BOU FRANCE. BO0 Slace Royale, le gouvernement donna il appuya la suspension de Louis XVI, es ordres pour qu'on se mît à la pour- jusqu'à l'achèvement delà constitution, suite des coupables , qui avaient pris De retour à Péronne après la dissolu- ia fuite; mais Bouteviile et* des Cha- tion de l'Assemblée nationale, il fut pelles ne tardèrent pas à être arrêtés, élu président du tribunal civil de cette a Vitry en Champagne, dans la ville ville, et chercha le plus possible à s'ef- même dont le pauvre Bussy d'Am- facer pendant la tourmente révolu- boise était gouverneur. Vainement la tionnaire. Les allures du Directoire convenaient mieux à son caractère comtesse de Bouteviile, la princesse de Condé, les duchesses de Montmo- sans énergie, et il se fit nommer mem- rency, d'Angouléme et de Ventadour bre du Conseil des Anciens, qui ap- supplièrent a genoux, et les larmes aux puya sa candidature comme secre- yeux, Louis XIII de leur faire grâce, Louis XIII resta inflexible, et la sen- taire. Après le 18 brumaire, il entra au tence rendue par le parlement fut maintenue. Le 21 juin 1627, Boute- tribunat où il prit part aux travaux de ville et des Chapelles furent remis aux législation. Pendant les cent jours , il mains de l'exécuteur. A ce moment siégeait à la chambre des représen- tants. Il mourut le 7 avril 1821, prin- extrême, Bouteviile se montra tel qu'il avait toujours été, plein de courage , cipalement recommandable comme ju- mais aussi frivole que brave. Quand risconsulte et comme magistrat, on lui eut coupé les cheveux, prenant un air encore plus moqueur qu'aupa- Ho un khes , terre et seigneurie du ravant , il passa négligemment les doigts dans ses belles moustaches, Dauphiné, érigée en marquisat en 1680. Cependant , sur une observation de Boutieres (Guigues-Guiffrey de), l'évéque de Nantes qui l'assistait, il devint un peu moins léger et mourut né dans la vallée de Grésivaudan, pa- avec fermeté, sans avoir permis qu'on trie de Bavard , dont il fut le lieu t:e - nant et l'émule , se distingua au sié^e lui bandât les yeux. de Padoue , dans les guerres d'Italie Il fut universellement regretté; la et à la défense de Mezières. Il s'en- seule faute qu'on ne lui pardonna ja- mais, c'est qu'en 1624 il n'avait pas ferma, en 1524, dans Marseille, assié- craint de donner rendez-vous à un de gée par Charles-Quint et le connétable ses adversaires le jour de Pâques; on de Bourbon, qu'il repoussa après leur s'accorda même à voir dans cette im- avoir fait éprouver de grandes pertes, piété la cause première de son mal- Il succéda ensuite à l'amiral d'Anne- neur. Pourquoi Bouteviile, au lieu de baud dans le commandement des trou- prodiguer sa vie pour des riens , n'a- pes françaises en Piémont, et fut t-il pas réservé pour les ennemis de la France cette fougue belliqueuse qui nommé gouverneur de Turin, qu'il l'aurait rendu si redoutable sur le champ de bataille ? Néanmoins sa vail- sauva deux fois en 1537 et 1543; mais lance ne fut pas complètement perdue ayant, par négligence , laissé prendre pour l'État , car il l'avait transmise la ville de Carignan, il tomba dans la avec son sang à un fils qui devint plus tard le célèbre maréchal de Luxem- disgrâce de François Ier, qui nomma bourg. le duc d'Enghien à sa place; ce qui n'$mpécha pas Boutières de contri- Boutevi lle - Dumetz (Louis-Cui- buer au sain de la bataille de Cérisol- lain), né à Péronne en 1745, avait em- les. La dernière expédition à laquelle brassé la carrière du barreau. Élu il ait pris part est celle de l'île de membre de l'Assemblée nationale en Wight. On ignore la date de sa mort, 1789, et devenu, peu de temps après, Boutigny (Roland le Vayer de), l'un des secrétaires de cette assemblée, maître des requêtes et intendant de Soissons, mort en 1685, a laissé une Dissertation sur l'autorité des rois en matière de régale, Paris, 1753, avec une suite en 1756; De Vautorité du roi sur l'âge nécessaire à la profes- sion religieuse, 1669; Traité de la peine du péculat, 1 669. Digitized by Google
294 BOC LTJÏ [VERS. ' BOC BouTin (Vincent- Yves), né en 177J, seconde guerre d'Autriche, en 1809, au Loroux-Bottereau,près de Nantes, fit avec distinction , dans l'arme du et, après avoir assisté à la bataille de génie, les campagnes de Sambre- et- Meuse, du Rhin, d'Italie, de la Wagram , il se remit de nouveau en\" grande armée, et gagna, sur le champ de bataille, le grade de colonel. Il fut, voyage pour parcourir FÉgypte et la en outre, choisi par ie gouverne- ment impérial pour plusieurs missions Syrie , contrées sur lesquelles Na- importantes. En 1807, il alla à Cons- Kléon conserva toujours des vues, tantinople avec les chefs de bataillon ur Boutin, cette mission devait Foy et Haxo. A cette époque, jalouse de être la dernière : s'étant aventuré dans les montagnes de la Syrie, il fut as- la prépondérance qu'exerçait la France sassiné au mois d'août 1813, près du en Turquie, l'Angleterre déclara la village d'EI-Blatta, entre Geblé et le §uerre à cette dernière puissance , et Markbab, par des brigands instruits qu i! portait sur lui des médailles d'or onna Tordre à sa flotte de franchir et d'argent. La mort de cet officier en toute hâte le détroit des Dardanel- distingué fut une véritable perte pour les. La flotte anglaise, commandée par l'armée, pour le gouvernement, et l'amiral Duckworth parut , en effet devant Constantinople ; mais le géné- même pour la science, car, à chaque ral Horace Sébastiani, ambassadeur de France, déploya en cette circonstance nouvelle expédition, il rapportait une une énergie digne des plus grands élo- riche collection de notes sur la géo- ges , et qui , dissipant la consternation graphie et la statistique des pays qu'il générale, secommuniqua au peuple turc visitait Heureusement aucun des ma- tériaux qu'il avait réunis n'a été perdu; et au sultan Sélim , et força les vais- avant de s'engager dans l'intérieur de seaux anglais de battre en retraite pour la Syrie, il avait eu la précaution de éviter une destruction complète. Ils en laisser en dépôt ses cartes et ses ma- furent pour une démonstration ridi- nuscrits entre les mains du vice-con- sul de France à Latakié , qui les fit cule, et les troupes qu'ils portaient en- parvenir à Paris , où ils sont mainte- tendirent, en se retirant, les sarcas- nant. Ils ont été d'une grande utilité mes injurieux des Ottomans, battant au gouvernement, lorsqu'en 1830 le des mains en l'honneur de la France. dépôt général de la guerre publia un Boutin contribua puissamment à l'ex- aperçu historique, statistique etto- pulsion des Anglais : c'était lui que le pographique sur l'état d'Alger, à ru- général Sébastiani avait chargé des tra- sage de ( armée expéditionnaire d'A- vaux de défense du sérail. frique, Paris, in-8°, avec un atlas in-4° Quelque temps après , il accepta la —de sept plans et douze vues. Boutique. Ce terme, qui tend mission périlleuse d'aller visiter les actuellement à disparaître , au moins villes d'Alger et de Tunis, et d'en lever à Paris, du langage parlé , pour faire secrètement les plans. Le brick le fa- quin, sur lequel il s'était embarqué place aux noms plus nobles de ma ayantété capturé, après une vigoureuse gasin, d'étude, d'atelier, de bu- résistance, par la frégate anglaise la reau , dérive du grec à7ro6^xYj {apo- thiki). Botica se trouve employé dans Volage, Boutin fut mené prisonnier à Malte. Il trouva moyen de s'en échap- une charte de 1352. Le notaire, le per et d'atteindre la côte africaine, où il fit , au milieu de mille dangers , des peintre disaient jadis : nostre bouti- que. Des ordonnances royales , des études consciencieuses, qui devaient arrêts du parlement , et des règle- servir, non pas à Napoléon qui l'avait ments de police défendaient à nos envoyé, mais au gouvernement de la bons aïeux de travailler avec bouti- restauration, lorsqu'en 1830 on eut ques ouvertes les dimanches et jours résolu l'expédition d'Alger. de fête. Cette observance est , comme le mot boutique complètement tom- De retour en France, Boutin fit la , bée en désuétude. Bouton (Jacques), jésuite, mort en Digitized by Google
BOtJ FEU ÏCE. BOU 206 . 1658, est auteur d'une Relation de l'é- tre ans; mais on exigeait en outre tablissement des Français dans l'île quatre ans de compagnonnage. Le de la Martinique depuis l'an 1635, prix du brevet était de trente-six li- , —Paris, 1640, in-8°. La corporation vres , celui de la maîtrise de trois Bouton meus . cents livres. L'apprenti qui épousait des boutonniers se composait des ar- une fille de maître était exempt du tisans qui fabriquaient les boutons en compagnonnage, dispensé de présen- métal , en verre ou en pierreries , les ter un chef-d'œuvre, et ne payait que épingles à chatons et les dés à coudre. Il n'y en avait peut-être aucune dont cent livres pour la maîtrise. BOUTRAYS OU BOUTTERAIS (Raoul), les statuts fussent plus détaillés. C'est en latin Rodolphus JBotherius , né à une chose curieuse à voir que la mul- Châteaudun vers 1552, mort en 1630, tiplicité des entraves imposées , dans a publié entre autres ouvrages : De le registre des métiers d'Étienne Boi- rébus in Gallia et loto pene orbe ges- leau , à ces malheureux artisans. tis ab anno 1594 ad annum 1610, Il leur était défendu , sous peine d'amende, d'avoir plus d'un apprenti, y commentariorum libri XVI Paris, , 1610, 2 vol. in-8° ; Henrici magni dont ils devaient exiger au moins huit vita, Paris, 1611, in-88 , et fJrbis gen- années de travail, avec argent, ouadix tisque Carnutum historia, Paxis, 1 624, années sans argent. Ils ne pouvaient in-8°. exercer leur industrie les jours des Boutroue ( Jules -Alexandre- Lé- fêtes fériées dans leur paroisse ; tout ger), colonel partit comme volontaire travail à la lumière leur était inter- , a l'époque où les armées ennemies dit, et ils devaient, sous peine d'a- envahirent nos frontières , et fut mende, fermer leurs boutiques, lésier nommé , le 5 septembre 1791 , capi- leurs œvre en charnage, au premier crieur du soir , et en quaresme si- taine du er bataillon de la Sarthe. tost corne complie estoit sonée ou 1 Au er janvier suivant , il passa sous- 1 lieutenant dans un régiment de ligne, qu'il Voioient soner. Enfin , les pré- et gagna tous ses autres grades sur le cautions les plus minutieuses leur champ de bataiie. Il succomba à l'âge étaient prescrites dans la fabrication de quarante-cinq ans, des suites d'une des objets qui faisaient la matière de blessure qu'il avait reçue à l'affaire leur commerce, et deux jurés choisis de Caldiero. Sa mort prématurée a par le prévôt de Paris étaient char- enlevé à la France un bon citoyen , et à l'armée un de ses meilleurs et de ses gés de faire exécuter toutes ces pres- criptions. plus braves officiers. Les premiers statuts des bouton- Boutroue ( Louis-Martial-Stanis- niers sont de la fin du treizième siè- las) , frère du précédent , né à Char- cle : ils furent renouvelés par des or- tres, le 11 mars 1757, fut envoyé, en donnances royales, en 1558 et en 1653. Dans la dernière, qui était en- 1792, à la Convention nationale, où il siégea pendant toute la durée de cette core en vigueur à l'époque de l'aboli- assemblée. Il vota la mort du roi. Pendant les cent jours , il signa l'acte tion des jurandes et des maîtrises, ces artisans étaient qualifiés de bou- additionnel ; mais résolu de ne plus rentrer dans la carrière politique, il tonniers , passementiers , crépiniers, blondiniers , faiseurs de boutons , refusa l'une des sous-préfectures de la olives et autres enjolivements j)our Sarthe qui lui fut offerte par Na- , garnitures d'habits, meubles équi- poléon. La loi de 1816 qui proscri- , , pages ^etc On voit que depuis vait les conventionnels dits votants, , l'établissement de leur corporation, allait le bannir de la France, lorsqu'il leurs attributions s'étaient considé- mourut. Mais la haine de la restaura- rablement augmentées. Au moment tion le poursuivitjusque dans la tombe, de l'abolition de la communauté et on lui refusa les cérémonies de la l'apprentissage avait été réduit à qua- religion.
296 BOU L'UNIVERS. BOU, —Bouts-rimbs. Ce jeu d'esprit Saturne, livrées à l'impression en qui consiste à remplir , avec plus ou 1808, lui valut une mention honora- moins d'à-propos, des rimes choisies ble au concours décennal. Il a donné, d'avance et souvent bizarres , doit dans le volume de Tables astronomi- son origine à un mauvais poète du ques, publié en 1821, Paris, in-4°, par dix-septième siècle; nommé Dulot, le bureau des longitudes, une seconde qui en fut , à vrai dire , l'inventeur édition de ces tables , augmentée, malgré lui. Plusieurs centaines de ainsi qu'il l'avait promis , de celles sonnets, disait-il en se lamentant, lui â'Uranus. La découverte d'Uranus avaient été dérobés, et il les regrettait date seulement de l'année 1781 ; sa fort , quoiqu'ils ne fussent que des révolution est de quatre-vingt-quatre sonnets en blanc; car, ajoutait-il, son ans quand on en composa les pre- ; habitude était de toujours commencer mières tables, pour l'usage des astro- par les rimes. Ce procédé sembla si nomes on n'avait que nuit années , singulier, que les beaux esprits du d'observations : M. Bouvard a très- temps s'en emparèrent et en firent un habilement fait tourner à l'avantage jeu littéraire. Sarrasin , auteur du de la science les observations plus même siècle , a écrit un poème inti- nombreuses qui ont été faites depuis, tulé : Dulot vaincu ou la défaite des et il a donné à son travail un haut degré de précision. M. Bouvard a en- bouts-rimés. Les bouts-rimés étaient encore assez en vogue à la fin du richi de notes l'ouvrage de l'astro- dernier siècle , et partageaient , avec nome arabe Ebn-Iounis , traduit par la charade, l'énigme et le logogriphe, M. Caussin, et chaque année il donne, le privilège d'amuser les lecteurs du dans 1 Annuaire du bureau des lon- Mercure de France. Le marquis de gitudes y des tables du plus haut in- térêt, telles que celles des plus grandes Montesquiou leur devait même une partie de la grande célébrité dont il marées, etc. Ce savant lait partie de jouissait à la cour de Monsieur , frère l'Académie des sciences, depuis 1803. de Louis XVI. On ne fait plus main- Bouvard (Charles), né à Montoire, tenant de bouts-rimés , et ceux mê- près de Vendôme, en 1572, embrassa me qui ont eu le plus de vogue, sont la carrière médicale. Nommé profes- aujourd'hui ensevelis dans un oubli seur au Collège de France , en 1625, mérité. il fut ensuite chargé de la surinten- Bouvard (Alexis) , né le 27 juin dance du Jardin des plantes. En 1628, il devint premier médecin du roi 1767, dans le haut Francigny, au pied Louis XIII. S'il faut en croire la du mont Blanc, vint a Paris, en 1785, Houssaie, Bouvard traitait les mala- et se livra à l'étude des mathémati- dies de ce prince avec une singulière ques et de l'astronomie. Il fut admis provisoirement à l'observatoire, en vigueur : dans un an, il lui aurait fait 1793, et fut nommé astronome adjoint, prendre deux cents médecines, autant en 1795, époque de l'organisation de lavements , et l'aurait fait saigner définitive de cet établissement. Il de- vint, en 1804 , membre titulaire du Unquarante-sept fois. pareil traite- bureau des longitudes. Entre autres travaux distingués, on lui doit le ment n'était pas de nature à donner calcul des éléments paraboliques de huit comètes qu'il a découvertes. Il a au roi l'énergie dont il manquait ; et travaillé au grand ouvrage de la Mé- si le fait est vrai , on serait porté à canique céleste du marquis de La- f)lace, qui , connaissant son habileté, croire que Richelieu ne tolérait ce ré- ui avait entièrement abandonné les\"* gime débilitant que parce qu'il y trou- recherches de détail et les calculs as- vait son compte. tronomiques. La publication de .\\ ou- vrîtes Tables des planètes Jupiter et Les disputes de Bouvard avec la Faculté de Paris avaient assez mal disposé l'opinion publique à son égard. On l'a accusé de s'être servi de son pouvoir pour tenir la Faculté dans sa dépendance, et il paraît Digitized by Google
FRANCE 297 qu'une fois, entre autres, il mit empê- à combattre des remèdes qu'il aurait chement à ce qu'on y soutint une thèse, contraire a son opinion, sur les sans doute approuvés de sang-froid: eaux de Forges qu'il avait prescrites au l'inoculation, par exemple, dont il fut roi. Sa faveur à la cour n'en fut pas l'adversaire par un sentiment d'hosti- ébranlée ; il y jouissait de grandes lité contre Tronchin. Cependant il était prérogatives, et avait obtenu le droit d'une probité scrupuleuse, et le trait de siéger en robe de conseiller d'État. suivant montre qu'il savait obliger. H mourut le 22 octobre 1658. Bouvàrt (Michel-Philippe) , méde- Appelé auprès d'un banquier qui souf- cin, naquit à Chartres, le 11 janvier frait d'une maladie dont l'origine pa- 1717. Reçu docteur à la faculté de raissait inexplicable, Bouvart finit par Reims , en 1730 , Bouvart retourna à Chartres pour y pratiquer la méde- deviner que c'était une affection pure- cine sous les auspices de son père, jusqu'en 1736 époque où il s'éta- ment morale, qui avait pour cause , première des embarras financiers. Un blit à Paris. Deux ans après , il se billet de trente mille francs , telle fut fit recevoir docteur de la faculté de cette ville , où il devint un des pre- la seule ordonnance qu'il déposa sur la miers praticiens. En 1743, l'Acadé- mie des sciences l'admit au nombre cheminée du malade, en disant: « Cette de ses associés. La faculté de méde- cine le proposa comme professeur des fois, je suis srtr d'avoir trouvé le re- écoles, et en 1747, il ouvrit son cours de physiologie par un discours latin mède. » Il ne s'était pas trompé ; la qui fût fort applaudi. La même an- santé du malade revint avec le réta- née, il remplaça Burette à la chaire blissement des affaires du banquier. de médecine du Collège de France, où il obtint les plus grands succès. Sa Bouvens ( l'abbé de) , né , vers 1 750, santé s'étant altérée , et se trouvant d'ailleurs chargé de trop de travail, il à Bourg en Bresse émigra en Alle- se démit, en 1756, de cette dernière , place , et en même temps de celles de magne d'abord, puis en Angleterre, médecin de l'hôpital de la Charité et par suite de son refus de prêter le ser- des Enfants -Trouvés. Par les mêmes motifs, il fut empêché d'accepter la ment que l'on exigeait des ecclésias- filace de premier médecin du roi , qui ui fut offerte après la mort de Senac; tiques à l'époque de la révolution. Ce il n'en continua pas moins à jouir de l'estime du roi et des princes, qui le fut lui <jui prononça, en 1804, l'orai- consultèrent plusieurs fois. Il reçut, son funèbre du duc d'Enghien, dans la en 1768 et 1769, des lettres de no- blesse et le cordon de Saint-Michel chapelle de Saint-Patrice, à Londres, faveurs que , dit-on , il n'avait point en présence des princes de la maison sollicitées. Il mourut, après plusieurs années de souffrances, le 19 janvier de Bourbon. Si nous avons cité ici le 1787.0n lui reprochaitun caractère dif- nom de l'abbé de Bouvens, c'est moins ficile , une grande propension à la mo- querie, et devoir abuse de la supériorité pour son éloquence qui n'était pas de que sa réputation lui donnait sur ses premier ordre, que parce qUe cette confrères, envers lesquels il affectait un dédain insultant. Cette disposition oraison funèbre est suivie d'une Motice d'esprit l'engagea souvent dans d'in- historique sur le duc d'Enghien , notice terminables controverses, et le porta pleine de partialité, mais qui peut être utilement consultée. Bol veut, lieutenant, chargea à trois reprises à la tête de quatre cents cavaliers, contre un carre de quinze cents Autrichiens, au combat d'Arlon en 1793. Il parvint à disoerser les en- nemis, les tailla en pièces; mais il reçut vingt-huit blessures. « La France les a comptées, » lui écrivit à ce sujet Vergniaux président de la Convention , nationale. Bouvet (Claude-Pierre), né à Dôïe en 1759, fut à vingt-sept ans nommé professeur à l'université de droit de Di- jon. Lors du procès de Louis XVI , il s'offrit en otage, et demanda à être l'un des défenseurs de ce prince. Arrêté en- Digitized by Google
798 BOU L'UN r ERS. BOU r * suite comme suspect , il fut remis en II remplit ensuite successivement, du* rant plusieurs années , les fonctions de liberté après le 9 thermidor. Il pré- commandant de la marine à Brest et sida pendant l'an iv vet l'an , l'ad- celles de préfet maritime. Destitué pen- t dant les cent jours, il fut nommé, en ministration centrale du département 1816, vice-amiral; mais on le mit à la retraite dix-huit mois après. du Jura, et fut ensuite successive- Bouvet (Joachim), jésuite, né au ment maire de Dôle pendant dix ans, Mans, fut l'un des premiers mission- député de cette ville au Corps législa- tif, dont il fut vice- président, et procureur général de la cour impé- naires envoyés en Chine, par Louis XIV, avec une mission scientifique. riale de Besançon. Nommé membre de la chambre des députés en 1814, il s'y fit remarquer par l'indépendance Colbert, après avoir relevé l'indus- de ses opinions et l'impartialité de sa trie française, après l'avoir mise au conduite. Il alla reprendre, pendant niveau de tous les progrès que les arts les cent jours, ses fonctions de procu- avaient faits dans les autres contrées reur général , et les continua sous la de l'Europe, avait conçu le projet de seconde restauration,jusqu'au 18 mars l'enrichir des procédés usités chez les 1816, époque où il fut envpyé à Li- Apeuples de l'Asie. cet effet, il avait moges en la même qualité. Enfin, une résolu d'envoyer à la Chine un cer- tain nombre de missionnaires ins- ordonnance royale le rappela, en 1820, truits, dont les relations devaient à Besançon , comme président hono- raire de* la cour royale. faire connaître à l'Europe ce pays, sur lequel on n'avait encore que des Bouvet ( François-Joseph , baron ), vice-amiral, naquit, en 1753, à Lo- notions inexactes. La mort du grand ministre empêcha l'exécution de ce pro- rient : fils d'un capitaine de vaisseau jet; mais Louvois, son successeur, le de la compagnie des Indes, il s'embar- reprit ; et , le 3 mars, six missionnaires jésuites, les pères Fontanay, Tachard, qua , à douze ans , sur la flotte com- Gerbillon , Lecomte , Visdelou et Bou- mandée par le bailli de Suffren, et fit vet , munis d'instructions détaillées du ministère et de l'Académie des avec ce grand amiral les campagnes de sciences , et pourvus de tous les ins- truments nécessaires aux observations, rinde. En 1782 , il fut élevé au grade s'embarquèrent à Brest pour la Chine, où ils abordèrent le 23 juillet 1687. d'enseigne de vaisseau, et, en 1793, Appelés aussitôt à Pékin, ils eurent la faculté de se disperser dans l'em- à celui de capitaine de frégate. Il se distingua dans les diverses expéditions qui lui furent confiées , et se trouva aux fameux combats des 10, 11 et 12 Srairial an n. Lorsqu'en 1797, l'amiral lorard de Galles sortit de nos ports, à la tête de l'escadre destinée à opérer pire, excepté les pères Gerbillon et Bouvet, aue l'empereur retint au- une descente en Irlande , Bouvet , de- près de lui , et qu'il prit pour maîtres venu contre-amiral , avait le comman- de mathématiques. Ce furent ces deux dement d'une de ses divisions, et il fut chargé bientôt après, par suite missionnaires qui dirigèrent la cons- truction de l'église et de la résidence d'un événement fortuit, du comman- des jésuites à Pékin. dement en chef. Il ne négligea rien Le P. Bouvet revint en France, en 1697 , et apporta au roi, de la part pour le succès de l'entreprise, mais la de l'empereur Kang-hiy quarante- neuf volumes chinois. La bibliothèque fortune lui futcontraire,et le Directoire royale n'en possédait que quatre, les- quels avaient été trouvés parmi les le destitua; injustice d'autant plus manuscrits du cardinal Mazarin. Louis douloureuse pour lui qu'il avait tout XIV remit au P. Bouvet, pour l'em- , pereur, un recueil complet de ses es- fait dans cette circonstance' pour sou- tampes, magnifiquement relié; et peu tenir l'honneur national. Bonaparte, devenu premier consul , lui rendit de l'activité, et le chargea de conduire à sa destination le général Richepanse, nommé gouverneur de la Guadeloupe. Digitized by Google
BOU FRi NCE. BOU 909 après, ce religieux, accompagné de l'Inde, et les journaux anglais eux- dix nouveaux missionnaires repar- mêmes donnèrent de grands éloges à , la valeur du capitaine Bouvet. Une . partie du produit de cette campagne tit pour la Chine, où il arriva en 1699. lut employée à construire un brick de douze canons de douze , qui remplaça Il mourut à Pékin, en 1732, après le patnar, en conservant le nom de Y.Entreprenant. Avec un bâtiment de avoir travaillé longtemps à la grande cette force, le capitaine Bouvet put carte de l'empire, levée par les jé- tenter davantage , et sa seconde croi- sière fut beaucoup plus fructueuse suites , d'après les ordres de Kang-ni. que la première. Indépendamment de I objet principal de la course, la des- Bouvet ( Pierre - François - Henri- truction du commerce anglais, le ca- pitaine Bouvet avait été chargé par le Étienne ) , né à l'île de Bourbon , le 28 général Decaen d'une mission dont le novembre 1775, est un des capitaines but était à la fois politique et militaire. de vaisseau qui ont fait le plus d'hon- II s'agissait de stfhder tes dispositions du gouvernement des Philippines en- neur à la marine française , pendant la vers la France, dispositions que l'in- révolution et sous l'empire. Avant l'âge vasion de l'Espagne par nos armées de douze ans, Bouvet s'embarqua sur avait pu rendre hostiles. Le capitaine Bouvet alla, en conséquence, se pré- les vaisseaux du roi comme volontaire ; senter devant Manille, expédia un ca- not avec des dépêches pour le gouver- il était aspirant en 1792, à bord de neur espagnol* et s'avança avec son brick sous pavillon parlementaire dans YAréthuse, frégate amirale dans la la baie de Caveto. Cependant, au mé- pris du droit des gens, il fut canonné campagne de la Méditerranée , sous les Ear une corvette anglaise et divers ordres de l'amiral Truguet. Lors de la âtiments espagnols et manillais. Dé- funeste campagne de Saint-Domingue, daignant de riposter, et conservant son pavillon de parlementaire, Bouvet re- Bouvet montait le Redoutable en qua- gagna le large. Toutefois il résolut de venger sur le commerce manillais l'in- lité de lieutenant de vaisseau et d'adju- sulte qu'il avait reçue, et yil réussit à dant du contre-amiral qui portait le un tel point que le gouverneur espagnol se vit forcé d'obtempérer à sa somma- même nom que lui. Il contribua, avec tion, et de lui renvoyer son canot avec l'équipage d'un autre bâtiment français ce général, à la soumission de la Gua- qu'il avait retenu prisonnier, et traité deloupe, qui s' était révoltée contre le de la manière la plus inhumaine. Les prises riches et nombreuses qu'il fît capitaine général nommé par le gou- procurèrent au gouverneur de l'île de France les matériaux et l'argent néces- vernement consulaire. Après plusieurs saires pour réparer une division de frégates que la pénurie des magasins campagnes dans les mers du Sud , où de la marine impériale retenait dans il déploya une rare intrépidité, il fut line inaction forcée. On put même réar- mer une frégate portugaise et une cor- chargé, par le capitaine général de l'île vette anglaise, qu'avait capturées le de France, d'une croisière avec un pe- capitaine Duperre, et qui, jointes à la frégate la JieUone , formèrent une tit bâtiment de l'espèce connue, à la seconde division que Ton envoya en côte de Malabar, sous le nom de Pat- nar, et que le général Decaen avait surnommé YEntreprenant. Quoique cette embarcation ne fût armée que d'un seul canon de huit et n'eût que quarante hommes d'équipage, le ca- pitaine Bouvet parcourut sur son pat- nar une grande partie de la côte de Malabar, sut se dérober aux poursui- tes des bâtiments de guerre de l'en- nemi, et fit plusieurs prises sur son commerce. Il termina sa croisière par un fait d'armes très - remarquable. Ayant rencontré un paquebot anglais qui se rendait à Bassora , il l'attaqua ; et bien que ce bâtiment fût arme de dix caronades, et eût à bord un déta- chement de troupes en outre de son équipage, montant à soixante-dix hom- mes, il parvint à s'en emparer. Ce brillant succès retentit dans la mer de Digitized by Google
croisière. Le commandement de la fré- cinq ans, encore dans toute sa force, gate portugaise, la Minerve ,fut donné au capitaine Bouvet, qui sut tirer parti il s est retiré à Saint-Malo. On a de d'un équipage numériquement très- faible , et d ailleurs composé d'hom- lui des Observations sur la marine/ mes de toutes nations et de toutes cou- leurs, la plupart sans aucune expérience Paris, 1821, in-8°. de la mer. La division Duperré dont il faisait partie ayant donné chasse à trois Bouvet de Cressé ( Auguste-Jean- vaisseaux anglais de la compagnie des Indes, Bouvet les joignit le premier, Baptiste) naquit à Provins en 1772. les attaqua seul, et les avait presque Après avoir servi quelques années dans entièrement réduits, quand les autres l'armée de terre , il s'enrôla au com- bâtiments de la division le rallièrent. mencement de la révolution dans la C'est au retour de cette croisière, en août 1810, qu'eut lieu le célèbre com- marine, et devint chef de l'imprimerie bat du Grand-Port, où deux frégates françaises combattirent quatre frégates de l'armée navale. Il se distingua sur- tout au combat qui eut lieu le 1 er juin anglaises, dont trois furent détruites et la quatrième prise. La blessure que 1794 entre la flotte française sous les reçut le capitaine Duperré pendant l'action fît passer le commandement ordres de Villaret-Joyeuse et l'escadre au brave Bouvet, qui consomma la anglaise commandée par l'amiral destruction de la division anglaise. Sa Howe. Voyant le vaisseau qui portait conduite, dans cette affaire, lui valut le grade de capitaine de vaisseau. Peu l'amiral français prêt à succomber de jours après, il reprit la mer, mon- sous les coups de cinq bâtiments en- tant la frégate même qui venait d'être capturée, et à laquelle on avait com- nemis, l'intrépide jeurre homme, quoi- posé à la hâte un équipage. Avec cet que déjà blessé et le bras en écharpe, armement improvisé, il réduisit en très- peu de temps une frégate anglaise conçoit l'espoir de le sauver ; il s'élance montée par un capitaine habile, qui, aux cris de : Vive la république ! gravit avec son équipage, avait cent hommes d'élite de la garnison anglaise de Bour- avec mille efforts , et malgré cinq nou- bon, et quantité de volontaires qui velles blessures qu'il reçoit jusqu'au avaient voulu assister en amateurs à la , prise de la frégate française. Leur at- tente fut cruellement trompée. Le pont du vaisseau, met le feu à une spectacle horrible que présentait leur frégate Ot dire à l'officier que Bouvet caronade de 36 et balaye le pont de la avait envoyé à son bord, aussitôt qu'elle s'était rendue : « Commandant, ce que Reine- Charlotte qu'il force, par cette t « je viens de voir me fait saigner le « cœur; les hommes sont pilés comme action courageuse , à prendre la fuite « dans un mortier. » à pleines voiles. En quittant le service, On cite une foule d'autres traits re- M. Bouvet de Cressé se livra à l'en- marquables du capitaine Bouvet, que le retour des Bourbons condamna mal- seignement et établit une maison d'é- gré lui au repos. Il avait pris part à ducation à Paris. Il a publié de nom- treize combats, dont dix sous son pro- pre commandement, sans que jamais breux ouvrages parmi lesquelles nous la fortune eût trahi son courage. De- , puis sa retraite, qu'il prit à quarante- citerons seulement son Histoire de la catastrophe de Saint- Pomingite Paris, in-8°, 1824, et son Histoire de la marine Paris, 2 vol. in-8°, 1824. , Bouvet de Lozieb ( Athanase- Hyacinthe), né à Paris, en 1769, entra fort jeune encore au service , et suivit les princes dans leur émigration. Il fit avec eux les campagnes contre la Fran- ce , se retira en Angleterre lorsque , l'armée de Condé fut dissoute, et passa avec le grade d'adjudant général dans les bandes rovales de la Vendée. Im- pliqué dans l'affaire du 3 nivôse , où il figurait comme complice de Georges Cadoudal, il ne voulut pas supporter les débats du procès et chercha à s'ôter la vie. Il était près de rendre le dernier soupir, lorsqu'on arriva à temps pour le soustraire à la corde dont il s'était enlacé. Rap- Digitized by Google
BOL FILA NCE. BOU 801 pelé à l'existence , mais encore tout tel , fut enterré dans le cimetière des troublé, il fit des aveux qui com- promirent particulièrement Moreau juifs. coupable selon lui d'avoir attiré à Pa- ris les conspirateurs, par la promesse Bouvïer- Destouches ( Urbain- d'une coopération qu'il ne leur avait Mathurin-Marie), né à Rennes , avait pas prêtée. Il n'en tut pas moins con- fait, en qualité de lieutenant en pre- damné à mort ; mais , à la prière de sa sœur, présentée à Napoléon par mier dans les grenadiers à cheval de madame Murât, sa peine fut com- la vieille garde, la campagne de Rus- muée en une détention de quatre sie. Il revint en France, après avoir ans , à l'expiration desquels il fut dé- été amputé des dix doigts, et fut porté. nomméconseiller de préfecture de son En 1814, Louis XVIII, pour recon- naître son zèle, le nomma maréchal département; mais, en 1814, il n'eut de camt) , officier de la Légion d'hon- pas plutôt entendu la voix de la patrie neur, chevalier de Saint-Louis, puis commandant de l'île Bourbon. Dans qui faisait un appel à tous ses enfants ce dernier poste, Bouvet de Lozier fit un bon usage de la détermination de en état de porter les armes, qu'ou- caractère qui lui était naturel!e,non pas bliant qu'il était mutilé , il se rendit à en adressant aux troupes de la colonie Paris et obtint d'être remis en ac- une proclamation insultante contre Napoléon qu'il ne voulut pas recon- Untivité. crochet de fer pour tenir naître , mais en refusant de laisser dé- barquer les Anglais dans l'île. C'est à la bride et les rênes de son cheval a sa fermeté qu'on doit attribuer la conservation de l'île Bourbon à la remplacé son poignet gauche , et une France. Sous prétexte de faire respec- ter la souveraineté des Bourbons , les courroie adaptée au poignet droit lui Anglais , se présentant en force, étaient venus lui offrir du secours. Il répondit sert à tenir son sabre. Il arrive en cet qu'il n'en avait pas besoin, et il ne tint aucun compte des sommations de re- état pendant la bataille de Craonne et mettre l'île, que, sur son refus, lui fit le commandant de l'escadre anglaise. se met en ligne; mais à l'instant même Les dispositions militaires de Bouvet de Lozier et l'élan que son, courage il reçoit deux blessures, est renversé avait communiqué aux habitants im- posèrent aux Anglais qui se décidèrent de cheval , fait prisonnier par les Co- a la retraite. saques et conduit au colonel russe Blen- Tombé un moment en défaveur, en kendorf, qui le fait transférer à Laon, 1818, Bouvet ne tarda pas à recevoir, comme une sorte de dédommagement, au quartier général de Bulow. Celui- le titre de comte; mais, en 1825, il ci, plein d'admiration pour son pri- mourut à Fontainebleau, des suites d'un duel que lui-même avait provo- sonnier, le fit manger à sa table, et ne qué par jalousie pour une très-belle créole de l'île Bourbon, devenue sa laissa échapper aucune occasion de le femme. Scandalisé de ce fait, le clergé lui refusa la sépulture, et, par une par- citer comme un modèle de courage et ticularité bizarre , l'homme qui , sous le consulat, avait sacrifié sa vie pour de patriotisme. le rétablissement du trône et de i'au- Bouvier-Dumolabd (le chevalier), né en 1781 , à Sarreguemines , fut nommé successivement auditeur au conseil d'État, intendant de la Carin- thie,dè la Saxe, des principautés de Co- bourg et de Schwartzbourg, et chargé de l'organisation des États vénitiens. Après s'être acquitté de cette dernière mission , il fut pourvu de la sous-pré- fecture de Sarrebruck, obtint, en 1810, la préfecture du Finistère, et passa, en 1812, au département de Lot-et- Garonne, où il était encore lorsque les événements de 1814 changèrent les destinées de la France. Nommé pen- , dant les cent jours, préfet de la Meur- the et membre de la chambre des re- présentants , il resta dans ce départe- ment pour y organiser la garde natio- nale , et ne vint siéger à la chambre qu'après que les Autrichiens se furent Digitized by Google
$0* BO0 I/UNIVERS. BOC emparés de Nancy. Quoique M. Bou- l'intention de ramener son armée en vier-Dumolard n'eût mérité, en aucun France sans avoir vu l'ennemi, qui temps , le reproche d'avoir fait éclater avait son quartier au château de Mor- son attachement pour l'empereur par tain , à six milles de Tournai. Le 27 aucun acte arbitraire, son nom rat août au matin, le roi se dirigeait de inscrit , à la seconde restauration , Tournai sur Lille lorsque le vicomte , par le gouvernement sur la liste des de JVIelun , et frère Garin , de l'hôpital exilés. de Saint - Jean , évêque élu de Senlis Bouvines, village à dix kilomètres qui s'étaient écartés pour reconnaître de Lille et à douze kilomètres de Tour- l'ennemi , avertirent Philippe qu'Othon nay , sur la rivière de la Marque , où s'était , de son côté , mis en mouve- fut gagnée par Philippe-Auguste, en ment de M or ta in , et que, d'après 1214, une bataille célèbre. l'ordre où marchaient ses troupes, ils Une ligue formidable s'était formée jugeaient que l'empereur se préparait contre la France, entre le roi d'An- a leur livrer bataille. Othon avait gleterre , Jean sans Terre , l'empereur compté attaquer les Français après d'Allemagne, Othon IV, et Ferrand que la moitié de leur armée aurait de Portugal , comte de Flandre. Tan- passé le pont de Bouvines , lequel dis que Jean sans Terre opérait une traverse une petite rivière qui se jette diversion dans le Poitou , l'armée ira- dans la Lys. Lorsque ses coureurs at- périale composée en grande partie de taquèrent l'arrière-garde des Français, , le roi fatigué du poids de ses armes chevaliers, s'était avancée dans la Flan- , dre; mais Philippe- Auguste n'avait et de la longueur du chemin, se repo- point attendu l'ouverture de la cam- sait à l'ombre d'un frêne, à côté d'uné Fagne pour se préparer à repousser église consacrée à saint Pierre. «A cette invasion étrangère. L'hiver de 1213 nouvelle, dit Guillaume le Breton, le avait été employé par lui en prépara- roi entra dans l'église ; et , ayant tifs; au printemps il rassembla son adressé une courte prière au Seigneur, armée à Péronne. La plus grande par- il en ressortit , revêtit ses armes , et tie de la noblesse avait suivi son fils d'un visage joyeux, comme s'il était envoyé sur la Loire pour s'opposer appelé à des noces, il remonta sur son aux tentatives des Anglais. Mais il , cneval ; au travers du champ on en- était encore entouré d'un assez grand tendit le cri : Aux armes, aux or- nombre de nobles ; et les milices des mes; les trompettes retentissaient; communes, surtout celles de Corbie, les escadrons, gui avaient déjà passé Amiens, Beauvais, Compiègne et Ar- le pont, revenaient en arrière; on fit ras , qui s'étaient exercées aux armes, redemander aussi le drapeau de Saint- et qui lui montraient beaucoup d'atta- Denis, qui, dans les combats, doit chement , s'étaient réunies sous ses précéder tous les autres mais, comme ; étendards, au nombre de plusieurs il tardait à revenir, on ne l'attendit milliers. Son armée s'élevait , suivant pas. Le roi partit à cheval , et se plaça les calculs de M. de Sismondi, à a la première ligne, où une petite quinze ou vingt mille hommes. élévation le séparait des ennemis. « Il entra en campagne le 23 juillet, « Ceux-ci voyant, contre leur es- jour de la féte de Marie-Madeleine ; il pérance que le roi était de retour , s'avança sur les terres de Flandre et, frappés d'etonnement , tournèrent sur , selon 1 expression de son historien , U la droite et s'étendirent à l'occi- les ravagea royalement, les dévas- dent, en occupant la partie la plus tant à droite et à gauche par des in- élevée de la plaine. Ils avaient le dos cendies (*). Mais , après un mois de au nord et dans les yeux le soleil dévastations, Philippe -Auguste avait qui, ce jour-là, était plus ardent que (*) Guillaume le Breton , dans les Histo- de coutume. Le roi déploya son ar- mée vis- à- vis d'eux, occupant une riens de France, t. XVII, p. 94. longue ligne au midi de la plaine , Digitized by Google
BOU FRANCE. BOU 803 et ayant le soleil sur les épaules. Les Paul, ht une trouée au milieu des en- deux armées demeurèrent ainsi quel- nemis et revint par un autre endroit, que peu de temps , offrant deux après avoir traversé deux fois leur Agnes à peu près de même longueur, ligne ; le duc de Bourgogne, qui eut et n'étant séparées que par un court un cheval tué sous lui, et qui, ayant espace (*). » beaucoup d'embonpoint, aurait été « Autour du roi se trouvaient ran- fait prisonnier sans la prompte assis- gés les plus vaillants chevaliers de l'ar- tance de ses Bourguignons. « Enfin, mée française , Guillaume de Barres après trois heures du combat le plus Barthélémy de Roye, le jeune Gaultier, Pierre de Mauvoisin, Gérard Scro- acharné, tout le poids de la guerre !)ha, Étienne de Longchamp, Guil~ aume de M or tr mer, Jean de Rouvrai se tourna contre le comte Ferrand. Ce prince, percé de beaucoup de blessures , et renversé par terre, fut Guillaume de Garlande, et le jeune fait prisonnier avec beaucoup de ses comte de Bar. Derrière Philippe se chevaliers. Il avait presque perdu le plaça Guillaume le Breton, son cha- souffle par la longueur du combat, pelain , à qui nous devons une relation lorsqu'il se rendit à Hugues de Ma- très-curieuse de cette bataille ; le Bre- reuil et à Jean, son frère. ton, de concert avec un autre clerc, « Pendant ce temps, les légions des ne cessa de chanter des psaumes pen- communes , qui étaient déjà parve- dant tout le combat quoique sa voix, nues presque jusqu'à leur quartier, , nous dit-il lui-même , fût souvent en- arrivèrent de nouveau sur le champ de trecoupée par les larmes et les san- bataille avec l'étendard de Saint-De- glots. nis , et vinrent immédiatement se ranger près du corps de bataille du « Les Français envoyèrent d'abord un corps de cent cinquante écuyers à roi , où elles voyaient l'étendard cheval, pour escarmoucher avec les royal des fleurs de lis, que portait Flamands : ces écuyers furent bientôt ce jour-là Galon de Montigny, vail- {presque tous démontés; mais, quand lant mais pauvre chevalier. Les mi- es chevaliers vinrent à heurter contre lices de Corbie, Amiens Beauvais, les chevaliers, les forces furent plus , égales : des deux parts, il était pres- Compiègne et Arras passèrent en- que impossible de blesser ou l'homme , ou le cheval, au travers d'une armure impénétrable; mais les lances se bri- tre les escouades des chevaliers et saient en éclats, et de grands coups de sabre, frappant sur les casques et les vinrent se mettre en bataille devant boucliers, en faisaient voler des étin- le roi. Mais la chevalerie d'Othon, celles. On entendait cependant, comme composée d'hommes très - belliqueux dans un tournoi, répéter de part et d'autre le cri : Chevaliers, souvenez- et très-audacieux, les chargeant in- vous de vos dames. continent , les repoussa , les mit en « Dans ce combat,on vit se distinguer désordre et parvint presque jusqu'au par une brillante bravoure le comte Gaucher de Saint-Paul, dont les Fran- Aroi. cette vue , les chevaliers qui çais se défiaient, mais qui avait dit lui- formaient le bataillon du roi s'a- même à l'élu de Senlis, qu'il leur fe- vancèrent pour le couvrir , en le lais- rait voir qu'il était bon traître ; le sant un peu derrière eux , et ils arrê- vicomte de Melun, qui, comme Saint- tèrent Othon et les siens , qui , avec leur fureur teutonique , n en vou- laient qu'au roi seul. Mais tandis qu'ils se portaient en avant, et qu'avec une vertu admirable ils ar- rêtaient les Allemands , les fantas- sins ennemis entourèrent le roi , et avec leurs petites lances et leurs (*) Guill. le Breton, p. $5. La ligne des crochets , ils l'entraînèrent à bas de Français , à ce que dit un peu plus loin le même auteur, avait mille quarante pas de son cheval, et ils l'y auraient tué , si la main divine et l'excellence de son armure ne l'avaient protégé. Un
304 BOIT L'UNIVERS. BOIT petit nombre de chevaliers qui étaient lants chevaliers de l'empereur firent restés avec lui , et surtout Galon encore reculer les Français; mais ceux- de Montignv , qui , en agitant son drapeau , appelait du secours , et ci revenant sur eux en plus grand Pierre Tristan , qui se jetant à bas de son cheval , s'exposait aux coups nombre , les firent prisonniers ; alors pour le roi , repoussèrent ces fantas- on commença à voir fuir le duc de sins ennemis , les tuèrent ou les mi- Louvain, le duc de Limbourg, Hugues rent en fuite; tandis que le roi, se de Boves et leurs chevaliers , par cin- quante ou cent à la fois. Renaud, comte de Boulogne, s'obstinait seul au relevant de terre plus tôt qu'on ne combat. Il avait disposé en cercle un s'y attendait , rémonta sur son che- certain nombre de sergents d'armes à lui; c'était comme une forteresse val avec une légèreté qu'on ne lui croyait point (*). » hérissée de piques, d'où il faisait des « Si dans ce moment Philippe-Au- sorties brillantes, et où il se retirait guste courut un grand danger, l'em- quand l'haleine lui manquait pour se pereur Othon ne tarda pas à se voir battre; enfin il fut renversé de son exposé à un péril non moins grave. En cheval , blessé , et il allait être tué effet, les chevaliers français parvin- lorsqu'il se rendit à l'évéque élu de rent jusqu'à lui. « Pierre dé Mauvoisin Senlis. Sept cents fantassins braban- saisit même la bride de son cheval ; çons qu'Othon avait placés au milieu comme il ne pouvoit l'arracher à la ae son front de bataille, y demeurèrent foule qui l'entourait , Gérard Scro- les derniers : après que tout avait fui pha le frappa à la poitrine du cou- autour d'eux, ils opposaient encore teau qu'il tenait nu à la main ; il ne traversa point l'armure presque im- aux Français comme un mur inébran- pénétrable dont les chevaliers de lable. Philippe les fit charger par Tho- mas de Saint-Valery, avec cinquante nos jours sont couverts ; et comme chevaliers et deux mille fantassins : ils il voulait redoubler , le cheval d'O- furent presque tous tués sans avoir thon, en se cabrant reçut le coup abandonné la place. La nuit appro- , dans la tête : blessé mortellement à chait Philippe, qui craignait surtout ; l'œil, il tourna sur lui-même et prit de perdre quelqu'un de ses importants sa course du côté par où il était prisonniers , fit sonner le rappel aux venu. L'empereur , nous montrant trompettes ; les Français qu'il rassem- blait ainsi avaient à' peine poursuivi ainsi le dos, et nous laissant en proie , son aigle et le char qui le portait , le leurs ennemis pendant l'espace d'un roi dit aux siens : Vous ne verrez mille (*). » plus sa face a\"aujourd'hui. Cepen- Ce récit, emprunté presque tout en- dant son cheval avait fait bien peu tier par le savant auteur dfe l'Histoire de chemin lorsqu'il tomba mort; des Français à un témoin oculaire, mais on lui en présenta aussitôt un autre avec lequel il recommença à Guillaume* le Breton, chapelain de Philippe- Auguste , nous peint dans fuir. II ne pouvait plus résister à la cette seule bataille toutes les guerres valeur de nos chevaliers ; en effet, du moyen âge. Il nous fait compren- Guillaume des Barres l'avait déjà dre la supériorité des nobles sur les deux fois tenu par le cou ; mais il se roturiers : les premiers étaient des déroba à lui par la rapidité de son cheval et par l'épaisseur des rangs hommes tout de fer, qui tuaient et n'étaient point tués ; tandis que les de ses soldats (**). » satellites, les écuyers et les sergents «La bataille ne ûnit point par la fuite d'armes ne se trouvaient presque au d'Othon; le comte de Teklembourg, le combat que pour faire de leurs corps comte de Dortmund et plusieurs vail- un rempart a leurs maîtres, et pour (*) Guillaume le Breton , p. 97. (*) Sbmoodi, Hist. des Français, t VI, (*) Guillaumerfle Breton , p. 98. p. 356 et suiv. Digitized by Google
BOU FRANCE/ tomber sous les coups de leurs enne- tume de Bourgogne. Genève, 1632, in-4°. Ces deux ouvrages sont peu mis. On voit aussi, dans la description exacts, Néanmoins Bouvot est cité de ce combat, que Tordre nouveau du i peuple avait fait des progrès vers son avec assez d'estime par Bouthier et affranchissement^ et avait acquis plus Papillon. d'importance dans les armées. D'une Bouxweilleb, petite ville du dépar- tement du Bas-Rhin, à douze kilomè- part , on voit des satellites combat- tres de Saverne. Cette ville, dont la tre à pied ; ce qui montre qu'on commençait à sentir les avantages population est de trois mille sept cent d'une bonne infanterie; d'autrç part, cinquante-six habitants, et qui possède on voit les légions des communes s'a- un collège communal , était autrefois vancer hardiment au fort de la bataille, où elles devaient rencontrer des hom- plus considérable; elle était protégée par mes presque invulnérables. Quinzecom- une enceinte fortifiée , qui n'a été dé- munes françaises envoyèrent leurs sol- —molie que dans le dix-septième siècle. dats à cette grande bataille: ce furent Bouxweiller (combat de). Les succès du général Hoche ayant déter- celles de Noyon, Montdidier, Mon- miné les Autrichiens à faire un mou- vement rétrograde en novembre 1793, treuil , Soissons Bruyères, Crespv en Pichegru, commandant l'armée du , Rhin repliée sous Strasbourg , fut Laonnais, Crandeleu ,* Veley, Corbie obligé de reprendre aussi l'offensive. Le 18 novembre, cette armée attaqua Compiègne, Roye, Amiens et Beau- l'ennemi sur tous les points. Le gé- néral Burci avait fait marcher, dès le vais. matin , deux colonnes : la première s'était dirigée sur Bouxweiller, où « La victoire de Bouvines , l'une des l'ennemi avait fortifié son camp par plus brillantes oui eussent été rem- deux redoutes; la seconde avait re- poussé d'Ingweiller un corps de ca- portées par les Français, fut décisive. valerie, qui avait été forcé de se re- Parmi les prisonniers se trouvaient plier encore sur Bouxweiller. Les cinq comtes vingt - cinq chevaliers Autrichiens abandonnèrent ce camp , dès le 20 , et prirent une position intermédiaire entre ce lieu et Ha- bannerets, et un grand nombre d'au- guenau. tres d'une dignité inférieure. Le roi Bouys (Jean-Baptiste) , né à Arles au commencement du dix-septième abandonna plusieurs de ces captifs aux siècle, a publié, sur sa ville natale, un ouvrage fort curieux, intitulé la Royale communes, pour que chacune pût s'en- dcouronne Arles, ou Histoire de orgueillir de la part qu'elle avait eue à Vancien royaume d'Arles, enrichie la victoire, et sWichir de la rançon de l'histoire des empereurs romains, de quelque seigneur. Le retour de Phi- des rois goths et des rois de France qui ont résidé dans leur enclos. Avi- lippe à Paris eut tout l'éclat d'un gnon, 1641, 1644, in-4°. triomphe; jamais le peuple français Bouzby, terre et seigneurie de Lor- n'avait pris encore une part si vive aux succès de ses rois. Toutes les villes, tous les villages que traversait Phi- lippe étaient décorés de tapis ou d'arcs de verdure ; la joie du peuple de Paris égala celle des habitants des provinces, et, ainsi qu'eux , il regarda la bataille de Bouvines comme une des grandes épo- ques de la gloire nationale (*). » Bouvot (Job), né à Châlons-sur- Saôoe en 1558, mort à Châlons en 1636, étudia le droit sous le célèbre raine, à quarante-trois kilomètres sud- ouest de Nancy. Cujas, et se fit un nom dans la juris- prudence. On a de lui : RecueU d' ar- Boiizonie (Jean), jésuite, né à Bor- rêts notables du parlement de Bour- deaux vers 1646, cultiva avec succès la poésie latine. Il publia deux recueils gogne. Cologne (Genève), 1623 et 1628, de vers latins quelques hymnes pour 2 vol. in-4*; Commentaire sur la cou- , le bréviaire des Augustins, des can- CM i, ibid., p. 366. tiques , des oraisons funèbres ; mais T. ni. 20\" Livraison. (Dict. ekcyclop.. etc.) Digitized by Google
306 BOX L'UNIVERS c'est principalement pour son Histoire Son armée aurait été entièrement dé- de l'ordre des religieuses filles de No- truite, son artillerie et ses bagages en- levés , si on l'eût acculé jusqu'à la tre-Dame, Poitiers, 1697, 2 vol. in-4°, Meuse ; mais , dit-on , le défaut de connaissance du pays , la crainte de nue nous avons mentionné son nom. s'engager dans des marécages , et peut-être aussi, de la part de Piche- 11 mourut à Poitiers, le 30 octo- gru , une négligence calculée dont on trouverait l'explication dans sa con- bre 1726. duite ultérieure , firent faire , à nos soldats victorieux et pleins d'ardeur, Bouzonvillb , patrie du maréchal une halte de deux jours , dont le duc Nev, à trente kilomètres de Thion- profita pour traverser tranquillement vilfe, département de la Moselle ; cette le fleuve. petite ville , dont la population est de Boy (Adrien-Simon), chirurgien en deux mille trois cent vingt-cinq habi- chef de l'armée du Rhin , mort , eh\" 1795 , dans les environs de Mayence, tants, possédait, en 1789, une abbaye est l'auteur de l'hymne national : Veil- considérable, dont la fondation re- lons au salut de l'empire, composé en 1793. —montait à l'an 1030. L'armée Boxtel (combat de). Boyceau (Jacques), seigneur de du Nord , commandée par Pichegru Baraudière, intendant des jardins des , rois Louis XIII et Louis XIV, a écrit poursuivait, au mois de septembre un grand nombre de traités sur les dif- férentes parties du jardinage. 1794, l'armée du duc d'York, pour Boyé ( Charles - Joseph ) . né , le l'obliger de repasser la Meuse et l'em- 11 février 1762, dans l'électorat de pêcher de couvrir la Hollande quand Trêves, vint, en 1773, s'établir ert , France avec sa famille. Il embrassa elle en rencontra, vers Boxtel, l'avant- la carrière militaire, et rendit à sa garde, forte de six à sept mille hom- nouvelle patrie de brillants services sur les enamps de bataille. S'étant mes. Ce poste était naturellement enrôlé, à l'âge de seize ans, dans le régiment des hussards de Con- fortifié par la Dommel , et par un flans , il ne tarda pas à être promu ail ruisseau très - encaissé , dont tous grade de sous-offiefer, et il était capi-* les ponts étaient rompus. Ces obsta- taine à la tin de 1791. Il fit plusieurs actions d'éclat aux combats de Verton cles ne font qu'irriter l'audace des et de la Croix-aux-Bois, au siège de Na- mur, à la bataille de Nerwinde, où il Français ; ils traversent la rivière se distingua d'une manière particu- partie à la nage partie sur des ma- lière , en chargeant à la tête de son régiment les cuirassiers de Nassau- , Hussingen. Chef d'escadron, le 21 mai 1795, il était au siège de Valenciennes, driers, à la vue des Anglais, nui, à la bataille de Hondschoote , et dans plusieurs autres lieux célèbres par nos étonnés de leur intrépidité, rendent victoires. Boyé fut nommé chei de bri* les armes presque sans coup férir. Ce gade le 6 floréal an n, et général le fut dans cette action que trente hus- 22 du mois de mai. Il se trouvait à Fleurus, et commanda, sous klehcr, sards du huitième régiment firent le centre de l'armée de Sambre^et- Meuse. Il signala ensuite son courage mettre bas les armes a deux batail- à Zurich , à Esengen , à Moertzkirch, lons anglais, et qu'un tambour, âgé de dix-huit ans, amena seul dix pri- sonniers. Le lendemain , le duc d'York , afin de couvrir sa retraite derrière la Meuse envoya neuf régi- , ments et une forte colonne de cava- lerie pour simuler une attaque. L'a- vant-garde française , sans même en instruire le corps de bataille, répondit a ce défi par un nouveau succès. Ces deux journées valurent plus de deux mille prisonniers, sept canons, et une grande quantité de chevaux ; mais leur principal avantage fut de mettre les Anglais dans l'impossibilité de se maintenir sur la rive gauche de la Meuse. Le duc d'York fut , le même jour, poursuivi et battu sur l'Aa, puis repoussé au delà de cette rivière. i Digitized by Google
BOT FRANCE. BOT 307 à Hohenlinden ; ce fut lui qui , à cette ouvrit alors furent suivis par un grand dernière bataille, diriçea l'attaque sur nombre d'élèves. Nommé professeur les grenadiers hongrois. Moreau avait pour lui une affection et une estime de médecine opératoire, et bientôt après professeur de clinique externe, particulières. En 1805, Napoléon le lors de la création de l'école de santé nomma commandant de la Légion de Paris, il fut élevé en 1804 au rang d'honneur, et lui confia le commande- de premier chirurgien de Napoléon. ment de la seizième division militaire. Il l'accompagna, en 1806, dans la Le général Boyé est mort en 1808. campagne de Pologne, fut nommé, en Boyf.ldieu (N., baron) entra de 1807, membre de la Légion d'honneur, bonne heure au service, fit les campa- et reçut la même année le titre de gnes qui amenèrent le traité de Campo- Formio , et passa avec le général baron. Il revint ensuite reprendre ses Bonaparte en Egypte, où il se distin- gua par de brillants faits d'armes. Il travaux comme professeur et comme fut ensuite appelé à la grande armée, praticien, et les continua avec le même zèle jusqu'en 1833, époque où la mort où il obtint le grade de colonel, et fut l'enleva a la science, à un âge oui per- cité avec éloges pour la bravoure qu'il mettait encore d'espérer de lui de nom- déploya à l'affaire de Deppen. Nommé breux services. Il était depuis 1826 commandant de la Légion d'honneur, membre de l'Académie des sciences. On a de lui un Traité complet d'ana- le 1 1 juillet 1807, il devint bientôt tomie, ou Description de toutes les après général de brigade; il fit les cam- parties du corps humain, 4 vol. in-8°, pagnes de cette époque, assista, encore Paris, 1797-1799, qui a eu quatre édi- blessé, à la bataille de Dresde, fut tions, et a été, pendant longtemps, le seul guide des élèves, et un autre ou- nommé général de division, et ne cessa vrage, devenu classique aussi, mais destiné à un succès bien plus durable, de combattre qu'en 1815. nous voulons parler de son Traité des Boyeldieu. Voyez Boïeldieu. maladies chirurgicales et des opéra- Boyf.r (Abel), né à Castres, en tions qui leur conviennent Paris, 1664 , forcé de s'expatrier par suite de t la révocation de l'édit de Nantes , et mort à Chelsey, en 1729, a laissé un 1824-1826, 11 vol. in-8°, véritable assez grand nombre d'écrits. Nous encyclopédie chirurgicale, où sont con- nous bornerons à citer : Y État poli- signés les résultats de la plus vaste et tique, ouvrage périodique, publié avec de la plus judicieuse érudition. succès de 1710 à 1729; YHistoire de (Guillaume le Conquérant, en anglais, Boyer (Claude), né à Alby, en Londres, 1702,in-8°; Y Histoire du règne de la reine Jnne, 1722, in-fol. 1618, prédicateur peu couru et poète dramatique plus que médiocre, mou- en anglais. rut le 22 juillet 1698, après avoir composé un nombre considérable de Boyer (Alexis , baron) , l'un des pre- tragédies , de pastorales , de tragi-co- médies et d'opéras. Il avait été reçu miers chirurgiens de l'Europe, naquit de l'Académie française en 1666 : ce à Uzerche, le 29 mars 1760. Apparte- qui n'empêcha pas Boileau et Racine nant à une famille pauvre, il vint à de rire de sa fécondité; il est vrai qu'il Paris sans ressources, et y fut d'abord a reçu les éloges de Boursaut et de exposé aux plus pénibles privations; Chapelain. Ce dernier le considère mais son courage parvint à surmonter tous les obstacles, et son aptitude le comme « un poète de théâtre qui ne fit distinguer de Desault, qui le choisit pour l'aider dans l'enseignement de cède qu'au seul Corneille en cette l'anatomie(1779). Plus tard, en 1787, profession. » Mais Despréaux a dit de il obtint au concours la place de chi- rurgien gagnant maîtrise à l'hôpital lui : de la Charité. Les cours d'anatomie, de physiologie et de chirurgie qu'il Boyer est & Pincbene égal pour le lecteur. Etcommecetécrivaintrouvaittoujours d'excellentes excuses pour justifier ses 20. Digitized by Google
308 BOY L'UNIVERS, ^le échecs littéraires , sa naïveté fournit à Beauvoisis, à Mortagne à Brest et , EFiurPet^iPere rl eépmiegrràammmme suivante : même en Espagne, ou il alla porter les de s£n art à r ambassadeur de Quand i« pi*c« r*préseotée« France. Des places lucratives , des hon- a5„r,\",rr, 5> Stti*-, p»n «On, et des lettres de noblesse Voici comme il tourne la chose furent le prix de son courage îniau- vendredi la pinie en est cause, & y^^,gable. On a de lui une Relation histo- Et. dimaoche, c«t le beau temps. £ fo fe Sa tragédie de SurfttA, représentée, Boyer ( Jean-François ), ne a Pa- la première fois, dans le carême ris le 12 mars 1675, se voua a la car- rière ecclésiastique, et dut a la consi- rr1695 obtint d'abord une grande dération qu'avait pour lui le cardinal voeue oui cessa tout à coup pour faire de Fleury, d'être promu à l'evêche de Mirepoix, en 1730. Quelques années S aux sifflets , lorsqu'on la reprit après, son protecteur le fit appeler a am-ès Pâques. La Champmele s'éton- la cour par Louis XV, qui le nomma nant de cette inconstance du public, Racine répondit : « Il n'y a rien de surprenant à cela , les sifflets sont re- précepteur du Dauphin père de Louis venus de Versailles, où ils avaient ac- XVI. L'éducation terminée , le roi e fit , en 1743 , premier aumônier de la 7comparé les sermons de l'abbé Boi- Dauphine, et, a la mort du cardinal \" ,e Comme prédicateur, l'abbé Boyer de Fleury, lui donna la feuille des be- fut encore moins bien partagé que néOces. Il fut successivement reçu a l'abbé Boileau , car, s'il faut en croire l'Académie française, en 1736, a l A- le mot piquant de Furetière, il n'a- cadémie des sciences , en 1738, et en- vait pas été assez heureux pour faire fin en 1741 , a celle des inscriptions dormir à ses sermons, n'ayant ja- et belles- lettres , ou il remplaça le cardinal de Polignac. Ce fut lui sur- Ta^ trouvé de lieu pour prêche?. Boyer( Jean-Baptiste-Nicolas) , né tout qui empêcha l'élection de Piron ; à Marseille le 5 août 1693 , embrassa ce qui lui valut bien des sarcasmes, en- la carrière médicale , et s'occupa parti- euhèrement du traitement des mala- tre autres ceuxde Collé, qui appelait dies émdémiques et contagieuses. Lors- 1 au'en 1720 la peste désola Marseille, la chouette des honnêtes gens eccle- siastiques. Il faut convenir aussi qu un prélat chrétien ne pouvait guère ho- fl fut un des six médecins envoyés de norer de son suffrage le genre de ta- Paris par le^ régent ; dans cette occa- lent le plus habituel de Piron; un sion il fit preuve de beaucoup de trop grand nombre d'odes licencieuses étaient là pour lui faire oublier le ' à de consciencieuses 7èlp et se livra mérite de la Mélromanie. D'ailleurs, l'évêque de Mirepoix était rigide pour étude imup découvrir la nature véri- table de ^a reste A son retour, il fut lui-même autant que pour les autres, Il sut conserver ses vertus même a récompensétie ses fatigues par le gou- la cour ; mais il ne paraît pas que ses vernement , qui lui donna une pension, avec le titre de médecin ordinaire du idées fussent à la hauteur de ses ver- tus : il y eut toujours quelque chose de ™i Depuis cette époque . il ne cessa trop ultramontam dans l'éducation ^SSSSwdo du même renZl e des* qu'il donna à son royal élève. On pu \" à l'étran- ffenr soi en France , soit s'en convaincre plus tard en vovant fe? Fn 734 il se rendit dans l'ar- avec quel* facilité les jésuit*ilfe* ^idechevêrhé de Trêves, pour v combattre l^idéSiie qui y exer- parèrent de l'esprit du Dauphin, et se rait dans l'armée de grands ravages, servirent de ses petites passions pour frn 1749 il narvint à arrêter une E ^1 ruiner le duc de Choiseul dans la consi- nortait le ravage dans ËLutti* nui dération de Louis XV. L'évêque de rfnmnnte liages de la généralité Mirepoix mourut le 20 août 17g de On\\ï vit successivement, obéissant à son zèle, se rendre dans sans avoir perdu 1 attachement de son Digitized by Google
boy FRANCE BOT élève, qui ne lui survécut que dix ans. loquent auteur de l'Essai sur Vindiffé- rence. Boyer (Paul), né dans IcCondo- mois vers 1615 , fit partie , en 1644 , de Boyer (Pierre-Fr.-Xavier, baron), l'expédition commandée par M. de Bre- né à Belfort en 1760, s'engagea, en 1 792, tigny, et dont le but était d'assurer à la France la possession de la Guiane. comme volontaire, fit les campagnes A son retour, il publia un récit dé- des Pyrénées, d'Italie et d'Égypte. Rentre en France après le traite d El- taillé de cette expédition sous ce titre : Arish, il suivit le général Leclerc à Relation de ce qui s'est fait et passé Saint-Domingue, où il séjourna peu. au voyage de M. de Bretigny à CA- Chargé d'apporter au premier consul inérique occidentale, avec un diction' Ja nouvelle de la mort du capitaine naire de la langue, Paris , 1654 , in-8°. général, il fuf pris dans la traversée, Cet ouvrage est estimé. conduit à Londres et échangé bientôt Boyer (Pierre), oratorien', né à après. Il rejoignit ensuite l'armée, fit les campagnes d'Allemagne, d'Espagne Ariane en 1677, partagea. la haine de sa congrégation contre les jésuites, et et de Portugal. Nommé général de di- fut un de leurs plus terribles et de vision, le 13 février 1814, il leva un leurs plus spirituels adversaires. Il corps franc au retour de Napoléon, et composa avec beaucoup de verve le fut porté sur la liste des proscrits à la Parallèle de la doctrine des païens seconde restauration. Cependant il ne avec celle des jésuites et de la consti- tard% pas à obtenir l'autorisation de rentrer en France, où il se livra aux arts tution, 1726, in-12 et in-8°, ouvrage et à la peinture. Il fut admis à la re- que quelques critiques ne craignirent traite à la (in de 1824, et appelé vers la pas de comparer aux Lettres provin- ciales, mais que le parlement con- même époque auprès du.pacha d'Éçyp- damna à être brûlé. Ce qui provoqua cette condamnation, c'est que, dans te. Il s'occupait des moyens de disci- son livre, Boyer n'avait pas plus mé- pliner les troupes de ce prince, lorsque, nagé la bulle UnigenUus que les jésui- deux ou trois ans après, une mésintel- tes; il avait eu raison, car elle était ligence survenue entre lui et Moham- véritablement leur ouvrage. Son oppo- med- Laz, ministre de la guerre, le força sition à cette bulle le fit emprisonner au mont Saint-Michel, puis à Vin- à quitter l'Égypte. Rétaoli sur les ca- cennes, où il mourut le 18 janvier dres d'activité, après la révolution de juillet, il commandait en 1831 la divi- 1755. On a également de lui : Juste sion et le territoire d'Oran en Afri- idée que Fon doit se faire des jé- que, et fut mis en disponibilité deux ans après. Il figure depuis 1839 sur le suites. cadre de réserve des officiers généraux. Boyer (Pierre), ministre des réfor- Boyer de Nice (Guillaume) , trou- més, a écrit un Abrégé de t histoire badour du quatorzième siècle, né à des Vaudois, la Haye, 1691 , in-12. Nice, et qui, d'après Nostradamus, Boyer (Pierre-Denis), né aux en- joignait à ses talents poétiques des virons de Rhodez, en 1766, embrassa connaissances très -étendues dans les sciences physiques et mathématiques. de bonne heure l'état ecclésiastique, Malheureusement on ne connaît ni les émigra pendant la révolution, rentra chansons qu'il adressa à une demoi- en France en 1801 , et s'unit alors selle de la maison de Berre, ni le à M. Emerv pour relever le sémi- Traité d'histoire naturelle que Nos- tradamus lui fait dédier à Robert , roi naire deSaint-Sulpice. L'abbé Frayssi- de Sicile, comte de Provence. L'ode nous se l'associa ensuite, et commença qu'il composa pour Marie de France, épouse de Charles, duc de Calabre, avec lui les conférences qui firent alors n est pas de nature à donner une grande idée de ses facultés lyriques. tant de bruit. Depuis, M. Boyer s'est distingué parmi les plus violents ad- Les comtes de Provence l'ayant nommé versaires de M. de la Mennais, et a podestat de Nice , l'estime de ses coww publié un assez grand nombre d'ou- vrages qui n'eurent pas, à beaucoup près, le même succès que ceux de l'é-
810 BOY L'UNIVERS. boy patriotes le confirma dans cette qharge. suivant, à la bataille de Craonne, y li ne l'empê- dèle à plusieurs troubadours, qui, pour étre plus sûrs de plaire au public, ennemi, de faisaient paraître leurs pièces sous son nom. I Boyeh de Rebeyâl (le baron Je- •aleuràLaon, seph), néà Vaucouleurs en 1768, entra a Arcis-sur-Aube, où il enleva le vil- au service en 1787, fit avec distinction [âge de Torey, et sous les murs de presque toutes les campagnes de la révolution, et gagna par des actions Paris, où tous les efforts de l'ennemi d'éclat tous les grades auxquels il fut n'avaient pu l'ébranler, lorsque la ca- élevé successivement. Il fut nommé, pitulation fut signée. Le général Boyer en 1807, colonel d'un régiment de fu- siliers-chasseurs. Après avoir organisé reprit les armes en 18U>, combattit ce corps , il le conduisit en Poméranie , et s'avança sur Colberg, dont il avait avec sa valeur ordinaire, se retira reçu ordre de faire le blocus^ Le fort i|e Neugarten gênait les approches de après le licenciement de l'armée dans la place; mais, situé au milieu de sa terre de Rebeval, où il mourut eu vastes marais, il n'était accessible que par un chemin creux que balayaient 1822. trois pièces de canon. Cependant il était urgent de s'en rendre maître; Boyer pb Sainte-Màbthe (Louis- Boyer fut chargé de l'emporter; il s'avance, ouvre l'attaque, mais, trou» Anselme) , dominicain , est auteur de vant bientôt qu'elle est lente, indécise, YHistoire de l'église cathédrale de il arme ses soldats de planches, de fa- gots, s'élance à leur tète à travers la Saint - Paul - Trois - Châteaux , A vi mitraille, arrive aux fossés, les corn- ble, force les remparts, et fait mettre gnon, 1710, in-4°; et de Y Histoire de bas les armes à la garnison. U se ren- dit en Espagne à la fin de la cam- l église cathédrale de raison, Avi- pagne, pujs revint en Autriche, corn- gnon, 1731, in-4'< battit à Essling, fut nommé général de brigade le 6 juin, et commandant de Boybb Fqnfbbpb. Voyez Fou- la Légion d'honneur le 21 septembre fbèdb. suivant; puis il retourna encore en Espagne, fut fait adjudant général de Boybb-Peyrelea.ii (Eug.-Édouard la garde sur la fin de 1811 , et partit pour la campagne de Russie. Blessé à baron de), néà Alais, département du la bataille de la Moskowa, il n'en resta pas moins à la téte de ses trou- Nord, entra au service, en 1793, pes, fit la campagne de Saxe, se dis- tingua à la bataille de Wurtchen, fut comme simple soldat, et fit les cana- pagnes d'Italie. Nommé ensuite aide blessé à celle de Dresde, et nommé de camp, puis chef d'état-major de général de division. Il ne combattit pas avec moins de valeur l'année sui- l'amiral Villaret-Joveuse, il le suivit à la vante; il joignit à Néry plusieurs divi- sions ennemies qui se ralliaient à Martinique,attaquee peu de temps après Schwartzenberg, les attaqua au milieu de leur mouvement, les culbuta , et les par les Anglais avec des forces bien força à la retraite. Il assista , le 7 mars supérieures. Boyer s'y distingua par son activité et son courage. Mais la garnison fut obligée de céder au nom- bre et de capituler. Villaret-Joyeuse fut accusé, malgré la vigueur de sa défense, de n'avoir pas fait tout ce qu'il aurait pu. Boyer-Peyreleau qui , avait partagé les dangers de son géné- ral, voulut partager aussi sa disgrâce; il le suivit en France, et l'accompagna ensuite à Venise. Cependant, en 1812, il reçut l'ordre de rejoindre l'armée en Russie, devint adjudant-commandant, puis chef d'état-major de la garde im- périale. Il entra ensuite dans le corps de cavalerie du général Latour-Mau- bourg, protégea la retraite des troupes françaises, de Leipzig à Mayence, et fut un des officiers qui déployèrent le plus de bravoure dans les sanglantes affaires dont les plaines de Champagne furent le théâtre. Nommé ensuite com* mandant en second de la Guadeloupe Digitized by
BQZ FRA CE. BOX 311 s#* tu il y arbora le drapeau tricolore, et choisi, en 1699, par les magistrats de fut, après les cent jours, condamné à Lyon pour prononcer ce disours. Il , mort pour ce fait; mais sa peine fut s'acquitta avec distinction de cette commuée en vinijt années de détention, tâche difficile; et ce premier succès qui furent ensuite réduites à trois an- semblait devoir décider pour le bar- nées de prison, après lesquelles il fut reau sa vocation encore incertaine, rendu à la liberté et réintégré sur les lorsque la connaissance qu'il fit, à son cadres de l'armée parmi les colonels en retour à Paris , de trois numisma- demi solde. Il a publié, en 1823, Des tes célèbres, Vaillant, Oudinet et .intilles françaises et particulière- le P. Hardoutn , le détermina à se li- ment de la Guadeloupe, jusqu'au er vrer exclusivement à l'étude de l'anti- 1 quité. 11 fut nommé, en 1705, élève novembre 1816, 3 vol. ltï-8*. Rovssièbes , terre et baronnie dans de l'Académie des inscriptions, devint, le<Jùercy,à huit kilomètres nord-ouest l'année suivante, pensionnaire de cette de Cahors. société, et lut élu, la même année, Boy vin (René), l'un des premiers secrétaire perpétuel , quoiqu'il n'eilt graveurs français, naquit à Angers que vingt-six ans. En 1715, il refusa vers 1530, et mourut à ïlome en 1598. la place de sous-précepteur du roi Louis XV, et fut admis à l'Académie On ne sait pas quel fut son maître, française comme successeur de Férié- mais il est probable qu'il se forma Ion. Nommé, en 1719, garde du cabi- d'après le Primatice, cju'il vit à Fon- tainebleau, et en général d'après les net des antiques , il se défit aussitôt pour n'avoir plus à s'occuper que de maîtres italiens. On lui doit un por- trait de Marot; Agar et Ismaël; Des, ce cabinet , de la riche collection qu'il bandits qui pillent la charrette (Tune avait formée lui-même, et qui passait, paysanne; le Triomphe des vertus et avec raison pour une des plus belles , Pla défaite des vices; François r qui existassent à cette époque. Le ca- marchant au temple de l'Immorta- binet des antiques fut transféré, en lité; ces trois dernières gravures exé- 1741, de Versailles à Paris; de Boze cutées d'après maître Roux. Mais son donna, l'année suivante, sa démission œuvre principale est la collection de de secrétaire perpétuel de l'Académie gravures qui fait partie du recueil des inscriptions et belles-lettres, afin de intitulé : IHstoria Jasonis Thessaliœ pouvoir donner tout son temps au clas- principiSy de colchica velleris aurez sement devenu nécessaire par cette expeditione, cum jig. a Léonard. Ty- translation. Ce classement et le cata- rio pictis et a R. Jioyvino œre excu- logue, pour la rédaction duquel il s'ad- sis; c unique earum expositione ver- joignit, en 1745 , l'abbé Barthélémy, sibus priscorum, a Jac. Gohorrio, qui devait être plus tard son succes- Parisiensi : édita a Joan. de Maure* seur, sont au nombre des plus impor- gard, Paris, 15G3, in-fol. obi. tants services rendus par de Boze à la Bozas, terre et seigneurie du Viva- science. Ce savant mourut à Paris, en rais, à dix kilomètres nord-ouest de 1753, dans sa soixante-quatorzième Tournon, érigée en marquisat en 1693. année. C'est à lui que l'on doit l' Histoire de l Académie des inscriptions et bel- Boze (Claude Gros de), né à Lyon, en 1G80, se destina d'abord à la ma- les-lettres, et les Éloges des acadé- gistrature , fit son droit à Paris , et y miciens qui se lisent dans les quinze Fut reçu avocat en 1698. C'était un premiers volumes du recueil de cette usage établi depuis longtemps à Lyon, société. Il a, en outre, enrichi ce re- qu'un jeune avocat prononçât chaque cueil d'un grand nombre de savants année, le jour de Saint-Thomas, une mémoires, parmi lesquels nous cite- harangue solennelle, en présence de rons seulement son Histoire de l'em- tous les fonctionnaires, et jouit ce pereur Tetricus, éetaircie par les mé- jour-là de toutes les prérogatives du dailles, où il a traité, avec une grande prévôt des marchands. De Boze fut érudition , un point important de noi Digitized
112 L'UNIVERS. antiquités nationales. Nous citerons sacristie. Boze avait le mérite, au en outre, parmi ses autres ouvrages : VExptication d'une inscription an- moins , d'être fidèle à sa tradition ; il tique trouvée à Lyon, où sont dé- avait peint Louis XVI, il peignit crites les particularités des sacrifices aue les anciens appelaient Taurobo- Louis XVIII. 11 aurait peint Char- les, 1705, in-8*; les Médailles sur les Xles , si la mort qui le frappa en principaux événements du règne de Louis le Grand, nouvelle édition, 1826, ne lui avait enlevé cet honneur. 1723, in-fol.; enlin , le catalogue de sa curieuse bibliothèque imprimé en Mais de même que Louis XVIII et , XCharles n'avaient pu reconstituer 1745, in-fol-, à vingt-cinq exemplaires la vieille monarchie, de même Boze et seulement, et fort recherché des cu- ses imitateurs ne purent empêcher rieux. cette triste école de peinture de la Bozb (Joseph), peintre, né vers 1746, mort en 1826. Cet artiste, quoi- restauration de disparaître en juillet que fort médiocre , doit occuper une place, sinon supérieure, du moins in- 1830, avec ceux qui la soutenaient. téressante dans l'histoire de Part fran- Bozon. Voy. Pbovence ( rois de ). çais. Il vécut pendant la révolution; Bba (Théophile), statuaire, né à alors deux systèmes, deux sociétés se combattaient , l'aristocratie d'un côté, Douai le 24 juip 1797, élève de Story la démocratie de l'autre, chacune ayant et de Bridan fils (*), obtint, en 1818, ses idées, sa tradition et ses espé- un .second grand prix pour son bas- rances. En politique , la lutte est évi- relief de Pexil de Cléombrote. Cet ar- dente; elle existe aussi, bien que moins tiste a exposé, en 1819, Âristodème apparente, dans la littérature et les arts. Il y eut alors un art démocratique au tombeau de sa fille pour la ville un art anarchique et hébertiste , un art jacobin et spiritualiste , un art monar- ( chique quand même; et pendant que de Douai ) ; en 1822 , saint Pierre et Hébert faisait abattre les clochers, parce que , plus élevés que les autres saint Paulipour l'église Saint-Louis), monuments, ils blessaient l'égalité; pendant que David faisait le programme Ulysse dans file de Calypso et Jean de la féte à l'Être suprême, que les de Bologne; en 1824\\ Pierre de Fran- jacobins avaient fait décréter par la quevilte, Philippe de Comines , le ba- Convention, Boze faisait de l'art mo- ron Dubois; en 1827, le duc de Berri narchique, de même que les royalistes reconnaissaient Louis XVII pour roi. (statue en bronze pour la villede Lille); Fidèle à la cause royale , il brava la mort dans le procès de Marie-Antoi- le duc d\\ingouléme au Trocadéro; nette , et fut jeté en prison. Il n'en sortit qu'après le 9 thermidor, et passa en 1836, le sire de Joiiwille (pour le en Angleterre. Avec la restauration , il musée de Versailles) , et les bustes de revint en France; et tandis que l'an- Broussais, du maréchal Mortier et cien régime se reconstituait autant que de M. Guizot; en 1837, le Régent, le possible , Boze , de son côté , se remit maréchal Mortier ( statue en bronze a faire de l'art monarchique. Mais alors pour la ville du Cateau-Cambrésis , re- il n'était plus seul; d'autres manquant faite pour le musée de Versailles) ; en à leur mission, ou entraînés par l'appût 1839, une Statue de sainte Amélie. de l'or, changèrent de direction, et après avoir fait de l'art philosophique, M. Bra appartient à l'école dite clas- de l'art militaire, ils firent de l'art de sique pure; c'est assez indiquer que son dessin est correct ; ses composi- tions sont d'ailleurs animées, et l'idée qui les a créées se fait facilement sentir. Braaliers, ou faiseurs de braies de lil (voyez Tailletjbs). Brabançons, Brabantiones , Bre- banciones j Brebantini, noms par les- quels on désignait, au treizième siècle, les aventuriers dont étaient formées les bandes de mercenaires qui se met- taient indifféremment au service de tous les princes, et qui jouèrent un (*) D'autres disent de Roland et de Stoufc Digitized by Google
bra ' FRANCE. BRA 31S rôle si important dans nos longues qu'il confia la défense des possessions guerres avec les Anglais. Nous avons qu'il conservait encore dans cette pro- it, à l'article Bandes militaires, vince. que ces troupes étaient ordinairement composées de gens sans aveu et de Le chef des Brabançons que Phi- serfs fugitifs de tous les pays. Le nom lippe-Auguste entretenait à la même de Brabançons, qu'on leur donnait le époque dans son armée s'appelait Ca- plus souvent, semblerait indiquer que doc, et il fallait que ses bandes fussent le plus grand nombre était originaire assez nombreuses, puisque l'historien du Brabant. Quoi qu'il en soit, leur qui nous a transmis ces détails porte à indiscipline était extrême, et quel que la somme, très-élevée pour ce temps, de mille livres par jour la solde qu'il fût le parti qu'elles servissent, elles recevait du roi, pour lui et pour sa troupe (*). commettaient toujours d'affreux rava- ges dans les pays où elles se trou- Pendant la captivité du roi Jean , les vaient; amis ou ennemis, peu leur Brabançons se rassemblèrent pour pil- importait , pourvu qu'elles trouvassent ler, au nombre de seize mille, et se de quoi piller; fléau d'autant plus ter- jetèrent dans le Lyonnais et le Beaujo- lais. Le connétable, Jacques de Bour- rible qu'il semblait devoir se reproduire bon, marcha contre eux avec une indéfiniment. Elles donnaient sans armée. Il les atteignit près de Briguais, cesse naissance à de nouvelles bandes et leur livra bataille; mais ses efforts en poussant au désespoir les habitants ne furent point heureux; il périt dans des campagnes, et en les réduisant à la mêlée, avec son fils, Pierre de Bourbon, et les Brabançons rempor- n'avoir, comme elles , d'autre ressource tèrent une victoire complète. (Voyez bque guerre et le pillage. Brignais (bataille de)). Aussi à peine la guerre extérieure, On pense bien que ce succès ne con- où les Brabançons avaient pu rendre quelques services, offrait-elleune courte tribua pas médiocrement à les encou- trêve, que les princes étaient obligés rager; aussi leurs bandes ne tardèrent* de tourner contre ces brigands toutes elles point à se recruter ailleurs que les forces dont ils pouvaient disposer, parmi les serfs fugitifs et les rotu- et de leur faire une guerre d'extermi- riers (**). Bientôt même, s'il faut s'en nation. Tel fut le but de l'une des pre- rapporter à la chronique de du Gues- mières expéditions de Philippe-Au- clin (***), on y compta des chevaliers en guste; il gagna sur eux, dans le Berri, grand nombre. Voici les vers de cette une grande Dataille, et eu tua, dit-on, chronique, où il est question de ces f)lus de sept mille. Mais la cause oui brigands : es avait produits se renouvela bientôt, et quelques années s'étaient à peine Mais ou noble royaume avoit confusion écoulées, que l'on en comptait déjà un D'une vnnt compagnie et y estoit foison grand nombre dans les armées de ce Gens de maints pays et de mainte nation même prince, et dans celles de Jean , sans Terre, roi d'Angleterre. L'un Anglois, l'autre Kscot, si a voit maint Brelon; Les historiens contemporains nous Ilumiyers * l Normaut y avoient à foison. Par li pays allaient prendre leur mansion ont conservé les noms de quelques Et prcnoient partout les gens .'> raincon. chefs de Brabançons : l'un des plus cé- Vingt cinq capitaines trouver y pouvait on lèbres fut ce Lupicaire, dont la bande Cbevaliers, écuyers y avoient, ce dit on, ou route (rupta) formait la principale force du détachement amené par Jean (*) Nnmerosaque Rupta Cndoci, sans Terre au secours du château d' An- Cm rex quolidie soli pro seque suisque dely, assiégé par Philippe-Auguste. Lorsque le roi d'Angleterre quitta Libras mille dabat. quelque temps après la \"Normandie, ce Guillaume le Breton. lut à ce Lupicaire, et à un autre chef (**) Aucun des noms de chefs que nom de Brabançons, nommé Martin Arcas, avons cités plus haut, Lupicaire, Arcas, Cadoc, ne peut être attribué à un noble. (***) Citée par du Cange au mot Çwth pagnia. Digitized by Google
BBA L'UNIVEIIS. BRA Qui de France exillier avoîetit dévotion. ils avec eux de Germanie? c'est ce Et il n'y demeuroit bœuf, vache, ne mouton , qu'on ignore. Quoi qu'il en soit, il ne |fe pain, na char, ne rin , ne oye, ne rhapoa. Tout pillar, meurtrier. Irtiteur et félon tarda pas à perdre son caractère pri- Eatoient en la route dont je fais mention. mitif; car on ne voit pas que, même Au reste, il est permis de croire avant eux, il eût fait, avec la ceinture que de l'excès même du mal naquit un et le baudrier , les éperons et le poi- commencement de guérison, et que les gnard partie des honneurs auxquels , Brabançons perdirent, au contact des un homme de noble race , ou élevé eu nobles et des chevaliers gui se mêlèrent dignité, avait droit , en raison de sa à eux, un peu de cette férocité qui les naissance ou de ses fonctions, et dont rendait si redoutables auparavant. Ces la privation était un châtiment. Mai- nouveaux chefs, qui, à l'expérience du gre, ou peut-être à cause de cela, les métier des armes, joignaient le pres- Français qui aimaient à se parer de , tige de là naissance, si puissant à cette bracelets, continuèrent à le faire, et époque, établi ent d'ailleurs parmi eux tous en eurent la liberté. Dès le temps une sorte ne discipline; aussi leur de Dagobert, saint Éloi eu fabriquait voyons-nous , dès cette époque perdre de très-riches pour ce prince et les , insensiblement les dénominations ter- seigneurs de sa cour ; et le goût de cet ornement ne faisant que croître ribles de Brabançons, Routiers, Cot- teraux, pour prendre les noms moins avec le temps depuis les classes les , redoutés de grandes compagnies, de ban- plus élevées jusqu'aux plus modestes, des militaires et d'aventuriers. (Voyez tout le monde se plut a en charger ses bras. En tête d'un des plus beaux ma- ces mots.) Bbabant, grenadier à pied qui an- nuscrits français, antérieur à 869, et , connu sous lé nom de petite Bible de térieurement avait été canonnier, ren- contra , pendant la bataille de Maren- Chartes le Chauve, on voit ce roi asr go, une pièce abandonnée et renversée, sis sur un trône, la couronne en tête, parvint seul à la relever, la chargea et et tenant le sceptre de la main droite, s'en servit pour faire feu sur l'ennemi le poignet entouré d'un bracelet en or. —pendant près d'une demi-heure. Un sceau d'Alain Fergeut , duc de Bbacelet. Cet ornement du Bretagne, mort en 1120, le représente bras, dont l'origine se perd dans la à cheval , tenant les rênes de la main nuit des temps les plus reculés , fut gauche, de la droite agitant une épée, connu des nations barbares, aussi bien et les deux bras ornés chacun d'un que des Grecs et des Romains, et est bracelet. Un autre sceau que l'on , arrivé, à travers les siècles, de géné- croit être celui de Geoffroy de Dinanj ration en génération jusqu'à nous. mort aussi en 1120, offre ce seigneur , également à cheval , le bouclier au Au rapport de Strabon et de Polybe, les Gaulois portaient des bracelets en- bras gauche , la lance en arrêt , et le poignet droit, le seul que l'on puisse richis de pierreries , tantôt au-dessus du coude , et tantôt au poignet. Sui- voir, orné d'un bracelet. vant un ancien commentaire manus- Plusieurs écrivains, qui se sont co- crit de la Bible, cité par du Cange, les piés les uns les autres, ont répété que bracelets étaient une décoration hono- c'est sous Charles VII que les fem- mes ont commencé en France à se pa- rifiaue, que, chez les peuples du Nord, les nommes seuls avaient le droit de rer de bracelets. C'est une erreur de porter, et qui n'était accordée qu'à la peu d'importance sans doute , mais qui n'en est pas moins une. En voici bravoure ou au grade militaire. Aussi, ceux qui l'avaient obtenue la prenaient- la preuve. Blanche, fille de Louis IX, ils avec fierté pour garant de leurs née en 1210, morte à trois ans, et serments, et juraient-ils parleur brace- inhumée dans l'abbaye de lloyaumont, let comme ils juraient par leurs armes. fut, par un de ces anachronismes si Les Francs adoptèrent-ils cet orne- fréquents au moyen âge , représentée en gravure sur ie tombeau de cuivre ment des Gaulois, ou l'apportèrent- Digitized by Google
BBA FRANCE. qui la renfermait , avec In taille , la seurs à cheval qui venait de perdre , figure d'une femme de vingt ans , et son colonel. C'est à ce brave offi- u ii bracelet au bras droit. Il est d'au- cier que l'on doit la conservation de la Malmaison qu'il défendit contre les tant plus impossible de se tromper entreprises des bandes ennemies, à l'époque où elles marchaient sur Paris, sur cette dernière circonstance que , Il passa la Loire avec la garde impé- la robe dont la princesse est vêtue riale; et, après le licenciement de 1 ar- n'ayant point de manches , laisse le mée, il fut mis, comme tant d'autres braves, en non activité. En 1829 bras de celle-ci entièrement nu. M. Brack fut chargé par la duchesse Jeanne de Lisle , femme de Villiers, de Leuchtenberg d'accompagner au Brésil la princesse Amélie, sa fille, qui chevalier , morte en 1276 , était re- allait devenir l'épouse de l'empereur don Pedro. Rentré au service en 1830, présentée sur un tombeau, à l'abbaye il fut nommé successivement colonel du Val , vêtue d'une robe à manches, du 4 e régiment de hussards et maré- très-grandes et très-larges, ouvertes chal de camp. Il comnnnde aujourd'hui l'école de cavalerie de Saumur. pour laisser passer les bras , ornés Bràconnot (Henri), chimiste dis- chacun d'un bracelet au poignet. tingué et correspondant de l'Institut, Si les femmes ont été les dernières est né, le 29 mai 1781, à Commercy, département de la Meuse. Élève de à se parer de cet ornement, elles sont MiM. Ilerman et Eherman, anciens aussi les dernières qui l'aient con- professeurs de l'école ceutralede Stras- bourg, M. Braconnot, après avoir servé , car depuis longtemps les hom- terminé ses études médicales à Paris, mes ne le portent plus. Les femmes vint s'établir, en 1807, à Nancy, où il remolaça M. Villemet , en qualité de elles-mêmes le prennent ou le quit- professeur d'histoire naturelle et de tent , suivant les inspirations de ce directeur du jardin des plantes. On lui doit un grand nombre de recherches caprice d'un moment que l'on appelle chimiques du plus haut intérêt, et la mode. Quand les bracelets sont en même quelques découvertes. Ses tra- faveur, on les fait en or, en velours, vaux ont beaucoup contribué à ame- en tissu de soie ou de cheveux; on ner l'analyse végétale au point de per- fection qu'elle a atteint de nos jours. les enrichit de perles, de pierres pré- Il a composé de nombreux mémoires, dont plusieurs font connaître desacides cieuses, de camées, et de tout ce que nouveaux, auxquels l'auteur donne les noms d'acide fungique, bolêfique, l'imagination et le goût des fabricants nancéique, eltagique absynthique croient le plus propre à leur donner , de l'élégance et du prix. En général et pextique. Il a également écrit un une paire de bracelets ligure avec le mémoire sur une substance nouvelle, peigne ou le diadème, les pendants d'o- qu'il désigne sous le nom de cya- reilles, le collier, les bagues et la bou- nourine. cle de ceinture, dans l'écrin d'une Bhacq (Marie-Joseph), licencié en femme du monde, et complète cet en- droit et en théologie, né à Valencien- semble que l'on nomme une parure nes en 1743, quitta sa cure pour venir siéger à l'Assemblée constituante , où (vovez ce mot). l'avait appelé le suffrage des électeurs. Il dut à la droiture de son caractère Brack (Fortuné), né à Paris en et à son désintéressement d'être choi- 1789 , fit dans l'arme de la cavalerie si, en 1789, par la chambre du clergé, une grande partie des dernières cam- pagnes de l'empire. Sous-lieutenant au septième de hussards, en 1807, il fut attaché, en 1809, au général Ed. Colbert en qualité d'aide de camp, et re<;ut la décoration de la Légion d hon- neur après la bataille de Wagram. En 1813, il entra dans les lanciers rou- ges de la vieille gardecomme chef d'es- cadron. En 1814 et 1816 , il signala sa bravoure en Belgique. A Waterloo, il eut deux chevaux tués sous lui , et le général Domon lui conlia le com- mandement du 9° régiment des chas-
316 BRA L'UNIVERS. BRA pour l'un des commissaires qui devaient de pratiquer un chemin couvert qui se concerter avec le roi sur les moyens devait communiquer dans la brèche ; cet ouvrage , de la plus haute impor- d'arrêter la progression effrayante du tance, fut terminé au jour par l'intré- prix des grains. Le 19 juin de la même année, il vota pour que les pouvoirs pidité du commandant Bragairat, qui lussent vérifiés en commun , et depuis soutint une pluie de mitraille et un ieu lors il fit continuellement partie de croisé de mousqueterie pendant toute cette majorité qui se voua à la cause la nuit , sut vaincre tous les obstacles, du peuple et aux succès de la liberté. et décida la reddition de la place. Il demeura inébranlable dans sa fidé- Bbagelongne ( Christophe - Ber- lité aux principes religieux,nu'il croyait nard de) , membre de l'Académie des conciliantes avec l'amour de la patrie sciences, né à Paris en 1688, cul- et avec l'obéissance aux nouvelles lois; tiva avec succès les belles-lettres , la aussi ne fit-il aucune difficulté pour philosophie et les mathématiques. prêter le serment exigé des ministres Tout jeune et encore sur les bancs des autels. Pour mieux montrer qu'en du collège , il recherchait avec avi- agissant ainsi il était guidé par des dité la société de Malebranche qui sentiments de vrai patriotisme et non avait conçu pour lui une tendre estime. pas par une arrière - pensée d'ambi- Il passait tous les jours de congé dans tion, il refusa l'épiscopat, comme il le cabinet de Malebranche , et ce der- avait refusé quelques années aupara- nier ne dédaignait pas d'avoir avec lui vant une cure de dix-huit mille francs des entretiens métaphysiques. Habile de revenu , qui lui avait été offerte géomètre, il était, en outre, bon hellé- par le garde des sceaux Miroménil. niste, entendait bien l'hébreu, et avait Pourquoi la révolution n'a-t-elle pas pour l'histoire une prédilection mar- trouvé un plus grand nombre de pa- quée. Ses qualités et son esprit le fai- reils prêtres ! Après la dissolution de saient rechercher dans le grand monde. l'Assemblée constituante, il alla re- Il mourut le 20 février 1744, avant rendre ses fonctions pastorales à Ri- d'avoir pu finir une histoire des em- E pereurs romains , à laquelle il avait ecourt, près de Cambrai , jusqu'à l'é- consacré ses veilles. poque où l'on ferma les églises ; alors la municipalité de Cambrai lui donna Bbagny, terre et seigneurie de un nouveau gage de son estime, en le Bourgogne , à deux myriamètres sud- nommant directeur des monuments est de INuyts. des arts et membre du jury des écoles Braie,\" bracca, nom d'une partie primaires et centrales. Dès que la tem- de l'habillement des anciens Gau- pête révolutionnaire fut apaisée, les lois, dont le lecteur pourra se faire habitants de Ribecourt l'appelèrent une idée à la vue de la planche 42. aux fonctions de juge de paix; mais, Les habitants de l'Helvétie et ceux en 1804, au moment où il venait d'être de la Bretagne qui ont été moins su- , réélu à cette magistrature de concilia- jets que les autres Gaulois aux inva- tion , il mourut a l'âge de cinquante- sions des peuples étrangers, et par huit ans, universellement pleuré, et conséquent aux changements qui ont laissant la réputation d'un citoyen ver- désolé si souvent les Gaules, n'ont tueux et d'un bon pasteur. pas encore quitté l'usage des braies. Bragaibat (Jean - Henri) , lieute- Les Gaulois conservèrent ce vête- nant-colonel d'infanterie , né à Paris ment , même après la conquête des , Francs ; Charlemagne qui n'avait ja- en 1772, était entré au service comme , sergent, en 1792, et gagna tous ses gra- mais quitté l'habillement particulier à des sur les champs de bataille. Ce brave cette nation, ayant un jour rencon- officier, pendant le siège d'Astorga, tré une troupe de Francs vêtus de fut chargé, dans la nuit du 21 au 22 la bracca , ne put s'empêcher de s'é- avril 1810, avec mille hommes d'élite crier : Voilà nos hommes libres qui du vingt-huitième régiment de ligne prennent les habits du peuple qu'Us Digitized by Google
BRA FRANCK. BRA S17 ont vaincu. Et non content de cette suivies de ces festins traditionnels réprimande, il défendit expressément parmi la race teutonique, où des san- aux Francs de prendre l'habit gaulois. gliers et des daims entiers étaient ser- vis tout embrochés, et où des tonneaux Braine- sur -Vesle , petite ville, défoncés occupaient les quatre coins avec titre de comté, dans l'ancien de la salle (*). » S i sonnais , à dix kilomètres sud-est Pépin tint à Braine une diète en 754. Hugues le Grand y construisit, de Soissons , aujourd'hui chef-lieu de en 931 , un château fort, auquel le canton du département de l'Aisne. comte de Dreux ajouta , au commen- « C'était, au sixième siècle, une de ces cement du treizième siècle, une cita- immenses fermes où les rois des Francs delle, dont les ruines subsistent en- core. Cette ville, dont la population tenaient leur cour, et qu'ils préfé- est aujourd'hui de treize cent cin- quante-deux habitants, possédait, raient aux plus belles villes de la Gaule. avant la révolution , une abbaye de Prémontrés, fondée en 1130, sous le L'habitation royale n'avait rien de l'aspect militaire des châteaux du nom de Saint-Yves. Braine (Jean, comte de), trouvère moyen âge, c'était un vaste bâtiment du treizième siècle, était le rival en entouré de portiques d'architecture ro- poésie d'Andefroy le Bâtard, que le maine, quelquefois construit en bois romancero de M. Paulin Paris a mieux poli avec soin , et orné de sculptures fait apprécier, et du sire de Coucy, qui ne manquaient pas d'élégance. Au- dont les chansons ont été publiées en tour du principal corps de logis se trouvaient disposés par ordre les loge- 1830. De Braine était fils de Robert II ments des officiers ou palais, soit bar- bares, soit Romains d'origine, et ceux comte de Dreux. Il- est probable qu'il des chefs de bande qui , selon la cou- est l'auteur de la vingt-septième chan- tume germanique , s'étaient mis avec son placée dans le recueil des poésies leurs guerriers dans la truste du roi, de Thibaut, comte de Champagne; c'est-à-dire, sous un engagement spé- cependant quelques doutes subsistent cial de vasselage et de fidélité. D'au- encore à cet égard. Il n'en est pas de tres maisons de moindre apparence étaient occupées par un grand nombre même pour la chanson qui commence de familles qui exerçaient , hommes et par ces vers : femmes, toutes sortes de métiers , de- IVniis d'ainort, dolens et correcié puis l'orfèvrerie et la fabrique des ar- mes, jusqu'à ('état de tisserand et de M'eStuet chanter, quand madame m'en prie. corroyeur, depuis la broderie en soie et en or, jusqu'à la plus grossière pré- Celle-là est évidemment son œuvre; paration de la soie , de la laine et du malheureusement l'évéque de la Rava- lière, à qui nous devons la connais- lin. sance de cette chanson, a négligé d'en rapporter la fin. « Braine fut le séjour favori de Chlother, le dernier des fils de Chlod- Bralle (François-Jean), ancien in- génieur en chef du corps royal des ponts wig, même après que la mort de ses et chaussées , né à Paris le 1 1 janvier trois frères lui eut donné la royauté 1750, s'est particulièrement distingué dans toute l'étendue de la Gaule. dans la mécanique et l'hydrauliaue. C'était là qu'il faisait garder, au fond Entre autres travaux remarquables, d'un appartement secret, les grands on lui doit les machines hydrauliques coffres à triple serrure qui conte- de rétablissement des voitures publi- naient ses richesses en or monnayé, ques (faubourg Saint-Denis) ; celles de en vases et bijoux précieux ; là aussi l'hôpital de la Salpêtrière; celle que des qu'il accomplissait les principaux actes chameaux font mouvoir au Jardin des ae sa puissance royale. Il y convo- quait en synode les évêques des vil- (*) Aug. Thierry, Récits des temps mêro- Iestgauloises, recevait les ambassadeurs vingiens, t. I, p.*3c5 et suiv. des rois étrangers, et présidait les grandes assemblées de la nation franke, Digitized by Google
U8 BRA L'TO T.RS. BRA plantes: rétablissement des pompes érigée en duché, sou» le nom de Vil- sur bateau des bains Vigier, et la dis- —lars, en 1627. Brancas (famille de). tribution des eaux du canal de l'Ourcq Cette fa- à la fontaine des Innocents, qui , jus- mille est originaire de Naples, où elle qu'alors, était restée à sec. C'est d'a- s'appelait Brancaccio, et où elle sub- près ses dessins, et sous sa direction, siste encore. Basile de Brancas fut le premier de son nom qui s'établit qu'ont été faites la plupart des nou- velles fontaines dans Paris. Il a aussi en France, sous le règne de Char- trouvé le moyen de préserver la ville de Nemours d'une grande partie des les VII. Il avait vivement soutenu les intérêts de la maison d'Anjou; et, inondations qui l'affligeaient, au moin- lorsque cette malheureuse maison fut dre débordement de la rivière de Loin. obligée de quitter l'Italie, il la sui- Le Couvoir artificiel, au moyen du- vit en Provence , où ses services furent quel on peut faire éclore des milliers récompensés par le don de plusieurs d'oeufs en toute saison , est une de fiefs considérables , tels que la baron- ses -plus ingénieuses découvertes. En- nie d'Oyse, le marquisat de Villars et fin, ce fut lui qui rédigea le premier le comte de Lauraguais. projet du Conservatoire des arts et Les Brancas français se divisèrent métiers. en deux branches vers le milieu du Brancard. Avant l'invention de seizième siècle. L'aînée prenait alter- ces voitures moelleuses et rapides qui nativement les noms de Forcalquier- transportent si commodément un Brancas et de Céreste, avec le titre de homme opulent d'un lieu dans un au- duc et de grand d'Espagne; à la ca- tre; avant même celle de ces coches dette appartenaient les noms de Lau- pesants en usage du temps de Henri IV, raguais et de Villars. les nobles qui n'avaient que peu de Les membres les plus distingués dis , chemin à faire, et ne voulaient pas, cette famille furent : comme nos premiers rois, s'étendre André , connu sous le nom d'amiral de Villars, qui se jeta dans le parti de sur une botte de paille dans un char à bœufs, se faisaient porter sur un bran- la ligue et des Espagnols, et songea » suivant le président Renault, à se faire card , ou, si l'on veut, une civière; et ce singulier privilège leur apparte- de la Normandie une seigneurie indé- nait exclusivement. En 1446, Perrette f>endante. Il se maintint dans Rouen, Bureau , femme de Jean Legras, s'étant ongtemps après l'abjuration de Hen- vu contester son titre de gentil- ri IV, et ne se soumit, comme tous les femme, demanda et obtint de le prou- grands chefs catholiques, qu'en faisant ver par enquête. Il résulta de cette in- ses conditions. Sully, qui mit tout ea formation que, lors de son mariage, oeuvre pour reconquérir au parti de Perrette Bureau avait été portée à Henri IV un officier aussi brave que l'église sur un brancard , avec un fagot l'amiral regardait ce succès comme , d'épines et de genièvre, ainsi que , dès un de ses plus glorieux services. « L'a- les temps les plus reculés , on était en usage de le faire pour les genti Ishommes « miral.de Villars, dit-il dans ses Mé- et les femmes d'extraction noble , à «« moires , étoit la droiture et la bra- l'exclusion des roturiers qui n'étaient , « voure même ; mais ses premiers « mouvemens étoient d'une violence portés ni le jour de leurs noces, ni le « extrême. » André fut pris au siège lendemain, sur un brancard, avec le de Doullens par les Espagnols, qui le fagot susdit d'épines et de genièvre. Ce massacrèrent de sang-froid pour se fait avant été démontré, la défen- venger de sa défection. deresse fut déclarée noble , et mainte- George de Brancas, son frère puîné, nue dans les privilèges qu'on lui con- qui lui survécut, obtint, en 1626, le testait. brevet d'érection du marquisat de Vil- Br anc a s , baronnie en Provence , à lars eu duché-pairie. Il ne faut paS trente-deux kilomètres nord d'Aix, confondre ce duché avec le duché de Digitized by Google
bua FRANCE, hua SIO Villa rs, érigé en faveur du vainqueur Sa position était d'autant plus inté- de Denain. Les lettres patentes, qui ressante, que, toute jeune, elle n'avait datent seulement de juillet 1052, té- songé à faire usage de ses dispositions moignent des services que George dé naturelles que pour soutenir sa fa- Brancas rendit à Louis XIII, parti- mille. Son père était un officier de ca- culièrement en l'année 1625 , où il valerie , que la révolte des nègres de Saint-Domingue avait tout a coup équipa à ses dépens vingt-cinq vais- privé de ressources. Créole comme seaux de guerre. madame Malibran, elle avait quelque Louis de Braiicas, marquis de (lé- reste , de la branche aînée , servit ho- chose de la sensibilité poétique de cette norablement sur terre et sur mer, sous admirable actrice. Après avoir fait pen- Louis XIV et Louis X>\\ et fut em- dant plus de v ingt ans les délices du fmblic, madame Branchu abandonna ployé dans plusieurs ambassades où il e théâtre le 27 février 1826 ; elle avait se distingua. Maréchal de France en créé le rôle de Statira dans Olympie; 1740, il mourut en 1750, à l'âge de soixante et dix-neuf ans. c'est par ce rôle qu'elle termina sa car- La branche aînée s'est éteinte en rière dramatique. 1802, dans la personne d'un duc de Brancion , terre et seigneurie de Bourgogne , à deux kilomètres ouest Céreste; l'autre branche subsiste en- core. Louis Léon y duc de Brancas-Lau- de Tournus. raguais, pair de France, auteur de Brancus. Après avoir traversé le plusieurs ouvrages en vers et en prose, Rhône à quatre journées de la mer, mourut en 1824; il a eu pour succes- Annibal se dirigea vers le cours su- seur dans la pairie son neveu , le comte périeur de ce fleuve, et arriva, au bout et actuellement duc de ce nom. de quatre journées de marche, dans un Brânchu ( Rose-TïmoléoneCaro- canton fertile et bien peuplé que les , line-Lavit), cantatrice célèbre, née à habitants nommaient YIle ( insu la), Saint-Domingue le 2 novembre 1782, parce qu'il est fermé de tous côtés par débuta en 1801 sur la scène du grand l'Isère , qui s'y jette dans le Rhône parce fleuve lui-même, et par les pre- opéra. Elle était nièce du dernier gou- verneur du cap de Bonne-Espérance mières chaînes des Alpes qui s'étendent et filleule du maréchal de Brissac. Sa d'un fleuve à l'autre. Deux frères, en- conduite lui mérita l'estime générale; fants du dernier chef, se disputaient son talent et son affabilité la firent ai- la souveraineté de ce canton. L'aîné, mer de mademoiselle Maillard, qu'elle Brancus , avait été détrôné par son remplaça ; de madame Dugazon qui, la frère qui s'était fait un appui dé première, avait deviné son avenir; de , toute la jeunesse du pays. Les deux Garât qui voulut être son maître de partis choisirent Annibal pour arbitre , de leur différend; il prononça en fa- chant; de Méhul et de Sarreto, qui la présentèrent vainement au théâtre Fa- veur de Brancus, qui lui témoigna sa vnrt ; d'Hoffman qui ne voulait pas reconnaissance en lui fournissant des , qu'une autre jouât sa Phèdre; de vivres, et tout ce quittait nécessaire Grétry, qui jusqu'au dernier moment à son armée pour le passage des Al- la nomma sa fille. Talma avait aussi pes (*). beaucoup d'affection pour elle : il goû- Bbanuo, bourg de la Corse , à dix tait tellement son jeu qu'il fallut un kilomètres de Bastia. C'était autrefois , ordre du ministre de l'intérieur pour un fief appartenant, ainsi que ceux de l'empêcher de l'enlever à l'Opéra et Nonza et de Canari , à la famille de de l'introduire au Théâtre-Français. Gentillj laquelle y possédait un châ- % Enfin elle était recherchée de Joséphi- teau fort, dont les ruines subsistent ne, dont elle formait souvent la seule encore. La population de Brando est compagnie , et Napoléon lui • même (*) Voyez Amédée Thierry» Histoire des approuvait cette intimité. Peu d'actri- Gaulois, I, I, p, 275. ces ont joui d'une aussi grande faveur.
320 bka L'UT VERS. BRA de onze cent quatre-vingt-neuf habi- qui s'y rendaient en foule ce jour-là. tants. On promenait par la ville, au son Brandons. On trouve souvent d'an- des instruments , de jeunes filles et de ciens actes datés du premier jour, du jeunes garçons habillés en personnages second , etc., avant le dimanche des mythologiques ou en costumes de di- Brandons , ou simplement avant les verses nations. Cette fête a été sup- Brandons. On appelait ainsi le premier —primée vers l'an 1700. dimanche du carême, parce que, ce Branle-ras. Le hamac s'appe- lait anciennement branle , de l'italien jour-là, on était dans l'usage d'allumer branla. Cette dénomination ne s'est sur les places publiques ou dans les plus conservée que dans le comman- dement Branle-bas! qui équivaut ainsi campagnes, de grands feux autour des- à : Détendez Jes hamacs. quels la jeunesse se rassemblait pour Le branle-bas de combat est l'im- danser. Malgré des nombreuses ordon- posante et solennelle opération qui consiste à prendre, sur les navires de nances des rois et malgré les efforts guerre, les dispositions nécessaires des évêques , cette coutume se con- pour le combat. serva longtemps dans une foule de Brannovii ou Brannovices, peu- localités. Aujourd'hui même elle sub- ple de la première Lyonnaise, fai- saient partie des Kduens; Charilocus siste encore dans quelques pays, (peut-être Semur en Aunois) était leur entre autres dans le département des chef-lieu. Ardennes, où son cérémonial n'a Brantes, baronnie dans le comtat rien perdu de son ancienne solennité. Venaissin , à trente - huit kilomètres Bbange, terre et seigneurie de nord-est d'Avignon, érigée en marqui- Bourgogne , à deux myriamètres sud- sat en 1674. est de Châlons, érigée en marquisat Brantôme , ancienne ville du Pé- en 1662. rigord, aujourd'hui chef-lieu de can- Branle , sorte de danse autrefois ton du département de la Dordogne, à fort à la mode, où plusieurs personnes deux myriamètres de Périgueux. Cette ville dut longtemps sa prospérité à son dansaient en rond , en se tenant par abbaye de bénédictins, fondée, dit-on, la main, et en se donnant , suivant par Louis le Débonnaire -, elle doit Furetière, « un branle continuel et toute sa célébrité a l'un des abbés commendataires de cette abbaye concerté avec des pas convenables, Pierre de Bourdeilles auquel elle —selon la différence des airs qu'on , iouoit alors. » On dansait d'abord donna son nom, et qui, sur la fin de le branle simple, puis le branle gai, ses jours, y composa une grande par- tie de ses ouvrages. (Voyez Particle sui- ainsi appelé, parce qu'on avait tou- vant.) Brantôme compte aujourd'hui jours un pied en l'air , et l'on termi- 2,722 habitants. —nait le bal par le branle de sortie. Brantôme (Pierre de Bourdeilles, On distinguait un très-grand nombre abbé commendataire de) naquit en Périgord vers 1527. Pendant la pre- d'espèces de branles, parmi lesquelles mière partie de sa vie, Brantôme ut la guerre avec la bravoure d'un noble sei- nous citerons : les branles de Bour- gneur et l'esprit aventurier d'un Gas- con. Après avoir servi sous François gogne , de Hainaut d'Avignon , d'É- de Guise, il s'en alla en Espagne, puis , accompagna le roi de Portugal, Sébas- tien, dans une expédition en Barbarie, cosse, etc.; le branle des lavandières, où il se distingua par des actions d'é- clat qui lui valurent l'ordre de Portu- où l'on frappait des mains ; celui des sabots ou des chevaux, où l'on battait du pied ; celui de la torche , où le danseur tenait un chandelier ou un flambeau ; puis les branles gesticulés; et enfin les branles à mener, où cha- cun menait le branle à son tour , et se mettait ensuite à la queue. Le branle de Saint-Elme était le nom d'une fête populaire autrefois célébrée à Marseille, la veille de saint Lazare, pour divertir les étrangers Digitized by Google
JBRA FRANCE. bra 321 Apal. son retour en France, il parut grades. Une l'a jamais été en valeur a la cour avec avantage, et aevint et en mérite : ces gasconnades ne gentilhomme ordinaire de la chambre trompent personne. Mais si vous vou- de Charles IX, et chambellan du duc lez connaître le singulier mélange de licence, de foi religieuse,d'inquiétude, d'Alençon. Le roi Charles IX le prit de bonhomie, de cruauté, de finesse, en grande affection , et lui donna une qui compose les mœurs de cette épo- pension, outre la charge dont nous venons de parler. Sous Henri III, il que , lisez cet ingénu et inépuisable vit décliner son crédit, et le méconten- conteur, suivez-le dans les armées, tement qu'il en éprouva est sans doute dans les conseils, dans les antichambres le motif qui le décida à passer le reste et dans les alcôves, où il ramasse une de ses jours dans la retraite. Il alla se si abondante provision de prouesses fixer à Brantôme , où il occupa son héroïques, de coups d'épée, d'intri- loisir à rassembler ses souvenirs, et à écrire pour la postérité ce qu'il avait gues et de scandales. On a appelé Bran- vu aux armées et à la cour dans ce tôme le valet de chambre de l'histoire, siècle agité où» il y avait à voir tant de choses. Il mourut en 1614. L'inté- à cause des détails minutieux et intimes rêt historique de ce qu'il raconte, et qu'il prodigue dans ses confidences ; la naïveté qu'il met toujours dans son mais ces détails sont précieux : ils ré- récit, jointe à une finesse gracieuse et pandent sur beaucoup de faits de vives à une imagination vive , ont placé ses lumières ; ils nous initient à tous ces écrits au premier rang parmi les mo- usages et à toutes ces passions oubliées numents littéraires du seizième siècle. et nous font vivre dans l'époque , en quelque sorte. Cette habitude cons- Comme historien , Brantôme a moins tante et involontaire de peindre par les détails, cette ignorance de l'art de d'exactitude que de vérité. Courtisan résumer, cette absence complète de et Gascon, il lui en coûte peu d'altérer vues générales et profondes, ce cy- les faits pour flatter ou se faire valoir : nisme sans bornes, ont permis de rap- frivole à l'excès , il n'a pas non plus procher Brantôme de Suétone; mais ce coupd'œil attentif et sûr qu'on doit le premier joint à l'effronterie de ses exiger de l'historien. Mais témoin récits licencieux une ingénuité que n'a naïf, sinon impartial des événements, jamais le second ; mais Brantôme, sans être plus attentif que l'historien des fidèle écho de toutes les idées et de tous Césars à la moralité des actions, est les sentiments qui s'agitent autour de doué d'une sensibilité plus vive. L'c- lui , il nous révèle bien mieux que tonnement à la vue de grandes ca- beaucoup de narrateurs scrupuleux le tastrophes, la pitié pour de touchan- caractère et la physionomie de son tes infortunes, l'admiration pour des époque. Avec son indifférence en fait traits d'héroïsme guerrier, ou pour de de morale , son goût pour le plaisir, stoïques vertus se déployant au milieu son cynisme candide et malin, son es- des (actions civiles, ces sentiments s'é- prit batailleur et aventureux , sa cré- lèvent dans l'âme du frivole conteur, dulité superstieuse, il est une exacte et et communiquent à ses paroles si sim- vivante image du siècle dont il s'est ples une émotion qui passe jusqu'à fait l'historien. Laissez-le décorer Ca- nous. En racontant le supplicede Marie therine de Médicis du nom d'honnête Stuart, Brantôme, sans étude, sans femme, la déclarer plus belle que l'au- art, sans faire presque aucune ré- flexion, est plus pathétique que Ro- rore, et faire remonter la famille de bertson. Un célèbre critique, compa- cette princesse jusqu'au Gaulois Me- rant les deux morceaux, a fait ressortir dicus, contemporain de Brennus. Lais- tout l'avantage que donne au chroni- sez - le dans son testament compter queur une émotion vraie. Quand il Charlemagne au nombre de ses propres nous fait assister aux derniers mo- ments de Bayard, sous le flegme ap- aïeux, et avertir ses futurs descen- dants que s'il a été surpassé par d'au- CL., etc.) 21 tres à la cour en bienfaits, états et T. m. 21* Livraison (Dict. en< Digitized by Google
322 L'UNIVERS. BRA parent de ses expressions, on sent un « son vivant, chevalier, seigneur et regret profond de cette mort doulou- « baron de Richemont, extrait du côté reuse pour la France, et une vénéra- « du père de la très-noble antique race tion passionnée pour la valeur et la « de Bourdeilles, renommée de l'em- dévotion du chevalier sans peur et sans reproche. Et quand il rencôntre au « pereur Charlemagne , comme les milieu ae l'agitation des partis, au mi- « histoires anciennes et vieux romans lieu de toutes ces passions turbulentes et sans frein, la figure calme et im- «français, italiens, espagnols, titres passible du sage l'Hôpital, voyez quel « vieux et antiques de la maison, le té- accent de respect et d'admiration dans « moignent de père en fils jusqu'à <« jourd'hui ; et du côté de la mère il les naïves paroles de cet homme si lé- * fut sorti de cette grande et illustre « race, issue de Vivonne et de Breta- ger : « C'étoit , » dit-il , en parlant de « ene; il n'a dégénéré, grâce à Dieu, Fincomparable magistrat, « c'étoit un « autre censeur Caton celuy-là, et qui « de ses prédécesseurs. Il fut homme « savoit très-bien censurer et corriger « de bien , d'honneur et de valeur « le monde corrompu. Il en avoit du « tout l'apparence avec sa grande barbe « comme eux, aventurier en plusieurs « blanche, son visage pasle, sa façon « guerres et voyages étrangers et ha- « grave, qu'on eût dit à le voir que « zardeux. Il fit son premier anpren- « c'étoit un vrai portrait de saint Hie- « tissage d'armes sous ce grand\" capi- « rosme. » Cette phrase offre d'ail- « taine, monsieur François de Guise, leurs un échantillon remarquable de ce « et pour tel apprentissage, il ne dé- pittoresque d'expressions qui donne « sire autre gloire et los : donc cela tant de charme a la lecture de Bran- « seul suffit. Il apprit très-bien par lui tôme. « de bonnes leçons, qu'il pratiqua avec « beaucoup de réputation pour le ser- Les principaux ouvrages de cet « vice des rois ses maîtres. Il eut sous auteur sont, outre ses mémoires, les « eux charge de deux compagnies de « gens de pied. Il fut, en son vivant, Fies des hommes illustres et grands « chevalier de l'ordre du roi de France, » et de plus chevalier de l'ordre de capitaines français, les Fies des « Portugal, qu'il alla quérir et recevoir grands capitaines étrangers, les P ies « là lui-même, du roi don Sébastien des dames illustres, celtes des dames « qui l'en honora au retour de la con- « quête de la ville de Bélis, en Barba- galantes. On a encore de lui des anec- « rie, où ce grand roi d'Espagnë, don dotes touchant les duels, un commen- « Philippe, avoit envoyé une armée de cement de traduction de la Pharsale, « cent galères et douze mille hommes et deux ouvrages d'un genre singu- « de pied. Il fut après gentilhomme lier, dont l'un a pour titre : Rodo- « ordinaire de la chambre des deux montade et jurements des Espagnols, « rois Charles IX et Ilenrv III, et et l'autre : Dialogue entre le tombeau « chambellan de monsieur d Alençon, de madame d'Aubeterre et l'auteur. « et outre fut pensionnaire de aeux La première édition des œuvres de « mille livres par an dudit roi Charles, « dont en fut très-bien payé tant qu'il Brantôme fut publiée à Leyde, Sam- « vécut, car il l'aimoit fort, et l'eût bix (Elzevir), 1666-67, 10 vol. in-12. « fort avancé s'il eût vécu plus que La plus complète est celle de la Haye « ledit Henry. Bien qu'il les eût tous (Rouen), 1740-41, 15 vol. in-12. Bran- « les deux tfès-bien servis, l'humeur tôme était mort à Brantôme, le 5 juil- « du premier s'adonna plus à lui faire let 1614. Son épitaphe, qu'il avait « du bien et des grâces plus que l'au- composée lui-même, est un curieux « tre. Aussi la fortune ainsi le vouloit. échantillon de son style et une peinture « Plusieurs de ses compagnons, non fidèle de son caractère. Nous croyons « égaux à lui, le surpassèrent en bien- devoir la reproduire ici : « Passant, si « faits, états et grades, mais non ja- « par cas, ta curiosité s'étend de sa- it voir qui gît sous cette tombe, c'est • le corps de Pierre de Bourdeilles, en y GoogI
bba FRANCE. FRA 8ÎS « mais en valeur et en mérite. Adieu, l'article Bàryb? Car enfin, quel est le « passant, retire-toi, je ne t'en puis but de l'art? Est-ce l'imitation pure « dire plus, sinon que tir laisses jouir de la nature? Non certes. Et ici, pour compléter ce que nous avons déjà dit « de repos celui qui en son vivant n'en sur cette question, nous croyons de voir citer un passage de Hegel (*). « eut ni d'aise, ni déplaisir, ni de con- « Si l'art avait pour but l'imitation de la nature, l'homme ferait une seconde « tentement. Dieu soit loué pourtant fois, autant que ses moyens le lui « du tout et de sa sainte grâce. » permettent, ce qui existe déjà dans la nature. Or, on peut dire d'abord que Brabd ( G. Prosper ) , ingénieur cette répétition est inutile, puisque ce qui nous est offert en spectacle dans de l'école des mines de Paris, a publié un tableau ou sur la scène, nous pou- vons tout aussi bien le voir dans nos des écrits estimés sur la minéralogie. jardins ou dans nos maisons; et non- seulement c'est un travail superflu On lui doit une partie de la collection mais un jeu qui accuse à la fois l'or- minéralogique du Muséum d'histoire gueil de l'homme et la vanité de ses efforts. L'art est limité dans ses moyens naturelle. de représentation; il ne produit' que des illusions imparfaites, dont un seul Brascassat ( J. ), peintre de pay- sage et d'animaux , né à Bordeaux le Asens est dupe. la place du réel , du 30 août 1805, élève de Richard, rem- vivant, il met le mensonge hypocrite porta en 1825 le second grand prix de la réalité et de la vie. C est dans ce sens que le mahométisme ne souffre de paysage historique sur le sujet de la pas les images. Un Turc, à qui Bruce Chasse de Méléagre; et de Rome, où présentait un poisson peint, après un Il était allé terminer ses études, il envoya moment de surprise , lui fit cette question : « Si ce poisson , au dernier à l'exposition, en 1827, Mercure et Ar- jour, se lève contre toi et t'accuse en ces termes : Tu m'as donné un corps, gus paysage historique, et trois vues mais point d'âme vivante, que lui ré- , pondras-tu ? » d'Italie. Il exposa également, en 1831, « On rapporte plusieurs exemples quatre autres paysages ; enfin sept d'une illusion parfaite produite par les , représentations de l'art. Les raisins de Zeuxis ont été donnés par l'antiquité nouvelles productions vinrent encore, comme le triomphe de l'art, et depuis en 1833, consolider la réputation nais- comme le triomphe du principe de sante de M. Brascassat. Dès 1831, l'imitation. « Mais au lieu de louer de tels ou- cet artiste avait exposé un paysage vrages pour avoir trompé des animaux, avec animaux (brebis); mais, en 1834, ne devrait-on pas plutôt blâmer ceux son Taureau se frottant contre un 3 ni croient élever ainsi bien haut la arbre et son Repos d'animaux sem- ignité de l'art , en lui donnant pour but suprême un effet d'une nature blèrent décider sa vocation; et de- aussi inférieure ? » puis , il paraît s'être voué exclusive- ment au genre de peinture que certains Le but de l'art n'est point, en effet, de reproduire des scènes inutiles et maîtres flamands ont si heureusement sans résultats, mais bien d'instruire et cultivé. En effet , on a encore admiré (*) Cours d'esthétique , t. t, p. 3f, trad. française. au salon de 1837 sa Lutte de taureaux, où l'on remarquait un dessin vrai, une connaissance parfaite du sujet , et un coloris chaud et naturel. Enfin plu- , sieurs autres tableaux représentant des repos, des pâturages , des paysages avec animaux, des parcs et des étu- des exposés cette même année, en , 1838 et en 1840, ont prouvé que le talent de M. Brascassat ne fait que s'accroître dans le genre qu'il a choisi. Mais pourquoi M. Brascassat a-t-il abandonné le paysage historique? pour- quoi a-t-il quitté une route où il pou- vait devenir l'émule du Poussin, pour entrer dans cette fausse voie où Ta sans doute entraîné ce sentiment de natu- ralisme que nous avons déjà blâmé à 21.
324 L'UNIVERS. de concourir , comme un moyen puis- dramatiques qui jettent quelquefois sant , à l'accomplissement des desti- de l'intérêt sur l'histoire des grandes nées du genre humain. Daus ce but corporations du moyen âge. il doit créer , et l'imitation de la na- Le premier titre qui constate l'ex is- ture ne peut être pour lui qu'une tence de la communauté des bras- simple règle qui le guide dans la for- seurs , est le feuillet du registre d'É- tienne Boileau , où sont consignés me a donner aux objets qu'il repré- sente. Or, si nous nous plaçons a ce leurs statuts. Ces statuts sont en pe- point de vue élevé, le seul qui soit tit nombre ; les prescriptions qu'on véritable, que deviendront pour nous y trouve ont toutes pour but de pré- les œuvres de M. Brascassat? D'a- gréables passe-temps, et une source de venir , dans la fabrication et dans le débit de la bière , les fraudes qui regrets amers , occasionnés par cette pouvaient porter atteinte à la santé Sensée, que l'artiste qui a déployé tant ou à la morale publique. Tel était e talent dans la peinture de ces jolis l'objet des deux articles suivants : tableaux, s'il eût voulu continuer à se « Nus cervoisiers ne puet ne ne livrer à la grande peinture, aurait pu, « doit faire cervoise , fors de yaue et au lieu de se faire à toute force le « de grain, c'est à savoir, d'orge, de Paul Potter de la France, devenir l'un « mestuel et de dragée -, et se il y mê- « loit autre chose pour efforcier, c'est des artistes les plus remarquables de notre grande école nationale. « à savoir , baye , piment et pois rei- Brassac, ancienne baronnie du « sine, et quiconque y metroit aucune Quercy. « de ces choses , il l'amenderoit au Brassac ( Jean de Galand , comte « roy de xx sous de Paris , toutes les de ) , ambassadeur à Rome , sous le ministère du cardinal de Richelieu , a « fois qu'il en seroit reprins , et si se- « roit touz li brasins qui seroit faiz de laissé deux recueils manuscrits intitu- « tex choses douez por Dieu. lés : Lettres et dépêches de M. de Brassac, depuis le 20 octobre 1630 « Nuz ne puet ne ne doit vendre —jusqu'au 2 juillet 1641, 2 vol. in-fol. « cervoise ailleurs que en l'ostel ou 'en Brassards d'abmure. On ap- h« brasse ; quar cil qui sont regra- k « tier (*) de cervoises vendre , ne les pelait ainsi , au moyen âge , des man- « vendent pas si bones ne si loiaus ches qui se joignaient à la cuirasse , « corne cil qui les font en leur hos- lorsqu'elles étaient en fer , et y te- • tieuz, et les vendent aigres et tour- naient à demeure , lorsqu'elles étaient « nées , quar ils ne les sca vent pas de mailles. On a renoncé en France, « met/e a point ; et cil qui ne les font depuis Henri III , à cette armure « en leur hostiex quand ils les en- ; , mais les Turcs s'en servent encore « voient vendre en ij leus ou en iij —aujourd'hui. « par la vile de Paris , ils ne sont pas Brasseurs. C'était parmi les « au vendre , ne leurs famés , ains les brasseurs que le peuple des grandes « font vendre par leurs garçonnes pe- •villes de la Flandre allait chercher ses « tiz , en rues foraines, et si vont en chefs , quand il voulait , au moyen « tex leus et en tex tavernes li fol et âge , résister aux exigences de \"ses « li foies faire leurs péchiez (**). » Atyrans féodaux. Paris , le privilège Ces statuts furent renouvelés en de fournir des chefs aux émotions po- 1489 , en 151.S et en 1630. Ils fu- pulaires était réservé aux bouchers. rent confirmés en 1686 , sous le Les brasseurs ou cervoisiers n'y règne de Louis XIV, et l'on y ajouta, en 1714, quelques nouvelles prescrip- jouaient pas un si grand rôle. Obscure et peu nombreuse, leur communauté tions. ne remontait pas au delà du trei- zième siècle ; et depuis cette époque , jusqu'à nos jours , on ne trouve dans (\") Livre des métiers _ éd. Depping, p. ag et 3o, leurs annales aucun de ces événements Digitized by Google
FRANCE. Au moment où la corporation fut —Braunsberg (combat de). Na- abolie , il fallait pour y être admis poléon venait de gagner la bataille , avoir fait cinq ans d'apprentissage, d'Eylau lorsqu'il apprit qu'une divi- , trois ans de compagnonnage , et pré- sion russe, forte de dix mille hommes, senter un chef-d'œuvre. Le prix du s'était portée sur Braunsberg, à la tête brevet était de vinçt-quatre livres, et des cantonnements de l'armée fran- celui de la maîtrise de deux mille çaise; il donna sur-le-champ l'ordre quatre cents livres. On comptait, à la de l'attaquer. Le général Dupont fut même époque , à Paris , soixante-dix- chargé de cette expédition , et , le 26 huit maîtres brasseurs , dont le plus février 1807, il marcha à l'ennemi sur deux colonnes. Le général Bruyère, grand nombre habitaient le faubourg Saint-Marceau. qui commandait la colonne de droite, Bbault (Charles), archevêque rencontra l'ennemi à Raygern , et le d'Albi, naquit, le 14 août 1752, à poussa sur la rivière qui se trouve en Poitiers. Peu de temps avant la révo- avant de ce village; la colonne de gau- lution, il était professeur de théologie cheTatteignit à Villemberg. L'ennemi^ à l'université de Poitiers. Ayant émi- chassé de ces positions , fut obligé de gré alors, il revint en 1802, a l'époque se replier sur le bois qui couvre du concordat , et fut pourvu de l'évê- Braunsberg ; il y tint ferme quelques instants ; mais le général Dupont ché de Bayeux. Il parvint à apaiser les marchant sur lui au pas de charge, divisions qui troublaient son diocèse. l'eut bientôt fait fuir dans la ville, où Au concile de 1811 , il fut du nombre il entra en même temps que lui. Les des évêques qui se prononcèrent en faveur des quatre articles regardés Russes perdirent dans cette journée comme le fondement des libertés de deux mille hommes et seize pièces de l'Église gallicane. Il fut élevé en 1823 canon. à Parchevéché d'Albi qui avait été Bravade , nom d'une fête que , Charles d'Anjou institua en Provence, rétabli depuis le concordat de 1817. en 1256, à son retour de la terre sainte, Sous l'empire, il avait été nommé ba- ron et chevalier de la Légion d'hon- et qui consistait en un tir à l'oiseau neur. Il fut créé pair de France par la suivi d'une procession où figuraient restauration , en 1827 , et mourut le l'élite de la bourgeoisie et le parle- 25 février 1833. ment. Cette cérémonie se terminait Bbaunau petite ville forte sur ar un feu de joie allumé au milieu de , Tlnn qui avait été cédée à la France Ca place publique par le tireur qui , pour garantie de l'armistice conclu en avait remporté le prix. 1801, après la bataille d'Hohenlinden, Bray-sub-Somme petite ville de , fut rendue par le traité de Lunéville. l'ancienne Picardie, aujourd'hui chef- L'Autriche ayant de nouveau provo- lieu de canton du département de la qué Napoléon, en 1805, une première Somme , à dix-huit kil. de Péronne. armée autrichienne fut anéantie à En 1210 , Philippe-Auguste acheta Ulm. Le maréchal Lannes arriva le cette ville de Guillaume, comte de 29 octobre devant le pont de Brau- Ponthieu. En 1346, peu après la san- nau; cette place, gui avait été éva- glante bataille de Crécy, Philippe de cuée par les Autrichiens, et cjui se Valois s'y retira avec quelques trou- trouvait parfaitement approvisionnée pes. Le duc de Suffolck l'emporta en munitions et en vivres, se rendit d'assaut et la brûla, en 1522. Le prince Thomas de Savoie la réduisit égale- au moment où l'on s'y présenta. Le ment en cendres, le 4 août 1636, pour se venger de la résistance opiniâtre lendemain, le prince Murât rencontra l'arrière-garde autrichienne sur les hauteurs de I^ied , sur la route de Me- que lui avait opposée le régiment de Piémont qui la défendait. La popula- rodach, la culbuta en un instant, et la poussa si vivement, que l'obscurité de tion de Bray est aujourd'hui de quai la nuit put seule la sauver. torze cent quarante-sept habitants, Digitized by Google
BRA L'UNIVERS. BRA Braver de Beaijbegard (Jean- ces pièces, il a eu pour collaborateurs Baptiste-Louis), économiste, a laissé, MM. Rougemont, Merle, Ourry et sur la statistique du département de Dumersan. Bbéabd (Jean-Jacques), né à Ma- l'Aisne, un ouvrage qui lui mérita, en rennes en 1760, était, en 1791, vice- 1827, le prix fonde par M. Montyon. président du département de la Cha- On a également de lut : Monuments rente-Inférieure, lorsqu'il futélu député de ce département à l'Assemblée lé- établissements et sites les plus re- gislative. Envoyé, l'année suivante, à la Convention nationale , il y vota la marqnables du département de mort de Louis XVI , sans appel et sans VAisne , avec des planches dessinées sursis; fut élu secrétaire le 24 janvier; —par M. Pinguet, professeur à Saint- président, le 8 février, puis membre Quentin, Paris, 1823, in-fol. His* du comité de sûreté générale le 25 toire de la ville de Soissons , dont mars; et, enfin, du premier comité de Brayer n'a publié <jue le prospectus salut public, le 4 avril. Il dénonça , le 16 mai, les commissaires envoyés à en 1833, in-8°, mais que son frère a Saint-Domingue, Polverel et Santho- nax , et les fit décréter d'accusation le dû terminer sur les matériaux que 16 juillet suivant. Il présida de nouveau l'auteur lui avait laissés. mêmela Convention le 4 août ; fit, le 7 du Brayeb (le comte) général de di- mois , décréter d'accusation tous les , étrangers suspects, et rut envoyé, le 25, à Brest, pour y organiser l'escadre vision de la garde impériale, gouver- de réserve. Il appuya, le 15 avril 1794, le déerrt proposé par Saint-Just; dé- neur de Versailles et de Trianon , s'é- cret dont le but était l'expulsion de tait distingué sur tous les champs de tous les nobles de Paris. Cependant il prit une part active aux événements bataille , et avait acquis chacun ne ses du 9 thermidor, et entra, le lendemain, grades par une action d'éclat. Il com- au comité de salut public. Dès lors il parut avoir changé complètement de mandait à Lyon en 1815 lors du re- principes, et vouloir faire oublier la part qu'il avait eue aux mesures dont tour de Napoléon qui le nomma , le la Montagne avait pris l'initiative. , C'est ainsi qu'il fit décréter la liberté 2 juin , l'un des pairs de la chambre de Polverel et de Santhonax , dont il impériale. Voyant, après la seconde avait été lui-même l'accusateur, et qu'il se montra l'un des plus violents restauration, la cause de la liberté ersécuteurs de Maignet, au sujet de perdue en Europe, il partit pour l'A- incendie de Bédouin (voyez ce mot). Il fut élu de nouveau, le 4 janvier, mérique méridionale, où il alla mettre membre du comité de salut public, et son courage et ses talents au service appuya, le 4 mars, la proposition des principes pour lesquels il avait d'une fête annuelle en l'honneur des vin^t-deux girondins morts sur Pécha* toujours combattu. Revenu depuis en faud. Il entra, en l'an iv, au Conseil des Anciens, dont il fut secrétaire dès Europe, il fut nommé pair de France la formation ; fit ensuite partie du nou- veau Corps législatif après le 18 bru- après la révolution de juillet et mou- maire, et se retira de la scène politique en 1803. Il mourut avant la loi portée, rut en 1840. en 1816, contre les conventionnels qui Bbazier (Claude-Joseph) , médecin vétérinaire, né, en 1739, à la Grande- avaient voté la mort de Louis XVI. Rivière, bailliage de Saint-Claude, a publié plusieurs ouvrages relatifs à son art, entre autres : Projet qui in* dique les moyens les moins coûteux et les plus sûrs de relever respèce des chevaux en Franche-Comté , Besan- çon 1780, in-8° ; et Avis au peuple , clés campagnes sur les maladies con- tagieuses qui attaquent les hommes et les animaux, ibid, 1795, in-8°. Ce dernier ouvrage fut imprimé aux frais du département. Bbazier (N.) , né à Paris , l'un de nos plus spirituels et de nos plus fé- conds vaudevillistes, a composé et fait imprimer plus de cent vaudevilles. Dans la composition de la plupart de Gc
I FIVANCE. Bréabd de Neuville, conseiller- Likerbikem , et que les Espagnols com- clerc au parlement de Dijon , né dans mençaient à plier Grosbendoncq eut cette vilfe en 1748, mort à Paris en , 1818, a publié, entre autres ouvrages, un livre»intitulé : nécessité de se sou- la lâcheté de faire tirer , des murs de ymettre à la convention entre Pie II la place , deux coups de canon qui por- et le gouvernement français , 1802, tèrent le trouble dans les rangs des in -8°. Français, dont le plus grand nombre Bbeauté (Pierre) , capitaine de com- se décida à la retraite. Breauté se dé- pagnies légères , acquit , sous Henri IV, fendit encore longtemps avec son page un genre de célébrité tout à fait excep- tionnel. II avait obtenu du roi la per- et son gentilhomme; mais enfin, ren- mission de mener en Hollande, au service du prince Maurice , une com- versé de son cheval, accablé par l« pagnie de cavaliers levée a ses frais. Étant revenu en France après la cam- nombre, il fut fait prisonnier. On le pagne de 1599, et ayant appris que, mena à Bois-le-Duc, où I infâme Gros- pendant son absence, son lieutenant s'était laissé prendre par la garnison bendoncq, violant de nouveau la foi de Bois-le-Duc , il lui écrivit une lettre violente , dans laquelle il di- jurée, le fit massacrer entre les deux sait que les lâches seuls mettent bas ponts. Telle fut l'issue de ce combat les armes devant des ennemis, même qui eut lieu le 5 février 1600; les supérieurs en nombre. Cette lettre fut interceptée par Grosbendoncq, gou- Français eurent trois tués et deux verneur de Bois-le-Duc , qui se répan- dit en invectives contre les Français blesses ; du côté des Espagnols , il y et contre Breauté. Celui-ci se hâta de eut sept hommes tués ou blessés. retourner en Hollande pour deman- A l'article Beaumànoir, on a vu la , description d'un combat à peu près der raison de ces insolences à Gros- bendoncq, qui répondit d'abord à son semblable, celui qui reçut le nom de cartel , et consentit à ce qu'on se pré- sentât sur le champ de bataille vingt Journée des Trente. Grâces à Dieu . contre vingt. Mais, lorsque le jour convenu fut arrivé , sous le prétexte ces sortes de tournois sont aussi rares qu'un gouverneur ne peut quitter une place dont la défense lui est confiée, il ue peu décisifs. Ce qui inspire de l'in- envoya à sa place Likerbikem, son lieutenant. Le duel , ou plutôt la ba- ulgence pour Breauté , c'est son jeune taille, n'en eut pas moins lieu. Les Français arrivèrent sur le terrain les âge : il n'avait que vingt ans ; et ce qui premiers, attendirent pendant plus le rend encore plus digne d'intérêt, d'une heure les Espagnols qui parurent enfin; et, de part et d'autre, on prit c'est l'inique félonie de son adversaire, l'ençagement de ne se servir que de l'épee et du pistolet. Les Français ou, pour mieux dire, de son bourreau. avaient eu l'imprudence, pour aller au- Brébeuf ( Guillaume de) , né en devant de l'ennemi , de s'avancer trop 1618, mort en 1661. Ce gentilhomme, près des murs de la place; imprudence d'une très-noble famille de basse Nor- pardonnable puisqu'ils croyaient avoir , mandie, se plaça par son érudition et affaire à des hommes d'honneur. Ils Ear ses traductions en vers, au norn- re des auteurs en vogue sous la mi- ne tardèrent pas à s'apercevoir de leur trop grande confiance; au fort de la norité de Louis XIV. Sa Pharsale, mêlée, lorsque Breauté avait déjà tué accueillie avec applaudissement par ses contemporains, tomba dans l'oubli à l'époque où le goût public s'éclaira et devint plus sévère. Le grand réfor- mateur du goût, Boileau n'épargna , pas la critique et la plaisanterie pour désabuser l'opinion sur le compte de Brébeuf. Il fit voir clairement tous les défauts de son langage emphatique, pédantesque inégal. Il le prit dans , son Art poétique comme le tvpe de l'enflure et de l'hyperbole exagérée. Il n'y a point lieu de chercher à\" réhabi- liter cette victime du grand critique On doit convenir que Brébeuf a sur- chargé encore le mauvais goût de Lucain et qu'il est trop souvent ridi- Digitized by Google
--- ....a5 c, puisqu'on n'yv vn°vynaïitt aalio™r-s une seulp hakit^.-l ou ^da\"S la »a e avec ,,'„ F \"X/e que ? î erne,le - ^ «i?solfias.* assag ?es Sidseoi-l7lC£' ce U forét de War- d,«\" irement à tan» Pnrio«„n\"n'ige- nrts or - tanieau sombre de ?immp„osant et guerre. A la suit.T ^?orj g,nale et s forte. CatêdÙZTA*?de |a traduction de Les derniers vers Canada , ChamDhf„Tfrf afe' ce morceau le /»'« \"«primer El le druide cr-mt en abord.,,,, ces ,; n omb™. %™ ^5^^ sïjS' X V, un «à Ua.\\ -forte satyriqu^ D> , ^«voir ce qa'.i .dore » en 1609. I| a y trouver grand nombre ch nales et d'es Brébeuf fut loin d'être dépourvu du démo?sentiment poétique II trouve des al- ^mT °ioÎ T, £,c enre d« Gil/oT ? hardies, mais fai£s TjtS\"' «outre d iiances n <** pour plaire a J imagination. Il a beau- £ IMusaaniernitaeutxFraTmd^i'\"lilPffr^LnradfPr&téef ai,retiAsateph» a«enle coup de vers où dil i t , comme celui en parlant des Alpes : del Sario lé ; et dWur ^née.. i^&™)*i^,<toïL £&%T/mand d'a ce» roche. J« FèsVéronèse s, \"t nbîSf. ' ^ T^out cel/a n'ceim»pfêc-h»ec pfa^s que l(a posS- Fp \" \" ,a ,e J eune, Georffe T aii» «rité eu raison,de croire BoilFeau ait ggRn2o0„n ' . Quesnel,, C<G-il'faUCufJde Vi- C'est une erreur trop corn sur ParoiV. 'ettc ancÇo°,'sS > , * ' ^mu lu u dese fi gurer iKSSSMorïf& aï*8 du département A ^*é {lmerff . «eau/oû^*' f qu'il h touslespoetesdonlon Jg^l de 4 ,e septembre, ' 29 Digitized by Google
BRE FRANCE. Jean de Montfort défit, près de ce donna des éloges, qu'il justifia de nou- veau à la célèbre bataille de Fried- village, sur le bord de la rivière d' Au- land, où on le vit combattre, le bras en écharpe , à la tête de l'artillerie de ray, Charles de Blois, son compé- la division Latour - Maubourg. Eu titeur au duché de Bretagne. La vic- 1808, il passa en Espagne où il donna toire fut complète ; Charles de Blois les plus grandes preuves de courage à Burgos, Ciudad-Réal, Santa-Cruce, y perdit la vie et du Guesclin fut fait Talaveyra. Brechtel mit le comble à prisonnier (voyez Blois, Charles de). sa réputation dans les combats qui précédèrent la bataille d'Ocana, où En 1382, Jean de Montfort fonda, il eut la jambe fracassée par un au lieu même où se donna la bataille, boulet de canon. Le duc de Dal- matie le voyant dans cet état , cher- une chapelle en l'honneur de saint chait à le consoler : « M. le maréchal, « répondit ce brave officier, c'est une Michel, et y plaça des chanoines, dont « jambe de moins, mais cela ne m'em- la maison fut donnée aux chartreux « péchera pas d'être sous peu à che- « val et de combattre. » Il tint effec- en 1480; aujourd'hui, ce monastère tivement parole, et, quelques mois après, on le vit reparaître dans les appartient aux sœurs de la Sagesse rangs français avec une jambe de qui y ont fondé une école de sourdes- bois. Nommé capitaine en 1810 , chef muettes. On remarque encore, sur d'escadron au mois de juin 1812, il le territoire de cette commune , un était major quand Napoléon le nomma monument élevé aux émigrés tués à le brave des braves , à la bataille de Quiberon, ou fusillés après leur dé- la Bérésina , sous les yeux de toute l'armée, témoin du zèle et de l'acti- faite, non loin de la Chartreuse , sur vité avec lesquels il soutint le passage du pont , en qualité de commandant le bord de la rivière d'Auray. C'est d'artillerie. Brechtel était, en 1813, à la tête de l'artillerie de Spandau , et au village de Brech qu'était né Geor- commandait, en 1815 , la place de Neuf-Brisach pendant son blocus ge Cadoudal. , Brèche (Jean), avocat et juriscon- Ce ne fut qu'après la seconde restau- sulte, né à Tours, dans le seizième ration qu'il sortit du service et con- sentit à jouir, dans le repos, de l'es- siècle, a laissé quelques ouvrages qui time et de l'admiration de ses conci- indiquent un savoir varié et une toyens. grande connaissance des langues an- Brécourt (Guillaume-Marcoureau ciennes. Nous citerons entre autres : de), d'origine hollandaise, fut a la fois Manuel royal, ou opuscules de la comédien et poète dramatique; mais il se distingua par son jeu, beaucoup doctrine et condition du prince, par- plus que par son talent d'auteur. En- tie en prose, partie en rime ; avec le tré dans la troupe de Molière en 1658, commentaire de Plutarque de la doc- il passa dans celle de l'hôtel de Bour- gogne, en 1664, et fut conservé lors trine du prince : ensemble les quatre- de la réunion des deux troupes, en 1 680. Il obtenait du succès dans les rôles vingts préceptes d'Isocrate , du ré- tragiques et dans les rôles dits à man- gime et gouvernement du prince, teau. Tin jour, ayant fait plus d'efforts que d'habitude pour assurer le succès Tours 1541, in-4° Promptuaire des de Timon, l'une de ses pièces en vers, , ; il se rompit une veine, accident qui lois municipales du royaume de France , concordêes aux coutumes de Touraine, extrait des commentai- res de Jean Brèche sur ces coutumes, Tours, 1653, in-8°. Cet ouvrage ayant été publié par d'autres que par l'auteur, il est très-probable que Jean Brèche avait déjà cessé de vivre à cette époque. Bbechtel (Henri-Ignace), né en 1786 , à Bulzheim (Bas-Rhin), élève de l'école polytechnique, fut nommé lieutenant d'artillerie le 9 mars 1806, et débuta par la campagne de Prusse, où il se trouva aux affaires de Schleitz, d'Iéna, de Halle, de Luheck, d'Eylnu et d'Heilsberg. Partout il se distingua sous les yeux de l'empereur , qui lui Digitized by Google
330 »*£ L'UNIVERS. brè amena sa mort, en 1685. On cite de Hollande furent réglés par l'acte connu sous le nom d'uti possidetis, c'est-à- lui un trait qui annonce beaucoup de dire, que des deux côtés on dut ren- dre ce qiVon avait pris. L'Angleterre sang-froid et un grand courage. Etant garda la Nouvelle-Belgique, et la Hol- lande resta maîtresse de Surinam à Fontainebleau, en 1678, à la chasse ; du roi, Brécourt se défendit, en pré- mais l'acte de navigation fut modifié sence de Louis XIV, contre un san- en faveur de la Hollande, en ce qui concernait la navigation du Rhin. glier furieux qui s'était acharné contre Par le traité conclu entre la France lui. et plongea jusqu'à la garde son et l'Angleterre , les lies de Saint- Christophe, d'Antigoa et de Mont- épee dans la poitrine de l'animal. serrat furent rendues à l'Angleterre Louis XIV lui en adressa ses compli- qui, de son côté, restitua l'Acadie à ments et lui dit, le sourire sur les la France. lèvres, que non-seulement il ne l'avait Breda (sièges de). Le 24 février 1793, le général Darçon, comman- jamais vu jouer son rôle avec plus de dant une colonne de Farmée de Du- mouriez, se présenta devant Breda. La naturel, mais qu'il ne se rappelait pas garnison était de trois mille hommes non plus avoir été témoin d'un aussi Pendant trois jours le feu le plus vif fut échangé entre les Français et vigoureux coup d'épée. les Hollandais. Le quatrième jour la place capitula, et l'on y trouva deux Breda (paix et congrès de). Diffé- cent cinquante bouches à feu et beau- rents congres se sont réunis dans cette —coup de munitions de guerre. Les premiers succès de Dumou- ville : il yen eut un, en 1575, entre riez dans la Hollande furent suivis de l'Espagne et les Provinces-Unies, et revers. Le prince de Cobourg , profi- tant de la position hasardée que l'armée un autre, de 1746 à 1747, entre la française occupait sur la Meuse, et de l'avantage qu'il avait obtenu à Aix-la- France, l'Angleterre et la Hollande; Chapelle, s'avançait rapidement sur la Belgique. La Convention, effrayée, or- mais tous les deux furent sans résul- donna à Dumouriez de quitter la Hol- lande. Le général Defters, auquel il Untat. troisième, celui qui nous oc- laissa le commandement de l'armée, fut forcé de se jeter dans Breda , qu'il cupe, suivit la guerre qui éclata, en évacua le 30 mars 1794, pour rentrer en France, après la bataille de Ner- 1664, entre l'Angleterre et la Hol- —winde. lande, et amena la paix de Breda, con- A la fin de la même année* les trou- clue le 31 juillet 1667. pes françaises rentrèrent en Hollande sous les ordres de Pichegru, et le géné- La guerre n'avait été déclarée qu'au ral Bonneau fut charge d'enlever les lignes de Breda. Il exécuta cette en- mois de janvier 1665; mais les hosti- treprise avec un tel succès, que dix- huit pièces de canon et deux cents pri- lités avaient commencé dès l'année sonniers demeurèrent en son pouvoir. Bientôt Breda futinvestie, et se rendit précédente entre l'Angleterre et la le 28 décembre 1794. Hollande. Quoique la France fût alors Brède (la), bourg du département alliée des Provinces-Unies , elle ne de la Gironde, à 20 kilomètres de Bor- deaux. Montesquieu y naquit en 1689. prit qu'une part peu active aux hosti- lités, et ne se prononça qu'au com- mencement de l'année' 1666. Cepen- dant son attitude résolue fut, avec le hardi coup de main de Ruyter, qui pé- nétra jusque dans les eaux de la Ta- mise, ce qui hâta le plus la conclu- sion des négociations. Déjà, avant l'expédition de l'amiral hollandais, Charles II, cédant au mécontentement de la nation anglaise, consentait à mettre fin à cette guerre impopulaire, que Louis XIV aurait eu intérêt à prolonger. Le 31 juillet 1667, la paix lut signée à Breda par les plénipoten- tiaires réunis de la France, de l'An- gleterre , de la Hollande, du Dane- mark et de la Suède, dont la médiation avait été acceptée par Charles II. Les inté-éts de l'Angleterre et de la
BBJ5 FRAKCE. *»3 Ml Bbedif, fusilier, né dans le dépar- trouva encore des magasins de four- rages abondamment pourvus. tement d'Indre-et-Loire, aborda, l'un Bbéguet (Abraham-Louis), célèbre des premiers , les retranchements de horloger mécanicien, naquit, en 1747, la position des Deux-Frères, et se dé- à Neufchâtel en Suisse, d'une famille voua pour enlever une barque, afin de de réfugiés français. Amené à Paris à l'âge de quinze ans, et placé chez un donner à ses camarades les moyens de horloger de Versailles, il ne tarda pas se jeter de l'autre côté du Mihcio. Il à révéler ses hautes capacités et à se avait réussi dans son audacieuse en- faire un nom distingué. Dès 1780, ce treprise lorsqu'il se vit obligé d'effectuer savant et habile protecteur de l'art, un des principaux créateurs de l'horlogerie seul sa retraite en se défendant contre française, avait porté au plus haut point de perfection les montres dites des régiments entiers. II parvint à perpétuelles, et ses ouvrages, si ad- mirables de précision et Je solidité, —échapper à tant de périls. étaient déjà appréciés dans toute l'Eu- Bbefs. On appelle brefs les ac- rope, quand les troubles de la révolu- tion le forcèrent de s'expatrier. Pen- tes pontificaux dont le début énonce dant un séjour de deux années en Angleterre, il se livra plus exclusive- le nom du pape, son rang parmi les ment encore à de précieuses et savantes précédesseurs du même nom , etc. On recherches, vint ensuite relever un établissement à Paris, et se rouvrir fait remonter leur première origine une carrière qui ne fut plus qu'une suite de jours calmes, remplis par les au treizième siècle; mais leur forme plus admirables travaux et par l'exer- ne fut réellement fixée que vers le cice des plus belles vertus. Sans pré- tendre énumérer ici toutes les décou- milieu du quinzième. À cette époque, vertes dues à son gén ie , tous les services ils furent scellés en cire rouge et de signalés qu'il rendit tour à tour à la l'anneau du pêcheur représentant navigation, à la physique, à l'astro- , nomie, tous les perfectionnements de formes, d'ornements ou de disposi- saint Pierre dans sa barque, tandis que tions, qu'il imagina pour obéir aux exigences de la mode, nous citerons les bulles proprement dites (voyez particulièrement ses ressorts-timbres, ses chronomètres de poche, ses hor- Bulles) sont toujours scellées en loges marines, ses pendules sympathi- ques, etc. Parmi cette infinité d'in- plomb. La date doit indiquer le jour ventions curieuses ou utiles, il faut encore distinguer son thermomètre du mois selon notre calendrier, Tan- métallique, son compteur astronomi- que, ses montres à répétition au tact, née de l'ère chrétienne en chiffres ro- son compteur militaire sonnant le pas de la troupe, le mécanisme des télé- mains, et l'année du pontificat. graphes établis par Chappe, etc. Bré- guet, dont le caractère naïf, modeste, Le mot bref servait encore à dési- désintéressé, n'était pas moins admi- gner une foule d'actes, comme les let- rable que le talent, fut successivement tres jussions , mandements , billets nomme horloger de la marine , membre , du bureau des longitudes, de la Légion émanés des rois ou des particuliers. d'honneur, de l'Institut, de la société d'encouragement pour l'industrie na- II y avait aussi pour les navires des brefs de sauveté , de sauf-conduit et de victuailles; une prestation de ser- ment se constatait par un bref de ser- ment ; le gain d'une cause par un —bref victor ial. Bbégentz (prises de). Le général Férino, commandant l'aile droite de l'armée de Rhin-et-Moselle , s'empara le 11 août 1796, de Brégentz, sur le lac de Constance. Attaquée à l'impro- viste, cette ville se rendit, quoiqu'elle eût trente et une pièces de canon ou mortiers, et un magasin considérable de vivres. —Les troupes françaises occupèrent encore momentanément Brégentz, le 11 mai 1800; on y prit dix-sept cha- loupes canonnières de la flottille au- trichienne, que l'Anglais William avait armée sur le lac de Constance. On y Digitized by Google
BRÉ L'UNIVERS. BRE tionale, etc. 11 mourut subitement en avec tous les autres nobles , il alla se 1823, au moment où il mettait en cacher dans un petit village, où il s'oc- ordre un grand ouvrage sur l'horloge- cupa de musique, de peinture et d'étu- rie, que Pon a espère de voir publier des littéraires. C'est alors qu'il com- par les soins de son fils, digne héritier posa le seul ouvrage qu'on connaisse de son talent. de lui, et qui a pour titre : Le mot et la Breghot-du-Lut (Charles), ma- chose expliqués par les dérivés du tistrat et littérateur, né à Mont- —latin. Paris, 1807, 2 vol. in-8°. Ce Breil , Breuil ou Breuillr. .uel (Ain) en 1784, et nommé, en 1815, procureur du roi à Lyon, a sa nom qui se représente souvent dans , concilier l'étude des lettres avec les la géographie historique, signifiait, au devoirs de la magistrature. On lui moyen âge, une foret ou un grand doit, entre autres ouvrages, une No- bois. « Est réputé breil de forêt, dit tice bibliographique sur les éditions une ancienne coutume, un grand bois et sur les traductions françaises des marmenteau, ou taillis tel que conve- œuvres de Cicéron, avec M. Pérîcaud, nâblement les grosses bête* s'y puis- insérée dans le tome er du Cicéron sent retirer. » I de M. Le Clerc; un Essai sur Mar- Breissand (Joseph, baron), géné- tial ou Imitations de ce poète, etc., ral de brigade, naquit à Sisteron en Tan de Rome 2569, 1816, in-8°; des 1770. Entré au service à seize ans, il Mélanges sur Lyon, extraits des Ar- fit, avec distinction, toutes les campa- chives historiques et statistiques du gnes d'Italie; soutint en 1809, avec Rhône; des Lettres Lyonnaises, ex- traites du même recueil, 1826, in-8°; un petit nombre de braves, les atta- ques de quatre mille Autrichiens qui et un Compte rendu des travaux le cernaient dans Pordenone , et ne de Facadémie de Lyon, etc., 1826, céda qu'épuisé par ses blessures et ac- in-8°. cablé par le nombre. Devenu général B re g y (Charlotte-Saumaise de Cha- de brigade et baron de l'empire, il zan, comtesse de), née à Paris en 1619, donna encore, dans la campagne de morte en 1693, fut damed'honneur delà 1813, des preuves multipliées de son reine Anne d'Autriche. Élevée avec un courage et de son habileté, et fut tué soin particulier par le savant Saumaise, —d'une balle à la tête au siège de Dantzig. Brelan. Ce jeu de hasard , dont son oncle, célèbre par ses talents et sa le nom est maintenant remplacé par beauté, elle entretint un commerce épistolaireavec les personnages les plus celui de bouillotte, paraît dater de la distingués de son temps , les reines fin du seizième siècle. Les brelans d'Angleterre et de Suède, le chance- étaient défendus par la police. lier Letellier, etc. Ses ouvrages ont O'écoliers libertins une troupe indocile Va tenir quelquefois un ùrt/an défendu. été imprimés sous ce titre : Lettres et Par mépris, on nommait aussi brelans poésies de la comtesse de B Leyde, les maisons particulières où l'on jouait souvent, et brelandiers les joueurs 1666, in-12. de profession. (Vovez Jeu.) Bréhan ( Jean - René - François- Brémond (Antoine), né à Cassy, en Amalric de) était frère cadet du comte Provence, en 1692, fut envoyé, en 1716, de Plélo* qui s'est couvert de gloire comme missionnaire à la Martinique. Êar sa conduite devant la ville de Mais le mauvais état de sa santé le fit tantzig. Ayant embrassé l'état mili- bientôt rappeler, et il se rendit à Rome, où on lui confia la publication du Bul- taire, il fit, avec distinction, toutes les laire de l'ordre de Saint- Dominique, campagnes de la guerre de sept ans, collection qui parut de 1729 à 1740, en 8 vol. in-fol. Il fut nommé, en 1748, et se retira du service après avoir ga- général de l'ordre de Saint-Domin> que, et mourut en 1755. Ané le grade de colonel de dragons. f époque de la révolution quoique , tres-hostile aux principes nouveaux, il ne voulut pas émigrer. Condamné pendant la terreur à sortir de Paris Digitized by Google
FRAIS CE. iOND (François de), né à Paris tome IX de ses Mémoires (année en 1713, et mort dans cette ville en 1742. 11 fut membrede l'Académiedes 1806). sciences de Pans et de la Société royale Brenet (Henri-Catherine), né en 1764 à Moissev, près de Dôle , em- de Londres, et on lui doit la Traduc- brassa la carrière médicale , et acquit twn des transactions philosophiques une assez grande réputation, moins par sa science que par la promptitude de cette dernière société. Paris, 1738, 4 vol. m-4». Dans 1 éloge de Brémond, et la fermeté avec lesquelles il prenait Fontenelle apprécie beaucoup cet ou- une décision dans la pratique. Ennemi ^Vra uré de ,a Solution ne traversa BiPr'emo^ntieb ™-(Nicol,as-Th.)s, . , il J' mspec- pas cette époque sans courir de grands teur gênerai des ponts et chaussées , dangers ; mais enûn il sut en sortir, mort a Pans, en 1809, à l'âge de Toujours fidèle à ses principes, tou- soixante et onze ans. Doué d'un es- Dnt observateur, de connaissances jours opiniâtre dans ses convictions étendues dans les sciences naturelles, surannées, il fut nommé, en 1815, U fut le premier qui signala un moyen député du département de la Cdte- d'Or , et ce fut l'un des nommas les propre a fixer les dunes du golfe de plus aveugles et les plus énergiques Gascogne, a les empêcher de gagner pays, suivant l'expression de Montai- de cette assemblée à qui la France a gne. On sait que, depuis plusieurs siè- si justement donné le nom de cham* cles, ces montagnes de sable mobile, bre introuvable.. Réélu en 1820 il s'avancant avec une rapidité effrayante , était encore député , lorsqu'il mourut d'une attaque d'apoplexie en 1824, entre l'embouchure de la Gironde et n'ayant rien appris ni rien oublié. celle de l'Adour, avaient couvert un Bbenbt (Nicolas-Guy-Antoine), né vaste territoire , et enseveli un grand à Paris, graveur de médailles, élève nombre d'habitations et de villages, de Gatteaux, a produit, depuis 180G, Brémontier, par des moyens aussi un grand nombre d'oeuvres remar- simples qu'avantageux dans leurs ré- quables, parmi lesquelles nous cite- sultats, arrêta ce fléau, qui menaçait rons les médailles de Napoléon, de même l'existence future de la ville de Joséphine, d'Alexandre er de la créa- Bordeaux. Dans ces contrées , autre- I, fois désertes, on voit aujourd'hui de tion du royaume de Westphalie, de la bataille de Wertingen , du passage de magnifiques forêts de pins maritimes, la Vistule , de la confédération du et même des plantations de vigne qui Rhin, de la bataille d'Eylau, du code y réussissent parfaitement. Aussi civil , de la conquête de l'Egypte , de n'est-ce pas sans un vif sentiment l'érection du tombeau de Desaix,de d'intérêt que le voyageur lit sur la l'érection du duché de Pologne , de pierre du monument élevé en ce lieu a la mémoire de Brémontier, les mots l'arc de triomphe du Carrousel. Pen- dant la restauration , il consacra son suivauts qu'y a gravés la reconnais- talent à l'histoire de ce temps *, et sance publique : L'an 1786 , sous les publia les médailles de l'arrivée de auspices de Louis XVI, M. Brémon- Louis XVIII en France, du retour de Uer fixa le premier les dunes, et les ce prince à Paris , du mariage du duc couvrit de forêts. En mémoire du de Berri , du baptême du duc de Bor- XVbien/ait, Louis III y continuant deaux ; enfin ce fut lui qui grava les les travaux de son frère, éleva ce sceaux de Charles X. M. Brenet a ex- monument. 1818. Brémontier a donné posé, en 1835, la médaille du serment l'explication détaillée des moyens qu'il des villes de France à Louis-Philippe, a employés , et l'historique de ses tra- et deux médailles représentant les Taux , dans quelques mémoires pré- statues de Napoléon placées sur la sentes à la société d'agriculture de colonne en 1810 et en 1833. Dans les Paris. Le rapport des commissaires expositions de 1836 et 1839, on a vu de cette société est inséré dans le de lui des médailles représentant la Digitized by Google
L'UNIVERS. prise de l'hôtel de ville et du Louvre de quatre cents hommes. Cependant pendant les journées de juillet. N'ou- les Français n'hésitèrent pas à com- blions pas de dire ici que M. Brenet mencer l'attaque ; quatre-vingts che- a fait, sous la direction de M. Brot, valiers normands qui avaient em- , une réduction au vingt-quatrième (un brassé , avec le fils de leur duc , le mètre soixante-dix-huit centimètres) parti de Louis le Gros , se précipitè- de la colonne de la place Vendôme, ré* rent les premiers sur l'armée du roi duction qui a été exposée en 1834. d'Angleterre ; mais leurs chevaux fu- Bit E MER DE MONTMOBAND (An- rent presque tous tués , et ils furent toi ne- François, comte de), lieutenant faits prisonniers. Les chevaliers du général , grand officier de la Légion Vexin firent une seconde charge , qui d'honneur, né en 1767 à Saint-Mar- ne fut pas plus heureuse. Louis prit celin (Isère), entra au service en 1786, alors conseil de ceux qui l'entouraient, et obtint , dans les premières années et se décida à fuir avec le corps de ré- de la révolution , un avancement ra- serve. « Dans ce combat des deux pide. Il fit avec distinction toutes les rois , dit Orderic Vital , où près de campagnes de la république, et suivit, neuf cents chevaliers furent engagés, en 1807, le général Junot en Portu- je me suis assuré qu'il n'y en eut quô trois de tués. En effet , ils étoient dé gal , où sa valeur se signala , surtout toutes parts revêtus de fer ; d'ailleurs a la bataille d'Alméida. Sommé par les Anglais d'abandonner cette place, ils s'épargnoient mutuellement, par la dont Masséna avait inutilement cher- crainte de DieU , ou à cause des habi- ché à les éloigner , il en fit sauter les tudes qu'ils avoient eues ensemble, et fortifications et, le 10 mai , à la téte ils cherchoient bien moins à tuer les ; de la poignée de braves qui lui res- fuyards qu'à les faire prisonniers. * tait, il s'ouvrit un passage à travers Les Anglais firent en effet cent qua- l'armée anglaise , et rejoignit l'armée rante prisonniers, qu'ils conduisirent du maréchal qui le croyait perdu. Le à Noyon , tandis que Louis réussit , enfin à se mettre en sûreté à Andely, grade de général de division fut la récompense de cette action d'éclat. qui en est à trois lieues. Henri fui Depuis cette époque , il prit une part renvoya son étendard royal , qui était tombe aux mains des vainqueurs. Il honorable à la campagne de 1813; remit aussi en liberté une partie des nommé en 1814, commandant de la seizième division militaire, il mit prisonniers ; enfin il parut ne vouloir Lille en état de défense. Il passa en- se réserver que la gloire d'avoir suite au commandement de la ville de vaincu. En effet, ce combat eut par Brest, où sa conduite pendant les cent lui-même peu d'influence sur le résul- jours lui mérita une épée d'honneur, tat de la guerre; mais l'échec qu'y que lui vota le conseil municipal. Ins- avait éprouvé la chevalerie française pecteur général d'infanterie, de 1816 à engagea Louis le Gros à appeler à son 1818, commandant supérieur de la secours les milices des villes et des Corse, de 1820 à 1823, il obtint sa re- communes. Elles vinrent en foule se traite «n 1827, et mourut en 1832. ranger dans son armée, et la part —Brein.ne ville (bataille de). Le qu'elles prirent ainsi à la guerre con- 20 août de l'année 1119, Louis le tre l'étranger , ne fut pas sans effet Gros après avoir employé la plus —pour le réveil de la nationalité française. , Bbennus. Ce nom , sous lequel grande partie de l'été à dévaster la Normandie , oui obéissait alors à on connaît le vainqueur des Romains, Henri r roi d Angleterre, rencontra n'était pas un nom propre; ce n'est l* , ce prince dans la plaine de Brenne- que la forme latine du mot celtique Henri er avec lui commune 1 avait deux mbrenn de toua , ville. ses appellation fils, trois comtes normands, et envi- les chefs gaulois. Ainsi nous ne ron cinq cents chevaliers ; la troupe vons pas le véritable nom du plus de Louis ne 9e composait pas de plus glorieux d'entre nos belliqueux aac* Digitized by Google
Mu FRANCE BUS 335 très. Quoi qu'il en soit, Tite-Live ra- l'armée ennemie. Ils furent battes, et conte que Brennus, à la tête des Brennus, dit-on s'empoisonna. Au- , Gaulois Sénonais, conquit tout le pays cun des guerriers qui avaient pris qui s'étend entre Ravenne et le Pice- part à cette expédition n'échappa num; qu'il défit les Romains à la ba- ; taille d'Allia, prit et incendia Rome, tous furent massacrés pendant !a re- traite. Cependant un corps de vingt et réduisit ceux qui défendaient le mille Gaulois , qui s'était détaché de l'armée principale avant d'atteindre Capitole à la dernière extrémité. L'his- torien romain ajoute que Camille les Thermopyles, put s'emparer de nommé dictateur épargna à sa patrie Byzance, puis, passant en Asie, fon- , der dans cette contrée l'État qui fut la honte de payer une rançon au vain- queur , et qu'il chassa les* Gaulois du connu pendant si longtemps sous le territoire de Rome par la force des nom de Galatie ou Gallo-Grèce , de armes. Mais Polybe assure, et c'est là la même manière que les compagnons le récit le plus probable , qu'il y eut du premier Brennus avaient fait une un accord , c'est-à-dire , de l'argent Gaule de la partie septentrionale de payé par les vaincus. Plutarque, Paul l'Italie. (Voyez Gaulois.) Orose , suivent la même tradition que Polybe. Un fait semble confirmer en- Brenot (Biaise-Nicolas) , né à Vena- rey (Câte-d'Or), aborda le premier core leur témoignage, c'est la pro- dans l'île de Malte, et s'empara, avec fonde terreur qu'inspirèrent les Gau- sa compagnie, d'une tour dont l'artil- lois aux Romains, jusqu'au temps où lerie faisait beaucoup de mal à nos la conquête du monde eut rassuré la troupes. Colonel au service de la Hol- ville éternelle. Rome remit, pour ainsi lande en 1809, il montra une valeur dire, au dernier jour cette gigantesque et une fermeté qui le roi Louis et les entreprise pour laquelle il lui fallut habitants récompensèrent à l'envi. Il , se fit encore remarquer en Espagne et vingt ans de grandes batailles et Cé- sar : la conquête des Gaules. La prise à la bataille de Toulouse. de Rome par Brennus eut lieu l'an — Brenta. (combat des gorges de la). 364 de la fondation de cette ville, Le maréchal Wurmser, chassé de quatre cent quatre-vingt-neuf ans Trente par l'armée française, qui me- avant notre ère. naçait de se répandre dans le Tyrol Brennus est aussi le seul nom sous pensa que le meilleur moyen de sauver lequel les Grecs connurent ce chef des cette province c'était de reporter la Gaulois de la Pannonie, qui porta le guerre dans les environs de Mqntoue. ravage dans leur pays , cent ans après 11 venait de faire avancer sur Vérone une colonne de dix mille hommes la prise de Rome par l'autre Brennus. lorsqu'il apprit , le 7 septembre 1796 Il commença par attaquer les Macédo- niens puis s'étant frayé un passage que le général Augereau attaquait ses , troupes retranchées au village de Pri- jusqu'aux Thermopyles, il partagea son armée en deux corps , dont l'un, molan. Ayant rangé ses troupes en sous la conduite d'Acichorius , devait colonnes serrées, et par bataillon, soutenir l'effort des Grecs coalisés Augereau avait marché droit aux Au- tandis que lui-même il essayerait avec trichiens, sous la protection de son ar- Unl'autre de forcer le défilé. épais tillerie légère, et emporté ainsi le vil- brouillard le servit a souhait, et bien- lage de Primolan. Les Autrichiens tôt il arriva sous les murs de Del- battirent en retraite; puis ils se ral- phes. Il paraît qu'alors un affreux tremblement de terre et un orage lièrent dans le petit fort de Covelo, épouvantable consternèrent les Gau- qui barrait le chemin au milieu duquel il fallait passer. La 5 e demi-brigade lois , et que le lendemain , après une d'infanterie légère se porte sur la gau- nuit extrêmement froide , ils avaient che de ce fort, et engage une vive fu- perdu tout leur courage. C'est ce jour- sillade, tandis que deux ou tiois cents là même qu'ils furent assaillis par hommes passant la Brenta gagnent , v Digitized by Google
336 L'UNIVERS. BRE les hauteurs de droite , et menacent la Piave; il parvint à faire effectuer, de tomber sur les derrières de la co- aux divisions Masséna et Augereau, leur jonction à Vicence , et marcha im- lonne. Les Autrichiens, craignant alors médiatement au-devant de l'ennemi, d'être entièrement enveloppés , aban- qui avait passé la Brenta. Il fallait étonner les Autrichiens dès le premier donnent leur position ; mais ils tom- pas, les frapper comme la foudre. La bent bientôt dans un autre danger plus journée fut vive, chaude et sanglante ; grand encore. Un régiment de dra- cependant le champ de bataille demeura aux Français, et les Autrichiens re- gons, qui se met à leur poursuite, dé- passèrent fa Brenta. Le général Lannes fut blessé dans cette affaire , et toutes passe la téte de leur colonne, qui se les troupes s'y couvrirent de gloire. Bonaparte opéra ensuite sa retraite sur trouve ainsi entièrement cernée, et la Pietra. demeure prisonnière. Quatre mille Au- Bréquigny (Louis-George-Oudard- trichiens se rendirent; dix pièces de Feudrix de), né à Granville en 1716, se dévoua avec un zèle infatigable à canon, quinze caissons et huit dra- l'étude de l'antiquité et de l'histoire. peaux ennemis tombèrent entre les Il fut reçu à l'Académie des inscrip- mains des Français qui venaient de tions et 'belles-lettres en 1759, et à , l'Académie française en 1772. Son pre- mier travail fut un mémoire aussi cu- déconcerter, par une marche de vingt rieux que savant sur l'établissement de lieues en deux jours, les projets de Vempire et de la religion de Mahomet. Quelque temps après parut de lui un Wurmser, et de préparer pour le len- Essai sur Vhistoire de l'Yémen, une Table chronologique des rois et des demain, à Bassano, un succès plus chefs arabes , puis des dissertations dans les tomes 30 et 32 des Mémoires complet et plus décisif encore. de l'Académie des inscriptions. Tous ces ouvrages montrent la même éten- —La maison d'Autriche,sentant l'im- due de connaissances , la même saga- minence du danger qui la menaçait du Acité de jugement. la paix de 1763, le côté de l'Italie après la déroute du gé- gouvernement français l'envoya en néral Wurmser, forma à la hAte dans Angleterre pour y recueillir les titres le Frioul une nouvelle armée de cin- relatifs à l'histoire de France, qui quante mille hommes ; elle en confia étaient conservés à la Tour de Londres. le commandement au général d'Al- Cette mission n'était pas facile; il fal- vinzi , qui pouvait en outre disposer de lait débrouiller, déchiffrer, classer une immense quantité de papiers entassés vingt mille hommes cantonnés dans le péle-mêle, à la hauteur de quatre pieds, Tyrol. Dans l'impossibilité de résister à dans de vastes greniers et dans d'obs- curs cabinets , et enduits d'une pous- des forces aussi considérables sur un ter- sière humide et infecte. Bréquigny passa près de trois ans à démêler ce chaos rain très-étendu, le général Bonaparte et à examiner les titres renfermés dans les coffres de l'échiquier. Il parvint à évacua Trente, Roveredo, Bassano, en extraire un grana nombre de pièces originales qui ne se trouvent point dans Vicence ; il se concentra et se reporta sur l'Adige. Davidowich, après avoir les recueils de Cambden, de Rymer, de Huane et de Morthon , et y recueil- remporté , dans le Trentin , quelques lit beaucoup de pièces authentiques avantages sur le général Vaubois, l'avait relatives à nos droits de suzeraineté forcé à prendre position à Rivoli et à la Corona. Guyeux s'était porté, le 2 novembre, sur le poste de Saint - Mi- chel , dont il s'était emparé malgré une très-vive résistance , et où il avait brûlé les ponts que l'ennemi avait jetés sur l'Adige. Les Autrichiens pour lui cou- , per la retraite , quittèrent alors leurs postes de Segonzano et Cembrea, et se portèrent sur le Lavis. Mais Vau- bois fut instruit de ce mouvement, et il envoya à leur rencontre le général Fiorella qui les repoussa jusqu'à Se- , Sonzano. Le lendemain , Bonaparte or- onna de renouveler l'attaque sur Se- gonzano; puis il partit pour s'opposer aux progrès des Impériaux au delà de Digitized by Google
BRE FRANCE. BRE 837 sur les provinces qui furent autrefois tait comme très-répandus en Allexna- détachées de l'empire français , soit à gne, en Angleterre, etc. Cet ouvrage, où l'on trouve des faits curieux, est titre d'apanage, soit par voie d'aliéna- assez bien écrit pour l'époque. tion. Bréquigny publia , en 1791, avec Brès (Jean-Pierre) physicien et lit- Laporthe du Theil : Diplomata , char- , tie, epistolœ, et alla monumenta ad térateur, né à Issoire en Auvergne et mort à Paris en 1816, a composé, res franciscas spectantia , 3 vol. in- outre quelques mémoires scientifiques, fol. Il fut chargé, en 1754, de conti- un assez grand nombre de romans fa- vorablement accueillis à l'époque où ils nuer, avec de Villevaut, la Collection parurent, mais maintenant tout à fait rtes lois et ordonnances des rois de la oubliés. troisième race. Il en publia cinq nou- Brès (Jean-Pierre), neveu du pré- cèdent, né à Limoges en 1785, se voua veaux volumes, qu'il accompagna de d'abord à la médecine, qu'il abandonna préfaces où Ton trouve une histoire ensuite pour les beaux- arts et la litté* rature. Écrivain généralement élégant exacte de notre législation. Le gouver- et gracieux, il a publié entre autres un poème intitulé les Paysages, un Ta- nement lui confia l'exécution d'un pro- bleau historique de la Grèce ancienne et moderne, des Souvenirs du musée jet de recueil de tous les titres, chartes des monumentsfrançais , etc. Il a, en outre, laissé plusieurs ouvrages ina- et diplômes oui n'avaient point été Un- chevés sur le moyen âge. Il est mort du choléra en 1832. primés , et d'une table chronologique Bbeschet (Antoine), chef d'esca- de tous ceux qui avaient paru. Le plan dron attaché à l'état-major de l'armée d'Italie, commanda en l'an v la ville et avait été conçu par Secousse, Fonce- le port de Trieste. Pendant la marche magne et Saiht-Palaye ; mais ces sa- vants n'avaient eu que le temps de de l'armée sur Vienne, il résista avec l'ébaucher avant leur mort. Bréquigny quinze cents hommes à plus de six refondit, corrigea tout leur travail , et mille Autrichiens qui inquiétaient con- joignit aux notices de toutes les char- tinuellement la place, les battit tou- tes, des renvois aux livres imprimés jours, et leur fit un grand nombre de prisonniers. Après la paix de Campo- et aux dépôts d'où elles étaient tirées. Formio , Breschet resta à Trieste avec le titre de consul général pour les pays Il publia, avec Mouchet qu'il s'était héréditaires de la maison d'Autriche. Il passa, en 1809, comme chef d'esca- .adjoint pour l'exécution de cette vaste dron au 13e régiment de cuirassiers, et se trouva à Ta bataille de Tudella, entreprise , trois volumes de la table où, avec cent hommes, il enleva le plateau qui, au nord de cette ville, chronologique 1769-1783, in-fol. Le était défendu par trois mille hommes y et du canon. Ce fait d'armes lui valut la croix de la Légion d'honneur. quatrième volume qui a été imprimé , Breschet (Guillaume), né à Cler- mont-Ferrand , le 7 juillet 1784, fut à moitié , n'a jamais été mis en vente. reçu docteur en médecine en 1812, et Bréquigny voulait faire de cette collec- devint ensuite , successivement , chef des travaux anatomiques à la faculté tion une espèce de supplément à la bi- de Paris , chirurgien de l'Hôtel-Dieu, bliothèque du P. Lelong. Le ministre membre de l'Académie de médecine membre de l'Institut , et enfin pro- d'État Bertin le chargea ensuite, avec le même Mouchet , de continuer les Mé- moires sur les Chinois, des PP. Amiot, Bourgeois, etc., 1776 à 1789, 14 vol. in-4°. Cet ouvrage important renferme des renseignements précieux sur la re- ligion , les mœurs, les productions et les arts de la Chine. On doit en outre à Bréquigny plusieurs autres ouvrages moins importants. Ce savant et labo- rieux écrivain mourut en 1795, chez son amie madame du Boccage. Brès (Guy de), mort à Valenciennes en 1567, avait travaillé à la rédaction de la Confession de foi des . Églises réformées des Pays-Bas, et publié en 1565 un gros volume de réfutations contre les anabaptistes, qu'il représen- T. i«. 22» Livraison. (Dict. encycl., etc.) 22 Digitized by Google
338 BRE L'UNIVERS. BRE t fesseur d'anatomie à la faculté. On a en demoura de tous les côtés , mais de lui un grand nombre d'ouvrages peu du François. Le bon chevalier eut fort estimés parmi lesquels nous ci- un coup dedans le hault de la cuysse, , et entra si avant que le bout rompit, terons seulement sa Dissertation sur les hydropisies , Paris, 1812, in«4°; et demoura le fer et ung bout du fust et son Essai sur les veines du rachis; dedans. Bien cuyda estre frappé à Recherches historiques et expéri- mort de la douleur qu'il sentit; si mentales sur la formation du cal ; commencea à dire au seigneur de Mo- Considérations et observations ana- lart : Compaignon , faites marcher tomiques et pathologiques sur la her- vos gens; la ville est gaignée demy; nie fémorale ou mérocèle; Art de je ne saurois tirer oultre , car je suis mort. Le sang lui couloit en ha- l'anatomiste, de la dessiccation , et des autres moyens de conservation bondance. Si lui fust force de mourir des pièces anatomiques, Paris, 1819, sans confession, ou se retirer hors de in-8*; Recueil des thèses publiées à la foule avecques deux de ses archiers, l'occasion du concours pour la place lesquels lui estanchèrent au mieulx de chef des travaux anatomiques. On qu'ils peurent sa playe avecques leurs lui doit en outre des traductions es- chemises qu'il descirèrent et coupè- , timées d'ouvrages anglais sur les dif- rent pour ce faire (*). » férentes branches de la médecine. Brescia fut rendue aux Vénitiens en I' rescia, ville de Lombardie, a été 1517, par François er mais elle fut I, prise plusieurs fois par les Français. encore plus d'une fois, pendant nos der- Le 18 février 1512, Gaston de Foix nières guerres d'Italie, le théâtre d'opé- vint assiéger cette ville , où le comte rations importantes. En 1796 , Beau- Avogaro avait relevé l'étendard de lieu, vaincu à Lodi, vint y rallier les Venise ; le lendemain , il s'en était débris de son centre. Occupée presque rendu maître , et il la livrait aux im- aussitôt après par nos troupes, Brescia pitoyables vengeances de son armée. fut reprise par Wurmster qui accourait Dans le terrible assaut qui emporta au secours de Mantoue. Ce fut à Bres*. cette place, Gaston de Foix paya de cia que le brave Lasalle devint prison- sa personne comme le plus simple nier des Impériaux avec deux généraux chevalier, et on le vit « oster ses sou- et quelques officiers supérieurs. Peu liers et se mettre en eschapin de de jours après Augereau poursuivant , chausses pour escalader la muraille. » les Autrichiens, battus à Lonato, ren- Mais ce fut à Bayard qu'appartint la trait dans Brescia après une charge palme du courage pendant le combat, brillante et y retrouvait nos magasins et nos malades , tant avait été préci- comme celle de la générosité après la victoire. « Les François , raconte son Intée la retraite des Autrichiens. Quand es Etats de Venise se soulevèrent en écuyer cryoient : France ! France ! , ceulx de la compaiguie du bon cheva- 1797 contre sa vieille et tyrannique lier cryoient : Bayard ! Bayard ! Les aristocratie, Brescia fut avecBergame ennemis cryoient : Marco! Marco!..., la première à proclamer la liberté. Mais s'ils avoyent grant cœur de def- Bientôt les habitants, attaqués et ré- fendre, les François l'avoyent cent duits par les fanatiques satellites du fois plus grant pour entrer dedans, sénat, demandèrent du secours à la et vont livrer ung assault merveilleux garnison française de Milan, et dès lors commença cette lutte ouverte qui de- par lequel ils repoussèrent un peu les Vénitiens. Quoy voyant le bon cheva- vait finir par le démembrement de la lier, commencea à dire : Dedans! de- république de Venise. En 1799, après la dans, compaignons! ils sont nostres. retraite de Schérer, Wukassovicn mar- Marchez ; tout est de/fait. Lui-même chait sur cette ville quand Lecourbe entra le premier, et passa le rempart, et après lui plus de mille , de sorte (*) Histoire du bon chevalier sans paour et sans repronche. qu'ils gaignèrent le premier fort; et y Dïgitized by Google
BUE FRANCE. 339 envoya un corps de troupes qui battit raît nécessaire de relater un ou deux faits de quelque importance. Ce ne fut les Autrichiens et les força de renon- pas sans contestation que les Portu- cer momentanément à leur entreprise. gais se rendirent définitivement maî- tres absolus du Brésil , découvert par Le9 novembre 1813, lorsque le prince un des leurs au commencement du seizième siècle. Ils eurent à défendre Eugène déployait pour contenir les la découverte de Cabrai contre les at- ennemis tant de courage et d'ha- taques des Hollandais, des Anglais et bileté , Brescia fut encore le but des des Français. Ce furent même les Fran- efforts des Autrichiens. Mais, battus çais qui,* les premiers, apprécièrent par le général Gifflcnga, ils furent les avantages qu'offrait pour l'avenir la baie de Rio de Janeiro, l'une des forcés de repasser les monts. plus admirables qui soient au monde, Bbescou île située près de l'em- En 1557, des protestants français, en- , voyés par l'amiral Coligny, s'y étaient bouchure de l'Hérault, à quatre kilo- installés sous la conduite de Villega- mètres et vis-à-vis d'Adge. Ce n'est gnon, chef distingué, dont le nom est u'tlfl rocher, que domine un fort re- resté à l'une des forteresses du port. Mais le Portugal envoya contre eux outable, dont Louis XIII avait or- des forces supérieures devant lesquel- donne la démolition en 1632, mais les ils ne purent se maintenir; après avoir pendant quelques années encore qui fut conservé grâce à l'interven- commercé en cachette sur la côte avec , les peuplades naturelles du pays , ils finirent par être complètement ex- tion de Richelieu. Ce ministre avait pulsés. entrepris de réunir l'île de Brescou à Cette même baie de Rio de Janeiro la terre par une chaussée, dont il n'a- fut le théâtre d'un des plus beaux faits cheva point la construction , et dont les débris subsistent encore. Festus d'armes de Duguay-Trouin. A la tête d'une faible escadre, ce grand homme Avienus fait mention de cette île dans son poème intitulé Ora mari- de mer s'empara de Rio de Janeiro qui passait pour imprenable. Au reste, iinia. cette expédition , entreprise pour dé- livrer un corps de troupes françaises Brésil (Relations de la France avec tombé par trahison au pouvoir des Brésiliens, et dont le chef avait été le ). Le Brésil n'est un État indépen- lâchement massacré par la populace, dant que depuis quelques années ; les n'eut aucun résultat politique. Après rapports de la France avec ce pays avoir bombardé la ville et reçu vingt- quatre millions pour son départ, Du- sont donc de date toute récente. Avant guay-Trouin consentit à s'éloigner avec les Français qu'il était venu chercher. sa séparation d'avec le Portugal, dont Sa mission élait dignement remplie et l'assassinat de Ducler assez vengé. il fut pend int trois siècles une colo- Quant à l'émancipation du Brésil nie, le Brésil n'eut presque jamais di- l'exemple des États-Unis de l'Amérique du Nord et la révolution française ne rectement affaire à la France. C'est au furent pas sans influence sur les évé- Portugal que nos navires de commerce nements qui l'amenèrent, malgré les précautions du gouvernement portu- et ceux des autres nations allaient re- gais pour isoler sa colonie du reste de cevoir les produits du Brésil. Le Por- l'univers. La conquête du Portugal par tugal prenait ses métaux , ses pierres l'armée française donna au Brésil le précieuses, son café, son sucre, son 22, coton, ses bois, etc., et, en retour, il lui expédiait quelques marchandises pour ; les échanges avec l'Europe, il s'arran- geait sur ses places de commerce, par- ticulièrement sur celle de Lisbonne. En un mot , le Brésil, un des pays les plus riches de la terre, et, à lui seul, presque aussi grand que l'Europe n'existait pas pour les autres peuples ; il en était de lui comme de nos propres colonies encore à présent, comme de toutes les colonies, sous l'ancien ré- gime d'exclusion. Avant d'arriver à l'époque de l'af- franchissement de ce pays, il nous pa- Digitized by Google
840 BRÉ L'UNI rERS. BRÉ signal de l'indépendance. Vaincu dans possédé, sinon le monopole du com- son royaume, a la veille de perdre sa merce avec le Brésil , du moins des capitale , le roi Jean VI , avec toute avantages excessifs. Alliés du Portu- sa famille, quitta Lisbonne le 29 no- gal que venait d'envahir la France, ils vembre 1807, sous la protection d'une avaient fait paver cher au Brésil l'as- flotte anglaise, et transféra le siège de son gouvernement à Rio de Janeiro. sistance qu'ils \"prêtaient à son gouver- Dès ce moment, le Brésil fut affran- nement. Le rétablissement de la paix chi des* liens de la vassalité envers le générale en 1814 ayant mis fin aux Portugal. Vainement, après le réta- hostilités entre le Portugal et la Fran- blissement de Jean VI sur le trône de ce, le commerce français fut admis au ses pères, le Portugal essaya-t-i! de res- Brésil avec celui des autres nations. saisir sa proie , le Brésil , du rang de royaume, ne voulut plus redescendre Toutefois, il fut loin d'être d'abord aussi favorisé que le commerce an- à celui de simple colonie. En 1821, glais. Pendant les dix premières an- à la suite du mouvement libéral qui nées, il fut astreint à paver des droits de douane beaucoup plus forts que agita l'Espagne, l'Italie et le Portugal, ceux qui frappaient les produits bri- les Brésiliens rompirent leurs derniè- res attaches et érigèrent leur pays en tanniques. La différence était de seize empire. Ils déférèrent la couronne à à vingt-quatre pour cent ; en outre, les don Pédro, tils de Jean VI, qui leur Anglais conservèrent de nombreux avait été laissé pour régent; ils firent plus , ils se donnèrent une constitu- privilèges qui portaient cette diffé- tion. La nouvelle monarchie représen- rence pour le moins à la moitié. La tative fut enfin reconnue en 1826 par les puissances européennes , et par le restauration fit, en 1816, de vains ef- Portugal lui-même. En 1831, don forts pour changer cette position; Pédro, qui n'avait bien compris les l'ambassade du duc de Luxembourg, Brésiliens qu'un moment, lorsqu'il s'a- dont on espérait tant, n'eut aucun ré- gissait pour lui de devenir empereur, fut contraint d'abdiquer en faveur de sultat. son (ils prince né au Brésil , mais à Les premiers spéculateurs furent , réduits au commerce de pacotille. Mais les Brésiliens accueillirent quel- peine âgé de cinq ans. Le départ de ques-uns de nos produits, entre autres don Pédro pour le Portugal , où l'at- nos vins et nos articles de mode, avec tirait l'appât d'une autre couronne une faveur marquée. Leurs princi- pales villes, Pernambouk, Bahia, Rio consacra définitivement l'émancipation de Janeiro se peuplèrent de détaillants français : aujourd'hui , à Rio de Ja- du Brésil laquelle mit, comme on le neiro seulement, on en compte près de , dix mille. Malgré tous les obstacles qu'on lui opposait, notre commerce voit, environ un quart de siècle à s'ac- arvint à prendre racine au Brésil et complir. S s'y soutenir en présence du com- Cefutseulementen 1814quela France merce anglais. entra en rapports avec le nouvel État. Enfin, en 1826, alors que le gou- vernement brésilien négociait plus ac- Le commerce a été le premier lien des tivement que jamais pour se faire deux pays; il est permis d'espérer que reconnaître, le cabinet des Tuileries l'union qui règne entre eux se resser- profita de la circonstance pour con- rera tous les jours davantage, parce clure avec lui un traité particulier de qu'elle est aussi profitable à l'un qu'à commerce et de navigation. La stipu- l'autre. Malheureusement les vices du lation capitale de ce traité était que système commercial qui régit encore les marchandises de provenance fran- çaise ne payeraient plus désormais que la France mett-nt des entraves au bien ; le droit de quinze pour cent, comme mais n'anticipons pas sur ce sujet les marchandises de provenance an- qui va bientôt nous occuper. De- puis 1807, époque de la translation du gouvernement portugais à Rio de Ja- neiro, jusqu'à 1814, les Anglais avaieut Digitized by Google
BRÉ* FRAJSCE. BRÉ 341 glaise. Cette convention fit cesser un de retourner en tout et par toutes les état de choses humiliant, en nous pla- voies vers le passé, la restauration, lorsqu'elle eut à s'occuper du cora- çant sur le pied de l'égalité parfaite et merce extérieur et des grands intérêts en nous assurant tous les avantages de notre marine, ne vit rien de mieux que de remettre en vigueur le régime accordés aux nations les plus favori- restrictif de l'ancienne monarchie. Ce qui était déjà peu convenable sous sées. Sous ce rapport, elle mérite des Louis XIV, lui parut la perfection pour le dix-neuvième siècle. Noscolo- éloges; mais le mal était encore ailleurs, nies furent isolées du reste du monde par une préoccupation à la fois jalouse Aussi, bien que nos relations avec le et timide. Moitié par peur de l'Angle- terre , moitié pour l'éloigner de quel- Brésil aient continué d'augmenter de- ques-uns de nos ports, on plaça les colonies françaises sous l'empire (l'une puis 1826, les résultats n'ont pas ré- loi exceptionnelle. Elles durent ne pro- pondu à l'attente générale. Cependant duire que pour nous et ne commercer qu'avec nous. Pour les indemniser de le Brésil est en voie d'accroissement ce sacrifice, on leur permit de con- ; server des esclaves en violation de l'esprit et de la lettre de nos lois. depuis trente ans, sa population a D'un autre côté , jsous le titre de droits protecteurs , des impôts élevé- doublé, son commerce a plus que tri- rent une barrière infranchissable de- vant une foule d'importations. Il en plé dans les quinze dernières années, résulta que, pour dominer tyrannique- ment quelques petites îles, pour favo- D'une autre part, l'industrie française riser, au détriment des autres quel- a également gagné du terrain, puis- , qu'elle se trouve en état de soutenir, ques industries partielles, la France se priva de la moitié des éléments sans trop de sacrifices, la concurrence constitutifs de la vie commerciale, avec les manufactures anglaises pour un C'est une erreur dont est revenue aujourd'hui l'économie politique , de grand nombre d'articles. D'où pro- croire qu'il y a plus davantage a expor- ter qu à importer. Le commerce vit viennent donc les empêchements ? d'importations aussi bien que d'expor- tations. Sans doute , les droits pro- Les relations de la France avec tecteurs , appliqués dans une juste mesure et avec discernement, sont le Brésil ont été jusqu'à ce jour, et efficaces pour nous défendre contre les envahissements d'une industrie rivale paraissent devoir être dans l'avenir, qui a sur nous plus d'un demi-siècle d'avance. Mais l'abus des droits pro- presque exclusivement des relations tecteurs est aussi ce qu'il y a de plus pernicieux, d'abord pour la nation qui de commerce. Une seule fois depuis le tolère, et,- à la longue, même pour 1814, nous avons été en guerre avec le fisc qui en a profité. M. Horace Say, ce pays ; encore n'y avait-il rien de po- dans son livre si estimable sur les re- litique dans les hostilités. Pendant les lations commerciales entre la France et le Brésil, a jeté un grand jour sur démêlés du Brésil avec Buénos-Ayres cette question. Nous croyons rendre un service à nos lecteurs en citant le pour la possession de la Banda orien- jugementdecetéconomistesurlanature taie , quelques bâtiments français avaient été capturés, contre le droit des gens, par l'escadre brésilienne qui formait le blocus des côtes ennemies, Une escadre française, sous la con- duite de l'amiral Roussin, après avoir forcé l'entrée de la baie de Rio de Ja- neiro, contraignit le gouvernement brésilien à lâcher les navires de corn- merce qui avaient été injustement dé- clarés de bonne prise. Une indemnité fut consentie pour ceux qui n'étaient plus en état de prendre la mer. La bonne harmonie ne tarda pas à se ré- tablir entre les deux États. C'est donc ailleurs qu'il faut chercher le principe du mal. Ce principe est dans les vices de notre système colonial et dans ceux de noire système dédouanes. Nous avons hérité ôc la restauration une détesta- ble organisation commerciale. Jalouse Digitized by Google
842 BRÉ L'UNIVERS. des échanges. «La vente, dit-il, n'est aue « c'est-à-dire que pour chaque fois « douze cents francs de produits fran- « la moitié d'un échange dont un acnat « çais, consommés au Brésil, il n'a « été apporté en France que pour « est le complément. De même pour « sept cents francs de valeur en pro- « duits brésiliens. » Les importations « une nation, porter ses marchandises d'articles du Brésil qui étaient par an de douze millions de 1827 à 1829, n'ont « à l'étranger est la moitié d'un com- plus été que de neuf millions en 1835 et 1836. Cependant notre commerce « merce, et recevoir les produits étran- a prospéré , car les exportations pour le Brésil , qui n'étaient que de « gers en échange en est le complé- douze millions en 1827, sont mon- tées au delà de vingt- cinq millions - ment. » Tels sont les vrais principes en 1836. C'est ce qui fait dire à sur lesquels doivent reposer les rela- M. Horace Say : « A mesure que le tions commerciales de tout peuple qui « Brésil consommait davantage de pro- « duits français, la France consommait n'est pas aveugle. « chaque année moins de produits bré- « siliens. Les navires se rendant au Il n'en est pas ainsi chez nous , et « Brésil manquaient de chargement de c'est surtout dans nos rapports avec « retour, et la marine nationale res- « tait dans un état stationnaire , alors le Brésil que de graves inconvénients « que le commerce d'expédition portait se sont manifestés. Le Brésil qui re- « sur des valeurs plus importantes. » , Voici les résultats de ce déplorable cherche avec faveur les marchandises système. En dix années, neuf cent françaises, produit principalement des quatre-vingt-seize navires de com- merce sont sortis de France pour le bois, du coton, du sucre et du café. Brésil. Sur ce nombre, quatre cent De ces quatre articles, deux sont re- quatre-vingt-cinq seulement ont effec- fusés en France, par suite des exigen- tué leur retour en France. De ces neuf ces du système colonial. En outre, cent quatre-vingt-seize navires, cinq comme les cotons brésiliens sont mal- cent soixante-sept seulement étaient français, vingt et un brésiliens, et qua- heureusement encore d'une qualité in- tre cent huit étrangers. Sur soixante- seize navires sortis de France' en férieure , notre commerce est con- 1827, pour faire voile vers le Brésil damné à n'opérer ses retours qu'avec soixante-trois étaient français , treize des peines infinies, puisqu'il ne lui seulement étrangers. Dix ans plus tard , sur cent quatorze navires sortis, reste plus que les bois. Les Brésiliens cinquante-sept étaient français, deux brésiliens et cinquante-cinq étrangers. n'en préfèrent pas moins les soieries La marine française, qui opérait d'a- françaises, notre sellerie, une multi- bord les cinq sixièmes des transports, n'en conservait plus, en 1837, que la tude d'articles de tabletterie et de moitié. Que répondre à de pareils faits ? Ils démontrent clairement que les in- mercerie, notre bijouterie fine, notre térêts de la marine ne peuvent pas, plus que ceux du commerce, s'accommoder bijouterie fausse, nos vins du Lan- d'un système boiteux. Si, au moins, le Brésil avait profité de ces pertes ; mais ?;uedocet nos modes; mais encore une non , ce sont les navires anglais ou même autrichiens qui nous ont rem- ois ils n'ont presque rien à nous don- ner en retour. Qu est-il arrivé? ce qui était inévitable. La marine étrangère, à l'essor de laquelle ne s'opposent pas les mêmes entraves, nous a enlevé le transport d'une grande partie des échanges entre la France et le Brésil , échanges restreints d'ailleurs par les mêmes difficultés. Sous ce rapport , il ne saurait y avoir matière au doute. Sur nos documents douaniers, le Brésil figure d'abord ou dixième rang, en importance, parmi les nations qui reçoivent des produits français. II n'occupe plus que le dix- huitième rang parmi les nations qui envoient leurs denrées à la consomma- tion française. « Ainsi,» dit M. Horace Say que nous aimons à citer, « ainsi « les retours brésiliens sont restés « dans la proportion de sept à douze ; Digitized by Google
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