse (Huldenberg) est mise à disposition nous met face à une question : l’eau de source est-elle encore des habitants grâce à une pompe, et alimente en énergie la exploitable pour une production locale, et, dans l’affirmative, Brasserie De Kroon. La source « Pier Slot » à Sint-Joris-Weert quelles en sont les limites et les implications spatiales ? a été réaménagée pour en faire un lieu de rencontre. Au cours des prochains mois, tout cela va se cristalliser Ces réussites en périphérie flamande doivent également dans des stratégies concrètes pour différents types de sources être réalisables à Bruxelles. Toutefois, vu le contexte mé- en contexte urbain. Telles les sources qui alimentent les petits tropolitain, de nombreux autres facteurs entrent en ligne ruisseaux, qui à leur tour font les grandes rivières, nous espé- de compte. Contrairement à ce qui est valable dans un en- rons que ce modeste projet contribuera à une réflexion plus vironnement non urbanisé, l’infiltration dans le sol n’est large sur la façon d’appréhender l’eau en milieu urbain. souvent pas envisageable en raison de la proportion élevée de zones bâties et imperméabilisées. De plus, la complexité Info : https://bma.brussels/bma-label-bma/ de la ville crée des enjeux plus importants lorsqu’il s’agit de réunir les gens autour d’une source, et de donner du sens 1 Outre l’eau de source, la notion d’« eaux parasites » couvre égale- à ce lieu. Chercher le rôle que peuvent jouer ces sources à Bruxelles n’en est que d’autant plus intéressant. ment les cours d’eau qui aboutissent dans les égouts, l’eau souter- Des sources dans la ville raine qui percole et l’eau de captage. Pour l’instant, la question reste ouverte. Le projet Herbronnen / Re(S)Sources n’en est qu’à ses balbutiements, et il fau- 2 https://www.coordinationsenne.be/fr/documentation/dossiers/sources.php dra encore multiplier les expériences avant d­ ’identifier 3 https://bluedeal.integraalwaterbeleid.be/projecten/lokale-gebieds- deals-droogte/her-bronnen-in-de-brabantse-wouden (site en NL). En collaboration avec

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82 Gijs Van Vaerenbergh – Arne Deruyter, Jardin de l’Île, Meise A+302 Dans le Jardin de l’Île récemment achevé à Meise, Gijs Van Vaerenbergh et Atelier Arne De Ruyter ont étudié la façon de faire ressentir le pouvoir botanique de l’élément aquatique. Le résultat est une exploration qui affleure à la surface de l’eau. Véronique Patteeuw – Photos Johnny Umans ↓  Le Jardin de l’Île devrait accueillir une nouvelle collection croissante de plantes aquatiques et de marais. La force du projet de Gijs Van Vaerenbergh réside dans la manière surprenante dont il vous fait découvrir le pouvoir botanique de l’eau.

A+302 Gijs Van Vaerenbergh – Arne Deruyter, Jardin de l’Île, Meise 83 Le Jardin botanique de Meise est sans aucun doute un Le jardin d’eau a pour vocation d’accueillir une nouvelle endroit où il fait bon flâner et se perdre. Quiconque y est collection de plantes aquatiques et de marais, qui ne cesse de déjà venu pour pallier le désœuvrement d’un dimanche s’enrichir. Toutefois, la force de ce projet est sans conteste après-midi se souvient certainement du château médiéval la façon surprenante dont il invite à ressentir le pouvoir de Bouchout, vestige des deux domaines historiques qui, au botanique de l’eau. Pour aménager le jardin aquatique, le 20e siècle, ont fusionné pour devenir l’une des plus grandes bureau Gijs Van Vaerenbergh est parti de l’île existante collections de plantes vivantes en Europe. Le Jardin bota- qui, depuis des années, était plutôt indéfinie, inaccessible et nique allie recherche scientifique et promenades publiques à envahie par une végétation sauvage. Gijs Van Vaerenbergh travers des jardins médiévaux et romantiques. L’architecture a réussi à transformer cette île en un archipel de biotopes, contemporaine y a désormais aussi sa place, avec notamment avec un sentier serpentant d’un jardin à l’autre. Depuis la le pavillon d’accueil et le pavillon des plantes signés Nu berge se déroule une promenade de 400 mètres, le long, architectuuratelier, la restauration du château par Nu et sur et au-dessus de l’eau : elle passe tantôt par une forêt de Altstadt architecten, et un nouveau jardin d’eau conçu par miroirs, un jardin d’eau à la japonaise ou un bassin plus Gijs Van Vaerenbergh et Atelier Arne De Ruyter. profond, tantôt par les rives baignées de soleil et envahies → Pscruolmpteunraadlee ↘  Gijs Van Vaerenbergh a réussi à transformer cette île en un archipel de biotopes parmi lesquels un chemin serpente d’un jardin à l’autre.

84 ↘  Le chemin sinueux invite à une autre forme de promenade : celle de l’arrêt et de l’exploration, celle des lieux de passage et de séjour. Le chemin, tantôt large et accueillant, puis plus étroit, permet de vivre une expérience très variée.

A+302 Gijs Van Vaerenbergh – Arne Deruyter, Jardin de l’Île, Meise 85 de nénuphars, une tourbière avec des plantes carnivores et a été coulé au-dessus de l’île existante, soutenu à certains un bosquet de bouleaux, ou encore par un jardin d’ombrage endroits par des pieux profondément ancrés. Au bout de avec des rochers, des fougères et des mousses. 30 jours, certaines parties de l’île ont été retirées, à savoir à Gijs Van Vaerenbergh a en outre opté pour un langage côté et en dessous du sentier en béton, pour que ces espaces poétique. Dans ces jardins romantiques où s’inscrit la nou- puissent accueillir l’eau et la végétation des berges. Le sen- velle collection, on ne trouve en effet pas d’axes de pers- tier se trouve par conséquent à peine 40 cm au-dessus de la pective rectilignes ni de lignes de vues telles qu’on en voit surface de l’eau, invitant les visiteurs à vivre une expérience ailleurs dans la partie formelle du parc du château. La balade unique. « De nos jours, l’eau est souvent (trop) négligée dans proposée ici est d’un autre genre : un moment de découverte le débat sur la transition climatique. La façon dont notre et de contemplation immobile, avec des lieux de passage, jardin de l’île propose littéralement de vivre l’eau est tout et d’autres où faire une pause. Le sentier, parfois large et à fait particulière », explique Arnout Van Vaerenbergh. La engageant, qui parfois se rétrécit, agrémenté çà et là de valeur biologique de l’eau a eu la priorité sur celle des arbres. pas japonais, permet de se connecter à un vaste éventail de Bien que pendant la phase de concours, les architectes aient ressentis. En abordant l’architecture comme une machine à misé un maximum sur leur préservation, après une étude expérimentation, le tandem d’architectes n’en est pas à son écologique effectuée par le Jardin botanique lui-même, il fut coup d’essai. Souvenons-nous de la sculpture architecturale décidé d’abattre les arbres, dont plusieurs étaient en mauvais en briques de la Grotto à Bruxelles, du Taberbacle à Wa- état. En d’autres termes, la valeur écologique des arbres ar- tou ou encore des installations réalisées autour de l’œuvre rivait derrière celle du nouveau biotope aquatique, et à long d’Escher au Gemeentemuseum de La Haye. Leur approche terme, du Jardin botanique. Toutefois, même si les arbres sculpturale explore invariablement la frontière entre ar- abattus ont été doublement compensés par de nouvelles chitecture et sculpture, et s’articule autour de l’expérience plantations ailleurs sur le site, cela remet en question le sens visuelle et tactile de l’espace. Il n’en est pas autrement à écologique des nouveaux jardins et paysages. On s’accroche Meise, où ils livrent une architecture particulière pour un parfois obstinément à des biotopes existants, comme on jardin en devenir. se cramponne parfois avec obstination à des stratégies de Pour terminer, l’ingéniosité du projet réside également conception et processus de production existants. Pour per- dans le processus de fabrication. Le sol riche en humus de mettre à l’architecture et l’écologie de se rencontrer et de se l’île existante a d’abord été excavé sur 20 cm de profondeur, redécouvrir, on a indubitablement tout intérêt à abandonner évacué, conservé et réutilisé. Ensuite, le sentier en béton les anciennes formes d’obstination. ↓  L’architecture et l’écologie se rencontrent et se redécouvrent. © Jan De Wilde Architect Programme Client Completion Gijs Van Vaerenbergh Public landscape architecture: Nationale Plantentuin Meise 2022 a concrete path hovering above Website the water and between various Landscape architect Total floor area islands with different botanical gijsvanvaerenbergh.com collections Atelier Arne Deruyter 1,400 m2 Project name Procedure Structural engineering Budget Island Garden Open Call (Team Flemish BAS Bureau voor Architectuur & € 900,000 Government Architect) Stabiliteit (excl. VAT and fees) Location Service engineering Product/Supplier Botanic Garden, Meise ARA Atelier Ruimtelijk Advies Bega (exterior lighting) Lead contractor De Dender

86 A+302 ↘  Le jardin privé et collectif Akarova est situé au cœur du quartier des Marolles à Bruxelles. ↘  La bâche, le réservoir, le robinet d’eau, le trop-plein et le drain ; presque tout est constitué de matériaux réutilisés provenant du dépôt de la municipalité.

A+302 Latitude – Dallas – Loop – Habitat et Rénovation, Eau de couture, Bruxelles 87 Eau de couture est une installation temporaire dans le Elle ne sait pas ce qui la pousse, ce jour-là, à franchir la Jardin Akarova, au pied des tours de logements sociaux limite ronceuse entre le parvis et ce morceau de verdure des Brigittines, dans le cadre des Initiatives durables 2020 oublié. Peut-être est-ce sa marche dans la ville surchauffée, portées par la Ville de Bruxelles. Construit par Latitude l’éblouissement des pavés ou encore l’ombre bienfaisante et le collectif Dallas dans une démarche participative et des arbres qui l’attire. Elle se fraye un passage entre les presque entièrement à partir de matériaux de réemploi, hautes tiges et écarte les branches griffues, guidée par un ce jardin collectif scénographie l’eau. La manifestation filet d’air frais chargé de moiteur. Elle s’enfonce dans la humble de son ambition incite à penser ce projet non pas végétation touffue, franchit une barrière tordue et découvre dans son caractère plastique et fini, mais en tant que dis- une minuscule éclaircie, odorante et verdoyante. Çà et là, positif d’activation d’un projet de ville généreux, empreint elle remarque les restes d’une installation humaine qu’elle de la fraîcheur d’un soir d’été. peine à déchiffrer : une charpente métallique incurvée, à nu, jouxte une vieille bicoque en briques. Des bancs vermoulus, Léone Drapeaud – Photos Bruno Dias Ventura de vieilles chaises en plastique rongées par la mousse. Elle revient chaque jour à ce jardin sauvage. Elle découvre une grande citerne de plastique couronnée d’un entonnoir métallique. Deux gouttières s’en dégagent. L’une, frontale, est alimentée par un robinet à la base du réservoir. Elle l’ouvre, mais il est bouché par une bouillie de feuilles mortes Jardinau fond de la cuve. Une seconde, à l’arrière, semble servir → de pluie

+88 Latitude – Dallas – Loop – Habitat et Rénovation, Eau de couture, Bruxelles A 302 de déversoir pour le trop-plein, qui est rejeté vers un petit jour, la rejoint avec une boisson fraîche alors qu’elle emboîte bassin et alimente un jardin humide bordé d’herbes dodues. des tuiles courbes et les suspend à des fils de fer tenus par La cuve n’est plus qu’à moitié pleine. À mesure que la la structure métallique. C’est une jeune maman du quartier, saison passe et que les bords du bassin s’assèchent, elle s’in- avec ses bambins, qui l’aide à disposer cette gouttière de for- quiète, et s’interroge sur les origines de cet étrange dispositif. tune au-dessus de la bouche de l’entonnoir. C’est un groupe La saison est chaude et seules quelques pluies rageuses con- d’adolescentes qui dévoie le chéneau de la bicoque et nettoie tinuent à alimenter le jardin, mais l’entonnoir ne semble pas l’intérieur de la cuve. Et ce sont elles toutes qui, réfugiées à même d’avaler le nécessaire pour remplir la cuve. Certaines sous un abri de fortune par un après-midi d’orage, voient la herbes aromatiques commencent à flétrir. Ce jardin est-il lui cuve achever de se remplir et un mince filet d’eau bondir de aussi destiné à jaunir et ternir, comme les parcs de la ville, la gouttière haute, plonger dans le bassin et courir alimenter frappés par l’interdiction d’arroser ? Elle a le sentiment que le jardin de pluie. cet étrange dispositif a un rôle à jouer. Dans les jours qui suivent, le vert du jardin devient plus Ce sont d’abord les femmes qui, depuis le haut de leurs éclatant, le bourdonnement des insectes se fait plus joyeux. À balcons où elles guettent parfois la brise, la voient se faufiler l’initiative d’un habitant du quartier, les pavés qui bordent le entre les herbes hautes, traînant derrière elle son caddie à jardin sont descellés. D’année en année depuis lors, le jardin roulettes pliant sous le poids de matériaux qu’elle ramasse au s’étend et il propage sa fraîcheur vers la ville. gré de ses marches urbaines. C’est une de ces voisines qui, un b Aa Niveau 0 0 1 2m B Architects Project name Brigittines, Marolles. Rainwater Client is intercepted by a tarp, that also Latitude Platform for Urban Eau de couture functions as shelter, and directed City of Brussels Design and Research into the tank. The overflow drains Collectif Dallas Location the excess0water1in a rainwater3 Completion Loop Studio garden. Habitat et Rénovation Jardin Akarova, Brussels September 2021 Procedure Websites Programme Total floor ar5eam Initiative durable latitude-platform.eu Co-design implementation of 170 m2 collectifdallas.eu a rainwater storage system for watering the collective garden Budget Akarova near the social housing € 4,500 (excl. VAT and fees)

Certificat Inter Universités - Hautes Écoles Modélisation des données du bâtiment orientée BIM Dès l’automne 2023 20 crédits Le secteur Architecture, Ingénierie et Construction (AEC) est en train de vivre une profonde mutation numérique. Entamée depuis quelques décennies, celle-ci a impacté les outils et les modes de production graphiques en quête de rapidité et de réalisme. Aujourd’hui la transition numérique s’est formalisée dans le secteur de la construction (Agence du Numérique, Wallonie, 2022). Elle est donc plus structurale et impacte les processus de création et d’organisation des projets d’architecture et urbains. Ce changement est expliqué par le développement de la disponibilité et de l’accessibilité de la donnée (information) architecturale, urbaine et technique. Seulement 20% des structures professionnelles belges déclarent avoir recours fréquemment à des outils de modélisation BIM (Conseil des Architectes d’Europe, 2022). Les bureaux d’étude et d’architecture et les entreprises de construction ont par conséquent besoin de formations adaptées pour sensibiliser, former et développer les compétences de leurs collaborateur(trice)s dans le domaine de la création de maquettes numériques (modèles BIM). Conscients de ces enjeux l’UMONS, Condorcet, HEH et l’ULB se sont associés, via l’Université Ouverte de la Fédération Wallonie Bruxelles, pour mettre en place un certificat adapté aux besoins des acteurs de la conception, de l’ingénierie et la construction et pour augmenter l’offre de formation dans le bassin de Charleroi Métropole et du Hainaut. La formation vise le développement de compétences en création de maquettes numériques en réponse à des objectifs BIM précis. Le Certificat DATA4BIM propose une formation de 20 crédits organisée en trois modules donnés par des formateurs ayant une large expertise européenne dans le domaine du BIM. À l’issue de ce certificat, les participant(e)s seront capables de : (-) Avoir une lecture globale du rôle du BIM (Building Information Modeling) dans le secteur AEC (Architecture, Ingénierie et Construction) ; (-) Analyser un protocole BIM et de l’exploiter comme guide pour développer des pratiques de modélisation de maquettes numériques ; (-) Avoir la maitrise d’au moins un outil de modélisation sémantique orienté BIM (Revit/ArchiCAD) ; (-) Intégrer des données de conception et/ou de construction dans des maquettes numériques selon les normes BIM ; (-) Interagir avec les données des maquettes numériques et de générer des supports de représentation conventionnels et interactifs (2D, 3D). Le certificat est destiné aux acteurs professionnels du secteur AEC appelés à créer, exploiter et modifier des maquettes numériques. Les cours sont programmés en fin de semaine (vendredi et samedi) pour s’adapter au rythme de travail des candidats. Mohamed-Anis Gallas – Mourad Bellal Avec le soutien de Infos : https://web.umons.ac.be/fau/fr/formations/cu-data4bim/ [email protected] En partenariat

+90 Parc de la plaine des Manœuvres, Tournai A 302 Comment relier le centre et la périphérie de Tournai ? Située en bordure des boulevards qui entourent le centre Comment retrouver l’élégance paysagère de boulevards de Tournai, à l’emplacement d’anciennes fortifications, la devenus routiers ? Comment réarticuler un site morcelé plaine des Manœuvres est un vaste espace d’environ 17,5 hec- par de multiples développements non coordonnés ? Quel tares appartenant principalement à la Ville de Tournai. Au sont aujourd’hui le rôle, les usages et l’image d’un grand fil du temps, les pourtours de cette grande réserve foncière parc urbain ? Surtout, comment relever ces défis avec ont été utilisés pour installer la Maison de la culture , le hall un budget extrêmement réduit ? À travers leurs projets sportif, des terrains de sport et un skatepark, une zone de pour le parc de la plaine des Manœuvres, cinq équipes dé- stationnement régulièrement utilisée comme zone d’événe- montrent les vertus d’un pragmatisme poétique, où l’es- ment pour des foires, marchés, etc., ainsi que des immeubles sentiel est de prendre soin des espaces urbains existants, de logement. Au centre, une végétation spontanée colonise de la biodiversité qui s’y développe et des personnes qui progressivement l’espace résiduel. L’ambition de la Ville de en forgeront le futur. Tournai est de transformer les 5,8 hectares d’espace non bâti en un grand parc urbain. Ce parc aura pour objectif Jean-Philippe De Visscher de retisser des liens entre le centre-ville et les quartiers © Atelier FukuroPrendre soin ←  État actuel.

A+302 Parc de la plaine des Manœuvres, Tournai 91 p­ ériphériques, notamment du point de vue de la mobilité ac- les onze candidatures reçues et ont été invitées à développer tive. Il réintégrera les équipements existants dans un paysage une pré-esquisse. Au terme de ce processus, le marché a été cohérent et soutiendra le développement de nouveaux usages attribué à l’équipe POP-VVV. récréatifs. Enfin, il renforcera la biodiversité et la continui- Quoique formellement très différents, les projets des té du maillage vert. Le budget prévu pour répondre à ces équipes Atelier Paysage-Empreinte et DEV-space + SML différents enjeux étant particulièrement faible, le véritable proposent une structure spatiale similaire composée de défi consiste à savoir valoriser au maximum les éléments trois bandes : un bord de boulevard progressivement rever- déjà présents, à accompagner le développement naturel de durisé, une plaine la plus dégagée possible, et un ensemble la végétation spontanée et à mobiliser les habitants dans plus dense de zones boisées et d’équipements formant un l’activation et la gestion du parc. Afin d’y parvenir, la Ville de grand belvédère en fond de terrain. Ce schéma a une double Tournai, accompagnée par la Cellule architecture de la Fédé- qualité : il permet de tisser des liens forts avec les quartiers ration Wallonie-Bruxelles et un jury d’experts invités, a lancé périurbains situés à l’arrière du site, et d’ouvrir une très un appel à auteurs de projets par procédure concurrentielle belle perspective sur le centre-ville et sa cathédrale. Néan- avec négociation. Cinq équipes ont été sélectionnées parmi moins, les interventions proposées contraignent le processus → ↘  La proposition gagnante de Pigeon Ochej Paysage et vvv : de nouveaux arbres, des plantes, des sentiers pédestres et cyclables relient à nouveau les fragments de la plaine des Manœuvres à leur environnement urbain.

+92 Parc de la plaine des Manœuvres, Tournai A 302 ↘  DEV-space - SML propose de diviser le site en trois bandes : une lisière verte au niveau du périphérique, une zone herbeuse ouverte et une bande forestière à l’extrémité du site. ↘  Taktyk conçoit le cœur du parc comme un espace d’expérimentation socio-écologique. Une promenade en bois, agrémentée ici et là d’équipements de jeux, permet aux visiteurs de profiter de la beauté du paysage. Une signalétique participative et intégrée Micro-architecture co-conçue Une signalétique inscrite Un espace atelier au coeur dans l’identité du site du site Eco-pâturage mobile Let’s dance, arpentage Investir la plaine à travers le ludique et inclusif processus artistique Faire avec les matériaux du Redécouvrir l’histoire du site Découvrir et magnifier la site, la terre dans nos mains présence du végétal rpenter le site et son territoire étendu Co-plantation, intensifier les rpenter - glaner - tracer - rassembler rencontres humains - non- humains Faire signal + donner à voir les relations au grand territoire Arpenter le site et son territoire étendu Arpenter - glaner - tracer - rassembler

A+302 Parc de la plaine des Manœuvres, Tournai 93 ­naturel de développement de la végétation et semblent peu Dans le même esprit, le cœur du projet du bureau Grue adaptées à un aménagement participatif du parc. est formé par une promenade circulaire qui entoure un es- De ce point de vue, le projet du bureau Taktyk adopte une pace où le développement de la biodiversité est sanctuarisé. attitude radicalement inverse. Le cœur du parc est pensé Pour ce faire, l’équipe présente un très beau plan de gestion comme un vaste espace d’expérimentation socio-écologique, de la biodiversité, incluant notamment l’accompagnement où aucune intervention lourde ne viendrait entraver les dy- des équipes communales. À partir de ce cercle central, des namiques naturelles, sociales et artistiques qui façonneront chemins relient la promenade circulaire aux autres polarités progressivement le paysage. Tout autour, une promenade et aux entrées du parc. Aux différents nœuds, des petits équi- en bois ponctuée de mobiliers ludiques permet de profiter pements permettent de s’installer et de profiter de ce paysage. de vues sur ce paysage étonnant. Néanmoins, même si la Chaque équipement possède une identité visuelle très forte, radicalité du concept est séduisante, il en résulte un projet combinant des matériaux et des couleurs originales, ainsi que de parc centré sur lui-même et n’offrant que peu de réponses des formes géométriques ludiques et identifiables. Cependant, aux questions de reconnexions entre les différents éléments malgré la richesse des propositions, le choix d’imposer une avoisinants. figure circulaire au centre du site génère un grand nombre → ↘  Grue propose un sentier qui trace un cercle autour d’un lieu dédié à la biodiversité. Aux croisements des sentiers qui vont du centre aux extrémités du parc, on trouve des bancs et des équipements ludiques ou sportifs à forte identité visuelle.

+94 Parc de la plaine des Manœuvres, Tournai A 302 d’espaces résiduels dont la qualité reste difficile à cerner et parking et de reconfiguration du parvis de la Maison de la qui renforcent le caractère morcelé du site. culture visant à résorber la fracture avec le boulevard et for- La proposition lauréate de l’équipe POP-VVV a séduit le mer un grand parvis urbain unifié. La troisième dynamique jury par sa capacité à répondre à tous les enjeux de façon est socio-culturelle. Le collectif d’artiste Oiseaux sans tête simple, équilibrée et évolutive. Le projet repose d’abord sur (OST) organisera une série d’événements participatifs où la création d’une matrice végétale et de mobilité active recon- les dynamiques naturelles et sociales émergentes seront nectant les différents fragments de la plaine des Manœuvres observées, documentées et renforcées. à leur environnement urbain. La figure du parc s’estompe Au terme de la journée de présentation, l’ensemble du pour laisser place à un tissu ouvert où se côtoient les espaces jury a apprécié la capacité des différentes équipes à explorer naturels, les équipements, les immeubles de logement, les la manière de répondre à des enjeux complexes avec une quartiers résidentiels, le boulevard et le tissu historique extrême économie de moyens. Chacune à leur manière, du centre. Cette matrice forme l’armature sur laquelle de les cinq équipes démontrent les vertus d’un pragmatisme nouvelles dynamiques peuvent se développer. La première poétique : reconnaître ce qui est déjà-là, en prendre soin concerne la renaturation du site. Partant des strates de vé- et lui permettre de se développer est à la fois une stratégie gétation spontanée existantes, l’équipe propose d’en ajouter budgétaire et les fondements d’une esthétique paysagère progressivement de nouvelles jusqu’à former une véritable véritablement inspirante. matrice verte qui renforce également la lisibilité du maillage de chemins. La seconde dynamique concerne la reconfigura- En collaboration avec tion progressive des espaces le long du boulevard. Le projet propose un processus de déminéralisation des espaces de ↗  Atelier Paysage – Empreinte divise le parc en plusieurs zones. Cela permet d’assurer une bonne connexion avec les quartiers situés à l’arrière. Architects Location Subsidiary authority Actual surface area Pigeon Ochej Paysage (POP) Plaine des Manœuvres, Avenue Région wallonne – Direction de 58,000 m2 vvv architecture et urbanisme des Frères Rimbaut, Tournai l’aménagement opérationnel et de la ville–Participation: Selected teams Programme Contracting authority Collectif Oiseaux sans tête — POP – vvv (winner) Redevelopment of public space City of Tournai Budget — DEV-space – SML — Taktyk Procedure Client € 2,071,000 — Grue (excl. VAT and fees) — Atelier Paysage – Empreinte Procedure concurrentielle avec City of Tournai négociation – publicité belge Estimated surface area Competition 175,000 m2 Cellule architecture

BRUSSELS BGIA-TYR-LAENSSBGIEENNNREESS Q17U.0EE5R—0G5R.A11P.2H0IC2S3 & SYMPATHISANTS

96 A+302 ↓  Le projet de crèche dans le quartier Heyvaert s’engage non seulement à renforcer la cohésion sociale, la diversité et les échanges culturels, mais aussi l’adaptation au climat. Ainsi, les architectes Zampone et L’Escaut ont veillé à ce que l’eau de pluie puisse être collectée dans des citernes sur le toit, afin d’être utilisée pour la plantation et l’entretien de l’aire de jeux et de la place publique. Une grande

A+302 Zampone – L’Escaut, Grande Halle – Petite Senne, Molenbeek-Saint-Jean 97 Dans le quartier Heyvaert à Molenbeek, à la frontière À travers une succession d’interventions, de l’échelle de la ville avec Anderlecht, se dresse l’un des sites pilotes du « Plan à celle du quartier, se dessine un grand espace public urbain, Canal ». Entre le pont des Hospices et la passerelle Gos- à la fois lieu de passage et lieu d’arrêt pour des événements selies, la Grande Halle fait son apparition. Elle incite fédérateurs. Tout d’abord, il y a la halle qui interpelle depuis le à poursuivre un parcours dans cet intérieur d’îlot qui canal. Cette immense toiture libère un espace public couvert semble receler davantage. Par-delà la volonté de valori- où les entrepreneurs qui travaillent dans le bâtiment mitoyen ser l’axe du canal et ses franchissements, le projet façon- peuvent se retrouver. Les habitants des quelques logements né par l’Escaut et Zampone questionne la réutilisation intergénérationnels situés au-dessus les croisent en rentrant de l’héritage industriel, mais également l’usage de l’eau. chez eux. Celui qui s’aventure en dessous de cette imposante structure métallique aperçoit déjà le parc au fond. Un peu plus Amélie Poirel – Photos Gauthier Houba loin, l’ancienne cheminée industrielle devient un barbecue urbain, générateur de rendez-vous festifs sur une aire de pi- que-nique juxtaposée. Le chemin se poursuit le long d’un mur sur lequel un auvent continu est suspendu, laissant présager des projets futurs. Au bout du chemin, on rejoint la rue Hey- vaert ; le parc de la Sennette n’est déjà plus qu’à quelques pas. La halle est une toiture, squelette de son passé industriel. Elle s’insère dans la profondeur de l’îlot. Par ses proportions démesurées, elle offre un lieu à la fois couvert et ouvert aux possibles tout au long des saisons. Telle une scène urbaine, la place est vouée à accueillir les activités de la future École de cirque voisine. Celle-ci se situera dans l’ancien entrepôt mitoyen qui cadre la place. Le travail du revêtement de sol → ↘  La charpente de l’ancienne halle Libelco est visible de la rue côté canal. Elle forme une place publique couverte où les personnes vivant et travaillant à proximité peuvent se rencontrer. scène urbaine

+98 Zampone – L’Escaut, Grande Halle – Petite Senne, Molenbeek-Saint-Jean A 302 met en évidence, grâce à des traitements différenciés, une d’orage pour la ville. Les eaux de toiture sont ainsi achemi- scène pour les représentations de l’École de cirque ou encore nées jusqu’au canal. Les eaux de ruissellement procèdent par le passage des véhicules en cas d’intervention. Ces subtils infiltration. Elles s’écoulent selon une pente qui mène vers dessins au sol commencent à délimiter des ensembles qui une rangée de nouvelles plantations, traçant ainsi un seuil contrastent avec la grandeur de la surface. entre les ateliers et la place. Cet espace public sous la halle Une réflexion de fond est menée sur l’usage de l’eau. s’étend même jusqu’au canal. Grâce à un nouvel embarca- L’enjeu est de mettre sur pied un outil pédagogique autour dère, les kayaks qui naviguent rejoignent la terre ferme et de cette ressource. L’eau de pluie qui coule sur la toiture de sont stockés dans la halle. la halle est récupérée grâce à une citerne pour permettre Au fond de cette percée déterminée par le vide couvert par l’entretien des plantations et de l’espace public. Puisqu’il la halle, on aperçoit le parc qui prend la forme d’un talus co- subit régulièrement le manque d’eau lié aux sécheresses loré et signale sa présence et sa vocation publique. Il devient estivales, le canal est d’ores et déjà utilisé comme un bassin une aire de jeux pour les enfants de la crèche tout autant que →


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